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assises des territoires ruraux
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Terroirs & Cultures – 2 bis rue Jules Ferry – 34000 MONTPELLIER - France
[email protected], tél : +33 (0) 4 67 63 37 95, fax : +33 (0) 4 67 92 59 82
www.terroirsetcultures.org – www.planete-terroirs.org
Le futur a besoin des terroirsLe futur a besoin des terroirsLe futur a besoin des terroirsLe futur a besoin des terroirs
Contribution de Terroirs & Cultures aux Assises des Territoires Ruraux –
Développement des activités économiques et valorisation des atouts
Terroirs & Cultures – 2 bis rue Jules Ferry – 34000 MONTPELLIER - France
[email protected], tél : +33 (0) 4 67 63 37 95, fax : +33 (0) 4 67 92 59 82
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INDEX
Contribution de Terroirs & Cultures aux Assises des Territoires Ruraux - Développement des activités économiques et valorisation des atouts
p 2
Le «Terroir» : une nouvelle approche
2
Les acquis et convictions actuelles
4
Quelques exemples de « Terroirs » illustrant cette démarche.
7
Quelques propositions
9
Présentation de l’association Terroirs & Cultures 11
Contribution de Terroirs & Cultures aux Assises des Territoires Ruraux - Développement des activités économiques et
valorisation des atouts 3/13
Assises des Territoires Ruraux
Développement des activités économiques et valorisation des atouts
Contribution de «Terroirs & Cultures »
Le «Terroir» : une nouvelle approche Les «Terroirs » sont pour nous des espaces vivants et innovants qui aident à concilier le développement économique et social des territoires ruraux avec la conservation de
l’environnement et la préservation des valeurs culturelles.
En effet, dans le contexte de standardisation et d’uniformisation engendrée par la
mondialisation des échanges, il s’agit de maintenir et valoriser le patrimoine local
matériel et immatériel, de parvenir à concilier le nécessaire développement économique
et social des territoires ruraux avec la conservation de l’environnement et la préservation
des valeurs culturelles
En ce sens, si l’on considère que le développement rural passe par la création de valeur
ajoutée et la diversification des produits, le patrimoine local (biologique, culturel, matériel et immatériel) peut répondre à ces exigences. Il ne s’agit pas d’en considérer les
composantes de façon isolée mais d’aborder une approche systémique en considérant
que le territoire et le paysage sont façonnés par des pratiques sociales en interaction
avec des composantes biogéographiques. Il s’agit donc de préserver ce patrimoine tout
en le valorisant de façon durable par la création de valeur ajoutée et la diversification des
produits, tout ceci, dans un véritable projet de territoire. C’est là une des voies possibles
de réponse aux défis actuels et de relier développement local et développement global.
Certains systèmes complexes ont su trouver une voie d'équilibre à travers la valorisation
des liens entre nature et culture, diversité biologique et culturelle, à travers la vente de
produits ou de services comportant une typicité territoriale et culturelle. On les qualifie
de «Terroirs». Ce concept de «Terroir» mérite discussion, et précision, ayant fait
l’objet de nombreux travaux et étant actuellement banalisé par des discours publicitaires.
Comme base de départ, nous considérons la définition suivante retenue lors des
« Rencontres Internationales - Planète Terroirs » à l’UNESCO en novembre 2005, sur la
base des travaux communs de l’INRA et de l’INAO :
DEFINITION ADOPTEE LORS DES « RENCONTRES INTERNATIONALES PLANETE «TERROIRS » 2005
« Un «Terroir» est un espace géographique délimité, défini à partir d’une
communauté humaine qui construit au cours de son histoire un ensemble de
traits culturels distinctifs, de savoirs et de pratiques, fondés sur un système
d’interactions entre le milieu naturel et les facteurs humains. Les savoir-faire
mis en jeu révèlent une originalité, confèrent une typicité et permettent une
reconnaissance pour les produits ou services originaires de cet espace et donc
pour les hommes qui y vivent. Les «Terroirs » sont des espaces vivants et
innovants qui ne peuvent être assimilés à la seule tradition ».
