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  Annales du concours  Passerelle ESC 1999 Sujets & corrigés collection annales ESPACE ÉTUDES ÉDITION 00•Passerelle 99/00•Montage XP 2/01/02 17:04 Page 1

Annale 1999 Sujets Corriges

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Annales corrigés.

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  • Annales du concours Passerelle ESC

    1999

    Sujets & corrigs

    collection annales

    ESPACE TUDES DITION

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    Sommaire

    SOMMAIRE

    Prsentation du concours Passerelle........................................................ 5

    preuves communes aux 1re et 2e annes .......................................... 13Synthse de dossier .......................................................................................... 15Test Arpge....................................................................................................... 32Anglais ............................................................................................................. 41

    preuves au choix de premire anne ................................................ 49Droit ................................................................................................................. 51conomie ......................................................................................................... 55Gestion ............................................................................................................. 68Marketing ......................................................................................................... 83Mathmatiques ................................................................................................. 95Littrature, philosophie et sciences humaines ................................................. 99Technologie (preuve commune avec la 2e anne).......................................... 101

    preuves au choix de deuxime anne ............................................... 107Droit ................................................................................................................. 109conomie ......................................................................................................... 114Gestion ............................................................................................................. 127Marketing ......................................................................................................... 137Mathmatiques ................................................................................................. 155Littrature, philosophie et sciences humaines ................................................. 158Technologie (preuve commune avec la 1re anne)......................................... 101

    Les coles Passerelle ESC se prsentent ................................................. 177CERAM Sophia Antipolis ............................................................................... 178ESC Amiens-Picardie....................................................................................... 180ESC Clermont .................................................................................................. 182ESC Dijon ........................................................................................................ 184ESC Grenoble .................................................................................................. 186ESC Le Havre .................................................................................................. 188ESC Lille.......................................................................................................... 190ESC Montpellier .............................................................................................. 192ESC Pau ........................................................................................................... 194ESC Rennes ..................................................................................................... 196ESC Toulouse................................................................................................... 198ESCEM (Tours-Poitiers) .................................................................................. 200

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  • PRSENTATION

    DU CONCOURS

    Rglement gnral du concours

    Admission aux preuves

    La Banque PASSERELLE ESC propose des preuves pour lintgration en premireou seconde anne des coles adhrentes.

    Les conditions dadmission aux preuves sont communes chacune des colesSuprieures de Commerce utilisatrices de la banque PASSERELLE ESC.

    Un candidat ne peut sinscrire pour une cole qu une seule forme dadmission.

    Admission aux coles

    Ne peuvent intgrer que les candidats admis qui sont titulaires de leur titre ou diplme la date de la rentre 2000.

    Organisation gnrale

    Chaque concours est compos dpreuves crites dadmissibilit et dpreuves oralesdadmission.

    Les inscriptions et le rglement des frais dinscription se font sur Minitel au 3615Code PASSRELESC 1, et ce, jusquau 31 mars 2000 (minuit). Paiement des fraisdinscription uniquement par carte bancaire, dun montant de 1 200 F (182,93 euros).

    Les pices obligatoires dinscription doivent tre retournes avant le 31 mars 2000minuit, le cachet de la poste faisant foi, ladresse suivante :

    CONCOURS PASSERELLE ESCBP 13137551 SAINT-AVERTIN CEDEX

    1. 2,23 F la minute Pr

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    Concours

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  • Ces pices sont : une fiche individuelle dtat civil, un certificat de scolarit de lanne en cours ou une copie conforme du diplme

    obtenu. Le cas chant : un justificatif de Bourse franaise dtat, une attestation de sportif de haut

    niveau ou une attestation mdicale fournie par la Commission dpartementale de ldu-cation spcialise du rectorat de lacadmie dorigine pour les candidats handicaps.

    Les preuves critesPour la session 2000, linscription aux preuves crites dadmissibilit est un droit

    unique de 1 200 F (182,93 euros) pour les 12 coles de la Banque. Les preuves crites se droulent : Amiens, Bordeaux, CERAM Sophia Antipolis,

    Clermont, Dijon, ESCEM Campus de Tours et Campus de Poitiers, Grenoble,Guadeloupe, Le Havre, Lille, Londres, Lyon, Marseille, Martinique, Metz,Montpellier, Nouvelle-Caldonie, Paris, Pau, Rennes, La Runion, Strasbourg etToulouse.

    lissue des preuves crites, le jury de chaque cole tablit la liste des candidatsadmissibles.

    Les candidats admissibles peuvent dans un dlai de 10 jours (du 19 mai au 28 mai minuit) sinscrire aux preuves orales dadmission des coles dans lesquelles ils ont tdclars admissibles.

    Les preuves dentretien Les droits dinscription aux preuves dentretien sont de 300 F pour toutes les coles

    sauf pour lESC Amiens (200 F). Ces droits seront payer par carte bancaire lors de linscription aux preuves orales

    dadmission par Minitel (3615 Code PASSRELESC 1).

    Les preuves orales de langues vivantes 2

    Elles sont communes aux coles de la Banque ; il est prvu douvrir des centresdexamen : Amiens, CERAM Sophia-Antipolis, Clermont, Dijon, ESCEM campusde Tours et campus de Poitiers, Grenoble, Le Havre, Lille, Montpellier, Pau, Rennes,Toulouse. Loral darabe se passe Dijon et celui de russe Clermont.

    Les preuves dentretien sont spcifiques chaque cole. lissue des preuves orales, le jury de chaque cole arrte la liste des candidats

    admis et sur liste supplmentaire.

    1. 2,23 F la minute ; 2. anglais, allemand, espagnol, italien.Pr

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  • Calendrier gnral des admissions

    Inscription unique toutes les ESC (avant le 31/03/2000)

    preuves crites dadmissibilit (29/04/2000)

    Admissibilit dclare par une ou plusieurs ESC (19/05/2000)

    Inscription des candidats admissiblesaux ESC de leur choix (entre le 19/05, 17 h, et le 28/05, 24 h)

    preuves orales dadmission (voir selon les coles)

    Admission une ou plusieurs ESC

    INTGRATION DANS UNE ESC

    * 1re anne : pour les coles de CERAM, Clermont, Dijon, Grenoble, Lille, Montpellier et Toulouse. 2e anne : pour lescoles de Dijon, Grenoble, Lille, Montpellier et Toulouse. P

    rsenta

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    Concours

    Test Test Synthse preuves Arpge dAnglais de dossier au choix

    Biologie Droit conomie Gestion Informatique Marketing Mathmatiques Philosophie, lettres,

    sciences humaines Technologie

    PREUVES ENTRETIENcommunes aux ESC propre chaque ESC

    Anglais Autre langue*(allemand, arabeespagnol, italien ou russe)

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  • Admissions en 1re anne

    Rglement du concours

    Peuvent se prsenter les candidats suivants, qui seront titulaires de leur diplme au31 dcembre de lanne du concours :

    Les candidats franais ou trangers ayant russi les preuves organises la fin dupremier cycle des universits franaises ou la fin de la deuxime anne des Institutsdtudes politiques.

    Les candidats titulaires dun Diplme universitaire de technologie ou dun Brevet detechnicien suprieur.

    Les candidats issus de classes prparatoires de Mathmatiques Spciales. Les candidats titulaires dun diplme franais sanctionnant un cycle dtudes suprieures

    dau moins deux ans post-baccalaurat ou dun titre tranger reconnu comme quivalent. Tous les candidats admissibles lcole normale suprieure de Cachan (ces candi-

    dats sont dispenss des preuves crites Passerelle et doivent sinscrire uniquementaux preuves orales).

    Tous les candidats admis se prsenter en 2e anne. Tous les candidats ayant un diplme valid par la commission dquivalence

    Passerelle.

    Les preuves orales dadmission

    Les preuves de langue sont communes toutes les coles adhrentes la banque. Unentretien est organis par chaque cole pour ses candidats admissibles.

    Langues vivantes Anglais obligatoire pour toutes les coles. 2e langue pour les ESC de CERAM, Clermont, Dijon, Grenoble, Lille, Montpellier et

    Toulouse en 1re anne : allemand, arabe, espagnol, italien ou russe. Ces preuves sont dune dure moyenne de 20 minutes. Elles consistent en : laudition et le commentaire dun texte non technique, enregistr, une conversation.Le texte est propos au candidat et la traduction de certains passages peut lui tre

    demande. La conversation ne doit pas tre limite au thme de ce texte mais souvrirsur la civilisation des pays dont on tudie la langue.

    EntretienIl est dfini par chaque cole qui enverra une documentation aux candidats partir du

    29 avril 2000.Pr

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    Concours

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  • Coefficients et places en 2000 pour ladmission en 1re anne

    Places

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    ConcoursCRIT Test Test Synthse preuve TOTALArpge Anglais au choix

    Amiens 4 8 6 12 30CERAM Sophia Antipolis 5 7 10 8 30Clermont 8 8 8 6 30Dijon 6 8 8 8 30Groupe ESCEM 8 8 10 4 30Grenoble 2 6 10 12 30Le Havre 2 8 8 12 30Lille 2 9 12 7 30Montpellier 2 6 10 12 30Pau 2 6 11 11 30Rennes 4 10 8 8 30Toulouse 2 6 10 12 30

    ORAL Entretien Anglais Autres TOTALlangues

    Amiens 24 6 0 30CERAM Sophia Antipolis 20 7 3 30Clermont 22 6 2 30Dijon 18 8 4 30Groupe ESCEM 22 8 0 30Grenoble 20 8 2 30Le Havre 22 8 0 30Lille 20 8 2 30Montpellier 24 4 2 30Pau 22 8 0 30Rennes 20 10 0 30Toulouse 20 8 2 30

    ESC TOTAL

    Amiens 80CERAM Sophia Antipolis 70Clermont 70Dijon 90GroupeESCEM 150Grenoble 100Le Havre 70Lille 100Montpellier 80Pau 60Rennes 70Toulouse 80Total 1020

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  • Admissions en 2e anne

    Rglement du concours

    Peuvent se prsenter les candidats franais ou de nationalit trangre titulairesdun des titres ou diplmes suivants au 31 dcembre de lanne du concours :

    Titre ou diplme franais sanctionnant un cycle dtudes suprieures dau moinstrois ans post-baccalaurat.

    Titre ou diplme franais vis par le ministre de lducation nationale ou trangerreconnu comme quivalent.

    Titre ou diplme valid par la commission dquivalence Passerelle.

