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1 Le traitement des charges en comptabilité de gestion (Cas VITONIA) Le traitement des charges, préconisé par le plan comptable général, suit un cheminement bien codifié, pour lequel nous soulignerons à chaque étape le poids des conventions. La présentation prendra appui sur un exemple simplifié, celui de la SARL VITONIA, qui effectue deux activités, la réparation des produits A (téléviseur, magnétoscope,...) et la réparation des produits B (réfrigérateur, lave-linge,....). L'organisation de la société repose sur une structure simple: le directeur s'occupe de la gestion du personnel, de la comptabilité et de tous les aspects commerciaux. Il a sous son autorité directe les deux responsables d'atelier. Le système de coûts mis en place a pour objectif de servir de support à la facturation de chaque réparation et d’apprécier la rentabilité de chacune des deux activités. Pour le mois de janvier 2004, le compte de résultat s’établit ainsi : Charges Produits Matières et autres approvts 14 900 Réparation produits A 52 000 Charges externes 20 000 Réparation Produits B 40 000 Personnel 35 460 Amortissements 15 000 Bénéfice 6 640 TOTAL 92 000 TOTAL 92 000 Le traitement des charges peut se décomposer en six étapes selon le schéma suivant: Charges supplétives Charges par nature Charges non incorporables CHARGES INCORPORABLES Charges indirectes Charges directes Centres principaux et centres de structure Centres auxiliaires COUTS COMPLETS produits, services, commandes...

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Le traitement des charges en comptabilité de gestion (Cas VITONIA)Le traitement des charges, préconisé par le plan comptable général, suit uncheminement bien codifié, pour lequel nous soulignerons à chaque étape lepoids des conventions. La présentation prendra appui sur un exemplesimplifié, celui de la SARL VITONIA, qui effectue deux activités, laréparation des produits A (téléviseur, magnétoscope,...) et la réparation desproduits B (réfrigérateur, lave-linge,....).

L'organisation de la société repose sur une structure simple: le directeurs'occupe de la gestion du personnel, de la comptabilité et de tous les aspectscommerciaux. Il a sous son autorité directe les deux responsables d'atelier.Le système de coûts mis en place a pour objectif de servir de support à lafacturation de chaque réparation et d’apprécier la rentabilité de chacune desdeux activités.

Pour le mois de janvier 2004, le compte de résultat s’établit ainsi :

Charges Produits

Matières et autresapprovts

14 900 Réparation produits A 52 000

Charges externes 20 000 Réparation Produits B 40 000

Personnel 35 460

Amortissements 15 000

Bénéfice 6 640

TOTAL 92 000 TOTAL 92 000

Le traitement des charges peut se décomposer en six étapes selon le schéma suivant:

Charges supplétives Charges par nature Charges nonincorporables

↓ ↓ CHARGES INCORPORABLES ↓↓↓↓ ↓↓↓↓

Charges indirectes Charges directes ↓↓↓↓ ↓↓↓↓

Centresprincipauxet centres

destructure

←←←←Centresauxiliaires

↓↓↓↓

COUTS COMPLETSproduits, services, commandes...

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Charges non incorporables et charges supplétives

Les charges prises en compte pour le calcul des coûts ne coïncident pas exactement avec les charges enregistrées encomptabilité générale:

- les charges "non incorporables" sont exclues de l'analyse- les charges "supplétives" sont au contraire rajoutées

Le schéma suivant montre bien la différence entre les deux systèmes comptables:

Chargesincorporées encomptabilitéanalytique

=Charges de lacomptabilité +générale

Elémentssupplétifs -

Charges nonincorporables

Charges non incorporables

Il s'agit de charges comptabilisées en classe 6, mais qui ne correspondent pas à une exploitation normale de l'entreprise:

- les charges exceptionnelles (classe 67);- les amortissements au-delà de l'amortissement économique (par exemple, l'excédent de l'amortissement dégressif sur

l'amortissement linéaire qui peut souvent être considéré comme une incitation fiscale, ou l'amortissement dérogatoire);- l'amortissement des frais d'établissement;- les provisions pour dépréciation (stocks avariés,...), pour risques (litiges) ou les provisions réglementées (provisions

pour hausse des prix, pour fluctuations des cours,...);- les dépenses somptuaires....

Charges supplétives

Il est souhaitable d'introduire des charges supplétives, chaque fois qu'un facteur de production est utilisé "gratuitement".

C'est le cas des capitaux propres dont la rémunération ne fait pas partie des charges de la comptabilité générale.L'utilisation d'un taux conventionnel en permet une évaluation raisonnable, qui rajoutée aux frais financiers liés auxemprunts, permet de rendre comparables deux entreprises ne différant que par leur structure de financement.

De même, dans une entreprise individuelle, la rémunération de l'exploitant (ou de son épouse) qui n'est pas salarié,doit être incluse dans le calcul des coûts.

