1
les teignes du cuir chevelu, décrire l’évolution de cette épidémio- logie et de confronter ces résultats aux données de la littérature. Patients et me´thodes.Notre étude est une analyse rétrospective intéressant des prélèvements mycologiques effectués chez 496 malades présentant ayant une clinique évocatrice de teigne du cuir chevelu, et ceci du 1 er janvier 2002 au 31 juillet 2013 au laboratoire de parasitologie et de mycologie médicale de l’HMIMV. Chaque patient a bénéficié d’un examen clinique et mycologique comportant un examen direct entre lame et lamelle, une culture sur milieu de Sabouraud et l’identification selon l’aspect macroscopique et microscopique des colonies. Re´sultats.Sur les 496 échantillons prélevés, 230 ont eu un examen mycologique positif confirmant le diagnostic ; soit 46,37 % de la population diagnostiquée. L’âge médiane est 10 [7 ; 13,25] ans. Les hommes 159 (69,13 %) sont plus touchés que les femmes 71 (30,87 %), avec un sex-ratio H/F de 2,33. Les enfants sont les plus atteints (85,65 %), alors que les adultes ne représentent que 14,35 % des cas. Cela prouve que les teignes du cuir chevelu touchent essentiellement les enfants. L’examen direct s’est révélé positif dans 208 (90,4 %) des cas, la culture dans 62,26 % des cas. Cela montre une concordance quasi-totale entre l’examen direct et la culture, 22 prélèvements du cuir chevelu ont montré un examen direct négatif avec une culture positive. Les teignes se répartissaient en teignes à Trichophyton violaceum dans 53,91 % des cas, Microsporum canis dans 35,65 %, M. audouinii dans 6,52 %, T. rubrum dans 1,74 %, T. mentagrophytes dans 1,30 %, T. verrucosum dans 0,43 %, T. schoenleinii dans 0,43 %. Conclusion.Les teignes du cuir chevelu sont toujours une patho- logie fréquente au Maroc, notre étude a permis de constater que les teignes tondantes constituent la majorité de teigne de cuir chevelu, avec prédominances de T. violaceum et M. canis. Ceci doit inciter tout personnel soignant face à une lésion du cuir chevelu à réaliser en plus d’examen clinique un prélèvement mycologique pour affirmer le diagnostic de ces teignes et d’être très efficace sur le plan épidé- miologique et thérapeutique. http://dx.doi.org/10.1016/j.mycmed.2014.01.105 42 Chromomycose cutanée : deux nouveaux cas K. Baline * , N. Radouane, F. Hali, M. Soussi Abdellaoui, F. Marnissi, S. Zamiati, H. Benchikhi CHU Ibn Rochd, Casablanca, Maroc *Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected]. Introduction.La chromomycose est une infection fongique chro- nique de la peau, fréquente en zones tropicales et subtropicales et rarement décrite au Maroc. Nous rapportons deux nouveaux cas. Observation 1.Patiente de 13 ans d’origine rurale sans antécédents notables était hospitalisée en Dermatologie pour une lésion papulo- nodulaire de 6/5 cm de la cheville droite, évoluant depuis deux années sans notion de traumatisme auparavant. Le frottis à la recherche de corps de Leishmanies était négatif. La biopsie cutanée montrait une hyperplasie papillomateuse avec des micro-abcès à PNN et des spores. Des corps fumago?des étaient isolés à l’examen direct avec pousse de Fonsecaea pedrosoii à la culture. La patiente a bénéficié d’un traitement médico-chirurgical (terbinafine + exérèse puis greffe cutanée) avec une bonne évolution. Observation 2.Femme de 42 ans, était hospitalisée pour des nodules érythémateux kératosiques disposés sur le bras et le dos et associés à une lésion ulcéro-crouteuse de l’index homolatéral sans notion de traumatisme. La biopsie cutanée objectivait un granulome épithélo?de et gigantocellulaire sans nécrose caséeuse. L’étude mycologique montrait la présence de corps fumago?des et isolait P. verrucosa. L’absence d’amélioration sous terbinafine a justifié l’introduction de l’itraconazole et de l’amphotéricine B. Discussion.La chromomomycose est rare au Maroc (13 cas en 28 ans au service de Dermatologie CHU Ibn Rochd). La deuxième observa- tion est atypique et originale étant donné l’aspect clinique, l’éten- due des lésions, leur localisation inhabituelle au niveau du dos et des membres supérieurs et l’isolement d’une espèce rare : P. verrucosa (deuxième observation au Maroc). Elle souligne par ailleurs les difficultés thérapeutiques que pose ce type de chromomycose. http://dx.doi.org/10.1016/j.mycmed.2014.01.106 43 Chromomycose cutanée à Fonsecaea pedrosoi I. Tlamçani * , S. Benjelloun, H. Deham, M. Er-Rami Laboratoire de parasitologie, ho ˆpital militaire Moulay Ismail, Mekne `s, Maroc *Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected]. Introduction.La chromomycose est une infection fongique chro- nique de la peau qui se présente habituellement sous forme de lésions verruqueuses ou végétantes des zones découvertes. Les agents responsables sont des champignons pigmentés du groupe des dématiés regroupés en cinq espèces. Elle est fréquente dans les pays tropicaux et subtropicaux et rare au nord de l’Afrique. Au Maroc, jusqu’à janvier 2013, six cas seulement ont été rapportés dans la littérature. L’agent étiologique a été précisé uniquement pour deux cas comme étant Phialophora verrucosa. Nous rapportons ici le premier cas d’une chromomycose à Fonsecaea pedrosoi chez un agriculteur dont le diagnostic a été méconnu pendant une dizaine d’année avec invalidité au travail. Observation.Il s’agit d’un patient de 70 ans qui présente depuis 12 ans des lésions nodulaires du membre supérieur droit pris à tort pour une leishmaniose puis pour une tuberculose, et traitées comme telles sans aucune amélioration, puis il a été traité chirurgicalement avec récidive. Une biopsie cutanée a été réalisée, l’étude histolo- gique a objectivé une dermite chronique granulomateuse non spécifique et c’est l’étude mycologique qui a objectivé la présence de cellules fumagoïdes avec identification de l’espèce F. pedrosoi. Le diagnostic de chromomycose a été posé et le patient a été mis sous terbinafine associé à une cryothérapie, avec une légère amélioration à deux mois de recul. Discussion et Conclusion.Cette observation particulière rappelle qu’il faut évoquer le diagnostic d’une chromomycose devant des lésions cutanées d’évolution chronique et souligne l’intérêt de l’étude mycologique. http://dx.doi.org/10.1016/j.mycmed.2014.01.107 44 Intérêt de la PCR en temps réel dans le diagnostic et l’identification des dermatophytes I. Drira * , S. Neji, H. Trabelsi, R. Guidara, H. Sellami, F. Cheikhrouhou, M. Karray, F. Makni, A. Ayadi Laboratoire de biologie mole ´culaire parasitaire et fongique, faculte ´ de me ´decine, Sfax, Tunisie *Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected]. Introduction.Récemment les outils moléculaires et particulière- ment la PCR en temps réel ont prouvé leurs utilités pour un diag- nostic rapide et un traitement approprié des dermatophytes. L’objectif de notre travail était de développer une PCR en temps réel afin de détecter et identifier les dermatophytes directement à partir des prélèvements et de comparer la sensibilité de cette technique avec les méthodes conventionnelles. e88 Compte rendu de congrès/Proceeding of congress