    Les preuves orales dadmission

    Les preuves de langue sont communes toutes les coles adhrentes la banque. Unentretien est organis par chaque cole pour ses candidats admissibles.

    Langues vivantes Anglais obligatoire pour toutes les coles. 2e langue pour les ESC de Dijon, Grenoble, Lille, Montpellier et Toulouse : allemand, arabe,

    espagnol, italien ou russe. Ces preuves sont dune dure moyenne de 20 minutes. Elles consistent en : laudition et le commentaire dun texte non technique, enregistr, une conversation.Le texte est propos au candidat et la traduction de certains passages peut lui tre

    demande. La conversation ne doit pas tre limite au thme de ce texte mais souvrirsur la civilisation des pays dont on tudie la langue.

    EntretienIl est dfini par chaque cole qui enverra une documentation aux candidats partir du

    29 avril 2000.

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    Concours

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  • Coefficients et places en 2000 pour ladmission en 2e anne

    Places

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    ConcoursCRIT Test Test Synthse preuve TOTALArpge Anglais au choix

    Amiens 5 5 10 10 30CERAM Sophia Antipolis 6 7 10 7 30Clermont 8 8 8 6 30Dijon 6 8 8 8 30Groupe ESCEM 8 8 10 4 30Grenoble 2 6 10 12 30Le Havre 2 8 8 12 30Lille 2 9 10 9 30Montpellier 2 6 12 10 30Pau 2 8 10 10 30Rennes 4 10 8 8 30Toulouse 2 6 10 12 30

    ORAL Entretien Anglais Autres TOTALlangues

    Amiens 24 6 0 30CERAM Sophia Antipolis 20 10 0 30Clermont 22 8 0 30Dijon 18 8 4 30Groupe ESCEM 22 8 0 30Grenoble 20 8 2 30Le Havre 22 8 0 30Lille 20 8 2 30Montpellier 24 4 2 30Pau 22 8 0 30Rennes 20 10 0 30Toulouse 20 6 4 30

    ESC TOTAL

    Amiens 45CERAM Sophia Antipolis 50Clermont 40Dijon 35Groupe ESCEM 60Grenoble 60Le Havre 20Lille 40Montpellier 10Pau 40Rennes 30Toulouse 100Total 530

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  • 00Passerelle 99/00Montage XP 2/01/02 17:04 Page 12

  • preuves CommunesPremire et deuxime annes

    Synthse de dossier, page 15

    Test Arpge, page 36

    Anglais, page 47

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  • ESPACE TUDES DITIONS

    Espace tudes d i t ions 9 b is , rue de Vze lay 75008 Par is

    G R O U P E

    LAnglaisaux concours

    prpa et bac + 2ANGLAISPREMIRE LANGUE

    NIVEAU PRPA ET BAC + 2

    Des sujets rels pour sexercer et russir

    avec le soutien de lInstitut Suprieur du Commerce 69 F

    E S PA C E T U D E S D I T I O N S

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    G R O U P E

    LAllemandaux concours

    prpa et bac + 2ANGLAISPREMIRE LANGUE

    NIVEAU PRPA ET BAC + 2

    Des sujets rels pour sexercer et russir

    avec le soutien de lInstitut Suprieur du Commerce 69 F

    E S PA C E T U D E S D I T I O N S

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    G R O U P E

    LEspagnolaux concours

    prpa et bac + 2ANGLAIS PREMIRE LANGUE

    NIVEAU PRPAET BAC + 2

    Des sujets rels pour sexercer et russir

    avec le soutien de lInstitut Suprieur du Commerce 69 F

    E S PA C E T U D E S D I T I O N S

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    es langues Laux concours

    5959 FF

    Diffus en librairie par Diffdit

    NiveauBac + 2et Prpa

    Les preuves corrigesdes grands concours

    au niveau bac + 2et prpa :

    QCM, thmes, versions

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  • SYNTHSE

    DE DOSSIER

    Consignes

    partir des seuls documents ci-joints, relatifs aux Clonage, les candidats doiventrdiger une note de synthse de trois pages maximum.Il est rappel que la Synthse doit mettre en vidence les ides essentielles du dossier,sans aucun commentaire personnel, dans le cadre dun plan aux structures apparentes(Ire partie, A, B, IIe partie, A, B) comportant chacune un titre, et traduisant unedmarche rflchie sur lensemble des lments contenus dans le dossier.

    Chaque fois quun candidat, dans la synthse, se rfre un ou plusieurs documentsdu dossier, il doit citer entre parenthses le ou les numro(s) du ou des docu-ment(s) concern(s) (exemple : doc. 1, doc. 2).

    Sujet Dure : 2 heures

    Table des matiresDoc. 1 : Dolly, un clone dans la bergerie, H. Ponchelet, Le Point, 1er mars 1997Doc. 2 : Le clone et la personne humaine, L. Ferry, Le Point, 1er mars 1997Doc. 3 : Article de J.-Y. Nau, Le Monde, 16 mars 1997Doc. 4 : Les ambitions conomiques des pres de Dolly, J.-Y. Nau, Le Monde,

    22 mars 1997Doc. 5 : Malgr la polmique sur le clonage, les chercheurs continuent leurs tra-

    vaux, C. Vincent, Le Monde, 22 mars 1997Doc. 6 : Dolly, la brebis qui fait trembler le monde , M. Julienne, Eurka,

    avril 1997Doc. 7 : On ne clone pas une conscience, J. F. Mattei, Eurka, avril 1997Doc. 8 : Clonage : entre espoirs et inquitudes, B. Banga, Valeurs Mutualistes,

    avril 1997Doc. 9 : Clonage : petit inventaire, Valeurs Mutualistes, avril 1997Doc. 10 : Des barrires thiques assez fragiles, J. Y. Nau, Le Monde, 20 avril 1997Doc. 11 : Applications industrielles du clonage, C. Vincent, Le Monde, 25 juillet 1997 S

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  • Document 1

    Dolly, un clone dans la bergerie

    La premire mondiale russie en cosse ouvre des perspectives fondamentales dans larecherche sur le cancer et en pharmacologie, mais soulve des interrogations thiquesangoissantes.

    Chassez le naturel Contrairement ce que prtend le dicton, il ne revient pas au-tomatiquement au galop. Ainsi, lheure o souvrait le Salon de lagriculture, Paris,sur fond de dnonciation de lartificialisation des levages et des cultures, lquipe dubiologiste cossais Ian Wilmut annonait geste artificiel sil en fut ! quelle avaitrussi cloner une brebis adulte. Cloner, cest--dire multiplier lidentique cet ovin,sans recourir, comme le fait la nature depuis la nuit des temps, la fcondation dunovule par un spermatozode.

    Certes, nous ne sommes pas des moutons. Cependant, en prouvant que le clonage dunmammifre suprieur, trs proche (biologiquement parlant) de lespce humaine, est ra-lisable, cette exprience ouvre en thorie la voie des applications humaines. Lespremires tentatives de procration mdicalement assiste chez la femme nont-elles past prcdes de travaux sur la reproduction des souris, puis des animaux de ferme ?

    Ds lors, le scnario du film de Franklin Schaffner Ces garons qui venaient duBrsil , o lon voit le Dr Mengele cloner quatorze exemplaires son Fhrer prfrgrce un prlvement de cellules effectu juste aprs la mort dHitler, nest plus tota-lement du domaine du fantasme de science-fiction.

    En mettant hors jeu la sexualit, y compris son ersatz, la fcondation in vitro, en rava-lant les mammifres au rang des bactries, qui se reproduisent par simple ddoublementcellulaire, les travaux des biologistes cossais soulvent bien des problmes thiques.

    Les rsultats de cette premire mondiale, qui est dtaille dans un article de la revueNature du 28 fvrier, ont fait leffet dune bombe. Cette exprience met en effet mal unconsensus de la communaut des biologistes. Ils la jugeaient jusquici, tout bonnement,impossible.

    Limportance de limprvisibleEn apprenant lincroyable nouvelle , Lee Silver, biologiste luniversit de

    Princeton, sest flicit que lannonce soit arrive juste temps pour lui permettre derectifier les preuves dun livre o il expliquait quun tel clonage tait irralisable.Le pastorien Franois Jacob, prix Nobel de mdecine, est dans le mme cas. Mardidernier, il expliquait au Point quil remaniait en catastrophe un paragraphe de sonouvrage La souris, la mouche et lhomme, paratre le 19 mars aux ditions OdileJacob ! Se fondant sur les rsultats exprimentaux obtenus chez la souris, lui aussi met-tait en doute la possibilit dun tel clonage chez les mammifres suprieurs adultes, eta fortiori chez lhomme. Symbole, le chapitre incrimin est titr : Limportance delimprvisible

    Cest en partant du noyau dune cellule somatique, autrement dit non sexuelle, que lesspcialistes de lInstitut Roslin ddimbourg, associs ceux de la firme de biotechno-S

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  • logie PPL Therapeutics, ont reproduit lanimal. En loccurrence, il sagissait dune cel-lule de la mamelle de la brebis donneuse.

    Ce noyau, riche de tous ses chromosomes, en double exemplaire contrairement celuidun spermatozode ou dun ovule, qui ne possdent chacun que la moiti du stock n-cessaire un individu ils lont introduit dans un ovule fcond utilis comme couveuse.

    Pour favoriser la greffe, cet ovocyte avait pralablement t refroidi et soumis unchamp lectrique, puis dbarrass de son propre matriel gntique. Luf ainsi bricola t plac dans lutrus dune brebis porteuse. Rsultat : Dolly, ne en juillet dernier, estla copie (gntique) conforme de sa mre/sur jumelle biologique. Pour retrouver unmle dans sa ligne, il faut remonter son grand-pre, qui est aussi son pre ! Depuis,sept autres ovins ont t conus de la mme manire

    En fait, lquipe cossaise ny croyait pas vraiment non plus. Cependant, lan dernier,elle avait publi les rsultats dune exprience de clonage russie. Mais cette manip avait t conduite en prlevant les noyaux de cellules de ftus de mouton, mises en cul-ture durant plusieurs mois. Paralllement, pour servir de tmoin lexprience, les sp-cialistes avaient ralis la mme chose avec des cellules prleves sur une brebis adulte.

