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Résumés des communications scientifiques © 2007 SPLF. Édité par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés 1S101 Affiches scientifiques 315 Syndrome de Buckley associé à un syndrome de Dandy Walker révélés par une staphylococcie pulmonaire N. Zaghba, M. El Biaze, N. Yassine, A. Bakhatar, A. Alaoui Yazidi, A. El Meziane, A. Bahlaoui Le syndrome de Buckley est un déficit primitif de l’immunité humorale, caractérisé par un taux très élevé d’IgE. Nous rapportons l’observation d’un patient âgé de 20 ans, sans habitudes toxiques, avec des antécé- dents d’otites à répétition dans l’enfance, qui consulte pour expectora- tions purulentes, hémoptysies et douleur thoracique. L’examen clinique retrouve un patient fébrile, ayant un faciès dysmorphique, un abcès pariétal sous-claviculaire droit, et de multiples abcès fistulisés de l’avant-bras droit. La radiographie thoracique objective de multiples images hydroaériques de l’hémithorax droit. La radiographie de l’avant- bras objective un aspect d’ostéomyélite chronique. La tomodensitomé- trie cérébrale retrouve un syndrome de Dandy Walker. L’étude bactério- logique du pus d’abcès pariétal retrouve un staphylocoque aureus. Les hémocultures isolent un staphylocoque coagulase négatif. La glycémie à jeun est normale. La sérologie HIV est négative. Le taux d’IgE totales est élevé à 1 000 UI/l. Le patient est mis sous biantibiothérapie asso- ciant Amoxicilline-Acide clavulanique et Gentamycine. L’évolution est marquée par la survenue brutale d’une vomique purulente avec hémop- tysie foudroyante. Les auteurs insistent à travers cette observation sur la rareté du syndrome de Buckley et sur l’intérêt de sa recherche devant des infections à répétition. L’association du syndrome de Buckley et syn- drome de Dandy Walker semble fortuite. 316 Cryptococcose disséminée chez un sujet immunocompétent H. El Ouazzani, L. Achachi, S. Belkhiri, M. El Ftouh, M.T. El. Fassy Fihry La cryptococcose chez les sujets immunocompétents est rare et peut parfois simuler une tuberculose. Nous rapportons le cas d’une cryptococcose dissé- minée « pulmonaire avec localisation endobronchique, cutanée, osseuse et neuromeningé » chez un patient de 60 ans, sans antécédents pathologiques ; hospitalisé pour surinfection bronchique évoluant dans un contexte d’altération de l’état général. L’examen trouve des râles ron- flants et de multiples nodules cutanés disséminés dans tout le corps. Une radiographie en regard d’un nodule montre l’existence d’une géode. La radiographie thoracique montre une opacité alvéolaire hiloaxillaire droite. La bronchoscopie découvre un bourgeon au niveau de la lobaire supérieure droite. La biopsie du bourgeon et d’un nodule cutané trouve un granulome épitheliogigantocellulaire sans nécrose causeuse à l’histo- logie. La recherche de BK dans les expectorations est négative à l’exa- men direct, l’IDR est à 6 mm. Le bilan biologique est normal en dehors d’un syndrome inflammatoire. La sérologie VIH est négative et l’étude de l’immunité cellulaire montre un taux normal de lymphocyte TCD4. Une tuberculose est suspectée et le patient est mis sous traitement anti- bacillaire. L’évolution est marquée par une aggravation clinique et appa- rition de la fièvre et des céphalées intenses. L’IRM cérébrale montre des multiples processus cérébraux avec localisation sous galeale gauche et lyse osseuse. Une mise à plat avec plastie est réalisée. L’étude anatomo- pathologique pose le diagnostique d’une cryptococcose. Le patient est décédé dans un tableau d’engagement cérébral. 317 Analyse de 20 cas de mycobactériose non tuberculeuse pulmonaire E. Pefura Yone 1 , N. Roche 2 , S. Coignard 2 , G. Huchon 2 L’importance clinique de la distinction entre les infections pulmonaires à Mycobacterium tuberculosis et les autres mycobactéries dites non tubercu- leuses ou atypiques est connue. Dans le but de décrire les caractéristiques cliniques, radiologiques et bactériologiques des patients atteints de mycobactérioses pulmonaires non tuberculeuses, nous avons analysé rétrospectivement les dossiers des patients suivis dans un service de pneumologie entre le 1 er janvier 2001 et le 31 décembre 2004. Durant cette période, les mycobactéries non tuberculeuses ont été iden- tifiées chez 29 patients. 20 patients remplissaient les critères de l’Ameri- can Thoracic Society (ATS) pour le diagnostic de mycobactériose atypique pulmonaire. Notre analyse porte sur les 20 patients remplissant les critères de l’ATS. La moyenne d’âge de nos patients était de 59,6 ans avec les extrêmes allant de 30 à 80 ans. 16 patients (80 %) avaient au moins un symp- tôme respiratoire et 13 patients (65 %) avaient au moins un signe géné- ral. Une maladie respiratoire non cancéreuse préexistante était retrouvée chez 60 % des patients et les facteurs de risque non respiratoires chez 35 %. Une co-infection bronchopulmonaire était présente chez 9 patients (45 %). L’analyse radiologique montre que les nodules multi- ples étaient les lésions prédominantes (60 %) et une association d’au moins 2 types de lésions étaient retrouvées chez 50 % des patients. Les mycobactéries non tuberculeuses retrouvées chez nos patients étaient le Mycobacterium Xenopi (40 %), le Mycobacterium avium complex (40 %) et le Mycobacterium Kansasii (20 %). 318 Les anti-inflammatoires stéroïdiens (AIS) et non stéroïdiens (AINS) modifient la présentation initiale et l’évolution des pneumonies aiguës communautaires (PAC) de l’adulte G. Voiriot, S. Dury, A. Parrot, L. Belmont, C. Mayaud, M. Fartoukh Bien que non recommandés, les AIS/AINS sont fréquemment prescrits dans les infections respiratoires basses de l’adulte immunocompétent. Étude prospective (2002-2006) monocentrique. Recueil des données cliniques, radiologiques, biologiques et des complications chez des patients consécutifs admis en surveillance continue et réanimation respiratoire pour une PAC. 84 patients (55 h, 51 ± 15 ans) étaient admis dans l’unité pour une PAC (Fine médian 90), évoluant depuis 5 ± 4 jours. Des AIS (n = 9) et/ou AINS (n = 32) étaient prescrits chez 36 patients avant l’hospitalisation (patients exposés), seul (n = 19) ou avec une antibiothérapie (n = 17). Les délais d’hospitalisation et d’admission dans l’unité étaient plus longs chez les patients exposés (6 ± 5,6 vs 4 ± 2,6 ; p = 0,02 et 7,4 ± 5,4 vs. 5 ± 2,6 ; p = 0,009). Mal- gré un score de gravité simplifié (IGSII) moindre (25 ± 16 vs 36 ± 25 ; p = 0,03), l’évolution était plus compliquée chez les patients exposés. En excluant les patients avec une antibiothérapie pré-hospitalière (n = 32), l’exposition aux anti-inflammatoires était associée à une tem- pérature inférieure (p = 0,03) et une lactacidémie supérieure (p = 0,03) à l’admission à l’hôpital, des durées plus longues de ventilation non invasive et d’administration d’amines, et à une tendance plus fréquente de complications radiologiques [pleurésie (p = 0,3) ; bilatéralisation (p = 0,04) ; excavation (p = 0,01)]. Les PAC ont une présentation plus torpide et une évolution compliquée par l’administration pré hospita- lière d’anti-inflammatoires.