Charges prisesen compte parla comptabilité

analytique

Charges prisesen compte parla comptabilité

générale

Chargessupplétives

Chargescommunes

Charges

nonincorporables

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Exemple: VITONIA

Dans le cas de Vitonia, une rémunération conventionnelle des capitaux propres (120 000 euros) a été prévue au taux de6% l'an:

120 000*6%*1/12 = 600 euros

D'autre part, 1 600 euros d'amortissements dérogatoires ont été enregistrés en comptabilité générale.

Charges de la comptabilité générale: 85 360+ Eléments supplétifs: + 600- Charges non incorporables: - 1 600=Charges incorporables en comptabilité de gestion: 84 360

La distinction charges directes / charges indirectes

Les charges incorporables sont ensuite scindées en deux groupes: les charges directes et les charges indirectes.

Les charges directes peuvent être affectées directement, c'est-à-dire sans analyse ou calcul préalable à l'objet decoût.

C'est le cas des matières entrant dans la composition d'un produit, mais aussi des pièces de rechanges qu'un technicienmonte sur un téléviseur en réparation ou du coût horaire de son intervention (ce qui ne signifie nullement qu'il soit payéà l'heure) qui peuvent être affectées immédiatement, sans calcul intermédiaire, à la réparation d’un client.Les chargesindirectes

Les charges indirectes nécessitent des calculs intermédiaires avant de pouvoir être imputées à l'objet de coût.

Les salaires des responsables d'atelier, du gérant, de la secrétaire et du personnel d'entretien ne peuvent être affectésimmédiatement à une réparation particulière; il en est de même des frais d'électricité, d'assurance, du loyer ou del'amortissement des machines.

Toutefois il est important d'avoir conscience du caractère conventionnel de la distinction charge directe / chargeindirecte; il n'y a pas de charges indirectes en soi. Le salaire du responsable de l'atelier de réparation des "produits A"est une charge indirecte si l'on envisage telle ou telle réparation, mais devient direct si l'objet du coût est l'activité"réparation des produits A".

La distinction charge directe / charge indirecte dépend également du degré de finesse de l'analyse : les petites pièces(petits transistors, fils à souder, diodes,...) pourraient faire l'objet d'un inventaire permanent et être affectées directementà chaque réparation. Cependant le coût d'un tel traitement comptable serait prohibitif. C'est pourquoi elles seront plutôtconsidérées comme charges indirectes.

Exemple VITONIA

Les charges directes du mois de Mars comprennent:- les achats de pièces de rechange (moteurs, pompes, tubes de téléviseur, circuits imprimés ) soit 12 400 euros;- le coût du personnel direct: 13 techniciens soit 20 900 euros.

Toutes les autres charges seront considérées comme indirectes :

- les petites fournitures (autres approvts) : 2 500 € ;

- les autres coûts salariaux : gérant (4 460 €), la secrétaire (1 500 €), les deux responsables d’atelier (3 500 € chacun) etdeux demi-postes pour l’entretien des machines et des bâtiments (soit 1 600 €).

- l’ensemble des charges externes et des amortissements.

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Le découpage de l'entreprise en centres d'analyse

Comme il n'est pas possible d'étudier individuellement toutes les charges indirectes, elles seront regroupées avant d'êtretraitées par bloc. C’est pourquoi l’entreprise va être au préalable découpé en centres d'analyse. Ce travail est primordialcar il va structurer toute l’information de gestion sur le long terme

Définitions

Un centre d'analyse est un PÔLE DE REGROUPEMENT DE CHARGES INDIRECTES, correspondant à des tâcheshomogènes. La somme des charges ainsi regroupées constitue le coût des centres d'analyse. Dans la pratique, ilest fréquent que les centres d'analyse correspondent à des divisions réelles de l'entreprise, telles que des bureaux,des ateliers, des magasins, ou des services. On parle alors de centres de travail.

Typologie

Le PCG propose une nomenclature des centres d’analyse dont le niveau de détail dépend de la taille de l’entreprise. Ilprécise ensuite la distinction entre les centres opérationnels et les centres de structure.

1. Les centres opérationnels

Les centres opérationnels sont ceux dont les coûts sont liés au volume d'activité de l'entreprise (ce qui ne veut pasdire qu'il y ait stricte proportionnalité). Le PCG fait également une distinction entre centres principaux et centresauxiliaires.

• Les centres principaux, parfois appelés centres d'exploitation, correspondent aux activités d'approvisionnement,production et vente des produits ou services, c'est-à-dire à la trame du cycle d'exploitation de l'entreprise.- Approvisionnement: déclenchement et réception administrative des commandes, magasinage, opérations de sous-

traitance.- Production: préparation du travail, fabrication ou exécution, contrôle final et essais.- Distribution: ventes, stockage et livraison, services après-vente.

• Les centres auxiliaires fournissent des prestations aux centres principaux (entretien, chauffage, gardiennage,reprographie,...) et n'ont pas de lien immédiat avec les produits fabriqués.- Gestion des bâtiments: administration des bâtiments, sécurité et conditions de travail, entretiens courants,

réparations, reconstruction et rénovation.- Gestion du matériel: sécurité, administration du matériel, entretien, révisions, dépannages.- Prestations connexes: réalisation de prestations pour d'autres centres de travail: transport, manutention, imprimerie,

reprographie, informatique, décoration, installation d'étalage, etc.

