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Au delà des soins... une relation d'aide

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Chef de file en pédopsychiatrie et en troubles envahissants du développement pour une clientèle de tous âges, l’Hôpital Rivière-des-Prairies, affilié à l’Université de Montréal, a comme mission d’offrir aux enfants et aux adolescents du Québec des soins et des services spécialisés et surspécialisés dans le domaine de la santé mentale.

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L’inter-Mission VOL.12 no 2 printemps 2013

L’infirmière en santé mentale 4

Sylvie Lauzon devient la nouvelle directrice

générale de la Fondation les petits trésors 8

Encart de la Fondation les petits trésors

Mélimélo 11 et 18

Nos experts s’illustrent 12

Une rencontre déterminante 14

Dépôt légal : Bibliothèque nationale

du QuébecISSN : 1705-4575

Les opinions émises dans l'Inter-Mission n'engagent en rien

le conseil d'administration de l'Hôpital Rivière-des-Prairies.

L’Inter-Missionest publié par laDirection des communications etdes ressources informationnelles del'Hôpital Rivière-des-Prairies7070, boulevard PerrasMontréal (Québec) H1E 1A4514 323-7260 poste 2088www.hrdp.qc.ca

RÉDACTRICE EN CHEFJohanne Gagnon

RÉDACTEURSJessica Lambert-FandalAlexandra PerronStéphane Trépanier

COLLABORATION À LA RÉDACTIONLine BellavanceSylvie Lauzon

RÉVISEURE ET CORRECTRICEFrance Beaudoin

CONCEPTION GRAPHIQUEJohane Roy

IMPRESSIONImprimerie Héon & Nadeau ltée

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Sommaire

Chef de file en pédopsychiatrie et en

troubles envahissants dudéveloppement pour une

clientèle de tous âges, l’Hôpital Rivière-des-Prairies,

affilié à l’Université de Montréal, a comme missiond’offrir aux enfants et auxadolescents du Québec des soins et des services

spécialisés et surspécialisésdans le domaine de

la santé mentale.

La passion de ses chercheurset cliniciens contribue à

l’avancement du savoir, autransfert des connaissances et

au développement des pratiques exemplaires.

En contexte hospitalier ouambulatoire, l’Hôpital assure

à sa clientèle et à son personnel un environnement

sécuritaire.

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L’inter-Mission VOL.12 no 2 printemps 2013

C’est avec fierté que nous vous présentons le volume 12 no 2 du printemps 2013

de votre magazine en santé mentale l’Inter-Mission (Volume 12, numéro 2… PRINTEMPS2013…). Enfin… le printemps! Adieu bottes, tuques et mitaines (bon, adieu c’est un peu

fort, au revoir et à l’an prochain feront l’affaire). Avez-vous remarqué comme l’histoire se répète

année après année? On se réjouit de la première neige (mais on bénit la dernière…). Puis,

une fois Noël, le Nouvel An et la St-Valentin passés, on n’en peut plus de l’hiver et on

rêve de nos terrasses (faut dire que de les pelleter, ce n’est pas vraiment la bonne façon d’en

ÉditorialJOHANNE GAGNON

DIRECTRICE DES COMMUNICATIONS ET DES RESSOURCES INFORMATIONNELLES

Vos commentaires sont précieux, alors n’hésitez pas à me les transmettre à l’adresse suivante :

[email protected]

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profiter…). Mais aussi surprenant que cela puisse paraitre, dans quelques mois on va trouver à redire sur

la pénible période des canicules… Mais peu importe nos rengaines saisonnières, nous sommes chanceux

d’avoir quatre saisons et profitons de celle-ci pour célébrer le renouveau.

Pour ma part, le mot printemps invoque une petite brise aux aromes de muguet. Le muguet est une

fleur printanière associée spécifiquement au mois de mai, le saviez-vous? Mai est aussi le mois de Marie

(C'est le mois de Mari – e, c'est le mois le plus beau, À la Vierge chéri – e, disons un chant nouveau… N’est-ce pas

que vous êtes en train de fredonner cet air-là?). Mais c’est également au mois de mai que l’on souligne à

travers le monde le travail indispensable des infirmières et des infirmiers (le 12 mai plus précisément). L’équipe

de production de l’Inter-Mission a donc décidé de participer à cette thématique en vous faisant découvrir

dans son numéro du printemps le rôle de l’infirmière en santé mentale qui, « au delà des soins », crée

une véritable relation d’aide avec son patient. Une relation d’aide qui a la puissance de changer la

trajectoire même d’une vie (à lire aux pages 4 et 14). Entre ces deux articles, venez à la rencontre de la

nouvelle directrice générale de notre partenaire philanthropique, madame Sylvie Lauzon. Marraine de la

Fondation les petits trésors depuis plusieurs années, madame Lauzon a décidé de s’investir encore plus

à fond dans cette cause qu’elle connait très bien : la santé mentale des jeunes.

Alors voilà, il ne me reste plus qu’à vous souhaiter une bonne lecture de ce numéro de l’Inter-Mission

qui, je l’espère, vous plaira et à tous bon printemps!

Johanne Gagnon

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L’infirmière en santé mentalePour qui veut

élargir ses horizons

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En cette ère de technologie avancée, ce sont les

machines et ceux qui les manipulent qui ont la cote. Le

secteur de la santé n’est pas en reste. Caméra intracor-

porelle, chirurgie au laser, scanneur en trois dimensions

et autres outils sophistiqués monopolisent l’attention.

Souvent au détriment de la relation humaine. Dans ce

contexte, l’infirmière en santé mentale passe parfois

pour une professionnelle de moindre attrait. Pourtant,

quand on évalue la satisfaction du patient suite à un épi-

sode de soin, ce n’est pas tant le degré d’ingénierie qui

ressort, mais plutôt la qualité de la relation d’aide qui est

mentionnée. À cet égard, l’infirmière en psychiatrie est

une championne. Sa maitrise des techniques de la rela-

tion d’aide lors d’un épisode de soin constitue dans bien

des cas la clé d’une intervention réussie et l’élément dé-

clencheur de changements en profondeur.

La relation d’aide avant tout

Pour Christine Lamarre, c’est justement cette relationd’aide qui donne tout son sens à la profession d’infir-mière : « Les soins infirmiers psychiatriques, c’est d’abordet avant tout une relation. Je trouve dommage qu’onocculte cette spécialité dans la pratique infirmière etqu’on la relègue au rang de discipline de second ordre.Comme si la technique était davantage valorisée que lelien avec le patient. Je considère que la relation d’aideest à la base de tout ce qui se fait en soins infirmiers. Lapsychiatrie devrait plutôt être considérée comme lepoint culminant de la profession et être à la base detoutes les interventions en soins infirmiers, tant au pointde vue physique que psychologique. J’aimerais beau-coup que toutes les infirmières en soins physiques pos-sèdent les bases de la relation d’aide et puissent d’abordentrer en contact avec leur client, plutôt qu’avec une

par Stéphane Trépanier

Dans le milieu de la santé, il est fréquent d’entendre que l’infirmière en psychiatrie n’est pas une vraie infirmière. Un préjugé qui persiste même s’il semble tout droit issu de l’époque révolue des asiles du début du siècle dernier. Pourtant, lorsqu’on prend le temps d’y regarder de plus près, force est de constater que rien n’est plus faux. Au contraire! C’est peut-être même lesecteur où l’infirmière est appelée à tirer profit au maximum de ses compétences. Le summum de la profession, avance Christine Lamarre, directrice des soins infirmiers à l’HRDP. Nous l’avons rencontrée avec Nathalie Maltais, conseillère clinicienne, pour qu’elles nous parlent de ce champ d’expertise encore sous-estimé, mais qui recèle sans doute le meilleur potentiel pour qui aspire aux accomplissements professionnels les plus satisfaisants. Portrait d’une spécialisationqui mérite de sortir du placard.

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machine ou une plaie. C’est LA ported’entrée vers le patient. Il y aura tou-jours une personne sous la plaie quel’on soigne ou derrière la machinequ’on utilise. J’ai une amie aux soinsintensifs qui me taquine en préten-dant qu’elle est une meilleure infir-mière que moi. J’ai tendance à luirépondre que si nous partions toutesles deux 10 ans dans la brousse, sanscontact avec la technologie, je seraisprête à parier qu’en revenant toutesles deux à l’urgence, mes résultats se-raient supérieurs aux siens si on pas-sait un questionnaire de satisfactionauprès de la clientèle après nos inter-ventions. Tout simplement parcequ’elle aurait été démunie face auxnouvelles techniques, alors que moij’aurais simplement fait équipe avec lepatient. Car c’est d’abord la relationque tu réussis à établir avec le patientqui détermine s’il va s’engager dansun processus de rétablissement ».

