2
Vol. 32, Hors Série 1, 2009 115 e Congrès de la Société Française d'Ophtalmologie 1S195 Pathologies vasculaires du fond d’œil COMMUNICATIONS AFFICHÉES Matériels et Méthodes : Une femme de 36 ans était prise en charge pour une maladie de Still de l’adulte. L’évolution était rapidement compliquée d’un tableau grave de micro-angiopathie thrombotique associant une insuffisance rénale aiguë, une anémie hémolytique, des nécroses cutanées distales et un état de mal convulsif. L’évolution a été favorable sous échanges plasmatiques, une corticothé- rapie à forte dose, puis l’introduction d’anakinra. Résultats : Au décours de l’épisode d’état de mal convulsif, l’acuité visuelle de l’œil droit était limitée à 1/10 Parinaud 14 et celui de l’œil gauche à 2/10 Parinaud 10. Il existait de façon bilatérale et symétrique de nombreux nodules dysoriques et des hémorragies péri papillaires s’étendant jusqu’à la région maculaire, mais respectant la papille et la périphérie rétinienne. L’angiographie fluorescéinique confirmait le diagnostic de pseudo-rétinopathie de Purtscher. L’évolution était len- tement favorable permettant de recouvrer une acuité visuelle de 9/10 Parinaud 2 à chaque œil malgré des scotomes relatifs para centraux résiduels. Discussion : La pseudo-rétinopathie de Purtscher se différencie de la rétinopathie de Purtscher par l’absence de contexte traumatique. Néanmoins, les mécanismes physio-pathogéniques à l’origine de ces différentes atteintes rétiniennes semblent identiques. Le rôle d’occlusions artériolaires pré-capillaires est suspecté. Celles-ci pourraient être secondaires soit à des emboles de différentes natures, soit à des altérations endothéliales et des thromboses comme observées lors d’épisodes de micro-angiopathies. La multiplicité des manifestations thrombotiques est en faveur de ce mécanisme dans notre observation. L’évolution de l’acuité visuelle dépen- drait de l’importance des lésions ischémiques maculaires. Conclusion : La pseudo-rétinopathie de Purtscher est une pathologie peu fré- quente qui peut compliquer une maladie systémique. Elle est responsable d’une baisse de l’acuité visuelle dont le pronostic est parfois réservé. 655 Rétinopathie de Purtscher unilatérale au décours d’un traumatisme thoracique. Unilateral Purtscher’s retinopathy after thoracic trauma. AGLA KE*, BOUYAHIAOUI L (Saint Quentin), MORA A, TOUBOUL J, THOMAS F, MILAZZO S (Amiens) Introduction : La rétinopathie de Purtscher est une atteinte rétinienne souvent bilatérale survenant généralement après un traumatisme crânien ou thoracique. Nous rapportons le cas d’une rétinopathie de Purtscher unilatérale survenue après un traumatisme thoracique. Matériels et Méthodes : Patient de 26 ans consulte pour une baisse de la vision de l’œil gauche suite à un traumatisme thoracique par accident de la voie publique. On ne note pas de traumatisme périorbitaire. L’acuité visuelle à l’œil gauche est de 1/50. À droite, l’acuité visuelle est conservée 10/10 P2. Le fond d’œil retrouve à gauche un œdème rétinien, des hémorragies rétiniennes et de nombreux nodules cotonneux au pôle postérieur. L’angiographie rétinienne à la fluorescéine est nor- male à droite et confirme la rétinopathie ischémique au pôle postérieur à gauche. Une régression de la rétinopathie et une amélioration de l’acuité