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Diagnostic du secteur de cimenterie au Maroc 2013
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Diagnostic du
secteur de
cimenterie au
Maroc
Rédigé par Meryem KAMAL
Année universitaire : 2012/2013
Rédigé par Meryem KAMAL
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Le Maroc, la 5ème
puissance économique en Afrique et la 2ème
puissance maghrébine
après L’Algérie, a fait le pacte du développement continu pour tirer ses régions de la précarité
vers la croissance. C’est dans ce cadre que tous les gouvernements qui ont succédé, ont opté à
chaque fois pour le lancement de nouveau projet tel que : Plan azur, Plan emergence, Plan
maroc vert et Plan Halieutis pour ne citer que quelques exemples. Grâce à de tels projets,
l’économie marocaine a eu une bouffée d’essor qui a relancé plusieurs secteurs ; parmi les
quels l’industrie cimentière.
L’industrie cimentière était le secteur garant du développement du pays, d’ailleurs son
histoire est intimement liée à celle de la construction du Maroc. La première usine était
construite à Casablanca en 1913 et la seule jusqu’à 1950, avec une capacité de production
modeste de 20.000 tonnes par an. Par la suite 4 nouvelles cimenteries ont vu le jour pour
répondre la demande exponentielle ; sur Agadir, Méknès, Tétouan et Tanger.
Depuis 1974 le Maroc a connu une sérieuse pénurie de ciment qui a obligé les pouvoirs
publics à adopter une politique de zoning, de quotas, de répartition de la production du ciment
par région. Cette époque a été marquée par une forte progression de la demande passant de
1,5 million de tonnes à 3,5 millions de tonnes, soit une croissance de 9,78% à point que le
pays était assujetti à importer pour répondre à la demande toujours en croissance continue.
Avec la croissance du marché, le secteur était contraint à suivre le rythme ce qui a
encouragé le lancement d’’une usine à Marrakech, Oujda et Témara en 1976. A peine 4ans, la
demande du ciment chute pour atteindre un taux de croissance de 1,2% ce qui a engendré la
libéralisation du secteur avec la suppression de la politique de zoning.
En 1988, le secteur se rétablis et retrouve son dynamisme avec un taux de croissance de
9,96%, ce qui a encouragé bien évidemment les investisseurs à construire d’autres unités de
production et de distribution.
Les années 90 ont constitué pour cette industrie une période de restructuration,
développement et d’investissement, ce qui a permis au pays de réaliser une autonomie dans le
secteur de cimentière, sachant que l’importation de ciment à cette époque atteignait le tiers de
la consommation nationale.
Rédigé par Meryem KAMAL
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Depuis 1994 le pays commença à exporter ses produits à l’étranger grâce aux aides
qu’il a reçu pour la modernisation et l’augmentation de ses capacités de production. Après
l’intronisation du roi Mohammed 6 en 1999, le Maroc a déclenché une série
d’investissement liée à des programmes d’infrastructures routières, de tourisme et
d’installations sportives avec une ferme volonté d’éponger le déficit en logement social.
De tels projets ont constitué des opportunités certaines pour l’industrie en pleine phase
de croissance. D’autant plus que la consommation de ciment par habitant au Maroc était
largement sous la moyenne par rapport à des pays à économies similaires, (juste à titre
indicatif, en 2002 en Tunisie les ventes étaient évaluée à 586kg/habitant/an alors qu’au Maroc
à peine elles atteignaient 308 kg). Tous ces facteurs ont assuré une situation favorable pour le
développement du secteur mais également du pays en question.
Actuellement, les principaux acteurs du ciment marocain sont au nombre de cinq :
LAFARGE Maroc filière du groupe français LAFARGE, Ciments du Maroc filière du groupe
Italien Italcementi, Holcim filière du groupe suisse Holcim, Asment Temara filière du groupe
portugais Cimpor et finalement le dernier né 100% marocain, les ciments de l’Atlas détenu
par le groupe Sefroui. Ces cinq firmes sont un peu au secteur cimentier ce que sont les sept
sœurs au secteur pétrolier mondial (Esso, British Petroleum, Royal dutch shell, Socal, Texaco,
ExxonMobil, Gulf Oil), les 15 milliards de dirhams générés annuellement en chiffre d’affaire
par les 5 entreprises, équivalent le budget alloué par la loi de finances au Ministère de
l’Education Nationale, de l’Enseignement Supérieur, de la Formation des Cadres et de la
Recherche Scientifique pour ses dépenses en matériels et en investissement.
L’industrie du cimenterie a dégagé en 2011, 16,1 Millions de tonnes pour couvrir la
consommation interne et assurer l’exportation. Sur le plan interne quatre régions sur 16
absorbent presque la moitié de la production nationale : Grand Casablanca (15 %), Tanger-
Tétouan (11,6 %), Marrakech-Tensift- Haouz (11,4 %), Souss-Massa-Draa (9,6 %). La
superficie de ces 4 régions ne représente pourtant que 16 % du territoire national. Les
quantités consommées sont dédiées à 80 % au logement, à 14 % aux travaux publics et à 6 %
aux bâtiments non résidentiels. Quand le secteur du logement se porte bien, celui du ciment
affiche donc lui aussi une bonne santé.