Troquer le tensiomètre pour soi-même

Les infirmières en psychiatrie sont ap-pelées à développer au maximumleur savoir-être, car elles sont leur pro-pre outil. Le stéthoscope pour sonderl’état d’un patient, ce sont leurs yeuxet leurs oreilles qui l’incarnent. Et letraitement qu’elles appliquent sedonne moins par intraveineuse qu’àtravers les paroles qu’elles destinent àleurs clients. De ce fait, l’infirmière psy-chiatrique est en perpétuelle évolu-tion, raffinant la qualité de sesinterventions au contact de chaquenouveau patient, souligne NathalieMaltais. « C’est un domaine qui favo-rise la croissance personnelle de ma-nière incroyable. On n’est pas la

même infirmière du début à la find’une carrière. À chaque fois que l’onrencontre une nouvelle personne, unnouvel intervenant, une nouvelleéquipe ou une nouvelle situation, ondevient nécessairement une nouvellepersonne et une meilleure interve-

nante. On est toujours en évolution,en peaufinage et on s’amélioreconstamment au contact des autres.»Christine Lamarre précise le défi decette réalité clinique : « Il faut être ca-pable d’être un modèle dans nos re-lations. Ce n’est pas facile. Ça fait peurau début la connaissance de soi. Lesinfirmières qui sont en formation et encontact pour les premières fois avecdes patients observeront nécessaire-ment des symptômes qui leur rappel-leront certaines de leurs propresattitudes. Ce peut être très confron-tant de se retrouver devant un miroir.Il faut apprendre à nuancer et àmieux se connaitre. Des mécanismesde défense, on en a tous. L’équilibrec’est d’être capable d’en utiliser plu-

sieurs. La psychiatrie nous oblige àcreuser dans nos bibittes person-nelles, pour le meilleur intérêt de nospatients… et de nous-mêmes ».

Une place à occuper

L’infirmière psychiatrique jouit d’uneformation biopsychosociale. Cela luiconfère l’avantage d’une vision glo-bale qui lui permet de comprendre lesdifférentes dimensions d’un être hu-main et de faire le pont entre les spé-cialistes et les patients qu’elle côtoieétroitement sur le terrain. Des parte-naires à part entière, de revendiquerChristine Lamarre : « Les infirmières del’avenir sont celles qui vont êtred’abord des collaboratrices au seind’une équipe professionnelle et nonpas des exécutantes que l’on va solli-citer pour des aspects techniques etutilitaires. Elles font partie du proces-sus d’évaluation avec le reste del’équipe professionnelle. Elles se doi-vent donc d’être formées et rigou-reuses ». Nathalie Maltais renchérit : « Il faut être capable d’étayer son ju-gement clinique avec des donnéesprobantes. Le rôle d’évaluation, desurveillance et de suivi devient superimportant dans une équipe soignantecomposée de préposés aux bénéfi-ciaires, d’éducateurs spécialisés etd’infirmières. L’infirmière y joue alorsun rôle majeur de coordination. Ellea à assumer son « leadeurship » encoordonnant l’ensemble des soins. Çaexige une grande autonomie profes-sionnelle. Il ne faut pas avoir peurd’émettre son opinion clinique enfonction du cadre de référence denotre profession quand elle est ap-puyée par des observations, desconversations et des informations en

« Provoquer l’étincelle quiconduira à

l’épanouissementd’un jeune en détresse fait partie de la définition detâches d’une infirmière pédo-psychiatrique. »Christine Lamarre

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provenance des professionnels colla-téraux. Ce n’est pas parce qu’un autreprofessionnel a une opinion cliniquedifférente qu’on est obligé d’y adhé-rer si on a des réserves. Mais il fautêtre capable de justifier notre désac-cord par des observations concrè-tes et objectivables. C’est un rôle queles infirmières devront davantageprendre au sein des équipes cli-niques » .

Une observatrice privilégiée du quotidien

Le champ de pratique de l’infirmièrepsychiatrique, c’est le quotidien. C’estde lui qu’elle tire ses données et c’estdans ce contexte qu’elle exerce sonart. Contrairement aux autres profes-sionnels, elle ne convoque pas en en-trevue patients et familles dans unbureau fermé pour se faire raconterles évènements. Elle vit les évène-ments en direct, comme une profes-sionnelle du moment présent quiprofite des instants privilégiés où lesinteractions se jouent et les compor-tements se manifestent pour docu-menter son opinion clinique. Un rôled’autant important en pédopsychia-trie où la nature des rapports fami-liaux est essentielle à la compré-hension des processus mentaux enjeu dans le parcours d’enfants etd’adolescents en plein développe-ment. Puis, forte de son expertise, elleanalyse ce qui se trame et s’emploie àpartager ses hypothèses cliniquesavec les autres professionnels et lepsychiatre dans un échange interdis-ciplinaire où sa compétence est reconnue. Loin du rôle traditionneld ’exécutante, comme l ’ i l lus t re Nathalie Maltais : « La fonction de

l’infirmière en est une d’influence au-près de l’équipe soignante et du mé-decin. C’est ce dernier qui, ulti-mement, va prescrire, diagnostiqueret orienter le traitement. Mais j’ai l’obli-gation professionnelle de nourrir sadécision avec mes données objectives

pour qu’elle corresponde aux besoinsdu patient. L’infirmière d’aujourd’hui,surtout en santé mentale, ce n’estplus une passeuse de pilule.Lorsqu’un petit garçon de 7 ans hos-pitalisé ne reçoit la visite de ses pa-rents qu’une heure par jour, c’estsignificatif. Lorsqu’ils viennent le voir,c’est le temps d’observer l’interaction.C’est l’infirmière qui est la mieux pla-cée pour le faire. Dans le feu de l’ac-tion, c’est son rôle d’évaluer lasituation familiale. Elle doit s’investir. »

Le bonheur d’un momentcrucial de vie

L’Hôpital Rivière-des-Prairies accueilleprincipalement une clientèle pédo-psychiatrique. Des enfants et des ado-lescents au présent difficile, mais àl’avenir devant eux. C’est à cet avenir

que l’infirmière en santé mentale a leprivilège de s’adresser lorsque, tousles jours, elle accompagne ces jeunesdans leur rétablissement. Un mot, unregard, un geste, un momentd’écoute de sa part peuvent souventinduire un changement déterminantdans leur parcours de vie. Provoquerl’étincelle qui conduira à l’épanouisse-ment d’un jeune en détresse fait par-tie de la définition de tâches d’uneinfirmière pédopsychiatrique. Peu deprofessions peuvent aspirer à unetelle gratification, conclut NathalieMaltais : « Avec la pédopsychiatrievient beaucoup d’espoir. On travailleen prévention, en enseignement, endétection et en accompagnementpour qu’une difficulté qui en est à sesdébuts n’évolue pas vers une chroni-cisation d’un problème psychiatriquegrave. L’infirmière en santé mentale adonc la chance d’avoir beaucoupd’impact sur un jeune patient. Il nes’agit pas de simplement faire un pan-sement qui, on s’entendra, même s’ilest bien fait, sera vite oublié. Elle l’aideà cheminer dans un épisode de soindéterminant. Ce n’est pas rien! Cetterencontre se produit souvent dans unmoment dramatique, souffrant et in-tense. Si l’infirmière réussit alors à éta-blir une relation positive avec lafamille et le jeune, c’est quelquechose qui les marquera. Elle aura dé-posé sa signature, pour le reste deleur vie. Un grand rôle. »

« Si l’infirmièreréussit alors à établir une

relation positiveavec la familleet le jeune, c’est quelquechose qui les marquera. » Nathalie Maltais

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Faire une diFFérence...pour le bienêtre des enfants

devient la nouvelle directrice générale de la Fondation les petits trésors

Sylvie Lauzon

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Trouver « SA » mission

Œuvrant dans le domaine des communications depuisprès de 35 ans, Sylvie Lauzon ressentait depuis quelquetemps le besoin de relever de nouveaux défis. Lorsquele poste de la Direction générale de la Fondation les petits trésors s’est libéré, Sylvie Lauzon y a vu l’occasiond’utiliser toutes les forces acquises durant ses années encommunication pour les mettre au service de la causede la psychiatrie et de tous ceux et celles qui travaillentà faire évoluer les choses. D’autant plus que la santémentale a beaucoup d’importance pour elle puisqueson fils de 15 ans, Marc-Antoine, est autiste et souffre desévères troubles d’anxiété. Elle entrevoit son nouveaurôle comme un moyen de sensibiliser, de faire tomberles préjugés et de permettre aux personnes touchéespar des problèmes de santé mentale de ne plus se sentirseules : « Si je peux contribuer à ma mesure à faire ensorte que ce soit moins tabou, que ce soit mieux com-pris, que les parents d’enfants qui ont un problème desanté mentale ne se retrouvent pas seuls, isolés, parce

qu’ils n’osent pas sortir avec leurs enfants différents pré-sentant parfois des comportements inacceptables, alorsj’aurai un sentiment d’accomplissement ».