visuelle sont notées après une corticothérapie générale Discussion : La rétinopathie de Purtscher est une rétinopathie post-traumatique qui se manifeste par une baisse de l’acuité visuelle brutale le plus souvent bila- térale. Différents mécanismes physio-pathogéniques sont incriminés. Le traite- ment n’est pas encore bien codifié. L’efficacité des corticoïdes reste toujours hypothétique. Conclusion : La rétinopathie de Purtscher est une affection rare. Malgré un tableau initial sévère, la corticothérapie générale peut améliorer le pronostic visuel. Agrawal A et al. Br J Ophthalmol 2007 ; 91 : 1456-9. Williams MA et al. Br J Hosp Med 2006 ; 67 : 270-1. 656 Occlusion de la veine centrale de la rétine de l’enfant : à propos d’un cas. Central retinal vein occlusion in children: a case report. THOMAS F*, MIKOU R, LI-THIAO-TE V, BREMOND GIGNAC D, MILAZZO S (Amiens) Introduction : L’occlusion de la veine centrale de la rétine est une pathologie rela- tivement fréquente chez l’adulte surtout après 60 ans. Sa physio-pathogénie est mal connue et le bilan étiologique souvent inutile. À l’inverse, chez l’enfant il s’agit d’une pathologie exceptionnelle nécessitant un bilan étiologique le plus exhaustif possible. Matériels et Méthodes : Nous rapportons le cas d’un enfant de 6 ans suivi pour une occlusion de la veine centrale de la rétine unilatérale découverte à l’occasion d’un dépistage scolaire de l’acuité visuelle. Observation : Il s’agit d’un garçon de 6 ans, né à 32 semaines d’aménorrhée avec un poids de naissance de 2 Kg 225. Un examen scolaire a permis de dépister une acuité visuelle de l’œil gauche limitée à 4/10 pour 10/10 à droite. L’examen ophtalmologique révèle la présence au fond d’œil gauche d’un œdème papillaire modéré avec une dilatation veineuse, des hémorragies pré- rétiniennes, des plages blanchâtres d’aspect ischémiques en périphérie ainsi qu’une hémorragie intra vitréenne inferieure. L’angiographie montre des terri- toires ischémiques périphériques ainsi qu’une hyperfluorescence de la papille gauche sur les temps tardifs. Le diagnostic d’occlusion de la veine centrale de la rétine est alors retenu. Un bilan le plus complet possible est réalisé avec en priorité une Angio-IRM cérébrale, un bilan cardio-vasculaire, un bilan de throm- bophilie, ainsi qu’une recherche de maladie auto-immune. L’ensemble du bilan se révèle négatif. Par ailleurs une photocoagulation des territoires ischémiques est réalisée. Discussion : L’occlusion de la veine centrale de la rétine chez l’enfant est excep- tionnelle et peut être de découverte fortuite en raison du peu de plainte fonction- nelle de l’enfant. Contrairement au sujet adulte une étiologie est très fréquemment retrouvée en particulier une coagulopathie ou une pathologie auto-immune. Le bilan doit donc être le plus exhaustif possible. Conclusion : L’occlusion de la veine centrale de la rétine chez l’enfant est excep- tionnelle et doit toujours faire réaliser un bilan étiologique complet. 