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21 formation dossier Actualités pharmaceutiques n° 480 Décembre 2008 L’hépatite C Découvert en 1989, le virus de l’hépatite C (VHC) est le premier virus identifié grâce à l’utilisation exclusive de techniques de bio- logie moléculaire. La grande variabilité du génome du VHC a per- mis d’établir une classification en six principaux génotypes. La dis- tribution des génotypes varie selon la région géographique. Ce virus se transmet par voie sanguine. En France, depuis la mise en place d’un dépistage systématique des dons de sang, le risque transfusionnel est devenu quasi-inexistant, la toxicomanie par voie veineuse étant désormais le principal mode de contamination par le VHC. La transmission nosocomiale existe et s’explique par le non-respect des règles d’hygiène et des précautions universelles à la suite d’un acte médical. L’infection aiguë, souvent asymptomatique, évolue vers la chro- nicité dans environ 70 % des cas chez l’adulte, 30 % des sujets guérissant spontanément. En France, environ 600 000 personnes seraient séropositives pour le VHC. Plus de 400 000 seraient chroniquement infectées. Dans 10 à 20 % des cas, l’hépatite chronique C se complique après 20 ans d’évolution par une cirrhose pouvant aboutir à un cancer du foie. En Europe, l’aug- mentation de l’incidence du carcinome hépatocellulaire lors des deux dernières décennies serait en grande partie imputa- ble à l’expansion mondiale de l’infection par le VHC. Si la cible principale du VHC est le foie, l’infection peut s’accom- pagner d’atteintes extra-hépatiques, le plus souvent d’ordre immunologique. L’évaluation de la fibrose chez les malades permet de déterminer la sévérité des lésions hépatiques afin de décider l’indication d’un traitement. Le traitement actuel de l’hépatite C repose sur l’administration conjointe d’IFN pégylé et de ribavirine. Il s’adresse aux mala- des atteints d’une infection chronique par le VHC, authentifiée par la présence de l’ARN viral dans le sérum. Cette bithéra- pie permet l’éradication du virus chez plus de la moitié des malades traités, l’efficacité du traitement étant variable selon le génotype. En cas d’infection par une souche de génotype 2 ou 3, la réponse prolongée est proche de 80 %, alors qu’elle n’est que de 50 % pour un génotype 1. Les sujets infectés par une souche de génotype 1 seront traités pendant un an, ceux infectés par une souche de génotype 2 ou 3 pendant 6 mois. De nouvelles molécules (inhibiteurs de polymérase et de pro- téase) sont actuellement en cours de développement et font l’objet d’essais cliniques. Ce qu’il faut retenir sur l’hépatite C © BSIP/Imane

Ce qu’il faut retenir sur l’hépatite C

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Page 1: Ce qu’il faut retenir sur l’hépatite C

21 formation

dossier

Actualités pharmaceutiques n° 480 Décembre 2008

L’hépatite C

Découvert en 1989, le virus de l’hépatite C (VHC) est le premier virus identifié grâce à l’utilisation exclusive de techniques de bio-logie moléculaire. La grande variabilité du génome du VHC a per-mis d’établir une classification en six principaux génotypes. La dis-tribution des génotypes varie selon la région géographique. Ce virus se transmet par voie sanguine. En France, depuis la mise en place d’un dépistage systématique des dons de sang, le risque transfusionnel est devenu quasi-inexistant, la toxicomanie par voie veineuse étant désormais le principal mode de contamination par le VHC. La transmission nosocomiale existe et s’explique par le non-respect des règles d’hygiène et des précautions universelles à la suite d’un acte médical. L’infection aiguë, souvent asymptomatique, évolue vers la chro-nicité dans environ 70 % des cas chez l’adulte, 30 % des sujets guérissant spontanément. En France, environ 600 000 personnes seraient séropositives pour le VHC. Plus de 400 000 seraient chroniquement infectées. Dans 10 à 20 % des cas, l’hépatite chronique C se complique après 20 ans d’évolution par une cirrhose pouvant aboutir à un cancer du foie. En Europe, l’aug-mentation de l’incidence du carcinome hépatocellulaire lors des deux dernières décennies serait en grande partie imputa-

ble à l’expansion mondiale de l’infection par le VHC. Si la cible principale du VHC est le foie, l’infection peut s’accom-pagner d’atteintes extra-hépatiques, le plus souvent d’ordre immunologique. L’évaluation de la fibrose chez les malades permet de déterminer la sévérité des lésions hépatiques afin de décider l’indication d’un traitement.Le traitement actuel de l’hépatite C repose sur l’administration conjointe d’IFN pégylé et de ribavirine. Il s’adresse aux mala-des atteints d’une infection chronique par le VHC, authentifiée par la présence de l’ARN viral dans le sérum. Cette bithéra-pie permet l’éradication du virus chez plus de la moitié des malades traités, l’efficacité du traitement étant variable selon le génotype. En cas d’infection par une souche de génotype 2 ou 3, la réponse prolongée est proche de 80 %, alors qu’elle n’est que de 50 % pour un génotype 1. Les sujets infectés par une souche de génotype 1 seront traités pendant un an, ceux infectés par une souche de génotype 2 ou 3 pendant 6 mois. De nouvelles molécules (inhibiteurs de polymérase et de pro-téase) sont actuellement en cours de développement et font l’objet d’essais cliniques.

Ce qu’il faut retenir sur l’hépatite C

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