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LIVRE DU PROFESSEUR T les L/ES Mondialisation et dynamiques géographiques des territoires

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LIVRE DU PROFESSEUR

T lesL/ES

Mondialisation et dynamiques géographiques des territoires

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SOMMAIRE

THÈME 1 Clés de lecture d’un monde complexe

Chapitre 1 Des cartes pour comprendre le monde .............................................................................................. 7

Chapitre 2 Des cartes pour comprendre la Russie ................................................................................................ 19

THÈME 2 Les dynamiques de la mondialisation

Chapitre 3 La mondialisation en fonctionnement ................................................................................................ 32

Chapitre 4 Les territoires dans la mondialisation ................................................................................................. 47

Chapitre 5 La mondialisation en débat ......................................................................................................................... 66

THÈME 3 Dynamiques géographiques des grandes aires continentales

Chapitre 6 L’Amérique : puissance du Nord, affirmation du Sud ............................................................... 80

Chapitre 7 L’Afrique : les défis du développement ................................................................................................ 108

Chapitre 8 L’Asie du Sud et de l’Est : les enjeux de la croissance ................................................................. 127

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PROGRAMME

GÉOGRAPHIEMondialisation et dynamiques géographiques des territoires

IntroductionCe programme se situe dans le prolongement de celui des classes de seconde et de première, tant du point de vue des connais-sances que des capacités et des méthodes à acquérir par les élèves. La classe de terminale doit permettre une préparation à l’enseignement supérieur. Une attention soutenue sera ainsi accordée à l’acquisition d’une plus grande autonomie par les élèves et à l’exercice du sens critique qui fait l’objet d’un point de programme spécifique, dédié à une réflexion sur les enjeux de la représentation cartographique.

Le fil conducteur du programmeEn classe de première, en histoire et en géographie, une approche du processus de mondialisation a déjà été entreprise. Le programme de terminale approfondit cette thématique et l’articule avec d’autres grilles de lecture du monde ; le phénomène de mondialisation est ainsi mis en regard avec des logiques plurielles d’organisation de l’espace mondial (géoéconomiques, géo-politiques, géo-environnementales et géoculturelles). Le programme propose des approches territoriales à différentes échelles, de la ville aux grandes aires continentales, pour prendre en compte la complexité et les évolutions d’une planète mondialisée.

Pour traiter le programmeLe programme comporte huit questions organisées en trois thèmes.

Le premier thème vise à présenter et à discuter quelques grandes notions et grilles d’analyse (développement, développement durable, puissance, réseaux, mondialisation, Nord/Sud, centre/périphérie, aires de civilisation, rôle des États …) permettant une lecture des territoires mondiaux. Ces outils sont mis au service de l’étude d’un espace dont la situation géographique sur la pla-nète est complexe : la Russie. Les grilles de lecture du thème 1 seront ensuite reprises tout au long du programme. Ce thème est donc obligatoirement étudié en début d’année.

Le thème 2 aborde les dynamiques de la mondialisation.

Le thème 3 porte sur trois grandes aires continentales, appréhendées chacune selon une problématique spécifique. Pour chaque aire continentale, le programme prévoit trois entrées qui éclairent cette problématique : une étude de cas, une thématique générale et l’étude d’un ou de deux États (dans ce dernier cas, l’approche est comparative). Le professeur détermine l’ordre dans lequel les thèmes 2 et 3 sont traités en fonction de son projet pédagogique. De même, au sein de ces thèmes 2 et 3, les différentes questions peuvent être abordées dans un ordre librement choisi.

Comme en classes de seconde et de première, le programme accorde une place substantielle aux études de cas ; celles-ci ont une portée générale par les problématiques qu’elles soulèvent, les méthodes qu’elles mettent en œuvre, les enjeux et les choix qu’elles illustrent.

On accordera une place essentielle à la construction de représentations cartographiques par les élèves (croquis et schémas) afin de rendre compte des multiples dimensions territoriales du programme.

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Mondialisation et dynamiques géographiques des territoires

THÈME 1 introductif – Clés de lectures d’un monde complexe (10 - 11 heures)

Questions Mise en œuvre

Des cartes pour comprendre le monde L’étude consiste à approcher la complexité du monde par l’interrogation et la confrontation de grilles de lectures géopolitiques, géoéconomiques, géoculturelles et géoenvironnementales. Cette étude, menée principalement à partir de cartes, est l’occasion d’une réflexion critique sur les modes de représentations cartographiques.

Des cartes pour comprendre la Russie Les grilles de lectures de la question 1 sont utilisées pour appréhender la complexité d’une situation géographique : – la Russie, un État continent eurasiatique en recomposition.

THÈME 2 – Les dynamiques de la mondialisation (18 - 20 heures)

Questions Mise en œuvre

La mondialisation en fonctionnement – Un produit mondialisé (étude de cas).– Processus et acteurs de la mondialisation.– Mobilités, flux et réseaux.

Les territoires dans la mondialisation – Une ville mondiale (étude de cas).– Pôles et espaces majeurs de la mondialisation ; territoires et sociétés en marge de la

mondialisation.– Les espaces maritimes : approche géostratégique.

La mondialisation en débat – États, frontières et mondialisation.– Débats et contestations.

THÈME 3 – Dynamiques géographiques de grandes aires continentales (29 - 31 heures)

Questions Mise en œuvre

L’Amérique : puissance du Nord, affirmation du Sud – Le bassin caraïbe : interface américaine, interface mondiale (étude de cas).– Le continent américain : entre tensions et intégrations régionales.– États-Unis - Brésil : rôle mondial, dynamiques territoriales.

L’Afrique : les défis du développement – Le Sahara : ressources, conflits (étude de cas).– Le continent africain face au développement et à la mondialisation.– L’Afrique du Sud : un pays émergent.

L’Asie du Sud et de l’Est : les enjeux de la croissance – Mumbai : modernité, inégalités (étude de cas).– L’Asie du Sud et de l’Est : les défis de la population et de la croissance.– Japon - Chine : concurrences régionales, ambitions mondiales.

En géographie, comme en histoire, le programme est conçu pour être traité dans un horaire annuel de 57 à 62 heures.

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© HacHette Livre Chapitre 1 ● Des cartes pour comprendre le monde 5

THÈME 1Clés de lecture d’un monde complexe

Introduction p. 16-17

Le thème 1 sur les « Clés de lectures d’un monde complexe » est la principale nouveauté du programme. Le professeur doit atteindre trois objectifs :– Il doit aider les élèves à prendre conscience de la complexité du monde actuel en adoptant quatre points de vue différents (géoécono-mique, géopolitique, géoculturel et géoenvironnemental). Il approche ensuite la complexité de la Russie suivant les mêmes grilles de lecture.– Pour y parvenir, il doit permettre aux élèves d’être confrontés à des cartes dont la construction est l’objet d’une réflexion critique. La fiche ressource préconise d’utiliser « un à trois planisphères » pour chacune des quatre grilles de lecture dans le chapitre 1, « une à deux cartes » dans le chapitre 2.– Il amène, de cette manière, les élèves à réfléchir sur les notions les plus opérantes et à discuter de leur pertinence pour décrire le monde actuel (chapitre 1) et la Russie (chapitre 2).Le programme insiste bien sur la démarche spécifique à conduire pour décrire la planète dans sa complexité que le professeur peut aisément

introduire à l’aide de la photographie du G20 (p. 16-17), sommet qui tend à remplacer le G8. Le professeur doit, en même temps qu’il construit les connaissances de ses élèves, manipuler des cartes qui seront analysées pour elles-mêmes, comparées à d’autres cartes et cri-tiquées. Il y a là en somme toute une gymnastique à faire, ce dans un temps très limité (10-11 heures, soit deux semaines et demie).Le manuel a été conçu en vue de se calquer le plus simplement pos-sible sur le nouveau programme et, ainsi, de permettre au professeur de construire aisément le cours et à l’élève de circuler à l’intérieur de l’ouvrage :– Les chapitres 1 et 2 sont organisés suivant les quatre grilles de lec-ture retenues par le programme.– Ils permettent, dans le même temps, de porter un regard critique sur les représentations cartographiques en changeant de source, de point de vue, d’échelle ou d’indicateur.– Ils proposent, comme le préconise la fiche ressource, « des schémas élémentaires peuvent être réalisés au fur et à mesure de l’étude de différents planisphères ».

Programme(B.O. officiel spécial n° 8 du 13 octobre 2011)

Le thème 2 dans le manuel Hachette

Grille de lecturegéoéconomique

Grille de lecturegéopolitique

Grille de lecture géoculturelle

Grille de lecturegéoenvironnentale

Des cartes pour comprendre le monde

L’étude consiste à approcher la complexité du monde par l’interrogation et la confrontation de grilles de lectures géopolitiques, géoéconomiques, géoculturelles et géo-environnementales. Cette étude, menée principalement à partir de cartes, est l’occasion d’une réflexion critique sur les modes de représentations cartographiques.

p. 22-25 p. 26-29 p. 30-33 p. 34-37

Des cartes pour comprendre la Russie

Les grilles de lectures de la question 1 sont utilisées pour appréhender la complexité d’une situation géographique : la Russie, un État-continent eurasiatique en recomposition.

p. 52-53et

p. 58-59

p. 54-56et

p. 58-59

p. 60-63et

p. 66-67

p. 64-65et

p. 66-67

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La très grande majorité des cartes citées dans les fiches ressources des chapitres 1 et 2 sont présentes dans le manuel :

Programme(B.O. officiel spécial n° 8 du 13 octobre 2011)

Documents dans le manuel Hachette

Grille de lecturegéoéconomique

Grille de lecturegéopolitique

Grille de lecture géoculturelle

Grille de lecturegéoenvironnentale

Des cartes pour comprendre le monde

– L’IDH 1 p. 22

– L’IPH p. 376-377

– Le PIB par habitant p. 374-375

– Les échanges mondiaux de marchandises 4 et 5 p. 20

– Les organisations internationales 2 p. 26

– Les puissances nucléaires 3 p. 27

– Les conflits régionaux 1 p. 26

– Les grandes aires linguistiques 1 p. 30

– L’accès à Internet -

– Les grands événements sportifs mondiaux 2 p. 30

– Les émissions de gaz carbonique 1 p. 34

– Les ressources en eau 2 p. 34

Des cartes pour comprendre la Russie

– La répartition de la population (et des grandes agglomérations) et la répartition des ressources

1 et 2 p. 52

– Le PIB par région 3 p. 53

– L’espace industriel russe 4 p. 53

– Les conflits, les opérations militaires et les accords ou traités concernant la Russie et les territoires proches

1 p. 54

– Les flux migratoires avec les États voisins p. 68

– Les étapes de la mise en valeur du territoire (géohistoire) 2 p. 54

– Localisation des minorités dans l’espace russe 1 p. 60

– Les Russes hors de Russie 3 p. 61

– Les aires religieuses dans l’espace russe 2 p. 60

– Les ressources et les contraintes de l’espace russe 1 p. 64

– Les questions environnementales 2 p. 64

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© HacHette Livre Chapitre 1 ● Des cartes pour comprendre le monde 7

Des cartes pour comprendre le mondeChapitre 1

IntroductionComme l’ensemble du thème 1 qui exige une démarche particulière, le chapitre 1 a pour principal objectif de faire comprendre la com-plexité du monde actuel à l’aide de l’outil privilégié du géographe qui est la carte. Cet objectif doit être atteint grâce à l’utilisation de quatre grilles de lecture qui, en se recoupant, interrogent sur les grandes réa-lités du monde actuel. Ainsi, le chapitre 1 vise à lire le monde à travers quatre grilles  : une grille géoéconomique, géopolitique, géoculturelle et géo-environnementale. Pour ce faire, le choix des planisphères et des cartes est limité et leur nombre est compris entre 2 et 3 selon les grilles de lecture. La démarche est identique pour les quatre grilles et repose sur trois temps que sont l’analyse des cartes, leur confrontation (au sein de la grille mais également entre les grilles) et leur critique.Cependant, étant donné la place centrale qui est attribuée à la repré-sentation cartographique dans ce chapitre 1 (et plus largement dans le thème 1), il est également indispensable de faire réfléchir les élèves sur l’outil utilisé et ainsi développer une approche critique des représen-tations cartographiques. Cet objectif est primordial dans un contexte où la production de cartes est florissante et où l’utilisation de cartes, par des géographes et des non-géographes, se démocratise. Dès lors, l’élève doit bien comprendre qu’une carte est le résultat de choix qui ont été effectués par un concepteur et qu’elle exprime un point de vue précis. La diversité des modes de représentations qui se retrouve dans le manuel doit ainsi montrer qu’une carte peut présenter des avan-tages et des inconvénients selon l’utilisation que l’on en fait. L’élève doit ainsi être capable de comprendre que la construction d’une carte peut varier selon son usage. C’est pourquoi l’étude des quatre grandes grilles de lecture est précédée d’une page méthode « Faire une carte, c’est faire des choix » (p. 20-21) qui présente l’ensemble des choix par-ticipant à la représentation cartographique. De plus, pour bien comprendre l’utilité et les dangers de la carte en géographie, une double page spécifique a été associée aux quatre grandes grilles de lecture. Ainsi, en prenant l’exemple des pays émer-gents (p. 24-25), le changement de source peut avoir des conséquences directes sur la manière de représenter le monde, puisque le groupe des pays émergents varie selon les sources économiques utilisées. La grille de lecture géopolitique permet également de s’interroger sur l’importance du point de vue à adopter dans la construction d’une carte, en opposant les visions du monde associées aux États-Unis et à l’Iran (p. 28-29). La grille de lecture géoculturelle rappelle l’utilité de l’analyse multiscalaire en géographie et les dangers d’une étude d’un espace à une seule échelle en s’appuyant sur la diversité culturelle du Moyen-Orient (p. 32-33). Enfin, la grille géo-environnementale montre que, suivant les indicateurs utilisés pour réaliser les cartes, les manières de voir le monde peuvent totalement différer (p. 36-37).La photographie qui introduit le chapitre 1 présente une manipulation cartographique et permet d’insister sur la nécessité de connaître le point de vue adopté par le cartographe. En comparant cette carte sur mosaïque et le carton de localisation, on peut comparer la représen-tation de la frontière qui sépare la Corée du Nord et la Corée du Sud. Le choix de ne pas faire apparaître un élément pourtant aussi crucial qu’une frontière, montre clairement les prétentions de la Corée du Nord à contrôler l’ensemble de la péninsule coréenne. Dès lors, cette photo-graphie permet de s’interroger sur deux points importants en relation avec ce chapitre 1 : comment et grâce à quelles techniques les cartes peuvent-elles refléter la complexité du monde ? En quoi sont-elles le résultat d’une manière de voir le monde, parfois orientée ou fausse ?

MÉTHODEFaire une carte, c’est faire des choix p. 20-21

● PrésentationCes deux pages posent les bases de l’analyse critique des cartes. Il s’agit de montrer dès le début de ce chapitre spécifique que cartogra-phier un phénomène implique des choix, qui sont à repérer dans l’ana-

lyse critique. À travers une lecture comparative de deux phénomènes représentés eux-mêmes de deux manières différentes, l’élève pourra exercer son esprit critique sur ces choix cartographiques. Le texte pro-posé (doc. 3), en rappelant que la carte n’est pas la réalité mais bien une représentation possible de la réalité, peut servir d’introduction au travail sur la double page mais également au chapitre. Il peut être judi-cieusement complété par le doc. 2 p. 39 et le doc. 2 p. 46.L’exemple 1 provient de l’Atlas de la mondialisation réalisé dans le cadre de l’Atelier cartographique de Sciences Po. Il s’agit d’un ouvrage péda-gogique proposant un ensemble de productions cartographiques et graphiques permettant de comprendre l’espace du monde contem-porain. L’exemple 2 est tiré d’un ouvrage à usage pédagogique de la Documentation photographique, Représenter le monde de C. Grataloup (2011). Ce sont là deux sources récentes qui proposent une réflexion sur l’outil, la représentation cartographique, pour comprendre le monde contemporain (thème 1 du programme). Les exemples choisis portent sur la répartition des musulmans et le trafic mondial des conteneurs dans le monde. Le premier thème illustre parfaitement l’enjeu géopolitique qui se cache derrière la carte. La carte est un discours dont les choix cartographiques sont les arguments inscrits dans la relation signifié/signifiant. Les questions posées aux élèves les conduisent à décrypter, identifier, différencier une lecture du monde différente bien qu’à première vue semblable (titre, cadrage, projection). Le second permet d’aborder la question du choix de la projection, producteur de sens ou de contresens. Il permet de discuter de l’intérêt et des limites des projections polaire ou cylin-drique. D’autres choix étaient également possibles comme celui d’un exemple géo-historique tiré de la période de la guerre froide. L’encart présentant les notions essentielles est un outil précieux pour traiter cette double page, mais peut également devenir une référence pour l’ensemble des deux chapitres spécifiquement consacrés à la lecture du monde et de la Russie par les cartes, et pour les exercices d’étude critique de documents.

Étape 1 : Analyser une carte1. Le thème proposé à l’étude est celui de la représentation des musul-mans dans le monde (c’est d’ailleurs le titre de l’exercice). Cependant, par les modes de représentations choisies, les deux cartes donnent à voir des réalités différentes de ce monde musulman. Le doc. 1 pourrait donc s’intituler « Le monde musulman » tandis que le titre « Les musul-mans dans le monde » caractérise le doc. 2.2. Le doc. 4 pourrait s’intituler « La domination du Nord dans le tra-fic des conteneurs » ou « L’asymétrie du trafic des conteneurs dans le monde » tandis que pour le doc. 5, le titre « Les pôles de la Triade dominent le trafic des conteneurs » ou « La polarisation du trafic des conteneurs dans le monde » conviendrait mieux.

Étape 2 : Comparer des cartes1. Le doc. 1 représente une concentration des musulmans en Asie, l’échelle continentale est privilégiée. Le doc. 2 privilégie l’analyse nationale de la répartition des musulmans : elle met en évidence une concentration dans les pays arabes.2. Ces cartes sont complémentaires. L’Inde, à l’échelle nationale, montre un nombre de musulmans significatif. Cette présentation numérique est nuancée par le doc. 2 qui envisage les données de manière proportionnelle : entre 10 et 30 % de la population de l’Inde seulement est musulmane. 3. La projection polaire (doc. 5) offre une vision d’un monde traversé de part et d’autre par un trafic des conteneurs. Les pôles de la Triade se dégagent nettement. Le doc. 4 met en valeur davantage l’opposi-tion Nord/Sud. De plus, ce doc. 4 minimise la présence de la mer et laisse entendre que les échanges maritimes entre l’Amérique du Nord et l’Asie sont réalisés par l’océan Arctique.

Étape 3 : Porter un regard critique sur la représentation car-tographique1. Tous les choix listés dans le texte ne peuvent être illustrés par les quatre cartes proposées dans cette double plage. Il est alors possible

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de recourir à d’autres documents du chapitre ou d’inviter les élèves à repérer d’autres documents du chapitre en lien avec ces items : projec-tion, échelle, couleurs, trames, symboles et figurés, noms, délimitation, titre. Pour le traitement de cette question, il est possible d’organiser la réponse sous forme de tableau :

Doc. 1 Doc. 2 Doc. 4 Doc. 5

Projection Opposition Nord/Sud, européano-centré

Polaire : domination de la Triade

Échelle continentale nationale

Légende numérique : Asie dominante

propor- tionnelle : pays arabes dominants

2. Les choix cartographiques ne sont donc pas neutres. Ils servent un discours. Par exemple, on choisira le doc. 2 pour insister sur le poids de l’islam dans les pays arabes, alors que le doc. 1 permettra de nuancer l’importance des pays arabes dans le monde musulman. Les médias, les acteurs de la vie publique, les scientifiques « jouent » des représen-tations cartographiques pour appuyer leur discours. Tout l’enjeu de ce chapitre est de mener une analyse critique de ces choix.

CARTES GÉO-ÉCONOMIQUES En quoi les transformations géo-économiques du monde modifient-elles la manière de cartographier l’espace mondial ? p. 22-23

● PrésentationComment rendre compte par les cartes des transformations écono-miques du monde? C’est à ce questionnement que cette double page initie les élèves en présentant des planisphères variés. La comparaison de ces planisphères permet de mettre en perspective les inégalités de développement et de richesses, mais également d’ouvrir une réflexion sur leurs représentations cartographiques. En effet, les choix opérés par le cartographe ne sont pas neutres mais au service d’un «  dis-cours » sur le monde, discours qui peut être plus ou moins nuancé. Le questionnement, par une démarche en trois temps que l’on retrouve dans l’ensemble du chapitre, conduit les élèves à poser un regard cri-tique sur les représentations géo-économiques du monde, en analy-sant à la fois le fond mais aussi la forme du discours de la carte. Il s’agit de comprendre que les modes de représentations choisis construisent le « discours » de la carte. Ainsi, l’émergence des puissances régionales du Sud peut-être plus ou moins visible selon les choix opérés et la traditionnelle limite opposant un Nord riche et développé à un Sud pauvre et en développement, est contestable.

● Réponses aux questions1. La carte 1 montre des contrastes de développement entre le Nord (IDH très élevé) et le Sud (IDH plus faible). La carte 3, avec le PIB, indica-

teur de richesses, confirme sur le plan économique ces contrastes. On peut ainsi opposer le Nord au Sud. Cependant, après cette première lecture très rapide et caricaturale du monde, il faut nuancer en com-mençant à montrer qu’il existe des situations très diverses au Nord, mais surtout au Sud.2. Le commerce mondial des marchandises s’organise autour de trois pôles : l’Europe, l’Asie et l’Amérique du Nord. Un calcul rapide montre que ces trois pôles représentent à eux seuls 83 % du commerce inter-national.3. Si une première lecture globale montre une corrélation entre niveau de richesse et de développement pour les pays composant la Triade ou certains pays pétroliers du Golfe persique, une analyse plus atten-tive doit nuancer cette première affirmation : la Chine, qui apparaît comme un pays riche par le poids de son PIB, présente un IDH encore moyen. Les puissances régionales que sont l’Afrique du Sud et l’Inde ont également un PIB important mais un IDH encore moyen. 4. La carte 3 permet de nuancer la vision donnée par la carte 2. Si les échanges mondiaux sont fortement polarisés sur la Triade, la crois-sance économique est surtout le fait des pays en développement et en particulier des puissances émergentes qui s’affirment comme des concurrents économiques aux centres d’impulsion traditionnels. Le monde est donc de plus en plus polycentrique. 5. Les valeurs quantitatives sont représentées à la fois par des indices (carte 1 : IDH), des valeurs absolues (carte 3 : PIB en milliards de dollars) ou encore des valeurs relatives (cartes 2 et 3 : % du taux de croissance sur la décennie 2000-2010). Les dynamiques sont représentées par des aplats de couleurs dégra-dées (carte 3 : taux de croissance), des hachures (carte 1 : taux de croissance) et des flèches plus ou moins épaisses (carte 2 : flux d’ex-portation). 6. L’anamorphose permet de mieux visualiser le poids d’un phéno-mène (ici, le PIB des États). Ce choix pour la carte 3 montre mieux les contrastes de richesse entre les États : le poids des puissances de la Triade ou des puissances émergentes du Sud apparaît nettement face au reste du monde qui semble « disparaître ». 7. Le choix des seuils statistiques de l’IDH conditionne la lecture des contrastes de développement. Pour preuve, dans la carte 1 et la carte  1, p.  40, le choix d’un seuil à 0,80 fait apparaître nettement la Triade et conforte une lecture Nord/Sud des contrastes de développe-ment. En revanche, dans la carte 2, le choix d’un seuil unique à partir de 0,70 intègre l’Amérique latine et des pays pétroliers et conduit à invalider le discours Nord/Sud. 8. Depuis son apparition en 1980, dans le rapport de l’ancien chance-lier allemand Willy Brandt (rapport de la Commission indépendante sur les problèmes de développement international, Nord-Sud : un pro-gramme de survie), la ligne Nord-Sud semble figée et figure encore dans la production scolaire et scientifique. Or, le document 1 montre qu’elle est de plus en plus contestable au vu des progrès du déve-loppement de nombreux pays d’Amérique latine et d’Asie dont l’IDH dépasse ou égale celui de pays d’Europe de l’Est, pourtant toujours classés dans les « Suds ».

Un monde polycentrique et contrasté

Un monde interdépendant

pôle de la Triade : PIB/hab et IDH forts

puissance émergente : PIB/hab. et IDH moyens mais en forte croissance

PMA : PIB/hab. et IDH faibles

limite Nord/Sud de plus en plus contestée

flux majeur

flux secondaire en forte croissance

Amériquedu Nord

BRÉSIL

AFRIQUEDU SUD

INDE

CHINEJAPON

RUSSIE

UE

● Corrigé du schéma

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© HacHette Livre Chapitre 1 ● Des cartes pour comprendre le monde 9

CARTES GÉO-ÉCONOMIQUES La représentation des pays émergents p. 24-25

● PrésentationL’objectif de la double page sur la représentation des pays émergents est d’insister, d’une part, sur le fait que le groupe des pays émergents est à géométrie variable et, d’autre part, de montrer que ce nouveau regroupement concurrence les pôles de la Triade et complexifie la grille géo-économique mondiale (perte de pertinence des notions Triade/Centre-périphérie). Née dans les années 1980, l’expression « pays émergent » vient de l’économie et plus précisément du monde de la finance pour désigner des pays à la croissance rapide et pré-sentant des opportunités d’investissements pour les firmes des pays riches. Aujourd’hui, les pays émergents se définissent d’abord par leur décollage économique, comme en témoigne le poids croissant de cer-tains d’entre eux dans l’économie mondiale. La carte 1 p. 24 permet de prendre conscience des limites floues du groupe des pays émergents et de rappeler que ce sont avant tout les banquiers qui ont créé ce nouveau regroupement qui complexifie la grille de lecture géo-économique. La carte compile ainsi les listes des pays émergents de quatre groupes d’experts économiques (FMI/OCDE, HSBC, FTSE et Goldman Sachs). Pour expliquer cette difficulté à proposer une « carte-référence » des pays émergents, le document 4 p. 25 rappelle l’absence d’une définition commune pour cet ensemble en raison de la variabilité des critères pris en compte. Il insiste sur-tout sur le fait que des auteurs comme F. Lafargue prennent le soin d’individualiser, dans le groupe des pays émergents, des puissances émergentes, ce qui complexifie encore la manière d’appréhender l’or-ganisation du monde. Quoi qu’il en soit, les pays émergents sont tous caractérisés par une croissance de leurs critères économiques ce que confirme le doc. 5 p. 25. Cette croissance contribue à faire augmenter la part de leur PIB dans le PIB mondial. Toutefois, le PIB/hab de ces États rappelle que ces pays émergents présentent encore des niveaux de richesses bien inférieurs aux puissances du Nord.La carte 2 p. 24, extraite d’un manuel scolaire de 1995, montre que l’émergence de ces pays s’est effectuée dans l’ensemble des Suds et que l’expression « pays émergents » n’apparaît pas. La comparaison entre la carte 1 et la carte 2 rappelle, dans une perspective historique, que l’organisation du monde et notre manière de le voir évoluent et diffèrent selon les auteurs.Les conséquences de cette émergence économique sont caricaturées dans le doc. 3 p. 25. Si la période de la guerre froide, après la Seconde Guerre mondiale, donnait à voir une organisation du monde assez simple opposant deux blocs, puis trois blocs, après le mouvement des indépen-dances, la situation actuelle semble plus complexe avec un monde or-ganisé par la Triade (le Japon n’apparaissant pas sur la caricature) et par les puissances émergentes des Suds (quatre puissances sur les cinq des BRICS sont ici représentées). L’augmentation considérable du nombre de pièces du puzzle semble illustrer le polycentrisme du monde actuel. Les dossiers posés sur le bureau, au premier plan, rappellent que les enjeux mondiaux doivent aujourd’hui être pensés par l’ensemble de ces pôles. Dans une perspective historique, le monde s’est ainsi complexifié.

● Réponses aux questions1. D’après les données des quatre groupes d’experts économiques uti-lisées pour réaliser la carte, les pays émergents sont les plus nombreux en Asie : Chine et Inde, les deux puissances majeures du continent, mais également l’Indonésie, la Malaisie ou la Thaïlande qui ont profité du dynamisme économique de l’Asie orientale. L’Amérique du Sud pré-sente également de nombreux pays émergents puisqu’à l’exception des Guyanes, du Surinam, du Paraguay et de l’Uruguay, tous les États se situant sur ce continent sont cités comme des pays émergents. Le Brésil, le Chili, le Mexique et l’Argentine dominent ce groupe. L’appel-lation « émergent » peut poser question pour la Russie qui se distingue des autres États (M.-F Durand préfère l’expression « ré-émergente »).2. Si le concept de Triade (définition p. 24) était utilisé depuis les années 1980 pour rappeler la domination de trois pôles dans l’organi-sation économique mondiale, celui-ci n’est plus suffisant pour rendre compte de la réalité actuelle. En raison de l’émergence de puissances dans l’ensemble des Suds, et notamment celles du groupe des BRICS,

la Triade est concurrencée par de nouveaux pôles économiques qui, pour certains, ont même dépassé les valeurs des pôles de la Triade. Le PIB de la Chine fait de cette puissance émergente la 2e économie mondiale devant le Japon. Ces évolutions font ainsi évoluer les limites de la Triade qui, pour certains auteurs, intègre désormais les NPIA et tout particulièrement la Chine littorale, partie la plus développée du territoire chinois. Surtout, cela remet profondément en cause la tra-ditionnelle organisation en centre/périphéries du monde. En effet, le monde est désormais polycentrique. 3. La catégorie des pays émergents a largement été façonnée par le monde des économistes et des financiers qui ont surtout pris en compte l’émergence économique de quelques États du groupe des Suds (leur nombre s’est d’ailleurs accru sur le temps long). Ainsi, le doc. 1 a été réalisé avec les données de grands groupes financiers internationaux installés majoritairement dans les puissances du Nord (FMI/OCDE, HSBC, FTSE et Goldman Sachs). Toutefois, comme le rap-pelle F. Lafargue dans le doc. 4, un flou entoure la définition d’un pays émergent à partir du moment où les critères qui font d’un État, un État émergent, sont relativement imprécis et prennent surtout en compte les performances économiques et financières. L’OCDE intègre néan-moins des critères liés au développement avec la prise en compte de l’amélioration des conditions de vie de la population. Au final, les regroupements des pays émergents diffèrent, ce que confirme le doc. 1.4. Si un regard critique doit être porté sur la limite Nord-Sud (doc. 4 p. 23), la plupart des pays émergents ont des indicateurs qui les clas-sent dans l’ensemble très flou des Suds. Certes, quelques pays émer-gents et notamment les pays du BRICS ont des PIB supérieurs à cer-taines vieilles puissances occidentales, toutefois, la plupart d’entre eux ont des PIB encore moyens ce que confirme le doc. 2 p. 23. Surtout, même si certains pays émergents ont des IDH élevés qui se rappro-chent des valeurs des puissances occidentales comme la plupart des États d’Amérique du Sud et que les grands pays émergents, comme la Chine, l’Inde ou l’Indonésie ont connu un fort développement (crois-sance de l’IDH supérieure à 30 % entre 2000 et 2010), l’IDH des pays émergents reste inférieur à celui des puissances du Nord et proche de la valeur moyenne mondiale - 0,682. D’une manière générale, la croissance économique a un impact réel sur le développement sur-tout pour les États du BRICS comme la Chine ou l’Inde. 5. Les puissances émergentes correspondent surtout aux BRICS, même si l’Afrique du Sud est nettement en retrait dans de nombreux domaines. Ces États ont la capacité d’exercer un rôle de premier plan dans les affaires internationales grâce à leurs poids économique (voir question 2) mais également démographique (doc. 3 p.  35). Les puissances émergentes ont également des capacités militaires de plus en plus développées (3 p. 27) : les budgets militaires des puissances du BRICS (hors Afrique du Sud) sont parfois équivalents à ceux des puissances occidentales (le bud-get militaire chinois est désormais le 2e budget au monde) ; trois États du BRICS (Russie, Chine, Inde) possèdent l’arme nucléaire comme le Pakistan, pays émergent d’une moindre importance. Enfin, certaines puissances émergentes ont une influence diplomatique réelle et surtout la Chine et la Russie qui peuvent bloquer les décisions des puissances occidentales grâce à leur droit de veto au Conseil de sécurité des Nations unies (doc. 2 p. 26). Au final, ces puissances qui dominent l’ensemble des émergents rentrent en concurrence avec les puissances occidentales dans de nom-breux domaines et remettent en question la toute puissance de la Triade. Cette évolution participe ainsi à la construction de nouvelles représenta-tions du monde.6. D’une part, il est indispensable de connaître la source d’une carte car le résultat cartographique peut fortement varier selon les données utilisées (doc. 1). D’autre part, la date du document est une information cruciale à prendre en compte pour l’étude d’une carte. Ainsi, l’expres-sion « pays émergent » est absente de la légende du doc. 2 qui date de 1995. À ce moment précis, les pays émergents n’apparaissaient pas au sein du groupe des Suds dans la cartographie du Secondaire. 7. L’apparition de pays émergents sur la scène internationale a ten-dance à complexifier la représentation cartographique de l’espace mondial car cela contribue à fragmenter l’espace mondial (doc. 3), cette fragmentation étant liée à l’éclatement des regroupements qui ont perduré durant des périodes plus ou moins longues comme l’op-position Est-Ouest durant la guerre froide.

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CARTES GÉOPOLITIQUESEn quoi les cartes sont-elles un outil pour comprendre le nouvel ordre géopolitique actuel ? p. 26-27

● PrésentationÉvoquant le nouvel ordre mondial qui apparaît avec le xxie siècle, le géopolitologue Michel Foucher évoque un « basculement du monde ». Le dossier propose de travailler, par la confrontation des cartes, sur les aspects et les facteurs d’une géopolitique plus complexe où les puissances traditionnelles, que M. Foucher qualifie de «  puissances établies », sont concurrencées par des « puissances ascendantes ». La mondialisation se traduit aussi au niveau géopolitique : trafic ou vente d’armes et développement du terrorisme en réseaux mondialisés, persistance de la menace nucléaire par la dissémination de matériaux issus de l’ex-URSS, multiplication des instances de régulation interna-tionales, persistance de conflits aux ramifications internationales dans les États où l’autorité légitime est défaillante (liens avec les réseaux de drogues, d’armes, terroristes… jeu d’influence des grandes puissances comme en Syrie en 2011-2012 ). Cartographier les jeux d’influence, les réseaux du terrorisme ou du trafic d’armes, les conflits sont autant de défis qui appellent à une vigilance quant au traitement des informa-tions par le cartographe et à leurs sources.

● Réponses aux questions1. Les puissances militaires mondiales témoignent de la montée en puissance des pays émergents : outre les grandes puissances militaires issues de la Seconde Guerre mondiale et de la guerre froide (États-Unis, France, Royaume-Uni, Russie, Chine), les dépenses militaires se concentrent sur les puissances régionales d’Amérique latine (Brésil), d’Asie orientale (Inde, Corée du Sud) et du Moyen-Orient (Arabie Saou-dite) et sur des zones de tension interétatique (Inde -Pakistan/ Corée du Nord-Corée du Sud).2. Les conflits sont très nombreux dans deux régions stratégiques du monde : le Proche-Orient et l’Afrique où les enjeux sur les ressources énergétiques et minières sont importants. Les conflits s’inscrivent dans la mondialisation par les réseaux de vente d’armes (doc. 3), les réseaux

que tisse le mouvement terroriste Al-Qaïda (doc. 1) ou la diffusion d’évènements comme celle du « printemps arabe » en 2011 (doc. 1).

3. À l’exception du PNUD dont le siège est au Kenya, les organisations internationales de la gouvernance sont toutes situées aux États-Unis ou en Europe occidentale. Cette concentration est un héritage de l’his-toire de la gouvernance mondiale inspirée par les grandes puissances dès la fin de la Seconde Guerre mondiale.

4. Les facteurs expliquant l’absence de conflits entre les grandes puis-sances militaires sont divers. Ils tiennent d’abord à des arguments purement géopolitiques : possession de l’arme nucléaire qui consti-tue une «arme de dissuasion», réseaux d’alliances hérités de la Guerre froide et étendus ensuite (OTAN), fin de la Guerre froide, rôle important dans les organisations internationales de la gouvernance (Conseil de sécurité de l’ONU). Le renvoi au doc. 3 p. 23 invite aussi à montrer le lien entre prospérité économique et stabilité politique.

5. Il y a une corrélation entre le faible développement des régions de l’arc de crise et la concentration des conflits dans cette zone du monde. L’instabilité politique et/ou le déficit démocratique de nom-breux pays de la zone est un facteur aggravant. Il faut évidemment aussi ajouter les tensions religieuses. La majeure partie des conflits sont actuellement internes.

6.  Les cartes géopolitiques ont une durée de vie limitée du fait de l’évolution rapide sur le terrain de conflits qui sont majoritairement internes. De nouveaux conflits peuvent apparaître ou se terminer après la réalisation des cartes. Alors que la fin de la guerre froide s’est traduite par une hausse des conflits, le début du xxie siècle est marqué par une baisse des conflits. La date de la carte est donc importante. Cette affirmation est particulièrement vraie pour les cartes géopoli-tiques mais s’avère aussi pertinente pour les évolutions économiques qui se font de plus en plus selon des cycles courts.

Sans que le questionnement n’y invite, d’autres éléments de critique de la représentation cartographique peuvent aussi être apportés : les effets de seuils peuvent également masquer une réalité. Ainsi, la carte 3 ne prend en compte que les dépenses supérieures à 20 mil-liards de dollars et représente le commerce légal des armes. Or le mar-ché illégal est important dans les zones de conflits. Enfin, des figurés ponctuels ne peuvent traduire l’étendue spatiale réelle du conflit.

CARTES GÉOPOLITIQUESLa représentation de visions du monde opposées p. 28-29

● PrésentationL’objectif de cette double page est de proposer une représentation de deux visions du monde, à première vue, opposées : celle des États-Unis, puissance occidentale établie et celle de l’Iran, puissance ascen-dante du Moyen-Orient. Cette confrontation vise à réfléchir aux choix effectués par les cartographes pour représenter une situation donnée, orientant ainsi la lecture de la carte. Les deux cartes proposées s’ap-

puient sur les travaux de P. Boniface et de H. Védrine. La chronologie apporte quelques éclairages explicatifs. Le questionnement sur les choix cartographiques effectués (centrage, projection, couleurs…) permet de montrer que ceux-ci orientent notre manière de voir le monde en faisant apparaître des déséquilibres, des menaces, qui com-plexifient, en retour, notre vision des réalités.La carte du monde vu des États-Unis (doc. 1) rappelle que cet État joue un rôle clé à l’échelle mondiale et que celui-ci est conscient d’être une puissance majeure. Toutefois, face à la montée des contestations et des concurrences, notamment de la part des BRICS et surtout de la Chine, les États-Unis visent à contrôler des espaces stratégiques soit pour leur sécurité (Moyen-Orient, Sahel), soit pour conserver leur sta-

BRICS souhaitant être davantage intégrés auxdécisions internationales

pôles de la Triade, puissances établies

arc de crise

Amériquedu Nord

BRÉSILAFRIQUEDU SUD

INDE

CHINE

JAPON

RUSSIE

UE

Une gouvernance difficile à établir

Un monde de désordres

● Corrigé du schéma

La complexité géopolitique du monde

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© HacHette Livre Chapitre 1 ● Des cartes pour comprendre le monde 11

tut de puissance (golfe de Guinée). La carte du monde vu d’Iran (doc. 2) rappelle que cet État n’a pas le même statut à l’échelle mondiale. L’Iran a développé un sentiment de menace permanent et d’encercle-ment. Cet isolement expliquerait en partie ses choix : développement d’un programme nucléaire, rapprochement avec des États condamnés par les États-Unis (Syrie, Corée du Nord…) ou concurrents comme la Chine ou le groupe des BRICS de manière générale.

● Réponses aux questions1. La vision du monde proposée par les États-Unis dépend notam-ment de son Histoire, des valeurs défendues (démocratie et liberté) et de sa puissance dans de nombreux domaines (économique, financier, politique). Dans un passé récent, ces facteurs ont contribué à donner aux États-Unis une formidable capacité de projection à l’extérieur de leurs frontières et cet État s’est rapproché des autres puissances occi-dentales au sein d’organisations comme l’OTAN au niveau militaire. Les États-Unis sont conscients de leur suprématie dans de nombreux domaines et la répartition des bases et des flottes américaines permet de vérifier leur domination dans le domaine militaire (doc. 1). Toute-fois, cette hyperpuissance américaine est contestée par plusieurs États sous différentes formes. La vision du monde proposée par l’Iran diffère de la vision américaine en raison notamment de la nature même du régime politique qui est une République islamique où les principes fondateurs de l’État pro-viennent de l’islam chiite. L’Iran a développé un sentiment de menace permanent et d’encerclement vis-à-vis de ses voisins bien souvent à majorité sunnite et qui n’ont pas choisi la République comme forme de gouvernement, et de l’État d’Israël devenu grand ennemi de la région depuis la Révolution islamique de 1979. 2. Les visions du monde proposées par les États-Unis et l’Iran déter-minent des choix géo-économiques et géopolitiques très différents. Dans un premier temps, les États-Unis, du fait d’une capacité de pro-jection très importante à la surface de la Terre, cherchent à défendre leurs intérêts dans des régions instables comme au Moyen-Orient ou encore autour du Golfe de Guinée où les ressources en hydrocarbures sont nombreuses. Pour ce faire, les États-Unis s’appuyent sur leur pré-sence militaire sur tous les continents et océans. Ils cherchent égale-ment à limiter l’influence de la Chine malgré une coopération com-merciale évidente entre les deux puissances. A contrario, l’Iran, pour faire face au sentiment d’encerclement, a choisi de développer un programme nucléaire qui l’a rapproché d’États devenus des alliés mili-taro-industriels comme la Russie ou encore la Corée du Nord. Néan-moins, cette stratégie d’émancipation est actuellement condamnée par les puissances occidentales qui ont multiplié les sanctions contre l’Iran et notamment sur ses exportations de pétrole. Ceci ne se traduit pas, pour autant, par un isolement total du pays qui peut utiliser son pétrole comme une arme diplomatique et qui peut compter sur le soutien des grands pays émergents (Chine, Inde, Russie…) réticents à suivre les sanctions occidentales. Dans ce sens, l’Iran regarde de plus en plus vers l’Est.3. Les manières de voir le monde proposées par les États-Unis et l’Iran présentent quelques points communs et de nombreuses différences. Dans un premier temps, ces deux États ont tous les deux développé un sentiment de menace contre des ennemis précis qui sont en relation avec le terrorisme pour les États-Unis ou en lien avec Israël et certains régimes sunnites influents pour l’Iran. Alors que les préoccupations liées à la vision du monde proposée par les Américains sont davantage pensées à l’échelle mondiale, celles qui sont développées par l’Iran sont davantage régionales, les menaces émanant essentiellement des voisins.4. En Iran, les États-Unis représentent le « Grand Satan » dont les valeurs et la politique extérieure sont largement condamnées. À l’in-verse, les États-Unis se méfient grandement de l’Iran qui a été intégré dans la liste des États voyous par G.W. Bush en 2002. Cette rupture entre les deux États fait suite à la Révolution islamique de 1979. À partir de cette date, les relations entre les États-Unis et l’Iran se sont profon-dément détériorées : prise d’otages américains, embargo commercial de l’Iran dès 1995, sanctions contre le développement du programme nucléaire iranien. Au final, si les États-Unis peuvent compter sur l’appui des puissances occidentales pour condamner la politique menée par l’Iran, ce dernier est proche des pays émergents, qui se méfient de

l’hyperpuissance américaine, et des pays également condamnés par l’hyperpuissance américaine, et des pays également condamnés par les États-Unis (Syrie, Corée du Nord…).5. Dans un premier temps, la projection polaire a été choisie pour mieux identifier la distance qui sépare les États-Unis et l’Iran. Les cartes ont été centrées l’une sur l’Iran, l’autre sur les États-Unis pour per-mettre de mieux comprendre les enjeux depuis leur propre territoire et visualiser plus facilement leur environnement proche. Sur ce point, le choix des couleurs est capital puisque les États alliés ou proches de l’Iran ou des États-Unis ont été représentés avec des couleurs froides (cas du Canada ou de l’Union européenne pour les États-Unis, cas des États réticents à suivre les sanctions occidentales contre l’Iran pour ce pays), alors que les États qui contestent ou qui s’opposent à l’Iran ou aux États-Unis ont été cartographiés avec des couleurs chaudes (cas des BRICS pour les États-Unis, cas des États-Unis et des puissances occidentales pour l’Iran). Au final, l’ensemble de ces choix cartogra-phiques sert à orienter ou à faciliter la lecture de la carte.6. Des sources communes ont été utilisées pour construire ces deux cartes puisqu’il s’agit des travaux de P. Boniface, géopolitologue, d’H. Védrine, ancien ministre des Affaires étrangères en France et spé-cialiste des questions internationales et de B. Hourcade, géographe français spécialiste de l’Iran. Au final, ce sont les travaux d’auteurs qui vivent dans des puissances occidentales et plus spécifiquement en France qui ont été utilisés à défaut de travaux provenant d’au-teurs vivant en Iran ou aux États-Unis, ce qui pose évidemment un problème de positionnement. Quoi qu’il en soit, même si les cartes avaient été réalisées avec les travaux d’auteurs iraniens ou américains, les élèves doivent tenir compte de l’importance des sources utilisées pour la construction de ces documents cartographiques qui varient forcément selon les regards des différents auteurs. Ainsi, ces cartes ne représentent qu’une vision du monde associée à ces deux États à un moment donné, vision du monde qui, de plus, peut varier selon les différents acteurs de la société.

CARTES GÉOCULTURELLESComment les cartes peuvent-elles représenter l’uniformisation ou la diversité culturelle dans le monde ? p. 30-31

● PrésentationLe questionnement de cette double page doit amener les élèves à comprendre qu’il est impossible, ou tout au moins très difficile, de car-tographier la diversité culturelle du monde. La difficulté de tracer des limites et du choix des critères gênent la construction des cartes et produisent des représentations forcément réductrices, voire simplistes. Selon les choix opérés, les cartes traduisent tantôt le discours d’une uniformisation du monde par la mondialisation, tantôt celui d’une di-versité culturelle qui l’emporte. De même, dans ce domaine, les cartes peuvent être utilisées pour appuyer des discours idéologiques singu-liers et contradictoires. L’analyse critique est donc particulièrement riche dans cette double page.

● Réponses aux questions1. Quatre grandes aires linguistiques se distinguent sur la carte. Cer-taines témoignent de l’expansion coloniale à partir d’un foyer de diffu-sion (aire francophone, anglophone, lusophone). D’autres témoignent de la prospérité de berceaux civilisationnels anciens : Chinois, Hindi.2. L’expansion mondiale de certains sports hors de leur berceau d’ori-gine (football, rugby) et la médiatisation très large d’évènements sportifs planétaires (Jeux olympiques, coupes du monde) témoignent de l’uniformisation culturelle du monde. Le fait qu’aucun pays n’est absent des jeux olympiques en est une autre manifestation.3. Outre la diversité linguistique, les religions (musulmane, hindouiste), les caractères physiques (insularité) ou historiques de certains États (Chine et Inde) constituent d’autres critères de délimitation des aires de civilisation. 4. Alors que S. Huntington appuie largement son découpage sur le critère religieux et présente 9 aires de civilisation, Y. Lacoste présente un découpage tantôt géopolitique où la colonisation est un facteur de

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diffusion de l’Occident sur une large partie du monde, tantôt basé sur des critères physiques (archipels et péninsules justifiant le découpage d’une aire du Pacifique occidental). Son découpage se limite à cinq aires de civilisation, une grande partie de l’Afrique n’étant pas identi-fiée. Ces deux cartes sont l’une comme l’autre critiquables et montrent toute la complexité de tracer des limites sur les cartes. 5. La majeure partie des conflits de «l’arc de crise» (doc. 1 p.26) se situe à l’intérieur de l’aire musulmane invalidant la thèse du « choc des civilisations » de S. Huntington. La division du monde musulman entre sunnites et chiites est un élément de tension à l’intérieur même de certains États (Iran, Irak). D’autre part, les conflits interétatiques ne sont pas de nature culturelle mais géopolitique (rivalités sur des territoires : Inde-Pakistan). 6. La localisation de grands évènements sportifs depuis 2000 est révélatrice de la forte croissance des pays du Sud, pétroliers comme le Qatar (accueil de la coupe du monde de foot en 2022) et des puissances émergentes que sont la Chine (accueil des JO en 2008),

l’Afrique du Sud (accueil de la coupe du monde de foot en 2010) et le Brésil (accueil de la coupe du monde de foot en 2014, des JO en 2016). 7. L’anamorphose permet de mieux visualiser le poids des principales langues dans le monde par rapport à la population des États. Mais elle présente une vision simpliste. À l’échelle des États, elle prend comme seul critère la langue officielle et occulte la diversité linguistique natio-nale. À l’échelle mondiale, le seuil fixé à 100 millions de locuteurs occulte la très grande diversité des langues parlées (6700 langues recensées dont la majorité sont parlées par moins de 5% de la popu-lation mondiale). Enfin, les langues ne coïncident pas nécessairement avec les frontières des États, ce que la carte ne montre pas.8. L’Indonésie est un bon exemple de la difficulté de cartographier les faits culturels. Alors que S. Huntington la place dans l’aire musulmane utilisant comme critère la religion (carte 3), Y. Lacoste la situe dans une aire Paci-fique occidentale, utilisant comme critère la simple localisation continen-tale (carte 4). Quant à l’aire linguistique, elle apparaît comme spécifique, gommant la grande diversité interne de l’Indonésie (environ 700 langues).

anglais

espagnol

portugais

français

Jérusalem

russe

chinois

japonais

malais/indonésien

hindi/bengali/ourdou

Une diversité culturelle qui persiste ?

Une uniformisation culturelle, conséquence de la mondialisation ?

chinois

l'anglais : langue de communication universelle

les grandes aires linguistiques

lieu saint pour les trois grandes religions monothéistes

État participant aux Jeux olympiques en 1896

État participant aux Jeux olympiques en 2012

● Corrigé du schéma

CARTES GÉOCULTURELLESChanger d’échelle. La représentation de la diversité culturelle au Moyen-Orient p. 32-33

● PrésentationComme le précisent J. Lévy et M. Lussault (2003) : «  Le changement d’échelle sert de signe de reconnaissance des géographes (et) sert de mar-queur corporatif ». L’objectif principal de cette double page est donc de faire comprendre aux élèves la nécessité de changer d’échelles pour étudier la complexité d’un espace. Le choix du Moyen-Orient n’est pas anodin en raison de la complexité culturelle de cette région du monde. La critique de la représentation cartographique permet à l’élève de prendre conscience qu’une carte n’offre jamais une visibilité totale et entière sur un territoire et qu’un changement d’ordre de grandeur per-met d’affiner le niveau d’analyse en décelant des facteurs d’exception (ici culturels) au niveau d’une portion plus réduite du territoire. Quatre cartes sont ainsi proposées et un cadre noir apparaît sur les trois premières pour mieux identifier l’emboîtement d’échelles. Le doc. 1 est une carte à l’échelle mondiale qui rappelle l’insertion du Moyen-Orient dans l’aire de civilisation islamisée définie par G. Chaliand et J-P Ragaud. La religion musulmane seule semble suffire à définir culturel-lement le Moyen-Orient à cette échelle. Le doc. 2, à l’échelle régionale, précise autant qu’elle invalide la première lecture puisque ce docu-ment fait apparaître la présence de minorités ethniques (Kurdes) ou religieuses (chrétiennes, juives) dans de nombreux États du Moyen-Orient qui ne sont donc pas islamisés dans leur ensemble. Cette carte ne permet cependant pas de proposer une localisation précise des différents peuples et religions au Moyen-Orient. Le doc. 3 aborde la complexité du peuplement du Liban, un État à la superficie pourtant réduite, et permet, à l’échelle nationale, de localiser les différentes confessions religieuses. Cependant, seules les principales confessions sont cartographiées dans cet État qui compte dix-sept/dix-huit com-munautés religieuses officielles. Le doc. 4 affine encore la complexité

du peuplement libanais à travers l’exemple de Beyrouth, ville multire-ligieuse par excellence.

● Réponses aux questions1. D’après le doc. 1, le Moyen-Orient est inséré dans une aire de civi-lisation plus étendue qui est l’aire islamisée. À l’échelle mondiale, le Moyen-Orient semble donc faire partie d’un ensemble homogène. D’après la légende de la carte, l’aire islamisée diffère des autres aires de civilisation puisque seul le critère religieux est ici utilisé pour délimiter cette aire qui s’étend du Maghreb jusqu’en Asie centrale.

2. La diversité religieuse et ethnique s’exprime à toutes les échelles au Moyen-Orient et, au final, aucun État de cet ensemble n’est islamisé dans sa totalité. En effet, certains États du Moyen-Orient accueillent de nombreuses minorités ethniques et religieuses (chrétiens, juifs…) ce qui complexifie la réalité visible à l’échelle mondiale. De plus, la réparti-tion de certains peuples et des religions ne coïncide aucunement avec les limites des États. Ainsi, dans un monde majoritairement sunnite, les chiites sont majoritaires en Iran, en Irak ou encore en Azerbaïdjan et les villes de Médine et La Mecque en Arabie Saoudite sont également des villes saintes pour les chiites. Certains peuples, sans État, vivent à cheval sur plusieurs pays comme la minorité kurde entre l’Iran, l’Irak, la Syrie ou encore la Turquie. D’autre part, cette diversité culturelle s’exprime à l’échelle nationale avec des situations parfois complexes comme au Liban où dix-sept ou dix-huit (selon les auteurs) « commu-nautés » religieuses officielles sont répertoriées. Enfin, à une échelle locale, plusieurs villes du Moyen-Orient, comme Beyrouth (doc. 4) ou Jérusalem sont des villes multiethniques et multireligieuses fragmen-tées entre plusieurs quartiers aux communautés religieuses bien dis-tinctes (cas du quartier d’Achrafieh, quartier à majorité chrétienne de Beyrouth et du quartier d’Hamra, quartier à majorité sunnite).

3. Les doc. 3 et 4 p.31 et le doc. 1 présentent trois représentations pos-sibles des aires de civilisation dans le monde. En fonction des auteurs, de leur vision du monde et de leurs intentions, ce découpage varie et les aires de civilisation sont au nombre de 8/9 pour S. Huntington,

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7 pour G. Chaliand et J.-P. Ragaud et 5 pour Y. Lacoste. De plus, alors que S. Huntington privilégie des critères religieux pour construire sa représentation cartographique, Y. Lacoste apporte davantage d’impor-tance au temps long et son découpage individualise ainsi des aires parfois bien plus étendues comme celle de l’Occident. Au final, cer-tains États présentent parfois des identités culturelles différentes selon les auteurs. Ainsi, si l’Éthiopie est intégrée dans le monde musulman pour Y. Lacoste, cet État fait partie de l’aire africaine pour S. Huntington et de l’aire négro-africaine pour G. Chaliand et J.-P. Ragaud.4. Le Liban illustre la complexité religieuse du Moyen-Orient car dix-sept « communautés » religieuses officielles sont dénombrées dans un État à la superficie très réduite. Le Liban présente d’ailleurs une exception dans ce monde arabe majoritairement musulman puisqu’il compte une très forte minorité chrétienne. Même si les chiffres méri-tent une lecture très critique à partir du moment où aucun recense-ment n’a été réalisé récemment, on estime que 35  % à 40  % de la population libanaise est de confession chrétienne (ce que rappelle la valeur moyenne de 37,3 % de chrétiens dans le doc. 2). Cette fragmen-tation entre différentes communautés se retrouve à l’échelle locale et notamment à Beyrouth, la capitale, où la partie Ouest majoritairement musulmane s’oppose à la partie Est majoritairement chrétienne.D’après le doc. 2, d’autres États comme l’Irak (population arabe majo-ritairement chiite avec une forte minorité kurde au Nord) ou l’Iran (population perse majoritairement chiite avec une forte minorité kurde au Nord-Ouest) ou des villes comme Jérusalem (ville sainte pour les trois monothéismes de la région) ou La Mecque (ville sainte pour les musulmans sunnites et chiites) peuvent illustrer la complexité reli-gieuse du Moyen-Orient.5. La diversité ethnique et religieuse du Moyen-Orient peut entraî-ner parfois des tensions et des conflits. Ainsi, d’après le doc. 2, le fait que certains peuples n’aient pas d’État comme les Kurdes ou les Palestiniens, peut se traduire par des revendications qui déstabilisent les États qui les accueillent (cas des Kurdes en Turquie ou en Irak par exemple) ou les États voisins (cas des Palestiniens avec l’État d’Israël). C’est ce que rappelle le conflit qui oppose Israël, le Liban et les terri-toires palestiniens sur la carte 1 p. 26. La diversité religieuse peut appa-raître également comme un élément déstabilisateur dans certains États concernés par la vague du « printemps arabe ». Ainsi, au Bahreïn, royaume à majorité chiite (75 %) dirigé par une famille royale sunnite, les manifestations, qui dénonçaient depuis février 2011 la pauvreté et demandaient une réforme des institutions politiques, ont toujours insisté sur les discriminations dont est victime la majorité chiite.6. La représentation cartographique des aires de civilisation est ren-due difficile puisque, d’une part celle-ci varie selon plusieurs critères (auteurs, variété des critères, intentions…) et, d’autre part, face à la multiplication des flux à l’échelle mondiale, les limites entre les diffé-rentes aires de civilisation sont de plus en plus floues en raison de la mise en réseaux du monde qui perturbe l’organisation en grands blocs proposés par ces représentations cartographiques.7. Chaque changement d’échelle opéré à l’aide des cartes 1 à 4 entraîne une lecture différente ou plus précise de la diversité culturelle et ethnique au Moyen-Orient. En effet, alors que l’on pourrait croire que la seule religion musulmane domine au Moyen-Orient d’après la carte 1, la carte 2 permet de mentionner l’existence de minorités chrétiennes (ou d’une majorité juive en Israël) dans de nombreux États même si celles-ci ne sont pas précisément localisées. Sur les cartes 3 et 4, cette localisation des minorités chrétiennes est permise avec l’exemple du Liban, qui accueille dix-sept communautés religieuses, et de Beyrouth, capitale multireligieuse.La légende du doc. 3 révèle les limites de la représentation des com-munautés religieuses au Liban puisque, d’après le texte, le Liban compte dix-sept communautés religieuses alors que cinq communau-tés seulement ont été représentées sur la carte. Cet exemple permet de vérifier la difficulté à cartographier certaines informations à une échelle donnée.8. Les cartes 1 à 4 rappellent la nécessité de changer d’échelles lorsqu’on étudie un espace puisqu’au final, la carte 4 permet de nuan-cer fortement les informations de la carte 1. Ainsi, la confrontation de représentations cartographiques à différentes échelles permet aux géographes d’avoir une lecture plus précise des espaces étudiés.

CARTES GÉO-ENVIRONNEMENTALESComment les cartes permettent-elles d’aborder la complexité géo-environnementale ? p. 34-35

● PrésentationLa double page consacrée à la grille géo-environnementale insiste sur l’inégale répartition des ressources de la planète, les pressions anthro-piques sur les milieux et les conséquences des activités humaines en terme de pollution. L’ensemble de ces enjeux doit être replacé dans un temps long de croissance démographique.Les doc. 1 et 3 sont des cartogrammes. Ils permettent de visualiser rapidement les États émetteurs des plus grandes quantités de CO2

dans l’atmosphère et les « poids-lourds » démographiques. La carte 2 représente l’accès à l’eau potable par pays dans le monde (au moins 20 litres par jour et par personne à moins de 1 km ou 30 min à pied du domicile). Notons qu’à cette échelle, les contrastes internes aux États ne peuvent pas être visualisés et notamment dans certains États du Sud où l’accès à l’eau est très différent, d’une part, entre les quartiers aisés/pauvres dans les centres urbains et, d’autre part, entre les villes et les campagnes. Le croisement entre le doc. 3 et les cartes 1 et 2 permet d’identifier des enjeux majeurs en terme de pollution et de pression sur la ressource en eau pour ces États. Le doc. 4 permet d’établir le lien entre les enjeux géo-environnementaux et géopolitiques.Le questionnement de la double page vise ainsi à s’interroger sur la question du développement durable à l’échelle mondiale en insistant sur les pressions anthropiques sur les ressources et sur l’apparition de problèmes environnementaux qui sont désormais mondiaux comme les conséquences du changement climatique. Toutefois, la double page ne saurait suffire à elle seule car la prise en compte du déve-loppement durable nécessite de croiser différentes grilles de lecture et notamment la grille de lecture géo-économique qui montre que la croissance économique de certains États et la croissance démogra-phique de ceux-ci (États-Unis, Chine, Inde, Brésil…) peuvent être un frein à un développement durable mondial. Au final, une réflexion sur l’utilité de la diversité des modes de représentations cartographiques et notamment des cartogrammes, permet de montrer aux élèves que le choix d’une représentation permet de rendre plus accessible le dis-cours cartographique au grand public.

● Réponses aux questions1. D’après la carte 1, les États qui émettent le plus de CO2 en 2009 sont la Chine, les États-Unis, l’Inde, la Russie ou encore le Japon. Les cinq premiers pays émetteurs de CO2 dans le monde sont donc des puissances anciennement établies ou les grandes puissances émer-gentes regroupées dans le groupe des BRICS. Toutefois, il s’agit d’un problème environnemental mondial car c’est l’ensemble des États du monde qui est concerné par le changement climatique, conséquence de ces émissions de CO2 dans l’atmosphère.2. D’après la carte 2, l’eau potable est rare dans les États où la popula-tion est parfois nombreuse et où les capacités techniques pour alimen-ter l’ensemble de la population sont limitées. Ainsi, moins de 75 % de la population a accès à l’eau potable dans la majeure partie des États d’Afrique sub-saharienne. Les pourcentages sont mêmes inférieurs à 50 % en Mauritanie, en République Démocratique du Congo, en Éthio-pie ou encore en Somalie. Les pourcentages sont également faibles en Asie du Sud et du Sud-Est, notamment au Laos et au Cambodge.3. La comparaison entre les cartes 1 et 3 établit un lien entre une population élevée et des émissions de CO2 fortes. Ainsi, la Chine, l’Inde, les États-Unis qui font partie des États ayant la plus forte population à l’échelle mondiale, sont responsables d’une part non négligeable des émissions de CO2. Cependant, ce lien n’est pas automatique et suffi-sant. Ainsi, le Nigeria qui est un des États les plus peuplés d’Afrique émet très peu de CO2 et le toponyme n’apparaît d’ailleurs pas sur la carte 1. Dès lors, les effectifs de population ne peuvent pas expliquer à eux seuls les disparités dans les émissions de CO2. D’autres facteurs, liés notamment au développement économique et à l’utilisation de cer-taines sources d’énergie polluantes (comme le charbon par exemple), doivent être mobilisés. Le développement économique est d’ailleurs un facteur important pour expliquer les disparités entre les États pour

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l’accès à l’eau potable. En effet, si le lien entre population élevée et une part forte de la population n’ayant pas accès à l’eau potable peut se vérifier pour la Chine ou la République démocratique du Congo, c’est surtout les capacités techniques qui sont décisives. Ainsi, l’en-semble des populations vivant dans les pays occidentaux a accès à l’eau potable tout comme plus de 90  % de la population du Brésil, puissance émergente.4. La confrontation entre le doc. 1 et le doc. 3 p. 23 montre que, dans la plupart des cas, les pays qui émettent le plus de CO2 sont les États aux PIB les plus élevés. Ainsi, les États-Unis, 1er PIB mondial, sont le deuxième émetteur de CO2 au monde et la Chine, 2e PIB mondial, est le 1er émetteur de CO2. Ce lien s’explique par la forte consommation d’énergie (pour les déplacements, pour la production…) dans les éco-nomies les plus développées.5. D’après le doc. 4, alors que les principaux émetteurs de CO2 dans le monde sont des puissances occidentales ou émergentes, les prin-cipales victimes du changement climatique sont, a contrario, les États du Sud, parfois confrontés à des problèmes environnementaux spéci-fiques. Ainsi, la désertification, la déforestation ou encore la raréfaction de l’eau, liées en partie au changement climatique, sont des réalités pour une part importante de la population des Suds. 6. Les cartes géo-environnementales ne suffisent pas à mesurer le développement durable car celui-ci nécessite également la prise en compte de critères économiques et sociaux. Ainsi, alors que 90 % de la population du Pakistan a accès à l’eau potable en 2008, l’IDH du pays reste inférieur à 0,50 (doc. 1 p. 22). La prise en compte du dévelop-pement durable confirme donc l’importance de croiser les différentes grilles de lecture proposées dans le thème 1.7. Les doc. 1, 2 et 3 permettent d’aborder l’importance des modes de représentations en cartographie. Ainsi, si le doc. 2 propose une repré-sentation cartographique « classique », les doc. 1 et 3 sont des carto-grammes qui font varier la superficie des États en fonction du niveau des valeurs cartographiées. Ainsi, ce mode de représentation facilite la lecture de la carte et permet de se concentrer davantage sur les valeurs hautes. En cela, les cartes 1 et 3 sont de formidables outils de communication puisqu’elles permettent d’identifier plus facilement une hiérarchie entre les États. Dès lors, ces documents peuvent être utilisés par des acteurs comme les ONG (Greenpeace, WWF…), cer-tains partis politiques, qui voudraient dénoncer le niveau d’émissions deCO2 parfois préoccupant de certains États. La confrontation entre le doc. 1 et le doc. 3 permet à ces acteurs de proposer une lecture pros-pective justifiant la nécessité de trouver des solutions pour baisser les émissions de CO2 dans un futur proche.

● Corrigé du schéma

CARTES GÉO-ENVIRONNEMENTALESChanger d’indicateur. La représentation des débats géo-environnementaux p. 36-37

● PrésentationLa question du développement durable a été largement traitée dans le programme de Géographie de la classe de Seconde. Sans revenir sur ces questions précises, il est intéressant, en classe de Terminale, de s’intéresser aux indicateurs comparatifs et de s’interroger sur leur validité, leur intérêt et leurs limites. Les deux indicateurs proposés à l’étude sont les deux indicateurs les plus médiatisés dans l’opinion publique (empreinte écologique) et dans la sphère scientifique (indice de performance énergétique). Ils sont essentiellement environne-mentaux et intègrent peu, mal, voire pas du tout, les dimensions économiques, sociales ou culturelles du développement durable. La mise au point d’un PNB vert prenant en compte le capital social et le capital naturel est en projet mais n’aboutit pas : il serait pourtant un instrument de mesure plus complet du développement durable. Le choix de l’empreinte écologique et de l’IPE est donc pertinent pour conduire avec les élèves une réflexion sur le choix des indicateurs dans une représentation cartographique, leur pertinence et leurs limites. Le texte complémentaire (doc. 5) invite à réfléchir aux risques d’utiliser un indicateur pour appuyer un discours scientifique ou citoyen.

● Réponses aux questions1. Dans le doc. 1 sur l’empreinte écologique, les États les plus « ver-tueux » sont aussi les plus pauvres. En effet, l’intégralité des PMA offrent les scores les plus performants, dont les trois États qualifiés de « ver-tueux ». À l’inverse, l’empreinte écologique dénonce les États dévelop-pés (États-Unis, Canada, Australie) : les trois moins «  vertueux  » sont deux États pétroliers (Émirats arabes unis et Qatar) et le Danemark.Dans le doc. 4, l’indice de performance énergétique présente une situation inversée. Les États les plus vertueux sont situés essentielle-ment dans le Nord, en particulier en Europe (Islande, Suisse) même si certains États du Sud sont aussi présentés comme performants (Costa Rica, Colombie). À l’inverse, les moins vertueux sont les plus pauvres (intégralité des PMA en rouge ou orange).2. Les doc. 2 et 3 permettent l’analyse et la comparaison des indica-teurs utilisés dans les cartes 1 et 4. Alors que l’empreinte écologique cumule les différentes formes de déprédation environnementale, l’IPE prend en compte les politiques et leurs efficacités. L’angle d’approche est donc différent car le premier indicateur mesure la catastrophe alors que le deuxième tente de mesurer l’efficacité de la remédiation. Cependant, ces deux critères demeurent largement environnemen-taux et intègrent peu (IPE) ou pas du tout (empreinte écologique) les dimensions économiques et sociales du développement durable.3. La comparaison des deux cartes atteste que la première est prati-quement le négatif de l’autre : les États classés « vertueux » par l’em-preinte écologique sont les moins « vertueux » de l’IPE, et inversement. L’étude précédente de la nature des indicateurs utilisés explique cette représentation inversée de l’état environnemental de la planète.4. La corrélation est forte entre l’état environnemental, les politiques de remédiation mises en place et le niveau de développement. Ces cartes reflètent presque parfaitement les inégalités de développe-ment de la planète ce qui prouve que le développement et le déve-loppement durable sont intrinsèquement liés.5. Les deux cartes utilisent une représentation similaire qui renforce l’impression de discours antagoniste : choix des couleurs, représen-tation des Top 3 les plus et les moins « vertueux ». Chacune de ces cartes présente une vision manichéenne du monde, renforcée par la bichromie.6. Le doc. 5 accuse les défenseurs de l’environnement d’oublier les questions de pauvreté et de mal-développement. En effet, la logique de représentation du monde via l’empreinte écologique revient à plébisciter les modes de vie des PMA au nom du respect de l’envi-ronnement. Pourtant, ce texte volontairement provocateur appelle également un regard critique car les deux préoccupations (environne-mentales et sociales) ne sont pas rivales, mais au contraire se superpo-sent (voir Q° 4) et doivent être considérées ensemble.

ÉTATS-UNISCHINE

Europeoccid.

RUSSIE

INDE

Des activités prédatrices pour l’environnement

… dont les États les plus fragiles sontles premières victimes

changement climatique, une menacemondiale

principal émetteur de gaz à effet de serre

écosystème particulièrement menacé

forte pression sur les ressources en e au

migrations possibles des réfugiés climatiques

La complexité géo-environnementale du monde

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© HacHette Livre Chapitre 1 ● Des cartes pour comprendre le monde 15

BILANDes cartes pour comprendre le monde p. 38-39

● Présentation des documents et repères Le repère p. 38 compare, pour trois critères, la Triade, composée de puissances anciennement établies, au groupe des BRICS, composé de cinq puissances ascendantes majeures (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud). Cette comparaison permet ainsi de rappeler aux élèves que la domination de la Triade, concept né dans les années 1980, est aujourd’hui remise en question par l’émergence de puis-sances dans le groupe des Suds. Cette dynamique de fond a d’ailleurs une conséquence directe sur la cartographie qui se complexifie avec l’apparition, dans le domaine économique, de nouveaux regroupe-ments à l’échelle mondiale (p. 24-25). La remise en cause de la Triade est réelle au niveau démographique puisque les cinq États des BRICS représentent, à eux seuls, 42,7 % de la population mondiale en 2011 contre 13,5 % pour la Triade. Cette domination démographique a des implications majeures en terme de développement ou de consomma-tion de ressources. Toutefois, on note encore une forte disproportion entre le poids démographique de ces deux ensembles et leur produc-tion de richesses. En effet, la Triade, grâce notamment au poids impor-tant du PIB des États-Unis, produit plus de la moitié des richesses dans le monde (57,6  % du PIB) contre 18,5  % pour le groupe des BRICS. La domination économique de la Triade tend cependant à s’amoin-drir face à l’émergence économique des BRICS qui participent de plus en plus aux échanges mondiaux, notamment grâce à la Chine. Ainsi, si la Triade représente 27,7 % des exportations mondiales en 2010, le groupe des BRICS est à l’origine de 16,2  % des exportations même si tous les États qui composent cet ensemble ne participent pas de manière égale à ces échanges. La part de l’Afrique du Sud et de la Rus-sie est ainsi faible dans les exportations des BRICS.

Les trois documents p. 39 rappellent que les cartes sont des construc-tions qui varient selon des choix réalisés en amont et selon des modes de représentations divers. L’étude de la complexité du monde actuel ne peut se faire que par la confrontation entre les grilles de lecture proposées dans le thème 1. L’objectif principal du document 1 est d’insister sur le fait que la carte est un produit construit et qu’elle pré-sente une vision de la réalité et non la réalité. Ainsi, les cartes sont des représentations qui donnent à voir le monde. Qu’elles soient conçues par des géographes ou des non-géographes, elles bénéficient d’une confiance importante et cette crédibilité fait parfois oublier les choix et les opérations nécessaires à leur réalisation (projection, réduction, dis-crétisation, centrage, figuration…). Toutefois, au moment où les cartes se diversifient et se multiplient, il est nécessaire de comprendre les opérations indispensables à la fabrique cartographique et d’expliquer le passage du réel à sa représentation sur un document le plus souvent en deux dimensions. La deuxième partie du document rappelle qu’il est indispensable de travailler sur la source d’une carte pour évaluer son degré de validité. La comparaison et la critique des sources est un passage obligé dans l’étude d’une carte.

Si le doc. 1 porte sur les enjeux techniques de la réalisation cartogra-phique, le doc. 2 permet d’aborder la diversité des représentations car-tographiques. Contrairement à la majorité des cartes utilisées dans le manuel qui sont construites en deux dimensions, cette carte en trois dimensions illustre les possibilités permises par l’utilisation de l’outil informatique dans la construction cartographique. Ce traitement en relief permet ainsi de visualiser rapidement les forts contrastes de peu-plement entre le littoral, qui héberge les métropoles majeures de Rio de Janeiro et de Sao Paulo, et l’intérieur du pays. Comme pour les cartes en deux dimensions où le choix du centrage et la projection sont pri-mordiaux, c’est ici le choix de l’angle de vision qui paraît crucial pour la lisibilité du document. Dès lors, si on compare ce document avec celui p. 237 qui porte également sur l’inégale occupation du territoire brési-lien, il apparaît que la représentation la plus précise est la carte p. 237 alors que le doc. 2 p. 39 reste le plus visuel. Cette comparaison montre ainsi aux élèves que le choix de la représentation cartographique n’est pas neutre et que celui-ci oriente la lecture du document. En fonction des objectifs d’étude, les représentations cartographiques peuvent pré-senter des avantages mais également des inconvénients.

Le doc. 3 souligne, sous la forme d’un schéma, la nécessité de croiser les quatre grilles de lecture proposées dans le thème 1 pour aborder la complexité du monde. Ainsi, chacune des cartes du chapitre illustre une partie ou une sous-partie de ce schéma qui peut être utilisé comme document de synthèse rappelant les grands enjeux du cha-pitre 1.

PRÉPA BACÉTUDE CRITIQUE DE DOCUMENT 1 p. 40-41

Sujet : Les cartes permettent-elles de comprendre la complexité du monde ?

● PrésentationL’ensemble des études critiques de cette première partie du pro-gramme pose une seule et même question : « les cartes permettent-elles de comprendre la complexité du monde ? » Cette question est déclinée de manière différente, en fonction des documents proposés à l’étude et des grilles de lecture sélectionnées ou croisées. L’étude cri-tique porte donc d’abord sur le contenu des documents qui présen-tent une approche du monde géo-économique, géopolitique, géo-culturelle ou géo-environnementale, voire une approche croisant ces regards. Elle donne l’occasion de réinvestir les informations du chapitre sur la compréhension d’un monde complexe, de repérer les notions essentielles pour décrire le monde actuel et de les critiquer. En fin d’année scolaire, et a fortiori à l’examen du baccalauréat, ces notions sont étayées par l’ensemble des chapitres du programme qui enrichis-sent d’autant d’approches les notions présentées dans le chapitre 1. La seconde dimension de ces études de document est la dimension critique. L’exercice porte exclusivement sur des cartes, éventuellement accompagnées de documents complémentaires. L’élève est invité à s’approprier toutes les démarches de réflexion mises en œuvre durant le chapitre et à critiquer les modes de représentations opérés : choix des informations pour répondre au sujet, choix des figurés, choix du fond de carte, choix de la projection, choix du centrage, etc. La cri-tique peut être autant positive que négative. Cette première étude critique de document a été totalement rédigée et décryptée par des cartouches de lecture qui décortiquent pour les élèves la démarche à adopter. Cet exemple rédigé peut servir de référence lors des autres exercices.Étape 1 : Analyser le sujet et la consigneLe document proposé à l’étude est un cartogramme, représentation très visuelle du monde de plus en plus utilisée par les médias, voire même dans la production scientifique récente : voir l’atlas original de Virginie Raisson, 2033, Atlas des futurs du monde, paru en 2011 et dont la carte est inspirée. Ce mode de représentation déroutante repose sur le principe de l’anamorphose, plus traditionnel dans les manuels scolaires. L’occasion est donnée à l’élève de mettre à profit les acquis méthodologiques du chapitre 1 et de s’interroger sur les choix opérés par le cartographe : absence de fond, choix de l’anamorphose, choix de l’indicateur pour répondre au sujet (inégalités de richesse et de développement), choix de la projection, choix des figurés, choix des couleurs et des seuillages, etc. La complexité du monde peut être appréhendée à travers la grille géo-économique et en particulier les inégalités de développement et de richesse qui en sont un aspect majeur. Le découpage du monde, renforcé par la limite Nord-Sud représentée sur la carte, est en par-tie visible mais doit néanmoins être considéré avec précaution. Les indicateurs choisis pour représenter ces inégalités sont classiques et connus des élèves qui doivent néanmoins les définir, en montrer l’intérêt (classement planétaire) et les limites (mode de calcul très restrictif qui met de côté d’autres indices tout aussi valides : activités informelles, accès aux besoins élémentaires, inégalités de genre, etc.). Ces indicateurs émanent d’organisations internationales connues des élèves au terme de ce chapitre : Fond Monétaire International et Pro-gramme des Nations-Unies pour le Développement.

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PRÉPA BACÉTUDE CRITIQUE DE DOCUMENTS 2 p. 42-43

Sujet : Les cartes permettent-elles de comprendre la complexité du monde ?

Étape 1 : Analyser le sujet et la consigneLa consigne s’organise autour de 2 axes de réflexion :– Le premier invite à s’interroger sur la lecture des cartes des aires de civilisation. P. Boniface, par un procédé simple mais ingénieux, invalide

la thèse de S. Huntington sur le «choc des civilisations».– Le deuxième permet, par la confrontation des documents, d’inter-roger les critères utilisés par les cartographes pour délimiter les aires de civilisation. Les cartes 1, 3 et 4 p. 30-31 et 2 p. 22 permettent aux élèves d’enrichir cette réflexion.

Questions soulevées par le sujet

Informations relatives au sujet Regard critique sur la représentation cartographique

Quel découpage géoculturel du monde ces cartes donnent-elles à voir ?

Huntington inclut les Philippines dans l’aire musulmane et isole une civilisation japonaise. Doc. 1 p. 32 : le Japon est inclus dans l’aire sinisée et les philippines dans l’aire hindouisée.

Selon le critère retenu, les limites des aires de civilisation varient.

Quelles nuances peut-on apporter au découpage monolithique du monde de S. Huntington ?

Doc . 1 : les civilisations chrétiennes correspondent aux civilisations occidentale, latino- américaine et slave-orthodoxe. Doc. 2 : le christianisme est répandu dans le monde entier et l’Afrique et l’Asie comptent des millions de chrétiens. Le critère religieux pour délimiter une aire de civilisation présente des limites. Les aires de civilisation s’interpénètrent sur leurs marges (ex : Mexique/États-Unis, Maghreb/ Sahara)

L’anamorphose permet de visualiser le poids de la religion chrétienne dans le monde, notamment en Afrique et en Asie. Le christianisme a largement dépassé son berceau originel d’expansion.

Pourquoi la thèse du « choc des civilisations » de S. Huntington est-elle critiquable ?

Les conflits sont nombreux en Afrique subsaharienne, au Proche- Orient et en Asie du Sud. P. Boniface montre que les conflits ont lieu à l’intérieur des aires de civilisation et non entre les civilisations.

La carte de S. Huntington montre une vision figée et monolithique des aires culturelles et ne tient pas compte du brassage culturel sous l’impulsion des migrations. La représentation des diasporas à travers le monde à l’échelle mondiale est absente. La superposition à l’aide de figurés ponctuels de la carte des conflits sur celle de S. Huntington, permet d’invalider la thèse de Huntington.

Étape 2 : Exploiter et confronter les informations

Étape 3 : Organiser et synthétiser les informations (proposi-tion)• Présentation Représenter les contrastes culturels du monde constitue un défi pour le cartographe. Les aires de civilisation permettent de représenter ces contrastes mais leur délimitation pose problème. La carte de P. Boni-face remet en question celle de S. Huntington et la confrontation avec celle des chrétiens dans le monde montre que la religion est un critère de délimitation discutable.

• Développement 1. La représentation cartographique des contrastes culturels du monde utilise des critères variés. Ainsi, la carte de S. Huntington distingue neuf aires et utilise le critère de la religion majoritaire pour distinguer les quatre aires (musulmane, hindoue, bouddhiste et orthodoxe), mais le découpage des États prévaut pour l’aire «chinoise» et l’aire «japo-naise». La délimitation de l’aire «occidentale» tient d’une appréciation plus géopolitique isolant les pôles de puissance européen, américain et australien. Mais, la carte de G. Chaliand et J.P Rageau montre un autre découpage des civilisations : le Japon et la Chine sont dans la même aire alors que les Philippines et l’Indonésie, pays majoritaire-ment musulmans, sont inclus dans l’aire hindouisée. La comparaison de ces cartes montre bien la difficulté à cerner les aires de civilisation.

2. Les choix faits par S. Huntington montrant une vision figée des civilisations sont discutables. Quelques exemples montrent que sa carte donne une vision figée des civilisations. Ainsi, la limite séparant États-Unis et Mexique ignore le brassage culturel important de part et d’autre de la frontière. L’Afrique est séparée en deux aires mais le cri-tère de la religion musulmane ne peut suffire à déterminer une limite nette : les modes de pensées et de vie de l’Afrique sahélienne, incluse dans l’aire musulmane, ne sont pas ceux du monde musulman de

l’Afrique du Nord. Les civilisations ne sont donc pas des blocs monoli-thiques comme le laisse à voir cette carte. 3. La thèse de S. Huntington selon laquelle les conflits du xxie siècle seront culturels, a été très critiquée. En superposant la carte des conflits dans le monde à celle de Huntington, P. Boniface montre que les conflits n’ont pas lieu entre les civilisations mais à l’intérieur des aires de civilisation. Ils sont nombreux en Afrique subsaharienne, Asie du Sud et Proche-Orient et ne sont pas de nature culturelle mais géo-politique. La carte des chrétiens dans le monde montre en outre que le brassage culturel l’emporte : l’Asie et l’Afrique comptent des millions de chrétiens. • Conclusion Ainsi, la confrontation des documents permet à la fois de s’interro-ger sur les contrastes culturels dans le monde et la difficulté de les cartographier. L’étude critique des cartes montre les limites des choix opérés par le cartographe. C’est une lecture du monde subjective et parfois arbitraire qui peut donc être remise en question. Loin d’être figées, les aires de civilisation sont parcourues par les dynamiques de la mondialisation.

PRÉPA BACÉTUDE CRITIQUE DE DOCUMENTS 3 p. 44

Sujet : Les cartes permettent-elles de comprendre la complexité du monde ?

Étape 1 : Analyser le sujet et la consigneLe sujet porte sur la complexité du monde mais les documents pro-posés et la consigne l’orientent vers la grille géopolitique. L’étude des conflits dans le monde est par définition extrêmement conjoncturelle

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© HacHette Livre Chapitre 1 ● Des cartes pour comprendre le monde 17

Situation récente Évolution

Conflits (nature, nombre)

Victimes (nature, nombre)

et leur représentation pose de multiples problèmes au cartographe : outre les choix traditionnels à opérer pour toute carte, le problème de la durée de vie de ce type de carte est intéressant.

Étape 2 : Exploiter et confronter les informationsPour aider les élèves dans le prélèvement des informations, il est pos-sible de lister les informations prélevées dans le tableau suivant :

Étape 3 : Organiser et synthétiser les informations (proposi-tion de plan)a. Une situation planétaire inégale dans la distribution des

conflits – Les espaces de conflits sont concentrés (arc de crise) et les conflits

sont aujourd’hui surtout intra-étatiques.– Montrer quel procédé représente la répartition des conflits

aujourd’hui et que les deux informations sur les réfugiés se com-plètent. Mettre en évidence la durée de vie limitée de ce type de cartes.

b. Une évolution qui appelle à l’optimisme ?– Expliquer l’évolution du nombre (baisse importante), de la nature

des conflits (rôle de l’ONU, progrès du niveau de vie…) et de la distribution des conflits (de l’Europe dans la première moitié du xxe siècle à l’Afrique, aujourd’hui).

– Montrer que la représentation de l’évolution du nombre de vic-times des conflits par aire géographique est complexe.

PRÉPA BACÉTUDE CRITIQUE DE DOCUMENTS 4 p. 45

Sujet : Les cartes permettent-elles de comprendre la complexité du monde ?

Étape 1 : Analyser le sujet et la consigneÀ travers le problème de l’accaparement des terres agricoles, le sujet aborde les enjeux de l’alimentation mondiale déjà étudiés en classe de Seconde. Dans un contexte de croissance démographique encore soutenue dans de nombreux pays du Sud et de dégradation des sols, la terre est devenue un objet d’investissements pour les États riches qui cherchent à assurer leur sécurité alimentaire (acquisitions, loca-tions à long terme ou ententes bilatérales). Mais ce sont souvent des États où la sécurité alimentaire est justement fragile qui sont l’objet de

ces investissements. Le sujet permet ainsi de croiser plusieurs grilles de lecture (géo-économique, géopolitique et géo-environnementale) et de montrer la complexité du défi alimentaire mondial.

Étape 2 : Exploiter et confronter les informations On peut regrouper autour de 3 axes le prélèvement des informations : • Quels types de pays investissent dans le commerce des terres agri-coles ? Quels types de pays sont vendeurs ? • Quelles sont les motivations des uns et des autres ?

Acheteurs : population nombreuse pour la Chine, insuffisance de terres arables ou dégradation des sols, ralentissement des rende-ments, des investissements financiers rentables. Vendeurs : des hectares disponibles, des revenus financiers.

• En utilisant les trois grilles de lecture du sujet : Quels problèmes pose l’accaparement des terres agricoles ? L’analyse critique de la carte doit faire ressortir :• La clarté des informations qui proviennent d’organisations officielles (ONU, IFPRI) et la problématisation de la légende • Mais des lacunes concernant les modes d’acquisitions (locations ou achats), un figuré pour les États vendeurs qui ne permet pas de distin-guer la part réelle des terres cédées. • Un choix de légende qui conduit à une lecture manichéenne d’un problème complexe.

Étape 3 : Organiser et synthétiser les informations (proposition de plan)1. Des puissances qui cherchent à assurer leur sécurité alimentaire 2. De nombreux États vendeurs où la sécurité alimentaire est fragile 3. Une représentation cartographique critiquable

PRÉPA BACÉTUDE CRITIQUE DE DOCUMENTS 5 p. 46-47

Sujet : Les cartes permettent-elles de comprendre la complexité du monde ?

Étape 1 : Analyser le sujet et la consigneD’une part, ce sujet est l’occasion de confronter les élèves à une «carte sans fond» et de les amener à questionner la pertinence d’un fond de carte. D’autre part, la crise qui a éclaté en 2008 est un bon exemple de l’interdépendance des États induite par la globalisation financière, à la fois par ses mécanismes de diffusion (on passe d’une crise immobilière à une crise économique généralisée) et son échelle (née aux États-Unis, elle gagne l’ensemble des États du monde). La diffusion de cette crise conduit à s’interroger sur le moyen de représenter des échelles spatio-temporelles différentes.

Étape 2 : Exploiter et confronter les informations

Questions soulevées par le sujet

Informations Explications

Sur le fond Différentes échelles temporelles : diffusion rapide, en quelques mois (été 2007, année 2008) l’ensemble du monde est affecté. Différentes échelles spatiales : – touche d’abord les pôles de la Triade ; – puis les puissances émergentes et la Russie ;– et l’ensemble des États du SudUne crise aggravée dans les États du Sud : baisse des transferts financiers du Nord vers le Sud .

– Une crise qui montre une interdépendance économique et financière à l’échelle mondiale. – Passage d’une crise de l’endettement des ménages américains («crise des subprime ») à une crise économique généralisée ;• Des flèches uniques et aux couleurs tranchées (noires et blanches) pour l’impact sur les États du Sud.

Sur la forme Absence de fond de carte : «indépendant de l’information cartographiée en surface» . – des figurés de surface qui emboitent trois échelles représentées par des couleurs chaudes ; – des flèches et des dégradés de couleurs montrant les dynamiques et les logiques spatiales de diffusion.

• Mais les ensembles régionaux respectent une logique spatiale implicite : celle correspondant à un fond de carte centré sur les États-Unis. • Mais une simplification qui fait disparaître les nuances : cette représentation ne montre pas les répercussions inégales de la crise à l’échelle des États. • Une représentation adaptée pour privilégier des dynamiques.

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Étape 3 : Organiser et synthétiser les informations (proposi-tion)• Présentation Représenter graphiquement les désordres du monde en montrant les dynamiques à l’œuvre est une des difficultés du cartographe. Ainsi, le doc. 1 constitue un mode de représentation original, montrant la dif-fusion de la crise financière dans ses dimensions spatio-temporelles. Le doc. 2 permet d’éclairer, par une réflexion critique, les choix d’une telle représentation.• Développement Proposition pour le paragraphe 3 : Le choix de s’affranchir du fond de carte habituel « pour voir ce qu’il cache » constitue un procédé original. Pourtant, si le fond de carte disparaît, une logique de localisation implicite est respectée, corres-pondant à un fond de carte centré sur les États-Unis, épicentre de la crise. Le fond de carte « indépendant de l’information visuelle car-tographiée en surface » apparaît donc superflu, voire un risque de parasitage visuel de l’information essentielle. Cependant, ce mode de représentation de « carte sans carte », s’il a un effet visuel important a aussi ses limites : le risque d’une lecture simpliste de phénomènes très complexes. En effet, cette représentation ne montre pas les répercus-sions inégales de la crise à l’échelle des États, ce qu’un fond de carte habituel aurait pu plus facilement nuancer. Si cette carte illustre les mécanismes de diffusion de la crise à l’échelle mondiale, elle ne per-met pas d’en montrer toute la complexité. • Conclusion Ainsi, le document montre l’impact de l’interdépendance croissante des États insérés dans la mondialisation et questionne l’intérêt du fond de carte. L’étude critique montre qu’il résulte toujours d’un choix rai-sonné au service de l’information que l’on veut montrer. Mais, l’impact visuel d’une carte sans fond ne doit pas en masquer les limites qui restent celles de toute représentation cartographique.

PRÉPA BACCROQUIS 1 p. 48-49

Sujet : La complexité de l’organisation de l’espace mondial actuel

● Réponses aux questionsCe premier croquis du programme est susceptible d’être proposé à l’examen du baccalauréat. À l’inverse des autres pages méthodo-logiques où l’élève est invité à réfléchir à la démarche à adopter, à prendre une part active à l’une ou l’autre des étapes de la conception

du croquis, la réalisation est ici complète. Ce premier exercice se pose en effet comme modèle, rappelant les différentes étapes précédant la réalisation du croquis et décryptant, par un système de cartouches, le croquis finalisé. Outre le fait que cet exercice peut ensuite servir de référence aux autres exercices, il semble pertinent de proposer un croquis entièrement finalisé, quitte à en critiquer les choix cartogra-phiques, dans la mesure où les connaissances sont, dans ce chapitre, vues à travers la démarche de réflexion cartographique. Le plan choisi croise les quatre grilles de lecture du monde mises en œuvre dans ce chapitre mais propose, en parallèle, une lecture thématique du monde complexe qui est à la fois un monde de contrastes, un monde poly-centrique et un monde en mutation. Toutes les notions essentielles du chapitre y sont évoquées.

Bibliographie■ P. Boniface et H. védrine, Atlas des crises et des conflits, Armand Colin/

Fayard, 2010.■ P. Boniface et H. védrine, Atlas du monde global, Armand Colin/Fayard,

2010.■ P. BouLanger, Géographie militaire et géostratégie. Enjeux et crises du

monde contemporain, Armand Colin, 2011.■ A. BretagnoLLe, R. Le goix et C. vaccHiani-Marcuzzo, Métropoles et

mondialisation, La Documentation photographique, 2011.■ A. Cattaruzza et P. SinteS, Géographie des conflits, Bréal, 2011.■ M.-F. durand (dir.), Atlas de la mondialisation, Sciences Po, 2012.■ M. foucHer, Les nouveaux Déséquilibres mondiaux, La Documentation

photographique, 2009.■ M. foucHer, La Bataille des cartes : Analyse critique des visions du

monde, Bourin, 2011.■ P. genteLLe (dir.), Géopolitique du monde contemporain, Nathan, 2008.■ B. giBLin (dir.), Géographie des conflits, La Documentation photogra-

phique, 2012.■ V. raiSSon, Atlas des Futurs du Monde, Robert Laffont, 2010.■ D. retaiLLe (dir.), La Mondialisation, Nathan, 2010. ■ J.-C. victor, Le Dessous des cartes, Tallandier-Arte, 2011.

Sitographiehttp://cartographie.sciences-po.fr/www.monde-diplomatique.fr/cartes/www.cartografareilpresente.org/rubrique89.html?lang=frhttp://ddc.arte.tv/

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Des cartes pour comprendre la Russie Chapitre 2

Introduction« Des cartes pour comprendre la Russie » est l’une des deux questions du thème 1 « Clés de lecture d’un monde complexe ». Elle nécessite de réinvestir les réflexions menées dans la question 1 (voir chapitre 1) qui portaient sur la confrontation des grilles de lecture du monde et sur les modes de représentations cartographiques. La carte est donc ici l’outil privilégié pour étudier la géographie de la Russie, plus grand État du monde. Cependant, la complexité géogra-phique de cet État-continent nécessite l’utilisation des quatre grandes grilles de lecture (géopolitique, géo-économique, géoculturelle et géo-environnementale) abordées dans la question 1. Un regard cri-tique est également posé sur les cartes utilisées dans cette question pour décrire et comprendre le territoire russe.L’utilisation de l’outil cartographique permet de justifier la pertinence de notions fondamentales de la géographie appliquées à la Rus-sie. En effet, en raison des recompositions qui ont lieu dans ce pays depuis la chute de l’URSS en 1991, les couples « pays développé/pays émergent » ou « puissance/influence mondiale » seront questionnés car certains auteurs parlent de « Nouvelle Russie » (J. Radvanyi), de « puissance seconde » (M. Foucher) ou de « puissance ré-émergente » (M.-F. Durand). De plus, le développement économique de la Russie s’appuyant fortement sur le commerce des ressources énergétiques et la structuration du territoire russe ayant été influencée par l’héritage soviétique, cette question 2 pousse à s’interroger sur la pertinence du couple « centre/périphérie » et sur la relation entre l’exploitation des ressources et les multiples contraintes du territoire russe. Au final, la notion de développement durable, centrale dans le programme de Seconde, sera abordée par le croisement des différentes grilles de lec-ture – même si une grille de lecture spécifiquement « sociale » est absente de l’étude.Dans tous les cas, les quatre grilles de lecture utilisées dans la question 1 servent de fil directeur pour l’étude de la Russie. La grille de lecture géo-économique montre ainsi l’inégal développement économique de ses territoires tandis que la grille de lecture géopolitique souligne les relations que cet État-continent entretient avec ses marges et ses voisins, qui sont la plupart d’anciens territoires de l’ex-URSS.Le rapport entre la Russie et ses minorités, entre ce pays et ses voisins où vivent encore des populations russophones, mais également entre la Russie et l’islam d’Asie centrale est interrogé dans la grille de lecture géoculturelle. Pour finir, les problèmes posés par la superficie impor-tante de la Russie, la gestion des ressources et les contraintes associées sont mis en évidence dans la grille de lecture géo-environnementale, qui rappelle également les conséquences des évolutions climatiques en cours à l’échelle du territoire russe.

OUVERTURE p. 50-51

Entre héritage et modernité : les paysages urbains de Moscou, vitrine du capitalisme russeLa photographie d’ouverture de ce chapitre présente le centre de Mos-cou. Elle montre l’imbrication, dans le paysage urbain, des traces de l’histoire mouvementée de ce pays. En effet, l’URSS était une puissance incontournable lors de la guerre froide, et le chef de file du bloc de l’Est, mais la recomposition de la Russie a eu des conséquences géo-politiques, géo-économiques, géoculturelles et géo-environnemen-tales perceptibles dans les paysages. Sur la photographie d’ouverture voisinent des traces de l’héritage soviétique (tour stalinienne) et des marques de la volonté de réémergence (CBD de Moscow City).

CARTES GÉO-ÉCONOMIQUES En quoi les cartes permettent-elles de comprendre l’inégal développement économique du territoire russe ? p. 52-53

Avec un PIB de 1 480 milliards de dollars (FMI) représentant 2,7 % du PIB mondial, la Russie était en 2010 la sixième puissance économique mondiale. Les résultats sont plutôt rassurants après la crise de 2008 : le PIB a augmenté de 4 % en 2010, après une baisse de 7,8 % en 2009. Pour les dirigeants russes, cela suffit à faire de la Russie un membre incontestable du groupe des BRICS, club des grandes puissances émer-gentes dominé par la Chine. Mais, pour beaucoup d’observateurs, la « nouvelle Russie » (J. Radvanyi), née en 1991, est plutôt une puissance ré-émergente qui doit composer avec les héritages de la puissance soviétique (mise en valeur plus importante de la partie européenne du pays, développement économique basé sur l’industrialisation lourde…). Contrairement aux autres puissances émergentes comme l’Inde ou la Chine, l’économie russe est davantage une économie de rente qui tend à se diversifier et le poids démographique de la Russie est plus limité avec une population (en baisse) estimée à 142 millions d’habitants en 2010. Les cartes à dominante géo-économique de cette double page permettent ainsi d’insister sur les grands déséqui-libres du peuplement russe, sur le poids des matières premières dans la structuration du territoire russe et sur l’inégale intégration de ce der-nier dans la mondialisation.

● Réponses aux questions

1. Le contraste dans la répartition de la population et des richesses est une évidence au sein du plus grand État du monde. Alors que la densité moyenne en Russie est de 8,3 hab./km² (2010), on compte 27,9 hab./km² dans la partie européenne contre 2,4 hab./km² dans la partie asiatique. Dans cette dernière, aucun sujet n’a une densité supé-rieure à la moyenne nationale et les métropoles de plus de 500 000 habitants sont très peu nombreuses (592 069 habitants à Vladivostok, 587 225 habitants à Irkoutsk et 577 668 habitants à Khabarovsk). À l’Est, au contraire, les densités et le nombre de métropoles sont plus élevés et les densités les plus importantes se retrouvent dans les deux plus grandes métropoles du pays (9 682 hab./km² à Moscou et 3 288 hab./km² à Saint-Pétersbourg) et dans certaines marges du territoire comme les sujets du Nord-Caucase (142,4 hab./km² dans la Répu-blique d’Ingouchie). Cette dissymétrie se retrouve dans la répartition de la production de richesses, qui est plus forte à l’Ouest. Le PIB de la ville de Moscou, le plus élevé de la Russie (339,647 millions de dollars en 2008) confirme les conséquences de la forte macrocéphalie russe. Cependant, cette corrélation entre forte densité et PIB élevé n’est pas valable en Russie. Ainsi, l’oblast de Tioumen et celui de Khanty-Mansi représentent respectivement les deuxième (126 489 millions de dol-lars) et troisième (77 963 millions de dollars) plus riches sujets russes, compte tenu des revenus élevés liés à l’exploitation du pétrole et du gaz au centre de la Russie.

