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Bilan 2011

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Page 1: Bilan 2011

Bilan d’activité N° 2

Les mondes virtuels en pédagogie.

Le e.learning dans les mondes virtuels

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DSAAT Jean - Paul o

Année scolaire et universitaire 2010 - 2011

Jean-Paul Moiraud - Juillet 2011

Le e.learning dans les mondes virtuels

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Deuxième année de pratique dans les mondes virtuels, deuxième année consacrée essentiellement à la conceptualisation. Je rédige pour la seconde fois mon bilan annuel d’activité. Il s’agit de conserver des traces d’usage et de prendre une pause réflexive là où l’activité quotidienne s’inscrit plutôt dans le faire que dans l’analyse.

Une année scolaire riche en activités numériques, peut être voit-on émerger l’embryon d’une communauté de réflexion sur le e.learning dans les mondes virtuels. Le cadre de travail est identique à celui de l’année précédente1 (1). Les conditions du travail (2) sont différentes parce qu’après une année de pratique et de bicolage, le temps de la conceptualisation est arrivé, les problématiques (3) s’en sont trouvées modifiées. Une année de travail qui s’est traduite par une activité personnelle intense centrée sur le e.learning et sur le partage avec d’autres praticiens (4) C’est au final une réflexion plus large sur les conditions de travail en e.learning, qui interroge la notion de temps et la notion d’espace (5)

1.Le cadre de ce travail

1.1.Le contexte du travail.

Je suis certifé hors classe d’économie et gestion au lycée La Martinière-Diderot de Lyon. J’enseigne la gestion en BTS (brevet de technicien supérieur) et en DSAAT (diplôme supérieur d’art appliqué créateur concepteur textile). Ma sphère de travail se situe donc entre le bac plus 2 (BTS) et le bac plus 4 (DSAA)

1.2. Méthodologie

Depuis deux ans, j’expérimente l’usage d’un monde virtuel dans les dispositifs d’apprentissage. Il est à noter que ce travail ne s’exerce pas dans le cadre d’un dispositif institutionnel de type laboratoire de recherche mais en parallèle d’une activité enseignante de terrain. Cela peut largement expliquer certaines faiblesses du propos. Les séries observées peinent à déborder la sphère locale et mon réseau professionnel. En conséquence, si le terme recherche est utilisé, il ne faut pas le prendre dans toute la rigueur universitaire du terme.

Pour autant je reste persuadé qu’une activité simple d’enseignement doit quand même faire l’objet d’une analyse, d’une réflexion a posteriori. C’est sous cet angle qu’il faut aborder cette lecture. Je propose un travail d’analyse d’usage qui tente d’atteindre un objectif de rigueur analytique. Trace d’une activité enseignante ayant pour ambition de contribuer à alimenter une réflexion et à la mutualiser.

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1 http://moiraudjp.wordpress.com/2010/06/16/bilan-2010/

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1.3.Le terrain d’observation

Les champs d’observation pédagogiques ont été plus larges cette année puisque je ne me suis pas limité à Assemblive. J’ai observé aussi dans second life (cours de droit des affaires canadiens). Le croisement des observations dans les deux mondes a permis de tirer des enseignements, des conclusions intermédiaires de ces pratiques.

1.4.L’intention pédagogique.

L’instrumentation d’un monde virtuel dans mon dispositif d’apprentissage répond à quatre intentions principales :

• Poursuivre une réflexion sur les enjeux du numérique dans les dispositifs d’apprentissage ;

• Réunir en un lieu les professionnels d’un secteur (mode et textile) et les étudiants pour engager une réflexion sur des sujets spécifiques.

• Donner des compétences numériques aux étudiants afin de les armer pour leur future vie professionnelle ;

• Observer et formaliser les enjeux des dispositifs d’apprentissage dans les univers immersifs.

1.5.Le monde virtuel.

Cette année, j’ai continué à utiliser le monde Assemblive (tout en continuant à observer d’autres mondes) Je suis en capacité de formaliser les aspects techniques et les aspects pédagogiques indispensables au bon déroulé du processus de formation.

1.5.1.C’est un outil

Il est nécessaire que le formateur connaisse précisément les routines numériques du monde. Gestion de la voix IP, compatibilité (ou pas) des navigateurs, capacité des connexions web, gestion des avatars, gestion des règles de prise de parole ...

1.5.2.C’est un ensemble de fonctionnalités

L’utilisation d’un monde doit répondre à un choix raisonné s’inscrivant dans une logique pédagogique de formation.

Dans le cadre des besoins exprimés dans mon contexte de formation, le monde assemblive a les qualités requises c’est-à-dire :

• La légèreté du plugin ;• La souplesse et l’intuitivité du monde ;• L’absence de compérence en «build» n’est pas un handicap parce que la solution est

«clé en main» ;• La délimitation spatiale des lieux de travail (bureau, amphithéâtre, salle d’accueil) ;• La reproduction de lieux connus ;• Le pilotage des avatars à la souris ;• La référence à la culture numérique des étudiants (effet de la culture informelle des

digitals natives)• La possibilité de l’insérer dans un blog par écriture de lignes de code embedded.

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Le e.learning dans les mondes virtuels

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2.Les conditions du travail

Le seconde année d’usage / analyse contrairement à ce que je craignais en début d’année n’a pas été la réplique fade de l’année 1. Ce qui a été à la fois une aide et un frein.