2. Les centres de structure

Les centre de structure sont ceux dont les coûts sont indépendants du volume d'activité de l'entreprise. Ils prennent encharge les fonctions communes de l'entreprise:- Administration générale: prévision, politique générale, organisation, coordination, contrôle.- Financement: recherche des capitaux propres et empruntés et leur gestion, gestion des ressources courantes.- Gestion du personnel: embauche, administration du personnel, formation, politiques sociales.- Autres frais à couvrir: cette unité est destinée à rassembler les charges et coûts de caractère général qui ne sont pas

imputés aux coûts de revient (provisions pour risque, amortissements des frais d'établissement, etc.).Il s’agit en général de charges indirectes

C. Exemple: VITONIA

La société Televog est constituée de cinq centres d'analyse:- Deux centres principaux:

Atelier de réparation des produits AAtelier de réparation des produits B

- Deux centres auxiliaires:Gestion des bâtimentsGestion du matériel

- Un centre de structure:Administration

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La répartition des charges indirectes dans les centres d'analyse

Elle comprend deux étapes: la répartition primaire et la répartition secondaire.

A. La répartition primaire

Les charges indirectes incorporables sont d'abord affectées ou réparties entre tous les centres d'analyse, auxiliaires,principaux ou de structure.

On parle d'AFFECTATION si la charge ne concerne qu'un centre ou s'il existe un moyen de mesure objectif (parexemple, l'existence de sous compteurs permet d'affecter la consommation d'électricité sans aucune hésitation).

On parle de RÉPARTITION si l'on utilise des clefs de répartition, relativement fixes: la superficie des locaux pourfrais de chauffage, les effectifs pour les charges de personnel, le coût des immobilisations pour les chargesfinancières...

Dans l’exemple «VITONIA »:- les coûts salariaux indirects peuvent être affectés aux différents centres d'analyse: la secrétaire et le gérant au centre

administratif, les responsables d'atelier à leurs ateliers respectifs, et chacun des deux demi postes à l'entretien dumatériel et des bâtiments;

- les immobilisations sont clairement identifiées (matériels techniques et de bureau, uniquement) et leursamortissements sont affectés en fonction des différents plans d'amortissement;

- les éléments supplétifs (rémunération des capitaux propres) seront affectés au centre "administration";- par contre, les petites fournitures et les autres charges externes (autres approvisionnements seront réparties par

souci de simplification, au prorata des clefs suivantes:

CHARGES Gestion du matériel Gestion des bâtiments Atelier Produits A Atelier Produits B Administration

Autres approvts 7% 5% 33% 47% 8%

Charges externes 10% 10% 30% 30% 20%

La prise en compte de l'ensemble des données permet d'effectuer la répartition primaire:

Charges indirectes Totaux Gestion dumatériel

Gestion desbâtiments

Produits A Produits B Administration

Autres approvts 2 500 175 125 825 1 175 200

Charges externes 20 000 2 000 2 000 6 000 6 000 4 000

Personnel 14 560 800 800 3 500 3 500 5 960

Amortissement 13 400 800 600 5 235 4 640 2 125

Charges supplétives 600 600

Total répartition primaire 51 060 3 775 3 525 15 560 15 315 12 885

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B. La répartition secondaire

La répartition secondaire consiste à répartir les coûts des centres auxiliaires (total de la répartition primaire)entre les centres principaux et de structure, au profit desquels ils travaillent. Cette fourniture de prestations peuts'évaluer selon deux méthodes:- par une "mesure réelle" de la consommation du centre principal, chaque fois qu'une unité de mesure physique a

pu être déterminée;- au moyen de clefs de répartition, établies sur des bases statistiques, lorsqu'il n'est pas possible d'un mesurer le

volume consommé.

Dans l'exemple "VITONIA", on retiendra les clefs de répartition suivantes :Le centre gestion du matériel consacre 60% de ses prestations à l'atelier "produits A" et 40% à l'atelier "produits B";On considère que les prestations du centre gestion des bâtiments se répartissent égalitairement entre les deux ateliers etl'administrationLe tableau de répartition des charges indirectes peut alors être complété :

Total répartition primaire 51 060 3 775 3 525 15 560 15 315 12 885

Gestion du matériel - 3 775 2 265 1 510

Gestion des bâtiments - 3 525 1 175 1 175 1 175

Total répartition secondaire 51 060 0 0 19 000 18 000 14 060

Après la répartition secondaire, la totalité des charges des centres auxiliaires ont été réparties entre les centresprincipaux et de structure.

La mesure de l'activité des centres d'analyse

Elle se fait au moyen d'une unité d'oeuvre ou d'un taux de frais.