657 L’oxygénothérapie hyperbare au stade précoce d’occlusion veineuse rétinienne. Hyperbaric oxygen treatement in early stage of central retinal vein occlusion. REDA K*, GIRAUD JM, FENOLLAND JR, DARIEL R, NICAISE A, MAY F, MAURIN JF, RENARD JP (Paris) Introduction : Plusieurs études récentes rapportent une efficacité de l’oxygéno- thérapie hyperbare (OTHB) dans le traitement des occlusions veineuses rétiniennes (OVCR), par un effet bénéfique de la fraction dissoute de l’oxygène circulant, ainsi obtenue. Matériels et Méthodes : Les auteurs rapportent les résultats d’un cas d’OVCR traité par OTHB chez un homme de 40 ans qui consulte pour une baisse d’acuité visuelle brutale de l’œil gauche évoluant depuis 4 jours, avec une acuité visuelle de 2/10 faible, P8 non améliorable. L’examen du segment antérieur est sans anomalie, et on objective au fond d’œil un tableau d’occlusion veineuse rétinienne temporale inférieure, avec des veines dilatées, des hémorragies diffuses, associées à un important œdème maculaire et papillaire. L’examen de l’œil droit, avec une acuité visuelle à12/10 P2, est normal. L’examen en tomographie par cohérence optique (OCT) objective l’œdème maculaire gauche d’une épaisseur de 563 μ associé à un décollement séreux sous rétinien. L’angiographie fluorescéinique confirme le tableau d’OVCR de forme œdémateuse isolée. Le bilan paraclinique, chez ce patient sportif et en bon état général ne retrouve aucun facteur de risque. Une OTHB est débutée à J8, 23 séances de 1 H 30 sur 18 jours. Un suivi quotidien cli- nique et para clinique la 1 re semaine, puis bi hebdomadaire, rapporte une nette amélioration de l’acuité visuelle à 6/10 P2 dés la 4 e séance d’OTHB et une diminution de l’épaisseur maculaire relevée à l’OCT. L’évolution à moyen et long terme est analysée. Discussion : Différentes études récentes montrent l’effet bénéfique de l’OTHB à un stade précoce et/ou tardif des œdèmes maculaires des OVCR. Cet effet béné- fique est expliqué par une vasoconstriction induite par l’oxygène à l’origine d’une diminution de la diffusion intra rétinienne. À partir de cette observation, les auteurs discutent les résultats obtenus avec les données de la littérature sur l’intérêt de cette démarche thérapeutique dans la prise en charge précoce des tableaux d’OVCR. Conclusion : L’effet bénéfique de l’OTHB est décrit dans un cas d’œdème macu- laire précoce au cours d’une OVCR. L’intérêt de ce traitement dans le suivi et le pronostic à long terme de ces tableaux cliniques reste à évaluer. 658 Une OCVR dans le cadre d’un régime hyperprotidique. Retinal venous occlusion in a case of hyperproteinal diet. PETITPAS S* (Limoges), SOLER V, QUINTYN JC (Toulouse) But : Rapporter le cas d’une OVCR survenue lors d’un régime hyperprotidique. Matériels et Méthodes : Mr B, hyperactif, directeur d’entreprise, âgé de 57 ans a décidé d’entreprendre un régime hyperprotidique en raison d’un surpoids (105 KG pour 1,75 cm). Ce patient a effectué un régime extrêmement strict mais avec un faible apport hydrique, à un litre par jour, contrairement aux recomman- dations. Il s’est plaint d’une perte brutale de l’acuité visuelle de l’œil droit. À l’exa- men, l’acuité visuelle était de 4/10, au fond d’œil il existait une oblitération veineuse centrale. L’hématocrite était de 57 %. Nous avons effectué trois hémodilutions. L’acuité visuelle à 6 mois s’est améliorée à 8/10 P2. Discussion : La triade de Virchow regroupe les causes favorisant une OVCR : anomalie du contenant, anomalies mécaniques, anomalies du contenu. Un régime hyperprotidique entraîne une augmentation de la viscosité sanguine. Chez ce