2.1.Une aide

L’année virtuelle 2011 a été riche parce qu’elle consacre le passage d’une pratique locale aux prémisses d’une construction de conceptualisation et d’essaimage. Je peux dresser un bilan assez positif de cette année puisqu’il en reste des traces.

- La journée nationale IATICE que j’ai co-organisé a porté en partie sur l’impact des mondes virtuels dans les dispositifs d’apprentissage. Les participants au colloque ont pu rencontrer et dialoguer avec des spécialistes des mondes virtuels, Yann Bergheaud directeur du SUEL de Lyon 3, Gérald Delabre directeur adjoint de la FDV de Lyon, et Christian Morand de la société Gaenova.

- Le forum des enseignants innovants où j’ai obtenu le grand prix du numérique. Cet évènements a eu des retombées médiatiques grâce à de nombreux articles dans la presse (Le café pédagogique, Le monde, RSLN)

- La 6ème édition du colloque international les journées du e.learning à Lyon s’est tenu les 23 et 24 juin 2011 - la thématique du colloque était "Former en E-learning, Former au E-learning". Je suis intervenu sur «les invariants pédagogiques en monde virtuel» et d’animer un atelier sur les mondes virtuels. Ce travail m’a permis (obligé) de formaliser mes analyses, d’avancer dans mes propositions et mes formalisations.

2.1.Un frein

La notion de temps étant inscrite en filigrane de ces analyses, il convient de s’attarder sur ce point. Compte tenu du temps consacré à la construction de mes cours (c’est mon coeur de métier avant tout), à l’analyse des usages et des sollicitations, je n’ai pas pu pratiquer autant que je l’avais prévu. Mon activité est devenue chronophage et j’ai dû procéder à des arbitrages. L’usage en a pâti (la réflexion y a gagné). Cette confrontation du travail de terrain et des tentatives de prises de recul réflexif ne sont pas un constat autocentré, une plainte à peine dissimulée mais une amorce de réflexion sur la structure formelle du métier d’enseignant (voir N° 5 Du tube à essai, à l’écosystème - Le temps et l’espace). On constate que le glissement vers l’état de «knowledge worker»2 s’opère, il faudra qu’à un niveau supérieur on s’empare de ce dossier et qu’on lui donne des réponses institutionnelles. C’est un dossier complexe, sensible mais il faudra lui donner à terme une début de réponse. Il engagera une réflexion sur les notions de temps, d’espace, de statuts des enseignants, des nouveaux métiers émergeants, de compétences et de rémunération.

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Le e.learning dans les mondes virtuels

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2 Sciences humaines mensuel N° 157 - http://www.scienceshumaines.com/index.php?lg=fr&id_dossier_web=50&id_article=4651

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3.La problématique

3.1.Les questions posées

Le travail engagé repose sur l’observation de plusieurs éléments :

• Quelle est la valeur ajoutée que peuvent apporter les mondes virtuels dans les dispositifs d’apprentissage ?

• Quels sont les invariants de formation dans les dispositifs d’apprentissage ?

3.2.Les pistes de réflexion.

3.2.1.Quelle valeur ajoutée ?

Deux ans d’usage permettent de commencer à échaffauder des pistes pour structurer et comprendre les enjeux des dispositifs d’apprentissage en immersion. Il est possible de commencer à pouvoir donner quelques réponses :

• L’économie de déplacement

La formation est souvent une construction qui commence par le déplacement d’acteurs sur un site de formation (les enseignants et les apprenants). La structure de l’enseignement française est la construction d’un maillage territorial de bâtiments. Dans un contexte économique contraint (RGPP), dans une perspective certaine de hausse des prix des énergies fossiles et dans une économie centrée sur l’immatériel, le monde virtuel trouve largement sa justification. Je parlerai d’avantage économico-environnemental

La France depuis 1982 s’est convertie à la décentralisation. D’un Etat jacobin, nous connaissons une organisation où les Régions ont acquis de nouvelles compétences3 notamment en matière de formation. Les dispositifs de formation continue et/ou en alternance peuvent instrumenter les mondes virtuels pour tenir compte de l’existence de territoires éloignés des centres de formation.

• La mondialisation des savoirs

Le savoir et les connaissances circulent rapidement, le web les rend disponible assez facilement (certains diront trop vite et trop facilement). Les mondes virtuels sont des outils qui rendent possibles l’accès au savoir en s’affranchisant des distances. Il est loisible à un enseignant de pouvoir inviter un spécialiste situé loin. Le cas de la FDV et de son cours de droit des affaires canadiens est un exemple particulièrement intéressant. Une avocate canadienne dispensant des cours en synchrone mais à des milliers de kilomètres de distance (doit-on encore parler de distance?). Le monde virtuel permet d’aller chercher la compétence et la connaissance là où elles se trouvent.

• L’interaction augmentée

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3 La loi quinquennale n° 93-1313 du 20 décembre 1993 relative au travail, à l'emploi et à la formation professionnelle, a décentralisé les actions de qualification des jeunes de 16 à 25 ans.

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Il est évident que les mondes virtuels ne sont pas à l’origine des cours distants synchrones mais ... Ils redéfinissent à leur façon ce mode de formation.

Peut-on bâtir un programme complet de formation en monde virtuel ? Je pense qu’il faut répondre non à cette question, les mondes virtuels me semblent plus utiles dans un dispositif de blended learning. Ils enrichissent le présentiel mais ne s’y substituent pas. Le présentiel conserve toute son utilité. Il est fondamental de pouvoir se constituer une image mentale des acteurs.

