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11 e congrès de Pneumologie de Langue Française Rev Mal Respir 2006 ; 24 : 1S31-1S144 1S110 351 Coûts directs liés à l’hospitalisation des pleurésies à liquide clair au CHU Tokoin de Lomé, Togo A. Hounkpati, K.X. Akakpo, O. Tidjani Introduction : Dans la littérature, il n’existe pas de travaux consacrés à l’étude du coût des pleurésies. Objectif : Déterminer le coût direct de l’hospitalisation pour pleurésie à liquide clair au Togo. Méthodologie : Étude rétrospective, descriptive, et analytique réali- sée du 1er janvier 1998 au 31 décembre 2003, portant sur 84 dossiers de pleurésie à liquide clair. Tous les actes, médicaments et produits parapharmaceutiques, explorations complémentaires, et récépissés des frais d’hébergement ont été convertis en coûts. Seuls les dossiers de pleurésie à liquide clair hospitalisés pendant cette période ont fait partie de l’étude. Résultats : Coût moyen d’hospitalisation : 159,7 ± 86,70 euros pour une durée moyenne de séjour de 39,9 ± 24 jours soit 3,99 euros par jour. Dans l’un des pavillons, le coût moyen de l’hospitalisation était de 90,30 euros versus 176 euros pour l’autre pavillon. Les corticoïdes (20 %) et les antituberculeux (19 %) étaient les médicaments les plus utilisés versus 0,1 % pour les médicaments génériques. Les antibiotiques non spécifiques étaient plus coûteux (37,7 %). La radiographie thoraci- que (14,8 %) et ponction pleurale (14,06 %) avaient dominé les actes et examens complémentaires. Les frais d’hébergement étaient de 15,2 à 106,70 euros chez 53,5 % des patients. Conclusion : Le coût direct d’hospitalisation des pleurésies à liquide clair est sept fois supérieur au SMIG du Togolais. Une réduction de la durée d’hospitalisation et l’utilisation du test à l’adénosine déaminase pourraient permettre de minimiser ce coût. 352 Huit cas de kyste hydatique du poumon observés en 2 ans A. Hakem, K. Kadi, S. Nafti Infection parasitaire et accidentelle de l’homme, l’hydatidose encore appelée Echinococcose, ou maladie hydatique, est une anthropozoonose, due au développement dans l’organisme de la forme larvaire du Taenia Echinococcus granulosus du chien. Le kyste hydatique du poumon (KHP) reste une pathologie endémique au Maghreb, fréquente en Algérie avec un taux d’incidence de 3,7. Elle constitue un véritable problème de santé publique à l’origine d’impor- tantes dépenses de santé. Nous rapportons l’analyse de huit dossiers de patients porteurs de KHP colligés dans le service entre janvier 2004 et décembre 2005. Il s’agit de sept hommes et d’une femme avec un âge moyen de 27 ans. L’Est du pays est la région géographique d’origine retrouvée chez la moitié des patients (50 %). La notion de contage hydatique n’a été retrouvée que dans un cas (13 %). Le tableau clinique est dominé par la suppuration pulmonaire. L’infection n’a pas été documentée dans tous les cas. Les formes uniques représentent la moitié des cas, l’autre moitié, est représentée par des for- mes multiples (pulmonaire et extrapulmonaire associées). La sérologie hydatique est positive dans 7 cas (87 %). Après un bilan préthérapeutique et une antibiothérapie en cas de com- plication infectieuse, le traitement est toujours chirurgical avec une évo- lution toujours favorable. Il faut souligner l’intérêt d’un diagnostic précoce de la maladie, et sur- tout d’une prévention primaire. 353 Spondylodiscite cervicale tuberculeuse révélée par un abcès parapharyngé F. Nia, N. Alouat, S. Belkherie, J. Benamour, J.E. Bourkadi, G.H. Iraqi La tuberculose pharyngée est rare, elle constitue environ 1 % de toutes les tuberculoses extrapulmonaires. Elle pose un problème de diagnostic différentiel avec les cancers de cavum. Souvent localisée, elle peut entraî- ner parfois une compression extramedullaire. Nous rapportons l’observation d’un patient âgé de 70 ans, tabagique chronique, présentant deux mois avant son hospitalisation une dyspha- gie, une dysphonie, avec à l’examen clinique des adénopathies cervicales gauches et une hémiparésie du même coté. L’examen ORL trouve un abcès parapharyngé. La radiographie thoracique est normale. L’imagerie par résonance magnétique médullaire est en faveur d’une spondylodis- cite C5C6 avec abcès sous ligamentaire pré et latérovertébral droit éten- due de C2 à D4. La recherche de bacille de koch dans le liquide de la ponction de l’abcès est revenue positive. Le diagnostic d’une tuberculose parapharyngée associée à une tuberculose rachidienne est retenu et le malade a été mis sous quadrithérapie (streptomycine, rifampicine, isoniazide, pyrazinamide) avec bonne évolution. À la lumière de cette observation, les auteurs proposent de faire une mise au point sur les aspects inhabituels de la tuberculose parapharyn- gée et du Pott cervical. 354 Tuberculose pulmonaire révélant un syndrome de Kartagener F. Nia, H. El Ouazzani, S. Belkherie, F. Aitlhou, H. Atrac, L. Achachi, M. El Ftouh, M.T. El Fassy Fihry Le syndrome de Kartagener est défini par l’association de bronchiecta- sies, de sinusite, de dextrocardie, d’une infertilité et dans 50 % des cas, d’un situs inversus. C’est une maladie génétique à transmission autosomi- que récessive, qui fait partie du syndrome de dyskinésie ciliaire primi- tive. Nous rapportons l’observation d’un patient de sexe masculin âgé de 21 ans, célibataire, ayant comme antécédents des manifestations ORL infectieuses chroniques, et présentant depuis deux mois une toux rame- nant des crachats hémoptoiques. La radiographique thoracique montre des opacités nodulaires apicales bilatérales avec des images de DDB et une dextrocardie. Trois recherches de Bacilles de Koch dans les expecto- rations sont revenues positives. La TDM thoracique montre des bron- chiectasies diffuses et bilatérales prédominant au niveau des apex et des deux bases, avec un situs inversus complet des structures cardiovasculaires et les organes pleins de la cavité abdominale. Le blondo-scanner montre une polypose naso-sinusienne. À travers cette observation nous nous proposons de faire une mise au point sur le syndrome de Kartagener en insistant sur sa symptomatolo- gie et sur la nécessité d’une collaboration entre clinicien, biologiste et kinésithérapeute.