    Il se trouve que la procdure suivie, et notamment la longue priode durant laquelleles cellules furent cultives au laboratoire, a rveill, chez les cellules embryonnairescomme chez les cellules adultes, la partie du patrimoine gntique dvolue au pilotagedes squences de dveloppement embryonnaire. Une partie de programme qui, jusquici,ntait active que dans les cellules non diffrencies. On les disait pour cette raison totipotentes , cest--dire capables, au cours du dveloppement embryonnaire, dedonner aussi bien des cellules nerveuses que des muscles ou des globules du sang. Or,grce au protocole exprimental cossais, cette totipotence, des cellules pourtant diff-rencies peuvent la recouvrer. On connat la suite.

    Les importants problmes thiques soulevs ne doivent pas faire oublier les perspectivesquouvrent, tant au niveau fondamental quau niveau appliqu, les travaux de lInstitutRoslin, financirement soutenus par le priv, mais aussi par le gouvernement britannique.

    Dsormais en mesure de cultiver durant de longues priodes des cellules adultes quirecouvrent ainsi progressivement leur innocence gntique, les biologistes disposentdun matriel de choix pour tudier comment les gnes sy prennent pour construire, tapepar tape, un organisme suprieur. La recherche sur le cancer devrait bnficier de ce nou-vel outil exprimental, tant il est vrai que cette maladie trouve son origine dans une multi-plication anarchique et sans fin de cellules ayant, justement, perdu la facult de se diffren-cier. Depuis longtemps, les cancrologues pensent que la gntique du dveloppement esten mesure de les aider. La naissance de Dolly est, en ce sens, une bonne nouvelle.

    Et puis, on pense llevage. Cloner une vache championne de la production laitire,une truie prolifique, un cheval de course gagnant du prix du prsident de la Rpublique,ou une truite au got inimitable, permettrait de multiplier linfini ces sujets dlite,comme on le fait dj en sylviculture en clonant les meilleurs arbres, ou en agricultureen multipliant in vitro les plantes haut rendement.

    Pour linstant, compte tenu du cot dun tel clonage chez les mammifres, la solutionne semble pas conomiquement intressante dans un avenir proche. Mme la multipli- S

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  • cation des veaux, des chevreaux et des agneaux par sparation in vitro des cellulesembryonnaires dont chacune donne un nouvel individu , appele clonage embryon-naire, pourtant infiniment moins lourde, na pas encore atteint le stade de la rentabilitconomique. Il faut noter que cest cette premire technique quavait voulu appliquer, en1993, des embryons humains lAmricain Jerry Hall, du G. Washington UniversityMedical Center. Une tentative qui avait soulev un toll.

    De nombreuses applicationsEn revanche, les perspectives dapplication du clonage nouveau, ralis partir de

    cellules prleves sur des animaux adultes, semblent beaucoup plus prometteuses enpharmacologie et transplantation dorganes. Depuis quelques annes, les laboratoiressefforcent, en transplantant des gnes dune espce lautre, de crer des chimresgntiques. Oh ! Il ne sagit pas de ces chimres mythologiques comme le Minotaure,tte de taureau sur un corps dhomme, mais plus modestement danimaux dont lescellules produisent une protine qui leur est trangre.

    Ainsi commence-t-on parler dovins et de caprins produisant de lhmoglobine outel facteur de coagulation humains. Il suffirait de traire ou de ponctionner ces animauxpour obtenir ces produits capables de soigner des hommes malades de leur sang. Autrepiste envisageable : rendre compatible avec le systme immunitaire humain par modifi-cation gntique un animal dont les organes seront alors utiliss comme greffon sansquon ait redouter les ractions de rejet.

    En autorisant la multiplication lidentique de ces animaux transgniques sources denouveaux mdicaments ou mthodes de soin, et quon ne sait fabriquer qu lunit, leclonage ouvre des perspectives trs importantes. Interrogations thiques lgitimes.Promesses de connaissances et dapplications nouvelles. Cest le message ambivalentque vhicule le faire-part de naissance de Dolly.

    H. Ponchelet, Le Point, 1er mars 1997

    Document 2

    Le clone et la personne humaine

    Peut-on cloner des humains? Techniquement, oui. Mais moralement? On se souvient peut-tre quen octobre 1993, dj, lannonce par deux chercheurs amricains du clonage russidembryons humains avait suscit une rprobation unanime. Du pape Franois Mitterrand,chacun stait dclar horrifi par cette exprience. Pas une raction qui nvoqut alors lesrfrences obliges : Huxley, Orwell, Boris Vian, Lle du docteur Moreau, on en passe, et deplus effroyables encore. On comprend sans peine lmotion qui nous saisit lorsque la ralitdpasse la fiction. Dautant quaujourdhui ce ne sont pas seulement des embryons que lonpourrait cloner, mais, le cas chant, des tres parvenus maturit!

    Faut-il interdire de telles recherches? Sans doute, chacun le sent intuitivement.Pourtant, nous sommes en dmocratie et, pour interdire lgalement tel ou tel aspect deS

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  • la recherche fondamentale, il faut au moins exhiber des raisons convaincantes et ne passen tenir une rpulsion premire. Osons donc poser crment le problme : au nom dequoi faudrait-il, tout bien pes, rendre illicite le clonage des humains? Et voyons dunpeu plus prs les principaux motifs voqus dordinaire.

    Ils se rsument essentiellement quatre : du ct de lglise catholique, on a vigou-reusement condamn les tentatives faites pour obtenir un tre humain sans aucun lienavec la sexualit . On comprend ce qui choque ici toute religion : cest que lhommetend sgaler Dieu lorsquil en vient sarroger le privilge de la cration.

    Mais la condamnation porte trop large : elle vise toute forme de procration mdica-lement assiste, pas spcifiquement le clonage. Dans le registre de la science-fiction, ona voqu lhypothse, terrifiante, de malheureux clones utiliss pour servir de banquedorganes telle de leur rplique.

    Lexemple de la natureMais qui ne voit que cette ventualit, logiquement possible, ne lest pas rellement?

    La nature produit delle-mme de parfaits jumeaux, voire des tripls ou des quadrupls,et, que je sache, le corps mdical na pas encore song transformer une partie dentreeux en banque dorganes au service des autres. Le voudrait-il que le droit, mme lemoins regardant, le lui interdirait, car, ne loublions pas, pour tre clone, on nen est pasmoins homme !

    Ce qui nous approche du troisime argument, que retiennent la plupart des comitsde sages : la duplication lidentique serait contraire la dignit humaine, qui reposesur la singularit de chaque individu. Mais cest oublier de faon scandaleuse la dimen-sion pigntique , cest--dire le rle du milieu, et accorder un poids exorbitant auxdterminations gntiques. Car si les clones, comme les vrais jumeaux, possdent audpart les mmes caractristiques gntiques, cela ne signifie en rien quils ne diffrentpas par ailleurs sur lessentiel. Ce que reconnaissent implicitement lglise elle najamais refus deux mes distinctes aux jumeaux mais aussi la Rpublique, qui nedivise pas en deux leurs bulletins de vote !

    Il semble donc quen laffaire on aurait tout intrt se mfier des prjugs et des sc-narios fictions pour rflchir davantage la ralit : le vrai risque, cest que certains indi-vidus veuillent se cloner eux-mmes par mgalomanie (on pense certains dictateurs),voire pour accder une forme dimmortalit, ou encore cloner les leurs, leurs enfantspar exemple, par un prtendu amour !

    Ces hypothses ne sont pas inimaginables et il sera sans doute trs difficile de leuropposer, surtout dans des pays non dmocratiques, des obstacles solides. Voil pourquoiil est plus que jamais essentiel de souligner, y compris dans la loi, la vraie finalit de lamdecine, qui est dabord et avant tout thrapeutique. En ces matires, elle devra cderle moins possible aux demandes de convenance . Car cest lorsquelle se soumet despouvoirs extrieurs quelle est en danger de perdre son me.

    Luc Ferry, Le Point, 1er mars 1997 Synth

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  • Document 3

    Duplication mdiatique de la premire mondiale du clonage dun mammifre (la nais-sance de lagnelle Dolly), dcrite, la fin du mois de fvrier, dans les colonnes de larevue scientifique Nature, le professeur Alan Trounson, de luniversit de Molash(Clayton, Australie), a confi lhebdomadaire New Scientist (dat du 13 mars) avoirfranchi une nouvelle tape dans la matrise de cette technique.

    Spcialiste de renomme internationale, le professeur Trounson explique en substanceavoir russi cloner prs de cinq cents embryons de bovins partir dun seul uffcond. Le procd ici mis en uvre nest pas stricto sensu identique celui dveloppavec succs dimbourg par lquipe du docteur lan Wilmut, cratrice de Dolly, premiermammifre clon partir dune cellule de brebis adulte. Pour autant, il nen est pas trsloign.

    Depuis plusieurs dizaines dannes, les spcialistes cherchent matriser les processusphysiologiques de la reproduction des mammifres domestiques. Au dbut des annes 80,des chercheurs franais de lInstitut national de la recherche agronomique (INRA) avaientmen bien plusieurs expriences spectaculaires de clonage chez les bovins et chez lesovins partir de la section mcanique dembryons aux premiers stades de leur dvelop-pement.

    Cette mthode efficace se heurtait toutefois des limites techniques qui, en pratique,en restreignaient la porte. Lquipe cossaise du docteur Wilmut a, elle, russi une avan-ce considrable. Tout comme les chercheurs australiens du professeur Trounson.

    Dans un premier temps, cette quipe a obtenu la fcondation in vitro dun embryonbovin. Elle a ensuite russi in vitro assurer le dveloppement de cet embryon jusquaustade dit blastocyste, structure embryonnaire constitue de cent deux cents cellules.

    Grce aux techniques de micromanipulation actuellement disponibles, les chercheursaustraliens sont parvenus sparer ensuite les cellules constituant ce blastocyste. Ilsont alors t les noyaux de ces cellules afin de les transfrer dans des ovocytes bovinsdont ils avaient pralablement retir le noyau.

    Lquipe du professeur Trounson affirme avoir russi obtenir ainsi la cration dequatre cent soixante-dix clones de lembryon bovin dorigine. Il sagit l dun rsultat apriori jamais obtenu par les quipes spcialises dans la programmation-manipulation dela reproduction des mammifres. En ltat actuel des informations disponibles, ce travailconstitue une relle performance. Il nest pas sans points communs avec le clonagerussi sur la brebis ddimbourg partir de cellules embryonnaires, travail qui avait tpubli lan dernier dans les colonnes de lhebdomadaire britannique Nature, a expliquau Monde Jean-Pierre Ozil, spcialiste de la biologie de la reproduction lINRA.