2. La Russie est un géant énergétique et la richesse de son sous-sol explique pour beaucoup sa puissance actuelle. En effet, le pays dis-pose de ressources minières et énergétiques abondantes qui en font l’un des principaux producteurs et exportateurs mondiaux. En 2010, le pays était le 1er producteur mondial et 2e exportateur mondial de pétrole, avec les 8es réserves les plus importantes. Le pays dispose également des premières réserves mondiales de gaz naturel, et en est le premier exportateur et le 2e producteur mondial. Certains auteurs n’hésitent pas à présenter l’économie russe comme une économie de rente. Toutefois, si la part des matières premières est effectivement très élevée dans les exportations russes, la Russie cherche à diversifier son économie en développant les activités du secteur tertiaire (banques, assurances…) dans les grandes métropoles de l’Ouest et en attirant les capitaux étrangers dans des zones économiques spéciales.

© HacHette Livre Chapitre 2 ● Des cartes pour comprendre la Russie 19

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3. Si l’essentiel de la population vit dans la partie européenne, les gisements de matières premières sont nombreux sur l’ensemble du territoire. La question de leur exploitation se pose inévitablement dans les espaces où les densités sont faibles, notamment en Sibérie orientale, qui souffre d’un manque d’intégration évident au reste de la Russie. L’inégal peuplement peut ainsi être vu comme une cause ou une conséquence de l’inégale maîtrise du territoire russe. L’exploi-tation des nombreux gisements d’hydrocarbures sous-marins dans la mer d’Okhotsk ou dans l’océan Glacial arctique fait intervenir d’autres problèmes liés entre autres à la distance qui sépare ces gisements des bassins de population et de consommation et à la faible mise en valeur de ces littoraux.4. Comme dans d’autres parties du monde, l’intégration du territoire russe dans la mondialisation est sélective. En raison de la nécessaire exportation des hydrocarbures vers les États voisins, les régions pro-ductrices de pétrole et de gaz (Tioumen, Khanty-Mansi…) sont direc-tement connectées au reste du monde grâce à un réseau de pipelines très étendu. Le Nord Stream qui alimente une partie de l’Europe en gaz depuis 2011 et l’oléoduc Sakhaline-Khabarovsk-Vladivostok qui fournit les États voisins de l’Asie permettent de le vérifier. De plus, avec l’émer-gence du processus de métropolisation en Russie, ce sont également les métropoles de l’Ouest (Moscou, Saint-Pétersbourg, Kazan…) qui profitent de l’ouverture du pays avec l’installation d’activités tertiaires (banques, assurances, audit…) et le renforcement de leur accessibilité (modernisation des aéroports comme l’aéroport de Moscou-Domode-dovo, plus grand aéroport international russe). Toutefois, cette intégra-tion à la mondialisation accélère la crise de certaines grandes régions industrielles (moyenne Volga, Oural) qui avaient basé leur développe-ment sur le textile ou l’industrie lourde.5. La question invite à montrer que le centrage de ces cartes corres-pond au centre géographique de la Russie et non au centre écono-mique ou démographique.6. En permettant de varier la surface des sujets russes en fonction de la taille de leur PIB, le choix de l’anamorphose est ici pertinent car le contraste de richesses Est/Ouest se lit plus facilement. La comparaison entre cette anamorphose et celle du document 3 p. 23 permet de véri-fier, à l’aide d’un changement d’échelles, que ce sont surtout les sujets de l’ouest du pays qui expliquent l’importance du PIB russe et que la croissance du PIB russe est inégale selon les sujets. Toutefois, cette der-nière comparaison présente des limites car le taux de croissance du PIB est calculé entre 2005 et 2008 dans le document 3 quand il est calculé entre 2000 et 2010 dans le document 3 p. 23.

● Corrigé du schéma

La complexité géo-économique de la Russie

CARTES GÉOPOLITIQUESEn quoi les cartes géopolitiques permettent-elles de comprendre les rapports complexes entretenus entre la Russie, ses marges et les États voisins ? p. 54-55

Plus de vingt ans après la désintégration de l’URSS, les relations entre la Russie et les autres anciennes républiques soviétiques ne sont pas encore stabilisées : elles sont soumises aux fluctuations de la situa-tion politique et économique dans chaque pays et de la conjoncture internationale. La grille de lecture géopolitique souligne ainsi les rela-tions que la Russie entretient avec ses États voisins – dont un nombre significatif est issu de la décomposition de l’URSS (doc. 2) –, mais également avec ses marges dont certaines ont connu de nombreux bouleversements après 1991 (avec notamment les deux guerres de Tchétchénie dans le Caucase Nord).Le doc. 1 souligne les rapports complexes entretenus entre la Russie et ses États voisins. Dans certains d’entre eux, l’influence russe reste forte, notamment en Biélorussie où de nombreux groupes économiques biélorusses sont contrôlés par la Russie, ou encore au Kazakhstan où se situe la base de lancement spatial de Baïkonour qui symbolise la puis-sance spatiale du pays. Cependant, d’autres États ont pris réellement leurs distances, parmi lesquels les États baltes, qui ont rejoint l’Union européenne et l’OTAN, ainsi que la Géorgie, qui a quitté la CÉI en 2008 après l’intervention militaire russe sur son territoire. L’Ukraine, divisée schématiquement entre pro-Européens et pro-Russes, a une attitude ambiguë envers la Russie, celle-ci pouvant s’appuyer néanmoins sur la présence de populations russophones dans l’est et le sud du pays et sur la base militaire de Sébastopol pour asseoir sa domination sur la mer Noire (et conserver une ouverture sur la mer Méditerranée).Toutefois, l’espoir que la CÉI (Communauté d’États indépendants, 1991) soit en quelque sorte l’Union soviétique renouvelée n’a pas abouti (doc. 3). La Communauté s’est transformée en une organisa-tion à géométrie variable : ses États-membres ont conclu une série de traités bi- ou multilatéraux destinés à créer des unions économiques et politiques avec la Russie ou à la contourner : le traité sur la constitu-tion de l’union entre la Russie et la Biélorussie signé en 1996, l’union douanière entre la Russie, la Biélorussie, le Kazakhstan, la Kirghizie qui date de la même année et qui a ensuite inclus le Tadjikistan, l’Union économique eurasiatique, le GUAM monté par la Géorgie, l’Ukraine, l’Ouzbékistan, l’Azerbaïdjan et la Moldavie, etc. À l’échelle mondiale (doc. 3), la Russie regarde surtout vers l’Est et s’est insérée dans des associations où les puissances émergentes ont un poids important (Organisation de coopération de Shanghai dominée par la Chine et la Russie, groupe des BRICS qui regroupe les cinq puissances émergentes dans le monde).

● Réponses aux questions1. La Russie est un État à géométrie variable car il s’est formé après plu-sieurs extensions qui se sont succédé depuis la création de la princi-pauté de Kiev en 1054. A contrario, après la chute de l’URSS en 1991, le territoire de la nouvelle Russie s’est rétracté, ne couvrant actuellement plus que ¾ de la superficie de l’URSS.2. Après 1991 et la recomposition du territoire russe, les marges et les États voisins de la Russie ont suivi des trajectoires différentes. Au sein du territoire russe, la marge sud a connu d’importantes perturbations avec les deux guerres en Tchétchénie, qui souhaitait obtenir son indé-pendance au début des années 1990. Concernant les États voisins de la Russie, si certains font désormais partie de l’UE et de l’OTAN (États baltes), d’autres ont comme ambition d’intégrer rapidement l’OTAN (Ukraine, Géorgie). Les autres pays de l’ex-URSS sont restés dans le giron russe, notamment dans le cadre de la CÉI.3. Les relations entre la Russie et ses États voisins ont été largement modifiées après la chute de l’URSS. Ainsi, les États baltes ont quitté l’aire d’influence de la Russie suite à leur entrée dans l’UE et l’OTAN et au retrait de l’armée russe de leur territoire. Les relations entre la Russie et la Géorgie se sont également tendues avec l’intervention militaire russe sur le territoire géorgien en 2008 dans les républiques sépara-tistes pro-russes d’Abkhazie et d’Ossétie du Nord, ce qui a entraîné le

gisement d’hydrocarbureset de charbon

Moscou

région isolée

autres minerais

région industrielle

De nombreuses ressources

Des régions en crise

Des régions dynamiquesRussie utile

métropole majeure façade maritime

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départ de la Géorgie de la CÉI. Si d’autres États adoptent une attitude plus ambiguë, comme l’Ukraine, partagée entre les influences russe et de l’Union européenne, plusieurs États voisins ont conservé de nom-breuses relations avec le grand frère russe, comme la Biélorussie ou le Kazakhstan, liés à la Russie dans une Union douanière.

4. Si la Russie est incontestablement une puissance qui a un pied sur le continent européen, elle est fragilisée par l’extension de l’UE et de l’OTAN dans son ancien glacis d’Europe orientale. La Russie cherche désormais à renforcer son influence en Asie, notamment dans les républiques d’Asie centrale devenues indépendantes en 1991 et avec les puissances émergentes majeures comme la Chine ou l’Inde qui l’ont rejointe dans le groupe des BRICS.

5. Plusieurs atouts font de la Russie une puissance à l’échelle mon-diale : sa force dans les domaines militaire, nucléaire ou spatial et son intégration dans diverses alliances qui regroupent des puissances majeures comme la Chine (OCS) ou l’Inde (BRICS). Cependant, son budget militaire est bien moins élevé que celui des États-Unis et les bases militaires russes situées hors de Russie sont implantées dans les pays voisins ou proches, contrairement aux bases américaines. C’est d’ailleurs ce qui explique que les rares interventions militaires russes à l’étranger depuis 1990 se sont déroulées en Transnistrie ou en Géorgie, par exemple. Pour ces raisons, la Russie est désormais davantage une puissance régionale et une puissance seconde (M. Foucher).

6. En relation avec la question précédente, la projection du doc. 1 insiste davantage sur l’étendue du territoire russe (qui explique en par-tie la puissance du pays) et sur les relations entretenues entre la Russie et ses voisins qui font de cet État une puissance régionale. La projec-tion du doc. 3 permet d’aborder la question du poids de la Russie à l’échelle mondiale notamment en prenant en compte la place du pays dans les réseaux d’alliances existants.

7. Si la projection cylindrique (doc. 1) représente l’OTAN comme une menace potentielle à l’ouest de la Russie et provenant donc essentiel-lement d’Europe occidentale, la projection centrée sur le pôle Nord (doc. 3) insiste davantage sur l’encerclement du territoire russe par l’OTAN en faisant apparaître également les puissances d’Amérique du Nord (États-Unis/Canada) qui en font partie. Dès lors, si la projection cylindrique amoindrit la menace que fait peser l’OTAN sur le territoire russe, la projection polaire propose une autre lecture du monde aux dirigeants russes, qui pourraient davantage insister sur l’encerclement de leur territoire par l’OTAN et sur son isolement.

● Corrigé du schéma

La complexité géopolitique de la Russie

CARTES GÉOPOLITIQUESLa complexité géopolitique de la Russie à travers le point de vue russe p. 56-57

● Présentation des documentsLa géopolitique actuelle est rendue complexe en raison, notamment, des différentes représentations du monde qui sont véhiculées par une multitude d’acteurs. Prendre le pari de changer de point de vue pour aborder la complexité géopolitique de la Russie nécessite ainsi de prendre en compte les représentations russes qui peuvent varier dans le temps et selon les acteurs retenus. Dès lors, les sources uti-lisées dans cette double page « Changer de point de vue » peuvent être largement critiquées puisque seul le document 5 provient d’une source russe. Cependant, en dépassant la question des sources, on peut retenir quelques représentations récurrentes associées aux diri-geants russes.Ainsi, la Russie cherche actuellement à reconstruire une certaine forme de puissance. Cela passe par la conservation des héritages soviétiques et notamment son statut de membre permanent au Conseil de sécu-rité de l’ONU, une présence militaire et culturelle dans de nombreux pays de l’ex-URSS (doc. 1, doc. 3), mais également par la recherche d’un équilibre stratégique avec les États-Unis qui a conduit à la signature de nombreux traités de désarmement (doc. 1 et 2). Cependant, en raison du développement d’un sentiment d’encerclement du territoire, les dirigeants russes cherchent à s’appuyer sur les puissances émergentes qui s’opposent à la toute-puissance des États-Unis, comme la Chine dans le cadre de l’Organisation de coopération de Shanghai (doc. 4). Enfin, la restauration d’un certain statut à l’échelle mondiale justifie les prétentions territoriales que développe actuellement la Russie en Arctique, considérée comme un territoire non négligeable de son étranger proche (du fait notamment des réserves d’hydrocarbures importantes qui se trouveraient sous l’océan Glacial arctique).Toutefois, cette première lecture de la vision géopolitique russe néces-site une approche critique – qui apparaît d’ailleurs dans les docu-ments. Si la Russie cherche à amoindrir la menace militaire américaine et de l’OTAN, il n’en reste pas moins que les États-Unis et la Russie sont liés par des accords commerciaux (doc. 1). De même, si la Russie et la Chine se sont rapprochées dans le cadre du groupe des BRICS ou de l’OCS, la Chine est également vue comme une menace potentielle par les Russes en raison, notamment, de la forte pression démographique et économique chinoise visible dans la partie orientale de la Russie. Dès lors, l’étude de la complexité géopolitique de la Russie néces-site non seulement de varier les échelles et de prendre en compte le temps long, mais également d’analyser les différentes représentations associées au pouvoir russe.

● Réponses aux questions1. La Russie, en raison de l’héritage soviétique, dispose de réels atouts pour asseoir sa puissance : superficie, rôle-clé au sein de l’ONU (membre permanent du Conseil de sécurité). Cependant, si les logiques d’opposition qui prévalaient pendant la guerre froide ont évolué depuis la chute de l’URSS, la Russie développe encore un senti-ment d’encerclement de son territoire lié notamment à l’extension de l’OTAN jusqu’à ses frontières (États baltes), à la pression de la Chine et aux risques de déstabilisation liés la présence d’un arc de crises au Sud.2. La Russie cherche à reconstituer un glacis de protection autour de son territoire et à accentuer sa présence dans la mer Noire, le Caucase et l’Arc-tique. La présence de militaires russes ou de populations russophones est une réalité depuis l’époque soviétique dans les deux premiers terri-toires, mais la « conquête » de l’Arctique ne fait que commencer.3. Le doc.1 insiste davantage sur les menaces qui visent la puissance et l’influence russes à l’étranger ; le doc. 1 p. 55 porte surtout sur les différents réseaux d’alliances dont fait partie la Russie. Dès lors, la puis-sance russe semble amoindrie dans le doc. 1, où le sentiment d’encer-clement est davantage mis en avant (à l’aide notamment des figurés linéaires) alors que cette puissance semble plus établie dans le doc. 3 p. 55 du fait de l’intégration de la Russie dans plusieurs alliances.4. La Russie cherche à contrôler la mer Noire, le Caucase et l’Arctique car ce sont des territoires stratégiques dans la compétition qui opposent

Une recomposition géopolitique Des relations entre la Russie et les États-Unis

CHINE

OTAN

RUSSIE

AUTRESNORVÈGE

OCS

URSS

ancienne république d’URSS et accueillant des bases militaires russes

Russie après 1991OTAN : le concurrent historique

tensions

partenariatURSS après 1945

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les nombreuses puissances du monde polycentrique (notamment les États-Unis et la Chine). Ainsi, la Russie vise à sécuriser le transport de ses hydrocarbures en mer Noire et dans le Caucase en s’appuyant sur la présence de bases militaires et de populations russophones. Dans l’Arctique, les problématiques sont différentes puisque la Russie vise à prendre le contrôle des nombreuses ressources d’hydrocarbures (en demandant notamment une extension de sa ZEE auprès de l’ONU).

5. Les choix cartographiques pour le doc. 1 ne sont pas anodins. Le cen-trage de la carte sur la Russie a comme objectif de montrer l’organisation du monde depuis cet État. Le choix d’une projection centrée sur le pôle Nord s’explique par le fait que les intérêts stratégiques de la Russie sont plus importants dans la partie nord de la planète, en relation notam-ment avec ses visées territoriales en Arctique ou son opposition avec les membres de l’OTAN. Enfin, si des couleurs chaudes (orange, jaune) ont été utilisées pour accentuer la puissance de la Russie et son intégration dans le groupe des BRICS, ce sont plutôt des couleurs froides (bleu) qui ont été choisies pour cartographier les éventuelles menaces et notam-ment les anciens ennemis de la guerre froide.

6. D’après les sources du doc. 1, ce sont les réflexions d’auteurs fran-çais/occidentaux qui ont été utilisées pour réaliser le document. Dès lors, nous pouvons porter un regard critique sur le titre donné à ce document. Cela d’autant plus que les visions du monde pourraient être très différentes selon les acteurs de la société russe eux-mêmes (dirigeants, militaires, diplomates, géographes…).

BILAN 1La Russie, un État en recomposition géo-économique et géopolitique p. 58-59

● Présentation des documents

Le repère B et les doc. 1 et 3 illustrent plutôt la grille géo-économique de lecture de la Russie. Les deux petits graphiques circulaires sont très éloquents pour évoquer l’économie de rente de la Russie, mais égale-ment la situation confortable de cet État aux excédents commerciaux importants. La photographie (doc. 1) témoigne du dynamisme de la métropolisation à Moscou. Le doc. 3 porte sur l’accroissement des iné-galités territoriales en relation avec l’intégration de la Russie à l’écono-mie de marché, son intégration à la mondialisation et le renforcement de la métropolisation.

Le repère A et le doc. 2 couvrent plutôt les aspects géopolitiques. Le repère B peut être étudié en parallèle de la carte p. 68. La caricature (doc. 2), publiée quelques jours après l’intervention militaire éclair de la Russie en Géorgie (août 2008), porte sur les relations tendues entretenues entre la Russie et son étranger proche (voir doc. 1 p. 54). Au-delà du contexte particulier, le char rappelle que la Russie n’hésite pas à employer la force dès que ses intérêts dans les États voisins ou proches sont contrariés, même s’il est évident que tous les pays situés dans le rayon tracé par le char ne font pas partie de l’étranger proche de la Russie (les pays scandinaves, la Pologne…) et que tous n’ont pas connu une intervention militaire russe. D’ailleurs, depuis la chute de l’URSS en 1991, l’armée russe est intervenue « seulement » en Trans-nistrie et en Géorgie.

Cette caricature permet également d’aborder la question de l’intégra-tion d’une partie de l’Arctique dans l’étranger proche russe au Nord et de ses possibles dérives militaires, étant donné que de nombreuses frontières sont à tracer entre la Russie et les puissances voisines, notamment le Canada et les États-Unis (un accord frontalier a été signé entre la Russie et la Norvège en 2010). Toutefois, les relations entretenues entre la Russie et son étranger proche ne peuvent être limitées à la seule force militaire. En effet, le pouvoir russe use d’autres stratégies pour avoir une influence sur ses États voisins, comme le contournement de certains territoires pour le passage de ses pipelines (États baltes), un prix de vente des hydrocarbures moins important pour certains voisins (Ukraine) ou un soutien aux populations russo-phones présentes dans certains États reconnus ou non par la commu-nauté internationale (Transnistrie en Moldavie, Abkhazie et Ossétie du Sud en Géorgie).

CARTES GÉOCULTURELLESPourquoi la complexité géoculturelle en Russie est-elle difficile à cartographier ? p. 60-61

La Russie est officiellement un État multinational et le dernier recense-ment de 2010 dénombrait pas moins de 192 nationalités différentes. Toutefois, et c’est une particularité de la Russie, il est indispensable de distinguer le concept de rousskie qui signifie « russe de nationalité » et le concept de rossiiski qui signifie russe au sens de « citoyen ». La grille de lecture géoculturelle interroge ainsi le rapport entre la Russie et ses minorités, qui se concentrent surtout dans les marges du pays, le centre autour de Moscou étant majoritairement russien (doc. 1 et 2). De plus, de nombreuses populations russophones vivent encore dans l’étranger proche (doc. 3), ce qui peut être une source de tensions avec les États voisins mais également un bon moyen pour la Russie de maintenir une aire d’influence, particulièrement dans le Caucase (avec les populations sécessionnistes d’Abkhazie et d’Ossétie du Sud en Géorgie).La diversité se retrouve également au niveau religieux (doc. 2), ce qui peut générer des tensions notamment dans la construction d’une identité nationale. L’Église orthodoxe russe, placée sous l’autorité du Patriarcat de Moscou, est la principale communauté religieuse du pays. Selon les chiffres, entre 70 et 80 % des Russes se déclarent orthodoxes alors que les pratiquants ne représentent que 6 à 7 % de la population. L’islam, considéré comme la deuxième religion du pays, regroupe entre 15 et 20 millions de personnes, concentrées essentiellement dans le sud du pays et à Moscou où résident près de 800 000 musulmans. Les autres communautés religieuses sont peu nombreuses. Le bouddhisme, malgré des milliers de sympathisants, compte très peu de pratiquants. Les catholiques représentent entre 0,2 % et 1,3 % de la population, soit entre 300 000 et 2 millions de personnes. Les protestants des diverses obédiences sont près d’un million et vivent principalement à Moscou, Saint-Pétersbourg, Omsk, Krasnodar et Vladivostok.Cette complexité géoculturelle, visible à l’échelle nationale, néces-site un changement d’échelles, ce qui complique la réalisation car-tographique. Le doc. 4 permet d’insister sur les conséquences de ce caractère multiethnique, notamment dans la région Volga-Oural où plusieurs peuples et religions se sont installés au cours des derniers siècles. Cet exemple est une illustration de la diversité observable dans un pays où plus de 100 langues réparties en 14 familles linguistiques (langues indo-européennes, ouralo-altaïques, paléosibériennes…) sont parlées. L’étude de cette double page peut être menée en paral-lèle de la suivante (p. 62-63), qui joue sur cet emboîtement d’échelles.

● Réponses aux questions1. En raison d’un nombre très élevé de nationalités en Russie et d’une situation de carrefour entre plusieurs grands monothéismes, la diver-sité ethnique et religieuse est une réalité et une question sensible pour le pouvoir central en ce qui concerne l’unité nationale du pays. 2. Les Russiens sont globalement majoritaires à l’ouest et au sud de la Russie. Leur concentration est ainsi très forte dans les espaces où les densités sont les plus fortes et les métropoles nombreuses (doc. 1 p. 52). Cependant, dans certains espaces, cette domination est contes-tée par la présence de minorités, comme les minorités altaïennes dans l’Oural avec les Turcs, les Tatars ou encore les Tchouvaches ou à proxi-mité de la frontière finlandaise comme les minorités ouraliennes dont les Caréliens ou les Finnois.3. La forte présence de Russiens dans la partie occidentale de la Russie s’explique par le fait que le territoire s’est construit à partir de la prin-cipauté de Kiev habitée essentiellement par des Slaves (Ukrainiens et Russiens) et qu’il s’est étendu d’ouest en est depuis le xie siècle. Ces extensions successives ont participé à l’intégration de plus en plus importante de Russiens, mais également de minorités dans les marges du pays. Dès lors, la Russie est un pays multinational majoritairement composé de Slaves.4. De manière générale, les Russiens qui vivent dans la partie occiden-tale de la Russie sont de religion orthodoxe. Cependant, les peuples de cette obédience à l’est de la Russie ne sont pas seulement les Russiens. En effet, les Iakoutes, les Evenks ou encore certains Bouriates sont des

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© HacHette Livre Chapitre 2 ● Des cartes pour comprendre la Russie 23

chrétiens orthodoxes. Sur le temps long, la religion orthodoxe s’est ainsi diffusée d’ouest en est et de nombreux peuples ont adopté cette religion. Toutefois, certaines nationalités du Grand Nord russe comme les Nenets ou les Tchouktches suivent toujours d’anciennes croyances animistes.5. Il est indispensable de varier les échelles pour aborder la complexité culturelle de la Russie car la répartition des nationalités et des religions visible sur les doc. 1 et 2, c’est-à-dire à l’échelle de la Russie, est remise en question à l’échelle locale, comme le précise le doc. 4. En effet, par sa situation originale entre les mondes russe et centre-asiatique, la région Volga-Oural, dans la partie européenne de la Russie, se carac-térise par une diversité culturelle marquée. Dès lors, comme le précise l’auteur du doc. 4, il est nécessaire de se placer à l’échelle locale, et même à l’échelle des différents villages, pour aborder la complexité culturelle de la région Volga-Oural, où plusieurs langues (altaïque, finno-ougrienne et slave) sont parlées. Cette complexité ne peut pas être abordée sur le doc. 1, qui rappelle seulement avec des hachures que des peuples altaïens (comme les Bachkirs) et ouraliens (comme les Oudmourtes) vivent avec des Slaves dans la région Volga-Oural.

● Corrigé du schéma

La complexité géoculturelle de la Russie

CARTES GÉOCULTURELLESLa complexité géoculturelle de la Russie à travers l’exemple du Caucase p. 62-63

● PrésentationLe choix du Caucase pour illustrer la complexité géoculturelle de la Russie n’est pas neutre puisque la diversité culturelle et ethnique de cette marge sud du pays est une réalité depuis de nombreux siècles. Cette diversité ne peut être abordée qu’en changeant les échelles, ce qui est l’objectif de la double page. Dans le Caucase russe, trois langues cohabitent, associées à des peuples variés (doc. 2) : l’indo-européen (russe partout, arménien, persan en Ossétie du Sud), le turc (Azerbaïd-jan et quelques groupes du nord du Caucase) et les langues cauca-siques (Géorgie, Tchéthénie, Ingouchie, Ossétie du Nord, Daghestan). Le mélange entre ces langues est souvent réel et la langue russe est utilisée pour la communication entre les différents peuples.La diversité se retrouve également dans le domaine religieux, même si la plus grande partie des habitants du sud de la Russie est chrétienne orthodoxe. On retrouve des musulmans sunnites dans le nord du Cau-case, mais musulmans chiites et sunnites sont présents également en Tchétchénie et au Daghestan. Actuellement, les religions musulmanes tentent de gagner des territoires, tandis que les religions chrétiennes en gagnent aussi de leur côté. D’une manière générale, une opposi-tion entre l’Est musulman et l’Ouest chrétien (doc. 2) est à souligner.À une autre échelle, le sujet du Daghestan est intéressant à plus d’un titre dans ce Caucase multinational, car s’il est majoritairement com-

posé de populations sunnites, ce territoire habité par 2,5 millions d’ha-bitants regroupe 12 ethnies qui parlent 30 dialectes. La présence de Russiens est fortement réduite, même si une zone mixte (Russiens et Daghestanais) persiste au nord du Daghestan. La complexité culturelle à l’échelle locale est donc remise en cause dans certains territoires du Caucase, notamment au Daghestan, comme le rappelle le doc. 4. En effet, le regroupement de certains peuples sur leur territoire ou le départ des Russiens du Daghestan ou de Tchétchénie tend à modifier la diversité ethnique qui était une réalité depuis de nombreux siècles dans certains lieux du Caucase (à Derbent par exemple).

● Réponses aux questions1. Le Caucase est un exemple caractéristique de diversité ethnique et religieuse dans le monde. Si, à l’échelle régionale, les aplats de cou-leur présentent deux religions majoritaires (chrétienne et musulmane), la diversité est bien plus marquée à l’échelle du Caucase puisque de nombreux peuples musulmans (Tchétchènes, Ingouches) habitent au sud de la Russie, pays à majorité orthodoxe. De la même façon, alors que le doc. 2 présente le Daghestan comme un sujet peuplé surtout de Daghestanais, de Turcs et de Russiens, le doc. 3, construit à l’échelle du Daghestan, permet d’insister davantage sur la complexité du peu-plement dans ce sujet de Russie où cohabitent 12 ethnies, majoritai-rement sunnites. Enfin, la diversité ethnique et religieuse se lit égale-ment à l’échelle locale puisque le doc. 4 aborde la question des villes multinationales au Daghestan comme la ville littorale de Derbent.2. La diversité ethnique et religieuse du Caucase peut être source de tensions, et ce à différentes échelles. À l’échelle du Caucase, les princi-pales tensions ont lieu dans les sujets où la population est majoritai-rement musulmane et où les Russiens sont devenus largement mino-ritaires. C’est le cas notamment en Ingouchie. La normalisation mise en place par le pouvoir central russe en Tchétchénie après les deux guerres d’indépendance a considérablement réduit les tensions dans ce sujet sécessionniste. À l’échelle locale, les tensions se concentrent plus particulièrement dans les lieux où la présence russe est forte et où les densités sont généralement les plus élevées, comme à Makhatch-kala, capitale du Daghestan, où les attentats contre les intérêts russes ou contre les musulmans modérés sont nombreux. D’après le doc. 4, ces tensions peuvent entraîner des recompositions dans la répartition ethnique du Caucase ; c’est le cas dans les Républiques d’Ingouchie et de Tchétchénie, où la part des Russiens est désormais très minoritaire.3. D’après le doc. 2, il apparaît clairement que certains peuples ou nationalités sont présents dans plusieurs États, ce qui peut parfois entraîner des tensions. Ainsi, les Ossètes, d’origine iranienne, habi-tent pour une partie en Russie (Ossétie du Nord) et pour une autre en Géorgie (Ossétie du Sud), ce qui contribue à déstabiliser cet État. De la même façon, une partie des Daghestanais vit au Nord de l’Azerbaïdjan et, d’après le doc. 3, des Azéris, musulmans chiites, vivent au Daghes-tan russe autour de la ville de Derbent au Sud.4. Si le doc. 1 laisse penser que le Daghestan est une terre majoritai-rement orthodoxe comme le reste de la Russie, il n’en est rien puisqu’il s’agit très majoritairement d’un territoire musulman sunnite. Peuplé de Russiens, de Turcs ou encore de Daghestanais (doc. 2), cette pre-mière grille de lecture se complexifie fortement sur le doc. 3, où appa-raissent 12 ethnies qui parlent 30 dialectes. Certains territoires, tels que l’enclave de Kadar ou Botlik, à la fin des années 1990, ont même adopté la charia. 5. Du point de vue caucasien et surtout du point de vue des sujets russes où les musulmans sont majoritaires (Ingouchie, Tchétchénie), il est évident que les cartes des aires de civilisation proposées par S. Huntington, qui classe la Russie dans la civilisation slave-orthodoxe, et par Y. Lacoste, qui classe la Russie dans l’ensemble occidental, ne peuvent être satisfaisantes pour catégoriser ces populations. En effet, certaines populations du Caucase russe ont davantage de contacts avec le monde arabo-musulman qu’avec Moscou, la capitale russe. Dès lors, l’étude géoculturelle du monde et de la Russie impose un changement d’échelles.

Une population multiethnique

Une diversité religieuse

Des tensions

Russien majoritaire

Moscou

non-Russien, 28 % de la population

siège du patriarcat orthodoxe

terrorisme lié à des questions indépendantistes/religieuses

islam dominant

animisme dominant

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CARTES GÉO-ENVIRONNEMENTALESEn quoi les cartes reflètent-elles les enjeux environnementaux auxquels la Russie doit faire face ? p. 64-65

● PrésentationLes contraintes du territoire russe sont connues et restent fortes. L’im-mensité explique les très longues distances entre les régions les plus peuplées et celles qui recèlent la majorité des ressources naturelles. Le froid lié au climat polaire sur toute la partie septentrionale de la Russie empêche la navigation hivernale sur la façade arctique. Ainsi, la Russie doit engager des lourds investissements d’infrastructures, ce qui a un impact sur l’inégale maîtrise du territoire. La grille de lecture géo-envi-ronnementale met donc en évidence la question des ressources et de leur gestion, qui est directement liée au poids des contraintes natu-relles dans le plus grand État du monde. Ces problématiques sont à replacer dans un cadre évolutif qui nécessite de s’interroger également sur les évolutions climatiques en cours et leurs effets, notamment dans le Grand Nord russe.Au final, en terme de prospective, les enjeux environnementaux sont nombreux en Russie puisque la majeure partie des réserves d’hydro-carbures est désormais située dans le Grand Nord et dans l’océan glacial Arctique. Dès lors, l’exploitation de ces ressources nécessite la prise en compte de contraintes fortes pour les exploiter, liées bien entendu aux conditions naturelles, mais aussi aux considérations tech-niques, financières, ou politiques. Ainsi, les grands groupes industriels russes (Gazprom, Tatneft…) s’associent désormais avec les grandes FTN étrangères spécialisées dans l’exploitation des hydrocarbures en milieux extrêmes (Total, Statoil…).On le voit, ces nouvelles perspectives permises par l’ouverture éven-tuelle du monde arctique sont fortement liées à des enjeux géostraté-giques pour la Russie, soucieuse de conserver la mainmise sur ses res-sources. En raison de la raréfaction des hydrocarbures à la surface de la Terre et de leur exploitation dans des milieux de plus en plus extrêmes, la Russie doit ainsi faire face à de nouveaux enjeux environnementaux, qui s’ajoutent aux importantes atteintes à l’environnement héritées de la période soviétique.

● Réponses aux questions1. La Russie doit surmonter plusieurs contraintes naturelles pour l’ex-ploitation de ses matières premières. En premier lieu, l’immensité du territoire russe, premier État au monde en terme de superficie, impose la construction d’infrastructures pour transporter le gaz et le pétrole, sachant que les distances sont importantes entre les centres consom-mateurs situés à l’ouest du pays (et dans les États voisins) et les centres d’exploitation/extraction, qui sont désormais en Sibérie occidentale et dans le Grand Nord. Le plus vaste réseau au monde de gazoducs est ainsi géré par la compagnie Gazprom, qui exploite 153 000 km de gazoducs.Le froid est également une contrainte majeure, cela d’autant plus que l’essentiel des réserves d’hydrocarbures est aujourd’hui localisé dans le Grand Nord. Leur exploitation est rendue difficile dans des territoires où les températures atteignent facilement – 30 °C. Cela a des consé-quences directes sur le transport du pétrole, qui devient visqueux, et sur les pipelines dont la structure est fortement affectée (doc. 4). Enfin, l’isolement est une contrainte qui est de plus en plus prise en compte par le pouvoir russe puisque les principales réserves seront off-shore dans l’avenir. En effet, les puits de Sibérie commençant déjà à pré-senter des faiblesses, le gouvernement russe se tourne vers ses puits off-shore (qui ne représentent actuellement que 2 % de la production nationale) et y investira plus de 20 milliards d’euros d’ici 2030. Ainsi, pour l’exploitation prochaine de la réserve de Chtokman en mer de Barents, la future plate-forme pétrolière devra résister à des tempéra-tures de – 40 °C et à des creux de plus de 15 mètres. La capacité du gisement, 3,9 milliards de m3 (soit 2 % des réserves mondiales), justifie ces investissements. Les effets du changement climatique sur ces contraintes sont mul-tiples. Avec le changement climatique, le pergélisol tend à fondre en Sibérie occidentale et centrale, ce qui peut avoir un impact sur

la stabilité des pipelines nécessaires au transport des hydrocarbures et sur l’accessibilité des sites d’exploitation. À l’inverse, la fonte de la banquise en Arctique, liée au réchauffement climatique, rend plus accessible les réserves d’hydrocarbures et facilite l’accès maritime sur une plus grande période de l’année avec notamment le passage du Nord-Est. Selon les acteurs (gouvernement russe, FTN exploitant les hydrocarbures, populations autochtones…), il est évident que ces conséquences sont plus ou moins bien acceptées.2. Comme le rappelle le doc. 2, les atteintes à l’environnement étaient déjà élevées à l’époque soviétique et le gouvernement russe actuel doit prendre en compte l’ensemble des pollutions héritées. Toutefois, celles-ci se sont accrues dans les écosystèmes fragiles, particulière-ment dans le Grand Nord. D’après le doc. 3, plusieurs villes situées au-delà du cercle polaire Arctique sont nées en raison de l’exploitation de matières premières, notamment la ville de Norilsk, qui accueille le groupe Norilsk Nickel, premier producteur mondial de nickel et de pal-ladium. Les rejets de dioxyde de souffre ont de lourdes conséquences sur les populations riveraines et sur l’environnement. De plus, l’exploi-tation de plus en plus importante des hydrocarbures dans les milieux extrêmes, au nord de la Russie, renforce la pollution de ces milieux en raison du vieillissement rapide des pipelines, affectés par des fuites.3. L’exploitation des ressources dans le Grand Nord russe est un enjeu géopolitique majeur car la région arctique recèle dans son sous-sol des hydrocarbures en grande quantité et des gisements miniers les plus divers. Or, l’océan Glacial arctique constitue un bassin fermé entouré de 5 nations possédant toutes des ressources géologiques : le Canada, les États-Unis, la Fédération de Russie, la Norvège et le Groen-land (appartenant au Danemark). La Russie est donc entrée dans une compétition avec les États voisins de l’Arctique pour le contrôle de ses ressources, d’autant plus qu’aucune frontière maritime n’a été tracée, hormis la frontière entre la Russie et la Norvège qui a été acceptée par les deux États en 2010.La fonte de la banquise rend cette région plus accessible et donc davantage convoitée pour ses ressources, d’où une accélération de l’exploration minière et pétrolière de l’Arctique. Ces perspectives confortent la position de la Russie comme l’un des premiers produc-teurs mondiaux de gaz et de pétrole. Près de 80 % des réserves de pétrole et 90 % des réserves de gaz russes seraient situées dans l’Arc-tique. Le rapport ressources/contraintes naturelles est plus favorable du côté russe. D’une part, le climat polaire y est moins rude que dans la partie nord-américaine. D’autre part, le volume des ressources natu-relles y est plus important qu’au Canada ou en Alaska.4. Les doc. p. 36-37 donnent à voir une Russie plutôt peu touchée par les atteintes environnementales. En effet, d’après le doc. 1, l’empreinte écologique de la Russie en 2007 est comprise entre 3 et 4,5 hectares par personne, valeur inférieure à tous les pays développés. De plus, si l’indice de performance environnementale est considéré comme moyen (situé entre 50 et 70 % de l’objectif à atteindre), les préoccupa-tions environnementales sont de plus en plus intégrées par le pouvoir russe. En effet, les 12 000 aires protégées existantes en 2011 dans le pays couvraient 12 % de la superficie totale de la Russie, pourcentage élevé à l’échelle mondiale. Cette question rappelle donc la nécessité de changer les échelles pour évaluer le degré des atteintes à l’environ-nement, même si la pluralité des indicateurs et la difficulté à comparer les situations sont des limites évidentes.5. Le centrage des doc. 1 et 2 peut être critiqué car le doc. 1 mériterait d’être davantage centré sur le Grand Nord et l’Arctique en raison de l’importance des contraintes et des évolutions liées au changement climatique dans cette partie de la Russie. Le doc. 2, quant à lui, aurait dû être centré sur l’ouest de la Russie puisque les dégradations et les densités sont les plus élevées dans cette partie. Le choix du cen-trage est d’ailleurs fortement lié à la question des échelles puisque les dégradations sont difficilement perceptibles à l’échelle nationale sur le doc. 2.

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© HacHette Livre Chapitre 2 ● Des cartes pour comprendre la Russie 25

● Corrigé du schéma

La complexité géo-environnementale de la Russie

BILAN 2La Russie, un État en recomposition géoculturelle et géo-environnementale p. 66-67

● PrésentationDocument 1 : Mourmansk, sur la côte est de la presqu’île de Kola, est la ville la plus importante du monde située au nord du cercle polaire arctique. Si Mourmansk n’était, à la fin du xixe siècle, qu’un camp de pêcheurs russes, le fait que ce port ne soit jamais pris par les glaces (grâce au courant chaud du Gulf Stream) a constitué un atout majeur. Le développement de la ville a été rendu possible au début du xxe siècle avec l’exploitation et la transformation du bois dans son arrière-pays. Son importance stratégique a été très grande pendant la Première et la Seconde Guerre mondiale : elle est devenue une base navale russe et le port a accueilli de nombreux chantiers de construction navale. La photographie permet ainsi d’insister sur cette ouverture maritime, mais également sur les fortes densités permises par la construction d’habitats collectifs. Toutefois, la fermeture de certains chantiers de construction et la désindustrialisation ont entraîné une décroissance de la population, qui est passée de 336 137 en 2002 à 307 664 en 2010. Le rôle stratégique de ce port est sauvegardé grâce à l’exploitation du gaz de la mer de Barents qui va se renforcer dans les années à venir.

Document 2 : ce texte insiste sur la complexité géoculturelle dans l’étranger proche de la Russie et met en avant le caractère stratégique des populations russophones dans les pays voisins. La Russie reconnaît ainsi l’existence de la Transnistrie, enclavée entre Moldavie et Ukraine, et a posté une partie de son armée pour contrôler cette région hau-tement stratégique aux portes de l’Union européenne. Malgré sa taille réduite (4 000 km²), ce territoire permet à la Russie de maîtriser le transport de son gaz vers le sud-est de l’Europe et de se constituer un glacis protecteur face à l’avancée de l’Union européenne en direction de ses frontières. Comme le rappelle le texte, la valeur stratégique de la Transnistrie peut se lire à différentes échelles.

Document 3 : cette photographie, prise dans la mer d’Okhotsk au large de l’île de Sakhaline (900 km de long), permet d’insister sur le poids des contraintes naturelles dans l’exploitation des matières pre-mières en Russie. À une dizaine de kilomètres au large, Molikpak, Pil-tun-Astokh-skoïe et Lunskoïe sont les trois plates-formes composant Sakhalin-I, l’un des plus grands gisements combinés gaz-pétrole du monde et premier projet off-shore russe (45 milliards de barils d’équi-valent pétrole). Le froid qui entraîne des températures (pouvant atteindre – 50 °C) et l’isolement sont ici les contraintes principales. Les séismes peuvent également menacer Sakhaline, placée le long de l’« arc de feu » tectonique encerclant le Pacifique. Les plates-formes sont donc montées sur amortisseurs. Même les 300 km de pipeline reliant les plates-formes au rivage, puis les 1 600 km de tubes achemi-nant les précieux gaz et pétrole jusqu’au terminal d’exportation, au sud de l’île, sont construits aux normes antisismiques.

Repère A : ce repère met en évidence le caractère multinational de la Russie. Au final, la Russie est un État majoritairement composé de Russiens (Rousskie) mais comportant un nombre très élevé de minori-tés, certaines dépassant 1 % de la population russe (Tatars, Ukrainiens, Bachkirs, Tchouvaches, Tchétchènes…). Cette diversité ethnique rend difficile la mise en place d’une identité nationale russe et s’explique par l’intégration, sur le temps long, de nombreux peuples dans le plus grand État du monde (doc. 2 p. 54).Repère B : ce repère compare l’évolution démographique de la Russie à celle des États voisins du Caucase et de l’Asie centrale sur un siècle (1950 à 2050). Si différentes tendances sont proposées pour l’évolution de la population de la Russie jusqu’en 2050, il est indéniable que les deux courbes proposées connaissent une évolution totalement oppo-sée. En effet, la population russe connaît une baisse marquée depuis la chute de l’URSS (avec passage d’un total de 145 millions d’habitants en 2002 à 142 millions en 2010), et cette évolution devrait continuer, pour atteindre une population de 100 millions à l’horizon 2050.A contrario, les populations du Caucase et d’Asie centrale connaissent actuellement une forte croissance démographique et le chiffre de leur population sera très proche de celui de la Russie en 2050. Dès lors, ces évolutions démographiques ont et auront différentes conséquences pour la Russie. En effet, si aujourd’hui l’immigration des ressortissants du Caucase et d’Asie centrale tend à baisser en direction de la Russie, on peut imaginer que cette situation évoluera dans le futur avec la baisse démographique de la Russie. Cela aura également un impact sur la diversité ethnique de la Russie puisque ces États du Caucase et d’Asie centrale sont majoritairement musulmans. La question démo-graphique est ainsi une question sensible en Russie, liée à différents enjeux pour la société russe et pour son étranger proche.

PRÉPA BACÉTUDE CRITIQUE DE DOCUMENT 6 p. 68-69

Sujet : Les dynamiques migratoires en Russie Pourquoi peut-on dire que les flux migratoires sont le reflet des déséquilibres et de la recomposition de la Russie ? Portez un regard critique sur la carte.

Étape 1 : Analyser le sujet et la consigne• Délimiter l’espace concerné : Les dynamiques migratoires dans un État-continent sont spécifiques en raison des distances entre les centres d’impulsion et les périphéries.• Identifier les mots-clés : Le terme « déséquilibres » peut être assimilé à celui de contrastes ou d’inégalités, tandis que celui de « recompo-sition » induit une transformation, une mutation. Les deux formes de dynamiques territoriales visibles sur ce territoire sont les flux migra-toires externes et l’évolution démographique interne à la Russie.Étape 2 : Exploiter et confronter les informationsLes grandes parties de la légende distinguent les deux dynamiques territoriales évoquées ci-dessus : les flux externes et l’inégale crois-sance des sujets de la Russie.Les données chiffrées sont à la fois en valeur relative (évolution de la population entre 2002 et 2010) et en valeur absolue (nombre de migrants entrants et sortants) qu’il faut différencier afin de commenter justement le document. Pour faciliter la comparaison des chiffres entre eux, sur les cartes du manuel, les moyennes nationales ou, selon le cas, internationales sont fournies, ce qui permet de situer la région étudiée par rapport à un ensemble plus vaste. Les figurés choisis correspondent à l’information à représenter. Le choix de l’aplat pour l’évolution démographique de chacun des sujets per-met une visualisation rapide des territoires tandis que les flèches pro-portionnelles indiquent les directions et le poids des flux migratoires externes de la Russie. Les couleurs choisies pour cette carte opposent le rouge pour les dynamiques positives (flux entrants et croissance démographique des sujets) ; le vert pour les dynamiques négatives (flux sortants et perte démographique des sujets). L’utilisation de ces deux couleurs insiste sur ces deux dynamiques contradictoires.Étape 3 : Organiser et synthétiser les informationsFin de la présentation de l’étude critique : … La carte des dynamiques migratoires de la Russie permet, par la représentation cartographique

Un territoire aux fortes contraintes

le plus grand État du mondelimite Sud du pergélisol

Des dégradations environnementales

espace fortement polluézone d’immersion des déchets nucléaires

Des évolutions liées au changement climatique

fonte de la banquise Arctiquerecul du pergélisol

9 500 km

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adoptée, de mesurer les spécificités de cette dynamique.Fin du paragraphe 2 : Les flux migratoires externes témoignent de la recomposition de la Russie. En effet, si l’émigration était forte dans les années qui ont suivi la chute de l’URSS, la Russie est devenue aujourd’hui un pays d’immigration. Les arrivées sont en effet presque six fois supérieures aux départs. Le mode de représentation cartogra-phique choisi renforce ce constat puisque les flèches entrantes, en rouge, sont valorisées. L’utilisation du vert et du rouge et le parallèle avec les couleurs choisies pour les aplats contribuent à mettre en évi-dence les dynamiques démographiques contrastées. Les flux migra-toires s’organisent d’abord avec les anciennes républiques de l’URSS où la part de Russiens est forte. Trois espaces majeurs se distinguent : les anciennes républiques d’Asie centrale (Kazakhstan, Kirghistan), du Cau-case (Géorgie, Azerbaïdjan) ou d’Europe de l’Est (Ukraine, Moldavie).Conclusion de l’étude critique : Par les choix cartographiques opérés, la carte des dynamiques migratoires en Russie témoigne des déséqui-libres et de la recomposition de cet État-continent. Cependant, elle ne rend pas compte de ces dynamiques à l’échelle mondiale (part de l’émigration vers les États-Unis, par exemple).

PRÉPA BACÉTUDE CRITIQUE DE DOCUMENTS 7 p. 70-71

Sujet : L’inégal développement géo-économique des territoires russes Montrez les facteurs de l’inégal développement géo-économique de la Russie et les disparités territoriales qui en résultent. Vous apporterez une lecture critique sur la représentation cartographique.

Étape 1 : Analyser le sujet et la consigne Le sujet invite à interroger les rapports entre l’organisation du territoire et le développement économique de la Russie. La mise en valeur des ressources reste difficile du fait des contraintes physiques mais aussi de la dissociation entre régions de production et régions de consom-mation. Les héritages de la période soviétique expliquent en partie l’inégal développement géo-économique mais l’insertion dans la mondialisation de la Russie renforce encore davantage la dissymétrie entre la Russie occidentale et le reste du territoire.

Questions soulevées par le sujet

Informations relatives au sujet Regard critique sur les choix cartographiques

1. Quels sont les territoires dynamiques sur le plan économique ? Pourquoi ?

– Métropoles : Moscou, Saint-Pétersbourg. Rappeler les caractéristiques d’une métropole.– Territoires tournés vers l’Europe : une mise en valeur ancienne, renforcée par la mondialisation (interface avec l’Europe).– Territoires frontaliers avec la Chine : la forte croissance de la Chine, facteur de dynamisme. – Zones économiques spéciales : créations récentes (2005) pour attirer les investisseurs étrangers.

– Figuré ponctuel de couleur vive : mise en valeur.

– Figuré de surface : pose le problème de la limite de la zone cernée ; la carte est une simplification et ne prétend pas être le réel. Elle suppose des choix et donc un parti pris.

– Figuré ponctuel unique : ne permet pas de connaître le dynamisme réel des ZES ni de faire la distinction entre les différents domaines développés (innovation, tourisme, industrie).

2. Quels sont les territoires en difficulté ? Pourquoi ?

On peut classer les territoires en difficulté en fonction de trois facteurs : – les contraintes physiques (les régions de Sibérie orientale, l’immensité du territoire) ;– les héritages historiques (les combinats géants de l’industrie lourde pendant la période soviétique : régions de l’Oural, de la Volga) ;– les choix de la période post-soviétique (économie de rente, faible insertion dans la mondialisation).

La carte rend difficilement compte des facteurs explicatifs des territoires en difficulté.

3. Quelles sont les bases territoriales de la restauration de la puissance de la Russie ?

Le territoire est une des bases de la puissance géo-économique de la Russie : – par l’importance de ses ressources minières et énergétiques ;– par sa situation d’interface entre la Chine, l’Europe et le Moyen-Orient, régions dynamiques du monde ;– par sa large façade sur l’Arctique dont les potentialités stratégiques sont importantes.

Mais le figuré de surface ne rend pas compte des lieux de production, contrairement à un figuré ponctuel. Mais le choix du figuré laisse supposer un dynamisme uniforme le long de l’interface alors qu’il se concentre sur certains pôles urbains. La représentation cartographique ne montre pas cet enjeu (nouvelles routes maritimes, gisements de gaz et pétrole).

Étape 2 : Exploiter et confronter les informations

Étape 3 : Organiser et synthétiser les informationsProposition de plan• Présentation : Le territoire russe présente des disparités de dévelop-pement géo-économiques importantes et le retour de la puissance russe est à nuancer. Si l’affiche présentant la candidature d’Ekate-rinbourg à l’exposition universelle de 2020 marque la volonté d’une démonstration de la puissance russe, la carte permet de mettre en relation certains facteurs de disparités et d’établir une typologie des territoires économiques de la Russie. • Développement (on peut rappeler aux élèves que la légende d’une carte, lorsqu’elle montre une typologie en lien avec le sujet, peut constituer un plan) :a. des territoires valorisés ;b. des territoires en difficulté.

Mais on peut aussi suggérer un autre plan mettant en valeur l’étude cri-tique de la représentation cartographique :a. des territoires valorisés inégalement développés ;b. une représentation cartographique qui simplifie une réalité plus

complexe.Enrichir le plan choisi avec les réponses aux questions de l’étape 2.• Conclusion : La Russie révèle des territoires fragmentés par des dyna-miques économiques très contrastées. Le potentiel économique se réduit sur une portion restreinte du territoire et les contraintes liées à l’immensité et au climat restent fortes. La carte met en évidence les disparités de la mise en valeur et de la maîtrise du territoire russe, sources d’inégalités socio-spatiales fortes. Mais elle reste une vision simpliste d’une réalité bien plus complexe et à nuancer.

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© HacHette Livre Chapitre 2 ● Des cartes pour comprendre la Russie 27

Regard critique sur la représentation cartographique : on peut compa-rer avec la carte p. 154. – Le figuré de surface ne permet pas de voir les zones des eaux inter-nationales convoitées à la fois par la Russie et certains de ses voisins ;– la présence militaire russe dans cette région est sous-estimée par les figurés ponctuels ;– le figuré identique pour tous les États masque l’inégale intensité des relations de la Russie avec ses voisins de l’Arctique.Étape 3 : Exploiter et confronter les informations (proposition de plan à enrichir des réponses de l’étape 2) 1. Arctique et Caucase : des marges stratégiques à contrôler.2. Des relations complexes avec les États voisins : entre tensions et

coopération.3. Une représentation cartographique qui ne montre que partielle-

ment la complexité de ces relations.

PRÉPA BACÉTUDE CRITIQUE DE DOCUMENTS 9 p. 73

Sujet : La question des ressources, un enjeu majeur pour la RussieEn quoi la gestion des ressources constitue-t-elle à la fois un enjeu géo-environnemental, géo-économique et géopolitique pour la Russie ? Portez un regard cri-tique sur la représentation cartographique.

Étape 1 : Analyser le sujet et la consigneLa consigne invite clairement à croiser trois des quatre grandes grilles de lecture mises en pratique dans cette partie du programme. La question des ressources est particulièrement bien adaptée à cet exer-cice. L’invitation à porter un regard critique sur la représentation carto-graphique est essentielle puisque ce chapitre 2 a pour objectif, comme le chapitre 1, de s’interroger sur les choix cartographiques et s’intitule « Des cartes pour comprendre la Russie ». Une partie entière de l’étude critique peut y être consacrée.Étape 2 : Exploiter et confronter les informationsPour aider les élèves dans le prélèvement des informations, il est pos-sible de lister les informations présentes dans les deux documents selon les trois grilles d’analyse proposées : géo-environnementale, géo-économique, géopolitique.

Étape 3 : Organiser et synthétiser les informations (proposi-tion de plan)a. La gestion des ressources est d’abord un enjeu géo-environnemental :

– les ressources du territoire russe sont immenses et variées ;– cette abondance a légitimé une exploitation extensive dont les

effets environnementaux sont aujourd’hui préoccupants.b. La question des ressources est de plus en plus un enjeu géo-écono-

mique et géopolitique :– du point de vue géo-économique, les ressources constituent un

facteur majeur qui a légitimé le choix d’économie de rente de la Russie. Cette stratégie présente des risques (dépendance à l’égard de l’extérieur, manque de diversification des secteurs d’activité) qui orientent aujourd’hui les choix géo-économiques de la Rus-sie ;

– du point de vue géopolitique, la question des ressources influence les choix politiques russes (sécurisation des conduites, revendica-tion de l’Arctique).

c. Regard critique sur la représentation cartographique– montrer que la représentation des ressources choisie est assez

classique (doc. 2 p. 52) et que le choix des figurés n’appelle pas de remarques particulières ;

– montrer que la légende n’est pas problématisée et qu’elle se contente d’énumérer, en les classant, les différents types de res-sources. De plus, l’ampleur des ressources du territoire russe pose le problème de l’exhaustivité, impossible à représenter. La carte relève donc des choix du cartographe.

PRÉPA BACCROQUIS 2 p. 74-75

Sujet : La Russie, un État-continent eurasiatique en recomposition

Étape 1 : Analyser le sujet• Délimiter l’espace concerné Première superficie mondiale : 17 millions de km², 9 000 km d’est en ouest, 3 000 km du nord au sud, 11 fuseaux horaires. L’immensité d’un territoire est un critère de puissance s’il est maîtrisé et riche. Les res-sources naturelles sont, en effet, abondantes (hydrocarbures, minerais, diamants, charbon, bois, terres fertiles, fleuves) mais les contraintes (climatiques, faible ouverture maritime) sont fortes et les infrastruc-tures de transport insuffisantes au Nord et à l’Est.

PRÉPA BACÉTUDE CRITIQUE DE DOCUMENTS 8 p. 72

Sujet : Les relations de la Russie avec ses marges et les États voisinsMontrez que les relations complexes de la Russie avec ses marges et les États voisins constituent des enjeux géopolitiques majeurs pour cet État en recomposition. Portez un regard critique sur la représentation carto-graphique.

Étape 1 : Analyser le sujet et la consigne La situation d’interface de la Russie sur deux régions très stratégiques du monde est au cœur du sujet, croisant deux grilles de lecture géopo-litique et géo-économique. L’Arctique est une zone convoitée mais la Russie passe par la négociation avec ses voisins pour résoudre les ten-sions. Au contraire, c’est la force qui prévaut sur les marges au contact du Moyen-Orient.

Étape 2 : Exploiter et confronter les informationsLes élèves peuvent organiser le prélèvement des informations autour de deux questions. Afin de les aider dans l’analyse de la caricature, se reporter aux cartes 3 p. 57 et 2 p. 62.

Document 1 Document 2

Pourquoi ces régions constituent-elles un enjeu géo-économique et géopolitique ?

– Exploitation du potentiel immense de ressources minières et énergétiques ;– Contrôle d’une route maritime plus courte reliant l’Europe à l’Extrême-Orient.

– Une ancienne république soviétique peuplée de Russiens (Abkhazie, Ossétie du Sud) ;– Un État par lequel transitent le gaz et le pétrole russes.

Comment la Russie gère-t-elle ses relations avec les États voisins ?

– Le drapeau : un geste symbolique adressé aux États voisins ;– Une coopération qui l’emporte sur la force : participation à une organisation de coopération transfrontalière, règlement du contentieux avec la Norvège.

Soutien aux mouvements séparatistes russophones et intervention militaire en 2008 traduisent la volonté de garder le contrôle dans la région du Caucase.

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Grandes parties du plan Sous-parties Informations à cartographier

1. Un État-continent aux multiples contrastes

a. Contrastes géo-économiques

b. Contrastes géoculturels

– centre – principale métropole– périphérie intégrée– périphérie en marge– flux migratoire interne– présence de fortes minorités (musulmanes, etc.)

2. Un État-continent aux multiples atouts et contraintes

a. Un héritage géopolitique et géoculturel à entretenir

b. Des conditions géo-environnementales spécifiques

– étranger proche (anciennes républiques de l’URSS, alliances multiples)– réserve d’hydrocarbures– conflit et tension– froid : limite sud de la merzlota– région de forte pollution

3. Les dynamiques de la recomposition

a. Restaurer la puissance géo-économique et géopolitique

b. Valoriser les ouvertures géo-économiques et géo-politiques

– centre politique d’influence internationale– exportation d’hydrocarbures– interface dynamique avec les pôles de la Triade– axe de communication stratégique– route maritime saisonnière en voie de pérennisation– alliance avec la Chine (OCS)– zone franche

Étape 2 : Élaborer la légende

Étape 3 : Choisir les figurés et réaliser le croquis

principale métropole

périphérie intégrée

périphérie en marge

flux migratoire interne

présence de fortes minorités(musulmanes, etc...)

Un État-continent aux multiples contrastes

Un État-continent aux multiples atoutset contraintes

Les dynamiques de la recomposition

centre étranger proche (anciennes républiques de l'URSS, alliances multiples)

conflit et tension

réserve d'hydrocarbures

froid : limite sud de la merzlota

exportation d’hydrocarbures

centre politique d'influence internationale

interface

OCS

route maritime saisonnière en voie de pérennisation

région de forte pollution

• Identifier les mots-clésÉtat : Préciser le rôle international de l’URSS durant la guerre froide et le déclin de cette puissance après 1991. La Russie est une puis-sance seconde à l’échelle mondiale, une puissance régionale majeure et contestée en Europe de l’Est. L’élève pourra lister les éléments de puissance de la Russie : droit au veto au Conseil de sécurité de l’ONU, membre du G8, membre de l’OCS et de la CÉI, relations avec étranger proche, conflits internes… Toutes les informations ne peuvent être représentées, la question du choix du cartographe se pose alors.Eurasiatique : Les relations commerciales avec UE et les pays membres de la CÉI sont supérieures aux relations avec les pays d’Asie, notamment la Chine et le Japon, mais ces dernières sont en forte pro-

gression, contrairement aux premières, qui régressent. Quant aux rela-tions diplomatiques, elles sont tendues avec quelques membres de la CÉI, s’orientent plutôt vers un apaisement avec la Chine et le Japon. Recomposition : Aujourd’hui, l’État russe est confronté à un double enjeu : retrouver son pouvoir diplomatique (avec l’étranger proche et le monde) et assurer la transition politique (vers un État de droit, ques-tion des nationalités), sociale (diversité ethnique, inégalités), démo-graphique (vieillissement), spatiale (aménagement et maîtrise) et éco-nomique (reconversion et accords de coopération). Les dynamiques spatiales doivent être identifiées par la localisation et la définition du centre, des périphéries et des flux migratoires.

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© HacHette Livre Chapitre 2 ● Des cartes pour comprendre la Russie 29

PRÉPA BACDES SCHÉMAS AU CROQUIS p. 76-77

Sujet : La Russie : une situation complexe Étape 1 : Critiquer des choix cartographiquesPoints forts du schéma 2 : nomenclature complète, une légende orga-nisée en sous-parties et des titres problématisés.Points forts du schéma 3 : les fleuves sont nommés, ce qui facilite la lecture, choix des couleurs correspondant aux normes cartogra-phiques : bleu pour les fleuves, vert pour l’agriculture.Points faibles du schéma 3 : les sous-titres ne sont pas problématisés, absence d’une nomenclature permettant de localiser les régions. Étape 2 : Faire des choix cartographiquesSchéma 4 : Les élèves pourront s’aider de la carte 1 p. 52. On veillera à ce qu’ils choisissent un dégradé de couleurs.

Schéma 5 : Le schéma 5 peut être complété à l’aide du schéma plus complet p. 61. D’autres couleurs peuvent être employées, on veillera à ce qu’elles ne soient pas choisies dans la même gamme afin de res-pecter la nature des informations : zonal différentiel.

Un État majoritairement russien orthodoxemajorité russienne

siège du patriarcat orthodoxe

Un multiculturalisme, source de tensions ?majorité musulmane

minorité importante

terrorisme lié à des questions indépendantistes/religieuses

Moscou

Schéma 5 Des contrastes culturels

UKRAINEMOLDAVIE

SUD CAUCASEASIE CENTRALE

Une inégale répartition de la population

Flux migratoires

densité de population forte

densité de population moyenne

densité de population faible

interne

externe

Schéma 4 Des dynamiques géographiques inégales

Schéma 6 : La carte 2 p. 54 permet de compléter le schéma donné dans l’exercice.

Schéma 7 : Les cartes de la page 64 fournissent les informations à car-tographier. On guidera l’élève sur le choix du nombre d’informations à reporter sur le schéma pour ne pas obstruer la lisibilité de la produc-tion graphique.

Étape 3 : Valoriser un croquis par les choix cartographiquesLe croquis p. 75 peut servir de correction à ce sujet : « La Russie : une situation complexe ».

Une mise en valeur progressive du territoire

cœur historique XIe siècle URSS

ancienne république d’URSS devenue étranger procheRussie

Une rétractation du territoire après 1991

Schéma 6 Les étapes de mise en valeur du territoire

Schéma 7 Un environnement menacé ?

Un environnement lourdement dégradépollution industrielle majeure

déforestationpollution nucléaire

Un environnement en évolution

limite sud de la merzlota et son recul vers le nordbanquise d’hiver en voie de disparition

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Bibliographie■ Atlas du Monde diplomatique (édition russe, 2007).■ M.-F. Durand (dir.), Atlas de la mondialisation, dossier spécial Russie,

Presses de Sciences Po, 2010.■ D. EckErt, Le monde russe, Hachette, 2007.■ P. Marchand, Atlas géopolitique de la Russie, Autrement, 2012.■ J. radvanyi et G. Wild, La Russie entre deux mondes, La Documentation

française, 2005. ■ J. radvanyi, La nouvelle Russie, A. Colin, 4e édition, 2007.■ J. radvanyi, Les États postsoviétiques, Armand Colin, 2011.■ D.tEutriE, Géopolitique de la Russie. Intégration régionale, enjeux éner-

gétiques, influence culturelle, L’Harmattan, collection « Pays de l’Est », 2010.

■ P. thorEz, La Russie, Ellipses, 2007.■ L. touchart, La Russie et le changement climatique : une nouvelle géo-

graphie du froid, L’Harmattan, 2011.■ R. yatEMtchouk, La Diplomatie russe, L’Harmattan, 2012.■ Revue, Problèmes économiques, « Russie, le tournant », n° 3041, 2012.■ Revue Hérodote, « Géopolitique de la Russie », éditions La Décou-

verte, 3e trimestre 2010.■ Revue Carto, n° 1, « La Puissance russe », juillet 2010.■ Revue Diplomatie, « Géopolitique de la Russie », Les grands dossiers

n° 5, octobre-novembre 2011.

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© HacHette Livre Chapitre 3 ● La mondialisation en fonctionnement 31

THÈME 2Les dynamiques de la mondialisation

Introduction p. 78-79

Le thème 2 aborde « les dynamiques de la mondialisation » et cherche à approcher la mondialisation en trois questions qui invitent à s’inter-roger successivement sur son mécanisme, son impact sur les terri-toires et les débats qu’elle soulève. S’il existe des parentés avec l’ancien programme (flux → acteurs → lieux→ débats → autres logiques d’organisation du monde), le nou-veau invite à s’interroger sur les dynamiques territoriales de la mon-dialisation, en suivant un fil directeur différent (processus → acteurs → flux → territoires intégrés → territoires en marge → espaces maritimes → États et frontières → débats → contestations) :– La question 3 vise à comprendre « la mondialisation en fonction-nement », c’est-à-dire son mécanisme. Après avoir étudié le cas d’un produit mondialisé (le café ou le téléphone mobile), le professeur doit aborder le processus géo-historique de la mondialisation, identifier ses principaux acteurs et présenter les principaux flux qui animent l’espace mondial, en portant une attention particulière aux mobilités. Cette question doit permettre de définir ce qu’est la mondialisation, comprise comme le processus de mise en relation croissante des espaces, des économies et des sociétés.– La question 4 porte sur « les territoires dans la mondialisation », c’est-à-dire l’impact du processus de mondialisation sur les territoires. Cet impact se lit dans les aménagements qui sont autant de signes de l’adaptation des territoires à la mondialisation. Il ne s’agit donc pas de n’étudier que les lieux majeurs de la mondialisation, mais d’étudier l’inégale intégration de l’ensemble de l’espace mondial au réseau des échanges, des « pôles et espaces majeurs de la mondialisation » aux « territoires et société en marge ». Par ailleurs, pour couvrir l’ensemble de l’espace mondial, un point spécifique est consacré aux espaces maritimes qui forment l’« horizon du village planétaire ».– La question 5 traite de la « mondialisation en débat » et s’attache à présenter les principaux contrepoids de ce phénomène, suivant deux entrées générales : le contrepoids des États, qui sont à la fois acteurs (question 3) et régulateurs de la mondialisation, comme on le voit à

travers l’évolution des frontières et de leur rôle au sein d’ensembles régionaux ; le contrepoids d’une diversité d’acteurs qui débattent des effets de la mondialisation, voire la contestent suivant des modalités diverses.

Pages 78-79, le thème 2 s’ouvre sur une photographie du port et du quartier des affaires de Singapour, un exemple qui permet d’entrer rapidement dans la plupart des entrées générales des questions :– Elle permet d’une part d’introduire les enjeux de la question 3. Cette ancienne colonie britannique fondée en 1819 illustre le processus d’extension géographique de la domination européenne au xixe siècle, considérée comme la deuxième phase de développement de la mon-dialisation. Indépendante depuis 1965, elle illustre à travers son quar-tier d’affaires et ses activités portuaires le rôle primordial que jouent l’État et les entreprises dans l’ouverture du pays sur le monde et la polarisation des différents flux.– Cette photographie permet d’aborder les enjeux de la question 4. Singapour est une petite république insulaire qui, confrontée à la rareté de l’espace disponible et à l’exiguïté de son territoire (à peine 700 km2), ne cesse de gagner du terrain sur la mer pour anticiper les évolutions de l’économie mondiale. On estime que 10 % du territoire national ont été conquis sur la mer. Sa fonction portuaire historique et sa situation sur l’une des routes maritimes des plus fréquentées du monde (détroit de Malacca) témoignent de l’importance géostraté-gique des mers et océans.

Le manuel a été conçu en vue de se calquer le plus simplement possible sur le nouveau programme, de permettre au professeur de construire aisément le cours et de permettre à l’élève de circuler dans le manuel :– Les chapitres 3 et 4 sont abordés à partir d’une Étude de cas.– Dans les trois chapitres, chaque entrée générale du programme est l’objet d’un Cours au moins.– Dans les trois chapitres, deux des trois cours sont illustrés par un Exemple.

Programme(B.O. officiel spécial n° 8 du 13 octobre 2011)

Le thème 2 dans le manuel Hachette

Études de cas Cours Exemples

La mondialisation en fonctionnement

– Un produit mondialisé (études de cas) p. 82-97

– Processus et acteurs de la mondialisation p. 100-103 p. 104-105

– Mobilités, flux et réseaux p. 106-107 p. 108-109

Les territoires dans la mondialisation

– Une ville mondiale (études de cas) p. 128-143

– Pôles et espaces majeurs de la mondialisation ; territoires et sociétés en marge de la mondialisation

p. 146-147 p. 150-151

p. 148-149

– Les espaces maritimes : approche géostratégique p. 152-153 p. 154-155

La mondialisation en débat

– États, frontières et mondialisation p. 180-181 p. 182-183

– Débats et contestations p. 184-185p. 188-189

p. 186-187p. 190-191

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IntroductionLa spécificité de la formulation de ce chapitre dans le nouveau pro-gramme de terminale est de s’interroger sur les modalités de fonc-tionnement de la mondialisation à travers l’analyse des processus, des acteurs, des flux et des réseaux. Ce chapitre occupe donc une place centrale dans la réponse à la problématique générale du programme « Mondialisation et dynamiques géographiques des territoires ». Cette question s’appréhende d’ailleurs dans le parallèle avec le chapitre 1 (confrontation de grilles de lectures du monde) et les chapitres 6, 7 et 8 qui permettent de considérer les principales logiques de la mon-dialisation à une autre échelle (continentale). Le traitement de ce cha-pitre 3 peut donc s’envisager en amont (comme un préalable) ou en aval (comme une conceptualisation) des études régionales. Évidem-ment, dans une démarche géographique, les processus ne peuvent pas être appréhendés sans en mesurer les conséquences spatiales : le lien avec le chapitre 4 est donc naturel et indispensable. Le projet peut être construit sur une base de 6 à 7 heures.À l’inverse du précédent programme qui les mettait en préalable, l’étude des flux et des réseaux mis en place par les échanges mon-diaux n’apparaît qu’en troisième point de ce chapitre, comme le résul-tat des modalités présentées à travers les processus (première partie) et la conséquence du jeu des acteurs (deuxième partie). L’approche des processus ne doit pas être trop économique et doit intégrer une dimension historique. Si les acteurs privés (firmes transnationales) sont au cœur de la mondialisation, il convient d’aborder aussi le rôle des acteurs publics et de la société civile (également abordée dans le chapitre 5). L’entrée par une étude de cas d’un produit mondialisé doit permettre une mise en œuvre pédagogique intégrant ces impératifs.

ÉTUDE DE CAS 1En quoi le café est-il représentatif du fonctionnement de la mondialisation ? p. 82-89

● IntroductionLe café est la production agricole qui génère le plus de revenus et se hisse au deuxième rang des produits les plus échangés après le pétrole, selon le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement. Les différentes étapes de son élaboration (culture, transformation, distribution) emploient plus de 100 millions d’actifs. Les processus de diffusion, les nombreux acteurs de la filière et les flux du café entre régions de production tropicales et aires de consommation, essentiellement dans les pays du Nord, en font un excellent exemple pour aborder la mondialisation en fonction-nement. L’organisation des trois doubles pages suit l’ordre des trois leçons du chapitre, facilitant ainsi le passage de l’étude de cas à la généralisation : la première partie de l’étude s’intéresse aux processus de diffusion du café, la deuxième invite à s’interroger sur le rôle des acteurs et la troisième porte sur les flux de ce produit mondialisé.

1. En quoi le café est-il un produit inscrit dans la mondialisation ? p. 82-83

● Présentation des documentsLes cinq documents de cette première double page couvrent l’en-semble des processus. Le doc. 3 présente les processus historiques à travers une carte qui détaille les étapes de la diffusion du café dans le monde, depuis le berceau africain de sa production, jusqu’aux grands producteurs actuels (Amérique latine et Vietnam). Cette carte met l’accent sur le rôle joué par la colonisation dans la mondialisation de ce produit, ce que souligne également l’affiche publicitaire (doc. 4), aux nombreux détails sur les conditions et les infrastructures néces-saires. Les doc. 1 et 5 mettent en évidence les composantes naturelles qui conditionnent la diffusion de la production du café. Le climat tropical humide et, de manière moins conditionnelle, la présence de

montagnes, favorisent la culture du café. Enfin, les doc. 1 et 2 insis-tent sur les facteurs culturels encourageant la mondialisation du café. L’uniformisation culturelle et le développement des sociétés, en par-ticulier urbaines, introduisent de nouvelles pratiques et de nouveaux produits de consommation. Cependant, le doc. 1 met aussi l’accent sur les limites de la diffusion du café, dont la consommation reste très polarisée.

● Réponses aux questions1. Les espaces de production du café (doc. 1 et 3) ont une particularité commune : le milieu tropical humide. En effet, cette production néces-site une chaleur constante et une humidité importante, ce qui limite l’aire de production. Le relief, même s’il est moins déterminant, peut aussi être un facteur d’implantation favorable (doc. 5). Ces conditions expliquent la localisation de l’aire de production du café. Les espaces de consommation correspondent aux grands pôles du Nord (doc. 1) : Amérique du nord, Europe occidentale et, dans une moindre mesure, le Japon. À ces espaces s’ajoute le Brésil qui, pour des raisons cultu-relles, consomme également beaucoup de café. 2. La diffusion du café est le fruit d’un long processus historique que retrace le doc. 3. Né en Afrique, le café est aujourd’hui surtout produit en Amérique et en Asie. Les Grandes Découvertes et l’exploitation des territoires du Nouveau monde ont permis aux Européens de diffuser progressivement la production du café, en Amérique du sud d’abord, puis en Asie. La colonisation de ces territoires au xixe a renforcé ce processus (doc. 4). Bien entendu, cette diffusion ne s’applique qu’au milieu tropical, propice à la culture du café (doc. 1 et 5). 3. Les facteurs de la mondialisation croissante du café sont plus complexes et relèvent autant de l’uniformisation culturelle pour la consommation (doc. 2) que de la recherche de production spécula-tive (émergence des producteurs asiatiques, en particulier le Vietnam présenté dans le doc. 14). Cela permet d’illustrer la financiarisation, troisième étape de la mondialisation. Mais, s’il y a bien mondialisation de la consommation de café et, dans le milieu tropical, de sa produc-tion, il faut y apporter des nuances. Tous les espaces susceptibles de produire du café ne sont pas nécessairement producteurs : seuls ceux qui ont les infrastructures d’exportation les plus adaptées sont de gros producteurs. De même, si cette boisson est universellement répandue (doc. 2), sa consommation est encore fortement polarisée : même si le café gagne du terrain en Chine, les trois quarts de la consommation se concentrent entre l’Europe et l’Amérique (doc. 1).

2. Quels sont les acteurs de la filière du café ? p. 84-85

● Présentation des documentsCette deuxième partie de l’étude de cas présente les différents acteurs de la filière et les rapports de force qui existent entre eux : les produc-teurs (doc. 6, 8 à 10), les FTN qui dominent le marché (doc. 6, 7, 9 ,10), les États qui tentent de réguler tout en encourageant la production (doc. 9 et 10), les ONG qui tentent de limiter les effets de la mondia-lisation libérale (doc. 8). Le doc. 10 peut servir de préalable à la pré-sentation des acteurs dans la mesure où cet organigramme identifie les grands groupes d’acteurs de la filière du café. Les doc. 6, 8 et 9 se focalisent sur des exemples précis. Max Havelaar apparaît comme un acteur emblématique du commerce équitable, tandis que Nestlé et Starbucks sont deux FTN majeures de ce marché du café. Ces deux documents, ainsi que le doc. 7, présentent de manière différente, les relations ambiguës existant entre les acteurs privés qui dominent la production du café (torréfacteurs, distributeurs) et les États dont elles cherchent à percer les marchés (doc. 9), contraints d’accepter les exi-gences des FTN (doc. 8), lesquelles sont souvent plus riches qu’eux (doc. 7).

● Réponses aux questions1. Les acteurs de la filière du café (doc. 10) sont, en amont, les pro-ducteurs et, en aval, les consommateurs, mais entre ces terminaux, une multitude d’intervenants opèrent : FTN (torréfaction, conditionne-

La mondialisation en fonctionnement Chapitre 3

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© HacHette Livre Chapitre 3 ● La mondialisation en fonctionnement 33

ment, transport, distribution), ONG (agriculture biologique, commerce équitable), États… Les acteurs dominants (consommateurs et FTN) sont surtout au Nord, tandis que les acteurs du Sud (producteurs) sont le plus souvent soumis aux intérêts des premiers.2. Comme pour l’ensemble des produits mondialisés, les FTN sont les acteurs incontournables du marché du café et imposent leurs stratégies aux autres acteurs. Les producteurs, d’abord, sont soumis aux règles prescrites par les FTN (types de produit, quantité, prix, normes de pro-duction) puisqu’ils en sont dépendants pour écouler leur production (doc. 6, 7 et 9). Réunis en syndicats agricoles (doc. 8), ils s’efforcent de défendre leurs droits, aidés parfois par des ONG (doc. 6) : promotion du commerce équitable, de l’agriculture biologique ou raisonnée… Leur poids semble pourtant bien faible par rapport aux géants de l’agroa-limentaire. L’Organisation Internationale du Café, indirectement pré-sente dans les sources de divers documents de l’étude de cas, fédère la plupart des pays producteurs et en organise la promotion. Ses efforts pour réguler les cours du café sont, en revanche, souvent soumis aux intérêts contradictoires des États entre eux et des FTN.3. Les États sont écartelés entre la nécessité d’attirer les FTN du café et celle de protéger leurs producteurs (doc. 8). L’étude du doc. 7 per-met de mesurer l’inégalité du combat entre les États, et en particu-lier les plus pauvres d’entre eux, et les FTN au chiffre d’affaires parfois supérieur au PIB des pays producteurs. Le doc. 8 montre, à l’échelle du Mexique, les rapports de force qui s’établissent entre ces différents acteurs, et les paradoxes des relations entre les FTN et les pays d’ac-cueil.

3. Comment le marché mondial du café s’organise-t-il ? p. 86-87

● Présentation des documentsLa troisième partie de l’étude de cas est un préalable à l’analyse des flux et réseaux présentés dans ce chapitre 3. À travers des documents variés, elle permet d’étudier les flux du produit (doc. 11, 12, 14), les réseaux (doc. 12) mis en place et les moyens de transport utilisés (doc. 13). Le doc. 12 peut constituer le document de référence de cette double page puisque tous les autres déclinent un aspect du réseau du café. Les doc. 11 et 12 peuvent d’ailleurs être étudiés en parallèle car ils présentent de manière différente des informations complémen-taires. L’étude du doc. 11 peut aussi interroger sur les représentations cartographiques : comment les flux sont-ils représentés sur cette carte ? Et pourquoi ? (Faute de sources suffisamment précises et dans un souci de rigueur scientifique, des flèches proportionnelles étaient impossibles à réaliser). Le double doc. 13 est une illustration concrète des étapes de la commercialisation internationale du café, du petit producteur au conteneur qui transporte les produits. C’est l’occasion d’amorcer la présentation de la conteneurisation et de l’importance du transport maritime (doc. 11, 13 et 14). Le doc. 14 permet, à l’échelle d’un État, le Vietnam, de mesurer l’importance de cette culture d’ex-portation dans la mise en valeur du territoire et dans les aménage-ments mis en place (voies routières, port d’exportation, entreprise d’État de transformation du café).

● Réponses aux questions1. Les pays exportateurs sont, bien entendu, de grands pays produc-teurs, mais il est nécessaire d’affiner l’étude. En effet, si le café est un produit cultivable dans toute la zone tropicale humide, tous les pays ne sont pas de gros exportateurs. Le Brésil arrive largement en tête mais le Vietnam (doc. 14), acteur nouveau sur le marché du café, s’est récemment hissé au deuxième rang mondial et augmente chaque année ses exportations. Les importateurs de café correspondent aux consommateurs décrits dans la première partie de l’étude de cas. Les flux sont donc des flux Sud-Nord, tout à fait représentatifs des flux tra-ditionnels de matières premières, énergétiques ou agricoles qui ont longtemps caractérisé, et caractérisent encore souvent, les relations dissymétriques Nord-Sud.2. Les flux générés par les échanges entre bassins de production et espaces de consommation s’organisent en réseau. L’étude de cas du café est une excellente occasion de travailler sur la double signification du terme réseau qui est au cœur du programme. Le réseau du café est d’abord constitué de l’ensemble des chemins rassemblant les flux.

Les doc. 11 et 13, et dans une moindre mesure le doc. 12, permettent d’étudier cet aspect : le café est transporté en sacs du producteur au consommateur, dans des conteneurs affrétés par les grandes com-pagnies. Ce transport en conteneur permet l’intermodalité, les opé-rations de transbordement s’opérant dans des plateformes portuaires équipées. Les réseaux de transport sont donc routiers et surtout mari-times. Mais le terme « réseau » désigne également l’ensemble des acteurs en interaction. L’étude du doc. 12 est alors centrale pour en mesurer la complexité. 3. Le réseau du café met en jeu de nombreux acteurs complémen-taires ou rivaux qui organisent la filière du café. Ces réseaux sont domi-nés par le Nord : bassins de consommation, FTN dominant la filière (cf. 2e partie de l’étude de cas). Les acteurs de l’aval sont au Nord, ceux de l’amont au Sud.

BILAN DE L’ÉTUDE DE CAS 1 p. 88-89

En quoi le café est-il représentatif du fonctionnement de la mondialisation ?

A. En quoi le café est-il un produit inscrit dans la mondialisation ?

Une production et une consommation de café qui se sont progressivement mondialisées• Une production au Sud pour une consommation au Nord. Les régions productrices de café et les régions consommatrices ne coïn-cident pas complètement : 85 % de la production mondiale se situe en Amérique latine et en Asie (entre les 15° de latitude nord et sud) ; 80  % de la consommation mondiale se concentre en Europe et en Amérique. Certains signes indiquent que l’Asie s’ouvre de plus en plus à cette boisson, comme le succès de l’adaptation chinoise de la série française Caméra café ou des restaurants Starbucks.• Une diffusion mondiale en trois étapes. Originaire d’Éthiopie, le café est consommé au Moyen-Orient jusqu’au xvie siècle. À partir du xviie siècle, il est introduit en Europe qui, pour répondre à la forte aug-mentation de la demande, cherche à diversifier ses sources d’approvi-sionnement et à diffuser la caféiculture dans ses colonies (Lavazza en Indochine). Dans les années 1980, la mondialisation du café se pour-suit avec l’irruption spectaculaire des producteurs asiatiques.• Des facteurs et des limites à la mondialisation du café. La mon-dialisation du goût (préférence pour l’arabica) et des manières de consommer (diffusion des premiers cafés au xviie siècle, succès de la pause café au travail aujourd’hui) et la recherche des profits (irruption de l’Asie dans le marché mondial du café) expliquent la mondialisation de ce produit. Pour autant, tous les espaces susceptibles de produire du café ne sont pas nécessairement producteurs et sa consommation est encore fortement polarisée.

B. Quels sont les acteurs de la filière du café ? Une filière dominée par une poignée d’acteurs situés dans les pays du Nord• Une filière du café qui met en jeu des acteurs peu nombreux. Les FTN, les États, les producteurs et travailleurs, la filière du commerce équitable, auxquels il faut ajouter les 500 millions de consommateurs sont les principaux acteurs de la filière du café. Celle-ci est dominée par la quarantaine de FTN (dont Starbucks et Nestlé) qui commercia-lisent le café dans les pays riches et émergents, après avoir acheté et torréfié les grains récoltés par les 25 millions de producteurs et tra-vailleurs.• Une filière du café déséquilibrée. La filière du café est organisée par les FTN qui sont aussi voire plus puissantes que la plupart des États producteurs et exportateurs. Exemples : Starbucks a un chiffre d’affaires supérieur au PIB du Nicaragua où les exportations de café représentent plus de 15 % des exportations totales ; Nestlé dirige sa production de café soluble au Mexique en misant sur une variété à bas prix, trois fois moins rentable pour les caféiculteurs.• Des acteurs suivant des stratégies différentes. À l’image de Star-bucks, les FTN développent une stratégie d’implantation qui impose une division internationale du travail (siège social aux États-Unis, fournisseurs dans la zone de culture) et qui s’attache à accéder aux matières premières et aux marchés. Les États, qui sont en situation de

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34 © HacHette Livre

faiblesse vis-à-vis des FTN issues des pays du Nord, cherchent à attirer les investissements. Quant à la filière du commerce équitable, elle met en cause la concentration économique de la filière classique en garan-tissant aux petits producteurs des revenus plus élevés.

C. Comment le marché mondial du café s’organise-t-il ?

Un marché mondial dynamisé par des flux en provenance du Sud.

• Un marché mondial avec une offre très dispersée au Sud et une demande très concentrée au Nord. L’aire de production du café regroupe des bassins de production très éloignés les uns des autres. Pour autant, trois pays assurent 58 % des exportations mondiales en 2010 : le Brésil, le Vietnam et la Colombie. Avec une évolution de + 2  000 % de ses exportations depuis 20 ans, le Vietnam s’est brus-quement hissé au 2e rang des exportateurs de café. En face, l’Union européenne, les États-Unis et le Japon sont les principaux importa-teurs mondiaux.

• Un marché mondial organisé en réseaux. Du producteur au consommateur, le marché est organisé en réseaux : les équipements logistiques (les sacs de café sont pesés, stockés puis chargés dans des conteneurs), le nombre important d’intermédiaires qui prennent en charge les flux internationaux (courtage, négoce, agroalimentaire), la mise en concurrence des bassins de production, en jouant sur l’op-position des saisons et les coûts de main-d’œuvre, en sont à l’origine.• Un marché mondial dominé par une logique financière. L’orga-nisation du marché mondial entre pays exportateurs et pays importa-teurs est déséquilibrée. Comme les FTN, les bourses du café, qui fixent les prix de ce produit agricole, se situent dans les pays riches et émer-gents (New York, Londres, São Paulo). La fluctuation des cours a un impact direct sur les producteurs, qui sont payés en fonction du poids du café récolté, comme c’est le cas dans la coopérative Gumutindo de Mbale en Ouganda.Schéma de synthèseLe titre du schéma de synthèse peut être : Le café, un produit mon-dialisé.

OcéanPaci�que

OcéanPaci�que

OcéanIndien

OcéanAtlantique

Sara LeeKraft

Starbucks Tchibo

NestléProcter & Gamble

Amérique du Nord

Amérique latine

Afrique

Europe

Asie

BRÉSIL

VIETNAM

COLOMBIE

Max Havelaar

arabica

robusta

New York

Londres

Une production et une consommation de café qui se sont progressivement mondialisées

Une �lière dominée par une poignée d'acteurs situés dans les pays du Nord

Un marché mondial dynamisé par des �ux en provenance du Sud

aire de production : essentiellement des petits producteurs

foyer d'impulsion de la di�usion du café dans le monde

foyer de consommation principalet secondaire

berceau des deux variétés de café siège social des principales FTN foyer de production principalet secondaire

principal �ux d’exportationprincipale bourse du café

siège de la principale organisationde commerce équitable

principal pays producteur et exportateur

Le schéma sur « les espaces du produit mondialisé étudié » est un sujet de l’examen du baccalauréat. Le schéma de synthèse final reprend les petits schémas de travail intermédiaires qui peuvent, quant à eux, être réinvestis dans une composition sur le sujet. Les informations atten-dues en légende sont donc celles des petits schémas de travail cor-respondant à chacune des parties. Pour la première partie, les deux cercles noirs de la carte sont les berceaux des deux variétés de café, tandis que les cercles orangés sont les grands foyers de consomma-tion de café. Dans la seconde partie, l’étoile noire figure le siège social

des principales FTN du café ; le triangle vert, la principale bourse de café ; l’étoile verte, le siège de la principale organisation de commerce équitable. Dans la légende de cette deuxième partie, le figuré associé à l’aire de production est le bandeau brun clair. Enfin, dans la troisième partie, les cercles bruns pointillés sont les principaux foyers d’exporta-tion, les flèches de la même couleur sont les principaux flux d’expor-tation du café, tandis que les principaux pays producteurs et exporta-teurs sont identifiés par un aplat brun foncé.

1,6 a1,6 a

aa

A. Quadrillage du planisphère B. Schématisation des formes à l’aide du quadrillage

Voici une méthode pour schématiser les grandes aires continentales sur un planisphère.

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© HacHette Livre Chapitre 3 ● La mondialisation en fonctionnement 35

ÉTUDE DE CAS 2En quoi le téléphone mobile est-il représentatif du fonctionnement de la mondialisation ? p. 90-97

1. En quoi le téléphone mobile s’inscrit-il dans la mondialisation ? p. 90-91

● Présentation des documentsConformément à l’esprit du programme, la première partie de cette étude de cas s’attache à comprendre le processus de mondialisation à travers le cas de la diffusion mondiale du téléphone mobile. Le doc. 1 présente la photographie d’un smartphone, un téléphone mobile qui permet aussi de naviguer sur l’Internet et donc d’échanger des quan-tités de données. Une lecture géographique de ce produit avec les élèves est aisément réalisable en classe. Le doc. 2 est un graphique qui met en évidence, à l’aide des taux d’équipement, la vitesse à laquelle les principales technologies, qui ont amélioré le quotidien des socié-tés, ont été adoptées : les élèves peuvent ainsi se rendre compte de la rapidité du processus de diffusion du téléphone mobile. Le doc. 3 pré-sente le résultat d’une enquête sur les principaux usages du téléphone mobile dans le monde : c’est ce document qui va permettre de nuancer la mondialisation de ce produit. Le doc. 4 est une carte de la télépho-nie mobile dans le monde : le nombre d’abonnements mobiles pour une ligne fixe en 2009, le nombre d’abonnements mobiles pour 100 habitants en 2009 et le nombre d’abonnements mobiles par grandes aires en 2000 et 2010 mettent en évidence la diffusion spatiale de ce produit et ses limites. Le doc. 5, qui permet de faire varier les échelles, s’intéresse enfin à la progression de la téléphonie mobile au Mali.

● Réponses aux questions1. Les pays du Nord forment l’espace où la téléphonie mobile est la plus développée. Dans le doc. 4, trois indicateurs le montrent : le nombre d’abonnements mobiles par une ligne fixe qui, s’approchant de 0, indique qu’il y a autant d’abonnements mobiles qu’il y a d’abon-nements de lignes fixes ; le nombre d’abonnements mobiles pour 100 habitants qui est supérieur à 75 dans la plupart des pays du Nord ; les bâtons qui indiquent que l’Asie-Pacifique, l’Europe et les Amériques sont les trois grandes régions où les abonnements mobiles sont les plus nombreux.2. La téléphonie mobile a connu une très rapide diffusion, mais les usages varient d’un territoire à l’autre. Le doc. 2 indique que le taux d’équipement en téléphone mobile, qui a été inventé en 1991, a atteint 26 % en moins de 20 ans : l’Internet, la télévision, la radio, l’avion… ont atteint ce taux en un temps supérieur à celui du téléphone mobile. Le doc. 5 confirme, à l’échelle du Mali, cet équipement rapide : le nombre de nouveaux abonnés y bondit de 50 %. Pour autant, il n’y a pas une diffusion uniforme puisque l’on distingue des usages différenciés de la téléphonie mobile d’une région à l’autre : si le téléphone mobile sert d’abord à passer des appels en Afrique, il sert plutôt de réveil et d’outil de partage de photos et de vidéos en Amérique latine.3. La téléphonie mobile met en relation directe les différentes parties du monde car, même s’il reste beaucoup d’habitants à équiper, le taux de pénétration de ce produit est en augmentation. Le doc. 1 rappelle que la fonction d’un téléphone mobile et, ici, du smartphone, dépasse le simple appel et permet une diffusion instantanée des informations via Internet (accès au site chinois de Google) grâce, par exemple, aux fils d’actualité ou aux sites de micro-blogging (Twitter, Facebook). On pourra s’appuyer sur le doc. 3 page 107 pour l’illustrer de manière plus concrète à l’aide de l’exemple du printemps arabe en 2011 qui s’est diffusé grâce aux téléphones mobiles et au site Internet Facebook. Au Mali, le téléphone mobile a désenclavé le pays, en facilitant la diffusion d’une diversité d’informations (meilleur guidage des transhumances, suivi du cours des produits agricoles, relation permanente avec les villages isolés).

2. Quels sont les acteurs du téléphone mobile ? p. 92-93

● Présentation des documentsLa deuxième partie de cette étude de cas s’attache à comprendre les acteurs de la mondialisation du produit qu’est le téléphone mobile. Cette double page permet d’identifier les trois principaux acteurs qui seront présentés dans la partie cours du chapitre, à savoir les FTN, les États et les grands organismes internationaux. Les élèves doivent com-prendre, à travers ce cas, le rôle de ces acteurs et les rapports de force qui existent entre eux. Les doc. 6, 9 et 10 permettent de comprendre les stratégies d’implantation des FTN qui ont la capacité de mettre en concurrence les territoires. Le doc. 6 est un planisphère qui localise les sièges des principales FTN de la téléphonie mobile, qu’elles soient constructeurs ou opérateurs, et les marchés à conquérir. Le doc. 10 apporte un éclairage sur le continent africain, un espace où les opéra-teurs africains et non africains se livrent une très forte concurrence. Le doc. 9 s’intéresse aux FTN qui construisent les téléphones mobiles : il s’agit d’une image classique grâce à laquelle on peut aisément aboutir avec les élèves à la notion de division internationale du travail. Les doc. 7 et 8 portent respectivement sur deux autres acteurs majeurs de la mondialisation du téléphone mobile : l’Union internationale des télé-communications (IUT) qui est une institution spécialisée des Nations Unies, et l’État, à travers le cas de la Mauritanie. Le doc. 8 a la particula-rité de permettre la réflexion sur les rapports entre FTN et État.

● Réponses aux questions1. On identifie trois principaux acteurs de la filière du téléphone mobile. Les firmes transnationales (FTN) constructeurs du produit et opérateurs des communications qui sont classées par Forbes parmi les plus puissantes FTN de la planète (classement selon le chiffre d’af-faires, toutes FTN confondues). Les sièges sociaux de ces FTN se loca-lisent majoritairement dans les pays du Nord et les pays émergents et leurs marchés dans les pays du Sud (doc. 6 et 7). Les États sont d’autres acteurs majeurs qui encouragent la mondialisation en ouvrant leur territoire à la téléphonie mobile (doc. 8). Les grands organismes inter-nationaux forment un troisième type d’acteur, représentés, dans le doc. 7, par l’Union internationale des télécommunications (IUT) qui est une institution spécialisée des Nations Unies s’attachant, entre autres fonctions, à réduire la fracture numérique entre villes et campagnes et entre Nord et Sud.2. Les trois principaux acteurs de la filière du téléphone mobile suivent des stratégies différentes qui sont représentatives du rôle des acteurs majeurs de la mondialisation. Les FTN encouragent le processus de mondialisation en développant une stratégie d’implantation qui suit une triple logique : l’accès aux matières premières, l’accès aux marchés (doc. 6 et 10) et la valorisation des inégalités socio-économiques (doc. 9). Les FTN vont mettre en concurrence les territoires en imposant une division internationale du travail : dans cette optique, elles produisent à bas coût des téléphones mobiles en Chine qu’elles vendent en Afrique, continent qui s’ouvre fortement à la concurrence. Les États apparais-sent comme des acteurs encourageant la mondialisation, alors qu’ils peuvent la réguler dans d’autres contextes. En Mauritanie (doc. 8), les pouvoirs publics ouvrent le territoire qu’ils gèrent et l’aident à s’adap-ter à la mondialisation en l’aménageant, en investissant dans un câble marin et des fibres optiques. L’Union internationale des télécommu-nications, quant à elle, s’attache à réduire la fracture numérique entre villes et campagnes et entre Nord et Sud. Elle apparaît donc comme un acteur régulateur de la mondialisation.3. Les États et les FTN ne sont cependant pas sur un pied d’égalité, les premiers se situant en situation de dépendance vis-à-vis des seconds. En Mauritanie, l’État aide Chinguitel à s’implanter car la téléphonie mobile est une branche de l’économie source de croissance et de richesse. L’ouverture du territoire aux opérateurs est une opportunité pour celui-ci de s’adapter à la mondialisation et de devenir de plus en plus attractif. C’est bien entendu sans compter sur les effets négatifs de la mise en concurrence des territoires qui seront abordés dans le chapitre 5.

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3. Comment le marché mondial du téléphone mobile s’organise-t-il ? p. 94-95

● Présentation des documentsLa troisième partie de cette étude de cas s’attache à comprendre les flux et les réseaux mis en place par la mondialisation du produit qu’est le téléphone mobile. Dans cette double page, on traite aussi bien des flux générés par son utilisation (doc. 11 à 13 et doc.15) que des flux liés à la construction de ce produit (doc. 11 et 14). Ces flux sont à l’origine d’un énorme marché, comme l’indique le doc. 11 qui représente toute la filière du téléphone mobile. Ces flux sont matériels et immatériels, ils concernent toutes les étapes de la vie du produit, de sa conception à son recyclage en passant par l’extraction des matières premières et son utilisation. Ils mettent en relation les territoires de la planète et, ainsi, accélèrent la création du nouvel espace qu’est le monde. Dans le doc. 13, on s’attachera à la diversité des enseignes publicitaires accolées sur la devanture de la téléboutique photographiée et l’on conclura qu’il est possible de se connecter au reste du monde depuis n’importe quel point de celui-ci (ici Naivasha au Kenya). Le doc. 12 ajoute qu’entre autres fonctions la diffusion du téléphone mobile génère des flux financiers en permettant des transferts de fonds. Quant au doc. 15, il permet d’établir que le téléphone mobile est devenu en moins de cinq ans le principal outil de communication dans un contexte d’explosion sans précédent des flux. Cela dit, il est nécessaire de ne pas réduire l’étude de ce produit mondialisé à son utilisation et de percevoir qu’il génère d’autres flux, tant en amont qu’en aval de celle-ci : le doc. 11 évoque les matières premières nécessaires à sa production et le doc. 14 le recyclage du produit, de 85 à 90 % en moyenne des composants d’un mobile sont recyclables dit-on.

● Réponses aux questions1. Les flux de communication vont exploser en à peine 5 ans, signe de la mondialisation réussie du produit qu’est le téléphone mobile, qui demeure le principal outil de communication devant les ordinateurs portables, les netbooks et les tablettes. En 2011, le volume des com-munications se montait à 0,6 exabytes, en 2016 il sera probablement de 10,8. Cette évolution touchera essentiellement l’Amérique du Nord, l’Europe de l’Ouest et l’Asie Pacifique.2. Le marché mondial du téléphone mobile fonctionne en réseau, car il fait intervenir de nombreux acteurs et crée de nombreux flux, aussi bien matériels qu’immatériels. La production de téléphones mobiles génère d’importants flux entre les lieux de commandement, ceux où se trouvent les matières premières et la production et ceux où le pro-duit est distribué. Le consommateur propriétaire de téléphone mobile est lui-même émetteur et récepteur de flux. Enfin, le téléphone mobile est l’objet d’un recyclage à l’origine d’importants flux également. Cette description du doc. 11 permet d’aboutir à la double signification du terme réseau qui est au cœur du programme : le réseau au sens d’en-semble de flux qui circulent entre les différents lieux de la planète et le réseau au sens d’ensemble des acteurs qui entretiennent des relations dans une même filière.3. Le marché mondial du téléphone mobile est source de croissance et de richesse car il existe une diversité d’acteurs qui dépendent et bénéficient de cette filière (doc. 13 et 14). Le doc. 12 présente l’impact positif de la téléphonie mobile sur le développement économique de Haïti. D’abord parce qu’en engendrant des investissements en prove-nance de FTN, elle crée des emplois. Ensuite parce qu’elle facilite les transferts de fonds en direction du pays.

