1
3S86 RÉSUMÉS DES COMMUNICATIONS — SFA 2004 laires, nerveuses et tendineuses de la face interne du genou peut gêner le patient et/ou altérer le résultat de la réparation méniscale. OBJECTIFS. Le but de cette étude est de montrer le risque potentiel de lésion des structures de la face interne du genou durant la réalisation de la suture méniscale et de chercher une méthode de prévention. MATÉRIEL ET MÉTHODES. On a utilisé 6 spécimens anato- miques frais congelés de membres inférieurs. La suture méniscale a été réalisée selon la technique « out-in » après création d’une rup- ture longitudinale verticale du 1/3 postérieur du ménisque interne. Trois points verticaux sont effectués par suture avec un ancillaire spécifique dessiné pour passer le fil de suture (nylon tressé). RÉSULTATS.Le tendon du couturier a été lésé dans tous les cas. La veine saphène a été prise dans la suture par quelques points (4 patients sur 6). Le nerf saphène présentait le même ris- que à la même fréquence (4 patients sur 6). Un geste chirurgical simple est décrit permettant d’éviter ces complications. 25 Étude prospective de la qualité de vie après méniscectomie E. SARI-ALI, M. KATABI, V. DUMAINE, P. BEAUFILS INTRODUCTION. Bien que la méniscectomie soit efficace sur les signes cliniques, le retour à une vie normale ne semble pas toujours rapidement obtenu. Le but de cette étude était de réaliser une étude prospective pour évaluer l’évolution de la qua- lité de vie après méniscectomie, et déterminer les facteurs pro- nostiques. MATÉRIELS ET MÉTHODES. Entre janvier 2002 et janvier 2003, 2 opérateurs seniors ont réalisé 62 méniscectomies chez 62 patients, 48 hommes et 14 femmes âgés de 18,4 à 66,5 ans (45,4 10,8). Les patients étaient tous ASA I. La qualité de vie préopératoire et à 6 mois postopératoire a été évaluée à l’aide de deux scores IKDC subjectif et SF 36. Les valeurs des scores ont été comparées aux données statistiques de la population générale de même sexe et même tranche d’age. Une différence était consi- dérée comme significative si supérieure à 2 écarts type. Les résultats IKDC ont été classés en 4 groupes : normal, subnormal, anormal et très anormal. Un examen clinique a été réalisé aux mêmes dates. La qualité de la méniscectomie a été évaluée par un indice de satisfaction du chirurgien (0 à 10). RÉSULTATS. Selon le score SF 36, 42 % des patients étaient améliorés, 55 % identiques et 3 % aggravés. Les patients amélio- rés avaient un gain de 29,7 7 points, les identiques 2 10, et les aggravés une perte de 34,5 5,4. Le taux d’amélioration était significativement augmenté si le score SF36 préopératoire était faible (p < 0,001), et l’impression subjective d’anormalité élevée (p < 0,015). Selon le score IKDC à 6 mois, 50 % des patients étaient normaux, 3 % subnormaux, 6 % anormaux, 41 % très anormaux. Le gain absolu était de 30,5 points 19,9. 58 % des patients étaient améliorés et 42 % identiques. Le score IKDC pré et postopératoire était significativement corrélé aux signes méniscaux (p < 0,04). Le taux d’amélioration était plus élevé en l’absence de lésions cartilagineuses (p < 0,04) et si l’indice de satisfaction du chirurgien était élevé (p < 0,03). Le score SF 36 était fortement corrélé au score IKDC en pré opératoire (coeffi- cient 0,8 p < 0,001) mais pas en postopératoire (coefficient 0,33). CONCLUSION. La qualité de vie après méniscectomie s’amé- liore chez 58 % des patients selon l’IKDC et 42 % selon le SF 36. Les critères de bon pronostic sont l’impression subjective d’anor- malité, l’absence de lésions cartilagineuses et l’indice de satisfac- tion du chirurgien. Le score IKDC est corrélé à la présence de signes méniscaux. 26 Place de l’arthroscopie dans le traitement des kystes des ligaments croisés W. BOUERI, P. CHRISTEL, J.-P. BONVARLET INTRODUCTION. Les kystes des ligaments croisés (KLC) restent une pathologie mal connue et la plupart des séries de la littérature rapportent moins de 10 cas. À propos d’une série de 30 cas, ce travail tente de définir une stratégie thérapeutique. MATÉRIEL ET MÉTHODES. Il s’agit d’une étude rétros- pective d’une cohorte de18 hommes et 12 femmes, d’âge moyen 42,3 ans, traités pour KLC entre 1996 et 2004. La consultation était motivée essentiellement par une douleur diffuse du genou avec diminution progressive de la mobilité, sans cause déclen- chante précise. La durée moyenne d’évolution était de 20 mois. Le diagnostic a toujours été affirmé par IRM démontrant l’exis- tence d’une kyste liquidien uni ou multilobé. Il s’agissait de 17 kystes du LCP, 10 du LCA et 3 situés entre les croisés. Seize KLC ont été traités d’emblée par ponction et infiltration de corti- coïdes sous contrôle échographique, 17 par résection arthrosco- pique et 4 par kystectomie à ciel ouvert. Sept patients ont eu plusieurs traitements pour un même kyste. Les résultats ont été classés en 3 catégories : excellent (genou et activité normaux), moyen (disparition de la douleur mais persistance d’un déficit de mobilité empêchant une activité normale) et échec, quand il n’y avait pas d’amélioration. RÉSULTATS. Au recul moyen de 6 mois (1-24), nous avons obtenu 24 résultats excellents (80 %), 2 moyens et 4 échecs. L’analyse, en fonction de la méthode utilisée, a montré 2 résul- tats moyens et 6 échecs pour 16 ponctions-infiltrations (37,5 %) dont 4 repris par résection arthroscopique avec un échec final et, un repris par arthrotomie, avec mauvais résultat final. Trois échecs pour 17 résections arthroscopiques (17,6 %) dont deux repris par arthrotomie avec un bon résultat final et enfin, un échec de la chirurgie par arthrotomie. DISCUSSION ET CONCLUSION. L’origine exacte de ces KLC reste inconnue. Il s’agit d’une pathologie de l’adulte d’âge mûr et une notion traumatique ancienne est souvent retrouvée dans l’anamnèse. L’IRM est essentielle au diagnostic. La ponc- tion infiltration donne de mauvais résultats pour les kystes multi- lobés et des résultats moyens pour les kystes du LCA. L’arthroscopie a permis de traiter des lésions associées dans 4 cas et d’obtenir un examen histologique. La ponction infiltra- tion trouve sa meilleure indication pour les kystes unilobés du LCP. L’arthroscopie est indiquée en cas d’échec de ponction ou d’emblée pour les KLC multilobés ou d’accès difficile. La chi- rurgie conventionnelle garde sa place mais est moins utilisée depuis l’utilisation de la voie transeptale.