Une vision d’avenir pour la Fondation

Sylvie Lauzon voit grand pour la Fondation les petits trésors. En plus de soutenir l’Hôpital dans l’atteinte deses objectifs de développement en matière de re-cherche, d’enseignement et de soins cliniques, elle sou-haite fortement faire grandir et rayonner davantage laFondation. « J’ose espérer que dans l’avenir, on vamener de plus grands projets. Que ce que l’on remetchaque année à l’Hôpital ne va pas cesser d’augmenter.J’aimerais qu’on se fasse voir du grand public et descorporations, qu’on parle de nous et de la santé men-tale partout ». Investir en santé mentale, selon elle, c’estinvestir dans le capital humain. C’est aider les enfants etles adolescents, mais aussi leur famille à avoir une viemeilleure. Pour réussir à atteindre tous les objectifs dela Fondation, plusieurs projets d’envergure dont des col-

par Alexandra Perron

Depuis novembre dernier, le siège de la Direction générale de la Fondation lespetits trésors est occupé par une nouvelle personne... Une nouvelle personnecertes, mais pas du tout une inconnue du milieu de la santé mentale! Sylvie

Lauzon s’investit depuis plusieurs années en tant que marraine de la Fondation,

mais elle a décidé de pousser plus loin son engagement en acceptant le rôle de

directrice générale. Les défis de la santé mentale étant au cœur même de sa vie

personnelle et de celle de son fils Marc-Antoine, l’occasion était parfaite pour

participer encore davantage à la croissance et au rayonnement de la Fondationles petits trésors de l’Hôpital Rivière-des-Prairies. Rencontre avec Sylvie Lauzon,maman et communicatrice engagée, qui voit grand pour la cause de la santé

mentale.

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lectes de fonds et des stratégies mé-dias seront mis en branle dans l’Hô-pital, mais également à l’externe.Les deux porte-paroles de la fonda-tion, Guy Lafleur et Sophie Prégent,contribueront largement au rayon-nement et à la notoriété de lacause.

La santé mentale, parlons-en

La nouvelle directrice générale de laFondation considère que pour fairedisparaitre les préjugés reliés à lasanté mentale, il est nécessaire desensibiliser les gens à la cause. Ledéfi, ce n’est pas uniquement d’enparler, mais de bien le faire. « Plus les gens connaitront la santémentale, plus ils auront envie des’investir dans cette cause. On estprésentement à un moment décisifoù la santé mentale commence àmieux faire parler d’elle. Ce n’est pasencore évident, plusieurs tabous demeurent. Mais maintenant, avecle développement de la science,dont les neurosciences, on voit plus concrètement ce qui se passedans le cerveau et on le comprendmieux ». Il est important de rendreles choses plus concrètes aux yeuxdu grand public et de faire voir lesréalisations. Parce que des miraclesau quotidien, il en existe plus d’unà l’Hôpital Rivière-des-Prairies…

Le soutien des spécialistes

Sylvie Lauzon, en tant que parent, asouvent côtoyé les spécialistes quiœuvrent dans le domaine de lasanté mentale. Ces derniers fontsouvent toute la différence dans lavie et le mieux-être de ceux et celles

« J’aimerais qu’on se fassevoir du grandpublic et descorporations,qu’on parle denous et de lasanté mentalepartout. »

qui vivent des périodes difficiles enlien avec des problèmes de santémentale. « Un grand nombre deprofessionnels nous accompagnentpour nous suggérer des avenues ettrouver des solutions. C’est très bé-néfique pour mon fils, mais aussipour moi, car le soutien des parentsest aussi pris en charge. Pendantque Marc-Antoine rencontre sa psychologue, je rencontre moi-même une travailleuse sociale avecqui je peux échanger, sans aucunjugement. » Le recul et l’écouted’un professionnel qualifié permet-

tent de neutraliser certaines émo-tions et de voir les difficultés d’unautre œil. Une relation de confiancese développe entre la famille et lesdifférents intervenants. « De parleur travail, les professionnels de lasanté mentale oeuvrent au cœurmême des émotions. Je trouve im-portant que des liens se créent,parce qu’on est appelés à dévoilerdes choses qui se déroulent à lamaison et des évènements qui sontparfois difficiles à traverser ». Plu-sieurs stratégies pour faire face au

quotidien sont mises sur pied selonle point de vue et la réalité de la fa-mille et des spécialistes qui entou-rent l’enfant.

Et la vie continue…

La différence, il faut l’apprivoiser ettenter de la vivre le plus « normale-ment » possible. Pour ce faire, il estessentiel de se sentir soutenus parles différents spécialistes et membresde son entourage. Peu importe sescapacités, chacun a le besoin de sesentir utile et à sa place, d’entretenirdes espoirs et des rêves et la possi-bilité de les nourrir continuellement.Même si le chemin pour y arriver estparfois parsemé d’embuches…Selon Sylvie Lauzon, « une des prin-cipales souffrances en santé men-tale, c’est au niveau de la commu-nication et de la capacité à établirdes liens avec les autres. Les rela-tions avec autrui sont souvent com-promises et ce sont ces dernières quifont de nous des êtres humains ».

Sylvie Lauzon, par son nouveau rôlede directrice de la Fondation les petits trésors de l’Hôpital Rivière-des-Prairies, espère grandement aiderles jeunes souffrant de problèmesde santé mentale à trouver leur bon-heur dans une société ouverte à ladifférence… Parce qu’après tout, ilne faut jamais perdre de vue le petittrésor qui existe dans chacun denous…

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MOT DE LA DIRECTRICE DE LAFONDATION LES PETITS TRÉSORS

LA DIFFÉRENCE PARLONS-EN

L’EXPÉRIENCE PARTAGEONS-LA

LES ACTIVITÉS

SOMMAIRE

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CE BULLETIN EST CONFORME AUX RECTIFICATIONS ORTHOGRAPHIQUES

LES COORDONNÉES DE LA FONDATION

Pour communiquer avec nous et ensavoir plus sur les façons d’appuyer lasanté mentale des enfants :

Fondation les petits trésors 7070, boulevard Perras

Montréal (Québec) H1E 1A4 Téléphone : 514 323-7234 Sans frais : 1 877 323-7234 Télécopieur : 514 328-3517

Courriel : [email protected]

Site Web :www.petitstresors.ca

Comme le temps file... Ces quelques mois à la Fondation me font voir à quel pointles gens ont envie de s’engager. Dans le contexte actuel, il n’est pas toujours évidentde convaincre et d’inspirer les gens à s’associer à notre cause, mais de plus en plus,ils entendent et comprennent ce que nous avons à dire. Il nous reste à les inspirerafin qu’ils saisissent la main que nous leur tendons.

À la Fondation, nous sommes en pleine ébullition. Non seulement nous lançons dansquelques semaines notre campagne grand public à laquelle Guy Lafleur a choisi des’associer, mais nous relançons également le Show les petits trésors. Pour sa 4e édi-tion qui se tiendra le 7 mai, pendant la Semaine nationale de la santé mentale, notreshow prendra un nouvel envol : il devient le Show les petits trésors de Sophie.C’est donc notre marraine Sophie Prégent qui nous présentera ses coups de cœur.De belles surprises vous attendent et je peux déjà vous dire que vous retrouverezsur scène quelques-uns des candidats de l’émission LA VOIX. Cette soirée sera, j’ensuis certaine, inoubliable et j’espère que vous y serez.