BILAN DE L’ÉTUDE DE CAS 2 p. 96-97

En quoi le téléphone mobile est-il représentatif du fonctionnement de la mondialisation ?

A. En quoi le téléphone mobile s’inscrit-il dans la mondialisation ?

Un produit qui s’est rapidement mondialisé• Un produit universel. Le téléphone mobile est un produit universel. Aucun espace n’y échappe, même les plus marginalisés, où le nombre d’abonnements mobiles pour une ligne fixe est le plus fort (Afrique).

Si, dans les pays du Nord, il est devenu un objet polyvalent aux mul-tiples applications, le téléphone mobile constitue un vecteur essentiel d’ouverture sur le monde et donc de développement dans les pays du Sud (porte-monnaie virtuel au Mali).• Un des produits à la diffusion la plus rapide. Apparu à la fin des années 1970, le téléphone mobile est un des produits à la diffusion la plus rapide. Le taux d’équipement en téléphonie mobile, qui a été inventé en 1991, a atteint 26 % en moins de 20 ans : l’Internet, la télé-vision, la radio, l’avion ont atteint ce taux en un temps supérieur. Le Mali a enregistré la croissance la plus rapide au monde (plus de 50 % par an). • Des limites à la mondialisation de ce produit. Même si la pro-gression du téléphone mobile est fulgurante, il existe des limites à sa mondialisation. On distingue en effet des usages différenciés d’une région à l’autre. S’il sert avant tout à passer des appels en Afrique, il sert plutôt de réveil et d’outil de partage de photos et de vidéos en Amérique latine.

B. Quels sont les acteurs de la filière du téléphone mobile ?

Une filière dominée par une poignée d’acteurs situés dans les pays du Nord et émergents• Une filière du téléphone mobile qui met en jeu des acteurs peu nombreux. On identifie trois principaux acteurs de la filière du téléphone mobile. Les firmes transnationales (FTN), constructeurs du produit et opérateurs des communications. Les sièges sociaux de ces FTN se localisent majoritairement dans les pays du Nord et les pays émergents et leurs marchés dans les pays du Sud. Les États et l’Union internationale des télécommunications sont d’autres acteurs majeurs.• Une filière du téléphone mobile déséquilibrée. Les États et les FTN ne sont cependant pas sur un pied d’égalité, les premiers se situant en situation de dépendance vis-à-vis des seconds. En Mauri-tanie, l’État aide Chinguitel à s’implanter car la téléphonie mobile est une branche de l’économie source de croissance et de richesse. L’ou-verture du territoire aux opérateurs est une opportunité pour celui-ci de s’adapter à la mondialisation et de devenir de plus en plus attractif.• Des acteurs suivant des stratégies différentes. Les FTN vont mettre en concurrence les territoires, en imposant une division inter-nationale du travail : dans cette optique, elles produisent à bas coût des téléphones mobiles en Chine qu’elles vendent en Afrique, conti-nent qui s’ouvre fortement à la concurrence. Les États apparaissent comme des acteurs encourageant la mondialisation, alors qu’ils peu-vent la réguler dans d’autres contextes. En Mauritanie (doc. 8), les pou-voirs publics ouvrent le territoire qu’ils gèrent et l’aident à s’adapter à la mondialisation en l’aménageant, en investissant dans un câble marin et des fibres optiques. L’Union internationale des télécommunications, quant à elle, s’attache à réduire la fracture numérique entre villes et campagnes, et entre Nord et Sud. Elle apparaît donc comme un acteur régulateur de la mondialisation.

C. Comment le marché mondial du téléphone mobile s’organise-t-il ?

Un marché mondial dynamisé par de multiples flux• Un marché mondial où les flux matériels et immatériels sont très nombreux. Le téléphone mobile génère des flux en rapport avec son utilisation et des flux liés à la construction de ce produit. Les flux de communication vont exploser en à peine 5 ans, signe de la mondialisa-tion réussie du produit qu’est le téléphone mobile, qui demeure le princi-pal outil de communication devant les ordinateurs portables et netbooks et les tablettes. La production de téléphones mobiles génère aussi d’im-portants flux entre les lieux de commandement, ceux où se trouvent les matières premières et la production, et ceux où le produit est distribué.• Un marché mondial organisé en réseaux. Le marché mondial du téléphone mobile fonctionne en réseau car il fait intervenir de nom-breux acteurs et génère de nombreux flux, aussi bien matériels et qu’immatériels. Ces flux sont matériels et immatériels, ils concernent toutes les étapes de la vie du produit, de sa conception à son recyclage en passant par l’extraction des matières premières et son utilisation. Ils mettent en relation les territoires de la planète et, ainsi, accélèrent la création du nouvel espace qu’est le monde.• Un marché mondial dominé par une logique financière. Le marché mondial du téléphone mobile est source de croissance et de

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© HacHette Livre Chapitre 3 ● La mondialisation en fonctionnement 37

richesse, car il existe une diversité d’acteurs qui dépendent et béné-ficient de cette filière. L’impact positif de la téléphonie mobile sur le développement économique s’est observé à Haïti. D’abord parce qu’en engendrant des investissements en provenance de FTN, elle crée des emplois, ensuite parce qu’elle facilite les transferts de fond en direction du pays.Schéma de synthèseLe schéma sur « les espaces du produit mondialisé étudié » est un sujet de l’examen du baccalauréat. Le schéma de synthèse final reprend les petits schémas de travail intermédiaires qui peuvent, quant à eux, être réinvestis dans une composition sur le sujet. Les informations atten-dues en légende sont donc celles des petits schémas de travail corres-pondant à chacune des parties. La première partie montre la mondia-lisation rapide de la téléphonie mobile, en présentant les principaux foyers où la téléphonie est développée et quels sont les foyers où la croissance est la plus forte. La deuxième partie présente les acteurs de la filière, localisés dans les pays du Nord et les pays émergents ; l’aplat vert insiste sur l’existence d’un immense marché à conquérir : l’Afrique. Enfin, la troisième partie, qui indique les foyers de décision, ceux de production et ceux de recyclage, représente implicitement les flux et les réseaux qui animent le marché mondial du téléphone mobile.

CARTES p. 98-99

● Présentation de la carte 1Le doc. 1 représente les flux de capitaux dans le monde. La mondialisa-tion, qui est un processus géo-historique d’extension du capitalisme à l’ensemble de l’espace mondial, en est à sa troisième phase, une phase financière et dérégulée qui a commencé dans les années 1980. Cette carte, dont la place se justifie donc naturellement, permet d’identi-fier les États où l’accumulation financière est la plus forte (degré de financiarisation). Elle permet aussi d’identifier les principaux acteurs de cette mondialisation financière : les grands organismes internatio-naux (FMI, OMC et Banque mondiale), les États dont les monnaies bénéficient d’une confiance internationale, les FTN représentées non pas selon leur nombre par État mais selon leur chiffre d’affaires par État. Le doc. 1 représente enfin, sans qu’il soit possible d’être plus pré-cis, l’anneau des principales places boursières interconnectées par des flux permanents. Sa légende se calque sur la démarche des cours du chapitre : processus, acteurs et flux.

● Réponses aux questions1. La mondialisation actuelle se caractérise par une énorme accumula-tion de capital, qui témoigne de la domination actuelle du capitalisme financier sur tous les autres secteurs de l’économie. Le degré de finan-ciarisation permet aisément de mesurer l’importance du stock de capi-taux accumulés car il rapporte ce stock au PIB de l’État : aux États-Unis, au Canada ou en Chine, il est supérieur à 100 % du PIB, par exemple. Les flèches bleues complètent cette première lecture : le flux perma-nent des capitaux témoigne de l’importance de la logique spéculative à l’origine de la très forte mobilité des capitaux et, par conséquent, d’une certaine instabilité des marchés.2. Le doc. 1 permet d’identifier les trois principaux acteurs financiers de la mondialisation. Les FTN (firmes transnationales) sont des acteurs très internationalisés dont la puissance économique (valeur mar-chande) les place à la hauteur des États. Ces FTN sont essentiellement localisées dans les pays développés (Triade) et émergents (Chine). Les États sont des acteurs financiers importants quand leur monnaie, expression de puissance, devient monnaie internationale et bénéficie d’une certaine confiance (dollar, euro, yen). Les grands organismes internationaux sont des acteurs dont le rôle fait débat : s’agit-il d’ins-titutions qui laissent aller des marchés financiers libérés de toutes les règles ou s’agit-il d’institutions capables de réguler la mondialisation financière ? On retrouvera ce débat dans le chapitre 5.

● Présentation de la carte 2Le doc. 2 des flux de marchandises dans le monde peut aussi servir de point de départ à la présentation de la mondialisation, et en particulier du cours 3 sur les flux et réseaux. Elle peut servir, par exemple, de base pour différencier les flux, visibles, et les réseaux, tacites. Elle permet

aussi l’introduction sur les acteurs de cette mondialisation : grands centres d’impulsion, associations régionales de coopération écono-mique, acteurs institutionnelles (cf. la source : l’OMC). Ce document est aussi l’occasion de réinvestir l’étude critique de la représentation cartographique amorcée dans le chapitre 1 (manières de représenter les flux de marchandises : flèches et portions des figurés circulaires).

● Réponses aux questions1. Les flux de marchandises se polarisent essentiellement sur les trois grands centres d’impulsion du monde : Amérique du Nord, Europe et Asie, et permettent de s’interroger sur le poids de la Triade (au sens large), ces pôles majeurs du commerce mondial échangeant entre eux, mais surtout, à l’intérieur de leur aire régionale. L’Afrique et, dans une moindre mesure l’Amérique latine, sont marginalisées. 2. Des points communs apparaissent : mondialisation des flux, polari-sation des foyers de consommation, les pays du Sud étant limités à la production. Cependant, cette carte n’illustre pas les dynamiques en cours et étudiées dans les études de cas (émergence de marchés dans le Sud).

COURS 1 Le processus de mondialisation p. 100-101

● Présentation des documentsLe cours 1 traite du processus de la mondialisation. Quatre documents et repères sont à disposition du professeur pour traiter de ce point qui n’existait pas dans l’ancien programme. Le doc. 1 est essentiel pour comprendre le processus géo-historique de mondialisation qui s’est réalisé en trois phases, un processus ancien qui a abouti à la constitu-tion successive de trois pôles majeurs (Triade), renforcés par des pôles secondaires (BRICS). La carte présente les dynamiques qui ont présidé à la constitution du monde complexe dans lequel nous vivons.La mondialisation en tant que processus de mise en relation des ter-ritoires peut être traitée à l’aide du doc. 3 et du repère. Le premier présente l’explosion des échanges mondiaux de marchandises depuis plus de 60 ans, une explosion qui reflète l’ouverture grandissante des économies et l’insertion des espaces dans un véritable marché mon-dialisé. Le second devrait être exploité à la suite du doc. 1 pour expli-quer la révolution des échanges par celle des transports. Les moyens de transport permettent d’aller « toujours plus loin, plus vite, plus sûre-ment et à coût réduit, grâce à l’augmentation générale des capacités (navires ou avions géants, débits téléphoniques), à l’accélération de la vitesse, à la normalisation (conteneurs), à l’automatisation (manu-tention, transroutage) et au fort abaissement des coûts unitaires par économies d’échelle » (L. Carroué). Le doc. 1 et le repère établiront facilement des passerelles vers le cours 3 qui traite des flux.Le doc. 2 permet d’évoquer la mondialisation comme processus de valorisation des territoires. Cette caricature de Chappatte qui mélange Comité central du Parti communiste chinois et Assemblée des action-naires d’une FTN permet d’expliquer aux élèves que les pays émer-gents ont choisi de sortir du sous-développement en adoptant les principes et mécanismes du capitalisme libéral et que les taux de haute croissance qu’ils connaissent sont une source de richesse. Il ne s’agit pas pour autant de dresser un tableau excessivement positif de la mondialisation. La question 5 du nouveau programme invite les élèves à étudier une mondialisation qui creuse les inégalités.

● Réponses aux questionsDoc. 1 1. Une lecture attentive de la carte (signes) et de sa légende (plan) permet d’identifier les trois stades de la mondialisation. Le premier a été généré à la suite des Grandes Découvertes qui consacrent une domination européenne des espaces connus de la planète (Antilles et marges de l’Afrique et de l’Amérique latine). Un deuxième stade a été atteint avec l’industrialisation et la colonisation, qui permettent aux puissances occidentales européennes d’insérer les trois quarts de la planète dans le système des échanges. Un troisième stade correspond à la mise en place, à partir des années 1970-1980, d’une économie globale qui permet d’insérer, de manière presque complète, la planète dans la mondialisation.

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2. La lecture de la carte permet d’apporter une double réponse. D’une part, la mondialisation a de plus en plus intégré la planète dans le sys-tème des échanges. Les Grandes Découvertes permettent à la domina-tion européenne de s’étendre aux Antilles et sur les marges de l’Afrique et de l’Amérique latine. L’industrialisation et la colonisation intègrent les trois quarts de la planète dans le système des échanges. La mise en place d’une économie globale qui permet d’insérer de manière presque complète la planète dans la mondialisation. D’autre part, les trois stades de la mondialisation ont tous vu l’émergence d’un ou plu-sieurs nouveaux centres d’impulsion : le premier stade, l’Europe  ; le deuxième, les États-Unis ; le troisième, l’Asie orientale, la Russie, l’Inde, le Brésil et l’Afrique du Sud.Doc. 31. Les échanges mondiaux de marchandises connaissent une explo-sion sans précédent depuis 1948. La rupture majeure intervient dans les années 1990 avec l’extension du capitalisme à l’ensemble des espaces mondiaux (disparition du bloc soviétique et ouverture de la Chine). Cette explosion est le résultat de la mise en place d’une divi-sion internationale du travail qui sollicite l’ensemble de ces espaces (matières premières, main-d’œuvre). Elle est portée par une révolution des transports qui permet de couvrir totalement la surface du globe en intégrant les espaces les plus reculés.2. Le graphique permet de constater que les échanges sont les plus importants en Europe et en Asie, mais leur progression générale témoigne d’une insertion toujours plus forte de tous les territoires de la planète. Entre autres évolutions, il est possible de mettre en évi-dence la montée en puissance de l’Asie tirée par l’ouverture de la Chine à partir des années 1980.

COURS 2 Les acteurs de la mondialisation p. 102-103

● Présentation des documentsLes documents qui accompagnent le cours 2 couvrent un panel très large des acteurs de la mondialisation. La carte 1 est consacrée aux FTN, principaux opérateurs du processus de mondialisation. Leurs stratégies visent à renforcer un avantage comparatif (coût de la main-d’œuvre, accès aux matières premières ou aux marchés) ou à capter un segment de production, souvent via une multitude de sous-trai-tants. Leur poids financier les place en situation de force face aux autres acteurs, en particulier les États. Le cas de nombreux pays du Sud est révélateur de cette faiblesse, puisque leur PIB n’atteint pas le chiffre d’affaires des plus grandes FTN. On observe également l’extrême concentration des FTN sur certains territoires (Triade) et la marginalisation d’autres territoires (Afrique, Amérique latine et Océa-nie). Le processus de mondialisation est donc producteur d’inégalités. Le repère B et le doc. 2 illustrent le poids et le rôle des États. Par leur action législative ou réglementaire, les institutions facilitent ou, au contraire, créent des obstacles à la mondialisation des produits ou de la finance (doc. 2). Par leur effort de formation de la main-d’œuvre et leur encouragement ou non à l’innovation, ces institutions confortent la compétitivité actuelle et future des territoires. La stratégie d’associa-tions régionales (repère B) participe de cette stratégie. Cependant, ce processus est inégal et l’intégration plus ou moins efficace. Là encore, les inégalités sont visibles puisque les associations les plus puissantes correspondent à l’Europe et à l’Amérique du Nord. Enfin, les acteurs internationaux, institutionnels ou non, sont présentés dans les repères A et B ainsi que dans le doc. 3. Les organisations internationales telles que l’OMC ou le FMI accompagnent, autant qu’elles tentent de réguler, la mondialisation, tandis que des instances plus informelles (G8, et de plus en plus G20) s’imposent comme les nouveaux outils de la gouver-nance. L’affirmation récente du G20 face au G8 illustre les dynamiques nouvelles, conséquences de la mondialisation.

● Réponses aux questionsDoc. 21. La « main invisible du marché » fait évidemment allusion au libé-ralisme, dont les lois sont dictées par l’équilibre de l’offre et de la demande. Mais cette main invisible a perdu de son pouvoir et a auto-

risé tous les excès, en particulier dans le domaine de la finance, géné-rant une bulle spéculative dangereuse. Cette bulle est à l’origine de la crise financière de 2007-2008. Cette caricature indique l’intervention dominante de l’État durant cette crise.

2. Cette crise financière a provoqué une prise de conscience des auto-rités et l’adoption aux États-Unis de la Règle Volker visant à encadrer les investissements spéculatifs des banques. L’État américain prend alors des mesures de régulation : encadrement des systèmes de rémunéra-tion, investissements de fonds publics.

Doc. 3

1. La fonction du G20 n’est pas clairement définie et évolue au gré de la conjoncture (priorités politiques, économiques). Si le G20 a prouvé son utilité lors de crise majeure, son rôle de régulation est encore très limité, les États restant souvent surtout soucieux de la préservation de leurs intérêts nationaux.

2. Organisme censitaire, le G20 réunit les pays en fonction de leur richesse. Si 85 % du PIB mondial y est représenté, près de 40 % de la population mondiale (repère B) en est exclu, ce qui interroge sur sa légitimité.

EXEMPLE 1 En quoi Wal-Mart est-elle représentative du rôle majeur des FTN dans la mondialisation ? p. 104-105

● Présentation des documents

Première FTN de la planète d’après Forbes, Wal-Mart est un exemple classique qui permet d’aborder les FTN en tant qu’acteurs de la mon-dialisation. Née en 1962 dans l’Arkansas (États-Unis), cette entreprise de la distribution a conquis le marché nord-américain dans les années 1970-1980, puis le reste du monde à partir des années 1980. Le doc. 4 est volontairement construit sur le même modèle que le doc. 9 page 85 et la carte de la page 116 : il permet de comprendre la stratégie d’internationalisation de Wal-Mart. Les autres documents apportent des compléments d’information sur cette stratégie : les doc. 1, 3 et 5 portent sur l’accès aux marchés nationaux, le doc. 2 sur l’approvision-nement.

● Réponses aux questions

1. Wal-Mart est une entreprise de la distribution dont le chiffre d’af-faires s’élève à 419 milliards de dollars en 2010, le premier mondial d’après Forbes, et qui fournit des produits à bas prix dans une quin-zaine de pays. Paradoxalement, cette présence commerciale mondiale demeure modeste si on la compare avec celle d’autres FTN améri-caines (McDonald’s, Starbucks).

2. L’internationalisation de Wal-Mart comporte deux dimensions aisé-ment identifiables dans le doc. 4. D’une part, il s’agit d’une internatio-nalisation par l’accès aux marchés nationaux. Ainsi la carte montre-t-elle que Wal-Mart s’est introduite sur les marchés de l’Afrique australe et de l’Inde depuis 2005. D’autre part, il s’agit d’une internationalisa-tion de l’approvisionnement : le doc. 3 indique que Wal-Mart travaille avec des fournisseurs répartis dans une soixante de pays, dont la Chine, qui est en tête avec sa principale centrale d’achat qui se trouve à Shenzhen. L’internationalisation de Wal-Mart est géographiquement très ciblée. Elle dépend du degré de concurrence commerciale et du degré d’ouverture du pays par les autorités politiques.

3. Le territoire d’action de Wal-Mart ne couvre pas l’ensemble de la planète. Le doc. 5 apporte quelques explications qui tiennent aux mar-chés nationaux : l’implantation de Wal-Mart a été freinée, au Royaume-Uni par sa mauvaise image en matière de condition de droit du travail et, en Allemagne, par la forte concurrence des hard-discounters et d’autres rigidités propres au marché allemand. À ces explications s’en ajoutent d’autres : Wal-Mart, vectrice des modes de consommation américains (doc. 3), doit aussi faire face à la diversité des goûts alimen-taires. L’existence d’une faible clientèle explique la présence encore timide de l’enseigne sur le continent africain où elle a cependant pris le contrôle du groupe sud-africain Massmart en 2010.

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© HacHette Livre Chapitre 3 ● La mondialisation en fonctionnement 39

COURS 3 Les flux de la mondialisation p. 106-107

● Présentation des documentsLes documents illustrant le cours 3 couvrent un large éventail des flux générés par la mondialisation. Le repère A et le document 1 présen-tent d’abord les flux de marchandises, en mettant l’accent sur les prin-cipaux acteurs de ce commerce. La comparaison des grands expor-tateurs et importateurs de marchandises montre la place jouée par certains États et la forte polarisation du commerce mondial. Le doc. 1 permet aussi de mettre l’accent sur les économies de rente du Moyen-Orient, d’Afrique ou de Russie. L’étude peut se compléter à une autre échelle par l’intégration des infrastructures de transport liées à ces flux (autoroutes maritimes, points d’entrée continentaux par les grandes places portuaires), en associant l’explication des photographies pages 78-79 ou pages 80-81. Le repère B et le doc. 3 illustrent les flux immaté-riels croissants et le lien entre l’intégration progressive des économies et des flux de marchandises à l’échelle mondiale et la maîtrise de l’outil technologique (repère B). La mondialisation induit donc une structura-tion et une hiérarchisation des territoires mondiaux en fonction de leur intégration plus ou moins avancée dans ces réseaux physiques, mais également dans les réseaux numériques (toile et systèmes d’informa-tion). Le doc. 3 rappelle l’importance prise par les outils numériques (téléphone portable) et les réseaux immatériels (flux téléphoniques, Internet, réseaux sociaux) dans le « printemps arabe ». Enfin, le doc. 2 insiste sur les flux humains, à travers l’exemple complet des mobi-lités médicales qui génèrent à la fois des flux migratoires pérennes, motivés par des raisons économiques, et des flux touristiques, motivés par des raisons financières. Les premiers concernent essentiellement des personnels qualifiés, voire des élites (médecins, chercheurs dans le domaine médical), tandis que les seconds sont constitués de popu-lation du Nord en quête de conditions de soin plus avantageuses. Ces flux illustrent les inégalités Nord-Sud.

● Réponses aux questionsDoc. 11. Les flux de matières premières énergétiques et minières s’organisent autour des grands bassins de production et d’exportation : Moyen-Orient et CÉI, mais également Europe et Asie. Ce sont les principaux espaces qui drainent les flux. Ce sont des économies de rente.2. Si les trois pôles de la Triade échangent majoritairement leurs matières énergétiques et minières à l’intérieur de leur zone continen-tale, le Moyen-orient, la CÉI, l’Afrique et, dans une moindre mesure, l’Amérique latine, sont très extravertis : la majeure partie de leurs exportations se font avec des partenaires hors zone.Doc. 21. Le premier paragraphe présente clairement ces mobilités : mobilité des soignants, du Sud vers le Nord, et tourisme médical, du Nord vers le Sud ou du Nord vers des pays du Nord aux conditions de soins plus avantageuses.2. Ces mobilités incarnent parfaitement les migrations liées à la mondialisation, car elles s’expliquent par les inégalités planétaires en exploitant les différentiels de coût de main-d’œuvre (à l’origine des flux), et donc des coûts du service médical.

EXEMPLE 2 En quoi les flux migratoires reflètent-ils le fonctionnement de la mondialisation ? p. 108-109

● Présentation des documentsLes migrations de travail sont au cœur de cet exemple et constituent un corollaire du fonctionnement de la mondialisation, d’où leur crois-sance importante et la place majeure qu’elles occupent dans son étude. Les documents proposés montrent que ces migrations affectent des populations de tous les continents et de tous les niveaux socio-pro-fessionnels. Elles prennent des formes variées : diasporas, migrations de populations non qualifiées, en direction de pays du Nord pour des

besoins industriels et la prestation de services ; migrations de « cer-veaux » (ingénieurs, universitaires) entre pays développés, mais aussi, de manière croissante, entre pays du Sud et pays du Nord.

● Réponses aux questions1. Les flux migratoires reflètent les inégalités Nord-Sud. Sans surprise, les principaux pays d’accueil sont au Nord, les principaux pays de départ sont au Sud. L’Europe apparaît comme la première terre d’ac-cueil, loin devant l’Amérique du Nord. Pourtant, des nuances sont à apporter en raison de la croissance des flux Sud-Sud. Le cas de l’Afrique est intéressant puisqu’elle constitue une des régions au monde géné-rant le plus de migrations intracontinentales, pour des raisons écono-miques (flux vers des économies émergentes comme l’Afrique du Sud) ou politiques (réfugiés d’un pays voisin fuyant un conflit). On peut souligner aussi l’importance des flux intra-continentaux en Europe (en raison de l’ouverture des frontières liée à l’espace Schengen) et en Asie.2. Les migrations de travail sont les plus importantes et en lien avec la mondialisation. Elles concernent à la fois la main-d’œuvre non quali-fiée en quête de meilleures conditions de vie, et des élites diplômées (chercheurs, ingénieurs, médecins). Certains pays comme l’Australie (doc. 2) mènent une politique offensive pour attirer ces cerveaux. Les migrations politiques constituent également un moteur de la mobilité internationale, même si elles s’observent surtout à l’échelle intra-conti-nentale, les obstacles pour faire reconnaître un statut de réfugié poli-tique dans les pays du Nord étant nombreux. Enfin, le regroupement familial (doc. 5) est un autre moteur de ces mobilités.3. Les conséquences de ces migrations sont multiples et se lisent à plusieurs échelles. Pour les pays d’accueil, elles constituent un vivier de main-d’œuvre qualifiée ou non, moins onéreuse. Des pans entiers de l’économie des pays du Nord en dépendent (agriculture saisonnière, bâtiment). Cependant, face à la croissance des flux migratoires, les pays du Nord développent des politiques de protection (Frontex européen, Barda américaine) afin de les contrôler. Pour les pays d’émigration, les migrations constituent une solution face au mal développement et des transferts financiers conséquents (doc. 3). Pour les migrants, les conditions de migration sont souvent difficiles (doc. 1) et les consé-quences peuvent être lourdes (rétention, décès).

PRÉPA BACCOMPOSITION 1 p. 110-111

Sujet : Processus, acteurs et flux de la mondialisationÉtape 1 : Analyser le sujetProcessus : Les caractéristiques attendues sont définies dans l’intro-duction du cours : hiérarchisation des espaces ; flux asymétriques  ; interdépendance ; libéralisation ; valorisation et mise en concurrence des territoires ; multiplicité des acteurs ; régulation… L’élève peut aussi simplement reprendre les titres du cours 1 p. 100 : diffusion du capi-talisme, mise en relation et valorisation des territoires. À partir de ces caractéristiques, il pourra lister des exemples précis.Acteurs : L’élève peut se reporter au cours 2 p.102 : acteurs qui encou-ragent la mondialisation, acteurs qui tentent de la réguler, acteurs qui la dénoncent.Et : Les acteurs génèrent des flux qui participent au processus de mon-dialisation intégrant de nouveaux territoires et de nouveaux acteurs. L’élève doit prendre en compte la notion de système structuré (acteurs, flux, espaces) et hiérarchisé (Triade, sièges sociaux, DIT).Flux : Les flux sont humains, matériels (matières premières, produits manufacturés), immatériels (capitaux et informations), légaux ou illicites. On peut différencier les flux nord-nord ; sud-nord ; sud-sud ou nord-sud. La hiérarchisation des flux doit conduire à l’idée d’une asymétrie des échanges entre les pays industrialisés du Nord et ceux du Sud, en développement d’un point de vue quantitatif et qualitatif (valeur ajoutée). Mondialisation : Ce terme désigne à la fois le processus et l’espace dans lequel il s’inscrit : le monde. Une typologie des espaces selon des critères prédéfinis doit être envisagée. Ici, il s’agira du rôle des pays dans le processus de mondialisation (centre/périphérie) et de leur niveau de développement.

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Étape 2 : Élaborer le plan De nombreux exemples sont fournis dans le manuel : cours et études de cas. Voici quelques possibilités. On peut aussi demander aux élèves de repérer, dans la rédaction proposée ci-dessous, les exemples et les arguments.

Ce sont les transitions qui vont permettre d’établir le lien entre les trois termes du sujet. Le rôle des acteurs, en particulier, est indissociable des processus et des flux. Il convient donc de montrer à l’élève que les acteurs, traités dans une partie propre (partie 2), sont en réalité abordés tout au long de la composition.

Grandes parties du plan Arguments Exemples

1. Les trois processus de la mondialisation

a. Un processus de diffusion du capitalismeb. Un processus de mise en relation des territoiresc. Un processus de valorisation des territoires

– Grandes Découvertes ; colonisation– Boom du commerce international depuis 1945 ; progrès des transports et NTIC– Chine : croissance de 5,7 % en 2010 ; davantage d’exclus

2. Les trois principaux types d’acteurs

a. Les FTN : des acteurs qui encouragent le processusb. Les États : des acteurs qui encouragent ou régulent le

processusc. Des acteurs qui dénoncent

– 82 000 FTN ; DIT– Ratification de traités entre États, création d’associations régionales de coopération économique– OMC, FMI, ONG

3. Les trois principaux types de flux qui tissent des réseaux

a. Des flux humains croissants

b. Des flux matériels importants

c. Des flux immatériels qui explosent

– 3 fois plus de mobilités en trente ans ; 1 milliard de touristes internationaux en 2010– ¼ de la production mondiale est commercialisée à l’international ; 85 % des échanges se font entre les pôles de la Triade– IDE ; transferts des migrants

Étape 3 : Rédiger la composition • Partie 1 La mondialisation constitue un processus ancien, total et inégal. En effet, la diffusion du capitalisme dans le monde s’est déroulée en trois étapes historiques : dans le cadre du commerce triangulaire européen au xve siècle, puis du capitalisme industriel au xixe, et enfin du capitalisme financier et de la libéralisation progressive des échanges dans les années 1970. La financiarisation des économies et donc la dématéria-lisation des échanges caractérisent l’étape actuelle. En 2009, 41 États abritent un stock supérieur à 50 % de leur PIB.Tous les territoires de l’espace monde sont désormais concernés et mis en relation par ce processus, qui s’est appuyé sur une révolution des modes de transports et technologies de communication. Internet, le téléphone mobile ou les progrès dans la vitesse et la capacité de transport avec la conteneurisation des marchandises ont considéra-blement réduit l’espace-temps. Ports et routes maritimes sont devenus des espaces stratégiques et Internet contribue indéniablement à la mise en relation des territoires et des individus, même si son utilisation demeure inégale.La mondialisation, certes globale, n’a pas pour autant réduit les iné-galités entre les territoires : entre pays riches et pays pauvres, entre les façades portuaires et l’hinterland ou les villes et les espaces ruraux. On assiste à une valorisation différenciée et sélective des territoires dans le cadre d’une structure hiérarchisée. Cette dernière s’appuie alors sur une double logique d’intégration/exclusion et de domination centres d’impulsion mondiaux comme la Triade, des périphéries intégrées telles que les BRICS et de périphéries marginalisées notamment les PMA d’Afrique.• Suite de la partie 2 Les États, acteurs institutionnels, tentent cependant de conserver un rôle dans la régulation et la dynamisation des échanges. Ils jonglent entre ouverture (libéralisation) et fermeture (protectionnisme) de leurs territoires. Ainsi, afin d’attirer des investissements étrangers, la Chine a ouvert ses frontières par la mise en place de zones franches. L’adhésion à une organisation économique régionale telle que l’ALENA ou l’UE ou les politiques d’immigration sélectives des pays du Nord, illustrent par ailleurs cette double logique d’ouverture/fermeture des frontières.

Enfin, créés à l’initiative des pays développés, les organismes interna-tionaux tels que l’OMC, le FMI ou la Banque Mondiale, œuvrent pour une régulation de la mondialisation, tout en promouvant une poli-tique de libre-échange.La dérégulation des marchés, les fortes inégalités et les atteintes à l’environnement qui résultent de la mondialisation ont conduit à l’émergence de nouveaux acteurs tels que les ONG (Greenpeace, Action contre la faim) ou des mouvements politiques altermondia-listes. La naissance d’un commerce équitable, conduit par des orga-nismes comme Max Havelaar ou Alter Eco, participe à cette volonté de remettre en cause une mondialisation portée par les seuls intérêts économiques.• Partie 3 L’élève pourra reprendre les schémas proposés p. 88 ou 96 et s’appuyer sur les exemples généraux suivants : migrations économiques : main-d’œuvre en général peu qualifiée (migrants mexicains aux États-Unis), migrations des réfugiés politiques fuyant les conflits ou climatiques (sécheresse de la Corne de l’Afrique ou réfugiés du Nord du Mali), fuite des cerveaux, touristes ; matières premières (coton, drogue) et énergétiques (pétrole) ; IDE, financiers, informations, Internet… Des exemples plus précis peuvent être cités.

Schéma 1 L’asymétrie des flux dans le monde

pôle dela Triade

Amériquedu Nord

Limite Nord-Sud

Europeoccidentale

Japon

Des �ux massifs au Nord�uxmajeur

BRICS

Des �ux secondaires au Sud�uxsecondaire

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© HacHette Livre Chapitre 3 ● La mondialisation en fonctionnement 41

PRÉPA BACCOMPOSITION 2 p. 112-113

Sujet : Un produit mondialiséÉtape 1 : Analyser le sujetMondialisé : fait référence à un processus de diffusion mondial et à son extension géographique. Produit : Le produit doit être qualifié : flux matériel, histoire du pro-cessus, espaces de production et ceux de consommation, acteurs de sa mondialisation…

Étape 2 : Élaborer le plan De nombreux exemples sont fournis dans le manuel : cours et études de cas.

Grandes parties Arguments Exemples (café ou téléphonie mobile)

2. Une filière dominée par une poignée d'acteurs

a. Des acteurs peu nombreux

b. Une filière déséquilibrée

c. Des acteurs aux stratégies différentes

– Doc. 10 p. 85 : sociétés commerciales, torréfacteurs, distributeurs – Doc. p. 92-93 : FTN ; les États ; ITU– Doc. 7 et 8 p. 84 : le poids des FTN dans les économies nationales est à rappeler – Doc. 6 et 8 p. 92 : un marché dominé par le Nord et les pays émergents– Valable pour les études de cas : l’État a un rôle d’impulsion, des acteurs privés contestent l’inégale mondialisation, les FTN contrôlent et organisent les marchés– La division internationale du travail existe dans la téléphonie

3. Des flux asymétriques a. Un marché Nord-Sud inégal

b. Une filière organisée en réseau

c. Une filière à l’origine de flux divers

– Doc. 11 et 12 p. 86 : l’offre vient de pays du Sud, producteurs, et les consommateurs, sièges sociaux des FTN, les bourses sont au Nord ;– Doc. 11, 12 et 13 p. 94 : conception au Nord / réalisation au Sud, principaux consommateurs au Nord et plus faible équipement au Sud– Doc. 12 p. 86 : intervenants dans la filière du café créant une interdépendance ; – Doc. 11 p. 94 : même chose pour la téléphonie (conception)– Doc. 11 à 14 p. 86-87 : développement des échanges entre les espaces de production et de commercialisation, insister sur l’importance des ports ; – Doc. 5 p. 91, doc. 1 p. 90, doc. 12, 13 p. 94 : producteurs et commerçants maliens suivent le cours des céréales et légumes par SMS (flux d’information), usage d’Internet (réseau social) et facilité des transferts de fonds

Étape 3 : Rédiger la composition• Proposition d’amorce à l’introduction pour le café : En décembre 2011, la FTN Starbucks ouvrait ses deux premières boutiques au Maghreb, signe de la mondialisation croissante d’une enseigne qui compte plus de 17 000 commerces dans le monde.

• Proposition d’amorce à l’introduction pour le téléphone mobile :Avec plus de cinq milliards d’abonnements dans le monde en 2012, la téléphonie mobile est un secteur en pleine croissance.La rédaction du développement peut s’appuyer sur le plan proposé dans le tableau de l’étape 2.Titre 1 : Les acteurs de la mondialisation du caféTitre 2 : Les acteurs de la mondialisation de la téléphonie mobile

• Proposition d’ouverture pour la conclusion :On attendra ici une ouverture sur la question des conséquences environ-nementales (déchets électroniques toxiques) et sanitaires (émission de radiofréquences néfastes à la santé) de la téléphonie mobile. Concernant le café, on acceptera une ouverture sur la question des relations néocolo-niales qui se maintiennent dans ce cas.

PRÉPA BACÉTUDE CRITIQUE DE DOCUMENTS 10 p. 114-115

Sujet : La poupée Barbie : un produit mondialisé ?Étape 1 Analyser le sujet et la consigneLa poupée Barbie illustre le fonctionnement de la mondialisation, par sa diffusion à l’échelle mondiale, par les stratégies d’implantation de la FTN Mattel et la division internationale du travail sur laquelle elle s’appuie. C’est un produit très populaire, emblématique du modèle américain, mais qui a su s’adapter pour conquérir les marchés mon-diaux, comme le montrent les poupées ethniques. Cependant, c’est aussi un produit qui illustre les logiques d’exclusion/intégration par la hiérarchie visible de sa conquête des marchés. Enfin, il témoigne éga-lement des limites de la mondialisation par les résistances de certains marchés.

Étape 2 : Exploiter et confronter les informations

1. Barbie, un produit mondialisé

2. Les stratégies de mondialisation de

la FTN Mattel

3. Des résistances à la mondialisation

– Plus d’un milliard de poupées vendues entre 1959 et 2009 pour 7 milliards d’habitants en 2010– Cinquante ans après sa création, Barbie rapporte 1 milliard de chiffre d’affaires par an à la firme Mattel– 1983 : « Barbie Moba » : 1re adaptation de la poupée pour le marché extérieur– 1991 : « Barbie Shani » : adaptation pour le marché africain

– Usine de Foshan (délocalisation de la production dans des pays à bas coûts et division internationale du travail)– 2009 : ouverture d’un magasin à Shanghai (conquête du marché chinois)– Usine de Foshan : recherche d’une main-d’œuvre féminine à bas coût pour la fabrication– Création de poupées ethniques : conquête des marchés non occidentaux (Asie, Afrique, Amérique latine)

– Pourcentage des ventes en Afrique inférieur à 7 % en raison du faible pouvoir d’achat des populations (PMA)– 2003 : apparition d’une poupée concurrente pour le monde musulman. Elle détrône Barbie (résistance culturelle)– Interdiction de vente en Arabie Saoudite et en Iran– Un produit qui s’impose surtout dans le monde occidental : 52 % des ventes à l’étranger en Europe– Des ventes décevantes en Chine : fermeture du magasin de Shanghai en 2011

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42 © HacHette Livre

Étape 3 : Exploiter et synthétiser les informations • Proposition de rédaction La poupée Barbie est devenue un produit mondialisé par sa diffusion planétaire. Née aux États-Unis en 1959, elle s’est vendue à plus d’un milliard d’exemplaires dans le monde et rapporte un milliard de dol-lars par an à l’un des leaders mondiaux du jouet, la FTN américaine Mattel. Incarnation du modèle américain et d’un stéréotype féminin occidental, la poupée s’est adaptée au fil du temps pour conquérir de nouveaux marchés. Mattel a ainsi développé des poupées ethniques : poupée noire pour le marché d’Afrique noire, poupée aux yeux bridés pour le marché asiatique. Mais Barbie est aussi un produit mondialisé par sa fabrication qui met en réseau à l’échelle mondiale la firme Mattel. L’usine de Foshan est un exemple de la division internationale du travail utilisée par la firme. Si la conception et le marketing restent américains, la fabrication se fait dans des pays à faible coût de main-d’œuvre, le plus souvent fémi-nine. D’autre part, la conquête des marchés mondiaux oblige la firme à adapter ses produits aux goûts des consommateurs locaux. Les petites filles doivent pouvoir s’identifier à la poupée.Mais Barbie illustre les limites de la mondialisation. Le jouet s’impose surtout dans le monde occidental : Mattel réalise 52 % de ses ventes à l’étranger en Europe alors qu’elle atteint à peine 7 % en Afrique, où la faiblesse du pouvoir d’achat (PMA) conduit la firme à privilégier les marchés porteurs (pays émergents). Certains restent cependant difficiles à conquérir en raison de résistances culturelles que la mon-dialisation n’abolit pas. Ainsi, Barbie est interdite de vente en Arabie Saoudite et en Iran, et c’est Fulla, une poupée conforme aux préceptes islamistes, qui s’impose dans le monde musulman. Mattel a aussi essuyé un échec sur le marché chinois et a dû fermer son magasin de Shanghai en 2011.

PRÉPA BACÉTUDE CRITIQUE DE DOCUMENT 11 p. 115

Sujet : Les FTN, principaux acteurs de la mondialisation

Étape 1 : Analyser le sujet et la consigneOsama Hajjaj, dessinateur satirique jordanien, donne à voir sur un mode humoristique un des aspects les plus visibles de la mondiali-sation : la diffusion de produits dont les marques sont les emblèmes des FTN qui les fabriquent. Initier les élèves à la lecture de ce type de document vise à décrypter à la fois l’intention de l’auteur et le message qu’il veut faire passer, mais aussi les limites du document qui, par sa forme, traduit un parti pris.

Étape 2 : Exploiter et confronter les informationsOn peut travailler autour de 4 questions :– Quels types de produits sont identifiables par leur marque ?– Comment ces produits sont-ils diffusés ? – De quelles régions du monde sont issues les FTN identifiables ? – En quoi la source du document est-elle intéressante ? Que ne montre

pas le document ?

On peut classer les informations dans un tableau :

Étape 3 : Organiser et synthétiser les informations • Proposition de plan a. Des produits largement diffusés b. Reflets des stratégies de mondialisation des FTN c. Mais un document qui ne montre pas les limites de la mondialisa-

tion

PRÉPA BACÉTUDE CRITIQUE DE DOCUMENT 12 p. 116-117

Sujet : Une FTN actrice majeure de la mondialisation : Toyota

Étape : 1 Analyser le sujet et la consigneLa FTN Toyota, fondée à la fin du xixe siècle, est devenue le 1er construc-teur automobile mondial. Avec 51 sites de production (dont 15 au Ja-pon), dans 26 pays, et 317 716 employés en 2010, l’entreprise a déve-loppé une stratégie de conquête dès les années 1960 en délocalisant la production sur les marchés nationaux ou continentaux les plus por-teurs. Des centres de recherche (Sophia-Antipolis en 2000), destinés à adapter culturellement les modèles aux marchés à conquérir, accom-pagnent les fonctions de montage (Yaris à Valenciennes). Un centre financier, basé à Londres, assure la gestion des flux mondiaux du groupe. Le sujet permet d’appréhender les logiques guidant les stra-tégies d’implantation des FTN, qui ne sont pas seulement dictées par la recherche d’une main-d’œuvre à faible coût. Il permet également de relativiser l’internationalisation des FTN, qui gardent un ancrage national fort et une concentration géographique dans leur stratégie d’internationalisation.

Des produits mondialisés, reflets de la puissance des

FTN

Les FTN, acteurs de la mondialisation

Regard critique sur le document

– Disney, Pepsi… Des logos identifiables partout dans le monde, quelle que soit la langue utilisée (ici, l’arabe)– Une diffusion qui s’appuie sur l’utilisation des NTIC (Yahoo, Facebook) et la globalisation financière (Visa) – Une uniformisation des goûts : habillement, alimentation, loisirs

– Par la conquête de marchés internationaux (division internationale du travail)– Un monde qui semble de plus en plus occidentalisé… Les logos montrent des FTN essentiellement américaines et européennes (poids de la Triade dans la mondialisation)

– Des résistances économiques : les pays à faible niveau de vie comme les PMA sont des marchés négligés par les FTN– Et des résistances culturelles : le document ne peut montrer l’adaptation des produits aux marchés locaux ni l’inégalité des ventes selon les marchés

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© HacHette Livre Chapitre 3 ● La mondialisation en fonctionnement 43

Étape 2 : Exploiter et confronter les informations

Grandes parties du plan Questions soulevées par le sujet Informations prélevées dans le document

1. Une stratégie d’internationalisation poussée

– Quelles sont les principales étapes du déploiement planétaire de Toyota ? Quelles sont les activités concernées par ce déploiement ?

– Le territoire d’action de Toyota couvre-t-il l’ensemble de la planète ?

– À partir des années 1960 : stratégie de conquête de nouveaux marchés par implantation de sites de production adaptés aux marchés locaux ; déploiement des activités de production sur tous les continents dans des pays à faible coût de main-d’œuvre d’abord (Portugal, Brésil, Afrique du Sud, Thaïlande), puis dans les marchés porteurs. Déploiement des activités de recherche : souci d’adapter culturellement les gammes de véhicules aux marchés locaux. – Années 1970-80 : conquête du marché nord-américain (1er marché de consommation étranger).– Années 1990-2000 : conquête du marché européen, russe et des marchés asiatiques (Chine, Inde : des marchés de consommation en plein essor comme le montre l’évolution du chiffre des ventes).

– Des zones en marge du déploiement : pays où le niveau de vie est faible (un marché étroit) ou instable politiquement ou à la main-d’œuvre insuffisamment qualifiée.

2. Un ancrage national fort

– Quelle activité assure à Toyota un ancrage national fort ?

– Que représente le marché japonais ?

– Une production encore très largement localisée au Japon.– Le centre de commandement est basé au Japon.

– Le marché japonais représente 1/5e des ventes totales de Toyota.

3. Un document qui apporte une vision partielle de la mondialisation

– Les modes de représentations choisis sont-ils pertinents ?

– Quels autres acteurs de la mondialisation jouent un rôle dans la stratégie d’implantation de Toyota ?

– Une projection centrée sur le Japon aurait permis une représentation renforcée des flux à partir du centre décisionnel.– La taille et la direction des flèches permettent d’établir un classement des marchés.– Les graphiques permettent d’observer l’évolution des ventes entre 2001 et 2010.– La taille des cercles permet d’établir un classement de la production.– Mais imprécision dans la localisation des figurés ponctuels : absence de nomenclature.

– Rôle des États : ils favorisent l’implantation des FTN (zones franches, infrastructures), s’organisent en associations régionales de coopération économique (ALENA, UE) pour réguler le rôle des FTN (législations plus ou moins contraignantes).

Étape 3 : Exploiter et synthétiser les informations • Suite de la rédaction de l’étude critique (parties 2 et 3) 2. Toyota garde cependant un ancrage national fort. Le marché japo-nais, très protectionniste, reste le premier marché de consommation de la FTN. Les ventes représentent encore, en 2010, 1/5e de la produc-tion totale. D’autre part, les centres de commandement et de décision de la firme demeurent sur le territoire national. Enfin, une grande par-tie de la production pour les marchés étrangers est exportée à partir du Japon. 3. La carte permet de visualiser le déploiement de Toyota dans le temps et l’espace par des figurés de surface et des graphiques, ainsi que l’évolution des ventes sur les marchés porteurs des pays émer-gents d’Asie (Chine et Inde). Cependant, on peut regretter que la pro-jection soit européano-centrée alors qu’une projection centrée sur le Japon était plus pertinente. Par ailleurs, la carte ne permet pas de voir le rôle des États dans le déploiement stratégique des FTN. Par leurs politiques fiscales incitatives (zones franches), l’aménagement d’in-frastructures (ports) ou une législation plus ou moins contraignante, ils participent à l’internationalisation des FTN.

PRÉPA BACÉTUDE CRITIQUE DE DOCUMENT 13 p. 117

Sujet : Une FTN actrice majeure de la mondialisation : Nike

Étape 1 : Analyser le sujet et la consigneLa FTN Nike illustre le fonctionnement en réseau de la mondialisation. Née en 1973 aux États-Unis, elle a bâti sa croissance rapide sur un mar-keting efficace (notamment par les contrats publicitaires passés avec des sportifs de renommée internationale), une innovation constante et un réseau d’entreprises sous-traitantes dans des pays à faible coût de main-d’œuvre. Elle incarne une nouvelle génération de firmes-réseaux sans usine propre, apparue dans les années 1980 dans la production manufacturière et notamment le textile. La carte illustre la division internationale du travail sur laquelle Nike a fondé sa prospérité. La carte pourra être utilement complétée par le document suivant :

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44 © HacHette Livre

Sportifs sous contrat publicitaire avec Nike en 2010

– Tiger Wood (golf )– Kobe Bryant, Le Bron James (basket)– Lionel Messi, Cristiano Ronaldo (football)– Roger Federer (tennis)

Emploi mondial des sous-traitants de Nike par région, en %

– Asie orientale (84 %)– Amérique latine (6 %)– Bassin méditerranéen et Europe de l’Est (5,5 %)

Main-d’œuvre féminine 80 %

Chiffre d’affaires en 2010 19 milliards de dollars

Source : L. Carroué, « Les firmes réseaux du textile : Nike, pour le meilleur et pour le pire ? »,

Festival International de Géographie de Saint Dié, 2005.

Étape 2 : Exploiter et confronter les informationsLes deux études critiques de document 12 et 13 ont été construites de manière similaire. Elles peuvent donner lieu, pour la première, à un exer-cice d’entraînement guidé ; pour la deuxième, à un exercice d’évaluation. Les élèves peuvent organiser le prélèvement des informations autour des trois axes suivants : 1. Montrez comment Nike utilise la division internationale du

travail. Pourquoi peut-on dire qu’elle garde un ancrage natio-nal ?

– Des centres de décision essentiellement au Nord. – Un ancrage national visible : siège social et laboratoire de concep-tion basés aux États-Unis.– Une production largement sous-traitée dans les pays du Sud, essen-tiellement en Asie.2. Montrez qu’il y a une hiérarchie dans la conquête des mar-

chés. – Des marchés encore très concentrés géographiquement : Amérique du Nord et Europe sont les deux principaux marchés.– Une stratégie de conquête des marchés émergents qui va de pair avec l’élévation du niveau de vie dans ces pays : la Chine, un marché très convoité, devenu le 3e marché de consommation après l’Amé-rique du Nord et l’Europe. – Les pays où le marché est étroit du fait de la faiblesse du niveau de vie (par ex. : les PMA) sont négligés par la FTN : l’Afrique semble oubliée.– Le choix des centres de coordination continentale reflète les mar-chés privilégiés par la firme.

3. Quelles sont les lacunes du document ? – Une carte qui ne fait pas apparaître les flux : une vision statique du fonctionnement de la FTN.– Pas de figurés permettant d’évaluer la part de l’emploi des sous-trai-tants par région et aux États-Unis.– Un découpage régional pour le chiffre d’affaires trop large : aucune distinction entre Europe de l’Ouest et Europe de l’Est (où le niveau de vie des populations est inférieur), aucune précision sur les marchés émergents (hors Chine).

Étape 3 Exploiter et synthétiser les informations Les élèves peuvent synthétiser les informations en suivant le plan de l’étude critique de document 12.1. Une stratégie d’internationalisation poussée– Dans la conquête des marchés : conquête des marchés américain et européen en premier, puis des marchés émergents avec l’élévation du niveau de vie. – Par la division internationale du travail : fabrication sous-traitée dans les pays à faible coût de main-d’œuvre.2. Un ancrage national fort– Centre de commandement et centres de conception et d’innovation de la firme localisés aux États-Unis.– Le marché national américain reste le premier marché de consom-mation. 3. Un document qui apporte une vision partielle – Absence de flux.– Manque de précision dans les découpages géographiques.

PRÉPA BACÉTUDE CRITIQUE DE DOCUMENTS 14 p. 118-119

Sujet : Les flux touristiques internationaux, des flux mondialisés ?

Étape 1 : Analyser le sujet et la consigneLes cartouches de décryptage sont ici très informatifs. Ils accompagnent l’élève dans sa lecture et l’analyse du sujet.

Étape 2 : Exploiter et confronter les informations

Questions soulevées par le sujet

Procédés cartographiques apportant des réponses

Informations prélevées dans le document

1. Quels sont les espaces émetteurs de touristes ? Quelles sont leurs caractéristiques ?

– La taille des carrés permet d’établir un classement– La couleur des carrés permet de dater leur ancienneté

– L’Europe occidentale : premier foyer émetteur ; le tourisme : une activité qui concerne des populations à haut niveau de vie– La Russie est une nouvelle aire émettrice – La Chine devient un foyer émetteur : révélateur de la hausse du niveau de vie et de l’insertion dans la mondialisation

2. Quels sont les espaces récepteurs du tourisme ? Comment évolue leur fréquentation touristique ?

– Les histogrammes permettent de voir une évolution de la fréquentation entre 1995 et 2020 ; le poids des aires régionales dans la fréquentation– Les figurés ponctuels : un facteur explicatif de l’attraction de certaines régions

Un tourisme encore très concentré : – L’Europe et l’Amérique du Nord, principales aires d’arrivée, mais fréquentation en baisse dans les foyers anciens au profit de nouveaux foyers dans les pays du Sud. – La Chine devenue un pays récepteur (ouverture du pays aux touristes, impact d’événements internationaux comme l’Exposition universelle 2010 à Shanghai) contribue à la forte hausse de la fréquentation en Asie– En Afrique : des flux stables et concentration sur la Tunisie, le Maroc, l’Égypte et l’Afrique du Sud, où la Coupe du monde de football en 2010 a dopé les arrivées– En Amérique latine : surtout les puissances régionales (Mexique, Brésil et Argentine)

3. Quels sont les espaces en marge des flux touristiques ?

– Les surfaces grises correspondent à des zones de tension ou de conflits dans le monde : un facteur explicatif– Attention aux effets de seuils : les arrivées inférieures à 3 millions en 2009 ne sont pas représentées : occultation des flux dans des espaces où cependant le tourisme existe (ex : Afrique noire, Amérique centrale)

Les pays pauvres connaissant souvent des troubles politiques ou ethniques restent à l’écart. Ex : une grande partie de l’Afrique subsaharienne et du Proche-Orient (part dans les arrivées minoritaire)

Le système Nike

Page 45: 109256853 Geographie Tles L ES Hachette 2012 Livre Du Professeur

© HacHette Livre Chapitre 3 ● La mondialisation en fonctionnement 45

Étape 3 : Exploiter et synthétiser les informations Les idées peuvent s’organiser à travers le plan suivant :a. Les pôles émetteurs du tourisme, un révélateur de la hiérarchie des

puissances mondiales b. Une évolution des flux qui traduit l’insertion dans la mondialisation

de puissances régionalesc. Mais des flux espaces qui restent en marge des grands flux du tou-

risme.

PRÉPA BACÉTUDE CRITIQUE DE DOCUMENT 15 p. 119

Sujet : Les flux de produits agricoles, des flux mondialisés ?

Étape 1 : Analyser le sujet et la consigneLes flux de produits agricoles constituent un exemple de la mondiali-sation des échanges mais également de la régionalisation du monde. La carte présente un double intérêt : faire apparaître les flux intra-zone révélateurs de la constitution de grands marchés régionaux (ASEAN, UE, ALENA, MERCOSUR) et montrer le poids de certaines régions du globe dans les exportations, notamment de l’Amérique latine. Les flux de produits agricoles reflètent l’émergence de nouveaux marchés de consommation et de production dans les pays du Sud aux côtés des marchés de la Triade et leur interdépendance croissante.

Étape 2 : Exploiter et confronter les informationsPour aider les élèves à lister les informations, on peut travailler à partir de trois axes :– Quels sont les pôles exportateurs dans le monde ? Quels sont les facteurs d’explication ? – Comparez les échanges intra-zone et extra-zone. Que peut-on en conclure ? – Pourquoi les flux renforcent-ils la mondialisation ?

Étape 3 : Organiser et synthétiser les informations • Proposition de plan 1. Des exportations de produits agricoles polarisés :

– Un pôle exportateur majeur : l’Europe – Trois autres pôles importants : l’Asie, l’Amérique du Nord et l’Amé-

rique latine.– Les facteurs : des agricultures productivistes, mécanisées, inté-

grées à l’agrobusiness (poids des multinationales de l’agroalimen-taire) ; des foyers de population fortement consommateurs

– Des pôles mineurs dans les échanges mondiaux : l’Afrique, le Moyen-Orient, la CÉI.

2. Des échanges intra-zones révélateurs de l’importance plus ou moins grande des associations régionales de libre-échange :– L’union européenne : une association ancienne, des structures

d’encadrement (la PAC) ; plus des ¾ des échanges se font intra-zone

– ASEAN, ALENA : des associations plus récentes mais à l’influence de plus en plus visible (entre 20 à 35 % des échanges se font intra-zone)

– Au contraire, en Amérique latine, les flux vers les autres zones l’emportent. Raison : associations récentes (ex. : Mercosur) et moins abouties (voir chapitre 6).

3. Des flux qui renforcent la mondialisation et la régionalisation du monde :– Par l’interdépendance des régions du monde : flux sur de longues

distances.– Par la constitution de zones de libre-échange plus ou moins

actives. – Des régions du monde à l’écart des grands flux d’exportation de

produits agricoles : des flux mineurs en Afrique et au Moyen-Orient.

PRÉPA BACCROQUIS 3 p. 120-121

Sujet : Processus, acteurs et flux de la mondialisationÉtape 1 : Analyser le sujet Mondialisation : ce terme désigne à la fois le processus et l’espace dans lequel il s’inscrit (le monde). On pourra réfléchir à ce qu’il est pos-sible de schématiser à cette échelle. L’élève ne pourra pas proposer un croquis où la place de chaque pays, dans la mondialisation, figure. On peut donc rassurer l’élève sur l’importance de définir une typologie des espaces selon des critères prédéfinis. Ici, il s’agira du rôle des pays dans le processus de mondialisation (centre/périphérie) et de leur niveau de développement.Caractéristiques du processus à représenter : l’asymétrie de l’organisa-tion des échanges, la hiérarchie des espaces, la multiplicité des acteurs et de leurs stratégies.Acteurs majeurs : certains acteurs de la société civile (ONG, groupes de pression, opinion publique) sont difficilement représentables, les élèves doivent tout de même les nommer et comprendre les choix qu’ils vont devoir faire entre ce qui va figurer et ce qui ne va pas figurer sur le croquis.Et : le plan de la légende devra faire apparaître les liens qui existent entres acteurs, flux et mondialisation. L’élève doit prendre conscience que le choix des mots dans les titres des parties est important. Il faut faire apparaître les notions-clés et mettre en valeur, dans le cadre de ce croquis, les liens qui existent entre les trois notions dans le contexte de la mondialisation.Flux : l’élève doit recenser les flux selon leur nature, leur direction, et préciser que les flux nord-nord dominent l’ensemble des échanges.

Un autre plan était possible (plus complexe pour les élèves). Il aurait l’avantage d’établir une comparaison plus nette entre les trois thèmes du sujet :1. Un monde traversé par des flux croissants et asymétriques ...2. … générés par des acteurs aux stratégies multiples...3. ... qui accentuent le processus de hiérarchisation et d’interdépen-dance des territoires

Étape 2 : Élaborer la légende

Parties de la légende

Arguments Localisations

Acteurs – FTN, DIT

– Les États, par les coopérations économiques – Délocalisation

– Pays du Nord, délocalisations dans les pays en développement– UE, ALENA, ASEAN

– Pays du Sud

Processus – Historique de diffusion du capitalisme

– Processus hiérarchisé et dominé par des centres d’impulsion – Logique d’intégration/exclusion

– Europe occidentale et ses colonies, États-Unis et dilution de sa puissance en Asie et en Amérique du Nord puis insertion presque totale de la planète – Europe occidentale, États-Unis, Asie orientale et BRICS – Périphéries dominées du Sud, moindre intégration du continent africain

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• Comparaison des deux légendes :– La légende de gauche comprend un titre avec des adjectifs qua-lifiant les phénomènes représentés. Elle est plus précise et problé-matisée : les flux sont différenciés selon leur importance et la nature des échanges est indiquée. On a ici une double entrée qui répond en partie à la problématique du sujet sur le processus de mondialisation. – La légende située à droite est plus proprement descriptive : elle dif-férencie les flux uniquement par leur nature.

VERS LE SUPÉRIEUR p. 124-125

RÉALISER UN EXERCICE DE GÉOGRAPHIE APPLIQUÉE

Le rôle de la logistique dans les échanges mondiaux

● Réponses aux questions1. Le coût du transport :Vin californien :Coût du transport pour un conteneur : 7 463 euros (4 850 + 350 + 1 270 + 550 + 224 + 219 = 7 463).Pour une bouteille : 0,588 euro, donc environ 0,60 euro (7 463 euros/ 12 672 bouteilles).Prix coûtant pour la bouteille de vin californien : 3,4889 euros, donc environ 3,50 euros.Vin mâconnais :Coût du transport pour un conteneur : 620 euros.Pour une bouteille : 0,04897 (620 euros/12 672 bouteilles), donc envi-ron 0,05 euro.Prix coûtant pour la bouteille de vin mâconnais : 4,868 euros, donc environ 4,90 euros.2. Les conteneurs :

Il faut choisir le conteneur de 45 pieds : plus le conteneur est grand, moins le coût du transport est élevé.3. Le transport, malgré son coût élevé ne change pas le fait que le vin de la Napa Valley reste moins cher que celui de Mâcon. L’importation est donc rentable, surtout si les consommateurs européens se mettent à apprécier les vins californiens.

Conteneur 20 pieds Conteneur 45 pieds

10 palettes et 10 palettes de 18 cartons

44 palettes

420 cartons 1 056 cartons

5 040 bouteilles 12 672 bouteilles

Soit 17 conteneurs pour 85 680 bouteilles

Soit 7 conteneurs pour 88 704 bouteilles

forte concentration de FTN flux majeur : marchandises,services, informations, capitaux,main-d’œuvre qualifiée...

flux secondaire : capitaux (IDE,remise de fonds, aide audéveloppement), touristes...

flux secondaire : matièrespremières, produits illicites,main-d’œuvre peu qualifiée...

grand organisme international

association régionale decoopération économique

État qui a promu la mondialisationet appartenant à la Triade

autre État plus ou moins mondialisé

État qui s’est adapté à la mondialisationet faisant partie des BRICS

Une mondialisation qui met en jeudes acteurs ayant chacun leurstratégie

Un monde traversé par des �uxcroissants et asymétriques

Une mondialisation qui met en relationet valorise les territoires

Étape 3 : Choisir les figurés et réaliser le croquis

BibliographieSur la mondialisation :■ P. Boniface P. et H. védrine, Atlas du monde global, Colin, 2008.■ L. carroué, Géographie de la mondialisation, Colin, 2007.■ L. carroué ssd, La mondialisation, Génèse, acteurs et enjeux, Bréal,

2009.■ A. ciattoni et Y. veyret (sous la dir. de), Géographie et géopolitique de la

mondialisation, Hatier, 2011.■ L’Atlas des mondialisations 2010-2011, Le Monde-La Vie.■ L’État de la mondialisation 2011, Alternatives économiques HS.■ C. WiHtoL de Wenden, La question migratoire au xxie siècle, Sc Po, 2010.Sur le café :■ B. daviron et S. Ponte, Le Paradoxe du café, Quae Édition, 2007. ■ Les Cahiers d’Outre-mer n° 243, numéro spécial « Café et politiques »,

2009. Sur le mobile :■ J. Lévy ssd, L’Invention du monde, Une géographie de la mondialisation,

Sc. Po, 2008.■ L’Atlas des mondialisations 2010-2011, Le Monde-La Vie.

SitographieSur la mondialisation :Rapport annuel du PNUD, http://hdr.undp.org/fr/Site du FMI : http://www.imf.org/Site de l’OMC : http://www.wto.org/indexfr.htmSite de la banque mondiale : http://donnees.banquemondiale.org/Site des Nations Unies : http://comtrade.un.org/Site du magazine Fortune pour le classement annuel des 500 pre-mières FTN : http://money.cnn.com/magazines/fortune/global500/Site intéressant pour l’étude des migrations : http://peoplemov.in/ Sur le café :Le site de l’organisation internationale du café : http://www.ico.org/Les sites d’informations sur le café : http://www.leguideducafe.org/

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Les territoires dans la mondialisationChapitre 4

IntroductionCe chapitre donne une place centrale à la notion de « territoires ». Les élèves l’ont vu largement dans le programme de 1re. Cette notion reflète l’évolution épistémologique de la géographie universitaire. Ici, elle renvoie moins au cadre étatique qu’à ces étendues d’échelles variées, du quartier à un ensemble plus vaste (une zone franche, une métropole, une ville mondiale, un État, une région transfrontalière). Les villes mondiales, territoires privilégiés de la mondialisation, sont étudiées dans 2 études de cas, permettant d’aborder une ville du Nord et une du Sud (New York / Shanghai).C’est en s’appuyant sur les analyses du chapitre 3, « La mondialisation en fonctionnement », que ce chapitre est construit. Il s’agit donc d’étu-dier comment la mondialisation hiérarchise les territoires à toutes les échelles. Les notions de centre/périphérie ne sont pas des concepts dépassés (voir p. 144), mais la traditionnelle dichotomie Nord/Sud est remise en cause. Il s’agit vraiment de faire réfléchir les élèves à la diver-sité des territoires. Dans les pays du Nord comme dans ceux du Sud, des territoires sont intégrés (« les pôles et les espaces majeurs » cours 1, exemple 1) ou exclus de la mondialisation (« territoires et sociétés en marge » cours 2). Ces territoires sont terrestres ou maritimes (cours 3, exemple 2). Jouer sur la diversité des échelles et multiplier les exemples permet de rendre compte de la complexité de la mondialisation.L’autre particularité du chapitre est d’associer les sociétés à l’étude des territoires. Pour les élèves, ce ne sera pas surprenant, puisque le programme de 1re insiste sur une approche du territoire dans toutes ses dimensions : spatiale, socio-économique et environnementale. Les cartes et les documents illustrent cet aspect.

ÉTUDE DE CAS 1 En quoi New York est-elle une ville mondiale ? p. 128-135

● IntroductionDans la perspective de la compréhension de la mondialisation et de son organisation, les villes mondiales sont décisives. Elles se caracté-risent par une forte concentration de population mais aussi de fonc-tions rares, de haut niveau notamment, et des infrastructures de trans-port de niveau mondial. Elles exercent ainsi une influence planétaire et forment un réseau hiérarchisé. À ce titre, l’étude de New York reste assez incontournable. Même si la ville n’est plus le « centre du monde » qu’elle a pu être à l’époque de l’hyperpuissance américaine, elle reste malgré tout en tête de tous les classements internationaux (tel celui de la Mory Memorial Foundation, doc. 2). Si l’étude de cas se propose d’examiner cette place privilégiée dans la mondialisation, notamment dans les deux premières doubles pages, elle cherche également à mettre en évidence l’impact de cette fonction mondiale sur la recomposition socio-spatiale de la ville.

1. Quelle est la place de New York dans le monde ? p. 128-129

● Présentation des documentsL’objectif de cette première double page est d’exposer le rôle encore essentiel de New York dans les réseaux de la mondialisation. Le doc. 1 permet d’évaluer la place de New York dans les réseaux finan-ciers et les flux Internet. La ville reste le centre des réseaux financiers, grâce à ses deux places boursières le NYSE et le NASDAQ, qui repré-sentent à elles deux près de la moitié de la capitalisation boursière mondiale. Le NYSE pèse à lui seul quatre fois la bourse de Londres et le NASDAQ deux fois la capitalisation de Tokyo. Le doc. 1 permet également de comprendre que New York est un pôle majeur dans la circulation des informations, notamment les flux Internet empruntant les câbles sous-marins (à compléter par le doc. 8 p. 131).

D’autres facteurs d’intégration à la mondialisation sont présentés dans le doc 3 : New York est un nœud de communications grâce à ses moyens logistiques et s’intègre dans le réseau du savoir grâce à son technopole et à ses universités, dont le rayonnement est détaillé dans le doc 4.Le doc. 2 permet de mettre en avant la suprématie de New York dans le classement des villes mondiales. On peut d’ailleurs constater que les métropoles du Nord restent en tête de ce classement, malgré le rattrapage des grands pays du Sud.

● Réponses aux questions1. D’abord, New York dispose des deux premières bourses mondiales représentant à elles seules près de la moitié de la capitalisation bour-sière mondiale. La suprématie boursière de New York lui permet de dominer les réseaux de la mondialisation financière, si importants dans le fonctionnement global de la mondialisation (doc. 1). Le siège des marchés financiers ainsi qu’une concentration exceptionnelle de sièges de FTN (une vingtaine parmi les 500 premières mondiales) font bien de New York une métropole incontournable de la mondialisation financière (doc. 3). 2. New York dispose de la plupart des facteurs d’intégration aux réseaux d’échanges mondiaux.Trois grands aéroports internationaux (Newark, La Guardia, JFK) font de New York un centre majeur des réseaux internationaux (14e rang mondial pour JFK), notamment l’une des « portes d’entrée ou de sortie » de la mégalopole et des États-Unis. Plusieurs sites portuaires permettent également à New York de s’insérer dans la mondialisation des échanges de marchandises, en particulier le terminal à conteneurs de Newark Elisabeth, qui, associé à l’aéroport (hub de Continental Air-lines), constitue l’une des premières plates-formes multimodales du pays (doc. 3). La présence de technopoles et d’universités internatio-nales (doc. 3 et 4) permet également à New York de polariser les flux d’informations, et notamment les flux Internet internationaux (doc. 1). 3. De fait, New York reste bien la première des villes mondiales. New York n’est dépassée que par Tokyo pour le rayonnement économique et elle arrive en tête pour la recherche. On constate également que c’est l’une des villes mondiales les plus accessibles depuis le reste de la planète. Des institutions new-yorkaises mondialement connues comme le Wall Street Journal ou l’université de Columbia symbolisent cette dimension mondiale de New York.

2. Comment se manifeste la puissance mondiale de New York ? p. 130-131

● Présentation des documentsDans cette deuxième double page, il s’agit de comprendre comment l’espace new-yorkais porte la marque de sa vocation mondiale, en observant quelques lieux emblématiques de cette puissance. Une présentation de Manhattan reste incontournable pour visualiser l’impact des fonctions mondiales sur le paysage urbain. Le quartier de Manhattan, marqué par un paysage de quartier d’affaires (doc. 5), accueille notamment les fonctions financières et économiques de la ville. Deux espaces concentrent plus particulièrement ces fonctions, le sud de la pointe de Manhattan (visible au premier plan) et le quar-tier de Midtown visible au troisième plan. La reconstruction en cours du World Trade Center réaffirmera la puissance de Manhattan et celle de New York. Il est cependant révélateur que les fonds réunis pour la construction de ce nouveau complexe soient en grande partie issus de pays émergents, en particulier de Chine. Malgré cela, la ville reste puis-sante et attractive en matière de NTIC (doc. 8). En outre, Manhattan concentre des fonctions politiques (siège de l’ONU à Manhattan) (doc. 6) et culturelles (doc. 6 et 7). Un changement d’échelle est cependant nécessaire pour constater que New York peut aussi être considérée comme une interface entre l’espace mondial et l’espace mégalopo-litain (doc. 9).

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● Réponses aux questions1. Les documents permettent de constater que New York est bien une métropole complète et qu’elle dispose, à côté de fonctions éco-nomiques décisives, des fonctions politiques et culturelles de rang mondial. Le siège de l’ONU à l’est de Manhattan illustre à lui seul cette fonction politique. L’ONU est un organe essentiel de régulation des relations internationales. La réunion du Conseil de sécurité à chaque crise internationale donne à la ville un rayonnement politique unique parmi les métropoles mondiales. La concentration exceptionnelle de musées prestigieux ainsi que la présence de l’université de Columbia attestent d’une fonction culturelle majeure.2. La fonction touristique apparaît sur le doc. 6 (Statue de la liberté, Empire State Building…) ainsi que sur le doc. 7 avec Times Square. New York garde toujours un grand pouvoir de fascination et une grande attractivité. Mais New York est aussi une ville innovante comme le montre le dynamisme de ses technopoles, notamment dans « l’in-formatique et les médias sociaux », portée par ses compétences en matière de « mode et de publicité » (doc. 8).3. Avec ces 22 millions d’habitants, New York est bien la principale métropole de la Mégalopolis. Elle organise en partie les échanges au sein de l’espace régional et constitue la principale interface entre la mégalopole et le reste du monde. Seule Washington peut lui disputer le leadership sur le plan politique. Sur le plan économique, culturel et logistique, c’est bien la principale métropole de la côte Nord-Est des États-Unis.

3. Quelles sont les conséquences socio-spatiales de l’intégration mondiale de New York ? p. 132-133

● Présentation des documentsCette troisième partie a pour objet de montrer les implications de la mondialisation sur la recomposition socio-spatiale de New York. Le doc. 10 permet de comprendre les principales dynamiques spa-tiales à l’œuvre : spécialisation des espaces, notamment ceux dédiés à une fonction mondiale, et renforcement des inégalités socio-spatiales entre des quartiers. Deux phénomènes plus ponctuels sont également observables, la gentrification au nord de Manhattan et la multiplica-tion des gated communities en périphérie. Le renforcement des inéga-lités lié à la mondialisation recouvre des contrastes et des oppositions très anciens à New York et juxtaposés aux questions raciales (doc. 14). Une analyse à grande échelle du phénomène de la gentrifica-tion est observable dans le doc 11 : grâce à ses mécanismes (exten-sion de l’université de Columbia, requalification de la 125e rue) et à ses effets (arrivée de classes moyennes et départ des plus pauvres). Les contrastes socio-spatiaux peuvent être vérifiés à travers l’analyse d’un paysage urbain (doc. 12) qui révèle le contraste, voire la fracture urbaine, entre un quartier aux fonctions mondiales comme Manhattan et un espace urbain dégradé dans le Queens. Enfin, le doc. 13 permet de faire un autre gros plan sur une autre dynamique à l’œuvre : celle des edge cities et d’un polycentrisme accentué. Le quartier d’affaires de Jersey City illustre bien ce phénomène. Des FTN de premier plan comme Goldman Sachs ont quitté Manhattan pour aller sur l’autre rive de l’Hudson River, c’est-à-dire dans l’État du New Jersey où la fiscalité est plus avantageuse. Le cas de Jersey city illustre aussi la reconversion des espaces industriels de l’agglomération de New York (Jersey City abritait les usines Colgate) en espaces tertiaires connectés à la mon-dialisation.

● Réponses aux questions1. Deux phénomènes observables sur les doc. 10 et 13 attestent que la mondialisation accentue le polycentrisme de l’agglomération new-yor-kaise. Les fonctions financières et économiques de New York ont ainsi tendance à gagner des espaces périphériques spécifiques. Ces edge cities se situent surtout dans le New Jersey, notamment pour des rai-sons fiscales. Ces espaces périphériques offrent aussi des terrains bien meilleurs marchés et une accessibilité parfois meilleure que l’hyper-centre. Ce polycentrisme s’observe également pour la fonction résiden-tielle des classes aisées dont l’activité professionnelle est souvent issue des fonctions mondiales de New York. Ces dernières gagnent de plus en plus des gated communities (souvent situées autour des edge cities).

2. Les fonctions mondiales renforcent la fragmentation socio-spatiale de New York. Les New Yorkais qui travaillent dans les activités liées à la mondialisation, notamment la finance ou les NTIC ont vu leurs reve-nus beaucoup plus progresser que le reste de la population. Ils ont alimenté une inflation sur les prix de l’immobilier qui a pu renforcer une fragmentation urbaine entre quartiers aisés et quartiers pauvres. À New York, cette fracture est d’autant plus forte qu’elle est venue se superposer à une ségrégation spatiale ancienne de la population noire. 3. Les espaces en marge de la mondialisation les plus importants sont le Bronx, en particulier le secteur central qui concentre les populations les plus en difficulté. Le sud du Queens, notamment Brooklyn, sont également dans une situation marginale, même si ces quartiers ne rassemblent pas que des populations en grande difficulté. On y trouve aussi des Latinos et des populations modestes (mais au-dessus des seuils de pauvreté). Le point commun des uns et des autres est tou-tefois le fait de rester en marge du dynamisme créé par les fonctions mondiales de New York.

BILAN DE L’ÉTUDE DE CAS 1 p. 134-135

En quoi New York est-elle une ville mondiale ?

A. Quelle est la place de New York dans le monde ? Une ville très intégrée dans la mondialisation • La concentration d’acteurs économiques majeurs est décisive dans l’intégration de New York à la mondialisation. New York est d’abord et avant tout dotée des deux premières bourses mondiales (NYSE et NASDAQ). Elle concentre par ailleurs un grand nombre de FTN. 18 firmes new-yorkaises figurent ainsi parmi les 139 FTN étasuniennes (dont American Express, Colgate-Palmolive ou encore Pfizer, premier fabricant mondial de médicaments). Ces donneurs d’ordres permettent à New York d’être une métropole économique de premier plan. • New York dispose de tous les atouts pour s’intégrer aux réseaux d’échanges mondiaux. Disposant de trois aéroports et de plusieurs sites portuaires importants, la ville est le premier port de la façade atlantique de l’Amérique du Nord. Ces infrastructures se concentrent dans des espaces logistiques spécifiques et forment alors des plates-formes multimodales (ainsi celle de Newark avec l’aéroport et le termi-nal à conteneurs de Port Elisabeth). • New York occupe le premier rang mondial en termes de puis-sance économique et de capacité de recherche. Elle n’est dépas-sée que par Tokyo pour le rayonnement économique et elle arrive en tête pour la recherche. C’est l’une des villes mondiales les plus acces-sibles depuis le reste de la planète. Des acteurs médiatiques majeurs comme le Wall Street Journal ou le New York Times, consultés par les décideurs du monde entier, ou l’université de Columbia, permettent aussi à New York d’occuper une place enviable dans les réseaux de la mondialisation.

B. Comment se manifeste la puissance mondiale de New York ? Une ville mondiale pôle majeur de la mondialisation• New York est le centre de la mondialisation économique. Le quartier de Manhattan est l’un des principaux centres planétaires de la mondialisation financière. La pointe sud de Manhattan ainsi que le quartier de Midtown concentrent sièges de FTN et les deux bourses new yorkaises. C’est également dans ce secteur que se situe le siège du New York Times et du Wall Street Journal. New York est également un grand pôle mondial en termes de NTIC. Elle regroupe plusieurs tech-nopôles, dont un au cœur de Manhattan. La concentration d’universi-tés performantes dans les nouvelles technologies (à commencer par Columbia) et de capitaux (grâce aux marchés financiers) ont favorisé le développement d’entreprises innovantes dans l’agglomération de New York (par exemple le site de géolocalisation Four Square). • New York reste une ville dotée d’une forte attractivité cultu-relle et c’est un centre politique mondial. Son architecture verti-cale reste fascinante et la visite de l’Empire State Building est une étape obligée de la découverte de la ville. Des millions de touristes se ren-dent également à New York pour goûter au cosmopolitisme de Times Square, ou pour visiter ses prestigieux musées. Les universités, notam-

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ÉTUDE DE CAS 2 En quoi Shanghai est-elle une ville mondiale ? p. 136-143

● IntroductionLa 2e ville mondiale proposée à l’étude est Shanghai. L’exercice a été organisé pour répondre à la problématique générale du chapitre qui est celle de l’impact des territoires sur la mondialisation. C’est un exemple de la manière dont peuvent évoluer les grandes métropoles dans les pays émergents. L’ancienne ville issue des concessions étran-gères est devenue l’un des pôles centraux du développement chinois à partir des années 1990. Elle s’est rapidement modernisée pour inté-grer les grands réseaux d’échanges mondiaux. La concurrence reste néanmoins forte avec Pékin, la capitale politique, et avec Hong Kong, capitale économique de la Chine méridionale. Shanghai est une ville mondiale encore incomplète (23e rang dans le classement de la Mory Memorial Foundation par ex.), mais sa rapide évolution témoigne bien des formes et des conséquences de l’intégration mondiale. L’étude s’articule donc à 3 échelles : la place de la ville dans les réseaux mon-diaux, les marqueurs de la puissance à l’échelle locale et régionale, les conséquences socio-spatiales de cette intégration à l’échelle locale.

1. Quelle est la place de Shanghai dans le monde ? p. 136-137

● Présentation des documentsLa première partie permet de présenter la place de Shanghai dans les réseaux mondiaux. Pour commencer, l’élève évaluera la puissance éco-nomique de la ville ainsi que ses moyens d’intégration grâce aux doc. 3 et 5 qui sont complémentaires. La puissance financière (bourse, IDE, sièges sociaux des FTN) et commerciale (fret aérien, trafic de conte-neurs) pourra être complétée par le poids économique du tourisme, grâce à l’évocation du prochain parc de Disneyland et du site de l’Ex-position universelle. Ce dernier est actuellement en reconversion : il accueillera des résidences de haut standing et un jardin, mais il gardera sa vocation touristique avec la conservation de certains pavillons (dont le pavillon français), la construction de musées et de centre de confé-rences à vocation internationale. Les autres informations permettent d’exposer les autres facteurs qui permettent l’intégration de Shanghai, notamment les infrastructures de transport (doc. 1, 3 à 5) qui renfor-cent le rôle d’interface de la ville entre la Chine et le monde. Comme Shanghai est à nouveau le principal port de commerce international de la Chine et le 1er port mondial de conteneurs, le dossier s’ouvre sur le port de Yangshan (doc. 1). Enfin, il faudra insister sur la place gran-dissante de Shanghai dans les échanges mondiaux du savoir, grâce à ses universités (doc. 5).

ment Columbia, participent également au rayonnement culturel de la ville. Le siège de l’ONU, à l’est de Manhattan, symbolise également la fonction politique internationale de New York. Les regards du monde entier se tournent vers New York en cas de crise internationale (avec la réunion du Conseil de sécurité de l’ONU).• New York est aussi une interface majeure dans la mondialisa-tion entre l’Amérique du Nord et l’Europe, entre l’Amérique du Nord et l’Amérique Latine, voire entre l’Amérique du Nord et l’Asie (notamment la Chine), via le canal de Panama. D’une façon générale, son port et ses aéroports en font l’une des « portes d’entrée et de sortie » principale de l’Amérique, et en particulier de la Mégalopolis.

C. Quelles sont les conséquences socio-spatiales de l’intégration mondiale de New York ? Une ville mondiale marquée par des contrastes sociaux• Un territoire métropolitain de plus en plus polycentriqueLes fonctions mondiales de New York ont eu tendance à spécialiser des espaces. Les fonctions mondiales financières, politiques et culturelles se concentrent essentiellement à Manhattan. La fonction logistique a donné naissance à de vastes espaces dédiés au nord du Queens (autour de l’aéroport de La Guardia), à l’ouest de Brooklyn (port de Red Hook), et surtout avec la vaste plate-forme multimodale de Newark. Quelques fonctions financières et technologiques ont aussi tendance à se déconcentrer vers des espaces périphériques spécifiques (edge city de Jersey City et technopole de Staten Island). • Un territoire métropolitain est de plus en plus étenduLes processus liés au renforcement des fonctions mondiales de la ville favorisent l’extension de l’aire métropolitaine. L’État du New Jersey accueille de plus en plus de fonctions liées aux fonctions mondiales de New York. La plate-forme multimodale de Newark ou le nouveau

quartier d’affaires de Jersey City relèvent ainsi de cette dynamique. Par ailleurs, la ville continue à gagner des habitants et reçoit notamment près de 100 000 immigrants par an. • Un territoire métropolitain de plus en plus fragmentéUne partie des habitants de New York a profité pleinement des fonc-tions mondiales de la ville dans les années 1990/2000. Les salariés de la finance, du high tech, des services aux entreprises ont vu leurs reve-nus progresser beaucoup plus vite que la moyenne de la population de l’aire métropolitaine. Ils ont alimenté une inflation généralisée des prix de l’immobilier et du coût de la vie en général à New York. Ces New Yorkais des classes aisées ont valorisé certains quartiers centraux (sud de Manhattan), favorisé la gentrification (Tribeca et nord de Man-hattan vers Harlem) ou migré vers des gated communities situées en périphérie.La majorité des New Yorkais a plutôt subi que bénéficié des effets induits de ce phénomène. Les classe moyennes et les pauvres n’ont pas vu progresser leur revenu au même rythme que les golden boys de Wall Street. Ils ont notamment subi la hausse des prix de l’immobilier. Les centres du Bronx et le sud de Brooklyn ont vu s’accentuer un pro-cessus de ghettoïsation. Même les classes moyennes modestes latinos ou noires ont dû parfois déménager, face à la spéculation immobilière (une population noire modeste a ainsi dû quitter le secteur d’Harlem concerné par la gentrification). À New York, la fragmentation liée aux effets induits de la mondialisation est d’autant plus forte qu’elle est venue se superposer à une forte discrimination socio-spatiale tradi-tionnelle entre communautés. Schéma de synthèseTitre : New York, une ville mondiale puissante dont les espaces sont de plus en plus spécialisés et fragmentés

NasdaqNYSE

Statue dela Liberté

Midtown

Financial District

Monde

États-Unis,Canada

ColumbiaUniversity

New YorkUniversity

Silicon Alley

Newark

La Guardia

John F. Kennedy

É T A T D UN E W J E R S E Y

É T A T D EN E W Y O R K

ONU

MANHATTAN

BRONX

HARLEM

JERSEY CITY

BROOKLYN

QUEENS

STATEN ISLAND

East R

iver

Hudson R

iver

Une ville mondiale pôle majeurde la mondialisation

Une ville mondiale marquée par descontrastes sociaux

Une ville mondiale intégréedans le monde

bourse de rang mondial polarisant les réseaux �nanciers mondiaux

concentration de sièges sociauxde FTN quartiers aisés

quartiers des classes moyennes

quartiers défavorisés

gentri�cation

espace culturel au rayonnement mondial

symbole du rayonnement mondialde New York

interface maritime ou terrestre

université/ technopôle majeur

aéroport international, port

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2,5 5 km

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● Réponses aux questions1. La puissance économique de Shanghai dans le monde peut être mesurée grâce à son PUB qui est équivalent au PIB de la Grèce en 2008. L’intégration financière de la ville est visible dans le tableau (doc. 3) et dans la carte (doc. 5) : Shanghai s’affirme comme une importante place boursière placée au 6e rang mondial ; elle attire 1/3 des IDE reçus par la Chine et abrite de nombreux sièges sociaux de FTN dans les quartiers de Puxi et de Pudong. La taille (doc. 1) et l’importance du port de Yangsan (doc. 3) ainsi que le fret aérien (3e rang mondial) montrent que Shanghai est aussi une plaque tournante du commerce international. Enfin, il s’agit d’une puissance touristique, comme l’at-teste la présence du site de l’Exposition universelle de 2010 et le projet de construction d’un immense parc d’attraction Disneyland au cœur d’une station touristique internationale (doc. 2). 2. En position d’interface entre la Chine et le monde grâce au Yangzi, Shanghai s’est adaptée aux besoins du trafic maritime moderne en développant tout d’abord le port de Waigaoqiao, qui profite de l’em-placement stratégique de la ville, au centre de la façade maritime chinoise sur l’océan Pacifique. Mais ce port n’a pu suffire, c’est pour-quoi a été construit le port de Yansghan (doc. 1), sur le modèle des terres-pleins. Relié au continent par le pont de Luyang (32 km), il per-met aujourd’hui à Shanghai d’être le 1er port mondial de conteneurs (doc. 3). De plus, ses aéroports (Pudong, Hongqiao) en font un carre-four aérien mondial pour le trafic de marchandises et de passagers, connecté à l’espace national chinois par le nouveau TGV, et à l’espace local par le Maglev (doc. 4 et 5). 3. D’une part, Shanghai s’intègre dans les flux humains mondiaux, comme l’attestent la puissance de son hub aéroportuaire (20e rang mondial pour le trafic de passagers) et l’importance de ses installations touristiques internationales dont l’Exposition Universelle (70 millions de visiteurs), qui est actuellement en reconversion mais qui gardera en partie sa vocation de pôle touristique international. D’autre part, Shanghai est intégrée dans les réseaux mondiaux du savoir, grâce à l’affirmation internationale de ses universités, dont Fudan et Jiao Tong qui publie le contesté « classement de Shanghai » (classement des principales universités mondiales).

2. Comment se manifeste la puissance de Shanghai ? p. 138-139

● Présentation des documentsIl s’agit dans cette partie d’étudier les manifestations de la puissance de la ville à l’échelle locale et régionale, à travers les lieux embléma-tiques. Le nouveau quartier de Pudong (ouvert en 1990) représente une véritable vitrine de la puissance mondiale de Shanghai. Sa skyline spectaculaire (doc. 6), son attractivité (doc. 7, Exposition universelle de 2010), sa croissance continue, font le prestige de la ville. La tour de la Perle d’Orient (doc. 6), terminée en 1994, a été la première réalisa-tion symbolique du nouveau front d’eau de Shanghai dans le quartier de Lujiazui. Elle est actuellement ouverte aux touristes. Ce renouvel-lement urbain témoigne d’une véritable mutation économique de la ville, marquée à la fois par une plus grande tertiarisation (doc. 10) et par une montée en gamme des activités industrielles (doc. 9 et 10), qui renforcent les fonctions économiques mondiales de Shanghai et impulsent un fort dynamisme dans son vaste hinterland (doc. 8).

● Réponses aux questions1. L’essor de Pudong témoigne de la puissance mondiale de Shanghai. C’est un pôle industriel qui concentre de plus en plus de centres de recherche et développement (doc. 10), grâce à la montée en gamme des industries et grâce à la concentration de technopôles (dont celui de Zhangjiang, doc. 9). Mais il s’agit aussi d’un centre financier interna-tional, comme en témoignent les mutations du nouveau quartier d’af-faires marqué par la verticalisation du bâti, c’est-à-dire la multiplication des tours (doc. 6). Enfin la ville assure de plus en plus des fonctions touristiques et culturelles mondiales concentrées à Puxi, mais aussi de plus en plus dans ce nouveau quartier de Pudong (doc. 7). 2. L’ouverture de Shanghai et son développement économique se sont d’abord fondés sur la ZES (partenariat avec des entreprises chinoises et des sociétés japonaises et occidentales), à proximité du port de

Waigaoqiao. Mais nous assistons aujourd’hui à une double mutation ; d’une part, le développement du quartier des affaires de Pudong affirme le poids des activités tertiaires dans l’économie de la ville ; d’autre part, la montée en gamme des activités industrielles entraîne une recomposition spatiale de la ville. Pudong garde les activités de recherche et développement et les services les plus sophistiqués (doc. 9), alors que les usines s’installent en périphérie (doc. 7). 3. Même si, à l’image du littoral chinois, Shanghai concentre une grande part de la production et l’essentiel de l’ouverture du pays, elle ne se coupe pas pour autant de son arrière-pays. L’image de « tête de pont » ou « tête de dragon » en témoigne. Shanghai se situe à l’em-bouchure du Yangzi, voie dont la navigabilité a été améliorée (barrage des trois Gorges), et qui permet un accès à l’intérieur du pays. Shanghai impulse un développement à son hinterland, comme en témoignent les redistributions industrielles, notamment vers Suzhou et Nanjing. La ville exercice aussi une véritable attraction sur son espace régional, en attirant la main d’œuvre et les étudiants. Son influence s’étend sur plus de 1 650 km, jusqu’à Chengdu.

3. Quelles sont les conséquences socio-spatiales de l’intégration mondiale de Shanghai ? p. 140-141

● Présentation des documentsCes documents permettent de s’interroger sur les conséquences socio-spatiales de l’intégration mondiale de Shanghai. Le paysage urbain connaît de profonds bouleversements (doc. 11). Alors que le centre-ville est touché par la gentrification (doc. 14), l’espace périphé-rique est marqué par une très forte croissance démographique. En effet, Shanghai tend à se structurer selon un principe polycentrique (carte 14). Lancé en 2000, le plan « One City, nine towns » (1 ville nou-velle centrale, Songjiang, et 9 autres villes nouvelles) a créé, à partir de petites villes existantes, des pôles multifonctionnels où résident des populations de la ville-centre, des populations locales ayant quitté l’agriculture, et des populations extérieures (importance de l’exode rural). Thames Town (« La ville de la Tamise », doc. 12) comme les autres villes nouvelles, poursuit la vocation cosmopolite de Shanghai en la dotant de quartiers résidentiels d’architecture européenne. Construite sur le modèle anglais, celle-ci elle est constituée de canaux, de ponts et de zones résidentielles fermées, sous forme de « cottages », qui atti-rent des classes très aisées de Chine, d’Asie, voire d’Occident. Ces dyna-miques ont donc tendance à renforcer à la fois les inégalités sociales (doc. 15) et les problèmes environnementaux (doc. 13) (essor des mobilités pendulaires, artificialisation du milieu, pollution des eaux).

● Réponses aux questions1. La ville s’étend sur les zones rurales pour faire face à la croissance démographique et économique, vers le nord, l’ouest, et de plus en plus vers le sud (doc. 14). Cela se manifeste par la verticalisation du centre-ville (doc. 11), c’est-à-dire la multiplication des tours qui accompagne la privatisation du logement. Les habitations traditionnelles, de moins en moins nombreuses, jouxtent les tours modernes. La ville devient aussi de plus en plus polycentrique avec le développement de villes nouvelles (doc. 12), qui visent à encadrer cet étalement urbain en mêlant population du centre ville, population locale issue de l’agricul-ture et nouveaux arrivants. 2. Shanghai témoigne de l’inégale intégration des territoires et des sociétés dans la mondialisation. À l’image de la Chine, l’écart entre les plus riches et les plus pauvres s’est considérablement creusé. Les nouveaux immeubles en centre-ville, ainsi que les quartiers fermés des villes nouvelles sont plutôt réservés aux plus aisés (élite de l’ar-gent, cadres locaux, expatriés), parfois à la classe moyenne (doc. 11 et 12). Mais face à cette gentrification du centre, les plus pauvres sont poussés vers la périphérie. Les laissés-pour-compte sont surtout repré-sentés par les 7 millions de migrants (« travaux lourds », « travail à la chaine », « petits services », doc. 15) qui n’ont pas de « hukou » qui leur ouvre l’accès aux services sociaux de la ville (école, caisse de retraite). Pourtant, on trouve peu de bidonvilles de migrants. 3. La municipalité de Shanghai voulait créer une vitrine internationale, avec la future ville de Dongtan, à l’est de l’île de Chongming, proche de la réserve naturelle. Prévue sur 86 km2, elle se voulait écologique

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(production d’énergie verte, vastes zones piétonnes, circulations douces). Ce projet est actuellement suspendu, mais il était présenté comme une réponse apportée aux habitants de plus en plus sensibles aux problèmes environnementaux (pollution de l’air, de l’eau, doc. 13, et affaissement de terrains). De plus, Shanghai doit faire face à une véritable recomposition socio-spatiale. La stratification sociale est de plus en plus forte. Enfin, en raison de la hausse des coûts de la vie et de l’essor de l’offre de travail dans d’autres villes, Shanghai subit une pénurie de travailleurs migrants qui peinent à s’intégrer.

BILAN DE L’ÉTUDE DE CAS 2En quoi Shanghai est-elle une ville mondiale ? p. 142-143

A. Quelle est la place de Shanghai dans le monde ? Une ville très intégrée dans la mondialisation • Shanghai est la principale porte d’entrée de la Chine

– Premier port de conteneurs du monde avec le nouveau termi¬nal de Yangshan, Shanghai est en position d’interface entre la Chine et le monde grâce au Yangzi.– Bien que concurrencée par Pékin et Hongkong, elle possède un puissant hub pour le trafic de marchandises et de passagers.

• Shanghai a aussi les moyens d’être un centre d’impulsion éco-nomique et culturel à l’échelle du monde : 6e place boursière mon-diale, la ville concentre également les sièges sociaux des FTN, aussi bien chinoises qu’étrangères, et elle attire 1/3 des IDE reçus par la Chine. Ses aéroports, mais surtout ses deux ports importants (Waigao-qiao et Yangshan), lui permettent d’importer et d’exporter des mar-chandises. Le site de l’Exposition universelle de 2010 et le futur parc Disneyland sont deux pôles majeurs du tourisme international. Enfin, Shanghai abrite deux universités à rayonnement mondial (Fudan, Jiaotong) qui lui permettent d’être intégrée aux réseaux du savoir et assurent son rayonnement culturel. • Shanghai s’affirme donc comme une ville mondiale, notam-ment dans le domaine économique car c’est une ville riche (son PUB correspond au PIB de la Grèce) ce qui s’explique en grande partie par la puissance de ses activités économiques. C’est un pôle majeur du commerce international doté du premier port du monde. C’est éga-lement un centre majeur de la mondialisation financière. Enfin, c’est un pôle touristique qui attire une clientèle nationale et internationale croissante, comme en témoigne les 70 millions de visiteurs de l’Expo-sition universelle de 2010.

B. Comment se manifeste la puissance mondiale de Shanghai ? Une ville mondiale, pôle majeur de la mondialisation• Shanghai est un centre de commandement économique qui se renforce. Le nouveau quartier de Pudong témoigne des profondes mutations de la ville et de sa puissance mondiale. Les tours et les chan-tiers de construction se multiplient dans ce quartier des affaires qui abrite des activités tertiaires de commandement, mais aussi les acti-vités industrielles les plus performantes (technopole de Zhangjiang). La montée en gamme des activités industrielles coïncide avec une installation des unités de production en périphérie de la ville et avec

la naissance d’un second centre d’affaires, à proximité de l’aéroport de Hongqiao.• Shanghai est un centre de commandement culturel qui s’af-firme. Les mutations de la ville-centre montrent aussi que Shanghai devient de plus en plus un pôle culturel et touristique. Puxi reste le quartier universitaire, commercial et touristique de Shanghai mais Pudong s’affirme comme un nouveau pôle touristique qui va être ren-forcé par la mise en place d’une vaste zone de tourisme international à l’est, organisée autour du parc d’attraction (Disneyland), à proximité de l’aéroport de Pudong. La reconversion du site de l’Exposition uni-verselle poursuit le même objectif. • Shanghai est la « tête de pont » de son espace régional. Située à l’embouchure d’un axe fluvial majeur de la Chine, la ville impulse un développement dans son arrière-pays grâce à sa puissance écono-mique et à son attractivité. Certaines industries s’installent à Suzhou et à Nanjing. La ville exerce aussi une véritable attraction sur son espace régional, en attirant la main d’œuvre et les étudiants. Son influence s’étend sur plus de 1 650 km, jusqu’à Chengdu.

C. Quelles sont les conséquences socio-spatiales de l’intégration mondiale de Shanghai ? Une ville mondiale marquée par des contrastes sociaux• Le territoire métropolitain de Shanghai est de plus en plus étendu et polycentrique. En plus d’une forte verticalisation (tours, axes routiers surélevés), Shanghai a connu une forte extension du bâti, notamment depuis le début des années 90. Une politique active d’aménagement du territoire sur le principe de villes nouvelles a per-mis à la ville de changer d’échelle et de s’étendre sur l’espace rural environnant. Ces villes ont dû faire face à une importante croissance démographique, en accueillant des populations venues du centre, des marges ou des provinces voisines. Le périurbain devient donc un lieu de concentration grandissante de la population, et la ville devient de plus en plus polycentrique. • Le territoire métropolitain de Shanghai est de plus en plus fragmenté. Les niveaux de revenus demeurent très inégaux. Les populations les plus aisées se regroupent dans des résidences parfois fermées ou dans les quartiers construits à l’européenne, à l’image de Thames Town dans la ville nouvelle de Songjiang. Ce phénomène de gentrification est cependant encore plus net en centre-ville, où les tours résidentielles remplacent l’habitat traditionnel. La privatisation du logement et la multiplication des tours de bureaux expliquent l’augmentation du coût de l’immobilier, qui a conduit les moins aisés à se reloger dans la périphérie. Le cloisonnement social est assez net. Les migrants, quant à eux, restent en marge de cette dynamique, aussi bien territorialement que socialement : ils n’ont pas toujours accès aux services sociaux de la ville. • Shanghai doit faire face à de nouveaux défis sociaux et envi-ronnementaux car les disparités sont de plus en plus fortes entre les habitants du centre comme de la périphérie. Une grande partie des migrants demeurent une population marginalisée. Enfin, la ville doit relever des défis environnementaux. La multiplication des villes nouvelles accroit les mobilités pendulaires, la saturation des routes et la pollution atmosphérique. La forte croissance démographique et économique maintient aussi une forte pression sur la qualité de l’eau, notamment celle du Yangsi.

