1. comptabilit et audit bancaires 2e dition Dov Ogien + IFRS,
Ble II et SEPA
2. Comptabilit et audit bancaires Dov Ogien 2e dition
3. Dunod, Paris, 2008 ISBN 978-2-10-053666-5
4. DunodLaphotocopienonautoriseestundlit. TABLE DES MATIRES
PREMIRE PARTIE LENVIRONNEMENT BANCAIRE LACTIVIT BANCAIRE 3 Section
1 La banque et la monnaie 3 1. Lorigine de la monnaie 3 2.
Lmergence de la monnaie-papier 4 3. Lessor de la monnaie duciaire 5
4. La banque, cratrice de monnaie 5 5. Lavnement dune Banque
Centrale 6 6. La dnition de la monnaie 7 Section 2 Les mtiers
bancaires 8 1. Le rle traditionnel du banquier 8 2. Lvolution du
rle de la banque 9 3. Lintermdiation bancaire 10 4. Lintermdiation
de march 11 5. Les services nanciers pour compte de tiers 12
POLITIQUE MONTAIRE ET FINANCEMENT BANCAIRE 14 Section 1 Lquilibre
des emplois et des ressources 14 1 2
5. IV COMPTABILIT ET AUDIT BANCAIRES 1. Les fuites au sein du
systme bancaire 14 2. Le renancement bancaire 15 3. La compensation
interbancaire 16 4. La liquidit bancaire 17 Section 2 La politique
montaire de la Banque Centrale 17 1. La rgulation de la cration de
monnaie 17 2. La masse montaire et les IFM 18 3. Les contreparties
de la masse montaire 19 4. Les acteurs de la cration montaire 20 5.
Les freins la cration de monnaie par les banques 21 6. Diviseur et
multiplicateur de crdit 24 LORGANISATION DE LA PROFESSION BANCAIRE
26 Section 1 La mise en place de la rglementation 26 Section 2
Lorganisation du systme bancaire 27 1. De 1941 1982 : lemprise de
ltat 27 2. De 1984 1991 : la libralisation des marchs nanciers 29
3. De 1992 2007 : lharmonisation europenne 30 Section 3 La
lgislation actuelle 31 1. Lautorisation dexercer : lagrment 31 2.
Les conditions dexercice : le passeport europen 33 3. Les
prestataires de services dinvestissement 34 4. Les oprations de
banque 35 5. Les services dinvestissement 35 6. Le monopole
bancaire 38 Section 4 La classication des tablissements de crdit 38
1. Habilites recevoir du public des fonds vue 39 2. Non habilites
recevoir du public des fonds vue 39 3. La population des
tablissements de crdit 41 LES AUTORITS DE TUTELLE 44 Section 1 Le
contrle des prestataires de services dinvestissement 45 1. Comit
consultatif du secteur nancier 45 2. Comit des tablissements de
crdit et des entreprises dinvestissement 45 3. Comit consultatif de
la lgislation et de la rglementation nancires 46 4. Commission
bancaire 47 3 4
6. Table des matires VDunodLaphotocopienonautoriseestundlit.
Section 2 LAutorit des Marchs Financiers 51 Section 3 Les organes
centraux et professionnels 52 Section 4 Le systme europen des
banques centrales 54 1. La Banque de France 55 2. La Banque
Centrale Europenne 56 3. Les moyens de la politique montaire 58
DEUXIME PARTIE LA COMPTABILIT BANCAIRE SOURCES DU DROIT COMPTABLE
65 Section 1 Les textes applicables en France 65 Section 2 Les
obligations comptables 68 1. Lobligation de tenir une comptabilit
68 2. Les obligations dnies par le Code de Commerce 69 3. Les
obligations dnies par le Dcret comptable 69 Section 3 Les sources
du droit comptable bancaire 70 1. Les comptes individuels
publiables 71 2. Les comptes consolids publiables 73 3. Les tats
rglementaires destins aux autorits 76 LORGANISATION DU SYSTME
COMPTABLE 79 Section 1 Les techniques et supports de la comptabilit
79 1. Les critures comptables 80 2. Les livres obligatoires 81 3.
La comptabilit matires 82 Section 2 Le plan comptable des
tablissements de crdit 82 1. La rforme BAFI 83 2. Les classes du
PCEC 84 3. Les attributs didentication 87 Section 3 Les rgles de
comptabilisation 92 1. Les rgles de droit commun 92 2. Les rgles
spciques 92 5 6
7. VI COMPTABILIT ET AUDIT BANCAIRES LES TATS DE SYNTHSE
BANCAIRES 95 Section 1 Les tats destination de la Commission
Bancaire 96 1. Les situations territoriales 96 2. Les tats mensuels
destins la BCE 100 3. Les tats publiables 101 Section 2 Les tats
destination des marchs nanciers 105 1. Les comptes individuels 105
2. Les comptes consolids 108 3. Comparaison avec la prsentation des
comptes dentreprises 110 LES CRITURES COMPTABLES 113 Section 1
CLASSE 1 : les oprations interbancaires 113 1. Les oprations de
liquidit bancaire 116 2. Les oprations de trsorerie et
interbancaires 117 3. Les oprations de pension 118 4. Les comptes
interbancaires 118 5. Exercices 119 Section 2 CLASSE 2 : les
oprations avec la clientle 121 1. Le droit louverture dun compte
123 2. Lutte contre le blanchiment de largent 128 3. Les oprations
de dpt 131 4. Exercices sur les oprations de dpt 136 5. Les moyens
de paiement 139 6. Les oprations de crdit 144 7. Les comptes de
crdits 153 8. Comptabilisation des crdits 156 9. Exercices sur les
oprations de crdit 165 Section 3 Classe 3 : les oprations sur
instruments nanciers 168 1. Les instruments nanciers 171 2. Les
titres sur les marchs nanciers 174 3. Les missions de titres par
les banques 180 4. Exercices sur les missions de titres 183 5. Les
portefeuilles titres 187 6. Exercices sur les portefeuilles titres
198 7. Les cessions, prts et emprunts de titres 205 8. Exercices
sur les cessions de titres 212 7 8
8. Table des matires VIIDunodLaphotocopienonautoriseestundlit.
9. Oprations sur titres pour compte de la clientle 219 10.
Oprations sur instruments nanciers terme 222 11. Exercices sur les
instruments nanciers terme 242 Section 4 Classe 4 : les valeurs
immobilises 256 1. Les prts subordonns 258 2. Les titres de liales
et de participation 258 3. Les immobilisations incorporelles et
corporelles 259 4. Le crdit bail et la location simple 261 5. Les
comptes des valeurs immobilises 264 6. Exercices 266 Section 5
Classe 5 : les capitaux propres 268 1. Les subventions et fonds
publics affectes 271 2. Les provisions 271 3. Les rserves 273 4.
Les dettes subordonnes 273 5. Les capitaux propres 274 6. Les
comptes de capitaux propres 274 Section 6 Classes 6 et 7 : les
comptes de rsultat 275 1. Contenu des postes du compte de rsultat
276 2. Les ratios dexploitation 281 LES NORMES IAS/IFRS 285 Section
1 La normalisation comptable internationale 286 Section 2 Limpact
du passage aux normes pour le secteur bancaire 290 1. Comparaison
des normes franaises et IAS/IFRS 291 2. Les normes IAS/IFRS
applicables au 30 juin 2008 292 3. La convergence des normes
franaises vers les normes IFRS 294 Section 3 Les normes sur les
instruments nanciers 298 1. Dnition des actifs et des passifs
nanciers 299 2. Dnition des capitaux propres 301 3. Dnition de la
juste valeur 302 4. Lvaluation au cot amorti 305 5. Classication
des instruments nanciers en normes IFRS 307 6. Reclassement et
transferts entre catgories 312 7. Dprciations des instruments
nanciers 313 8. Dnition des instruments drivs 315 9. La relation de
couverture 317 9
9. VIII COMPTABILIT ET AUDIT BANCAIRES Section 4 Les normes sur
les avantages du personnel 324 1. Les avantages au personnel 324 2.
IFRS 2 : Paiements fonds sur les actions 328 Section 5 Les normes
sur les actifs immobiliss 331 1. valuation et comptabilisation des
actifs 332 2. Amortissement et Dprciation des actifs 337 3. Les
carts dacquisition et le goodwill 340 4. Le crdit bail 341 Section
6 Les autres normes 346 1. Impt sur le rsultat 346 2.
Comptabilisation des produits et commissions 349 3. Effets des
variations des cours des monnaies trangres 350 4. Provisions pour
risques et charges 351 Section 7 Les tats IFRS recommands par le
CNC 353 1. Le primtre de consolidation 354 2. Les modles types
dtats nanciers 356 Section 8 Les tats publiables en IFRS pour la
Commission Bancaire 367 Section 9 Les nouveaux tats FINREP pour la
Commission Bancaire 370 TROISIME PARTIE AUDIT BANCAIRE LE CONTRLE
INTERNE DANS LES BANQUES 375 Section 1 Le contrle de la conformit
377 Section 2 Les responsables du contrle interne et de la
conformit 379 Section 3 le rglement 97-02 sur le contrle interne
382 1. Le contrle des oprations et des procdures internes 383 2.
Lorganisation comptable 383 3. Les systmes de mesure des risques et
des rsultats 384 4. Les systmes de surveillance et de matrise des
risques 385 5. Les systmes de documentation et dinformation 386 6.
Le dispositif de surveillance des ux despces et de titres 388
10
10. Table des matires IX DunodLaphotocopienonautoriseestundlit.
GESTION PRUDENTIELLE ET EXIGENCE DE BLE II 391 Section 1 Les normes
de gestion prudentielles 392 Section 2 Les fonds propres
rglementaires 393 Section 3 Les ratios prudentiels 395 1. Le ratio
de solvabilit 395 2. Le ratio de liquidit 398 3. Le coefcient de
fonds propres et de ressources permanentes 400 Section 4 Les rgles
prudentielles 402 1. Le contrle des grands risques 402 2. Les rgles
de limitation des participations 403 Section 5 Les exigences de Ble
II 404 Section 6 Le ratio Mac Donough 409 1. Le calcul des Fonds
propres 411 2. Le Risque de crdit 413 3. Le Risque oprationnel 417
4. Le risque de march 419 LENCADREMENT LGAL ET LA DMARCHE DAUDIT
430 Section 1 La mission daudit lgal 431 Section 2 Le statut des
commissaires aux comptes 431 Section 3 Les commissaires aux comptes
dans les tablissements nanciers 433 Section 4 Conditions dexercice
de la mission 434 1. La lettre de mission 434 2. Le programme de
travail et le plan de mission 435 3. Les missions permanentes 436
4. Le secret professionnel 437 5. Les conditions dindpendance 437
Section 5 La rdaction des rapports 438 1. Le rapport gnral et le
rapport spcial 438 2. Le rapport de gestion 438 3. Les rapports sur
le contrle interne 439 4. Le visa des documents rglementaires 439
5. La prvention des difcults des entreprises 440 11 12
11. X COMPTABILIT ET AUDIT BANCAIRES Section 6 La dmarche
daudit 440 1. La stratgie daudit 442 2. Le risque daudit dans la
banque 443 Section 7 Approche du contrle interne 445 1. Contexte
dintervention de lauditeur 445 2. Prise de connaissance de
lenvironnement 445 3. Apprciation du contrle interne 447 Section 8
Modalits de lexamen analytique 448 Section 9 valuation des systmes
dinformation 449 1. Prise de connaissance 449 2. valuation de la
fonction informatique 450 3. Utilisation de loutil informatique 451
PRINCIPAUX CYCLES DE CONTRLE 452 Section 1 Le cycle des moyens de
paiement 453 1. Prsentation du cycle 453 2. Les risques attachs aux
moyens de paiement 463 3. Les zones de risques 465 4. Lapproche
daudit 466 5. Les outils de travail 468 Section 2 Le cycle crdits
et engagements 474 1. Prsentation du cycle 474 2. Les risques
attachs aux activits de crdit 475 3. Les zones de risques 476 4.