Je suis aussi très heureuse de constater à quel point vous avez envie de construireavec nous. Grâce à l’heureuse initiative de Ghitza Thermidor du conseil multidiscipli-naire, nous sommes nombreux à nous entrainer pour participer à la marche ou à lacourse du Défi caritatif de la Banque Scotia. Vous n’avez pas la berlue, ceux et cellesque vous voyez marcher, courir, monter les marches en s’amusant dans l’Hôpital, c’est nous! Notre groupe prendra le départ le 28 avril prochain sur le circuitGilles Villeneuve au Parc Jean-Drapeau. Merci Ghitza pour cette belle initiative quinous fait du bien et qui en même temps vient soutenir notre cause.

J’en profite pour dire un grand merci à Line Bellavance et Marie-Michèle Leclerc quiont toutes les deux drôlement facilité mon arrivée à la Fondation. Leur connaissancedes dossiers m’a permis de m’intégrer plus facilement. Marie-Michèle nous quitteradans quelques jours pour profiter de son congé de maternité. Je lui souhaite des moisde plaisir avec son petit trésor.

Je nous souhaite aussi, à quelques semaines de ce grand lancement pour la Fondation, de continuer à travailler ensemble pour que nos petits trésors et leur famillepuissent aussi espérer le meilleur.

À bientôt,

UN MOT de la DIRECTRICE GÉNÉRALEde la FONDATION

Sylvie Lauzon

PRINTEMPS 2013

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Les petits trésors auCentre BellAu début de janvier, Alain Gauthier,vice-président exécutif et directeurgénéral Gestion des bâtiments auCentre Bell et membre du conseild’administration de la Fondation,nous a fait une offre que nous ne pou-vions refuser. Grâce à l’initiative « Lehockey en parle » des équipes cana-diennes de la Ligue nationale dehockey (LNH), six de nos jeunes ontpu assister, dans une loge, au matchqui opposait les Canadiens de Montréal aux Bruins de Boston. Ç’aété en tout point une soirée mémora-ble.

D’abord, il fallait y être pour ressentirà quel point les amateurs étaient heu-reux de retrouver leurs équipes àl’œuvre après le long lockout. Nosjeunes n’ont pas fait exception. Ils ontsuivi le match avec attention et profitéde chaque seconde de la soirée. Ils ont pu rencontrer le défenseurJosh Georges, Guy Lafleur, SophiePrégent et Youppi! Leur bonheur étaitpalpable et ça faisait plaisir à voir.

Emanuelle, Marjorie, Julie, Michael,Michel, Guillaume et leurs éducateurssont ressortis de cette soirée le sou-rire aux lèvres et les bras chargés decadeaux. Merci aux Canadiens et àleur partenaire Bell Canada pourcette soirée extraordinaire. Merci àAlain Gauthier qui a surement tiréquelques ficelles pour que la Fonda-tion les petits trésors soit de la fête.

Et merci à la LNH qui a décidé deconsacrer cette soirée à la santémentale, grâce à l’initiative des Canucks de Vancouver dont l’un desjoueurs s’est enlevé la vie en 2011.En parlant et en continuant à sensibi-liser la population, ils ont, tout commenous, l’espoir de voir les choseschanger.

UN MOT DES GARÇONSNous voulons vous remercier pour cette soi-rée extraordinaire qui a mis beaucoup dejoie, de soleil, de bonheur dans nos cœurs.Quelle belle surprise de pouvoir rencontrerdes vedettes du hockey, Guy Lafleur, JoshGeorges et aussi d’avoir pu échanger agréa-blement avec des comédiens et humoristes,Sophie Prégent et Michel Mpambara.Nous avons apprécié le buffet qui était augout du jour pour les ados! (tout le mondeest d’accord sur ce point!)

Michel (16 ans), Michaël (16 ans), Guillaume (17 ans) et leurs éducateurs,

Robert et Marie-Christine.UN MOT DES FILLESJe voulais vous remercier pour la belle soi-rée qui nous a été offerte. Je suis vraimentheureuse d’avoir passé une soirée auhockey… et d’avoir rencontré du monde, ycompris vous! Merci encore!

MarjorieBonjour les Habs!Je voulais vous remercier du plus profondde mon cœur pour la merveilleuse soirée quinous a été offerte, Go les Habs! Noussommes de tout cœur avec vous!De mon cœur de fan,

ÉmanuelleBonjour,Mon nom est Julie. J’aimerais vraiment vousremercier pour les billets pour le hockey desCanadiens. Je suis vraiment contented’avoir passé à la télé et de les avoir vus!

Julie

J’ai rencontré Josh Georgesen personne!

Que demanderde plus!

Je n’ai jamais

vécu rien d’aussi

extraordinaire!

Même Youppi! est venu

nous saluer!

Une vue en plongée de notre loge... chanceux hein!

M E R C Ipour cette belle soirée!

Nos jeunes ont tenu à écrire un petit mot deremerciements pour cette soirée extraordi-naire!

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Depuis plusieurs années, nous avons la chance d’avoirà nos côtés un partenaire qui a à cœur la santé de nospetits trésors. La Société de transport de Montréal nousaccompagne dans plusieurs de nos activités et dans lecadre de sa campagne de générosité 2012-2013, ellenous a remis un chèque de plus de 70 000 $ dollars. Lagénérosité fait partie des gènes de la STM puisque d’an-née en année, ce sont des millions de dollars que re-cueillent les employés et les retraités de la Société detransports en commun de Montréal. Tournois de golf etactivités de toutes sortes sont au cœur de cette grandecampagne annuelle de générosité. Plusieurs organismesen bénéficient dont notre Fondation et nous en sommesreconnaissants.

De constater que notre cause touche jusque dans lesgrandes entreprises fait chaud au cœur. Après tout, il nefaut pas oublier que derrière un patron ou un employé,se trouve probablement un parent qui peut imaginer ceque ça représente d’accompagner un enfant dont lasanté mentale est vacillante. Un grand merci à la STMpour cette belle initiative et nous espérons à la Fondationles petits trésors de l’Hôpital Rivière-des-Prairies quenotre collaboration durera longtemps encore.

À titre de partenaire philanthropique, la Fondation les petits trésors étaitheureuse de remettre un chèque de 148 900 $ à l’Hôpital Rivière-des-Prairies. Lorsqu’on sait qu’un enfant sur six souffre d’un problème de santémentale au Québec, quoi de plus naturel que de contribuer de façon tangibleà améliorer leur quotidien et celui de leur famille?

Cette somme permettra à l’Hôpital Rivière-des-Prairies de financer lesprojets suivants :

• Offrir un soutien technique pour le développement des soins du programme clinique des saines habitudes de vie en pédopsychiatrie;

• Développer un traitement novateur pour prévenir la récidive chez lesadolescents : la thérapie comportementale dialectique;

• Amorcer une étude électrophysiologique des troubles langagiers chezune population pédopsychiatrique âgée de 4 à 6 ans;

• Entreprendre une recherche sur le désir mimétique dans l’autisme;

• Contribuer à des bourses de recherche pour favoriser la relève scientifique.

C’est donc avec beaucoup d’enthousiasme que Sylvie Lauzon profitait d’unerencontre avec le personnel de l’Hôpital Rivière-des-Prairies pour poser sonpremier geste officiel depuis son entrée en fonction en remettant près de150 000 $ à son unique partenaire philanthropique : l’Hôpital Rivière-des-Prairies, marquant ainsi une nouvelle ère de collaboration entre les deuxorganisations dans l’atteinte de leurs objectifs respectifs.

Depuis le temps qu’on en parle, la Fondation amaintenant un nouveau site Web. Nous y avons tra-vaillé pendant plus d’un an. Notre envie était d’avoirun site plus convivial et facile d’utilisation. Tout aété revu et corrigé. Les couleurs du site sont main-tenant à l’image de la Fondation, claires et rafrai-

Au moment de remettre le chèque symbolique. De gauche à droite : Sylvie Lauzon, directrice généralede la Fondation les petits trésors, Carolle Martin, directrice générale de l’Hôpital Rivière-des-Prairies, Nicole Smolla, chercheuse à l’Hôpital Rivière-des-Prairies, et Louise Rousseau, directrice de la recherche à l’Hôpital Rivière-des-Prairies.

CRÉD

IT : Stéphane Trépanier

La Fondation les petits trésors remet près de 150 000 $ à l’Hôpital Rivière-des-Prairies

chissantes. Nos porte-paroles, notre conseil d’administration et notre mission y sont clairement identifiés. Nous utiliserons cette plateforme le plussouvent possible pour parler des petits miracles qui se produisent ici à l’Hôpital Rivière-des-Prairies.