Schéma de synthèse0

N

10 20 km

Une ville mondiale pôle majeurde la mondialisation

Une ville mondiale confrontée à desdé�s sociaux et environnementaux

Une ville mondiale intégréedans la mondialisation

phénomènesponctuels degentri�cation

place boursière

université, parc d'attraction

aéroport, port

TGV, Maglev

sièges sociaux des FTN

activité technopolitaineet industrielle

événement international

interface maritimeou terrestre

extension urbainedéplacement de population

écoquartier en partie abandonné

ville-centre

ville nouvelle

Source : T. Sanjuan, Atlas Shanghai, 2009.

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CARTES Les territoires de la mondialisation p. 144-145

● Présentation de la carte 1Cette carte pose le repère classique d’un « monde dual ». Cependant, la 2e partie de la légende affine cette approche en dressant une typo-logie simplifiée des territoires, à plusieurs échelles : régionale (ex : pôle de la Triade) et infra-étatique (les métropoles). À travers la notion d’angles morts, on voit bien que les pays du Nord comme les pays du Sud sont concernés par le phénomène de marginalisation. La 3e partie de la légende montre que les flux sont les facteurs de cette discrimi-nation spatiale.

● Réponses aux questions 1. Les 3 pôles de la Triade : États-Unis-Canada, Japon, et U.E. dominent l’espace mondial. L’accessibilité optimale des métropoles (centres de commandement) en fait les lieux privilégiés de la mondialisation.2. L’opposition Nord / Sud ne résume pas le monde. Des « périphéries intégrées » dans les pays émergents (BRICS et Dubaï) font figure de centres secondaires, grâce à des métropoles actives, relais de la mon-dialisation.3. À l’échelle infra-étatique, les territoires qui reçoivent ou émettent des flux sont intégrés (grâce à une interface maritime ou une métro-pole), tandis que les territoires marginalisés sont des « angles morts » et subissent l’enclavement ou d’autres contraintes (guerre).

● Présentation de la carte 290 % des échanges de marchandises s’effectuent par navires : par conséquent, les territoires aménagés pour recevoir et exporter des flux maritimes (et surtout des conteneurs) sont intégrés à la mondialisa-tion. Cette carte éclaire l’ampleur des enjeux liés aux espaces mari-times, en montrant le poids des façades maritimes aptes à la conte-neurisation, la situation des routes principales, et aussi les dynamiques actuelles, partagées entre l’engorgement des routes majeures (détroit de Panama), les dangers (piraterie) et la recherche de nouvelles routes.

● Réponses aux questions 1. La principale route maritime relie les pôles de la Triade, et plus largement les interfaces maritimes majeures (carte 1) : la Northern Range, le Nord-Est et la façade ouest des États-Unis (ouverts à la fois sur l’Atlantique et le Pacifique), l’Asie Pacifique (Japon, Chine orientale, Singapour).2. Les enjeux stratégiques sont concentrés le long de l’axe maritime majeur. Les détroits sont la clé des passages des navires. Leur mise au gabarit est un aménagement indispensable, pour Suez comme Panama, datant du xixe siècle. Certaines zones (les golfes) sont mena-cées par la piraterie. L’accès à la mer et l’exploitation de ses ressources conduisent à des tensions (Arctique) et parfois des conflits (frontière disputée).

COURS 1 Les territoires intégrés à la mondialisation p. 146-147

Ce cours vise à montrer qu’un contraste entre un Nord « centre » de la mondialisation et un Sud en « périphérie » est à revoir (cf. typolo-gie récente de L. Carroué). Une analyse multiscalaire, qui permet cette approche nuancée (voir § B et C), se dégage des facteurs généraux présentés dans le § A.

● Présentation des documentsLe Repère (trafic aéroportuaire) et la carte 1 p. 147 mettent en avant les facteurs discriminants d’une intégration à la mondialisation. La carte comme le doc. 2 montrent la montée en puissance de pays du Sud. Ainsi, les IDE entrants augmentent de 6,9 % pour les PED en 2010. Les IDE sont émis à plus de 70 % par les pays développés. Les PED ne représentent que 24,8 %, mais avec une augmentation de plus de 7 % (source : rapport CNUCED 2011). Une analyse à plus grande échelle montre que les IDE se concentrent dans des territoires précis : les

métropoles ou des territoires de l’innovation (Silicon Valley).L’affirmation du polycentrisme est au cœur de ce cours. Ainsi, on montre que des pays du Sud tirent parti de la mondialisation. Sur des créneaux porteurs comme les NTIC, des PED conquièrent des marchés dans le Sud (ex : Orascom, opérateur égyptien de téléphonie, sur les pays africains, Lenovo pour l’informatique en Chine).

● Réponse à la question1. Les pays du Nord reçoivent le plus d’IDE, ainsi que les BRICS, notam-ment la Chine. Leur attractivité est très élevée. D’autres pays sont remarquables, comme le Mexique, la CEI ou la Turquie.

EXEMPLE 1

En quoi Singapour est-il un pôle majeur de la mon-dialisation ? p. 148-149

● Présentation des documentsCité-État de l’Asie du Sud-Est, Singapour a su émerger comme un pôle majeur de la mondialisation, malgré sa petite taille (700 km2) et sa faible population (5 millions d’habitants). À l’instar de Dubaï, les mutations entraînées par l’intégration mondiale de cette cité en font un exemple particulièrement pédagogique. Il s’agit ici de mesu-rer les conséquences territoriales de la mondialisation et de ne pas se contenter de ses conséquences économiques. À ce propos, R. de Koninck (Singapour, la Cité-État ambitieuse) évoque une véritable « révolution du territoire », comme l’illustrent les doc. 1 et 2. La litto-ralisation des activités et leur montée en gamme en sont des facteurs prédominants. Au début des années 1960, Singapour était encore l’avant-port de la péninsule malaise, il en transformait les produc-tions primaires (caoutchouc, étain), avant de s’orienter vers les biens d’équipement. Actuellement, les industries de haute technologie et les services de pointe (doc. 4) dominent dans la cité, alors que les autres activités industrielles sont délocalisées sur la péninsule malaise bien reliée à Singapour (doc. 3), créant une véritable intégration régionale.

● Réponses aux questions 1. Singapour s’affirme comme un nœud mondial de communication. Les marchandises circulent soit par voie aérienne, soit par voie mari-time, puisque Singapour concentre 4 principaux sites portuaires, ce qui la place au 2e rang mondial du trafic conteneurs, juste derrière Shanghai (repère B p. 152). Son aéroport (doc. 1) voit transiter 42 mil-lions de passagers par an, ce qui le place au 18e rang mondial, son rôle régional est fondamental. Certains passagers profitent des infrastruc-tures touristiques internationales que sont les casinos, les hôtels et les parcs d’attraction (ex : Resorts World Sentosa Singapore). Les autres moteurs du développement économique de Singapour sont l’indus-trie (dans le quartier de Jurong et en Malaisie, doc. 3) et les activités de service, notamment financiers, puisque Singapour est une plate-forme bancaire. Le quartier d’affaires est d’ailleurs représenté dans le doc. 4. 2. La littoralisation des activités a été poussée à son maximum, grâce à la mise en place de terre-pleins qui ont permis l’extension de 20 % du territoire national (doc. 1). C’est pourquoi, R. de Koninck évoque une véritable « révolution du territoire » (doc. 2), car celui-ci a toujours été adapté aux besoins de l’ouverture mondiale. En témoignent l’aéro-port de Changi, comparé à cette occasion à un « porte-avions », et les mutations du centre des affaires, qui ne donne plus directement sur la mer car il est maintenant bordé par un polder touristique (doc. 4). 3. À l’échelle régionale, l’intégration de Singapour est aussi de plus en plus développée (doc. 1 et 3). Pour bénéficier d’une main d’œuvre moins chère, certaines industries de Singapour sont délocalisées en Malaisie ou en Indonésie (archipel Riau), favorisant les flux d’IDE dans cette direction. Singapour conserve sur son territoire les industries de haute technologie. Les habitants de Singapour élargissent aussi leur espace touristique et de loisirs, en se rendant dans les îles de Batam et de Bintan, grâce aux ferrys. D’une manière générale, l’amélioration des transports dans cet espace régional favorise le développement de l’espace économique de la cité-État.

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© HacHette Livre Chapitre 4 ● Les territoires dans la mondialisation 53

COURS 2 Les territoires et les sociétés en marge de la mondialisation p. 150-151

● Présentation des documentsCe cours vise à expliquer quels sont les territoires en marge, et com-ment les sociétés font face à la mondialisation. Cela concerne les pays du Nord comme les pays du Sud (photos 1 et 2).Les Repères permettent de spatialiser le phénomène d’exclusion : il concerne essentiellement les pays du Sud, touchés par la pauvreté, notamment les PMA. L’ensemble est marqué par la pauvreté multidi-mensionnelle, qui concerne plus de 2 milliards de personnes. L’IPM (indice de pauvreté multidimensionnelle) est désormais utilisé par le PNUD (depuis 2010), pour rendre compte, en fonction de 10 indica-teurs (ex : accès à l’eau), des 3 dimensions de la pauvreté identifiées par l’IDH. Le doc. 3 permet d’approfondir la déstructuration des sociétés en raison de la fracture spatiale induite par la mondialisation : métro-polisation vs campagnes. D’autres exemples peuvent compléter cette approche : le Bangladesh (§ B) est un PMA intégré : à Dacca, le « Bashundhara City Mall » est le plus grand centre commercial d’Asie du Sud Est réservé à l’élite. Mais les bidonvilles regroupent 1/3 de la population et 158 millions d’habitants sont en marge (7e puissance démographique mondiale).

● Réponses aux questions1. À Phnom Penh, le mal-développement renvoie à de très mauvaises conditions de vie : habitat dégradé voire précaire, pas d’adduction d’eau, électricité détournée. La saleté prouve l’absence d’organisation de la municipalité.3. Les sociétés intégrées sont les classes moyennes, « choyé[e]s par la mondialisation », dont les modes de vie urbains sont uniformisés et occidentalisés (NTIC, société de consommation). Au contraire, les « petits paysans » ou une « sous-classe urbaine », par leur pauvreté et leur exclusion des centres-villes, sont en marge de la mondialisation économique et culturelle.

COURS 3Les espaces maritimes : approche géostratégique p. 152-153

● Présentation des documents Les échanges économiques mondiaux sont réalisés à 90 % par voie maritime, comme l’essentiel de l’immigration clandestine ou des trafics illicites. Différentes échelles d’analyse seront étudiées. La mondialisation a accentué l’importance des mers et des océans comme enjeu géostra-tégique, en renforçant la hiérarchie des ports conteneurs (Repère B), la littoralisation des activités (doc. 1) et le rôle des façades maritimes (carte p. 145). Elle a accentué la pression sur les ressources maritimes (halieutiques, biologiques, minérales et énergétiques, doc. 2), dans le cadre des zones économiques exclusives (Repère A). Il est fondamental de réinvestir cette notion d’appropriation des océans avec les élèves (même si elle a été abordée en seconde), pour comprendre les ten-sions dont font l’objet les espaces maritimes (insécurité, doc. 3, conflits d’appropriation) mais aussi le rôle des grandes puissances planétaires dans le règlement de ces tensions. L’Arctique (exemple 2) est particuliè-rement évocateur : c’est un espace maritime géostratégique à l’échelle mondiale (futurs passages maritimes, zone d’équilibre écologique de la planète, tensions entre les intérêts nationaux et internationaux), mais aussi à l’échelle régionale (ressources halieutiques et énergétiques, volonté d’extension des ZEE, risques de pollution).

● Réponses aux questions1. Un terre-plein est une étendue artificielle de terre conquise sur la mer. Il correspond à une pratique courante au Japon car l’espace constructible y est limité. Ces terre-pleins ont une vocation maritime et industrielle, comme l’atteste ici la présence d’entrepôts ou de quais à conteneurs qui permettent le transit de marchandises, alors que les

quais minéralier et pétrolier montrent la dépendance énergétique du pays. À Osaka, deux nouveaux embarcadères sont à l’étude pour répondre à la forte augmentation du trafic maritime.2.a) Le Golfe Persique et le Golfe du Mexique ainsi que la mer du Nord et le Golfe de Guinée regroupent les principales zones pétrolières exploi-tées. La production du gaz, quant à elle, est plus importante en mer du Nord et en mer de Chine du Sud. b) Les espaces maritimes abritent une grande partie des ressources en hydrocarbures indispensables à la mondialisation. C’est pourquoi leur découverte et leur exploitation représentent un véritable enjeu. 3. La piraterie augmente l’insécurité des trajets maritimes, notamment des pétroliers. Or, le bon fonctionnement de l’économie mondialisée, notamment l’approvisionnement et les exportations des grandes puissances dépendent beaucoup de ces échanges maritimes.

EXEMPLE 2 En quoi l’océan Arctique représente-t-il un enjeu géostratégique mondial ? p. 154-155

● Présentation des documents L’Arctique (14 millions de km2) est particulièrement évocateur de ces enjeux que représentent les espaces maritimes au regard de la mon-dialisation. Il s’agit d’un espace convoité avec la fonte des glaces, donc un espace dont l’appropriation et les ressources deviennent un enjeu de la mondialisation. C’est pourquoi, actuellement, l’Arctique est un espace sous tension, même si cette idée est à nuancer. Il ne s’agit pas d’évoquer une « nouvelle guerre froide » puisqu’il existe des acteurs efficaces de la régulation politique régionale, comme le Conseil de l’Arctique (accords de délimitation de la frontière russo-norvégienne en 2010).

● Réponses aux questions1. Avec le réchauffement climatique, les routes maritimes arctiques offri-raient un trajet plus court entre l’Europe et l’Asie que par Panama ou Suez (doc. 1 et 2). La fonte estivale de la banquise nourrit déjà les scénarios d’explosion du trafic le long des passages du Nord-ouest et du Nord-est. On estime que ces routes seraient rentables pour les armateurs qui chercheraient à réduire leurs coûts de carburants et à augmenter leurs rotations. En devenant un espace maritime de transit, l’Arctique serait davantage intégré à la mondialisation. Mais son potentiel en ressources halieutiques et énergétiques (doc. 1 et 4) éveillent également les convoi-tises et pourrait renforcer son intégration mondiale. 2. Pour commencer, il faut nuancer ces nouvelles perspectives pour des raisons climatiques : la fonte des glaces demeure encore incer-taine, aléatoire. L’exploitation des hydrocarbures et le transport mari-time restent plus difficiles qu’ailleurs dans ce milieu très contraignant (« glace dérivante », « bans de brouillards épais », doc. 3). C’est pour-quoi, F. Lasserre s’interroge sur la rentabilité de ces nouveaux passages maritimes qui occasionneraient des coûts supplémentaires pour les armateurs (doc. 3), sans offrir de réels gains (aucun port intermédiaire). Enfin, l’Arctique fait encore l’objet de tensions car cet espace n’est pas tout à fait « délimité » (revendications canadiennes, doc. 5, ou reven-dications du plateau continental par la Russie), ce qui constitue actuel-lement un frein à sa mise en valeur.3. Ces nouvelles perspectives concernent donc à la fois les États rive-rains de l’Arctique, qui possèdent une ZEE, et les grands acteurs de la mondialisation (États, armateurs, FTN). Le doc. 4 montre que cet espace maritime fait l’objet de convoitises parfois contradictoires : les grandes FTN pétrolières y installent des plates-formes de forage en espérant augmenter leurs profits, ce que dénonce l’ONG Greenpeace au nom de la durabilité de cet environnement fragile (une marée noire ici aurait des conséquences plus importantes qu’ailleurs). Enfin, le doc. 5 montre les tentatives du Canada pour étendre sa ZEE au détriment de la Russie (différent sur les limites du plateau continental). Le Canada s’oppose également aux États-Unis et à l’Europe, qui préféreraient étendre les eaux internationales de l’Arctique pour que la navigation y demeure libre.

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Le plan 2 convient mieux au sujet, il répond à la problématique retenue en s’appuyant sur trois domaines de la mondialisation : économique, politique et culturel, qui permettent de hiérarchiser les territoires. Le plan 1 classe les territoires en fonction de leur degré d’intégration, mais n’est pas assez problématisé. 1. Des territoires inégalement insérés dans l’économie mondiale

a. Des territoires moteurs de la mondialisation économiqueb. Des périphéries plus ou moins intégrées à l’économie mondialec. Une concurrence économique accrue entre les territoires à

l’échelle mondiale2. Des territoires qui pèsent plus ou moins lourd sur la scène internationale

a. Le rôle des centres de décision de la mondialisationb. Des territoires qui émergent sur la scène internationale (rééquili-

brage des forces politiques)c. Des territoires qui peinent à s’autogérer

3. Des territoires différemment assimilés à une culture mondialea. Des modèles culturels qui s’imposent et rayonnentb. Des modèles culturels en plein essorc. Des sociétés en marge de la mondialisation

Étape 3 : Rédiger la composition• Proposition d’introduction En septembre 2011, l’ouverture de la coupe du Monde de rugby, qui se tient en Nouvelle-Zélande, a passionné plus de 4 milliards de spec-tateurs et téléspectateurs du monde entier. Aujourd’hui la mondialisa-tion concerne tous les États du monde et touche tous les domaines. Cependant, elle accentue les disparités entre les territoires, et à toutes les échelles. En effet, la mondialisation, à comprendre ici comme le processus d’intégration à l’échelle planétaire de phénomènes d’abord économiques mais aussi culturels, sociaux, politiques, informationnels, etc. est à l’origine d’une hiérarchisation des territoires, qui en intègre certains et en exclut d’autres. Il est donc intéressant de se deman-der  : comment la mondialisation hiérarchise-t-elle les territoires à différentes échelles ? D’abord, cette hiérarchie s’appuie sur l’insertion plus ou moins importante des territoires dans l’économie mondiale. Ensuite, elle repose sur la participation plus ou moins active des terri-toires à la gouvernance mondiale. Enfin, plus les territoires sont mon-dialisés, plus ils sont assimilés à une culture mondiale.

Plan 1 Plan 2

Des territoires intégrés à la mondialisation

Des territoires en voie d’intégration

Des territoires en marge de la mondialisation

De quels territoires parle-t-on ?

– façades/interfaces maritimes majeures (façade atlantique des États-Unis, mégalopole japonaise…) – métropoles mondiales (New York, Shanghai, Londres…) – paradis fiscaux, zones franches, technopôles (Silicon Valley), CBD…

– puissances émergentes (Brésil, Chine…)– territoires d’accueil des délocalisations (usines Foxconn à Shenzhen, en Chine)– territoires d’accueil des touristes internationaux (îles Nocibé à Madagascar)

– États mal développés (PMA, territoires en guerre…)– régions désertées (rurales en déclin comme à Dacca au Bengladesh, industrielles en difficile reconversion…)– quartiers centraux défavorisés (ghettos aux États-Unis)

Comment s’insèrent-ils dans l’économie mondiale ?

– échanges anciens et intenses (entre les pôles de la Triade, archipel métropolitain mondial) – réseau de transport efficace (présence de hub)

– explosion récente des échanges

– réseau de transport en développement

– échanges limités dans l’espace (marchés locaux, échanges de proximité) et enclavement– réseaux de transport embryonnaires (régions montagneuses de l’ouest de la Chine)

Comment participent-ils à la gouvernance mondiale ?

– rôle clé des États sur la scène internationale – poids des métropoles mondiales dans la mondialisation (concentration des sièges sociaux des FTN, lieux de commandement)

– poids croissant des États sur la scène internationale (pays des BRICS dans les négociations avec l’OMC, membres du Conseil de sécurité de l’ONU…)

– acteurs politiques absents sur la scène internationale (au Kenya, tensions politiques internes qui ne permettent pas au pays de s’affirmer à l’international).

Comment sont-ils assimilés à la culture (sport, alimentation, art, tourisme…) mondiale ?

– des modèles culturels qui s’imposent (l’American way of life)– mobilités internationales importantes

– des modèles culturels qui émergent (Bollywood)– essor des mobilités à l’international (développement du tourisme…)

– peu ou pas de mobilités internationales des populations (des déplacements restreints à l’échelle du quartier, dans les favelas de Sao Paulo)

Étape 2 : Élaborer le plan

PRÉPA BACCOMPOSITION 3 p. 156

Sujet : L’inégale intégration des territoires dans la mondialisation

Étape 1 Analyser le sujet• Délimiter l’espace concerné et identifier les mots-clésTerritoires : L’intitulé du sujet amène les élèves à réfléchir au terme « territoire » dans sa pluralité. La consigne les invite ainsi à lister d’em-blée des territoires à différentes échelles, et à mobiliser les termes de vocabulaire vus dans ce chapitre : interfaces, pôles de la triade, villes mondiales, PMA… Intégration : C’est le terme central du sujet. Il s’agit de comprendre les enjeux de cette intégration, de cette « insertion » des territoires

à l’échelle mondiale. En effet, il existe une relation indéniable entre l’intégration des territoires dans la mondialisation et leur développe-ment. Aujourd’hui, les territoires développés et dynamiques sont les territoires mondialisés.Mondialisation : La mondialisation est un processus, et les territoires ne sont pas figés : ils évoluent. Ainsi, certains territoires, hier en marge, sont aujourd’hui en voie d’intégration. Des dynamiques de rééquili-brage s’opèrent.

• Dégager la problématiqueLa problématique 1 est la plus adaptée car elle reprend le sujet sans coller à son intitulé. En revanche, la problématique 2 ne soulève qu’un aspect de la ques-tion (les conséquences) : elle est donc réductrice.

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© HacHette Livre Chapitre 4 ● Les territoires dans la mondialisation 55

PRÉPA BACCOMPOSITION 4 p. 157

Sujet : À partir de l’étude de cas menée en classe, caractérisez une ville mondiale

Étape 1 : Analyser le sujet• Délimiter l’espace concerné et identifier les mots-clésL’essentiel du propos de l’élève doit être tiré de l’étude de cas vue en classe, car le début de la phrase du sujet l’impose (« À partir de l’étude de cas menée en classe… »). L’étude de cas fournit aux élèves des exemples précis qui permettent d’étoffer le propos. Toutefois, le cours est également nécessaire pour réaliser cette composition, car les arguments qui la structurent doivent être tirés du cours.Le terme « ville mondiale » imbrique deux échelles : l’échelle locale et l’échelle mondiale. Il s’agit ici de comprendre comment une ville mon-diale dépasse largement son cadre spatial en rayonnant et en exerçant une influence sur l’ensemble ou une partie du monde.

• Dégager la problématiqueLa définition de « ville mondiale » figure p. 129 du manuel. C’est une première définition, concise. L’objectif du développement est de la préciser et de l’interroger, à travers des exemples extraits de l’étude de cas et des connaissances mobilisées dans le chapitre.

Étape 2 : Élaborer le planL’utilisation d’un organigramme est un moyen intéressant qui permet aux élèves d’organiser et de structurer leur pensée au brouillon, avant de rédiger. Ces cartes mentales/schémas sagittaux peuvent être utili-sés en classe, pour présenter aux élèves une autre façon d’approcher un sujet. Pour certains élèves, elles constituent un outil précieux d’aide à la construction des idées, puisqu’elles structurent visuellement la pensée.1. Une place dans le monde

a. La concentration d’acteurs décisifs dans la mondialisation. New York possède la prestigieuse université de Columbia, dont le rayon-nement est international. Shanghai concentre les sièges sociaux de nombreuses FTN.b. Une ville au cœur des réseaux d’échanges mondiaux. New York est la troisième ville la plus accessible au monde. Shanghai est le premier port mondial de conteneurs, et innove avec le nouveau ter-minal de Yangshan.c. Une puissance économique majeure. New York dispose des deux premières places boursières au monde, qui capitalisent à elles seules 20 500 milliards de dollars. La place boursière de Shanghai est au 5e rang mondial.

2. La fonction décisionnelle (voir le paragraphe rédigé dans l’étape 3)

a. Un centre de commandement économique à l’échelle mondialeb. Un centre de commandement politique à l’échelle mondialec. Un centre de commandement culturel à l’échelle mondiale

3. Les conséquences socio-spatiales de l’intégration mondialea. Des territoires de plus en plus fragmentés spatialement. À New York se situe le ghetto mondialement connu de Harlem, symbole de ségrégation socio-spatiale. Thames Town est un quartier résidentiel sécurisé de Shanghai qui accueille des populations aisées. b. Gérer les contrastes sociaux. La flambée des prix des loyers à New York exclut les populations les plus pauvres, contraintes à s’éloigner du centre de la ville et entraîne un phénomène de gentrification. Shanghai doit gérer l’arrivée massive de migrants issus de l’exode rural et considérés comme des citoyens de seconde zone.c. Faire face aux défis environnementaux. Les eaux de l’Hudson et de la baie de New York subissent d’importantes pollutions urbaines. La pollution liée aux nombreux mouvements pendulaires atteint, à Shanghai, un taux record.

Étape 3 : Rédiger la composition Proposition de rédaction de la 2e partieLa deuxième spécificité des villes mondiales est de concentrer de nom-breuses forces décisionnelles. Cette puissance mondiale se lit aux niveaux économique, culturel et politique. D’abord, la puissance d’une ville mon-diale se manifeste par la présence d’un centre de commandement écono-mique. Une ville mondiale dispose d’un centre d’affaires de taille volumi-neuse et en constante évolution, véritable vitrine économique de la ville et du pays. Ainsi, le quartier de Manhattan, à New York, première place économique du monde, construit un nouveau World Trade Center, tandis que le quartier de Pudong, à Shanghai, est constamment en chantier pour faire de la ville, d’ici 2020, un centre financier international.De plus, une ville mondiale exerce des fonctions politiques à l’échelle mondiale. Elle a un rôle dans la gouvernance mondiale et accueille les sièges d’instances de décisions internationales. Elle concentre aussi des acteurs économiques, comme des FTN, dont l’influence est mon-diale. En effet, le siège de l’ONU, qui compte 193 États membres en 2012 et exerce un rôle à l’échelle mondiale, se situe à New York depuis sa création. Et Shanghai est un symbole de l’intégration chinoise à la gouvernance mondiale, même si son aire d’influence politique s’exerce surtout sur son espace régional.Enfin, une ville mondiale dispose d’un centre de commandement culturel qui rayonne à l’échelle mondiale et profite d’une très forte attractivité touristique. Des territoires et des lieux symboliques, célèbres dans le monde entier, incarnent la puissance culturelle et touristique d’une ville mondiale. Par exemple, New York est une ville mythique dont les sites touristiques comme Guggenheim Museum, Central Park, ou Times Square ont une renommée mondiale, largement relayée par le cinéma américain. Quant à Shanghai, elle a accueilli plus de 70 millions de visiteurs du monde entier pour son exposition universelle de 2010. Le site, en reconversion, représente aujourd’hui la puissance culturelle de la ville.

PRÉPA BACCOMPOSITION 5 p. 158-159

Sujet : Les espaces maritimes : approche géostratégique

Étape 1 Analyser le sujet• Délimiter l’espace concerné et identifier les mots-clésEspaces maritimes : Ils désignent tous les espaces en contact direct avec l’eau (mer, océan, fleuve…). Ils sont variés et intègrent des terri-toires différents : le vocabulaire spécifique du chapitre doit être mobi-lisé ici : interface, façade maritime, ZEE… Approche géostratégique : Ces espaces maritimes trouvent cepen-dant une unité dans leur dimension de plus en plus stratégique. Ils deviennent de nouveaux territoires de la mondialisation, car ils per-mettent la mise en relation du monde : contrôle des routes et points de passages stratégiques des principales routes maritimes commer-ciales, exploitation des ressources halieutiques, tensions générées entre riverains.

• Dégager la problématiqueL’exercice proposé pour la problématique est un exercice de référence utilisé à plusieurs occasions dans l’établissement des problématiques des compositions (composition 7 p. 194, composition 12 p. 248). Le décryp-tage de la problématique enrichie, en comparaison avec la première pro-blématique, guide l’élève dans l’apprentissage de cet exercice.

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56 © HacHette Livre

Les élèves doivent comprendre que leurs schémas servent d’appui à leur démonstration et illustrent leur propos. Le développement doit donc les expliquer mais sans les décrire, au risque de faire double emploi.Les espaces maritimes sont sources de tensions et génèrent des risques. De plus, ils sont à l’origine de conflits entre les États, qui cher-chent à défendre leurs ressources (au sein des ZEE) et à contrôler les routes maritimes et les points de passage stratégiques, essentiels dans la mondialisation économique. Ainsi, la maîtrise de l’Arctique, et notamment du passage du Nord-Ouest, est, comme le montre le schéma 1, l’objet de tensions entre les puissances riveraines. Ces conflits révèlent d’ailleurs la hiérarchie des puissances : les États les plus impliqués dans la mondialisation sont aussi ceux qui sécurisent le plus leurs espaces maritimes, et certaines zones sont même mili-tarisées. L’Arctique est donc un espace maritime disputé entre cinq puissances qui revendiquent toutes ces eaux internationales, riches en gisements d’hydrocarbures, en ressources minières et halieutiques. Cet espace est donc devenu, depuis la guerre froide, un enjeu majeur de la mondialisation. Cette dimension stratégique s’accentue avec l’es-sor de la mondialisation et avec la fonte accélérée de la banquise. Elle offre en effet à l’Arctique de nouvelles perspectives : une intégration à l’échelle mondiale. Cette mise en valeur pose aussi la question de la durabilité de l’Arctique, et plus largement des espaces maritimes.

Schéma 2 Des ressources halieutiques inégalement réparties dans le monde

Étape 2 : Élaborer le plan

Grandes parties Arguments Exemples

1. Des espaces maritimes de plus en plus valorisés

a. Des espaces au cœur de la mondialisation économiqueb. Des espaces renforcés par la mondialisationc. Des espaces hiérarchisés, vitrines de la mondialisation

a. 90 % des échanges mondiaux se font par voie maritimeb. Rôle des terre-pleins japonais dans la mondialisationc. Essor considérable des ports chinois ces dernières années

2. Des espaces maritimes de plus en plus convoités

a. Des espaces en concurrence les uns avec les autres

b. Des territoires riches en ressources variées et sources d’activités (pêche, extraction des hydrocarbures, tourisme…)c. Des espaces appropriés par les États notamment (ZEE), mais aussi les FTN…

a. Extension de l’avant-port de Shanghai (à 30 km du littoral)b. Plus d’1/3 des hydrocarbures dans les fonds océaniques/pression accrue sur les ressources halieutiques depuis les années 1950 (cf. Schéma 2)c. Zone de pêche en Afrique de l’Est convoitée par des FTN

3. Des espaces maritimes de plus en plus disputés

a. Des espaces à risquesb. Des espaces de tensions entre les États

c. Des espaces fragiles, menacés dans leur environnement

a. Explosion de la piraterie dans le golfe d’Adenb. Conflits territoriaux au sujet des archipels Paracel et Spratleys en mer de Chine/revendications des eaux internationales de l’Arctique par cinq États et litiges frontaliers (cf. schéma 1)c. L’archipel des Kiribati menacé par le réchauffement climatique et la hausse du niveau de la mer

OcéanAtlantique

OcéanIndien

OcéanPaci�que

principale zone depêche dans le monde

principal paysproducteur de poissons

EU

PÉROU

CHILI

RUSSIE

CHINE JAPON

INDONÉSIE

INDE

Océan Pacifique

OcéanAtlantique

OcéanGlacial Arctique

Pôle Nord

Détroitde

Béring

RUSSIE

CANADA

NORVÈGESUÈDSUÈDE FINLANDE

Alaska(États-Unis)

Groenland(Danemark)

ISLANDE

EU

NORVÈGE

DANEMARK

RUSSIE

CANADA

Un espace maritime convoité

Un espace maritime disputépar plusieurs puissances

Un espace maritime approprié

passage maritime en essorPassage duNord-Ouest

eaux internationales revendiquées

litige frontalier en cours

présence ou base militaire

point de passage stratégiqueDétroit de

Béring

État revendiquant un espacedes eaux internationnales

RUSSIE

Étape 3 : Rédiger la composition Schéma 1 L’Artique : un espace maritime convoité et disputé

Page 57: 109256853 Geographie Tles L ES Hachette 2012 Livre Du Professeur

© HacHette Livre Chapitre 4 ● Les territoires dans la mondialisation 57

Étape 2 : Exploiter et confronter les informations

Étape 3 : Organiser et synthétiser les informations Les villes mondiales sont des lieux moteurs de la mondialisation. L’af-fiche publicitaire du Financial Times montrant les tours les plus presti-gieuses de villes mondiales rassemblées au bout d’un doigt symbolise leur puissance et les facteurs de leur intégration à la mondialisation.

a. Les villes mondiales constituent, en effet, des centres d’impulsion de la mondialisation, par la concentration de leurs pouvoirs de décision. Leur capacité à capter les flux contribue à en faire des territoires pri-vilégiés dans une organisation du monde hiérarchisée. Elles concen-trent les grandes places financières mondiales, les sièges des FTN, mais également les grandes institutions internationales et les grands médias mondiaux. Les CBD, avec leurs tours prestigieuses, symbolisent l’intégration à la mondialisation des villes mondiales. Symboles de la montée en puissance des pays émergents d’Asie ou du Golfe persique, les tours les plus hautes et les plus spectaculaires du monde (tours Petronas à Kuala Lumpur, Burj Khalifa à Dubaï) s’y trouvent. b. Les NTIC contribuent à la mise en réseau des villes mondiales for-mant un « archipel métropolitain mondial », entretenant des relations privilégiées. Ainsi, la diffusion instantanée des informations mais éga-lement des capitaux à l’échelle mondiale, grâce à Internet, contribue à un marché des affaires mondialisé. Le Financial Times, quotidien économique britannique, dispose d’une édition en ligne comptant plus de 3,6 millions d’abonnés. Les progrès techniques permettent aujourd’hui de consulter partout et à tout instant les informations éco-nomiques et financières : tablettes numériques et Smartphones sont devenus des outils de la mondialisation des échanges. c. Le document montre l’importance des villes mondiales comme centres d’impulsion de la mondialisation et le rôle des NTIC dans le processus de mise en réseau de ces villes. Cependant, il présente une vision partielle de l’organisation du monde. Des régions entières sont oubliées et les périphéries marginalisées sont occultées. L’Amérique Latine, l’Afrique ne sont pas représentées alors que la Triade et les pays émergents d’Asie sont surreprésentés. De plus, la vision positive du rôle d’Internet comme facteur d’intégration à la mondialisation masque la réalité de la fracture numérique, facteur de marginalisation. De même, le document montre l’importance prise par le monde des

affaires dans la mondialisation et le processus de globalisation finan-cière par l’interconnexion des places financières mondiales. Mais il occulte la polarisation extrême du pouvoir économique et financier aux mains d’un nombre réduit d’acteurs (FTN, médias …). Ce docu-ment reste avant tout une affiche publicitaire destinée à convaincre un public ciblé. L’intégration des villes mondiales à la mondialisation repose sur leur interconnexion par les NTIC et l’importance des flux qu’elles captent à l’échelle mondiale. Mais, les villes mondiales confor-tent la puissance de la Triade et des pays émergents dans un monde hiérarchisé à toutes les échelles.

PRÉPA BACÉTUDE CRITIQUE DE DOCUMENTS 17 p. 162

Sujet : Les villes mondiales, pôles majeurs de la mondialisation

Étape 1 : Analyser le sujet et la consigneCe sujet d’entraînement est l’occasion de réinvestir des informations des études de cas sur New York ou sur Shanghai, en ciblant l’exemple de Londres. La ville qui accueille les JO de 2012 fait partie du som-met de la hiérarchie des villes mondiales. La sociologue Saskia Sassen montre que les villes mondiales tirent leur puissance de leur spéciali-sation et cherchent à se différencier pour s’insérer dans la mondialisa-tion. Ainsi Londres a fait le choix de la finance et constitue un « centre décisif de l’expansion économique mondiale ». La photo du quartier d’affaire de Canary Warf montre comment le processus de tertiarisa-tion de niveau supérieur déborde sur de nouveaux quartiers. Étape 2 : Exploiter et confronter les informationsUne photo est un document difficile à lire. Pour lui donner du sens, il est nécessaire de dépasser l’échelle du visible et d’utiliser notions et connaissances personnelles. Le texte permet d’apporter des éléments de compréhension du document photographique. On peut aider les élèves à organiser leur réflexion à l’aide du tableau et du questionne-ment ci-après :

Prélèvement des informations Notions-clés à associer Analyse critique

Image – Tours des quartiers d’affaires, symboles de la puissance des entreprises.

– Montée en puissance des pays émergents : Tours de Dubaï, Kuala Lumpur ou Shanghai

– Le monde au bout du doigt : rôle des NTIC dans la diffusion instantanée des informations à l’échelle mondiale et des outils que sont les tablettes numériques et Smartphones.

– Sièges sociaux des FTN

– Une vision qui reflète la montée en puissance de certaines régions : Asie orientale, les pays pétroliers du golfe persique.

– Une vision qui révèle l’organisation du monde en centres et périphéries intégrées ou marginalisées.

– Seul le pouvoir économique est évoqué. La hiérarchie des villes mondiales repose aussi sur la concentration des pouvoirs politiques et culturels.

– Une vision réductrice : surreprésentation des villes mondiales américaines ; des absences : Tokyo, pourtant au sommet de la hiérarchie des villes mondiales, métropoles africaines (Johannesburg) ou sud-américaines (hors Sao Paulo).

– Le document occulte la fracture numérique qui marginalise les pays les plus pauvres (ex : PMA)

Texte – Édition en ligne du Financial Times, facteur d’intégration à la mondialisation.– Le Financial Times : quotidien économique et financier à diffusion internationale, grâce à Internet.

– Circulation instantanée des flux d’informations par Internet – Marché des affaires mondialisé par la globalisation financière.

PRÉPA BACÉTUDE CRITIQUE DE DOCUMENT 16 p. 160-161

Sujet : Les villes mondiales, des pôles majeurs de la mondialisation

Étape 1 : Analyser le sujet et la consigne

L’affiche publicitaire du Financial Times permet d’aborder un aspect de la mondialisation : les relations immatérielles qui s’établissent entre les

villes mondiales, grâce aux nouvelles technologies de l’information et de la communication. Le choix de représenter des tours célèbres sur le bout d’un doigt symbolise bien le rôle que jouent aujourd’hui les tablettes numériques et autres Smartphones dans l’interconnexion de ces villes mondiales, mais également les lieux privilégiés de cette inté-gration mondiale : les CBD, dont les tours constituent de plus en plus des marqueurs de puissance.

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Les échelles à emboîter pour comprendre une ville mondiale

Éléments d’informations apportés par la photo Éléments d’informations apportés par le doc. 1 pour comprendre la photo

Quelles fonctions sont identifiables à l’échelle du quartier ?

Échelle de la métropole de Londres et du Royaume-Uni ?

Pourquoi la fonction d’affaires de Londres est à resituer à une échelle mondiale ?

– Un quartier d’affaires identifiable à ses tours de bureau : CBD– Des tours remarquables par une architecture atypique : les tours sont la vitrine des sièges sociaux des FTN, d’où l’appel à des architectes célèbres.– Un nouveau quartier d’affaires lié à l’expansion des fonctions financières de Londres.

– Londres capitale politique – Londres, centre de décision et de commandement économique et financier du Royaume-Uni (sièges sociaux des entreprises britanniques)

– La bourse de Londres, une des premières mondiales avec New York et Tokyo, concentration de sièges sociaux de FTN étrangères.

Quelles informations complètent la photo ? Canary Warf, situé sur une presqu’île de la Tamise à l’est de Londres.Quel type de travailleurs Londres attire-t-elle ? Pourquoi est-ce un facteur de puissance pour une ville ? Londres attire des travailleurs hautement qualifiés du monde entier, ce qui en fait une ville multiculturelle (brain drain). C’est un facteur de puissance car cela favorise l’innovation et la compétitivité. Quels types de services sont présents ? Services tertiaires de haut niveau (finances et services aux entreprises)

Quels sont les facteurs qui permettent à Londres d’avoir une influence mondiale ? FTN présentes à la fois à New York et Londres : densité des échanges par la mise en réseau des villes mondiales. Les NTIC facteurs d’intégration.

Pour aider les élèves à avoir un regard critique, on peut proposer le questionnement suivant :• En quoi la spécialisation des fonctions de Londres présente-t-elle un risque en cas de crise ? Londres est une ville mondiale fragilisée par la crise financière de 2008 car elle a basé toute sa croissance sur le secteur de la finance.• Quelles villes mondiales concurrencent Londres ?Londres doit faire face aujourd’hui à la concurrence de nouvelles villes mondiales émergentes comme Dubaï ou Shanghai, qui attirent les investisseurs.• À quel type de pays appartiennent les FTN de la légende de la photo ? Montrez que c’est une vue réductrice de la mondialisation. Le document ne fait apparaître que des FTN appartenant à l’Europe et aux États-Unis, or des FTN ont émergé dans les puissances du Sud (ex : China Construction Bank ou Infosys (société indienne de services informatiques). Certaines sont d’ailleurs présentes à Canary Warf mais non mentionnées.

Étape 3 : Organiser et synthétiser les informations Les élèves peuvent reprendre les informations en les classant selon le plan proposé par la consigne du sujet :

a. Les aspects qui font de Londres un territoire de la mondialisationb. Les facteurs qui en font une ville mondialec. Les limites des documents

PRÉPA BACÉTUDE CRITIQUE DE DOCUMENTS 18 p. 163

Sujet : L’inégale intégration des territoires dans la mondialisation

Étape 1 : Analyser le sujet et la consigneL’intitulé du sujet renvoie au thème central de ce chapitre : « pôles et espaces majeurs de la mondialisation ; territoires et sociétés en marge de la mondialisation ». L’élève est donc susceptible d’y réinvestir les connaissances de ce chapitre. La consigne et les documents proposés à l’étude proposent en revanche un angle d’entrée plus précis, celui de la production industrielle. Il est donc nécessaire de considérer les niveaux différenciés d’intégration des territoires à travers le prisme de la production manufacturière.Comme y invite la nature même de cet exercice du baccalauréat, l’étude des documents doit être menée de manière critique. La der-nière question de la consigne rappelle cette exigence.

Étape 2 : Exploiter et confronter les informationsLe prélèvement d’informations dans les documents est une étape importante et doit être menée de manière organisée. En effet, en donnant des conseils méthodologiques précis aux élèves, on évite les deux pièges de ce type d’exercice : la paraphrase des documents et la récitation d’un cours déconnecté de l’étude des documents. Ce pré-

lèvement d’informations peut se mener de manière très différente et plusieurs formes de trace écrite préparatoire sont possibles : schéma heuristique, tableau, listing organisé… Quelle que soit la méthode choisie, il convient qu’elle soit organisée, qu’elle invite à l’interprétation en valorisant les notions et qu’elle intègre l’analyse critique.Ici, il est possible de lister les informations prélevées dans les documents dans un tableau qui sert de brouillon à la rédaction de l’étude critique :

Étape 3 : Organiser et synthétiser les informations1. Des espaces inégalement intégrés– Les pôles et espaces majeurs de la mondialisation

• Les pôles de la Triade (au sens large). Rappel du rôle de la révolution industrielle ; aujourd’hui, les pôles majeurs sont surtout des lieux d’in-novation et de décision, de moins en moins des lieux de production.• Puissances industrielles émergentes et BRICS ; place de l’Asie orien-tale, atelier du monde : rôle des délocalisations, sous-traitance  ; Raisons : coût de la main d’œuvre, fiscalité attractive, conquête de nouveaux marchés.

– Les territoires en marge de la mondialisation• PMA (frein pour les capitaux étrangers qui recherchent des condi-tions d’investissements sécurisées)• Faible intégration des États enclavés, l’essentiel des transports de marchandises se faisant par voie maritime

2. Regard critique sur les documents • L’échelle mondiale de la carte exclut toute analyse à échelle régionale ou locale et gomme les différences internes. Il existe par

Prélèvement des

informations

Notions-clés à associer

Regard critique sur les documents

Les pôles et espaces majeurs de la mondia-lisation

– Alena, Europe, Asie orientale

– Puissances industrielles émergentes

– Place écrasante de l’Asie orientale

Pôles de la Triade (au sens large)

– Définition + rappel des BRICS

– Atelier du monde

– Choix de l’échelle mondiale qui gomme les inégalités régionales– Classification peu rigoureuse– Oubli de la Chine– Pas de représentation des dynamiques en cours

Les territoires en marge de la mondia-lisation

– Les pays les plus pauvres– Les États qui n’ont pas d’accès maritimes

– PMA

– Faible intégration des États enclavés

Page 59: 109256853 Geographie Tles L ES Hachette 2012 Livre Du Professeur

© HacHette Livre Chapitre 4 ● Les territoires dans la mondialisation 59

exemple des territoires en marge de la mondialisation à l’intérieur même des pôles (territoires ruraux, quartiers précaires des grandes métropoles). De même, les métropoles, pôles majeurs de la produc-tion industrielle et de l’intégration des territoires à la mondialisa-tion, sont oubliées. En outre, l’appellation « Asie orientale » n’a plus grande signification puisque elle associe des territoires extrême-ment différents et très inégalement intégrés.• Une classification qui manque de rigueur, car elle regroupe l’Amé-rique du Nord à travers l’Alena, alors que l’UE n’apparaît pas.• La représentation de la Chine n’est pas isolée, alors que celle des autres BRICS l’est.• Sur la carte, aucune information permettant de mesurer les dyna-miques en cours (désindustrialisation des Nords, concurrences croissantes entre pays du Sud).

PRÉPA BACÉTUDE CRITIQUE DE DOCUMENTS 19 p. 164

Sujet : Les territoires et sociétés en marge de la mondialisation

Étape 1 : Analyser le sujet et la consigneLes îles Kiribati font partie des Pays les Moins Avancés et leur faible intégration dans la mondialisation en fait des territoires marginalisés. Cependant le sujet intègre aussi les sociétés et doit conduire à une réflexion nuancée sur les échelles de l’intégration. Il existe des socié-tés parfaitement connectées et intégrées dans la mondialisation des échanges au sein de territoires qui apparaissent marginalisés : les élites et bourgeoisies de nombreux pays du Sud en sont l’illustration. L’étude critique des documents doit donc dépasser l’analyse du contenu des documents pour s’intéresser au sujet qu’ils illustrent. Cependant, les îles Kiribati sont représentatives de la marginalisation de certains terri-toires, où le mal développement constitue le principal obstacle à leur insertion dans les échanges mondiaux.

Étape 2 : Exploiter et confronter les documents • On peut travailler autour du questionnement suivant :

– Relevez les aspects montrant la faible intégration économique des îles Kiribati dans la mondialisation des échanges. Quelles informa-tions soulignent leur statut de PMA ? – En quoi le territoire constitue-t-il un frein à l’insertion dans la mondia-lisation ? Quelles autres informations auraient pu être représentées ? – Quelles sont les limites des valeurs absolues données dans le tableau ? Pourquoi le chiffre de la population ne suffit-il pas pour appréhender les aspects démographiques et sociaux communs aux PMA ? – Montrez que les documents ne montrent qu’une vue partielle de la variété des territoires et sociétés en marge de la mondialisation (voir cours 2 p. 150).

Étape 3 : Organiser et synthétiser les informations • Les aspects de la faible intégration des Iles Kiribati :

– Un mal développement : IDH très faible, recours à l’aide interna-tionale, un PMA.– Peu d’insertion dans la mondialisation et déséquilibre des échanges (importations presque 5 fois supérieures aux exporta-tions) : des économies de subsistance.– Dépendance économique et financière : une ZEE parmi les plus importantes du monde (12e rang) qui constitue l’essentiel de ses revenus par la vente de droits de pêche.

• Les facteurs : des points communs à l’ensemble des territoires et sociétés en marge

– Un mal développement : frein à l’intégration.– Isolement et faible ouverture au monde : faible équipement en NTIC (seuls 9 % de la population dispose d’un accès à Internet, 1 seule chaîne de télévision et une programmation très réduite).– Des risques environnementaux qui aggravent la situation des populations, menacées par l’élévation du niveau de la mer suite au réchauffement climatique. – Étroitesse et émiettement du territoire (des atolls s’étirant sur des milliers de kilomètres, d’est en ouest et du nord au sud).

– Manque de ressources (ou des ressources confisquées dans d’autres États).

• Regard critique sur le document : – Des oublis / informations absentes :

✔ La rareté des liaisons aériennes accentue l’enclavement et l’éloi-gnement. ✔ Ne permet pas de voir les inégalités socio-spatiales à l’intérieur des Kiribati : l’essentiel de la population habite l’île de Tarawa et de Christmas. ✔ Le chiffre de la population ne dit rien de la forte croissance démo-graphique des Kiribati.✔ Absence de valeurs relatives pour les échanges (en % du total mondial des importations : 0,0005 ; en % du total mondial des exportations : 0,0001) et aucune information sur les partenaires principaux (Australie et Nouvelle Zélande).

– Absence de changement d’échelles :✔ Une vision partielle des territoires et sociétés en marge de la mon-dialisation : les PMA ne sont pas les seuls « oubliés ». À l’échelle des métropoles : des territoires et des sociétés sont en marge comme les quartiers défavorisés dans les métropoles. À l’échelle des États : des ruraux exclus (ex : paysans pauvres du Nordeste brésilien). ✔ À l’inverse, tous les territoires insulaires ne sont pas marginalisés : certaines îles sont des pôles du tourisme mondial ou de la mondia-lisation financière (paradis fiscaux).

PRÉPA BACÉTUDE CRITIQUE DE DOCUMENTS 20 p. 165

Sujet : Les territoires intégrés à la mondialisationÉtape 1 : Analyser le sujet et la consigneDans le cadre du chapitre 4, dont la problématique centrale est l’im-pact de la mondialisation sur l’organisation des territoires, cette étude de documents complète celle sur les villes mondiales en abordant une autre échelle des territoires intégrés à la mondialisation, celle d’un territoire mégalopolitain. Le processus sélectif induit par la mise en réseau de certains territoires permet d’observer les phénomènes de hiérarchisation, d’intégration/exclusion des territoires à toutes les échelles. La mégalopole japonaise est un des trois centres d’impulsion de la mondialisation de la Triade, avec la mégalopolis du nord-est des États-Unis et la dorsale européenne. On y retrouve donc toutes les caractéristiques des territoires intégrés à la mondialisation.

Étape 2 : Exploiter et confronter les informationsLe sujet permet d’utiliser les informations du cours 1 p. 146. Les élèves pourront se référer au manuel pour compléter les informations extraites des documents et dépasser la simple paraphrase. On peut guider le prélèvement des informations autour d’un ques-tionnement :• Quels sont les aspects qui montrent l’intégration de la mégalopole à la mondialisation ?• Quelle est l’échelle du doc. 1 ? celle du doc. 2 ? Quel intérêt présente ce changement d’échelle ? • Quels facteurs participent à l’intégration de ce territoire ? • En vous référant au cours 1 p. 146, quels aspects ou facteurs les docu-ments ne montrent-ils pas ?• Les procédés cartographiques permettent-ils de nuancer le niveau d’intégration des territoires de la mégalopole ? Justifiez votre réponse.

Étape 3 : Organiser et synthétiser les informations• Constat : des caractéristiques représentatives des territoires fortement intégrés à la mondialisation

– Métropolisation :✔ La mégalopole japonaise : un espace dense et structuré de la Triade. ✔ Présence de métropoles appartenant au sommet de la hiérarchie des villes mondiales (archipel métropolitain mondial) : Tokyo, Osaka…✔ Quartiers d’affaires, siège de FTN (Tokyo compte 8 quartiers d’af-faires, dont Shinjuku). ✔ Bourse de Tokyo, 2e place financière mondiale.

Page 60: 109256853 Geographie Tles L ES Hachette 2012 Livre Du Professeur

60 © HacHette Livre

✔ Dynamiques urbaines spécifiques : opération de rénovation et réhabilitation urbaines, gentrification.– Intégration commerciale :✔ Une interface maritime active jalonnée de ports, pôles majeurs des échanges maritimes, dont des ports de conteneurs marqueurs de l’insertion dans la mondialisation des échanges.✔ Un des pôles majeurs du commerce mondial : poids dans les échanges de marchandises à l’échelle mondiale mais aussi régio-nale (+ de 50 % des échanges se font avec l’Asie).

• Facteurs explicatifs : on retrouve des facteurs communs aux territoires très intégrés dans la mondialisation

– Des FTN nombreuses : 71 sur les 500 premières mondiales en 2011 (voir p. 116 la carte des activités mondiales de Toyota).– Accessibilité : présence d’aéroports internationaux (Tokyo : 5e rang mondial pour le trafic passagers), capacité et efficacité des infras-tructures portuaires. – Équipement en NTIC (voir carte 4 p. 91)

• Regard critique sur le document : – Absence d’informations sur :✔ Les IDE, révélateurs de l’attractivité et de la hiérarchisation des territoires (processus sélectif ) (carte 1 p. 147).✔ Les activités de recherche-développement, facteur de compétitivité des territoires (ex : universités, centres de recherche, technopôles).✔ L’intensité des échanges immatériels grâce au réseau Internet. ✔ Les autres dynamiques urbaines : suburbanisation, périurbanisation.Une vision qui ne permet pas de nuancer le niveau d’intégration variable des territoires de la mégalopole japonaise (aplat de couleur uniforme).

PRÉPA BACÉTUDE CRITIQUE DE DOCUMENTS 21 p. 166-167

Sujet : L’Arctique : un espace maritime géostratégiqueÉtape 1 : Analyser le sujet et la consigneLa question de l’Arctique est au programme de la classe de seconde depuis 2010 (Thème 4 : Les mondes arctiques : une « nouvelle fron-tière » de la planète) et peut paraître familière aux élèves si la question a été choisie par l’enseignant de la classe de seconde. Cependant, la classe de Terminale aborde la question sous un angle différent : celui de l’importance que revêtent les espaces maritimes dans le contexte de la mondialisation. L’Arctique n’est plus seulement le champ d’ex-ploration des scientifiques. Le réchauffement climatique, en faisant fondre la banquise (y compris la banquise pérenne), ouvre des pers-pectives économiques qui en font un espace convoité par les États limitrophes. Riche en ressources énergétiques et minières (l’US Geo-logical Survey estime que la zone recèlerait ¼ des réserves mondiales de pétrole et de gaz naturel), l’Arctique pourrait aussi devenir l’une des routes majeures du commerce mondial. Cependant, si les tensions sont réelles, c’est la coopération qui l’emporte. Ainsi, l’Arctique est aussi un champ d’expérimentation sur le plan géopolitique, à travers la création du Conseil de l’Arctique. Il est important de souligner cette dimension dans le traitement du sujet.

Étape 2 : Exploiter et confronter les informations

Plan 1 Plan 2

Les enjeux géopolitiques Les enjeux géo-économiques

Les enjeux géo-environnementaux

Un espace géostratégique à l’échelle mondiale

– Le statut de détroit voulu par les États-Unis permet la libre-circulation des navires via le Nord canadien.

– Les routes de l’Arctique permettent de raccourcir de plusieurs milliers de kilomètres les routes du commerce mondial : gain de temps et donc d’argent.

– Le réchauffement climatique de l’Arctique se traduit par la fonte de la banquise menaçant les équilibres écologiques.

Un espace géostratégique à l’échelle régionale

– Le conseil de l’Arctique rassemble tous les pays limitrophes de l’Arctique, soit 8 pays. Il permet le développement d’une coopération transfrontalière, pour une gestion pacifique des contentieux géopolitiques et des enjeux environnementaux et économiques de l’Arctique.– Des eaux internationales revendiquées.– Le Canada revendique la souveraineté sur le passage du Nord-Ouest.

– L’Arctique constitue un espace riche en ressources énergétiques et minières, dans un contexte d’explosion de la demande (croissance forte des puissances émergentes) et de tensions sur les ressources existantes (énergies fossiles non renouvelables).– Les ressources halieutiques sont aussi un enjeu dans un contexte de croissance démographique et de la demande en protéine d’origine animale. – Les tensions autour des limites des zones de souveraineté s’expliquent par le fait que la Zone Economique Exclusive qui s’y rattache permet à un État (et ses FTN) d’en exploiter les ressources.

– Risques de pollution liés à l’exploitation des ressources minières et énergétiques proches des espaces protégés.Risque de surexploitation des ressources halieutiques. – Le Canada revendique sa souveraineté sur la route du Nord-Ouest afin d’en limiter le passage aux navires : les risques liés à un accroissement des flux (accidents, collisions) constituent une menace pour l’environnement de l’Arctique.

Regard critique sur les documents : Pour aider les élèves dans cette étude critique, on peut se reporter à d’autres documents du manuel et inviter les élèves à comparer les choix opérés. On peut comparer la carte avec la carte 1 page 154, afin de voir les limites de la représentation cartographique des enjeux de l’Arctique dans le doc. 1 :

– Sur le plan géopolitique : absence de précision sur les zones de litiges en cours ou sur ceux qui sont réglés (visibles sur la carte 1 p. 154). – Sur le plan géo-économique : absence de précision sur les ports de commerce de la zone (visibles sur la carte 1 p. 154). Aucune carte ne permet d’appréhender le poids des ressources de l’Arctique et les figurés ponctuels ne comportent aucune nomenclature permettant de localiser les gisements.

De même, on demandera aux élèves de lire le texte 3 p. 155, qui per-met d’apporter un regard critique et une réflexion nuancée sur l’intérêt des routes de l’Arctique mis en avant dans le doc. 2 du sujet.

Étape 3 : Organiser et synthétiser les informations Deux plans sont proposés aux élèves. Cependant le plan 2 apparaît plus déséquilibré au vu des informations rassemblées dans le tableau. Le plan 1 paraît donc plus approprié et offre l’avantage de lier regard critique et analyse des documents selon les trois grilles d’analyses pro-posées. Cela conduit à l’organisation suivante :1. Les enjeux géopolitiques de l’Arctique

a. À l’échelle mondialeb. À l’échelle régionalec. Regard critique sur les documents

2. Les enjeux géo-économiques de l’Arctiquea. À l’échelle mondialeb. À l’échelle régionalec. Regard critique sur les documents

3. Les enjeux géo-environnementaux de l’Arctiquea. À l’échelle mondialeb. À l’échelle régionalec. Regard critique sur les documents

Page 61: 109256853 Geographie Tles L ES Hachette 2012 Livre Du Professeur

© HacHette Livre Chapitre 4 ● Les territoires dans la mondialisation 61

PRÉPA BACCROQUIS 4 p. 168-169

Sujet : L’inégale intégration des territoires dans la mondialisation

Étape 1 : Analyser le sujet• Délimiter l’espace concerné et identifier les mots-clésTerritoires  : Le pluriel invite à considérer ces espaces à différentes échelles : à l’échelle nationale (métropole), régionale (littoraux) et continentale (pays).Inégale intégration : Les critères d’intégration attendus sont : l’im-portance des flux, les pouvoirs de décision et le degré de dépendance vis-à-vis du commerce extérieur. Concernant les centres et les péri-phéries, les élèves listent ces territoires : pôles de la Triade, périphéries intégrées, périphéries intégrées et dominées, et périphéries en marge.Mondialisation : Les principales caractéristiques de la mondialisation sont l’interdépendance, des échanges généralisés, la hiérarchie des territoires, l’asymétrie des échanges.

• Dégager la problématiqueLa mondialisation est-elle sélective ?On peut accepter : Quels sont les territoires intégrés et ceux délais-sés de la mondialisation ? Pourquoi sont-ils inégalement intégrés ? Comment la mondialisation conduit-elle à une inégale intégration des territoires ?

Étape 2 : Élaborer la légende et choisir les figurés

Schéma 1 Inégale intégration des territoires dans la mondialisation

Schéma 2 Un espace mondial dominé par quelques puissances

Schéma 3 Les inégalités de développement dans le monde

pôle de la Triade et région associée

BRICS

périphérie marginalisée

1. Une intégration forte et ancienne

2. Une intégration récente

puissance établie : Triade et pays associés

puissance ascendante : BRICS

autre État

1. Les puissances dominantes

2. Les espaces dominés

pays développé : Triade et pays associés

pays émergent : Brésil, Chine, Inde, Afrique du Sud

autre pays en développement dont PMA

1. Pays développés et industrialisés depuis longtemps

2. Pays en développement aux situations variées

OcéanAtlantique

OcéanIndien

OcéanPacifique

New York

Chicago

Los Angeles

Moscou

Shanghai

Mumbai

Johannesburg

Sao Paulo

Tokyo

BerlinLondres

Paris

AFRIQUEDU SUD

Des territoires inégalement valorisés par la mondialisationLes territoires moteurs de la mondialisation Des échanges asymétriques et polarisés

Des dynamiques de rééquilibrage ?Des périphéries plus ou moins intégrées

Des dynamiques de mise en concurrence des territoires

territoire de la Triade : centre d’impulsion de la mondialisation

périphérie dominée

périphérie intégrée

périphérie marginalisée

�ux majeur : capitaux, marchandises, informations, services,main d’œuvre quali�ée�ux secondaire : matières premières,main d’œuvre peu quali�ée, produits illicites�ux secondaire : capitaux, tourisme

ville mondiale

puissance ascendante

façade littorale dynamique

Choisir les figurés et construire la légende

Information Figuré

�ux majeur : capitaux, marchandises, informations, services, main d’œuvre quali�ée. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

�ux secondaire : matières premières, main-d’œuvre peu quali�ée, produits illicites. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

périphérie marginalisée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

périphérie dominée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

périphérie intégrée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

territoire de la Triade : centre d’impulsion de la mondialisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

�ux secondaire : capitaux, tourisme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Ponctuel

Linéaire

De surface

Ville mondiale

puissance ascendante. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

façade littorale majeure . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Étape 3 : Réaliser le croquis

Titre : L’inégale intégration des territoires dans la mondialisation

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PRÉPA BACCROQUIS 5 p. 170-171

Sujet : Les espaces maritimes : approche géostratégique

Étape 1 : Analyser le sujetLes espaces concernés sont les espaces qui ont un contact direct avec l’eau. Ils sont variés : ports, terre-pleins, littoraux touristiques, façades maritimes, océans… Ils doivent être étudiés à l’échelle mondiale.Les espaces maritimes permettent la mise en relation du monde ; et dans un monde de plus en plus connecté, leur maîtrise devient un enjeu stratégique.

• Dégager la problématiqueLa problématique 1 est la plus adaptée, elle reformule le sujet en le problématisant. La problématique 2 convient mais sa formulation est simple : elle se contente de reprendre les termes du sujet. En revanche, la problématique 3 est restrictive, elle n’aborde qu’un aspect du sujet.

Étape 2 : Élaborer la légende et choisir les figurés • Les espaces maritimes, nouveaux territoires de la mondialisa-tion…

– les 20 premiers ports mondiaux– principale façade maritime– principale route maritime

• … de plus en plus convoités…– ressource maritime - point de passage (détroit, canal)– zone économique exclusive

• … et sources de tensions– principale voie de l’immigration clandestine– principale zone de piraterie– frontière maritime disputée.

Choisir la nomenclatureLe croquis 2 convient, il met en valeur les espaces maritimes. L’utilisa-tion de couleurs et de polices différentes permet de hiérarchiser les informations (le rouge pour faire ressortir les passages stratégiques, par exemple). Pour les étendues d’eau (mers, océans, lacs…) et les cours d’eau (fleuves, rivières…), l’utilisation du bleu est requise. Les croquis 1 et 3 sont moins adaptés : le croquis 1 ne propose aucun changement de police pour des informations de nature différente : dans le croquis 3, l’utilisation de couleurs très diverses risque de nuire au croquis. Au même titre que les choix de la forme et des couleurs des figurés, la nomenclature sert le discours. On peut alors proposer aux élèves des titres différents, selon ce qui ressort de chacun de ces trois croquis :Croquis 1 L’Asie du Sud-Est, un espace maritime majeurCroquis 2 Le détroit de Malacca, un passage stratégique majeurCroquis 3 L’Asie du Sud-Est, une diversité de territoires maritimes

Informations à cartographier

Formulation dans le cadre du sujet

détroit, canal point de passage stratégique (détroit, canal)

les 20 premiers ports mondiaux

principal hub portuaire, au cœur de la mondialisation économique

ressource maritime (gisement d’hydrocarbure, pêche)

ressource maritime riche et variée

principale façade maritime principale façade maritime, véritable interface à l’échelle mondiale

principale route maritime principale route maritime qui permet une mise en relation du monde

zone économique exclusive zone économique exclusive : espace de souveraineté nationale

principale voie de l’immigration clandestine

principale voie de l’immigration clandestine : route maritime illégale

principale zone de piraterie principale zone de piraterie : espace maritime risqué

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© HacHette Livre Chapitre 4 ● Les territoires dans la mondialisation 63

Façade pacifiquedes États-Unis

Façade atlantiquedes États-Unis

Northern Range

Façade del’Asie orientale

OcéanAtlantique

OcéanIndien

OcéanPacifique

OcéanPacifique

Les espaces maritimes,nouveaux territoires au cœur de la mondialisation…

… de plus en plus convoités…

… et sources de tensions

principale route maritimequi permet une mise en relation du monde

zone économique exclusive : espace de souveraineté nationale

ressource maritime riche et variée

principale voie de l’immigration clandestine : route maritime illégale

principale façade maritimevéritable interface à l’échelle mondiale

point de passage stratégique (détroit, canal)

principale zone de piraterie : espace maritime risqué

frontière maritime disputée

Étape 3 : Réaliser un croquisTitre : Les espaces maritimes au cœur d’enjeux stratégiques de la mondialisation

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64 © HacHette Livre

VERS LE SUPÉRIEUR p. 174-175

COMMENTER UN CROQUIS DE SYNTHÈSE

Une planète mondialisée

● Réponses aux questions1. La projection polaire, qui présente les continents en éventail à partir du pôle nord, permet de mettre aisément en évidence les flux circum-terrestres, puisque l’océan Pacifique n’est pas coupé en deux comme sur les autres projections (voir p. 21 du manuel).2. Les flèches rouges privilégient les échanges de marchandises. On aurait pu penser représenter également les flux d’hydrocarbures.Pour les migrations, le cartographe ne représente que les flux interna-tionaux et les flux de migration de travail. Les mouvements à l’intérieur des espaces régionaux, par exemple en Afrique de l’Ouest, sont aussi très importants, et les mouvements de population liés au tourisme, des pays riches vers les pays pauvres, sont également essentiels pour comprendre le fonctionnement de l’économie-monde.3. Les types d’États sont rendus par une couleur différente (variable visuelle couleur). Le rouge pour les mieux intégrés à la mondialisation, le vert pour les moins intégrés et le jaune pâle pour les pays en crise. À l’intérieur de cette distinction en trois catégories, on utilise la variable valeur pour différencier des niveaux plus quantitatifs (rouge vif pour les États les plus puissants, rouge-rose pour les autres, etc.). On super-pose à cette information les ententes régionales grâce à la variable orientation. Ainsi, on arrive à dire graphiquement que le Mexique est un pays intégré mais dominé et qu’il fait partie de l’Alena.Le croquis met ainsi en évidence les trois grands pôles d’impulsion mondiale que forment les pays dits de la Triade (États-Unis, Europe et Japon) et les pays qui se hissent à leur niveau, à commencer par les petits pays industrialisés d’Asie du Sud-Est. Autour, d’autres pays peuvent être riches et très intégrés aux échanges mondiaux, ils n’en restent pas moins dominés parce que leur prospérité dépend de leurs exportations vers les pays de la Triade. C’est le cas des pays pétroliers du Golfe. Viennent ensuite les pays qui se trouvent pour l’instant à l’écart de la mondialisation, soit parce qu’ils ne bénéficient pas des res-sources recherchées par les pays riches, comme le Mali, soit parce que crises et guerres récentes ont entraîné une instabilité politique qui nuit à leur développement économique, comme la Libye.4. Les villes sont des nœuds au sein d’un réseau de relations. C’est d’ailleurs cette notion de réseau qui est au cœur de l’expression « archipel mégapolitain mondial » forgée par le géographe Olivier Dol-lfus au milieu des années 1990, pour désigner l’ensemble des villes qui contribuent à la mondialisation : « Les mégalopoles ont d’excellentes liaisons avec les autres îles » de l’archipel mégalopolitain mondial (ce qui donne tout son sens au terme d’archipel) et concentrent entre elles l’essentiel du trafic aérien et des flux de télécommunication […]. 90 % des opérations financières s’y décident et 80 % des connaissances scientifiques s’y élaborent. » (Olivier Dollfus, La Mondialisation, Presses de Sciences Po, 1996, p. 25-27, chapitre 2, « Le monde dans ses lieux »).Peu importe même où elles se trouvent (certaines sont dans les pays riches, d’autres dans les pays pauvres, certaines sont dans les États au cœur de la mondialisation, d’autres dans des États plus périphé-riques) : comme des îles, les villes majeures du monde (les villes glo-bales et quelques mégalopoles) sont reliées entre elles par des réseaux de communication et elles concentrent des flux de personnes. Ce sont elles qui « font marcher le monde ».5. Les bourses et les grandes institutions de régulation internationales (OMC, FMI et Banque mondiale) sont toutes situées dans la Triade ou ses satellites. Mais les acteurs de la mondialisation se rencontrent aussi dans les marges, qui contrôlent des circuits plus opaques, et néanmoins essentiels. D’après certaines estimations (La Tribune, 16 octobre 2008), les paradis fiscaux représenteraient un tiers des IDE des FTN et verraient transiter plus de la moitié du commerce internatio-nal en valeur. L’auteur aurait pu penser également aux trafics illégaux, d’armes ou de drogues.6. Le commentaire reprend évidemment les éléments des réponses aux cinq autres questions.Notre monde est parcouru en tous sens de flux de personnes, de biens et de capitaux. Ces flux relient des lieux, à la fois symboles et moteurs

de la mondialisation. Les acteurs qui régissent ces flux et organisent ces lieux sont avant tout des États et des institutions internationales. Il n’y a rien de tel que le croquis cartographique pour réfléchir à la signi-fication et au fonctionnement de « la planète mondialisée ». En effet, tous les choix du cartographe, du fond de carte aux variables visuelles en passant par la nécessaire sélection des données, servent à transcrire une vision de la mondialisation.Il convient de s’arrêter d’abord sur le choix du fond de carte. Le carto-graphe a choisi une projection polaire qui permet, en organisant les continents tout autour du pôle Nord, de représenter le mouvement circulaire des flux entre les trois pôles de la Triade.Parmi les flux multiples qui parcourent le monde, les flèches rouges privilégient les échanges de marchandises. On pense tout de suite aux échanges entre les FTN et leurs filiales, dont on sait qu’ils représentent une grande majorité des échanges mondiaux. Les flux d’hydrocar-bures ou de matières premières alimentaires (cacao, café) auraient pu être représentés, mais cela aurait alourdi le croquis et l’auteur a donc choisi de les évoquer dans la couleur des lieux plus ou moins intégrés à la mondialisation : le vert clair représente les pays dominés parce qu’ils ne sont qu’exportateurs de matières premières, dont les marchés sont aux mains des pays de la Triade. On notera également que les flèches rouges sont théoriques et qu’elles ne représentent pas les routes mari-times : les échanges Chine-Europe ne passent pas principalement par les routes terrestres (voir le doc 2 p. 145 dans le manuel).Grâce à l’opposition du jaune pâle et du rouge, on voit tout de suite qu’il n’y a pas concordance entre les flux de biens et les flux de per-sonnes. Les migrations internationales sont massivement des mouve-ments en provenance des pays du Sud vers les pays du Nord, même si on voit émerger des mouvements Sud-Sud centrés notamment sur les pays du Golfe (mais Dubaï et les Émirats arabes unis sont-il toujours un État du Sud ? voir p. 186-187 dans le manuel). Dans sa volonté de sim-plification, le cartographe ne représente que les migrations de travail à l’échelle planétaire. Les mouvements à l’intérieur des espaces régio-naux, par exemple en Afrique de l’Ouest, sont aussi très importants, et les mouvements de population liés au tourisme, des pays riches vers les pays pauvres, sont également essentiels pour comprendre le fonc-tionnement de l’économie-monde.Quand il s’agit de représenter les lieux de la mondialisation, le carto-graphe doit toujours résoudre le dilemme : représenter les « lieux où cela se passe »/« l’impact de la mondialisation sur tous les lieux du monde ». Pour les « lieux où cela se passe », les façades maritimes et les ports mondiaux ont été privilégiés pour mettre en image l’idée que 90 % des échanges économiques mondiaux se font par la mer. Afin de figurer « l’impact de la mondialisation sur tous les lieux du monde », l’auteur a réalisé une typologie des États, en fonction de leur plus ou moins grande intégration à la mondialisation, rendue par les variables visuelles couleur et valeur. Les types d’États sont rendus par une cou-leur différente (variable visuelle couleur). Le rouge pour les mieux inté-grés à la mondialisation, le vert pour les moins intégrés, et le jaune pâle pour les pays en crise. À l’intérieur de cette distinction en trois catégories, on utilise la variable valeur pour différencier des niveaux plus quantitatifs (rouge vif pour les États les plus puissants, rouge-rose pour les autres, etc.).Il est évident que les États ne sont pas que des lieux. Ils sont aussi des acteurs de la mondialisation. Le croquis privilégie d’ailleurs les acteurs politiques et institutionnels de la mondialisation, au détriment des acteurs privés (entreprises, ONG, etc.). Il s’agit là encore d’un parti pris du cartographe. Le fait que les États sont à la fois lieux et acteurs est rendu par la superposition de la variable orientation (les hachures) pour représenter les principales ententes régionales et de la variable intégration des États à la mondialisation. Ainsi on arrive à dire graphi-quement que le Mexique est un pays intégré mais dominé et qu’il fait partie de l’Alena.Le croquis met ainsi en évidence les trois grands pôles d’impulsion mondiale que forment les pays dits de la Triade (États-Unis, Europe et Japon) et les pays qui se hissent à leur niveau, à commencer par les petits pays industrialisés d’Asie du Sud-Est. Autour, d’autres pays peuvent être riches et très intégrés aux échanges mondiaux, ils n’en restent pas moins dominés parce que leur prospérité dépend de leurs exportations vers les pays de la Triade. C’est le cas des pays pétroliers du Golfe. Viennent ensuite les pays qui se trouvent pour l’instant à

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© HacHette Livre Chapitre 4 ● Les territoires dans la mondialisation 65

l’écart de la mondialisation, soit parce qu’ils ne bénéficient pas des res-sources recherchées par les pays riches, comme le Mali, soit parce que crises et guerres récentes ont entraîné une instabilité politique qui nuit à leur développement économique, comme la Libye.À côté des États et des groupes d’États, il y a aussi les acteurs publics mondiaux par essence : les institutions internationales et les bourses. Les bourses et les grandes institutions de régulation internationales (OMC, FMI et Banque mondiale) sont toutes situées dans la Triade ou ses satellites. Mais l’auteur a souhaité également montrer qu’à côté des réseaux visibles et officiels, il y a aussi des acteurs majeurs de la mon-dialisation dans les marges, qui contrôlent des circuits plus opaques, et néanmoins essentiels.En conclusion, on peut dire que le monde tel que ce croquis le repré-sente est bien constitué de territoires dont aucun n’échappe totale-ment à la mise en réseau généralisée qu’est la mondialisation. En ce sens, nous avons bien affaire à une « planète mondialisée ».

Bibliographie■ Métropoles et Mondialisation, Documentation photographique

n° 8082, juillet 2011.■ L. Carroué., La Mondialisation, genèse, acteurs, enjeux, Bréal, 2011.■ S. DeLannoy, Géopolitiques des pays émergents, 2012. ■ D. Lorrain, Métropoles XXL en pays émergents, 2011. ■ D. ortoLLanD, J.-P.Pirat, Atlas géopolitique des espaces maritimes, 2010. ■ S. SaSSen, L’archipel des villes globales, dans dossiers de Sciences

humaines n° 17, déc. 2009.

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66 © HacHette Livre

La mondialisation en débatChapitre 5

IntroductionDernière question du thème 2 « Les dynamiques de la mondiali-sation », « La mondialisation en débat » porte sur les questions que soulèvent les effets de la mondialisation. Le programme cherche à démontrer qu’il existe des contrepoids à la mondialisation, en propo-sant deux entrées générales que le chapitre respecte :– Le cours 1 présente une première entrée géopolitique qui analyse les liens entre « États, frontières et mondialisation ». L’État semble menacé par la mondialisation : celle-ci engendre délocalisations et migrations, elle rend les frontières poreuses et difficiles à contrôler (évasion fis-cale, criminalité organisée), elle soumet l’autorité de l’État à la concur-rence d’autres acteurs (FTN, organismes internationaux) ou à d’autres échelles de puissance (émergence des États-régions). Pourtant, les États n’ont jamais été aussi nombreux : on assiste à une augmenta-tion du nombre des États et à une multiplication des frontières depuis 1945. La légitimité des États semble actuellement réhabilitée face aux effets de la mondialisation jugés néfastes. Dans cette optique, l’État module l’ouverture de ses frontières pour réguler la mondialisation sur le plan économique et social : l’exemple 1 sur les frontières de l’Amé-rique du Nord vise à le démonter.– Les cours 2 et 3 traitent l’autre entrée générale : « débats et contes-tations » autour de la mondialisation et de ses effets. Ils sont illustrés par des exemples d’actualité. L’étude de Dubai (exemple 2), territoire de la mondialisation par excellence, permet de montrer la diversité des débats soulevés par la mondialisation et d’évoquer les effets sociaux (creusement des inégalités), environnementaux (artificialisa-tion du territoire, surconsommation de la ressource eau) et culturels (uniformisation) de la mondialisation, mais aussi les efforts en matière de développement durable. Le cours 3 illustre de façon générale les contestations de cette mondialisation, en présentant à la fois la diver-sité des acteurs, les modes d’actions et la multiplicité des revendica-tions. Les effets environnementaux de la mondialisation pouvant être traités à partir du doc. 2 p. 179, il nous a paru intéressant de consa-crer l’exemple 3 au marché du travail, qui est au cœur des principales contestations actuelles.

CARTESQuels sont les effets de la mondialisation qui font débat ? p. 178-179

● Introduction

Dans l’esprit du nouveau programme qui recommande de partir des cartes, cette double page permet de poser les enjeux de deux débats autour de la notion de mondialisation. Le doc. 1 s’articule autour des concepts d’« États, frontières et mondialisation » auxquels le cours 1 fait écho. Il s’agit de comprendre en quoi la mondialisation a inéga-lement joué sur les frontières, en quoi elle a à la fois contribué à l’ou-verture des frontières économiques et accru le nombre de frontières politiques. Mis en réseau et traversés par des flux croissants, les États se sont parfois crispés sur leurs territoires et ont réaffirmé le contrôle de leurs limites. Le doc. 2 présente l’impact de la mondialisation sur l’environnement, ainsi que les acteurs et les solutions mises en œuvre pour remédier à ces atteintes, et permet aussi de réfléchir aux limites de la gouvernance mondiale. Il permet d’entrer dans les cours 2 et 3.

● Réponses aux questions

1. Malgré l’ouverture des frontières économiques, le nombre d’États a plus que triplé depuis 1945 et a subi un nouvel accroissement depuis 1991, du fait de l’éclatement du bloc communiste au sens large (ex-Yougoslavie comprise), et de l’exacerbation des tensions ethniques. Ainsi, l’Érythrée et le Soudan du Sud sont respectivement devenus les 53e et 54e États du continent africain en 1993 et 2011.Cependant, la mondialisation a conduit à un affaiblissement de certains États qui apparaissent comme illégitimes et qui voient se développer

des revendications sociales ou séparatistes. 177 pays (notamment en Afrique) présenteraient des défaillances en matière d’administration ou de services publics.2. Les États s’unissent au sein de vastes associations régionales de coopération économique, afin de peser davantage dans un monde de plus en plus interdépendant, afin d’affronter la concurrence des autres associations. Ce processus de régionalisation va de pair avec un autre phénomène : le règlement des litiges frontaliers par les États (Afrique, Chine), qui cherchent à faciliter la libre circulation des marchandises et d’attirer les IDE.3. Les pays où l’empreinte carbonique est la plus forte sont les États du Golfe Persique, ceux d’Amérique du Nord, les Républiques du Cau-case et la Russie, ainsi qu’une partie de l’Europe du Nord. Les six pays présentant la plus forte empreinte écologique sont : les États-Unis, le Canada, le Danemark, l’Estonie, la Belgique et les Émirats arabes unis.Les atteintes portées à l’environnement sont principalement dénon-cées par de nombreuses ONG écologistes (notamment Greenpeace), qui ont vu le jour dans les pays du Nord. Mais les acteurs des pays en développement se mobilisent également de plus en plus, notamment à l’occasion du Forum social mondial de Dakar en 2011. 4. La régulation mondiale en matière d’environnement est difficile car il n’existe pas d’institution unique qui prendrait en charge ces ques-tions. De même, les pays du Nord, qui dénoncent les effets environ-nementaux de la mondialisation, sont aussi les principaux pollueurs et se déchargent de leurs responsabilités sur les pays en développement. Ainsi les pays récepteurs de déchets toxiques du Nord sont tous situés au Sud.

COURS 1États et frontières et mondialisation p. 180-181

● Présentation des documentsLa question du rapport entre les États, les frontières et la mondialisation consacre le retour de l’étude des États et des frontières qui avait disparu du programme de géographie de la classe de seconde. Cela dit, ce qui importe ici, c’est d’observer une double transformation dans le contexte de mondialisation : – d’une part, la multiplication du nombre des États depuis 1945 (déco-lonisation, éclatement du bloc communiste et de l’ex-Yougoslavie, ten-sions ethniques) (repère A) ; d’après S. Rosière, cette carte politique peut encore évoluer et « il n’est pas impossible d’imaginer une communauté internationale comptant 220 membres ou plus ». – d’autre part, le regroupement des États en associations régionales de coopération économique, pour faire face à la concurrence (repère A), sachant que certains d’entre eux sont considérés comme défaillants (repère B) ; autour d’une trentaine, ces derniers sont des États qui parais-sent stables sur le planisphère politique, mais sont en réalité « sans consistance » (S. Rosière) et localisés dans la périphérie mondiale.La façon d’appréhender les effets de la mondialisation sur les États a considérablement évolué, notamment depuis la crise financière de 2007. Le monde n’a jamais semblé aussi unifié et uniformisé, comme l’indique le doc. 1, qui évoque la multiplication des événements sportifs et médiatiques mondiaux. On a souvent pensé que les États avaient été affaiblis ou « dépassés » économiquement et politiquement fragilisés par le poids des FTN et des organismes internationaux. Or, nous constatons qu’ils conservent des moyens considérables, notamment pour réguler les forces du marché ou pour choisir leur mode d’intégration dans la mon-dialisation (doc. 2). De plus, loin d’une disparition des frontières, celles-ci semblent au contraire proliférer. Elles sont devenues de véritables enjeux au cœur de la mondialisation, c’est pourquoi des processus de délimita-tion et de fermeture (doc. 3) sont à l’œuvre actuellement.

● Réponse à la question1. Le territoire du Soudan du Sud comprend les trois quarts des gise-ments de pétrole, mais c’est le Soudan qui en contrôle l’exportation. Le

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© HacHette Livre Chapitre 5 ● La mondialisation en débat 67

pays a construit deux oléoducs permettant d’accéder aux gisements situés au nord du Soudan du Sud et prévoit de les prolonger. En outre, le principal port d’exportation vers la Mer Rouge, Port Soudan, se trouve en territoire soudanais.Le Soudan du Sud est un État enclavé, qui ne comprend aucun accès direct à l’océan, et qui, pour exporter ses ressources et s’intégrer à la mondialisation, est dépendant des pays voisins. Or, le nouvel État entre-tient des relations conflictuelles avec le Nord et doit donc s’assurer des voies terrestres d’accès par le Sud (via le Kenya ou l’Éthiopie), ou par l’Ouest (via la Centrafrique essentiellement, la RDC étant peu sûre).L’apparition de ce nouvel État ne peut donc pas être considérée comme un phénomène purement ethnique. Les logiques économiques expli-quent aussi la création du Soudan du Sud.

EXEMPLE 1Comment les frontières de l’Amérique du Nord évoluent-elles dans le contexte de mondialisation ? p. 182-183

● Présentation des documentsNous avons vu que les États se regroupaient au sein d’associations régionales de coopération économique pour faire face à la mondia-lisation. Depuis 1992, les États-Unis ont engagé une telle coopération avec le Canada et le Mexique. Les effets de la mondialisation sur les frontières des États-Unis sont riches d’enseignement car ils sont à l’image des évolutions planétaires. Malgré la coopération économique et l’intensification des flux entre les trois États membres de l’ALENA, les frontières n’ont pas disparu mais se sont adaptées aux enjeux : plus perméables aux flux économiques, elles se sont renforcées face aux flux humains, notamment depuis les attentats du 11 septembre 2001.Une analyse à différentes échelles est indispensable pour appréhen-der ces mutations. L’échelle régionale permet de présenter la diversité et l’intensité de ces flux au sein de l’ALENA (doc. 1 et 2), ainsi que la différenciation des frontières en fonction des disparités de développe-ment des États. À l’échelle locale, la particularité de la frontière entre le Mexique et les États-Unis apparaît clairement dans les doc. 3 et 4 : ici, ce n’est pas la délimitation de la frontière qui est d’actualité (comme dans le cas du territoire chinois), mais bien la question de la fermeture aux flux humains clandestins, comme le souligne la photographie qui témoigne à la fois de la matérialisation de la frontière sous la forme d’un mur et du renforcement du système de surveillance (véhicule de la border patrol). La frontière avec le Canada n’est pas exempte de contrôle : le doc. 5 montre que les technologies les plus sophistiquées (programme NEXUS) sont mises au service des flux humains transfron-taliers, dans le but d’accroître la sécurisation du territoire américain.

● Réponses aux questions1. On identifie trois types de flux qui traversent les frontières d’Amé-rique du Nord. Des flux matériels d’abord : il s’agit de flux de marchan-dises, importants entre les États-Unis et ses voisins, peu intenses entre le Canada et le Mexique (doc. 2). Des flux humains ensuite : flux légaux de travail vers les villes jumelles, flux clandestins, mais aussi flux de touristes ou de retraités américains venant profiter d’un secteur immo-bilier ou de services attractifs (doc. 3 et 4). Des flux immatériels enfin : les États-Unis investissent ainsi dans des maquiladoras frontalières, pour diminuer leurs coûts de transport et de main-d’œuvre (doc. 1 et 3).2. La frontière américano-canadienne n’a pas le même degré d’ou-verture que la frontière américano-mexicaine. La frontière États-Unis/Canada tend à s’effacer au sein des régions transfrontalières (Pugetopo-lis et Main Street America) (doc. 1). Toutefois, depuis 2001, cette smart border est équipée de moyens de surveillance biométrique et électro-nique pour un contrôle ciblé (les usagers NEXUS, identifiés comme à faible risque, passent plus rapidement la frontière) (doc. 5). La fron-tière américano-mexicaine apparaît plus fermée. Si les capitaux et les marchandises circulent aisément (doc. 1 et 2), l’immigration venant du Mexique est contrôlée et réprimée (présence d’un mur de sépara-tion et de patrouilles américaines sur le doc. 4). La frontière États-Unis/Mexique fonctionne de manière asymétrique.

3. Les frontières terrestres en Amérique du Nord tendent à s’effacer pour certains flux, car la mise en place de l’ALENA a facilité le passage des flux de marchandises et de capitaux. Toutefois, depuis 2001 et la mise en place du Patriot Act, les flux humains sont de plus en plus fil-trés. La frontière entre les États-Unis et le Canada s’équipe de moyens techniques de surveillance, tandis que la frontière entre les États-Unis et le Mexique se clôture et se « militarise » (présence de drones, de patrouilles, surveillance par hélicoptère).

COURS 2Les débats sur la mondialisation p. 184-185

● Présentation des documentsL’essor de la mondialisation va de pair avec la constitution d’un champ de réflexion et la montée de nombreux débats. Si les chapitres 3 et 4 avaient permis d’aborder les conséquences de la mondialisation (explosion des flux, organisation des territoires), le chapitre 5 cherche à présenter les effets les plus discutés de la mondialisation dans les domaines socio-économique, environnemental et culturel.Ce processus a accentué les inégalités territoriales et sociales, comme le montre le doc. 2. Faisant écho à la grande campagne de dénoncia-tion contre la firme Nike, cette caricature répond ironiquement à la mise en place en 1997 par cette FTN d’un code de conduite garan-tissant la liberté syndicale, alors qu’elle était montrée du doigt pour ses pratiques salariales ou l’utilisation du travail des enfants. Les effets environnementaux de la mondialisation sont abordés à l’aide du doc. 2 p. 179, du repère A qui présente le principe du découplage, et du doc. 1 où une ONG allemande (Bund) dénonce la mondialisation inutile des flux alimentaires. Le doc. 3 et le repère B abordent l’uniformisation culturelle, en montrant les effets du tourisme international sur les pay-sages et la culture locale, pour le premier, et la domination de l’anglais et du mandarin sur Internet, pour le second.Ce cours permet d’organiser de courts débats, car les documents per-mettent d’identifier les arguments se rapportant aux effets positifs et négatifs de la mondialisation.

● Réponses aux questionsDoc. 1 1. Cette affiche permet de comprendre la notion de « kilomètre ali-mentaire » car elle représente un porte-conteneur spécialisé dans le transport de matières premières qui est transformé en banane, voguant sur les flots. Le slogan « Les fruits qui voyagent menacent le climat » explicite directement l’image.2. Les modes de consommation étant de plus en plus standardisés, les produits alimentaires s’échangent aujourd’hui à l’échelle mondiale. Ils font parfois plusieurs milliers de kilomètres et consomment donc autant d’énergie pour être acheminés sur tous les marchés du monde. Doc. 2 1. Le but des délocalisations est de pouvoir employer une main-d’œuvre à bas coût (avantages comparatifs). Des emplois sont donc créés dans les pays en développement, mais à un faible niveau de qua-lification et donc de rémunération.2. Le dessinateur met en relief les difficiles conditions de travail des ouvrières, en marquant leurs visages de cernes, et le manque de transparence des FTN qui empêchent les revendications salariales de s’exprimer (un autocollant à l’image de la marque bâillonne les employées). Le slogan de Nike affiché au mur, « Just do it », ainsi que la photo d’un sportif américain, soulignent le décalage et l’ironie de la situation.Cette caricature peut être confrontée à celle du doc. 2 p. 190 qui insiste sur la menace qui pèse sur les salariés des pays développés de voir leur usine délocalisée, s’ils ne sont pas suffisamment productifs. La confrontation des deux documents permet de débattre avec les élèves des effets de la mondialisation sur l’emploi et d’arriver à une conclu-sion nuancée qui insiste sur le fait que ces effets peuvent être négatifs aussi bien dans les pays du Nord que dans ceux du Sud.Doc. 3 1. Cette photographie permet d’identifier les effets culturels de la mondialisation du tourisme, à travers le village de Vashisht qui est un

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point de passage obligé des circuits touristiques du nord de l’Inde. L’abondance des panneaux en anglais signalant les pensions et pro-mouvant leur connexion à Internet est une conséquence du dévelop-pement d’un tourisme de masse qui a des effets sur la culture locale. Les touristes occidentaux présents semblent ignorer la population d’accueil.

EXEMPLE 2Quels effets de la mondialisation font débat dans un territoire comme Dubai ? p. 186-187

● Présentation des documentsLes débats de la mondialisation sont mis en évidence à travers l’étude de l’émirat de Dubai, village de pêche devenu métropole mondiale en moins de vingt ans, où habitent 2,5 millions de personnes. L’enjeu de cet exemple est d’entrer par un territoire pour comprendre les effets sociaux, environnementaux et culturels de la mondialisation, mais aussi les efforts en matière de développement durable.En introduction, le professeur pourrait utiliser la photographie de la page 127 qui présente la tour Burj Khalifa, l’environnement désertique et l’inachèvement des constructions. Les effets environnementaux sont les plus faciles à appréhender à l’aide des doc. 1, 2 et 4. Après avoir situé la Sheikh Zayed Road (doc. 1), les élèves pourront constater à la fois la démesure des autoroutes urbaines, facteurs de pollution, mais aussi les efforts en matière de transport collectif (lignes de métro en circulation et en projet). Ils pourront également s’interroger sur la place des golfs et des espaces verts dans cet environnement déser-tique où l’eau est rare, et sur l’impact des îles artificielles. Le doc. 5 permettra de conclure sur la tendance actuelle à utiliser des énergies renouvelables.L’uniformisation culturelle est illustrée par le Ski Dubai (doc. 2), un des principaux pôles de loisirs de la métropole qui, à l’image des aéroports ou des grands hôtels internationaux, est doté d’un grand mall (doc. 1). La ville propose en effet de nombreux séjours fondés sur le shopping, notamment au moment des soldes (l’annuel Dubai Shopping Festival). Enfin, le coût social d’une telle cité a été vigoureusement dénoncé. Ainsi, Saskia Sassen parle de « ville duale » : une riche élite planétaire (20 % de la population) s’appuie sur l’exploitation d’ouvriers sud-asia-tiques et philippins (doc. 3), qui logent dans des baraquements situés dans les périphéries de la ville (doc. 1 et 3).

● Réponses aux questions1. Dubai a fondé sa réussite sur l’image d’une ville où tout est possible, en développant des infrastructures gigantesques et coûteuses. La démesure se situe au niveau de l’urbanisation : d’énormes complexes résidentiels et de loisirs ont été construits en gagnant des terres sur la mer. C’est le cas des îles artificielles en forme de palmier de Palm Jebel Al, Palm Jumeirah et Palm Deira (doc. 1), et de l’ensemble de 250 à 300 îles dessinant The World, c’est-à-dire les différents continents (la construction de chacune des îles comptant de 7 à 37 millions de dollars). La démesure se lit également dans les infrastructures de trans-port : un nouvel aéroport a ouvert ses portes en 2011 à l’ouest, les autoroutes intra-urbaines à 2 fois 5 voies comme Sheikh Zahed Road (doc. 4) desservent le littoral et la ville a mis en service en 2009 le plus long métro automatisé de la planète. Enfin, la démesure concerne les infrastructures de loisirs et les commerces, destinés à attirer les tou-ristes (doc. 1 et 2) : les malls abritent les plus grandes marques occi-dentales, les hôtels rivalisent de luxe, le parc d’attraction Dubailand côtoie un circuit international de F1 ou encore un complexe de pistes de ski (Ski Dubaï).2. Pour réussir son pari démesuré, Dubai a eu recours à une impor-tante main-d’œuvre étrangère, qui travaille et vit dans des conditions déplorables (horaires longs sans repos, baraquements, confiscation du passeport) (doc. 3). La ségrégation socio-spatiale de la ville s’est donc accentuée. Les effets environnementaux des aménagements construits sont tout aussi néfastes (doc. 1) : l’artificialisation massive du littoral fait craindre pour la biodiversité. La croissance démogra-phique de la ville pose des problèmes de gestion des déchets et de pollution, et la forte demande en eau douce pour des usages mul-

tiples (tourisme, loisirs, industries) inquiète. Enfin, le développement du tourisme international ne conduit pas ici à une mixité des cultures, mais plutôt à une certaine homogénéisation des modes de vie selon la culture occidentale. 3. Pour limiter la diffusion de cette mauvaise image, Dubai axe sa stratégie de communication sur le développement durable. C’est en ce sens qu’elle a inauguré ses premières lignes de métro automatisé (doc.  4). Le Dubai Electricity and Water Autorithy (DEWA) organise depuis 2011 le WETEX, un salon international présentant les différentes possibilités en termes d’énergies renouvelables (doc. 5). Ces efforts de communication commencent à se concrétiser à travers certains pro-jets, comme le lancement du premier parc solaire à Dubaï.

COURS 3Les contestations de la mondialisation p. 188-189

● Présentation des documentsIl faut attendre les années 1990 pour voir émerger la contestation de la mondialisation libérale et de ses dérives. Les émeutes de Seattle, en marge du sommet de l’OMC en 1999 marquent la naissance de ce courant de pensée et de sa forte médiatisation (NTIC). Le repère et le doc. 1 reviennent sur les étapes de l’altermondialisme. Il faut cependant préciser que, si les Forums sociaux mondiaux connaissent une audience grandissante au début des années 2000 (60 000 parti-cipants en 2002, 120 000 en 2005), le mouvement connaît depuis un essoufflement, une décentralisation vers l’Asie et l’Afrique et, donc, une baisse de la couverture médiatique.Une des causes de ce recul tient à la grande diversité des acteurs et des revendications de ce mouvement. Les doc. 1, 2 et 3 peuvent permettre d’identifier à la fois des acteurs de la contestation de la mondialisa-tion et leurs modes d’actions : des réalisateurs de cinéma (M. Moore), des intellectuels (J. Stiglitz), des hommes politiques (Lula, Chavez) (doc. 1), mais aussi des ONG (doc. 2) ou des associations de gauche (doc. 3). Les doc. 3 et 4 p. 191 permettront de compléter les modes d’action, en mettant en valeur notamment l’usage des NTIC, qui font croire à l’émergence d’une opinion publique mondiale. Mais les élèves pourront s’interroger aussi sur l’émergence de nouveaux acteurs, et notamment des acteurs locaux de cette contestation (valorisation des territoires de proximité).Le doc. 4 résume les propositions du mouvement altermondialiste et permet de faire prendre conscience aux élèves que ce courant de pensée insiste sur le nécessaire encadrement de la mondialisation. Comme ils estiment que les problèmes se posent à l’échelle mondiale, seule une nouvelle gouvernance mondiale pourrait, selon eux, les affronter. Le passage du G8 au G20 montre que le rapport de force a changé et que certains pays du Sud doivent prendre plus de pouvoir dans ce « concert des nations », mais cela demeure insuffisant.

● Réponse à la question1. L’inscription au sol signifie « Le pétrole tue ». Le but des manifes-tants de Greenpeace est d’attirer l’attention de la société civile et des gouvernements mondiaux sur la responsabilité de BP dans la marée noire du golfe du Mexique. Ici, la superposition de l’inscription sur le logo de la FTN témoigne de cette volonté. En outre, par cette mise en scène spectaculaire, l’association veut plus généralement alerter l’opi-nion publique mondiale des effets environnementaux et des dangers possibles de l’extraction pétrolière.

EXEMPLE 3Comment et par qui la mondialisation du travail est-elle contestée ? p. 190-191

● Présentation des documentsDans les pays du Nord, les altermondialistes contestent la mondiali-sation du travail qui aurait pour conséquences la multiplication des délocalisations et la montée du chômage au Nord, et la dégradation des conditions de travail au Sud. Dans cet exemple, il s’agira de faire identifier aux élèves à la fois les acteurs (doc. 1, 3 et 4), les modes d’ac-

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tion (doc. 1 à 4) et les revendications (doc. 2 à 4) de ce mouvement contestataire. Mais il est nécessaire aussi de nuancer ces propos, en analysant les liens entre chômage et délocalisations à l’aide du doc. 5.Premier constat, la part de syndicalisation est faible, notamment dans les pays du Sud (doc. 1). Mais ces chiffres sont à nuancer puisque beaucoup d’emplois sont informels et ne proposent donc pas de structure syndicale. Les syndicats ne sont pas les seules formes de contestation. Il faudra insister notamment sur le rôle des NTIC comme facteur de diffusion et de cristallisation de la contestation grâce aux doc. 3 et 4. Le mouvement des Indignés est un bon exemple (doc. 3). Il est apparu en Espagne en mai 2011 sur les réseaux sociaux et le site Internet de Democracia Real Ya! (« Une vraie démocratie, maintenant »). Puis ces manifestations spontanées se sont multipliées dans le monde autour de revendications similaires : la lutte contre la précarité liée à la crise et le pouvoir de la finance. Fondé sur le modèle de la démocra-tie participative, ce mouvement refuse toute forme de structure poli-tique et de leader. Le collectif Éthique sur l’étiquette a une vocation plus pédagogique pour dénoncer le non-respect des droits des travailleurs. Créé en 1995, il regroupe des associations de solidarité internationale, des syndicats, des mouvements de consommateurs, pour faire pres-sion sur les décideurs économiques et politiques, notamment par le biais de campagnes, de conférences, d’expositions et d’interventions en milieu scolaire (doc. 4).