    La multiplication grande chelle dune race donne dun animal slectionn pourses capacits de production de lait ou de viande est souvent considre comme lappli-cation principale du clonage. Sans doute tort car, outre la ncessit dune matrise par-faite de la technique, la diffusion trop large dun seul gnotype peut rapidement contri-buer appauvrir la diversit gntique de la race et compromettre le progrs attendrede la slection aprs reproduction sexue , crit, dans le prochain numro deS

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  • Mdecin-Sciences, le professeur Jean-Paul Renard, de lunit de biologie du dveloppe-ment lINRA.

    Jean-Yves Nau, Le Monde, 16 mars 1997

    Document 4

    Les ambitions conomiques des pres de Dolly

    La cration danimaux transgniques pour produire des molcules pharmaceu-tiques na pas, sur le fond, soulev de problmes politiques majeurs.

    Cest donc 7 miles au sud ddimbourg, pass le hameau de la Petite-France, que sestproduit lirrparable. On est l dans une cosse de carte postale, face une ferme-modledans laquelle on scrute et lon sculpte la gntique des animaux de demain. Dolly? Lestlvisions du monde entier sont venues la filmer dans les jours qui ont suivi lannoncepublique de sa cration. Aujourdhui, elle se repose et ceux qui soccupent delle sont, pourtout dire, un peu fatigus de toute cette agitation et des bataillons de photographes, confiele docteur Harry Griffin, lun des responsables du programme clonage au Roslin Institute.Pendant que Dolly prend un repos bien mrit, le docteur Ian Wilmut, lun de ses crateurs,planche de lautre ct de lAtlantique. la demande de Bill Clinton, il expose sa mthodeet ses espoirs devant la commission du Snat amricain charge danalyser la somme desquestions souleves pas le dsormais possible clonage des mammifres adultes.

    Inconnu, jusqu ces derniers temps, du plus grand nombre, le Roslin Institute neltait nullement des spcialistes de la biologie de la reproduction et du gnie gntiqueappliqu la physiologie animale. N de la transformation dune station de recherche enphysiologie et en gntique animales, cet institut emploie plus de trois cents personnes ;cest lquivalent britannique des stations franaises de lINRA bases Nouzilly(Indre-et-Loire) ou Jouy-en Josas (Yvelines). Mais Dolly naurait pas vu le jour sansles acteurs de PPL Therapeutics, excroissance de linstitut dans le champ de la rechercheapplique et de la valorisation commerciale des dcouvertes, et qui occupe aujourdhuiune position dominante dans le monde de la cration des animaux transgniques pro-ducteurs de molcules vise thrapeutique.

    Un lait qui vaut de lorQuelques centaines de yards de brouillard et dherbe grasse sparent les deux struc-

    tures entre lesquelles paissent plusieurs centaines de brebis dont le lait vaut dj, dit-on,de lor et dont Dolly est, indirectement, la descendante. Lannonce de la cration deDolly a concid, au Roslin Institute, avec une fort mauvaise nouvelle : la rductionimportante des crdits traditionnellement accords par le ministre britannique de lagri-culture ce centre qui dpense des trsors dnergie pour trouver, auprs de lUnioneuropenne ou de lindustrie, les ressources ncessaires la poursuite de ses ambitieusesrecherches. Au-del des animaux transgniques, ces dernires portent notamment sur lesquenage des gnomes du poulet et du porc. S

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  • Tout se passe aujourdhui, selon les responsables du Roslin Institute, comme si la puis-sance publique britannique tait soudain inquite des nouvelles perspectives ouvertes parles travaux mens sur cette lande cossaise. La cration danimaux de mammifres transgniques destins la production de molcules pharmaceutiques na pas, sur lefond, soulev de problmes politiques majeurs. Il nen va plus de mme ds lors que cesanimaux pourraient entrer, un jour, dans la chane alimentaire humaine. Or il est clairpour ces chercheurs que les possibilits offertes par la double matrise de la gntiquemolculaire et de la reproduction des principaux mammifres dpasse de beaucoup cetteseule pharmacope dun nouveau genre, aussi prometteuse soit-elle.

    Lobjectif, ici, porte sur la modification des patrimoines hrditaires visant confreraux animaux manipuls de nouvelles caractristiques physiologiques afin daugmenter leurvaleur ou de leur confrer une rsistance naturelle certaines pathologies. Transgnseou clonage, on est persuad, au Roslin Institute, de ne pas tre sorti de la logique sculairede la slection et de lamlioration des races animales. ce titre, on ne masque pas unecertaine irritation devant les hsitations de Londres, qui risquent de mettre en pril plu-sieurs des axes de recherche parmi les plus prometteurs. Pour sa part, le docteur Griffinnavait pas perdu son sourire : il venait dapprendre quen dfinitive le ministre britan-nique allait continuer, pendant un certain temps encore, soutenir ces travaux.

    Les bovins aussiLes responsables de PPL Therapeutics ne nourrissent pas de telles inquitudes. Le

    cours de laction, qui avait flamb la suite de lannonce prmature de lexistence deDolly, est revenu un niveau plus raisonnable. Mais les perspectives sont telles que riennentame la bonne humeur du docteur Alan Colman, directeur de la recherche et du dve-loppement de cette socit, qui emploie cent quarante personnes en cosse, en Nouvelle-Zlande et aux tats-Unis, possde trois mille moutons (dont plusieurs centaines trans-gniques) et a programm ses premiers bnfices pour la premire anne du sicleprochain. Ancien universitaire, spcialiste de biochimie ayant travaill sur la reproduc-tion des grenouilles avant de cder aux sirnes des capitaux risques et de labiotechnologie applique, le docteur Colman reconnat volontiers que les conditionsdans lesquelles Dolly a t cre ne fournissent pas les rponses la somme des ques-tions fondamentales souleves par cette formidable premire.

    Pour autant, la raison dtre de PPL Therapeutics fait que cette socit ne sembarras-sera de problmes fondamentaux qu partir du moment o la recherche applique buterasur des difficults. Et tout indique que, si les rsultats ne se caractrisent pas encore pardes rendements levs, ltat actuel de la matrise de la technique laisse entrevoir derapides progrs. Aprs avoir annonc au Monde la naissance prochaine de moutonstransgniques crs par clonage (Le Monde du 6 mars), le docteur Colman nous a dclarque le cheptel bovin de PPL Therapeutics vivant en Virginie comportait des vaches por-teuses dembryons transgniques. Non religieux mais superstitieux , le docteurColman se refuse dire quel nom on donnera la premire vache obtenue par clonage.

    De mon point de vue, lavenir du clonage par transfert nuclaire passera pour les-sentiel par les bovins, tant les perspectives de production de mdicaments via le lait deS

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  • ces animaux sont immenses. Or une vache produit vingt fois plus de lait quune brebis,confie-t-il. Le seul vritable problme auquel nous sommes confronts est celui de ladure de la gestation et du temps ncessaire pour disposer de ces animaux.

    Au Roslin Institute, on doit, depuis peu, faire face de nouvelles contraintes. Leslettres commencent affluer, signes par des femmes le plus souvent, qui demandent lesconditions remplir pour tenter un clonage de leur personne. En dpit du contexte actuelde restrictions budgtaires, le docteur Griffin nenvisage pas davoir recours cette pos-sible ressource financire. Le Roslin ne travaille que sur lanimal. Que rpondre, enrevanche, ceux qui rclament la duplication gntique de leur animal favori, quil soitencore en vie ou le cas existe conserv par conglation dans lattente dune r-surrection grce la baguette magique de la biologie moderne ?

    Jean-Yves Nau, Le Monde, 22 mars 1997

    Document 5

    Malgr la polmique sur le clonage, les chercheurscontinuent leurs travaux

    En France, dans les laboratoires de lInstitut national de la recherche agronomique,plusieurs dizaines de veaux ont dj t reproduits laide dune mthode trs proche decelle qui a t employe par les biologistes cossais.

    Depuis 1993, lInstitut national de la recherche agronomique (INRA) fait natre desveaux grce au clonage embryonnaire par transfert de noyau . Une technique quasi-ment identique celle qui a donn naissance Dolly, lagnelle cossaise. Prs dequatre-vingts animaux sont ns de ces recherches, par lots de deux cinq jumeaux .Leur rle : permettre aux chercheurs destimer la puissance et les risques du clonage ani-mal appliqu lagronomie. Les enjeux scientifiques et mdicaux sont colossaux ,affirme le professeur Charles Thibault, ancien directeur du dpartement de physiologieanimale de lINRA, qui estime que linterdiction lgislative des travaux sur le clonagechez les mammifres constituerait une grave rgression . Outre-Manche le RoslinInstitute et la firme PPL Therapeutics poursuivent leur objectif : obtenir des mammifrestransgniques destins la production de molcules pharmaceutiques, ou prsentant denouvelles caractristiques physiologiques.

    Jouy-en-Josas (Yvelines), temple franais de lamlioration des animaux dlevage. Dansce centre de recherche, le plus prestigieux de lInstitut national de la recherche agronomique(INRA), prs de mille personnes, dont plusieurs centaines de chercheurs, travaillent perfec-tionner les divers aspects de la production animale. Ici, la naissance de Dolly, lagnelle cos-saise clone par lquipe de lInstitut Roslin, na laiss personne indiffrent. Surtout pas ceuxqui visent le mme objectif dans le trs moderne btiment des biotechnologies, inaugur en1980 pour favoriser la recherche fondamentale sur la physiologie de la reproduction.

    Car chez nous aussi on clone. Avec succs, et avec obstination. Pas des brebis, desveaux. Pas partir de cellules adultes, seulement de cellules embryonnaires. Mais on S

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  • clone. Depuis 1993, date laquelle lunit de biologie du dveloppement de lINRAannonait avoir obtenu la naissance de cinq veaux jumeaux partir dun seulembryon, cette quipe de quinze personnes est la seule, en France, se consacrer partentire au clonage embryonnaire par transfert de noyau . Dj, prs de quatre-vingtsveaux sont ns de ce procd, par lots de deux cinq individus gntiquement identiquesles uns aux autres, sans compter les centaines dembryons amorcs en laboratoire, quine seront pas rimplants dans une mre porteuse, mais que les chercheurs utilisentcomme modles de recherche exprimentale.

    La technique? quelques dtails prs, elle est identique celle employe par IanWilmut pour faire natre Dolly, prcise Jean-Paul Renard, qui dirige cette quipe depuis1989. Except le fait, majeur, que Dolly est ne non pas dune cellule embryonnaire, maisdune cellule adulte (sans intervention de la reproduction sexue), les diffrentes tapesdu clonage pratiqu de part et dautre de la Manche se ressemblent point par point.

