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Dans le cadre associatif de l’AMTSN, les me ´decins du travail ont de longue date mis ces questions en de ´bat. Un partage d’expe ´rience, effectue ´a ` l’occasion d’une de leurs journe ´es annuelles, a permis de mettre plus pre ´cise ´ment en e ´vidence les difficulte ´s rencontre ´es. Celles-ci sont en partie d’ordre pratique : l’engagement du me ´decin dans une approche autre qu’individuelle ne ´cessite en effet une coordination e ´troite avec les employeurs et les organismes de forma- tion. Mais les difficulte ´s rele `vent e ´galement de l’absence d’un corpus de connaissances formalise ´ et mis a ` disposition des praticiens en sante ´ au travail. C’est avec cet objectif que s’est constitue ´ un groupe de travail en charge de l’e ´laboration d’un support d’informations, constitue ´ d’un comite ´ de re ´daction et d’un comite ´ de lecture. Mettre a ` disposition des salarie ´s de l’industrie nucle ´aire les donne ´es utiles a ` leur information, et ainsi favoriser leur propre contribution a ` la pre ´servation de leur sante ´, ne ´cessite des choix pe ´dagogiques. Pour autant, la priorite ´ae ´te ´ donne ´ea ` une information loyale, e ´vitant toute simplification excessive, la plus large possible en fonction des connaissances actuelles, avec sur chaque question l’expression d’un point de vue de me ´decin du travail. Sont ainsi aborde ´s les modalite ´s d’exposition dans les installations nucle ´aires, les effets biologiques des rayonnements ionisants, en particulier les donne ´es issues des e ´tudes e ´pide ´miologiques chez les travailleurs, et les strate ´gies de surveillance me ´dicale concourant a ` des objectifs de pre ´vention. Le document ainsi mis a ` disposition des services de sante ´ au travail facilite leurs actions d’information, comple ´mentaires des formations de ´livre ´es par l’employeur en matie `re de se ´curite ´. Il repre ´sente un support utilisable lors des consultations me ´dicales ou a ` l’occasion de se ´ances d’information collectives. Accompagne ´ et comple ´te ´ par chaque me ´decin en fonction des particularite ´s du public auquel il s’adresse, susceptible d’e ˆtre mis a ` jour en fonction de l’e ´volution des connaissances, ce document, re ´alise ´ dans un cadre associatif, est repre ´sentatif d’un engagement de la communaute ´ des me ´decins du travail pour l’information des salarie ´s du nucle ´aire. doi: 10.1016/j.admp.2012.03.600 T8-P228 Comment communiquer l’information sur la pre ´vention des risques dans les ateliers de re ´paration automobile ? D. Thuaire*, T. Buret, M.L. Lenoir, V. Poulet, B. Borsu, E. Marguerite, A.L. Paris Efficience sante ´ au travail, Paris, France L’e ´quipe d’efficience sante ´ au travail en collaboration avec le RPPST, l’ARACT, et le CNPA se sont associe ´s dans un projet d’ame ´lioration des risques professionnels dans les garages et les ateliers de re ´paration automobile : e ´tudes re ´alise ´es sur le terrain avec les me ´decins du travail, les ergonomes et les techniciens HSE pour proposer 11 fiches pratiques destine ´es a ` repe ´rer les principaux risques et a ` orienter vers une me ´thode de re ´duction des risques et d’actions de pre ´vention en identifiant les acteurs et les moyens financiers pour le re ´aliser. doi: 10.1016/j.admp.2012.03.601 T8-P229 Information et pre ´vention des risques dans une population inte ´rimaire F. van Butsele a, *, S. Buisine b , G. Camin c , M.C. Deraison d , J.-P. Dufossez b , J.-M. Dupre e , P. Guisnet d , M. Lefebvre f , S. Prak d a MEDISIS, Beauvais, France b MTA, Saint-Quentin, France c SMIN, Noyon, France d ASMIS, Amiens, France e SISAT, Soissons, France f SMIBTP, Beauvais, France L’accroissement du nombre de travailleurs inte ´rimaires, la difficulte ´ de leur suivi, de leur e ´valuation et de la pre ´vention de leurs risques sont a ` l’origine du projet Inte ´rimaire Picardie Sante ´ Travail. Celui-ci comporte, a ` co ˆte ´ d’actions partenariales avec les ETT, une enque ˆte par questionnaire re ´alise ´e en 2010, pendant 2 mois, aupre `s de 826 salarie ´s par les services de sante ´ au travail de Picardie. Le questionnaire passe ´ lors de la visite me ´dicale aborde les points suivants : – la perception de la sante ´; – les dangers au poste ; – les moyens de pre ´vention ; – et la formation. Re ´sultats.– La population e ´tudie ´e est jeune (25/34 ans), pluto ˆt masculine et n’a pas choisi d’e ˆtre inte ´rimaire. Elle est employe ´e a ` 70 % dans les entreprises de plus de 50 salarie ´s. Plus d’un tiers des salarie ´s sont dans l’inte ´rim depuis 3 ans au moins. Quatre-vingt-treize pour cent des inte ´rimaires re ´pondent que le poste occupe ´ est le poste annonce ´ par l’ETT mais 43 % des inte ´rimaires ont occupe ´ plusieurs postes. Pre ´s de 50 % des inte ´rimaires ont des horaires de travail contrai- gnants. Quarante-huit pour cent des inte ´rimaires ont rec ¸u au moins une formation par l’entreprise inte ´rimaire qui leur semble dans 84 % des cas adapte ´e au poste occupe ´. Quarante et un pour cent ont rec ¸u au moins une formation de ´livre ´e par l’entreprise utilisatrice, perc ¸ue comme adapte ´e au poste dans 96 % des cas. Plus l’entreprise est grande, plus l’inte ´rimaire a de chance d’e ˆtre forme ´. Ne ´anmoins, la fiche de poste n’est mise a ` disposition que dans un cas sur deux. Notons que 32 % des inte ´rimaires ne rec ¸oivent aucune formation ni par l’ETT ni par l’EU. Nous constatons un e ´cart important entre les risques perc ¸us par l’inte ´rimaire et ceux e ´value ´s par le me ´decin du travail. Certains risques ne sont pas reconnus en tant que tels par l’inte ´rimaire : vibrations, gestes re ´pe ´titifs, postures contraignantes... La connaissance des dangers spe ´cifiques, par exemple le bruit, entraı ˆne un meilleur port des EPI. Signalons que dans un tiers des cas, les salarie ´s fournissent eux-me ˆmes une partie de leurs EPI : chaussures de se ´curite ´, ve ˆtements de travail. Perspectives re ´sultant de l’enque ˆte.– Cette enque ˆte montre que les inte ´rimaires sont insuffisamment forme ´s et me ´connaissent les risques au poste. C’est pourquoi nous souhaitons de ´velopper plusieurs axes de pre ´vention : – accompagner les EU a ` l’e ´valuation des risques et au renseignement d’une fiche de liaison ; – promouvoir l’utilisation de cette fiche entre l’EU, l’ETT et le SST pour la visite me ´dicale ; – et de ´cliner des modules de sensibilisation aux risques professionnels aupre `s des ETT. doi: 10.1016/j.admp.2012.03.602 Archives des Maladies Professionnelles et de l’Environnement 2012;73:520-540 532