• Apprendre à structurer un cours instrumenté pour les enseignants

Le monde virtuel peut être, grâce à des scenarios construits, un mode d’apprentissage au e.learning pour les enseignants. On y retrouve un grand nombre de points communs aux autres modes instrumentés.

• Préparer les étudiants aux futures évolutions du web (émergence du 3D)

La technologie 3D en est à ses débuts, le colloque Laval Virtua4l cette année nous a donné un aperçu des futures possibles. Le travail de ICAP5 de Lyon 1 donne une idée des enjeux à venir. Les mondes virtuels sont probablement l’étape nécessaire pour faire comprendre les nouvelles formes d’enseignement.

3.2.2.Quels Invariants ?

Mon intervention au colloque e.learning développait cette partie6. On peut isoler plusieurs invariants (probablement que cette liste n’est pas exhaustive)

• Les invariants technologiques

«Bien qu’ayant rappelé que l’intention pédagogique prime, il n’en reste pas moins que l’usage est cependant conditionné par le choix des outils qui serviront de supports au développement des dispositifs d’apprentissage.

Les enjeux technologiques sont nombreux. L’outil s’il est assurément riche en potentialités pédagogiques doit être configuré pour être adapté au module de formation.

Il est nécessaire d’identifier ses besoins et de les confronter aux caractéristiques des mondes virtuels :

Les questions de bases indispensables (incontournables) :

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4 http://www.laval-virtual.org

5 http://icap.univ-lyon1.fr/86475821/0/fiche___pagelibre/&RH=PRAC_RP

6 Le texte relatif aux invariants est la reprise de mon intervention aux journées du e.learning

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• La taille des logiciels des viewvers ;• La compatibilité Mac ou PC ;• La nature du débit internet des acteurs du dispositif (fibre, adsl, 3G, filaire ou wifi,

cybercafé ...) ;• L’équipement informatique des acteurs.

Dans une configuration de formation internationale, certains mondes virtuels peuvent entraîner une impossibilité pour certains d’apprendre (logiciels trop volumineux, besoins de bande passante importante)»

• Les invariants cognitifs

« Seul face à la machine est un des enjeux cognitifs fort. Les acteurs qu’ils soient professeurs ou étudiants doivent apprendre une nouvelle perception des relations dans les mondes virtuels. Dans le monde réel on perçoit grâce à la vue et à l’ouie la communication verbale et non verbale. Dans les mondes virtuels, les enjeux sont différents

• Une inversion des attitudes, il faut faire confiance à la machine (à défaut de manisfestation de détresse des participants on en déduit que tout fonctionnne)

• Se centrer sur l’avatar pour éviter le multitâche pendant la session de formation (mail, twitter ...)»

Implémenter un monde virtuel dans un dispositif d’apprentissage n’est pas un acte de réplique des relations sociales IRL (in the real life). Travailler dans les mondes virtuels c’est déconstruire ses habitudes de la vie réelle pour les reconstruire dans le virtuel.

Travailler dans les mondes virtuels c’est surfer en permanence sur le paradoxe.

«Seul devant sa machine pour être plus nombreux et plus productifs socialement»

• Les invariants d’usage

« Second life, opensims, assemblive représentent un ensemble de solutions immersives. Il est loisible de les instrumenter pour bâtir un dispositif de formation. Faut-il s’attarder uniquement sur les caractéristiques techniques du monde virtuel ? Ou s’interroger sur les fonctionnalités qu’ils génèrent ? Comme dans toute démarche pédagogique instrumentée il me semble primordial de privilégier a priori l’intention pédagogique.

Mon propos n’est pas de donner un prix de vertu à tel procédé technologique et de vouer aux gémonies telle autre solution. Ce qui importe est la capacité du concepteur à instrumenter les fonctionnalités de l’outil dans le dispositif de formation. Il est fondamental de se poser quelques questions préalables :

- Pour quelles raisons ai je l’intention d’ utiliser un monde virtuel ? La vidéo n’est-elle pas une solution plus opportune ? Une plateforme de type classe virtuelle n’est-elle pas mieux adaptée ?

- Quel est mon contexte de formation ?

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Le e.learning dans les mondes virtuels

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- Quelle est la plus-value pédagogique du monde virtuel par rapport à mes anciennes constructions ?

- Quel monde virtuel utiliser ? Chacun des mondes génère ses spécificités technologiques. Elles renvoient directement aux problématiques de l’enseignant et de son enseignement.

- Quelles sont mes compétences à l’instant ou je me lance dans ce travail ? Quelles sont les compétences à acquérir ?

A défaut de réflexion prélable on prend le risque de l’innovation pour le «plaisir» de l’innovation. A vouloir uniquement centrer sa démarche sur l’innovation on s’expose à sombrer dans ce que nomme Jacques Perriault l’effet diligence»

• Les invariants de temps et d’espace

«La pédagogie en monde virtuel modifie les repères de temps et d’espace de façon très forte. Je ne défensd pas ici un enseignement totalement dématérialisé mais plutôt un modèle inspiré du blended learning (formation hybride) c’est-à-dire un mix de présentiel traditionnel et de distanciel en immersion.