Chromomycose cutanée : deux nouveaux cas

  • Upload
    h

  • View
    228

  • Download
    5

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Chromomycose cutanée : deux nouveaux cas

les teignes du cuir chevelu, décrire l’évolution de cette épidémio-logie et de confronter ces résultats aux données de la littérature.Patients et methodes.— Notre étude est une analyse rétrospectiveintéressant des prélèvements mycologiques effectués chez496 malades présentant ayant une clinique évocatrice de teignedu cuir chevelu, et ceci du 1er janvier 2002 au 31 juillet 2013 aulaboratoire de parasitologie et de mycologie médicale de l’HMIMV.Chaque patient a bénéficié d’un examen clinique et mycologiquecomportant un examen direct entre lame et lamelle, une culture surmilieu de Sabouraud et l’identification selon l’aspect macroscopiqueet microscopique des colonies.Resultats.— Sur les 496 échantillons prélevés, 230 ont eu un examenmycologique positif confirmant le diagnostic ; soit 46,37 % de lapopulation diagnostiquée. L’âge médiane est 10 [7 ; 13,25] ans. Leshommes 159 (69,13 %) sont plus touchés que les femmes 71 (30,87 %),avec un sex-ratio H/F de 2,33. Les enfants sont les plus atteints(85,65 %), alors que les adultes ne représentent que 14,35 % des cas.Cela prouve que les teignes du cuir chevelu touchent essentiellementles enfants. L’examen direct s’est révélé positif dans 208 (90,4 %) descas, la culture dans 62,26 % des cas. Cela montre une concordancequasi-totale entre l’examen direct et la culture, 22 prélèvements ducuir chevelu ont montré un examen direct négatif avec une culturepositive. Les teignes se répartissaient en teignes à Trichophytonviolaceum dans 53,91 % des cas, Microsporum canis dans 35,65 %,M. audouinii dans 6,52 %, T. rubrum dans 1,74 %, T. mentagrophytesdans 1,30 %, T. verrucosum dans 0,43 %, T. schoenleinii dans 0,43 %.Conclusion.— Les teignes du cuir chevelu sont toujours une patho-logie fréquente au Maroc, notre étude a permis de constater que lesteignes tondantes constituent la majorité de teigne de cuir chevelu,avec prédominances de T. violaceum et M. canis. Ceci doit incitertout personnel soignant face à une lésion du cuir chevelu à réaliser enplus d’examen clinique un prélèvement mycologique pour affirmer lediagnostic de ces teignes et d’être très efficace sur le plan épidé-miologique et thérapeutique.

http://dx.doi.org/10.1016/j.mycmed.2014.01.105

42

Chromomycose cutanée : deuxnouveaux casK. Baline *, N. Radouane, F. Hali, M. Soussi Abdellaoui,F. Marnissi, S. Zamiati, H. BenchikhiCHU Ibn Rochd, Casablanca, Maroc*Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected].