    Fusion sous microscopeDes ovaires, des spermatozodes : les ingrdients de base sont quasiment bibliques.

    Les premiers sont collects dans un abattoir du Mans, deux fois par semaine, raisondune soixantaine par voyage. Les seconds sont conservs dans lazote liquide, sousforme de paillettes de sperme de taureau congel. Quant la recette, sa mise en uvrene demande quune tuve, un bon microscope, plusieurs micropipettes et un solidesavoir-faire. Et aussi une ferme, dans laquelle attendent, non loin du centre de Jouy,250 vaches.

    Premire tape : les ovocytes contenus dans les ovaires sont ponctionns, puis matu-rs pendant 24 heures en tuve. Le lendemain, le sperme de taureau congel passe lac-tion. Les spermatozodes sont rchauffs, la fcondation effectue en prouvette. Aprsquelques jours de culture in vitro, les cellules de lembryon sont dissocies, et le noyaude chacune dentre elles est fusionn avec un nouvel ovocyte pralablement nucl. Lafusion seffectue sous microscope, laide dun simple choc lectrique. Les ufs ainsiobtenus, tous clones de lembryon dorigine, sont ensuite rimplants dans autant devaches porteuses. Il ne reste plus pour celles-ci qu mener terme leurs grossesses res-pectives, avec un rendement qui atteint actuellement 10 %.

    Rode et rpte depuis plusieurs annes, matrise comme rarement dans le monde(Patrick Chesn, assistant-ingnieur du laboratoire, affirme pouvoir effectuer de 100 200 transferts de noyau par jour), lexprience acquise Jouy-en-Josas offre ainsi un ter-rain privilgi pour tudier les perspectives du clonage des animaux domestiques. Pouren estimer la puissance, comme pour en mesurer les limites. Car on ne joue pas impu-nment avec la vie. Pas encore. Les experts de lINRA sont bien placs pour le savoir, etavec eux les quelques quipes qui travaillent au mme objectif : la technique nest pasanodine ; mais elle offre, peut-tre, de relles perspectives agronomiques.

    Imaginer dans un avenir proche une utilisation massive du clonage danimaux meparat une vision fausse, prcise demble Jean-Paul Renard. En matire damliora-tion gntique, linsmination artificielle, qui a largement prouv son efficacit, reste eneffet infiniment plus rentable. Mais le clonage, selon ce spcialiste, sera sans douteS

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  • employ dans des situations dexception. Pour pallier, par exemple, les imperfectionsde la reproduction sexue dans une race bovine de petits effectifs ou encore dans lesprogrammes de slection, pour connatre plus vite la composante gntique duncaractre zootechnique intressant . Mme si le clonage danimaux domestiques reste dans un premier temps ? limit, les chercheurs agronomes ont donc tout intrt bienen mesurer les risques.

    Observations rassurantesLes tudes sont encore rares, mais elles montrent que le transfert de noyau nest pas

    sans consquence sur le dveloppement futur de lembryon, rsume Jean-Paul Renard.Dfauts de reprogrammation de lactivit du noyau, manifestations pigntiques lies laction du cytoplasme de lovocyte, transmission ventuellement hrditaire de cesmanifestations : tous ces phnomnes, encore mal connus, semblent susceptibles den-traner des anomalies de dveloppement. Parmi les plus surprenantes : les veaux dont lesembryons ont t cultivs in vitro naissent avec un poids suprieur la normale. Plusgrave : dans 3 % 5 % des cas, leur poids de naissance dpasse 100 kg, et les veaux meu-rent au bout de quelques jours.

    La fonction actuelle des animaux obtenus par clonage nest donc pas de former lapopulation dlite de demain, mais de permettre de mieux matriser ces accidents de par-cours. Voil pourquoi les chercheurs de Jouy-en-Josas, en association avec lUnionnationale des coopratives agricoles dlevage et dinsmination (Uncaei), observentleurs veaux clons crotre et embellir. Avec, dj, une constatation extraordinairementrassurante : quils soient jumeaux, tripls ou quintupls issus dun mme embryon, cesveaux portent toujours des taches noires sur leur pelage. Mais elles ne sont jamais lamme place ni de la mme taille.

    Catherine Vincent, Le Monde, 22 mars 1997

    Document 6

    Dolly, la brebis qui fait trembler le monde

    Dolly, la premire brebis conue sans spermatozode de blier, grce au clonage decellules prleves sur un animal adulte, est ne en juillet 1996 au Roslin Institute, dimbourg (Grande-Bretagne). Et si cette naissance a fait leffet dun tremblement deterre, dun strict point de vue scientifique, cest quelle sonne le glas dun dogme quoncroyait irrfutable : une cellule adulte est dfinitivement diffrencie, cest--dire sp-cialise pour une tche prcise.

    En fait, avec cette exprience, on a dcouvert quelle peut retrouver tous les pouvoirsdune cellule embryonnaire et tre lorigine de la cration dun tre vivant complet.Pour concevoir Dolly, les chercheurs cossais ont procd en quatre tapes.1. Ils ont dabord prlev une cellule sur la glande mammaire dune brebis adulte

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  • 2. Ils ont extrait de cette cellule le noyau qui renferme linformation gntique (ADN)de la brebis.

    3. Sur une seconde brebis, ils ont prlev un ovule dont ils ont remplac le noyau parcelui de la premire brebis. Comment?

    4. En infligeant une dcharge lectrique lovule, ils lont rendu permable lentredune cellule trangre. Cette dcharge reproduit en quelque sorte le choc qui sur-vient, dans une fcondation naturelle, au moment o le spermatozode pntrelovule.

    5. Il ne restait plus qu implanter cet uf dans lutrus dune troisime brebis por-teuse et attendre la naissance de Dolly, copie quasi conforme de la brebis don-neuse . Quasi seulement, car, mme vid de son noyau, lovule de la seconde bre-bis contient dans son cytoplasme (Le contenu de la cellule lexclusion du noyau) unautre type dADN, appel ADN mitochondrial. Ce qui fait que lensemble du patri-moine gntique du clone diffre lgrement de celui de son parent. En clair, Dollynest pas tout fait la jumelle de sa mre.

    Au cours de ce processus, il naura jamais t fait appel au spermatozode dun blier.Pas besoin dun mle pour fconder une femelle? Depuis le premier agneau clon en1986, on savait lincroyable possible. Mais jusquici, les clones taient conus partirde cellules embryonnaires, seules rputes totipotentes, cest--dire pouvant tre lorigine dun tre entier. Avec Dolly, le Roslin Institute a prouv que des cellules ditessomatiques, cest--dire diffrencies, selon quelles se trouvent dans le foie, le cerveau,le cur, la peau, pouvaient retrouver cette totipotence.

    En effet, chacune des cellules dun organisme contient bien la totalit des gnescomposant le patrimoine hrditaire dun individu. Mais tous ces gnes, qui sont nces-saires au dveloppement dun organisme entier, y sont figs, comme endormis jamais ,explique le gnticien Axel Kahn (Le Monde, 25/12/1997). Il fallait tenter de les rani-mer, en les plaant dans le cytoplasme dun ovule, un milieu qui sest rvl avoir despouvoirs de rveil extraordinaires.

    Cest ce qua russi lquipe ddimbourg, permettant la naissance de Dolly, obligeant poser certaines des questions les plus fondamentales sur lavenir de lhumanit. Yaura-t-il un jour sur Terre des clones humains ? Les femmes pourront-elles se passer deshommes pour concevoir des enfants ?

    Marina Julienne, Eurka, avril 1997

    Document 7

    On ne clone pas une conscience

    Quelle est la porte scientifique de cette nouvelle ?Cest la premire fois qu partir dune cellule adulte on obtient le dveloppement dun tre

    entier. Donc la diffrenciation des cellules, que lon croyait irrversible, ne lest pas. Et cetteSynth

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  • dcouverte est capitale. Elle va notamment nous permettre de mieux comprendre les tapes dudveloppement de lembryon, dlucider galement le mystre de certains cancers de lenfant etde ladulte, qui impliquent des cellules embryonnaires.

    Jusquici, nous expliquions ces cancers en pensant quil existait des reliquats de cellulesembryonnaires persistant par erreur chez lindividu. En fait, nous aurions bien affaire descellules adultes qui se seraient ddiffrencies pour retrouver des caractristiques embryonnaires.

    Selon vous, lhypothse dun clonage des tres humains tient en grande partie dufantasme. Pourquoi ?

    Permettez-moi dabord de remarquer que ce nest pas parce quune quipe est parve-nue cloner une brebis aprs quelque 300 essais infructueux quil faut ds mainte-nant brandir le spectre du clonage humain. Aujourdhui, le problme se pose en termesconceptuels mais ne recouvre aucune ralit scientifique.

    Ceci tant pos, lide dun clonage des individus repose sur de nombreux fantasmes.Dabord, lhypothse de clones pouvant constituer une rserve dorganes na pas de sens.Si jai besoin dun foie, et que je fabrique mon clone cette fin, je devrai attendre aumoins vingt ans pour que lon puisse me greffer le foie de ce clone.

    Ensuite, le principe de la reproduction multiple dun mme individu conduit unappauvrissement de la diversit. Or la vie, cest ladaptation permanente, et cette adapta-tion est fondamentalement lie au mtissage. On voque galement les clones commeremdes la strilit. Mais imaginez un homme qui aurait pour enfant la reproductionde sa femme Nous sommes l en pleine science-fiction.

    Pourquoi vous opposez-vous tout clonage humain ?Si je devais donner une seule raison, cest que ce concept est fondamentalement

    goste et porte gravement atteinte la dignit humaine. Le clonage repose sur le pos-tulat que lhomme serait rduit son seul patrimoine gntique. Or si un clone reproduit lidentique une silhouette, un visage, on ne clone pas limpalpable, qui fait que quel-quun est dou dun esprit, dune conscience. On ne peut pas cloner une conscience.Lhomme est un compromis harmonieux entre son patrimoine gntique et son environ-nement. Si deux clones se rencontraient et engageaient une discussion sur un sujet unpeu brlant, cette rencontre aurait toute chance de se terminer par une altercation. Carchaque individu est matre de sa conscience.