Il devient nécessaire de repenser sa façon de travailler. Réorganiser ses cours en hybridant le présentiel et le distanciel. Une remise en cause de l’unité de temps et de lieux - un amphithéâtre, un groupe d’étudiant, un temps de formation déterminé.

La construction des modules de formation inscrit la réflexion hors les murs de l’université et hors les temps «traditionnels».

Un invariant qui devrait donner du travail aux juristes de droit social et de droit public. Michel Dupuis nous avez donné des pistes de réflexion l’année dernière dans son intervention et visible sur le site du SUEL.

Lorsque l’activité est lancée dans le monde virtuel il s’agit de l’aboutissement d’un travail long de conception, pluridisciplinaire (droit, programmation, financier, technologique). Une heure de cours doit se traduire par des heures de préparation / conception.

On peut certainement en déduire que dans le domaine de la pédagogie immersive le rapport entre cours traditionnel et immersion n’est pas l’égalité 1 = 1»

• Les invariants de certification (compétences)

«Le travail dans les univers virtuels permettent d’acquérir des savoirs disciplinaires à la condition que le promoteur de la formation ait été en capacité de scénariser son enseignement et les apprentissages de ses étudiants. Partir d’une intention pédagogique spécifique à un contexte. Déterminer quels sont les acteurs du dispositif, sélectionner minutieusement ses outils numériques et calibrer ses ressources.

Mais au-delà de ce dispositif d’enseignement / apprentissage il se profile un élément déterminant à l’ère numérique. La validation des compétences.

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Nous nous éloignons progressivement du cadre de l’enseignement frontal, la structure du savoir qui consiste à faire circuler la connaissance du professeur vers l’étudiant. Là ou il y avait une unité de lieu, une unité de temps, une transmission du haut vers le bas, on passe vers une structure de communication horizontale.

Le cours instrumenté est à double détente, un savoir disciplinaire transmis ET des compétences acquises (aussi bien pour les étudiants que pour les enseignants).»

Je renvoie au texte en intégral que j’ai rédigé, aux diaporamas7 et à la vidéo en ligne sur le site du SUEL pour le détail de ces analyses.

4.Bilan personnel de cette année scolaire

Après une première année de travail en immersion, à établir les usages, les routines, la seconde année s’est caractérisée par un travail de conceptualisation et de communication et peut être l’amorce de constitution d’un embryon de communauté de travail. Une année scolaire / universitaire consacrée à de multiples activités.

J’ai participé à plusieurs évènements :

• J’ai participé comme intervenant au colloque «journées e.learning» organisé par l’université Lyon 3 Jean Moulin dont l’intitulé était «Former en E-learning, Former au e.learning». Je suis intervenu en séance plénière sur la thématique «des invariants pédagogiques» et j’ai animé un atelier sur les mondes virtuels en pédagogie

• J’ai co-organisé les journées nationales des IATICE8(interlocuteurs acdémiques pour les TICE) à Lyon _ Les mondes virtuels ont été largement présents dans les débats avec les interventions de Gérald Delabre directeur adjoint de la faculté de droit virtuelle de Lyon 3, Yann Bergheaud directeur du SUEL de Lyon 3 et Christian Morand fondateur de la société Gaenova (mondes virtuels, solutions business)

• J’ai participé à un entretien avec Gérald Delabre sur la thématique des mondes virtuels9. Cet entretien est visible sur le site du SUEL de Lyon 3.

• Les billets que j’ai rédigé sont désormais répertoriés sur google et je commence à être identifié comme personne réfléchissant sur les enjeux pédagogiques des mondes virtuels. Deux étudiantes que je ne connaissais pas, m’ont contacté dans le cadre de leurs travaux de Master.

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Le e.learning dans les mondes virtuels

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7 http://www.slideshare.net/moiraud/version-colloque

http://www.slideshare.net/moiraud/monde-virtuel-8169955

8 http://www.educnet.education.fr/ecogest/reseaux/interlocuteurs/reunion-interlocuteurs-lyon

9 http://suel.univ-lyon3.fr/eltv/viewvideo/682/les-entretiens-du-cdnt/les-entretiens-du-cdnt--2--jean-paul-moiraud

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- Une étudiante du master 2 pro "didactique des langues et tice de Lyon 2 sur le théme : «Les mondes virtuels et l’enseignement des langues. - Une étudiante du master 1 REP - relations publiques, presses et événementiel. La question de son mémoire étant «Comment les entreprises vont-elles utiliser ces plateformes virtuelles pour vendre et promouvoir des événements réels tout en créant une nouvelle relation avec leurs consommateurs alors que les mondes virtuels sont considérés comme les instruments des seuls natifs de la génération internet dîtes la génération Y ?»

• Suite au colloque e.learning de Lyon 3, j’ai pu dialoguer avec un organisme de formation qui envisage l’introduction d’un monde virtuel dans leurs dispositifs de formation.

• Le forum des enseignants innovants m’a décerné le grand prix numérique pour le travail dans les mondes virtuels. La presse s’est fait l’écho de cet évènement10

• D’autres projets et contacts sont en cours mais ils ne sont pas finalisés à ce jour.

4.1.Mise au point d’outils.