Contribution de Terroirs & Cultures aux Assises des Territoires Ruraux - Développement des activités économiques et
valorisation des atouts 4/13
Cependant le «Terroir» dépasse le simple cadre du concept, dont la formulation
s’explicite progressivement, pour devenir potentiellement un outil, une approche de
développement.
L’approche «Terroir» est avant tout une forme de gestion intégrée du territoire façonné
par des pratiques sociales et culturelles en interaction avec des composantes
biogéographiques. Elle doit permettre de conserver la diversité biologique et culturelle
des territoires ruraux, en favorisant et valorisant les interactions entre ces deux socles de
la condition humaine, en créant de la valeur ajoutée appropriable localement et
durablement, tout en évitant les écueils du repli identitaire et de l’isolement local par
rapport au développement global.
L’approche «Terroir» s’inscrit résolument dans la vision défendue par l’UNESCO d’un
développement durable à quatre piliers : l’écologique, l’économique, le social et le
culturel. Elle est de portée internationale intéressant de plus en plus de régions et de
pays du monde entier que nous cherchons à fédérer dans une vision partagée de cette
démarche.
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Les acquis et convictions actuelles
Divers travaux ont déjà été menés en France et en Europe sur ce sujet. Des réflexions,
échanges et synthèses déjà réalisées dans le cadre de la dynamique « Planète Terroirs »
mise en œuvre par notre Association avec l’UNESCO nous retirons déjà une série de
points forts, de convictions actuelles, susceptibles d’ouvrir le débat et dont la validité
devra être démontrée et vérifiée sur le terrain.
• Les «Terroirs» sont porteurs de diversité culturelle : lieux, histoire, savoirs, distinguent chaque «Terroir» et leur permettent de s’identifier les uns par rapport aux
autres et d’apporter chacun leur pierre à une construction commune.
• Les «Terroirs» sont porteurs de diversité biologique : ce sont des lieux de gestion responsable de la diversité biologique car les facteurs naturels spécifiques sont
rendus actifs par le savoir des hommes.
• Les «Terroirs» sont facteurs de liens entre monde rural et urbain, entre producteurs et consommateurs : à travers leurs produits typiques ils permettent
aux consommateurs de retrouver le goût des origines, et d’établir (ou rétablir) un lien
fort avec des territoires et des savoir-faire dans leur identité et leur diversité.
• Les «Terroirs» peuvent contribuer à la satisfaction des besoins alimentaires mondiaux, car ils sont riches de savoirs et de savoirs faire, biologiques, techniques et économiques, adaptés aux potentialités de chaque milieu et aux cultures vivrières
et alimentaires locales, offrant de multiples itinéraires et choix de développement
alternatifs.
• L’approche «Terroir» contribue également au renforcement des capacités d’organisation, d’éducation et de dialogue entre les savoirs : le «Terroir», comme espace de projet d’une communauté humaine, peut permettre à la fois
d’intégrer la compréhension de la valeur d’un territoire et l’action sur ce territoire par
la recherche de valorisation collective des ressources.
• L’approche «Terroir» constitue un outil de développement durable : les «Terroirs» permettent en effet une combinaison vertueuse des composants d’un développement
durable : un développement économique par la valorisation de produits et services
locaux et spécifiques, une gestion durable des ressources naturelles et de la
biodiversité, une promotion et une protection de la diversité culturelle et enfin une vie
sociale des territoires concernés.
Les premiers travaux réalisés dans le cadre du réseau «Terroirs» du monde » mis en
place en 2008-09 par notre Association en relation avec le CIHEAM précisent ou
confortent certains aspects essentiels au développement des «Terroirs»
• Les produits qualifiés par des Indications Géographiques sont nécessaires à la constitution d’un «Terroir» car ils sont à la base de liens entre ressources
naturelles et savoirs et usages humains. Il convient de les inventorier, réels ou
potentiels pour aborder la construction d’un «Terroir». Ce sont souvent des
constructions humaines issues de savoir-faire traditionnels liés à un milieu local.