A. Les unités d'oeuvre

1. Définition

L'activité d'un centre opérationnel est le plus souvent mesurée au moyen d'une unité physique, appelée unité d'oeuvrequi est censée refléter les comportements de coûts du centre. Il devrait y avoir non seulement une corrélation entre lesdépenses du centre et cette variable, mais aussi une relation de cause à effet, car l’unité d’oeuvre sera également utiliséecomme paramètre de gestion : on pourra par exemple chercher à réduire la consommation d’unités d’oeuvre pourdiminuer les dépenses du centre.

Les unités d'oeuvre les plus fréquemment retenues sont:- l'heure de main d'oeuvre pour les ateliers où la main d'oeuvre est le facteur prépondérant ;- l'heure machine pour les ateliers fortement mécanisés ;- le poids des matières consommées ;- le nombre de pièces traitées.

Pour éviter tous biais dans le calcul des coûts, il est indispensable de respecter l'hypothèse d'homogénéité des centresd'analyse. Cela signifie que toutes les tâches accomplies dans le centre doivent être semblables et avoir le mêmecomportement de coûts.

2. Choix des unités d'oeuvre

Le choix des unités d'oeuvre est un problème crucial dont dépend la qualité du système mis en place.

Le souci de l'exactitude conduit à rechercher par des méthodes statistiques, la variable la mieux corrélée avec lesfrais du centre.La volonté d'influencer les comportements peut mener à un autre choix, quitte à perdre un peu d'exactitude. Parexemple, on retiendra la main d’oeuvre pour induire des comportements économes en main d’oeuvre.Le choix final pourra aussi être un compromis.

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3. Le coût des unités d'oeuvre

Il s'obtient en divisant le total des frais du centre après la répartition secondaire par le nombre d'unités d'oeuvre. Ainsiles charges d'un centre d'analyse peuvent être cédées à un autre centre ou imputées aux coûts des produits.

Coût de l'unité d'oeuvre = total des frais de centrenombre d' unité s d'oeuvre

B. Les taux de frais

Dans les centres de structure, il n'est en général pas possible de déterminer une unité de mesure physique, suffisammentreprésentative de l'activité du centre. C’est pourquoi on utilise comme palliatif un taux de frais, obtenu en divisant lescharges du centre par une assiette de frais: le chiffre d'affaires, le coût de production ou la valeur ajoutée.

Taux de frais = total des frais de centreassiette de frais

C. Exemple : VITONIA

Pour les deux ateliers, l'unité d'oeuvre retenue, en raison de la prédominance du facteur travail, est l'heure de maind'oeuvre directe.

On a dénombré 1000 heures de travail dans l’atelier « Produits A » et 1 200 heures dans l’atelier « Produits B ».

Le coût de l'unité d'oeuvre dans l'atelier "produits A": 19 000 / 1 000 = 19 euroset dans l'atelier "produits B" : 18 000 / 1 200 = 15 euros

(d’un point de vue strictement comptable, il est préférable de conserver un maximum de décimales, car le coût unitaire va êtresouvent multiplié par un nombre élevé).

Quant aux frais du centre administration, ils seront répartis au moyen d'un taux de frais, calculé à partir du coût deproduction (assiette de frais). Celui-ci comprendra tous les frais directs et indirects, à l'exception ici des fraisadministratifs (la notion de coût de production sera plus précisément développée dans le chapitre suivant).

Coût de production : 12 400 + 20 900 + 19 000 + 18 000 = 70 300 euros

Taux de frais du centre administration : 14 060 / 70 300 = 20 %

Il est maintenant possible d'établir le tableau de répartition des charges indirectes complet:

Charges indirectes Totaux Gestion dumatériel

Gestion desbâtiments

Produits A Produits B Administration

Autres approvts 2 500 175 125 825 1 175 200

Charges externes 20 000 2 000 2 000 6 000 6 000 4 000

Personnel 14 560 800 800 3 500 3 500 5 960

Amortissement 13 400 800 600 5 235 4 640 2 125

Charges supplétives 600 600

Total répartition primaire 51 060 3 775 3 525 15 560 15 315 12 885

Gestion du matériel - 3 775 2 265 1 510

Gestion des bâtiments - 3 525 1 175 1 175 1 175

Total répartition secondaire 51 060 0 0 19 000 18 000 14 060

Nature de l’u.o. ou assiette de frais H m.o.d. H m.o.d. Coût deproduction

Nombre d’u.o. 1 000 1 200 70 300

Coût de l’u.o. ou taux de frais 19 € 15 € 20 %

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Les charges indirectes sont imputées aux différents objets de coût en fonction de leur consommation d'unités d'oeuvre(ou le cas échéant, au prorata d'une assiette de frais) et viennent s'ajouter aux charges directes précédemment affectées.

