JENDOUBA, 12 avr 2011 (TAP) - Le secteur de l'agriculture biologique revêt une importance particulière, dans le gouvernorat de Jendouba, vu les spécificités environnementales de la région et son milieu naturel composé de montagnes et de forêts.La prédominance des techniques culturales traditionnelles et l'utilisation très réduite des engrais chimiques habilitent le secteur agricole, dans la région, à passer au mode biologique.D'ores et déjà, les cultures biologiques sont pratiquées sur 873 hectares dont 733 ha d'oliviers, 118 de pâturage, 11 d'arbres fruitiers et 11 de figuiers de barbaries. Par ailleurs, quatre apiculteurs disposant de 240 ruches d'abeilles ont conclu des contrats de contrôle et de certification de la production biologique.A signaler que la région est déjà dotée d'une huilerie biologique dans le complexe agricole d'El Kedya.Concernant l'exploitation biologique des espaces forestiers, elle englobe 36 mille 739 ha pour la production de champignons et d'huiles essentielles de myrte.Une ferme pilote a été aménagée sur 35 ha comportant des oliviers, des amandiers, des figuiers de barbarie et des eucalyptus. Elle dispose, également, de 50 ruches d'abeilles.Vers la fin 2014, 60 mille ha de forêts seront couverts par le plan régional de promotion de l'agriculture biologique (2010-2014). Ces espaces devant être réservés à la production de miel, d'escargot, de champignons et d'huile essentielle de myrte.Ce plan vise, également, la création de groupements de développement des zones forestières.S'agissant des périmètres agricoles, le plan cible 3 mille hectares d'oliviers, 60 hectares d'arbres fruitiers, 500 ha de grandes cultures, 50 de cultures maraîchères et 400 de pâturage, outre la fourniture de 300 ruches d'abeilles, 200 têtes de bovins et 15 hectares pour la production de champignons.Ces périmètres se répartissent entre les délégations de Jendouba, Jendouba-Nord, Boussalem, Ain Draham, Ghardimaou, Fernana, Tabarka, Balta Bouaouen et Oued Mliz.

La superficie des surfaces consacrées à l'agriculture biologique dans le gouvernorat de Sidi Bouzid a atteint 16500 hectares réparties entre la culture des oliviers et des arbres fruitiers, les pâturages, les plantes médicinales et les grandes cultures.

Décembre 2010 le C.T.A.B (Centre technique de l'agriculture biologique) a organisé 69 sessions de formation sur les techniques de l'agriculture biologique2.356 producteurs et techniciens bénéficiaires

16 essais expérimentaux par an relatifs aux diverses techniques d'agriculture biologique, notamment le compostage, les cultures maraîchères en plein champ et sous serre, les agrumes... 2002 les superficies de l'agriculture biologique 18.600 mille ha. Production 9.000 t. Producteurs 4812009 les superficies de l'agriculture biologique 330 mille ha. Production 170.000 t. Producteurs 1 9112014 Les cultures biologiques devraient atteindre 500.000 ha.La Tunisie est classée :24e au niveau mondial par rapport à 154 pays qui participent à la production bio.11e au niveau européen.2e au niveau africain.1e pays par rapport aux pays arabes, représentant 50 % de la superficie agricole biologique arabe.

61 millions de DT : valeur totale des investissements dans l’agriculture biologique46%, produits des plantes médicinales et de parfumerie35% l'huile d'olive.15% les dattes.2% les olives.

43% Kairouan 14% Mahdia16 % Tozeur

9% Sfax Agriculture biologique : Un créneau porteur en TunisieQuoique tardivement, la culture de produits biologiques a démarré en Tunisie dès les années 80 par des initiatives privées pour évoluer lentement jusqu'à 1999, date à laquelle notre pays a mis en place un cadre réglementaire qui organise l'agriculture biologique.Sachant que l'agriculture biologique est un vrai enjeu économique, et source de bienfaits de ses produits sur notre santé, notre pays a tout intérêt de développer les produits agricoles biologiques, l’APIA a réservé un intérêt particulier à l’agriculture bio grâce aux incitations et encouragements qui ont abouti à de nombreuses réalisations, notamment la parution de textes et la création de structures spécifiques de recherche, tels que le Centre technique de l'agriculture biologique (C.T.A.B.) et le Centre régional des recherches en horticulture et agriculture biologique (C.R.R.H.A.B.) à Sousse, et plus précisément à Chatt-Mériem.

« En Tunisie, nombreux sont les facteurs pour encourager les producteurs à investir dans le secteur de l’agriculture biologique, dont un cadre législatif et de nombreuses incitations pour cette filière. Nous avons des potentialités importantes, et nous devons de les exploiter De grandes superficies peuvent être aménagées pour une telle exploitation. Sachant que la superficie réservée à l’agriculture biologique est actuellement de 330.000 ha », nous livre la direction générale de la production agricole, au ministère de l’agriculture.

