7,2 kilomètres C’est lalongueur totale de ladigue du large, de l’en-trée du Vieux port jusqu’àla forme 10, à l’entrée del’Estaque.

Le chiffre

DOSSIER >> la digue du large

Un patrimoinecher au coeurdes Marseillais (es)

Un patrimoinecher au coeurdes Marseillais (es)

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nord, en direction de l’Estaque etau sud, vers le Pharo, s’accom-pagne à chaque fois d’un prolon-gement de la digue, jusqu’auxannées 70, date des travaux réa-lisés au niveau de la forme 10.

Le saviez-vous ?

Un peu d’histoireLa création de la digue du largeest liée à celle des bassins de laJoliette, au milieu du XIXe siècle.A cette date, le Vieux-Port (qui nel’est pas encore) devient tropexigüe pour accueillir le traficdes milliers de navires qui char-gent et déchargent leurs mar-chandises à Marseille. Laquestion se pose alors de savoirdans quel sens prolonger le port :vers le sud en direction des Cata-lans ou vers le nord, vers Arenc ?C’est finalement la deuxième so-lution qui est retenue et laconstruction des bassins de laJoliette, qui s’étendent jusqu’àArenc est décidée en 1844. En pa-

rallèle, les tra-vaux d’édifica-tion d’une digue,destinée à pro-téger de la houleles navires àquais dans lesfuturs bassinssont lancés àpartir de 1852.La « grandejetée du large »comme on l’ap-pelle est une performancetechnique remarquable pourl’époque. Les ingénieurs qui l’ontconçue s’inspirent de deux ou-vrages existants à cette époque,les digues de Cherbourg et d'Al-ger, dont le talus est formé de

gros blocs artifi-ciels, avec uneparticularité :elle est égale-ment conçuecomme unep r o m e n a d e .L’agrandisse-ment des bas-sins vers le

C’est pour des raisons de coûts et desimplicité que le port et la digue du large se sontétendus vers le nord. La digue suit les limites d’unplateau sous-marin : au-delà, les fonds atteignantrapidement plus de 30 mètres de profondeur. Laprolonger vers l’ouest aurait été très onéreux ettechniquement complexe.

La digue du large est un monument emblématique de la ville, à l’égal de la Bonne Mèreou de La Major. Plus de 150 ans après le début de sa construction, elle bénéficie de tra-vaux de rénovation et de confortement et suscite toujours autant de passions.

duduPORTPORT

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PORT

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Les zones humides de Fos abritent une flore et une fauneimportantes qui coexistent harmonieusement avec les ac-tivités industrielles.

DOSSIER PATRIMOINE

La digue du large retrouveune deuxième jeunesse

ENVIRONNEMENT

L’eau, élément centralde la biodiversité à Fos

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Une faune et une flore variéesDe par sa taille (7,2 km) et des fonds très variablesd’un bout à l’autre de l’ouvrage (d’une dizaine demètres à plus de 35 mètres), la digue du large sertde refuge et de zone de repos à une multitude d’es-pèces. Il s’agit essentiellement d’une faune que l’onrencontre le long du littoral marseillais : poissons deroches, muges, loups, dorades, sars et même desbancs de bonites en été. Du côté de la flore, gor-gones jaunes et blanches, éponges sont très pré-sentes sur les enrochements. Comme sur les récifsnaturels, la digue du large sert de zone de frai, c’est-à-dire de reproduction et de « pouponnière » pourles poissons. Les travaux de confortement de ladigue, qui ont déjà débuté, n’impactent que tem-porairement la faune et la flore de la digue : lesalgues comme les éponges recolonisent très rapi-dement les blocs rocheux, ce qui attire à nouveaules petits poissons et par voie de conséquenceleurs prédateurs.

Une zone de pêche priséeLe nombre de personnes autorisées à pêcher de-puis la digue est restreint en raison des conditionsde sureté et de sécurité (voir page suivante). En re-vanche, la zone est pri-sée par les pêcheursp r o f e s -sionnelsqui pratiquentla pêche côtièreavec des palan-gres et des filets.

Un habitat XXLpour la faune et la floreUne étude d’impact sur l’environnement aété réalisée par le port de Marseille Fosavant d’entamer des travaux de conforte-ment de la digue du large. L'objectif était

d'évaluer la sensibilité de lafaune et la flore sur la zone et laprésence d'éventuelles espècesprotégées.

(suite)

DOSSIER >> la digue du large

Un colosse aux pieds fragiles

La digue du large est un équipement straté-gique dont dépend toute l’activité des bassins est.Elle assure la protection du plan d’eau et des quaisen les protégeant de la houle. Mais au fil des an-nées, les vagues arrive à faire bouger les blocs quicomposent le talus, au pied de la digue. Depuis lesannées 50, des enrochements étaient périodique-ment rajoutés pour éviter que des brèches appa-raissent dans le talus. Mais ces opérations sontonéreuses et nécessitent d’être renouvelé périodi-quement. Le port a donc décidé de réaliser d’im-portants travaux de confortement de l’ouvrage.