À l’ère des réseaux sociaux, nul ne peut espérer se faire connaitre et reconnaitre sans être présent sur le Web. Nous serons donc de plus en plusactifs non seulement sur notre site, mais aussi sur notre page Facebook, Twitter et LinkedIn. Cette communauté que nous voulons développer, c’estaussi la vôtre et la participation de chacun d’entre nous peut faire la différence. Merci de devenir nos amis.

NOUVEAU SITE WEB de la FONDATION

CAMPAGNE GÉNÉROSITÉ de la STM

Tous les organismes bénéficiaires de la grandegénérosité de la STM étaient heureux de participer à ce dévoilement pour la campagne 2012-2013.

Ionut Munteanu, lieutenant au Service Sécurité etcontrôle de la STM, était heureux de dévoiler lemontant remis à la Fondation les petits trésors.

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Opération tirelire :donnez vos cents noires!L’Opération tirelire se poursuit! Depuis le re-trait de cette pièce de la monnaie cana-dienne, bien des organismes à but nonlucratif ont organisé leur récupération, unebelle façon de faire une collecte de fonds. LaFondation les petits trésors ne fait pas excep-tion!

En collaboration avec l’Association des fon-dations d’établissements de santé du Québec(AFÉSAQ) et les Caisses Desjardins, la Fondation les petits trésors profite de cetteinitiative et se verra remettre une partie dessous noirs recueillis par les caisses participantes du territoire de Montréal. Deplus, la Fondation s’est associée à la CaisseDesjardins de Rivière-des-Prairies et à titrede partenaire, celle-ci remettra 70 % de lasomme recueillie à notre organisation. Nousles remercions de leur précieuse collabora-tion et de leur appui dans cette opération!

Parallèlement à cette initiative, nous conti-nuons d’inviter le personnel de l’Hôpital Rivière-des-Prairies à vider ses fonds de tiroir, ses vieux pots de verre et à alléger sonportemonnaie dans nos boites de dons auxcaisses de la cafétéria ou dans notre énormeboite de plexiglas placée à l’accueil del’HRDP! Et surtout, remplissez le coupon departicipation afin de spéculer sur le nombrede cents noires que nous pourrons amasserdans cette fameuse boite! La personne ayantestimé au plus près le nombre de centsnoires amassés sera déclarée notre grandvainqueur et se verra remettre un chèque-cadeau d’une valeur de 750 $, gracieusetéde McCall photographie, pour une séance dephoto professionnelle. Participez en grandnombre! Le dévoilement du ou de la ga-gnante se fera à la fin de la campagne.

Pour le plus grand plaisir de nos fans, la Fondation est heureuse d’annoncer, après une année sabbatique, le retour du Show les petitstrésors en version améliorée! En effet, l’empreinte de notre marraine Sophie Prégent sera encore plus grande car, en plus de profiter deses multiples talents, nous profiterons aussi de ses coups de cœur musicaux!En effet, le Show les petits trésors de Sophie se tiendra le 8 mai prochain au Monument-National. Avez-vous votre billet? Consultez lesite de la Fondation pour l’acheter maintenant. Qui sait quelles VOIX nous entendrons?

Une première campagne médiatique pour la

Fondation les petits trésorsComme vous le savez sans doute, ce nesont pas les fondations qui manquent auQuébec. Toutes ces organisations œu-vrent pour de bonnes causes et noussommes souvent sollicités pour leur veniren aide.

Comment choisir dans un contexte budgé-taire limité? Bien entendu, nous choisis-sons avec notre cœur… et nous avonschoisi un homme de cœur pour devenir lepersonnage central de notre prochainecampagne grand public. Guy Lafleur a ac-cepté cette fois encore de porter la causedes petits trésors plus loin.

La Fondation les petits trésors lanceradonc sa toute première campagne publici-taire avec Guy Lafleur dans le cadre de laSemaine nationale de la santé mentale, enmême temps que le Show les petits trésors de Sophie.

Ne soyez pas surpris d’entendre parler dela Fondation, c’est un premier pas vers lareconnaissance du grand public et de lacause de la santé mentale des enfants etdes adolescents. Ce sera aussi l’occasionde découvrir un homme de cœur qui tientà ce que les choses changent pour toutesles familles qui, comme la sienne, ont dûtraverser bien des difficultés avant de recevoir diagnostics et traitements.

Guy Lafleur a été touché lorsqu’il a visitél’Hôpital l’an dernier. Et c’est ce qu’il a vulors de cette visite qui l’a convaincu dejouer dans notre équipe. La Fondation l’enremercie du fond du cœur.

Et si vous n’avez pas vu notre nouvelle publicité, venez sur notre site au

www.petitstresors.ca

LE SHOW LES PETITS TRÉSORS de SOPH IE

Défi caritatif de la Banque ScotiaVous n’êtes pas encore au courant? Lisez la suite…La Fondation les petits trésors participera pour une qua-trième année consécutive au Défi caritatif de la BanqueScotia le 28 avril prochain. Au moment de lire ces lignes,la Fondation est toujours en mode recrutement et collectede fonds afin d’atteindre de nouveaux sommets!

En effet, l’année dernière, plus de 50 marcheurs et cou-reurs se sont inscrits au 5 ou au 21 km de Montréal et ontparticipé au Défi caritatif de la Banque Scotia. Ils ontamassé près de 15 000 $. On peut dire que ce fut notreplus belle année autant au niveau de la participation quede la collecte de fonds. Encore bravo et merci.

Notre ambition pour l’édition 2013 est de réunir une équiped’au moins 80 personnes et de recueillir un minimum de20 000 $. Ces objectifs peuvent sembler élevés, mais cetteannée, l’initiative de Ghitza Thermidor, présidente duconseil multidisciplinaire de l’HRDP, nous donne des ailes.En effet, les kinésiologues s’occupent de notre remise enforme en préparant un programme d’entrainement pour lesparticipants, question de franchir tous ensemble le fil d’arrivée!

Nous vous invitons à visiter le (nouveau!) site de la Fon-dation ou notre page Facebook (facebook.com/FondLPT) pour avoir les détails en temps réel.Plus on sera nombreux, plus on aura de plaisir et peut-êtreréussirons-nous à gagner le 5 000 $ que la Banque Scotiaoffre généreusement à l’équipe la plus nombreuse.

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L’inter-Mission VOL.12 no 2 printemps 2013 11

Un 5 à 7 organisé par l’HRDP pour démystifier cette spécialisation méconnue.

Le 7 février 2013, l’Hôpital Rivière-des-Prairies lançait une invitation aux infir-mières : découvrir la réalité des soins infir-miers en psychiatrie! Pour cette occasion

particulière, les convives ont pu assisteraux allocutions d’infirmières cliniciennesexpérimentées, visionner une vidéo pré-parée spécialement pour l’évènement,écouter le témoignage d’une ex-patienteet échanger dans une ambiance convi-viale avec les membres de l’équipe infir-mière de l’HRDP, dont notamment des

représentantes du comité jeunesse du CII.Une activité qui se démarquait des tradi-tionnelles journées portes ouvertes et quia suscité un enthousiasme manifeste, tantde la part des représentantes de l’HRDPqui avaient l’occasion de partager leurpassion du métier, que du public avertiqui a visiblement apprécié l’initiative.

http://my.e2rm.com/TeamPage.aspx?EventID=96771&LangPref=fr-CA&TeamID=359728

Janie a livré à l’assistance un témoignage inspirant.

Le public était visiblement attentif lors des présentations. Des représentantes du comité jeunesse du CII partagent leurs expériences avec les participants.

28 avril 2013Le Défi caritatif de la Banque Scotia au profit de la Fondation les petitstrésors de l’Hôpital Rivière-des-Prairies

Le plaisir de bouger...pour une bonne cause! Tel est l’esprit qui animerales employés et amis de l’HRDP qui chausseront leurs espadrilles le28 avril prochain au profit de la Fondation les petits trésors de l’HôpitalRivière-des-Prairies. En marchant ou en courant 5 kilomètres ou mêmeun demi-marathon lors de cet évènement annuel, ils amasseront desfonds pour la santé mentale. Pour y participer ou commanditer un cou-reur, nous vous invitons à suivre l’hyperlien suivant qui vous conduiradirectement à l’équipe de l’HRDP:

Calendrier des évènements

Tout ce que vous vouliezsavoir sur l’infirmière en psychiatrie sans jamaisavoir osé le demander…

Mélimélo

Page 16: Au delà des soins... une relation d'aide

Oups! Une omission a malencontreusement été commise dans la dernière chronique de Nos experts s’illustrent. Le nom de Geneviève Racicot, psychoéducatrice à la Clinique d’intervention des troubles anxieux de l’HRDP, aurait dû figurer aux côtés deceux de Caroline Berthiaume, Roger Godbout et Évelyne Martello dans la liste des collaborateurs au Guide d’intervention cognitivo-comportementale auprès des enfants et des adolescents, un collectif sous la direction de Mme Lyse Turgeon et de Mme Sophie Parent. Voilà l’erreur corrigée!