658 Une OCVR dans le cadre d’un régime hyperprotidique

  • Upload
    jc

  • View
    216

  • Download
    3

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: 658 Une OCVR dans le cadre d’un régime hyperprotidique

Vol. 32, Hors Série 1, 2009 115e Congrès de la Société Française d'Ophtalmologie1S195

Pathologies vasculaires du fond d’œil

CO

MM

UN

ICA

TIO

NS

AFF

ICH

ÉE

S

Matériels et Méthodes : Une femme de 36 ans était prise en charge pour unemaladie de Still de l’adulte. L’évolution était rapidement compliquée d’un tableaugrave de micro-angiopathie thrombotique associant une insuffisance rénale aiguë,une anémie hémolytique, des nécroses cutanées distales et un état de malconvulsif. L’évolution a été favorable sous échanges plasmatiques, une corticothé-rapie à forte dose, puis l’introduction d’anakinra.Résultats : Au décours de l’épisode d’état de mal convulsif, l’acuité visuelle del’œil droit était limitée à 1/10 Parinaud 14 et celui de l’œil gauche à 2/10 Parinaud10. Il existait de façon bilatérale et symétrique de nombreux nodules dysoriqueset des hémorragies péri papillaires s’étendant jusqu’à la région maculaire, maisrespectant la papille et la périphérie rétinienne. L’angiographie fluorescéiniqueconfirmait le diagnostic de pseudo-rétinopathie de Purtscher. L’évolution était len-tement favorable permettant de recouvrer une acuité visuelle de 9/10 Parinaud 2à chaque œil malgré des scotomes relatifs para centraux résiduels.Discussion : La pseudo-rétinopathie de Purtscher se différencie de la rétinopathiede Purtscher par l’absence de contexte traumatique. Néanmoins, les mécanismesphysio-pathogéniques à l’origine de ces différentes atteintes rétiniennes semblentidentiques. Le rôle d’occlusions artériolaires pré-capillaires est suspecté. Celles-cipourraient être secondaires soit à des emboles de différentes natures, soit à desaltérations endothéliales et des thromboses comme observées lors d’épisodes demicro-angiopathies. La multiplicité des manifestations thrombotiques est en faveurde ce mécanisme dans notre observation. L’évolution de l’acuité visuelle dépen-drait de l’importance des lésions ischémiques maculaires.Conclusion : La pseudo-rétinopathie de Purtscher est une pathologie peu fré-quente qui peut compliquer une maladie systémique. Elle est responsable d’unebaisse de l’acuité visuelle dont le pronostic est parfois réservé.

655Rétinopathie de Purtscher unilatérale au décours d’un traumatisme thoracique.Unilateral Purtscher’s retinopathy after thoracic trauma.AGLA KE*, BOUYAHIAOUI L (Saint Quentin), MORA A, TOUBOUL J, THOMAS F, MILAZZO S (Amiens)

Introduction : La rétinopathie de Purtscher est une atteinte rétinienne souventbilatérale survenant généralement après un traumatisme crânien ou thoracique.Nous rapportons le cas d’une rétinopathie de Purtscher unilatérale survenue aprèsun traumatisme thoracique.Matériels et Méthodes : Patient de 26 ans consulte pour une baisse de la visionde l’œil gauche suite à un traumatisme thoracique par accident de la voie publique.On ne note pas de traumatisme périorbitaire. L’acuité visuelle à l’œil gauche estde 1/50. À droite, l’acuité visuelle est conservée 10/10 P2. Le fond d’œil retrouveà gauche un œdème rétinien, des hémorragies rétiniennes et de nombreux nodulescotonneux au pôle postérieur. L’angiographie rétinienne à la fluorescéine est nor-male à droite et confirme la rétinopathie ischémique au pôle postérieur à gauche.Une régression de la rétinopathie et une amélioration de l’acuité visuelle sontnotées après une corticothérapie généraleDiscussion : La rétinopathie de Purtscher est une rétinopathie post-traumatiquequi se manifeste par une baisse de l’acuité visuelle brutale le plus souvent bila-térale. Différents mécanismes physio-pathogéniques sont incriminés. Le traite-ment n’est pas encore bien codifié. L’efficacité des corticoïdes reste toujourshypothétique.Conclusion : La rétinopathie de Purtscher est une affection rare. Malgré untableau initial sévère, la corticothérapie générale peut améliorer le pronostic visuel.Agrawal A et al. Br J Ophthalmol 2007 ; 91 : 1456-9.Williams MA et al. Br J Hosp Med 2006 ; 67 : 270-1.

656Occlusion de la veine centrale de la rétine de l’enfant : à propos d’un cas.Central retinal vein occlusion in children: a case report.THOMAS F*, MIKOU R, LI-THIAO-TE V, BREMOND GIGNAC D, MILAZZO S (Amiens)

Introduction : L’occlusion de la veine centrale de la rétine est une pathologie rela-tivement fréquente chez l’adulte surtout après 60 ans. Sa physio-pathogénie estmal connue et le bilan étiologique souvent inutile. À l’inverse, chez l’enfant il s’agitd’une pathologie exceptionnelle nécessitant un bilan étiologique le plus exhaustifpossible.Matériels et Méthodes : Nous rapportons le cas d’un enfant de 6 ans suivi pourune occlusion de la veine centrale de la rétine unilatérale découverte à l’occasiond’un dépistage scolaire de l’acuité visuelle.Observation : Il s’agit d’un garçon de 6 ans, né à 32 semaines d’aménorrhéeavec un poids de naissance de 2 Kg 225. Un examen scolaire a permis dedépister une acuité visuelle de l’œil gauche limitée à 4/10 pour 10/10 à droite.

