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Vol. 31, Hors Série 1, 2008 114 e Congrès de la Société Française d'Ophtalmologie COMMUNICATIONS AFFICHÉES STRABISMES 1S219 733 Ésotropie aiguë acquise non accommodative. Acute acquired concomitant esotropia. BONNAIRE Y* (Lille) Introduction : L’ésotropie aiguë acquise non accommodative (EAANA) est une affection infantile peu fréquente, pouvant être liée à une atteinte neurologique infec- tieuse ou tumorale. Notre série comporte dix cas en rapport avec des strabismes de petit angle décompensés. Objectifs et Méthodes : Nous avons étudié rétrospectivement 10 patients âgés de 2 à 12 ans, ayant présenté une diplopie par ésotropie aiguë non accommodative. Un bilan ophtalmologique, orthoptique, neurologique et radiologique fut réalisé. Sept patients bénéficièrent d’une rééducation orthoptique, trois furent opérés de stra- bisme. Les résultats post-opératoires et du suivi orthoptique furent recueillis. Discussion : L’âge moyen de survenue est de 7 ans. La diplopie était d’apparition brutale, et sans d’antécédent traumatique chez les 10 patients. Un antécédent de strabisme accommodatif avec amblyopie corrigée fut retrouvé dans 3 cas. L’angle de déviation était concomitant dans tous les cas, allant de 20 à 35 dioptries de loin, et 25 à 40 de près. Après traitement, le bilan orthoptique retrouvait une correspon- dance rétinienne qui restait anormale dans neuf cas ; une union binoculaire étant retrouvée dans un cas. Conclusion : Bien que la réalisation d’un bilan neurologique incluant une imagerie soit indispensable en cas d’EAANA, dans notre série la correspondance rétinienne reste anormale après traitement, qu’il soit chirurgical ou non. Ceci semble révéler l’existence fréquente d’un strabisme de petit angle sous-jacent méconnu, décom- pensant en EAANA. 734 Syndrome de Duane. Étude clinique et anatomique. Duane Retraction Syndrome, clinical and anatomical study. SHAWKY D* (Alexandrie, Egypte) Introduction : Le syndrome de Duane est une des formes de strabisme congénital dont la présentation clinique est variable avec des formes atypiques, parfois accom- pagnées d’anomalies congénitales affectant plusieurs zones du corps. Des cas fami- liaux ont et t et rapportés. Si la chirurgie est indiquée sa modalité est décidée au cas par cas selon la direction de l’œil en position primaire, le degré de rétrécissement de la fente palpébrale, le sursaut du globe en adduction ou la position anormale de la tête. Les résultats opératoires ne sont pas toujours prévisibles à cause des variations anatomiques des muscles oculomoteurs et aux anomalies d’action démontrées par l’éléctromyographie dans plusieurs études. Objectifs et Méthodes : Cette étude comprend une importante série de 157 cas de syndrome de Duane colligés en cinq ans et étudiés par le groupe de strabologues d’Alexandrie. Les patients sont tous documentés par photos et vidéos, ainsi que les cas familiaux et les anomalies congénitales. Un EMG a été fait chez les adultes ; les anomalies anatomiques sont détectées et documentées durant l’intervention, par photos et vidéos ; enfin, les résultats post-opératoires sont présentés. Discussion : Le grand nombre de patients a permis de comparer les formes clini- ques, le plan opératoire selon la forme de l’anomalie et les résultats de l’EMG. On a pu ainsi établir une ligne de conduite et d’améliorer les résultats post-opératoires selon les variations anatomiques en surplus de la forme clinique. En effet, le grand problème du Syndrome de Stilling Duane est la difficulté de prédire les résultats opératoires. Le nomogramme utilisé est le recul du droit interne ou de l’externe en cas d’ésotropie ou d’exotropie respectivement, le recul des deux droits internes en cas d’ésotropie importante, le recul simultané des deux droits du même œil en cas de sursaut ou de rétrécissement important, avec 50 % de plus pour le droit externe en fonction de la direction de l’œil en position primaire. Conclusion : Par cette étude on a pu parvenir à la conclusion que le syndrome de Stilling Duane peut être amélioré et q’on peut par l’étude de chaque cas, avec un plan individuel de traitement, arriver à un résultat convenable. Mais il reste qu’il n’est pas possible d’obtenir une correction complète et parfaite. 735 L’importance du signe de l’anesthésie dans la chirurgie de l’exotropie basique. The importance of the sign of anesthesia in the surgery of basic exotropia. OGUZ V*, ARAS T, UÇAR D, YOLAR M (Istanbul, Turquie) But : L’évaluation de l’importance du signe de l’anesthésie dans le choix de la méthode chirurgicale. Matériels et Méthodes : Notre étude a été menée sur 64 cas, dont 35 hommes et 29 femmes, qui étaient âgés de 5 à 44 ans et qui ont été opérés en raison d’une exotropie basique. Ces 64 cas ont été divisés en deux groupes, ceux du premier ont subi une chirurgie unilatérale constituée d’une résection du droit interne et d’un recul du droit externe sans prendre en compte le signe de l’anesthésie (groupe I ; 31 cas), alors qu’on a appliqué à ceux du second groupe une résection du droit interne et un recul du droit externe ou un recul bilatéral des deux droits externes suivant le signe de l’anesthésie, (groupe II ; 33 cas). Une déviation post-opératoire de loin et de près inférieure ou égale à 10 dioptries prismatiques a été considérée comme un succès. Tous les cas ont été suivis pendant 12 à 52 mois avec une moyenne de 25,78. Résultats : Le taux du succès étant de 64,5 % pour le premier groupe et de 87,9 % pour le second une différence statistiquement significative a été constatée entre ces deux groupes. (x 2 = 4,86, p = 0,027). Discussion : L’évaluation du signe de l’anesthésie dans le choix de la méthode chi- rurgicale à appliquer dans les cas d’exotropie basique pourrait augmenter le taux de succès opératoire. Conclusion : La prise en compte du signe de l’anesthésie, en complément des autres signes cliniques, a été évaluée comme un paramètre pouvant améliorer le résultat de la chirurgie dans les cas d’exotropie basique.