Ainsi, le coût de la réparation d'un téléviseur ayant réclamé une heure de travail et le remplacement du tube couleur :

Tube couleur 1 200 200

MOD 1 9,50 9,50

Centre Produits A 1 19 19

Centre Administration 228,50 20 % 45,70

Coût de revient 274,20 €

NB : 20 900 / (1 000 + 1 200) = 9,50 €

Ou d'une machine à laver, ayant réclamé deux heures et demi d'intervention et le remplacement de deux pièces derechange :

Résistances 2 6 12

Pompe 1 53,50 53,50

MOD 2,5 9,50 23,75

Centre Produits B 2,5 15 37,50

Centre Administration 126,75 20 % 25,35

Coût de revient 152,10 €

Il s'agira d'un coût complet puisque la totalité des charges concernant l'objet de coût a été affectée ou imputée (dans lecas contraire, on parlerait d'un coût partiel)

La hiérarchie du calcul des coûts (voir Cas GRIMOIRE Vidéo-cours)

1. Les grandes étapes fonctionnelles

Cette démarche doit s'effectuer dans un ordre précis, calqué sur le cycle d'exploitation de l'entreprise :

- pour une entreprise commerciale:approvisionnement ===> distribution

- pour une entreprise industrielle:approvisionnement ===> production ===> distribution

Les charges incorporables (directes et indirectes) seront donc agrégées par étapes, en suivant le schéma de production.

On obtiendra ainsi, successivement:- le coût d'approvisionnement (appelé parfois coût d'achat ou coût d'acquisition)- le coût de production- le coût de revient (coût complet)

2. Le schéma de production

Avant de calculer chaque coût, il est pratique d'établir un schéma du processus de production permettant de bienvisualiser les différentes étapes de l'élaboration des produits et d'indiquer les mouvements de stock et les consommationsd'unités d'oeuvre. Ce travail est indispensable, lorsque le processus de production est complexe.

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d'approvisionnement

Il est nécessaire de calculer un coût d'approvisionnement pour chaque type d'achat dont on souhaite suivre le niveau destocks:- les matières premières (601)- les matières et fournitures consommables (602)- les marchandises (607)

A. Les composantes

Le coût d'approvisionnement comprend les charges directes et indirectes relatives à la fonction approvisionnement.

1. Charges directes

Les charges directes sont constituées par le montant hors taxe des factures fournisseurs, y compris les fraisaccessoires: frais de transport, de douane, commissions ou courtages, etc.

Coût d'achat = Prix d'achat + Frais accessoires d'achat

2. Charges indirectes

Les charges indirectes proviennent des centres d'analyse d'approvisionnement. Elles correspondent à la réceptionadministrative des commandes, le contrôle, et la manutention des fournitures, la location, le chauffage et l'assurance desentrepôts, etc....

Elle sont imputées au coût d'acquisition au prorata des unités d'oeuvre consommées pour l'achat.

Coût d'approvisionnement = Coût d'achat + Frais indirects d'approvisionnement

Les stocks d'approvisionnement (et demarchandises)

Les quantités de matières et autres approvisionnements achetées diffèrent des quantités consommées dans les opérationsde production.

Il convient donc d'ouvrir un compte de stock pour chaque matière ou autre approvisionnement.

A. Le fonctionnement

Ce compte présente un solde initial débiteur.

Chaque entrée entraîne un débit valorisé au coût d'approvisionnement des matières achetées.

Chaque sortie pour les besoins de la production entraîne un crédit, valorisé le plus souvent d'après le coût moyenunitaire pondéré (CMUP). Le coût moyen pondéré est égal au quotient du stock en valeur par le stock en quantité.

Compte de stock de matières

Stock initial Sorties (CMUP ou FIFO)

Entrées (au coût d'acquisition) Stock final

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Cette méthode, appelée "inventaire permanent" permet de déterminer, à tout moment, le stock final théorique:

stock final = stock initial + entrées - sorties

B. La valorisation des sorties

Les méthodes de valorisation des stocks sont nombreuses, et de plus ont une incidence sur le calcul des coûts et ladétermination du résultat. Le PCG en recommande deux: le coût moyen unitaire pondéré et la méthode d'épuisementdes lots. Mais bien d'autres sont envisageables, en fonction des spécificités de l'entreprise (valeur actuelle du marché....).

1. La méthode du coût moyen unitaire pondéré

Il en existe deux variantes :• Le coût moyen unitaire pondéré de fin de période

En fin de période (en général, le mois), on valorise les sorties à un coût qui correspond à la moyenne pondérée descoûts des entrées, y compris le coût du stock initial:

C.M.U.P. = Valeur du stock initial + valeur des entrées

Stock initial en quantités + entrées en quantités

• Le coût moyen unitaire pondéré après chaque entréeIl est également possible de calculer le coût moyen unitaire pondéré après chaque entrée, au lieu d'attendre la fin dumois. On tient compte alors des sorties intervenues dans l'intervalle:

C.M.U.P. = Stock en valeur

Stock en quantité

2. La méthode d'épuisement des lots

Cette méthode s'appelle également FIFO (First In, First Out) ou PEPS (Premier Entré, Premier Sorti). Elle oblige àconsidérer séparément chaque lot entré et "faire sortir" en premier les lots les plus anciens. La conséquence en estqu’en période d’inflation, on sous-estime le coût du produit vendu (on croit avoir réalisé un profit, alors qu’en réalité, onest pas toujours en mesure, avec le produit de la vente, de remplacer à l’identique le produit vendu) et l’on surestime lavaleur de stock, ce qui fait l’affaire du fisc puisque l’on déclare des résultats plus importants.