315 Syndrome de Buckley associé à un syndrome de Dandy Walker révélés par une staphylococcie pulmonaire

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© 2007 SPLF. Édité par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés 1S101

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315Syndrome de Buckley associé à un syndrome de Dandy Walker révélés par une staphylococciepulmonaireN. Zaghba, M. El Biaze, N. Yassine, A. Bakhatar, A. Alaoui Yazidi, A. El Meziane, A. Bahlaoui

Le syndrome de Buckley est un déficit primitif de l’immunité humorale,caractérisé par un taux très élevé d’IgE. Nous rapportons l’observationd’un patient âgé de 20 ans, sans habitudes toxiques, avec des antécé-dents d’otites à répétition dans l’enfance, qui consulte pour expectora-tions purulentes, hémoptysies et douleur thoracique. L’examen cliniqueretrouve un patient fébrile, ayant un faciès dysmorphique, un abcèspariétal sous-claviculaire droit, et de multiples abcès fistulisés del’avant-bras droit. La radiographie thoracique objective de multiplesimages hydroaériques de l’hémithorax droit. La radiographie de l’avant-bras objective un aspect d’ostéomyélite chronique. La tomodensitomé-trie cérébrale retrouve un syndrome de Dandy Walker. L’étude bactério-logique du pus d’abcès pariétal retrouve un staphylocoque aureus. Leshémocultures isolent un staphylocoque coagulase négatif. La glycémie àjeun est normale. La sérologie HIV est négative. Le taux d’IgE totalesest élevé à 1 000 UI/l. Le patient est mis sous biantibiothérapie asso-ciant Amoxicilline-Acide clavulanique et Gentamycine. L’évolution estmarquée par la survenue brutale d’une vomique purulente avec hémop-tysie foudroyante. Les auteurs insistent à travers cette observation sur larareté du syndrome de Buckley et sur l’intérêt de sa recherche devant desinfections à répétition. L’association du syndrome de Buckley et syn-drome de Dandy Walker semble fortuite.