Lapproche daudit 477 5. valuation du contrle interne 478 6. Les
outils de travail 485 Section 3 Le cycle dpts de la clientle 491 1.
Prsentation du cycle 491 2. Les risques attachs aux oprations de
dpts 492 3. Lapproche daudit 493 Section 4 Le cycle des oprations
de march 495 1. Prsentation du cycle 495 2. Lorganisation
fonctionnelle des oprations de march 498 3. Les risques attachs aux
oprations de march 500 4. Les zones de risques 505 13
12. Table des matires XIDunodLaphotocopienonautoriseestundlit.
5. Lapproche daudit 506 6. Outils de travail 510 Section 5 Le cycle
des autres oprations nancires 511 1. Prsentation du cycle 511 2.
Les risques attachs aux autres oprations nancires 514 3. Lapproche
daudit 515 4. Le contrle des comptes 517 Section 6 Le cycle des
Capitaux propres et assimils 518 1. Prsentation du cycle 518 2. Les
zones de risques 519 3. Lapproche daudit 520 Liste des abrviations
523 Index 527
13. PREMIREPARTIE LENVIRONNEMENT BANCAIRE
14. DunodLaphotocopienonautoriseestundlit. 1 LACTIVIT BANCAIRE
Section 1 La banque et la monnaie Section 2 Les mtiers bancaires LA
BANQUE ET LA MONNAIE 1 Lorigine de la monnaie Lhistoire de la
banque est indissociable de lhistoire de la monnaie. La Grce
antique constitue le berceau de dveloppements importants de
lactivit bancaire. Jusquau Ve sicle avant J.-C., chaque ville
commerante frappe sa propre monnaie. Dans un premier temps,
lactivit bancaire va se limiter celle des changeurs : collubistes.
Puis elle va se dvelopper avec les trapzistes, qui sinstallent sur
les foires et les marchs. Vritables banquiers, ils grent des
comptes courants partir de dpts de fonds. Les trapzistes sont assis
une petite table (trapeza) pour compter largent. Ils dveloppent un
systme de paiement efficace : avec un document mis par le trap-
Section 1
15. 4 LENVIRONNEMENT BANCAIRE ziste de la ville A, le porteur
peut retirer une somme dargent du compte dun client dun trapzistes
de la ville B. Ces oprations impliquent la tenue dune comptabilit
rigoureuse pour chaque client. Le mot trapeza est encore utilis
aujourdhui en Grce pour dsigner la ban- que (Banque Nationale de
Grce : Ethniki Trapeza Ellados). Quant au mot banque , il trouve
son origine dans la Rome antique banca dsignant le banc en bois sur
lequel les changeurs exeraient leur activit. Suite aux conqutes
militaires, Rome doit faire face aux problmes de change des
monnaies, de leve et transfert des impts. On voit apparatre alors,
sur le modle grec : des banques prives (argentarii) qui font
fonction tout la fois dagents de change, de changeurs, de notaires
et de commissaires priseurs. Ils installent leurs tables (banca)
sur le Forum, et par la suite se fixent dans des comptoirs donns en
location par ltat. des banques publiques (mensae) disperses travers
les provinces mais qui disposent dune caisse centrale Rome. Elles
sont charges de collecter les impts, dmettre de la monnaie et de
contrler les cours de changes. Aprs le dmembrement de lempire
romain, il faut attendre le Moyen ge pour assister un renouveau de
lactivit bancaire avec le dveloppement du ngoce. Au milieu du XIe
sicle, les marchands de Venise, Pise et Gnes, appels Lombards,
tablissent des comptoirs commerciaux en Orient et en Afrique du
Nord. Les foires deviennent un lieu de rencontre et dchange entre
marchands italiens et flamands. Pour les paiements au comptant, le
changeur, qui sappelle dsormais banquier, doit tablir le cours
entre les monnaies de divers pays. Les Lombards tablissent des
bureaux de change en France, en Flandres et mme en Angleterre. Pour
les paiements terme, un nouveau moyen de paiement voit le jour : la
lettre de change (lettera di pagamento). Cest une reconnaissance de
dette, par laquelle, un commerant A sengage verser une date
convenue le montant d un com- merant B, soit une prochaine foire,
soit son banquier qui se chargera den ver- ser le montant au
banquier du commerant B. Lactivit fondamentale de la banque, le
crdit, trouve ici son origine : grce au crdit accord par
lintermdiaire de la lettre de change, la banque contribue la
cration de monnaie. 2 Lmergence de la monnaie-papier La Banque de
Venise, fonde en 1637, accepte des dpts terme portant intrt et
remet au dposant un certificat qui constitue une forme primitive de
monnaie de banque : le dpt peut tre rembours avant terme, non pour
le montant nominal, mais pour le prix auquel un nouveau dposant
accepte de prendre le relais.
16. Lactivit bancaire 5DunodLaphotocopienonautoriseestundlit.
La Banque dAmsterdam, partir de 1640, dlivre ses dposants des
certificats, ngociables selon le mme principe que la Banque de
Venise, mais libells dans une monnaie de compte, le florin-banco
utilis pour les paiements internationaux. Le florin banco ne
dpendait pas des rgles de monnayage tablies par les autorits
locales pour les paiements intrieurs. La Banque de Stockholm, fonde
en 1656, obit des rgles nouvelles : les lettres de changes sont
payes non plus en pices mtalliques mais en titres sous forme de
billets rachetables en espces leur montant nominal. Les billets ne
comportent ni intrts, ni commission, ni chance prcise. Ils
devinrent ainsi une vritable mon- naie-papier, aussi facile
utiliser que la monnaie mtallique. La Banque de Stoc- kholm est la
premire banque capable de distribuer des liquidits sans avoir d, au
pralable, collecter des dpts. En sengageant racheter les billets en
espces, elle affronte un risque de liquidit car cela loblige puiser
dans son encaisse mtallique sans tre sre de la reconstituer
aussitt, ce qui la conduisit la faillite en 1776. 3 Lessor de la
monnaie fiduciaire Le processus de cration de monnaie fiduciaire
naquit Londres en 1640. Les marchands qui dposaient lor lHtel des
Monnaies (situ dans la Tour de Lon- dres) sen virent dlest par
Charles Ier dAngleterre. Il naccepta de le restituer que contre un
prt sans intrt. Les marchands dcident alors de confier leurs
liquidits aux orfvres considrs comme plus srs. Les orfvres
attestent le dpt de lor par lmission de certificats (goldsmiths
notes). Les orfvres se transforment ds lors en banquiers en
accordant des prts contre remise de lettres de change ltat, aux
industriels et aux commerants. Ils font progresser les techniques
bancaires : les certificats deviennent payables vue ; ils sont
fractionns en coupures dun montant identique ; lendossement des
effets de commerce devient pratique courante. 4 La banque, cratrice
de monnaie Avec lmergence de la monnaie fiduciaire, les
banquiers-orfvres londoniens dlivraient des certificats-billets en
contrepartie de lor quils recevaient en dpt. Tant que le montant
des certificats-billets tait strictement gal au stock dor, la
conversion pouvait tre garantie pour tous les dtenteurs
simultanment un instant donn : Marchands Actif Passif Certificats 1
000 Or 1 000
17. 6 LENVIRONNEMENT BANCAIRE Les banquiers-orfvres sapercevant
que leur stock dor ne baissait jamais au- dessous dun certain
seuil, ils commencrent accorder des crdits en mettent des billets
contre une simple reconnaissance de dette et non dun dpt dor crant
ainsi de la monnaie ex nihilo . Exemple Les banquiers ont reu un
stock dor de 1 000. La demande de conversion ne reprsente que 20 %
des billets (encours) : elle peut mettre 5 000 en billets sachant
que la demande de conversion moyenne (20 %) est de 1 000. Les
billets exc- dentaires seront remis aux marchands en contrepartie
dune reconnaissance de dette. Pour un stock dor de 1 000, les
marchands dtiennent un montant de billets cinq fois suprieur : ils
peuvent les utiliser pour consommer ou investir. Lconomie en tire
un norme avantage mais la socit sexpose une crise montaire. En
effet, si les dtenteurs de billets craignent que leurs biens ne
leur soient pas restitus un instant donn ils se tourneront
simultanment vers la banque pour en exiger la conversion. Dans ce
cas la banque ne possdant pas suffisamment de stock dor dans ses
cais- ses, un mouvement de panique peut se dclencher qui va mettre
en danger la valeur mme des billets. La possibilit dune telle crise
est facile comprendre. Mais lanalyse de sa dynamique est difficile
voire imprvisible. 5 Lavnement dune Banque Centrale La naissance de
la Banque Centrale intervient dans un contexte de faillites
bancaires. Cest une institution charge dune mission dintrt public
qui joue un rle pr- minent ( de premier rang ) sur les autres
banques considres comme de second rang . Banque Actif Passif Or
Prts 1 000 4 000 Billets 5 000 Marchands Actif Passif Billets 5 000
Or Crdits 1 000 4 000
18. Lactivit bancaire 7DunodLaphotocopienonautoriseestundlit.
Elle dtient le monopole de crer la base montaire, forme ultime de
monnaie. Reprsente autrefois par lor, elle est constitue aujourdhui
par la monnaie ban- que centrale : les billets et ; la monnaie
centrale. La monnaie centrale correspond aux avoirs que les banques
commerciales (de second rang ) dtiennent sur des comptes auprs de
la Banque Centrale. Celle-ci devient la banque des banques et
assure leur prennit en devenant prteur en dernier ressort. La
Banque Centrale dtient galement la responsabilit de la scurit du
systme bancaire par la matrise de la quantit de monnaie. Le
Parlement anglais autorisa ds 1694, la cration dune banque dmission
pri- ve ( The Governor and Company of the Bank of England ), qui
pouvait recevoir des dpts, mettre des billets au porteur dune
valeur quivalent un poids dor fixe. Elle obtint le monopole
dmission des billets pour lAngleterre et le Pays de Galles en 1708.
Ainsi, laube du XVIIIe sicle, la banque dispose dj de lensemble des
outils quelle utilise actuellement : chque, lettre de change,
virement, escompte, change, arbitrage 6 La dfinition de la monnaie
Malgr les incertitudes qui entourent sa dfinition, les conomistes
saccordent penser que la monnaie est un instrument qui permet de
raliser trois fonctions : talon de mesure, il sert dunit de compte
; moyen dchange, cest un outil de transaction ; rserve de valeur,
cest un actif dtenu sans risque. Le Code montaire et financier
COMOFI (Ordonnance du 14 dcembre 2000) regroupe tous les textes en
relation avec la monnaie, la banque et les marchs finan- ciers en
France. Il souvre sur la monnaie (Livre I) sans en donner de
dfinition juridique, mais en en prcisant deux formes : fiduciaire :
monnaie mtallique et billets de banque (Livre I, Titre II).
scripturale : simple inscription en compte chez le banquier. Les
moyens de paiement permettent lusage de la monnaie scripturale.
Larticle L. 311-3 en donne la dfinition suivante : tout instrument
permettant toute per- sonne de transfrer des fonds, quel que soit
le support ou le procd technique utilis . Ces supports sont numrs
dans le Livre I, Titre III : chque, carte de paiement, virement,
lettre de change et billet ordre.
