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Pourquoi tant de haine ? N o 1 - Février 2010 www.svmed.ch Pourquoi tant de haine ?

Courrier du médecin Vaudois

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Courrier du médecin Vaudois

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Page 1: Courrier du médecin Vaudois

Pourquoitant de haine?

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Pourquoitant de haine?

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Dossier 3-11La montée de la violence estun phénomène de société quis’observe aussi dans le mondemédical. Après avoir poséla question de savoirsi l’empathie était un don ouun devoir, le CMV se penchesur un autre aspect desrelations médecin/patient :les agressions et les incivilitésdiverses subies par dessoignants. Témoignages etanalyse.

SVM Express 12-1320 Km de Lausanne,on court, court !

Enquête de satisfactiondu CHUV: suite

Portrait de membre 15Rémy, Simon et René-Marcsont tous trois médecins etont travaillé en Afrique pourMédecins sans frontières.Les deux premiers sontles héros des romans dutroisième, le Dr R.-M. Jolidon.Rencontre avec un auteurqui témoigne de son vécuet dit avec force des véritéspas toujours agréables àentendre.

Calendrier médicalvaudois 16

Incroyable mais vrai

Courrier du médecin vaudois • numéro 1 • Février 2010 • 1

Editorial

Engagé dans une relation d’aide, le soignant al’habitude d’établir un climat de confiance réci-proque avec son patient. Nous venons de le rap-peler dans l’avant-dernier CMV de l’année 2009,consacré à l’empathie.

Mais le Dossier de ce CMV plante un tout autredécor : témoin de victimes de la violence, voilàque le soignant, tout aussi désemparé, devientla cible d’agressions, qu’elles soient physiquesou verbales. Tenez :

– on «tire sur l’ambulance»– on invective les assistantes médicales au cabinet– on insulte, voire on agresse, dans les salles d’attente des centresd’urgence, par exemple au CHUV

– on casse tout chez le docteur.

Incroyable, mais vrai ! Qui aurait prévu il y a quelques années que la vaguede violence, sous toutes ses formes, contamine l’ensemble du secteur sani-taire à l’instar d’autres secteurs de la société? Et que nous n’avons rencon-tré aucune difficulté à trouver des soignants qui témoignent de leurspénibles expériences dans ce domaine?

Les explications à ce phénomène ne sont pas linéaires. Il n’existe certaine-ment pas de réponses simples aux questions que nous avons adressées, à cesujet, au docteur en sociologie.

Les représentants du monde politique doivent aussi être interpellés face àce que nous pourrions appeler une nouvelle maladie de société.

Dr Jean-Pierre Randin

Sommaire

Page 4: Courrier du médecin Vaudois

Notre magasinest ouvertdu lundi au vendredide 8h à 12h etde 13h30 à 18heures

En Budron C21052 Le Mont-sur-Lausannetél. 021 654 30 80fax 021 652 44 10e-mail: [email protected]

Page 5: Courrier du médecin Vaudois

Montée des incivilités

L’expressiond’une crise sociétale

Dossier

Courrier du médecin vaudois • numéro 1 • Février 2010 • 3

L’enquête effectuée il y a neufans auprès des médecins denotre canton a mis en évi-dence des phénomènes trou-blants. La croissance des inci-

vilités et l’insécurité vécue par unnombre non négligeable de médecinsétaient déjà préoccupantes. Les méde-cins généralistes, les femmes médecinset certains spécialistes comme, les spé-cialistes du secteur psychiatrique expri-maient sans ambages leurs inquiétudes.

Les témoignages que le lecteur trouveradans ce numéro du CMV révèlent que cephénomène ne s’est pas atténué mais,selon toute vraisemblance, accentué.Cette tendance n’est pas isolée. Par-delàles spécificités nationales, elle caracté-rise tous les pays développés.