L’intensité du lien au «Terroir» est variable ou à mieux expliciter en considérant
notamment les notions de typicité et de notoriété des produits considérés. Il faut
assurer le contrôle du produit, l’usage de son nom et sa certification. Des produits
artisanaux peuvent s’ajouter aux produits alimentaires.
Contribution de Terroirs & Cultures aux Assises des Territoires Ruraux - Développement des activités économiques et
valorisation des atouts 6/13
Des produits phares de faible volume économique sont porteurs et moteurs du
«Terroir» ce qui encourage à valoriser de petites productions typiques. Les savoirs
collectifs doivent être mis en exergue ainsi que les appréciations des consommateurs
et utilisateurs des produits.
• La dynamique collective est essentielle pour construire un projet, faire émerger
une identité. Elle se manifeste plus ou moins fortement, de façon plus ou moins
dispersée, ou doit être suscitée, partout où il existe une identité locale. Les
motivations reposent sur la volonté de développement local et (ou) de différentiation
du produit pour exister dans la concurrence. Souvent à contre-courant des idées
dominantes, les forces dispersées et autonomes doivent être rassemblées, ce qui
exige du temps et des leaders.
• Le «Terroir» dépasse le seul terroir des Indications Géographiques qui ont chacune leur terroir propre. La dynamique sociale construit progressivement un
«Terroir» englobant, sur des bases géographiques physiques et culturelles. Ces
«Terroirs» peuvent être plus ou moins ouverts ou isolés. Le «Terroir» peut être
constitué d’une mosaïque de terroirs propres à des produits, ou de terroirs emboîtés.
Il serait donc assez souvent composite et ses limites se définissent à travers le
territoire du milieu naturel, les «Terroirs» des produits, les territoires de l’identité
culturelle et les divers territoires administratifs ; des cartes superposées et ou divers
critères peuvent contribuer à définir cette délimitation.
• Le Paysage peut être un élément fédérateur de la construction du «Terroir» mettant
en valeur les produits et la culture locale. La ressource paysagère doit être activée
grâce à des projets paysagers, des normes, des institutions et avec l’aide d’experts
ou de scientifiques. La charte de Fontevraud pour les paysages viticoles est un bon
exemple de la capacité de prise en charge conventionnelle du paysage dans la
valorisation des produits et de moteur de cohésion territoriale.
• Le Tourisme peut être un intégrateur des produits, des paysages, de la culture, de la gastronomie, de l’artisanat. Ce peut être un moteur de la dynamique locale s’il est
géré collectivement, autour d’un objectif de valorisation du patrimoine local.
• La notion de « Panier de biens » résultat d’une synergie entre produits et services offerts et source d’une « rente de qualité territoriale » apparaît bien opérationnelle
pour engendrer une dynamique collective locale. Le «Terroir» est le lieu du
croisement entre des organisations des filières de production et d’activités et des
organisations et politiques des territoires. Il doit permettre de localiser au maximum
la fabrication des produits et services, de conserver et de partager la valeur ajoutée
sur le territoire. Sa construction et sa pérennité nécessitent la collaboration des
professions, des administrations, de pouvoirs publics et des militants locaux. Il doit se
construire dans un cadre juridique et institutionnel, faisant référence à des normes et
des référentiels plus généraux (réglementation, codex, chartes privées
professionnelles…)
Contribution de Terroirs & Cultures aux Assises des Territoires Ruraux - Développement des activités économiques et
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• Une Gouvernance locale apparaît essentielle pour assurer une cohérence des actions et assurer la bonne valorisation des produits et de l’ensemble des biens. C’est
un point délicat en raison des organisations administratives et de filières de produits
qui ne coïncident guère avec les délimitations des «Terroirs». Elle est forcément
composite, mais doit être voulue et construite localement, résister aux pressons
descendantes de l’administration et des courants dominants. Il faut aider à sa
construction sans trop la plier à des normes afin de faire converger les territoires
administratifs, les territoires des produits et les territoires de l’identité culturelle. Cela
suppose une volonté politique, des leaders diplomates et déterminés sachant
englober et dépasser les cahiers des charges de chacun, les intérêts et les langages
différents. La dynamique institutionnelle locale implique une structure de holding :
communauté de communes, Parc Naturel Régional… mais aussi une pratique
démocratique et participative des acteurs concernés. Les politiques nationales et de
firmes peuvent contrer ou bien favoriser ces dynamiques locales
• L’importance du rôle des leaders (personnalité ou structure) doit être soulignée ainsi que le problème de la transmission de leur savoir-faire. Mais leur rôle est
indissociable de l’organisation collective locale.