19. 8 LENVIRONNEMENT BANCAIRE Quant la monnaie sous forme
lectronique, elle a donn lieu un rglement du Comit de la
Rglementation Bancaire et Financire (Rglement CRBF n 2002-13) : il
sagit dunits de monnaie mises contre remise de fonds et acceptes
comme moyen de paiement par des tiers autres que lmetteur. Leur
valeur ne peut tre suprieure aux fonds reus en contrepartie. LES
MTIERS BANCAIRES 1 Le rle traditionnel du banquier Le dveloppement
du commerce va entraner la cration dorganismes capable de grer des
transactions quotidiennes, et non plus priodiques comme dans les
foires. La premire bourse apparat Anvers en 1515. Elle traite les
marchandises, les let- tres de change et les actions de socit. La
cration des bourses affirme une distinc- tion fondamentale entre :
les marchs financiers : o vendeurs et acheteurs, prteurs et
emprunteurs vien- nent la rencontre les uns des autres et signent
des contrats de gr gr ; les banques : traitant sparment, sous leur
propre responsabilit, avec chacune des parties. En se fondant sur
lintermdiation de bilan classique reprise par Gurley et Shaw
(1960), on distingue alors deux formes de financement de lconomie :
a. La finance directe (ou conomie de march financier) : transaction
entre un emprunteur ultime et un prteur ultime par lmission de
titres dits primaires. Les titres primaires reprsentent un droit de
proprit remboursable date indter- mine (Actions ordinaires, ou de
prfrence) ou un droit de crance remboursa- ble terme (Obligations,
Titres de crances ngociables) date indtermine (Titres subordonns
dure indtermine). Ils sont soumis au risque de dfaut de paiement si
lmetteur fait faillite ou ne peut pas rembourser lchance. b. La
finance indirecte (ou intermdiation bancaire). La difficult de
trouver les contreparties entrane un transfert des ressources vers
un intermdiaire dont la profession est de mettre les parties en
liaison. Les banques prennent les risques que les pargnants ne
veulent pas prendre ainsi que lassurance de la liquidit. Ils sont
des emprunteurs/prteurs intermdiaires (ou indirects) qui font
circuler les fonds des prteurs ultimes jusquaux emprunteurs
ultimes. Section 2
20. Lactivit bancaire 9DunodLaphotocopienonautoriseestundlit.
Le banquier est un intermdiaire financier qui pratique la finance
indirecte. Prestataire de services, il collecte les dpts des
dtenteurs de capitaux et les uti- lise pour son propre compte en
oprations de prts aux emprunteurs ultimes. De manire gnrale,
lactivit des banques consiste sendetter pour prter. Ils trans-
forment les caractristiques intrinsques des actifs quils acquirent
tant au niveau des chances quau niveau des risques. Lorsque
lintermdiation bancaire est privilgie et que les agents ont recours
au crdit pour se financer, on parle dconomie dendettement . Lorsque
la finance directe est privilgie et que les agents ont davantage
recours au march financier, il y a dsintermdiation financire et on
parle dconomie de march financier . 2 Lvolution du rle de la banque
La conception du rle traditionnel de la banque en tant que
fournisseur de crdit a longtemps fait considrer la taille totale du
portefeuille comme une donne exogne permettant dexpliquer les
relations soit avec les prteurs (gestion du passif), soit avec les
emprunteurs (gestion de lactif). Les modles actuels se penchent sur
les interactions (gestion actif-passif) dans une perspective de
position monopoliste des banques. Il en ressort que, les rende-
ments des crdits tant une fonction dcroissante des volumes accords,
les banques monopolistes vont accorder des crdits jusqu ce que le
taux marginal des crdits soit gal au rendement de lactif sans
risque. Cependant les caractristiques de cette activit
traditionnelle ont considrablement chang au cours des dernires
annes. On est pass dune situation dans laquelle les cots de
production de la liquidit taient ngligeables au regard des
rendements, Besoins de financement Ressources de financement Titres
primaires Emprunts Titres primaires MonnaieCrances BANQUES FINANCE
INDIRECTE MARCHS FINANCIERS FINANCE DIRECTE Dpts Figure 1.1
21. 10 LENVIRONNEMENT BANCAIRE une situation dans laquelle les
rendements (les taux des crdits) ont considrable- ment baiss alors
que les cots augmentaient. En effet, les ressources bancaires
autrefois essentiellement constitues de dpts non rmunrs, sont
maintenant, la plupart du temps rmunres, soit au taux de march (cot
des ressources sur le march montaire ou sur le march obligataire),
soit des taux administrs assez levs. La pression concurrentielle a,
en revanche fortement diminu les taux dbiteurs. La rvolution
financire des annes quatre-vingt et lacclration de la mondiali-
sation de lconomie des annes quatre-vingt-dix ont entran une
modification structurelle des activits bancaires par lapplication
de la rgle dite des 3 D : dcloisonnement des marchs ;
drglementation des activits et ; dsintermdiation des financements.
La slection des dossiers et le contrle deviennent des lments
dterminants, les rendements des crdits doivent tre proportionns au
risque quils reprsentent, dans la mesure o la marge reprsente la
rmunration du risque. Les modles de Stiglitz et Weiss ont mis en
vidence en 1981, que, dans un tel contexte, la banque a intrt
rationner les crdits plutt que daugmenter son risque. 3
Lintermdiation bancaire Le principe de lintermdiation bancaire
sexerce la fois dans le temps et dans lespace de faon habituelle :
dans le temps : cest la fourniture de moyens de financement
(crdits) leurs clients, un moment o ceux-ci en sont dpourvus. Il y
a alors cration montaire soit totalement soit partiellement ; dans
lespace : cest le transfert de moyens de paiement (chques,
virements, cartes de crdit) dune place commerciale une autre. Pour
les changes qui mettent en relation des agents non financiers de
taille modeste, les cots de recherche dun prteur potentiel par un
emprunteur potentiel aux meilleures conditions possibles seront
invitablement prohibitifs. La banque se trouve au centre de
lactivit financire et dtient une relle comptence dans le traitement
de linformation sur la solvabilit des emprunteurs. Elle assume de
plus le risque de dfaut et le gre en dveloppant la mthode de
division des risques. Par ailleurs, les dures des besoins de
financement ne concident pas ncessaires avec la dure de placement
des agents excdentaires. La banque assumera donc le ris- que de
liquidit, par exemple en empruntant court terme et en prtant long
terme. Lactivit traditionnelle des banques consiste : collecter
lpargne des dtenteurs de capitaux ;
22. Lactivit bancaire 11DunodLaphotocopienonautoriseestundlit.
accorder des crdits aux agents conomiques dficitaires ; grer les
dpts et offrir des services financiers. Les revenus de la banque
sont constitus par les carts de taux (spreads) entre dpts collects
et prts accords et par la rmunration des services quelles accor-
dent. Ces revenus doivent lui permettre de couvrir : ses frais de
fonctionnement ; les risques (dfaut, liquidit) ; et un rsultat
positif en tant quentreprise commerciale. On distingue 4 grandes
activits dintermdiation : la distribution de crdits : crdits aux
entreprises (quipement, trsorerie) ; crdits aux particuliers
(habitat, trsorerie) ; la collecte des dpts : les dpts vue, les
comptes terme ; les dpts rgime spcial ; les prts et emprunts de
liquidits sur le march interbancaire ; les services spcialiss
associs lintermdiation bancaire : les engagements de financement
(crdit bail) et de garanties (caution), les oprations daffacturage,
les engagements sur instruments financiers termes, destins couvrir
les risques de prix lis aux activits dintermdiation. 4
Lintermdiation de march Elle consiste raliser des oprations
spculatives ou darbitrage sur les marchs financiers ou de raliser
des montages financiers avec pour objectif de raliser des
plus-values. On distingue 3 grands types dintermdiation de march :
Le trading Oprations spculatives sur les titres, les changes ou les
taux ainsi que les instru- ments qui leur sont drivs. Oprations
darbitrage sur les mmes supports. Le market-making La banque
intervient sur les marchs en tant quanimateur de march. Elle
affiche des cours lachat et la vente dinstruments financiers. Elle
exerce une activit de march en assumant les risques.
23. 12 LENVIRONNEMENT BANCAIRE Exemple Spcialistes en valeurs
du Trsor (SVT) qui sont tenus de participer aux missions demprunts
dtat (valeurs du Trsor) et sengagent afficher en permanence des
cours acheteur/vendeur pour les titres mis par ltat. Le portage La
procdure de prise ferme lors dune introduction dactions en Bourse
ou lors dune mission demprunt obligataire par un syndicat bancaire
peut conduire la banque conserver les titres si elle narrive pas
les placer dans le public. Dans ces cas de figure, la banque assume
le portage de ces titres. 5 Les services financiers pour compte de
tiers Avec la rduction des rendements de lintermdiation bancaire,
les banques ont tendance rechercher des revenus dans les activits
de prestataire de services pour compte de tiers quils soient lis
lintermdiation bancaire ou lintermdiation de march (ingnierie
financire). Lobjectif de la banque est de percevoir des commissions
sur les services accords. Au niveau de lintermdiation bancaire on
distingue : a. Gestion dactif pour compte de tiers gestion
collective (OPCVM) ; gestion prive (particuliers, entreprises) ;
conservation de titres. b. Gestion des moyens de paiement tenue de
compte (chques, virements) ; carte bleue et autres cartes de crdit
; locations de coffre-fort, etc. Au niveau de lingnierie financire
on distingue : a. Lorigination syndication obligataire ;
augmentation de capital ; introduction en Bourse ; privatisations.
b. Le conseil oprations de fusions-acquisitions ; les oprations de
montages financiers ; activit de conseil et darrangeur ;
restructurations.