3. Dernier Entré-Premier SortieCette méthode s'appelle également LIFO (Last In, First Out). C’est l’inverse de la précédente, avec des effets opposés :la marge est plus réaliste, mais le stock est sous-évalué. En conséquence, le fisc français n’adment pas cette méthode.

4. L'inventaire physique

Les entreprises ont pour obligation de réaliser au moins une fois par an un inventaire physique de tous les éléments enstock.

Le stock final réel obtenu à la suite de ce dénombrement peut différer sensiblement du stock final théorique, obtenu aumoyen du compte de stock. Les causes en sont variées: détériorations, erreurs de saisie, démarque inconnue.

Pour établir son bilan, l'entreprise devra prendre en compte le stock final réel, mais n'aura pas à modifier ses calculs decoût. Simplement, pour que le stock final obtenu en comptabilité soit bien conforme au réel, elle enregistrera:- une sortie fictive pour les malis d'inventaire (stock réel < stock théorique)- une entrée fictive pour les bonis d'inventaire (stock réel > stock théorique)

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de production

A. Les composantes

Le coût de production comprend des charges directes et indirectes:

1. Charges directes- les matières et autres approvisionnements consommés pour la fabrication et valorisés au coût de sortie du stock

(CMUP, FIFO);- d'autres frais directs de production, principalement le coût des salariés qui travaillent « directement » à la fabrication

du produit (un suivi rigoureux de cette main d'oeuvre directe permet de savoir sans ambiguÏté le temps passé à lafabrication de chaque produit).

2. Charges indirectes

Les charges indirectes proviennent des centres d'analyse relatifs à la fonction production: atelier d'usinage, sculpture,ponçage et finition.

Ils correspondent au réglage et à l'entretien des machines, à l'ordonnancement de la production, au contrôle de la qualitéet à divers frais de fonctionnement des ateliers.

C. Les différents types de produits

Plusieurs types de produits peuvent être obtenus au cours du cycle de fabrication.

1. Le produit principal

On distinguera en fonction du stade d'élaboration:- les produits finis qui ont parcouru la totalité du cycle de fabrication.- les produits intermédiaires qui ont atteint un stade d'achèvement, mais sont destinés à entrer dans une nouvelle phase

de fabrication. Ils peuvent être stockés ou livrés immédiatement à un autre atelier. Pour le calcul des coûts, ils seronttraités exactement comme des produits finis.

- les produits en cours qui au moment du calcul des coûts, n'ont pas achevé une phase du cycle de fabrication.

2. Les produits dérivés

Certaines fabrications, notamment dans la chimie ou l'agro-alimentaire, permettent d'obtenir à côté du produit principaldes sous-produits et des produits résiduels.

Dans le cas de la société Delmas, nous avons considéré qu'il n'y avait aucun en-cours, ni produits dérivés; le calcul ducoût des produits intermédiaires à la sortie de chaque atelier était envisageable, mais inutile en l'absence de stock.

Les problèmes comptables liés à la présence d'en-cours ou de produits dérivés seront étudiés au chapitre 6.

Les stocks de produits

Lorsqu'il y a un décalage entre la fabrication et la vente d'un produit fini, il est nécessaire d'ouvrir un compte de stock deproduits. Son fonctionnement est rigoureusement identique à celui des stocks de matière.

A. Les entrées des comptes de stock de produits

Elles sont valorisées au coût de production:

B. Les sorties des comptes de stock de produits

Les sorties sont destinées à la vente et valorisées selon les méthodes déjà décrites: CMUP, FIFO, etc.

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Le coût de revient

C'est l'étape ultime du calcul des coûts complets. Il est formé non seulement du coût de production des produitsvendus mais aussi des coûts hors production: le coût de distribution et une quote-part des frais des centres destructure.

A. Le coût de production des produits vendus

Le coût de production des ventes ne doit pas être confondu avec le coût de production des produits fabriqués.

B. Les coûts "hors production"

1. Les coûts de distribution

C'est un coût autonome qui n'inclut pas un autre coût calculé à un stade antérieur. Il comprend l'ensemble des chargesafférentes à la fonction de distribution:- charges directes: commissions versées aux représentants, emballages de conditionnement, promotion ou publicité

spécifique à un produit, certains transports.- charges indirectes: études de marché, publicité institutionnelle, frais de stockage et de magasinage, frais de livraison,

suivi de la clientèle, service après-vente,....

Pour les centres de distribution, il est parfois délicat de trouver une unité d'oeuvre physique représentative de l'activitédu centre. On aura alors recours à un taux de frais.

