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CHINOIS Finance : Les devises étrangères Tout d’abord définissons ce qu’est un fond souverain : - Un fond souverain est un fond détenu par un Etat. L'Etat investit par l'intermédiaire de ce fond dans des actions et obligations. Ces investissements ont une optique de long terme et visent le plus souvent à soutenir les entreprises nationales lorsque celles-ci ont besoin de fonds. A terme, ce sont d'importantes plus-values. L'Etat peut aussi investir dans des entreprises étrangères mais ne prend généralement pas de grosse participation dans ces entreprises. Les choix d'investissement sont cependant très variables selon les fonds et surtout selon l'Etat qui les contrôlent. La plupart de ces fonds s'interdisent cependant d'investir dans des sociétés trop risquées afin de minimiser les possibilités de pertes. Ils investissent essentiellement dans des entreprises stratégiques qui aideront au développement économique du pays. La gestion de fonds reste dans certains cas opaque. C'est le cas du fond chinois « China investment Corportation ». Il devrait normalement y avoir de la transparence étant donné qu'il s'agit d'argent public. Cet argent à plusieurs sources ; il provient notamment de l'épargne des ménages, de l'exploitation des matières premières, ou encore des réserves pour les retraites. Les méthodes de financement varient selon les caractéristiques du pays et les ressources dont ils disposent. A présent, nous allons voir quelle est la stratégie géopolitique de la Chine : La Chine, puissance montante, développe une stratégie géopolitique de projection planétaire, notamment par le biais de l’intensification de ses relations avec l’Amérique latine et l’Afrique. En effet, Pékin déploie une diplomatie, notamment commerciale, très active à l’égard du continent africain, bousculant et redessinant peu à peu la carte des influences

Chinois

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CHINOIS

Finance : Les devises étrangères

Tout d’abord définissons ce qu’est un fond souverain :

- Un fond souverain est un fond détenu par un Etat. L'Etat investit par l'intermédiaire

de ce fond dans des actions et obligations.

Ces investissements ont une optique de long terme et visent le plus souvent à

soutenir les entreprises nationales lorsque celles-ci ont besoin de fonds. A terme, ce

sont d'importantes plus-values.

L'Etat peut aussi investir dans des entreprises étrangères mais ne prend

généralement pas de grosse participation dans ces entreprises.

Les choix d'investissement sont cependant très variables selon les fonds et surtout

selon l'Etat qui les contrôlent. La plupart de ces fonds s'interdisent cependant

d'investir dans des sociétés trop risquées afin de minimiser les possibilités de pertes.

Ils investissent essentiellement dans des entreprises stratégiques qui aideront au

développement économique du pays. La gestion de fonds reste dans certains cas

opaque.

C'est le cas du fond chinois « China investment Corportation ». Il devrait

normalement y avoir de la transparence étant donné qu'il s'agit d'argent public. Cet

argent à plusieurs sources ; il provient notamment de l'épargne des ménages, de

l'exploitation des matières premières, ou encore des réserves pour les retraites. Les

méthodes de financement varient selon les caractéristiques du pays et les

ressources dont ils disposent.

A présent, nous allons voir quelle est la stratégie géopolitique de la Chine :

La Chine, puissance montante, développe une stratégie géopolitique de projection

planétaire, notamment par le biais de l’intensification de ses relations avec

l’Amérique latine et l’Afrique.

En effet, Pékin déploie une diplomatie, notamment commerciale, très active à l’égard

du continent africain, bousculant et redessinant peu à peu la carte des influences

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traditionnelles « occidentales » sur fond de lutte pour le contrôle des gisements

pétroliers avérés ou potentiels.

Cette stratégie de positionnement « offensif » en Afrique répond à plusieurs

préoccupations chinoises.

La dimension économique

Diversifier et multiplier ses sources d’approvisionnement en pétrole et en matières

premières jugées stratégiques ; la diversification des fournisseurs est devenue une

priorité compte tenu de l’augmentation de la consommation chinoise et de la

raréfaction des réserves de ses fournisseurs traditionnels (ex : Indonésie).

La dimension politique

Le positionnement de la Chine au Nord du Sahara se traduit également par des

répercussions politiques. « Si l’UE, et plus particulièrement la France, constitue le

débouché commercial traditionnel de ces pays d’Afrique du Nord, ces derniers voient

en la Chine un véritable partenaire alternatif plus conciliant. En effet, Pékin ne

présente pas d’exigences politiques particulières, si ce n’est la rupture de tout lien

avec Taïwan, à la différence de la France ou des USA.

La dimension multipolaire

La politique africaine de la Chine s’inscrit également dans le cadre plus large d’une

stratégie de contournement et d’affaiblissement des puissances occidentales et

principalement des USA, « dans une situation internationale décrite à Pékin comme

complexe, c’est-à-dire, pour décoder la terminologie officielle, peu favorable aux

intérêts chinois ». Dans ce contexte, en dynamisant le dialogue Sud-Sud et en

l’instrumentalisant afin de bien souligner sa spécificité, la Chine joue de son double

statut de pays en développement et de grande puissance.