24. Lactivit bancaire 13 Dans une entreprise industrielle la
marge sur cot variable doit permettre de cou- vrir les cots fixes
pour dgager des bnfices. Dans un tablissement de crdit cette marge
est reprsente par le produit net ban- caire calcul en additionnant
les marges nettes rsultant des trois activits fonda- mentales
quelles exercent. Cette situation se rsume la figure suivante :
Oprations Produit net bancaire Intermdiation bancaire Prter Placer
Marge dintrt Intermdiation de march Arbitrer Spculer Plus ou moins
value Services financiers Bancaire March Revenus nets des
commissions Figure 1.2
25. 2 POLITIQUE MONTAIRE ET FINANCEMENT BANCAIRE Section 1
Lquilibre des emplois et des ressources Section 2 La politique
montaire de la Banque Centrale Section 3 La lgislation actuelle
LQUILIBRE DES EMPLOIS ET DES RESSOURCES 1 Les fuites au sein du
systme bancaire Dans un systme banques multiples, les crdits
accords par une banque ne lui reviennent pas ncessairement sous
forme de dpts. Prenons lexemple dun sys- tme deux banques : La
Banque A accorde un crdit de 1 500 un client qui paye un
fournisseur dont le compte est chez B pour 900 et ses salaris dont
les comptes sont chez A pour 600. Section 1 Banque A Actif Passif
Crance 6 000 DAV 6 000 Banque B Actif Passif Crance 3 000 DAV 3
000
26. Politique montaire et financement bancaire
15DunodLaphotocopienonautoriseestundlit. Il en rsulte la situation
suivante : La quantit de monnaie reprsente par la somme des dpts
est passe de 9 000 10 500 soit une augmentation de 1 500, ce qui
correspond prcisment au crdit accord par la Banque A. En octroyant
le crdit son client, la banque A a cr de la monnaie ex nihilo, mais
en mme temps, elle prend le risque de ne pas rcuprer les dpts
quelle vient de crer. Dailleurs, il lui manque 900 de ressources
pour quilibrer son bilan. La Banque B, en sens inverse se retrouve
excdentaire de 900 en ressources de financement. Dans
lenvironnement concurrentiel des banques commerciales, elle na pas
intrt dpanner la Banque A en lui prtant cette somme ; au contraire,
les difficults de ladite banque lui permettront de rcuprer sa
clientle. Les risques pour le systme bancaire dans son ensemble
tant considrables, la Banque Centrale va se charger du
refinancement des banques de second rang dont elle a la tutelle. 2
Le refinancement bancaire Pour obliger les banques se refinancer
entre elles, la Banque Centrale met en place un mcanisme de
facilits permanentes par lequel les banques peuvent discrtion :
obtenir des prts taux fixes (pour la BCE : 5 % au 30/04/2008) ;
dposer leurs excdents taux fixes (3 % au 30/04/2008). Les Banques A
et B ont donc intrt saccorder sur un taux moyen (4 %) sans utiliser
les facilits permanentes mises leur disposition. Elles vont ainsi
quilibrer leurs bilans sans faire appel la Banque Centrale. La
nouvelle situation sera la suivante : Il est noter que le crdit
interbancaire de 900 na pas eu dimpact sur la quantit de monnaie en
circulation auprs des mnages et des entreprises (6 600 + 3 900 = 10
500). Banque A Actif Passif Crance 7 500 DAV 6 600 Banque B Actif
Passif Crance 3 000 DAV 3 900 Banque A Actif Passif Crance 7 500
DAV 6 600 Emprunts 900 Banque B Actif Passif Crance 3 000 DAV 3 900
Prts 900
27. 16 LENVIRONNEMENT BANCAIRE On appelle refinancement
lopration qui consiste pour une banque commerciale se procurer de
la monnaie banque centrale. Elle a lieu sur le march interbancaire
o se confrontent les offres et les demandes et o se fixe le prix de
largent au jour le jour. Le taux moyen du march interbancaire
sappelle EONIA (Euro Over Night Index Average). Le tableau
ci-dessous montre que le taux du march interbancaire se situe tou-
jours dans la fourchette des taux des facilits permanentes (ou taux
directeurs) de la Banque Centrale. Tableau 2.1 Taux directeurs et
taux du march interbancaire 3 La compensation interbancaire Des
milliers doprations interbancaires seffectuent chaque jour. La
compensa- tion interbancaire consiste solder quotidiennement les
dettes et crances rcipro- ques des tablissements de crdit (systme
informatis la Banque de France). Aprs compensation, les banques se
retrouvent excdentaires ou dficitaires. Le rglement se fait en
monnaie Banque centrale sous forme de billets ou davoirs en compte
courant auprs de la Banque Centrale. Source : BCE
28. Politique montaire et financement bancaire
17DunodLaphotocopienonautoriseestundlit. Exemple Prenons la
compensation avec trois banques : un client du CL a dpos sur son
compte un chque BNP de 2 000 : il est crdit, mais dornavant la BNP
doit restituer cette somme au CL. En revanche, un client de la BNP
qui a dpos un chque CL de 2 400 au guichet de sa banque amne la
situation inverse. Aprs une compensation multilatrale, le Crdit
Lyonnais est crditeur de + 1 400. La BNP et la Socit Gnrale ont des
positions dbitrices de 200 et de 1 200. Elles devront rgler ces
soldes au Crdit Lyonnais grce aux liquidits quelles dtiennent dans
leurs comptes courants auprs de la banque centrale. 4 La liquidit
bancaire La liquidit bancaire se dfinit comme la somme des billets
et de la monnaie cen- trale dtenus par les tablissements de crdit.
Les banques ont besoin de liquidit pour plusieurs raisons : demande
de monnaie fiduciaire de la clientle ; achat de devises auprs de la
Banque Centrale ; rglement des dettes aux autres banques aprs
compensation ; exigences dune liquidit minimale par les autorits.
La rglementation donne la Banque centrale les moyens dagir,
directement ou indirectement sur la quantit de monnaie en influant
la liquidit bancaire. LA POLITIQUE MONTAIRE DE LA BANQUE CENTRALE 1
La rgulation de la cration de monnaie La politique montaire se
dfinit comme lensemble des actions inities par une Banque Centrale
(et/ou un gouvernement) pour : Chques tirs sur et remis BNP CL SG
Somme payer BNP 2 400 900 3 300 CL 2 000 1 300 3 300 SG 1 100 2 300
3 400 Somme recevoir 3 100 4 700 2 200 10 000 Section 2
29. 18 LENVIRONNEMENT BANCAIRE influencer lactivit conomique en
fournissant les liquidits ncessaires son bon fonctionnement et sa
croissance quilibre ; maintenir la stabilit des prix en rgulant la
quantit et le cot de la monnaie. La quantit de monnaie optimale
mettre a fait lobjet de deux conceptions prin- cipales qui se sont
affrontes au dbut du XIXe sicle : cole de la circulation (currency
principle) : le montant des billets en circulation dans le public
doit correspondre au stock dor des metteurs (Ricardo). Appliqu par
la Banque dAngleterre qui obtient le monopole dmission des billets
en 1844 et doit les couvrir 100 % par une encaisse or. cole de la
banque (banking principle) : le montant des billets en circulation
dans le public doit correspondre aux besoins de lconomie (Tooke).
Appliqu par la Banque de France qui obtient le monopole dmission
des billets en 1848 et doit les couvrir hauteur de 35 % par une
encaisse or. Afin dviter le risque de faillite au cas o tous les
dposants voudraient la restitu- tion de lencaisse, les billets
deviennent inconvertibles en or : en France, ltat dcide dun cours
forc (pendant les priodes troubles : 1848 et 1919). Ce cours
deviendra un cours lgal en 1939, permettant de dconnecter totale-
ment lmission des billets de la quantit dencaisse de la Banque
Centrale. 2 La masse montaire et les IFM Pour mener bien sa
mission, la Banque Centrale doit connatre en permanence la quantit
des moyens de paiement mis la disposition des agents conomiques non
financiers (ANF). Les ANF dtiennent des actifs corporels comme de
limmobilier, des actifs financiers comme des actions ou des actifs
montaires. Ces actifs mon- taires sont leur disposition
immdiatement, alors que les autres actifs ne sont pas convertibles
en liquidits sans dlais. Ils sont matrialiss par les moyens de
paie- ment. Les moyens de paiement en circulation auprs des ANF
constituent la masse montaire. Ils sont crs par les IFM
(Institutions financires montaires), varia- bles selon les
conomies. Dans la zone euro, le rglement CE n 2819/98 de la BCE du
1er dcembre 1998 concernant le bilan consolid du secteur des
institutions financires montaires en a fix le primtre : les banques
centrales ; les tablissements de crdit rsidents : dont lactivit
consiste recevoir du public des dpts et consentir des crdits ;
lensemble des autres IF rsidentes dont lactivit consiste recevoir
des dpts et/ou des substituts proches des dpts et consentir des
crdits ou effectuer des placements en titres (OPCVM
essentiellement).
30. Politique montaire et financement bancaire
19DunodLaphotocopienonautoriseestundlit. La masse montaire se
divise en agrgats montaires en fonction du degr de disponibilit
pour ses dtenteurs. Le rglement CE n 2819/98 donne une dfinition
harmonise de ces agrgats bass sur trois lments : la dfinition du
primtre des IFM ci-dessus ; une dfinition harmonise du secteur
dtenteur de monnaie : les non-IFM rsi- dents de la zone euro ; une
dfinition harmonise des degrs de liquidits des moyens de paiement.
Les agrgats sont plus ou moins larges, suivant que lon tient compte
des moyens directs ou des liquidits transformables rapidement en
moyens de paiement. Les agrgats montaires europens comportent trois
niveaux : 3 Les contreparties de la masse montaire La monnaie
constituant une dette pour les IFM, la contrepartie de la masse
mon- taire est forme par les crances ayant t lorigine de la demande
de monnaie et qui sont de trois types : les crances sur lextrieur
mesurent lincidence du solde des transactions courantes de la
balance des paiements : elle rsulte de lactivit de la BCE par ses
interventions sur le march des changes et par ses oprations de
banque (prts ou emprunts deuros lextrieur de la zone) ; les crances
sur le Trsor mesurent la contrepartie sur ltat, qui pour refinancer
ses dficits peut placer ses titres court terme auprs des banques
commerciales ; les crances sur lconomie mesurent lensemble des
crdits accords aux entre- prises et aux mnages. Leur remboursement
a pour impact de rduire la quantit de monnaie. M1 : agrgat montaire
troit ensemble des moyens de paiement + Billets et pices en
circulation + Dpts vue dtenus par les rsidents de la zone euro
(autres que ladministration centrale) auprs des IFM de la zone
euro. M2 : agrgat montaire intermdiaire actifs montaires et
quasi-montaires M1 + Dpts terme (dure 2 ans) + Dpts remboursables
sur pravis dune dure 3 mois : CEL, comptes sur livrets, Livret de
dveloppement durable (ex. : CODEVI). M3 : agrgat montaire large
actifs montaires, quasi-montaires et financiers liquides ngociables
crs par les institutions financires montaires (IFM). M2 + Titres
dOPCVM montaires + Contrats de mise en pensions de titres +
Instruments du march montaire mis par le secteur IFM (certificat de
dpt) + Titres de crances (dont BMTN) dune dure initiale 2 ans.