2. Quote-part des frais des centres de structure

Certaines fonctions sont communes, à l'ensemble des activités de l'entreprise, et rien ne permet de les imputer plusparticulièrement aux coûts d'acquisition, de production ou de distribution.

Il s'agit notamment des frais des services juridiques, administratifs, financiers, informatiques, de la planification et ducontrôle de gestion, de la recherche fondamentale,....

Ils seront imputés aux coûts de revient des produits à l'aide d'un taux de frais conventionnel.

Le résultat analytique

A. Les résultats analytiques élémentaires

Il est d'usage de calculer un résultat analytique mensuellement pour chaque produit ou ligne de produits. Il s'obtient pardifférence entre chiffre d'affaires et le coût de revient des produits vendus. La somme des résultats analytiquesélémentaires par produit s'appelle le "résultat analytique".

B. Le rapprochement avec la comptabilité générale

Le résultat analytique diffère du résultat de la comptabilité générale, en raison:- des différences d'incorporation dues aux charges non-incorporables et aux éléments supplétifs- des différences d'inventaire (boni ou mali d'inventaire)- des arrondis sur le calcul du coût des unités d'oeuvre ou des taux de frais- des différences d'imputation rationnelle

La vérification de la concordance avec la comptabilité générale peut s'effectuer sous forme de tableau

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Les en-cours de production

A. Le principe

Certains produits ou services ne sont pas encore achevés en fin de période, au moment du calcul du coût. Ils sont encours de fabrication et ont déjà consommé des ressources de l'entreprise (matières, main d'oeuvre, frais de centre).

Celles-ci doivent être distinguées de celles consacrées aux produits terminés, comme le montre le schéma suivant:

Période N-1 Période N Période N+1

Charges de productionde la période N-1

Charges de productionde la période N

Charges de production de la période N+1

En-coursinitiaux

Charges consacrées auxproduits terminés

En-cours defin de période

On peut en déduire la règle suivante:

Coût de production Charges de production En-cours En-cours dedes produits terminés de la période initiaux fin de période

A la fin de chaque période, il est donc nécessaire de procéder à l'évaluation des en-cours.

B. L'évaluation des en-cours en fin de période

Cette évaluation des en-cours est délicate et peut-être réalisée:

1. A partir d'une fiche de coûts

Un suivi constant et détaillé au moyen d'une fiche de coûts est envisageable, surtout dans le cas de production à lacommande.

On y inscrira:- les sorties de matières (d'après les bons de sortie)- les heures de main d'oeuvre (d'après un relevé journalier)- les consommations d'unité d'oeuvre (d'après un relevé journalier)

Lorsque cette méthode s'avère trop lourde, on aura recours à une évaluation forfaitaire.

2. Selon le degré d'avancement

Les en-cours sont évalués en produits équivalents terminés en fonction de leur degré d'avancement, souvent établiforfaitairement.

- Ce forfait peut être global:50 en-cours dont de degré d'avancement est de 60% sont équivalents à 30 produits terminés.

- ou porter sur chaque composante du coût de production.

3. Exemple

Dans un atelier fabricant un seul produit, on considère qu'un en-cours de production contient la totalité des matières,mais seulement 60% de la main d'oeuvre directe et des frais de centre:

Au cours de mois d'octobre la production a été 1000 produits finis P et de 300 en-cours; il y avait en outre 100 en-coursinitiaux évalués pour 9000 euros.

= + -

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Les charges de la période ont été les suivants:Matières 48 000 €MOD 28 000 €Frais de centre 61 600 €

137 600 €

Du point de vue des matières, il a été fabriqué:1 000 P équivalent à 1 000 P- 100 en-cours initiaux équivalent à -100 P+ 300 en-cours de fin de période équivalent à 300 P

1 200 équivalents terminésSoit 48 000 / 1 200 = 40 F par équivalent terminé.Les en-cours de fin période contiennent donc: 300 * 40 € = 12 000 € de matières.

Du point de vue de la main d'oeuvre directe et des frais de centres:1 000 P équivalent à: 1 000 P- 100 en-cours initiaux équivalent à: 100x60%= - 60 P+ 300 en-cours de fin de période équivalent à: 300x60%= +180 P

1 120 équivalents terminés

Soit 28 000 / 1 120 = 25 € de MOD par équivalent terminéet 61 600 / 1 120 = 55 € de frais de centre par équivalent terminé.

Les en-cours en fin de période contiennent donc:25 € x 180 = 4 500 € de MOD.55 € x 180 = 9 900 € de frais de centre.

Les 300 en-cours peuvent donc être évalués pour:12 000 + 4 500 +9 900 = 26 400 € soit 88 € chacun.

On peut maintenant calculer le coût de production des 1 000 P terminés:coûts de la période: 137 600+ en-cours initiaux + 9 000- en-cours fin de période - 26 400coûts des 1 000 P terminés 120 200 €soit 120,20 € par P.

Ce montant unitaire diffère très légèrement du coût d'un équivalent terminé en octobre: 40 + 25 + 55 = 120 €.