Introduction.— La chromomycose est une infection fongique chro-nique de la peau, fréquente en zones tropicales et subtropicales etrarement décrite au Maroc. Nous rapportons deux nouveaux cas.Observation 1.— Patiente de 13 ans d’origine rurale sans antécédentsnotables était hospitalisée en Dermatologie pour une lésion papulo-nodulaire de 6/5 cm de la cheville droite, évoluant depuis deuxannées sans notion de traumatisme auparavant. Le frottis à larecherche de corps de Leishmanies était négatif. La biopsie cutanéemontrait une hyperplasie papillomateuse avec des micro-abcès àPNN et des spores. Des corps fumago?des étaient isolés à l’examendirect avec pousse de Fonsecaea pedrosoii à la culture. La patiente abénéficié d’un traitement médico-chirurgical (terbinafine + exérèsepuis greffe cutanée) avec une bonne évolution.Observation 2.— Femme de 42 ans, était hospitalisée pour desnodules érythémateux kératosiques disposés sur le bras et le doset associés à une lésion ulcéro-crouteuse de l’index homolatéral sansnotion de traumatisme. La biopsie cutanée objectivait un granulomeépithélo?de et gigantocellulaire sans nécrose caséeuse. L’étudemycologique montrait la présence de corps fumago?des et isolaitP. verrucosa. L’absence d’amélioration sous terbinafine a justifiél’introduction de l’itraconazole et de l’amphotéricine B.

Discussion.— La chromomomycose est rare au Maroc (13 cas en 28 ansau service de Dermatologie CHU Ibn Rochd). La deuxième observa-tion est atypique et originale étant donné l’aspect clinique, l’éten-due des lésions, leur localisation inhabituelle au niveau du dos et desmembres supérieurs et l’isolement d’une espèce rare : P. verrucosa(deuxième observation au Maroc). Elle souligne par ailleurs lesdifficultés thérapeutiques que pose ce type de chromomycose.

http://dx.doi.org/10.1016/j.mycmed.2014.01.106

43

Chromomycose cutanée à FonsecaeapedrosoiI. Tlamçani *, S. Benjelloun, H. Deham, M. Er-RamiLaboratoire de parasitologie, hopital militaire Moulay Ismail,Meknes, Maroc*Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected].

Introduction.— La chromomycose est une infection fongique chro-nique de la peau qui se présente habituellement sous forme delésions verruqueuses ou végétantes des zones découvertes. Lesagents responsables sont des champignons pigmentés du groupedes dématiés regroupés en cinq espèces. Elle est fréquente dansles pays tropicaux et subtropicaux et rare au nord de l’Afrique. AuMaroc, jusqu’à janvier 2013, six cas seulement ont été rapportésdans la littérature. L’agent étiologique a été précisé uniquementpour deux cas comme étant Phialophora verrucosa. Nous rapportonsici le premier cas d’une chromomycose à Fonsecaea pedrosoi chez unagriculteur dont le diagnostic a été méconnu pendant une dizained’année avec invalidité au travail.Observation.— Il s’agit d’un patient de 70 ans qui présente depuis12 ans des lésions nodulaires du membre supérieur droit pris à tortpour une leishmaniose puis pour une tuberculose, et traitées commetelles sans aucune amélioration, puis il a été traité chirurgicalementavec récidive. Une biopsie cutanée a été réalisée, l’étude histolo-gique a objectivé une dermite chronique granulomateuse nonspécifique et c’est l’étude mycologique qui a objectivé la présencede cellules fumagoïdes avec identification de l’espèce F. pedrosoi. Lediagnostic de chromomycose a été posé et le patient a été mis sousterbinafine associé à une cryothérapie, avec une légère améliorationà deux mois de recul.Discussion et Conclusion.— Cette observation particulière rappellequ’il faut évoquer le diagnostic d’une chromomycose devant deslésions cutanées d’évolution chronique et souligne l’intérêt del’étude mycologique.

http://dx.doi.org/10.1016/j.mycmed.2014.01.107

44

Intérêt de la PCR en temps réel dans lediagnostic et l’identification desdermatophytesI. Drira *, S. Neji, H. Trabelsi, R. Guidara, H. Sellami,F. Cheikhrouhou, M. Karray, F. Makni, A. AyadiLaboratoire de biologie moleculaire parasitaire et fongique,faculte de medecine, Sfax, Tunisie*Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected].

Introduction.— Récemment les outils moléculaires et particulière-ment la PCR en temps réel ont prouvé leurs utilités pour un diag-nostic rapide et un traitement approprié des dermatophytes.L’objectif de notre travail était de développer une PCR en tempsréel afin de détecter et identifier les dermatophytes directement àpartir des prélèvements et de comparer la sensibilité de cettetechnique avec les méthodes conventionnelles.

e88 Compte rendu de congrès/Proceeding of congress