Cependant une problématique se pose : Quelles sont les perspectives de

l’émergence chinoise ?

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la Chine émerge sans à-coups pour devenir l'une des superpuissances du XXIe

siècle, du fait de son développement économique, politique, et militaire, appuyé par

l'importance de sa population et la force de sa civilisation.

De plus, la Chine possède de nombreux atouts :

- son économie connaît chaque année l'une des plus fortes croissances au monde.

- sa population (avec plus de 1,3 milliard d'habitants) et sa superficie.

- son armée est la plus grande du monde ainsi que l'arme nucléaire.

- la Chine est membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies, ce qui lui

confère une influence diplomatique très importante.

La Chine est actuellement la deuxième puissance économique mondiale. D'après la

Banque mondiale, la Chine pourrait devenir la première puissance économique de la

planète en dépassant les États-Unis entre 2020 et 2030.

Elle est également une puissance spatiale depuis 2003 où elle a envoyé pour la

première fois un homme dans l'espace. La Chine peut par ailleurs s'appuyer sur sa

présence dans de nombreuses organisations, notamment l'Organisation mondiale du

commerce (OMC) depuis le 1er janvier 2002 ou encore l'Organisation de coopération

de Shanghai.

De surcroit, la Chine se base sur un processus de développement classique fondé

sur les trois I :

- Initiation : elle dispose d’une grande capacité de production ainsi que des coûts

très bas.

- Imitation : une contrefaçon qui se développe de plus en plus.

- Innovation : la Chine consacre plus de 80 milliards de dollars à la recherche

(nouvelles technologies, TV, électroménagers).

Cependant, la Chine présente un certain nombre de faiblesses majeures, qui

pourraient handicaper sa montée en puissance : le pays présente des risques

d'explosion sociale, liés à l'inégalité entre régions côtières et villes d'un côté,

arrière-pays campagnard de l'autre.

De l'aveu même des dirigeants chinois, les huit cents millions d'agriculteurs que

compte encore le pays obligent à considérer la Chine comme étant toujours un pays

en voie de développement. Les tensions nées de cette situation sont accrues par les

inégalités sociales et la corruption notoire de certains hauts fonctionnaires.

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Par ailleurs, le pays reste encore très dépendant de l'étranger pour sa technologie

comme pour ses exportations.

Enfin, les approvisionnements énergétiques ou l'impact de la croissance sur

l'environnement ne sont pas aujourd'hui totalement maîtrisés.

La chine s'en prend au dollar :

La réforme de l'architecture financière devrait être au menu des discussions du G20

qui réunit les dirigeants des pays industrialisés et des économies émergentes, le 2

avril à Londres. A une semaine de l'ouverture du sommet, la Banque centrale de

Chine appelle à la révolution.

Zhou Xiaochuan, le gouverneur de la Banque centrale, demande, dans un essai

publié lundi 23 mars, l'adoption d'une nouvelle monnaie de réserve internationale,

pour remplacer le dollar, dans un système placé sous les auspices du Fonds

monétaire international (FMI).

Le but serait de créer un nouveau système économique mondial, qui ne soit pas

facilement influencé par les politiques de certains pays, explique le gouverneur dans

un texte publié sur le site Internet de l'institution. "L'éclatement de la crise et son

débordement dans le monde entier reflètent les vulnérabilités inhérentes et les

risques systémiques dans le système monétaire international", écrit-il.

La Chine est dépendante du système actuel dominé par le dollar et suit de près

l'impact des politiques de relance de l'économie américaine décidées par

l'administration de Barack Obama, ainsi que ses conséquences éventuelles sur les

réserves de change chinoises. Une grande part de ces réserves — de près de 2 000

milliards de dollars — sont aujourd'hui en dollars et la Chine s'est inquiétée à

plusieurs reprises de l'avenir de ces avoirs. L'établissement "d'une nouvelle monnaie

de réserve largement acceptée (...) pourrait prendre du temps", admet Zhou

Xiaochuan. Mais "à court terme la communauté internationale et particulièrement le

FMI devraient au moins (...) faire face aux risques résultant du système actuel,

conduire des contrôles réguliers et des évaluations".

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La Chine a été pendant 18 siècles la première puissance économique mondiale, on

l'oublie trop.

Elle tend à le redevenir aujourd'hui, pour beaucoup : le seul débat qui a encore lieu

sur les capacités économiques de la Chine, c'est la date à laquelle elle aura rattrapé

les Etats-Unis en termes de poids du PIB.

Et, alors qu'on la situait encore au sixième rang mondial fin 2005, elle vient de passer

au quatrième rang aujourd'hui après révision des statistiques.

Le pays absorbe la moitié du ciment de la planète. Le revenu par habitant a été

multiplié par 5 en 25 ans. L’espérance de vie a gagné presque 10 ans en 35 ans.