734 Syndrome de Duane. Étude clinique et anatomique

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Page 1: 734 Syndrome de Duane. Étude clinique et anatomique

Vol. 31, Hors Série 1, 2008 114e Congrès de la Société Française d'Ophtalmologie

COMMUNICATIONS AFFICHÉESSTRABISMES

1S219

733Ésotropie aiguë acquise non accommodative.Acute acquired concomitant esotropia.BONNAIRE Y* (Lille)

Introduction : L’ésotropie aiguë acquise non accommodative (EAANA) est uneaffection infantile peu fréquente, pouvant être liée à une atteinte neurologique infec-tieuse ou tumorale. Notre série comporte dix cas en rapport avec des strabismes depetit angle décompensés.Objectifs et Méthodes : Nous avons étudié rétrospectivement 10 patients âgés de2 à 12 ans, ayant présenté une diplopie par ésotropie aiguë non accommodative.Un bilan ophtalmologique, orthoptique, neurologique et radiologique fut réalisé. Septpatients bénéficièrent d’une rééducation orthoptique, trois furent opérés de stra-bisme. Les résultats post-opératoires et du suivi orthoptique furent recueillis.Discussion : L’âge moyen de survenue est de 7 ans. La diplopie était d’apparitionbrutale, et sans d’antécédent traumatique chez les 10 patients. Un antécédent destrabisme accommodatif avec amblyopie corrigée fut retrouvé dans 3 cas. L’anglede déviation était concomitant dans tous les cas, allant de 20 à 35 dioptries de loin,et 25 à 40 de près. Après traitement, le bilan orthoptique retrouvait une correspon-dance rétinienne qui restait anormale dans neuf cas ; une union binoculaire étantretrouvée dans un cas.Conclusion : Bien que la réalisation d’un bilan neurologique incluant une imageriesoit indispensable en cas d’EAANA, dans notre série la correspondance rétiniennereste anormale après traitement, qu’il soit chirurgical ou non. Ceci semble révélerl’existence fréquente d’un strabisme de petit angle sous-jacent méconnu, décom-pensant en EAANA.