Dre Paule Morin, Ph. D. PsychologieClinique d’intervention précoce de l’HRDP

Paule Morin explique la psychose à l’émission Experts en série

Le 20 mars dernier, Mme Paule Morin participait à l’émission Experts en série au Canal M, la radio de Vues etvoix. Elle y décrivait les manifestations de la psychose à l’adolescence et les bénéfices de l’intervention précoceauprès de ces jeunes patients.

Dr Réal Labelle, Ph. D. PsychologieChercheur à la Direction de la recherche de l’HRDPIntervention du Dr Labelle dans le cadre de la semaine de prévention du suicide

Le Dr Réal Labelle a accordé une entrevue au quotidien La Presse le 5 février dernier dans le cadre de la se-maine de prévention du suicide. Il y commentait une récente étude américaine de l’Université Harvard qui af-firmait que 60 % des adolescents ayant un plan de suicide feraient une tentative. Des données qui, même si

Dre Caroline Berthiaume, Ph. D. PsychologieCoordonnatrice clinique à la Clinique d’intervention des troubles anxieux de l’HRDPCaroline Berthiaume partage son expertise à l’émission « Experts en série »

Le 23 janvier dernier, Caroline Berthiaume accordait une entrevue à l’animatrice Marianne Paquette de l’émis-sion Experts en série à Canal M, la radio de Vues & Voix. Sur le thème des troubles anxieux à l’enfance et àl’adolescence, Mme Berthiaume s’est appliquée à brosser un tableau de cette problématique qui touche de

Nos experts s’illustrent

15 à 20 % des jeunes. L’entrevue peut être écoutée sur le Web à l’adresse suivante : www.vuesetvoix.com/radio/?powerpress_pinw=27405-podcast

Caroline Berthiaume, conférencière à l’Institut universitaire en santé mentale de Montréal

Caroline Berthiaume participait le 27 mars dernier avec Stéphane Guay, Ph. D., directeur du Centre d’étude sur le trauma, à laconférence grand public sur le stress organisée par le Centre de recherche Fernand-Seguin. Sous le thème Traumatisé? Stressé? Résistant? - Lumière sur le stress posttraumatique, Mme Berthiaume y abordait plus spécialement les particularités des troublesanxieux à la période de l’enfance et de l’adolescence.

le taux de suicide au Québec est à la baisse, nous rappellent la nécessité d’être particulièrement à l’écoute de la détresse des ado-lescents.

Construire et soutenir la résilience chez l’adolescent suicidaire

Le 7 février 2013, le Dr Réal Labelle présentait un atelier lors du Colloque lavallois en prévention du suicide 2013. Sous le titre « Construire et soutenir la résilience chez l’adolescent suicidaire », il y abordait entre autres le concept des facteurs de protection,un outil de prévention et d’intervention particulièrement étudié à la Clinique des troubles de l’humeur de l’HRDP.

L’inter-Mission VOL.12 no 2 printemps 201312

Page 17: Au delà des soins... une relation d'aide

Nos experts s’illustrentRoger Godbout, Ph. D. PsychologieResponsable du Laboratoire et de la Clinique du sommeil de l'HRDP

Le Dr Roger Godbout invité par la Société québécoise de la schizophrénie

Le Dr Godbout donnait le 13 novembre dernier une conférence organisée par la Société québécoise de laschizophrénie. Le Dr Godbout y faisait le point sur l’organisation et les principaux troubles du sommeil et surles diverses façons d’y remédier.

« Cerveau en bourdonnement » accueille le Dr Godbout

Le Dr Roger Godbout présentait le 23 novembre dernier, à l’occa-sion de la journée scientifique de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine -Institut universitaire en santé mentale de Montréal - consacrée auxcauses physiopathologiques de la schizophrénie, la conférence :Le sommeil, les rêves et la schizophrénie; un cerveau dans tousses états. Le Dr Godbout y faisait le bilan des connaissances dansce domaine en décrivant les difficultés de sommeil associées à laschizophrénie, les bénéfices des traitements et l’utilité de l’analysedes rêves pour jauger l’état d’esprit des patients.

Comment la fatigue affecte-t-elle notre cerveau quand on conduit?

C’est la question à laquelle répondait Roger Godbout dans le cadrede l'émission Une pilule, une petite granule, à Télé-Québec, le 14février dernier. Il y expliquait notamment la différence entre la fa-tigue et la somnolence quand vient le temps de prendre le volantet les conséquences de cette dernière sur la vigilance en situationde conduite.

Pour accéder à l’émission :http://pilule.telequebec.tv/occurrence.aspx?id=1087

Le Dr Godbout invité à l’émission « Là est la question »

Le laboratoire du sommeil de l’HRDP recevait l’équipe de Là est la question pour l’enregistrement de son émission du 26mars à TFO, la télévision culturelle et éducative de l'Ontariofrançais. Il y était notamment question du sommeil à l’adoles-cence et du rôle des rêves. Un adolescent s’est d’ailleurs prêtéde bonne grâce à l’exercice du test en laboratoire et à la ca-méra, électrodes comprises. Il y était également question dutravail de chercheur.

Roger Godbout démystifie l’apnée du sommeil à l’émission « Dessine-moi un dimanche »

Le Dr Roger Godbout était l’invité de Franco Nuovo à l’émissionDessine-moi un dimanche à la première chaine de la radio deRadio-Canada, le 17 février dernier. Le psychologue y a fait lepoint sur l’apnée du sommeil tout en déboulonnant au pas-sage quelques mythes sur cette problématique de santé.

Journée annuelle de la rechercheLa journée annuelle de la recherche, organisée par le Centre de recherche Fernand-Seguin (CRFS), aura lieu

cette année le 30 mai à l’Hôpital Rivière-des-Prairies. Une dizaine de chercheurs et d'étudiants y pré-senteront leurs travaux en santé mentale sous forme de courtes conférences, en plus d'une présentation

par affiche. Cette rencontre annuelle récompensera également les travaux de plusieurs étudiants par la re-

mise de bourses, dont une de vulgarisation scientifique offerte par la Fondation les petits trésors. À noter

que pour l’édition 2013, on y soulignera le 20e anniversaire du CRFS en invitant un vulgarisateur scientifique

de renom à venir nous entretenir de la carrière de Fernand Séguin, soit M. Yannick Villedieu, animateur à

l’émission « Les années lumières », à la première chaine de la radio de Radio-Canada.

Calendrier des évènements

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« Ça a été très émouvant de revoir Janie au 5 à 7 et gratifiant de l’entendre raconter son passage à l’HRDP,de raconter Darlyne Dusseck. J’ai ressenti une immensefierté. Wow! Un beau travail d’équipe a été accompli etj’y ai participé. Cette capacité d’introspection qu’a ac-quise Janie, c’est vraiment impressionnant. C’est encoredifficile pour elle, mais elle continue à cheminer et elles’est énormément épanouie. J’en suis très touchée.Pourtant, au moment où l’évènement qu’elle racontes’est produit, je n’ai pas particulièrement retenu l’impor-tance de mon intervention. Même si je m’en rappelleencore très bien aujourd’hui. »