Et Shenzen, ville de 30 000 habitants en 1980 en compte aujourd’hui 6 millions.

La demande pétrolière chinoise, représente 5% de la demande mondiale.

Les risques financiers

Le secteur financier est souvent décrit comme le point le plus faible du

développement chinois. La finance a conservé de nombreuses caractéristiques pré-

modernes, avec une gestion floue de l'argent, négligente avec la comptabilité.

Officiellement, les créances douteuses monteraient à 20 % de l'ensemble des prêts.

Selon Standard & Poor's, elles atteindraient 40 à 45 %.

Parallèlement, des bourses casinos et une bulle immobilière se sont formées.

Dans ce système semi-autoritaire semi-libéral, les doublons sont la règle : les

surcapacités installées par les nombreux groupes qui se sont lancés dans

l'automobile, par exemple, seraient de 90 %.

Heureusement, la Chine compense ces pertes en ligne et maintient un taux

d'investissement particulièrement élevé grâce à l'abondance du capital disponible

qu'elle puise dans les surplus des exports et dans une épargne nationale forte.

Maitrise de ses voisins

La Chine regarde d'abord vers ses voisins immédiats : le Japon et Taïwan.

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Malgré les intérêts économiques croisés, la Chine et le Japon ont en effet atteint les

limites de leurs intentions pacifiques.

Tout contribue à tendre les relations sino-japonaises : l'antagonisme traditionnel, les

contentieux historiques, les litiges territoriaux, la rivalité régionale, l'alignement plus

étroit du Japon sur la politique de sécurité américaine dans la région qui va jusqu'à

inclure Taïwan dans le périmètre sécuritaire japonais.

D'ailleurs, le Japon est le premier pays (avec la Corée du Sud) à manifester ses

doutes sur le caractère pacifique de la montée en puissance chinoise, à mesurer

l'ambition chinoise d'espace vital, notamment en direction du Pacifique, et à réagir en

conséquence.

Face à des conflits d'intérêts de moins en moins évitables, Pékin continuera à réagir

par les méthodes de la stratégie indirecte : négociations, dialogue, promesses,

utilisation d'alliés de circonstance ayant en commun avec Pékin des contentieux

avec Tokyo : Corée du Sud, Corée du Nord pour commencer.

Construction d'une alliance financière sino-américaine durable

Le partenariat entre la Chine et les États-Unis s'est soldé en 2005 par 212 milliard de

dollar d'affaires en commun. Elle est le second fournisseur étranger derrière le

Canada. A l'inverse, l'excédent commercial chinois vis-à-vis des Etats-Unis atteint

201 milliard de dollars en 2005 sur un total de 726 milliard de dollars (6% du PIB) !

En 2005, l'excédent commercial chinois global était de 102 milliard de dollars (il a

été multiplié par 3 en un an !).

C'est dans une large mesure le gouverneur de la Banque centrale chinoise qui

décide de la valeur du dollar en achetant ou en vendant des dollars et des bons du

Trésor grâce à ses formidables réserves de change que lui procure sa balance

commerciale. Elles atteignaient en 2005, 800 Milliard de dollars de réserve de

change.

Surtout, la Chine détient une quantité gigantesque de bons du Trésor américains : 10

% du total !

Aujourd'hui, d'une certaine manière, l’Amérique achète à la Chine avec l'argent que

la Chine lui prête. Et elle n'a pas intérêt à une baisse du dollar ou à un yuan plus fort

parce que cela signifierait une perte en valeurs des actifs chinois en dollars.

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Construction de fronts unis

La stratégie chinoise :

Développer des fronts unis avec des pays autres que les grandes puissances

traditionnelles.

Cette stratégie répond à trois objectifs : d'abord, consolider l’accès de la Chine aux

matières premières. Les tournées régulières des grands dirigeants chinois en

Afrique, dans le Golfe ou en Amérique latine répondent au souci aujourd'hui constant

de sécuriser les sources d'approvisionnement énergétiques.

En 2003, la Chine est devenue le deuxième consommateur mondial et le troisième

importateur de pétrole. Pékin importe aujourd'hui 40 % de son pétrole, chiffre qui

pourrait doubler en 2025. La sécurisation des routes d'approvisionnement

énergétique est donc un enjeu vital pour la Chine.

Depuis longtemps, le président chinois, Hu Jintao, vante les mérites d'une

"coprospérité sino-africaine", ainsi qu'un principe "gagnant-gagnant" d'un genre

particulier : quand les bailleurs de fonds, tels que le FMI et la Banque mondiale,

imposent des conditions drastiques avant de débloquer le moindre prêt, Pékin

propose le plus souvent des dons.

En échange de quoi, le pays s'engage à lui réserver la priorité sur des gros contrats

industriels ou sur ses matières premières.

Quelques chiffres :

La Chine détient une quantité gigantesque des bons du trésor américain 10% au

total !

La Chine est devenue le deuxième consommateur mondial et le troisième

importateur de pétrole.