Figure 2.1
31. 20 LENVIRONNEMENT BANCAIRE (1) dont Dpts lAdministration
Centrale : 173. Le financement externe correspond lpargne
contractuelle et aux ressources long terme (non montaires) collects
par les IFM. Les crdits financs sur lpar- gne ne donnent pas lieu,
par dfinition la cration montaire. 4 Les acteurs de la cration
montaire Les acteurs de la cration montaire sont en France de trois
catgories : Les Banques commerciales qui crent de la monnaie par :
loctroi de crdits aux mnages et entreprises ; lachat de devises ;
lachat de valeurs du Trsor > 2 ans. La Banque Centrale (BCE ou
Banque de France) qui cr de la monnaie par : lmission de billets
dont elle dtient le monopole ; le refinancement des banques
commerciales ; lachat de devises et de titres plus de 2 ans sur le
march financier. Ltat (le Trsor) qui cr de la monnaie : lors de la
frappe de pices de monnaie ; le rglement de ses fournisseurs et
salaris. En sens inverse il y a destruction montaire : lors des
remboursements des crdits accords par les banques ; lorsque la
Banque Centrale vend des devises ou de titres plus de 2 ans ;
lorsque le Trsor encaisse les impts. Tableau 2.2 Bilan consolid des
IFM de la zone euro au 31 dcembre 2007 (encours en milliards
deuros) ACTIF (dtenteur de monnaie) PASSIF (metteurs de monnaie)
Crances nettes sur lextrieur 626,4 Agrgat M3 8 642,2 Crances sur
ltat 2 417,8 Financement externe > 2 ans 5 976,2 Crances sur
lconomie 12 027,9 Capital, rserves et divers (1) 453,7 Total 15
072,1 Total 15 072,1
32. Politique montaire et financement bancaire
21DunodLaphotocopienonautoriseestundlit. 5 Les freins la cration de
monnaie par les banques La cration montaire nest pas infinie pour
les tablissements de crdit par laction et les prrogatives de la
Banque Centrale. Les principales fuites hors du cir- cuit montaire
des banques commerciales concernent les sollicitations de la clien-
tle pour obtenir de la monnaie liquide ou des devises trangres et
celles lies la constitution de rserves obligatoires. Les banques
centrales dtenant le monopole dmission, les banques vont puiser
dans leurs rserves, et si ces dernires sont insuffisantes, vont tre
obliges demprunter des liquidits ou des devises auprs de la banque
centrale, cest--dire se refinancer. 5.1 Les fuites en billets Les
banques ne pouvant pas mettre de billets, la demande de liquidits
en euros ou en devises obligent les banques puiser dans leurs
rserves ou refinancer auprs de la banque centrale : Exemple partir
de la situation initiale dquilibre, un client X demande au guichet
de sa banque (A), la somme de 800 en billets afin deffectuer des
achats en liquide. La banque sadresse la banque centrale qui
lalimentera en billets en change dun titre de dette. La demande de
billets cre une fuite globale pour la banque dont la liquidit
diminue. En revanche, la masse montaire ne change pas : les
composantes de M1 ont simplement vari (5 200 + 40 800 = 46 000). La
part relative des billets dans la masse montaire est appele
coefficient b de prfrence en billets. Il est relativement stable en
France autour de 10 %. Banque A Actif Passif Crance 6 000 DAV 6 000
Banque Centrale Actif Passif Devises 40 000 Billets 40 000 Banque A
Actif Passif Crance 6 000 DAV 5 200 Refi BC 800 Banque Centrale
Actif Passif Devises 40 000 Billets 40 800 Refi 800
33. 22 LENVIRONNEMENT BANCAIRE 5.2 Les fuites en devises La
demande de liquidits en devises oblige les banques puiser dans
leurs rser- ves de devises, si elles en dtiennent ou de faire appel
la banque centrale nationale ou celle de la devise concerne. Cet
appel va entraner un refinancement invita- ble auprs de la Banque
Centrale. Exemple Le client X demande sa banque 1 200 en devises
afin deffectuer des importations. La ban- que sadresse la banque
centrale qui lalimentera en billets en change dun titre de dette.
La demande de devises rduit la liquidit bancaire mais de surcrot,
la masse montaire se rtracte : M1 passe de 46.000 44 800. Plus
gnralement les importations entranant des paiements en devises
rduisent la masse montaire tandis que les exportations qui gnrent
des devises accroissent le niveau des dpts vue et augmentent ainsi
celui de la masse montaire. 2000 enpourcentage 12 % 10 % 8 % 6 % 4
% 2 % 0 % 14 % 11,8 % 7,4 % 8,4 % 9,3 % 9,5 % 2001 2002 2003 2004
Source : Banque de France Figure 2.2 Part des billets et monnaies
en circulation hors des tablissements de crdit dans M1 Banque A
Actif Passif Crance 6 000 DAV 6 000 Banque Centrale Actif Passif
Devises 40 000 Billets 40 000 Banque A Actif Passif Crance 6 000
DAV 4 800 Refi BC 1 200 Banque Centrale Actif Passif Devises 38 800
Billets 40 000 Refi 1 200
34. Politique montaire et financement bancaire
23DunodLaphotocopienonautoriseestundlit. 5.3 Les fuites par les
rserves obligatoires Les banques commerciales sont assujetties aux
rserves obligatoires : elles doi- vent maintenir sur leurs comptes
la banque centrale un montant calcul en propor- tion de la masse
des dpts (actuellement 2 %). Ces rserves sont rmunres au taux du
march interbancaire. Par ce mcanisme, la Banque Centrale peut
augmenter ou diminuer le besoin de refinancement et peut avoir une
action sur la liquidit des banques. Exemple Avec un taux de
prfrence des billets de 10 % et un taux de rserves obligatoires de
2 % on dmarre avec le systme suivant : En respectant ces
proportions, les banques commerciales octroient des emprunts pour
un montant de 130 000. La situation qui en dcoule sera la suivante
: Banque commerciale Actif Passif Dpts BC 9 000 DAV 450 000 Crances
470 000 Refi BC 20 000 Immos 21 000 Capital 30 000 Total 500 000
Total 500 000 Banque Centrale Actif Passif Or, Devises 60 000
Billets 50 000 Concours EC 20 000 Engagements 9 000 Crances 40 000
Capital 61 000 Total 120 000 Total 120 000 Banque commerciale Actif
Passif Dpts BC 11 340 DAV 567 000 Crances 600 000 Refi BC 35 340
Immos 21 000 Capital 30 000 Total 632 340 Total 632 340
35. 24 LENVIRONNEMENT BANCAIRE La masse montaire M1 a augment
de 130 000. Elle est passe de 500 000 (450 000 + 50 000) 630 000
(567 000 + 63 000). La BC refinance les banques pour 35 340 soit 15
340 de plus. Elle doit crer ce supplment en monnaie centrale
(billets ou prts aux banques). 6 Diviseur et multiplicateur de
crdit Le besoin de monnaie centrale se mesure par le diviseur de
crdit : avec b = 10 % + et r = 2 %, on obtient : d = 10 % + 2 % (90
%) = 11,8 % appliqu au crdit accord on vrifie : 11,8 % 130 000 = 15
340 Cela signifie quen acceptant que les banques prtent 130 000, la
Banque Cen- trale sengage crer 15 340 de monnaie centrale. Lorsque
la Banque centrale met la disposition des banques de second rang de
la monnaie centrale, elles peuvent accorder des prts qui
entraneront de nouveaux dpts, entamant un processus multiplicateur
de la base montaire appel multipli- cateur de crdit. Le
multiplicateur de crdit correspond linverse du diviseur Exemple Si
la Banque Centrale abaisse le taux des rserves 1 % : d passe 10,9
%. m devient 9,174 et le montant de monnaie centrale dgag (5 670)
va gnrer des crdits pour : 52 016 (5 670 9 174). La monnaie
centrale de 5 670 va occasionner un prt de 5 052 soit 89,10 % (100
% 10,9 %) ; les 5 052 vont eux-mmes donner lieu un prt de 4 501
(89,10 %) et ainsi de suite. Si bien quau total la somme des prts
accords par les banques de second rang slvera au montant calcul
ci-dessus soit 52 016 . Banque Centrale Actif Passif Or, Devises 60
000 Billets 63 000 Concours EC 35 340 Engagements 11 340 Crances 40
000 Capital 61 000 Total 135 340 Total 135 340 d = b + r (1 b) m =
1 / [b + r (1 b)]
36. Politique montaire et financement bancaire
25DunodLaphotocopienonautoriseestundlit. Exercice La Banque
Centrale abaisse le taux des rserves obligatoires de 3 % 2 % et
dgage 10 milliards deuros de rserves excdentaires pour les
tablissements de crdit. Le coefficient de prf- rence des billets
est de 7 %. combien slve le diviseur de crdit ? d = b + r (1 b)
soit 7 % + (2 % 93 %) = 8,86 % combien slve le multiplicateur de
crdit ? Le multiplicateur de crdit = 1 / 8,86 % = 11,28 Quel
montant les tablissements de crdit de second rang pourront-ils
prter ? Les banques pourront prter 10 millions 11,28 = 112,8
millions deuros. Reprenons la situation dcrite dans le paragraphe
prcdent sur la fuite des rserves : La Banque Centrale diminue de 1
% ses rserves obligatoires. En dgageant 5 670, les ban- ques
commerciales peuvent prter 9,174 fois plus soit 52 016. Les dpts
reprsentent bien 1 % des DAV et la prfrence des billets na pas vari
: 10 % de M1. En effet M1 est pass 682 016 (613 814 + 68 202). Les
prts accords par les banques commerciales ont bien augment de 52
016 sans altrer lquilibre de leurs bilans ni de celui de la banque
centrale. Le montant des billets mis par la banque centrale 5 202
correspond la baisse des dpts auprs des banques commerciales.
Banque A Monnaie : 5 670 Banque B DAV : 5 052 Banque C DAV : 4 501
Banque D DAV : 4 010 Prt de 3 573 Prt de 4 010 Prt de 4 501 Prt de
5 052 Banque commerciale Actif Passif Dpts BC 11 340 DAV 567 000
Crances 600 000 Refi BC 35 340 Immos 21 000 Capital 30 000 Total
632 340 Total 632 340 Banque Centrale Actif Passif Or, Devises 60
000 Billets 63 000 Concours EC 35 340 Engagements 11 340 Crances 40
000 Capital 61 000 Total 135 340 Total 135 340 Banque commerciale
Actif Passif Dpts BC 6 138 DAV 613 814 Crances 652 016 Refi BC 35
340 Immos 21 000 Capital 30 000 Total 679 154 Total 679 154 Banque
Centrale Actif Passif Or, Devises 60 000 Billets 68 202 Concours EC
35 340 Engagements 6 138 Crances 40 000 Capital 61 000 Total 135
340 Total 135 340
37. 3 LORGANISATION DE LA PROFESSION BANCAIRE Section 1 La mise
en place de la rglementation Section 2 Lorganisation du systme
bancaire Section 3 La lgislation actuelle Section 4 La
classification des tablissements de crdit LA MISE EN PLACE DE LA
RGLEMENTATION Le cadre dune conomie organise en France va apparatre
pour la premire fois pendant le Consulat et le Premier Empire. Les
comptences et les responsabilits sont rglementes. La Banque de
France est cre le 18 janvier 1800 sur le modle des Banques
dAngleterre et de Sude pour relancer lactivit conomique aprs la
forte rces- sion de la priode rvolutionnaire. En 1803, elle obtient
le privilge exclusif dmission des billets, suite au lance- ment du
franc germinal convertible tout moment en or. La promulgation du
Code du commerce le 15 septembre 1807 consacre les Tribu- naux de
commerce pour lapplication du droit commercial. Les socits par
actions doivent tre autorises par ltat ; le monopole de ngociation
des valeurs mobi- Section 1
38. Lorganisation de la profession bancaire
27DunodLaphotocopienonautoriseestundlit. lires confi des
intermdiaires officiels, les agents de change dots dun statut
spcifique. Le 16 janvier 1808, un dcret adopte les statuts
fondamentaux qui vont rgir jusquen 1936 les oprations de la Banque.