    Vous tes membre du Comit dthique, et ce comit, pour rendre ses avis, se fondenotamment sur ce que permet la nature. Or, dans la nature, les vrais jumeaux ontle mme patrimoine gntique

    Il faut distinguer deux types de clonage. Lun, horizontal, part dun uf fcond,comprenant des cellules embryonnaires encore totipotentes. En dissociant chacune deces cellules, on peut obtenir autant dtres humains semblables, du mme ge. Le clo-nage du fait de lhomme nest pas acceptable, mme sil existe dans la nature. Lautreclonage, celui mis en uvre pour Dolly, est vertical. Il implique un dcalage dans letemps entre le clone et son parent. Ce type de clonage nexiste pas dans la nature. S

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  • La loi permet-elle, en France, de pratiquer le clonage humain ?Le terme de clonage nest pas explicitement cit dans les lois de biothique de 1994. Mais

    cette dcision a t prise volontairement, pour deux raisons. Dabord, ce qui importe, cestde protger les hommes des effets du clonage plus que de la technique en elle-mme. En cesens, la loi suffit. Ensuite, les techniques voluent et deviennent rapidement obsoltes.

    De toute faon, les lois de biothique doivent tres revues tous les cinq ans. Laprochaine chance est en 1999. Il faudra sans doute les complter. Pour ma part, jes-time que trois rponses sont ncessaires.

    La premire est franco-franaise : le Comit dthique doit tre saisi. Cest ce quevient de faire le prsident de la Rpublique.

    La seconde est europenne : le Conseil de lEurope a adopt le 19 novembre 1996 uneconvention de biothique qui na toujours pas t ratifie. Il est temps que les pays euro-pens sen proccupent.

    La troisime rponse est internationale. Il faudrait dune part complter la Dclarationuniverselle des droits de lhomme de lONU (1948), dont les termes datent de laRvolution franaise, pour ladapter la rvolution scientifique actuelle. Il faut protgerlhomme de la biologie et de ses utilisations. Dautre part, lONU devrait se saisir dudossier et mettre en uvre une charte des droits de la vie, au mme titre que nous avonsdj une Charte onusienne des droits de lenfant. La raction des chefs dtat montrequune rflexion internationale est entame, que la conscience universelle se rveille.

    Pourquoi cette exprience connat-elle une si grande rsonance ?Elle rveille le mythe de limmortalit comme chaque grande avance de la bio-

    logie ! Pourtant, lhomme nest pas prt de matriser la vie et de la crer. Mme avec latechnique du clonage, vous avez besoin dune vie prexistante, en loccurrence un ovuleet son cytoplasme.

    Jean-Franois Mattei, Eurka, avril 1997

    Document 8

    Clonage : entre espoirs et inquitudes

    Lannonce du premier clone dun mammifre adulte est porteuse de perspectives lafois prometteuses et inquitantes. Comment tracer au mieux les nouvelles frontires dela science ?

    Depuis quelques semaines, Dolly, une brebis de race finn dorset est au cur detoutes les discussions scientifiques. Tout est parti dcosse, o une quipe de lInstitutRoslin ddimbourg a russi cloner une brebis adulte. La technique a consist pr-lever sur cet animal le noyau dune cellule de la glande mammaire. Ce noyau a ensuitet transfr dans un ovocyte non fcond, vid au pralable de ses chromosomes. Enfin,on a implant luf dans une brebis porteuse qui a donn naissance Dolly, une copieconforme de sa mre.S

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  • Un rel progrs scientifiqueIl sagit dune avance considrable en biologie cellulaire. Pour la premire fois, ces

    chercheurs cossais ont rveill la totipotence1 dune cellule quelconque pour repro-duire un tre vivant, alors quil faut un spermatozode et un ovule pour toute reproduc-tion , explique le professeur Axel Kahn, directeur du laboratoire de recherche en phy-siologie et pathologies molculaires lInserm.

    Au niveau scientifique, cette manipulation va permettre de comprendre lembryogense etles problmes de diffrenciations cellulaires. Elle ouvre diffrentes perspectives dans le champde la mdecine humaine. Ainsi pourra-t-on approcher les causes de certaines malformations,maladies gntiques et de certains cancers qui se dveloppent partir de cellules ayant toutesles caractristiques de cellules embryonnaires. Biologistes et mdecins pourront galementmieux comprendre certaines maladies immunitaires et syndromes neuro-gnratifs.

    Le clonage animal prsente un intrt majeur au niveau des biotechnologies. Lesretombes sont immdiatement applicables la thrapeutique humaine, poursuit lePr. Kahn. En effet, grce au clonage, on reproduira plus facilement des animaux augnome identique, utilisable comme usine protines thrapeutiques. La firmecossaise PPL Thrapeutics, lorigine de la cration de Dolly, a dailleurs annonc,dans la foule, le clonage de brebis transgniques contenant dans leur lait une molculehumaine utilise dans le traitement de lhmophilie. Depuis peu, une autre entreprise debiotechnologie amricaine et une multinationale pharmaceutique produisent respective-ment un anticorps monoclonal pour une thrapeutique anticancreuse et une molculeanticoagulante partir de lait de chvres transgniques.

    Une mthode encore approximativeLes intrts commerciaux de cet axe de recherche sont donc considrables.

    Lanimal est devenu un laboratoire en lui-mme. On la dabord utilis pour produiredes aliments en plus grande quantit, puis pour servir de modles scientifiques dansltude des maladies humaines. Aujourdhui, il sagit de produire des mdicamentspour lhomme un moindre cot. Contrairement aux affirmations optimistes de cer-tains, on peut douter de lintrt de cette orientation de la recherche encore trsapproximative , dclare Etienne Vernet, charg de mission lassociation Ecoropa.Rappelons que les chercheurs cossais ont d procder 277 tentatives de clonage pourdonner naissance Dolly. La mdiocrit du rendement traduit lempirisme de lamthode et donc la mconnaissance de ce qui a t rellement fait , souligne AndrPichot, chercheur au CNRS en pistmologie et histoire des sciences. La manipulationdu vivant de faon primitive pourrait entraner une cascade dvnements actuellementimprvisibles mais inquitants terme. Cela risque de porter atteinte lindispensablediversit gntique du rgne animal qui le protge de catastrophes pidmiques, exposeJean-Marie Pelt, prsident de lInstitut europen dcologie et professeur luniversitde Metz. En effet, si une maladie sen prend une tte de btail clon, elle pourra sat-taquer tout le cheptel dot des mmes caractristiques immunitaires.

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    1. Une cellule est dite totipotente lorsquelle peut tre lorigine dun tre entier.

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  • Les drives du clonage humainMais cest bien lextension du clonage lhomme qui suscite de grandes inquitudes.

    Le pas a dj t franchi en octobre 1993. Une annonce du clonage dembryons humainsanormaux par des scientifiques de luniversit George Washington avait suscit unerprobation unanime. Aujourdhui, on voit poindre deux types de justifications mdi-cales au clonage humain.

    Le clonage pourrait permettre la prparation de lignes cellulaires (hmatopotiques,neuronales, hpatiques, pancratiques) des fins de transplantation : la cration dundouble, rserve de cellules. Une telle indication est, lvidence, en contradiction aveclun des principes fondamentaux dits par Emmanuel Kant : la dignit de la personnehumaine. Celle-ci ne peut tre considre comme un moyen mais comme une fin, rap-pelle le Pr Axel Kahn, membre de la Commission consultative nationale dthique. Cegnticien molculaire sinquite de la possibilit de recourir au clonage pour vaincre lastrilit. De forts courants psychologiques et sociaux militent pour une filiation biolo-gique au-del de la strilit. Les hommes possdant peu de spermatozodes ou des sper-matozodes anormaux peuvent maintenant procrer. Il existe des formes de strilit plusconsquentes : atrophies testiculaires, ambiguts sexuelles. Des couples dhomosexuelspourraient revendiquer une filiation biologique par clonage. Lenfant est demble unepersonne imprvisible et irrductible ses parents. Que deviendrait lindcidabilit etlunicit de la personne humaine clone dont on aurait prdtermin la totalit des pro-prits biologiques ?, sinterroge le Pr Kahn. De plus, la lgitimation dune reproduc-tion humaine lidentique pour pallier une strilit conduirait immanquablement latolrer dans dautres cas, sous la pression de lautorit ou des fantasmes.

    Gare la pense unique en rechercheFace ce nouveau risque, juristes et scientifiques reconnaissent quil faut instaurer de

    nouveaux droits. En France, la loi biothique vote en 1994 interdit le clonage humain.Une disposition lgislative dpasse par les bouleversements actuels, selon le snateurClaude Huriet. Une rvision simpose avant 1999, date du rexamen de la loi biothique.Mme si nous modifions notre lgislation, la question de lharmonisation europenne etinternationale se posera. Cest dans cette perspective que le groupe des conseillers pour l-thique et la biotechnologie de la Commission europenne et le Comit biothique delUnesco laborent actuellement un texte dfinissant les nouveaux droits et devoirs delHomme face aux progrs de la science. Mais combien de temps pourra-t-on permettre leclonage pour lanimal et linterdire pour lhomme?

    Cette ncessit de tracer des frontires entre progrs et thique ne saurait tre lapanagede la seule communaut des juristes, des scientifiques et des mdecins. Elle engage unerelle rflexion de tous. Depuis lavnement de la dclaration des droits de lhomme lONU, le cadre est donn pour que les composantes de la socit dlibrent sur lorien-tation de ses recherches avec toutes les incidences que cela suppose, remarque le bio-thicien Grard Huber. Les alternatives existent peut-tre dj. En focalisant sur le clo-nage et le gnome, nous passons ct dun grand nombre de mcanismes trs importantscomme les ractions pigntiques entre les gnes, poursuit tienne Vernet. Un orga-

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  • nisme ne se rduit pas lanalyse des gnes. La biologie molculaire aurait tendance occulter les phnomnes physiques (rsonance et effets donde) qui rgissent le vivant.Certains scientifiques indpendants dfrichent actuellement cette nouvelle voie

    Bernard Banga, Valeurs Mutualistes, avril 1997

    Document 9

    Clonage : petit inventaire

    Le clonage du vivant nest pas nouveau.Chez les bactries et levures : le phnomne se produit naturellement.Chez les vgtaux : le clonage existe galement chez certaines plantes dpourvues de

    graines comme la pomme de terre ou lail. On lutilise pour reproduire la vigne ou lesarbres fruitiers par bouturage ou par greffe. Dans les annes 70, la banalisation de la cul-ture de plantes en prouvettes a permis de matriser le clonage vgtal.