L’examen ophtalmologique révèle la présence au fond d’œil gauche d’unœdème papillaire modéré avec une dilatation veineuse, des hémorragies pré-rétiniennes, des plages blanchâtres d’aspect ischémiques en périphérie ainsiqu’une hémorragie intra vitréenne inferieure. L’angiographie montre des terri-toires ischémiques périphériques ainsi qu’une hyperfluorescence de la papillegauche sur les temps tardifs. Le diagnostic d’occlusion de la veine centrale dela rétine est alors retenu. Un bilan le plus complet possible est réalisé avec enpriorité une Angio-IRM cérébrale, un bilan cardio-vasculaire, un bilan de throm-bophilie, ainsi qu’une recherche de maladie auto-immune. L’ensemble du bilanse révèle négatif. Par ailleurs une photocoagulation des territoires ischémiquesest réalisée.Discussion : L’occlusion de la veine centrale de la rétine chez l’enfant est excep-tionnelle et peut être de découverte fortuite en raison du peu de plainte fonction-nelle de l’enfant. Contrairement au sujet adulte une étiologie est très fréquemmentretrouvée en particulier une coagulopathie ou une pathologie auto-immune. Lebilan doit donc être le plus exhaustif possible.Conclusion : L’occlusion de la veine centrale de la rétine chez l’enfant est excep-tionnelle et doit toujours faire réaliser un bilan étiologique complet.

657L’oxygénothérapie hyperbare au stade précoce d’occlusion veineuse rétinienne.Hyperbaric oxygen treatement in early stage of central retinal vein occlusion.REDA K*, GIRAUD JM, FENOLLAND JR, DARIEL R, NICAISE A, MAY F, MAURIN JF, RENARD JP (Paris)

Introduction : Plusieurs études récentes rapportent une efficacité de l’oxygéno-thérapie hyperbare (OTHB) dans le traitement des occlusions veineuses rétiniennes(OVCR), par un effet bénéfique de la fraction dissoute de l’oxygène circulant, ainsiobtenue.Matériels et Méthodes : Les auteurs rapportent les résultats d’un cas d’OVCRtraité par OTHB chez un homme de 40 ans qui consulte pour une baisse d’acuitévisuelle brutale de l’œil gauche évoluant depuis 4 jours, avec une acuité visuelle de2/10 faible, P8 non améliorable. L’examen du segment antérieur est sans anomalie,et on objective au fond d’œil un tableau d’occlusion veineuse rétinienne temporaleinférieure, avec des veines dilatées, des hémorragies diffuses, associées à unimportant œdème maculaire et papillaire. L’examen de l’œil droit, avec une acuitévisuelle à12/10 P2, est normal. L’examen en tomographie par cohérence optique(OCT) objective l’œdème maculaire gauche d’une épaisseur de 563 μ associé à undécollement séreux sous rétinien. L’angiographie fluorescéinique confirme letableau d’OVCR de forme œdémateuse isolée. Le bilan paraclinique, chez cepatient sportif et en bon état général ne retrouve aucun facteur de risque. UneOTHB est débutée à J8, 23 séances de 1 H 30 sur 18 jours. Un suivi quotidien cli-nique et para clinique la 1re semaine, puis bi hebdomadaire, rapporte unenette amélioration de l’acuité visuelle à 6/10 P2 dés la 4e séance d’OTHB et unediminution de l’épaisseur maculaire relevée à l’OCT. L’évolution à moyen et longterme est analysée.Discussion : Différentes études récentes montrent l’effet bénéfique de l’OTHB àun stade précoce et/ou tardif des œdèmes maculaires des OVCR. Cet effet béné-fique est expliqué par une vasoconstriction induite par l’oxygène à l’origine d’unediminution de la diffusion intra rétinienne. À partir de cette observation, les auteursdiscutent les résultats obtenus avec les données de la littérature sur l’intérêt decette démarche thérapeutique dans la prise en charge précoce des tableauxd’OVCR.Conclusion : L’effet bénéfique de l’OTHB est décrit dans un cas d’œdème macu-laire précoce au cours d’une OVCR. L’intérêt de ce traitement dans le suivi et lepronostic à long terme de ces tableaux cliniques reste à évaluer.