Ltablissement de succursales appeles comptoirs descompte est
autoris dans certaines villes de province o le dveloppement du
commerce en faisait sentir la ncessit. Le Code de Commerce instaure
en 1848 de nouveaux titres de crances : les obli- gations. La loi
du 24 juillet 1867 organise la socit anonyme et supprime
lautorisation pralable de ltat pour faciliter la mobilisation de
lpargne disponible. Elle ne sera abroge quavec la loi du 24 juillet
1966 sur les socits commerciales. LORGANISATION DU SYSTME BANCAIRE
De nombreux tablissements bancaires se crent dans la seconde moiti
du XIXe sicle pour financer le dveloppement de lindustrie. Pour
lagriculture et de lartisanat, ltat va instaurer les banques
mutualistes et coopratives (Crdit Agricole 1885). Pour contribuer
au dveloppement des PME, ltat donne un statut aux banques
populaires en 1917, puis il cr la Banque franaise du commerce
extrieur et le Crdit National en 1919 pour couvrir les sinistrs des
dommages de guerre et aider la reconstruction. Cependant, la veille
de la seconde guerre mondiale les textes rglementant la profession
bancaire restent gnraux et imprcis. Les lois de juin 1941 vont
doter les tablissements de crdit dune vritable infrastructure
rglementaire. Depuis 1941, on peut distinguer trois priodes
distinctes qui ont faonn lactuelle organi- sation du systme
bancaire franais : de 1941 1982 : lemprise de ltat ; de 1984 1991 :
la libralisation des marchs financiers ; de 1992 2007 :
lharmonisation europenne. 1 De 1941 1982 : lemprise de ltat La
rglementation de Vichy tablit une cloison tanche entre les banques
de dpts, qui privilgient les emplois liquides, et les banques
daffaires, qui peuvent prendre des engagements long terme. Aprs la
seconde guerre mondiale, ltat prend en main lessentiel du crdit en
nationalisant la Banque de France et les principales banques de
dpts. Pendant une vingtaine dannes, les banques nationalises se
consacrent la collecte de lpar- gne court terme et participent au
financement de la reconstruction et de la moder- nisation de
lconomie. Section 2
39. 28 LENVIRONNEMENT BANCAIRE Les lois Debr de 1966-1967 vont
moderniser la lgislation bancaire et financire. Les banques sont
autorises ouvrir volont de nouveaux guichets et se faire
concurrence. Les tablissements du secteur public et du secteur priv
peuvent resser- rer les liens qui les unissent et largir fortement
leurs participations dans des socits. Les dpts des tablissements de
crdit triplent de 1966 1976, et dsormais la monnaie de banque
reprsente les quatre-cinquimes de la masse montaire. En 1982 le
gouvernement de gauche issu des lections de lanne prcdente pro- cde
la nationalisation des banques dtenant plus dun milliard de francs
de dpts. Ltat dtient alors prs de 80 % de lensemble du march
bancaire. Tableau 3.3 Tableau synoptique des principaux textes
bancaires de 1941 1982 Lois des 13-14 juin 1941 Loi organisant la
profession bancaire. Distinction entre les banques et les
entreprises et tablissements financiers , la distinction por- tant
sur la possibilit pour les banques de recevoir des fonds du public.
Loi du 2 dcembre 1945 Nationalisation de la Banque de France et des
4 grandes banques de dpts : Crdit lyonnais, Socit gnrale, CNEP et
BNCI qui deviendront la BNP le 4 mai 1966. Cration du Conseil
National du Crdit (CNC) qui a des pouvoirs propres (juridictionnel
et rglementaire bancaire) et doit dorganiser la profession selon le
principe de spcialisation : ban- ques de dpts (moins de 2 ans),
banques daffaires (dpts plus de 2 ans) et banques de crdit long et
moyen terme. 1963 Rapport Lorain sur les modes de financement de
lconomie. Le sys- tme financier caractris par des prts long terme
octroys grce aux ressources court terme. Le rapport prne une
transformation des chances et des risques. Rforme Debr Haberer
1966-1967 Le principe de lactivit principale remplace celui de la
dure des op- rations (dspcialisation) : les banques de dpts peuvent
recevoir des dpts plus de 2 ans (Dcret du 25 janvier 1967). Dcision
CNC du 10 janvier 1967 de libraliser louverture des guichets sans
demande dautorisation pralable. Le CNC instaure la gratuit du chque
et la non rmunration des dpts vue (28 juin 1967). Instauration du
taux de lusure (loi du 28 dcembre 1966). Ordonnances du 28
septembre 1967 crant la COB, les GIE et les SICOMI (socits
immobilires pour le commerce et lindustrie) ; Organisation du march
hypothcaire ; systme des rserves obligatoires (dcret du 9 janvier
1967) ; Cra- tion de linstitut dmission doutre-mer (dcret du 30
mars 1967). 12 dcembre 1977 Premire directive bancaire (77/780/CEE)
visant coordonner les dis- positions lgislatives et rglementaires
concernant laccs la profes- sion bancaire dans le cadre europen.
1979 Rapport Mayoux prsentant les conditions de la concurrence
entre tablissements bancaires. Loi du 11 fvrier 1982 Loi de
nationalisation des 36 principaux tablissements bancaires ; Ltat
dtient prs de 80 % de lensemble du march. 23 juillet 1982 Leur
nombre de guichets ayant doubl depuis 1967, un dcret soumet
autorisation du CNC toute ouverture de guichet supplmentaire.
40. Lorganisation de la profession bancaire
29DunodLaphotocopienonautoriseestundlit. 2 De 1984 1991 : la
libralisation des marchs financiers La loi bancaire de 1984 soumet
un cadre juridique commun lensemble des ta- blissements de crdit,
quel que soit leur statut, est au point de dpart dun mouve- ment
continu de drglementation du systme bancaire. Le dcloisonnement des
marchs financiers partir de 1986 et la libralisation du crdit
instaurent les bases dune concurrence vritable entre les banques et
les autres tablissements financiers sur un march national globalis,
o les oprations tendent se banaliser. La priode sachve sur le
retour la libert totale douverture de guichets. Tableau 3.4 Tableau
synoptique des principaux textes bancaires de 1984 1991 Loi
bancaire n 84-46 du 24 janvier 1984 Loi portant rorganisation et
uniformisation de lactivit bancaire. Dfinition des oprations de
banque et oprations connexes. Classification des tablissements de
crdit. Cration des organes de rglementation et de contrle. Loi du
11 juillet 1985 Rforme du march hypothcaire. Modification des
procdures de refinancement des crances hypothcaires institution de
la Caisse de Refinancement Hypothcaire (CRH). 14 dcembre 1985
Rforme du march montaire : cration des titres de crances ngociables
: billets de trsorerie pour les entreprises et certificats de dpts
pour les banques. 20 fvrier 1986 Cration du march terme
dinstruments financiers (MATIF mar- ch terme internationale de
France). 31 mai 1986 Cration du march interbancaire, march de la
liquidit bancaire rserv aux tablissements de crdit et institutions
autorises. Loi du 6 aot 1986 Loi de privatisation du secteur
bancaire. 10 septembre 1987 Cration du march des options ngociables
de Paris (MONEP). 1987 Leve de lencadrement du crdit. Loi du 23
dcembre 1988 Cration des Fonds Communs de Crances (FCC). Les
banques peuvent cder leurs crances aux FCC qui ont vocation les
rache- ter (titrisation). 17 avril 1989 Directive sur les fonds
propres. 15 dcembre 1989 Deuxime directive bancaire (89/646/CEE).
Loi du 31 dcembre 1989 Loi sur la prvention et le traitement des
situations de surendette- ment. 1er juillet 1991 Retour la libert
totale douverture de guichets (rglement CRB 91-08).
41. 30 LENVIRONNEMENT BANCAIRE 3 De 1992 2007 : lharmonisation
europenne Lunification du march des services financiers dans un
cadre europen ralis entre 1992 et 1999 sous limpulsion de la
Commission europenne a eu comme effet dexposer les banques
franaises une concurrence accrue de ltranger. La directive
europenne relative un ratio de solvabilit fixe les exigences de
fonds propres ncessaires la couverture du risque de crdit, la
qualit et la compo- sition des fonds propres ; la couverture en
fonds propres obligatoires du risque de march. Tableau 3.5 Tableau
synoptique des principaux textes bancaires de 1992 2007 Loi n
92-665 du 16 juillet 1992 Le CECEI obtient comptence pour mettre en
uvre les dispositions de la 2e directive bancaire en matire de
reconnaissance mutuelle des agrments. Le passeport europen permet
tout tablissement de crdit agr dans un tat membre de lUnion
europenne o il a son sige social dexercer son activit par voie de
succursale ou en libre prestation de services dans un autre tat de
lUnion sans que ce dernier ne puisse lui opposer lagrment requis
par sa propre lgislation. 1er janvier 1993 Dmarrage de la BAFI
(Base de donne des agents financiers) : ratio- nalisation sur le
plan interne et harmonisation sur le plan externe (rgle- ments CRB
91-01 04). 1er janvier 1993 Mise en uvre de la deuxime directive
(march bancaire unique). Libert dtablissement et des prestations de
service ; agrment et con- trle prudentiel par les autorits des pays
dorigine ; 01/01/1993 : le ratio de solvabilit (ratio Cooke) tablit
un rapport de 8 % entre fonds propres et risque de crdit ;
01/01/1996 : Il est com- plt par des dispositions sur le risque de
march. Loi du 4 aot 1993 Loi portant rforme du statut de la Banque
de France. 31 mai 1995 Livre vert de la Commission europenne sur
les modalits pratiques dintroduction de la monnaie unique. Loi n
96-597 du 2 juillet 1996 Loi de modernisation des activits
financires. Cration dune auto- rit professionnelle unique : le
Conseil des Marchs Financiers (CMF). La loi distingue deux types
dintermdiaires qualifis pour pratiquer les services dinvestissement
(prestataires de services dinvestissement PSI) : les tablissements
de crdit et les entreprises dinvestisse- ment. Loi du 6 avril 1998
Rforme de la rglementation comptable ; le CRC devient comp- tent en
matire de comptabilit bancaire la place du CRBF qui na plus quun
avis consultatif. Il fixe les conditions de publication des bilans.
4 janvier 1999 Entre en vigueur de leuro ; le systme bancaire et
les marchs financiers basculent en euros. Cration de la Banque
Centrale Euro- penne (BCE) en lieu et place des banques centrales
nationales. Directive 2000/12/CE du 20 mars 2000 Consolidation des
textes en relation avec laccs lactivit bancaire (1re et 2e
directives modifies) dans la Communaut europenne.
42. Lorganisation de la profession bancaire
31DunodLaphotocopienonautoriseestundlit. LA LGISLATION ACTUELLE 1
Lautorisation dexercer : lagrment Les nouveaux arrivants dans le
secteur de la banque doivent prsenter des gages suffisants pour
assurer le bon fonctionnement du systme bancaire et une scurit
satisfaisante la clientle (art. L. 511-10 du COMOFI). Le Gouverneur
de la Banque de France prside le Comit des tablissements de crdit
et des entreprises dinvestissement (CECEI) charg de contrler lentre
Ordonnance n 2000-1223 du 14 dcembre 2000 Consolidation des textes
en rapport avec la monnaie, la banque et les marchs financiers. Le
Code montaire et financier abroge notamment la loi de 1967 (COB),
la loi bancaire de 1984, la loi MAF de 1996, sur la lgislation sur
les chques (30/10/1935) la CDC (28/04/1816) les Cais- ses dpargne
(25/06/1999) etc. 31 dcembre 2001 Mise en circulation de leuro en
pices et billets. Loi n 2003-706 du 1er aot 2003 Cration de
lAutorit des Marchs Financiers (AMF) qui conserve lensemble des
pouvoirs disciplinaires dvolus la COB et au CMF contre les
professionnels agrs dans le secteur financier. Un Comit consultatif
du secteur financier devient commun la banque et lassu- rance.
