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S322 Congrès International ADELF-SFSP / Revue d’Épidémiologie et de Santé Publique 61S (2013) S265–S344 principal, la reconnaissance des individus ainsi que le repérage dans l’espace du collège) mais aussi de construire des références pour mesurer les résultats du projet. La phase de diagnostic communautaire achevée, le projet entre en phase de ter- rain. L’évaluation appréciera, dès la rentrée 2013, les possibles effets des actions à partir des variations des résultats du diagnostic communautaire à l’année n + 1. http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2013.07.399 P12-9 Traitement antirétroviral précoce et transmission du VIH-1 – estimations à partir de l’essai Temprano, Abidjan, Côte d’Ivoire K. Jean a,b , D. Gabillard c,d , R. Moh c , A. Desgrées-Du-Loû e , X. Anglaret c,d , R. Dray-Spira a,b a Inserm U1018, CESP, équipe épidémiologie des déterminants professionnels et sociaux de la santé, Villejuif, France b Université de Versailles Saint-Quentin, France c Programme PAC-CI, Côte d’Ivoire d Institut de santé publique, d’épidémiologie et de développement, France e Centre population et développement, Paris, Descartes, Ined, IRD, France Contexte.– Depuis la démonstration de la réduction de 96 % de la transmission du VIH dans les couples sérodifférents, le traitement immédiat est recommandé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dans ce seul contexte. Pourtant, la majorité des nouvelles infections surviennent hors du couple. À partir de l’essai contrôlé randomisé Temprano-ANRS 12136, notre objectif était d’estimer l’effet protecteur du TAR précoce dans une population quel que soit le type de parte- nariat. Méthodes.– Les participants de l’essai, adultes VIH-positifs inclus avec un niveau de CD4 inférieur à 800/mm 3 et hors des critères OMS pour l’initiation du TAR, ont été randomisés afin de débuter le traitement antirétroviral immédiate- ment (groupe précoce) ou selon les recommandations OMS (groupe standard). Douze mois après inclusion (M12), un questionnaire standardisé concernant le dernier rapport sexuel dans le mois a été rempli et associé à une mesure de charge virale plasmatique (CV). À partir des comportements sexuels rappor- tés et de probabilités CV-spécifiques de transmission du VIH-1par acte sexuel issues de la littérature, les taux de transmission attendus ont été estimés dans les deux groupes et leur ratio calculé afin d’évaluer l’effet protecteur du TAR précoce. Résultats.– Parmi les 957 participants inclus dans l’analyse à M12 (femmes : 80,5 %, CD4 médian à l’inclusion/mm 3 [IQR] : 478 [396–582]), 46,0 % rappor- taient une activité sexuelle dans le dernier mois, dont 41,5 % avec un partenaire non cohabitant. Le taux de transmission attendu était de 0,2 pour 10 000 derniers rapports sexuels dans le mois dans le groupe précoce (IC95 % : 0,1–0,3) contre 1,9/10 000 dans le groupe standard (IC95 % : 1,4–2,4), soit un effet protecteur du TAR précoce de 90 %. Conclusion.– Nos estimations dans une population Ouest-Africaine mettent en question la recommandation de réserver le traitement immédiat aux seules per- sonnes en couple sérodifférents : 12 mois après initiation, le TAR précoce réduit de 90 % le risque de transmission comparé au TAR standard. http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2013.07.400 P12-10 Comment étudier les déterminants de la démence avec des méthodes d’analyse de la survie K. Leffondre , C. Touraine , C. Helmer , P. Joly Université de Bordeaux, Isped, centre Inserm U897-épidémiologie-biostatistique, Bordeaux, France Contexte.– Dans les analyses statistiques s’intéressant aux déterminants de la survenue de la démence, le décès est un événement compétitif à prendre en compte. Cependant, le diagnostic de démence étant généralement réalisé seule- ment au moment des visites de suivi, le statut de démence est inconnu au moment du décès pour les sujets encore sains à la dernière visite. Une analyse de survie classique consiste à censurer ces sujets à la dernière visite ; et pour ceux qui ont été diagnostiqués au cours du suivi, à prendre l’âge au moment du diagnostic comme âge de démence. L’objectif de cette présentation est de montrer que cette approche peut induire des biais d’estimation importants de l’effet des facteurs de risque de démence, et que le modèle sain-malade-mort pour délais d’événement censurés par intervalle conduit à de meilleures estimations. Méthode.