● Réponses aux questions1. La mondialisation du travail est contestée par de nombreux acteurs, qui se réclament du courant altermondialiste, mais qui sont de natures différentes. Les syndicats sont les principaux défenseurs des droits des travailleurs dans le monde, notamment en Europe et en Amérique (doc. 1). Mais certaines associations ou ONG comme ATTAC, signalée dans le doc. 1, ont les mêmes revendications. Enfin, la mobilisation des journalistes (doc. 2) et des collectifs de citoyens (parfois sous forme de réseaux sociaux comme dans le doc. 4) témoignent de l’émergence de la société civile sur ces questions sociales. 2. La contestation peut prendre des formes variées selon les acteurs : les conflits du travail menant à des grèves, des occupations d’usine ou des manifestations sont fréquemment utilisés par les syndicats (doc.  1). Mais la contestation peut aussi passer par la mobilisation directe dans la rue et l’occupation de lieux symboliques comme le mouvement « Occupy Wall Street » le démontre (doc. 3), ou celui des Indignés, qui s’est spontanément créé sur le modèle espagnol un peu partout dans le monde (doc. 1). En outre, les NTIC peuvent être de puissants vecteurs de contestation : le collectif Éthique sur l’étiquette a ainsi pu obtenir par quelques marques l’arrêt de la technique du

sablage des jeans (doc. 4), en faisant des campagnes sur Internet et en mobilisant les réseaux sociaux comme Facebook. Enfin, la contestation peut passer par la presse et le dessin humoristique (doc. 2).3. La mondialisation du travail conduirait, selon les contestataires, à un mouvement de délocalisation des industries du Nord vers le Sud, et donc à la fermeture des usines et au chômage au Nord : c’est le sens de la banderole « Bring home our jobs » dans le doc. 3. La mondialisa-tion du travail ne serait pas pour autant bénéfique aux pays du Sud puisqu’elle conduirait à de bas salaires pour les travailleurs, comme le souligne Chappatte avec le salaire mentionné pour l’ouvrier chinois (2 Frs de l’heure), et à de mauvaises conditions de travail (les ouvriers du textile sont exposés à des maladies pulmonaires du fait du sablage des jeans : doc. 4). Toutefois, certains éléments du débat ne sont pas pris en compte par les contestataires : le doc. 5 nous les présente. En effet, les délocalisations se feraient surtout du Nord vers le Nord, elles ne conduiraient pas à un chômage massif (4 % des licenciements seraient dus à une délocalisation) et elles seraient « réversibles » dans la mesure où les relocalisations seraient de plus en plus d’actualité.

PRÉPA BACComposition 6 p. 192-193

Sujet : États, frontières et mondialisation

Étape 1 : Analyser le sujet• Délimiter l’espace concerné et identifier les mots-clésÉtat : Le sujet ne se limite pas à l’échelle étatique, il doit surtout être traité à l’échelle mondiale.Frontières : Une frontière est une ligne imaginaire, une limite poli-tique et juridique qui sépare deux territoires, deux États souverains. Ses fonctions sont variables et évoluent, elle peut être un espace dynamique d’échanges et de contacts, mais elle peut aussi générer des tensions.Mondialisation : Processus d’ouverture des économies, qui tend donc à effacer les frontières. Cependant, le nombre de frontières étatiques ne cesse d’augmenter depuis 1991, et les États contrôlent de plus en plus leurs frontières, pour réguler et surveiller les flux migratoires.

• Dégager la problématiqueLa problématique convient, elle reprend les termes du sujet posé, en dégageant une question, dont la réponse va soulever les paradoxes de la mondialisation pour les frontières des États.

Étape 2 : Élaborer le plan

Exemples Arguments Grandes parties du plan

– UE, ALENA, ASEAN, MERCOSUR

– Flux de produits illicites (drogues…)

– Intervention de l’ONU en Lybie en mars 2011

– Multiplication des accords économiques au-delà des frontières étatiques– Flux nombreux et diversifiés qui se jouent des frontières étatiques– Affaiblissement de la souveraineté étatique

1. La mondialisation abaisse les frontières

– Renforcement des contrôles migratoires en Australie– « Guerre de la banane » en 2009 entre l’UE et l’Amérique latine– Édification d’un mur (la barda) de 132 km par les États-Unis à leur frontière avec le Mexique

– Régulation et fermeture des frontières aux flux migratoires– Des fermetures ponctuelles aux flux économiques (protectionnisme des États)

2. La mondialisation rend les frontières de plus en plus asymétriques.

– Depuis 1991, création de 26 000 km de nouvelles frontières internationales– 18 000 km de barrières créées dans le monde en 2009– Frontière militarisée entre la Corée du Nord et la Corée du Sud– Délimitation des ZEE dans l’Arctique

– Essor récent du nombre de frontières étatiques– Essor des « frontières en dur »

– Des frontières étroitement surveillées

3. La mondialisation accentue les tensions aux frontières

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Étape 3 : Rédiger la composition

Schéma 1 La mondialisation abaisse les frontières

Schéma 2 La frontière États-Unis/Mexique : une frontière asymétrique

Le schéma sagittal A page 208 peut être utilisé pour illustrer la partie 3 de la composition.

PRÉPA BACComposition 7 p. 194-195

Sujet : Débats et contestations de la mondialisationÉtape 1 : Analyser le sujet• Délimiter l’espace concerné et identifier les mots-clésMondialisation : Les conséquences socioéconomiques et territoriales de la mondialisation sont multiples et s’exercent à différentes échelles : augmentation du niveau de vie, accroissement des inégalités, frag-mentation spatiale, uniformisation culturelle, menace environnemen-tale…Débats et contestations soulevés par la mondialisation : Il faut différencier les deux. Des débats sont des discussions autour d’un sujet, dans lesquelles chaque acteur apporte ses réflexions et points de vue. On parle de contestations lorsqu’il y a une attitude d’oppo-sition, une résistance à une idée ou à une évolution. Tout le monde n’approuve pas la mondialisation et ses conséquences. Elle suscite des débats politiques, économiques, culturels… Les résistances et oppo-

sitions sont multiples et plus ou moins virulentes, elles prônent un « altermondialisme » qui recouvre des idées très diverses (oppositions radicales au libéralisme, mise en place d’un capitalisme raisonné…), qui prend des formes variées (forums sociaux mondiaux, manifesta-tions de rue, utilisation des réseaux sociaux, actes terroristes…), et qui est porté par de nombreux acteurs qui opèrent à toutes les échelles (ONG, partis politiques, syndicats, associations, États…).

• Dégager la problématiqueIl est important que les élèves s’exercent à formuler des probléma-tiques qui ne se contentent pas de recopier les termes du sujet mais qui développent des pistes de réflexion. Plus la question soulevée est réfléchie et problématisée, meilleur sera le développement.Proposition de formulation : En quoi la mondialisation économique, culturelle et politique suscite-t-elle des questions et des résistances ?

Étape 2 : Élaborer le plan1. La mondialisation économique en question

a. La progression du niveau de vie général à l’échelle mondialeb. Le creusement des inégalités à toutes les échelles c. Le modèle productiviste : une menace pour l’environnement

2. La mondialisation culturelle en questiona. L’apparition d’un « village planétaire » et de nouvelles formes de

solidarités b. La crainte de l’uniformisation culturellec. Des résistances identitaires multiples

3. La mondialisation politique en questiona. La construction progressive d’une citoyenneté planétaire ?b. Les résistances au modèle politique dominant c. L’invention de nouveaux modèles, portés par des acteurs divers

(les altermondialistes)

Étape 3 : Rédiger la composition • Proposition de rédaction L’argument est introduit en une phrase par un mot de liaison qui annonce une nouvelle idée (développée dans le I.2) et fait la transition avec la précédente : Cependant, cette croissance a aussi accentué les disparités entre les riches et les pauvres. Ces inégalités, qui se creusent à toutes les échelles (au Nord comme au Sud) génèrent des frustrations et des tensions. Il est important de travailler le choix des exemples avec les élèves. Ils doivent être variés (échelle, localisation…) et judicieusement choisis pour appuyer leur développement. Des exercices peuvent être mis en place pour que les élèves distinguent bien arguments et exemples. Pour se faire, on peut leur demander de chercher les exemples sur les cours du manuel. Il peut être intéressant, aussi, de les aider à se constituer une sélection d’exemples qui pourront être réutilisés dans des sujets portant sur plusieurs chapitres du manuel. À Dubaï, par exemple, les nouveaux riches côtoient des dizaines de milliers d’ouvriers immigrés aux conditions de vie difficiles. Dans les pôles de la Triade, un sentiment d’insécurité économique semble s’installer, avec l’ap-parition de contrats précaires et l’infléchissement des salaires. Ainsi, le développement du commerce équitable tente de pallier les diffé-rences de revenus entre les agriculteurs du monde.

• Proposition de rédaction pour le I.3Enfin, le modèle productiviste prôné par la mondialisation actuelle est à l’origine de dégradations environnementales considérables. En effet, il est lié à au développement de l’urbanisation, de moyens de trans-ports toujours plus consommateurs d’énergie et d’une consommation de masse. La production de déchets polluants et de « kilomètres ali-mentaires » s’est multipliée. De nombreuses discussions existent sur la gestion des risques et des ressources à l’échelle mondiale (comme les Sommets de la Terre), et les acteurs qui mettent en avant la nécessité d’un développement durable sont de plus en plus nombreux (partis politiques verts, agriculteurs bio, ONG…) ; ils revendiquent un « alter-mondialisme ».

Une ouverture des frontières économiques et culturelles…multiplication des accords de libre-échange entre États

grande métropole mondiale, lieu de métissage culturel

… à l’origine de flux nombreux et diversifiés… flux en croissance qui traverse les frontières

développement de l’économie illégale au-delà des frontières

… et d’un affaiblissement de la souveraineté des États

grand organisme international

interface dynamique qui s’affranchit des frontières étatiques(grande façade maritime...)

Mercosur

AlenaUE

UE

Asean

Un espace de contact entre deux pays à fort différentiel économique…

... qui génère des flux multiples…

… mais régulés et surveillés

État à haut niveau de vie

des villes jumelles contrastées

flux de main-d’œuvre flux de marchandises

flux de capitaux américains, de tourisme

frontière fermée (barbelés)

frontière fermée et militarisée(mur de séparation, vidéosurveillance)

État dans lequel les inégalités socio-économiques sont très imortantes

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© HacHette Livre Chapitre 5 ● La mondialisation en débat 71

Schéma 1 Un modèle politique mondial et l’existence d’oppositions On peut éventuellement ajouter, pour varier les types de figurés, les berceaux de mouvements islamistes radicaux qui refusent la mondia-lisation occidentale : le Soudan, l’Arabie Saoudite, l’Iran, le Pakistan et l’Afghanistan.

Schéma 2 Débats et contestations de la mondialisation culturelle

L’émergence d’une gouvernance mondiale

Les oppositions au modèle politique dominantmouvement régionaliste ou nationaliste

acte de terrorrisme international (depuis 2001)

forum social mondial récent

siège de l'ONU siège de l'OMC siège de la CPI

1. Vers une uniformisation culturelle ?événement universel récent (coupes sportives, expositions universelles…)

aire de civilisation qui s’impose au plan mondial

principale ville mondiale

2. Des résistances identitaires multiplesmouvement régionaliste ou nationaliste

acte de terrorrisme international (depuis 2001)

3. La mise en place de nouvelles formes de solidarité

forum social mondial récent

Des organismesspécialisés

Des moyensd'actions

Des limiteset des oppositions

Dans le domaine économique :• OMC• FMI• Banque mondiale• ONU : Conseil économique et social

Dans le domaine politique :• ONU : Conseil de sécurité, Cour internationale de justice, Cour pénale internationale

Dans le domaine écologique :• PNUE• Sommets de la terre

Réunions pluriannuelles, coopération internationale, tribunaux internationaux, réglementation...

Quelle légitimité ?

AltermondialismeVers une nouvelle gouvernance mondiale ?

opposition au modèle dominant

La gouvernance mondialese met en place

Quelle légitimité ?

Altermondialisme

Proposition de correction du schéma sagittalLa gouvernance mondiale et sa difficile mise en place

PRÉPA BACÉtude critique de document 22 p. 196-197

Sujet : États, frontières et mondialisation : vers un monde sans frontières ?

Étape 1 : Analyser le sujet et la consigneLe chapitre 5 questionne les conséquences de la mondialisation et en particulier les problématiques frontalières. Loin d’effacer les fron-tières, la mondialisation peut les renforcer ou en faire naître de nou-

velles formes. Ainsi, la création de grands marchés comme l’ALENA ou l’UE constituent d’autres modes de fonctionnement, où les effets de frontières restent bien présents. Si l’intensification des échanges se traduit par une libéralisation des flux à l’échelle mondiale, elle ne peut s’épanouir que si les États sont stables. Ainsi, la question des fron-tières demeure et l’exemple de la Méditerranée permet de confron-ter les logiques de la mondialisation qui transcende les frontières et celle de la souveraineté des États qui reste un maillage fondamental du monde. Ces deux logiques ne sont pas incompatibles comme le montrent les flux humains.

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Étape 2 : Exploiter et confronter les informations

1. Des frontières ouvertes par la mondialisation des échanges

2. Des frontières fermées 3. Des frontières qui se renforcent, symboles de la souveraineté des États

– Les routes de l’immigration clandestine traversent de nombreux pays : les migrants viennent de l’Afrique Subsaharienne, d’Afrique du Nord et d’Asie.– Les flux de marchandises : reflets de l’interdépendance croissante des États (matières premières).– Les flux de capitaux : des frontières ignorées par la globalisation financière. – Des flux de touristes largement accueillis et souhaités.

– Les frontières des pays du Nord se ferment pour les migrants du travail venant des pays du Sud. – Certains lieux sont des interfaces Nord-Sud comme la Thrace grecque, les enclaves espagnoles de Melilla et Ceuta au Maroc ou l’île italienne de Lampedusa. – Les plaques tournantes des flux migratoires clandestins sont de véritables hubs.

– Les frontières de l’Union européenne sont contrôlées par un système de surveillance.– FRONTEX vise à empêcher les migrants du Sud de la Méditerranée d’entrer dans l’Union Européenne. – La mondialisation des migrations du travail est le reflet des différentiels de développement.

Étape 3 : Organiser et synthétiser les informations • Exemple d’introductionL’intensification des flux de toutes natures entre les deux rives de la Méditerranée est un exemple de la mondialisation des échanges. Ainsi, les frontières entre les États semblent abolies. Pourtant, l’ouverture des frontières reste sélective et la mondialisation ne signifie pas la fin des États. Le contrôle des frontières reste bien un enjeu de souveraineté. • Paragraphe 2Cependant, l’ouverture des frontières reste sélective. En Méditerranée, les disparités de niveau de vie entre les rives Nord et Sud poussent les populations de la rive Sud à chercher de meilleures conditions de vie dans l’Union européenne. Des interfaces Nord-Sud comme la Thrace grecque, les enclaves espagnoles de Melilla et Ceuta au Maroc ou l’île italienne de Lampedusa deviennent les plaques tournantes des flux migratoires, véritables hubs. Les migrations du travail à l’échelle mondiale se concentrent sur les zones de contacts Nord/Sud. Mais les frontières de l’UE se ferment à ces migrants. Les enclaves espagnoles de Melilla et Ceuta sont fermées par une double barrière étroitement surveillée. Un mur est édifié entre la frontière Gréco-turque et la sur-veillance des côtes de l’île de Lampedusa et Malte a été renforcée.• Paragraphe 3Les frontières restent bien présentes et se renforcent par la volonté des États. À Chypre, une zone militarisée sépare les parties sud et nord de l’île. Dans le cas de frontières non conflictuelles, un système de sur-veillance policier est en place. Si les frontières dans le cadre de l’Union européenne se sont ouvertes pour ses ressortissants, les frontières extérieures de l’Union ont été considérablement renforcées par la mise en place de FRONTEX, système de surveillance destiné à coordonner la lutte contre l’immigration clandestine. Franchir les frontières reste une épreuve pour les migrants pauvres du Sud. Qu’elles soient un objet de coopération ou d’affrontement, les frontières restent toujours un enjeu pour les États. • Exemple de conclusionSi la mondialisation semble s’affranchir des frontières pour les flux de marchandises ou d’informations, les flux humains restent sous le contrôle des États. Ainsi, les frontières peuvent être des forteresses pour les migrants illégaux par la volonté des États, ou être perméables dans le cas de travailleurs transfrontaliers. Contrairement aux idées reçues, la mondialisation ne crée pas un monde sans frontière.

PRÉPA BACÉtude critique de documents 23 p. 197

Sujet : États, frontières et mondialisation : vers un monde de plus en plus fragmenté ?

Étape 1 : Analyser le sujet et la consigneLe sujet invite à montrer que la mondialisation est un facteur de déve-loppement et à considérer la frontière de manière originale, en tant que discontinuité de développement. La carte apporte en effet un point de vue original sur les différentiels de développement entre les États. Elle met en valeur les écarts considérables existant entre les PMA et le reste du monde, mais également nuance la vision d’un monde coupé par une limite Nord-Sud. En effet, l’analyse fine de cette carte tend à conclure que la limite se lit davantage entre pays du Sud. Le choix de

cartographier la discontinuité, en soulignant les écarts interétatiques de l’IDH, contribue à cette lecture du monde. Cependant, il convient d’attirer l’attention des élèves sur les choix, forcément réducteurs, du cartographe qui, par l’échelle choisie (celle des États), masque les dis-parités du développement à d’autres échelles (régionales, urbaines), ou par la mise en valeur des discontinuités (frontières), donne à lire un monde de discontinuités.

Étape 2 : Exploiter et confronter les informations On peut proposer un questionnement autour de quatre axes :1. Montrer que la mondialisation est un facteur de développement : quelles régions ou États du monde ont un IDH considéré comme élevé ? Quels sont ceux qui atteignent la moyenne mondiale ? 2. Quelles régions ou États ont encore un IDH faible ou très faible ? Montrer que les facteurs économiques ne suffisent pas à expliquer ces retards de développement. 3. Pourquoi ce procédé cartographique contribue-t-il à casser la repré-sentation d’un monde séparé par une limite Nord/Sud ? Où les diffé-rentiels de développement sont-ils les plus importants ? 4. Montrer que l’échelle choisie (celle des États) est forcément réduc-trice en s’appuyant, par exemple, sur l’exemple de la Chine ou d’autres pays émergents.

Étape 3 : Organiser et synthétiser les informations • Proposition de synthèse rédigéeLes inégalités de développement constituent un des marqueurs de la fragmentation du monde. La carte de l’IDH, par les choix cartogra-phiques opérés, propose une vision originale des discontinuités fron-talières.La carte de l’IDH montre que l’insertion dans la mondialisation est un facteur de développement. Ainsi, les États du Nord, qui dominent les échanges, ont l’IDH le plus fort. De même, les États du Sud qui par-ticipent aux échanges mondiaux sont de plus en plus nombreux et leur développement est rapide. L’Inde, la Chine, le Brésil et l’Afrique du Sud sont devenues les locomotives de leur région, où une classe moyenne se constitue. La Russie a également profité de ses richesses énergétiques pour devenir un acteur important de la mondialisation des échanges. Cependant, les États enclavés ou à l’écart des échanges mondiaux sont en retard de développement, et le fossé se creuse entre les pays du Sud. Les États d’Afrique subsaharienne, des Caraïbes, des îles du Paci-fique ont les valeurs d’IDH les plus faibles. Ainsi, une frontière de l’iné-gal développement apparaît très nettement entre les PMA d’Afrique subsaharienne et leurs voisins d’Afrique du Nord, de même entre les pays pétroliers du golfe persique et leurs voisins (Yémen, Afghanistan, Pakistan). La carte utilise ainsi un procédé original pour marquer les fragmen-tations du monde. Le mode cartographique choisi casse l’image sim-pliste d’un monde divisé par une limite Nord et Sud et montre une situation plus complexe du développement du monde. Cependant, l’échelle choisie, celle des États, masque les inégalités régionales fortes au sein des pays. Ainsi, le développement de la Chine se concentre sur le littoral et les retards de développement sont encore importants entre l’intérieur du territoire et les villes du littoral. Enfin, cette carte n’introduit aucune dynamique et ne rend pas compte des évolutions rapides, en particulier celles des États émergents.Par les choix cartographiques originaux proposés, la carte de l’IDH

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© HacHette Livre Chapitre 5 ● La mondialisation en débat 73

contribue à la représentation d’un monde fragmenté, où les frontières interétatiques marquent des discontinuités fortes, en lien avec la mon-dialisation. Pourtant, elle a aussi des limites et ne peut représenter les frontières internes aux États et les dynamiques en cours.

PRÉPA BACÉtude critique de documents 24 p. 198-199

Sujet : La pratique du football, un exemple de mondialisation culturelle ?

Étape 1 : Analyser le sujetLa pratique du football constitue une entrée originale pour étudier la mondialisation culturelle. Les travaux de P. Boniface, en particulier, donnent des pistes d’étude pertinentes à exploiter dans le cadre d’une étude de document. On peut alors réfléchir au choix de ce sport, à des alternatives possibles.

Les sujets sur la mondialisation n’impliquent pas nécessairement une étude exclusivement centrée sur l’échelle planétaire. En effet, l’échelle continentale donne également à voir les marqueurs de la mondiali-sation, tandis que l’échelle nationale apporte une nuance pertinente. Cependant, l’échelle du document limite les possibilités de change-ment de point de vue. Cette limite doit être mise en évidence par les élèves dans le regard critique qu’ils portent sur le document.La formule interrogative invite l’élève à questionner l’affirmation sous-tendue par le sujet. Elle implique donc qu’une partie au moins de l’analyse porte sur les limites de la mondialisation du football, ce que le document ne laisse pas à voir lors d’une première lecture.

Étape 2 : Exploiter et confronter les informationsL’exercice de collecte des informations est particulièrement orienté vers la lecture des données chiffrées, et en particulier les différences à établir entre les données absolues et les données relatives. Il peut être intéressant d’inviter les élèves à trouver les preuves chiffrées dans le document, puis de les faire valoir en calculant les parts de chaque région. Les réponses aux questions posées sous le tableau sont inté-grées dans les pistes proposées :

Questions soulevées par le sujetInformations prélevées dans le document

Localisation Preuve chiffrée

Quelles sont les 3 régions du monde qui pratiquent le plus le football ?

Quelles sont les régions du monde qui pratiquent le moins le football ?

Quelles sont les régions du monde qui comptent le plus de joueurs de football ?

Quelles sont les régions qui comptent le plus de licenciés ?

– Amérique du Nord, Europe Occidentale et Amérique du Sud– Afrique australe

– Les pays d’Asie

– La plus grande partie des pays d’Afrique

–En tête, l’Asie, puis l’Europe

– L’Europe domine largement le monde par le nombre de licenciés

– Entre 6 et 26 % de la population pratique ce sport dans ces régions du monde

– Moins de 3 % de la population pratique ce sport– Entre 3 et 6 % de la population

– 85 millions de joueurs de football en Asie (1/3 du total mondial), 62 millions en Europe, soit plus de 55 % du total des joueurs pour ces deux régions du monde

– 21 millions de licenciés en Europe soit 55 % du total mondial

Étape 3 : Organiser et synthétiser les informationsLe conseil qui accompagne l’exercice (Souvent le plan de la légende d’une carte peut être utilisé pour mener la réflexion sur le sujet.) est à valo-riser. En effet, la légende du document proposé à l’étude, bien qu’orga-nisée en deux parties, aide les élèves à construire leur réflexion.

• Proposition de rédactionLa coupe du monde de football en Afrique du Sud a renvoyé l’image d’un sport populaire sur toute la planète, et largement pratiqué. L’ana-lyse de la carte de la diffusion du football dans le monde permet de s’interroger sur la réalité et les limites de la mondialisation culturelle via le sport.La première lecture de la carte donne à voir un sport universel. En effet, par les procédés cartographiques utilisés (aplats de couleurs vertes et histogrammes orangés), aucun continent ne semble échapper à la planète football. Même en Asie, où seule une part réduite de la popu-lation pratique ce sport, elle représente tout de même 85 millions de personnes, ce qui la hisse au premier rang mondial en nombre absolu de joueurs. Cette universalisation du football est d’ailleurs encouragée par les instances internationales de la discipline, comme en témoi-gnent le choix de la Corée du Sud et du Japon pour l’accueil de la Coupe du monde en 2002, et celui de l’Afrique du Sud pour celle de 2010. Le premier stade de lecture de la carte contribue donc à confir-mer la mondialisation de la pratique du football.Cependant, ce sport est inégalement pratiqué à l’échelle de la planète. La part des joueurs de football dans la population totale (aplats verts sur la carte) confirme l’importance des continents européens et amé-ricains. Codifié au Royaume-Uni au xixe siècle, ce sport reste un sport populaire en Europe, qui compte plus de la moitié des licenciés de la planète. Si le nombre de licenciés en Amérique du Sud est faible, la part des pratiquants y est forte. À l’inverse, malgré un nombre de joueurs importants en Asie (lié au poids démographique de l’Inde et

de la Chine), la part des licenciés ou celle de la population pratiquant ce sport est très limitée. Il convient donc de lire la carte et sa légende avec précaution, afin de nuancer l’impression première. À l’échelle régionale, les inégalités entre le nombre de joueurs et de licenciés s’expliquent dans les pays du Sud par l’obstacle financier qui freine l’inscription officielle à un club et encourage la pratique informelle.Enfin, le football reste dominé par un nombre restreint de pays. Les instances dirigeantes du football à l’échelle mondiale se situent au Nord : le siège de la FIFA est à Genève. Les pays ayant remporté la coupe du monde de football forment un club très fermé en Amérique latine (Brésil, Uruguay et Argentine) et en Europe occidentale (France, Allemagne, Italie, Espagne, Royaume-Uni) et comptent parmi les clubs les plus riches de la planète. Sur ces 8 pays ayant remporté la coupe du monde depuis sa création en 1930, 5 cumulent plusieurs fois le tro-phée. Moins visibles que les aplats de couleurs, ces informations sont figurées par des signes ponctuels sur la carte, ce qui contribue à les secondariser. De plus, la diffusion du football reste finalement limitée en Afrique (moins de 6 % de la population en moyenne) et en Asie (moins de 3 % de la population en moyenne) où d’autres sports sont plus populaires (cricket en Asie du Sud). La mondialisation du football est donc relative. Le football est donc un sport universel mais à la pratique très inégale et qu’un nombre restreint de pays domine. En conséquence, la carte confirme que ce sport est un exemple significatif de la mondialisation culturelle, qui est souvent réelle mais relative.

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74 © HacHette Livre

PRÉPA BACÉtude critique de documents 25 p. 200-201

Sujet : Les effets environnementaux de la mondialisation en débat

Étape 1 : Analyser le sujet et la consigneLa mondialisation a un impact sur l’environnement, dans la mesure où elle se traduit par l’accroissement des échanges mondiaux sur de longues distances et l’industrialisation des pays du Sud insérés dans la division mondiale du travail.

Le protocole de Kyoto est connu des élèves. Les résistances à son appli-cation le sont moins. La carte montre trois limites à son application : le refus de ratification des États-Unis, le refus plus global de toute mesure contraignante (États-Unis et puissances émergentes) et le fait que, en raison de leur situation économique, les États du Sud sont dispensés de réduire leurs émissions.Le sujet se joue à deux échelles : l’échelle planétaire, où la mise en place d’une gouvernance est difficile ; celle des États ensuite, qui res-tent souverains en l’absence de décision supranationale susceptible de s’imposer à eux.

Étape 2 : Exploiter et confronter les informations

Informations prélevées dans le document Explication à l’aide des connaissances personnelles

Émissions de CO2 en 2008

Quels États émettent le plus de CO2 ?

La Chine et les États-Unis sont les plus gros pollueurs : leurs émissions de CO2 représentent respectivement 22 % et 19 % du total mondial.

Ils sont les deux plus gros consommateurs d’énergie au monde, en raison de leur forte croissance pour le 1er, de leur poids économique pour le 2d.

Quelles régions du monde émettent le moins de CO2 ?

L’Afrique, l’Amérique Latine et le Moyen-Orient Nombreux PMA en Afrique, une part de l’industrie encore faible et un décollage récent des puissances régionales.

Évolution des émissions de CO2 entre 1990 et 2008

Quelle région du monde a fortement augmenté ses émissions ?

Asie oriental (+ de 66 % en 10 ans) Pays industrialisés comme Japon et Corée du Sud déjà fort émetteurs ; décollage de la Chine et de l’Inde refusant toute mesure de restriction.

Quelle région a réduit fortement ses émissions de CO2 ?

L’Europe et l’ex-URSS Économies d’énergie mises en œuvre dans l’UE ; modernisation ou fermeture de sites industriels très polluants dans l’ex-URSS

Quelles régions/pays ont connu proportionnellement les plus fortes hausses ?

Les pays du Sud et particulièrement la Chine Pas d’obligation du fait de leur retard de développement ; croissance économique des puissances régionales du Sud.

Étape 3 : Organiser et synthétiser les informations• Proposition de rédactionLa mondialisation se traduit par l’accroissement des échanges mon-diaux sur de longues distances et l’industrialisation des pays du Sud insérés dans la division mondiale du travail. Aussi, ses effets sur l’envi-ronnement font débat. La carte montre l’augmentation des gaz à effet de serre dans le monde et, à travers le protocole de Kyoto, la mise en œuvre difficile d’une gouvernance mondiale visant à réguler les émis-sions de ces gaz accusés d’être à l’origine du réchauffement climatique. Les émissions de CO2 sont en fait très inégales selon les régions ou les États du monde. Les États-Unis et la Chine sont les plus gros pollueurs (respectivement 19 % et 22 %). L’insertion de pays de plus en plus nombreux dans les échanges mondiaux et la division internationale du travail augmentent fortement la consommation d’énergie et donc l’émission de GES. À l’échelle mondiale, les pays du Nord restent les plus gros pollueurs, avec une part dans les émissions de CO2 de plus de 50 % du total mondial. Mais la croissance des émissions de CO2 entre 1990 et 2008 est variable. L’Europe et l’ex-URSS ont diminué leurs émissions de GES entre 1990 et 2008 alors que l’Amérique du Nord et surtout les USA ont continué à les augmenter sur la même période (+15 %). Mais ce sont les Pays du Sud qui ont proportionnellement connu les plus fortes hausses de leurs émissions de CO2 depuis 1990, signe de leur insertion de plus en plus grande dans la mondialisation. Si la part de l’Afrique et de l’Asie reste encore faible, celle de l’Asie du Sud et de l’Est atteint 38 %.À l’échelle mondiale, le protocole de Kyoto montre la volonté de mettre en place une gouvernance pour réduire les gaz à effet de serre. Signé en 1997 par la plupart des pays du monde à l’exception de l’Irak,

il est entré en vigueur en 2005. L’objectif du protocole est d’imposer pour les pays du Nord une réduction des émissions de GES, consi-dérant que le niveau de développement de ces pays leur permet de mettre en œuvre des mesures ou des techniques moins polluantes. Par contre, les pays du Sud n’ont pas d’obligation de réduction, alors que leur consommation énergétique augmente et que le développe-ment des transports et de l’industrie se fait sur des modèles polluants. Signe d’une prise de conscience des problèmes environnementaux liés à la mondialisation, chaque année, les pays du monde se réunis-sent pour faire progresser à l’échelle mondiale les objectifs du proto-cole de Kyoto.Mais à l’échelle régionale, des pays sont réticents à toute mesure contraignante. Les États-Unis et les pays émergents freinent toute mesure visant à réduire leurs émissions de GES, considérant que cela entrave leur développement économique. Les États-Unis sont le seul pays ayant signé le protocole à ne pas l’avoir ratifié, ce qui les dégage de toute obligation de réduction des GES. Quant aux pays émergents (Inde, Chine, Brésil), alors qu’ils ont la progression la plus forte, ils s’en-tendent pour faire adopter lors des rencontres annuelles des textes non contraignants. La Chine devance désormais les États-Unis et représente 22 % des émissions de CO2 dans le monde, avec des émis-sions de CO2 qui ont triplé depuis 1990. Le protocole de Kyoto illustre, à travers la lutte contre le réchauffe-ment climatique, la nécessité de solutions à l’échelle mondiale pour répondre aux problèmes posés par la mondialisation. Mais il montre les difficultés de leur application à l’échelle régionale lorsque des puis-sances internationales s’y opposent ou freinent leur mise en œuvre.

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© HacHette Livre Chapitre 5 ● La mondialisation en débat 75

PRÉPA BACÉtude critique de documents 26 p. 202-203

Sujet : La mondialisation de l’agriculture est-elle compatible avec un développement durable ?

Étape 1 : Analyser le sujet et la consigneLe sujet correspond à la deuxième partie de la 5e question au pro-gramme : la mondialisation en débats. Il s’agit ici, à travers l’exemple de l’agriculture, d’interroger sur la compatibilité entre mondialisation et développement durable. Le sujet appelle donc une réflexion dialec-tique et nuancée.La production de l’huile de palme est étroitement liée à la mondiali-sation dans la mesure où cette culture, tropicale par excellence, sert essentiellement de matière première à l’industrie agro-alimentaire des pays industrialisés. Les agro carburants sont eux aussi un excellent exemple de la mondialisation puisqu’ils génèrent des flux entre les régions de production et de consommation.Le développement durable est défini p. 37 et constitue une notion maîtrisée par les élèves en classe de terminale. Néanmoins, il est inté-ressant de rappeler les trois composantes de ce processus de dévelop-pement qu’il ne faut pas réduire à la seule défense environnementale.

Étape 2 : Exploiter et confronter les informations1. Des cultures mondialisées : l’augmentation de la production de soja au Brésil est liée à la progression de viande en Chine ; le contrôle du mar-ché du soja par les multinationales ; les FTN gèrent les plantations d’huile de palme en Malaisie ; l’huile de palme est une réponse à la demande mondiale en corps gras (industrie agro-alimentaire).2. Des cultures qui ont une dimension durable : biodiesels produits par l’huile de palme ou le soja (énergie renouvelable) ; plan national brésilien d’exploitation durable du territoire par la production de biodiesel.3. Les limites de la durabilité de cette mondialisation agricole : profite surtout aux grands propriétaires terriens ; le soja engendre de graves pro-blèmes au point de vue social et environnemental ; tendance à la mono-culture du soja au Brésil ; déforestation en Malaisie ; les plantations d’huile de palme profitent aux FTN.

Étape 3 : Organiser et synthétiser les informations• PrésentationLa mondialisation suscite interrogation et critique. Elle est jugée incompatible avec le développement durable. À travers l’exemple de l’agriculture de plantation largement mondialisée, on peut s’interroger sur les contradictions entre mondialisation et développement durable.

Le plan de l’étude critique peut reprendre celui de l’étape 2.1. Des cultures mondialisées 2. Des cultures qui ont une dimension durable 3. Les limites de la durabilité de cette mondialisation agricole

• Conclusion– Ces cultures appellent des critiques mais leur pratique ne doit pas être totalement remise en cause.

➞ Cette conclusion est intéressante mais un peu sèche.– Les agrocarburants comme l’huile de palme montrent les paradoxes entre la mondialisation des échanges qui a permis à des pays de se déve-lopper et la durabilité de ce développement pour tous.

➞ Conclusion pertinente mais trop focalisée sur les agrocarburants.– La mondialisation, par l’intensité des échanges et le développement des pays du Sud qu’elle impulse, conduit à des critiques sur la durabilité.

➞ Cette conclusion est partielle et ne présente que les aspects négatifs de la mondialisation agricole. De plus, elle oublie la question essentielle du sujet : l’agriculture.

– La production d’agrocarburants et d’huile de palme n’est pas compatible avec le développement durable.

➞ Cette conclusion est partielle et ne présente que les aspects négatifs de la mondialisation agricole.

PRÉPA BACCroquis 6 p. 204-205

Sujet : États, frontières et mondialisationÉtape 1 : Analyser le sujet• Délimiter l’espace concerné et identifier les mots-clésMondialisation : Les trois échelles concernées par ce sujet sont : l’échelle nationale (État), l’échelle régionale (frontière) et l’échelle mon-diale (mondialisation).État : Les États sont des espaces circonscrits par des frontières, où s’exerce une autorité. L’ouverture croissante des économies conduit à affaiblir le pouvoir des États en tant qu’agents régulateurs et accentue les dépendances vis-à-vis des échanges.Frontière : La frontière politique semble la plus pertinente et la plus attendue pour réaliser ce croquis.Et : La frontière est aussi une interface : elle relève des États, mais les échanges qui traversent le monde tendent à réduire ces frontières.

• Dégager une problématique La mondialisation qui implique une ouverture des États efface-t-elle pour autant les frontières et la souveraineté des États ?

Étape 2 Élaborer la légende

Grandes parties du plan 1. La mondialisation abaisse les frontières

2. Les États affirment leur souveraineté face

à la mondialisation

3. Les frontières deviennent des enjeux géopolitiques : vers une

fragmentation du monde ?

Arguments – flux mondialisés– interfaces maritimes– grand organisme supranational

– « pays ennemi d’Internet » – association régionale de coopération économique– politique migratoire restrictive

– barrière de protection des pays du Nord contre l’immigration des pays du Sud– frontières fermées (mur ou clôture)– États créés depuis 2000

Page 76: 109256853 Geographie Tles L ES Hachette 2012 Livre Du Professeur

76 © HacHette Livre

Étape 3 : Choisir les figurés et réaliser le croquisVoici une proposition qui met l’accent sur la fermeture ou la fragmen-tation, mais d’autres choix étaient possibles.

Schéma 2 La fragmentation de l’Australasie

• Croquis final Titre : États, frontières et mondialisation

Sur le croquis final, les couleurs froides représentent « l’ouverture », la mondialisation, et les couleurs chaudes sont associées à la fermeture. L’ouverture semble donc minimisée. Le cartographe a fait le choix de réserver le rouge aux informations relatives à la fragmentation, ce qui tend à en accentuer l’importance.

PRÉPA BACCroquis 7 p. 206-207

Sujet : Débats et contestation de la mondialisationÉtape 1 : Analyser le sujet• Délimiter l’espace concerné et identifier les mots-clésMondialisation : L’échelle régionale (des courants de d’opposition à la mondialisation) mais aussi l’échelle nationale (métropolisation, pauvreté au sein des pays) doivent être prises en compte. Les débats engendrés par la mondialisation sont présentés p. 184 du manuel : aggravation des inégalités, problèmes environnementaux, uniformisa-tion culturelle…Débat : Ce terme désigne ce qui est discuté, un échange de points de vue. Synonyme possible : échange.Contestations : Ce terme désigne ce qui est dénoncé par une partie des acteurs du débat. Synonyme possible : opposition.Le pluriel invite à traiter l’ensemble des sujets de discussion sur la mondialisation.• Dégager une problématiqueProblématique 1 : Cette problématique est trop descriptive, elle ne soulève ni problème ni débat.Problématique 2 : C’est la bonne problématique : elle reprend les trois notions-clés et interroge les liens existants entre eux.Problématique 3 : La question paraît trop naïve, la réponse semble évidente.

Étape 2 : Élaborer la légende• Lister des informationsSupprimer les informations hors-sujet ou difficilement cartogra-phiables sur un schéma.Limite Nord/Sud : maintien des inégalités ; métropole (concentra-tion croissante des pouvoirs, des hommes et des richesses) ; conflits ethniques ; principaux pollueurs (émission de CO²) ; pandémies ; uniformisation culturelle vécue comme une américanisation ; litiges frontaliers ; grand organisme international (OMC, ONU, TPI) ; sommet de la Terre ; OGM ; forum social mondial ; bolivarisme ; Greenpeace ; attentats du 11 septembre 2001.• Organiser les informationsPlan 1 : Plan à « tiroir » à éviter. La première partie, définissant la mon-dialisation, est d’ailleurs hors-sujet ici.Plan 2 : Plan non problématisé, donc peu démonstratif. De plus, un risque de répétitions entre le I et le II.Plan 3 : C’est le plan attendu.

Sydney

Auckland

JakartaI N D O N É S I E

AUSTRALIE

NOUVELLE-ZÉLANDE

PAPOUASIE-NELLE-GUINÉE

SALOMON

TIMOR OR.

Nouvelle-Calédonie

FIDJI

ASEAN

APEC

Fer de Lance

territoire fortement intégré à la mondialisationassociation régionale de coopération économiquemétropole : relais de l’uniformisation culturelle

La mondialisation efface les frontières

politique migratoire sélective

État créé en 2002

mouvement séparatiste

En réalité, la fragmentation se maintient

pays cité comme « ennemi d’Internet » par Reporters sans frontières en 2011

État ayant une politique migratoire restrictive

barrière de protection contre l’immigration

La mondialisation abaisse les frontières

Les États affirment leur souveraineté face à la mondialisation

État créé depuis 2000

flux généralisés

interface maritime

grand organisme supranational

association régionale de coopération économique : entre protectionnisme et libre-échange

La frontière enjeu géopolitique : vers une fragmentation du monde ?

frontière fermée par un mur ou une clôture depuis 2000

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© HacHette Livre Chapitre 5 ● La mondialisation en débat 77

Étape 3 : Choisir les figurés et réaliser le schéma

Grandes parties du plan Arguments Figurés

1. La mondialisation : objet de débats – uniformisation culturelle vécue comme une américanisation

– limite Nord/Sud : maintien des inégalités

– métropole : concentration croissante des richesses, des pouvoirs et des hommes

– principal pollueur (émission de CO2)

2. Les acteurs de la contestation du modèle dominant

– forum social mondial

– bolivarisme

– région à forte influence islamiste (rejet de l’occidentalisation)

3. Les tentatives de régulation de la mondialisation

– grand organisme international

– sommet de la Terre

Titre : La mondialisation, objet de débats et de contestation

OcéanPacifique

OcéanPacifique

OcéanAtlantique

OcéanIndien

ÉTATS-UNISONU

CPI

FMI

Mexico

Belém

Porto Alegre

Caracas

Dakar

Rio de Janeiro

São Paulo

Lagos

Bamako

Londres

CopenhagueMoscou

RUSSIE

ParisNew York

Los Angeles

BRÉSIL

VENEZUELA

AFRIQUE DU SUDJohannesburg

Nairobi

AUSTRALIE

CHINE

Shanghai

TokyoKyoto

Jakarta

INDE

Mumbai

Karachi

JAPON

0

N

4 000 km

Échelle à l'équateur

grand organisme internationaluniformisation culturelle

forum social mondial limite Nord/Sud : maintien des inégalités

métropolisation : concentration croissante des richesses, des pouvoirs et des hommes

principal pollueur (émission de CO2)

Acteurs et mouvements de contestations du modèle libéral dominant

bolivarisme

région à forte influence islamiste : rejet de l’occidentalisation

Tentatives de régulation de la mondialisation

sommet de la Terre

La mondialisation : objet de débats

Page 78: 109256853 Geographie Tles L ES Hachette 2012 Livre Du Professeur

78 © HacHette Livre

VERS LE SUPÉRIEUR p. 210-211

ORGANISER UN DÉBAT

Les enjeux des délocalisationsIl faut veiller à ce que le terme de délocalisation soit bien défini, afin que le débat ne tourne pas au procès du libre-échange mais interroge bien la question de la localisation de la production des biens indus-triels consommés dans notre pays.On pourra noter que le terme de délocalisation a parfois un sens plus large (un exemple dans le manuel : doc. 2 p. 104).La délocalisation stricto sensu consiste en l’abandon d’une activité de production nationale, le transfert de cette activité vers une unité de production à l’étranger et l’importation de la production réalisée à l’étranger pour le marché national. Attention, il ne faut pas confondre délocalisation et développement de filiales à l’étranger : une usine qui s’installe dans un pays étranger pour produire sur place mais également vendre sur place se « déve-loppe à l’international »… même si, pour cela, elle ferme une unité de production dans le pays d’origine. Dans la réalité, la distinction entre délocalisation stricto sensu et développement de filiales n’est pas aisée car l’unité de production délocalisée produit souvent pour le marché local et pour le marché national d’origine.Afin d’enrichir le débat, le professeur pourra distribuer aux élèves des

témoignages récents de dirigeants et d’employés d’entreprises ayant délocalisé tout ou partie de leur activité et également des témoi-gnages de dirigeants et d’employés d’entreprises ayant relocalisé tout ou partie de leur activité. Par exemple : les skis Rossignol (avril 2011) et les coffres-forts Decayeux (avril 2012).Decayeux relocalise sa production de coffres-fortsSource : http://www.usinenouvelle.com, article d’Amandine Ascensio publié le 18 avril 2012.Rossignol a gagné le pari de la relocalisation Source : http://www.bfmbusiness.com, article de Karine Vergniol publié le 13 décembre 2011.Le professeur pourra également faire visionner aux élèves un docu-mentaire (du 15 février 2012) de 35 minutes sur LCP.http://www.lcp.fr/emissions/docs-ad-hoc/vod/99867-saga-d-une-relocalisation-verteEnfin, le professeur pourra faire réfléchir les élèves sur l’article de synthèse suivant (qui peut venir en appui du doc. 5 p. 191 dans le manuel) :Relocalisations : vive la France !Source : http://www.metrofrance.com, 12 décembre 2011.Comme activité complémentaire, le professeur pourra, en s’appuyant sur la dernière phrase de la page 211 du manuel élève évoquant le triptyque du développement durable, conduire les élèves à faire une synthèse du débat sous forme de schéma.

Les délocalisationsaugmentent les transportset donc les rejets de CO2

=> produire au plus près des consom-mateurs est-il toujours possible ?

Les délocalisationspermettent de fairebaisser le prix de ventedes produits

=> les consommateurssont-ils prêts àpayer plus cherun produitMade in France ?

Les délocalisationsdétruisent des emploisen France

=> comment concilierl'impératif de compétitivité

de l'entreprise et lapérennité de l'emploi ?

La mondialisationoblige à repenser la

question des localisationsdes activités

Il n'est pas soutenablede délocaliser nos

activités polluantes

la raréfaction du pétroledevrait conduire à

des relocalisations

le consommateur est

au centre du dilemme

Bibliographie■ Alternatives économiques n° 268, « Pourquoi les entreprises délocali-sent-elles ? », et n° 229, « Que faire face aux délocalisations ? »■ Rapport du sénateur J. Arthuis : http://www.senat.fr/rap/r04-416-1/

r04-416-1.html■ Les grands points du débat par la géographe spécialiste des loca-

lisations industrielles, Bernadette Mérenne-Schoumaker sur www.dossiersdunet.com/spip.php?article258

■ M. Foucher, La Bataille des cartes. Analyse critique des visions du monde, Paris, François Bourin, 2012.

■ M. Foucher, L’Obsession des frontières, Paris, Perrin, 2007.■ P. Gauchon, S. Delannoy, J.-M. huissouD (dir.), Dictionnaire de géopoli-

tique et de géoéconomie, Paris, PUF, 2011.

■ P. Gauchon (dir.) Le Monde. Manuel de géopolitique et de géoéconomie, Paris, PUF, 2008.

■ E. FouGier, Altermondialisme, le nouveau mouvement d’émancipation ?, Paris, Lignes de repères, 2004.

■ Alternatives économiques, «  Mondialisation, le début de la fin ?  », n° 303, juin 2011.

Sitographiehttp://patrick.guenin2.free.fr/cantho/infovn08/positive.htmLe blog d’E. M. Mouhoud, professeur d’économie spécialiste des délo-calisations http://el.mouhoub.mouhoud.free.fr

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© HacHette Livre Chapitre 6 ● L’Amérique : puissance du Nord, affirmation du Sud 79

THÈME 3Dynamiques géographiques des grandes aires continentales

Introduction p. 212-213

Le thème 3, qui aborde les « dynamiques géographiques des grandes aires continentales », se compose de trois questions invitant à étudier trois aires continentales selon des problématiques différentes et une démarche identique.Notion inédite liée au nouveau programme, l’aire continentale invite les élèves à analyser trois régions de la planète qui ne peuvent obéir à une délimitation physique. L’aire continentale, dont « la délimitation et les caractères se fondent sur des critères multiples d’ordre phy-sique, démographique, économique et culturel », permet d’étudier, à l’échelle d’un ensemble continental, la complexité du monde abordée

dans le question 1 et, en particulier, d’inclure les pays émergents dans la réflexion. À la différence du précédent programme qui accordait la part belle aux trois pôles de la triade (États-Unis, Asie orientale et Union européenne) et rejetait l’étude du monde en développement dans un chapitre étudié en fin d’année scolaire (« Unité et diversité des Sud »), le nouveau programme prend acte d’un monde de plus en plus polycentrique, de son basculement en accordant une plus grande place aux BRICS grâce à des entrées par États (États-Unis-Brésil, Afrique du Sud, Japon-Chine). C’est d’ailleurs dans cette optique que le choix d’une photographie du sommet des BRICS et de trois globes identi-fiant les unités territoriales du thème 3 s’est opéré aux p. 212-213 :

Niveau d’échelle Ville État Aire régionale Aire continentale

Identification dans le thème 3

– Mumbai – Japon-Chine– États-Unis-Brésil– Afrique du sud

– Bassin caraïbe– Sahara

– Amérique– Afrique– Asie du Sud et de l’Est

Les trois aires continentales sont étudiées « sous trois angles différents mais répondant à la problématique de la question » :– La question 6 est intitulée « L’Amérique : puissance du Nord, affir-mation du Sud ». La fiche ressource précise que les élèves sont invités « à analyser cette aire continentale comme une zone de contact [c’est nous qui soulignons] entre des mondes différents par leur niveau de développement et leur culture, mais qui entretiennent des relations anciennes et diverses ». Ici, les effets de la mondialisation sur les terri-toires sont étudiés en termes d’interface à l’échelle d’un bassin caraïbe, d’intégration à l’échelle du continent et de dynamique territoriale à l’échelle des États-Unis et du Brésil.– La question 7 est intitulée « L’Afrique : les défis du développement ». Cette question consiste à étudier une deuxième aire continentale qui se développe en faisant face à la mondialisation. Il s’agit de rompre avec les clichés habituels « d’une Afrique subissant dans la passivité les effets de la mondialisation », « d’un continent à l’écart du dévelop-pement et du monde » et, au contraire, de « mettre à jour les enjeux actuels du développement et de l’insertion de [l’Afrique] dans la mon-dialisation ». Pour cela, on bascule d’échelles en étudiant tour à tour le Sahara qui suscite de multiples convoitises, le continent africain qui connaît des formes de décollage économique et l’Afrique du Sud qui présente les signes de l’émergence.

– La question 8, intitulée « L’Asie du Sud et de l’Est : les enjeux de la croissance », consiste à étudier une aire continentale à forte croissance qui est à la recherche d’un vrai développement. À l’échelle des villes (Mumbai), des États (Japon, Chine) et du continent (Asie du Sud et de l’Est), l’essor économique pose en effet une série de défis sur les plans social, économique, environnemental et géopolitique qui peuvent menacer la durabilité du développement.Si les problématiques diffèrent d’une aire continentale à l’autre, la démarche est identique d’une question à l’autre. Le programme invite le professeur à commencer par une étude de cas, puis à entrer de manière plus générale dans le sujet, enfin à porter une attention à un ou deux États. Le manuel a été conçu dans le but de se calquer le plus simplement possible sur le nouveau programme et, ainsi, de permettre au professeur de construire aisément le cours et à l’élève de circuler à l’intérieur de l’ouvrage :– Les chapitres 6, 7 et 8 sont abordés à partir d’une Étude de cas.– Dans les trois chapitres, chaque entrée générale du programme hors étude de cas est l’objet d’un Cours au moins.– Dans les trois chapitres, deux des trois cours sont illustrés par un Exemple.

Programme(B.O. officiel spécial n° 8 du 13 octobre 2011)

Le thème 3 dans le manuel Hachette

Étude de cas Cours Exemple

L’Amérique : puissance du Nord, affirmation du Sud

– Le bassin caraïbe : interface américaine, interface mondiale (étude de cas) p. 216-223

– Le continent américain : entre tensions et intégrations régionales p. 224-227 p. 228-229

– États-Unis – Brésil : rôle mondial, dynamiques territoriales p. 230-233 p. 236-239

p. 234-235p. 240-241

L’Afrique : les défis du développement

– Le Sahara : ressources, conflits (étude de cas) p. 276-283

– Le continent africain face au développement et à la mondialisation p. 284-287et. 290-293

p. 288-289p. 294-295

– L’Afrique du Sud : un pays émergent p. 296-299 p. 300-301

L’Asie du Sud et de l’Est : les enjeux de la croissance

– Mumbai : modernité, inégalités (étude de cas) p. 324-331

– L’Asie du Sud et de l’Est : les défis de la population et de la croissance p. 332-335 p. 336-337

– Japon-Chine : concurrences régionales, ambitions mondiales p. 338-341p. 344-347

p. 342-343p. 348-349

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L’Amérique : puissance du Nord, affirmation du Sud

Chapitre 6

IntroductionLe chapitre 6 sur l’Amérique s’inscrit dans la dernière partie du pro-gramme étudiant les dynamiques continentales. La formulation du titre du chapitre, « puissance du Nord, affirmation du Sud », invite à s’interroger sur les oppositions entre l’Amérique du Nord (particu-lièrement les États-Unis et le Canada) et l’Amérique latine : ces deux espaces voisins offrent un des plus forts différentiels de développe-ment au monde et enregistrent des dynamiques contrastées, voire opposées, le plus souvent complémentaires. Cette étude régionale permet donc un prolongement et une mise en perspective des géné-ralités présentées dans le chapitre 1 (grille géo-économique : interface Nord-Sud, centres d’impulsion et périphéries plus ou moins intégrées ; grille géopolitique : tensions et intégrations régionales, rôle mondial des États-Unis et du Brésil ; grille géoculturelle : civilisation occidentale, civilisation hispanique), mais également, les chapitres 3 et 4 (intégra-tion à la mondialisation, valorisation sélective des territoires).La littérature scientifique est riche sur les questions d’intégration et de tensions (voir bibliographie). En effet, l’affirmation croissante d’États d’Amérique du sud (Brésil, Venezuela) suscite l’intérêt des géopoliti-ciens qui multiplient les travaux sur la difficile intégration continentale, les tensions persistantes, les inflexions de la politique planétaire des États-Unis, le rôle nouveau joué par le Brésil qui s’affirme comme un leader continental et un leader des Suds. De même, l’étude du bas-sin caraïbe, interface par excellence, a donné lieu à des travaux de recherche intéressants. Les enjeux sont donc multiples et ne peuvent être convenablement appréhendés que par un regard croisé (com-paraison du rôle régional et mondial des deux grandes puissances continentales) et multiscalaire (échelles locale, nationale, régionale et mondiale).

OUVERTURELe canal de Panama, une liaison majeure de l’interface caraïbe p. 214-215

La photographie d’ouverture permet l’introduction de presque tous les thèmes déclinés dans le chapitre. En effet, le canal de Panama incarne le rôle d’interface mondiale du bassin caraïbe puisqu’il relie l’océan Pacifique et l’océan Atlantique et, par voie de conséquence, l’Asie, l’Amérique et l’Europe, les trois pôles de la Triade. Un exercice à plusieurs échelles peut être mené en confrontant cette photographie et le document 27 p. 252 : cette infrastructure d’importance interna-tionale a des conséquences sur le territoire du Panama et favorise l’in-tégration de ce petit État dans la mondialisation (zones franches, hubs portuaires).

ÉTUDE DE CASEn quoi le bassin caraïbe est-il une interface américaine et mondiale ?

● IntroductionLe bassin caraïbe est proposé à l’étude pour illustrer le thème général du chapitre, « L’Amérique : puissance du Nord, affirmation du Sud ». Cette problématique doit donc guider la réflexion de l’étude de cas. La formulation insiste sur le rôle d’interface de cet espace, à l’échelle mondiale et à l’échelle américaine. Les limites du bassin caraïbe résultent d’un jeu de relations séculaires et non du cadre naturel : le bassin caraïbe est d’abord une mer qui met en relation l’archipel des Grandes Antilles et des Petites Antilles avec des littoraux latino-américain et nord-américain (côtes du Venezuela, de Panama, du Yucatan et de la Floride), à laquelle s’ajoutent le golfe du Mexique et les côtes du Texas. C’est donc un espace fragmenté poli-

tiquement, linguistiquement et économiquement, qui connaît un gra-dient de « caraïbéanité ». Celle-ci se définit par opposition à l’ailleurs, notamment au puissant voisin du Nord et aux anciennes puissances coloniales. Les documents proposés permettent de dérouler la démonstration en articulant les échelles (continentale, dans la première partie ; mon-diale, dans la seconde) et en établissant un lien avec le reste du cha-pitre, en particulier le thème des tensions et de l’intégration régionale (dans la dernière partie de l’étude de cas).

1. Quelles relations le bassin caraïbe entretient-il avec le reste de l’Amérique ? p. 216-217

● Présentation des documentsLa première partie de l’étude de cas s’interroge sur les différentes carac-téristiques qui font du bassin caraïbe une interface américaine, c’est-à-dire un espace d’échanges entre les espaces du bassin lui-même et le reste du continent. Les documents articulent plusieurs échelles et couvrent tous les types d’échanges (humain, économique, financier, culturel…) légaux ou illicites. Ils illustrent la création de réseaux qui organisent ces flux et, dans ce cadre, constituent un rappel du « fonc-tionnement de la mondialisation » vu dans le chapitre 3.Le doc. 3 peut servir de point de départ pour mesurer les différences entre les espaces caractérisant le bassin caraïbe. Elles sont multiples. Fort de ce constat, la démonstration peut ensuite s’engager sur la nature des liens qui font de cet espace une interface. Le doc. 4 synthé-tise les flux divers qui traversent le bassin caraïbe : flux de marchan-dises, licites ou illicites (doc. 5), flux humains (doc. 2), flux de capitaux (induits dans les doc. 4 et 5). Cela donne naissance à une certaine caraïbéanité qui n’exclut pas les frontières culturelles à l’intérieur des pays d’accueil (doc. 2). Ces flux transitent par des espaces stratégiques qui organisent l’espace : la photographie du port de Miami juxtapose un CBD (flux financiers), un hub portuaire (flux de marchandises) et un port de croisière (flux touristiques). Enfin, afin de préparer au mieux les élèves à l’épreuve d’étude critique de documents et de réinvestir les acquis du chapitre 1, les documents, de nature très diverse, appellent un regard critique sur les choix cartographiques opérés (doc. 4 et 5).

● Réponses aux questions1. Les contrastes marquant l’opposition entre Nord et Sud sont visibles principalement dans les documents 2 à 4. Ils montrent à la fois l’op-position entre les États-Unis et les territoires européens, qui incarnent le Nord, et le Sud, mais également la grande diversité de ces Suds. En effet, cet espace présente un des plus forts différentiels de dévelop-pement au monde puisque l’État le plus riche et l’un des plus déve-loppé, les États-Unis, juxtapose l’un des plus pauvres des PMA, Haïti. On pourra compléter l’analyse avec l’utilisation de la carte 2 p. 225. Outre les inégalités socio-économiques, le document 2 présente les contrastes culturels (à travers la diversité linguistique) et politiques (régime en place et sécurité).2. Le bassin caraïbe est un carrefour des échanges mondiaux. Les documents présentent l’ensemble des flux qui parcourent la région (humains, de marchandises et de capitaux) et les infrastructures qui les canalisent (doc. 1, 4 et 5). Ils permettent de montrer que ce bassin est d’abord un espace stratégique pour les flux est-ouest : les Caraïbes sont un point de passage quasi obligatoire pour la circumnavigation. Situé sur les grandes routes maritimes, l’espace est donc un relais sym-bolisé par les hubs (Miami, Colon, Kingston) qui captent les flux inter-nationaux et redistribuent les marchandises dans les ports secondaires d’hinterland (Vera Cruz, Cartagena).3. Même s’ils sont encouragés par les contrastes de développement et de richesse (doc. 3 et 4), les échanges régionaux restent très infé-rieurs aux échanges internationaux qui transitent par le bassin. Ils sont aussi très disparates, dans leur volume (poids des États-Unis dans le commerce de la région), leur destinataire (selon leur appartenance à

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© HacHette Livre Chapitre 6 ● L’Amérique : puissance du Nord, affirmation du Sud 81

une organisation de coopération), leur nature (produits primaires à l’exportation, produits illicites – doc. 5). Les infrastructures de trans-port de marchandises régionales (ports secondaires, route panaméri-caine) contrastent avec les moyens exceptionnels des infrastructures du commerce international (canal de Panama, hubs) – doc. 4.

2. Quelles relations le bassin caraïbe entretient-il avec le monde ? p. 218-219

● Présentation des documents

Après avoir démontré, dans la première double page, que le bassin est une interface américaine, cette deuxième séquence place le propos à l’échelle mondiale en établissant une hiérarchie des territoires de cette interface selon leur degré d’intégration. Elle met aussi l’accent sur les risques encourus par le choix de modèles extravertis : certes, les terri-toires les plus ouverts du bassin caraïbe sont les plus développés, mais ils sont aussi très dépendants de la conjoncture économique et des autres parties du monde, et en premier lieu de leur premier partenaire, les États-Unis.

Là encore, il est pertinent d’établir un lien avec le chapitre 4, « Les ter-ritoires dans la mondialisation », qui présente les territoires intégrés et ceux qui le sont moins. Le doc. 9 peut, comme pour la première partie, constituer le point de départ de l’analyse. Le quasi-parallélisme (les données manquaient pour le respecter tout à fait) avec le docu-ment 3 p. 216 est intéressant à exploiter. Le doc. 8 peut servir aussi de référence puisque les autres documents peuvent s’y rattacher par le jeu des échelles. L’ensemble de ces documents couvre de nombreuses formes d’intégration à la mondialisation : intégration productive et marchande (doc. 7, 8 et 9), intégration financière (doc. 6, 8 et 9), inté-gration touristique (doc. 6, 7 et 8), intégration culturelle (doc. 9). Enfin, afin de préparer au mieux les élèves à l’épreuve d’étude critique de documents et de réinvestir les acquis du chapitre 1, les documents, de nature très diverse, appellent un regard critique sur les choix cartogra-phiques opérés (doc. 7 et 8).

● Réponses aux questions

1. À partir des documents, il convient de lister tous les éléments illus-trant l’insertion du bassin caraïbe dans la mondialisation. La valorisa-tion des connaissances acquises dans le chapitre 3 permet de le faire rapidement : ouverture économique (rente pétrolière, agricultures commerciales, industries type maquilas – doc. 7 et 8), financiarisa-tion croissante (paradis fiscaux – doc. 6), développement des trafics illicites (renvoi au doc. 5). On peut conclure en faisant le parallèle avec le document 4 : l’ouverture des économies et des sociétés à la mondia-lisation permet le développement.

2. La valorisation des connaissances acquises dans le chapitre 4 (Les territoires dans la mondialisation) permet de traiter ce deuxième point. En effet, au-delà des remarques générales développées plus haut sur la forte intégration de cet espace, il convient de nuancer en montrant que l’intégration est inégale. Seuls certains espaces sont particulière-ment intégrés (pôles décisionnels de la Sun Belt étasunienne, États du Nord du Mexique, littoraux ouverts, métropoles à rayonnement plus ou moins important – doc. 6 à 9), les autres (arrière-pays enclavés en raison des conditions naturelles comme au Venezuela, régions ins-tables de Colombie, État marginalisé par la grande pauvreté comme Haïti ou par l’embargo américain comme Cuba – doc. 7, 8 et 9) restant à l’écart.

3. L’étude des documents 6 et 7 illustre cette dépendance à l’égard de la conjoncture internationale (vulnérabilité des activités tou-ristiques après une marée noire comme celle du golfe du Mexique, ou d’un séisme...). La dépendance s’exerce aussi à l’égard des autres pôles planétaires, au premier rang desquels se situent les États-Unis qui occupent une place majeure dans les relations économiques de ces territoires. Enfin, le document 9 montre que, sur le plan financier, ces territoires sont attractifs mais dépendent des flux de capitaux en provenance de l’extérieur (remesas, IDE, aide…).

3. Le bassin caraïbe est-il un espace d’intégrations ou de tensions ? p. 220-221

● Présentation des documentsLa troisième partie de l’étude de cas étudie un paradoxe de cette interface : le bassin caraïbe s’avère un espace de tensions mais éga-lement un espace où les tentatives de coopération régionale sont nombreuses mais, le plus souvent, inefficaces. Cette troisième partie est donc une parfaite étude de cas pour le premier thème général du chapitre sur l’Amérique, les « tensions et intégrations régionales ». Elle permet aussi de mettre en situation les grilles de lecture présentées dans le chapitre 1.Les documents proposés sont complémentaires et jouent sur les échelles régionales (doc. 10 et 13) et locales (doc. 11, 12 et 14). L’étude du document de synthèse 13 est un préalable intéressant pour poser le problème en considérant les autres documents comme des éléments d’explication (doc. 10) ou d’illustration (doc. 11, 12 et 14) des tensions et intégrations. Les documents 11, 12 et 14 mettent l’accent sur les tensions, tandis que les documents 10 et 13 attestent que la situation est en fait complexe, parfois paradoxale, puisque les Caraïbes concen-trent autant de formes de conflits que d’intégration. Enfin, afin de pré-parer au mieux les élèves à l’épreuve d’étude critique de documents et de réinvestir les acquis du chapitre 1, les documents, de nature très diverse, appellent souvent un regard critique sur le fond (doc. 11 et 14) comme sur les choix cartographiques opérés (doc. 13 et 14).

● Réponses aux questions1. Les doc. 10 et 13 permettent d’identifier et de caractériser cette double influence qui prend des formes très diverses : économique, politique, militaire, culturelle… Le doc. 13 en particulier peut don-ner lieu à un exercice d’étude de document type bac puisqu’il est très complet et souligne tous les enjeux et limites de cette double influence sur le bassin caraïbe. Il constitue une référence. On peut alors par exemple inviter les élèves à relever les formes des dominations américaine et européenne évoquées dans le doc. 10, la concurrence entre ces influences et les obstacles qu’elles deviennent pour la coo-pération régionale, chacun de ces éléments pouvant être illustré par un des doc. 11 ou 14.2. Les tensions sont d’abord liées aux résistances à la domination amé-ricaine (Venezuela, Cuba – doc. 11 et 13). Cet aspect est un thème central de ce chapitre puisqu’on y traite à la fois des tensions sur le continent américain mais également du rôle des États-Unis dans le monde. Les tensions sont également liées à des enjeux géopolitiques (tracé de la ZEE – doc. 13 et 14) dans un espace où le morcellement politique est très fort : on y compte 28 États souverains et de nom-breuses possessions européennes ou américaines. Enfin, les tensions sont internes aux États, dans le cadre de guérilla (Colombie – doc. 13), de trafics illicites (Mexique, Colombie – renvoi au doc. 5), de régimes forts et contestés (Haïti, Venezuela). Selon l’ONU, cet espace est le plus violent au monde avec un taux d’homicides de 30 pour 100 000 habi-tants par an (doc. 12).3. La carte 13 montre l’existence d’une multitude d’organisations de coopération régionale dans la région caraïbe. Au total, les États ou ter-ritoires de la zone appartiennent à 16 unions régionales différentes dont les découpages se superposent partiellement : le Venezuela par-ticipe à 7 organisations régionales différentes mais la plus active (Mer-cosur) n’associe pas des États caraïbes, ce qui montre le peu d’efficacité de l’intégration régionale dans le bassin caraïbe.

BILAN DE L’ÉTUDE DE CAS p. 222-223

A. Pourquoi le bassin caraïbe est-il une interface ?Un des plus forts différentiels de développement au monde• Le bassin caraïbe oppose un État du Nord et des États du Sud. Même si la transition est progressive, le bassin caraïbe est l’espace qui présente un des plus forts différentiels de développement au monde. Avec les territoires européens caraïbes, les États-Unis (1er PIB mondial, 4e IDH) incarnent les pays du Nord développés. À l’inverse, les pays d’Amérique latine appartiennent au Sud : Haïti (158e rang mondial de l’IDH) cumule les critères du mal-développement.

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• Le bassin caraïbe est une interface mondiale car il est un car-refour des échanges internationaux. Dans le cadre de la mondia-lisation croissante des échanges matériels et immatériels, cet espace occupe une place stratégique (liaison interocéanique de Panama, paradis fiscaux) dans les flux entre les trois pôles de la Triade : le bassin caraïbe est un trait d’union entre l’Est et l’Ouest. Les hubs des Caraïbes (Colon, Kingston) deviennent des espaces relais sur les grandes routes maritimes mondiales.• Le bassin caraïbe est une interface américaine aux échanges régionaux inégaux. Les Caraïbes sont une Méditerranée américaine comme en témoigne l’intensité des flux migratoires qui parcourent la région : l’espace caraïbe est à la fois une région de départ et de transit vers le Nord pour le reste de l’Amérique latine. S’ils ne rivalisent pas avec les flux de transit internationaux, les flux régionaux de marchan-dises, licites ou illicites, sont importants et s’organisent en réseaux grâce à des infrastructures cohérentes (spokes et ports relais) ou ina-chevées (route panaméricaine). Les flux de capitaux (IDE, transferts des migrants) sont essentiellement Nord-Sud.

B. Comment le bassin caraïbe s’intègre-t-il dans la mondialisation ?

Une inégale intégration des territoires dans la mondialisation• Le bassin caraïbe est intégré à la mondialisation. Les activi-tés économiques y sont fortement extraverties : mise en valeur de rente énergétique (États-Unis : 3e producteur mondial ; Mexique : 7e ; Venezuela  : 11e), développement de productions agricoles com-merciales (plantations de café, sucre, fruits...), industries ouvertes aux investissements (maquilas mexicaines), valorisation du potentiel naturel (climat, paysages) et culturel pour une ouverture au tourisme international. Le bassin caraïbe est également un espace d’attractivité financière dans le cadre des flux croissants de capitaux : IDE, reme-sas (transfert des migrants), argent relevant de trafics illicites (paradis fiscaux), aide au développement. Outre les infrastructures portuaires, cette intégration encourage la valorisation des ressources du territoire et leur spécialisation (monoculture, tourisme…) mais également leur développement : les espaces ouverts sont aussi les plus développés.• Mais sa forte ouverture sur le monde entraîne une dépen-dance. D’abord, la forte ouverture des économies caraïbes les soumet fortement aux aléas de la conjoncture économique internationale : flux de touristes internationaux, vente des productions agricoles sui-vant des cours fixés par le Nord (Bourse de Chicago, Bourse du café de Londres), exportations d’hydrocarbures… La dépendance financière est également très forte : importance des IDE dans le développement local (31 % du PIB mexicain), des transferts de migrants indispensables au développement de certaines régions défavorisées, blanchiment d’argent dans les paradis fiscaux.• Les territoires du bassin caraïbe sont inégalement intégrés. En effet, si les littoraux, les métropoles (Miami, Mexico) et certains espaces transfrontaliers (Mexamérica) sont largement ouverts sur le monde, une grande partie de l’espace caraïbe est à l’écart de cette intégration. L’hinterland, très large au nord, est limité, au sud et dans la plupart des îles caraïbes, à une simple plaine côtière qui concentre les hommes et les activités (plaines d’agriculture commerciale, littoraux touristiques, ZIP) : 80 % de la population vénézuélienne se concentre sur le littoral. Même si elles sont peu nombreuses, les métropoles sont également des pôles de concentration des activités, à tel point qu’on peut parler de macrocéphalie pour Mexico ou Caracas (40 % de la population, 50 % de l’économie).Les régions les plus pauvres sont aussi les périphéries marginalisées en raison d’un enclavement lié aux conditions naturelles (forêts, mon-tagnes), politique (embargo américain) ou d’une trop grande pauvreté (Haïti). À l’échelle nationale, ces inégalités sont aussi très marquées, tout comme à l’échelle intra-urbaine : les centres d’affaires concen-trent les activités et contrastent avec les bidonvilles déshérités.

3. Le bassin caraïbe est-il un espace d’intégration, ou de tensions ?

Un espace entre tensions et intégrations régionales• Le bassin caraïbe est sous influence des États-Unis et de l’Eu-rope. Cette double influence s’exprime de manière politique (pos-session – Antilles et Guyane françaises, Iles vierges britanniques- ou

association de territoires – Porto Rico associé aux États-Unis), militaire (présence de flotte ou de bases : Guantanamo, Martinique), culturelle (diffusion d’un mode de vie – McDo –, de la langue française…) ou socio-économique (migrations, aide au développement, investisse-ment). Si l’aire d’influence européenne se limite à quelques archipels orientaux des Caraïbes, le modèle américain est dominant même s’il se heurte à des formes diverses de résistance : régimes hostiles (Cuba, Venezuela), associations de coopération économique concurrente (Mercosur, Alba).• Le bassin caraïbe est un espace de tensions. Ces tensions sont d’abord liées à l’influence qu’exercent les États-Unis dans la région : le bassin caraïbe est parfois qualifié de lac étasunien. Cette domination suscite des protestations plus ou moins virulentes (Venezuela, Cuba) mais relativement limitées. L’autre motif de tensions géopolitiques relève du tracé des frontières, en particulier maritimes. La forte insula-rité et la fragmentation de l’espace en de multiples États accroissent le risque d’oppositions (litige sur le tracé de la ZEE) : le moindre îlot prend alors une importance stratégique (Bermeja). Enfin, les tensions sont internes aux États : la Colombie est un exemple exacerbé des violences (guérillas, trafic de drogue) qui règnent dans les Caraïbes, région la plus violente au monde.• Les tentatives de coopération sont trop nombreuses pour être efficaces. Les nombreux litiges et contrastes opposant les pays du bassin caraïbe expliquent à la fois l’absence d’une réelle coopération régionale et la multiplication des petites organisations régionales. Le nombre (16 au total) et l’enchevêtrement des organisations régionales en empêchent l’efficacité : le Nicaragua, par exemple, appartient à sept associations différentes. Les organisations les plus abouties sont en fait périphériques et n’intègrent qu’un petit nombre de territoires des Caraïbes : l’Alena (Mexique, États-Unis), le Mercosur (Venezuela) et la lointaine UE par les territoires européens. Elles sont souvent en situation de concurrence dans les Caraïbes.

● Corrigé des notions-clés• Économie extravertie : Économie dont les activités sont forte-ment liées aux exportations de ressources naturelles (pétrole pour le Venezuela), de productions agricoles (plantations de bananes et de café sur les plaines côtières du bassin caraïbe) ou de produits manu-facturés réalisés par une main-d’œuvre bon marché (maquilas mexi-caines).• Intégration régionale : Processus par lequel des États intègrent une organisation régionale. Plus la mise en commun des prérogatives est forte, plus l’intégration régionale est élevée. Cette coopération peut être motivée par de simples objectifs économiques (Alena, AEC), sécuritaires (Alena) ou, au contraire, envisager un partenariat plus abouti (UE présente par les territoires européens).• Interface : Lieu privilégié d’échanges entre un espace et le reste du monde. Le bassin caraïbe est une interface américaine puisque les échanges (migratoire, financier, économique, culturel) sont impor-tants entre les États qui la composent, mais il est surtout une interface mondiale puisqu’il constitue un lieu de passage privilégié (Panama) de la navigation internationale. À plus grande échelle, l’interface est ici linéaire (littoral caraïbe, frontière entre États) ou ponctuelle (hubs tels que Colon ou Kingston, aéroports tels que Miami ou Mexico).

● Corrigé du croquis de synthèseLe croquis sur « Le bassin caraïbe, interface américaine, interface mondiale » est un sujet de baccalauréat. Le croquis de synthèse final reprend les petits schémas de travail intermédiaires qui peuvent, quant à eux, être réinvestis dans une composition sur le sujet. Les informa-tions attendues en légende sont donc celles de ces petits schémas correspondant à chacune des parties. Pour la première partie, « Une interface américaine et mondiale », le carré bleu correspond aux prin-cipaux hubs. Le dernier figuré à ajouter dans la légende représente les maquiladoras.Dans la deuxième partie, « Une interface inégalement intégrée », les trois aplats de couleurs correspondent, du plus foncé au plus clair, aux centres décisionnels de la Sun Belt, à la périphérie intégrée et à la péri-phérie marginalisée. Les cercles rouges représentent les métropoles à rayonnement mondial ou régional, et les étoiles bleues, les paradis fiscaux. La place est laissée pour ajouter éventuellement sur la carte et

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en légende la limite Nord/Sud. L’élève peut s’aider pour cela du docu-ment 8 p. 219.Enfin, dans la troisième partie de la légende, « Une interface entre tensions et intégrations régionales », les deux premiers aplats corres-pondent d’une part à l’aire d’influence américaine, de l’autre à l’aire d’influence européenne. À côté, il faut ajouter les espaces de conflits (figuré explosif rouge sur le croquis) et les régimes contestant la domi-nation américaine (cerclage noir). Les trois associations régionales de coopération économique identifiées sont l’Alena (pointillés rouge foncé), le MCCA (pointillés bleus) et le Mercosur (pointillés orangés). Le titre du croquis peut reprendre le titre de l’étude de cas : « Le bassin caraïbe : interface américaine, interface mondiale ».

CARTES 1 Quels sont les contrastes et les dynamiques du continent américain ? p. 224-225

● Présentation de la carte 1La carte 1 est un document incontournable pour présenter les formes de tensions et d’intégrations régionales du continent américain. Elle servira d’ailleurs de base à l’élaboration du croquis des pages 264-265. Elle peut donner lieu à un exercice de réflexion critique avec les élèves sur les choix opérés par le cartographe et sur la durée de vie limitée pour une carte de cette nature compte tenu de la rapidité avec laquelle se nouent ou se dénouent les situations conflictuelles dans la région, et même les tentatives d’intégrations régionales.

● Présentation de la carte 2La carte 2 est un complément indispensable pour étudier et expliquer les formes de tensions et l’inégale intégration des territoires. Le focus sur le bassin caraïbe peut d’ailleurs être utilisé lors de la mise en œuvre de l’étude de cas. Là encore, la démarche critique d’analyse des choix des représentations cartographiques, mise en œuvre dans le chapitre 1, peut être réinvestie ici puisque la carte offre une représentation ori-ginale des contrastes de développement continentaux. On peut aussi saisir l’occasion de rappeler que la division Nord-Sud est obsolète et qu’il est préférable de parler « des Suds. »

● Réponses aux questions1. L’intégration régionale du continent américain passe d’abord par la création de nombreuses associations régionales de coopération économique. Celles-ci se définissent à la fois par une proximité géo-graphique (Caricom), socio-économique (CAN) ou idéologique (Alba). Elles permettent de mettre en œuvre des projets communs de cohé-sion territoriale comme dans le cadre de l’IIRSA, par exemple.Les tensions sont nombreuses sur le continent américain. Elles s’ex-pliquent en particulier par le morcellement politique, notamment en Amérique centrale, par la volonté de contrôler les ressources (fon-cières, énergétiques, hydrauliques) et s’expriment souvent à travers des revendications territoriales terrestres ou maritimes.2. La puissance des États-Unis est à la fois un vecteur d’intégration économique (la Mexamérique est un terrain de prédilection pour les investissements américains) et institutionnel (Alena, Aleac, projet de ZLEA en panne) mais également un facteur de tensions. La pré-sence hégémonique du puissant voisin du Nord est parfois dénoncée avec vigueur par les régimes les plus indépendants d’Amérique latine (Venezuela, Cuba). Le rôle du Brésil est différent puisqu’il semble un moteur de l’intégration régionale, fédérant autour de lui les autres États sud-américains.3. La carte 2 présente des contrastes de développement (IDH), de richesse (PIB) et de population. Le continent américain offre un des plus forts différentiels socio-économiques du monde puisque les États-Unis (premier PIB mondial, 4e IDH) contrastent avec Haïti, qui compte parmi les pays les moins avancés et se place au 158e rang mondial du développement. Pourtant, la limite Nord-Sud tracée peut être remise en question (rang du Chili). Les contrastes démographiques sont aussi mar-qués entre des géants démographiques (États-Unis, Brésil) et des États aux populations limitées (morcellement des Antilles). Les dynamiques sont paradoxales : si elles tendent au rééquilibrage avec des taux de

croissance du PIB très forts pour le Brésil, le Mexique ou la Colombie par exemple, les inégalités restent fortes, et se creusent même entre les géants économiques et les États en difficulté (Haïti, Cuba).4. Le bassin caraïbe (voir focus de la carte 2) présente un concentré des contrastes continentaux puisque les différentiels y sont les plus forts (États-Unis/Haïti). Interface entre Nord et Sud, on y trouve condensées toutes les formes de tensions et d’intégrations continentales (carte 1).

COURS 1Le continent américain : Entre tensions et intégrations régionales p. 226-227

● Présentation des documentsL’étude des tensions et tentatives d’intégration régionale est gran-dement facilitée par le traitement au préalable de l’étude de cas des Caraïbes, où ces aspects ont déjà été évoqués, à l’échelle régionale. L’intérêt est de montrer que les contrastes nombreux et importants de ce continent se traduisent souvent par des tensions visibles à toutes les échelles (locale, nationale, régionale ou continentale). Cette démarche multiscalaire est nécessaire pour appréhender le phénomène dans sa totalité. Quant à l’intégration du continent, elle est multiple : effective (intégration productive) et en construction (différentes organisations régionales), idéologique (Alba) ou strictement économique (Merco-sur), locale (MCCA) ou continentale (OEA). Les documents proposés s’efforcent de couvrir la majeure partie de ces aspects et se complètent des documents de la double page Exemple (Venezuela) et des deux cartes majeures.L’ensemble des documents proposés permet de travailler tous les aspects du thème étudié. Les élèves peuvent articuler les échelles et mesurer les différentes formes de tensions et d’intégrations régio-nales. Un travail parallèle peut être mené en confrontant le document Repère B et les documents 3 p. 216 et 9 p. 219. Il serait pertinent éga-lement de proposer un exercice qui confronte la carte de la Colom-bie (doc. 2) et la carte du Venezuela (doc. 3 p. 229) puisque le trai-tement des légendes est parallèle. Les documents 1 et 3 présentent des aspects contrastés, presque opposés, de l’intégration régionale sud-américaine. Le premier insiste sur les difficultés à rendre efficace une communauté aux intérêts parfois divergents, tandis que le second témoigne des efforts multiples et nécessaires de s’unir pour faire poids sur la scène internationale. La photographie 4, spectaculaire, peut offrir une lecture à double niveau : la présence des forces armées dans les favellas devenues des espaces de non-droit (preuve des tensions qui existent à toutes les échelles) et la nécessité de sécuriser le pays afin d’accueillir les compétitions sportives internationales de 2014 et 2016 (preuve d’intégration à la mondialisation).

● Réponses aux questionsDoc. 2 1. La Colombie doit faire face à des tensions internes (lutte contre la guérilla des FARC) et externes (contestation de la ZEE). Le territoire dans son ensemble est marqué par les conflits car des portions entières échappent au contrôle de la capitale et pratiquent des activités illicites lucratives (drogue, blanchiment d’argent) qui financent l’engagement militaire. À l’inverse, la Colombie s’intègre à la mondialisation (liens avec le commerce international) et participe à l’intégration régionale par ses liens avec le puissant voisin étasunien et par l’appartenance à de multiples associations régionales de coopération économique (6 accords).2. Le commentaire précédent pourrait s’appliquer presque inté-gralement à l’État voisin, le Venezuela : le conflit interne colombien empiète même sur son territoire. Une différence majeure est cepen-dant à noter : si la Colombie constitue un allié précieux et un pivot de la domination étasunienne en Amérique latine, le Venezuela, à travers la personnalité de son président Hugo Chavez, est un des piliers du bolivarisme et de l’anti-américanisme.Doc. 31. Les arguments avancés par les États signataires de cette agence spatiale sud-américaine sont autant économiques (contrôle des res-sources alimentaires et énergétiques) qu’écologiques (Amazonie,

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mesure de l’impact du changement climatique) ou géopolitique (lutte contre la contrebande et les narcotrafics). En réalité, il s’agit surtout de la volonté d’indépendance des États sud-américains à l’égard des puissances maîtrisant ces technologies, à savoir essentiellement les États-Unis et l’Europe. Or, une telle entreprise est trop ambitieuse pour les États seuls, particulièrement pour des États du Sud, et nécessite la mise en commun des moyens. Cet exemple est autant un facteur d’in-tégration régionale qu’une conséquence de cette intégration.2. En permettant une meilleure surveillance des territoires, et en parti-culier des territoires qui échappent encore le plus souvent à la souve-raineté étatique (forêt équatoriale, refuge des guérillas, espaces mari-times difficilement contrôlables sans satellite), les systèmes satellites pourraient permettre de mettre un terme aux conflits internes.

EXEMPLE 1En quoi le Venezuela est-il représentatif des tensions et tentatives d’intégrations américaines ? p. 228-229

● Présentation des documents Le Venezuela est un exemple significatif des nombreuses tensions et tentatives d’organisation régionale en cours dans le continent améri-cain. La personnalité même du très populiste Hugo Chavez incarne ce paradoxe : le Venezuela est un des États qui contestent avec le plus de virulence la domination américaine sur le continent, mais également celui qui œuvre de manière la plus active pour le rapprochement des États d’Amérique latine. Les tentatives de rapprochement entre États d’Amérique latine soutenues par le Venezuela sont de deux natures : politique d’abord, avec cette volonté de défendre une souveraineté qu’il estime menacée par la puissance du voisin étasunien (Alba) ; éco-nomique, ensuite, avec le rapprochement dans le cadre du Mercosur.Les documents choisis permettent d’envisager l’ensemble de ces thé-matiques et de jouer avec les échelles. Dans ce cadre, la confrontation des documents 1 et 3 peut donner lieu à une analyse multiscalaire que complètent les autres documents. L’entrée par cet exemple vénézué-lien peut, dans la démarche de l’étude de cas, faciliter l’étude du cours 1 sur les tensions et l’intégration du continent américain, mais également offrir un nouvel angle d’approche pour l’étude de cas sur les Caraïbes. Là encore, la démarche multiscalaire est pertinente pour mettre en évi-dence les différents aspects des relations politiques du continent.

● Réponses aux questions1. L’ensemble des documents permet de répondre à cette interro-gation. Les tensions entre États sont de natures différentes. La pre-mière forme d’opposition est purement politique. En effet, les États-Unis exercent une influence importante sur le Venezuela, longtemps « arrière-cour » des États-Unis. Même si le désintérêt d’Obama pour cette région a récemment atténué les contestations, le Venezuela, à travers le très populiste Hugo Chavez, demeure un opposant affiché à toute tentative impérialiste du géant voisin. Le document 2 illustre le combat de Chavez, qui utilise la scène internationale (tribune des Nations unies, mais également rapprochement avec l’Iran) et la force de ses réserves pétrolières pour affermir un discours nationaliste. Il est rejoint dans ce néo-bolivarisme par des États comme la Bolivie et Cuba (Alba – doc. 1). La deuxième forme d’opposition est liée à des enjeux géopolitiques de tracés frontaliers, eux-mêmes associés à des enjeux énergétiques (possession des réserves pétrolières). Le tracé de la ZEE vaut au Venezuela des relations tendues avec un certain nombre d’États (doc. 1 et 3), même si certains de ces contentieux ont donné récemment lieu à un accord.2. Ces tensions s’exercent à différentes échelles. En effet, en plus des tensions avec les États voisins, le Venezuela doit faire face à des conflits internes. Le document 3 en dresse une liste relativement exhaustive. D’abord, le Venezuela est en partie gagné par le conflit de la Colom-bie voisine : les FARC trouvent refuge le long de la frontière, dans un espace plus ou moins défini, d’où des tensions avec le gouvernement colombien, qui dénonce l’accueil et le soutien offerts à cette armée terroriste. Le développement des espaces de production de drogue donne lieu également à des tensions avec les autorités. Cette produc-

tion de cocaïne (essentiellement) finance de nombreux trafics illicites et la violence dans les quartiers précaires des villes, en particulier celui de Petare à Caracas (doc. 5). Ces quartiers deviennent alors des zones de non-droit où la violence est extrême et banalisée, voire sacralisée (Christ et Vierge armés), et où combat politique (révolution) et activité criminelle se mélangent.3. L’intégration continentale du Venezuela est à la fois une intégration de fait, conséquence de l’ouverture du pays à la mondialisation (doc. 3), et une intégration politique et économique programmée. Son éco-nomie est soutenue par les réserves d’hydrocarbures (pétrole, gaz) et s’ouvre aux capitaux étrangers, licites ou non (place de blanchiment d’argent). Si ses ports ne sont pas réellement des hubs en raison de leur situation méridionale sur les routes majeures des Caraïbes, le port de Puerto Cabello est une porte d’entrée sur un hinterland limité à la plaine côtière. L’intégration régionale se matérialise aussi à travers les nombreuses conventions passées par Caracas avec les États voisins. Le Venezuela participe à 7 unions régionales différentes dont la plus aboutie est le Mercosur. D’ailleurs, le document 3 atteste l’importance des flux régionaux dans les exportations pétrolières (46 % du pétrole vénézuélien exporté).

CARTES 2Quel est le rôle mondial des États-Unis et du Brésil ? p. 230-231

● Présentation de la carte 1 La carte 1 est une carte familière dans la littérature scolaire et média-tique. Elle présente les aspects, les moyens et les limites de la pré-sence américaine dans le monde. Elle peut donner lieu à un exercice de confrontation, dans la suite logique des pratiques mises en œuvre dans le chapitre 1, avec la carte 1 p. 28 qui présente le monde vu des États-Unis. Cet exercice pourrait ensuite déboucher sur une réflexion autour des choix cartographiques opérés.

● Présentation de la carte 2La carte 2 est symptomatique de la place qu’occupent aujourd’hui les puissances émergentes dans le monde et, parmi elles, le Brésil. Déli-bérément, l’organisation des deux légendes et les codes couleurs des deux cartes sont parallèles. Ils permettent une comparaison plus aisée et, là encore, un regard critique sur la représentation cartographique.

● Réponses aux questions 1. Les États-Unis et le Brésil sont des puissances mondiales, même si leur audience et présence planétaires ne sont évidemment pas com-parables. La puissance étasunienne s’étend sur l’ensemble de la pla-nète : seuls quelques États y échappent en raison du manque d’intérêt exprimé par les États-Unis (Afrique) ou par une résistance idéologique affirmée (Corée du Nord). Mais, même pour les États les plus hostiles, l’hyperpuissance américaine est une réalité avec laquelle il faut comp-ter (embargo autour de Cuba, intervention de l’OTAN en Libye en 2011). La présence mondiale du Brésil est plus modeste et sélective : elle demeure surtout une puissance continentale.2. Les États-Unis mettent à profit les instruments nombreux de l’hy-perpuissance : les alliances héritées de la guerre froide, les outils de la première puissance militaire mondiale, le poids dans les organismes internationaux de décision. Le Brésil valorise aussi un réseau d’alliances cimenté par des revendications communes : puissances émergentes en quête d’affirmation face aux Nords (BRICS, revendication d’un siège de membre permanent au Conseil de sécurité de l’ONU). Mais c’est à l’échelle continentale que les éléments de rayonnement sont les plus nombreux : rôle du Brésil dans le Mercosur ou l’Unasur.3. Ces deux puissances ont néanmoins leurs limites. Les États-Unis se heurtent aux revendications des puissances nouvelles qui veulent prendre leur place dans le jeu décisionnel planétaire : Chine, Brésil, Russie. Ils se confrontent également à la contestation violente des mouvements islamistes ou à celles d’États ennemis.Le Brésil est aussi contesté à l’échelle continentale : son hégémonie est perçue comme une forme de néocolonialisme par ses voisins les plus dépendants (Bolivie, Uruguay). Son rôle mondial est, quant à lui,

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freiné par l’absence de poids dans les organismes décisionnels, d’où les nombreuses demandes de réformes portées par le Brésil (FMI, OMC, ONU). De plus, les alliances passées par le Brésil avec les autres puissances émergentes du Sud apparaissent fragiles et motivées par la seule défense d’intérêts communs.

COURS 2Le rôle mondial des États-Unis et du Brésil p. 232-233

● Présentation des documentsLa démarche choisie dans le cours est de présenter d’abord les deux puissances (États-Unis et Brésil) dans le cadre de la mondialisation définie en détail dans les trois chapitres précédents : place dans l’éco-nomie mondialisée, dans les flux commerciaux et dans la financiarisa-tion. La comparaison était plus délicate pour le rayonnement politique et militaire du Brésil et des États-Unis puisqu’ils procèdent de proces-sus différents. Le plan sépare donc l’étude de ces deux États mais reste parallèle : présentation de la puissance et de ses atouts avant d’en mesurer les limites.Le choix documentaire privilégie volontairement l’exemple des États-Unis puisqu’une double page Exemple détaille celui du Brésil. Les documents abordent tous les aspects de ce rayonnement mondial. Il est intéressant de commencer la comparaison du rayonnement plané-taire des États-Unis et du Brésil à partir du document Repère. L’étude de ce tableau permet de renvoyer aux autres documents du chapitre (en particulier aux cartes p. 224-225 et à la double page Exemple sur le Brésil, p. 228-229) qui illustrent et précisent ces données générales. Il est possible également d’enrichir ce tableau par le Repère p. 226, qui présente d’autres composantes de la puissance (richesses et intégra-tion régionale) et des limites (insécurité, part de la grande pauvreté) de ces deux États. Pour l’étude spécifique de l’hyperpuissance américaine, le document 2 peut donner lieu à une première approche puisqu’il brosse un tableau général, en présentant la domination politique et militaire (hard power), mais également le soft power (illustré aussi par le document 1). Le questionnement du document 3 aide à son analyse.

● Réponses aux questionsDoc. 11. La présence planétaire des restaurants McDo témoigne du rayon-nement économique des États-Unis : il s’agit d’abord d’une FTN (114e rang national, 403e rang mondial toutes FTN confondues, en 2011) qui génère un chiffre d’affaires important. Mais c’est aussi un formidable relais du mode de vie américain et de ses habitudes alimentaires. En 2012, seuls les pays les moins avancés ou en guerre n’accueillent pas de restaurants McDo. D’ailleurs, l’ouverture ou la fermeture d’un res-taurant McDo peut servir de baromètre de la situation géopolitique d’un État (1988 : 1re ouverture d’un McDo dans un pays communiste, la Hongrie) ou économique (1990 : ouverture du premier McDo en Chine ; 2009 : fermeture de tous ses restaurants en Islande en raison de la crise financière).Doc. 21. Le texte réduit le hard power à la puissance militaire et le soft power à la puissance attractive. La confrontation avec les autres documents de la page et en particulier le Repère permet de compléter cette défi-nition laconique.2. Les États-Unis entendent rester un global player grâce à la maîtrise des NTIC, déjà largement sous contrôle étasunien (Internet).Doc. 3 1. Le Brésil cherche à renforcer sa puissance militaire et vise une entrée dans le club fermé des États disposant de sous-marins nucléaires. Pour ces États, l’enjeu est de conforter leur puissance mondiale récente en se dotant d’outils comparables à ceux des États-Unis et des autres grandes puissances.2. Le document 2 et certaines informations du Repère montrent que les puissances ne sont pas comparables. Si les États-Unis sont une puissance établie, le Brésil n’est encore qu’une puissance incomplète mais ascendante.

EXEMPLE 2Le Brésil, une puissance mondiale ? p. 234-235

● Présentation des documentsQuestion nouvelle au programme de Terminale pour une puissance nouvelle dans le monde multipolaire, la place du Brésil dans le monde méritait une analyse spécifique et des documents variés. La comparai-son avec les États-Unis est bien entendu à établir, mais les spécificités de la présence du Brésil dans le monde sont également à souligner. Cette double page permet d’en cerner les principales : le Brésil est d’abord une puissance continentale dont le rôle mondial ne cesse de s’affirmer mais reste encore ponctuel.Le choix des documents ne s’appréhende qu’en tenant compte de l’ensemble des pages concernant ce point du programme. La carte doc. 2 p. 231 met l’accent sur le rayonnement géopolitique du Brésil, le document 1 p. 234 prend donc un autre angle d’approche, com-plémentaire. Cette double approche permettra d’ailleurs un travail de cartographie et un regard critique sur les choix cartographiques. On peut donc envisager, pour traiter cet exemple, d’ajouter dans le cor-pus documentaire la carte de la page 231 et les documents des pages cours (Repère p. 232 et doc. 2 p. 233) ainsi que le document p. 256.Le doc. 5 est un document qui nécessite des précisions, d’où les ques-tions d’accompagnement.1. Le mandat confié au Brésil par l’ONU dans le cadre de la Minustah (Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti) date de 2004 et relaie une mission déjà en place depuis 1994. Elle est décidée par le Conseil de sécurité de l’ONU pour pacifier une série de troubles qui menaçaient l’équilibre de l’île. Le Brésil apparaît alors comme un choix pertinent car c’est une puissance mondiale ascendante, en quête de reconnaissance internationale, et un leader d’Amérique latine. Cette participation contribue à renforcer la place du pays dans la gouver-nance planétaire et ses ambitions mondiales.2. Les missions prioritaires de la Minustah sont le rétablissement d’une justice impartiale et des élections libres en 2006 et 2011 (photogra-phie). Le tremblement de terre de 2010 et la situation catastrophique qui en découle pour les Haïtiens a élargi les missions de la Minustah. Le rôle assuré par le Brésil en est d’autant plus valorisé.

● Réponses aux questions 1. Les documents proposés permettent de brosser un tableau général des formes de rayonnement planétaire du Brésil : – puissance continentale (doc. 1 et 4) : le poids du Brésil dans la créa-tion du Mercosur, son influence dans celle de l’Unasur qui cristallise les espoirs d’une alternative à la ZLEA, voire à l’OEA ;– puissance économique émergente aux exportations croissantes. Les exportations agricoles, en particulier, font du Brésil le « futur grenier du monde » (doc. 3). On peut renvoyer l’élève au document Repère du cours (2e producteur mondial de soja et de viande bovine). Le rôle croissant des FTN est également à souligner. Leur place dans la compétition mondiale s’affirme : les 5 premières FTN brésiliennes ont enregistré en six ans une hausse spectaculaire dans la hiérarchie des firmes mondiales ;– puissance diplomatique : l’ONU a confié au Brésil la mission Minustah en Haïti (doc. 5) qui a vu ses fonctions élargies à la suite du séisme de janvier 2010 et de la couverture internationale des événements poli-tiques qui ont suivi (élections présidentielles). Le Brésil apparaît donc comme une puissance de stabilisation et de paix. Les liens entretenus avec les puissances émergentes sont également soulignés (doc. 1).2. La question invite à travailler à plusieurs échelles. D’abord, et même si cet aspect sera davantage développé dans le cours 3, on peut souli-gner que les premiers espaces concernés par le rayonnement mondial du Brésil sont les espaces brésiliens majeurs de la mondialisation : la mégalopole Sao Paulo-Rio de Janeiro-Belo Horizonte-Brasilia et, en travaillant à plus grande échelle encore, la ville mondiale de Sao Paulo au centre d’affaires dynamique. À l’échelle continentale, l’influence brésilienne est particulièrement sensible sur ses partenaires du Mercosur qui constituent, avec l’Alena, l’association régionale de coopération économique la plus aboutie des Amériques (doc. 4).