En France, le phénomène a été jugéassez préoccupant pour que le Conseilde l’Ordre des médecins crée en 2004 un

«Observatoire de la sécurité des méde-cins». Dès la première année de mise enplace, le nombre d’incidents déclaréss’est élevé à plusieurs centaines, le picapparaissant en 2007 avec 837 incidents.En 2008, l’Observatoire en dénoteencore plus de 500. Dans la moitié descas il s’agit d’agressions verbales, les volsreprésentent un quart des violencesdénoncées tandis que les agressionsphysiques s’élèvent à un taux inquiétantde l’ordre de 10%. En France, cette vio-lence s’exerce avant tout à l’égard desmédecins généralistes.

Insécurité et incompréhensionLes actes relatés relèvent pour partie del’ordre de la violence pure et pour partiedes incivilités. En effet, à côté de la vio-lence strictement dite, répertoriée dansle Code civil, les incivilités se déclinentsous des formes variées : des insultes,des grossièretés, des attaques verbales,de petites dégradations, des gestes

François-Xavier MerrienProfesseur ordinaireà l’Université de Lausanne

La montée de la violenceet des insécurités auxquellesles professionnels de la santésont confrontés constitueun fait incontestable des dixdernières années. Une enquêteconduite en 2001 auprèsdes médecins vaudois* révélaitdéjà l’ampleur du phénomène.

*F.-X. Merrien et A.-C. Buttet, auteurs,Le médecin vaudois aujourd'hui,publication de la Société vaudoise demédecine aux Editions Médecine&Hygiène.

Ce qu’en pense…

Jacques Antenen, commandantde la Police cantonale vaudoise

Dénoncer pour prévenir : un moyende lutter contre les violences juvénilesLa Police cantonale vaudoise est préoccupée par l’augmentation de l’intensitéde la violence chez les jeunes. Tout acte de violence physique ou verbal doit êtresystématiquement dénoncé pour être puni, d’autant plus quand ces agissementsvisent des représentants de l’autorité ou des sauveteurs, qu’ils soient ambulanciers,médecins ou pompiers. Dénoncer un jeune auteur de violence, c’est aussi et surtoutl’aider ! Notre Division prévention de la criminalité incite ses partenaires – préfets,directions des établissements scolaires, autorités communales et parents – à agirdans le même sens.

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Selon un mode d’analyse classique, lesincivilités se développent parce que lesindividus ont du mal à trouver un statut,des gratifications et un sens dans leur viesociale et à se constituer des identitéssatisfaisantes dans les domaines del’école, du travail et de la famille. La pri-vation relative et ses cortèges de frus-trations provoquent une forme de vio-lence primaire non contrôlée et souventincontrôlable à l’égard des représen-tants symboliques de l’ordre social. Leurmétier respectif met les enseignants etles soignants en interactions avec lesindividus en crise. Ils sont, dès lors, lescibles privilégiées des rancœurs accumu-lées. En raison de préjugés sociauxrépandus, le fait que ces fonctions soientexercées, de manière croissante, par desfemmes ne fait sans doute qu’accentuerle phénomène.

En second lieu, la montée des incivilitésreflète également l’évolution de lareprésentation du corps médical dansune partie de l’opinion publique. Mêmesi l’image du médecin demeure globale-ment élevée, elle s’est partiellementdégradée sous l’influence de plusieursfacteurs. Ainsi, dès lors que chacun peutconsulter des sites spécialisés et obtenirpubliquement une information médi-cale, se met en œuvre un processus d’af-faiblissement relatif de l’autorité médi-cale.

Dans le même temps, les attaques répé-tées contre la profession ne sont passans influence sur la formation de l’opi-nion publique. On peut craindre que lemédecin ne soit la victime collatérale dela vision comptable de la santé. L’enca-drement des dépenses met sous pressionl’acte médical. Il ne peut qu’en résulterdes tensions entre le patient et sonmédecin qui est jugé responsable desrestrictions imposées.

Quoi qu’il en soit, le phénomène inter-roge les professionnels de la santé toutautant que les sciences de la société.Pour agir, il est indispensable de mieuxcomprendre l’ampleur et les raisons dece phénomène.