– Les résultats des deux approches ont été comparés pour estimer l’effet de facteurs de risque sur la démence, sur des données simulées et sur les données de la cohorte PAQUID. Dans les simulations, le facteur de risque pouvait être associé à la démence seulement, au décès seulement ou aux deux. Les facteurs étudiés dans PAQUID étaient le niveau d’éducation, la pression artérielle et le statut tabagique à l’inclusion. Résultats.– Le modèle sain-malade-mort pour délais d’événement censurés par intervalle a conduit à des estimations sans biais, et le modèle de Cox à des estimations biaisées de l’effet des facteurs sur la démence lorsque ceux-ci étaient également associés au décès, et que le taux de décès était élevé. L’analyse des données de PAQUID a confirmé les résultats de simulation. Conclusion.– Le modèle sain-malade-mort pour délais d’événement censurés par intervalle devrait être considéré pour estimer l’impact de facteurs de risque sur la démence. http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2013.07.401 P12-11 Évaluation des algorithmes de rapprochement de patients par traits d’identification nominatifs, Clermont-Ferrand, France X. Li a,b , A. Guttmann a,b , S. Cipière c , L. Maigne c , J.-Y. Boire a,b , L. Ouchchane a,b a Institut des sciences de l’image pour les techniques interventionnelles, France b Service de biostatistiques, faculté de médecine, France c Laboratoire de physique corpusculaire, université d’Auvergne, Clermont-Ferrand, France Pour créer un réseau sentinelle sur grille informatique pour l’e-santé et l’épidémiologie au niveau d’une région, l’exploitation de bases de données dis- tribuées nécessite le chaînage des données d’un même patient. En l’absence d’identifiant commun, des traits d’identification nominatifs tels que nom, pré- nom, sexe, date et commune de naissance sont utiles. Les algorithmes de rapprochement produisent un score de similarité pour chaque couple d’individus et la décision de chaînage est fondée sur son seuillage. Nous proposons d’évaluer des algorithmes de rapprochement de ces traits d’identification soumis à des dégradations semblables à des erreurs de transcription, et d’étudier l’impact en termes de stabilité du(des) seuil(s) et de risques de collision et de doublon. Des jeux de couples de bases de données partageant des observations communes sont simulés et bruités aléatoirement selon des typologies et des taux déterminés. Les bruitages consistent notamment à omettre, ajouter, inverser un ou plusieurs caractères parmi les traits d’identification. Le score de similarité est confronté à l’appariement réel des individus pour évaluer la valeur informationnelle. La recherche d’un seuil unique de décision est fondée sur la courbe ROC, et la définition d’un intervalle d’indécision, encadrée par deux seuils, est guidée afin de ne générer ni collision ni doublon à l’extérieur de cet intervalle. L’étude du(des) seuil(s) de décision est réalisée selon la technique de validation croisée. Les valeurs des aires sous les courbes ROC sont extrêmement proches de 1. Les seuils de décision ne varient que très légèrement selon la typologie et le taux de bruitages des bases à rapprocher. Les seuils obtenus sur données d’apprentissage donnent des résultats très satisfaisants en test. Nos évaluations apportent des arguments en faveur d’une stabilité des seuils appliqués au score de similarité en termes de décision de chaînage, et ce pour des typologies et des taux d’erreurs de transcriptions déterminés. http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2013.07.402 P12-12 Comment promouvoir la confiance en soi, aux autres et en l’avenir ?