734Syndrome de Duane. Étude clinique et anatomique.Duane Retraction Syndrome, clinical and anatomical study.SHAWKY D* (Alexandrie, Egypte)

Introduction : Le syndrome de Duane est une des formes de strabisme congénitaldont la présentation clinique est variable avec des formes atypiques, parfois accom-pagnées d’anomalies congénitales affectant plusieurs zones du corps. Des cas fami-liaux ont et t et rapportés. Si la chirurgie est indiquée sa modalité est décidée au caspar cas selon la direction de l’œil en position primaire, le degré de rétrécissement dela fente palpébrale, le sursaut du globe en adduction ou la position anormale de latête. Les résultats opératoires ne sont pas toujours prévisibles à cause des variationsanatomiques des muscles oculomoteurs et aux anomalies d’action démontrées parl’éléctromyographie dans plusieurs études.Objectifs et Méthodes : Cette étude comprend une importante série de 157 cas desyndrome de Duane colligés en cinq ans et étudiés par le groupe de strabologuesd’Alexandrie. Les patients sont tous documentés par photos et vidéos, ainsi que lescas familiaux et les anomalies congénitales. Un EMG a été fait chez les adultes ; lesanomalies anatomiques sont détectées et documentées durant l’intervention, parphotos et vidéos ; enfin, les résultats post-opératoires sont présentés.Discussion : Le grand nombre de patients a permis de comparer les formes clini-ques, le plan opératoire selon la forme de l’anomalie et les résultats de l’EMG. On apu ainsi établir une ligne de conduite et d’améliorer les résultats post-opératoiresselon les variations anatomiques en surplus de la forme clinique. En effet, le grandproblème du Syndrome de Stilling Duane est la difficulté de prédire les résultatsopératoires. Le nomogramme utilisé est le recul du droit interne ou de l’externe encas d’ésotropie ou d’exotropie respectivement, le recul des deux droits internes encas d’ésotropie importante, le recul simultané des deux droits du même œil en casde sursaut ou de rétrécissement important, avec 50 % de plus pour le droit externeen fonction de la direction de l’œil en position primaire.Conclusion : Par cette étude on a pu parvenir à la conclusion que le syndrome deStilling Duane peut être amélioré et q’on peut par l’étude de chaque cas, avec unplan individuel de traitement, arriver à un résultat convenable. Mais il reste qu’il n’estpas possible d’obtenir une correction complète et parfaite.

735L’importance du signe de l’anesthésie dans la chirurgie de l’exotropie basique.The importance of the sign of anesthesia in the surgery of basic exotropia.OGUZ V*, ARAS T, UÇAR D, YOLAR M (Istanbul, Turquie)

But : L’évaluation de l’importance du signe de l’anesthésie dans le choix de laméthode chirurgicale.Matériels et Méthodes : Notre étude a été menée sur 64 cas, dont 35 hommes et29 femmes, qui étaient âgés de 5 à 44 ans et qui ont été opérés en raison d’uneexotropie basique. Ces 64 cas ont été divisés en deux groupes, ceux du premier ontsubi une chirurgie unilatérale constituée d’une résection du droit interne et d’un reculdu droit externe sans prendre en compte le signe de l’anesthésie (groupe I ; 31 cas),alors qu’on a appliqué à ceux du second groupe une résection du droit interne et unrecul du droit externe ou un recul bilatéral des deux droits externes suivant le signede l’anesthésie, (groupe II ; 33 cas). Une déviation post-opératoire de loin et de prèsinférieure ou égale à 10 dioptries prismatiques a été considérée comme un succès.Tous les cas ont été suivis pendant 12 à 52 mois avec une moyenne de 25,78.Résultats : Le taux du succès étant de 64,5 % pour le premier groupe et de 87,9 %pour le second une différence statistiquement significative a été constatée entre cesdeux groupes. (x2 = 4,86, p = 0,027).Discussion : L’évaluation du signe de l’anesthésie dans le choix de la méthode chi-rurgicale à appliquer dans les cas d’exotropie basique pourrait augmenter le taux desuccès opératoire.Conclusion : La prise en compte du signe de l’anesthésie, en complément desautres signes cliniques, a été évaluée comme un paramètre pouvant améliorer lerésultat de la chirurgie dans les cas d’exotropie basique.