Et de continuer : «  on prévoit un accroissement des superficies réservées à ce secteur à 500 000 ha en 2014, outre la diversification de notre production à plus d’une cinquantaine de produits biologiques, touchant notamment aux huiles essentielles, aux légumes frais et légumes transformés, aux olives de table, aux plantes aromatiques et médicinales, aux agrumes.».

Dans la logique de promouvoir les régions marginalisées et dans le souci de promouvoir le secteur de l'agriculture biologique, la direction générale de la production agricole du ministère nous fait savoir qu’il a été procédé à mettre en place un programme régional conçu pour l'extension et la diversification des surfaces pour atteindre à l'horizon 2014, rien qu’à Sidi Bouzid, les 30 000 ha focalisés sur les cultures des oliviers, des amandiers, des pistachiers, des plantes médicinales et du maraichage, tels que les oignons et les carottes... Des unités de transformation des oliviers et du Jojoba seront également créées. 

« Déjà, des fermes ont adhéré à l'activité agricole biologique, dont, notamment, 3 fermes privées et une société de mise en valeur et de développement agricole (SMVDA) à Menzel Bouzaïene qui exploite 500 hectares et se spécialise dans la production du Jojoba sur une surface de 320 hectares », nous déclare-t-on au ministère.

D’autres régions ont le vent en poupe Zaghouan : Les périmètres consacrés à l'agriculture biologique ont été renforcés par la création, depuis le début de 2010, de 2500 hectares supplémentaires, ce qui porte la superficie totale des cultures bio à 25 mille ha.Ces nouveaux périmètres ont été réservés aux arbres fruitiers, aux cultures maraîchères, céréalières et fourragères, ainsi qu'aux plantes médicales et aromatiques.Il est, également, prévu d'aménager, en 2011, trois mille hectares supplémentaires de cultures bio, dans le cadre d'un plan de mobilisation de certaines parcelles appartenant à des sociétés de mise en valeur au profit de l'agriculture biologique

Le Kef: Longtemps considéré comme plate forme agricole peu rentable, le mode biologique a, aujourd'hui, le vent en poupe et son avenir s'annonce radieux, tant la progression de ses superficies a pris de l'ampleur : 16 mille ha, en 2009, et 32 mille en 2011. Aussi, plusieurs cultivateurs et autres agriculteurs se sont-ils engagés, cette année à produire bio, lors de la campagne des fruits et des légumes d'été.

Monsieur Férid B.Haj Sadok, chroniqueur et expert agricole nous explique que l’amélioration de l’agriculture biologique nécessite l’adaptation des programmes de recherche et de vulgarisation aux attentes des agriculteurs-investisseurs dans le secteur. De même, la commercialisation de ces produits exige davantage de promotion, notamment dans les marchés internationaux ».Dans ce même registre, il ajoute en s’interrogeant :« Vous me questionner à propos de distribution et de commercialisation des produits biologiques. En avez-vous vu dans les marchés, nonobstant les plantes et les fruits sauvages  ou l’huile d’olive et les dattes ? Parce que les produits biologiques sont d’environ 30 % plus chers que les produits conventionnels. Ce qui hors du pouvoir d’achat du tunisien moyen. Ce qui expliquent cette différence, c’est les caractéristiques et les spécificités de la

culture biologique et les habitudes de consommation et, notamment, des consommateurs. En outre, ce secteur a recours à davantage de main d’œuvre, alors que les circuits de collecte et distribution sont encore peu développés, nonobstant le coût du contrôle et de la certification qui sont à la charge des producteurs.Dans les étalages des grandes surfaces on peut trouver des produits dits ‘’bio’’, mais ils ne sont dotés d’aucun label pour les identifier parmi les autres produits du marché pour aider le consommateur à reconnaitre facilement un produit bio tunisien. Pourtant le label «BIO TUNISIA » a été lancé au cours de la semaine du produit biologique tunisien organisée en mai 2010. Il a été conçu spécialement ».Et de poursuivre : « Nul n’ignore les bienfaits sur la santé et l'environnement de l'agriculture biologique, sachant que le mode de production s’interdit d’utiliser les engrais chimiques et biocides de synthèse qu’à la place on élève des insectes et d’autres bestioles permettant d’assurer un équilibre biologique durable et respectueux des écosystèmes naturels ».

Booster le développement des cultures biologiques

Et pour finir, Férid B.Haj Sadok conclut en mettant l'accent sur la sensibilisation quant à l'importance du produit agricole biologique sur les plans de la santé et de l'environnement et de ses perspectives prometteuses au niveau de l’exportation :

« Pour booster le développement des cultures biologiques, la Tunisie a tout intérêt à se diversifier sur les filières ciblées sont dans l’ordre l’oléiculture, la céréaliculture, l’arboriculture fruitière et forestière, les cultures maraîchères et fourragères, et miser sur la qualité en développant les labels régionaux et mettre le paquet sur la promotion et le marketing sur les marchés nationaux et internationaux. L’impératif de parfaire la concrétisation et le suivi des mesures notamment en ce qui concerne les incitations et les encouragements de manière à promouvoir l'agriculture biologique ».

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