Selon l’indice Herfindahi-Hirschmann, la concentration du secteur cimentier est évaluée
selon la formule suivante H=
avec S est la part de marché.
Rédigé par Meryem KAMAL
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Acteur Part de marché La source
LAFARGE 37% http://www.maghress.com/fr/financesnews/17446
Ciment du Maroc 25,4% http://www.integrabourse.com/fr/commentaire/cimar020
32011%20(Lecture%C2%A0seule).pdf
Holcim 20,8% http://www.lnt.ma/finance/holcim-une-annee-2011-
difficile-impactee-par-un-contexte-marche-de-plus-en-
plus-dur-40813.html
Asment Temara 26,4% http://www.leconomiste.com/article/cimenteries-en-
boursebrrestructuration-mais-risque-de-surcapacite-aussi
Ciments de l’Atlas 9,5% http://www.lnt.ma/finance/ciments-de-l%E2%80%99atlas-
une-entree-en-force-qui-a-necessite-un-niveau-
d%E2%80%99endettement-important-48901.html
Le reste (Ynna
ciment et autres)
1,7% (Soustraction 100-98,3)
TOTAL 100%
Ainsi
H= 0,372+ 0,254
2+0,208
2+ 0,264
2+0,095
2+0,017
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H=0,32369 = 32,37%
Pourquoi uniquement cinq acteurs dirigent le secteur cimentier en entier ? La
concentration relative du secteur s’explique par la lourdeur des investissements entraînée. Si
on se réfère aux 5 milliards de dirhams ( coût d’installation des deux dernières cimenteries du
royaume ; l’usine de ben hmed et celle de beni mellal) pour produire un million de tonne de
ciment au Maroc, il faut investir 1,56 Milliards de Dhs. Ce montant correspond au chiffre
d’affaire des 2 unités sur une période de 3ans d’activité.
Une pénible barrière financière d’entrée dans ce secteur, donc pour avoir accès au cercle
très fermé de l’industrie cimentière, il faut être un colosse aux pieds de béton.
Rédigé par Meryem KAMAL
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En plus des investissements à prévoir, le choix de plantation est également une barrière
d’entrée très limitée. Les cinq frères cimentiers disposent d’implantation géographique
spécifique de leurs unités de production, présents dans 11 régions sur 16. La cartographie de
l’ensemble du dispositif industriel des cimenteries présente clairement une distinction
géographique entre les différents acteurs ; à une exception, aucun cimentier n’empiète sur la
région de l’autre.
Tanger- Tétouan, Meknès-Tafilalt et Grand Casablanca pour LAFARGE qui occupe le
Nord-Ouest. Doukkala-Abda, Marrakech-Tensift et Souss-Massa-Draa détenues par Ciment
du Maroc investi au Sud. Oriental, Fès-Boulemane et Chaouia-Ourdigha possédées par
Holcim qui s’est installé au Nord-Est. Rabat-Salé-Zemmour-Zaer pour Asment Temara. Seul
Ciments de l’atlas a fait l’exception en s’implantant dans la région de Chaouia-Ourdigha et
Tadla-Azilal.
Actuellement, les cimentiers sont dans une situation peu confortable vue les réalisations
moyennes du secteur, à peine le marché affiche une stagnation des ventes pour le mois de
septembre dernier, soit +0,38% par rapport au même mois de l’année dernière.
L’Association Professionnelle des Cimentiers (APC) a publié l’évaluation du marché
par région.
Région Variation du marché Classement
Grand Casablanca -7% 1
Tanger-Tétouan +7% 2
Marrakech-Tensift-Al Houaz +9% 3
Oriental +5,5% 4
Souss-Massa-Daraa -7% 5
Rabat-Salé-Zemmour-Zaëir +4%
Cumul national +2,5%
Rédigé par Meryem KAMAL
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Le renversement de tendance actuel peut être justifié par plusieurs facteurs, le premier facteur
concerne la montée en puissance du nouvel arrivant à savoir Ciments de l’Atlas, qui a acquis des
parts de marché au détriment des concurrents déjà présents. Ce dernier a bien développé son marché
au niveau de la région Marrakech-Tensift,Al Haouz, perturbant de ce fait les cimentiers opérant dans
la zone, ainsi la surcapacité est estimée à 3,5 Millions de tonnes.
Autre facteur qu’on peut également considéré, la baisse de l’auto-construction suite à
l’intervention étatique, autrement dit le repli de l’informel. Sans oublier le ralentissement des
investissements publics en matière d’infrastructures. Les Géants-Chantiers sont généralement les
grands consommateurs de ciments, au même titre que les autres matériaux de construction.
Les cimentiers restent optimistes mais s’attendent à une croissance similaire, sauf exception
Webographie :
Article ‘’Ciment ; un secteur en béton’’ publié le 30 Avril 2012 publié par Soufiane
Chakkouche sur Archimedia http://www.archimedia.ma/a-la-une/actualites-btp/3170-le-
ciment-un-secteur-en-beton-
Article : Pas d’embellie pour le moment publié sur le Matin
http://www.lematin.ma/journal/Marche-cimentier_Pas-d-embellie-pour-le-moment-
/172904.html
Article ‘’ Etat des lieux et perspectives de développement’’ publié sur Energie et mines
magazine http://energiemines.ma/?p=547