Comment promouvoir la confiance en soi, aux autres et en l’avenir ?

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S322 Congrès International ADELF-SFSP / Revue d’Épidémiologie et de Santé Publique 61S (2013) S265–S344

principal, la reconnaissance des individus ainsi que le repérage dans l’espace ducollège) mais aussi de construire des références pour mesurer les résultats duprojet.La phase de diagnostic communautaire achevée, le projet entre en phase de ter-rain. L’évaluation appréciera, dès la rentrée 2013, les possibles effets des actionsà partir des variations des résultats du diagnostic communautaire à l’année n + 1.

http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2013.07.399

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Traitement antirétroviral précoce ettransmission du VIH-1 – estimations à partirde l’essai Temprano, Abidjan, Côte d’IvoireK. Jean a,b, D. Gabillard c,d, R. Moh c,A. Desgrées-Du-Loû e, X. Anglaret c,d, R. Dray-Spira a,b

a Inserm U1018, CESP, équipe épidémiologie des déterminants professionnelset sociaux de la santé, Villejuif, Franceb Université de Versailles Saint-Quentin, Francec Programme PAC-CI, Côte d’Ivoired Institut de santé publique, d’épidémiologie et de développement, Francee Centre population et développement, Paris, Descartes, Ined, IRD, France

Contexte.– Depuis la démonstration de la réduction de 96 % de la transmissiondu VIH dans les couples sérodifférents, le traitement immédiat est recommandépar l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dans ce seul contexte. Pourtant, lamajorité des nouvelles infections surviennent hors du couple. À partir de l’essaicontrôlé randomisé Temprano-ANRS 12136, notre objectif était d’estimer l’effetprotecteur du TAR précoce dans une population quel que soit le type de parte-nariat.Méthodes.– Les participants de l’essai, adultes VIH-positifs inclus avec unniveau de CD4 inférieur à 800/mm3 et hors des critères OMS pour l’initiation duTAR, ont été randomisés afin de débuter le traitement antirétroviral immédiate-ment (groupe précoce) ou selon les recommandations OMS (groupe standard).Douze mois après inclusion (M12), un questionnaire standardisé concernant ledernier rapport sexuel dans le mois a été rempli et associé à une mesure decharge virale plasmatique (CV). À partir des comportements sexuels rappor-tés et de probabilités CV-spécifiques de transmission du VIH-1 par acte sexuelissues de la littérature, les taux de transmission attendus ont été estimés dansles deux groupes et leur ratio calculé afin d’évaluer l’effet protecteur du TARprécoce.Résultats.– Parmi les 957 participants inclus dans l’analyse à M12 (femmes :80,5 %, CD4 médian à l’inclusion/mm3 [IQR] : 478 [396–582]), 46,0 % rappor-taient une activité sexuelle dans le dernier mois, dont 41,5 % avec un partenairenon cohabitant. Le taux de transmission attendu était de 0,2 pour 10 000 derniersrapports sexuels dans le mois dans le groupe précoce (IC95 % : 0,1–0,3) contre1,9/10 000 dans le groupe standard (IC95 % : 1,4–2,4), soit un effet protecteurdu TAR précoce de 90 %.Conclusion.– Nos estimations dans une population Ouest-Africaine mettent enquestion la recommandation de réserver le traitement immédiat aux seules per-sonnes en couple sérodifférents : 12 mois après initiation, le TAR précoce réduitde 90 % le risque de transmission comparé au TAR standard.

http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2013.07.400

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Comment étudier les déterminants de ladémence avec des méthodes d’analyse de lasurvieK. Leffondre , C. Touraine , C. Helmer , P. JolyUniversité de Bordeaux, Isped, centre InsermU897-épidémiologie-biostatistique, Bordeaux, France