Une première phase de travaux a été lancécette année et s’étalera jusqu’en 2016. Elle prévoitde renforcer le talus de la partie centrale de la diguesur 3,6 km (ce qui correspond aux endroits où elleest la plus malmenée par la houle), en ajoutant desblocs d’enrochements naturels de calcaires detaille variable, compris entre 1 et 12 tonnes et en re-plaçant les blocs béton de 55 tonnes existant.. Au-paravant, des relevés topographiques ont étémenés afin de modéliser la digue en 3D. Elle a éga-lement été photographiée sous toutes les coutures,afin de pouvoir la reconstituer en modèle réduit etsimuler dans des conditions proches de la réalitéles effets des plus fortes tempêtes de ces 50 der-nières années. L’objectif est de déterminer lestypes de blocs à utiliser et leur positionnementafin de mieux anticiper et mieux programmer lamaintenance.

4 mil l ionsd’euros ont été

alloués par l’Etat dans le cadre du Plan derelance pour les travaux de confortementde la digue du large, sur un montant totalde 17,5 millions d’euros.

Le chiffre0123456789

Sécurité maximale pourle réseau de pipe-lineLe port vient d'achever la rénovation et la modernisation deson réseau de pipe-line à Fos. Ces investissements lourdspermettent de réduire les risques d'incidents et de fuites.

SÉCURITÉ >> Objec t i f zé ro fui te

1 mètreC'est le diamè-

tre des canalisations qui acheminent lepétrole brut des postes à quais où sontdéchargés les bateaux jusqu'aux dépôtsde stockage des sociétés clientes du port.

Le chiffre0123456789

les quatre conduites restantes. Plus performantes(leur diamètre autorise une débit plus important),elles permettent également de réduire les dimen-sions du réseau de pipe-lines, passé de 35 à 22 km,ce qui diminue le coût de son entretien. Autre avan-tage, toutes les conduites transitent désormais enzone industrielle et dans des couloirs de pipe-linesréservés à cet effet, ce qui réduit les risques envi-ronnementaux.

Traces de corrosion interne et externe, érosion destuyauteries et des accessoires causées par le pas-sage de plus d'un milliard de tonnes de brut : 35 ansaprès sa mise en service, le réseau de pipe-line duterminal pétrolier de Fos avait besoin d'un coup dejeune. C'est chose faite avec l'important chantier demodernisation et de simplification du réseau quivient de s'achever, après 11 ans de travaux. Dans unpremier temps, deux des six conduites du réseau,d'une longueur de 5,5 km chacune ont été rénovéesentre 1997 et 2003 : vidées, dégazées, elles ont subiune inspection minutieuse suivie des réparations né-cessaires. Une réflexion a été engagée dans undeuxième temps, à partir de 2000. La réorganisationdes postes à quais où sont déchargés les supertan-kers a notamment incité le port de Marseille Fos aconstruire deux nouvelles lignes au lieu de rénover

Les supertankers qui amènent lebrut jusqu'au port de Fos mesurent jusqu'à 350 mè-tres de longueur, soit l'équivalent des plus gros ba-teaux de croisière. Ils ont un tirant d'eau(c'est-à-dire la partie de la coque immergée sousl'eau) qui peut aller jusqu'à 20 m, ce qui représentela hauteur d'un immeuble de 7 étages.

Le saviez-vous ?

Un ouvrage entrouvert au grand public

DOSSIER >> la digue du large

L'ISPS est le Code International pourla sécurité des navires et des installations por-tuaires (International Ship and Port Facility Secu-rity Code). Il comprend un ensemble des mesuresdestinées à renforcer la Sécurité et la Sûreté desnavires et des installations portuaires. Adopté en2002 après les attentats du 11 septembre aux USA,il est entré en application le 1er juillet 2004.

Le saviez-vous ?

Accès restreint pour les pêcheursDes concessions ont toutefois été faites dans lecadre de discussion avec la ville deMarseille : l’ac-cès est autorisé aux membres de l’Association mar-seillaise des pêcheurs du bord de mer uniquementet sous certaines conditions. Les membres de l’as-sociation sont emmenés en minibus depuis l’entréedu port jusqu’à la partie sud de la digue, après lepont d’Arenc d’où ils repartent en fonction des rota-tions dans la journée par le même moyen. Souventdemandé par les Marseillais(es), l’accès à la diguedu large est pour l’heure difficilement réalisable : ilnécessiterait un accès indépendant et un systèmede barrière pour empêcher les visiteurs de s’appro-cher des navires, comme le stipule le code ISPS.