658Une OCVR dans le cadre d’un régime hyperprotidique.Retinal venous occlusion in a case of hyperproteinal diet.PETITPAS S* (Limoges), SOLER V, QUINTYN JC (Toulouse)

But : Rapporter le cas d’une OVCR survenue lors d’un régime hyperprotidique.Matériels et Méthodes : Mr B, hyperactif, directeur d’entreprise, âgé de 57 ansa décidé d’entreprendre un régime hyperprotidique en raison d’un surpoids(105 KG pour 1,75 cm). Ce patient a effectué un régime extrêmement strict maisavec un faible apport hydrique, à un litre par jour, contrairement aux recomman-dations. Il s’est plaint d’une perte brutale de l’acuité visuelle de l’œil droit. À l’exa-men, l’acuité visuelle était de 4/10, au fond d’œil il existait une oblitération veineusecentrale. L’hématocrite était de 57 %. Nous avons effectué trois hémodilutions.L’acuité visuelle à 6 mois s’est améliorée à 8/10 P2.Discussion : La triade de Virchow regroupe les causes favorisant une OVCR :anomalie du contenant, anomalies mécaniques, anomalies du contenu. Un régimehyperprotidique entraîne une augmentation de la viscosité sanguine. Chez ce

Page 2: 658 Une OCVR dans le cadre d’un régime hyperprotidique

115e Congrès de la Société Française d'Ophtalmologie J. Fr. Ophtalmol.1S196

Pathologies vasculaires du fond d’œil

patient, l’hyperviscosité sanguine due au régime hyperprotidique a été probable-ment le facteur déclenchant en entraînant une résistance à l’écoulement du fluxsanguin.Conclusion : Une augmentation de la viscosité sanguine peut favoriser l’appari-tion d’une OVCR. Un régime hyperprotidique, sans une hydratation importante,peut entraîner une hyperviscosité sanguine et ainsi augmenter le risque d’OVCR.

659Intérêt pronostique des examens cliniques et paracliniques initiaux réalisés lors des occlusions de veine centrale de la rétine : à propos de 38 cas suivis sur 6 mois.Prognosis interest of initial clinical and ancillary tests in retinal vein occlusion: about 38 cases.FAUQUEMBERGUE M (Creil), CORNUT PL, VENARD L, FERBER VIART C, BURILLON C, DENIS P (Lyon)

Introduction : Le but de cette étude est d’évaluer l’intérêt pronostique de diffé-rents examens cliniques et paracliniques réalisés systématiquement lors du bilaninitial des OVCR diagnostiquées aux urgences du CHU de Lyon entre le 1er janvieret le 1er juin 2006 et suivies pendant 6 mois.Matériels et Méthodes : Les patients inclus dans cette étude prospective pré-sentaient une OVCR ou une hémi OVCR (OBVR exclues). Le bilan initial standar-disé comprenait : un examen du fond d’œil (type d’hémorragies, œdème papillaire,nodules cotonneux, décollement postérieur du vitré) ; un électrorétinogramme, unchamp visuel de Goldman, une OCT maculaire et une angiographie rétinienne à lafluorescéine à M + 1 et 2 de l’accident. Les patients étaient suivis ensuite trèsrégulièrement pendant 6 mois.Résultats : 38 yeux de 38 patients d’âge moyen 60,6 ans ont été inclus. Sur les6 mois de suivi, 4 patients ont présenté une rubéose irienne et 5 ont bénéficiéd’une panphotocoagulation rétinienne préventive justifiée par un territoire rétinienischémique représentant plus de 50 % de la surface rétinienne sur l’angiographie.Seize patients ont conservé une acuité visuelle ≥ 5/10e et 14 ont vu leur AV chuterà 1/10e ou moins.Discussion : Parmi les patients ayant évolué vers la rubéose irienne ou vers unterritoire ischémique de plus de 50 % de surface rétinienne, l’âge moyen dépassait78 ans sauf dans deux cas. Des nodules cotonneux n’étaient alors présents quedans 2 cas, une réduction isoptérique était présente dans tous les cas de rubéoseet l’ERG était sévèrement perturbé dans 100 % des cas. L’acuité visuelle initialeétait inférieure à 1/30e dans 7 cas 9 et l’épaisseur maculaire initiale très variable.Parmi les patients ayant conservé une AV ≥ 5/10e, l’âge moyen était inférieur à61 ans sauf pour 1 cas (79 ans). L’acuité visuelle initiale était alors supérieure à 5/10e dans 6 cas sur 16 et ≤ 1/10e dans 3 cas. Aucun nodule cotonneux n’était décritsauf dans 1 cas, l’ERG était normal excepté dans 1 cas et aucune réduction desisoptères n’a été observée.Conclusion : L’évaluation du risque de survenue de complications est utile pourdéterminer le rythme de suivi d’un patient atteint d’OVCR. L’âge avancé, l’AV ini-tiale effondrée, la réduction du champ visuel et l’altération de l’ERG étaient prédic-tifs d’une évolution défavorable dans cette série.