Comment communiquer l’information sur la prévention des risques dans les ateliers de réparation automobile ?

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Archives des Maladies Professionnelles et de l’Environnement 2012;73:520-540

Dans le cadre associatif de l’AMTSN, les medecins du travail ont delongue date mis ces questions en debat. Un partage d’experience,effectue a l’occasion d’une de leurs journees annuelles, a permis demettre plus precisement en evidence les difficultes rencontrees.Celles-ci sont en partie d’ordre pratique : l’engagement du medecindans une approche autre qu’individuelle necessite en effet unecoordination etroite avec les employeurs et les organismes de forma-tion. Mais les difficultes relevent egalement de l’absence d’un corpusde connaissances formalise et mis a disposition des praticiens ensante au travail. C’est avec cet objectif que s’est constitue un groupede travail en charge de l’elaboration d’un support d’informations,constitue d’un comite de redaction et d’un comite de lecture.Mettre a disposition des salaries de l’industrie nucleaire les donneesutiles a leur information, et ainsi favoriser leur propre contribution ala preservation de leur sante, necessite des choix pedagogiques. Pourautant, la priorite a ete donnee a une information loyale, evitant toutesimplification excessive, la plus large possible en fonction desconnaissances actuelles, avec sur chaque question l’expression d’unpoint de vue de medecin du travail. Sont ainsi abordes les modalitesd’exposition dans les installations nucleaires, les effets biologiquesdes rayonnements ionisants, en particulier les donnees issues desetudes epidemiologiques chez les travailleurs, et les strategies desurveillance medicale concourant a des objectifs de prevention.Le document ainsi mis a disposition des services de sante au travailfacilite leurs actions d’information, complementaires des formationsdelivrees par l’employeur en matiere de securite. Il represente unsupport utilisable lors des consultations medicales ou a l’occasion deseances d’information collectives. Accompagne et complete parchaque medecin en fonction des particularites du public auquel ils’adresse, susceptible d’etre mis a jour en fonction de l’evolution desconnaissances, ce document, realise dans un cadre associatif, estrepresentatif d’un engagement de la communaute des medecinsdu travail pour l’information des salaries du nucleaire.

