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Actualités pharmaceutiques • n° 470 • Janvier 2008
Le Président de la
République a annoncé
que les prix des
médicaments dans
les départements
d’outre-mer (DOM),
plus élevés qu’en
métropole, seraient
revus à la baisse.
La principale réaction
face à cette annonce
présidentielle aura été
celle des pharmaciens
des DOM, inquiets
pour leurs marges.
En raison notamment des coûts d’acheminement, les prix sont souvent
plus élevés en Guadeloupe, Martinique ou sur l’île de la Réu-nion qu’en métropole. Nicolas
Sarkozy a promis que les prix des médicaments (30,3 % plus chers qu’en métropole) pour-raient être abaissés dans les officines martiniquaises, gua-deloupéennes, guyanaises et réunionnaises. La mesure n’aura guère suscité l’enthousiasme des populations des départements d’outre-mer (DOM). La prise en charge des médicaments par la Sécurité sociale permet, en effet, aux Français de limiter leurs inquiétudes quant à ce poste de dépenses, qu’ils vivent à Paris, à Verdun ou à Sainte-Rose.
Les pharmaciens des DOM résistentLes pharmaciens ont exprimé une colère particulièrement vive, la diminution du prix des médica-ments ayant une incidence directe sur leurs marges. Non consultés par les représentants du gouver-nement et guère entendus, ils ont
ainsi démarré un mouve-ment de grève dans la plupart des DOM le 12 décembre. Le refus des réquisitions préfectorales a même entraîné, le 17 décembre, la transmission par le préfet d’une quinzaine de procès-verbaux au Procureur de la République.Selon les officinaux d’outre-mer, les marges qu’ils perçoivent ne représentent nullement « une sur-rémunération » par rapport à la métropole. Les différences qui existent entre Paris et Saint-Denis ou Lyon et Pointe-à-Pitre s’expliqueraient par le coût du transport des médicaments, les taxes portuaires ou encore les octrois de mer. Loin d’augmenter le pouvoir d’achat des Français d’outre-mer, la mesure n’aura pour conséquence que de sup-primer des dizaines d’emplois affirment donc les pharmaciens.
Pas si loin du paradis ?N’existe-t-il, dans les DOM, aucune inflation des prix qui excéderait la spécificité géo-graphique de ces localités
françaises ? Sans évoquer p r inc ipa lement les
pharmaciens, mais
plus précisément les grossis-tes, l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS), dans son rapport sur l’évolution des dépenses d’assurance maladie dans les DOM publié en 2005, remarquait que « la mission note que le dispositif actuel conduit à des marges considérablement supérieures à celles des grossistes métro-politains » et jugeait, plus loin, que « la situation financière des grossistes répartiteurs des DOM paraît bien meilleure qu’en métropole », avant de souligner que « la marge de l’officine est, quant à elle, net-tement supérieure à celle de l’officine métropolitaine, de l’ordre de 60 % en moyenne ». L’IGAS avait calculé que les frais d’acheminement « consti-tuent en moyenne de 13 à 16 % du prix “free on board” de ces produits » et avait recommandé « d’éviter, comme en métropole, que la déformation de la struc-ture des prix des médicaments vendus tire en permanence vers le haut les marges des distributeurs ». �
Élisa Derrien
SourceAurélie Haroche © jim.fr
Officine
Vent de colère sur les pharmacies
des départements d’outre-mer
ainsi démarré un mouve-©
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lia/N
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Les départements d’outre-mer, un paradis pour le secteur officinal ?•
Baisse de prix attendue sur le génériqueUn amendement au projet de loi pour le développement de la concurrence
au service des consommateurs (loi “Chatel”) réintégrant les marges arrière
dans le plafond de remises que peuvent percevoir les pharmaciens sur les
médicaments remboursables, en particulier les génériques, était examiné au
Sénat fin décembre.
De cette mesure, soutenue par la ministre de la Santé et qui a pour objectif la
baisse du prix des médicaments génériques, est attendue une économie pour
l’Assurance maladie d’environ 100 M€. Les organismes complémentaires et les
patients bénéficieraient également de cette baisse pour environ 30 M€.
Ce processus résulte d’un accord obtenu sous l’égide du ministère de la
Santé, à l’issue d’une concertation menée avec les syndicats des pharma-
ciens, des grossistes répartiteurs et des laboratoires pharmaceutiques,
en lien avec les ministères de l’Économie et des Comptes. �
E.D.
Source : Communiqué du ministère de la Santé, de la Jeunesse et des Sports
du 18 décembre 2007.