L’usage d’un outil, même avancé, révèle très vite les limites de l’exercice. A un stade du processus, on devient un utilisateur averti, expert en routines numériques. L’univers instrumental peut devenir un piège redoutable en se révélant enfermant. Il devient nécessaire d’élargir le travail au domaine conceptuel pour comprendre les enjeux du dispositif. A cette fin réflexive, j’ai construit un site de curation sur scoop.it dédié à la pédagogie en monde virtuel. Son ambition est de centraliser les sites, les articles sur l’immersion en pédagogie. Il est entendu, même si cela paraît évident, que la mise en lien d’un contenu est l’engagement de l’avoir lu et analysé. L’année trois de cette expérience sera résolument orientée vers la rédaction et la réflexion (sans dommage de la pratique et des usages bien sûr.)

4.2. Un développement des expériences

4.2.1.La FDV

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Le e.learning dans les mondes virtuels

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10 Le Monde http://www.lemonde.fr/education/article/2011/05/21/quand-les-enseignants-innovent_1525306_1473685.htmlRSLN http://www.rslnmag.fr/blog/2011/5/26/quand-les-enseignants-inventent-le-futur-de-l-ecole/Café pédagogique http://www.cafepedagogique.net/communautes/Forum2011/Lists/Billets/Post.aspx?ID=130

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La faculté de droit virtuelle de Lyon qui est connue et réputée pour son travail dans les mondes virtuels11 (cours de droit des affaires canadiens) a lancé une expérience dans assemblive pour les étudiants de l’école de droit de Lyon. D’autres séances ont été organisées pour que les étudiants de l’école de droit de Lyon rencontrent des professionnels du secteur du droit (avocat, notaire) et puissent engager une réflexion discussion sur les enjeux du métier. La FDV a capitalisé une expérience de e.learning dans deux configurations technologiques différentes. J’ai rencontré Gérald Delabre pour lui demander de me donner ses retours d’usage.

J.P.M : Quelles sont les différences d’approche d’enseignement / apprentissage dans les mondes virtuels Assemblive et Second Life (opensims) ? Quels sont les invariants et quelles sont les différences ?

G.D : je ne suis pas sûr que le différence soit véritablement pédagogique, une fois que l’on est dans le monde il n’y a pas de véritables différence, il y a les avatars, l’interaction. Je pense que la différence est vraiment technique, l’outil n’est pas neutre.

Les deux mondes sont complémentaires.

Second Life permet de reconstituer la faculté de droit, la palais de justice, ce n’est pas possible dans assemblive. Second life est un lieu permanent, il n’est pas besoin de récréer un évènement à chaque fois. Une personne qui surfe peut venir par hasard sur le campus virtuel, le visiter. Dans assemblive on ne peut pas venir par hasard (il faut être invité NDLR).Dans Second Life le lieu est identifié à la faculté de Droit, on peut créer des lieux de travail spécifique pour les participants. Dans assemblive les lieux est plus impersonnel, le design est à chaque fois identique (même design global). Si on assiste à plusieurs conférences organisées par des personnes différentes, le lieu n’est pas modifié.

Pour l’école de droit de Lyon assemblive semble plus approprié parce que sa structure légère facilite l’interaction entre les participants et que le temps de formation est réduit. en outre les séances de travail n’exigent pas un lieu ancré dans la permanence.

Les deux mondes se complètent - Second Life et opensims s’inscrivent dans la durée, assemblive est un excellent outil d’appoint dans une démarche universitaire.

A titre d’exemple je viens de conseiller assemblive à un confrère universitaire Belge qui souhaite disposer d’un outil de communication avec visioconférence et prise en main rapide.

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11 - Educavox - http://www.educavox.fr/JOURNEES-DU-E-LEARNING-DE-LYON-un

- 20 minutes - http://www.20minutes.fr/article/722961/lyon-diplome-bien-reel-cours-fac-virtuelle

- Lʼétudiant http://www.letudiant.fr/etudes/3es-cycles-et-masters/a-lyon-3-des-cours-virtuels-de-droit-sur-second-life-13224/a-lyon-3-des-cours-virtuels-de-droit-sur-second-life-10516.html!

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L’année dernière une conférencière ne pouvant venir aux journées du e.learning en raison d’une grève de train a pu faire sa conférence en direct d’assemblive12 en ayant eu un temps de prise en main très limitée.

J.P.M comment envisagez vous les mondes virtuels lorsqu’il n’y a pas d’activités immersives prévues ?

G.D La première question est, faut-il occuper les mondes virtuels quand il n’y a personne ? Je ne suis pas sûr. C’est un outil qu’il faut utiliser de façon ponctuelle.

Il est cependant de bonne politique de ne pas laisser les bâtiments (NDLR virtuels) vides. Nous avons créé des panneaux interactifs qui renvoient sur notre site internet.

Il est intéressant d’insérer des activités qui ne nécessitent pas une présence humaine. Exemple intégrer des robots (bots) pour faire des exercices de simultation en autoformation (Se préparer à repondre à des questions en vue dans la perspective de convocation à des grands oraux)

4.2.2.Guiraut Eric - Professeur de gestion

Eric Guiraut professeur de gestion au lycée Carriat de Bourg en Bresse a tenté l’expérience de l’immersion avec ses élèves de terminale, notament pour développer un travail d’individualisation pour la préparation du bacalauréat. Ses questions sont de cet ordre (pour un enseignement dans le secondaire pré bac)

« Il est nécessaire de poser deux types de questions pour analyser ces résultats afin d’identifier les difficultés à la mise en ouvre de cette expérimentation. Tout d’abord il faut chercher s’il y a eu des freins, que l’on pourrait qualifier de techniques, à l’utilisation de la classe virtuelle puis s’interroger sur des freins pédagogiques. Il faudra enfin voir si des réponses peuvent être apportées à ces difficultés / freins afin d’y remédier.