Récit du moment déclencheur

Janie présentait un trouble anorexique. Lors de son hos-

pitalisation, ingénieuse, elle trouvait tous les moyens

possibles pour perdre du poids en faisant des exercices

en cachette. Elle faisait du jogging sur son lit, des « push-up » et des « set-up » à n’en plus finir dans sa chambre,

etc. La surveillance a donc été considérablement resser-rée pour éviter qu’elle ne fonde littéralement sur place.Mais Janie n’avait pas dit son dernier mot. Elle a doncdéveloppé une stratégie pour échapper à la vigilancedes intervenantes. C’est dans ce contexte, se rappelleDarlyne Dusseck, que l’intervention déterminante estsurvenue : « Janie a découvert que la douche était unendroit sûr où elle ne pouvait être surveillée. Elle s’estdonc mise à y faire son jogging et ses exercices. Maiscomme il fallait qu’elle fasse couler l’eau pour qu’on nel’entende pas, le plancher était nécessairement glissant.Comme il fallait s’y attendre, Janie s’est blessée en glis-sant. À mon arrivée un matin, elle avait une grosse ec-chymose au visage, sa lèvre était enflée et elle avait dumal à parler. Je lui ai demandé ce qui s’était passé. Ellem’a répondu qu’elle s’était accrochée. De toute évi-dence, elle banalisait la situation. Elle niait avoir fait del’exercice. Je lui ai dit « on va arrêter de niaiser. Tu peuxcontinuer de te mentir à toi-même, c’est à toi que tu fais

par Stéphane Trépanier

Le 7 février dernier, l’HRDP organisait un 5 à 7 pour présenter la réalité dessoins infirmiers psychiatriques. Au programme de l’évènement de sensibilisation, le témoignage de Janie, une ex-patiente venue raconter son expérience àl’HRDP, fait sensation. Au cours de son allocution, Janie mentionne un fait déterminant : l’intervention d’une infirmière dans un moment crucial de son hospitalisation. Des mots qui ont fait tomber les barrières de Janie et permisd’amorcer le processus de rétablissement. Dans la salle, le hasard veut que l’infirmière en question y soit. Même si elle a assisté au progrès de Janie, elle nesavait pas que certaines de ses paroles avaient eu un tel impact. Nous avonsdonc rencontré Darlyne Dusseck afin qu’elle nous parle du cheminement remarquable de Janie et du rôle pivot de l’infirmière psychiatrique en santé mentale. Un rôle qui peut changer des vies.

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Page 20: Au delà des soins... une relation d'aide

du tort. Ce n’est pas pour moi que tu eshospitalisée, mais pour toi. Si tu veuxcontinuer à travailler le faux, c’est toi quiperds ton temps et qui perds une belle oc-casion de profiter de ton hospitalisationpour amasser le plus d’outils possible. Ontravaille pour toi, pas contre toi ». Mon tonétait ferme et assez confrontant. Mais jesavais qu’elle était capable de le prendreet j’espérais au fond de moi-même qu’elleallait utiliser ça à son avantage. C’est cequ’elle a fait. De petites phrases commeça peuvent avoir un grand impact. C’est ça la joie d’être infirmière en pédo-psychiatrie ».

Une relation de proximité mesurée fort utile

De par la nature de son travail, l’infirmièreassure une présence auprès du patient entout temps, tous quarts de travail confon-dus. C’est elle qui récolte toutes les obser-vations cliniques. Elle observe si lamédication est efficace, ce que le jeunefait, comment sont son humeur et safaçon d’interagir avec les autres. Sourceprécieuse d’informations privilégiées dansles réunions cliniques, c’est souvent aussil’infirmière qui va en quelque sorte parlerau nom du jeune dans les échanges inter-disciplinaires, d’expliquer Darlyne Dusseck.« En prise en charge, on suit le patient toutau long de son hospitalisation. Ce peutêtre deux mois, six mois, un an. On de-vient par la force des choses un peu sonporte-parole. Il arrive que les jeunes soientréticents à parler spontanément de leurspréoccupations au psychiatre. Le statutde médecin peut les intimider. Une infir-mière a la chance et le temps d’établir unerelation de proximité. On est dans leurquotidien. On est là quand ils pleurent.Quand ils sont en colère, on va gérer lescrises. On va écouter leurs deuils. C’estune relation privilégiée qui les incite à se

confier à nous et à s’ouvrir. Ils nous voientchaque jour dans notre authenticité. Ilsvoient comment on réagit face à certainessituations et ça renforce l’alliance théra-peutique. Ils sentent qu’ils peuvent nousparler et qu’on est là pour eux. Ils parta-gent avec nous ce qui se passe au domi-cile, à l’école et dans leurs relations. Etcomme ils ne sont pas là aux réunions cliniques, nous faisons le pont avec toutesles autres disciplines. C’est un rôle pivotqui est bien servi par la vision globale quenotre profession nous oblige à avoir du patient. C’est pourquoi notre rôle est siimportant. »

Gérer les crises dans les règles de l’art

Ce n’est pas toujours facile d’intervenir àchaud auprès d’adolescents à la fois enplein développement et affectés par la ma-ladie mentale. Ça demande du doigté, dusang-froid, de la perspicacité et un grandsens de l’introspection qui, avec l’expé-rience, se raffineront. Confrontée à desréactions vives et imprévisibles, à des ré-pliques parfois assassines et à une détresseintense, la tâche de l’infirmière en psychia-trie n’est pas nécessairement de toutrepos. Avis aux adeptes de la routine… Cedomaine n’est pas pour vous! Mais pourqui carbure aux défis humains, surtout enpédopsychiatrie où tout est encore possi-ble, comme le mentionne Darlyne, la gra-tification et la croissance personnelle sontnécessairement au rendez-vous : « AvecJanie, c’était très difficile parce qu’elle pou-vait se montrer très exigeante. Elle essayaitconstamment de trouver mes failles. Avecune fille si intelligente et si brillante, il fallaitque je sois solide. Elle pouvait être très dé-stabilisante. Je me disais « ce n’est pas bêtece qu’elle dit ». Elle m’obligeait à me ques-tionner et à faire un travail sur moi. Ongrandit à leur contact. C’est magique.

Le suivi serré de l’alimentation a, on s’endoute, provoqué des crises. C’était difficilepour Janie. Mais une réaction intense,c’est souvent une occasion de compren-dre. Gérer une crise, c’est essayer deconnaitre l’émotion qui se cache derrièrele comportement. Est-ce que c’est de lapeur, de la colère, de la tristesse qui s’ex-prime? Il faut creuser. À travers les situa-tions troubles, nous pouvons intensifier larelation, construire l’alliance et solidifier laconfiance. C’est la clef. Les jeunes patientsréalisent qu’on est là quand ça va bien,mais aussi qu’on va être là dans les situa-tions où ils se sentent totalement désem-parés. On devient une personne deréférence qu’ils peuvent aller voir mêmedans les moments où ils ne présentent pasla plus belle image d’eux-mêmes. Le liense construit de cette façon et va servir aucheminement clinique. C’est ce qui s’estpassé avec Janie ».

Passer au suivant

Aujourd’hui, Janie est une jeune femmequi occupe pleinement sa place dans lasociété, même si elle porte encore en ellela fragilité de celle qui se souvient de sasouffrance. Elle étudie à l’École de travailsocial de l’UQÀM, est engagée dans sacommunauté et prépare un projet de coo-pération internationale qui l’amènera enBolivie cet été. Elle témoigne régulière-ment de son expérience pour briser les ta-bous qui pèsent sur la santé mentale. Enpartageant son histoire personnelle, elleen aide d’autres à retrouver espoir. « Le té-moignage de l’un peut être la délivranced’un autre »,mentionne Darlyne Dusseck,qui est à même de constater l’effet multi-plicateur de l’épanouissement de Janie.Une jeune femme qui l’a aidée elle-mêmeà cheminer, tant personnellement queprofessionnellement : « Ce qu’elle m’a ap-porté? La patience! Elle a aiguisé ma pa-

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tience (rire). Elle m’a aidée aussi à mieuxcomprendre l’immense détresse qui secache derrière l’anorexie. C’est difficiled’imaginer la souffrance qui accompagneun geste aussi banal que manger. Pour-tant, pour ces personnes la relation avecles aliments est extrêmement complexe etdouloureuse. Janie m’a permis d’appro-fondir ma compréhension de la com-plexité de ce qu’elles vivent ».

Ne jamais sous-estimer le pouvoir infirmier

L’infirmière psychiatrique occupe uneplace privilégiée auprès du patient. Mêmesi rien ne serait possible sans un remarqua-ble travail d’équipe et une étroite compli-cité avec les autres professionnels,l’infirmière est sans doute la profession-nelle qui bénéficie de la meilleure position

L’inter-Mission VOL.12 no 2 printemps 2013 17

d’observation et d’intervention auprès du pa-

tient, au cœur de son quotidien. Son influence

en apparence discrète contribue pourtant in-

déniablement au rétablissement, même si par-

fois elle peut en douter, comme en témoigne

Darlyne. « Parfois, on se demande si on aidevraiment ces jeunes. Puis, on réalise, commedans le cas de Janie, que nos paroles peuventavoir un effet tellement important! Juste notreprésence attentive, la stabilité qu’on leurdonne pendant des mois, et qui est peut-êtrela seule qu’ils ont reçue dans leur vie, peut lestransformer, les aider à grandir et à cheminer.Ils ne demandent qu’à être entendus, reçus,accueillis. Il ne faut jamais minimiser notre ap-port. C’est mon message. Et quand je vois deshistoires comme celle de Janie, je me dis quej’adore vraiment ce que je fais. C’est ça maréelle paye! ».