Courrier du médecin vaudois • numéro 1 • Février 2010 • 5

Dossier Agressivité et violence dans le monde médicalL’express ion d’une cr ise sociétale

menaçants, des humiliations verbalesou physiques, rarement punies par la loi.La différence entre les deux catégoriesest parfois difficile à effectuer. La mon-tée de l’une et de l’autre émeut profon-dément les professionnels de la santéqui éprouvent un sentiment d’insécuritéet un sentiment d’incompréhensioncroissants. La violence à l’encontre decelui ou de celle qui cherche à améliorerle bien-être du patient apparaît particu-lièrement choquante. Elle porte atteinteau fondement de l’acte médical : laconfiance.

Comment penserla montée des incivilités enversles médecins ?Dans le cadre limité de cet article, il estimpossible de fournir une explicationdéfinitive à ce phénomène. Nous pou-vons seulement émettre quelques hypo-thèses.

En tout premier lieu, comme nous lesavons, lamontée des incivilités n’est paslimitée au secteur médical, le mêmeconstat émerge dans le secteur del’école. Cette évolution convergenteautorise à avancer l’idée d’une crisesociétale. Dans cette hypothèse, la crisedans le secteur de la santé n’est, enquelque sorte, que l’expression d’unecrise sociale plus globale.

On peut craindreque le médecin ne soitla victime collatérale

de la vision comptablede la santé.

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6 • Courrier du médecin vaudois • numéro 1 • Février 2010

Dossier

Etienne PéclardChef du Groupe sanitaire/SMUR

Si la profession d’ambulancierou d’ambulancière offresouvent d’immensessatisfactions, elle peut parfoisréserver des moments difficiles.L’un de ceux-ci se présentesous la forme d’incivilités.

Urgences préhospitalières et incivilités

Une paire indissociable?

Verbales ou physiques, lesincivilités sont le refletd’une société tourmentée,au moment même où d’au-cuns parlent d’identité natio-

nale. Si cette violence a toujours existé,nous remarquons, depuis le début desannées 2000, une croissance constantede ces actes contre les ambulanciers.

Une analyse cantonale fait ressortir, dejanvier à octobre 2009, 12 cas d’agres-sion verbale ou physique envers lesambulanciers, allant de l’injure ordu-rière aux coups de poing et coups depied, en passant par la menace à l’armeblanche ou à feu. Ce chiffre reste cepen-dant sous-estimé. Fort heureusement,rares sont les cas qui engendrent destraumatismes physiques nécessitant unarrêt de travail. En revanche, l’impactpsychologique est important et peutconduire à un stress post-traumatiqueprofond, nécessitant une prise encharge spécialisée.

La sécurité des intervenantsplacée au premier planL’auteur des incivilités peut aussi bienêtre le patient lui-même que son entou-rage familial ou social. L’origine cultu-relle n’est pas prépondérante dans cetype de comportement, mais nous distin-guons clairement deux catégories d’indi-vidus irrespectueux, voire dangereux :les personnes sous l’influence de sub-stances psychotropes (alcool, drogues,médicaments) et celles qui présententune pathologie psychiatrique. Ces deuxparticularités peuvent se retrouver chezun même individu. Quand au ratiohomme/femme, il n’est pas clairementétabli.

Pour se prémunir au mieux contre lesviolences verbales et physiques, l’ambu-lancier bénéficie, dans le cadre deson cursus de base, d’une formationfondée sur le modèle APIC (Approchepréventive et intervention contrôlée –www.prevention-apic.qc.ca). De plus, lesprocessus d’intervention préhospitalièreplacent la sécurité des intervenants aupremier plan. Les ambulanciers peuventmême renoncer à intervenir s’ils esti-ment objectivement que leur intégritéest menacée.

Enfin, il est intéressant de constater quecertains ambulanciers victimes d’agres-sion sont réticents à porter plainte, dansla mesure où ils redoutent de dévoilerleur identité, s’exposant ainsi, selon uneidée empirique, à des représailles.D’autre part, des précédents ayantabouti à une clémence incompréhen-sible de l’autorité judiciaire, voire à uneabsence de peine pour l’auteur, susci-tent l’incrédulité de la victime.

En tout état de cause, le métier que nousexerçons reste en tout point fascinant :fluctuat nec mergitur.