660Occlusion combinée de la veine centrale de la rétine et d’une branche artérielle rétinienne.Central retinal vein occlusion with simultaneous branch retinal artery obstruction.AYACHI M*, BOURAOUI R (Tunis, Tunisie), BAKLOUTI K (Nabeul, Tunisie), LARGUECHE L, BEN YOUSSEF N, EL OUMARI K, MGAEITH F, EL MATRI L (Tunis, Tunisie)

But : Rapporter le cas d’un patient présentant une occlusion combinée de la veinecentrale de la rétine (OVCR) et d’une branche artérielle rétinienne (OBAR) et discu-ter les particularités cliniques, étiologiques et évolutives de cette affection.Matériels et Méthodes : Patient âgé de 36 ans, sans antécédents pathologiques,a consulté pour un scotome de l’œil droit. L’acuité visuelle était réduite à 3/10 àl’œil droit et à 10/10 à l’œil gauche. Le segment antérieur était sans particularitéavec un tonus oculaire à 30 mmHg aux deux yeux. Le fond d’œil a révélé à l’œildroit, un œdème blanc rétinien ischémique localisé en inter maculo-papillaire, unedilatation et une tortuosité veineuses associés à quelques hémorragies dans les 4quadrants et à l’œil gauche des anastomoses optico-ciliaires ; la papille était exca-vée aux deux yeux. L’angiographie rétinienne à la fluorescéine a objectivé une obs-truction de la branche inférieure de l’artère temporale supérieure associée à uneocclusion de la veine centrale de la rétine avec capillaropathie minime. Le bilanétiologique était négatif. L’évolution était favorable au bout de 1 mois avec resti-tution ad integrum du fond d’œil.Discussion : L’occlusion combinée de la veine centrale de la rétine et d’une bran-che artérielle rétinienne est rare et cliniquement différente des entités précédem-

ment bien établies d’occlusion combinée de l’artère et de la veine centrale de larétine et celle de l’artère ciliorétinienne et de la veine centrale de la rétine. Le méca-nisme physiopathologique de l’association OVCR et OBAR est mal élucidé. Troisthéories ont été évoquées : neuropathie optique œdémateuse, papillophlébite oudes modifications pressionnelles.Conclusion : L’association d’OVCR et d’OBAR est rare. Elle nécessite un bilanétiologique urgent et exhaustif en particulier chez le sujet jeune afin d’éviter lesrécidives.