25 Étude prospective de la qualité de vie après méniscectomie

  • Upload
    p

  • View
    212

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

3S86 RÉSUMÉS DES COMMUNICATIONS — SFA 2004

laires, nerveuses et tendineuses de la face interne du genou peutgêner le patient et/ou altérer le résultat de la réparation méniscale.

OBJECTIFS. Le but de cette étude est de montrer le risquepotentiel de lésion des structures de la face interne du genoudurant la réalisation de la suture méniscale et de chercher uneméthode de prévention.

MATÉRIEL ET MÉTHODES. On a utilisé 6 spécimens anato-miques frais congelés de membres inférieurs. La suture méniscalea été réalisée selon la technique « out-in » après création d’une rup-ture longitudinale verticale du 1/3 postérieur du ménisque interne.Trois points verticaux sont effectués par suture avec un ancillairespécifique dessiné pour passer le fil de suture (nylon tressé).

RÉSULTATS. Le tendon du couturier a été lésé dans tous lescas. La veine saphène a été prise dans la suture par quelquespoints (4 patients sur 6). Le nerf saphène présentait le même ris-que à la même fréquence (4 patients sur 6). Un geste chirurgicalsimple est décrit permettant d’éviter ces complications.

25 Étude prospective de la qualité devie après méniscectomieE. SARI-ALI, M. KATABI, V. DUMAINE,P. BEAUFILS

INTRODUCTION. Bien que la méniscectomie soit efficacesur les signes cliniques, le retour à une vie normale ne semblepas toujours rapidement obtenu. Le but de cette étude était deréaliser une étude prospective pour évaluer l’évolution de la qua-lité de vie après méniscectomie, et déterminer les facteurs pro-nostiques.

MATÉRIELS ET MÉTHODES. Entre janvier 2002 et janvier2003, 2 opérateurs seniors ont réalisé 62 méniscectomies chez62 patients, 48 hommes et 14 femmes âgés de 18,4 à 66,5 ans(45,4 ° 10,8). Les patients étaient tous ASA I. La qualité de viepréopératoire et à 6 mois postopératoire a été évaluée à l’aide dedeux scores IKDC subjectif et SF 36. Les valeurs des scores ontété comparées aux données statistiques de la population généralede même sexe et même tranche d’age. Une différence était consi-dérée comme significative si supérieure à 2 écarts type. Lesrésultats IKDC ont été classés en 4 groupes : normal, subnormal,anormal et très anormal. Un examen clinique a été réalisé auxmêmes dates. La qualité de la méniscectomie a été évaluée parun indice de satisfaction du chirurgien (0 à 10).