Certains ambulanciersvictimes d’agression

sont réticents à porterplainte.

“L’impact psychologique

est important etpeut conduire à un

stress post-traumatique.

Page 9: Courrier du médecin Vaudois

Courrier du médecin vaudois • numéro 1 • Février 2010 • 7

Le couteau sous la gorge

Au bout de dix longues minutes le marirevint, parut étonné, mais posa son six-pack etme demanda ce qu’il fallait faire.Par chance, le poste de police se trouvaitde l’autre côté de la rue. Le mari revintcinq minutes plus tard avec deux agentsqui purent maîtriser la furie. Cela se finitévidemment en hospitalisation psychia-trique non volontaire et j’en fus quittepour une bonne dose d’émotion, mais jepense qu’une femme médecin n’auraitpeut-être pas pu maîtriser la patiente etque pareil incident pourrait très malfinir.

Une bonne nouvelle conclut toutefoiscette aventure : je parvins aisément àfaire sauter la contravention pour excèsde vitesse que j’avais contractée en pas-sant devant le radar nouvellement postéà la sortie de mon village : le pager avaitgardé en mémoire l’heure d’appel dumari…

Dr Pierre Widmer

Pendant l’exercice de la garde,les médecins sont parfoisconfrontés à des situationsinattendues même s’ils saventsouvent d’avance à quel genrede cas ils auront affaire.

Un samedi de garde, je fusappelé par un monsieur quime disait que sa femme«pétait les plombs» et qu’ilfallait venir immédiatement.

Cinq minutes plus tard, je sonnais à laporte de l’appartement en question etfus reçu par une dame à l’air trèsméfiant. Elle me laissa rentrer à contre-cœur une fois mon identité et ma fonc-tion déclinées. Je lui demandai où étaitson mari, elle me répondit qu’il étaitsorti acheter de la bière !

A peine étais-je entré dans le logementqu’elle s’éclipsa dans la cuisine atte-nante pour revenir immédiatement enbrandissant un immense couteau qu’elleessaya aussitôt de me planter dans lethorax ! Je parvins à lui attraper lesavant-bras et la plaquai contre le mur,mes mains enserrant ses poignets au-dessus de sa tête, le couteau toujoursdans sa main droite. Plus grand et plusfort qu’elle, je parvins à la contenir,mais ne pus rien faire de plus, tout enessayant d’éviter les postillons de rageaccompagnant ses vociférations et lescoups de genou visant mon bas-ventre…

Dossier Agressivité et violence dans le monde médical

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8 • Courrier du médecin vaudois • numéro 1 • Février 2010

Dossier

Dr Philip Siegenthaler

Il y a quinze ans,le Dr Philip Siegenthalera été victime d’une agressiond’une rare violence dansson cabinet de Pully. Uneexpérience dont le souvenirne s’efface pas du jour aulendemain.

Agression en cabinet

« J’en suis sorti plus sageet plus instinctif»

J’exposais calmement à monpatient le plan de traitementproposé lorsque je ressentisune sorte de déflagrationinouïe, un chamboulement

dans ma tête, frappée de côté. Laforce du coup m’a jeté à terre hors dufauteuil. Par ce bel après-midi d’été,j’étais seul à bord et mon patient lesavait. Sonné, j’ai pu m’échapper decette folie destructrice pendant quemon agresseur contournait mon bureau.Je me suis enfermé dans le cabinetvoisin et j’ai appelé la gendarmerie quiest arrivée au bout de quatre ou cinqlongues minutes. J’entendais les vitresvoler en éclats et le bruit sourd desobjets projetés contre les murs par lemalade, toujours en pleine crise (il aoccasionné quelque Fr. 25’000.– dedégâts). C’est pendant l’attente dessecours que j’ai pris vraiment conscienceque ce coup de poing magistral était lepremier d’une série destinée à m’élimi-ner !