Extrait du témoignage de Janie

J'ai tenu à faire ce témoignagece soir pour vous dire à quelpoint vous pouvez faire la diffé-rence dans la vie d'une per-sonne sans même vous endouter. C'est un emploi quin'est pas toujours facile, maissans des gens comme vous,passionnés et qui ont à cœur lebienêtre des autres, je ne seraispas devant vous aujourd'hui.Ces infirmiers et infirmièresvivent au jour le jour à nos côtéset nous encouragent, nous gui-dent, nous écoutent, nous enca-drent et croient en nous.D'ailleurs, je me souviens d'unmatin où une des infirmièresm'a pris à part pour me parler.Je venais en fait de me blesserdans la douche en faisant desexercices en cachette, mais pour-tant, je continuais à nier l'évi-dence. Elle m'a alors dit : « Janietu peux continuer de te mentirà toi-même, c'est à toi que tufais du tort... mais ne me menspas, je préfère que tu me dises lavérité, même si tu n'as pas ledroit de faire ce que tu fais. Ar-rête de te battre contre les gensqui veulent t'aider ». Je me suisalors effondrée en larmes et j'aicompris que je me battais contremoi-même... Ce fut un des élé-ments déclencheurs qui m'ontaidée à voir plus clair et quim'ont poussée à me battre pourvaincre cette maladie qui avaitpris le dessus sur moi!

Darlyne résume les phases qu’a dû traver-ser Janie depuis son hospitalisation

LA NÉGATION. « À son arrivée, Janie nevoulait pas vraiment s’ouvrir à nous. Elle nevoulait même pas nous parler. Elle se disaitqu’elle allait faire son temps et s’arrangerpour nous manipuler comme elle le voulait.C’était ses propos. »

UNE TIMIDE OUVERTURE. « Ensuite, elle acommencé à nous faire un petit peu plusconfiance. Mais elle se disait quand mêmequ’elle ne nous montrerait pas la réalité.On ne saurait pas comment elle se sentréellement. Elle allait manger sommaire-ment pour nous faire plaisir, pour rentrerdans le cadre, mais sans plus. À ce mo-ment, il n’y avait rien qui pouvait être tra-vaillé en profondeur, tant au niveau desémotions qu’elle ressentait que des com-bats qu’elle livrait à l’intérieur d’elle. »

LÂCHER PRISE. « Puis, les barrières ontcédé. Elle s’est abandonnée et nous a dit

« je laisse tomber, j’abandonne. S’il vousplait, aidez-moi! Je vous fais confiance, jevais essayer de travailler, de cheminer, devous dire les vraies affaires, même si c’estdifficile pour moi d’aborder ça et que ça mefait vraiment souffrir. Mais je suis prête à es-sayer. »

LA RÉHABILITATION. « Une fois engagée, letravail s’est amorcé. Elle s’est confiée avecauthenticité. Son état s’est graduellementstabilisé, elle s’est conformée totalement autraitement, des changements en profon-deur ont commencé à s’installer et Janie afinalement pu obtenir son congé. »

LA CONSOLIDATION. « À l’évènement du 7février dernier, cela faisait un bon momentque je n’avais pas revu Janie. Elle appelaitune fois par année pour me dire où elle enétait rendue dans sa vie. De la voir en per-sonne, si épanouie, active, déterminée,c’était fantastique. »

Les étapes par lesquelles Janie a dû passer…

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Mélimélo (suite)

Le 13 février dernier, le comité vert de l’HRDP a mis sur pied un kiosque de

sensibilisation sur les matières dangereuses utilisées au travail. Par l’utilisa-

tion de différents outils, dont un jeu-questionnaire et une présentation de

l’application Web SIMDUT, les participants ont pu en apprendre davantage

sur le contrôle, la gestion et la classification des produits à risque à l’HRDP.

Voilà un bon moyen d’informer et d’assurer un environnement de travail

sécuritaire pour tous!

UNE ACTIVITÉ « STYLÉE »!

ATELIER-MIDI SUR LESTENDANCES MODE PRINTEMPS-ÉTÉ

LE MIDI EXPLOSIF...

UNE ACTIVITÉ DE SENSIBILISATION

SUR LES MATIÈRES DANGEREUSES

Gene Béliveau, Yvette Fortier et Luc St-Aubin, membres du comité Vert et participants à l’activité.

Les trois stylistes de chez « Ludique » ,Émilie Robidoux,Jeff Golf etCaroline Alexander.

Avec l’arrivée imminente des températuresprintanières, quoi de mieux qu’une activité ra-fraichissante pour se détendre et se changerles idées. C’est sous cette optique qu’un ate-lier-midi sur la mode et les tendances prin-temps-été a été organisé pour le personnel del’HRDP.

Lors de cette activité, les stylistes en mode per-sonnalisée de chez « Ludique » ont présentéune foule de conseils pour aider à créer ou àrafraichir son image… De quoi faire tournerles têtes à la prochaine saison!

L’inter-Mission VOL.12 no 2 printemps 201318

Page 23: Au delà des soins... une relation d'aide

« Show les petits trésors

de Sophie »

Sophie Prégent s’entoure cette année de ses coups de cœur musicaux.Retrouvez les artistes de l’heure

qui uniront leur voix pour des têtes en santé!

SERONT DU SPECTACLE :

� Luc De Larochellière� Andrea Lindsay� � Ingrid St-Pierre

Karim OuelletAriane Brunet

Jérôme Minière� et des artistes de l’émission… LA VOIX!

Mercredi8 mai 2013 20 h

BILLETS EN VENTE DÈS LE 17 AVRIL Réseau Admission :

www.admission.com ou 1 855 790-1245Monument-National :

www.monument-national.qc.ca ou 514 871-2224Passez une soirée inoubliable tout en contribuant

à l'unique Fondation s'occupant exclusivement de la santé mentale des enfants et des adolescents au Québec

Monument-National, 1182 boulevard Saint-Laurent

Billet régulier 50 $ Billet VIP 250 $ donnant accès au cocktail dinatoire à 18 h

C’est à ne pas manquer!

4e édition

L’inter-Mission VOL.12 no 2 printemps 2013 19

Page 24: Au delà des soins... une relation d'aide

CECOM de l'Hôpital Rivière-des-Prairies7070, boul. Perras

Montréal, QC, H1E 1A4, CanadaTél: 514 328-3508

[email protected]

Une collection de 16 contes, avec guide d’accompagnement, qui s’adresseà des enfants de 4 à 12 ans aux prises avec d’importants problèmes psy-chosociaux.

Chaque conte, écrit avec justesse, finesse et style par Gérald Lajoie, Ph. D.,psychologue retraité du Centre jeunesse de Montréal – Institut universitaireet illustré par Alexandra Le Corné, aborde une ou plusieurs situations dou-loureuses vécues par des enfants en grande difficulté : rejet, angoisse,anxiété de séparation, négligence, maltraitance, placement, déracinement,abandon, identité négative, mauvaise estime de soi, danger de recrute-ment, toxicomanie parentale et autres.

La collection « Contes de résilience » s’avère un outil précieux pour dénouerune impasse dans la communication d’un enfant avec son psychologue,travailleur social, psychoéducateur, enseignant, parent ou tuteur, pour fa-voriser l’accès à son monde intérieur et pour l’amener à s’exprimer sur laou les situations qui le bouleversent.

Les contes de résilience ont été conçus pour être lus par ou avec l’aided’une personne significative pour l’enfant en situation d’intervention indi-viduelle. Ils peuvent également servir à des fins de formation pour les in-tervenants ou de soutien aux parents.

L’ensemble des contes, incluant le guide d’accompagnement, est présentédans un boitier et est disponible au cout de 100 $ auprès du CECOM del’Hôpital Rivière-des-Prairies.

le CECOMde l’hôpital rivière-des-prairies et

le centre jeunesse de Montréal - institut universitaire

présentent« Contes de résilence »

Pour plus d'information et pour commander la collection « Contes de résilience »

Visitez le site Web :www.hrdp.qc.ca/cecom