Contexte.– Dans les analyses statistiques s’intéressant aux déterminants de lasurvenue de la démence, le décès est un événement compétitif à prendre encompte. Cependant, le diagnostic de démence étant généralement réalisé seule-ment au moment des visites de suivi, le statut de démence est inconnu au momentdu décès pour les sujets encore sains à la dernière visite. Une analyse de survie

classique consiste à censurer ces sujets à la dernière visite ; et pour ceux qui ontété diagnostiqués au cours du suivi, à prendre l’âge au moment du diagnosticcomme âge de démence. L’objectif de cette présentation est de montrer que cetteapproche peut induire des biais d’estimation importants de l’effet des facteurs derisque de démence, et que le modèle sain-malade-mort pour délais d’événementcensurés par intervalle conduit à de meilleures estimations.Méthode.– Les résultats des deux approches ont été comparés pour estimer l’effetde facteurs de risque sur la démence, sur des données simulées et sur les donnéesde la cohorte PAQUID. Dans les simulations, le facteur de risque pouvait êtreassocié à la démence seulement, au décès seulement ou aux deux. Les facteursétudiés dans PAQUID étaient le niveau d’éducation, la pression artérielle et lestatut tabagique à l’inclusion.Résultats.– Le modèle sain-malade-mort pour délais d’événement censurés parintervalle a conduit à des estimations sans biais, et le modèle de Cox à desestimations biaisées de l’effet des facteurs sur la démence lorsque ceux-ci étaientégalement associés au décès, et que le taux de décès était élevé. L’analyse desdonnées de PAQUID a confirmé les résultats de simulation.Conclusion.– Le modèle sain-malade-mort pour délais d’événement censuréspar intervalle devrait être considéré pour estimer l’impact de facteurs de risquesur la démence.

http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2013.07.401

P12-11

Évaluation des algorithmes derapprochement de patients par traitsd’identification nominatifs,Clermont-Ferrand, FranceX. Li a,b, A. Guttmann a,b, S. Cipière c, L. Maigne c,J.-Y. Boire a,b, L. Ouchchane a,b

a Institut des sciences de l’image pour les techniques interventionnelles, Franceb Service de biostatistiques, faculté de médecine, Francec Laboratoire de physique corpusculaire, université d’Auvergne,Clermont-Ferrand, France

Pour créer un réseau sentinelle sur grille informatique pour l’e-santé etl’épidémiologie au niveau d’une région, l’exploitation de bases de données dis-tribuées nécessite le chaînage des données d’un même patient. En l’absenced’identifiant commun, des traits d’identification nominatifs tels que nom, pré-nom, sexe, date et commune de naissance sont utiles. Les algorithmes derapprochement produisent un score de similarité pour chaque couple d’individuset la décision de chaînage est fondée sur son seuillage. Nous proposons d’évaluerdes algorithmes de rapprochement de ces traits d’identification soumis à desdégradations semblables à des erreurs de transcription, et d’étudier l’impact entermes de stabilité du(des) seuil(s) et de risques de collision et de doublon.Des jeux de couples de bases de données partageant des observations communessont simulés et bruités aléatoirement selon des typologies et des taux déterminés.Les bruitages consistent notamment à omettre, ajouter, inverser un ou plusieurscaractères parmi les traits d’identification. Le score de similarité est confrontéà l’appariement réel des individus pour évaluer la valeur informationnelle. Larecherche d’un seuil unique de décision est fondée sur la courbe ROC, et ladéfinition d’un intervalle d’indécision, encadrée par deux seuils, est guidée afinde ne générer ni collision ni doublon à l’extérieur de cet intervalle. L’étudedu(des) seuil(s) de décision est réalisée selon la technique de validation croisée.Les valeurs des aires sous les courbes ROC sont extrêmement proches de 1. Lesseuils de décision ne varient que très légèrement selon la typologie et le taux debruitages des bases à rapprocher. Les seuils obtenus sur données d’apprentissagedonnent des résultats très satisfaisants en test.Nos évaluations apportent des arguments en faveur d’une stabilité des seuilsappliqués au score de similarité en termes de décision de chaînage, et ce pourdes typologies et des taux d’erreurs de transcriptions déterminés.

http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2013.07.402

P12-12

Comment promouvoir la confiance en soi,aux autres et en l’avenir ?

Page 2: Comment promouvoir la confiance en soi, aux autres et en l’avenir ?