Deux types de difficultés techniques peuvent être évoqués : Les micro-ordinateurs des élèves ont-ils la capacité à “supporter” la classe virtuelle ? Qualité de la connexion internet des élèves ?Les élèves ont des matériels informatiques et des connexions internet assez hétérogènes : leurs micro-ordinateurs ont parfois des processeurs et des capacités en mémoire vive insuffisants pour faire fonctionner de manière optimale l’application de la classe virtuelle. De la même manière des connexions en wifi semblent avoir été insuffisantes.

Ces difficultés d’ordre technique sont apparues pour certains élèves lors des séances de prise en main et la seule réelle séance de révision a dû être interrompue pour cette raison.

Ces difficultés techniques semblent donc assez importantes pour les élèves. Les élèves de STG relèvent le plus souvent de catégories sociales peu favorisées, et même s’ils

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12 http://suel.univ-lyon3.fr/eltv/viewvideo/548/05-edition-2010--au-dela-des-plates-formes--la-e-pedagogie/b-charlier--le-tutorat-un-mode-pedagogique-pour-lenseignement-hybride

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disposent quasiment tous d’un ordinateur et d’une connexion wifi, ils sont peu à disposer d’un matériel et d’une connexion internet suffisants.

Deux questions d’ordre pédagogique peuvent également être posées dans le cadre de l’analyse des résultats : Les élèves ont-ils la sensation d’être comme en cours ? Les élèves ont-ils des difficultés à travailler hors de la classe ?

Les élèves ont-ils la sensation d’être comme en cours ?

Il apparaît que pour ceux qui sont venus aux différentes séances ce soit plutôt le contraire puisqu’une participante indique dans un commentaire que justement elle ne se sent pas comme classe puisqu’elle peut quitter librement la classe virtuelle si le sujet abordé ne l’intéresse pas. Malheureusement, il n’a pas été possible d’identifier si cette hypothèse explique le fait que très peu d’élèves soient venus dans la classe virtuelle, les élèves évoquant plutôt ne pas y avoir pensé...

Les élèves ont-ils des difficultés à travailler hors de la classe ?

Les élèves de la série STG sont des élèves qui ont des difficultés dans le travail hors de la classe en particulier lorsqu’il n’est pas noté : manque de motivation, conditions de travail difficiles, difficultés à comprendre seul le travail demandé...

L’expérience de l’utilisation d’un blog tout au long de l’année montre que les élèves ont une “trop” faible utilisation de celui-ci hors de la classe alors qu’il est fortement utilisé en classe : TD avec recherche sur internet, mise en ligne de sources utilisées en classe par le professeur, réalisation par les élèves d’articles d’actualité publiés sur le blog. Les élèves ont aussi eu la possibilité d’utiliser un forum et la messagerie électronique pour poser des questions sur les cours, les travaux à réaliser, leur orientation. De la même manière que pour le blog, très peu d’élèves contactent le professeur et cela concerne quasiment totalement des questions d’orientation.» (Eric Guiraut - 2011)

4.2.3. Le CAVIL des Alpes Maritimes

L’académie de Nice a testé le monde assemblive pour former les représentants élèves au CAVIL. A ce moment du rapport, je n’ai pas eu les remontées de cette expérience.

4.2.4.Jérome Guerlotté - Professeur de Biologie cellulaire

Professeur de Biologie cellulaire à l’université Antilles-Guyane (UAG) Faculté des Sciences Exactes et Naturelles Pointe à Pitre - Guadeloupe, Jérôme Guerlotté a créé une salle de travail dans le monde virtuel assemblive mais pour l’instant elle est peu utilisée parce que ses étudiants utilisent plutôt les fonctionnalités de facebook pour communiquer avec leurs enseignants «la plupart des étudiants qui me contactent du matin au soir sur Facebook ou par mail, ont un problème à régler plus ou moins grave et généralement urgent (autorisation d'absence, pb de note, pb de coefficient, d'examen, lettre de recommandation, problème d'insription, d'orientation etc..)» (Jérome Guerlotté)

4.2.5.Marc Lelièvre étudiant en sciences de l’éducation

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Marc Lelièvre est étudiant à l’UFR de sciences de l’homme et de la société, département des sciences de l’éducation. Son mémoire de master 1 s’intitule «Enseignement et tutorat à distance dans les univers virtuels. Un lieu de médiation comme extension de la platerforme de formation à distance». L’enjeu de son travail est le suivant «Nous devons relater lʼorigine de notre sujet : lʼuniversité de Rouen et le campus Forse lancent en 2009, le projet Web 2.0, qui engage un groupe dʼétudiants à distance à étudier la possibilité dʼenseignement et dʼéducation à distance dans les réseaux sociaux. Deux plateformes sont retenues : Facebook et Second Life. De ces deux plateformes, lʼune, Second Life, était totalement inconnue de certains dʼentre nous et lʼautre, Facebook, est alors en constante croissance en France et dans le monde comme le réseau social à la mode. Si lʼétude de Facebook se réduit à la création dʼun groupe dédié et nʼapporte quʼun peu de fantaisie par rapport à la plateforme WebCT, lʼenvironnement Second Life a par contre très vite aiguisé notre curiosité par son côté ludique, fou, étrange, créatif, et collaboratif. Le groupe de licence constitué, nous avons rapidement exploré les lieux virtuels de SL et comme le projet était flou du fait quʼil nʼy a aucun écrit, objectif, ou question de recherche, la seule chose dont nous sommes sûr cʼest que cʼest une commande institutionnelle et que ce projet vient du Laboratoire CIVIIC.» (Marc Lelièvre - 2011)

Dans ce travail extrêmement intéressant sont évoquées les activités de la FDV ...