Cration du CCLRF la place du CRBF. Ordonnance n 2004-1382 du 20
dcembre 2004 Entre en vigueur partir du 1er janvier 2005 du
rfrentiel IFRS (Inter- national Financial Reporting Standards) pour
les socits faisant appel public lpargne et applicable aux comptes
consolids. Adaptation des 4e et 7e directives afin dtre rendues
compatibles avec le rgle- ment 1606/2002/CE du 19 juillet 2002
relatif aux normes internationa- les. Les entreprises qui font
appel public lpargne, uniquement sous forme de titres de crances,
peuvent publier leurs comptes en normes IFRS partir de 2007. 1er
mars 2007 Publication des arrts du 20 fvrier 2007 transposant la
CRD en France. 26 juin 2004 Publication de laccord de Ble dfinitif
: nouveau ratio Mc Donough la place du ratio Cooke partir du 1er
janvier 2007. 14 juin 2006 Adoption de la directive europenne
2006/48/CE sur ladquation des fonds propres (capital requirements
directive - CRD ou CAD III) en rem- placement de CAD II (capital
adequacy directive). 1er janvier 2007 Entre en vigueur de la CRD
pour les approches standard et notation interne. 30 juin 2007
Nouveaux reportings bancaires : COREP (COmmon REPorting) pour le
ratio de solvabilit en application de la CRD (Instruction CB n
2007-02). FINREP (FINancial REPorting) : reporting financier commun
dans le cadre IFRS pour les banques (Instruction CB n 2006-04) qui
va rem- placer la BAFI. 1er janvier 2008 Entre en vigueur de
lapproche notation interne avance de la CRD. Section 3
43. 32 LENVIRONNEMENT BANCAIRE dans le secteur en dlivrant
lautorisation dexercer : lagrment bancaire. Seules les socits de
gestion de portefeuille obtiennent leur agrment auprs de lAMF,
laquelle agre galement leur programme dactivit. Linstruction des
dossiers est assure par la Direction des tablissements de crdit et
des entreprises dinvestissement qui assure un guichet unique pour
le traitement des dossiers. Le dossier doit renseigner sur : le
programme dactivits : aptitude de lentreprise raliser ses objectifs
avec des moyens techniques (personnel comptent, exprience requise,
contrle interne) ; la qualit des apporteurs de capitaux et, le cas
chant, de leurs garants ; ltat civil des dirigeants : deux
personnes au moins devant satisfaire les condi- tions dhonorabilit
et la comptence ncessaires ainsi que lexprience adquate leur
fonction. Le capital minimum des prestataires de services
dinvestissement a t fix : Pour les tablissements de crdit par le
rglement CRB n 92-14 du 23 dcembre 1992, modifi par les rglements
CRBF n 98-06 du 7 dcembre 1998, n 2000-10 du 8 dcembre 2000, et n
2002-13 du 21 novembre 2002 et par larrt du Minis- tre de lconomie,
des finances et de lindustrie du 9 fvrier 2006. Pour les
entreprises dinvestissement par le rglement CRBF n 96-15 du 20
dcembre 1996, modifi par le CRBF n 2000-10 du 8 dcembre 2000 et par
les arrts du 15 mai 2006, du 20 fvrier 2007 et du 16 janvier 2008.
Capital minimum en fonction du type dtablissement En euros
tablissements de crdit habilits recevoir du public des fonds vue et
IFS 5 000 000 Socits financires (sauf certaines socits de caution)
et caisses de Crdit municipal qui sengagent statutairement ne pas
collecter de fonds du public et limiter leurs concours loctroi de
prts sur gages et crdits aux particuliers. 2 200 000 Socits
financires (agrment limit aux oprations de caution, ou lexercice
des oprations de change au comptant avec crdit) ; caisses de Crdit
municipal qui limitent leur activit aux prts sur gages corporels. 1
100 000 tablissements de monnaie lectronique. 1 000 000 Entreprises
dinvestissement (cas gnral) 730 000 Services dinvestissement :
activit de conservation ou dadministration dinstruments financiers
3 800 000 Services dinvestissement : ngociation pour compte propre,
prise ferme et placement garanti 100 000 Services dinvestissement
pour compte de tiers : rception, transmission ou excution dordres,
gestion de portefeuille ; conseil en investissement. Lorsque le PSI
ne dtient ni fonds ni titres de la clientle, le capital minimum est
de 50 000 . 125 000
44. Lorganisation de la profession bancaire
33DunodLaphotocopienonautoriseestundlit. Ces montants incluent le
capital social, les capitaux assimils (certificats coopra- tifs
dinvestissement ou des certificats coopratifs dassocis) ainsi que
les rserves dont la distribution est prohibe. Le nouveau cadre pour
ladquation des fonds propres (Directive 2006/49/CE du Parlement
europen) instaure des exigences de fonds propres pour les
entreprises dinvestissement en vertu de laquelle elles sont tenues
de maintenir des fonds pro- pres quivalant un quart de ses frais
gnraux de lanne prcdente. Cette exigence vise : couvrir tous les
autres risques auxquels une entreprise dinvestissement est expo-
se, par exemple le risque que les marchs seffondrent et que ses
recettes de courtage tombent un niveau insuffisant pour couvrir ses
dpenses ; prserver en permanence la solidit financire de ces
entreprises. Des exigences de fonds propres sont fixes pour couvrir
les risques de march auxquels elles sont exposes. 2 Les conditions
dexercice : le passeport europen Une premire directive de
coordination du 12 dcembre 1977 (77/780) a impos lagrment pour la
cration dun tablissement de crdit. La deuxime directive du 15
dcembre 1989 (89/646) a introduit le principe de lagrment
communautaire unique ou passeport europen. La Directive du 20 mars
2000 (2000/12) reprend le contenu de la 2e directive en labrogeant.
Lagrment donn dans un pays de lUnion europenne est reconnu par les
autres tats membres qui ne peuvent pas invoquer leur propre
lgislation pour soppo- ser limplantation dune banque. En France, le
CECEI gre le passeport europen. Tout tablissement appartenant la
zone euro peut librement implanter des suc- cursales dans les
autres tats membres (libre tablissement) ou depuis son pays
dorigine, proposer et vendre ses produits dans les autres tats
membres (libre prestation de services). Les autorits de ltat
dorigine assurent le contrle global de ltablissement bancaire, ltat
daccueil surveille les succursales tablies sur son territoire. Con-
trairement aux filiales, les succursales ne relvent pas du droit
franais. Toutefois, le CECEI demeure comptent pour la surveillance
de leur liquidit, le contrle de leur dispositif de prvention du
blanchiment des capitaux et il peut deman- der des renseignements
statistiques, en vue de llaboration des statistiques montaires. Une
succursale dont le sige social se situe dans un tat membre de
lUnion, doit adresser la Commission Bancaire les comptes annuels
ventuellement dans la devise de son pays sil est situ hors de
lEurosystme ; si le sige est dans tat en dehors de lUnion, la
succursale doit adresser les documents publiables au mme titre que
les tablissements franais.
45. 34 LENVIRONNEMENT BANCAIRE Le CECEI organise les conditions
dinstallation de nouvelles succursales en France aprs une
notification de ltat du sige social, dans le respect des disposi-
tions applicables aux activits quelle exerce en France. Pour
exercer une activit en France, les tablissements trangers peuvent :
crer une filiale de droit franais soumise aux procdures dagrment du
CECEI ; ouvrir une succursale bnficiant du passeport europen pour
les tablisse- ments appartenant lUnion europenne ; ouvrir une
succursale dun tablissement dun pays en dehors de lUnion avec un
agrment du CECEI subordonn un programme dactivit donn et en poss-
dant des moyens financiers et techniques suffisants de la part de
la maison mre ; exercer en libre prestation de service , par simple
dclaration auprs du CECEI, ce qui permet dexercer une activit
distance depuis le pays dorigine pour fournir des services
bancaires et financiers aux rsidents franais ; ouvrir de bureaux de
reprsentation dont lactivit se limite des missions dinformation, de
liaison ou de reprsentation. 3 Les prestataires de services
dinvestissement Le cadre juridique actuel du systme financier
franais a t labor par la Loi n 84-46 du 24 janvier 1984 relative
lactivit et au contrle des tablissements de crdit, dite loi
bancaire . La loi n 96-597 de modernisation des activits financires
du 2 juillet 1996 (dite loi MAF) a transpos en droit franais la
directive europenne n 93-22 du 10 mai 1993 sur les services
dinvestissement instaurant des rgles communes et un mar- ch unique
pour tous les prestataires de services dinvestissement europens.
Lobjectif de la loi MAF a t de dvelopper en Europe la libre
circulation des capi- taux et des placements. La loi a cr, ct du
mtier bancaire rgi par la loi du 24 janvier 1984, un mtier unifi du
titre, fond sur les notions de service dinvestissement (ensemble
doprations portant sur les valeurs mobilires et les autres
instruments financiers) et de march rglement. Elle a cr deux
catgories de prestataires de services dinvestissement : Les
tablissements de crdit sont des personnes morales qui effectuent
titre de profession habituelle des oprations de banque ou des
oprations connexes leurs activits. (COMOFI, art. L. 511-1). Les
entreprises dinvestissement sont des personnes morales, autres que
les tablissements de crdit qui fournissent des services
dinvestissement titre de profession habituelle. (art. L.
531-4).
46. Lorganisation de la profession bancaire
35DunodLaphotocopienonautoriseestundlit. Ne sont pas soumis ces
dispositions : le Trsor public, la Banque de France, les Instituts
dmission (DOM, TOM) et la Caisse des dpts et consignations. Ces
ins- titutions effectuent les oprations de banque prvues par les
dispositions lgislatives et rglementaires qui les rgissent (art. L.
518-1). En revanche, les Compagnies financires et les Compagnies
financires holding mixte qui ne sont pas subordonnes un agrment ont
nanmoins des obligations com- munes avec les tablissements de crdit
: autorisation du programme dactivit, condi- tions dhonorabilit.
Contrles par la Commission Bancaire, elles doivent rpondre aux
exigences de concentration, dadquation des fonds propres et de
contrle interne. Une compagnie financire est un tablissement
financier qui neffectue pas doprations de banque mais possde des
filiales dans le secteur bancaire. Lune au moins de ces filiales
est un tablissement de crdit ou une entreprise dinvestisse- ment
(art. L. 511-21). Une compagnie financire holding mixte est une
entreprise mre autre quune entit rglemente, ayant son sige dans un
tat membre ou dans un autre tat par- tie laccord sur lEspace
conomique europen, qui, avec ses filiales, dont lune au moins est
une entit rglemente, constitue un conglomrat financier (art. L.
517-4 insr par lOrdonnance n 2004-1201 du 12 novembre 2004). 4 Les
oprations de banque La loi bancaire du 24 janvier 1984 ne concerne
que les tablissements de crdit. Elle fixe le primtre des oprations
de banque (COMOFI, art. L. 311-1) : rception des fonds du public ;
oprations de crdit ; mise la disposition du public de moyens de
paiement. Dautres oprations dites connexes (COMOFI, art. L.