    Chez les amphibiens : dans les annes 60, un chercheur britannique de luniversitdOxford obtient la naissance de ttards partir de cellules somatiques adultes de gre-nouilles.

    Chez les bovins : le premier veau clon est n en 1987 luniversit du Wisconsin auxtats-Unis. Depuis, quatre compagnies amricaines ont fait natre plusieurs centaines deveaux. LInstitut national de la recherche agronomique (INRA) est la pointe de larecherche en Europe avec 70 veaux clons depuis 1993 Jouy-en-Josas.

    Lgitimations internationalesConseil de lEurope : les 40 tats membres du Conseil de lEurope viennent de se doter

    dune convention sur les droits de lhomme et la biomdecine qui soppose au clonagehumain.

    LItalie a adopt un moratoire sur le clonage humain et animal. Depuis le 5 mars, uneordonnance interdit le clonage humain ou animal ainsi que la commercialisation soustoutes ses formes de gamtes, dembryons ou de matriel gntique quel quil soit.

    tats-Unis : il nexiste aucun texte lgislatif visant contrler ou interdire la techniquedu clonage. Le prsident amricain a demand un moratoire volontaire sur le clonage. Lacommission consultative sur la biothique, cre en 1996 dans ce pays, doit remettre unrapport sur les consquences juridiques et thiques du clonage en avril 1997. En attendant,Bill Clinton a interdit tout financement dexprimentations par les fonds fdraux.

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  • Document 10

    Des barrires thiques assez fragiles

    Le clone, ou reproduction lidentique, rencontre ici son extrme inverse, le monstreou la chimre : la production artificielle dtres hybrides, dsormais courante en agri-culture, connat de nouvelles tapes grce au transfert de gnes dans les domaines vg-tal (plantes transgniques) mais aussi animal (animaux dits mosaques qui peuventinclure des gnes humains). La barrire des espces est, face ces innovations, depeu de poids, pour la simple raison que lensemble du vivant a le mme composant debase, lADN. Si lhumanisation des porcs est possible, comme le dit lancien direc-teur de lINRA, il ny a aucune raison pour que linverse ne soit pas envisageable, sauf,bien entendu, des barrires thiques assez fragiles, fragilit dont on a une illustrationdans le dbat sur le clonage humain. Dune part, tous les premiers avis des commissionsde biothique, lpoque o la fcondation in vitro balbutiait, lont gnralement pros-crit. Mais les barrires poses comme absolues, il y a quelques annes, apparaissentassez fragiles quand la possibilit se prcise. Trs rapidement, une secte sest ainsi posi-tionne publiquement sur ce nouveau march, que certains croient prometteur.

    J.Y. Nau : Dans un communiqu diffus par Internet le 11 mars, lglise raliennea annonc la cration de la premire compagnie de clonage humain . Au cours duneconfrence de presse qui a ensuite t donne dans un salon de lHtel Flamingo, LasVegas (Nevada, tats-Unis), le fondateur du mouvement, Claude Vorilhon, qui se faitappeler Ral, a indiqu que le but de cette socit commerciale, domicilie auxBahamas, serait de soutenir les recherches scientifiques sur le clonage des tres humains.Et de proposer, ds maintenant, ces procds aux parents potentiellement dsireuxdavoir un enfant qui serait le clone de lun deux .

    Cette annonce est un dfi tous les responsables politiques et religieux : aprs lmo-tion ne de la cration en cosse dune brebis par clonage dune cellule adulte, ilsavaient solennellement condamn la mise en uvre de cette technique dans lespcehumaine. Baptise Valiant Venture, la socit de lglise ralienne a t fonde aveclaide dun groupe dinvestisseurs dont lidentit na pas t rendue publique.

    Il sagit dune socit prive, construite selon les rgles actuellement en vigueur, et quipubliera des comptes de rsultats, a dclar au Monde Brigitte Boisselier, spcialiste de chi-mie physique, titulaire de diplmes universitaires franais et amricains, par ailleurs directeurscientifique de Clonaid, le service de Valiant Venture, spcialis dans luvre dassistance auxparents potentiellement dsireux davoir un enfant qui sera le clone de lun deux.

    Nous envisageons, dit-elle, de construire un laboratoire dans un pays o le clonagehumain nest pas illgal, mais dont je prfre taire le nom, compte tenu des passions quedchane aujourdhui un tel sujet. Nous entendons subventionner, dautre part, les travauxdes quipes scientifiquement spcialises dans ce domaine, notamment celles qui, auxtats-Unis et ailleurs, ont vu, ces derniers temps, leurs subsides rduits ou supprims parleurs autorits de tutelle.

    Le financement ncessaire cette recherche ne proviendra pas directement de largentque notre mouvement a pu runir durant vingt-trois annes, mais de celui des investisseurs

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  • et de celui provenant de personnes qui pourraient bnficier des services de Clonaid,prcise Mme Boisselier.

    Clonaid a dcid de facturer 200000 dollars (1,16 million de francs) ce service de clo-nage, cette assistance tant propose aux parents fortuns du monde entier.

    Clonaid ouvrirait aussi un service appel Insuracione qui, pour la somme de50 000 dollars (290 000 F), fournira lchantillonnage et le stockage de cellules dunenfant vivant afin de pouvoir en crer un clone dans le cas de son dcs dans un accidentou cause dune maladie incurable. Dans le cas dune maladie gntique, les cellulesseront prserves jusqu ce que la science puisse les rparer gntiquement afin derecrer lenfant ou ladulte.

    Clonaid espre pouvoir servir plus dun million de clients intresss dans le mondeentier par ses services et dvelopper un partenariat avec plusieurs laboratoires .

    Brigitte Boisselier pense que dici deux ans son mouvement pourra annoncer laconception dun tre humain par clonage. Selon elle, il sagit dune technique relati-vement simple, dont il est illusoire de penser quelle ne sera jamais mise en uvre danslespce humaine. Le penser, cest nier lvidence, poursuit-elle. Aujourdhui, onreproduit avec le clonage la mme erreur que celle commise avec la fcondation in vitro.

    Quelle analyse les responsables de lglise ralienne font-ils des ractions univoques desdirigeants politiques et religieux qui, au lendemain de lannonce de la cration de Dolly,ont demble condamn le clonage au sein de lespce humaine?

    De telles ractions ne sont que la traduction de nos peurs collectives, argumenteMme Boisselier. Il y a une aspiration de chacun prolonger au maximum son existence.Une qute effrne de la longvit. Avec larrive du clonage, surgit la crainte que cette tech-nique soit la proprit de quelques-uns, la peur de ne pas y avoir accs pour telle ou telle rai-son. Les ractions collectives que nous observons ne traduisent que la peur, et jai envie dedire la mdiocrit, dune majorit. Jajoute quaux tats-Unis, la sensibilit dune partie delopinion est notablement diffrente de ce que lon peut observer en Europe, et que tout lemonde, outre-Atlantique, ne condamne pas a priori le clonage des tres humains.

    Pour les responsables de lglise ralienne, lurgence est dorganiser au mieux la dif-fusion dune technique qui sera immanquablement mise en uvre un jour ou lautreet qui, si lon ne rflchit pas collectivement, suffisamment tt, risque fort de ne pas sedvelopper dans de bonnes conditions.

    Jean-Yves Nau, Le Monde, 20 avril 1997

    Document 11

    Applications industrielles du clonage

    Aprs Dolly, voici Polly : la premire brebis obtenue par clonage dune cellule adulteet dote dun gne humain. Cre comme sa comparse par une quipe cossaise delInstitut Roslin (dimbourg) associe la socit prive PPL Therapeutics, sa naissancetait attendue depuis plusieurs mois. Aujourdhui ge de deux semaines, elle possde

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  • dans son lait le gne dune protine humaine dintrt thrapeutique qui, une fois extraite,pourra tre administre des malades.

    Un an aprs la naissance de Dolly, le clonage des animaux transgniques (contenant unou plusieurs gnes trangers) entre donc dans sa phase de dveloppement. Cest dire lamatrise de cette technique qua atteinte lquipe ddimbourg. Depuis plusieurs annesdj, PPL Therapeutics lve dans ses bergeries des centaines de brebis transgniques,dans le lait desquelles sont recueillies diverses protines humaines usage mdical. Maisla cration de tels animaux, qui implique linjection dADN humain dans un uf de bre-bis fcond, reste lourde et peu rentable (moins de 1 % de russite). Do lintrt du clo-nage, qui permettrait de multiplier linfini le nombre de brebis transgniques obtenues.

    Polly en est la preuve, la premire tape de cet ambitieux projet est donc en passedtre franchie. Cest la ralisation de notre rve : obtenir instantanment (cest--direen une gnration) des troupeaux, exprimant rapidement et haute concentration desprotines thrapeutiques , commente dans le quotidien britannique Financial Times ledocteur Alan Colinan, directeur de la recherche PPL Therapeutics. La socit cossaisetente galement dadapter la technique au clonage de vaches, qui ont lavantage de pro-duire du lait en plus grande quantit que les brebis.

    Si ces premiers rsultats se confirment, lassociation du clonage danimaux dlevageet de la transgense devrait galement ouvrir un nouveau et vaste champ de recherchebiomdicale, celui des xnogreffes. Un espoir est dobtenir, en grande quantit, des porcsgntiquement manipuls pour ne plus tre reconnus comme trangers par le systmeimmunitaire humain. Le cur, le foie ou les poumons de ces animaux trs proches desntres pourraient ainsi tre utiliss pour des transplantations dorganes. Une perspectiveencore lointaine, mais sur laquelle travaillent dj plusieurs socits spcialises dans lacration danimaux transgniques.

    Catherine Vincent, Le Monde, 25 juillet 1997

    Rapport de correction

    I. Mthodologie propose pour lpreuveLa mthodologie se dcline en trois points :

    A. Analyse des documents du dossierLe candidat doit procder la lecture et lanalyse rigoureuse des documents, pris

    dabord isolment, puis dans leur ensemble. La brivet de lpreuve ne permet que deuxlectures :

    la premire lecture doit permettre de dcouvrir le cadre du sujet et son contenu, def-fectuer la recherche initiale des ides fondamentales, des axes thmatiques du dossier ;S

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  • la seconde lecture, plus rapide, doit aboutir relever dans lensemble des documentslidentit, lopposition, la contradiction ou la complmentarit des ides-forces dudossier.

    B. laboration du planLe travail de synthse doit tre construit partir dune ide gnrale. Le plan doit tre

    clair, spcifique au sujet, expressif pour le lecteur, cohrent dans la progression et vis--vis du dossier.