«Nous avons rencontré Mr Delabre, dans une discussion sur cette formation afin de situer la place de cette formation dans notre recherche. Il nous a assuré de son soutien et a très aimablement fait circuler le questionnaire. Nous avons aussi assisté à un cours de droit dans lʼamphithéâtre de la FDV.

Ces étudiants ne sont pas des étudiants à distance à proprement dit et, par là même, ne subissent pas les contraintes de la distance en éducation et peuvent confronter leurs réflexions en direct lors de leurs rencontres réelles. Par contre, en suivant des cours à distance sur Second Life, ils entrent dans la catégorie des étudiants en formation hybride.Lorsque notre recherche exploratoire en est au stade de la conception dʼoutils test, un questionnaire ainsi quʼune demande de volontaires pour un entretien ont été transmis à Mr Delabre, responsable à Lyon de la FDV, par mail aux 20 étudiants du module.» (Marc Lelièvre - 2011)

... et mes activités dans Assemblive

« Le professeur Jean-Paul Moiraud, que nous avons rencontré sur Second Life, est professeur de gestion en section design de mode au DSAA de Lyon et expert dans le domaine des univers virtuels. Il dit, « Un outil qui sait se faire oublier pour que les acteurs du processus puissent se consacrer à l'essentiel: la construction des savoirs et des compétences.» Nous sommes avec ce dispositif devant un environnement simplifié répondant à la même problématique : réunir en temps réel les étudiants à distance. Néanmoins cet environnement simplifié ne permet aucune fantaisie, ni création semble t’il, ce qui peut ôter des possibilités d’exercices de groupes.» (Marc Lelièvre - 2011)

4.2.6.Benoit Porlier

Etudiant en master 2 CRF à Lyon 2 Benoit Porlier Etudiant en master 2 CRF à Lyon 2 Benoit Porlier réalise un dossier documentaire dont le titre est "les outils du web 2.0 comme vecteurs d'apprentissage". Ce travail sera évalué dans le cadre de son master. Il s'agit de regrouper un ensemble de documents dont l'articulation suit une réflexion, puis

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de synthèser ces documents. Sa réflexion suit une trame autour de deux courants, la pédagogie 2.0 et le knowledge management 2.0, et il souhaite exposer comment ses deux courants sont supportés par des outils techniques (wiki, facebook...) mais aussi psychosociaux (eportfolio et ses implications réflexives, communauté de pratiques virtuelle...). Dans ce cadre, il utilise et expose mes bilans d’usages et mes scénarios sur les mondes virtuels (Benoit Porlier - 2011). L’intitulé du mémoire de Benoir Porlier est «Formateurs AFPA en région Rhône-Alpes et Usages Pédagogiques du Numérique (UPN)»

4.3. Un espace de réflexion en construction ?

Le développement des expériences et des observations dans les mondes virtuels est un élément encourageant mais il mérite une observation fine dans les années à venir. Il serait utile d’analyser les pratiques et d’obtenir plus de retours d’expériences. L’année 2011 - 2012 pourrait être consacrée à cette tâche et l’idée de créer un observatoire en ligne me paraît être la piste à suivre. Un lieu commun de mutualisation pourraît favoriser l’identification des invariants pédagogiques et donnerait une lisibilité à ces expériences, usages et pratiques. Ce travail pourrait s’intégrer dans l’observatoire du e.learning de la FDV13 , comme une sous partie intitulée «observatoire du e.learning dans les mondes virtuels».

5. Du tube à essai, à l’écosystème - Le temps et l’espace

La réflexion pédagogique et technique n’est qu’un élément du dispositif annuel de travail. Si on peut s’accorder sur sa pertinence (?), on peut l’assimiler à un travail in vitro. Il faut, par conséquent, l’envisager introduit dans son écosystème de formation, le confronter aux notions de temps et d’espace. A la lumière de ces deux années de travail, je vois émerger une tension dans le secteur de la e.formation. Les personnes engagées dans ces dispositifs butent sur la contradiction suivante. D’un côté, une demande de la société qui cherche à faire évoluer les méthodes de formation. Les stratégies affirmées ambitionnent de développer la coopération et la collaboration dans un environnement numérique résolument ubiquitaire et réticulaire. De l’autre coté, des structures qui ont du mal à accompagner ces ambitions. Par structure j’entends l’ensemble des acteurs des dispositifs de formation.

5.1. L’espace

Les constructions dans les mondes virtuels reposent sur la capacité des concepteurs à envisager la formation dans et hors les murs. On pourrait me rétorquer que cela existe déjà (ce qui est vrai) mais le monde virtuel se démarque des autres systèmes au sens où l’interaction s’opère dans un espace recomposé en 3D immersif.

Le poids des habitudes, la structure des réglements ont installé le rapport pédagogique dans des murs en béton. L’espace immersif est-il réellement intégré dans le dispositif pédagogique de formation présentiel ? L’espace virtuel a t-il le même statut que l’espace réel ?