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À l’échelle mondiale, le rayonnement est plus limité (doc. 1). Certes, les importations brésiliennes privilégient la Triade, et en particulier l’Union européenne (son premier importateur) mais il s’agit là autant d’une forme de dépendance du Brésil que de puissance. En revanche, les liens établis avec les autres puissances émergentes du Sud, dans le cadre des BRICS mais surtout de l’IBAS (G3) confèrent au Brésil une place de leader des Suds. Les intérêts portés au Moyen-Orient (au risque de créer un malaise diplomatique avec les États-Unis) et à l’Afrique subsaharienne, en particulier lusophone, en témoignent.3. Cependant, la puissance mondiale du Brésil rencontre des limites que le doc. 4 présente en partie.– Limites internes : le Brésil reste un pays du Sud avec toutes ses fai-blesses : mal-développement persistant, inégalités sociales criantes, bureaucratie, infrastructures dégradées…– Limites externes : à l’échelle continentale, la puissance du Brésil est regardée avec méfiance par ses voisins, y compris dans le cadre de son appartenance au Mercosur (doc. 2 p. 254). À l’échelle mondiale, la force militaire brésilienne est très insuffisante pour compter dans les relations stratégiques (voir Repère p. 232). La question invite à porter un regard critique sur l’ensemble documen-taire et à compléter l’analyse avec les autres documents du chapitre (pages Cartes, documents du cours et des pages Prépa Bac). Cet exer-cice permet aussi de mettre en lumière la fragilité des relations entre le Brésil et ses alliés émergents, qui sont surtout des concurrents. Les alliances développées sont conjoncturelles (revendication d’un siège permanent au Conseil de sécurité, de la réforme du FMI) et difficiles à développer entre des États si différents (Chine, Russie).

CARTES 3Quelles sont les dynamiques territoriales des États-Unis et du Brésil ? p. 236-237

● Présentation des deux cartesLe programme invite à la confrontation de l’organisation des deux ter-ritoires proposés à l’étude. Ces deux cartes placent d’emblée le propos dans cette dimension comparative. En effet, ces territoires appartien-nent au Nouveau Monde et sont donc organisés de manière spéci-fique. Ces deux cartes invitent à s’interroger sur l’impact de l’histoire pionnière dans la répartition de la population et donc, indirectement, sur la mise en valeur du territoire.Elles présentent donc les dynamiques originelles du peuplement du continent américain (origine européenne et premiers foyers d’im-plantation des colons), les conséquences spatiales sur le peuplement (inégales densités de population et inégale répartition des villes), mais également les dynamiques contemporaines (flux migratoires internes ou externes et inégal dynamisme démographique urbain).

● Réponses aux questions1. Les États-Unis et le Brésil sont nés tous deux de la conquête terri-toriale du continent américain par les Européens. Venus en masse par l’océan Atlantique à partir du début du xvie siècle, les Britanniques et les Portugais organisent la colonisation du territoire depuis le littoral oriental. Celle-ci est terminée au début du xxe siècle pour les États-Unis, mais elle se poursuit encore aujourd’hui au Brésil : les marges deviennent des enjeux stratégiques de souveraineté.2. Cette histoire pionnière marque le territoire, plus peuplé à l’Est qu’à l’Ouest : un Américain sur deux vit à l’est du Mississippi. Cette histoire est également visible dans le tracé géométrique des frontières des États brésiliens et étasuniens qui, sur le modèle du township, s’affran-chit de toute propriété antérieure, les droits des indigènes ayant été niés d’emblée. 3. Aujourd’hui, l’ampleur des migrations internes perpétue cette tra-dition de la mobilité : les hommes et les activités fuient les espaces en crise (Nordeste, Rust Belt) pour les régions dynamiques (Sudeste, croissant périphérique des États-Unis) ou les marges pionnières (Ama-zonie, Alaska).4. Les grandes métropoles reflètent à la fois l’histoire du peuplement et les dynamiques territoriales. Elles sont situées sur les littoraux, orga-nisées en mégalopole ancienne (Mégalopolis) ou en gestation (Sao

Paulo-Rio de Janeiro-Belo Horizonte) et leur répartition est un héritage de la conquête pionnière. Pourtant les dynamiques actuelles confir-ment la mobilité présentée plus haut : les villes des régions en diffi-culté se vident (Detroit – doc. 2 p. 151, Recife) au profit des villes des espaces dynamiques (Phoenix, Brasilia).

COURS 3Les dynamiques territoriales des États-Unis et du Brésil p. 238-239

● Présentation des documents

L’originalité du programme actuel est d’inviter à comparer l’organisa-tion de l’espace des États-Unis et du Brésil, traditionnellement étudiés séparément. Le plan proposé dans ce cours repose donc sur cette confrontation, possible en raison des nombreux rapprochements (his-toire de la conquête et du peuplement, de la mise en valeur) et égale-ment intéressante par les différences qu’elle permet d’établir. Pour pla-cer cette étude dans l’esprit du programme, le questionnement doit inviter à la confrontation des deux cas d’études proposés. À ces fins, il peut être pertinent de rappeler l’analyse des deux cartes p. 236-237 et proposer aux élèves de voir comment l’histoire pionnière se lit encore aujourd’hui dans la mise en valeur du territoire. Cette étude permet de poser tous les enjeux des dynamiques territoriales en œuvre sur le territoire : opposition littoral/intérieur, métropolisation, conquête volontariste du territoire.

Les documents accompagnant le cours facilitent cette comparaison tout en présentant la problématique à des échelles différentes. Ils mettent davantage en lumière les dynamiques territoriales brési-liennes en raison de la présence d’une double page spécifique consa-crée aux États-Unis. Il peut être intéressant de partir des deux docu-ments Repères, construits délibérément de manière parallèle. En ce qui concerne le Brésil, une activité pédagogique peut être envisagée dans la confrontation du document 2 et du document Repère B qui présentent Brasilia, l’un à l’échelle locale, l’autre à l’échelle nationale. La logique pionnière de cet espace, visible dans le Repère B, est illus-trée par la spectaculaire photographie (doc. 1). Les deux documents sur l’organisation de l’espace des États-Unis jouent également avec les échelles : nationale pour le Repère, locale pour le doc. 3. Ces deux documents sont complémentaires de la double page 240-241.

● Réponses aux questions

Doc. 2

1. L’organisation du territoire est marquée par la mentalité pionnière et la volonté de maîtriser un espace immense, tant pour des raisons géo-économiques que géopolitiques. Brasilia participe de ce processus et marque l’ambition brésilienne de mettre en valeur et de dominer l’en-semble de son territoire, et en particulier l’intérieur, longtemps marge délaissée.

2. La concentration des pouvoirs renvoie au concept de métropolisa-tion, en cours à Brasilia. Capitale créée ex nihilo, cette ville a d’abord une fonction politique mais concentre de plus en plus les pouvoirs économiques. Il faut néanmoins nuancer le propos en rappelant que le Sudeste, et Sao Paulo en particulier, restent les cœurs véritables du Brésil.

Doc. 3

1. Le dynamisme de la Silicon Valley reflète celui de la Sun Belt en général. Il s’explique par le dynamisme démographique, économique et de plus en plus décisionnel permis par les conditions naturelles (climat, ressources), humaines (main-d’œuvre abondante et qualifiée : présence d’universités) et stratégiques ou territoriales (ouverture sur le Pacifique, infrastructures de communication modernes).

2. À l’échelle nationale, la Silicon Valley est en effet le symbole du croissant périphérique dynamique qui concurrence de plus en plus le cœur traditionnel de la Manufacturing Belt. À l’échelle mondiale, la forte concentration de sièges sociaux de FTN leaders des NTIC rappelle le poids écrasant de la superpuissance économique des États-Unis.

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© HacHette Livre Chapitre 6 ● L’Amérique : puissance du Nord, affirmation du Sud 87

EXEMPLE 3Quelles sont les dynamiques du territoire des États-Unis ? p. 240-241

● Présentation des documentsCette double page Exemple propose un focus sur l’organisation du territoire des États-Unis. Les documents illustrent les différentes com-posantes de cette étude en variant les échelles : nationale (doc. 1), régionale (doc. 2 et 3), métropolitaine (doc. 4 et 5). Ainsi, l’ensemble des types de territoires majeurs de l’organisation de l’espace est étu-dié. Ces documents peuvent être complétés par les autres supports proposés dans le chapitre (carte de la répartition du peuplement et ses dynamiques p. 236, carte de la Silicon Valley p. 239). Il est aussi possible d’inviter les élèves à ajouter les autres documents du manuel portant sur ce thème : étude de cas de New York dans le chapitre 4 (p. 128 à 135), étude de cas du bassin caraïbe… La confrontation de tous ces documents peut également permettre de préparer un croquis ou un schéma de synthèse qui deviendrait la trace écrite de l’activité pédagogique menée en classe (voir modèle p. 267).

● Réponses aux questions1. Les espaces moteurs des États-Unis sont à la fois ceux du « vieux » centre du Nord-Est (Manufacturing Belt) avec ses deux ensembles de la Mégalopolis et des Grands Lacs, mais ce sont aussi les pôles de la ceinture périphérique (Floride, Texas, Californie – doc. 2, État de Washington). Les facteurs de localisation sont à la fois hérités (ori-gine de l’implantation des premiers colons, intérêt traditionnel pour l’Europe, accumulation industrielle du xixe siècle) et récents (héliotro-pisme, intérêt pour le Pacifique). Les marges du territoire américain sont à la fois les périphéries éloignées (Alaska – doc. 3, Hawaï) mais également le centre du territoire, vide d’hommes (Grandes Plaines, Rocheuses – doc. 1).2. Ces inégalités spatiales s’observent à différentes échelles. D’abord, à l’échelle régionale, l’étude de la carte des États-Unis (doc. 1) met en évidence la juxtaposition d’espaces dynamiques et moteurs (Méga-lopolis, hypercentre du monde) et d’espaces en crise (Rust Belt). À l’échelle des métropoles, sans aller très loin dans l’analyse en raison du temps imparti par le programme à la question, il est intéressant de remarquer la juxtaposition de quartiers décisionnels d’affaires (CBD de Dallas – doc. 5) et des espaces industriels, d’anciens ghettos gentrifiés et des suburbs très largement étalés (doc. 4).3. Les dynamiques territoriales sont également multiscalaires : d’abord à l’échelle nationale (doc. 1), le centre reste au nord-est mais les dyna-miques migratoires des hommes et des activités profitent aux noyaux isolés du croissant périphérique, voire, grâce à la valorisation des ressources naturelles, à des espaces jusque-là marginalisés (Alaska, Rocheuses). À l’échelle régionale, les dynamiques profitent également davantage à certaines métropoles, qui deviennent les vitrines de la puissance et du dynamisme des États-Unis, masquant parfois une pauvreté interne (doc. 2, 3 et 5). Enfin, à l’échelle métropolitaine, les dynamiques profitent aux centres des métropoles plus qu’aux autres espaces citadins (doc. 4 et 5).

PRÉPA BACCOMPOSITION 8 p. 242-243

Sujet : Le bassin caraïbe : interface américaine, interface mondiale

Étape 1 : Analyser le sujet• Délimiter l’espace concerné et identifier les mots-clésBassin caraïbe : On peut renvoyer les élèves à la définition donnée p. 216 : espace créé autour d’un lieu commun (bassin hydrogra-phique, bassin d’emploi, etc.). Ici, il désigne l’espace bordant la mer des Caraïbes. Les limites du bassin dépendent davantage des relations séculaires établies par les régions de cet espace que du cadre naturel. Le cadre spatial comprend donc l’archipel des Grandes Antilles et des Petites Antilles, les littoraux latino-américain et nord-américain, mais également le golfe du Mexique et les côtes du Texas. Interface : Lieu privilégié d’échanges entre un espace et le reste du monde. Le bassin caraïbe est une interface américaine puisque les échanges (migratoire, financier, économique, culturel) sont impor-tants entre les États qui le composent, mais il est surtout une interface mondiale puisqu’il constitue un lieu de passage privilégié (Panama) de la navigation internationale. À plus grande échelle, l’interface est ici linéaire (littoral caraïbe, frontière entre États) ou ponctuelle (hubs tels que Colon ou Kingston, aéroports tels que Miami ou Mexico).• Dégager la problématiqueL’exercice proposé a pour objectif d’entraîner les élèves, sinon à for-muler une problématique, au moins à en apprécier les qualités. L’élève peut procéder par élimination :La problématique 2 « En quoi le bassin caraïbe est-il une interface qui fonctionne aux échelles continentale et mondiale  ? » conviendrait mais elle est un peu trop limitative dans son intitulé : elle ne prend en compte que le fonctionnement, négligeant les conséquences spa-tiales et les dynamiques.La problématique 3 « Quelles sont les conséquences de la situation d’interface du bassin caraïbe ? » ne couvre qu’une partie du sujet (les conséquences), occultant de fait la description de cette fonction d’in-terface et les facteurs d’explication.La problématique 1 «En quoi le bassin caraïbe est-il à la fois une inter-face américaine et mondiale ? » semble la plus appropriée.Étape 2 : Élaborer le planLa présentation du tableau, qui place les grandes parties à droite et les informations à gauche, a pour objectif de montrer que, en amont de toute construction de la pensée, il convient de lister et rassembler toutes ses idées sur le sujet.

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88 © HacHette Livre

Étape 3 : Rédiger la compositionLe plan suivant reprend toutes les idées du bilan de l’étude de cas mais dans une organisation différente. On peut montrer aux élèves que les deux plans sont possibles et pertinents pour répondre au sujet.1. Un espace dynamisé par d’importants flux• Le bassin caraïbe est une interface mondiale car il est un carrefour des échanges internationaux. • Le bassin caraïbe est une interface américaine pour des échanges régionaux inégaux. • Les formes d’intégration sont très nombreuses.

2. Une zone de contact vive entre l’Amérique du Nord et l’Amé-rique du Sud• Le bassin caraïbe oppose un État du Nord et des États du Sud. • Le bassin caraïbe est sous influence des États-Unis et de l’Europe. • Le bassin caraïbe est un espace de tensions.

3. Une zone de contact intégrée dans la mondialisation ?• Le bassin caraïbe est intégré à la mondialisation. • Mais sa forte ouverture sur le monde entraîne une dépendance. • Les territoires du bassin caraïbe sont inégalement intégrés.

Informations Grandes parties du plan

– Densité exceptionnelle de flux de marchandises, de capitaux…– 16 associations différentes de coopération régionale– Considérables gisements off-shore d’hydrocarbures– Espace de rencontre, de brassage et de métissage– Importantes voies maritimes interconnectant de grands ports et le canal de Panama– Vaste espace maritime (4,3 millions de km2)– Flux migratoires complexes– Transferts des migrants, facteur de développement pour certaines régions (sud du Mexique)

Un espace dynamisé par d’importants fluxIci on fait un point sur l’ensemble des inter-relations entre les espaces que le bassin caraïbe, en position centrale dans le continent américain, met en contact. Ces flux sont à l’origine de sa forte intégration.

– Un des plus forts différentiels de développement au monde (États-Unis/Amérique latine)– Constante domination étasunienne (IDE, dollar…)– Un des espaces les plus violents au monde– Présence de territoires européens (France, Pays-Bas, Royaume-Uni)– Méditerranée américaine – Lac étasunien– Nombreux litiges sur le tracé de la ZEE– Venezuela : leader du bolivarisme

Une zone de contact vive entre l’Amérique du Nord et l’Amérique du SudIci on étudie le fonctionnement d’interface du bassin caraïbe à l’échelle continentale (« interface américaine ») en identifiant une triple césure :– civilisationnelle,– socio-économique,– géopolitique.

– Plaque tournante mondiale du trafic de drogue– Espaces inégalement intégrés (littoraux ouverts, arrière-pays marginalisés)– Littoralisation des populations et activités– Importantes activités touristiques balnéaires et de croisière– Économies extraverties (plantations, exportation d’énergie)

Une zone de contact intégrée dans la mondialisation ?Ici on étudie le fonctionnement d’interface du bassin caraïbe à l’échelle mondiale (« interface mondiale »).

1. Un espacesous double in�uence

2. Un espace de tensionsÉtat dénonçantl’impérialismeétasunien

aire d’in�uenceétasunienne

aire d’in�uenceeuropéenne

tension interne

tension liéeau tracé de la ZEE

IDH très élevéIDH élevéIDH moyenIDH faible

principale routemaritime

principal hub

forte intégration(pôle décisionnel)

intégrationmoyenne

faibleintégration

Schéma 1 Une zone de contact vive (illustration des paragraphes 2 et 3 de la deuxième partie)

Schéma 2 Une interface parcourue par de nombreux flux (illustration des paragraphes 1 et 2 de la première partie)

Schéma 3 Des espaces inégalement intégrés (illustration du para-graphe 3 de la troisième partie)

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© HacHette Livre Chapitre 6 ● L’Amérique : puissance du Nord, affirmation du Sud 89

Étape 3 : Rédiger la compositionL’annonce 1 est classique mais convient. L’annonce 2 est beaucoup trop vague : le plan n’est pas précisé. De plus, on n’annonce jamais la conclusion dans l’introduction.

L’annonce 3 est sans doute la plus pertinente puisque les trois temps de la composition sont énoncés, en dégageant le fil logique de la démonstration.

PRÉPA BACCOMPOSITION 9 p. 244-245

Sujet : Le continent américain : entre tensions et intégrations régionales

Étape 1 : Analyser le sujet• Continent américain  : L’échelle du sujet est évidemment d’abord continentale mais on ne peut pas faire abstraction des échelles natio-nales ou locales, en particulier pour étudier toutes les formes de ten-sions.

• Tensions : Le cours 1 p. 226 liste les différentes formes de tensions. L’élève doit considérer les tensions inter- et intraétatiques, terrestres et maritimes.• Intégrations : Là encore, le cours 1 p. 226 peut guider l’élève : impé-rialisme américain, source d’une certaine forme d’intégration, intégra-tion productive.• Proposition de problématique : Comment le continent américain peut-il être à la fois l’un des espaces où les tensions sont les plus fortes et celui où l’intégration régionale est la plus prolifique ?Étape 2 : Élaborer le planLes réponses aux deux exercices de l’étape 2 ont été groupées en un seul tableau :

1. Des contrastes marqués, sources de tensions ou facteurs d’intégration ?

2. Des formes d’intégration multiples et trop nombreuses pour être efficaces ?

3. Des tensions à toutes les échelles

a. Un des plus forts différentiels socio-économiques au monde

– En matière de développement (IDH : États-Unis/Haïti)– En matière d’intégration à la mondialisation (littoraux/intérieur)

b. Des contrastes politiques marqués– Opposition entre régimes de gauche (Venezuela) et de droite (Colombie)– États-continents (Brésil, États-Unis) et micro-État (Belize)– États pro- et anti-étasunien

c. Des différences culturelles qui scindent le continent en deux– Linguistique (Amérique anglo-saxonne/Amérique hispanique)– Religieuse (Amérique protestante/Amérique catholique)

a. Un nombre record d’associations régionales de coopération économique

– 16 associations régionales en 2012– Rôle des institutions internationales qui encouragent l’ouverture des frontières : OMC, FMI

b. Seules deux associations sont efficaces– ALENA : développement des échanges commerciaux mais frein aux flux migratoires – MERCOSUR : tensions entre partenaires– Des associations régionales globalement inefficaces : peu d’échanges intrazone (15 % seulement des échanges du CARICOM) ; peu d’infrastructures communes (réseau de transport)– Peu d’espaces transfrontaliers dynamiques : Mexamériquec. Des formes d’intégration effective existent– Intégration productive inégale : États-Unis, principal acteur de l’intégration productive (flux d’IDE en provenance des États-Unis)- Intégration humaine : métissage et migrations des populations

a. Au niveau continental, la domination étasunienne est source de tension

– « Arrière-cour » des États-Unis : Mexique, membre de l’ALENA ; accueil de bases militaires américaines en Colombie– Anti-américanisme : ALBA, bolivarisme ; projet de ZLEA geléb. Au niveau international, les tensions frontalières sont nombreuses– Tracé de la ZEE : eaux territoriales du Belize et du Honduras– Revendication de ressources pétrolières : opposition frontalière Surinam/Guyana– Débordement de conflit interne : guérilla FARC au Venezuela et en Équateur

c. Au niveau local, les tensions internes sont également très fortes– Activités criminelles : cartel de la drogue colombien– Revendication des peuples indigènes : Evo Morales, porte-parole des Indiens boliviens– Grande violence urbaine : 8 des premiers États mondiaux pour le nombre d’homicides ; favelas brésiliennes, espaces de non-droit

Une domination étasunienne forte

Une contestation grandissante

CANADA

MEXIQUE

BRÉSIL

BOLIVIE

ÉQUATEUR

VENEZUELA

CUBA

ÉTATS-UNIS

NICARAGUA

États-Unis : première puissance continentale

partenaire de l’ALENA

partenariat économique et politique étroit

Mercosur : une association régionale de coopération alternative

puissance continentale rivale

État dénonçant ouvertement la domination étasunienne

La domination étasunienne et sa contestation sur le continent américain

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90 © HacHette Livre

Il est aussi possible d’exploiter, dans ce sujet, le petit schéma A de la fiche de révision p. 270.Par analogie avec l’exercice mené sur l’introduction, on peut pour-suivre avec une réflexion sur la conclusion. Voici trois conclusions qui peuvent être proposées et critiquées avec les élèves.Conclusion 1 : Ainsi, si les forts contrastes économiques, politiques et culturels continentaux expliquent en partie les oppositions, les formes d’intégrations se multiplient en Amérique. Aucun continent ne compte autant d’associations régionales de coopération économique mais leur vitalité est aussi signe de fragilité car leur efficacité est le plus souvent limitée, exceptions faites de l’ALENA et du MERCOSUR. Les multiples tensions, fruits des contrastes, tiennent autant à la dénoncia-tion des impérialismes brésilien mais surtout américain, qu’aux litiges frontaliers ou aux luttes internes. On peut alors se demander si la Colombie et le Venezuela pourront régler leurs différends de manière définitive. En conclusion, les tensions restent donc encore trop vives pour permettre une intégration régionale efficace.Point fort : une reprise des principaux points étudiés et une réponse claire à la problématique.Point faible : une ouverture trop ciblée sur deux pays, restrictive (seules les tensions sont retenues) et stérile puisqu’elle interroge sur l’avenir.Conclusion 2 : Dès lors, on peut conclure en affirmant que les formes de coopération en Amérique sont trop nombreuses pour être efficaces et que les tensions, de nature très diverses, freinent le processus d’inté-gration. Cette évolution interroge donc sur l’avenir de la région et sur la capacité des États-Unis à s’effacer suffisamment pour encourager l’intégration régionale.Point fort : une réponse claire mais un peu lapidaire à la probléma-tique.Point faible : une ouverture qui, sans être totalement inadaptée, est trop centrée sur la puissance des États-Unis.Conclusion 3 : Alors, pour toutes les raisons présentées précédem-ment, on peut dire que les formes d’intégrations et de tensions en Amérique sont multiples et qu’elles s’expliquent par les nombreux contrastes qui opposent les différents partenaires continentaux. Mais l’évolution en cours et l’exceptionnel réseau d’associations régionales de coopération économique constituent un atout à valoriser dans une intégration continentale efficace, seul moyen véritable d’enrayer les tensions que connaît encore le continent.Point fort : une ouverture pertinente qui pose les enjeux continentaux.Point faible : réponse convenable un peu lapidaire à la problématique.

PRÉPA BACCOMPOSITION 10 p. 246

Sujet : Le rôle mondial des États-UnisÉtape 1 : Analyser le sujetLes questions posées sur les termes du sujet des compositions 10 et 11 sont délibérément identiques. L’objectif est de travailler par systéma-tisation, l’élève intégrant par répétition les réflexes d’analyse du sujet.Rôle mondial : Ici, on attend l’étude de la puissance des États-Unis dans tous les domaines. Cette puissance peut s’exprimer du point de vue économique, du point de vue géopolitique, du point de vue culturel. De même, elle s’exerce sur des échelles plus ou moins vastes: ses voisins, d’abord (Canada et Mexique) ; l’échelle continentale, où ils exercent encore une domination marquée ; mondiale, enfin, où ils restent la première puissance décisionnelle, et la seule superpuissance complète.États-Unis : Le choix de ce pays est incontournable car il demeure la première puissance établie, bien que de plus en plus concurrencée par les anciens pôles décisionnels (Europe, Russie) ou par les puissances ascendantes.Étape 2 : Élaborer le plan• Proposition de plan :1. La première puissance économique mondiale

a. Le premier centre productif au monde (industrie, agriculture, ser-vices, rôle des FTN)b. Une puissance commerciale majeure (volume, évolution, déficit)c. La première puissance financière (IDE, monnaie, places boursières)

2. Une superpuissance politique et culturellea. La première puissance militaire mondiale : hard power (déploie-ment, forces armées, réseau d’alliances)b. Un acteur incontournable de la gouvernance mondiale (poids dans les organisations internationales comme le FMI, l’OMC ou le Conseil de sécurité de l’ONU, G8, G20)c. Un modèle culturel attractif (soft power, brain drain, american way of life)

3. Une puissance contestéea. Une puissance concurrencée (par les autres pôles de la Triade, les puissances émergentes) et dépendante (en énergie, en commerce)b. Une hyperpuissance contestée (ALBA, islamisme)c. Un modèle fragilisé par des problèmes internes (inégalités sociales, vieillissement de la population)

Proposition de transition entre les parties 2 et 3 : Grâce à son déploie-ment militaire planétaire et aux réseaux d’alliances hérités de la guerre froide, les États-Unis sont bien une superpuissance mondiale. De même, l’attractivité de leur modèle culturel fascine encore partout dans le monde. Pourtant, cette puissance aux atouts multiples est de plus en plus contestée.

Les États-Unis, une puissance commerciale majeure

PRÉPA BACCOMPOSITION 11 p. 247

Sujet : Le rôle mondial du BrésilÉtape 1 : Analyser le sujet• Identifier les mots-clés et délimiter l’espace concernéRôle mondial : Ici, on attend l’étude de la puissance du Brésil dans tous les domaines. Cette puissance peut s’exprimer du point de vue économique, du point de vue géopolitique, du point de vue cultu-rel. De même, elle s’exerce sur des échelles plus ou moins vastes : ses voisins, d’abord ; l’échelle continentale, où elle s’affirme comme un contrepoids grandissant à la domination étasunienne ; mondiale enfin, où elle prend la tête de la revendication des pays du Sud, et en particulier des BRICS.Brésil : Le choix de ce pays parmi tous les pays d’Amérique latine est révélateur de la place croissante qu’il occupe dans le monde : puis-sance émergente du point de vue économique, puissance ascendante du point de vue géopolitique.• Dégager la problématique L’exercice attendu est un exercice de mimétisme. Les deux sujets pla-cés en vis-à-vis permettent la comparaison, mais également la mise en évidence des différences.Proposition de formulation : Quelles sont les manifestations et les limites de la puissance brésilienne dans le monde ?Pour prolonger la réflexion sur la formulation d’une problématique, l’enseignant peut proposer une variante en construisant un petit exer-

ÉTATS-UNIS

MEXIQUE

Amériquelatine

UE

Moyen-Orient

Asiede l’Est

CANADA

principal partenaire(Alena)

autre grand partenaire

Des partenaires nombreux

exportations

importations

Des �ux déséquilibrés

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© HacHette Livre Chapitre 6 ● L’Amérique : puissance du Nord, affirmation du Sud 91

cice de type QCM proposant quatre problématiques que les élèves doivent critiquer.Problématique 1 : Quelles sont les conséquences du rôle mondial du Bré-sil ?Critique : problématique trop ciblée ; seules les conséquences sont prises en compte et non les manifestations ou les limites.Problématique 2 : Quelles sont les manifestations et les limites de la pré-sence brésilienne dans le monde ?Critique : tous les aspects sont pris en compte. La formulation appelle

une discussion qui constitue le fil directeur de la légende.Problématique 3 : Quel est le rôle mondial du Brésil ?Critique : problématique trop large. Aucune discussion du sujet n’est proposée ici.Problématique 4 : Comment la présence brésilienne s’exprime-t-elle à l’échelle mondiale et quelles en sont les limites ?Critique : tous les aspects sont pris en compte mais la formulation en deux interrogations est maladroite.

1. La 6e puissance économique mondiale 2. Une puissance politique qui s’affirme 3. Les limites du rôle mondial du Brésil

a. Une puissance émergente (croissance rapide…)

b. Une économie extravertie

c. Un rôle mondial qui s’affirme

a. Un leader d’Amérique latine

b. Un leader des pays du Sud (BRICS, IBAS, partenariat avec l’Afrique lusophone ou le Moyen-Orient…)

a. Une reconnaissance internationale partielle

b. Un impérialisme continental contesté

c. Des difficultés internes qui gênent son rayonnement international

Étape 3 : Rédiger la compositionAmorce 2 Point faible : l’amorce historique à éviter en géographie.Point fort : la présentation du sujet et de ses enjeux.Amorce 3 Points forts : amorce qui part d’une valeur chiffrée pour mesurer l’enjeu du sujet ; présentation qui pose le sujet dans toutes ses dimensions.Titre du schéma : Le Brésil, une puissance agricole émergente

PRÉPA BACCOMPOSITION 12 p. 248

Sujet : Les dynamiques territoriales des États-UnisÉtape 1 : Analyser le sujet• Délimiter l’espace concerné et identifier les mots-clésDynamiques : L’élève est ici guidé par les questions très précises. Les grands ensembles régionaux du territoire étasunien s’organisent en centres et périphéries plus ou moins intégrés : Nord-Est, cœur de la

puissance, pôles dynamiques du croissant périphérique, périphéries plus ou moins intégrées en raison de leur faible occupation (Grandes Plaines, Rocheuses), de leurs activités économiques en difficulté (Appalaches, Rust Belt) ou de leur éloignement (Alaska, Hawaï). Les évolutions contemporaines, si elles ne démentent pas le rôle central que joue le Nord-Est, et en particulier la Mégalopolis, profitent surtout au croissant périphérique, qui attire populations et activités.Territoire : La spécificité de ce terme a été largement étudiée en classe de Première. Il convient de rappeler qu’il s’agit d’un espace approprié et vécu, alors que l’État est une entité politique.États-Unis :Bien entendu, le sujet comprend également les États les plus éloignés des États-Unis, Alaska et Hawaï.• Dégager la problématiqueIl est possible de formuler la problématique sur le modèle de celle proposée pour le sujet de composition 13 : « Quelles sont les grandes évolutions en cours sur le territoire étasunien et leurs conséquences spatiales ? »

Étape 2 : Élaborer le plan

Exemples Arguments Grandes parties

– 51 villes millionnaires en 2010– Concentration des pouvoirs politiques, économiques, culturels, etc., dans les CBD

– Twin cities : El paso/Ciudad Juarez – Frontière ouverte (Detroit/Windsor)

– 8 des 10 premières métropoles sont littorales ; 2/3 de la population

a. Métropolisation

b. Dynamisation des espaces transfrontaliers

c. Littoralisation

1. Les dynamiques territoriales de la mondialisation

– La Mégalopolis reste l’hypercentre des États-Unis– New York, Chicago sont des villes mondiales

– Pittsburgh a perdu 3 % d’habitants entre 2000 et 2010

a. Nord-Est : espace moteur

b. Région des Grands Lacs en difficulté

2. Le Nord-Est reste le centre des États-Unis

- Croissance de 94 % du PNB texan entre 2000 et 2010

– L’Alaska produit 600 000 barils de pétrole par jour

a. Le croissant périphérique est l’espace le plus dynamique

b. Les périphéries sont des réserves de puissance

3. Vers un rééquilibrage du territoire ?

Étape 2 : Élaborer le plan

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92 © HacHette Livre

Étape 3 : Rédiger la compositionPour rédiger le petit paragraphe sur la Floride, il est possible d’utili-ser les documents du chapitre ou bien de fournir aux élèves quelques données statistiques supplémentaires. Par exemple :

Superficie (part du territoire national, en %) 1,7

Population, en milliers d’habitants En 1960 4 962

En 2010 18 801

Part de la population nationale, en % En 1960 2,8

En 2010 6

Nombre de sièges sociaux d’entreprises parmi les 500 premières des États-Unis

En 2006 14

En 2011 16

Census 2010 ; Fortune 500, 2012.

Exemples Arguments Grandes parties

– Sao Paulo, métropole décisionnelle

– Valorisation des marges frontalières

– Littoralisation des activités et des hommes– Création de hubs portuaires (Sepetiba, Super Açu port)

a. Métropolisation

b. Dynamisation des espaces transfrontaliers

c. Littoralisation

1. Les dynamiques territoriales de la mondialisation

– Triangle d’activités du Sudeste

– Nordeste, cœur historique du Brésil

– Inégalités intra-urbaines– Exode rural

a. Sudeste : cœur décisionnel

b. Nordeste : l’ancien centre est aujourd’hui en crise

c. À l’échelle intra-urbaine

2. Un déséquilibre au profit du Sudeste

– Création de Brasilia en 1960– Sud, périphérie intégrée

– Front pionnier amazonien ; route transamazonienne ; moins de 2 hab./km² en Amazonie ; valorisation extensive du territoire– Amazonie bleue ; gisements d’hydrocarbures

a. Des périphéries de plus en plus intégrées

b. Les marges sont des réserves

3. Vers un rééquilibrage du territoire ?

PRÉPA BACCOMPOSITION 13 p. 249

Sujet : Les dynamiques territoriales du BrésilÉtape 1 : Analyser le sujetLes pistes de correction proposées pour la composition 12 convien-nent ici, en les adaptant aux dynamiques territoriales du Brésil.

Des espaces inégalement attractifs

Des flux migratoires diversifiés

Sudeste, centre majeur du Brésil très attractif

Amazonie, espace à mettre en valeur

Nordeste, réservoir de main-d’œuvre

flux interne

front pionnier

Corrigé de la légende du schéma sur les dynamiques migratoires :1. Des espaces inégalement attractifs– Nord-Est : centre majeur des États-Unis mais attractivité limitée– croissant périphérique : forte attractivité2. Des flux migratoires différents mais convergents– flux interne– flux externe.

La problématique « Quelles sont les grandes évolutions en cours sur le territoire brésilien et leurs conséquences spatiales ? » englobe tous les aspects du sujet et place les dynamiques territoriales au cœur de la réflexion.

Étape 2 : Élaborer le planLe plan de la composition 12 convient là également.

Brasilia

Rio de JaneiroSao Paulo

Les espaces moteurs

Les périphéries plus ou moins intégrées

Sudeste, centre majeur du Brésil très attractif

métropole internationale

périphérie en cours d’intégration

marge en réserve

ancien centre, aujourd’hui en crise

Schéma 2 Les grands ensembles du territoire brésilienSchéma 1 Les dynamiques migratoires au Brésil

Étape 3 : Illustrer la composition par des schémas

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© HacHette Livre Chapitre 6 ● L’Amérique : puissance du Nord, affirmation du Sud 93

PRÉPA BACCOMPOSITION 14 p. 250

Sujet : Le rôle mondial des États-Unis et du BrésilÉtape 1 : Analyser le sujetOn peut reprendre les éléments de correction proposés pour les com-positions 10 et 11. Il est cependant important d’insister ici sur la formu-lation et le rôle que joue la conjonction « et », qui invite à une étude comparative du rôle mondial des États-Unis et du Brésil.Pour dégager une problématique, on peut proposer trois formulations aux élèves. Cela permet de rappeler que lorsque le sujet met en rela-tion deux thèmes ou deux espaces (ici États-Unis et Brésil), la problé-matique doit en tenir compte. Problématique 1 : Pourquoi les États-Unis ont-ils un rôle mondial plus affirmé que le Brésil ?Cette problématique est fermée et n’envisage l’étude de ces deux puis-sances que dans la comparaison de leurs forces respectives, oubliant toutes les dynamiques en cours.Problématique 2 : Comment les États-Unis et le Brésil affirment-ils leur rôle mondial et quelles en sont les limites ?Cette problématique, proposée aux élèves dans l’exercice, est celle qui couvre le mieux l’ensemble du sujet. La comparaison est induite dans la formulation.Problématique 3 : Quel est le rôle mondial des États-Unis ? Quel est celui du Brésil ?Cette problématique est pénalisée par sa forme (deux questions) et sur le fond (aucune comparaison n’est possible).

Étape 2 : Élaborer le planLe tableau proposé permet un classement organisé des idées. Le plan 2 n’est pas possible puisqu’il empêche toute comparaison des deux puissances. Le plan 1 est à privilégier, même si, à l’intérieur de chaque partie, les deux pays peuvent donner lieu à des paragraphes distincts. Pour nourrir ce plan, l’élève peut recourir au cours 2 p. 232.1. Un rayonnement économique majeur

a. Deux centres d’impulsion de la mondialisationb. Une place inégale dans le commerce mondialc. Un poids financier contrasté

2. Un rôle politique importanta. Des puissances militaires inégalesb. Un rôle majeur dans la gouvernance mondialec. Un rôle continental concurrent

3. Des limites au rayonnement mondiala. Une puissance d’attraction inégaleb. Les États-Unis, une hyperpuissance contestéec. Le Brésil, une puissance ascendante mais encore secondaire

Étape 3 : Rédiger la composition

Il est aussi possible d’exploiter, dans ce sujet, le petit schéma B de la fiche de révision p. 270.• Conclusion Les rayonnements économiques et politiques des États-Unis et du Brésil ne sont donc pas comparables dans leur ampleur, les premiers influençant largement les décisions planétaires alors que le second commence seulement à se forger une place sur la scène internatio-nale. Pourtant, ces deux géants sont devenus aujourd’hui des acteurs incontournables de la mondialisation et de la gouvernance mondiale. Ce rayonnement rencontre cependant de nombreux obstacles (limites économiques et politiques), internes à leur territoire et à leur société, et externes. On peut donc s’interroger sur la capacité de chacun d’entre eux à tirer profit de leur place mondiale, dans un monde sou-mis à de profonds bouleversements et dont les équilibres traditionnels semblent remis en cause.

PRÉPA BACCOMPOSITION 15 p. 251

Sujet : Les dynamiques territoriales des États-Unis et du Brésil

Étape 1 : Analyser le sujet• Identifier les mots-clésDynamiques : Ce terme désigne l’ensemble des grandes évolutions observées sur un territoire. Ces évolutions peuvent être observées à plusieurs échelles : nationales (ce qui n’exclut pas de considérer cet espace dans les relations qu’il établit avec ses voisins ou le reste du monde), régionales, voire locales (échelle intra-urbaine, surtout).Et : L’intérêt de ce sujet repose sur l’étude comparative qu’il implique entre l’organisation des territoires étasunien et brésilien. Cette com-paraison est possible grâce aux nombreux points communs existant dans l’histoire de la mise en valeur de ces deux territoires du Nouveau Monde, mais également dans les nuances marquées entre le territoire d’une puissance planétaire établie et sans égale et celui d’une puis-sance émergente.• Dégager la problématiqueIl est possible d’enrichir cette étape par un exercice de choix entre plu-sieurs formulations de problématique.Problématique 1 : Quels sont les points communs et les différences entre les territoires brésilien et étasunien ?La formulation repose sur la comparaison des deux territoires et englobe l’ensemble de la question. C’est d’ailleurs la problématique proposée aux élèves dans le manuel pour ce sujet.Problématique 2 : Quelles sont les dynamiques territoriales du Brésil et des États-Unis ?Cette problématique convient, même si elle est vraiment très générale.Problématique 3 : Les dynamiques territoriales du Brésil et des États-Unis sont-elles comparables ?La formulation est maladroite car elle appelle une réponse fermée (oui ou non). En revanche, l’idée qu’elle suggère, à savoir la comparaison, est tout à fait dans l’esprit du sujet.Problématique 4 : Quelles sont les dynamiques territoriales du Brésil ? Quelles sont celles des États-Unis ?Cette formulation, par la juxtaposition des deux questions, n’appelle pas à une véritable comparaison. Il s’agit, parmi les quatre proposi-tions, de celle qui convient le moins.

Le réseau d’alliance étasunien :un partenariat hérité de l’histoire

Le réseau d’alliance brésilien : unpartenariat d'intérêts économiques

États-Unis, chef de �ledu bloc occidentaldurant la guerre froideOTANautres partenaires

Brésil, chef de �le de lacontestation du Sud

BRICS

autres partenaires

Des réseaux d’alliance concurrentiels

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94 © HacHette Livre

Étape 2 : Élaborer le plan

Grandes parties Arguments Exemples

1. Deux territoires du Nouveau Monde a. Une histoire similaire de conquête pionnière

b. Un peuplement inégal hérité de cette histoire pionnière

c. Une mise en valeur extensive

– Origine européenne– Front pionnier

– Différences littoraux/intérieur– Flux migratoires

– Absence de tradition foncière– Ressources abondantes

2. Des territoires intégrés à la mondialisation a. Métropolisation

b. Dynamisation des espaces transfrontaliers

c. Littoralisation

– Concentration des pouvoirs politiques, économiques, culturels, etc., dans les CBD des métropoles internationales (Sao Paulo, New York) ; mégalopole ancienne (Mégalopolis) ou en gestation (Sudeste)– Dans le cadre de l’Alena, pour les États-Unis

– Marges amazoniennes du Brésil– Importance des façades maritimes

– 2/3 de la population américaine, 4/5e de celle du Brésil

3. De forts déséquilibres territoriaux a. Les espaces moteurs

b. Les périphéries dynamiques

c. Les périphéries en crise et les marges délaissées

– Nord-Est étasunien ; Sudeste brésilien

– Sud, Centre-Ouest du Brésil ; croissant périphérique aux États-Unis

– Grands lacs (rust belt) aux États-Unis, Nordeste au Brésil

Étape 3 : Rédiger la composition

Schéma 2 Les dynamiques de peuplement aux États-Unis

Europe

origine européenne

Une histoire similaire

forte densité de population

densité de population moyenne

faible densité de population

Des densités de population inégale

migration interne migration externe

Des migrations nombreuses

Europe

origine européenne

Une histoire similaire

forte densité de population

densité de population moyenne

faible densité de population

Des densités de population inégale

migration interne migration externe

Des migrations nombreuses

Il est aussi possible d’exploiter, dans ce sujet, le petit schéma C de la fiche de révision p. 270.

Schéma 1 Les dynamiques de peuplement au Brésil

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© HacHette Livre Chapitre 6 ● L’Amérique : puissance du Nord, affirmation du Sud 95

pelée. Compte tenu des documents, le terme d’interface est ici appré-hendé dans sa version la plus stricte : espace d’échanges. L’échelle du sujet porte sur le bassin caraïbe, mais la consigne et la nature même des documents invitent à réfléchir à d’autres échelles : locales (doc. 1) et mondiale (doc. 2).Étape 2 : Exploiter et confronter les informationsLa qualité d’une analyse dépend du niveau d’interprétation géogra-phique des informations fournies par le document. Les notions géo-graphiques du sujet doivent donc apparaître. Pour faciliter ce relevé d’informations, il est possible de passer par la construction d’un tableau.

PRÉPA BACÉTUDE CRITIQUE DE DOCUMENTS 27 p. 252

Sujet : Le bassin caraïbe : interface américaine, interface mondiale

À partir des documents suivants, montrez que le bassin caraïbe est un espace de contact aux échelles mondiale et continentale.Étape 1 : Analyser le sujet et la consigneLa géographie utilise un vocabulaire spécifique qu’il faut maîtriser pour définir correctement le sujet. Ici, la définition d’interface doit être rap-

Description du doc.Interprétation géographique

À l’échelle locale À l’échelle régionale (bassin caraïbe)

À l’échelle mondiale

Doc. 1 – Infrastructures de transport :• canal : aménagement inauguré au début du xxe siècle.• écluses : engorgement (porte-conteneurs en attente de franchissement)• quais portuaires (grues…)– Activités économiques :• Zone industrielle franche dès 1948 (paradis fiscal) : 400 ha, 1 600 FTN ; 21 000 salariés• Production énergétique (barrage hydroélectrique)

– Infrastructures de transport :• Canal intercontinental• Port : hub de redistribution des porte-conteneurs vers des ports secondaires

– Infrastructures de transport :• Canal interocéanique (Pacifique/Atlantique)• Hub de redistribution (port)

– Attactivité financière :• Paradis fiscal attractif pour les capitaux du monde entier (FTN) : zone franche

Doc. 2 – Implantations de firmes étrangères, surtout étasuniennes– Valorisation des ressources naturelles (hydrocarbures, matières premières)

– Des flux de marchandises déséquilibrés (exportations de matières brutes ; importations de produits finis)– Dynamiques en cours liées au développement du bassin caraïbe– Domination étasunienne

– Des flux de marchandises déséquilibrés (exportations de matières brutes ; importations de produits finis)– DIT– Lien avec les pôles de la Triade

Étape 3 : Organiser et synthétiser les informationsPour rédiger l’étude critique de documents, l’approche multiscalaire est encouragée par la consigne. Il convient alors de nourrir le plan sui-vant à partir du travail de l’étape 2.1. À l’échelle locale2. À l’échelle régionale3. À l’échelle mondialeLe sujet se prête particulièrement bien à l’entraînement de l’étude critique de documents et, en particulier, à l’association des connais-sances personnelles et des documents. On peut, pour entraîner les élèves, valoriser l’exercice suivant en leur demandant de retrouver les passages de description et ceux d’utilisation des connaissances per-sonnelles :Le canal de Panama est inauguré au début du xxe siècle, après une période de travaux d’autant plus longue que de nombreux ouvrages ont été nécessaires pour dépasser les contraintes naturelles. Parmi ces ouvrages, on compte l’écluse de Gatun (doc. 1) dont le passage freine le trafic et provoque un engorgement (porte-conteneurs en attente, visibles tout en bas de la photographie).• Description du documentAnalyse nourrie par des connaissances personnelles et l’utilisation des notions essentielles de géographie.

PRÉPA BACÉTUDE CRITIQUE DE DOCUMENTS 28 p. 253

Sujet : Le bassin caraïbe : interface américaine, interface mondiale

À partir des documents suivants, montrez que le bassin caraïbe est un espace ouvert sur le monde. Portez un regard critique sur la représen-tation cartographique. Étape 1 : Analyser le sujet et la consigneLe sujet de cette étude critique de documents reprend l’intitulé de l’étude de cas du chapitre : « Le bassin caraïbe : interface américaine,

interface mondiale ». L’élève pourra donc y investir largement les connaissances acquises lors de l’étude. La consigne rappelle indirec-tement la définition d’interface, un espace ouvert, en l’occurrence sur le monde. Les deux documents offerts à l’étude proposent des entrées précises : la première à travers l’ouverture touristique (doc. 1 et 2) ; la seconde à travers l’attractivité financière qu’exercent certains espaces du bassin caraïbe, et en particulier les paradis fiscaux.La dernière phrase de la consigne, telle un leitmotiv dans toutes les études de documents proposées aux élèves, rappelle la nécessité de porter un regard critique sur les documents. Cette dimension est d’ailleurs une spécificité de cet exercice en classe de terminale L et ES. Il convient donc de réinvestir, en particulier dans l’analyse de la carte, les acquis du chapitre 1 sur les modes de représentation carto-graphique.

Étape 2 : Exploiter et confronter les informationsLe prélèvement d’informations peut se faire dans un tableau tel que celui-ci. Compte tenu de l’ampleur du sujet et de la nature relative-ment précise des documents, ce tableau offre une large part à l’ana-lyse critique et en particulier aux informations qui manquent pour réaliser exhaustivement ce sujet.

Les lieuxLes facteurs

et les moyens mis en œuvre

Regard critique

porté sur les documents

Attractivité touristique

Attractivité financière

Les autres domaines oubliés dans les documents

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96 © HacHette Livre

Étape 3 : Organiser et synthétiser les informationsLe plan suivant peut être nourri pour répondre au sujet.1. Un espace ouvert au tourisme international

• Les principales places touristiques : en valeurs absolues (États-Unis, Mexique), en valeurs relatives (Bahamas, Belize)• Un tourisme varié (balnéaire, croisière...)

2. Un espace ouvert aux capitaux du monde entier• Tradition de paradis fiscal• Aujourd’hui, une évolution vers plus de transparence

3. Regard critique sur les documents Des documents qui ne traitent que quelques thèmes de la question

• En raison de leur échelle :– la carte 1 ne présente pas les nuances régionales qui sont majeures (concentration des touristes sur les littoraux ou dans les grandes métropoles ; importance des places boursières) ;– le doc. 2 est extrait d’une monographie sur les Bahamas qui ne peut être généralisée à l’ensemble des territoires du bassin caraïbe (ex. : Haïti).

• En raison du mode de représentation cartographique du doc. 1 :– choix des aplats pour une valeur relative qui gomme les pôles touristiques majeurs (cercles rouges) ;– une représentation des données par État qui gomme les nuances internes.

D’autres entrées étaient possibles : flux de marchandises, autres flux migratoires, flux illicites.Une représentation aux choix cartographiques pertinents :

– une représentation qui juxtapose valeurs absolues et relatives pour une approche complémentaire du phénomène touristique ;– des sources en provenance de sites officiels dépendants de l’ONU.

PRÉPA BACÉTUDE CRITIQUE DE DOCUMENT 29 p. 254-255

Sujet : Le continent américain : entre tensions et intégrations régionales

À partir des documents suivants, montrez que les frontières du conti-nent américain s’effacent localement pour permettre l’intégration régionale, mais demeurent des espaces de tensions.

Étape 1 : Analyser le sujet et la consigneFrontière : La frontière est l’espace par excellence qui cristallise les tensions interétatiques, lorsqu’il y en a, ou qui illustre l’intégration régionale par son effacement plus ou moins prononcé (flux de mar-chandises, d’hommes, de capitaux…).Tensions : Le cours 1 dresse la liste des types de tensions présentes sur le continent américain. Ici, par l’orientation donnée par la consigne et la nature des documents proposés à l’étude, l’analyse s’intéressera surtout aux tensions interétatiques.Intégrations : Le terme est au pluriel. Cela implique que sont atten-dues les formes d’intégration institutionnelles, mais également l’inté-gration productive.Le continent américain est l’espace privilégié de ce sujet. Pourtant, en invitant l’élève à s’interroger sur le rôle des frontières, le sujet conduit inévitablement à une étude plus locale des enjeux sur les espaces frontaliers.

Prélèvement des informations dans les documents

Explication à l’aide des connaissances personnelles

Intégrations – ALENA

– Intégration des marges amazoniennes du Brésil

– Des projets d’intégration continentale concurrents

– Association régionale la plus active du continent, dominée par les États-Unis (flux de marchandises et de capitaux libres, flux humains contrôlés)– Longtemps délaissées, les marges deviennent aujourd’hui des espaces aux multiples enjeux. L’émergence du Brésil lui confère une puissance continentale très forte et le conduit à vouloir intégrer davantage d’espaces dans sa zone d’influence– Le projet de ZLEA, défendu par les États-Unis, est aujourd’hui en sommeil. En revanche, celui de l’UNASUR, porté par le Brésil et d’autres États d’Amérique latine, se concrétise petit à petit (coopération économique, spatiale : voir doc. 3 p. 227)

Tensions – État dénonçant l’impérialisme américain

– Dénonciation du néo-impérialisme brésilien

– Tensions frontalières entre la Colombie et ses voisins

– Tensions liées au contrôle des eaux territoriales

– La constitution de l’ALBA et la renaissance d’un certain courant bolivariste (Hugo Chavez, Evo Morales, les frères Castro) témoigne de cet anti-impérialisme, voire anti-américanisme sur le continent sud-américain– Alors qu’il se pose en porte-parole des pays du Sud et des pays émergents, le Brésil n’est pas à l’abri de critiques quant à son rôle dominant sur le continent sud-américain avec ses États voisins pour des motifs frontaliers (Bolivie) ou avec ses partenaires du Mercosur (Argentine)– La situation colombienne est particulière car liée à des troubles internes anciens qui dépassent les frontières, en particulier dans les territoires difficilement contrôlables de ses marges amazoniennes (FARC)– Le contrôle de la ZEE et les avantages qu’il procure expliquent les nombreux litiges maritimes dans le bassin caraïbe où le morcellement insulaire et politique complique la donne. Ces revendications sont d’autant plus vives que le bassin caraïbe est une interface mondiale majeure

Étape 2 : Exploiter et confronter les informations

Page 97: 109256853 Geographie Tles L ES Hachette 2012 Livre Du Professeur

© HacHette Livre Chapitre 6 ● L’Amérique : puissance du Nord, affirmation du Sud 97

Étape 3 : Organiser et synthétiser les informationsLa rédaction peut s’appuyer sur le travail précédent selon le plan sui-vant :– Les formes d’intégrations– Les formes de tensions– Regard critique sur la représentation cartographique.

PRÉPA BACÉTUDE CRITIQUE DE DOCUMENT 30 p. 256-257

Sujet : Le rôle mondial du BrésilAprès avoir montré que le Brésil est un centre d’impulsion de la mon-dialisation, portez un regard critique sur le document en insistant sur ce qu’il ne montre pas.

Étape 1 : Analyser le sujet et la consigneSelon le rapport 2012 du Center for Economics and Business Research, basé à Londres, le Brésil est devenu en 2011 la sixième puissance

économique mondiale, devançant le Royaume-Uni. Géant agricole devenu un des greniers du monde, puissance industrielle appuyée sur des ressources minières et énergétiques considérables, le Brésil a connu une croissance rapide et s’affirme dans une position de leader en Amérique du Sud face aux États-Unis.Deux facteurs expliquent la croissance du pays : la hausse du niveau de vie, qui accroît le marché intérieur et la compétitivité des FTN brésiliennes (Petrobras, géant pétrolier, est devenu un des leaders mondiaux du secteur derrière l’américain ExxonMobil et le chinois Petrochina). Vale est le 1er producteur mondial de minerai de fer et ambitionne de devenir un leader mondial dans le secteur des engrais, Marfrig est un des leaders dans le domaine des viandes industrialisées. Cette montée en puissance du Brésil fait la Une d’un hors-série du Monde en septembre 2010. Le document permet de recenser les aspects de la puissance du Brésil et les multiples domaines dans les-quels elle s’exerce, mais il ne permet pas de comparaison objective de la puissance du Brésil et oublie des atouts majeurs qui contribuent au rayonnement mondial d’un État.

Étape 2 : Exploiter et confronter les informations

Prélèvement des informations dans le document

Recours aux notions-clés pour analyser le document

Exemple extrait des connaissances personnelles

– Épi de blé

– Ballon de foot, anneaux olympiques

– Tours de bureaux

– Masque de carnaval – Bateau, avion

– Logo nucléaire

– Un géant agricole (grand producteur ; grand exportateur) – Un des leaders d’un sport largement mondialisé – Des quartiers d’affaires sièges de FTN brésiliennes

– Carnaval de Rio, célèbre dans le monde entier – Puissance industrielle ; des FTN brésiliennes qui s’affirment– Une maîtrise des technologies nucléaires

– 2e producteur mondial de soja et de bovins

– Accueil de la Coupe du monde de football en 2014 et des JO en 2016– Sao Paulo, Rio et Belo Horizonte : cœur économique du Brésil, la Bovespa, Bourse de Sao Paulo (44e rang mondial)– Une destination touristique – Doc. 2 p. 234 : Petrobras, Vale …

– Doc. 3 p 233 : programme de construction de sous-marins nucléaires en partenariat avec la France

Étape 3 : Organiser et synthétiser les informationsLe plan peut-être structuré autour des trois parties suivantes :1. Les aspects de la présence brésilienne dans le monde

– Une croissance rapide, diversifiée, qui fait du Brésil une puissance émergente – Des exportations en forte hausse et excédentaires : le commerce mondial fait du Brésil un des centres d’impulsion de la mondialisa-tion

2. Les atouts lui permettant d’affirmer son rôle mondial– Des ressources énergétiques et minières – L’accueil de la Coupe du monde de football en 2014 et des Jeux olympiques d’été en 2016 vont constituer une vitrine exception-nelle pour le pays.

3. Les limites du document pour traiter le sujetPour terminer la rédaction du paragraphe 3, les élèves peuvent s’aider des informations du cours p. 232 et des repères p. 226.Le document présente le Brésil comme une puissance capable de rivaliser avec les autres puissances à l’échelle mondiale et permet, par l’image, de synthétiser les nombreux atouts sur lesquels cette puis-sance repose. Cependant, ce document ne montre pas les points faibles du Brésil. Si, du point de vue économique, son PIB le place au 6e rang mondial, il se classe au 84e rang pour l’IDH et sa puissance financière est loin d’égaler celle des membres de la Triade (Bourse de Sao Paulo : 44e rang en 2011). Du point de vue scientifique, le Bré-sil possède seulement 6 universités sur les 500 premières mondiales, contre 151 pour les USA. Enfin, du point de vue politique, il n’a pas de siège permanent au Conseil de sécurité de l’ONU. Ce document est d’abord un document d’accroche et, à ce titre, il simplifie une réalité plus complexe.Conclusion : Le Brésil s’affirme comme un géant en devenir. Son rôle mondial s’affirme à l’échelle du continent américain et, de plus en plus, à l’échelle planétaire (puissance émergente). Cependant, ce rayonne-

ment n’est pas sans limites. Le Brésil ne possède pas encore le soft power qui permet aux USA de s’imposer à toutes les échelles.

PRÉPA BACÉTUDE CRITIQUE DE DOCUMENT 31 p. 258

Sujet : Le rôle mondial des États-UnisÀ partir du document, présentez le rôle mondial des États-Unis en dis-tinguant hard power et soft power.Étape 1 : Analyser le sujet et la consigneLe sujet proposé est tout à fait dans l’esprit du troisième item au pro-gramme sur ce chapitre américain. La consigne invite explicitement les élèves à aborder la question de la puissance mondiale des États-Unis dans tous ses aspects, en identifiant les formes de domination liées au soft power et celles qui relèvent du hard power. Le titre même du document aide à la compréhension du sujet en utilisant le terme de « superpuissance », à savoir une puissance capable d’exercer une influence à l’échelle planétaire.Le document proposé est d’une grande richesse et peut se lire à plu-sieurs niveaux de lecture. Il date de 1998 et offre une vision critique de l’impérialisme américain. Les cartouches aident au décryptage, en particulier des symboles, dont la majorité sont connus des élèves.Étape 2 : Exploiter et confronter les informationsLe relevé d’informations doit être rigoureux et amener l’élève à l’ana-lyse. En effet, au-delà de la simple description et du listing des dif-férentes formes de la puissance étasunienne, on attend que l’élève exploite ses connaissances, utilise les notions et porte un regard cri-tique sur la représentation. Le prélèvement d’informations doit donc se faire de manière rigoureuse et enrichie. Un schéma heuristique peut aider les élèves dans cette tâche.

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98 © HacHette Livre

Étape 3 : Organiser et synthétiser les informationsL’étude critique de documents peut s’organiser selon le plan suivant :1. Le hard power américain

• Présence militaire planétaire :– sur les mers (déploiement des flottes américaines sur tous les océans)– dans les airs (maîtrise de l’air et de l’espace grâce aux satellites)– sur la terre (bases américaines, par ex. : San Diego, Guantanamo)

• 1re armée au monde (en dépenses, en maîtrise technologique, 1re puissance nucléaire, 1er réseau de satellites et de surveillance au monde)• Des interventions armées pour servir les intérêts ou les idéaux américains (Afghanistan en 2001, Irak en 2003)

2. Le soft power américain• La première économie mondiale :

– poids des FTN (133 sur les 500 premières mondiales), souvent leaders dans leur spécialité : Texaco (pétrole), Microsoft (NTIC), McDo (restauration), Coca (agro-alimentaire), Nike (textile)– domination de certains secteurs économiques : NTIC (Micro-soft), et en particulier Internet ; pétrole (Texaco)

• Un modèle culturel (american way of life) :– Force médiatique : chaînes de TV (CNN, NBC...), production cinématographique (Disney)– alimentaire : Coca Cola, McDo– vestimentaire : Nike

3. Regard critique à porter sur le document• Des oublis :

– rôle dans la gouvernance mondiale (FMI? OMC, G8)– la contestation de l’impérialisme américain n’apparaît pas

• Une vision caricaturale du rôle des États-Unis dans le monde (donc à nuancer)

– il n’y a pas de collusion entre le soft power et le hard power (l’image de Mickey et Donald armés est donc à nuancer)– le dessin présente l’uniformisation culturelle et la soumission des autres peuples comme la conséquence de l’américanisation. Il faut nuancer cette image et parler plutôt d’occidentalisation.

PRÉPA BACÉTUDE CRITIQUE DE DOCUMENTS 32 p. 259

Sujet : Le rôle mondial des États-UnisÀ partir du document, présentez le rôle mondial des États-Unis. Portez un regard critique sur la représentation cartographique.Étape 1 : Analyser le sujet et la consigneLe sujet montre le rôle mondial des États-Unis à partir de sa puissance militaire. Le hard power des États-Unis reste sans égal. Ils constituent le seul pays au monde possédant une force de frappe et une capacité de projection sur tous les continents et tous les océans. Le budget de la défense américaine est, de très loin, le premier du monde : il repré-sente 45,7 % des dépenses mondiales en 2011 selon le rapport 2012 de l’Institut international des études stratégiques. Cependant, alors que le ministre français des Affaires étrangères, Hubert Védrine, qualifiait les États-Unis d’ « hyperpuissance » dans les années 1990, les années 2000 placent les États-Unis au rang de première puissance parmi d’autres. Il convient donc de nuancer la vision d’un monde dominé par la toute-puissance des États-Unis, d’autant que l’intervention en Irak a montré les limites de la puissance militaire américaine. Une variante à cet exercice est possible avec le document suivant, qui complète la réflexion en montrant un autre aspect de la domination américaine, dans le cadre du soft power.

Société Siège Activité

Internet society Washington et Genève Impose les normes d’internet et l’architecture du réseau (http://)

ANN (Internet Corporation for Assignated Names and Numbers)Organisation à but non lucratif

Créée en Oct 1998.Marina Del Rey (Los Angeles)

Gère les noms de domaine (.org ; .fr ; .com ; .net )

IANA (dépend de l’ICANN) Los Angeles Donne une adresse IP aux ordinateurs (traceur des internautes via les cookies, ces fichiers textes invisibles qui nous suivent dans nos déplacements sur le Web)

W3C (Wilde Word Web Consortium)

American on lineGoggle (1er*)Yahoo (4e*)Facebook (3e*)TwitterApple Microsoft (2e*)

Créé en 1994 et dirigé par l’inventeur du Web, Tim Berners-Lee.

Dulles (Virginie)Mountain view (Californie)Sunnyvale (Californie)Palo Alto (Californie)San Francisco (Californie)Cupertino (Californie)Redmond (État de Washington)

Consortium international reposant sur le droit californien, il émet des recommandations techniques pour rendre les langages compatibles sur le web (langage html, xml…)

Fournisseur d’accèsMoteur de recherche

Réseau social

Matériel informatique, messagerie, logiciels…

* Rang du site le plus visité dans le monde au mois de novembre 2010.

Internet, la domination américaine

Rôle mondial des États-Unis

Hard power Soft power

Des oublis Une caricature (à nuancer)

Regard critique

1re économie mondiale Modèle culturelPrésence planétaire 1re armée au monde

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© HacHette Livre Chapitre 6 ● L’Amérique : puissance du Nord, affirmation du Sud 99

Étape 2 : Exploiter et confronter les informations• On peut aider les élèves à classer les informations à l’aide du questionnement suivant :

– Quels éléments montrent une force de frappe exceptionnelle ? – Comment se manifeste le déploiement à l’échelle mondiale de la puissance militaire américaine ? – En quoi le réseau d’alliances des États-Unis contribue-t-il à son rôle mondial ?

• Regard critique : – Montrez que la nomenclature fait des choix qui rendent la carte parfois imprécise.– Quels aspects de la capacité militaire des États-Unis la carte ne peut-elle montrer ? – Quels aspects des interventions américaines les figurés ne peu-vent-ils montrer ?

Étape 3 : Organiser et synthétiser les informations– Une structure de commandement planétaire : si le siège du com-mandement central reste basé aux États-Unis, la défense américaine a découpé le monde en six grandes zones de commandement continentaux (zones de commandement de l’Amérique du Nord, de l’Amérique du Sud, du Pacifique (Antarctique compris), de l’Europe, de l’Afrique, de l’Asie centrale/Moyen-Orient), s’assurant une capacité de déploiement rapide et inégalée.– Une capacité de déploiement aux services des intérêts américains : les bases continentales et maritimes permettent aux États-Unis d’établir une surveillance partout dans le monde afin de protéger leurs intérêts économiques, notamment dans le golfe Persique où la Navy patrouille au large des détroits stratégiques d’Ormuz et de Bab el-Mandeb. La capacité de déploiement s’appuie aussi sur un réseau d’alliances héritées de la guerre froide, comme l’OTAN, ou établies de façon bilatérales. – Regard critique sur le document : la carte ne fait pas apparaître la puissance dans le domaine spatial (que ce soit militaire ou civil), le nombre de bases américaines dans le monde (par ex. : en Colombie il y a 7 bases, lorsque la carte utilise un figuré unique), la capacité tech-nique dont disposent les États-Unis et qui contribue à en faire aussi la première armée du monde et notamment le développement des armes cybernétiques dans le but de déstabiliser des États, par le pira-tage de données notamment. L’absence de nomenclature ne permet pas de situer les bases de commandement à l’échelle continentale. Enfin, la carte représente, avec un figuré ponctuel, les interventions américaines, mais ne peut traduire la réalité du terrain et le coût finan-cier et humain de ces conflits.

PRÉPA BACÉTUDE CRITIQUE DE DOCUMENT 33 p. 260-261

Sujet : Les dynamiques territoriales des États-UnisÀ partir de la carte, identifiez l’organisation et les dynamiques territo-riales de la façade atlantique des États-Unis. Montrez que cette portion du territoire est représentative de l’ensemble de l’espace étasunien.Étape 1 : Analyser le sujet et la consigneDynamiques territoriales : Les termes « organisation » et « dyna-miques » du territoire se complètent car le premier propose un constat tandis que le second interroge sur les évolutions en cours de cette organisation.Le document proposé pour étudier les dynamiques territoriales des États-Unis se limite à la façade atlantique. Loin de vouloir traiter le pro-gramme de géographie de Terminale antérieur, qui y consacrait une partie entière, ce choix est porté par la volonté de montrer que cet espace est un concentré des dynamiques nationales et que tout, ou presque, y est résumé.Étapes 2 et 3 : Organiser et synthétiser les informationsLe plan proposé est classique :1. Les dynamiques d’un territoire mondialiséIl s’agit ici de montrer que le territoire des États-Unis est marqué par cette ouverture à la mondialisation. On peut construire les idées autour des trois points suivants :

– une littoralisation importante des activités et des régions motrices : cette littoralisation est à considérer au sens large (Chicago étant considéré comme un port maritime, compte tenu des navires qui peuvent y parvenir).– Une place croissante accordée aux interfaces terrestres. Des espaces transfrontaliers s’affirment : twin cities et maquiladoras dans la Mexamérique, ouverture plus large dans la Main Street.– Une métropolisation croissante : concentration des hommes et des activités dans les métropoles, et en particulier dans leur quartier d’affaires ; rôle des villes mondes (New York, Chicago), des métro-poles régionales (Atlanta, Miami) ; constitution de mégalopole

2. De forts contrastes régionaux– Le centre des États-Unis reste le Nord-Est : Mégalopolis dyna-mique et Grands Lacs se relevant plus difficilement de la crise des années 1970-80 (Rust Belt)– Les espaces moteurs de la Sun Belt : Vieux Sud dynamisé (Atlanta) ; Texas, Floride– Les périphéries moins intégrées

3. Des dynamiques de rééquilibrage visibles dans le document ?– Reconversion du Nord-Est ; croissance non démentie de la Sun Belt– Flux migratoires internes et externes– Représentativité de l’exemple étudié (paragraphe rédigé p. 261)

La façade atlantique présente des particularismes : exceptionnelle interface maritime, ancienneté de la mise en valeur, système fluvial sans équivalent, vastes mégalopoles. Ces éléments sont inégalés sur le reste du territoire étasunien. Cependant, elle offre également un concentré des grandes composantes de l’organisation et des dyna-miques territoriales : valorisation de l’interface continentale (Main Street), dynamisation du croissant périphérique, métropolisation et littoralisation croissante des activités, autant d’illustrations qui font de la façade atlantique un exemple représentatif du sujet proposé.

PRÉPA BACÉTUDE CRITIQUE DE DOCUMENTS 34 p. 261

Sujet : Les dynamiques territoriales du BrésilÀ partir des documents suivants, identifiez l’organisation et les dyna-miques du territoire brésilien en adoptant une démarche de change-ment d’échelle. Portez un regard critique sur les documents.Étape 1 : Analyser le sujet et la consigneLe sujet de cette étude critique de documents invite à travailler sur l’organisation du territoire et les dynamiques territoriales au Brésil. La consigne précise la nécessité de changer d’échelles, ce que permettent les documents proposés à l’étude. Les élèves doivent mesurer l’impor-tance de la démarche du changement d’échelles qui permet d’abor-der la question dans toutes ses dimensions et constitue le propre de la géographie. Ici, le plan est donc suggéré implicitement. L’analyse doit également accorder une part importante à l’analyse critique des documents : ce qu’ils ne montrent pas et qui aurait enrichi la réponse au sujet, la manière dont ils présentent les informations, etc.Étape 2 : Exploiter et confronter les informationsUn tableau peut permettre de relever les informations relatives au sujet :

L’élaboration d’un tel tableau permet de mener une réflexion avec les élèves sur l’organisation des idées. En effet, ici, plusieurs plans de rédaction sont possibles. Par exemple, la construction de la rédaction peut suivre les entrées en lignes ou en colonnes.

À l'échelle nationale

À l'échelle de l'agglo-mération

Regard critique sur les

documents

Les espaces moteurs

Les périphéries

Les dynamiques territoriales

Page 100: 109256853 Geographie Tles L ES Hachette 2012 Livre Du Professeur

100 © HacHette Livre

Étape 3 : Choisir les figurés et réaliser le croquisLe croquis 1 respecte les règles d’écriture : hiérarchie des polices en fonction du phénomène représenté, choix de couleurs neutres (noir) ou conventionnelles (bleu pour la mer).Le croquis 2 propose une hiérarchie illogique des polices : le nom des

États est en italique, alors que celui des villes est en gras.Enfin, le croquis 3 multiplie les couleurs sans créer de hiérarchisation des informations, ce qui contribue à rendre le croquis confus.Quelques éléments de commentaire du croquis 5 :

Étape 3 : Organiser et synthétiser les informationsIci, le deuxième plan (entrées par colonnes) a été privilégié pour étu-dier les documents.1. À l’échelle nationalea. Espaces moteurs

• Le Sudeste :• plus de la moitié des richesses nationales ;• 42 % de la population • présence de métropoles internationales : Sao Paulo, Rio de Janeiro• ouverture maritime

b. Les périphéries• des périphéries intégrées et dynamiques : Sud et Centre-Ouest (à elles deux, plus du quart de la richesse pour seulement 5 % de la population)• des périphéries marginalisées : Nord (Amazonie) ; Nordeste (centre historique paupérisé)

c. Les dynamiques territoriales• Le Nord bénéficie du front pionnier (croissance annuelle de 4 %)• Le Centre-Ouest bénéficie de la vitalité de Brasilia• Le Nordeste a une faible croissance démographique mais semble retrouver un certain dynamisme économique

2. À l’échelle de l’agglomérationa. Les espaces moteurs

• Le CBD : concentration des fonctions de commandement d’une métropole nationale et de plus en plus internationale (Bovespa)• Les quartiers résidentiels favorisés

b. Les périphériesLes quartiers précaires : favelas (espaces de grande pauvreté, de non-droit)c. Les dynamiques territoriales

• Exode rural qui alimente les quartiers précaires• Enrichissement d’une part croissante de la population et émer-gence d’une classe moyenne

3. Regard critique sur les documentsD’autres échelles d’analyse auraient permis une présentation plus complète :

• Les dynamiques territoriales ne se lisent qu’à travers peu d’indi-cateurs  : PIB et son taux de croissance, population et son taux de

croissance, paysages urbains. D’autres indicateurs auraient permis une analyse plus fine : IDH, concentration des FTN, infrastructures d’ouverture sur le monde, etc.• La photographie offre une vision caricaturale des villes brésiliennes et ne figure pas toutes les dynamiques de rééquilibrage en œuvre dans ce pays émergent• Des sources officielles qui attestent la validité des valeurs propo-sées

PRÉPA BACCROQUIS 8 p. 262-263

Sujet : Le continent américain entre tensions et inté-grations régionales

Étape 1 : Analyser le sujet• Bassin caraïbe : La délimitation de l’espace concerné est bien entendu importante pour un croquis, mais elle l’est plus encore pour un espace tel que le bassin caraïbe. En effet, il ne se limite pas aux seuls espaces insulaires caraïbes mais s’étend à l’ensemble des littoraux de la mer des Caraïbes et du golfe du Mexique.• Interface américaine et mondiale : Cette notion renvoie à l’en-semble des flux de marchandises, de capitaux, d’hommes, d’infor-mations, matériels ou immatériels, licites ou illicites qui parcourent la région. Elle renvoie aussi aux axes terrestres, aériens et surtout mari-times empruntés par ces flux ainsi qu’aux nœuds de communication (hubs portuaires ou aériens). Enfin, indirectement et en amont, elle repose sur les déséquilibres qui existent entre ces espaces plus ou moins développés, plus ou moins intégrés, etc. Quant à l’échelle, elle est par nature régionale en raison du cadrage fourni par le fond du cro-quis, mais elle n’occulte pas les liaisons internationales et l’importance de cet espace pour les flux de la mondialisation.

Étape 2 : Élaborer la légendeLa proposition de légende est délibérément différente de celle du cro-quis p. 223, laissant ainsi la possibilité de choisir et de réfléchir à des constructions différentes, en amont pour l’enseignant, en aval avec les élèves.

Information Formulation dans le cadre du sujet

1. Une interface américaine – Grand port– Opposition entre État développé (États-Unis) et États du Sud

– Des flux variés

– Principal hub– Limite Nord-Sud

– Flux de marchandises– Flux d’hommes– Flux de capitaux

2. Une interface mondiale – Métropole– Espaces concentrant des pouvoirs économiques, financiers, etc.

– Espaces plus ou moins intégrés à la mondialisation

– Place de blanchiment d’argent

– Métropole internationale– Centre décisionnel

– Périphérie intégrée– Périphérie marginalisée

– Principal paradis fiscal

3. Une interface entre tensions et intégrations régionales

Différents types de conflits

– Antiaméricanisme– 16 associations régionales de coopération économique

– Tension frontalière ou interne

– État contestant la domination étasunienne– Alena, Unasur, MCCA

Page 101: 109256853 Geographie Tles L ES Hachette 2012 Livre Du Professeur

© HacHette Livre Chapitre 6 ● L’Amérique : puissance du Nord, affirmation du Sud 101

Washington

Sao Paulo

Buenos Aires

CANADA

MEXIQUE

BRÉSIL

BOLIVIE

ÉQUATEUR

VENEZUELA

CUBA

ÉTATS-UNIS

ChicagoLos Angeles

Mexico

New YorkWashington

Sao Paulo

Buenos Aires

Canada

Mexique

Brésil

Bolivie

Équateur

Nicaragua NICARAGUAVenezuela

Cuba

États-unis

ChicagoLos Angeles

Mexico

New York

L’Amérique : un Nord puissant,

un Sud qui s’a�rme

L’Amérique : puissance du Nord, a�rmation du Sud ?

La première puissance mondiale

territoire des États-Unis,facteur de puissance

ville mondiale

capitale décisionnellede niveau planétaire

L’intégration régionale,un outil de la puissance du Nord

partenaire de l’ALENA

autre État partenairedes États-Unis

La puissance du Nord s’incarne dans la domination américaine

Des États qui s’affirment

puissance émergente,nouveau leader continental ?

État contestatairede la domination américaine

métropole émergente

L’intégration régionale,un outil de l’affirmation du Sud

MERCOSUR

UNASUR

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Un Sud en cours d’affirmation

• Point forts– Un titre légèrement décalé par rapport au thème central du sujet (interface américaine et mondiale).– Les formes des figurés ponctuels sont cohérents et différencient facilement les informations entre elles.- Contrairement au croquis 4, les flèches ont des couleurs différentes pour représenter des informations différentes.

• Points faibles – Les aplats de couleurs ne sont pas logiques (gamme chromatique mêlant sans aucune logique couleurs chaudes et froides).– Les hachures accompagnent la démonstration de manière logique. Cependant, elles surchargent le croquis.

– Les couleurs des figurés ponctuels ne répondent pas aux codes cartographiques habituels (métropole en gris, hub portuaire en vert).– La nomenclature est très incomplète.

Sur le même modèle d’exercice, on peut proposer un entraînement aux élèves sur le libellé du chapitre : « L’Amérique, puissance du Nord, affirmation du Sud ». Les deux schémas suivants traitent le sujet mais chacun présente des qualités et des défauts.Schéma 1 L’Amérique : un Nord puissant, un Sud qui s’affirme Schéma 2 L’Amérique : puissance du Nord, affirmation du Sud ?

Points forts du schéma 1 : titre pertinent mais affirmatif ; aplats : cou-leur et forme différenciées qui accompagnent le propos.Points faibles du schéma 1 : figurés ponctuels choisis de manière arbi-traire ; nomenclature : aucune hiérarchisation des informations.Points forts du schéma 2 : titre avec un point d’interrogation problé-matise le schéma ; figurés ponctuels : couleur et forme différenciées qui accompagnent le propos ; nomenclature : différenciation entre les villes, États…Points faibles du schéma 2 : couleurs qui n’accompagnent pas le pro-pos (puissance du Nord, affirmation du Sud) ; utilisation maladroite des hachures (inappropriées pour le Brésil) ; couleur rouge pour un élément secondaire (États contestataires de la puissance du Nord).

PRÉPA BACCROQUIS 9 p. 264-265

Sujet : Le continent américain : entre tensions et intégrations régionales

Étape 1 : Analyser le sujetPour cette analyse du sujet, on peut se reporter aux conseils donnés dans la composition 9 et l’étude critique de documents 29.La problématique 3 « Y a-t-il davantage de tensions ou d’intégrations sur le continent américain ? » est trop sélective. Elle n’appelle aucune discussion mais un choix entre les deux phénomènes, aussi légitimes l’un que l’autre.La problématique 4 « Comment les différentes formes de tensions et d’intégrations s’expriment-elles sur le continent américain et quelles en sont les conséquences ? » prend en compte tous les aspects mais la formulation en deux questions est maladroite.Étape 2 : Élaborer la légendeRéponses aux deux tableaux :Voir page suivante…

Page 102: 109256853 Geographie Tles L ES Hachette 2012 Livre Du Professeur

102 © HacHette Livre

Grandes parties du plan Informations à cartographier Formulation dans le cadre du sujet Figurés

1. Des associations régionales multiples : une intégration régionale active ?

AlenaMercosurZLEAUNASUR

AlenaMercosurZLEA, un projet d’intégration étasunien en panneUNASUR, un contrepoids à la puissance continentale étasunienne ?

2. Une intégration productive dynamique Différents types de flux Flux humains et de marchandisesFlux de capitaux

3. Des tensions nombreuses Alba

Frontière fermée

Alba : contestation de la puissance américaine

Frontière fermée aux flux humains mais perméable aux flux financiers et économiques

Étape 3 : Choisir les figurés et réaliser le schémaLa sélection doit se faire en fonction de l’importance des associations régionales. Pour réaliser cette sélection, l’élève peut s’aider du cours : Quelles associations sont citées ? Quelles associations sont ignorées ?

OcéanAtlantique

OcéanAtlantique

OcéanPacifique

Rio de Janeiro

Caracas

Sao Paulo

La Nouvelle-Orléans

CANADA

COLOMBIE

MEXIQUE

BRÉSILPÉROU

BOLIVIE

ÉQUATEUR

VENEZUELA

NICARAGUA

HONDURAS

ARGENTINE

CHILI

CUBA

ÉTATS-UNIS

du CapricorneTropique

du Cancer

Tropique

Équateur

Échelle à l'équateur

0

N

1 000 2 000 km

1. Des associations régionales multiples : une intégration régionale active ?

Deux associations régionales e�caces

Des projets concurrents

Les autres associations : des coquilles vides ?

ALENA

MERCOSUR

ZLEA, un projet d’intégration étasunien en panne

UNASUR, un contre-poids à la puissance continentale étasunienne ?

CAN

MCCA

CARICOM

3. Des tensions nombreusesDes tensions liées à la puissance des États dominants

Des tensions frontalières nombreuses

Des tensions internes

membre de l’Alba, contestation de la puissance américaine

embargo

2. Une intégration productive dynamique

�ux humains et de marchandises

�ux de capitaux

con�it frontalier

frontière fermée

con�it interne

violence urbaine

ST VINCENT ET LES GRENADINES

ANTIGUA ET BARBUDADOMINIQUE

Étape 4 : Réaliser le croquisLe croquis proposé en correction est très proche du croquis du manuel p. 224.

Page 103: 109256853 Geographie Tles L ES Hachette 2012 Livre Du Professeur

© HacHette Livre Chapitre 6 ● L’Amérique : puissance du Nord, affirmation du Sud 103

PRÉPA BACCROQUIS 10 p. 266

Sujet : Les dynamiques territoriales du BrésilÉtape 1 : Analyser le sujetPour l’analyse de ce sujet, on peut se reporter aux conseils proposés pour la composition 13 et l’étude critique de document 34 : rappel de la définition de « dynamiques », délimitation de l’espace concerné. Cependant, la nature de l’exercice cartographique implique que l’étude multiscalaire est plus délicate. Par exemple, on ne pourra pas montrer,

comme dans une composition, les dynamiques intra-urbaines des métropoles brésiliennes, en particulier les inégalités socio-spatiales.La problématique est large et couvre l’ensemble du sujet. Elle inter-roge sur les évolutions de l’organisation du territoire, ce qui implique de considérer les grands découpages régionaux et les dynamiques actuelles visibles dans ces régions.

Étape 2 : Choisir les figurés et réaliser le schémaLa légende est entièrement donnée à l’élève. L’exercice proposé est inverse de celui proposé pour le croquis 11 p. 267. D’ailleurs, l’élève peut s’inspirer, en les adaptant, des modes de représentation choisis pour le croquis sur l’organisation du territoire étasunien.

SUDESTE

NORDESTE

SUD

CENTRE-OUEST

AMAZONIE

Belem

Porto Alegre

Recife

Manaus

Belo Horizonte

Brasilia Salvador

Rio de Janeiro

Sao Paulo

OcéanPacifique

OcéanAtlantique

valorisation des littorauxUn territoire de la mondialisation

interface

Le centre, riche et dynamiqueDes contrastes spatiaux persistants

cœur économique du Brésil

métropolisation

ville mondiale

valorisation des espaces transfrontaliers

marge en cours d’intégration

autre métropole

triangle industriel

triangle décisionnel

Des dynamiques de rééquilibrage ?capitale créée en 1962

attractivité du Sudeste

front pionnier

Les périphéries plus ou moins intégrées

périphérie intégrée au centre

périphérie marginalisée en crise

périphérie, réserve de puissance

Titre : Les dynamiques territoriales du Brésil 

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104 © HacHette Livre

PRÉPA BACDES SCHÉMAS AU CROQUIS p. 268

Sujet : Le rôle mondial des États-Unis et du BrésilÉtape 1 : Analyser le sujet• Rôle mondial : Ici, on attend l’étude de la puissance de ces deux États dans tous les domaines. Cette puissance peut s’exprimer du point de vue économique, du point de vue géopolitique, du point de vue culturel. De même, elle s’exerce à des échelles plus ou moins vastes : l’échelle continentale, où ils sont concurrents domination ; mondiale, où ils représentent les évolutions en cours dans le nouvel ordre géo-politique mondial.• États-Unis, Brésil : Le choix de ces deux États est pertinent car ils représentent à l’échelle du continent américain les deux puissances étudiées dans le cadre du chapitre. À l’échelle mondiale, ils incarnent également, selon l’expression de M. Foucher, les puissances établies

(États-Unis) et les puissances ascendantes ou émergentes (Brésil).Il est important d’insister ici sur la formulation et le rôle que joue la conjonction « et », qui invite à une étude comparative du rôle mondial des États-Unis et du Brésil.

Étape 2 : Élaborer la légendeL’exercice proposé a un double objectif. Du point de vue cognitif, il s’agit de synthétiser les différentes informations acquises dans le cours 2. Chacun de ces petits schémas pourra être utilisé dans les com-positions en relation avec ces questions (compositions 10, 11 et 14). Du point de vue méthodologique, il permet de réfléchir à la manière de représenter deux phénomènes de manière comparative. Cette invi-tation à la comparaison dicte d’ailleurs le plan de la légende, mais éga-lement le choix des figurés des différents petits schémas et du croquis final. On tient aussi l’occasion de montrer l’intérêt de mémoriser une leçon grâce à des schémas.

WASHINGTON

OREGON

IDAHO

MONTANA

NEVADA

WYOMING

UTAHCOLORADO

CALIFORNIE

DAKOTADU NORD

DAKOTADU SUD

NEBRASKA

MINNESOTA

WISCONSIN

MICHIGAN

NEWYORK

MAINE

IOWA

ILLINOISINDIANA OHIO

PENNSYLVANIE

VIRGINIEOCC.

VIRGINIE

MISSOURIKENTUCKY

ARIZONA NOUVEAU-MEXIQUE

OKLAHOMA

T E X A S

ARKANSAS

LOUISIANE

MISSISSIPPIALABAMA GÉORGIE

CAROLINE DU NORD

CAROLINEDU SUD

TENNESSEE

FLORIDE

KANSAS

21

34

5

97

8

123456789

VERMONTNEW HAMPSHIREMASSACHUSETTSRHODE ISLANDCONNECTICUTNEW JERSEYDELAWAREMARYLANDDISTRICT DE COLUMBIA

OcéanAtlantiqueOcéan

Pacifique

CANADA

MEXIQUE

GRANDS LACS

CALIFORNIE

TEXAS

METROLINA

FLORIDE

PUGETSOUND

MÉGALOPOLIS

0

N

250 500 km

0 200 km0 1 000 km

valorisation des littoraux

1. Un centre majeur de la mondialisation

interface

Les régions motrices de la puissance

2. Des contrastes spatiaux persistants

Nord-Est, cœur économique des États-Unis

métropolisation

ville mondiale

valorisation des espaces transfrontaliers

Valorisation des ressources naturelles

Dynamiques migratoires

espace transfrontalier dynamique (flux de capitaux, de marchandises, de main-d’œuvre)

autre métropole

Megalopolis : hypercentre

croissant périphérique, espace dynamique

3. Des dynamiques de rééquilibrage

gisement énergétique

héliotropisme (limite de la Sun Belt)

flux interne (main d’œuvre et capitaux)flux d’immigration (main-d’œuvre non qualifiée, élite diplômée)

Les périphéries plus ou moins intégrées périphérie, réserve de puissance (stratégique, énergétique, forestière…)

espace moteur

Cincinnati

Pittsburgh

DenverBaltimore

St Louis

San Diego

Minneapolis

Seattle

Phoenix

Detroit

San Francisco

Boston

Atlanta

Miami

Washington

Houston

Philadelphie

Dallas

Chicago

Los Angeles

New York

Nouvelle-Orléans

PRÉPA BACCROQUIS 11 p. 267

Sujet : Les dynamiques territoriales des États-UnisÉtape 1 : Analyser le sujetPour analyser le sujet, l’élève peut s’appuyer sur le questionnement établi pour la composition 12 p. 248 et pour l’étude critique de docu-ments 33 p. 260. Cependant, la nature de l’exercice cartographique implique que l’étude multiscalaire est plus délicate. Par exemple, on ne pourra pas montrer, comme dans une composition, les dynamiques intra-urbaines des métropoles étasuniennes, en particulier les inéga-lités socio-spatiales.

Pour la problématique, l’élève peut s’inspirer (en l’adaptant) du modèle donné p. 249 pour le Brésil : « Quelles sont les grandes évolutions en cours sur le territoire étasunien et leurs conséquences spatiales ?».Étape 2 : Élaborer la légendeLe croquis est entièrement réalisé pour l’élève. L’exercice proposé est inverse de celui proposé pour le croquis 10 p. 266. D’ailleurs, l’élève peut reprendre les titres des grandes parties de la légende du croquis du Brésil. Il est également possible de varier l’exercice en fournissant aux élèves toutes les informations du sujet et en leur demandant de repérer le figuré utilisé dans le croquis.

Les dynamiques territoriales des États-Unis

Page 105: 109256853 Geographie Tles L ES Hachette 2012 Livre Du Professeur

© HacHette Livre Chapitre 6 ● L’Amérique : puissance du Nord, affirmation du Sud 105

Schéma 1 Le rôle économique des États-Unis dans le monde Schéma 2 Le rôle économique du Brésil dans le monde

1. La première économie mondiale

2. Les limites de la puissance économique des États-Unis

Une domination écrasante de l’économie mondiale

Une intégration forte à la mondialisation

Une politique d’intégration régionale

part du PNB mondialplace �nancière à l’impact planétairerôle décisionnel majeur dans les organismes de gouvernance économique

�ux de capitaux (IDE) et de main d’œuvre foyer d’implantation des FTN américaines

partenaire de l’ALENA

autre région de la Triade (concurrence et partenariat) puissance émergente (dépendance croissante des États-Unis) importation (source du dé�cit commercial)

CANADA

ÉTATS-UNIS 29 %

FMI NYSE

OMC

29 %

MEXIQUE

BRÉSIL

AFRIQUEDU SUD

INDE

CHINE

RUSSIE

CHINE

RUSSIE

JAPON

UE

1. Une puissance économique émergente

2. Les limites de la puissance économique du Brésil

Une économie extravertie

Un partenariat d’intérêts économiques

Une politique d’intégration régionale

exportations (produits agricoles, énergétiques, manufacturés)

Une économie dépendante

Peu de poids dans la gouvernance économique

principal importateur de marchandises brésiliennes

pression pour la réforme des organismes internationaux

partenaire du MERCOSUR

autre BRICS

partenaire lusophone

OMCFMI

RUSSIERUSSIE

ÉTATS-UNIS

UE

BRÉSILAFRIQUEDU SUD

INDE

CHINECHINE

1. Des moyens d’action efficaces 2. Une contestationmontante

OTAN

flotte américaine

autre partenaire

État contestant l’hyperpuissanceaméricaine

puissance à l’influencerégionale croissante

Un réseau d’alliance hérité

Un déploiement planétaire

INDEIRAN

CHINE

Europeoccidentale

RUSSIE

ÉTATS-UNIS

CANADA

CUBA

VENEZUELA

JAPONCORÉE

DU NORD

BRÉSIL

AFRIQUEDU SUD

CHINE

ONU

ÉTATS-UNISCHINE

RUSSIE RUSSIE

BRÉSIL

AFRIQUEDU SUD

INDE

1. Un réseau d’alliance en construction 2. Des instruments d’actionencore limitésLe leader de l’Amérique latineUne audience internationale limitée

Un néo-impérialisme régional contestéUn leader des puissances émergentes

revendication d’un siège auconseil de sécurité de l’ONU

par ses voisins

par les États-Unis

position dominantedans le Mercosurposition dominantedans l’UNASUR

partenaire des BRICS partenaire du Moyen-Orient

Schéma 3 Le rôle géopolitique des États-Unis dans le monde Schéma 4 Le rôle géopolitique du Brésil dans le monde

Étape 3 : Choisir les figurés et réaliser le croquisLe conseil fourni aux élèves attire leur attention sur la nécessité de réfléchir soigneusement au choix des couleurs. En effet, pour ce sujet, en attribuant une couleur dominante à chaque pays, la lecture du cro-quis s’en trouve facilitée.

Page 106: 109256853 Geographie Tles L ES Hachette 2012 Livre Du Professeur

106 © HacHette Livre

VERS LE SUPÉRIEUR p. 272-273

UTILISER UNE SOURCE EN ANGLAIS

L’évolution des villes des États-Unis

● Réponses aux questions1. Dans le cadre d’un travail en salle informatique, on pourra comparer l’utilisation d’un site de traduction en ligne comme Reverso et celle de Linguee. Il est instructif de soumettre tout un paragraphe du texte à Reverso ! On fera remarquer aux élèves que la traduction automatique bute sur les concepts, qu’il est plus important de comprendre que de traduire.2. – Counter-urbanization : contre-urbanisation. Le concept de coun-ter-urbanization a été forgé en 1976 par le géographe américain Brian J.-L. Berry pour témoigner du véritable retournement de tendance dans l’évolution des systèmes urbains des nations industrialisées : après des siècles de concentration urbaine dans les grandes agglo-mérations, une ère nouvelle commençait selon lui, qui se manifestait par un déclin des grandes villes et un renouveau démographique des campagnes.– Out-migration : exode.– Suburbanization : suburbanisation. Développement des périphéries. Un nombre important de citadins vient s’installer dans les communes à la périphérie des villes (banlieues, suburbs en anglais). Ils continuent au départ à aller travailler dans la ville centre, puis de plus en plus tra-vaillent dans les communes périphériques à la faveur de la décentra-lisation des activités.– Ex-urban development : l’exurbanisation est le concept qui découle de l’étalement urbain (urban sprawl). L’étalement urbain désigne l’ex-tension des espaces urbains, au détriment des espaces ruraux.– Deindustrialization : désindustrialisation. Au sens propre, on parle de désindustrialisation lorsque la part des emplois du secteur industriel diminue par rapport à l’emploi total. Les mutations de l’industrie (ter-tiarisation) rendent le concept parfois inopérant. Plus généralement, la désindustrialisation désigne la disparition des usines nées des deux premières révolutions industrielles (sidérurgie, industrie automobile).

– Gated community : littéralement, « communauté fermée par des portes  ». Résidence sécurisée, à accès contrôlé. Les gated communi-ties se sont multipliées dans les banlieues, en réponse à un sentiment d’insécurité.– Gentrification : embourgeoisement (gentry signifie « petite noblesse » en anglais). Le concept de gentrification désigne le processus par lequel le profil socio-économique d’un quartier change par l’arrivée de populations aisées de cadres qui remplacent des populations pauvres et ouvrières.– Postmodern urban lifestyle : style de vie citadin postmoderne. Le post-modernisme est à la fois un mouvement artistique et une pensée phi-losophique. Pour les philosophes comme Foucault, Deleuze et Derrida, ou du moins la lecture qui en est faite aux États-Unis (French Theory), il s’agit d’une posture de critique et de méfiance à l’égard des traditions et de la rationalité propre à la modernité occidentale. En architecture, le postmodernisme s’oppose au discours moderniste (Le Corbusier et la charte d’Athènes) devenu hégémonique. Ici, le concept de postmo-dern urban lifestyle désigne un mode de vie qui n’est plus tributaire des divisions sociales et spatiales héritées de la phase d’industrialisation du pays. Un citadin postmoderne est par exemple un cadre, dont l’emploi n’a plus rien à voir avec la production de biens matériels, qui vit dans un loft qu’il a fait aménager dans une ancienne usine désaffectée.– Edge city : littéralement « ville-lisière », Edge city est un terme améri-cain qui désigne une périphérie urbaine concentrant des activités (et donc des emplois) de toutes sortes (industries, services, commerces, espaces de loisirs) et fait ainsi figure de nouveau centre. Une edge city est très souvent localisée à proximité d’un échangeur autoroutier ou d’un aéroport.3. Les centres-villes des villes américaines connaissent une double évolution. La désindustrialisation des centres a d’abord conduit à une paupérisation et une dégradation de l’inner city au-delà du CBD. Les populations blanches aisées ont littéralement fui vers les banlieues. Mais dans certains secteurs, les espaces dégradés du centre offrent aujourd’hui des opportunités immobilières. Des populations aisées rénovent d’anciens bâtiments industriels abandonnés et le quartier s’embourgeoise.

29 %

6 %

OcéanAtlantique

Océan Pacifique

OcéanIndien

Océan Pacifique

OcéanGlacialArctique

États-Unis, Brésil :deux puissances économiques majeures

États-Unis, Brésil :un rôle géopolitique inégal

Des limites au rôle mondialdes États-Unis et du Brésil

29 % part du PIB mondial en 2010

rayonnement des FTN,des places �nancières, di�usionde « l’American way of life »

économie extravertie :exportations agricoles,d’hydrocarbures

État partenaire des États-Unis

concurrents économiques

État contestant l’hyperpuissanceaméricaine

Organisation internationale(faible rôle du Brésil)

État partenaire du Brésil

Organisation internationale(rôle majeur des États-Unis)

Le rôle des États-Unis et du Brésil dans le monde

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© HacHette Livre Chapitre 6 ● L’Amérique : puissance du Nord, affirmation du Sud 107

4.

5. Localisation sur la photo de quelques types d’espaces urbains repré-sentés dans le schémaSur cette vue aérienne oblique de Houston, on identifie aisément le CBD, caractérisé par ses gratte-ciel. Le reste de l’inner city est séparé de l’espace des suburbs par les grandes rocades autoroutières. Les suburbs sont à la fois plus densément construites et plus vertes.Pour aller plus loin, le professeur pourra opposer l’évolution des villes du Nord-Est des États-Unis à celle des villes de la Sun Belt (ici Houston). Un des avantages de ces dernières est précisément de moins connaître le phénomène de dégradation des centres anciens, associé à la désin-dustrialisation, parce que leur développement n’a pas été fondé sur les manufacturing jobs (emplois manufacturiers, emplois dans le secteur de la fabrication) évoqués par l’article.

RESSOURCES SUR INTERNETLe professeur pourra également s’appuyer sur les allusions à quelques films américains dans le texte pour proposer une analyse de la ville américaine à travers le cinéma. Dans le quartier de SoHo à New York, les opérateurs de tourisme proposent fréquemment des Movie Loca-tion Walking Tours. Voir par exemple : http://www.sohonyc.com/tours.htmlhttp://www-zope.ac-strasbourg.fr/sections/enseignements/secon-daire/pedagogie/les_disciplines/histoire-geographie/cinema__his-toire/filmographies/la_ville_au_cinema/downloadFile/attached-File_3/newyorkcinema.pdf?nocache=1188996973.89

Bibliographie■ B. Benoit, R. SauSSac, Les Amériques, Bréal, 2010.■ L. carroué , D. collet, C. ruiz, Les Amériques, Bréal, 2008.■ G. couffignal, Amérique latine, La Documentation française, 2011.■ O. DaBène, Atlas de l’Amérique latine, Autrement, 2009.■ Géode Caraïbe (collectif ), Les littoraux de la Caraïbe, Karthala, 2009.■ C. girault, Intégrations en Amérique du Sud, Presses de la Sorbonne, 2009.■ E. lamBourDière (sous la direction de), Les Caraïbes dans la géopoli-tique mondiale, Ellipses, 2007.■ D. royot, Dictionnaire des États-Unis, Larousse, 2010.■ V. théBaut, Géopolitique des Amériques, Nathan, 2010.