354 Tuberculose pulmonaire révélant un syndrome de Kartagener

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Page 1: 354 Tuberculose pulmonaire révélant un syndrome de Kartagener

11e congrès de Pneumologie de Langue Française

Rev Mal Respir 2006 ; 24 : 1S31-1S144 1S110

351Coûts directs liés à l’hospitalisation des pleurésies à liquide clair au CHU Tokoin de Lomé, TogoA. Hounkpati, K.X. Akakpo, O. Tidjani

Introduction : Dans la littérature, il n’existe pas de travaux consacrésà l’étude du coût des pleurésies.Objectif : Déterminer le coût direct de l’hospitalisation pour pleurésieà liquide clair au Togo.Méthodologie : Étude rétrospective, descriptive, et analytique réali-sée du 1er janvier 1998 au 31 décembre 2003, portant sur 84 dossiersde pleurésie à liquide clair. Tous les actes, médicaments et produitsparapharmaceutiques, explorations complémentaires, et récépissés desfrais d’hébergement ont été convertis en coûts. Seuls les dossiers depleurésie à liquide clair hospitalisés pendant cette période ont fait partiede l’étude.Résultats : Coût moyen d’hospitalisation : 159,7 ± 86,70 euros pourune durée moyenne de séjour de 39,9 ± 24 jours soit 3,99 euros parjour. Dans l’un des pavillons, le coût moyen de l’hospitalisation était de90,30 euros versus 176 euros pour l’autre pavillon. Les corticoïdes(20 %) et les antituberculeux (19 %) étaient les médicaments les plusutilisés versus 0,1 % pour les médicaments génériques. Les antibiotiquesnon spécifiques étaient plus coûteux (37,7 %). La radiographie thoraci-que (14,8 %) et ponction pleurale (14,06 %) avaient dominé les actes etexamens complémentaires. Les frais d’hébergement étaient de 15,2 à106,70 euros chez 53,5 % des patients.Conclusion : Le coût direct d’hospitalisation des pleurésies à liquideclair est sept fois supérieur au SMIG du Togolais. Une réduction de ladurée d’hospitalisation et l’utilisation du test à l’adénosine déaminasepourraient permettre de minimiser ce coût.