Congrès International ADELF-SFSP / Revue d’Épidémiologie et de Santé Publique 61S (2013) S265–S344 S323

N. RachediConseil général de l’Hérault, France

Appel à projet Comenius Regio de l’Agence Europe Education FormationFrance.Projet européen franco-suédois Comenius Regio « Triple Confiance » retenu.Cadre.– Servir l’enseignement scolaire dans un territoire donné grâce à un par-tenariat entre une ou des collectivité(s) territoriale(s) (Département de l’Hérault,France/Ville de Lidingö, Suède), un ou des établissement(s) scolaire(s) (Direc-tion Académique des services de l’Education Nationale (DASEN)-collègeshéraultais/District scolaire de Käppala) et un ou des organisme(s) informel(s)d’éducation (Instance régionale d’éducation pour la santé du Languedoc-Roussillon – Ireps/Centre municipal de santé de Lidingö). Début 1er août2011 – fin 31 juillet 2013.Résultats.– Mobilités d’une délégation francaise et d’une délégation suédoiserespectivement en Suède et en France : visites et rencontres (automnes 2011 et2012 ; printemps 2012 et 2013). Manuel : approche systémique de la confiance ;proposition de mesures pour contextualiser ce concept concrètement à par-tir du pôle scolaire qui, par ricochet, doit impacter le pôle familial et celuides espaces publics. Étude en janvier 2013 auprès de collégiens francais etsuédois avec rédaction d’un protocole de recherche. Mise en place d’uncycle de conférence (première : le 18 avril 2013 à Montpellier) ayant pourthème la confiance, en partenariat, avec, en particulier, la DASEN, l’agencerégionale de la santé du Languedoc-Roussillon, la Caisse primaire d’assurance-maladie, l’Institut Confiances, la Poste, Hérault Sport, le Centre départementalet régional de la médecine du sport du Languedoc Roussillon. Outilsnumériques : www.institut-confiances.org [http://www.institut-confiances.org/].Élargissement du partenariat, en particulier avec l’institut confiances (forma-tion, sept groupes de travail, recherche sur les déterminants de la confiance)et l’Observatoire régional Rhône-Alpes sur la souffrance psychique en rap-port avec l’exclusion (ORSPERE) devenu en 2002, au regard de ses activitésnationales, l’Observatoire national des pratiques en santé mentale et précarité(ONSMP) – www.orspere.fr.

http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2013.07.403

P12-13

Les paradoxes de la prévention : rétroactionscognitives-comportementales et effetscontre-intuitifs des programmes de lutteanti-vectorielleJ. RaudeUMR 190 « émergence des pathologies virales » (AMU-IRD-EHESP), France

Dans le domaine de la prévention des maladies à transmission vectorielle les pluscommunes (comme la dengue, le chikungunya ou le West-Nile Virus), il est géné-ralement entendu que la réduction des populations d’insectes-vecteurs constituela stratégie optimale pour minimiser la prévalence de ces maladies, ainsi que lesrisques d’épidémie. Pourtant, les rares études disponibles dans le domaine de larecherche interventionnelle tendent à mettre en évidence des effets paradoxauxdes politiques et des programmes de lutte anti-vectorielle. Les données empi-riques – collectées pour l’essentiel en Amérique et en Asie – montrent au mieuxune absence de relation entre la densité vectorielle et l’incidence des maladiesà transmission vectorielle, au pire une proportionnalité inversée entre ces deuxvariables. Comment expliquer ces effets contre-intuitifs ? Certains auteurs ontmis en avant des phénomènes d’« homéostasie » des risques à travers des rétroac-tions communautaires négatives en réponse à la baisse de la pression vectorielle.Ainsi, il semblerait que moins il y a de vecteurs dans l’environnement, moinsles populations ont tendance à se protéger individuellement contre les piqûresd’insectes. Au cours de l’année de 2012, nous avons pu tester cette hypothèsedans le contexte francais auprès d’un échantillon représentatif (n = 1500) de lapopulation adulte des régions littorales méditerranéennes récemment exposéesaux moustiques tropicaux Aedes albopictus. Les résultats de cette étude longitu-dinale montrent que la perception de la menace et l’adoption de comportementsde prévention sont associées dans une large mesure à l’exposition percue auxvecteurs – notamment sa visibilité dans l’environnement immédiat des sujets. Ilspermettent ainsi d’identifier des mécanismes complexes de rétroaction cognitive-

comportementale qui limitent la portée et l’efficacité des programmes de lutteanti-vectorielle.