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13 Educavox interview de Yann Bergheaud (1 minute 40 de la vidéo) - http://www.educavox.fr/LES-JOURNEES-DU-E-LEARNING-DE-LYON

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Si la réponse est non; la construction s’effondre, le travail ne s’inscrit plus dans un cadre institutionnel et ne pourra s’effectuer qu’en marge euphémisme pour évoquer le bénévolat. Dans cette dernière hypothèse, on n’est pas loin de l’effet diligence (enseigner de façon traditionnelle mais avec des outils nouveaux)

Si la réponse est oui, il faut repenser la structure des modes de formation. Les questions auxquelles il faut répondre sont les suivantes :

- Peut-on enseigner en dehors des bâtiments réels ?

- Quelle part d’enseignement dématérialisé accepte t’on de prendre en compte ?

- Est-il concevable d’intégrer du virtuel pendant un temps de service ?

- Quels sont les niveaux de formation qui pourraient accepter de la dématérialisation ? Le primaire, le secondaire et le supérieur n’ont pas les mêmes contextes de formation. Il est difficile de définir un modèle unique pour le trans niveau.

- Accepte t - on de penser un module de formation avec un (ou des) enseignant (s)externalisé(s) ? Ce postulat pose des questions statutaires et des questions de gestion des ressources humaines (GRH) Comment vérifier la présence des acteurs du dispositif ? Comment rémunérer un acte de formation non normé spatialement ? comment palier la carence due aux problèmes techniques (impossibilité de suivre le cours). Une référence horaire d’un enseignant et d’un apprenant est-elle liée à un lieu géographiquement matérialisé par un bâtiment ?

- L’espace de formation immersif est-il pris au sérieux par les acteurs (enseignants et apprenants), conçu comme un réel espace de formation gage de valeur ajoutée ?

Cette liste de questions installe en filigrane la réflexion suivante. Un monde virtuel peut-il être qualifié comme un réel lieu de formation, une extension, un enrichissement des lieux physiques ? La question posée en 2011 peut paraître disproportionnée, irréaliste mais elle engage un début de réflexion sur la de rienplace du numérique comme outil mais surtout comme lieu réel d’interaction donc de formation.

5.2. Le temps

Deuxième étage de la fusée : le temps. Là encore l’évocation du concept engage à questionner cette notion sous une multitude d’angles.

- Le temps immersif de formation est-il un temps reconnu ? Changer d’espace c’est changer de temps et c’est changer le droit (Michel Serres - Anniversaire INRIA). Comment valider ce temps lorsqu’il s’inscrit en dehors d’un temps normé ?

- Le temps apparent des enseignants. Construire un module de formation (quel que soit la granularité) instrumentant un monde virtuel n’a de réel sens que s’il est possible de

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travailler hors la classe, donc hors les temps normés14. En conséquence les situations immersives en dehors des temps de cours ont-elles une pertinence administrative ? Ne pas reconnaître ce temps c’est confiner le travail à la rubrique du bénévolat. Ma réflexion déborde le cadre de la fonction publique et questionne aussi le droit privé et plus particulièrement le droit du travail (clauses contractuelles spécifiques du contrat de travail) pour les organismes de formation privés. Le lieu de travail étant un élément substantiel, il semble cohérent de déterminer les conditions spatiales et temporelles.

- Le temps aveugle des enseignants . Dans un contexte de «blended learning» (hybridation), les constructions en immersion imposent de concevoir des cours selon deux logiques, deux formes de scénarisation. Les temps de constructions numériques sont complexes, longs et exigeants (le bricolage est parfois un recours nécessaire, les modernes préfèreront le terme de hacking). Commencer un usage, s’y plonger ne garantit pas automatiquement la réussite. Comment valoriser ce temps de travail invisible et pourtant fécond ?

- Le temps de travail des élèves. Le présentiel enrichi ne doit pas avoir pour conséquence d’accroître le temps de travail des élèves et des étudiants de façon exponentielle. Le numérique ne peut plus continuer à exister en parallèle des cours «classiques» (présentiel synchrone sur site réel). Il faudra apprendre à mixer les deux

genres. On ne pourra continuer à procéder par empilement, un cours «classique» et un cours instrumenté.

6.Conclusion

L’année scolaire qui s’achève a été riche en expérience. La première année m’a permis de poser les éléments d’un puzzle complexe, la seconde a été consacrée au début de reconstitution des pièces. Gageaons que la troisième année sera consacrée à la constitution d’une communauté de travail centrée sur le e.learning dans les mondes virtuels.

Le premier objectif sera de déterminer les compétences des acteurs de la chaine de formation par création de fiches de postes en s’inspirant des logiques de la gestion des ressources humaines. Ce n’est qu’en structurant de façon cohérente nos analyses que nous aurons l’espoir de pouvoir expliquer les enjeux de nos constructions. Il s’agira de s’extraire de cette définition fade qui dessert nos analyses : «un monde créé artificiellement par un logiciel hébergeant une communautés d’avatars qui peuvent entrer en interaction»

En attendant laissons mûrir ces ambitions sous le beau soleil de vacances bien méritées.

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14 Secondaire - http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=540B9267E12738241E908B69F6C8ACE3.tpdjo04v_3&dateTexte=?cidTexte=JORFTEXT000000302140&categorieLien=cid

Supérieur - http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000020552216&dateTexte=&categorieLien=id

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Poursuivre l’analyse

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