311-2).peuvent tre effec- tues par les tablissements de crdit :
oprations de change ; oprations sur or, mtaux prcieux et pices ; le
placement, la souscription, lachat, la gestion, la garde et la
vente de valeurs mobilires ; le conseil et lassistance en matire de
gestion de patrimoine ; le conseil et lassistance en matire de
gestion financire, lingnierie financire ; les oprations de location
simple de biens mobiliers ou immobiliers pour les tablissements
habilits effectuer des oprations de crdit-bail. 5 Les services
dinvestissement La loi MAF a accord le monopole dexercice des
services dinvestissement aux personnes morales agres en tant que
prestataires de services dinvestissement,
47. 36 LENVIRONNEMENT BANCAIRE quelles soient tablissement de
crdit ou entreprises dinvestissement. Elle conduit : une
homognisation du statut des intervenants : prestataire de services
dinves- tissement qui se substitue aux socits de bourse, maison de
titres, agents du march interbancaire, socit de gestion de
portefeuille, socits dOPCVM ; une refonte et un largissement des
comptences des autorits de tutelle bancaires, financires et
boursires selon une logique fonde sur la nature des prestations
financires fournies plutt quen fonction du statut des intervenants
; une formalisation de la dfinition de la notion dinstruments
financiers : actions, obligations, titres de crances ngociables
(TCN), instruments financiers terme organismes de placement
collectif en valeurs mobilires (OPCVM) ; une distinction entre les
marchs rglements et les marchs de gr gr ; ltablissement des rgles
daccs au passeport europen. Certaines entits peuvent fournir des
services dinvestissement sans bnficier du passeport : Trsor, Banque
de France, Banque Postale, Compagnies dassurances. La loi dfinit
six catgories de services dinvestissement : 1. Rception et
transmission dordres pour compte de tiers : mtier spcifique li
rception dordres de tiers portant sur la ngociation dinstruments
financiers et leur transmission, pour le compte dun donneur
dordres, un prestataire habilit en vue de leur excution. Une
entreprise agre pour cette seule activit ne peut bnficier des
dispositions relatives au passeport europen (libre prestation de
services et libre tablissement). Toute socit ayant mis des titres
peut effec- tuer une activit de transmission dordres pour le compte
de ses actionnaires, ds lors que les titres desdits actionnaires
sont inscrits au nominatif dans ses livres. 2. Excution dordres
pour compte de tiers : consiste pour loprateur trouver une
contrepartie lordre reu pour en permettre lexcution. Le prestataire
agit en qualit de ducroire du donneur dordres ou non (la convention
de ducroire est celle par laquelle un commissionnaire garantit au
commettant lexcution, par la contre- partie, du contrat quil a pass
et donc, la livraison et le paiement). Le prestataire habilit agit
pour le compte dun donneur dordres, moyennant une commission, en
qualit de courtier, mandataire ou commissionnaire ; il peut tre
diffrent de celui qui assure la compensation et procde au dnouement
des oprations. 3. Ngociation pour compte propre : exerc par un
prestataire habilit qui achte ou vend des instruments financiers
pour son propre compte en tant ; il ne consti- tue un service
dinvestissement que sil est pratiqu titre professionnel comme par
exemple pour les arbitragistes ou les teneurs de marchs. 4. Gestion
de portefeuille pour compte de tiers : activit qui consiste donner,
en vertu dun mandat crit, des ordres portant sur des instruments
financiers pour le compte dun client final. Lexercice de ce service
dinvestissement est rgle- ment et surveill par lAutorit des Marchs
Financiers (AMF). Lorsque cette activit est exerce titre principal,
lentreprise dinvestissement est alors quali-
48. Lorganisation de la profession bancaire
37DunodLaphotocopienonautoriseestundlit. fie de socit de gestion de
portefeuille et elle relve, pour son agrment et son contrle, de
lAMF. 5. Prise ferme : la prise ferme consiste souscrire ou acqurir
des instruments financiers directement auprs de lmetteur ou du
cdant dinstruments finan- ciers, un prix convenu lavance, pour les
replacer dans le public, moyennant une rmunration sous forme dcarts
de cours. 6. Placement : a. le placement simple : lintermdiaire
financier assure seulement le placement des titres dans le public
en recherchant des souscripteurs ou des acqureurs pour le compte
dun metteur ou dun cdant dinstruments financiers. Il est rmunr sous
forme de commissions ; b. le placement garanti : lintermdiaire
sengage souscrire un montant minimal de titres et se porte acqureur
de tout titre qui naurait pas t souscrit par les dtenteurs de
droits de souscription. Le rglement de lAMF a en outre qualifi de
services assimils trois types doprations : lactivit de tenue de
compte consiste, pour un prestataire habilit, enregistrer dans ses
livres des critures comptabilisant des oprations sur instruments
finan- ciers pour le compte de donneurs dordres ; lactivit de
compensation dinstruments financiers consiste, pour les adhrents de
chambres de compensation dfinis larticle L. 442-2 du COMOFI, tenir
et dnouer les positions ; elle doit faire lobjet dune convention de
services crite, avec chacun des donneurs dordres ; la tenue de
compte conservation dinstruments financiers consiste, dune part,
inscrire en compte les instruments financiers au nom de leur
titulaire, et, dautre part, conserver les avoirs correspondants. La
loi dfinit 7 catgories dactivits connexes aux services
dinvestissement : 1. Conservation ou administration dinstruments
financiers. 2. Conseil en gestion de patrimoine. 3. Octroi de crdit
a un investisseur pour lui permettre deffectuer une transaction qui
porte sur un instrument financier (par exemple, pour le service de
rglement diffr (SRD) la Bourse de Paris). 4. Fourniture de conseil
aux entreprises en matire de structure de capital, de strat- gie
industrielle et de questions connexes ainsi que de services
concernant les fusions et le rachat dentreprises. 5. Services lis
la prise ferme. 6. Location de coffres-forts. 7. Services de change
lis la fourniture de services dinvestissement. Loffre de services
connexes en complment de services dinvestissement ne requiert pas
dagrment spcifique mais impose au prestataire de respecter
lensem-
49. 38 LENVIRONNEMENT BANCAIRE ble des dispositions du rglement
gnral de lAMF. Comme les services assimils, les services connexes
doivent tre mentionns et explicits dans le dossier dagr- ment des
entreprises dinvestissement. 6 Le monopole bancaire Le Code
montaire et financier impose le principe du monopole bancaire : Il
est interdit toute personne autre quun tablissement de crdit
deffectuer des oprations de banque titre habituel Il est, en outre
interdit toute entreprise autre quun tablissement de crdit de
recevoir du public des fonds vue ou moins de deux ans de terme
(COMOFI, art. L. 511-5). Toutefois, larticle L. 511-6 indique les
exemptions : les interdictions ne concer- nent ni les institutions
vises larticle L. 518-1, ni les entreprises dassurances ou de
rassurance, ni les entreprises dinvestissement, ni les organismes
collec- teurs de la participation des employeurs leffort de
construction, ni les fonds com- muns de crances, ni les OPCVM .
Linterdiction relative aux oprations de crdit ne sapplique pas : 1.
Aux organismes sans but lucratif qui, pour des motifs dordre
social, accordent, sur leurs ressources propres, des prts
conditions prfrentielles certains de leurs ressortissants ; 2. Aux
organismes qui, titre accessoire leur activit de constructeur,
consentent aux personnes accdant la proprit le paiement diffr du
prix des logements acquis ou souscrits par elles ; 3. Aux
entreprises qui consentent des avances sur salaires ou des prts de
caractre exceptionnel consentis pour des motifs dordre social leurs
salaris ; 4. Aux fonds communs de placement risque qui consentent
des avances en compte courant aux socits dans lesquelles ils
dtiennent une participation ; 5. Aux associations sans but lucratif
faisant des prts pour la cration dentreprises par des
chmeurs/titulaires des minima sociaux sur ressources propres et sur
emprunts. LA CLASSIFICATION DES TABLISSEMENTS DE CRDIT Larticle L.
511-9 du Code Montaire et Financier distingue deux groupes dta-
blissements de crdit selon quils sont habilits ou non recevoir du
public des fonds vue ou moins de 2 ans de terme. Section 4
50. Lorganisation de la profession bancaire
39DunodLaphotocopienonautoriseestundlit. 1 Habilites recevoir du
public des fonds vue Banques commerciales FBF (Fdration Bancaire
Franaise) qui peuvent effectuer toutes les oprations de crdit et
mettre des moyens de paiement la disposition de la clientle.
Banques mutualistes, coopratives ou caisses de crdit municipal qui
peuvent effectuer toutes les oprations dans le respect des limites
rsultant de textes lgislatifs et rglementaires qui les rgissent :
les Caisses dpargne, composes de 450 socits locales dpargne dtenues
par 3 millions de socitaires ; banques mutualistes rgionales, elles
offrent les mmes produits que les banques FBF ; le Crdit mutuel,
rseau de socits coopratives capital variable partenaire de lconomie
locale et rgionale. Les clients sont socitaires et copropritaires
de 1830 Caisses locales organises en 18 fdrations ; les Banques
populaires de statut coopratif, 3 millions de socitaires dtiennent
le Groupe qui offre les mmes produits que les banques FBF ; les 40
Caisses Rgionales du Crdit Agricole SA dtenant majoritairement le
capital avec prs de 6 millions de socitaires des 2 570 caisses
locales. La caisse centrale collecte les dpts et distribue des prts
; Caisses de crdit municipal (ou monts de pit ) : monopole des prts
sur gage ; leurs directeurs sont nomms par les maires ; ils ont le
statut tablissement public administratif (EPA). 2 Non habilites
recevoir du public des fonds vue Socits financires : elles
financent les achats crdit (auto, lectromnager), la location de
biens dquipement ou de biens immobiliers (crdit-bail), font de
laffacturage ou des oprations de caution. Institutions financires
spcialises investies dune mission dintrt public par ltat (au
31/12/2007, il nen reste plus que 7) : AFD (Agence franaise de
dveloppement), CGLLS (Caisse de garantie du logement locatif social
Paris), CADEC (Caisse de dveloppement conomique de la Corse),
Euronext Paris, OSEO garantie (garantie des financements des PME),
Socits de dveloppement rgional (EXPANSO Bordeaux ; SADE
Strasbourg).
52. Lorganisation de la profession bancaire
41DunodLaphotocopienonautoriseestundlit. 3 La population des
tablissements de crdit La concentration du secteur bancaire sest
effectue rapidement depuis la loi ban- caire de 1984. Le nombre des
tablissements de crdit a diminu de 68 % en 20 ans : de 2163
tablissements en 1986, il passe 691 tablissements en 2007. Les
socits financires ont diminu de plus de moiti : de 1 132 326. Cette
concentration peut se diviser en deux priodes aux caractristiques
diffrentes : fusion des rseaux mutualistes : 1984-1995 ; mouvement
de concentration : 1996-2005. 3.1 Fusion des rseaux mutualistes :
1984-1995 La restructuration du systme bancaire entre 1984 et 1995
correspond un mou- vement de rorganisation des banques mutualistes
et coopratives qui navaient pas volu depuis 1945. Les rseaux
mutualistes et coopratifs ont ramen leur nombre de 614 124 ( 80 %).
La concurrence et la rationalisation ont entran un processus de
fusion important des Caisses dpargne : de 468 caisses fin 1984, un
plan de regroupement les ramne 186 en 1990, puis 35 en 1992 la
suite de la loi du 10 juillet 1991 sur le nouveau schma
dorganisation. Depuis 1992 ce chiffre reste stable. La
rorganisation du groupe Crdit agricole par fusions successives fait
passer le nombre de caisses rgionales de 95 en 1986, 57 en 1997.
Enfin pour le Crdit Mutuel de 51 caisses en 1986 on passe 27 en
1994. 3.2 Le mouvement de concentration : 1996-2005 Le mouvement de
privatisations plonge les banques dans une conjoncture agite,
marque par de graves crises, comme la rcession qui frappe lconomie
franaise en 1993, la crise financire en Asie durant lanne 1998, et
les dsastres immobi- liers des annes 1990. Une concurrence intense
se dchane et provoque des mutations dautant plus bru- tales en
France quelles y ont t longtemps retardes par linfluence de ltat.
Elles vont se traduire par une srie dacquisitions et de prises de
contrle specta- culaires qui restructurent le secteur bancaire : en
1996, lalliance du Crdit local de France et du Crdit communal de
Belgique donne naissance Dexia, socit belge, et le Crdit agricole
prend le contrle dIndosuez ; en 1997, Paribas cde le Crdit du Nord
la Socit gnrale, et le Crdit natio- nal achte la Banque franaise
pour le commerce extrieur, la fusion de ces deux entits entrane la
cration dun groupe nomm Natexis ;
53. 42 LENVIRONNEMENT BANCAIRE en 1998, prise de contrle de
Natexis par le groupe des Banques Populaires et du Crdit industriel
et commercial (CIC) par le Crdit mutuel ; en