Une ouverture ponctuelleA défaut de pouvoir ouvrir de façon permanente ladigue au grand public, le port de Marseille Fos au-torise l’accès à l’occasion de manifestations : lesjournées portes ouvertes ou Journées de laMer, au

cours desquelles lesvisiteurs étaientacheminés en ba-teaux dans les bas-sins, ou encore lorsd’un concours depêche qui a réunirécemment plusd’une centaine departicipants.Le port étudieégalement desouvertures ponc-tuelles du lieu àun public res-treint dans laperspective de2013. Le sitepourra alors ac-cueillir des expo-sitions, dans lecadre d’évène-ment liés à Mar-seille Provencecapitale de laCulture.

La digue du large a beau être un mo-nument emblématique de Marseille,elle n’en reste pas moins un ouvrageportuaire, dédié à des activités indus-trielles et soumis comme tel à des rè-gles de sûreté et de sécurité. Depuis1995 et l’entrée en vigueur du plan Vi-gipirate, ses conditions d’accès sesont durcies. Elles se sont encore ren-forcées d’un cran avec l’application ducode ISPS en 2004 (voir ci-dessous).

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d'irrigation qui quadrille la plainede la Crau., elle s’écoule d’est enouest sous la plaine de la Crau.Cet aquifère nécessite un suiviparticulier de ses niveaux et desa salinité à travers un réseau depiézomètres depuis les années1980. Récemment, des outils demesures des niveaux d’eau su-perficiels ont également été ins-tallés sur le territoire arlésien duGrand Plan du Bourg ainsi qu’auTonkin. Ces outils de mesurespermettront de contrôler les ni-veaux d’eau dans une optique desuivi des épisodes pluvieux ainsique des conditions favorables àla préservation de la biodiversitédes zones humides.

L’eau, garantede la biodiversitédes zones humidesQuelque 2000 hectares sur les3000 hectares de la couronneagro-environnementale de la ZIPsont des zones humides, c’est-à-dire des territoires très liés à laprésence de l’eau, qui forment unensemble de marais et d’étangs,alimentés en permanence par leseaux du canal du Vigueirat et parles remontées phréatiques de lanappe de Crau (les laurons) dansle secteur de l’étang du Landre et

Créd

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des marais du Tonkin.Ces zones abritent unegrande diversité deplantes aquatiques (né-nuphars jaunes, pota-mots, grande naïade…)dont certaines sont in-vasives, comme la jussie(voir Mag du port n°10)ou datent de l’époque glaciaire(marais à marisques). Elles sontégalement recouvertes de rose-lières, des zones où poussentprincipalement des roseaux, quiattirent tout un cortège d’es-pèces d’oiseaux qui affectionnentcet habitat comme le héron pour-pré ou la fauvette des marais.

21 espèces de poissonsont été inventoriées dans lesétangs du Landre et des Gazes. Ils’agit majoritairement de brèmes,de gardon et d’ablettes. On ytrouve également plusieurs es-pèces de prédateurs (brochet,sandre, black-bass, perche et si-lure). L’anguille est égalementprésente et préservée par le portqui a installé en 2007 une passepermettant aux civelles de fran-chir le barrage anti-sel pour re-joindre les milieux propices à sacroissance.

ENVIRONNEMENT >> L’eau dans tous ses états

Le système hydraulique:système nerveux de la zone de FosLe port de Marseille Fos est en charge de la gestion de dizaines de kilomètres de côtes. Ce quel’on sait moins, en revanche, c’est que les 2/3 de la couronne agro-environnementale préser-vée par le port dans la zone industrielle et portuaire de Fos sont constitués de territoires hu-mides et/ou sont traversés par des canaux et des roubines. L’eau, omniprésente, est un élémentstructurant qui permet la navigation, le maintien d’activités agricoles traditionnelles de la Ca-margue. Elle est également la garante de la biodiversité de la zone.

Un vaste réseaud’eau en surface…La zone industrielle et portuairede Fos (ZIP) et les secteurs limi-trophes sont traversés par des

canaux, qui servaient à l’originepour la navigation et le trans-port des marchandises et despersonnes. Sur les trois ou-

vrages, seul un est encore uti-lisé pour cet usage : le canal de

navigation du Rhône au Port deFos. Le canal du Vigueirat et celuid’Arles à Fos, construits respecti-vement au XVIIe et XIXe sièclesont désormais d’autres fonctions.Le premier permet l’évacuationdes eaux de pluies et d’assainis-sement des terres agricoles. Unbarrage anti-sel a été installé surle second afin d’empêcher les re-montées d’eau salée vers lesterres du secteur du Plan duBourg.

… et sous la terreMême si elle est moins visible, lanappe phréatique de Crau est in-dispensable à la fois à l’alimenta-tion en eau potable des Bouchesdu Rhône et au maintien de labiodiversité dans la Zone indus-trielle et portuaire de Fos. Ali-mentée essentiellement par leseaux de la Durance et le réseauLa ZIP de Fos est irriguée par une multitude de canaux et de roubines.

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