Bilan : deux cervicales démises à traiteren ostéopathie, trois semaines de cau-chemars à l’endormissement, une saintetrouille au ventre pour longtemps et desjours de travaux pour que les lieux res-semblent de nouveau à un cabinet. Sansparler des trois mois de psychothérapiequi m’ont appris à mieux tenir comptede mes émotions, à écouter ma peur res-sentie au début de la consultation. Etdonc à fuir sous un quelconque pré-texte, plutôt que de croire ma tête quipensait que je pouvais gérer ce momentde faille psychotique! Je n’aurais jamaisimaginé auparavant être victime d’unetelle violence meurtrière en pratiquantmon art et ma passion de trouver untraitement ensemble avec le patient.

Depuis, je repère mieux les gens fêlés ettiens compte de mes limites plus vite, etj’écoute mon doute dans mes tripes. J’aifait installer un système d’alarme dansmon cabinet et celui demes confrères dela maison, qui donne l’alerte à distanceet permet une intervention rapide deforces de l’ordre en patrouille.

J’en suis sorti secoué, puis réparé, plussage et plus instinctif. Chers confrères, sivous ressentez un malaise grave lors dela consultation, croyez votre premièreimpression plutôt que votre raison : uneréaction rapide et intuitive peut voussauver la vie.

Page 11: Courrier du médecin Vaudois

Courrier du médecin vaudois • numéro 1 • Février 2010 • 9

Agressivité et violence dans le monde médical

Chantal Bérard etLéa Kolopp, assistantesdes Drs Ariane et François Schwed

Les assistantes médicales sontsouvent les premières à subirla violence et l’incivilité despatients. Témoignage de deuxd’entre elles qui disent : «Hé,Docteur ! Et la violence queje subis moi?»

Constat des assistantes médicales

L’agression n’estpas seulement physique

Depuis de nombreusesannées, on peut s’apercevoirque le ton change de la partd’une grande partie de nospatients, sentiment ressenti

dans plusieurs cabinets du canton deVaud.

En parlant de violence, les gens voient leplus souvent la violence physique, maisd’autres sortes de violence en font par-tie. Par exemple, les patients qui, avecdes airs de supériorité, questionnent,testent vos acquis et exigent.

Qui, parmi les assistantes accueillant lespatients, n’a pas eu à faire face à desremarques du genre :

– Ah! C’est vous aujourd’hui, votre col-lègue n’est pas là?

– Elle est pas là la gentille personne quime répond d’habitude?

– Votre collègue sait mieux piquer quevous

– Faites-moi une ordonnance!

N’est-on pas agressé psychologique-ment aussi par ce genre de réflexion,mettant en doute nos compétences etnotre entregent? Les patients ont-ilsperdu confiance dans les compétencesdes assistantes médicales, autant peut-être que dans celles de leur médecintraitant?

Les remarques agressives ont eu ten-dance à progresser, avec une certainecoïncidence lors de la psychose média-tique concernant la grippe H1N1. Notretravail a très vite doublé, le nombrede téléphones a augmenté de façondrastique, ce qui nous rendait évidem-ment moins disponibles. Certainspatients ne manquaient pas de nousfaire part de leur profond mécontente-ment avec des remarques ou des motspeu aimables.

Perte de respectLes patients qui, autrefois, nous mon-traient une forme de respect ont changé.Ils ne se présentent plus au téléphoneet posent d’emblée des exigences,d’autres nous agressent verbalement.Ils utilisent de plus en plus souvent unefaçon de parler, un ton, un mot, qui leurdonnent l’impression d’avoir accès à unservice plus rapide ou d’être traités enpriorité.

Le cabinet médical serait-il devenu nonplus l’endroit où les gens peuvent seconfier, mais plutôt le lieu de déchargede leur trop-plein d’émotions? Uneémotion transformée en agressivité ver-bale le plus souvent.

Page 12: Courrier du médecin Vaudois

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F o r m a t i o n c o n t i n u eJeudi de la Vaudoise CHUV

25 février 2010 Auditoire César-Roux

Dermatologie du praticienOrganisateur : Prof. Renato G. Panizzon Modérateur : Dr F. Henry

8h Accueil

8h30-9h30 Séance plénière – Introduction : Prof. R.G. PanizzonDermoesthétique du praticien – Dr B. NoelActualités sur le prurit – Dr P. Bigliardi P.D.