RÉSULTATS. Selon le score SF 36, 42 % des patients étaientaméliorés, 55 % identiques et 3 % aggravés. Les patients amélio-rés avaient un gain de 29,7 ° 7 points, les identiques 2 ° 10, etles aggravés une perte de 34,5 ° 5,4. Le taux d’amélioration étaitsignificativement augmenté si le score SF36 préopératoire étaitfaible (p < 0,001), et l’impression subjective d’anormalité élevée(p < 0,015). Selon le score IKDC à 6 mois, 50 % des patientsétaient normaux, 3 % subnormaux, 6 % anormaux, 41 % trèsanormaux. Le gain absolu était de 30,5 points ° 19,9. 58 % despatients étaient améliorés et 42 % identiques. Le score IKDC préet postopératoire était significativement corrélé aux signesméniscaux (p < 0,04). Le taux d’amélioration était plus élevé enl’absence de lésions cartilagineuses (p < 0,04) et si l’indice desatisfaction du chirurgien était élevé (p < 0,03). Le score SF 36était fortement corrélé au score IKDC en pré opératoire (coeffi-

cient 0,8 p < 0,001) mais pas en postopératoire (coefficient0,33).

CONCLUSION. La qualité de vie après méniscectomie s’amé-liore chez 58 % des patients selon l’IKDC et 42 % selon le SF 36.Les critères de bon pronostic sont l’impression subjective d’anor-malité, l’absence de lésions cartilagineuses et l’indice de satisfac-tion du chirurgien. Le score IKDC est corrélé à la présence designes méniscaux.

26 Place de l’arthroscopie dans letraitement des kystes des ligamentscroisésW. BOUERI, P. CHRISTEL, J.-P. BONVARLET

INTRODUCTION. Les kystes des ligaments croisés (KLC)restent une pathologie mal connue et la plupart des séries de lalittérature rapportent moins de 10 cas. À propos d’une série de30 cas, ce travail tente de définir une stratégie thérapeutique.

MATÉRIEL ET MÉTHODES. Il s’agit d’une étude rétros-pective d’une cohorte de18 hommes et 12 femmes, d’âge moyen42,3 ans, traités pour KLC entre 1996 et 2004. La consultationétait motivée essentiellement par une douleur diffuse du genouavec diminution progressive de la mobilité, sans cause déclen-chante précise. La durée moyenne d’évolution était de 20 mois.Le diagnostic a toujours été affirmé par IRM démontrant l’exis-tence d’une kyste liquidien uni ou multilobé. Il s’agissait de17 kystes du LCP, 10 du LCA et 3 situés entre les croisés. SeizeKLC ont été traités d’emblée par ponction et infiltration de corti-coïdes sous contrôle échographique, 17 par résection arthrosco-pique et 4 par kystectomie à ciel ouvert. Sept patients ont euplusieurs traitements pour un même kyste. Les résultats ont étéclassés en 3 catégories : excellent (genou et activité normaux),moyen (disparition de la douleur mais persistance d’un déficit demobilité empêchant une activité normale) et échec, quand il n’yavait pas d’amélioration.

RÉSULTATS. Au recul moyen de 6 mois (1-24), nous avonsobtenu 24 résultats excellents (80 %), 2 moyens et 4 échecs.L’analyse, en fonction de la méthode utilisée, a montré 2 résul-tats moyens et 6 échecs pour 16 ponctions-infiltrations (37,5 %)dont 4 repris par résection arthroscopique avec un échec final et,un repris par arthrotomie, avec mauvais résultat final. Troiséchecs pour 17 résections arthroscopiques (17,6 %) dont deuxrepris par arthrotomie avec un bon résultat final et enfin, unéchec de la chirurgie par arthrotomie.

DISCUSSION ET CONCLUSION. L’origine exacte de cesKLC reste inconnue. Il s’agit d’une pathologie de l’adulte d’âgemûr et une notion traumatique ancienne est souvent retrouvéedans l’anamnèse. L’IRM est essentielle au diagnostic. La ponc-tion infiltration donne de mauvais résultats pour les kystes multi-lobés et des résultats moyens pour les kystes du LCA.L’arthroscopie a permis de traiter des lésions associées dans4 cas et d’obtenir un examen histologique. La ponction infiltra-tion trouve sa meilleure indication pour les kystes unilobés duLCP. L’arthroscopie est indiquée en cas d’échec de ponction oud’emblée pour les KLC multilobés ou d’accès difficile. La chi-rurgie conventionnelle garde sa place mais est moins utiliséedepuis l’utilisation de la voie transeptale.