• La nécessité d’une approche pluridisciplinaire et même interdisciplinaire des
divers sujets abordés s’impose. Elle se heurte à la conception disciplinaire de la
recherche de la formation des publications et thèses académiques. Elle invite les
différentes associations et institutions publiques ou privées à collaborer au-delà de
leurs spécificités et de leurs intérêt propres.
Il apparaît que Terroirs & Cultures peut être un catalyseur de construction et développement de « »Terroir»s ». C’est le Forum International « planète Terroirs » de
2006 qui a dynamisé la réflexion sur la mise en place d’un Parc Naturel Régional sur
l’Aubrac. Celui de 2008 a suscité le regroupement des 4 AOC viticoles dans la
nouvelle dynamique de «Terroir» associant produits et paysage autour de la Charte
de Fontevraud, dans le Dentelles de Montmirail (Vaucluse). Ce sont les « Entretiens
du Terroir » organisés par notre Association à Valloire (Drôme) et le stage d’étudiant
de notre réseau qui ont lancé la dynamique actuelle intercommunale de construction
d’un «Terroir» autour de productions fruitières. La préparation du Forum International
2010 au Maroc appuyée par l’UNESCO et les autorités marocaines, est porteuse
d’espoir pour la région de Chefchaouen (Maroc, sud de Tanger) et plus largement
pour la mise en œuvre du 2ème pilier du Plan Maroc Vert.
Contribution de Terroirs & Cultures aux Assises des Territoires Ruraux - Développement des activités économiques et
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Quelques exemples de « Terroirs » illustrant cette démarche.
L’Aubrac à la confluence de l’Aveyron, de la Lozère et du Cantal, était condamné à la
désertification dans les années 60 en raison de la mécanisation de l’agriculture qui n’avait
plus besoin de boeufs de travail, de la disparition de la production traditionnelle de
fromage dans les burons des montagnes de l’inadaptation de la vache Aubrac aux
contraintes de l’intensification. Les hommes de ce pays, en collaboration avec la
Recherche pluridisciplinaire et avec le Développement agricole local, ont retrouvé un
dynamisme extraordinaire « en remettant leurs pieds dans les traces de leur passé » et
en valorisant leur milieu naturel, leurs animaux, leurs produits et leur culture. La
réputation de ce pays est maintenant très grande et source de richesse. Le « panier de
biens et services territoriaux » s’est constitué à partir d’un produit phare (bien que
modeste en volume) le fromage de laguiole (AOC) géré par une coopérative locale très
dynamique. La tomme fraîche servant de base à un produit traditionnel (l’aligot) a connu
un essor considérable et devrait être reconnue par une IGP. La viande d’Aubrac s’est
jointe à ces productions laitières (label et IGP) mais dépasse les limites du «Terroir». Le
couteau traditionnel de Laguiole de renommée devenue mondiale, mais générique, se
relocalise en partie à Laguiole. D’autres produits comme la liqueur de gentiane, le thé
d’Aubrac, émergent dans ce panier. Le tourisme, la gastronomie, les manifestations
culturelles que la beauté des paysages et du bâti met en valeur, se développent en
synergie avec la valorisation des produits. C’est en activant ses rudes ressources
naturelles et sa culture spécifique, grâce à des leaders incontestés, que l’Aubrac a
construit progressivement ce «Terroir» renommé. La gouvernance locale reste délicate
du fait de la dispersion administrative, voir culturelle, entre Aveyron, Cantal et Lozère.