SitographieAtlas des Caraïbes : http://atlas-caraibe.certic.unicaen.fr/fr/Bureau du recensement des États-Unis : http://census.gov/Bureau du recensement du Brésil (pages en anglais) : http://www.ibge.gov.br/english/

Inner city

Suburbs

CBD

Black ghetto / gentri�cation

out-migration of jobs and “White �ight”

expanding suburbs

edge cities

gated communities

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108 © HacHette Livre

L’Afrique : les défis du développementChapitre 7

IntroductionPlus que tout autre continent, l’Afrique est l’objet de représentations, de dénominations et d’analyses contradictoires. Le mot Afrique a une origine controversée. Il proviendrait du nom des « Afri » (sing. « Afer »), une population installée dans la Tunisie actuelle ou d’« Ifriya », du mot berbère « ifri », rochers. Entré dans la langue française par le latin, il désigne progressivement le Maghreb puis l’ensemble du continent. Le chapitre s’appuie sur les découpages régionaux et les dénominations adoptées par les publications de l’ONU (p. 319). Le Nigeria, pays africain le plus peuplé (165 millions d’habitants), est la puissance régionale dominante de l’Afrique de l’Ouest, intégrée dans la CEDEAO et membre de l’OPEP. Il a été choisi comme photographie d’ouverture car sa dynamique spatiale est représentative du bascu-lement du centre de gravité des régions intérieures agricoles vers le littoral ouvert sur le golfe de Guinée, riche en hydrocarbures. Lagos, la capitale économique enrichie par le pétrole, au cœur de tous les commerces légaux et illégaux, est emblématique d’une urbanisation non maîtrisée. Elle permet donc d’aborder les deux principales problé-matiques du chapitre : les défis du développement et la place de la l‘Afrique dans la mondialisation. L’explosion démographique sans précédent que connaît ce continent, en rupture totale avec le passé, est perçue par certains comme une chance pour son développement et par d’autres comme un handi-cap. Nous nous interrogerons donc sur la capacité de ce continent à relever ces défis démographiques, économiques, environnementaux et politiques (Cours 1), en prenant pour exemple un PMA : Madagas-car (Exemple 1). De plus, l’Afrique n’est plus à l’écart du monde, son intégration dans les multiples flux de la mondialisation modifie rapi-dement les territoires et les sociétés (Cours 2), comme l’illustrent les convoitises sur les hydrocarbures dans le Golfe de Guinée (Exemple 2). L’étude de cas du Sahara, qui doit ouvrir le chapitre, permet d’aborder ces problématiques à l’échelle régionale en interrogeant les enjeux actuels du développement et l’insertion de l’espace saharien dans la mondialisation. Une étude de l’Afrique du Sud (Cours 3), principale puissance africaine considérée comme un pays émergent, vien-dra clore ce chapitre grâce à l’étude de Johannesburg, qui incarne à l’échelle locale l’inégal développement et l’inégale insertion à la mon-dialisation (Exemple 3).

ÉTUDE DE CASQuels sont les enjeux économiques et géopolitiques du Sahara ? p. 276-281

● Introduction Le Sahara, loin d’être un espace à la marge, constitue l’une des préoc-cupations majeures de la géopolitique européenne et internationale, mais aussi des FTN. Longtemps considérée comme une région peu peuplée, peu développée et difficile à contrôler, le Sahara entre de plain-pied dans la mondialisation (découverte de ses gisements d’hy-drocarbures et miniers). À l’échelle internationale, les conflits parfois anciens (Sahara Occidental), les migrations clandestines, les trafics, ainsi que le terrorisme, placent la région au cœur de la sécurité inter-nationale. De même, le Sahara est au cœur de l’actualité géopolitique avec les récentes révolutions tunisienne, égyptienne et libyenne. Cette étude permettra donc de s’interroger sur le mode de développement du Sahara, notamment sur sa durabilité, mais aussi sur les effets de l’intégration du Sahara dans la mondialisation. En cela, elle permet d’aborder les grandes problématiques de ce chapitre.

1. En quoi le Sahara est-il un espace de fortes contraintes mais disposant de ressources ? p. 276-277

● Présentation des documents« Sahara » est dérivé du mot arabe « ashar », la couleur ocre. Sa déli-mitation fait débat. Certains auteurs (J. Bisson) excluent le Soudan et l’Égypte. Ici, les limites bioclimatiques délimitent le désert (doc.1) : la pluviométrie, caractérisée par sa faiblesse et son irrégularité, ainsi que la végétation doivent nécessairement être prises en compte. La carte 1 souligne le déséquilibre du peuplement en faveur du littoral et la diversité du peuplement, qui explique, en partie, la fragmentation géopolitique et les tensions.Les ressources du Sahara sont nombreuses. Le Sahara dispose d’im-menses réservoirs d’eau souterraine, profondément enfouis (doc. 2). À partir des années 1960, les progrès technologiques ont permis de les exploiter par le biais d’opérations étatiques « pharaoniques » (Libye, Égypte). Mais ces grands travaux qui ont servi à légitimer les pouvoirs en place suscitent des tensions entre l’Algérie et la Libye qui pompent dans la nappe d’eau transfrontalière. Ils se font souvent au détriment de l’agriculture traditionnelle (doc. 4). Enfin, les ressources énergé-tiques accroissent le poids économique et politique du Sahara (doc. 5). Les hydrocarbures sont exploités depuis la fin des années 1950 (surtout en Algérie et en Libye) et la diversité des minerais est remar-quable. Les « Sahara Towns » (O. Pliez) sont exclusivement occupées à l’exploitation minière (Zouérat). Le doc. 3 permet d’évaluer le dévelop-pement impulsé par ces ressources.

● Réponses aux questions1. Le Sahara présente les contraintes des déserts chauds : les conditions de vie y sont rudes, son immensité (8,5 millions de km2) a rendu son contrôle difficile, il a longtemps été considéré comme un « espace inu-tile ». La découverte de ressources stratégiques a changé considérable-ment cette donne depuis les années 1950. Une autre contrainte réside dans la répartition déséquilibrée de la population en faveur des littoraux méditerranéen et atlantique et en défaveur du Sahara où les populations se concentrent dans les oasis et les villes.2. La ressource en eau fossile est importante mais son exploitation est difficile et coûteuse : elle est l’objet d’aménagements de grande ampleur tels que les stations de pompage, les aqueducs, les grands canaux d’ir-rigation construits par les États, en particulier la Libye et l’Égypte pour les plus importants d’entre eux (doc. 2). La culture irriguée moderne est très consommatrice d’eau et concurrence les cultures traditionnelles, plus économes et rationnelles dans leur gestion de l’eau (doc. 4). On s’inter-roge actuellement sur la durabilité de ces aménagements face à l’épuise-ment, à terme, des ressources en eau fossile. 3. Les ressources énergétiques ne bénéficient pas ou peu aux popu-lations sahariennes : elles sont destinées à l’exportation (minerais et hydrocarbures) ou aux populations littorales (hydrocarbures peu chers), mais elles sont peu génératrices d’emploi (cf. taux de chômage) ou de construction d’équipements locaux, autres que ceux liés à l’industrie ou aux mines, qui bénéficieraient aux populations. Enfin, les bénéfices finan-ciers liés aux revenus de l’énergie ne semblent pas profiter aux pays les plus pauvres de la région, comme le montrent les niveaux d’IDH et de revenus (Niger, Mali, Tchad, Soudan).

2. Pourquoi le Sahara est-il un espace géopolitique fractionné ? p. 278-279

● Présentation des documentsLes conflits et tensions sont de plus en plus vifs : aux conflits larvés comme celui du Sahara Occidental (doc. 6), s’ajoutent les tensions liées à la circulation des migrants dont les parcours vers l’Europe sont de plus en plus longs et complexes pour échapper aux patrouilles. Le

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© HacHette Livre Chapitre 7 ● L’Afrique : les défis du développement 109

Sahara deviendrait une « nouvelle frontière » de l’Union européenne et, en tout cas, un nouveau carrefour international, y compris pour des migrants très lointains. Certaines villes (Tamanrasset, Sebha, Agadès) sont des villes relais dans ces circulations et, paradoxalement, sont revitalisées par ces nouveaux flux (doc. 7). Les grandes puissances portent un intérêt à la région depuis les atten-tats du World Trade Center de septembre 2001 : se sont alors multi-pliés les accords militaires et de sécurité entre les États-Unis et les pays de la région ; l’Europe a suivi ce mouvement, en particulier depuis l’enlèvement par le mouvement Al-Aqmi de ses ressortissants dans la zone (doc. 8 et 10). Ils tentent de pallier les insuffisances des États de la région : manque de moyens financiers et logistiques, liens entre certaines populations locales et le mouvement Al-Aqmi, corruption…Cependant, la présence des grandes puissances est plutôt mal per-çue, car souvent accusées de perpétuer une exploitation économique néocoloniale (cf. le rôle des FTN qui ont été directement ciblées par les attentats ou enlèvements). Cette perception est à peine atténuée par l’intervention humanitaire de l’ONU ou du HCR : les conditions de vie dans les camps de réfugiés sont souvent très précaires (doc. 9).

● Réponses aux questions1. Le Sahara est une zone de grande instabilité, comme en témoi-gnent les conflits armés et les attentats liés à la mouvance islamiste. De plus, de vives tensions sont dues à la circulation des migrants clan-destins et à l’existence de camps de réfugiés vivant dans une grande précarité. À ceci s’ajoutent les mouvements de contestation et des révolutions qui, dans le cas de la Libye, ont conduit à une guerre civile. Les facteurs de cette instabilité sont d’ordre politique, car ces pays sont majoritairement dirigés par des acteurs non démocratiques, contestés localement et souvent en conflit avec les États voisins. Ils sont aussi d’ordre économique et social car liés à la pauvreté, aux sécheresses, aux guerres et au rôle des réseaux mafieux.2. Pour les grandes puissances, l’enjeu stratégique que représente le Sahara est lié à la maîtrise des migrations en provenance de cette région et à l’accès aux ressources énergétiques qu’elles veulent déve-lopper ou sauvegarder pour leurs FTN (comme Aréva au Niger). De manière générale, l’instabilité politique et le terrorisme inquiètent au plus haut point les grandes puissances qui y ont des ressortissants et des intérêts économiques à protéger.3. Les grandes puissances, l’Europe en particulier, tentent de maîtriser les flux de clandestins par le dispositif appelé « frontex », qui permet la surveillance commune de la Méditerranée. De nombreux accords bilatéraux, sécuritaires et militaires, sont aussi signés entre États pour contrôler localement la région ; c’est dans cette perspective que des camps de détention des migrants se sont créés en Algérie et en Libye. Par ailleurs, les grandes puissances sont aussi présentes par le biais des Organisations internationales : postes d’observation de l’ONU au Sahara Occidental ou gestion de camps de réfugiés en Algérie ou au Soudan.

3. Pourquoi le Sahara est-il un espace convoité ? p. 280-281

● Présentation des documentsLes convoitises sur les ressources (doc. 11) peuvent se lire à plusieurs échelles et attisent les tensions et conflits. À l’échelle locale, il s’agit des conflits entre pasteurs et paysans (par exemple entre les éleveurs maures et les cultivateurs noirs autour du fleuve Sénégal) ou à proxi-mité de la gestion de l’eau (au détriment de la petite paysannerie et en faveur des populations des villes littorales). À l’échelle nationale, les bénéfices de la rente pétrolière sont très inégalement répartis. Les États sont confrontés aux rébellions des Touaregs, berbérophones marginalisés réclamant davantage de reconnaissance et des mesures de décentralisation. La carte montre enfin les conflits interétatiques : conflit de la Bande d’Aozou et, surtout, conflit du Sahara Occidental. Les enjeux sont politiques (la monarchie fait valoir ses « droits histo-riques » sur la région) mais aussi économiques (accès aux ressources). Les intérêts étrangers sur le Sahara (doc. 12 et 13) sont liés au potentiel énergétique de la région. La Chine est très présente. De nombreuses voix s’élèvent pour contester les projets français ou allemand sur l’éner-gie solaire (qui sont en concurrence !), en particulier parce que les re-

tombées locales seraient bien faibles... On retrouve souvent la même critique pour le tourisme (doc. 14), dont les bénéfices profiteraient sur-tout aux tour-opérateurs ; mais un tourisme « local » se développe. La réactivation du commerce transsaharien est fulgurante (doc. 15), grâce au désenclavement routier et à la réouverture des frontières (Tchad-Libye). Les trafics d’armes et de drogue empruntent des routes de plus en plus longues et complexes (ex : cocaïne en provenance d’Amé-rique Latine, héroïne en provenance d’Afghanistan, etc.). Il semble que certaines régions sahariennes (sud libyenne, par exemple) soient au-jourd’hui tout à fait incontrôlées.

● Réponses aux questions1. Les autorités nationales (rente pétrolière, accords avec les FTN, col-lusion avec les réseaux mafieux, bénéfices liés aux trafics) profitent des ressources. Les puissances internationales bénéficient directement ou indirectement, par le biais de leurs FTN, des richesses sahariennes (pétrole, gaz, uranium). Enfin, certains groupes spécifiques peuvent aussi profiter de la ressource que constitue le tourisme national ou international. Par exemple, la « dune Fram », dans le sud marocain, emploie du personnel localement. On assiste à l’essor d’un tourisme de randonnée ou d’hébergement chez l’habitant dans cette même région.2. Les convoitises sur les ressources constituent des facteurs perma-nents de tensions, y compris dans des conflits larvés comme celui du Sahara Occidental qui oppose depuis 30 ans le Maroc et l’Algérie. Il en est de même pour le Darfour ou la bande d’Aozou (velléités de M. Kha-dafi de contrôler une voie d’accès stratégique vers le Tibesti), qui ont été les lieux de guerres et d’exode de populations. Les raisons de ces conflits sont politiques mais intègrent toujours une dimension éco-nomique (voie d’accès stratégique, espoir de trouver des ressources énergétiques ou minières, etc.). Enfin, on peut s’interroger sur les ten-sions que pourrait susciter le projet Desertec du fait de son coût, mais surtout des retombées minimes pour les populations locales.3. Les activités illicites, comme les trafics de drogue et d’armes, sont étroitement liées aux activités criminelles. Les unes et les autres sont dues à l’absence d’alternative de développement local et, souvent, au désintérêt des États pour certaines régions et communautés livrées à elles-mêmes. Aussi, pour certains, participer aux trafics relève de la survie ; pour d’autres, qui bénéficient de l’appui des autorités locales corrompues, politiques et militaires, il s’agit plutôt de grand-bandi-tisme et/ou de la participation à des mouvements à la fois terroristes et mafieux.

BILAN DE L’ÉTUDE DE CAS p. 282-283

Comment le Sahara entre-t-il dans la mondialisation ?

A. Les ressources du Sahara sont-elles moteur du développement ? Des ressources abondantes qui profitent peu aux populations sahariennes• Le Sahara est un espace contraignant et peu peuplé mais qui dispose de nombreuses ressources. Le poids démographique, éco-nomique et politique des régions littorales et urbanisées, où se situent les capitales et les grandes villes, contraste avec les faibles densités du Sahara, peuplé par des groupes minoritaires. Longtemps consi-déré comme une marge peu développée, laissée aux oasiens et aux nomades, le Sahara a suscité récemment l’intérêt des États, notam-ment depuis la découverte des ressources de son sous-sol qui sont en grande partie destinées aux villes littorales. • Les ressources alimentaires et les aménagements hydrauliques sont variés mais profitent peu aux populations. La mise en valeur des ressources en eau, par des équipements modernes puisant dans la nappe fossile non renouvelable, pose la question de la durabilité. Ces aménagements nécessitent aussi de lourds investissements, au détri-ment de l’agriculture oasienne traditionnelle des paysans qui peut être menacée. L’agriculture des périmètres irrigués est destinée aux citadins et à l’exportation, alors que les rivières artificielles libyennes alimentent le littoral. Ainsi, le décalage est grand entre les aménage-

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ments étatiques et leurs retombées pour la population saharienne.• L’exploitation des énergies n’impulse pas le développement. L’exploitation du pétrole, du gaz et des ressources minières génère des revenus considérables pour les États, mais se développent en paral-lèle, et non en complémentarité, des activités locales. Ainsi, les signes de faible développement persistent : faible IDH, fort taux de chômage et de pauvreté. Au sud, la mise en valeur des ressources est moindre, plus récente et les ressources sont moins diversifiées, ce qui explique le mal-développement et l’insécurité alimentaire persistante.

B. Pourquoi le Sahara est-il un espace géopolitique fractionné ? Le Sahara est une zone d’instabilité sous dépendance• Le Sahara est un espace politiquement instable. Le Sahara a connu ces dernières décennies des conflits interétatiques, des atten-tats et des guerres civiles. L’absence de démocratie a conduit aux révo-lutions de 2011. Dans le cas de la Libye, cette révolution s’est accom-pagnée d’une guerre civile et du soutien militaire aux insurgés de la France, de l’Angleterre et des États-Unis. Ces conflits provoquent des morts et des blessés dans la population civile, mais aussi des déplace-ments de population qui trouvent refuge dans les camps de réfugiés, où les conditions de vie sont extrêmement difficiles. • Les tensions sahariennes dépassent les frontières de la région. La dimension humanitaire, le rôle de l’ONU dans la gestion des camps de réfugiés ou pour l’observation des conflits, font que les enjeux dépassent à nouveau les frontières de la région saharienne. La dimension économique explique aussi l’intérêt que les États étrangers portent à la région, à l’exemple de l’uranium du Niger exploité par Aréva. Enfin, la dimension sécuritaire, liée aux deux précédentes, fait du Sahara un espace stratégique : aux trafics d’armes et de drogue s’ajoutent le phénomène des migrations et la menace terroriste qui inquiètent au plus haut point la communauté internationale.• Longtemps à la marge, l’espace saharien est au cœur de la géopolitique internationale. Pour tenter de limiter les migrations clandestines, l’Europe a établi une barrière de surveillance et négocie avec les États sahariens le contrôle des migrations, ce qui se traduit par des mesures de répression à l’encontre des migrants emprisonnés dans des camps d’internement. Les FTN sont aussi concernées par le terrorisme d’Al-Aqmi, qui s’est concrétisé par des attentats et des enlè-vements. Or, le terrorisme s’exporte aussi hors du Sahara et la sécurisa-tion de la zone, par le biais d’accords de coopération militaire, est une préoccupation des États étrangers qui y ont des intérêts. Elle pose la question de la mise sous dépendance du Sahara.

C. Pourquoi le Sahara est-il un espace convoité ? L’accès aux ressources entraîne des tensions à toutes les échelles • Les États et les FTN profitent le plus de ces ressources. Captée par les États, la rente pétrolière est source de violence pour la popula-tion : peu redistributeur de revenus, le système de rente explique en partie les tensions locales ou la contestation de ceux qui s’estiment laissés pour compte. Les investissements des FTN sont également peu destinés aux populations locales et peuvent être en concurrence avec celles-ci, comme pour le tourisme. Les FTN sont surtout intéres-sées par l’exploitation des hydrocarbures ainsi que le montre la forte présence chinoise en Algérie ou au Soudan. Leurs investissements se négocient avec des États caractérisés par des pratiques de corruption et le clientélisme.• Des conflits sont générés, directement ou indirectement, par ces ressources. L’eau et l’agriculture suscitent des conflits d’usage et des tensions interethniques au sein des États. À l’échelle régionale, ce sont encore les ressources énergétiques, ou l’espoir de découvrir des ressources minières ou en hydrocarbures, qui expliquent en grande partie les conflits armés régionaux et la convoitise sur les territoires des États voisins. Le conflit du Sahara Occidental entre le Maroc et l’Al-gérie ou la guerre de la Bande d’Aozou, entre le Tchad et la Libye qui espérait y trouver du pétrole, ou encore la guerre entre le Nord et le Sud Soudan, témoignent de l’enjeu stratégique que représentent ces ressources.• L’essor des trafics au Sahara a pris une ampleur internationale. Face à cette situation tendue, à l’échec des politiques de développe-ment local et à des conditions de vie difficiles, certains groupes ont mis

en place des activités illicites, voire criminelles, bien que protégées par les responsables politiques et militaires. Les trafics de drogue, d’armes et de contrebande sont mis en œuvre par des réseaux mafieux, bien au-delà des frontières sahariennes même si certaines villes, au cœur du carrefour, sont des plaques tournantes de ces trafics.

● Corrigé des notions-clés• Mal-développement : la notion renvoie au déficit qualitatif du développement associé à une mauvaise gestion politique et écono-mique (corruption, clientélisme), et à une mauvaise répartition des richesses entre populations (dimension sociale) et entre territoires (dimension spatiale). Dans les États du Maghreb, riches en ressources énergétiques, les revenus auraient pu contribuer davantage au déve-loppement des économies locales et au mieux-être des populations. • Économie de rente : la richesse du pays est fondée sur l’exploi-tation d’une ou de quelques ressources privilégiées (le pétrole, le gaz, le plus souvent), ce qui produit fréquemment des tensions entre ceux qui les détiennent et les autres. En Algérie, le développement urbain des villes sahariennes a pu se faire grâce à la rente pétrolière et l’essence est très bon marché dans tout le pays ; cependant, cette richesse est étroitement liée aux cours du brut sur les marchés inter-nationaux et elle suscite la convoitise des investisseurs étrangers – chinois en particulier. • Enjeu géopolitique : l’expression renvoie aux conflits et tensions entre acteurs dans des territoires déterminés ; par exemple entre États (entre le Soudan et le Soudan du Sud), ou entre groupes et États (cas des conflits touarègues). On y intègre aussi les acteurs internationaux (grandes puissances, organisations internationales comme l’ONU ou FTN) qui interviennent localement. L’exemple de la révolution et de la guerre civile libyennes illustre bien cette association d’acteurs et d’échelles.

● Corrigé du croquis de synthèseIl convient de faire réfléchir les élèves sur les procédés cartographiques tout au long du manuel. Ici, il semble difficile d’utiliser de grandes plages de couleurs puisque le Sahara connaît une mise en valeur discontinue. À l’inverse, quand un croquis comporte trop de figurés ponctuels, il est difficile à mémoriser et n’est pas toujours lisible. C’est pourquoi, le choix a été fait de regrouper les informations telles que les ressources hydrauliques ou énergétiques par exemple dans la 1re partie de la légende ou de constituer une vaste zone d’insécurité dans la 3e partie. Délimitée par un simple figuré linéaire, elle évoque à la fois l’instabilité politique, la zone contrôlée par Al-Aqmi et celle définissant les trafics illicites. Enfin, pour réduire le nombre de figurés ponctuels, seuls quelques exemples de conflits d’usage et interethnique ont été conservés.

CARTES 1 Le continent africain face au développement p. 284-285

● Présentation de la carte 1Les densités opposent des vides humains (déserts, forêt équatoriale) à des pleins : hautes terres tropicales (Addis-Abeba à 2 450 m d’altitude, Nairobi à 1500 m, le Gauteng à 1500 m), vallée du Nil, delta du Niger et capitales économiques et/ou politiques). La croissance des agglomé-rations de plus de 500 000 habitants marque une urbanisation récente. Les grands flux migratoires, à différentes échelles et aux motifs variés, permettent d’appréhender la complexité des mobilités internes à l’Afrique et les destinations des migrations externes.

● Réponses aux questions1. Les pôles majeurs de peuplement sont les régions côtières de l’Afrique du Nord, l’Afrique Occidentale de la zone sahélienne au golfe de Guinée et les hautes terres de l’Afrique Orientale et Australe. À l’opposé, le désert du Sahara marque un vide avec un peuplement très discontinu en oasis. Du Soudan à la Namibie, les densités sont faibles à très faibles. 2. L’urbanisation récente s’observe par le poids démographique et la multiplication des agglomérations de plus de 500 000 habitants, au nombre seulement de 10 en 1960. Le doublement de la population de

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© HacHette Livre Chapitre 7 ● L’Afrique : les défis du développement 111

certaines villes depuis 1990 s’explique par les flux migratoires et l’accrois-sement naturel.3. Les migrations à l’échelle locale concernent les réfugiés, les déplacés et une partie des migrations de travail. À l’échelle nationale, le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Nigeria, le Gabon, le Kenya, la Tanzanie et l’Afrique du Sud attirent les migrants économiques. Les États du Maghreb sont des pays de transit pour des migrants à destination de l’UE. Les migrations extracontinentales s’orientent vers l’UE, l’Amérique du Nord et le Moyen-Orient.

● Présentation de la carte 2Face aux défis du développement, l’Afrique est contrastée. La carte, non exhaustive, permet de dégager les disparités territoriales du développement sur les plans démographique, socio-économique et politique. Elle pointe quelques obstacles majeurs. Les indicateurs choisis sont : la maîtrise de la fécondité, la présence de métropoles millionnaires, expression d’une urbanisation de la pauvreté, l’IDH, la situation de PMA, la persistance des conflits. Le mauvais état de santé des populations est mis en évidence par le poids des maladies liées à l’eau insalubre, au paludisme et au VIH/sida.

● Réponses aux questions1. En Afrique subsaharienne, la fécondité est partout supérieure à 3 enfants par femme, à l’exception du Botswana et de l’Afrique du Sud.2. Les obstacles au développement sont de natures variées. Les obs-tacles socio-économiques sont la pauvreté de masse et l’insécurité sani-taire manifestées par le manque d’accès à l’eau potable pour tous et la diffusion des maladies comme le paludisme et le VIH/sida. Les tensions politiques et les conflits armés déstructurent les sociétés et bloquent leur développement. Les pays les plus concernés sont ceux de l’Afrique subsaharienne où les PMA cumulent, par définition, un PIB/hab faible, un IDH bas et une vulnérabilité économique marquée notamment par la dépendance alimentaire et financière. À ces obstacles indiqués par la carte, s’ajoute l’économie de rente dominée par les FTN qui ne profite qu’à une minorité de personnes. Les indicateurs révèlent des politiques de développement (école, santé, infrastructures) très insuffisantes.3. Les deux espaces régionaux les plus développés sont l’Afrique du Nord, du Maroc à l’Égypte, et l’Afrique australe dont les pays ont un IDH compris entre 0,57 et 0,76 : c’est-à-dire un IDH moyen à l’échelle mondiale.

COURS 1Le continent africain face au développement p. 286-287

● Présentation des documentsLes documents posent les défis majeurs du développement : la crois-sance de la population, la pauvreté, la place des jeunes et des femmes, les aspirations à la santé, l’éducation et l’État de droit. 1. Les deux cartes par anamorphoses représentent pour chaque pays africain son poids démographique (nombre d’habitants), économique (PIB en milliard de dollars) et le niveau de richesse de ses habitants (PIB/habitant) et permet de les comparer. Le croisement de ces infor-mations, à l’échelle du continent et pour chaque État, permet de déga-ger les conditions démographiques et économiques du développe-ment. Pour approfondir, utiliser les cartes p 284 et 285. 2. L’article de presse extrait de Jeune Afrique, hebdomadaire pour un public d’Afrique francophone (siège à Paris), permet d’insister sur le renouveau de la thématique du développement en Afrique depuis le mouvement du « printemps arabe » de 2011. Il dénonce le retard de l’Afrique par rapport aux pays d’Asie et d’Amérique latine, pourtant du Tiers monde dans les années 1960. 3. Aya de Yopougon est une BD de la scénariste Marguerite Abouet et du dessinateur Clément Oubrerie, populaire en Côte d’Ivoire et dans la diaspora ivoirienne. Aya, 19 ans, s’affirme avec une énergie à toute épreuve dans la Côte d’Ivoire des années 1980, avant les crises écono-miques et les déchirures politiques. « Je veux raconter dans Aya, une Afrique sans les clichés de la guerre et de la famine, cette Afrique qui subsiste malgré tout car, comme on dit chez nous, la vie continue.  » M. Abouet

4. Repère : Le graphique sur l’évolution de la population africaine de 1960 à 2020, en valeur absolue pour le continent et l’Afrique subsa-harienne, illustre l’explosion démographique vécue depuis les indé-pendances. L’Afrique vit sa transition démographique (accroissement naturel élevé). Les projections restent à la hausse malgré les guerres, la persistance des maladies infectieuses et des épidémies comme le paludisme ou le sida, car la population est jeune.

● Réponses aux questions

1. a. Les cinq pays les plus peuplés d’Afrique en 2012 sont le Nigeria (165 millions d’habitants), l’Égypte (82 millions d’habitants), l’Éthiopie (82 mil-lions d’habitants), la RDC (68 millions d’habitants) et l’Afrique du Sud (50 millions d’habitants).

b. Les pays au niveau de vie le plus élevé sont, par ordre décroissant, la Libye (6 millions d’habitants) et la Guinée équatoriale (0,6 million d’habitants), l’Angola (20 millions d’habitants), pays pétroliers peu peuplés, la Namibie (2 millions d’habitants), pays minier, et l’Ile Mau-rice (1,2 millions d’habitants), île touristique et paradis fiscal.

2. Après l’Asie et l’Amérique latine, l’Afrique est le dernier des territoires décolonisés à entrer dans le processus de développement : le défi majeur actuel à relever pour ce continent.

3. Le père d’Aya ne peut comprendre que sa fille décide d’entrer dans la vie active avec un métier, médecin, qui nécessite des études longues. Aya est en rupture avec la tradition familiale qui assigne à la fille puis à la mère de consacrer son temps et sa vie à sa famille (au sens famille élargie).

EXEMPLE 1Pourquoi le développement de Madagascar est-il difficile ? p. 288-289

● Présentation des documents

Les textes, le tableau de statistiques, la carte de synthèse et la photo-graphie mettent en évidence le paradoxe de Madagascar. Le pays est riche en ressources naturelles, agricoles et touristiques (doc. 2 à 5). Il est ouvert sur l’océan Indien et attire des IDE (doc. 4), mais sa popu-lation est très pauvre (doc. 1), le gouvernement instable et la corrup-tion forte (doc. 2). Ceci est représentatif de la situation des PMA et des tensions autour des ressources stratégiques. Les statistiques démogra-phiques (doc. 1) permettent une comparaison avec le Mali (autre PMA) et le Maroc. Les textes (doc. 2 et 3) et la carte (doc. 4) renseignent sur le poids respectif des acteurs, du global au local, dans la vie économique et la gestion des richesses, notamment des forêts : Madagascar est un des 34 hot-spots de la biodiversité mondiale.

● Réponses aux questions

1. Madagascar possède de grandes richesses naturelles. L’île, plus grande que la France, a d’immenses réserves de terres agricoles, ses paysages naturels variés ont un fort potentiel touristique. Les ressources minières, forestières et halieutiques sont abondantes et très recherchées au niveau international. L’atout démographique réside dans la jeunesse d’une population en augmentation. Sur le plan économique, la riziculture irri-guée est ancienne et importante, la culture de la vanille exportatrice, le tourisme a des points d’appui et le pays attire des IDE.

2. Les freins au développement de Madagascar sont nombreux. L’IDH, très bas (0,4), révèle la faiblesse de l’éducation, de l’espérance de vie et du niveau de vie de la population. Les infrastructures de base pour assurer le développement (écoles, hôpitaux, routes, administration) sont très insuf-fisantes. L’État est faible pour combattre les trafics sur les richesses natio-nales. L’affaire Daewoo illustre l’importance de la corruption. La situation politique chaotique crée un climat d’incertitude et maintient le pays dans le cercle vicieux du mal-développement.

3. La polarisation des investissements dans la capitale et quelques villes portuaires créent des déséquilibres régionaux. Les populations rurales majoritaires (69 % de la population) sont marginalisées. Le programme de gestion durable des forêts décidé par des acteurs internationaux mul-tiples maintient les populations locales concernées dans la précarité.

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CARTES 2 Le continent africain face à la mondialisation p. 290-291

● Présentation de la carte 1

L’Afrique est insérée dans le processus de mondialisation depuis le com-merce triangulaire, la colonisation et l’explosion des échanges mondiaux au xxe siècle (carte p. 101). C’est pourquoi la légende distingue les res-sources anciennement exploitées (mines, plantations, ressources éner-giques) et quelques ressources nouvellement convoitées au tournant du xxie siècle : les réserves de terres arables, les parcs nationaux (biodi-versité rare) et des destinations touristiques balnéaires. La permanence d’une économie extravertie et de rente explique la littoralisation des connexions aux flux mondiaux.

● Réponses aux questions

1. Dans le cadre de la mondialisation, les ressources exploitées au Sahara sont le pétrole, le gaz, le fer, le phosphate, l’uranium et les pay-sages désertiques pour le tourisme. Ailleurs en Afrique, l’exploitation des ressources énergétiques et minières est plus diversifiée et le tou-risme est associé essentiellement aux littoraux et aux parcs naturels. Autre différence, l’accaparement des terres agricoles par des FTN.

2. Les ressources nouvellement convoitées sont les littoraux et les parcs naturels, pour une clientèle touristique originaire des pays du Nord et des pays émergents. Les terres agricoles sont recherchées par les FTN de l’agro-industrie pour contrôler le commerce alimentaire mondial.

3. Les infrastructures de transformation et d’exportation sont locali-sées dans les villes portuaires reliées à leur arrière-pays par des voies ferrées et des oléoducs (cartographiés), les routes et les aéroports (non cartographiés). Quelques régions se situent à l’intérieur (Gauteng, Nai-robi). Cette répartition est révélatrice de la permanence d’un système économique extraverti fondé sur l’exploitation et l’exportation des ressources minières, agricoles et énergétiques depuis la colonisation.

● Présentation de la carte 2

La carte est centrée sur les trois grands types d’espaces de la mondialisa-tion en Afrique.

1. Les métropoles politiques et/ou économiques sont les relais de la mondialisation selon leur poids démographique, économique et culturel.

2. Les grandes régions intégrées à la mondialisation sont les façades lit-torales connectées par de grands ports, les États vivant de la rente pétro-lière ou des devises du tourisme ainsi qu’une zone protéiforme articulée sur des flux et réseaux illicites mondialisés.

3. Les puissances africaines sont des périphéries inégalement intégrées dans la mondialisation.

● Réponses aux questions

1. Les villes et les littoraux sont des territoires d’interface. Ce sont les relais pour les flux mondialisés de personnes, de marchandises licites et illicites, de capitaux et d’informations entre l’Asie, l’Europe et l’Amérique. En tête des réseaux urbains nationaux, les métropoles (Johannesburg, Lagos, le Caire, Kinshasa, Alger, Casablanca, Nairobi, Dakar, Luanda…) ont un rôle majeur dans chaque État.

2. L’intérieur du continent s’intègre inégalement à la mondialisation. Les capitales politiques et économiques sont des centres relais avec un poids très inégal. Le Gauteng, bien relié au littoral, est une région ouverte avec Pretoria et Johannesburg, seule place financière globali-sée d’Afrique. Plus au nord, de vastes régions aux ressources exploitées et convoitées constituent une zone grise de la mondialisation mar-quée par l’insécurité et les trafics en tous genres (minerais, drogues, armes, humains…) reliés aux réseaux mondialisés.

3. L’Afrique du Sud, l’Égypte et le Nigeria sont intégrés à la mondia-lisation. L’Angola, la Tunisie et le Kenya sont en cours d’intégration. Le Tchad, la Centrafrique et la Zambie sont des marges inégalement impliquées dans la mondialisation.

COURS 2Le continent africain face à la mondialisation p. 292-293

● Présentation des documentsLa place de l’Afrique dans la mondialisation est renouvelée au début du xxie siècle. 1. Les graphiques permettent de repérer l’inflexion des courbes sur les exportations et les IDE au tournant du xxie siècle. La part de l’Afrique dans les exportations mondiales, après une longue période de baisse, remonte à partir de 2003, tandis qu’explose la valeur des exportations en raison de la hausse du cours mondial des matières premières et énergétiques. De même, la part du montant global des IDE vers l’Afrique, quoique faible, a augmenté.2. Le phénomène qui surprend tous les observateurs et change radi-calement la donne en Afrique est la présence renforcée des Chinois depuis les années 2000. Tous les secteurs sont concernés, même les relations diplomatiques sont modifiées par l’impact économique, social et culturel de cette puissance émergente.3. Le tableau indique la place prépondérante de l’Afrique dans les pro-ductions minières mondiales. Ceci explique les tensions et les enjeux considérables pour la maîtrise de celles-ci dans un contexte de forte demande. Deux pays miniers sont en tête. L’Afrique du Sud a fondé sa puissance industrielle et financière sur la maîtrise de ses richesses minières. La RDC, deuxième pays minier, est entièrement dans la zone grise contrôlée par les compagnies minières étrangères et les sei-gneurs de guerre locaux.Pourtier R. Exploitation minière et conflits au Kivu, Cafés géographiques, 2010 4. Fait nouveau : l’émergence de classes moyennes urbaines solvables qui s’intègrent dans la société mondialisée avec de nouvelles valeurs, de nouvelles pratiques de travail, de consommation et de loisirs. La révolution numérique et la mobilité des populations sont des facteurs de changement. Photographie de Joan Bardeletti issue d’un reportage sur les classes moyennes en Afrique. www.classesmoyennes-afrique.org/fr/leprojet/joan-bardeletti/

● Réponse à la questionPar son comportement, son téléphone mobile, ses deux enfants, ce couple semble appartenir à la classe moyenne urbaine pour qui la plage est un lieu de détente et la famille restreinte un choix de vie.

EXEMPLE 2Pourquoi le golfe de Guinée est-il de plus en plus intégré à la mondialisation ? p. 294-295

● Présentation des documentsLes documents sont centrés sur le processus d’intégration du golfe de Guinée à la mondialisation au début de xxie siècle. L’analyse géopoli-tique (doc. 1), extraite d’un atlas spécialisé sur les espaces maritimes, met l’accent sur les enjeux des gisements offshore du golfe de Gui-née comparé au golfe Persique. L’extrait d’African Business, magazine bimensuel (doc. 5) à destination des dirigeants africains, valorise le rôle de la diaspora camerounaise, seconde source de financement externe du pays. La carte thématique (doc. 2) représente le périmètre de diffu-sion du cinéma nigérian ; la carte de synthèse (doc. 4) met en évidence les formes d’intégration à la mondialisation. La photographie (doc. 3) illustre la mondialisation des déchets électroniques et dénonce l’Afrique, poubelle du Nord.

● Réponses aux questions1. Le golfe de Guinée est riche en hydrocarbures (4,5 % des réserves mondiales), en ressources minières (or, diamant, étain, fer, uranium) et forestières. C’est un foyer de peuplement de 250 millions d’habitants.2. L’intégration du golfe de Guinée dans la mondialisation s’effectue de façon économique, géopolitique et culturelle. Tout d’abord, l’exploita-tion des ressources minières, forestières et agricoles est ancienne. Les États-Unis, l’UE, la Chine et l’Inde importent de plus en plus des hydro-carbures (exploitation offshore prédominante) de cette région pour

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© HacHette Livre Chapitre 7 ● L’Afrique : les défis du développement 113

diversifier leurs approvisionnements énergétiques. Ils y investissent pour contrôler les matières premières, les routes d’exportation et leurs fournisseurs (bases militaires). Cette région possède des décharges de déchets toxiques des pays du Nord. Enfin, les médias favorisent la diffusion internationale des cultures africaines sur des supports bon marché, notamment avec le cinéma nigérian : Nollywood. La diaspora camerounaise illustre le rôle financier, économique et culturel des diasporas reliées à leur pays de départ. 3. La région reste très instable car la répartition des richesses est très inégale, la précarité massive et le contrôle des ressources (hydrocar-bures et diamants) convoitées aussi bien par les acteurs globalisés (FTN, grandes puissances du Nord et Chine) que par les acteurs natio-naux (États, groupes dissidents). Les trafics d’armes alimentent les conflits multiples (piraterie et guerres civiles).

CARTES 3L’Afrique du Sud, une puissance émergente en Afrique et dans le monde ? p. 296-297

● Présentation de la carte 1Avec la fin de l’apartheid, l’Afrique du Sud est passée d’un État « paria » (exclu du Commonwealth en 1961, mis sous embargo en 1977, mais allié des États-Unis dans la lutte contre les guérillas communistes en Afrique australe), à une puissance émergente qui se veut un exemple démocratique et un moteur économique pour le continent, un modèle pour le Sud et un relais pour le Nord. Mais le PIB baisse depuis 2009, le taux de chômage dépasse les 40% dans la population noire, les quartiers pauvres des villes et les anciens bantoustans restent mar-ginalisés. La violence inquiète les investisseurs du Nord.

● Réponses aux questions1. L’Afrique du Sud est une puissance régionale en Afrique fondée sur son industrie, ses entreprises multinationales et sa diplomatie. C’est un pays émergent qui se veut un modèle pour les pays du Sud, depuis la fin de l’apartheid et ses relations privilégiées avec l’Inde et le Brésil. C’est aussi un relais en Afrique pour les pays du Nord qui souhaiteraient s’appuyer sur sa puissance industrielle, commerciale et financière.2. Les limites de ce rayonnement et de ces ambitions sont à recher-cher dans le manque de cohésion de « la nation arc-en-ciel » toujours très fragmentée socialement, marquée par la pauvreté, le racisme et la violence. Les partenaires commerciaux en Afrique se concentrent essentiellement en Afrique australe. Elle n’a pas de siège permanent au Conseil de sécurité de l’ONU.3. L’Afrique du Sud s’affirme comme une puissance régionale sur le plan économique par ses industries variées, l’implantation de ses multinationales en Afrique et sa place boursière, la seule globalisée du continent. Sur le plan diplomatique, elle exerce des actions de médiation ou de maintien de la paix au sein de l’Unité Africaine et de la SADC, organisations de coopération africaine.

● Présentation de la carte 2La fin de l’apartheid marque le démantèlement des dix bantoustans (États bantous) et la création d’une nouvelle carte administrative, avec 9 provinces dotées d’une relative autonomie. La province du Gauteng a les meilleurs indicateurs de développement et une économie puis-sante et tertiarisée. Son aire d’influence dépasse les 4 provinces qui l’entourent pour s’étendre vers la façade maritime et vers les corridors transfrontaliers. La province du Cap-Nord est un véritable Far West sud africain : désert, steppe, économie minière et élevage extensif. Cette carte serait à compléter par une carte des densités de population.

● Réponses aux questions1. Cette carte représente les grandes disparités économiques et urbaines entre les 9 provinces de l’Afrique du Sud. Disparités entre le Gauteng, la région capitale fortement urbanisée, riche et puissante et le reste du pays. Disparités entre les provinces littorales, avec de grandes métropoles ouvertes sur le monde, et les autres plus spécia-lisées.2. Les atouts du Gauteng sont la présence de Pretoria, capitale poli-

tique, et de Johannesburg, capitale économique. Elle est au centre de 4 provinces à l’économie diversifiée, ouverte sur les pays voisins et sur la façade de l’océan Indien.3. L’intégration régionale, à l’Afrique australe, et mondiale, contribue partiellement à un rééquilibrage territorial au profit des corridors transfrontaliers d’une part et des régions côtières d’autre part. Mais les trois provinces du Gauteng, Kwazulu-Natal et du Cap concentrent les grandes métropoles du pays et 70 % du PIB national.

COURS 3L’Afrique du Sud : un pays émergent p. 298-299

● Présentation des documentsL’Afrique du Sud est un pays émergent sur la scène internationale au début du xxie siècle. Il s’appuie sur sa puissante économie, la première et la plus diversifiée d’Afrique. La structure de son commerce extérieur illustre son posi-tionnement (doc. 4). L’Afrique du Sud échange surtout avec les pays du Nord, mais avec une balance commerciale déficitaire (importations de biens manufacturés, exportations de ressources minières et agri-coles). Elle rééquilibre son commerce extérieur par ses exportations de produits finis vers les pays d’Afrique (SADC surtout). Elle joue le rôle d’intermédiaire entre les pays du Nord et l’Afrique. Ses échanges avec la Chine, l’Inde et les États pétroliers du Moyen-Orient (fournisseurs et clients) se renforcent. Le dynamisme du Cap (doc. 1), en position stratégique sur une route maritime interocéanique, correspond à la tertiarisation de l’économie et à la littoralisation des activités favorisant la façade maritime.L’Afrique du Sud renforce sa capacité de négociation (doc. 3) par le pacte démocratique avec l’Inde et le Brésil, né en 2003 (IBAS), pour défendre leurs positions communes à l’ONU (siège permanent au Conseil de sécurité), au FMI (prêts), à l’OMC (médicaments, produits agricoles…) et devenir un pont entre l’Asie et l’Amérique Latine (Diplomatie Sud-Sud).L’Afrique du Sud est un pôle d’immigration majeur (doc. 2). Histori-quement, l’Afrique australe a constitué un réservoir de main-d’œuvre pour l’industrie, le secteur minier, les travaux agricoles et domestiques. La dynamique engendrée par la fin de l’apartheid, la misère dans les pays voisins et les conflits ont provoqué un afflux de travailleurs et des poussées xénophobes. Les entreprises sud-africaines investissent dans les pays voisins devenus des périphéries dominées. Les mutations sociales de l’après-apartheid peuvent être abordées par la littérature. Lire le roman After Tears de Niq Mhlongo, qui se déroule dans l’ex-township de Soweto (traduction en français parue en 2010, éditions Yago).

● Réponses aux questions1. Les activités économiques sont du secteur tertiaire. Au premier plan, le tourisme balnéaire : port de plaisance, golfs en arrière d’immeubles en front de mer. Au deuxième plan, un grand stade de football (2010). À l’arrière-plan, le port de commerce, le CBD et les quartiers résiden-tiels.2. La photographie marque la force du rapprochement de l’Inde et du Brésil autour de l’Afrique du Sud (IBAS).

EXEMPLE 3 Johannesburg, la vitrine de la nouvelle Afrique du Sud ? p. 300-301

● Présentation des documentsLes documents montrent le déséquilibre entre l’ambition affichée de Johannesburg (doc. 1) d’être une ville de rang mondial et les contraintes liées à un double héritage : celui d’une économie minière en reconversion et celui de l’apartheid (on peut parler de la mise en place d’un « urbanisme de l’apartheid »). De ce déséquilibre découle une très forte fragmentation urbaine (doc. 2), fondée à l’origine sur la race, aujourd’hui sur les catégories sociales. Les populations blanches aisées vivent dans les gated communities du nord de la ville, mais apparaissent également de nouveaux quartiers fermés pour les entre-

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preneurs noirs, classe sociale qui a émergé à partir des années 1990. La fragmentation se lit aussi dans la distance géographique entre les quartiers populaires (Soweto, voir doc. 3 et 5) et le centre-ville, et dans les nombreux no man’s land. En raison de l’héritage très lourd de l’apar-theid, la prise de conscience qu’un avenir mondialisé ne peut s’effec-tuer sans un travail en profondeur pour réduire les inégalités est très présente. Elle explique par exemple le choix de Johannesburg pour la Coupe du monde de football de 2010 et les infrastructures dont la ville a bénéficié pour l’occasion.

● Réponses aux questions1. Les atouts de Johannesburg sont en partie hérités de son passé et de sa richesse minière puisque la ville et sa région étaient la capitale économique de l’Afrique du Sud. Si la reconversion est difficile (déser-tion du centre-ville et paupérisation), Johannesburg reste néanmoins la « vitrine » du pays : la Bourse, le dynamisme entrepreneurial et finan-cier et la construction du Gautrain ou de nouveaux pôles d’activités au nord de la métropole en sont les preuves.2. Johannesburg, malgré sa richesse et les efforts placés dans la recon-version économique, reste une ville marquée par l’apartheid : cette ségrégation raciale s’est traduite par la fragmentation socio-spatiale de la ville. En effet, certains quartiers ont été exclusivement réservés aux populations noires, par le passé assignées à résidence dans des Match box et localisées à l’écart de la ville (Township de Soweto). Le déplacement du pouvoir économique vers le nord de la ville (où les gated communities blanches se multiplient), ainsi que les « espaces-tampons », renforcent cette fragmentation, même si une ébauche de gentrification s’effectue dans le centre-ville.3. Les politiques mises en œuvre, par le biais de « Joburg 2030 », doi-vent prendre en compte les contraintes locales (en particulier celles liées à la pauvreté, à la criminalité, au drame du sida) et la volonté d’inscrire les ambitions de la région à l’échelle mondiale. Ainsi, la lutte contre la criminalité, une meilleure accessibilité aux services urbains et des projets phares devraient compléter les initiatives économiques. Mais la fragmentation urbaine et sociale interroge cet équilibre, et l’on peut se demander dans quelle mesure les objectifs de développement économique profiteront aux populations.

PRÉPA BACCOMPOSITION 16 p. 302

Sujet : Le Sahara : ressources, conflits

Étape 1 : Analyser le sujet• Délimiter l’espace concerné et identifier les mots-clésSahara : Le Sahara est une région de 8,5 millions de km2, de 10 millions d’habitants, composée de huit pays (la Mauritanie, le Mali, la Libye, l’Algérie, l’Égypte, le Soudan, le Tchad et le Niger). Elle se construit autour du plus grand désert du monde, et appartient à l’aire arabo-musulmane.Ressources : Les ressources en eau et en énergie (fer, uranium, phos-phate, cuivre, or, pétrole, gaz…) découvertes dans les années 1950 attisent les convoitises.Conflits : Ces ressources font du Sahara une région stratégique, en proie à de nombreuses tensions. Ces tensions sont surtout liées au par-tage inégal des ressources et aux conflits d’usage à plusieurs échelles.

• Dégager la problématiqueLa problématique 1 est convenable, mais peu inventive. La problématique 2 est trop partielle, elle n’évoque qu’un seul aspect du sujet : les ressources. La problématique 3 est pertinente, elle permet de traiter l’ensemble du sujet à travers un terme essentiel, « les enjeux». La problématique 4 est hors-sujet.

Étape 2 : Élaborer le plan1. Les ressources, moteur de développement et d’intégration ?

a. Une mise en valeur des ressources récentes, qui bénéficie surtout aux littoraux

b. Une mise en valeur des ressources en eau qui profite peu à la population locale

c. Une exploitation des énergies qui n’impulse pas le développe-ment

2. Les ressources, sources de conflits a. Un système de rente qui attise les tensions locales et creuse les

inégalitésb. La volonté de mainmise sur les ressources qui entraîne des

conflits à toutes les échellesc. Des trafics illicites en plein essor et qui s’internationalisent

3. Les enjeux géopolitiques du Sahara a. Un espace politiquement instableb. Un espace stratégique au-delà de ses frontièresc. Un espace qui s’impose au cœur de la géopolitique internationale

Étape 3 : Rédiger la compositionTitre : Des ressources importantes, mais qui profitent peu à la popu-lation

Une région riche en ressources...

... qui profitent peu à la population locale

ressources en eau et aménagements hydrauliques

zone d'insécurité alimentaire et de mal-développement

région à faible densité, peuplée par des groupes minoritaires

zone d’exploitation des énergies(pétrole, gaz, ressources minières)

exportation des ressources

importation nécessaire de denrées alimentaires

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© HacHette Livre Chapitre 7 ● L’Afrique : les défis du développement 115

PRÉPA BACCOMPOSITION 17 p. 303

Sujet : Le continent africain face au développement et à la mondialisation

Étape 1 : Analyser le sujet• Délimiter l’espace concerné et identifier les mots-clésContinent africain : Les disparités intra-régionales du continent afri-cain sont nombreuses : disparités entre les pays (l’Afrique du Sud est une puissance complète, les États du Maghreb émergent et diversi-fient leurs économies, l’Afrique subsaharienne concentre 34 PMA…), à l’intérieur des pays (entre les régions, entre les quartiers des grandes villes)… Le continent africain peut être qualifié de « périphérie domi-née » de la mondialisation, mais il s’affirme peu à peu comme un nouvel acteur de la géopolitique mondiale et, là encore, les disparités concernant l’intégration dans la mondialisation sont importantes.Développement : Il désigne « l’ensemble des processus sociaux et économiques apportant aux hommes une plus grande sécurité, une plus grande satisfaction de leurs besoins ». En Afrique, il implique un accès à tous à l’eau potable, à une alimentation suffisante, à l’école, à la santé, à un travail décent… Les obstacles à relever sont nombreux : surmonter l’insécurité alimentaire, renforcer les structures écono-miques, régler les conflits armés…Mondialisation : Il s’agit ici de jouer avec les échelles et de réfléchir à l’insertion d’un continent dans le processus de la mondialisation. Quelle est la place de l’Afrique dans la mondialisation ? L’Afrique est, dans son ensemble, une périphérie dominée de la mondialisation, mais ses territoires s’intègrent inégalement dans le processus de mon-dialisation.

• Dégager la problématiqueEn exercice préalable, les élèves peuvent mettre au brouillon toutes les questions qui doivent être abordées pour répondre au sujet. Elles peuvent aider à la construction du plan et à la formulation de la pro-blématique (Quelles sont les spécificités du continent africain ? Quel rôle joue l’Afrique dans la mondialisation ? En quoi le développement est-il un défi majeur pour le continent africain ? Quelles sont les dyna-miques récentes de l’Afrique ?).

Étape 2 : Élaborer le planLes élèves doivent comprendre qu’il est important de réfléchir au brouillon aux formulations de leurs idées, pour qu’elles soient le plus claires possibles. Pour cela, il faut utiliser des verbes pertinents.

Grandes parties Arguments

I. Un continent en marge de la mondialisation, qui s’affirme progressivement

a. L’Afrique demeure une périphérie dans la mondialisation

b. L’Afrique devient un nouvel acteur géopolitique sur la scène internationale

II. Un continent qui se confronte aux défis du développement

a. L’Afrique est en mal de développementb. L’Afrique doit surmonter les obstacles à

son développementc. De nouveaux leviers de développement

se mettent progressivement en place.

III. Les « Afriques », des disparités qui se creusent à toutes les échelles

a. L’Afrique du Sud s’impose comme seule puissance complète

b. Des puissances régionales émergentc. L’Afrique subsaharienne accuse un

retard important

Étape 3 : Rédiger la compositionLes trois temps de l’introduction sont distingués : l’amorce et la défini-tion du sujet, la problématique et l’annonce du plan.Points forts, points faibles : L’amorce part d’un fait d’actualité qui peut être relié au sujet. Le sujet est analysé dans sa complexité, mais les termes ne sont pas bien définis (les définitions de « développement » et de « mondialisation » ne sont pas données) et l’espace concerné n’est pas suffisamment délimité. Le plan annoncé répond au sujet mais est en décalage avec la problématique proposée, qui est trop restric-tive. Elle ne prend en compte qu’une partie du sujet.

PRÉPA BACCOMPOSITION 18 p. 304-305

Sujet : L’Afrique du sud : un pays émergentÉtape 1 : Analyser le sujet• Délimiter l’espace concerné et identifier les mots-clésAfrique du Sud : Pays situé à l’extrémité australe du continent afri-cain. Il est une puissance régionale importante en Afrique (pays cofon-dateur de l’Union Africaine, à la tête de la SADC, première puissance économique du continent…) et s’insère, depuis la fin de l’apartheid, dans la mondialisation. Il s’impose sur la scène internationale comme un acteur incontournable (modèle pour les pays du Sud, et relais pour les pays du Nord).Pays émergent : Pays au développement économique rapide et s’in-tégrant dans les réseaux de la mondialisation.

• Dégager la problématiqueLa problématique 1 est en lien avec le sujet, mais manque d’inventi-vité. La problématique 2 est trop générale. La problématique 3 est la plus adaptée au sujet, elle reformule le sujet et le précise.

Étape 2 : Élaborer le planProblématique : Quelles sont les manifestations de la puissance sud-afri-caine ?Partie 1. La première économie du continent africain

a. Une puissance industrielle complète – exemple : Essor du tourisme haut de gamme au Cap

b. Une puissance insérée dans les flux commerciaux à toutes les échelles– exemple : Place croissante de la Chine dans les échanges sud-

africainsc. De grandes entreprises qui rayonnent en Afrique et dans le Monde

– exemple : Eskom, 4e groupe mondial de l’électricitéPartie 2. Un nouvel acteur sur la scène internationale

a. Une place croissante dans la diplomatie internationale– exemple : Sommet de la Terre à Johannesburg en 2002

b. Un pays au cœur de l’intégration régionale du continent– exemple : Mise en place de l’Union Africaine en 2002, pays

cofondateurc. Des relations intensifiées avec les BRICS, pays émergents

– exemple : Dénonciation en commun des subventions à l’agri-culture données par les pays du Nord

Partie 3. Les limites de la puissance : l’État face aux défis de l’après-apartheid

a. Gérer « la nation arc-en-ciel »– exemple : Mise en place d’une politique de discrimination posi-

tive b. Les limites de l’eldorado africain

– exemple : Entre 3 et 4 millions d’immigrés illégauxc. Faire face aux disparités territoriales

– exemple : Crise sociale dans les townships

Étape 3 : Rédiger la compositionLe schéma 1 illustre le mieux la première partie de la composition parce que la légende repose sur des données économiques, et s’appuie sur les arguments utilisés dans la première partie (puissance industrielle, flux commerciaux et grandes entreprises). Elle replace l’économie sud-africaine à l’échelle du continent, et dans le Monde.Schéma 1 La première économie du continent africainSchéma 2 La place de l’Afrique du Sud sur le continent africain

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116 © HacHette Livre

PRÉPA BACÉTUDE CRITIQUE DE DOCUMENT 35 p. 306

Sujet : Le Sahara : ressources, conflitsÉtape 1 : Analyser le sujetLe Sahara est une région complexe : le faible développement et les tensions géopolitiques de beaucoup de pays de la zone tendent à masquer le potentiel de développement économique important de la région. C’est à cette réflexion que le sujet invite, en croisant deux grilles de lecture, géoéconomique et géopolitique. Il permet de

réinvestir les informations de l’étude de cas qui ouvre le chapitre. Mais, il convient de nuancer la réflexion car les inégalités inter et intra-éta-tiques sont fortes.

Étape 2 : Exploiter et confronter les informationsPour éviter la paraphrase, on peut aider les élèves à travailler l’apport de connaissances personnelles par le renvoi à des documents qui apportent un éclairage complémentaire à l’aide du tableau suivant :

Schéma 3 Les disparités régionales en Afrique du Sud

Un pays attractif ...

... qui cache d'importantes disparités régionales

principale métropole

Johannesburg

Pretoria

Durban

SWAZILANDNAMIBIE

BOTSWANA

Le Cap

. . . . . .

migration frontalière

cœur économique du pays

façade maritime ouverte sur le monde

marge plus ou moins bien intégrée

Prélèvement des informations dans le document Apport de connaissances personnelles

Montrez que le Sahara dispose de ressources géostratégiques à l’échelle régionale et mondiale

– Ressources énergétiques (pétrole et gaz d’Algérie, Libye, Égypte) et minières importantes (métaux précieux, minerais), uranium (Niger) – Nappes aquifères

– voir doc. 5 p. 277 et doc. 12 p. 280 : des ressources exportées et convoitées par les puissances émergentes (ex : Chine) et l’Europe – Voir doc. 2 p 276 : permet le développement de l’agriculture par l’irrigation Mais ressource non renouvelable menacée par la surexploitation

Quelles informations montrent que la zone est politiquement instable ?

Quelles activités criminelles aggravent les tensions géopolitiques ?Pourquoi l’accès aux ressources est-il aussi un facteur de tension ?

Pourquoi l’accès aux ressources est-il aussi un facteur de tension ?

– Nombreux coup d’États depuis l’indépendance : 8 au Mali, 5 en Mauritanie– De multiples conflits : Guérilla du mouvement islamiste Al-Aqmi, Conflits au Sahara Occidental, au Tchad et au Soudan– Révoltes en Tunisie, Égypte, Libye (printemps arabe) – Piraterie au large de l’Éthiopie et de la Somalie

– La zone sahélienne plus exposée

– voir texte 15 p. 281 : fort développement d’activités criminelles : trafics de drogues et d’armes

– voir doc. 11 p. 280 et croquis de synthèse p. 283 : des ressources confisquées par les États ou les FTN qui constituent des économies de rente (pétrole en Algérie, Libye, Égypte) ou qui entraînent des conflits d’usage.

Pourquoi les tensions géopolitiques constituent-elles un frein au développement ?

– Des inégalités de développement plus ou moins fortes dans l’ensemble de la zone (plusieurs pays appartiennent aux PMA).

Des conflits :– qui aggravent le mal développement : déstabilisation des économies locales et nationales, aggravation de l’insécuritéalimentaire (sous-nutrition et mal-nutrition) – qui contribuent aux migrations et à la fuite des cadres, voir doc. 6 p. 278.

Étape 3 : Organiser et synthétiser les informations On peut organiser les informations en suivant le plan induit par le sujet et le tableau :

a. Des ressources importantes et convoitées

b. Mais une mise en valeur compromise par les tensions géopoli-tiques c. Des tensions géopolitiques qui constituent un frein au dévelop-pement de cet espace

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© HacHette Livre Chapitre 7 ● L’Afrique : les défis du développement 117

PRÉPA BACÉTUDE CRITIQUE DE DOCUMENT 36 p. 307

Sujet : Le Sahara : ressources, conflitsÉtape 1 : Analyser le sujet et la consigneAlors que les États-Unis semblent se désintéresser de l’Afrique dans les années 90, le 11 Septembre 2001 change la donne, en particulier dans la zone du Sahara où le contrôle des États sur leur territoire est faible et fait le jeu des mouvements terroristes. La sécurisation de cette zone constitue une priorité et se traduit par une forte présence mili-taire américaine (déploiement d’environ 2 000 militaires à Djibouti, signature d’un partenariat anti-terroriste réunissant Mali, Mauritanie, Niger, Tchad, Sénégal, Algérie, Maroc, Tunisie et Nigeria). Le souci de diversifier leurs sources d’approvisionnement en énergie constitue le second enjeu pour les États-Unis et explique également la nécessité de sécuriser la zone. La diplomatie chinoise est également guidée par les enjeux autour des ressources de la région. Mais elle se manifeste essentiellement par des investissements massifs (notamment dans les infrastructures) et un activisme culturel important (bourses pour les étudiants africains, 15 Instituts Confucius ouverts depuis 2004), la coo-pération militaire reste, elle, limitée.

Étape 2 : Exploiter et confronter les informations On peut travailler autour d’un questionnement simple en insistant sur les lacunes du document. 1. Quelles sont les ressources qui intéressent les États-Unis et la Chine ? Pourquoi ?

– Ressources énergétiques et minières (voir étude critique de docu-ment 35)

– Forte croissance chinoise gourmande en matières premières – Volonté de diversifier les sources d’approvisionnement

2. Quelle est la priorité des États-Unis dans la région du Sahara ? Com-ment se manifeste la présence américaine dans la région ?

– Lutte contre le terrorisme d’Al-Aqmi et sécurisation des frontières– Approvisionnement en pétrole – Présence militaire multiforme : partenariat, aide financière, bases

américaines, participation aux missions de l’ONU. 3. Comparez l’influence sur le plan économique, diplomatique et culturelle de la Chine et des États-Unis dans la région.

– Une influence ciblée pour les États-Unis sur les régions où les inté-rêts américains sont importants : visites diplomatiques et IDE au Maghreb, en Égypte et au Soudan. Une influence culturelle faible : Mc Donald’s, un symbole du modèle américain, très peu implanté.

– Un intérêt récent mais marqué par un activisme économique, diplomatique et culturel important : nombreux déplacements du gouvernement chinois dans la région, promotion de la culture chinoise par l’implantation des instituts Confucius, investisse-ments et partenariats commerciaux dans toute la région. Une présence militaire discrète.

4. Quel élément montre que l’influence américaine est contestée ? – Attentats islamistes contre leurs alliés.

Étape 3 : Organiser et synthétiser les informations (proposi-tion de plan)a. Des ressources énergétiques et minières convoitées par la Chine et les États-Unis mais des stratégies spécifiques b. États-Unis : une priorité géopolitique et militaire : la lutte contre le terrorisme pour sécuriser les approvisionnements c. Chine : une priorité géoéconomique : développer la présence chinoise par le « soft power », les infrastructures et les investissements pour assurer et diversifier ses approvisionnements en matières premières.

PRÉPA BACÉTUDE CRITIQUE DE DOCUMENT 37 p. 308

Sujet : Le continent africain face au développementÉtape 1 : Analyser le sujet et la consigneLe sujet s’appuie sur la 1re partie du chapitre consacré aux défis du développement de l’Afrique. La confrontation des documents doit

permettre de construire une réflexion nuancée sur le développement de l’Afrique. Le croisement des indicateurs et du texte met en pers-pective les atouts et les faiblesses d’un continent qui s’intègre inéga-lement dans la mondialisation. La vision critique des documents doit souligner les lacunes des documents qui n’intègrent pas certaines dimensions (fragilités des structures économiques).

Étape 2 : Exploiter et confronter les informations Sur le plan méthodologique, on peut faire repérer les articulations du texte pour en analyser l’argumentation. Le tableau ci-dessous peut constituer un cadre pour l’étape 2.

Les idées générales du texte et ses lacunes

Les exemples à développer à l’aide du texte ou de connaissances

personnelles

Quels atouts peuvent faire de l’Afrique « une nouvelle zone émergente du monde » ?

– sur le plan démographique – sur le plan social– sur le plan économique

Quelles faiblesses freinent l’insertion de l’Afrique dans la mondialisation ?

Montrez que les disparités régionales sont fortes et que l’insertion des pays d’Afrique dans la mondialisation est inégale.

– sur le plan environnemental – sur le plan du développement expliquez la dernière phrase du texte mise entre guillemets : le poids des économies de rente

– pourquoi les exemples choisis dans le doc. 2 sont-ils représentatifs des disparités de développement de l’Afrique ?

Quels atouts ou difficultés ne sont pas évoqués dans le document ?

– voir B p. 286 : quels obstacles sont des freins à l’intégration dans la mondialisation ? – quel est le poids de l’Afrique dans les échanges mondiaux (ex : part dans le trafic de marchandises) et les relations internationales (ex : pays d’Afrique présents dans les instances de gouvernance mondiale) ?

Étape 3 : Organiser et synthétiser les informations (proposi-tion de plan)a. L’Afrique dispose de nombreux atouts pour devenir une « nouvelle zone émergente »

– Une forte croissance démographique (population multipliée par 10 en un siècle, taux de fécondité élevé dans les pays les plus pauvres) qui peut nourrir la croissance (main d’œuvre nom-breuse, création de marchés intérieurs, relations villes-campagnes mutuellement avantageuses)

– Croissance et diversification des investissements étrangers (sec-teurs énergétiques et miniers mais aussi tertiaires)

– Des ressources abondantes : potentiel agricole (60 % des terres arables non cultivées de la planète), énergétique et minier.

b. Mais les disparités de développement restent fortes et sont un frein à son insertion dans la mondialisation

– Une croissance démographique qui peut aussi nourrir les tensions sociales, la surexploitation foncière et l’exode rural.

– Des indicateurs de développement qui restent faibles dans beaucoup de pays d’Afrique (espérance de vie plus faible que la moyenne mondiale, taux d’alphabétisation dans les PMA comme le Niger, RNB/hab) : frein à la constitution d’un marché intérieur et à la formation de cadres.

– Des risques environnementaux liés au réchauffement climatique : des zones côtières menacées par la montée des eaux.

– Importance du secteur informel, faiblesse du secteur industriel et tertiaire supérieur.

c. Une insertion inégale dans la mondialisation qui témoigne de fortes disparités régionales

– Afrique du Sud, puissance émergente d’Afrique, mais des inégali-tés internes fortes (ex : en Afrique du Sud, 17,4 % de la population vit avec moins de 1,25 $ par jour) .

– Les pays pétroliers (Libye, Nigeria) ou miniers insérés dans les échanges mondiaux, mais une économie de rente qui freine la

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diversification des activités et des profits confisqués par une minorité au pouvoir et les FTN.

– Les PMA cumulent les difficultés malgré des ressources souvent abondantes : Niger au 186e rang pour l’IDH. Faible insertion dans la mondialisation et dépendance économique et financière.

PRÉPA BACÉTUDE CRITIQUE DE DOCUMENTS 38 p. 309

Sujet : Le continent africain face à la mondialisationÉtape 1 : Analyser le sujet et la consigneL’exemple du secteur de la téléphonie mobile comme champ d’inves-tissements pour les FTN met en évidence les atouts du marché africain (confirmés par le doc. 2) et sa croissance rapide. L’explosion de la télé-phonie mobile et de l’usage des NTIC en Afrique est un des aspects de son insertion dans la mondialisation. Le désenclavement de nom-breuses régions, grâce aux investissements des opérateurs étrangers, constitue un progrès notable pour les populations mais ne doit pas masquer le fait que l’essentiel des flux numériques se concentre encore sur les métropoles et l’Afrique du Nord et du Sud. Il est donc impor-tant d’avoir une réflexion nuancée et le recours aux pages « Cours » du manuel est une aide pour les élèves. Il est également possible de croiser ce texte (doc. 1) avec les documents de l’étude de cas sur la téléphonie mobile (p. 90 à 97).

Étape 2 : Exploiter et confronter les informations On peut aider les élèves à lister les informations et à les éclairer à l’aide du tableau suivant :

Les informations des documents

Les apports de connaissances personnelles

Les limites des documents

sur le sujet

Quels sont les facteurs d’attractivité des investissements en Afrique ?

Pourquoi la démographie de l’Afrique est un atout ? (voir A p. 286)

Qu’apporte l’information sur le prix du Smartphone dans le doc. 1 ?

Quelles sont les FTN qui s’intéressent au marché de la téléphonie mobile en Afrique ?

Pourquoi peut-on dire que l’Afrique reste une marge dans la mondialisation ? (voir A p. 292)

Quels types de dépendance les documents révèlent-ils indirectement ?

Quels sont les pays où les investissements se concentrent ?

Pourquoi Lagos est-elle une « cité du business » recommandée par le magazine économique « Fortune » ?

Quels sont les territoires et sociétés qui profitent de la mondialisation ? (voir C p. 292)

Étape 3 : Organiser et synthétiser les informations (proposi-tion de plan)a. Un nouveau marché à conquérir qui repose sur de multiples atouts

– Une élévation du niveau de vie qui favorise la constitution d’un marché intérieur : rapide et forte croissance du RNB par habitant.

– Appuyé par une croissance démographique forte qui en fait l’un des foyers de population du monde (1 milliard d’habitants).

– Une main-d’œuvre disponible et bon marché : montage à Lagos de téléphones qui alimentent l’Afrique mais aussi l’Europe.

b. Des FTN qui s’intéressent de plus en plus au marché africain – Des atouts qui expliquent l’intérêt des FTN pour un marché de

consommation en pleine expansion : des investissements en hausse dans le secteur de la téléphonie mobile, un bien de consommation révélateur des progrès du développement en Afrique.

– Concurrence des FTN pour conquérir le marché africain : des firmes chinoises, française (Orange), finlandaise (Nokia), mais présence aussi de firmes africaines (sud-africains Telkom et MTN, kenyan Safaricom).

– Lagos, une « cité du business » selon le magazine économique américain « Fortune » : pays le plus peuplé d’Afrique, forte crois-

sance du RNB/hab et infrastructures solides, en font un marché recommandé pour les investisseurs étrangers.

c. Mais des limites (regard critique) :– Un niveau de vie qui reste encore bas : nécessité d’adapter les prix

(La firme chinoise Huawei lance un Smartphone au Nigeria pour moins de 75 euros).

– Des investissements ciblés sur les pays émergents et puissances régionales d’Afrique (Afrique du Sud, Maghreb, Nigeria) et concen-trés sur les métropoles (souvent capitales) du pays : des marchés qui sont surtout les classes moyennes et supérieures urbaines.

– Une dépendance financière et technologique visible : le marché de la téléphonie mobile en Afrique est dominé par des FTN euro-péennes et asiatiques.

PRÉPA BACÉTUDE CRITIQUE DE DOCUMENTS 39 p. 310

Sujet : L’Afrique du Sud : un pays émergentÉtape 1 : Analyser le sujet et la consigneLe sujet invite à s’interroger sur les aspects de la puissance de l’Afrique du Sud et sur son insertion dans la mondialisation. Il est donc impor-tant de tenir compte des échelles dans l’analyse des documents. Modèle pour l’Afrique, par sa croissance forte et la diversification de son économie (classée au 27e rang mondial), le pays produit ¼ du PIB du continent et s’affirme comme une puissance leader sur le continent et à l’échelle des Suds. Cependant, il convient de relativiser le poids de l’Afrique du Sud à l’échelle mondiale. C’est donc à une réflexion nuan-cée que le sujet invite dans la deuxième partie de la consigne.

Étape 2 : Exploiter et confronter les informations On incitera les élèves à rappeler la définition d’un pays émergent (voir p. 24) et on axera le prélèvement des informations sur trois échelles d’analyse :• Quels sont les signes de la puissance de l’Afrique du Sud :

– à l’échelle du continent africain ?– à l’échelle des Suds ?– à l’échelle mondiale ?

Pour aider les élèves dans l’analyse critique des documents, on peut orienter le questionnement autour de quelques axes :• À l’aide de la carte p. 99, nuancez l’insertion de l’Afrique du Sud dans la mondialisation des échanges • Quelles sont les régions de l’Afrique du Sud les plus intégrées dans la mondialisation ? (voir carte p. 297) • À quelle échelle le rôle diplomatique de l’Afrique du Sud est-il le plus affirmé ? Justifier votre réponse à l’aide d’exemples (voir carte p. 296)

Étape 3 : Organiser et synthétiser les informations (proposi-tion de plan)a. Les signes d’une puissance émergente :

• À l’échelle du continent africain : – 1er investisseur en Afrique– Johannesburg : 1re place financière africaine – 1re puissance économique : poids des FTN sud-africaines en

Afrique– Puissance militaire : participation aux missions de l’ONU au

Kenya et RDC• À l’échelle des Suds :

– Membre du club des BRICS : groupe des puissances émergentes des Suds

– Partenariat avec l’Inde et le Brésil : forum IBAS b. …Intégrée dans la mondialisation :

• Des ambitions qui s’affirment : revendication d’un siège perma-nent au Conseil de sécurité de l’ONU, accueil de la coupe du monde de football en 2010.• Les FTN : une diversification sectorielle et une présence du tertiaire supérieur qui témoignent de la vitalité économique de l’Afrique du Sud (plus d’1/5e des premières FTN africaines).• Des partenaires commerciaux intégrés à la mondialisation, la Triade et les puissances émergentes d’Asie, et des échanges équilibrés (pas de gros déficit commercial).

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© HacHette Livre Chapitre 7 ● L’Afrique : les défis du développement 119

– Johannesburg, une métropole intégrée dans le réseau des villes mondiales.

c. Mais des limites (regard critique) : – Un poids dans le commerce mondial qui reste encore modeste par rapport à la Triade et aux puissances émergentes d’Asie (Chine et Inde) et le document ne permet pas d’apprécier la nature des échanges commerciaux.– Une insertion qui concerne surtout les régions les plus riches (Gauteng, région de Durban et du Cap).– Un poids dans la géopolitique mondiale surtout actif en Afrique (NEPAD, SADC, Union Africaine).

PRÉPA BACÉTUDE CRITIQUE DE DOCUMENTS 40 p. 311

Sujet : L’Afrique du Sud : une puissance émergente ?Étape 1 : Analyser le sujet et la consigneLe sujet invite à nuancer la puissance émergente de l’Afrique du Sud. En effet, son insertion dans la mondialisation ne fait pas disparaître les tensions sociales et aggrave les inégalités régionales et sociales. Mal-gré la fin de l’apartheid, les disparités demeurent pour les populations noires et métisses. Il s’agit donc pour les élèves d’étudier l’autre face du développement et de la croissance de l’Afrique du Sud, et d’apporter un regard critique sur les lacunes des documents.

Étape 2 : Exploiter et confronter les informations Il est possible de guider la réflexion des élèves en menant un ques-tionnement :

– En quoi le doc. 2 illustre-t-il la montée en puissance de l’Afrique du Sud ? Quels aspects de l’urbanisation de l’Afrique du Sud la photo ne montre-t-elle pas ? Utilisez vos connaissances personnelles pour enrichir la réflexion.

– Doc. 1 : Montrez que, malgré la fin de l’apartheid, les disparités socio-économiques demeurent fortes.

On peut aider les élèves à cerner les limites des documents, notam-ment leurs lacunes, par un renvoi à des documents complémentaires du manuel.

– Carte p. 297 : quelles sont les régions les plus riches du pays ? Quelles sont les régions les moins dynamiques du territoire sud-africain ?

– Carte 2 p. 300 : montrez que Johannesburg est une métropole fragmentée. Quels quartiers concentrent les difficultés sociales ?

Étape 3 : Organiser et synthétiser les informations (proposi-tion de plan)

a. Une montée en puissance de l’Afrique du Sud • Des métropoles intégrées dans le réseau des villes mondiales et des quartiers d’affaires, vitrines de la modernité et de l’intégration dans la mondialisation : Durban, Johannesburg (1re place finan-cière d’Afrique), Le Cap. • Une insertion dans la mondialisation qui contribue à la crois-sance rapide du pays, 1re économie d’Afrique.

• Des régions moteurs de la croissance rapide du pays : Gauteng, Kwazulu-Natal et Cap-Ouest : 70 % du PIB.• L’émergence d’une classe moyenne et élévation globale du niveau de vie (doc. 2).

b. Mais des contrastes sociaux forts • Près de la moitié de la population sous le seuil de pauvreté, taux de chômage élevé, illettrisme.• L’héritage de l’apartheid difficile à effacer : les populations noires et métisses concentrent les difficultés économiques et sociales et les inégalités dans l’accès au logement, à l’eau et à l’éducation.• Une pauvreté qui alimente les tensions sociales et la violence et aggrave l’épidémie de Sida.

c. Limite des documents : des inégalités spatiales • À l’échelle de l’Afrique du Sud : des régions en retard de dévelop-pement (Cap Nord et Cap Est).• À l’échelle des métropoles : exemple de Johannesburg : forte ségrégation sociale et ethnique ; les townships concentrent les difficultés sociales et sont marginalisés.

PRÉPA BACCROQUIS 12 p. 312

Sujet : Le continent africain face au développement et à la mondialisation

Étape 1 : Analyser le sujet et la consigne• Délimiter l’espace concerné et identifier les mots-clés Continent africain : Il s’agit de présenter la situation du continent africain et de sa partie insulaire (Madagascar, Seychelles, Réunion…). Le terme « continent » rappelle le caractère singulier de l’Afrique dans la mondialisation et le développement où, excepté l’Afrique du Sud, aucune puissance ne se distingue. Si on peut souligner son origina-lité, il ne faut cependant pas oublier la diversité des situations face au développement et à la mondialisation.Développement : Le niveau de vie, le niveau de santé et le niveau d’éducation sont les trois critères principaux pour définir le dévelop-pement (IDH), la richesse s’intéresse davantage à la situation écono-mique du pays (RNB/hab) et à son niveau de vie. Le continent africain comprend 34 PMA sur 48 dans le monde, la malnutrition touche 230 millions de personnes et l’espérance de vie est en moyenne de 55 ans. Développement et mondialisation : La mondialisation favorise le développement et le niveau de développement détermine souvent le niveau d’intégration des pays dans la mondialisation. Le continent afri-cain est une périphérie dominée voire marginalisée pour une bonne partie des pays de l’Afrique subsaharienne et centrale. On note cepen-dant l’existence d’une puissance émergente (l’Afrique du Sud).

Page 120: 109256853 Geographie Tles L ES Hachette 2012 Livre Du Professeur

120 © HacHette Livre

Étape2 : Choisir les figurés et réaliser le croquis Titre : Mondialisation et développement en Afrique

AFRIQUEDU SUD

ALGÉRIEMAROC

ÉGYPTE

Océan Atlantique

Océan Indien

Mer Méditerranée

Lagos

Casablanca

Le Cap

Le Caire

Abidjan

Johannesburg

Durban

Dakar

Nairobi

Asie

Asie

Asie,Moyen-Orient

Europe

Europe

Amériquedu Nord,Europe

Amériquedu Nord,Europe

limite de l’espace où la situation sanitaire est mal maîtrisée (paludisme, maladies liées à l’eau)

instabilité politique (conflits majeurs depuis 1990)

Un continent en marge de la mondialisation en raison de son mal-développement

puissance régionale dite « émergente » pilote de la mondialisation (membre du G20 et des BRICS), IDH moyen

périphérie intégrée et dominée de la mondialisation (pourvoyeuse de matières premières), IDH inégal

«Les Afriques» : une intégration inégale à la mondialisation

PMA : pauvreté de masse, insécurité alimentaire chronique, main-d’œuvre nombreuse mais peu formée

Une intégration croissante dans la mondialisationgrâce à ses atouts

ressource agricole, énergétique et minière

principal port

tissu industriel diversifié

marge dominée de la mondialisation, IDH très faible

métropole, relais de la mondialisation

flux de marchandises brutes (agricoles, hydrocarbures, minières) ou illicites, migratoires

flux de capitaux : IDE, transferts des migrants, aide publique au développement

ville d’accueil d’un forum social mondial ou d’un sommet de la Terre

industrie (lourde ou légère) n’ayant pas favorisé la création d’un tissu industriel diversifié

0

N

500 1 000 km

PRÉPA BACCROQUIS 13 p. 313

Sujet : L’Afrique : les défis du développementÉtape 1 : Analyser le sujet • Délimiter l’espace concerné et identifier les mots-clés Afrique : Il s’agit d’une analyse continentale mais l’analyse régionale doit aussi être considérée. L’Afrique insulaire est intégrée (Madagascar).Défis : De nombreux pays africains doivent faire face à une urbani-sation rapide, l’analphabétisme, un accès à l’eau et à son traitement insuffisant, des pandémies, des guerres, l’insécurité alimentaire et l’existence d’une structure économique fragile. L’Afrique possède cependant des atouts : des richesses naturelles abondantes et une population jeune.Richesse et développement : Pour définir ces deux notions, les élèves peuvent s’appuyer sur les outils de mesure : PIB/hab/an pour l’un ; l’IDH pour l’autre.

Étape 2 : Choisir les figurés et réaliser le croquisSchéma 1 Des atouts pour relever les défis du développementSur ce schéma, les élèves peuvent compléter la nomenclature et ajouter les métropoles de Lagos et Le Caire.

Des atouts naturels

Une industrialisation inégale

tourisme balnéaire ou culturel

ressources naturelles abondantes : agricoles, hydrocarbures et minières

littoral ouvert : façade portuaire en développement

tissu industriel diversi�é

Une urbanisation croissante

métropole de plus de 10 millions d’hab.

tissu industriel peu diversi�é (industrie lourde ou légère)

Page 121: 109256853 Geographie Tles L ES Hachette 2012 Livre Du Professeur

© HacHette Livre Chapitre 7 ● L’Afrique : les défis du développement 121

Une intégration régionale en cours de formation

partenaire du NEPAD (Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique)

Une intégration croissante à la mondialisation

région où l’APD représente plus de 10 % du PIB des pays en 2008

espace de coopération régionale

�ux de matières premières (agricoles, énergétique, minières) à faible valeur ajoutée, main-d’œuvre�ux de biens de cosommation à forte valeur ajoutée et de capitaux

Un développement inégal

Des obstacles persistants

limite nord de l’insécurité sanitaire (paludisme, maladies liées à l’eau)

instabilité politique depuis 2000

PMA : IDH faible, pauvreté de masse, transition démographique en général peu avancée

pays rentiers, IDH moyen

puissance régionale émergente : IDH moyen mais forte croissance économique

limite nord de la progression massive du VIH

Lagos

Le Caire

AFRIQUEDU SUD

ALGÉRIEMAROC

ÉGYPTE

Océan Atlantique

Océan Indien

Mer Méditerranée

Asie

Asie

Asie,Moyen-Orient

Europe

Europe

Amériquedu Nord,Europe

Amériquedu Nord,Europe

littoral ouvert : façade portuaire en développement

De nombreux atouts pour relever le défi du développement

Une Afrique qui demeure plurielle face au développement

Dynamiques internes au continent

Dynamiques externes

Inégale situation et potentiel de développement

Des obstacles persistants

limite Nord de l’expansion du paludisme

instabilité politique (conflits majeurs depuis 1990)

puissance régionale émergente : IDH moyen mais forte croissance économique

NEPAD (Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique)

pays rentiers, IDH moyen

ressources naturelles abondantes : agricoles, hydrocarbures et minières

PMA (2010), IDH faible, pauvreté de masse, transition démographique en général peu avancée (4 enfants par femme)

flux de matières premières (agricoles, énergétique, minières) à faible valeur ajoutée, main-d’œuvre

flux de biens de consommation à forte valeur ajoutée et de capitaux

industries diversifiées

0

N

500 1 000 km

Schéma 2 Les dynamiques régionales et internationales en Afrique

Croquis de synthèse L’Afrique : les défis du développement

Schéma 3 Une Afrique plurielle face au développement

D’autres figurés peuvent êtres ajoutés comme les métropoles de plus de 10 millions d’habitants ou la limite nord de la progression massive du VIH.

Page 122: 109256853 Geographie Tles L ES Hachette 2012 Livre Du Professeur

122 © HacHette Livre

PRÉPA BACCROQUIS 14 p. 314-315

Sujet : L’Afrique du Sud : un pays émergentÉtape 1 : Analyser le sujet • Délimiter l’espace concerné et identifier les mots-clésL’échelle nationale n’est pas la seule échelle à considérer. Il faut éga-lement placer le sujet à l’échelle régionale/continentale et à l’échelle mondiale.Un pays émergent est un pays marqué par de fortes inégalités, dont le développement est rapide, intégré aux réseaux de la mondialisation. C’est un centre d’impulsion régional. L’Afrique du Sud présente ces dif-férentes caractéristiques.

Étape 2 : Élaborer le planPlan 2 :Point fort : une variation des échelles (continentale, mondiale puis nationale).Point faible : la deuxième partie reprend l’intitulé du sujet, le lecteur s’attend à y lire l’essentiel du propos.Plan 3 : Une démarche démonstrative (description, explication et limites) et une variation des échelles. C’est le plan attendu.Pour le tableau invitant les élèves à travailler la formulation, on peut proposer quelques exemples significatifs :

OcéanAtlantique

OcéanIndien

NAMIBIE BOSTWANA ZIMBABWE

MO

ZAM

BIQU

E

LESOTHOSWAZILAND

PrétoriaJohannesburg

AsieEurope

AsieEurope

Asie, Amériques,Europe, Moyen-Orient

Durban

KwazuluNatal

siège du secrétariat du NEPAD(Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique)

Un centre de la gouvernance internationale

Un centre africain de la mondialisation

sommet de la Terre

siège des grandes entreprises(plus de 20 % des 500 FTN africaines)

1re place �nancière du continent

�ux de capitaux et de marchandises

OcéanAtlantique

OcéanIndien

LESOTHO

SWAZILAND

Durban Richard’sBayPort

Elisabeth

Kgalagali Park

Route des Vins Route des Jardins Sainte

Lucia

Park Kruger

Cape Town

Des activités économiques extraverties

Des infrastructures favorables à l’ouverture

exploitation minière (or, diamant, charbon, cuivre…)

agriculture d’exportation

port majeur

port secondaire

route maritime internationale majeure

tourisme (balnéaire, culturel, réserves animalières)

corridor transfrontalier

Informations Formulation pour la représentation cartographique Figuré adapté

L’Est de l’Afrique du Sud est fortement touché par le sida Limite ouest d’expansion du sida Figuré linéaire

Une route maritime majeure contourne l’Afrique du Sud Route maritime internationale majeure Figuré linéaire

Les entreprises sud-africaines sont les plus puissantes du continent

Siège des grandes entreprises (plus de 20 % des 500 FTN africaines)

Figuré ponctuel

Certaines régions appuient leur développement sur des formes différentes du tourisme

Tourisme (balnéaire, culturel, réserves animalières) Aplat

L’Afrique du Sud a accueilli deux conférences internationales de développement durable

Sommet de la Terre Figuré ponctuel

Dans les villes, les townships concentrent la pauvreté Grande ville comprenant au moins un bidonville Figuré ponctuel

Étape 3 : Choisir les figurés et réaliser le croquis Schéma 1 Un nouvel acteur sur la scène globale

Schéma 2 Les atouts de la première puissance africaine

Page 123: 109256853 Geographie Tles L ES Hachette 2012 Livre Du Professeur

© HacHette Livre Chapitre 7 ● L’Afrique : les défis du développement 123

Schéma 3 De nombreux défis à relever

OcéanAtlantique

OcéanIndien

LESOTHO

SWAZILAND

Prétoria

GAUTENG

CAP OUEST

Johannesburg

DurbanPortElizabeth

Le Cap

KWAZULU-NATAL

Une organisation déséquilibrée du territoire

Un centre bicéphale

Des espaces inégalement intégrés

La persistance de la pauvreté

périphérie dynamique et intégrée (70 % du PIB)

métropole décisionnelle

axe majeur

marge intégrée et exploitée (extraction minière et agriculture extensive)

limite ouest d’expansion forte du sida(taux de prévalence > 10 % des 15-49 ans)

grande ville comprenant au moins un bidonville

Tropique du Capricorne

NAMIBIE

BOSTWANA

ZIMBABWE

MOZAMBIQUE

Port Elizabeth

Durban

Richard’s Bay

Le CapAsieEurope

AsieEurope

AsieAmériqueEurope

Moyen-Orient

PretoriaJohannesburg

OcéanAtlantique

OcéanIndien

0

N

100 200 km

1. Un nouvel acteursur la scène globale Des activités économiques extraverties Une organisation déséquilibrée du territoire

Le maintien de la pauvreté

Des infrastructures favorables à l’ouverture port majeur port secondaire

corridor transfrontalier

bicéphalie : métropole décisionnelle

périphérie dynamique et intégrée (70% du PIB) marge intégrée et exploitée(extraction minière et agriculture extensive)

�ux de capitauxet de marchandises

2. Les atouts de la première puissance africaine 3. De nombreux dé�s à relever

exploitation minière(or, diamant, charbon, cuivre…)

1re place �nancièredu continent

centre de décisioninternational (sommet de la Terre, siège du secrétariatdu NEPAD)

agriculture d’exportation tourisme(balnéaire, culturel, réserves animalières)

grande ville comprenant au moins un bidonville

limite Ouest d’expansion fortedu sida (taux de prévalence > 10% des 15-49 ans)

route maritime internationale majeure

LESOTHO

SWAZILAND

Croquis de synthèse L’Afrique du Sud : une puissance émergente

Page 124: 109256853 Geographie Tles L ES Hachette 2012 Livre Du Professeur

124 © HacHette Livre

PRÉPA BACDES CROQUIS AU SCHÉMA p. 316-317

Étape 1 : Analyser le sujet Dans cet exercice, les élèves doivent dégager des traits spécifiques aux villes africaines, en s’appuyant sur deux exemples précis : Kins-hasa et Dakar. Pour les aider, des croquis de ces deux villes leur sont fournis. Une fois les points communs relevés, les élèves doivent construire un modèle de ville africaine sous la forme d’un schéma. En s’appuyant sur deux croquis, les élèves réalisent un schéma (et non l’inverse, comme c’est le cas dans les exercices pages 76-77 et 268-269). Ils s’essaient ainsi à différentes productions graphiques, ce qui va dans le sens des nouvelles épreuves du baccalauréat et en particulier dans celui de l’insertion de schéma dans la composition.Les définitions des termes « développement » et « mondialisation » sont données dans le manuel. Il s’agit de les discuter à travers l’étude des villes africaines.

Étape 2 : Élaborer la légendeKinshasa est la capitale de la République démocratique du Congo et Dakar celle de la République du Sénégal. Ces deux grandes villes afri-caines appartiennent à l’Afrique subsaharienne ou Afrique noire (qu’on oppose communément à l’Afrique du Nord, limitée au sud par le Sahel). Il est important de spécifier que ces deux villes appartiennent à la même aire géographique, parce qu’elles ont davantage de simili-tudes dans leurs organisations urbaines. Ce sont ces points communs qu’il s’agit de mettre en exergue pour construire un modèle.

Des quartiers urbains fonctionnels et fragmentés (héritage colonial)

Une urbanisation croissante et mal maîtrisée (espaces urbains et

dynamiques)

Un espace intégré à différentes échelles

Exemples de Kinshasa et Dakar

Héritage colonial qui se traduit sur le territoire :– développement polycentrique autour du littoral– quartiers fragmentés (ancien quartier européen, township…)– ségrégation socio-spatiale (quartier résidentiel aisé, habitat populaire précaire…)– concentration des fonctions de commandement et d’affaires dans le centre ancien colonial

Dualisme entre ville « légale » et « ville illégale » (habitat populaire précaire)

– habitat populaire précaire – étalement urbain et intégration des villages alentours– problèmes de pollutions urbaines (pollution des eaux et des plages…)– conflits d’usage– tentative de planification urbaine par les pouvoirs publics (création de villes-satellites)

Échelle locale : – migrations intra-urbaines importantes

Échelle régionale ou nationale :– exode rural– migrations interurbaines (avec les villes-satellites, avec les villes voisines…)– axes de communication terrestres qui relient la ville à l’arrière-pays

Échelle mondiale :– équipements qui permettent une insertion à l’échelle mondiale (aéroport, port…)

Étape 3 : Choisir les figurés et réaliser le schéma

InformationInformation et figuré utilisés dans le croquis de

Figuré possible pour le schémaKinshasa Dakar

– Étalement urbain étalement urbain village absorbé par l’étalement étalement urbain

– Zone industrialo-portuaire port fluvial jumelé à un centre d’activités industrielles

ZIP ZIP

– Axe de communication terrestre majeur

– Flux international

Les élèves doivent comprendre la différence entre croquis et schémas. Un croquis est une représentation simplifiée d’une observation, il en dégage les grandes caractéristiques. Il respecte les dimensions de l’observation et comporte une échelle. Un schéma a pour but, sous

une forme plus simplifiée (souvent plus géométrique), de mettre en évidence certains points pour mieux les comprendre. Le schéma ci-dessous met en évidence les points communs des villes africaines.

Page 125: 109256853 Geographie Tles L ES Hachette 2012 Livre Du Professeur

© HacHette Livre Chapitre 7 ● L’Afrique : les défis du développement 125

VERS LE SUPÉRIEUR p. 320-321

FAIRE UNE FICHE DE LECTURE

La place de l’Afrique dans le monde

● Réponses aux questions1. Professeur de géographie à l’université Paris-Sorbonne, Sylvie Bru-nel (née en 1960) est spécialiste de l’Afrique et du développement. Elle a travaillé quinze ans dans l’humanitaire (Médecins sans frontières et Action contre la faim). Sur l’Afrique, elle a publié notamment : L’Afrique (Bréal, 2004), L’Afrique dans la mondialisation (La Documentation pho-tographique n° 8048, 2005).2. Dans l’introduction, l’auteur appelle à un renversement total de la perception de la situation de l’Afrique : elle invite à voir les chances de l’Afrique et non plus seulement les malheurs.Dans le développement, Sylvie Brunel énumère les nouvelles chances de l’Afrique au tournant du millénaire. Certaines proviennent d’élé-ments extérieurs, d’autres sont plus internes. Les investissements chinois et la pacification sont les arguments principaux.En conclusion, l’auteur souligne que l’intégration régionale de l’Afrique progresse.3. Les trois causes du renouveau africain :– la rente pétrolière – la priorité stratégique dans la lutte contre le terrorisme islamique – le redressement économique voulu par une nouvelle génération de dirigeants africains, qui cherchent à attirer les investisseurs, notam-ment chinois.Il reste quatre zones d’instabilité :– le Soudan ;– la Corne de l’Afrique ;– l’est du Congo ;– le Sahara.4. Un exemple de rédaction de la fiche de lectureIntroduction :

– Il faut en finir avec l’image misérabiliste de l’Afrique.– Le continent est sorti de la « décennie du chaos » (1991-2001).– Le continent connaît une croissance économique « à la chinoise ».

Développement :Les 3 causes du renouveau africain– 2 causes externes :

✔ Rente pétrolière : Afrique = 12 % des réserves mondiales de pétrole ; pétrole de bonne qualité, aisément accessible. Les grandes puissances et les BRICS veulent diversifier leurs sources d’approvi-sionnement.

=> Pétrole = dépendance économique, mais aussi opportunité éco-nomique.

✔ Priorité stratégique dans la lutte contre le terrorisme islamiqueConséquence négative des plans FMI et BM : démantèlement des ser-vices publics et multiplication des activités illicites.=> Changement d’attitude de la part des grandes puissances.– 1 cause interne :

✔ Redressement économique voulu par une nouvelle génération de dirigeants africains, qui cherchent à attirer les investisseurs, notamment chinois.

• efforts d’assainissement des finances publiques• paix et réconciliation • restauration de l’autorité des États • accords commerciaux avec l’Europe (« tout sauf les armes »),

les USA (« African Growth Opportunity Act ») et de plus en plus avec la Chine.

=> La Chine devient 1er investisseur et 1er bailleur de l’Afrique et les anciennes puissances coloniales perdent de leur influence.

Les limites du renouveau africainCertes, 53 pays en guerre en 1995, seulement 35 aujourd’hui, mais il reste 4 zones d’instabilité, correspondant à la diagonale du vide de l’Afrique (faible peuplement + ressources importantes), qui excitent les convoitises :– le Soudan (Darfour) ;– la Corne de l’Afrique (Somalie et Éthiopie-Érythrée) ;– l’est du Congo (génocide rwandais) ;– le Sahara (sanctuaire d’Al-Aqmi).Conclusion :La recherche de la paix permet la renaissance du panafricanisme : l’in-tégration régionale progresse, sur le modèle de l’UE. L’Afrique reven-dique un siège au Conseil de sécurité de l’ONU.5. Les personnalités évoquées :Ellen Johnson Sirleaf : Prix Nobel de la Paix en 2011, Ellen Johnson Sirleaf (née en 1938) est la présidente du Liberia depuis 2006. Elle est la première femme élue au suffrage universel à la tête d’un État africain. Économiste de formation, elle a été ministre des Finances de son pays

vers l’arrière-pays

vers le reste du monde

Façade maritime ou fluviale

Des quartiers urbains fonctionnels et fragmentés (héritage colonial)

Une urbanisation croissante et mal maîtrisée

Un espace intégré à diférentes échelles

centre urbain : fonctions de commandement et d'affaires

quartier résidentiel aisé aux fonctions culturelles et touristiques

habitat populaire planifié

habitat populaire précaire

étalement urbain

aéroport international

flux international (commerce, capitaux, tourisme)exode rural

zone industrialo-portuaire

axe de communication terrestre majeur

Titre : Modèle d’organisation et de fonctionnement d’une ville d’Afrique noire

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dans les années 1970 et directrice du programme de développement des Nations unies pour l’Afrique dans les années 1990. Son action à la tête du Liberia, qui a connu quatorze ans de guerre civile, est marquée par la lutte contre la corruption.Amadou Toumani Touré : Né en 1948, Amadou Toumani Touré a été président de la République du Mali de 2002 à 2012. Il a été renversé par un coup d’État en mars 2012, en raison du conflit, au nord du Mali, entre l’armée et la rébellion touareg. On souligne souvent qu’il a ins-tauré le multipartisme dans son pays.

Bibliographie■ R. Pourtier, Afriques noires, Hachette, 2010, p. 253 et 254■ L’Afrique en mouvement (n° 33 septembre-octobre 2008), La Docu-mentation française, « Questions internationales »■ P. Hugon, Géopolitique de l’Afrique, A.Colin, 2010

■ S. Brunel, L’Afrique dans la mondialisation, La Documentation photo-graphique n° 8048, 2005■ Gervais-Lambony, L’Afrique du sud, idées reçues, Cavalier bleu, 2009■ K. Benafla, D. Pagès-El Karoui, O. Sanmartin, Géopolitique du Maghreb et du Moyen-Orient, Sedes, 2007, chapitre « Les enjeux sahariens »■ Jean Bisson, Mythes et réalités d’un désert convoité : le Sahara, L’Har-mattan, Paris, 2003■ N° 142 de la revue Hérodote, 2011-3, La Découverte, entièrement consacrée au Sahara.