352Huit cas de kyste hydatique du poumon observés en 2 ansA. Hakem, K. Kadi, S. Nafti

Infection parasitaire et accidentelle de l’homme, l’hydatidose encoreappelée Echinococcose, ou maladie hydatique, est une anthropozoonose,due au développement dans l’organisme de la forme larvaire du TaeniaEchinococcus granulosus du chien.Le kyste hydatique du poumon (KHP) reste une pathologie endémiqueau Maghreb, fréquente en Algérie avec un taux d’incidence de 3,7. Elleconstitue un véritable problème de santé publique à l’origine d’impor-tantes dépenses de santé.Nous rapportons l’analyse de huit dossiers de patients porteurs de KHPcolligés dans le service entre janvier 2004 et décembre 2005.Il s’agit de sept hommes et d’une femme avec un âge moyen de 27 ans.L’Est du pays est la région géographique d’origine retrouvée chez lamoitié des patients (50 %). La notion de contage hydatique n’a étéretrouvée que dans un cas (13 %).Le tableau clinique est dominé par la suppuration pulmonaire.L’infection n’a pas été documentée dans tous les cas. Les formes uniquesreprésentent la moitié des cas, l’autre moitié, est représentée par des for-mes multiples (pulmonaire et extrapulmonaire associées). La sérologiehydatique est positive dans 7 cas (87 %).Après un bilan préthérapeutique et une antibiothérapie en cas de com-plication infectieuse, le traitement est toujours chirurgical avec une évo-lution toujours favorable.Il faut souligner l’intérêt d’un diagnostic précoce de la maladie, et sur-tout d’une prévention primaire.

353Spondylodiscite cervicale tuberculeuse révélée par un abcès parapharyngéF. Nia, N. Alouat, S. Belkherie, J. Benamour, J.E. Bourkadi, G.H. Iraqi

La tuberculose pharyngée est rare, elle constitue environ 1 % de toutesles tuberculoses extrapulmonaires. Elle pose un problème de diagnosticdifférentiel avec les cancers de cavum. Souvent localisée, elle peut entraî-ner parfois une compression extramedullaire.Nous rapportons l’observation d’un patient âgé de 70 ans, tabagiquechronique, présentant deux mois avant son hospitalisation une dyspha-gie, une dysphonie, avec à l’examen clinique des adénopathies cervicalesgauches et une hémiparésie du même coté. L’examen ORL trouve unabcès parapharyngé. La radiographie thoracique est normale. L’imageriepar résonance magnétique médullaire est en faveur d’une spondylodis-cite C5C6 avec abcès sous ligamentaire pré et latérovertébral droit éten-due de C2 à D4. La recherche de bacille de koch dans le liquide de laponction de l’abcès est revenue positive. Le diagnostic d’une tuberculoseparapharyngée associée à une tuberculose rachidienne est retenu etle malade a été mis sous quadrithérapie (streptomycine, rifampicine,isoniazide, pyrazinamide) avec bonne évolution.À la lumière de cette observation, les auteurs proposent de faire unemise au point sur les aspects inhabituels de la tuberculose parapharyn-gée et du Pott cervical.

354Tuberculose pulmonaire révélant un syndrome de KartagenerF. Nia, H. El Ouazzani, S. Belkherie, F. Aitlhou, H. Atrac, L. Achachi, M. El Ftouh, M.T. El Fassy Fihry

Le syndrome de Kartagener est défini par l’association de bronchiecta-sies, de sinusite, de dextrocardie, d’une infertilité et dans 50 % des cas,d’un situs inversus. C’est une maladie génétique à transmission autosomi-que récessive, qui fait partie du syndrome de dyskinésie ciliaire primi-tive.Nous rapportons l’observation d’un patient de sexe masculin âgé de21 ans, célibataire, ayant comme antécédents des manifestations ORLinfectieuses chroniques, et présentant depuis deux mois une toux rame-nant des crachats hémoptoiques. La radiographique thoracique montredes opacités nodulaires apicales bilatérales avec des images de DDB etune dextrocardie. Trois recherches de Bacilles de Koch dans les expecto-rations sont revenues positives. La TDM thoracique montre des bron-chiectasies diffuses et bilatérales prédominant au niveau des apex et desdeux bases, avec un situs inversus complet des structures cardiovasculaireset les organes pleins de la cavité abdominale. Le blondo-scanner montreune polypose naso-sinusienne.À travers cette observation nous nous proposons de faire une mise aupoint sur le syndrome de Kartagener en insistant sur sa symptomatolo-gie et sur la nécessité d’une collaboration entre clinicien, biologiste etkinésithérapeute.