La création d’un Parc Naturel Régional devrait permettre une meilleure cohérence et
gouvernance.
Le Beaufortain en Savoie était aussi menacé de banalisation dans les années 60 du fait
de l’abandon de la fabrication du fromage en alpage. Grâce au dynamisme local et au
poids de leaders remarquables, au maintien des savoirs et de la culture locale, cette
production a pu être maintenue et rénovée (avec la recherche) dans le cadre de petites
coopératives et par la reconnaissance en AOC du fromage de Beaufort dont la renommée
et la valeur ne cessent de s’affirmer depuis 30 ans. La relation avec le paysage et le
tourisme qui s’est beaucoup développé (en hiver comme en été) permet à ce «Terroir»
d’être valorisé. D’autres « Terroirs » alpins ont pris le même chemin autour de produits
phares (Reblochon, Abondance, Tome des Bauges…) en sachant les intégrer dans une
dynamique de développement territorial liant les activités agricoles, la qualité du
paysage et de l’environnement (dont les réserves naturelles) et les activités touristiques
et industrielles. Une étroite relation entre la recherche le développement, les professions
et les collectivités territoriales soutient cette dynamique depuis plus de 30 ans (GIS Alpes
du Nord)
Le massif du Mézenc, entre Ardèche et Haute-Loire, zone herbagère rude, difficile, menacée de désertification, a maintenu depuis 40 ans une volonté de vivre au pays. Ce
sont les activités culturelles des locaux et des amis de cette région qui ont permis
l’émergence de la valorisation d’une petite production traditionnelle locale, « le Fin gras
du Mézenc », des bœufs engraissés en hiver au foin, pour Pâques. Ce petit produit phare
(400 animaux par an, potentiellement un millier) a été le moteur du développement
actuel de ce «Terroir», grâce au dynamisme culturel et commercial qui l’accompagne et
sa reconnaissance en AOC.
Contribution de Terroirs & Cultures aux Assises des Territoires Ruraux - Développement des activités économiques et
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Là encore le produit de grande qualité spécifique, le foin qui sert à le produire et sa flore
particulière, le paysage le bâti typique, la culture locale, le tourisme et la gastronomie
sont entrés en synergie pour construire ce «Terroir» vivant, porté par de jeunes
générations dans un pays « perdu ».
Les Dentelles de Montmirail, en Provence, dans le Vaucluse, se constituent
progressivement en «Terroir» en conjuguant 4 AOC viticoles locales (elle même
spécifiées antérieurement par leur «Terroir» propre au sein des Côtes du Rhône) autour
d’un paysage spécifique constitué par ce massif emblématique. Ce paysage devient
l’élément fédérateur et le tourisme intègre les produits et les paysages dans l’activité
économique territoriale.
C’est le projet d’adhésion à la charte de Fontevrault pour les paysages viticoles qui est le
support de cette construction, portée par une communauté de communes concernées par
ce «Terroir». Une gouvernance locale se met ainsi en place assurant la cohésion
d’intérêts particuliers locaux parfois divergents au service de ce «Terroir» commun.
Contribution de Terroirs & Cultures aux Assises des Territoires Ruraux - Développement des activités économiques et
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Quelques propositions
• Soutenir les dynamiques de «Terroir» en émergence par des appuis au
niveau régional, national et si possible européen. Promouvoir les actions de
sensibilisation des acteurs vers ce type de développement territorial. Favoriser
la mise en place de gouvernances locales correspondant à des «Terroirs »
établis ou en construction ; identifier et lever les points de blocage par des
mesures appropriées au contexte local. Les « Entretiens du Terroir » sont un
bon outil d’animation et d’appui de ces dynamiques.