Sitographie www.cafe-geo.net/ http://eduscol.education.fr/histgeo/Festivals/festival-international-geographie-saint-dieFIG 2011 : Afrique plurielle

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© HacHette Livre Chapitre 8 ● L’Asie du Sud et de l’Est : les enjeux de la croissance 127

L’Asie du Sud et de l’Est : les enjeux de la croissance

Chapitre 8

IntroductionLe chapitre 8 invite à étudier une troisième aire continentale : l’Asie du Sud et de l’Est. Le programme n’est pas tout à fait clair concernant la délimitation de cette aire. La fiche ressource précise explicitement qu’elle exclut « l’Asie centrale et la partie orientale de la Russie » et impli-citement qu’elle inclut l’Asie du Sud-Est en affirmant qu’elle concentre « plus de 3,5 milliards d’habitants ». Quoiqu’il en soit, ce chapitre dif-fère de celui, plus restrictif, de l’ancien programme qui portait sur l’Asie orientale (Japon, NPIA et Chine littorale) et couvre une aire beaucoup plus vaste, inscrite dans un triangle Japon, Pakistan, Indonésie.L’organisation du chapitre 8 est identique à celle des chapitres 6 et 7. Comme le programme invite à aborder la question à partir d’une étude de cas (Mumbai), puis d’une entrée générale (l’Asie du Sud et de l’Est) et d’une approche comparative de deux États (le Japon et la Chine), le chapitre propose une étude de cas suivie d’un bilan (dont un croquis qui peut être demandé au baccalauréat) et trois cours introduits par des cartes et illustrés par des exemples. Le professeur pourra suivre l’ordre des pages et consacrer trois heures à l’étude de cas, 2 heures à l’entrée générale et 3 heures à l’entrée portant sur les deux États.L’Asie du Sud et de l’Est est abordée sous l’angle de la croissance qui est le fil directeur du chapitre. Cet angle est différent de ceux retenus pour aborder les chapitres 6 et 7. Dans l’esprit du nouveau programme, le professeur étudie la ville indienne de Mumbai qui est un territoire dynamisé par une croissance économique forte et qui est la « vitrine » de l’émergence de l’Inde. Puis, il passe de l’échelle restreinte qu’est Mumbai à l’échelle plus vaste qu’est l’Asie du Sud et de l’Est pour expli-quer que la population et la croissance sont les moteurs du dévelop-pement de cette aire continentale. Cette entrée générale, qui ne peut qu’être traitée de manière synthétique, permet de remettre Mumbai dans le contexte de cette « partie du monde qui connaît actuellement la plus forte croissance économique ». Enfin, le professeur bascule à nouveau d’échelle pour étudier le « rôle joué en Asie et dans le monde par deux puissances majeures de la région : le Japon et la Chine ». Cette dernière entrée est, elle aussi, en relation étroite avec la crois-sance car il s’agit de montrer aux élèves que ces deux États cherchent à transformer leur puissance économique en puissance stratégique. Cette entrée complète la précédente (économique, sociale, environ-nementale) en invitant à réfléchir sur l’impact géopolitique de la crois-sance économique.

ÉTUDE DE CAS 1En quoi Mumbai est-elle la « vitrine » de l’émergence de l’Inde ? p. 324-329

● IntroductionL’étude de cas sur Mumbai ouvre la question consacrée aux enjeux de la croissance en Asie du Sud et de l’Est « à partir d’une situation précise, localisée et ancrée dans un territoire ». Elle vise à développer, à partir d’un territoire réduit, « des réflexions de portée générale » permettant de comprendre quelques aspects des enjeux de la croissance en Asie du Sud et de l’Est. Le professeur pourra aisément établir des passerelles entre l’étude de cas et l’entrée générale.Dans cette optique, le choix de Mumbai se justifie pleinement. D’une part parce que le nouveau programme invite à s’intéresser aux « dyna-miques géographiques des grandes aires continentales » et donc à cette ville en pleine mutation que l’on considère comme la « vitrine » de l’émer-gence de l’Inde. Le programme change en effet résolument d’angle par rapport au précédent qui privilégiait l’étude de la mégalopole japonaise, un espace moteur de la mondialisation situé dans la triade.D’autre part, le choix de la capitale économique de l’Inde se justifie parce que le programme accorde une place importante aux princi-paux pays émergents de la planète. Ceux-ci sont abordés dans le chapitre 1, qui invite à approcher la complexité du monde, puis on

les retrouve dans les chapitres 6, 7 et 8 qui s’intéressent à trois aires continentales qui en possèdent.

1. Quels aspects montrent que Mumbai bénéficie de la forte croissance économique de l’Inde ? p. 324-325

● Présentation des documentsConformément à la fiche ressource, cette double page cherche à identi-fier les signes de la forte croissance économique de l’Inde à Mumbai. Le professeur brosse concrètement un état des lieux de cette croissance à partir d’un territoire réduit. Pour cela, il dispose de cinq documents de natures et d’échelles variées. Le doc. 1 présente les lieux et les équipe-ments qui reflètent l’intégration de Mumbai dans la mondialisation : c’est un document qui permet de partir de l’échelle locale. Le doc. 3, qui se compose de deux cartes, invite les élèves à réfléchir sur la place de Mumbai à l’échelle nationale. Le doc. 2 est un extrait du classement Global Power City Index 2011, un des nombreux classements annuels des principales villes de la planète : il invite à évaluer comment Mum-bai se positionne à l’échelle mondiale. À cela s’ajoutent deux autres documents qui offrent une vision dynamique de Mumbai : le doc. 4, un graphique, s’intéresse à l’évolution de sa population depuis les années 1960 et le doc. 5, un extrait d’ouvrage scientifique traitant des villes des pays émergents, évoque ce que Mumbai ambitionne de devenir. Même si une lecture attentive de ces documents permet de nuancer l’image de « vitrine » de la modernité de l’Inde, c’est bien sous l’angle de la modernité de cette ville que l’on débute cette étude de cas.

● Réponses aux questions1. Mumbai est une mégapole qui connaît un phénomène de métro-polisation. Elle concentre des fonctions économiques (cf. le nombre de sièges sociaux ou d’entreprises contrôlées par Mumbai dans le doc. 3 ; cf. le nombre de quartiers d’affaires et le cartouche précisant que « 6 des 8 premières FTN indiennes ont leur siège social à Mumbai » dans le doc. 1), boursières (Bombay Stock Exchange et National Stock Exchange of India dans le doc. 1) et universitaires (University of Mum-bai dans le doc. 1). Elle concentre également un nombre croissant d’habitants : si le centre de Mumbai stagne depuis les années 1960 (plus de 3 M. d’habitants), la région métropolitaine explose, passant de 4 à 21 M. d’habitants (doc. 4). Enfin, Mumbai est une ville influente en étant, d’après le Global Power City Index 2011, la 34e ville la plus attrac-tive et la plus compétitive du monde (doc. 2).2. Mumbai joue un important rôle d’interface entre l’Inde et le monde comme l’indiquent ses équipements de transport. Ses deux aéroports internationaux (Chhatrapati Shivaji International Airport, Navi Mum-bai International Airport), son aéroport domestique (non noté sur la carte), ses nombreux ports (Mumbai Port Trust, Jawaharlal Nehru Port Trust) et ses voies rapides font de la capitale économique de l’Inde la porte d’entrée du pays, une porte qui joue un rôle essentiel d’intercon-nexion entre l’Inde et le monde.3. Mumbai est une métropole du Sud qui cherche à s’affirmer davan-tage sur la scène internationale. Dans le doc. 1, on observe quelques projets d’infrastructures mis en œuvre dans le cadre de Mumbai Vision (en particulier le Navi Mumbai International Airport) qui est un pro-jet visant, d’après le doc. 3, à renforcer le statut de Mumbai dans le monde. Mumbai, qui apparaît comme une ville mondiale de second rang dans le doc. 2, cherche à se hisser aux rangs de Singapour et de Hong Kong.

2. En quoi l’organisation spatiale de Mumbai reflète-t-elle son statut de métropole émergente ? p. 326-327

● Présentation des documentsCette deuxième partie de l’étude de cas s’intéresse à l’organisa-tion de l’espace urbain en tant que traduction de la forte croissance

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économique de Mumbai. À partir de cinq documents de natures et d’échelles variées, le professeur s’attache à étudier la croissance spa-tiale et les types de quartiers de cette métropole émergente. Deux processus doivent être mis en valeur, ce qui est possible à l’aide du doc. 6 qui est le document majeur de la double page. Il permet de déduire les grandes lignes à retenir, à savoir une très forte croissance urbaine et le déploiement spatial des activités vers l’extérieur. Les autres documents complètent ou nuancent celui-ci. Le doc. 7 peut aider à approcher la croissance urbaine : les embouteillages et l’auto-pont témoignent d’une absence de maîtrise de celle-ci. Les doc. 8 et 10 aident à approcher le déploiement spatial des activités à travers les exemples du quartier d’affaires de Bandra-Kurla Complex et de la zone industrielle de Santa Cruz dans la périphérie nord de la ville. Le doc. 9 met en contexte Mumbai en indiquant les activités motrices de cet espace. Cette double page doit amener les élèves à porter un regard critique sur cette organisation de l’espace urbain : à l’aide des doc. 7 et 8 ils décèleront les problèmes qui montrent que Mumbai demeure une métropole du Sud.

● Réponses aux questions1. Mumbai connaît une croissance spatiale mal maîtrisée. Dans le doc. 6, l’étalement urbain longe un littoral particulièrement digité et contourne le parc national Sanjay Gandhi. Cette extension est telle qu’une ville nouvelle (Navi Mumbai) a été construite à l’est de l’agglo-mération. Dans le doc. 7, on observe l’impact direct de cette urbanisa-tion : la saturation du trafic et l’autopont qui s’est surimposé montrent que la ville absorbe difficilement les déplacements journaliers.2. Deux types de quartier apparaissent qui témoignent de la forte croissance économique de Mumbai. D’une part, les quartiers d’affaires édifiés en périphérie (Bandra-Kurla Complex, Belapur) (doc. 8). D’autre part, les zones industrielles comme celle de Santa Cruz à Andheri, située à 5 km des aéroports domestique et international. Ce dépla-cement des activités vers l’extérieur est à l’origine d’une profonde reconfiguration de l’espace urbain de Mumbai qui devient de plus en plus polycentrique.3. Il existe une diversité d’activités motrices de cette forte croissance économique qui s’explique par le fait que Mumbai bénéficie d’un pro-cessus d’externalisation. Elle est un puissant centre de service concen-trant activités boursières, bancaires, comptables, etc. (doc. 8 et 9) et un centre industriel de plus en plus tourné vers l’électronique (doc. 10). Le doc. 8 permet d’observer que la tertiarisation de Mumbai génère une destruction des bidonvilles qui libère de l’espace, mais expulse leurs habitants loin de leur lieu de travail. 4. Trois problèmes majeurs empêchent Mumbai d’affirmer davan-tage ce statut de métropole émergente. D’une part, un problème de dépendance vis-à-vis de l’extérieur du fait de l’externalisation. D’autre part, un problème lié à la saturation des transports à laquelle on peut rattacher celui de la pollution. Enfin, la capitale économique de l’Inde souffre d’un problème lié au logement.

3. Quels problèmes empêchent Mumbai d’affirmer davantage son statut de métropole émergente ? p. 328-329

● Présentation des documentsAprès avoir analysé les éléments qui font de Mumbai la « vitrine » de la modernité dans les deux premières doubles pages, le professeur s’inté-resse aux inégalités en termes de conditions de vie qui marquent cette ville, en insistant sur trois aspect : le logement, l’accès aux services de base et la cohabitation de populations au sort très différent. Le doc. 11 est une carte qui localise les quartiers aisés et les quartiers informels (slums). Les deux photographies légendées doc. 14 et 15 illustrent la carte en pré-sentant respectivement la vue aérienne du célèbre bidonville de Dharavi et, par contraste, « la maison la plus chère du monde », la Antilia Tower. S’ajoutent deux autres documents : le doc. 12, une caricature qui insiste sur le problème de l’accès à l’eau, et le doc. 13 qui est une affiche du film Dhobi Ghat réalisé par Kiran Rao et sorti dans les salles en 2011. Cette dernière double page permet de compléter l’étude de cas et d’apporter une nuance aux deux premières en montrant aux élèves que Mumbai reste une ville riche de pays en développement, autrement dit une ville affectée par les problèmes qui peuvent en freiner l’ascension. Ce dernier

volet, qui est une manière de porter un regard critique sur le cas étudié, offre une démarche lisible pour les élèves qu’ils pourront restituer si un sujet de composition était posé sur ce point.

● Réponses aux questions1. À Mumbai, d’importantes inégalités en termes de conditions de vie persistent. Dans cette ville, que l’on qualifie de « Maximum City », les inégalités socio-spatiales sont frappantes : 60 % de la population habite dans des bidonvilles (doc. 11) et, dans le même temps, les pro-jets immobiliers les plus ambitieux ont été ou sont développés (Antilia Tower dans le doc. 15 et World One Tower à partir de 2014 dans le doc. 11). Le type de construction, la densité de population, l’accès aux ser-vices de base (eau, électricité, ramassage des déchets) : tout oppose les quartiers aisés et les quartiers informels qui, comme le montre l’ar-rière-plan du doc. 14 mais aussi le doc. 8, se juxtaposent.2. Mumbai est principalement confrontée à trois problèmes, perma-nents dans les villes riches des pays en développement. Un problème de transports s’expliquant par l’insuffisance des équipements et l’ex-plosion du nombre des automobiles individuelles (doc. 7). Un pro-blème d’accès à l’eau potable dans l’essentiel des quartiers informels et, du fait de l’absence de maîtrise de la croissance urbaine, de risque d’inondation (doc. 12). Les bidonvilles sont en effet des quartiers édi-fiés sur des terrains squattés et ne disposant pas des services urbains indispensables (eau, électricité, égouts). Enfin, un problème de ges-tion des déchets qui, on le voit au premier plan du doc. 14, s’entassent sous la forme de gros sacs poubelles.3. À Mumbai, qui est l’une des villes les plus inégalitaires au monde, des populations au sort très différent cohabitent. Si le doc. 11 rappelle que l’exclusion urbaine demeure visible spatialement, les doc. 13 et 14 rappellent que les appartements chics des milliardaires mégaloma-niaques voisinent les slums des pauvres et que les destins de Mum-baikars vont même jusqu’à se croiser. Dans le film Dhobi Ghat dont l’affiche reproduit la silhouette de Mumbai, Munna, un célibataire qui vit dans un bidonville, se lie d’amitié avec Shai, une riche Américaine d’origine indienne ; ce film permet aussi de constater qu’une classe moyenne émerge dans cette ville de pays émergent à travers les per-sonnages d’Arun et Yasmin dont les conditions de vie reflètent l’impor-tante croissance économique.

BILAN DE L’ÉTUDE DE CAS p. 330-331

En quoi Mumbai est-elle la « vitrine » de l’émergence de l’Inde ?

A. Quels aspects montrent que Mumbai bénéfice de la forte croissance économique de l’Inde ?

Une métropole émergente intégrée dans la mondialisation• La capitale économique et culturelle de l’Inde. Mumbai est une mégapole qui connaît un phénomène de métropolisation. Elle concentre des fonctions économiques (nombre de sièges sociaux ou d’entreprises contrôlées par Mumbai ; nombre de quartiers d’affaires), boursières (Bombay Stock Exchange et National Stock Exchange of India) et universitaires (University of Mumbai), boursières (Bombay Stock Exchange et National Stock Exchange of India).• Une interface majeure entre l’Inde et le monde. Mumbai joue un important rôle d’interface entre l’Inde et le monde comme le montrent ses deux aéroports internationaux (Chhatrapati Shivaji International Airport et Navi Mumbai International Airport), son aéroport domes-tique, ses nombreux ports (Mumbai Port Trust, Jawaharlal Nehru Port Trust) et ses voies rapides font de la capitale économique de l’Inde la porte d’entrée du pays, une porte qui joue un rôle essentiel d’intercon-nexion entre l’Inde et le monde.• Une ville mondiale de second rang. Mumbai est une métropole du Sud qui cherche à s’affirmer davantage sur la scène internationale. Quelques projets d’infrastructures sont mis en œuvre dans le cadre de Mumbai Vision (en particulier le Navi Mumbai International Airport) qui est un projet visant à renforcer le statut de Mumbai dans le monde. Mumbai, qui apparaît comme une ville mondiale de second rang, cherche à se hisser aux rangs de Singapour et de Hong Kong.

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© HacHette Livre Chapitre 8 ● L’Asie du Sud et de l’Est : les enjeux de la croissance 129

B. En quoi l’organisation spatiale de Mumbai reflète-t-elle ce statut de métropole émergente ?

Une métropole émergente qui s’étale et devient polycen-trique• Une croissance spatiale rapide et mal maîtrisée. Mumbai connaît une croissance spatiale mal maîtrisée. L’étalement urbain longe un littoral particulièrement digité et contourne le parc national Sanjay Gandhi. Cette extension est telle qu’une ville nouvelle (Navi Mumbai) a été construite à l’est de l’agglomération. L’impact direct de cette urbani-sation est perceptible dans les transports : la saturation du trafic et l’au-topont qui s’est surimposé montrent que la ville absorbe difficilement les déplacements journaliers.• Une organisation de plus en plus polycentrique. Deux types de quartier apparaissent qui témoignent de la forte croissance éco-nomique de Mumbai. D’une part, les quartiers d’affaires édifiés en périphérie (Bandra-Kurla Complex, Belapur). D’autre part, les zones industrielles comme celle de Santa Cruz à Andheri, située à 5 km des aéroports domestique et international. Ce déplacement des activités vers l’extérieur est à l’origine d’une profonde reconfiguration de l’es-pace urbain de Mumbai qui devient de plus en plus polycentrique.• Un déploiement vers l’extérieur des activités motrices. Une diversité d’activités motrices de cette forte croissance économique qui s’explique par le fait que Mumbai bénéficie d’un processus d’externali-sation. Ces activités se déploient vers l’extérieur de Mumbai. Elle est un puissant centre de service concentrant activités boursières, bancaires, comptables, etc. et un centre industriel de plus en plus tourné vers l’électronique. La tertiarisation de Mumbai génère une destruction des bidonvilles qui libère de l’espace, mais expulse leurs habitants loin de leur lieu de travail.

C. Quels problèmes empêchent Mumbai d’affirmer davantage son statut de métropole émergente ?

Une métropole émergente marquée par des problèmes sociaux et environnementaux• D’importantes inégalités sociales et spatiales. À Mumbai, d’im-portantes inégalités en termes de conditions de vie persistent. Dans cette ville, qualifiée de « Maximum City », les inégalités socio-spatiales sont frappantes : 60 % de la population habite dans des bidonvilles et, dans le même temps, les projets immobiliers les plus ambitieux ont été ou sont développés (Antilia Tower, World One Tower à partir de 2014). Le type de construction, la densité de population, l’accès aux services de base (eau, électricité, ramassage des déchets) : tout oppose les quartiers aisés et les quartiers informels qui se juxtaposent.• D’importants problèmes d’accès aux services de base. Mumbai est principalement confrontée à trois problèmes, permanents dans les villes riches des pays en développement. Un problème de trans-ports s’expliquant par l’insuffisance des équipements et l’explosion du nombre des automobiles individuelles. Un problème d’accès à l’eau potable dans l’essentiel des quartiers informels et, du fait de l’absence de maîtrise de la croissance urbaine, de risque d’inondation. Les bidon-villes sont en effet des quartiers édifiés sur des terrains squattés et ne disposant pas des services urbains indispensables (eau, électricité,

égouts). Enfin, un problème de gestion des déchets qui s’entassent sous la forme de gros sacs poubelles.Par ailleurs, à Mumbai, qui est l’une des villes les plus inégalitaires au monde, des populations au sort très différent cohabitent. Si l’exclu-sion urbaine demeure visible spatialement, les appartements chics des milliardaires mégalomaniaques voisinent les slums des pauvres et les destins de Mumbaikars vont même jusqu’à se croiser. Dans le film Dhobi Ghat, dont l’affiche reproduit la silhouette de Mumbai, Munna, un célibataire qui vit dans un bidonville, se lie d’amitié avec Shai, une riche américaine d’origine indienne ; ce film permet aussi de consta-ter qu’une classe moyenne émerge dans cette ville de pays émergent à travers les personnages d’Arun et Yasmin dont les conditions de vie reflètent l’importante croissance économique.

● Notions-clés• Métropole émergente : Ville de pays émergent dont le rayonne-ment mondial émane d’une concentration d’importantes fonctions. Une métropole émergente est une ville riche bénéficiant d’une forte croissance économique, mais restant confrontée aux problèmes des villes des pays en développement. • Modernité : Terme qui qualifie toutes les manifestations du dyna-misme économique de Mumbai et, plus généralement, de l’Inde, pays émergent. Mumbai devient une ville moderne car elle ancre l’Inde dans la mondialisation en devenant puissante et accessible et en transformant son territoire.• Inégalités : Disparités qui existent entre les catégories de popu-lations qu’abrite un territoire. À Mumbai, que l’on qualifie parfois de « Maximum City », cette notion prend tout son sens et justifie le choix du pluriel : ces inégalités se manifestent en termes de fragmenta-tion sociale (cloisonnement des quartiers en fonction des catégories sociales) et de conditions de vie (accès aux services urbains de base).

● Schéma de synthèseLe croquis de l’étude de cas portant sur Mumbai synthétise les prin-cipales conclusions obtenues à partir des trois précédentes doubles pages. Le plan de la légende reprend les trois volets suggérés par la fiche ressource et retenus pour organiser la démarche de l’étude de cas.La formulation des titres des trois parties de la légende reprend celle des titres des trois parties de l’essentiel afin de respecter l’esprit de l’exercice cartographique qui, en géographie, doit aboutir comme la composition à un propos organisé, articulé, hiérarchisé et équilibré. Le professeur peut d’ailleurs expliquer aux élèves qu’il suffit de dis-socier les trois parties et de simplifier les contours du littoral pour transformer ce croquis en trois schémas cartographiques facilement insérables dans une composition (cf. composition 21 pages 350-351).Pour qu’un croquis soit complet, il doit comporter les éléments sui-vants : un titre (soit « Mumbai, la vitrine de l’émergence de l’Inde », soit « Mumbai : modernité, inégalités »), une nomenclature, une échelle et une orientation et une légende organisée. L’emploi de figurés de surface, ponctuels et linéaires est un signe de réussite du croquis.

nouveau quartier d'a�aires habitat des classes moyenneset habitat informel

Une métropole émergente qui s’étaleet devient polycentrique

Une métropole émergente marquée par desproblèmes sociaux et environnementaux

Une métropole moderne intégréedans la mondialisation

université, studios de cinéma

port, aéroport

place boursière

étalement urbain

déplacement vers l'extérieur et montée en gamme des activités

voie ferrée

zone industrielle

quartier d'a�aires habitat aisé

parc national miné par le braconnage et la pression urbaine

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CARTES 1 La population et la croissance en Asie du Sud et de l’Est p. 332-333

● Présentation de la carte 1Le doc. 1 est une carte de la population de l’Asie du Sud et de l’Est qui inclut, par convention, l’Asie du Sud-Est. Elle vise à apporter deux informations qui permettront aux élèves de prendre connaissance des données de base de cette aire continentale qui concentre la majeure partie de la population mondiale tout en mesurant les enjeux de la question.L’évolution de la population des pays de l’Asie du Sud et de l’Est d’ici à 2050 est une première information. Le professeur montrera que si la croissance démographique est forte en Asie du Sud et dans quelques États du Sud-Est, elle stagnera, voire diminuera en Asie de l’Est. Il com-plètera cette idée par l’indice de fécondité plus fort en Asie du Sud et du Sud-Est qu’en Asie de l’Est.Il ne s’agit pas d’étudier la croissance démographique de l’Asie du Sud et de l’Est pour elle-même, mais de faire comprendre que l’on tient un moteur important de la croissance économique de cette aire conti-nentale riche en main-d’œuvre et en consommateurs.

● Réponses aux questions 1. L’Inde et la Chine sont les deux géants démographiques de l’Asie du Sud et de l’Est. Ils concentrent 68,2 % de la population de l’aire conti-nentale. La carte montre aussi que leur croissance démographique n’est pas identique : l’Inde deviendrait le pays le plus peuplé du monde vers 2030 en raison d’un accroissement naturel plus fort que celui de la Chine (1,5 % contre 0,5 % en 2011).2. Les États dont la population va, selon les estimations, augmenter d’ici à 2050 sont des États d’Asie du Sud comme l’Inde, le Pakistan, le Bangladesh, l’Indonésie… L’Asie du Sud est en effet moins avancée dans la transition démographique que le reste de l’aire continentale, la plupart des États ayant un indice de fécondité supérieur à 2 en 2011.3. Les États dont la population va diminuer sont des États d’Asie de l’Est comme le Japon, la Chine, la Corée du Sud… L’Asie de l’Est est en effet plus avancée dans la transition démographique que le reste de l’aire continentale, la plupart des États ayant un indice de fécondité inférieur à 2 en 2011.

● Présentation de la carte 2 Le doc. 2 est une carte de la richesse et de la croissance économique de l’Asie du Sud et de l’Est. Elle vise à apporter trois informations qui permettront aux élèves de prendre connaissance des données de base de cette aire continentale qui connaît la plus forte croissance écono-mique tout en mesurant les enjeux de la question.Le produit intérieur brut (PIB) est une première information qui per-met d’identifier les États les plus riches de l’aire continentale. Le pro-fesseur montrera, à cet égard, que les États les plus riches ne sont pas tous les plus peuplés. Le taux de croissance du PIB est une deuxième information qui invite à observer que l’Asie du Sud et de l’Est est « la partie du monde qui connaît actuellement la plus forte croissance économique ». Le PIB/hab. est une troisième information qui précise le niveau de richesse de chaque État en mettant en avant les liens qui existent entre richesse et population, deux données au cœur de l’en-trée générale.Le professeur ne doit pas aborder cette carte de la croissance écono-mique de l’Asie du Sud et de l’Est pour elle-même, mais dans le but de montrer qu’elle est, avec la croissance démographique, l’un des moteurs du développement de cette aire continentale au cœur de la division internationale du travail.

● Réponses aux questions 1. La Chine et le Japon sont les deux géants économiques de l’Asie du Sud et de l’Est. Ils réalisent 77,1 % du PIB régional. Cependant, la carte montre que la croissance économique est élevée en Chine (entre 8 et 12 % en 2012), mais faible au Japon (inférieure à 4 %). À terme, l’écart entre les deux États se creusera donc.2. La Chine est l’État où la croissance économique est la plus forte (entre 8 et 12 % en 2012), suivie par une dizaine de territoires qui

connaissent une croissance aussi marquée (taux oscillant entre 4 et 8  %). Dans ce contexte, le Japon apparaît comme une exception avec un taux de croissance du PIB inférieur à 4 %.3. La comparaison entre le taux de croissance du PIB des États et leur niveau de richesse montre que l’Asie du Sud et de l’Est reste un espace largement à la recherche d’un développement. D’un côté, on identifie des États au niveau de richesse faible et connaissant une croissance économique élevée (Inde, Vietnam) et, de l’autre côté, on observe des États au niveau de richesse élevé et connaissant une croissance faible (Japon). On peut en déduire que nombre d’États pauvres et surtout localisés en Asie du Sud et du Sud-Est prennent le chemin qu’a pris autrefois le riche Japon.

COURS 1 L’Asie du Sud et de l’Est : les défis de la population et de la croissance p. 334-335

● Présentation des documents et repères Le cours 1 est à mettre en relation avec l’étude de cas sur Mumbai, comme le précise la fiche ressource qui indique que « ce constat d’un essor économique accompagné d’importantes inégalités à Mumbai peut ensuite être repris, précisé et nuancé à l’échelle de l’Asie du Sud et de l’Est ». Pour y parvenir, le professeur dispose de deux repères et trois documents suffisamment représentatifs pour mener la démons-tration attendue par le nouveau programme. Voici une proposition de parcours à travers les documents.D’abord, pour analyser la forte population de l’Asie du Sud et de l’Est, le professeur s’appuiera sur le doc. 1 page 332, puis il évoquera le cas spécifique du Japon dont le vieillissement de la population a d’impor-tantes conséquences en terme de main-d’œuvre (passerelle possible avec la suite du propos). Ensuite, il présentera la forte croissance éco-nomique de l’aire continentale à l’aide du repère A qui est une courbe de l’évolution du PIB depuis les années 1980, il l’expliquera en utili-sant l’expression d’extraversion de l’économie à partir du doc. 1 qui est une photographie d’une usine au Sri Lanka (Que fabrique-t-elle ? Pour quelle firme ? Pour quelle raison cette firme fabrique-t-elle ses produits au Sri Lanka ? Pour quels consommateurs ?) et du repère B, un graphique qui revient sur la chronologie de l’essor économique de l’Asie du Sud et de l’Est. On aborde enfin les défis que cette double croissance pose à l’aide des doc. 2 et 3 : le premier invite à identi-fier, comme on l’a dit précédemment, l’impact du vieillissement de la main-d’œuvre, le second rappelle que la croissance ne se diffuse pas dans toutes les couches des sociétés de l’aire continentale « qui compte aujourd’hui le plus de personnes pauvres ».Dans ce cours que les instructions officielles veulent synthétique, le professeur peut varier les exemples et ne pas se cantonner aux exemples chinois et japonais auxquels on revient facilement tant ils sont connus. Inutile de partir du cas chinois pour expliquer ce qu’est un pays atelier, on le verra dans les cours 2 et 3.

● Réponses aux questions Doc. 1 1. Situé dans la périphérie productive de la planète, un « pays atelier » a pour fonction de produire des biens manufacturés dans un contexte de division internationale du travail. Situés en bas de la hiérarchie de la production industrielle, les « pays ateliers » sont apparus avec la diffu-sion de l’industrie dans le monde, la Chine étant le plus célèbre d’entre eux. Dans la photographie, la main-d’œuvre (abondante, qualifiée et compétente) et les pantalons (une production de masse ou banali-sée) font clairement apparaître que le Sri Lanka est une destination accueillante pour les IDE. On peut établir une passerelle avec le cha-pitre 3 en rappelant que les FTN mettent les territoires en concurrence en arbitrant leurs investissements.2. Une fois qu’ils sont fabriqués, les pantalons sont exportés vers les pays consommateurs. Le processus de division internationale du tra-vail accélère les échanges mondiaux, entre les pôles de la consomma-tion et les périphéries productives. Les pays asiatiques ont développé cette stratégie de « pays atelier » et tirent leur croissance d’une écono-mie fondée sur les exportations de biens qu’ils produisent.

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© HacHette Livre Chapitre 8 ● L’Asie du Sud et de l’Est : les enjeux de la croissance 131

EXEMPLE 1 Quels sont les défis posés par la croissance économique de la Corée du Sud ? p. 336-337

● Présentation des documents L’exemple 1 porte sur la Corée du Sud, un pays de l’Asie développée. La place accordée dans le manuel aux pays émergents et, dans le chapitre 8, à la Chine a orienté le choix vers cet espace qui connut un impor-tant essor économique et doit répondre aux défis de cette croissance. La variété des documents (cartes, graphique, photographie et extrait d’ouvrage) et de leurs échelles (nationale, locale, individuelle) permet aux élèves d’identifier les conséquences spatiales de cette croissance.Le doc. 1 montre que la croissance économique dont bénéficie la Corée du Sud a fait basculer le pays dans l’ère urbaine et l’ouvrir sur le monde. Il en résulte le développement d’une mégalopole entre Séoul et Busan. Les doc. 2 et 3 mettent cette croissance économique en perspective : Monsieur Kim retrace les avancées dont il a été témoin depuis sa naissance, des avancées qui se traduisent par une augmen-tation quasi constante de l’IDH et du PIB. Les doc. 4 et 5 montrent enfin que la croissance économique a transformé radicalement la ville, mais que des inégalités persistent, voire sont amplifiées par cet essor.Des passerelles entre cet exemple et ce qui a été vu dans le cadre de l’étude de cas sont possibles concernant l’ancrage de la Corée du Sud à la mondialisation et les inégalités sociales qui persistent.

● Réponses aux questions 1. Les villes de Corée du Sud sont les points d’ancrage du pays à la mondialisation. Le doc. 1 représente une mégalopole sud-coréenne dynamique qui concentre 70 % de la population du pays et 75 % du PNB. Il indique aussi les principaux ports et aéroports qui assurent à la Corée du Sud une ouverture sur le monde. Il montre enfin les prin-cipaux flux de marchandises qui animent le commerce extérieur du pays. Dans le doc. 2, Monsieur Kim donne de nombreux détails sur l’ancrage de la Corée du Sud à la mondialisation. Sa première orange et sa première banane, son premier voyage à l’étranger, son premier téléphone mobile sont autant de signes concrets de l’ouverture de la Corée du Sud au système mondial des échanges.2. La Corée du Sud a connu une très forte croissance économique, comme l’indique le doc. 3. La courbe du PIB/hab., qui augmente depuis 1980 malgré quelques creux (crise asiatique de 1997 et crise financière de 2007), montre l’impact de cette croissance sur le niveau de vie des Coréens. Monsieur Kim en témoigne lorsqu’il fait l’inventaire de toutes les avancées qui améliorent son quotidien et renforce son confort (doc. 1).3. Un lien entre croissance économique et développement du pays peut être facilement établi pour au moins deux raisons. D’abord, on observe une corrélation entre les courbes du PIB/hab. et de l’IDH. La Corée du Sud passe de plus de 0,6 en 1980 à presque 0,9 en 2011 (doc. 3). Les conditions de vie de Monsieur Kim qui s’améliorent (logement, électri-cité, alimentation). Ensuite, le développement du pays s’observe à travers le processus d’urbanisation qui touche surtout les villes de la mégalopole sud-coréenne (évolution de la population supérieure à 70 % entre 2000 et 2010) et qui prend à Séoul la forme d’une multiplication des grands ensembles, signe d’une transition urbaine très avancée.4. D’importantes inégalités en termes de conditions de vie persistent pourtant en Corée du Sud. Le doc. 5 représente les signes apparents de l’exclusion urbaine, à savoir les sans-abris et les vagabonds. Ainsi, il rappelle que toutes les catégories sociales ne sont pas concernées par la croissance économique.

CARTES 2 Japon et Chine : les deux puissances majeures en Asie du Sud et de l’Est p. 338-339

● Présentation de la carte 1Le doc. 1 est une carte des échanges entre le Japon, la Chine et le reste de l’Asie du Sud et de l’Est. Il s’agit en effet de placer sur une même carte les exportations et importations de ces deux puissances pour les

comparer et démontrer qu’elles sont à la fois partenaires (échanges commerciaux intenses) et rivales (ouverture aux échanges commer-ciaux avec le reste de l’aire continentale).Pour ce faire, deux informations ont été reportées. Premièrement, on a représenté sous la forme de bâtons les exportations et importa-tions chinoises (orange et rouge) et les exportations et importations japonaises (bleu ciel et bleu foncé). Deuxièmement, on a reporté les balances commerciales du Japon et de la Chine, de sorte que la cou-leur du pays indique si les échanges avec le Japon, la Chine ou les deux sont positifs (excédentaires) ou négatifs (déficitaires). Ces modes de représentation visent à faciliter l’approche comparative attendue par les programmes pour l’étude de cette question.Cette carte vise à démontrer que la Chine et le Japon sont deux puis-sances économiques majeures en Asie du Sud et de l’Est. C’est vers cette conclusion que le travail du professeur doit aboutir.

● Réponses aux questions 1. Le principal partenaire commercial du Japon est la Chine. Inverse-ment, le premier partenaire commercial de la Chine est le Japon. C’est la hauteur des bâtons qui le montre. À cet égard, il est à noter les liens qui unissent Hong Kong à la Chine.2. Le Japon et la Chine échangent le plus avec l’Asie du Sud-Est (sauf le Myanmar, le Cambodge, le Laos). De manière assez surprenante, le commerce avec l’Inde équivaut au commerce avec l’un des principaux pays du Sud-Est asiatique (Thaïlande, Malaisie).3. La région de l’Asie du Sud et de l’Est qui est la moins intégrée est l’Asie du Sud. Le commerce avec le Japon et la Chine est insignifiant (sauf pour l’Inde). D’autres pays semblent encore fermés aux échanges (Myanmar, Cambodge, Laos).4. Le Japon et la Chine ont globalement les mêmes partenaires com-merciaux (Corée du Sud, Asie du Sud-Est).

● Présentation de la carte 2 Contrairement au doc. 1, cette carte n’est pas une carte de données quantitatives, mais qualitatives. Elle n’est pas non plus une carte de la géopolitique de l’Asie, mais une carte de la place du Japon et de la Chine dans la région. Elle invite donc, comme le doc. 1, à adopter une démarche comparative, comme le demande la fiche ressource.La légende est organisée en trois parties qui favorisent cette approche comparative. La partie 1 s’attache au contexte géopolitique de l’Asie du Sud et de l’Est : elle présente les principales rivalités et les princi-paux partenariats. Le professeur identifiera aisément la zone de tension en mer de Chine méridionale qui est une information qui fait souvent l’actualité. Les parties 2 et 3 portent respectivement sur le Japon et la Chine avec, dans la mesure du possible, des informations parallèles.Le professeur est invité à construire un questionnement qui permette de comparer la place du Japon et de la Chine. Il ne s’agit en effet pas de savoir où et comment ces deux puissances sont présentes dans la région, mais de comparer leur leadership et de prendre la mesure de leur rivalité.

● Réponses aux questions 1. L’Asie du Sud et de l’Est est une aire continentale conflictuelle, mais en voie d’intégration. Les conflits sont essentiellement frontaliers, ils portent sur des territoires insulaires (mer de Chine méridionale, mais pas seulement) et continentaux (entre l’Inde et la Chine). Cependant, il existe un processus d’intégration incarné par l’ASEAN (Association of the Southeast Asian Nations, soit 10 États membres) et l’ASEAN + 3 (10 États membres + la Chine, la Corée du Sud et le Japon) qui témoigne d’une volonté de coopérer.2. La Chine cherche à renforcer son influence en Asie du Sud et de l’Est en développant une stratégie visant à établir une série de bases permanentes dans l’océan Indien en vue de sécuriser son approvision-nement énergétique (« collier de perles »), mais aussi en participant aux Opérations de maintien de la paix de l’ONU (Timor-Leste). 3. Le Japon apparaît en retrait sur le plan stratégique à cause du sou-venir douloureux laissé par l’occupation nippone entre 1931 et 1945. Sa mise sous tutelle américaine, qui découle de cette occupation, le transforme en nain politique dans la région. Il reste que le Japon par-ticipe aux Opérations de maintien de la paix de l’ONU (Cambodge, Timor-Leste).

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COURS 2 Japon et Chine : concurrences régionales p. 340-341

● Présentation des documents et repères Les cours 2 et 3 traitent de l’entrée qui porte sur le Japon et la Chine et dans laquelle il s’agit de mener une approche comparative du rôle joué en Asie du Sud et de l’Est et dans le monde par ces deux puis-sances majeures, l’une étant établie et l’autre ascendante. Le cours 2 cherche à analyser la concurrence qui existe entre ces deux États à l’échelle régionale, le cours 3 traitant leurs ambitions mondiales, l’ap-proche n’est donc pas la même que dans le cours 1. En revanche, la croissance apparaît en filigrane du propos étant donné que c’est la croissance économique qui fait du Japon et de la Chine des puissances majeures de la région.Pour aborder cette question, le professeur s’appuiera sur deux repères et trois documents, mais aussi sur les documents de l’exemple 2 dont la majorité a été choisie pour permettre de comparer le Japon et la Chine. Par ailleurs, ce point ne peut pas être abordé sans l’appui des doc. 1 page 338 et doc. 2 page 339 qui, complétés par le doc. 3, don-nent les chiffres clés et les faits majeurs de la place du Japon et de la Chine sur les plans démographique, économique et stratégique. Le professeur peut aisément faire compléter un tableau qui compare domaine par domaine les deux puissances de la région. De manière plus précise, le Repère A présente les flux entrants d’IDE en Chine, le B la part de l’Asie du Sud et de l’Est dans le commerce extérieur de la Chine (le même document pour le Japon existe au doc. 4 page 343). Le doc. 1 montre que la concurrence entre les puissances majeures de la région s’observe jusque dans la forme du TGV chinois. Enfin, le doc. 2 est l’extrait d’une synthèse sur les pays émergents qui revient sur la politique extérieure de la Chine dans la région.Il s’agit donc de comparer la place et le rôle du Japon et de la Chine en Asie du Sud et de l’Est et de mesurer leur degré de rivalité. Les documents n’étudient pas le Japon et la Chine pour eux-mêmes, ils n’affirment pas non plus que le Japon connaîtrait une phase de déclin et la Chine une phase d’ascendance, puisque justement la croissance économique est le fil directeur de cette question.

● Réponses aux questions Doc. 1 1. Ce train est, comme l’indique la légende, un produit du savoir-faire chinois, mais les pièces sont conçues et produites sur le territoire chinois par des entreprises étrangères. Par conséquent, il n’est pas vrai-ment le résultat de la recherche-développement chinois. Ceci dit, on touche ici le cœur du problème de l’ « atelier du monde » qui, contrai-rement à ce que l’on lit parfois, est davantage un lieu d’assemblage qu’un lieu de fabrication de produits.2. L’utilisation de l’adjectif « chinois » pour qualifier ce TGV est donc discutable. D’un côté, le TGV est assemblé en Chine par l’entreprise publique CSR, mais, de l’autre, ce sont des entreprises étrangères qui produisent les pièces. S’ajoute à cette ambiguïté la question de la forme même du TGV, une forme qui ressemble très fortement à celle du Shinkansen japonais.Doc. 31. La Chine et le Japon ne disposent pas des mêmes atouts. Si les PIB et les commerces extérieurs sont à peu près identiques, les popula-tions, les IDE et les armées présentent d’importantes différences. On peut en déduire que le Japon est une puissance économique, alors que la Chine est une puissance économique et stratégique.

EXEMPLE 2 Comment s’exprime l’influence du Japon en Asie du Sud et de l’Est ? p. 342-343

● Présentation des documents L’exemple 2 s’attache à analyser les formes de l’influence du Japon en Asie du Sud et de l’Est, certainement l’un des points les plus mécon-nus des professeurs. Cet exemple vise, par ailleurs, à aller au-delà des clichés habituels qui s’arrêtent au souvenir douloureux que le Japon a laissé après 1945. Au contraire, il entretient des relations fortes avec

les pays de la région dans les domaines économique et stratégique, comme le montrent les cinq documents de la double page.On peut rassembler les documents en deux groupes. Ceux qui traitent de l’influence économique du Japon : c’est le cas du doc. 1 qui est une carte des stocks et des flux d’IDE japonais en Asie du Sud et de l’Est (IDE sortants donc), du doc. 3 qui est une photographie de la présen-tation par le président de Toyota de la Prius-in-Hybrid au salon de l’au-tomobile à Shanghai et du doc. 4 qui est un graphique présentant la part de l’Asie du Sud et de l’Est dans le commerce extérieur du Japon. Ceux qui traitent de son influence géopolitique : le doc. 2 qui est un extrait d’ouvrage sur le rôle joué par le Japon dans la reconstruction du Cambodge et le doc. 5 qui représente le projet d’une Communauté asiatique (ASEAN + 6) soutenu par les Japonais.Dans quatre documents, la Chine apparaît en filigrane. Le professeur peut aisément mettre en évidence les liens qui existent entre celle-ci et le Japon.

● Réponses aux questions 1. Les attributs de la puissance du Japon en Asie du Sud et de l’Est sont économiques et diplomatiques. Le doc. 1 montre que les IDE japonais sont importants dans toute l’aire continentale, avec pour principale cible la Chine, et le doc. 3 montre que l’Asie du Sud et de l’Est forme 49,3 % des exportations japonaises et 42 % des importa-tions japonaises. L’influence économique du Japon est donc loin d’être négligeable. Le doc. 2 complète le dispositif japonais dans la région : il rappelle que ce pays a joué un rôle de premier plan au Cambodge en participant à sa pacification (Apronuc) et à sa reconstruction (infras-tructures, aides publiques). Le doc. 5 permet de constater que la poli-tique étrangère du Japon mise sur la création d’une vaste Commu-nauté asiatique (ASEAN+ 6). Il en ressort l’image d’une puissance aussi bien économique que diplomatique. 2. Le Japon opère un recentrage de son économie et de sa politique étrangère sur l’Asie du Sud et de l’Est. Dans le domaine économique, la part de cette aire continentale dans le commerce extérieur du pays ne cesse d’augmenter depuis 1992 : alors que les importations en prove-nance de l’Asie du Sud et de l’Est et les exportations à destination de l’Asie du Sud et de l’Est s’élevaient à 25 % du total en 1992, les deux ont franchi la barre des 42 % en 2010 (doc. 4). Dans le document diploma-tique, le Japon défend le très ambitieux projet de Communauté asia-tique (ASEAN+ 6) dont l’objectif serait de contenir l’influence de sa rivale la Chine en créant, à partir de l’ASEAN, une vaste union régionale largement dominée par un arc de la démocratie (doc. 5). C’est bien un recentrage de ses intérêts et de son influence que le Japon opère dans la région.3. Le Japon et la Chine sont à la fois partenaires économiques et rivaux stratégiques. Ils sont partenaires économiques puisque le Japon investit massivement en Chine, comme on le voit dans le doc. 1. Le doc. 3 montre, d’ailleurs, une carte de la Chine avec les usines de la société Toyota. Ils sont rivaux stratégiques puisque le Japon lutte pour étendre son influence au Cambodge, où la Chine suscite de l’hosti-lité, et défend un projet différent de celui de la Chine qui cherche à construire une communauté asiatique restreinte à l’ASEAN + 3 pour maintenir son influence.

CARTES 3 Japon et Chine : deux grandes puissances du monde p. 344-345

● Présentation de la carte 1 Le doc. 1 a été construit de sorte que les comparaisons avec le doc. 2 soient possibles. Le plan de la légende du doc. 1 répond à celui de la légende du doc. 2. La projection, les signes, les formulations de la légende se répondent également.L’objectif de la carte est de montrer que le Japon est une puissance établie parce qu’il est un pôle de la triade. Pour autant, il est vulnérable sur le plan économique (approvisionnement en matières premières, concurrence de la Chine) et son leadership stratégique demeure limité (tutelle militaire des États-Unis, revendication d’un siège de membre permanent au Conseil de sécurité de l’ONU) : c’est le discours de cette carte.

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© HacHette Livre Chapitre 8 ● L’Asie du Sud et de l’Est : les enjeux de la croissance 133

Cette carte doit être décortiquée par les élèves qui peuvent s’appuyer sur le plan de la légende pour en saisir le propos général. Il ne s’agit pas seulement de prélever des informations qui relèvent du factuel, mais bien de saisir, à l’aide de cet autre langage qu’est la carte, les ambitions mondiales du Japon et de les comparer à celles de la Chine.

● Réponses aux questions 1. Le Japon est considéré comme une puissance établie car il est l’un des trois pôles de la triade (cf. cercle rouge), un pays riche situé dans le Nord (cf. limite Nord-Sud). C’est l’ancienneté et le poids économique du Japon, ainsi que son niveau de vie élevé qui en font une puissance établie.2. La puissance japonaise comporte des forces et des faiblesses. Parmi les forces, on peut relever le fait qu’il est le deuxième créancier des États-Unis en 2011 et qu’il développe une image positive dans le monde (Cool Japan). Parmi les faiblesses, on relèvera le fait qu’il est dépendant d’approvisionnements extérieurs en matières premières ou qu’il est un nain politique (tutelle militaire des États-Unis et pas de siège de membre permanent au Conseil de sécurité de l’ONU).3. La puissance économique du Japon est plus importante que sa puissance géopolitique, puisque la carte permet de constater que les flux d’échanges avec les autres pôles de la triade sont importants et que le Japon est créancier des États-Unis. Diplomatiquement, le Japon demeure éteint.

● Présentation de la carte 2 Le doc. 2 a été construit de sorte que les comparaisons avec le doc. 1 soient possibles. Le plan de la légende du doc. 2 répond à celui de la légende du doc. 1. La projection, les signes, les formulations de la légende se répondent également.L’objectif de la carte est de montrer que la Chine est une puissance ascendante, à l’origine de ce monde plus complexe qui a été présenté dans le chapitre 1. Elle est vulnérable sur le plan économique (concur-rence des pôles de la triade et des autres puissances émergentes, approvisionnement en matières premières) et renforce son leadership stratégique dans le monde (membre permanent au Conseil de sécu-rité de l’ONU, participation aux Opérations de maintien de la paix).Dans la même optique que dans le doc. 1, les élèves doivent s’appuyer sur la légende pour saisir le propos général de la carte. Prélever des informations est nécessaire, mais c’est la comparaison entre les doc. 1 et 2 qui va permettre d’analyser les ambitions mondiales du Japon.

● Réponses aux questions 1. La Chine est considérée comme une puissance ascendante car elle est l’un des BRICS (cf. contour orange), un pays émergent situé dans le Sud (cf. limite Nord-Sud). C’est l’ascension et le poids économique de plus en plus élevé, ainsi que son niveau de vie faible qui en font une puissance ascendante.2. La puissance chinoise comporte des forces et des faiblesses. Parmi les forces, on peut relever le fait qu’elle est la première créancière des États-Unis en 2011 et qu’elle est membre permanent au Conseil de sécurité de l’ONU. Parmi les faiblesses, on relèvera le fait qu’elle est dépendante d’approvisionnements extérieurs en matières premières.3. La puissance géopolitique de la Chine est plus importante que celle du Japon. D’une part, la Chine est membre permanent au Conseil de sécurité de l’ONU. D’autre part, elle possède l’arme nucléaire. Il est dif-ficile de comparer les deux États, tant l’écart entre les deux situations est important.

COURS 3 Japon et Chine : ambitions mondiales p. 346-347

● Présentation des documents et repèresLe cours 3 poursuit le cours 2 en proposant de mener une approche comparative du rôle joué dans le monde par le Japon et la Chine. La démarche est identique à celle du cours 2, seule l’échelle change. Pour ce faire, il s’organise en trois points distincts : d’une part, il affirme que le Japon est une puissance établie et la Chine une puissance ascen-dante ; d’autre part, il présente en deux points les puissances sous un angle économique, puis géopolitique. D’après le géographe M. Fou-

cher, ce qui distingue le Japon et la Chine, c’est leur niveau de vie, preuve que la croissance, qui est le fil conducteur de ce chapitre, a un impact géopolitique majeur.Pour aborder cette question, le professeur s’appuiera sur 3 documents et 2 repères, mais aussi sur les documents de l’exemple 3. Par ailleurs, ce point ne peut pas être abordé sans l’appui des doc. 1 page 344 et doc. 2 page 345. Dans la double page, il dispose d’une photographie présentant la participation du Japon à une Opération de maintien de la paix (doc. 1), une affiche de Japan Expo témoignant de l’en-gouement du public français pour la culture japonaise et, donc, de l’image positive du Japon dans le monde (doc. 3). Le doc. 2 est l’extrait d’une synthèse sur les pays émergents qui revient sur le rôle joué par la Chine dans le monde. Les Repères A et B donnent divers chiffres sur le commerce extérieur du Japon et de la Chine et sur le nombre des étudiants chinois à l’étranger. Tous ces documents accordent une place plus importante au premier qu’à la seconde qui est l’objet d’un exemple développé dans le double page suivante.Il s’agit donc de comparer la place et le rôle du Japon et de la Chine dans le monde et de mesurer leur degré de rivalité. Comme dans le cours 1, le Japon et la Chine ne doivent pas être étudiés pour eux-mêmes, il ne conviendrait pas en outre d’affirmer que le Japon connaî-trait une phase de déclin et la Chine une phase d’ascendance, puisque justement la croissance économique est le fil directeur de cette ques-tion.

● Réponses aux questions Doc. 1 1. L’intervention en Irak en 2005 n’est pas, à proprement parler, une intervention militaire. La participation du Japon au maintien de la paix dans cet espace est limitée à une intervention de type humanitaire ainsi que le montre le camion-citerne sur la droite de la photographie.Doc. 31. Le Japon renvoie une image positive dans le monde à l’aide de sa culture (Cool Japan). En fait, il s’agit d’une stratégie de communica-tion qui vise à renforcer le rayonnement culturel à travers l’exportation de la culture de masse : mangas, dessins animés, jeux vidéo, musique (J-pop), modes vestimentaires ainsi que la cuisine.

EXEMPLE 3 Comment la Chine exerce-t-elle son influence dans le monde ? p. 348-349

● Présentation des documents L’exemple 3 s’attache à analyser les formes de l’influence de la Chine dans le monde, une question revenant fréquemment dans l’actualité. L’objectif de cette double page est de mesurer l’importance de cette influence, mais aussi de la nuancer. Il s’agit ainsi de mettre en valeur la nouveauté du nouveau programme qui prend en compte l’émergence de nouvelles puissances et, en Asie du Sud et de l’Est, celle de la Chine.Les cinq documents permettent aisément d’embrasser les grandes problématiques actuelles sans distinguer de manière artificielle puis-sance économique et puissance géopolitique. Le doc. 1 forme un inté-ressant levier de parole dans une classe où l’interaction est forte. Le doc. 2 s’attache au rôle de l’Organisation de coopération de Shanghai en Asie centrale. Le doc. 3 est un planisphère des Chinois d’outre-mer dans le monde, des relais majeurs de leur patrie. Le doc. 4 est une cou-verture du magazine américain The Economist représentant la vision que la Chine a du monde. Enfin, le doc. 5 est une carte de la présence économique et diplomatique de la Chine en Afrique.Cette double page doit permettre de démontrer que la Chine cherche à transformer sa puissance économique en puissance stratégique, à utiliser sa croissance pour s’imposer sur la scène mondiale.

● Réponses aux questions 1. La Chine voit le monde différemment de l’Occident comme le rappelle la couverture de The Economist. En effet, elle se considère jusqu’au xixe siècle comme l’ « Empire du milieu ». Une lecture atten-tive de la couverture permet de préciser cette vision : Taiwan relève de la République populaire de Chine dont elle porte le drapeau ; le Japon est presque invisible malgré la normalisation de leurs relations

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en 1972 ; les États-Unis apparaissent comme un partenaire à égaler ; l’Afrique au loin demeure une terre à conquérir. Ceci dit, la Chine n’est pas coupée du monde puisqu’elle dispose de l’une des plus fortes diasporas de la planète (doc. 3).2. L’influence de la Chine est multiple. Elle est d’abord économique en raison de son statut d’ « atelier du monde » qui en fait une grande puis-sance exportatrice (doc. 1). En Afrique, ses IDE et ses échanges en font un partenaire de premier plan. Elle est aussi militaire et diplomatique, comme on le voit sur le doc. 2, qui montre la volonté du pays de conte-nir l’islamisme en s’assurant un accès privilégié aux ressources dont elle a de plus en plus besoin. Le doc. 5 montre qu’elle est à l’origine d’un activisme diplomatique sur le continent africain (multiplication des visites officielles).3. La dépendance de la Chine vis-a-à-vis de l’étranger est forte car elle a besoin d’exporter ses productions (doc. 1), elle doit s’assurer un accès à d’énormes ressources énergétiques en Asie centrale et en Afrique pour répondre à la demande (doc. 2).

PRÉPA BACCOMPOSITION 21 p. 350-351

Sujet : Mumbai : modernité, inégalitésÉtape 1 : Analyser le sujetLe sujet reprend l’intitulé de l’étude de cas : il ne doit donc pas désar-çonner les élèves qui maîtrisent la démarche suivie. Ce sujet porte sur la première ville de l’Inde, une ville révélatrice à la fois du dynamisme économique de l’Asie du Sud et de l’Est et des profondes inégalités qui affectent cet espace. Le choix de Mumbai s’explique par la représenta-tivité de ce territoire.La problématique à retenir est la problématique 2 car c’est elle qui respecte le mieux le programme. L’usage du terme « émergence  » contient en effet le paradoxe que celui-ci nous invite à mettre en valeur : Mumbai est une ville riche de pays émergent ou une ville mon-diale pauvre. Bref, une ville qui se modernise mais où les inégalités persistent.

Étape 2 : Élaborer le plan On peut aider les élèves à lister les informations et à les éclairer à l’aide du tableau suivant :

Grandes parties du plan Problématiques des grandes parties Objectifs des grandes parties

Partie 1Une métropole émergente intégrée dans la mondialisationa. La capitale économique et culturelle de l’Indeb. Une interface majeure entre l’Inde et le mondec. Une ville mondiale de second rang

Qu’est-ce qui fait de Mumbai une ville dynamique ?

Analyse des fondements du dynamisme de Mumbai

Partie 2Une métropole émergente qui s’étale et devient polycentriquea. Une croissance spatiale rapide et mal maîtriséeb. Une organisation de plus en plus polycentriquec. Un déploiement vers l’extérieur des activités motrices

Comment ce dynamisme s’inscrit-il dans l’espace ?

Analyse de l’organisation de l’espace de Mumbai

Partie 3Une métropole émergente marquée par des problèmes sociaux et environnementauxa. D’importantes inégalités sociales et spatialesb. D’importants problèmes d’accès aux services de base

Quelles sont les limites de ce dynamisme ? Analyse des fragilités de Mumbai

Étape 3 : Rédiger la composition

quartier d'affaires

université, studios de cinéma

aéroport, port

place boursière

étalement urbaindéplacement vers l'extérieur et montée en gamme des activitésvoie ferrée

zone industrielle

quartier d'affaires

habitat aisé

parc national miné par le braconnage et la pression urbaine

habitat des classes moyennes et habitatinformel

Schéma 1 Schéma 2 Schéma 3

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© HacHette Livre Chapitre 8 ● L’Asie du Sud et de l’Est : les enjeux de la croissance 135

PRÉPA BACCOMPOSITION 22 p. 351

Sujet : L’Asie du Sud et de l’Est : les enjeux de la croissance

Étape 1 : Analyser le sujet

Le sujet reprend l’intitulé de la question. Il va de soi que les élèves ne sont pas suffisamment armés pour traiter de ce sujet sans le moindre guidage, d’où la consigne qui les invite à s’appuyer sur le cas étudié en classe : Mumbai.

Même si les libellés changent, dans les faits, on attend des élèves la même démarche que dans la composition 21. Il va de soi que si l’on ne peut pas sanctionner des travaux qui, en plus des arguments et exemples tirés de l’étude de cas de Mumbai, s’appuient sur d’autres exemples, les travaux qui occulteraient Mumbai ne pourraient être considérés comme répondant aux attentes.

Les élèves n’ont pas suffisamment de matière pour diversifier les pro-blématiques autour de Mumbai. Pour autant, puisqu’il faut rendre cohérent le guidage de la réflexion sur le cas de Mumbai, on peut s’interroger en quoi la première ville de l’Inde est représentative des enjeux de la croissance en Asie du Sud et de l’Est. Des modifications dans les formulations du plan que les élèves connaissent sont atten-dues.

Étapes 2 et 3 : Élaborer le plan et rédiger la compositionLe plan suivant reprend celui de la composition 21. On a adapté les titres afin de répondre aux attentes du sujet :1. Une métropole émergente révélatrice du dynamisme écono-

mique de l’Asie du Sud et de l’Esta. La capitale économique et culturelle de l’Indeb. Une interface majeure entre l’Inde et le mondec. Une ville mondiale de second rang

2. Une métropole émergente qui s’étale et devient polycentriquea. Une croissance spatiale rapide et mal maîtriséeb. Une organisation de plus en plus polycentriquec. Un déploiement vers l’extérieur des activités motrices

3. Une métropole émergente révélatrice des profondes inégali-tés qui affectent l’Asie du Sud et de l’Esta. D’importantes inégalités sociales et spatialesb. D’importants problèmes d’accès aux services de base

Les élèves restitueront ce qu’ils auront appris en classe, que ce soient les arguments (figurant dans le cours), les exemples (figurant dans le manuel) et les schémas (figurant dans le cours et le manuel).

PRÉPA BACCOMPOSITION 23 p. 352-353

Sujet : L’Asie du Sud et de l’Est : les défis de la popu-lation et de la croissance

Étape 1 : Analyser le sujetLe sujet reprend l’intitulé de l’entrée générale, étudié à la suite de l’étude de cas. Cette composition offre la possibilité d’évaluer les connaissances des élèves qui ont appris leur leçon et en maîtrisent les enjeux. Il s’agit donc d’en reprendre le contenu et d’amener la réflexion grâce à une problématique simple.Les trois problématiques ne sont pas fausses, mais c’est certainement la problématique 2 qui est le plus dans l’optique du programme. La population et la croissance sont deux moteurs qui favorisent le déve-loppement de l’aire continentale et il va de soi qu’elles posent des défis qu’il faut gérer. Les problématiques 1 et 2 sont beaucoup trop ciblées sur l’identification de ces défis et ne permettent pas de mesurer que les enjeux du sujet sont bien plus larges.

Étape 2 : Élaborer le plan Le plan retenu reprend celui du cours 1 page 334.

1. Une aire continentale qui concentre la majeure partie de la population mondialea. Les deux principaux foyers de population sont asiatiquesArgument du paragraphe : l’aire continentale comprend l’Asie du Sud et l’Asie de l’Est auquel on rattache l’Asie du Sud-Est.Exemple(s) : ils concentrent 3,8 milliards d’habitants, soit 54,4 % de la population mondiale.b. Les deux géants démographiques de la planète sont asiatiquesArgument du paragraphe : très dynamique, l’Inde deviendrait le pays le plus peuplé du monde en 2050.Exemple(s) : elles regroupent respectivement 1,35 et 1,25 milliard d’habitants, soit au total 68,2 % de la population de l’Asie du Sud et de l’Est.c. L’Asie du Sud et de l’Est n’est cependant plus une bombe démo-graphiqueArgument du paragraphe : l’Asie de l’Est a précocement entamé sa transition démographiqueExemple(s) : en 2011, l’indice de fécondité est de 1,5 en Asie de l’Est, mais supérieure à 2,5 en Asie du Sud.

2. Une aire continentale qui connaît la plus forte croissance éco-nomique

a. La croissance se fonde de plus en plus sur la demande intérieureArgument du paragraphe : la consommation des ménages et les équipements (transports, services à la population, logements) jouent un rôle moteur.Exemple(s) : en 2012, 13 pays ont une croissance supérieure à 5%.b. La croissance se fonde essentiellement sur la demande extérieureArgument du paragraphe : depuis les années 1950, les pays asia-tiques ont adopté une stratégie de sortie du sous-développement fondée sur les exportations.Exemple(s) : la Chine est le « pays atelier » par excellence.c. La croissance s’appuie sur une main-d’œuvre abondante, quali-fiée et compétitiveArgument du paragraphe : l’Asie du Sud et de l’Est est la région du monde aux conditions de travail les plus avantageuses pour les entreprises.Exemple(s) : × 2 des flux d’IDE dans les pays de l’ASEAN entre 2009 et 2010.

3. Une aire continentale qui doit faire face à de grands défis d’avenir

a. L’Asie du Sud et de l’Est doit faire face au vieillissement de la populationArgument du paragraphe : la baisse de la fécondité et l’allonge-ment de l’espérance de vie font que les actifs doivent supporter la charge d’un grand nombre de non-actifs.Exemple(s) : au Japon, pays marqué par le vieillissement, l’espé-rance de vie est de 86 ans pour les femmes et 80 pour les hommes, l’indice de fécondité est de 1,4.

principal �ux d’exportations

principal �ux d’IDE

principal marché de consommation

principal « pays atelier »

Asie confrontée à la pauvreté

Asie confrontéeà l’approvisionnement en matières premières

Asie confrontée au vieillisssement

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136 © HacHette Livre

b. L’Asie du Sud et de l’Est doit faire face à la pauvretéArgument du paragraphe : la croissance ne répond pas complète-ment aux besoins de la population bien qu’elle permette une amé-lioration des niveaux de vie et l’émergence d’une classe moyenne.Exemple(s) : en 2010, 39 % de la population totale en Asie du Sud vit avec moins de 1,25 dollar par jour, 19 % en Asie du Sud-Est et 16 % en Asie du Sud.c. L’Asie du Sud et de l’Est doit faire face à d’autres défisArgument du paragraphe : ces défis sont liés au maintien d’une forte croissance.Exemple(s) : le développement de l’enseignement supérieur, l’ap-provisionnement en ressources et en produits de base tout en res-pectant l’environnement.

PRÉPA BACCOMPOSITION 24 p. 354

Sujet : Japon et Chine : concurrences régionalesÉtape 1 : Analyser le sujetLe sujet reprend une partie de l’intitulé de l’entrée portant sur les deux États. Cette composition donne la possibilité d’évaluer les connais-sances des élèves qui ont appris leur leçon et en maîtrisent les enjeux. Il s’agit donc d’en reprendre le contenu et d’amener la réflexion grâce à une problématique simple.Des trois problématiques proposées, c’est la problématique 3 qui est le plus en adéquation avec les attentes du programme. Elle s’interroge sur les manifestations de la rivalité entre le Japon et la Chine dans la région et, par conséquent, sur les raisons de cette concurrence. De ce fait, la problématique 2 apparaît comme trop réductrice. Quant à la problématique 1, elle ne favorise pas vraiment la comparaison.

Étape 2 : Élaborer le plan Le plan retenu reprend celui du cours 2 page 340.1. Le Japon et la Chine : des partenaires et rivaux économiques

en Asie du Sud et de l’Esta. Des économies interdépendantesArgument : depuis 2001, le Japon et la Chine ont intensifié leurs échanges commerciaux.Exemple(s) : × 3 des exportations chinoises au Japon et × 4 des importations japonaises entre 2000 et 2010.b. Une suprématie japonaise qui est financière et technologique Argument : cette double suprématie fait du Japon le leader écono-mique de l’Asie du Sud et de l’Est.Exemple(s) : le Japon est le premier créancier de l’Asie du Sud et de l’Est, il possède le premier parc de robots de la région.c. Une suprématie chinoise qui est industrielle Argument : cette suprématie doit permettre à la Chine de s’impo-ser comme le leader économique de l’Asie du Sud et de l’Est.Exemple(s) : l’ « atelier du monde » a reçu 106 milliards d’IDE en 2010.

2. Le Japon et la Chine : des rivaux stratégiques en Asie du Sud et de l’Esta. Des États « amis »Argument : le Japon et la Chine se disputent le leadership straté-gique en Asie du Sud et de l’Est, malgré…Exemple(s) : … le fait que, depuis 1978, le Japon et la Chine se sont engagés à ne pas « rechercher l’hégémonie dans la région Asie Pacifique. »b. Un Japon qui cherche à restaurer son influenceArgument : il aspire à normaliser ses relations avec les pays asia-tiques.Exemple(s) : il recentre sa politique étrangère sur l’Asie en menant une diplomatie économique, en s’impliquant dans les questions de sécurité et en défendant la création d’une Communauté asiatique sur le modèle européen.c. Une Chine qui cherche à renforcer son influenceArgument : elle aspire à s’imposer comme seule puissance globale de la région.Exemple(s) : elle désamorce les craintes du « menace chinoise » en éliminant les conflits frontaliers, en maintenant la stabilité dans la péninsule coréenne et en menant une diplomatie économique.

3. Le Japon et la Chine : les futurs co-leaders en Asie du Sud et de l’Est ?a. Des puissances incomplètesArgument : aucun des deux géants asiatiques ne peut prétendre pour l’instant à un leadership global dans la région.Exemple(s) : le Japon commerce avec l’Asie du Sud-Est, tandis que la Chine tisse un « collier de perles. »b. Des puissances qui se partageront l’influence dans la région ?Argument : c’est le scénario le plus probable pour les vingt pro-chaines années.Exemple(s) : le Japon a besoin de la Chine pour rebondir et la Chine a besoin du Japon pour devenir le leader incontesté en Asie du Sud et de l’Est.c. Des puissances qui seront au cœur d’une intégration régionale ?Argument : le Japon et la Chine défendent deux projets différents de Communauté asiatique.Exemple(s) : le Japon cherche à construire une communauté élar-gie à l’ASEAN + 6, tandis que la Chine cherche à construire une com-munauté restreinte à l’ASEAN + 3.

Les élèves peuvent se servir des fonds de schéma pour représenter de manière intuitive certains phénomènes liés au sujet.

PRÉPA BACCOMPOSITION 25 p. 355

Sujet : Japon et Chine : ambitions mondialesÉtape 1 : Analyser le sujetLe sujet reprend partiellement l’intitulé de l’entrée portant sur les deux États. Cette composition donne la possibilité d’évaluer les connais-sances des élèves qui ont appris leur leçon et en maîtrisent les enjeux. Il s’agit donc d’en reprendre le contenu et d’amener la réflexion grâce à une problématique simple.Aucune des trois problématiques proposées n’est entièrement fausse, mais c’est la problématique 3 qui se rapproche le plus des attentes du programme. Les élèves qui choisiront la problématique 1 ne pourront pas être sanctionnés, même si la question n’induit pas de s’interroger sur les fondements des ambitions des deux États. La problématique 2 ne favorise pas vraiment la comparaison des deux ambitions.

Étape 2 : Élaborer le plan Le plan retenu reprend celui du cours 3 page 346.1. Le Japon et la Chine : une puissance établie, une puissance

ascendantea. Un monde qui compte deux puissances asiatiquesArgument : ces deux puissances sont entrées sur la scène mondiale en raison de leur croissance. Exemple(s) : la Chine est la 2e économie mondiale, le Japon la 3e.b. Des puissances similairesArgument : les trajectoires des deux puissances asiatiques présen-tent des similitudes.Exemple(s) : le Japon et la Chine ont longtemps été repliés sur eux-mêmes ; ils suivent après la guerre un modèle de développement fondé sur les exportations. c. Des puissances différentesArgument : le Japon est une puissance établie, tandis que la Chine est une puissance ascendante en raison d’un niveau de vie différent.Exemple(s) : en 2011, entre le PIB par habitant du Japon et celui de la Chine, l’écart est de l’ordre de 10 à 1.

2. Le Japon et la Chine : des puissances économiques vulné-rablesa. Des économies qui pèsent fortement dans l’économie mondialeArgument : même si elles sont loin derrière les États-Unis, elles sont ses premiers banquiers.Exemple(s) : en 2011, les deux PIB ne représentent que 18 % du PIB mondial ; mais le Japon et la Chine détiennent 45,7 % des bons du Trésor américain.b. Un Japon puissant malgré la stagnationArgument : il produit presque autant que la Chine.Exemple(s) : en 2011, le Japon représente 8,7 % du PIB mondial, contre 9,3 pour la Chine.

Page 137: 109256853 Geographie Tles L ES Hachette 2012 Livre Du Professeur

© HacHette Livre Chapitre 8 ● L’Asie du Sud et de l’Est : les enjeux de la croissance 137

c. Une Chine puissante malgré la dépendance vis-à-vis de l’extérieurArgument : elle est une plate-forme d’assemblage de produits venus d’ailleurs, ce qui en fait une nation exportatrice et ce qui l’oblige à s’approvisionner en matières premières en se liant avec les parties utiles du monde.Exemple(s) : la Chine est le 1er exportateur mondial.

3. Le Japon et la Chine : des puissances géopolitiques ambi-tieusesa. Des puissances qui pèsent différemment dans les rapports de force internationauxArgument : le Japon est un « nain politique », tandis que la Chine pèse dans les rapports de force internationaux.Exemple(s) : à la différence du Japon, la Chine est membre per-manent du Conseil de sécurité de l’ONU et du club des États ayant l’arme nucléaire.b. Le rôle politique mondial du JaponArgument : le Japon entend jouer un rôle politique mondial en s’émancipant de la tutelle des États-Unis. Exemple(s) : participation aux Opérations de maintien de la paix, revendication d’un siège de membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, diffusion du Cool Japan.c. Le rôle politique mondial de la ChineArgument : la Chine cherche à égaler, voire dépasser les États-Unis et défend un partenariat privilégié avec eux.Exemple(s) : conquête de l’espace et des abysses, ouverture d’ins-tituts Confucius, développement de médias internationaux (CCTV, agence Xinhua), envoi d’un nombre croissant d’étudiants chinois à l’étranger, diplomatie du panda.

Les élèves peuvent se servir des fonds de schéma pour représenter de manière intuitive certains phénomènes liés au sujet.

PRÉPA BACÉTUDE CRITIQUE DE DOCUMENT 41 p. 356

Sujet : Mumbai, métropole de la modernité ou des inégalités ?

Étape 1 : Analyser le sujet et la consigneLa formulation du sujet reprend celle de l’item au programme, invi-tant les élèves à confronter deux caractères paradoxaux de Mumbai : la modernité croissante de la métropole et les inégalités persistantes. La consigne suggère d’ailleurs les grands axes de l’analyse et la pro-blématique, en insistant sur les caractères et les limites de cette ville mondiale.• Métropole émergente : La métropole est une aire urbaine concen-trant des activités décisionnelles et qui exerce son influence à une échelle plus ou moins vaste. Le qualificatif « émergente » renvoie au concept des puissances émergentes largement évoqué en cours d’an-née. L’Inde, avec la Chine ou le Brésil, incarne le dynamisme de ces nouvelles économies.• Modernité : Ce terme est à mettre en relation avec l’émergence de la métropole, et plus généralement de l’Inde. • Inégalités : Elles sont à la fois sociales, spatiales, ethnico-religieuses et témoignent de l’inégale intégration des groupes de la société à la modernité mondialisée.

Étape 2 : Exploiter et confronter les informationsIl est possible de proposer un tableau à compléter par les élèves. Plu-sieurs entrées sont possibles mais la plus simple, et celle que suggère le sujet, est la suivante :

La modernité d’une métropole émergente

Les inégalités, un frein aux ambitions de ville mondiale

Regard critique sur les documents

Doc. 1 – Des fonctions de ville mondiale : économiques (centres d’affaires, studio de cinéma) ; financières (place boursière) ; intellectuelle (universités)– Une ville moderne ouverte sur le monde : 1ers port et aéroport de l’Inde– Des dynamiques urbaines de métropole : ville nouvelle planifiée ; construction d’un hub aérien– L’émergence d’une classe moyenne

– Persistance de quartiers précaires– Ségrégation socio-spatiales

– Intérêt : un document dont la légende répond au sujet ; une entrée par la différenciation spatiale des fonctions et des catégories de population.

– Limites : le nombre d’informations est limité pour la clarté de la représentation et par l’échelle choisie.

Doc. 2 – Les activités d’une métropole moderne : industrie, finances– Les dynamiques d’une ville mondiale : désindustrialisation, tertiarisation

– Les conséquences de la métropolisation : chômage, engorgement des transports– Creusement des inégalités : entre ceux qui ont accès aux infrastructures de base (eau, assainissement, énergie) et les autres ; entre ceux qui ont accès au logement et les autres.

– Une entrée thématique qui couvre de nombreux champs des forces et limites de Mumbai– Les inégalités sociales sont présentées de manière indirecte.

Étape 3 : Organiser et synthétiser les informationsL’étude critique de documents peut s’organiser autour du plan suivant :1. L’organisation spatiale de Mumbai reflète son statut de métropole

émergente2. Les inégalités constituent un frein à ses ambitions de ville mondiale3. Le regard critique sur les documents qui, par leur échelle d’analyse,

offrent une vision globale de la métropole. Les angles d’approche des deux documents (différenciation spatiale pour la carte ; thèmes généraux pour le texte) se complètent.

PRÉPA BACÉTUDE CRITIQUE DE DOCUMENT 42 p. 357

Sujet : Mumbai, métropole de la modernité ou des inégalités ?

Étape 1 : Analyser le sujetLa formulation du sujet reprend celle de l’item au programme, invitant les élèves à confronter deux caractères paradoxaux de Mumbai  : sa modernité croissante et les inégalités persistantes. La consigne sug-

gère d’ailleurs les grands axes de l’analyse et la problématique, en insistant sur le statut de métropole émergente et sur les fortes iné-galités.• Métropole : À ce stade de l’année, les élèves maîtrisent ce terme. Il leur est donc facile de le définir en quelques termes : concentration d’activités, d’hommes, de pouvoir. • Modernité : Ce terme est à mettre en relation avec l’émergence de la métropole, et plus généralement de l’Inde. Cet aspect est envisagé à travers l’exemple du cinéma bollywoodien et l’image que celui-ci rend de la société favorisée de Mumbai.• Inégalités : Elles sont à la fois sociales, spatiales, ethnico-religieuses et témoignent de l’inégale intégration des groupes de la société de Mumbai à la modernité mondialisée.

Étape 2 : Exploiter et confronter les informationsDélibérément, cette étape d’exploitation des informations est construite de la même manière que celle de l’étude critique de docu-ments 41, permettant ainsi des exercices d’apprentissage par la répéti-tion ou un duo exercice/évaluation.

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138 © HacHette Livre

Étape 3 : Organiser et synthétiser les informationsL’étude critique de documents peut s’organiser autour du plan suivant :1. Mumbai est une vitrine de l’émergence de l’Inde2. Les inégalités constituent un frein à ses ambitions de ville mondiale3. Le regard critique sur les documents qui, par les entrées proposées,

offrent un angle de vue restreint de la métropole. De multiples

aspects du sujet ne sont, en conséquence, pas abordés : puissance économique et financière qui contraste avec la persistance d’activi-tés informelles, savoir valorisé dans des universités prestigieuses qui contraste avec l’analphabétisation des population déshéritées….

PRÉPA BACÉTUDE CRITIQUE DE DOCUMENT 43 p. 358

Sujet : Les défis de la population en Asie du Sud et de l’Est

Étape 1 : Analyser le sujetLa formulation du sujet reprend une partie de l’item au programme, invitant les élèves à s’interroger sur les défis que posent les questions de population en Asie du Sud et de l’Est. La consigne ne suggère pas de plan à suivre ; c’est la lecture attentive des documents et les thèmes qu’ils abordent qui permettent de le faire.

• Population : La population en Asie du Sud et de l’Est présente des caractéristiques qu’il convient de dégager : volume, croissance démo-graphique inégale entre le Sud et l’Asie de l’Est.• Défis posés par la démographie : Vieillissement et ses consé-quences, satisfaction des besoins de cette population croissante et lutte contre la pauvreté, pressions environnementales…

Étape 2 : Exploiter et confronter les informationsIl est possible de proposer un schéma heuristique à compléter par les élèves. Pour mettre en place un exercice, les cases grisées peuvent être fournies, les autres sont à compléter.

La modernité d’une métropole émergente

Les inégalités, un frein aux ambitions de ville mondiale

Regard critique sur les documents

Doc. 1 – L’émergence d’une classe moyenne– Les paysages urbains communs à toutes les métropoles internationales, et en particulier aux villes mondiales : étalement urbain (développement des banlieues résidentielles, habitat collectif, préservation d’espaces verts parfois concurrencés par l’urbanisation)

– Persistance des quartiers d’habitat précaire : autoconstruction, absence d’équipements (égouts, électricité, revêtement des routes …)– Ségrégation socio-spatiale : les quartiers précaires se développent dans les interstices d’urbanisation et sur tous les espaces délaissés (pentes abruptes, bordures routières ou ferroviaires) ou protégés (réserve naturelle)

– Vision très partielle et locale d’un espace périphérique– Les différences visibles sont exclusivement résidentielles

Doc. 2 – Ouverture sur la mondialisation (délocalisations des productions cinématographiques, diaspora)– Uniformisation culturelle (vêtements, prénoms, progrès de l’anglais) ; société standardisée– Société de consommation à l’occidental (richesse, shopping malls, produits de luxe…)

– Contrastes socio-économiques entre une classe favorisée et les pauvres– Ségrégation religieuse (hindouistes, musulmans, chrétiens)

– Regard sur une société limité à son image cinématographique

Les défis de la population en Asie du Sud et de l’Est

Les deux premiers foyers de peuplement du monde

Des défis à releverUne croissance

démographique inégale

Inde, Chine :2 géants (doc. 1)

Croissance de la population

(doc. 1 et 2)

Une croissance

ralentie à l’Est (doc. 1 et 2)

+Explications

Une crois-sance forte

au Sud (doc. 1)

+Explications

Vieillissement et ses

conséquences (doc. 2)

Satisfaire les besoins

de cette population

idée absente des docs.

Pressions environne-mentales

idée absente des docs.

Étape 3 : Organiser et synthétiser les informationsL’étude critique de documents peut s’organiser autour du plan suivant :1. Des caractéristiques démographiques particulières à l’Asie du Sud

et de l’Est2. Des différences entre l’Asie du Sud et de l’Est3. Des défis communs à relever

La critique des documents peut être précisée pour chacun de ces grands thèmes : absence d’informations essentielles au sujet (persis-tance de la pauvreté, pressions environnementales) ; exemples limités aux deux géants démographiques…

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© HacHette Livre Chapitre 8 ● L’Asie du Sud et de l’Est : les enjeux de la croissance 139

PRÉPA BACÉTUDE CRITIQUE DE DOCUMENT 44 p. 359

Sujet : Les défis de la croissance en Asie du Sud et de l’Est

Étape 1 : Analyser le sujetLa formulation du sujet reprend une partie de l’item au programme, invitant les élèves à s’interroger sur les défis que pose la croissance en Asie du Sud et de l’Est. La consigne ne suggère pas de plan à suivre ;

c’est la lecture attentive des documents et les thèmes qu’ils abordent qui permettent de le faire.• Croissance : La croissance de l’Asie de l’Est et du Sud est la plus forte au monde et s’appuie sur des atouts forts : main-d’œuvre abondante et compétitive, marché en croissance, ouverture sur le monde.• Défis posés par la croissance : Satisfaction des besoins élémen-taires qui ne sont pas tous assurés aujourd’hui, pressions environne-mentales, nécessité de monter en gamme…

Étape 2 : Exploiter et confronter les informations

Les défis de la population en Asie du Sud et de l’Est

Le premier foyer de croissance au monde

Des défis à releverUne croissance

démographique inégale

Croissance liée à

l’ouverture sur le monde

(doc. 1)

Croissance liée au marché intérieur

(doc. 1 et 2)

Des écono-mies

émergentes (doc. 1 et 2)

+Explications

Des États où la croissance

est plus limitée

idée absente des docs.

Monter en gamme(doc. 1)

Satisfaire les besoins

de cette population (doc. 1 et 2)

Pressions environne-mentales

idée absente des docs.

Étape 3 : Organiser et synthétiser les informationsL’étude critique de documents peut s’organiser autour du plan suivant :1. Le premier foyer de croissance au monde2. Une croissance économique inégale3. Des défis à relever

La critique des documents peut être précisée pour chacun de ces grands thèmes : absence d’informations essentielles au sujet (pres-sions environnementales, pays en développement aux situations contrastées) ; exemples limités aux deux puissances émergentes (Inde et Chine).

Plan 1Plan 2

La place du Japon en Asie du Sud et de l’Est Les concurrences régionales auxquelles le Japon doit faire face

Tensions régionales – Des tensions frontalières avec ses voisins : Russie, Corée du Sud, Taïwan, Chine– Rivalité diplomatique pour s’imposer face à la Chine

– La Chine et son rôle géopolitique régional : elle est en voie de l’emporter et d’imposer sa domination sur l’espace régional aux dépens du Japon

Intégrations régionales – Un passé impérialiste difficile à faire oublier– Une volonté d’intégration (ASEAN + 3)

– Le poids de la Chine et son rôle concurrent dans l’intégration régionale (ASEAN + 3)

Le regard critique à porter sur le document peut être guidé par le questionnement suivant :– La forme du document est particulière : comment sert-elle le pro-pos ? Pourquoi peut-on dire qu’elle est réductrice ? Il s’agit ici d’une manière de réinvestir les démarches mises en œuvre dans le thème 1, et particulièrement le premier chapitre.– Les informations choisies qui oublient certains aspects importants du sujet : intégration productive et existence d’un circuit asiatique intégré où le Japon joue un rôle moteur ; absence de prise en compte de nombreux partenaires régionaux…

PRÉPA BACÉTUDE CRITIQUE DE DOCUMENT 45 p. 360

Sujet : Le Japon face aux concurrences régionales dans l’aire pacifique

Étape 1 : Analyser le sujetLa formulation du sujet reprend celle de l’item au programme, invitant les élèves à limiter leur étude au rôle du Japon dans l’aire régionale pacifique. Le titre du document peut également aider à cerner le sens du sujet puisqu’il reprend un item connu des élèves mais étudié sur

une autre aire continentale : les tensions et intégrations régionales en Amérique du Nord. La consigne suggère un plan à suivre, mais d’autres choix sont possibles.• Japon dans son espace régional : le titre du sujet et la consigne précisent différemment le cadre régional du sujet. Il convient donc de considérer le cadre spatial au sens large. • Concurrences régionales : Le programme limite les concurrences régionales au duo Japon-Chine. Elles s’expriment du point de vue éco-nomique et géopolitique.

Étape 2 : Exploiter et confronter les informations

Étape 3 : Organiser et synthétiser les informationsL’étude critique de documents peut s’organiser autour d’un des deux plans suivants :Plan 11. La place du Japon en Asie du Sud et de l’Est2. Les concurrences régionales auxquelles le Japon doit faire face3. Le regard critique sur le document Plan 21. Les tensions régionales liées au rôle du Japon dans son espace régional2. Les formes d’intégrations régionales auxquelles participe le Japon3. Le regard critique sur le document.

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140 © HacHette Livre

PRÉPA BACÉTUDE CRITIQUE DE DOCUMENT 46 p. 361

Sujet : La Chine face aux concurrences régionales en Asie du Sud et de l’Est

Étape 1 : Analyser le sujetLa formulation du sujet reprend celle de l’item au programme, invitant les élèves à limiter leur étude au rôle de la Chine dans l’espace régional de l’Asie du Sud et de l’Est. Le titre du document peut également aider à cerner le sens du sujet puisqu’il reprend un item connu des élèves

mais étudié sur une autre aire continentale : les tensions et intégra-tions régionales en Amérique du Nord. La consigne suggère un plan à suivre, mais d’autres choix sont possibles. Délibérément, la formulation identique des études de documents 45 et 46 invite à l’apprentissage par répétition.• Chine dans son espace régional : Le cadre régional de cette étude est défini par le programme : il s’agit de l’Asie du Sud et de l’Est.• Concurrences régionales : Le programme limite les concurrences régionales au duo Japon-Chine. Elles s’expriment du point de vue éco-nomique et géopolitique.

Étape 2 : Exploiter et confronter les informations

Plan 1Plan 2

La place de la Chine en Asie du Sud et de l’Est Les concurrences régionales auxquelles la Chine doit faire face

Tensions régionales – Des tensions frontalières avec ses voisins : Taïwan, Japon, Inde … (doc. 1)– Le cas de Taïwan (doc. 1)

– Le Japon et son rôle géopolitique régional (doc. 1)– L’Inde, un rival (doc. 2)– La présence étatsunienne (doc. 1)

Intégrations régionales – Le circuit asiatique intégré dans lequel la Chine joue un rôle majeur (doc. 1)– La participation à de nombreuses associations de coopération régionale (doc. 2)– L’allié communiste encombrant : Corée du Nord (doc. 1)

– Le Japon reste le centre décisionnel du circuit asiatique intégré (doc. 1)

Étape 3 : Organiser et synthétiser les informationsL’étude critique de documents peut s’organiser autour d’un des deux plans suivants :Plan 11. La place de la Chine en Asie du Sud et de l’Est2. Les concurrences régionales auxquelles la Chine doit faire face3. Le regard critique sur le document Plan 21. Les tensions régionales liées au rôle de la Chine dans son espace régional2. Les formes d’intégrations régionales auxquelles participe la Chine3. Le regard critique sur le document.

PRÉPA BACÉTUDE CRITIQUE DE DOCUMENTS 47 p. 362

Sujet : Le Japon : une puissance majeure en Asie du Sud et de l’Est

La consigne est construite de sorte qu’elle suggère aux élèves le plan à adopter. En trois temps, on montrera que le Japon est une puissance régionale (partie 1), qu’il entretient des relations ambivalentes avec la Chine (partie 2), puis on portera un regard critique sur les documents (partie 3).Le doc. 1 est la photographie d’une boutique Uniqlo à Beijing, elle invite à aborder la puissance économique de la Chine. Le doc. 2 est l’extrait d’une synthèse sur l’Indonésie présentant l’influence du Japon dans ce pays sur le plan diplomatique. Les deux documents se com-plètent donc. Les élèves pourront le mettre en évidence en début de réponse.L’objectif de cet exercice est de justifier le libellé du sujet, lequel affirme que le Japon est une puissance majeure en Asie du Sud et de l’Est (pas de point d’interrogation) :• Dans la partie 1, les élèves montreront que le Japon est une puis-sance régionale au plan économique en raison du surplus d’épargne qui lui permet d’accumuler un important patrimoine à l’étranger (ici : les IDE en Indonésie et l’implantation d’Uniqlo en Chine). Sur le plan diplomatique, le Japon a restauré son influence en normalisant ses relations avec les pays asiatiques (ici : l’Indonésie et la Chine).• Dans la partie 2, les élèves montreront que le Japon entretient des relations ambivalentes avec la Chine. Le fil directeur de cette partie mettra en évidence que Japon et Chine sont interdépendants, que leurs échanges commerciaux sont intenses depuis les années 2000 (ici  : Uniqlo qui s’implante en Chine), mais que les deux pays se dis-

putent le leadership stratégique (ici : le Japon est un contrepoids à la Chine en Indonésie).• Dans la partie 3, le regard critique à porter est très ouvert. Les élèves peuvent par exemple insister sur le fait que le Japon et la Chine se partagent le leadership global dans la région. Les élèves peuvent éga-lement basculer d’échelle et rappeler que le Japon est une puissance économique minée par une stagnation depuis vingt ans.Les documents doivent être exploités de manière méthodique (je cite l’élément que je prélève, puis j’analyse ce que je cite), mais ils sont aussi des leviers de réflexion permettant aux élèves de restituer le cours. Les élèves ne doivent jamais perdre de vue qu’en Asie du Sud et de l’Est la croissance économique est le moteur de la puissance, que le Japon s’appuie sur celle-ci pour s’imposer sur la scène régionale.

PRÉPA BACÉTUDE CRITIQUE DE DOCUMENTS 48 p. 363

Sujet : Les ambitions mondiales du JaponLa consigne est globale, c’est-à-dire qu’elle n’oriente pas les élèves pour construire leurs réponses. Ceux-ci devront organiser les idées en fonction de la matière des documents, sinon du plan suivi en classe. Le doc. 1 est l’affiche du festival Japan Touch qui représente des figurines symboliques de la culture du Japon. Le doc. 2 est l’extrait d’un article analysant le Japon comme un pays coincé entre les États-Unis qui le mettent sous tutelle et la Chine qui émerge.L’objectif de l’exercice est de présenter les grandes lignes des ambi-tions mondiales du Japon. Sans consigne précise, plusieurs approches sont possibles. On peut proposer de procéder en trois temps : • Dans la partie 1, on commence par analyser le faible rôle géopo-litique du Japon (« nain politique »), pays démilitarisé à l’issue de la Seconde Guerre mondiale et protégé par les États-Unis (doc. 1).• Dans la partie 2, on complète en disant que le Japon est confronté à la Chine et qu’il cherche à s’émanciper de la tutelle des États-Unis (doc. 2), notamment en s’assurant une image positive dans le monde en vantant le Cool Japan (doc. 1).• Dans la partie 3, on peut attendre à ce que les élèves nuancent et approfondissent leur propos. On insistera sur la dimension écono-mique de la puissance japonaise qui n’est pas vraiment abordée dans les documents. Le Japon est un pôle de la triade, c’est-à-dire un centre d’impulsion ancien de la planète, il est une puissance établie ayant un haut niveau de vie.Les documents doivent être exploités de manière méthodique (je cite l’élément que je prélève, puis j’analyse ce que je cite), mais ils sont

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© HacHette Livre Chapitre 8 ● L’Asie du Sud et de l’Est : les enjeux de la croissance 141

aussi des leviers de réflexion permettant aux élèves de restituer le cours. Les élèves ne doivent jamais perdre de vue qu’en Asie du Sud et de l’Est la croissance économique est le moteur de la puissance, que le Japon s’appuie sur celle-ci pour s’imposer sur la scène mondiale.

PRÉPA BACÉTUDE CRITIQUE DE DOCUMENTS 49 p. 364

Sujet : Les ambitions mondiales de la ChineLa consigne est globale, c’est-à-dire qu’elle n’oriente pas les élèves pour construire leurs réponses. Ceux-ci devront organiser les idées en fonction de la matière des documents, sinon du plan suivi en classe. Le doc. 1 est la photographie du défilé du 60e anniversaire de la création de la République populaire de Chine en 2009. Le doc. 2 est l’extrait d’une synthèse sur les pays émergents qui évoque les ambitions mili-taires et spatiales de la Chine.L’objectif de cet exercice est de présenter les grandes lignes des ambi-tions mondiales de la Chine. Plusieurs approches sont possibles en l’absence de consigne précise. On propose de procéder en trois temps :• Dans la partie 1, on commence par analyser les caractéristiques de la puissance géopolitique de la Chine qui est membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU et du club des États ayant l’arme nucléaire. Ces éléments n’apparaissent pas dans les documents, mais ce sont des préalables nécessaires à la réflexion.• Dans la partie 2, on poursuit sur les ambitions de la Chine qui cherche à égaler, voire dépasser les États-Unis, en particulier dans le domaine spatial (doc. 2). Derrière cette concurrence, c’est la mise en place d’un partenariat entre ces deux pays que certains nomment G2 qui appa-raît.• Dans la partie 3, on aborde la dimension économique de la puissance chinoise. En rappelant que la Chine cherche à tirer parti des résultats économiques pour s’imposer de plus en plus sur la scène mondiale. On porte un regard critique sur les documents qui la présentent comme une puissance géopolitique ambitieuse, alors qu’elle est une puissance économique vulnérable.Les documents doivent être exploités de manière méthodique (je cite l’élément que je prélève, puis j’analyse ce que je cite), mais ils sont aussi des leviers de réflexion permettant aux élèves de restituer le cours. Les élèves ne doivent jamais perdre de vue qu’en Asie du Sud et de l’Est la croissance économique est le moteur de la puissance, que la Chine s’appuie sur celle-ci pour s’imposer sur la scène mondiale.

PRÉPA BACÉTUDE CRITIQUE DE DOCUMENTS 50 p. 365

Sujet : Les ambitions mondiales de la ChineLa consigne est construite de sorte qu’elle suggère aux élèves le plan à adopter. En trois temps, on montrera que la Chine est une puissance économique incontournable (partie 1), mais qu’elle reste très dépen-dante de l’extérieur (partie 2), puis on portera un regard critique sur les documents (partie 3).Le doc. 1 est la couverture d’un périodique The Spectator Australia pré-sentant sur un ring de boxe la Chine, représentée en énorme panda buvant un baril de pétrole de la taille d’une canette, confrontée à l’Aus-tralie et aux États-Unis, représentés en kangourou et en Oncle Sam. Le doc. 2 est l’extrait d’une synthèse sur les pays émergents qui met en évidence la place que la Chine cherche à se donner au sein des BRICS. Ces documents invitent à adopter une approche résolument géopo-litique, sans pour autant écarter des éléments d’explication d’ordre économique.L’objectif de cet exercice est de présenter les grandes lignes des ambi-tions mondiales de la Chine. Pour cela, la consigne invite à organiser la réflexion en 3 étapes :• Dans la partie 1, on part des facteurs de la puissance économique de la Chine à l’aide de la couverture dans laquelle la Chine est incarnée en énorme panda. C’est le marché de consommation chinois qui est représenté ici : un marché aux besoins croissants du fait de la forte croissance économique, laquelle se fonde de plus en plus sur la hausse

de la demande intérieure (explosion du parc d’automobiles, d’où aug-mentation des besoins en pétrole). La consommation des ménages augmente et fait de la puissance chinoise un marché aujourd’hui incontournable.• Dans la partie 2, on nuance en expliquant que la Chine est très dépendante de l’extérieur. Ici, ce n’est pas la stratégie de sortie du sous-développement qui la transforme en plate-forme d’assemblage de produits qui est mise en avant, mais son approvisionnement en matières premières (ici : le pétrole) qui l’oblige à se lier avec les parties utiles du monde. L’image aurait toutefois été plus juste si le dessinateur avait représenté l’Afrique à la place de l’Australie.• Dans la partie 3, on doit porter un regard critique sur les documents en insistant sur la présentation du rôle mondial de la Chine qui est cer-tainement excessive. Même si elle est le premier créancier des États-Unis, la taille de l’Oncle Sam ne correspond pas à la situation géopoli-tique actuelle. Dans la même optique, sa place à l’intérieur des BRICS est contestée.Les documents doivent être exploités de manière méthodique (je cite l’élément que je prélève, puis j’analyse ce que je cite), mais ils sont aussi des leviers de réflexion permettant aux élèves de restituer le cours. Les élèves ne doivent jamais perdre de vue qu’en Asie du Sud et de l’Est la croissance économique est le moteur de la puissance, que la Chine s’appuie sur celle-ci pour s’imposer sur la scène mondiale.

PRÉPA BACÉTUDE CRITIQUE DE DOCUMENT 51 p. 366

Sujet : Les ambitions mondiales de la ChineLa consigne est construite de sorte qu’elle suggère aux élèves le plan à adopter. En trois temps, on montrera que la Chine est une puissance économique récente (partie 1) et qu’elle reste très dépendante de l’ex-térieur (partie 2), puis on portera un regard critique sur les documents (partie 3).Le document à étudier est une publicité de la banque britannique HSBC. Le slogan et la statue en terre cuite et ses tongs sont autant d’éléments à partir desquels il est possible de bâtir une réflexion sur les ambitions mondiales de la Chine telles que HSBC les perçoit.L’objectif de cet exercice est de présenter les grandes lignes des ambi-tions mondiales de la Chine. Pour cela, la consigne invite à organiser la réflexion en 3 étapes :• Dans la partie 1, la Chine apparaît comme une puissance écono-mique récente car HSBC prend la mesure de son émergence depuis les années 1980 en expliquant : « Demain [c’est nous qui soulignons], le commerce Sud/Sud ne sera plus un phénomène marginal… » Pour autant, il conviendra de mettre en perspective cette émergence en rappelant que l’influence de la Chine en Asie du Sud et de l’Est est très ancienne comme l’indique la statue qui remonte au iiie siècle avant notre ère.• Dans la partie 2, on doit démontrer que la Chine reste très dépen-dante de l’extérieur et, ici, du Brésil. Les besoins croissants en matières premières l’obligent à s’approvisionner dans les parties utiles du monde, ce qui est symbolisé de façon humoristique par les tongs de la marque brésilienne Havaianas que la Chine doit importer faute d’en posséder elle-même.• Dans la partie 3, on doit porter un regard critique sur les documents en insistant sur ce qu’ils ne montrent pas : la place de la Chine dans le commerce Nord-Sud, la puissance géopolitique de la Chine, la volonté de devenir le leader des BRICS. La publicité minimise les ambitions de la Chine qui représente en Occident une menace tant au plan écono-mique que géopolitique.Le document doit être exploité de manière méthodique (je cite l’élé-ment que je prélève, puis j’analyse ce que je cite), mais il est aussi un levier de réflexion permettant aux élèves de restituer le cours. Les élèves ne doivent jamais perdre de vue qu’en Asie du Sud et de l’Est la croissance économique est le moteur de la puissance, que la Chine s’appuie sur celle-ci pour s’imposer sur la scène mondiale.

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PRÉPA BACÉTUDE CRITIQUE DE DOCUMENTS 52 p. 367

Sujet : Les ambitions mondiales du JaponLa consigne est construite de sorte qu’elle suggère aux élèves le plan à adopter. En trois temps, on montrera que le Japon est une puissance économiquement forte (partie 1), mais géopolitiquement limitée et qu’il ambitionne d’atteindre le statut de puissance mondiale (partie 2), puis on portera un regard critique sur les documents (partie 3).Le doc. 1 est une photographie du carrefour de Shibuya, quartier animé de Tokyo célèbre pour ses enseignes lumineuses : c’est le dyna-misme économique du pays que reflète ce document. Le doc. 2 est un extrait d’un dictionnaire de géopolitique comportant de nombreuses entrées par pays, dont une sur le Japon.L’objectif de cet exercice est de présenter les grandes lignes des ambi-tions mondiales du Japon. Pour cela, la consigne invite à organiser la réflexion en 3 étapes :* Dans la partie 1, on établit que le Japon est une puissance éco-nomique forte. Le doc. 1 permet d’aborder son haut niveau de vie (consommation forte, équipement de la ville), l’importance de ses FTN (enseignes lumineuses) et sa représentation dans les grands orga-nismes internationaux.* Dans la partie 2, on complète en précisant que le Japon est une puissance géopolitiquement limitée et qu’il ambitionne d’atteindre le statut de puissance mondiale. Démilitarisé à l’issue de la guerre et protégé par les États-Unis, le Japon essaie de restaurer son influence à l’échelle mondiale en revendiquant, par exemple, un siège de membre permanent au Conseil de sécurité de l’ONU.

Les documents doivent être exploités de manière méthodique (je cite l’élément que je prélève, puis j’analyse ce que je cite), mais ils sont aussi des leviers de réflexion permettant aux élèves de restituer le cours. Les élèves ne doivent jamais perdre de vue qu’en Asie du Sud et de l’Est la croissance économique est le moteur de la puissance, que le Japon s’appuie sur celle-ci pour s’imposer sur la scène mondiale.

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