316Cryptococcose disséminée chez un sujet immunocompétentH. El Ouazzani, L. Achachi, S. Belkhiri, M. El Ftouh, M.T. El. Fassy Fihry

La cryptococcose chez les sujets immunocompétents est rare et peut parfoissimuler une tuberculose. Nous rapportons le cas d’une cryptococcose dissé-minée « pulmonaire avec localisation endobronchique, cutanée, osseuseet neuromeningé » chez un patient de 60 ans, sans antécédentspathologiques ; hospitalisé pour surinfection bronchique évoluant dansun contexte d’altération de l’état général. L’examen trouve des râles ron-flants et de multiples nodules cutanés disséminés dans tout le corps.Une radiographie en regard d’un nodule montre l’existence d’une géode.La radiographie thoracique montre une opacité alvéolaire hiloaxillairedroite. La bronchoscopie découvre un bourgeon au niveau de la lobairesupérieure droite. La biopsie du bourgeon et d’un nodule cutané trouveun granulome épitheliogigantocellulaire sans nécrose causeuse à l’histo-logie. La recherche de BK dans les expectorations est négative à l’exa-men direct, l’IDR est à 6 mm. Le bilan biologique est normal en dehorsd’un syndrome inflammatoire. La sérologie VIH est négative et l’étudede l’immunité cellulaire montre un taux normal de lymphocyte TCD4.Une tuberculose est suspectée et le patient est mis sous traitement anti-bacillaire. L’évolution est marquée par une aggravation clinique et appa-rition de la fièvre et des céphalées intenses. L’IRM cérébrale montre desmultiples processus cérébraux avec localisation sous galeale gauche etlyse osseuse. Une mise à plat avec plastie est réalisée. L’étude anatomo-pathologique pose le diagnostique d’une cryptococcose. Le patient estdécédé dans un tableau d’engagement cérébral.

317Analyse de 20 cas de mycobactériose non tuberculeuse pulmonaireE. Pefura Yone1, N. Roche2, S. Coignard2, G. Huchon2

L’importance clinique de la distinction entre les infections pulmonairesà Mycobacterium tuberculosis et les autres mycobactéries dites non tubercu-leuses ou atypiques est connue.Dans le but de décrire les caractéristiques cliniques, radiologiques etbactériologiques des patients atteints de mycobactérioses pulmonairesnon tuberculeuses, nous avons analysé rétrospectivement les dossiersdes patients suivis dans un service de pneumologie entre le 1er janvier2001 et le 31 décembre 2004.Durant cette période, les mycobactéries non tuberculeuses ont été iden-tifiées chez 29 patients. 20 patients remplissaient les critères de l’Ameri-can Thoracic Society (ATS) pour le diagnostic de mycobactériose atypiquepulmonaire.Notre analyse porte sur les 20 patients remplissant les critères de l’ATS.La moyenne d’âge de nos patients était de 59,6 ans avec les extrêmesallant de 30 à 80 ans. 16 patients (80 %) avaient au moins un symp-tôme respiratoire et 13 patients (65 %) avaient au moins un signe géné-ral. Une maladie respiratoire non cancéreuse préexistante était retrouvéechez 60 % des patients et les facteurs de risque non respiratoires chez35 %. Une co-infection bronchopulmonaire était présente chez9 patients (45 %). L’analyse radiologique montre que les nodules multi-ples étaient les lésions prédominantes (60 %) et une association d’aumoins 2 types de lésions étaient retrouvées chez 50 % des patients. Lesmycobactéries non tuberculeuses retrouvées chez nos patients étaient leMycobacterium Xenopi (40 %), le Mycobacterium avium complex (40 %) et leMycobacterium Kansasii (20 %).

318Les anti-inflammatoires stéroïdiens (AIS) et non stéroïdiens (AINS) modifient la présentation initiale et l’évolution des pneumonies aiguës communautaires (PAC) de l’adulteG. Voiriot, S. Dury, A. Parrot, L. Belmont, C. Mayaud, M. Fartoukh

Bien que non recommandés, les AIS/AINS sont fréquemment prescritsdans les infections respiratoires basses de l’adulte immunocompétent.Étude prospective (2002-2006) monocentrique. Recueil des donnéescliniques, radiologiques, biologiques et des complications chezdes patients consécutifs admis en surveillance continue et réanimationrespiratoire pour une PAC. 84 patients (55 h, 51 ± 15 ans) étaientadmis dans l’unité pour une PAC (Fine médian 90), évoluant depuis5 ± 4 jours. Des AIS (n = 9) et/ou AINS (n = 32) étaient prescrits chez36 patients avant l’hospitalisation (patients exposés), seul (n = 19) ouavec une antibiothérapie (n = 17). Les délais d’hospitalisation etd’admission dans l’unité étaient plus longs chez les patients exposés(6 ± 5,6 vs 4 ± 2,6 ; p = 0,02 et 7,4 ± 5,4 vs. 5 ± 2,6 ; p = 0,009). Mal-gré un score de gravité simplifié (IGSII) moindre (25 ± 16 vs 36 ± 25 ;p = 0,03), l’évolution était plus compliquée chez les patients exposés.En excluant les patients avec une antibiothérapie pré-hospitalière(n = 32), l’exposition aux anti-inflammatoires était associée à une tem-pérature inférieure (p = 0,03) et une lactacidémie supérieure (p = 0,03)à l’admission à l’hôpital, des durées plus longues de ventilation noninvasive et d’administration d’amines, et à une tendance plus fréquentede complications radiologiques [pleurésie (p = 0,3) ; bilatéralisation(p = 0,04) ; excavation (p = 0,01)]. Les PAC ont une présentation plustorpide et une évolution compliquée par l’administration pré hospita-lière d’anti-inflammatoires.