9h30-10h Pause

10h-11h45 Séminaires interactifs

Experts : Drs F. Baudraz, J.-P. Cerottini, S. Christen, O. Gugerli,M. de Heller-Milev, Prof. D. Hohl, Dr A.-K. Lapointe etProf. R.G. Panizzon

Modérateurs : Drs S. David, C. Galland, M. Graff, F. Henry, S. Hesse, M. Hosner,B. Pantet et A. Schwob

Cette organisation est rendue possible grâce à nos partenaires

Sponsor principal

Le CMV esten consultation

sur le site

www.svmed.ch,espace membres,rubrique Courrier duMédecin vaudois.

Il est en version pdfet vous pouvez bien sûr

l’imprimer.

Page 13: Courrier du médecin Vaudois

Courrier du médecin vaudois • numéro 1 • Février 2010 • 11

Dossier Agressivité et violence dans le monde médical

Dr David Clerc et Dr Adam-Scott Feiner,médecins associés,Service des urgences du CHUV

Les données épidémiologiquesà disposition concernantl’exposition des professionnelsde la santé à la violenceidentifient de manière claireles centres d’urgences commeprincipal secteur à risqueau sein d’une structurehospitalière.

Montée de la violence aux urgences

Réflexion institutionnelle etformation pour mieux faire face

Interface directe avec la communauté,destination régulière d’individus encrise, permanence de l’accueil noc-turne, détresse des patients liée aucaractère aigu de leur pathologie,

délais de prise en charge sont autant defacteurs inhérents aux centres d’urgencespropres à y générer un climat de tension.

La question de l’évolution de la violenceenvers les soignants dans leur cadre pro-fessionnel est, à l’instar de celle quitouche la société en général, complexe etse heurte à l’insuffisance des statistiquesà disposition. La définition de la violenceen elle-même est ardue, puisqu’éminem-ment arbitraire et subjective. De plus, onsait les soignants particulièrement réti-cents à rapporter ce type d’expérience,par compassion pour leurs patients, parconviction que seul le dommage phy-sique constitue matière à déclaration ouencore par résignation face à un phéno-mène considéré comme immuable,échappant à toute mesure préventive 1.

Il est toutefois possible de cerner la pré-valence de la violence, du moins grave,au plus proche de sa réalité, et d’enappréhender l’évolution au cours desannées avec une certaine objectivité en

recourant aux statistiques d’interven-tions des services de sécurité.

Bannir la violence est une illusionL’analyse de ces chiffres tend à confirmerune hausse sensible des interventionsliées à des agressions verbales autant quephysiques. En 2008, on dénombre ainsi155 interventions de la sécurité du CHUVaux urgences pour des cas de violencephysique, dont 93 (60%) jugées «vio-lence élevée» par nos collègues contrerespectivement 130 et 48 (37%) en 2003.

Il est intéressant de relever que les don-nées de la littérature corroborent l’im-pression des cliniciens, à savoir qu’uneproportion non négligeable d’agressionsest le fait de récidivistes 2. Dans uneoptique dissuasive, la direction médicaledu CHUV a d’ailleurs pris le parti de réper-torier les patients dont le comportementa régulièrement posé des problèmes desécurité, dans l’idée de les informer parcourrier de la position institutionnelleferme en la matière. A cet égard, les faitsjugés graves font l’objet d’un dépôt deplainte systématique de la part de l’insti-tution, ce qui constitue unmessage extrê-mement important pour les collabora-teurs, qui dès lors se sentent entendus àtitre de victime (lire l’encadré).

L’augmentation sensible de ces situa-tions, extrêmement délétères pour lepersonnel soignant puisque génératricesde souffrance et d’insatisfaction profes-sionnelle, doit conduire à une véritableréflexion institutionnelle destinée àmettre en place des mesures préventives.

La violence étant intimement liée à lasouffrance, la bannir de nos structures desoins est bien entendu illusoire, il semblecependant primordial d’offrir à ceux quila côtoient directement des moyens d’yfaire face avec le moins de dommagepossible, par le biais d’une formationadaptée.