En effet les en-cours initiaux, fabriqués en septembre, ont été comptés pour 9 000 €, soit pour un montant de 90 €chacun, légèrement supérieur à 88 €.

Produits liés, sous-produits, produits résiduels

La complexité croissante des processus de production a entraîné la multiplication de produits, à côté du produitprincipal: les produits liés, les sous-produits et les produits résiduels. Ils diffèrent avant tout par leur valeurmarchande.

A. Les produits liésLes "produits liés" ou les "produits joints" encourent des coûts communs jusqu’à un point de séparation à partir duquelils suivent leur propre cycle de fabrication. On les trouve en grand nombre dans des secteurs comme la chimie ou l'agro-alimentaire : la stérilisation du lait, l’ajout de certains additifs, l’écrémage sont des coûts conjoints supportés avant latransformation en beurre, yaourts, fromages.... Il en est de même de l’abattage du bétail avant la production de diverspièces de viande et de peaux.

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Tous les produits liés ont une valeur marchande significative et de niveau comparable.

Pour calculer les coûts de production de chaque produit lié, il est nécessaire de répartir les coûts conjoints (coûtscommuns avant le point de séparation):

Produit A100 kg vendus 3000 euros

Coûts conjoints5100 euros

Produit B200 kg vendus 4000 euros

point de séparation

Cela peut se faire au prorata des poids respectifs.Coût de production de A = 5 100 euros * 100 / 300 = 1 700 eurosCoût de production de B = 5 100 euros * 200 / 300 = 3 400 euros

La profitabilité de A (1 300 / 3 000 = 43%) paraît bien supérieure à celle de B (600 / 4 000 = 15%).

Ou on peut le faire en fonction de la valeur marchande:Coût de production de A = 5 100 * 3 000 / 7 000 = 2 186Coût de production de B = 5 100 * 4 000 / 7 000 = 2 914

La profitabilité de A et de B est identique: 27%.

Cette ventilation des coûts conjoints n'a d'intérêt que dans une optique de valorisation des stocks. Le chef d'entreprise,pour prendre des décisions stratégiques, s'appuiera sur le coût global de la production, ou sur des notions comme le coûtd'opportunité ou le coût marginal pour savoir s'il doit ou non poursuivre une transformation au-delà du point deséparation.

B. Les sous-produitsLes sous-produits apparaissent parallèlement au produit principal et sont d'une valeur marchande sensiblement plusfaible : à côté de la viande destinée au consommateur, on obtient des bas morceaux utilisés pour la nourriture animale,ou encore la fabrication d'essence donne aussi du kérosène et du goudron.

Le coût de production du sous-produit viendra en diminution du coût de production du produit principal.

Pour l'évaluer, il est pratique de partir de l'aval:prix de vente du sous-produit- coûts spécifiques (transformation, distribution)= coût de production du sous-produit(appelé aussi la "valeur nette de réalisation")

On peut aussi tenir compte d'un bénéfice forfaitaire, déduit en même temps que les coûts de transformation et dedistribution. Ces derniers peuvent aussi être évalués forfaitairement.

Exemple:Dans l'atelier A1 on a obtenu 5 000 litres d'un produit P et 1 000 litres d'un sous-produit SP. Celui-ci est transformé dansl'atelier A2 avant sa commercialisation pour 20 euros le litre. Il supporte également des frais de distribution et unbénéfice, l'ensemble évalué forfaitairement à 20% du prix de vente.

coût de production de l'atelier A1: 120 000coût de production de l'atelier A2: 10 000

La valeur nette de réalisation du sous-produit SP est de :prix de vente 20 000distribution, bénéfice 4 000coût de l'atelier A2 10 000

6 000On la déduit du coût de production de P : 120 000 - 6 000 = 114 000 euros.

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C. Les produits résiduelsIl s'agit de déchets et de rebuts obtenus au cours d'une phase du cycle d'exploitation.

Les déchets sont des résidus provenant de la fabrication comme les copeaux de bois d'une menuiserie.Les rebuts sont des produits défectueux ou en dessous des normes de qualité requises.

Du point de vue du calcul des coûts, il faut envisager deux cas, selon que le produit résiduel a une valeur marchande ounon.

1. Déchets ou rebuts sans valeur marchandeLes déchets ou rebuts sans valeur marchande comportent très souvent des frais de destruction ou d'évacuation: transport,manutention, droits de décharge. Ces frais doivent être incorporés au coût de production du produit principal.

2. Déchets ou rebuts avec valeur marchandeS'ils sont revendus en l'état, une solution simple consiste à déduire leur prix de vente du coût de production du produitprincipal (on suppose qu'ils ont un coût de production égal au prix de vente). Il est également possible de considérer unrevenu additionnel égal au prix de vente (dans ce cas on présume que le coût de production est nul).Si les déchets et rebuts ont une certaine valeur ou s'il est nécessaire de les transformer avant la commercialisation, onpourra les traiter comme des sous-produits en déduisant leur valeur nette de réalisation du coût de production duproduit principal.