• Construire un réseau des «Terroirs » de France (en liaison avec des «Terroirs » du monde) base d’une ingénierie du développement des
«Terroirs ».
L’association Terroirs & Cultures, avec l’appui de l’UNESCO, a pris l’initiative de
lancer un tel réseau avec l’ambition de l’élargir au bassin méditerranéen puis
au reste du monde.
L’objectif est de créer et d’animer un réseau de sites pilotes de «Terroirs »,
actifs ou en construction, permettant de mener et coordonner en leurs seins
des activités de recherche-action et de démonstration sur les réalités de ces
«Terroirs ». La mise en réseau d’exemples concrets doit permettre
d’approfondir et de confronter les aspects qui définissent et caractérisent les
«Terroirs » dans différentes situations, de mesurer les conditions à réunir, les
clés de réussite et les conditions d’émergence nécessaires à la mise en œuvre
sur les territoires d’une approche «Terroir». L’exemple de la fécondité des
réseaux d’exploitations agricoles pour la recherche, l’ingénierie et le
développement de l’agriculture et des politiques agricoles dans la diversité des
situations (RICA, Réseau éleveurs de demain…) incite à construire ce type de
réseau concernant cette fois des «Terroirs ».
Ce projet a démarré en 2008-09 avec la collaboration d’établissements
d’enseignement supérieur agronomique ou universitaires. Il devrait être
soutenu et amplifié rapidement par les diverses instances concernées et
mobiliser davantage de collaborations et de moyens.
• Encourager des constructions interprofessionnelles mues par une
conscience partagée des intérêts de «Terroir»s ou de territoires, et pas seulement
des intérêts de filière ? Il conviendrait d’accompagner un élargissement possible
des démarches d’organisation interprofessionnelle – jusqu’ici centrées sur des
filières –, de manière à ce qu’elles puissent prendre en compte plus efficacement
ces nouvelles réalités d’une activité agricole et rurale devenue davantage
« multifonctionnelle » et « multi-domaines », territorialisée et avec une dimension
« multi-acteurs » de plus en plus diverse et complexe. • Promouvoir des formations sur les «Terroirs », leur construction dans le
temps, leurs itinéraires de développement, leur rôle dans le développement
durable. De telles formations émergent dans l’enseignement supérieur
agronomique et universitaire en France et en Méditerranée (CIHEAM) mais
mériteraient d’être développées dans l’avenir et étendues à la formation technique
et à la formation professionnelle continue. Cela est d’autant plus souhaitable que
l’étude des «Terroirs » est une bonne école de travail interdisciplinaire reliant les
aspects biophysiques agronomiques, écologiques, économiques et humains, ainsi
que de travail sur le terrain.
Contribution de Terroirs & Cultures aux Assises des Territoires Ruraux - Développement des activités économiques et
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Favoriser en outre les échanges entre acteurs professionnels en liaison avec les
formateurs et les experts.
Les questions de l’éducation alimentaire, de l’éducation écologique et de
l’éducation culturelle des citoyens sont aujourd’hui stratégiquement et
culturellement liées.
Le concept de «Terroir», avec sa dimension culturelle et l’articulation qui le
caractérise entre le local et le global, entre le passé, le présent et le futur, peut
constituer un outil pour une éducation concrète au développement durable.