doi: 10.1016/j.admp.2012.03.600

T8-P228Comment communiquer l’information sur laprevention des risques dans les ateliers de reparationautomobile ?D. Thuaire*, T. Buret, M.L. Lenoir, V. Poulet, B. Borsu, E. Marguerite,A.L. ParisEfficience sante au travail, Paris, France

L’equipe d’efficience sante au travail en collaboration avec le RPPST,l’ARACT, et le CNPA se sont associes dans un projet d’ameliorationdes risques professionnels dans les garages et les ateliers dereparation automobile : etudes realisees sur le terrain avec lesmedecins du travail, les ergonomes et les techniciens HSE pourproposer 11 fiches pratiques destinees a reperer les principauxrisques et a orienter vers une methode de reduction des risqueset d’actions de prevention en identifiant les acteurs et les moyensfinanciers pour le realiser.

doi: 10.1016/j.admp.2012.03.601

T8-P229Information et prevention des risques dans unepopulation interimaireF. van Butselea,*, S. Buisineb, G. Caminc, M.C. Deraisond, J.-P.Dufossezb, J.-M. Dupree, P. Guisnetd, M. Lefebvref, S. Prakd

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a MEDISIS, Beauvais, Franceb MTA, Saint-Quentin, Francec SMIN, Noyon, Franced ASMIS, Amiens, Francee SISAT, Soissons, Francef SMIBTP, Beauvais, France

L’accroissement du nombre de travailleurs interimaires, ladifficulte de leur suivi, de leur evaluation et de la prevention deleurs risques sont a l’origine du projet Interimaire Picardie SanteTravail. Celui-ci comporte, a cote d’actions partenariales avec lesETT, une enquete par questionnaire realisee en 2010, pendant2 mois, aupres de 826 salaries par les services de sante au travailde Picardie.Le questionnaire passe lors de la visite medicale aborde les pointssuivants :– la perception de la sante ;– les dangers au poste ;– les moyens de prevention ;– et la formation.Resultats.–La population etudiee est jeune (25/34 ans), plutot masculine et n’apas choisi d’etre interimaire. Elle est employee a 70 % dans lesentreprises de plus de 50 salaries. Plus d’un tiers des salaries sontdans l’interim depuis 3 ans au moins. Quatre-vingt-treize pour centdes interimaires repondent que le poste occupe est le posteannonce par l’ETT mais 43 % des interimaires ont occupe plusieurspostes.Pres de 50 % des interimaires ont des horaires de travail contrai-gnants.Quarante-huit pour cent des interimaires ont recu au moins uneformation par l’entreprise interimaire qui leur semble dans 84 %des cas adaptee au poste occupe.Quarante et un pour cent ont recu au moins une formation delivreepar l’entreprise utilisatrice, percue comme adaptee au poste dans96 % des cas. Plus l’entreprise est grande, plus l’interimaire a dechance d’etre forme. Neanmoins, la fiche de poste n’est mise adisposition que dans un cas sur deux.Notons que 32 % des interimaires ne recoivent aucune formation nipar l’ETT ni par l’EU.Nous constatons un ecart important entre les risques percuspar l’interimaire et ceux evalues par le medecin du travail.Certains risques ne sont pas reconnus en tant que tels parl’interimaire : vibrations, gestes repetitifs, posturescontraignantes. . .

La connaissance des dangers specifiques, par exemple le bruit,entraıne un meilleur port des EPI. Signalons que dans un tiers descas, les salaries fournissent eux-memes une partie de leurs EPI :chaussures de securite, vetements de travail.Perspectives resultant de l’enquete.–Cette enquete montre que les interimaires sont insuffisammentformes et meconnaissent les risques au poste.C’est pourquoi nous souhaitons developper plusieurs axes deprevention :– accompagner les EU a l’evaluation des risques et au renseignementd’une fiche de liaison ;– promouvoir l’utilisation de cette fiche entre l’EU, l’ETT et le SST pourla visite medicale ;– et decliner des modules de sensibilisation aux risques professionnelsaupres des ETT.

doi: 10.1016/j.admp.2012.03.602