661L’occlusion mixte artério-veineuse rétinienne :à propos d’un cas de syndrome des anti-phospholipides.Retinal vascular arterial and venous occlusion: a case report of antiphospholipid syndrome.DUTCA L*, VASSENEIX C (Valence)

Introduction : Le syndrome des anti-phospholipides est une pathologie auto-immune parfois sévère, dont le diagnostic repose sur l’association de signes clini-ques comme la thrombose veineuse et/ou artérielle et des avortements à répéti-tion, et la présence d’auto-anticorps anti-phospholipides sériques.Matériels et Méthodes : Nous rapportons le cas d’une patiente âgée de 51 ansqui a consulté pour une baisse d’acuité visuelle brutale, unilatérale. Le fond d’œilet l’angiographie à la fluorescéine ont mis en évidence une occlusion de la VCR etde l’artère ciliaire. On retrouve dans ses antécédents la notion de trois faussescouches et parmi les facteurs de risque, la patiente rapporte la notion de throm-boses veineuses spontanées à l’âge de 22 ans. Le bilan biologique de base a mon-tré une TCA allongée spontanée. Le bilan biologique à la recherche de signesmajeurs comme les anticorps anti-cardiolipines et la présence d’un anticoagulantcirculant, est demandé. Le traitement proposé repose sur l’administration d’anti-vitamine K et l’aspirine à faible dose.Discussion : Une occlusion de veine ou de l’artère ciliaire fait chercher de pre-mière intention une athérosclérose. Mais, d’autres étiologies sont à envisager chezle sujet jeune comme la trombophilie et le syndrome des anti-phospholipides.Conclusion : Devant tout tableau d’occlusion artérielle et/ou veineuse il est néces-saire de penser à un syndrome des anti-phospholipides afin d’éviter d’autres compli-cations sévères.

662Pas de veine dans un nerf optique ! No vein inside an optic nerve!BERNHEIM D*, GONZALVEZ B, PICHOT O, ROMANET JP (Grenoble)

Introduction : Nous illustrons un cas de vascularisation anormale unilatérale de latête du nerf optique. Nous insistons sur l’intérêt de l’échographie doppler couleurpulsée qui a permis d’objectiver d’une part, l’absence de perfusion veineuse ausein de celui-ci, et d’autre part, le drainage veineux réalisé par une collatérale dila-tée à l’extérieur du nerf optique.Objectifs et Méthodes : Un bilan avec rétinographie, angiographie à la fluores-céine, OCT spectralis, échographie doppler couleur pulsée, puis échographie Bpermet d’iconographier une anomalie de perfusion du nerf optique, chez unepatiente de 81 ans. Celle-ci présente un antécédent d’OVCR droite 20 ans plus tôtavec conservation visuelle à 3/10 P2. Son fond d’œil droit met en évidence de finsremaniements du pôle postérieur et au niveau de la papille des anomalies micro-vasculaires sans atrophie ni œdème papillaire et une image de dilatation vasculairede type veineux sur le bord nasal de la papille. L’angiographie à la fluorescéineobjective peu de séquelles ischémiques. L’imagerie en 3D permet de décrire deuxbranches veineuses se jetant dans un tronc commun qui sous croise l’ACR encontinuité avec la dilatation décrite. L’échographie doppler couleur pulsée objec-tive la suite du trajet de cette veine à la périphérie du nerf optique ainsi quel’absence totale de circulation veineuse au sein du nerf optique laissant une ACRseule. L’indice de résistance de l’ACR est subnormal à 0.67 tandis que les vitessescirculatoires du flux veineux sont abaissées à 2.7 cm/s contre 4 cm/s pour l’œilgauche. L’échographie B retrouve cette image vasculaire para papillaire qui sedilate lors de la manœuvre de Valsalva, en faveur d’une veine absidale qui sejetterait dans une veine ophtalmique supérieure.Discussion : Cette anomalie est-elle primitive ayant favorisé une OVCR d’évolu-tion favorable ? Ou s’agit-il d’une dilatation de vaisseaux collatéraux avec dériva-tion du flux veineux à l’extérieur du nerf optique, secondaire à l’OVCR et qui auraitpermis la bonne récupération ?Conclusion : Ce cas, à travers une iconographie intéressante et originale, pré-sente l’intérêt de l’échographie doppler couleur pulsée, dans l’exploration et lacompréhension de la vascularisation rétrobulbaire. Cet examen non invasif, repro-ductible et dynamique doit garder une place dans notre arsenal diagnostique.