En résumé, une action organisée et cohérente en faveur des «Terroirs » peut être un des leviers du développement des territoires ruraux
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Terroirs & Cultures
pour un développement durable et viable de la planète
L’association Terroirs & Cultures œuvre pour la reconnaissance, la promotion et la
valorisation des terroirs, des produits des biens et des services de terroirs dans le
monde. Mouvement international créé en France en janvier 2003 par des personnalités
indépendantes de diverse origine. Ses principaux membres actifs sont : Dominique Chardon agriculteur paysan en agriculture biologique dans le sud de la France (président); André Valadier, éleveur de montagne en Aubrac et président fondateur de
la Coopérative jeune montagne (vice président); Jacques Lefort agronome économiste,
a dirigé plusieurs départements de recherche au CIRAD (Secrétaire Général), Claude Béranger, Directeur de recherche Honoraire INRA (Secrétaire Général), Jacques Fanet, ancien Directeur-adjoint de l’INAO, Directeur du syndicat des Coteaux du Languedoc,
Madeleine. Ferrières, Historienne de l'Alimentation Université d’Avignon, Michel Blanc, Directeur de la fédération des producteurs de Chateauneuf du Pape, Charles Perraud, Président de l'association des Sites Remarquables du Goût, Yann Arthus Bertrand, photographe entre autres.
L’association mobilise un réseau important d’experts et d’institutions de recherche et
développement (Montpellier SupAgro, Agropolis International, CIRAD, INRA, IAM,
CIHEAM, INAO, UNESCO….).
Ses Objectifs :
1. Défendre et promouvoir les Terroirs du monde durablement, en encourageant le
maintien et la valorisation des diversités locales.
2. Favoriser et organiser une réflexion scientifique et politique, un débat et des échanges autour du concept de Terroir conçu comme une réalité complexe :
sociologique, économique et culturelle, du local au global,
3. Contribuer à la réflexion et l’action autour de nouveaux itinéraires de
développement viables et durables,
4. Transmettre par le biais d’échanges, l’organisation d’événements et de formations,
les différents savoirs théoriques et pratiques associés au développement des Terroirs,
5. Éditer et communiquer largement le résultat de nos travaux, nos recherches et nos
résolutions auprès des décideurs et du grand public.
Terroirs & Cultures – 2 bis rue Jules Ferry – 34000 MONTPELLIER - France
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Le futur a besoiLe futur a besoiLe futur a besoiLe futur a besoin des terroirsn des terroirsn des terroirsn des terroirs
Les actions engagées depuis 2003
2003 : Création de l’association Terroirs & Cultures – association militante
internationale pour ouvrir une voie nouvelle pour le développement
durable et viable des sociétés.
2003-2004 : Mise en place et développement des «Entretiens du Terroir »
Création de l’Université Saveurs & Savoirs en partenariat avec la
Sopexa et la Sorbonne
2004 : Groupe de travail sur le concept et la définition du mot Terroir avec
le soutien de l’UNESCO et de nombreux acteurs et chercheurs
internationaux
Nov. 2005 : Rencontres Internationales Planète Terroirs - UNESCO
- adoption des fondements de la démarche, de la charte des
terroirs et de la définition internationale du mot « terroir »
- Lancement de la Dynamique Planète Terroirs
Septembre 2006 : 1er Forum International « Planète Terroirs » - Aubrac
Octobre 2007 : 34ème Conférence Générale de l’UNESCO : présentation de
l’exposition sur les terroirs au sein de l’exposition générale « PLanet
Earth from space to place » et organisation d’une conférence pour
les Etats Membres : « Un projet pour les terroirs du monde »
Juin 2008 : 2ème Forum International « Planète Terroirs » - Dentelles de
Montmirail (Vaucluse)
2009 – 2010 : Développement des actions de Terroirs & Cultures et du réseau
Planète Terroirs : « Entretiens du terroir » en France et à
l’international, Université Saveurs & Savoirs, Programme de mise en
réseau de terroirs du Monde, Rassemblement des connaissances
scientifiques, Développement d’outils collaboratifs et des sites
internet, 3ème Forum International « Planète Terroirs », Appui au
Conseil général du développement Agricole du Maroc, Participation et
Intervention à des colloques, Accompagnement des acteurs du
réseaux…
Octobre 2009 : Participation à la 35ème Conférence Générale de l’UNESCO.
Organisation de 3 buffets autour des produits de Terroirs des 3
territoires d’accueil du Forum International « Planète Terroirs »
Printemps 2010 : 3ème Forum International « Planète Terroirs » - Chefchaouen Maroc