http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2013.07.404

P12-14

Approches méthodologiques de l’estimationde l’impact sanitaire de l’hépatite CN. Tachfouti a, A. Najdi a, M. Berraho a, S.A. Ibrahimi b,C. Nejjari a

a Laboratoire d’épidémiologie, recherche clinique et de santé communautaire,faculté de médecine et de pharmacie de Fès, Fès, Marocb Service de gastroentérologie, CHU Hassan II de Fès, Fès, Maroc

Introduction.– L’infection par l’hépatite virale C (VHC) est un fardeau mondial,l’Organisation mondiale de la santé estime sa prévalence à 3 % et le nombre dedécès annuels qui lui sont attribués à 12 000. Son histoire naturelle est domi-née par l’importance de ses complications. Plusieurs méthodes d’estimation deces complications ont été développées. L’objectif de ce travail est de mettre lepoint sur les approches méthodologiques d’estimation de l’impact sanitaire duVHC. Une recherche bibliographique a été effectuée sur les différents types demodélisations mathématiques utilisés pour décrire son évolution.Méthode.– Le modèle le plus utilisé est celui de Markov. Il s’agit d’une décom-position de l’histoire de la maladie en définissant tous les états de santé danslesquels peut se trouver un patient, leurs durées, ainsi que les probabilités de tran-sition entre ces états. Les stades d’évolution utilisés sont : l’infection, l’hépatitechronique minime et modérée, la cirrhose, la décompensation, le carcinomehépatocellulaire et le décès. Les taux annuels de transition du stade initial auxstades plus avancés de la maladie sont définis et validés à l’issue de la littérature.En suivant à la trace la proportion de la cohorte développant des complicationschaque année, la simulation informatique estime ainsi la morbidité et la mortalitéfutures liées au VHC.Conclusion.– Malgré ses limites méthodologiques, la prédiction de l’évolutiondu VHC reste très utile pour la prévision des coûts futurs de la prise en chargede ses complications et la quantification de l’intérêt des mesures de prévention.

http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2013.07.405

P13 – Pratiques et expériences internationales

P13-1

Prise en charge médicale, thérapeutique etpsychologique de la population migrante àOran, AlgérieF. Belaoun a, A. Tadjeddine b, I. Kessal b,D. Ouabdesselam b

a Service d’épidémiologie et de médecine préventive de l’EHS Canastel, Oran,Algérieb Association de protection contre le sida, Algérie

Introduction.– L’Algérie et l’ouest Algérien en particulier connaissent un affluximportant des migrants subsahariens (Cameroun, Mali, Madagascar, Burundi,Sénégal, Guinée, Tchad. . .) en situation régulière et irrégulière, ces deux der-nières années. Cette situation a été aggravée par les problèmes d’insécurité et deguerre dans certains pays. En partenariat avec Médecins du Monde, l’Associationde protection contre le sida et le service d’épidémiologie et de médecine préven-tive de l’établissement hospitalier spécialisé pédiatrique de Canastel d’Oran ontrépondu à cette situation alarmante dans le but de prévenir certaines maladiestransmissibles en particulier le VIH/sida.Méthode.– Début 2013, on a procédé à établir la liste des centres de soins les plusproches et/ou les plus coopératifs par rapport aux zones où se concentre cettepopulation à Oran. Pour la prise en charge des enfants migrants non vaccinés, ycompris ceux atteints par le VIH/sida, une première campagne de vaccination adébuté le 26 février 2013, au niveau du service d’épidémiologie et de médecinepréventive.