    C. RdactionLa rdaction peut tre facilite par lexploitation ou la reproduction adroite des

    meilleures expressions et phrases des textes. Le style doit tre sobre, concis.La rdaction de la synthse tant limite trois pages, le candidat doit donc liminer

    toute formule inutile sans pour autant ngliger les transitions.Lintroduction ne doit pas dpasser deux trois phrases. Il sagit donc de prsenter la

    nature du dossier et sa problmatique. Il est cependant indispensable que lannonce duplan dans ses superstructures (parties) soit prsente en fin dintroduction.

    Le contenu de la synthse doit tre prsent de manire logique et cohrente : les ides,les dmonstrations et illustrations doivent senchaner de manire relle et non artificielle.

    II. valuation de lpreuve

    Le sujet propos tant commun aux candidats ladmission en 1re et en 2e anne, il estprcis que la notation est diffrencie pour les deux annes de recrutement en fonctiondu plan formul et de lexpression de lanalyse. Mais dune manire gnrale, il est ga-lement tenu compte de la qualit de la prsentation et de la correction du langage.

    III. lments de correction

    Deux axes essentiels se dgageaient de ce dossier.Dune part, le clonage est un phnomne reposant sur lutilisation dune technique

    scientifique prcise et complexe, et dont les mthodes ne sont pas exemptes dinconv-nients techniques. Il constitue nanmoins un progrs scientifique.

    Dautre part, les applications du clonage sont nombreuses dans le domaine alimentaireou mdical ; mais elles sont susceptibles de drives importantes en particulier pour le clo-nage humain, drives qui entranent des discussions et de vives oppositions.

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  • TEST ARPGE

    Prsentation du test : principes et exemples

    Ce test a t labor par Roger Fontaine et Yves-Marie Beaujouan, laboratoire de psy-chologie exprimentale, universit Franois Rabelais Tours.

    Le test ARPGE est un test dAptitude la Russite Personnelle danslEnseignement de la Gestion. Sa finalit est la slection dtudiants dsirant entre-prendre des tudes de haut niveau dans le cadre des coles suprieures de commerce.

    ARPGE appartient la catgorie des Questionnaires Choix Multiple commun-ment appels QCM . Il est donc constitu dune srie de questions pour chacune des-quelles il est propos au candidat quatre rponses possibles parmi lesquelles une et uneseule est correcte. Afin dviter la pratique de la rponse au hasard, une bonnerponse est gratifie de trois points alors quune mauvaise rponse pnalise dun point.La dtermination de ce barme nest pas arbitraire, un calcul statistique simple rvlequun candidat passant un QCM dans lequel il lui est propos quatre rponses possibles chaque question, en rpondant au hasard, verra sa performance totale tendre vers 0. Ilest ainsi conseill au candidat de ne rpondre quaux questions pour lesquelles il ressentune assez grande certitude quant la rponse.

    Dans sa structure, ARPGE est constitu de quatre sous-tests. Le contenu de ces sous-tests a t dtermin en fonction du profil et du niveau attendu dun tudiant en colesuprieure de commerce.

    Test de connaissances

    Le premier sous-test est un test de connaissances gnrales. Si la gestion des entre-prises ncessite un grand savoir technique, il est important aussi de possder, dans cettepratique professionnelle, de bonnes connaissances gnrales. Deux grands types deconnaissances sont valus. Le premier est relatif des savoirs que lon qualifie souventdencyclopdiques . Il concerne des champs aussi varis que le droit, lconomie, lesarts, la gographie, lhistoire, la scienceT

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  • Les deux exemples suivants illustrent ce type de questions :

    Question : Quelle est la dure du mandat dun dput ?A) 4 ansB) 5 ansC) 6 ansD) 7 ans

    La bonne rponse est la rponse B .

    Question : Lanne 1525 marque la dfaite dun roi de France. Lequel ?A) Charles VIIB) Henri IIC) Franois 1erD) Louis XII

    La bonne rponse est la rponse C

    On peut constater que pour chacun des exemples, les trois mauvaises rponses sontcrdibles. Il est donc trs important, pour viter dtre pnalis de choisir une rponseavec grande certitude.

    ***

    Le deuxime type de questions est relatif des connaissances vnementielles. Lesquestions portent sur des vnements qui ont fait lobjet dune couverture mdiatiquedans la presse crite ou tlvisuelle durant lanne coule. Les vnements peuventconcerner tous les domaines.

    Les deux exemples suivants illustrent ce type de questions :

    Question : Qui a gagn le Tour de France cycliste en 1998 ?A) VirenqueB) JalabertC) PantaniD) Ullrich

    La bonne rponse est la rponse C .

    Question : Qui est le premier Prsident du MEDEF ?A) Georges SarreB) Christian BlancC) Ernest A. SellireD) Louis Mermaz

    La bonne rponse est la rponse C . Test

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  • Question : Pour lutter contre la pollution, quelle mesure fut adopte pour la premirefois en septembre 1997 Paris ?

    A) Interdiction de circulerB) Circulation alterneC) Obligation du pot catalytiqueD) Obligation de rouler au GPL

    La bonne rponse est la rponse B .

    Ce sous-test nest pas de nature scolaire. Il favorise les candidats curieux, aimant sin-former et suivant lactualit rgulirement. Aucune filire dorigine (sciences, lettres outechniques) nest avantage, il sagit donc dune preuve qui permet le recrutement decandidats possdant des cursus scolaires varis.

    Au total 150 questions de connaissances gnrales sont poses au candidat. Il disposede 20 minutes pour y rpondre.

    Test de mmorisation

    Le deuxime sous-test est un test de mmorisation. Il se droule en deux temps. Toutdabord le candidat doit lire, en un temps limit de 15 minutes, trois textes, dune lon-gueur denviron deux pages dactylographies en double interligne, chacune. Le contenude ces textes est vari. En effet, comme pour le sous-test prcdent, le souci des concep-teurs a t de ne pas favoriser certains candidats en ne choisissant que des textes denature conomique par exemple.

    Quelques textes proposs lors de prcdentes versions du test Arpge :

    1994 : Le pharaon Snfrou La comte Lcoulement dmographique

    1995 : Les enfants sauvages F. Roosevelt Histoire de larchitecture US

    1996 : Les difficults conomiques en France Expansion de la population Monte de la solitude

    Aprs la lecture des trois textes, le candidat doit rpondre trente questions en 10 minutes. Il est pos dix questions sur chaque texte et il est propos quatre rponsespossibles. Les cinq exemples suivants illustrent ce sous-test.T

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  • Extrait du texte Les enfants sauvages : En 1797, dans le Tarn, trs exactement dans le bois de Lacaune, on voit, jouissant

    dune libert insolite, un enfant qui fuit tout tmoin. Captur une premire fois au lieu-dit la Bassine, il russit senfuir et errer quinze mois.

    Question : Quel est le nom du lieudit o Victor fut captur pour la premire fois ?A) LacauneB) La BassineC) Saint-Germain-sur-RanceD) Saint Affrique

    La bonne rponse est donne dans lextrait du texte, il sagit de la rponse B .

    Extrait du texte Le testament secret de Roosevelt : Les historiens, aujourdhui, ajoutent mme, comme M. Duroselle dans son livre De

    Wilson Roosevelt : qui sait si le Prsident Roosevelt neut pas prcisment .

    Question : Quel est le titre de louvrage de M. Duroselle ?A) Staline et lEurope de lEst B) Roosevelt et la Libration C) La libert sest arrte Berlin D) De Wilson Roosevelt

    La bonne rponse est donne dans lextrait du texte, il sagit de la rponse D .

    Extrait du texte Les enfants sauvages : La vrit que proclame en dfinitive tout ceci cest que lhomme en tant quhomme,

    avant lducation, nest quune simple ventualit, cest--dire moins, mme, quuneesprance .

    Question : Quelle est la conviction philosophique fondamentale du Docteur Itard auregard de la condition humaine ?

    A) Lhomme est totalement programm par sa biologie.B) Lhomme est une synthse entre le biologique et le culturel.C) Lhomme est un pur produit de sa culture, sinon ce nest quun sauvage .D) Lhomme nest quun animal comme les autres.

    La bonne rponse est la rponse C .

    La rponse cette question demande une analyse du texte. Elle ne fait pas appel, ladiffrence de la question prcdente, au simple recouvrement dune information de sur-face mais une comprhension plus profonde du texte. Lextrait prsent nest quun l-ment qui peut aider le candidat choisir. T

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  • Extrait du texte La France de lan 2000 : De plus les comptes de la Scurit sociale ne sont plus quilibrs depuis 1991, ce qui

    constitue une situation exceptionnelle. En effet, auparavant, les dficits prvus donnaientlieu des mesures correctives permettant dquilibrer ex-post les comptes. Ceci a conduit un dficit cumul de 110 milliards de francs que ltat a repris son compte fin 1993

    Question : Quel tait le montant du dficit cumul de la Scurit sociale la fin delanne 1993 ?

    A) 64 milliardsB) 150 milliardsC) 95 milliardsD) 110 milliards

    La bonne rponse est donne dans lextrait du texte, il sagit de la rponse D .

    Extrait du texte Qui sommes-nous? : Nous sommes arrivs la conviction que lhistoire de lhomme moderne a t ponc-

    tue de faon rpte par des migrations prsentant toutes un caractre commun : unavantage culturel, transmissible aux descendants, et qui a permis une augmentation depopulation suffisante pour provoquer une migration soutenue.

    Question : Quel est le point commun lorigine de toutes les migrations et expansionshumaines ?

    A) Lesprit de conquteB) Un avantage culturel transmissible dune gnration lautreC) Des bouleversements climatiquesD) Des modifications biologiques profondes de lespce humaine

    La bonne rponse est la rponse B .La rponse cette question demande une analyse du texte. Elle ne fait pas appel, la

    diffrence de la question prcdente, au simple recouvrement dune information de sur-face mais une comprhension plus profonde du texte. Lextrait prsent nest quun l-ment qui peut aider le candidat choisir.

    Les deux types de questions, portant soit sur des informations de surface soit sur des infor-mations profondes, sont poss dans ce sous-test. Deux registres de mmoire sont donc sol-licits : la mmoire vnementielle et la mmoire smantique. Elles sont toutes les deuximportantes dans lapprhension de trs nombreuses situations quotidiennes et reprsententdonc une comptence que les concepteurs dARPGE ont juge essentielle valuer.

    Test