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Courbe croissance

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La courbe sigmoïde permet d'optimiser la croissance des organisations

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Page 1: Courbe croissance

La courbe sigmoïde

La courbe sigmoïde est une courbe en S qui a intrigué le monde depuis bien des temps.

Elle retrace l’histoire de la vie elle-même. L’évolution commence lentement, d’abord marquée

par quelques hésitations pendant une première phase d’expérimentation avant de croître puis de

décroître. Elle représente le développement des nations tout autant qu’elle décrit le cycle de vie

d’un produit ou d’une organisation. Elle représente même le cycle de la vie affective ou celui des

humains.

La courbe Sigmoïde

La vie sous-tend cette courbe. Le secret de la croissance durable est de commencer une

nouvelle courbe sigmoïde avant que la première commence à décliner. Le bon endroit pour

entamer cette seconde courbe est le point A pendant qu’il en est encore temps et que les

ressources et l’énergie sont là pour aider la nouvelle courbe à passer au travers de la phase

d’exploration et de maladresse initiale. Il faut le faire avant que la première courbe commence à

décroître.

Cela peut paraître évident. Toutefois, les messages qui parviennent à l’organisation

concernée montrent que l’organisation va bien et qu’il serait suicidaire de changer quoi que soit à

des méthodes qui fonctionnent. Les études sur le changement nous montrent que la véritable

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volonté de changer ne se révèle qu’au moment où il faut faire face au désastre dans la période de

décroissance, point B. Les sages sont ceux qui commencent la seconde courbe à A et qui

participeraient à la construction d’un meilleur avenir tout en préservant le présent.

Les systèmes vivants traversent à différentes étapes de leur évolution des périodes de

construction et de destruction. Le développement de la forêt avec ses catastrophes naturelles que

sont les feux illustre bien le principe de la reconstruction. La forêt arrivée à maturité doit brûler

pour se renouveler. Vouloir enrayer les feux de forêt n’entraîne que des effets pervers sur

l’écologie. À long terme, le système perd de son adaptabilité, de sa variété, de sa résistance1.

Les gestionnaires ont tendance à vouloir rejeter les échecs qui défient les croyances

centrales de l’organisation. Une saine gestion doit tenir compte de ce phénomène. Dans les

organisations comme dans ces écosystèmes, les crises jouent un rôle essentiel dans le processus

de renouvellement.

Quand apparaissent les crises, les tentations de restaurer l’équilibre ou de relancer

l’organisation en appliquant les recettes managériales du passé ne font que retarder la

renaissance. Il n’est pas facile pour un gestionnaire d’adhérer au paradoxe de la courbe sigmoïde

puisqu’elle pose un geste de destruction surtout quand on pense au concept transmis par les

écoles de management au cours des dernières années, en considérant que les organisations

présentaient une croissance plutôt stable. Y voir du sérieux dans ce point de rupture donne de la

validité au développement d’une nouvelle courbe.

1 Charles Handy, Le temps des paradoxes, Montréal, Éditions du Trans-Continental, 1994, p.54-57.