1 The Journal of Emergency Medicine 2006;31:331-337

2 Emerg Med J 2006; 23:431-434

Les mesures déjà prises par le CHUVPréventionInformation aux patients sur les délais de prise en charge; affiche signalant que laviolence verbale ou physique ne sera pas tolérée; distraction en salle d’attente etformation du personnel à la gestion des situations de violence.

GestionAvertissement aux patients; mesures de contention; déclaration et évaluation d’unépisode de maltraitance d’un collaborateur.

SuiviCaractérisation d’un épisode, suivi des collaborateurs victimes de violence; infor-mation, mise en garde du patient après un épisode de violence et dépôt de plainte.

Les cas particulièrement graves sont évalués par les services puis par la directionavant de faire, le cas échéant, l’objet d’une alerte dans le système de gestion admi-nistrative des patients de manière à pouvoir avertir le personnel au moment où lepatient se représente au CHUV.

Dr Jean-Blaise Wasserfallen

Page 14: Courrier du médecin Vaudois

SVM Express

12 • Courrier du médecin vaudois • numéro 1 • Février 2010

La loi sur l’assurance-maladie et la loisur l’assurance-accidents (LAA) présen-tent des différences sensibles enmatière de transmission d’informationsà l’assureur. Autrement dit, davantaged’informations sont nécessaires etlicites en LAA.

En règle générale, les médecins ne peu-vent transmettre des informations auxassureurs-sociaux que si l’assuré leuren a donné l’autorisation, à moinsqu’une disposition légale spéciale n’im-pose directement aux médecins uneobligation d’informer l’assureur. Unetelle règle spéciale existe dans l’assu-rance-accidents.

Selon l’article 54a LAA, « le fournisseurde prestations remet à l’assureur unefacture détaillée et compréhensible.Il lui transmet également toutes les indi-cations nécessaires pour qu’il puisse seprononcer sur le droit à prestations etvérifier le calcul de la rémunération etle caractère économique de la presta-

Le médecin a l’obligation d’informerl’assureur accidents de son patient

Cicéron et Hippocrate

tion». En d’autres termes, l’organed’exécution de l’assurance-accidentspeut, pour établir les circonstances per-mettant de fonder un droit, exiger nonseulement des informations mais enprincipe aussi des documents.

Bien entendu, la question délicate serade déterminer quelles sont les donnéeset/ou documents devant être considéréscomme nécessaires pour établir le droitaux prestations, vérifier le calcul de larémunération et le caractère écono-mique de la prestation. Une certainemarge d’appréciation existe et le prin-cipe de la proportionnalité s’appliqueégalement dans ce contexte. Autrementdit, c’est toujours la pertinence des don-nées pour remplir la tâche assumée parl’assureur qui sera déterminante.

Enfin, il y a lieu de rappeler que la pré-tention à la prestation pourra être refu-sée si les pièces ne sont pas fournies dansles délais.

Véronique Matthey, juriste

20 Km de Lausanne le 24 avril 2010Alors toubib, on court toujours?

Les 20 Km de Lausanne, c’est reparti pour un tour ! SVM, ASMAV et CHUV, avec le soutien des Ligues de la santé,vous invitent à participer à l’édition 2010, samedi 24 avril, dans un esprit conjoint de prévention par l’exemple.

Membres de l’ASMAV et de la SVM, inscrivez-vous seul-e ou en famille,via le formulaire à télécharger sur la page d’accueil du site : www.svmed.ch

Délai d’inscription : 26 mars 2010.

Société vaudoise de médecineChemin de Mornex 38 – 1002 LausanneTél. 021 651 05 05 – Fax 021 651 05 [email protected] – www.svmed.ch

Rédacteur responsablePierre-André Repond, secrétaire général / PAR

Secrétaires de rédactionCatherine Borgeaud Papi / CBPAgnès Forbat / AF (Pleon C-Matrix, Lausanne)

Comité de rédaction du CMVDr Georges BuchheimDr Louis-Alphonse CrespoDr Jean-Philippe GrobDr Henri-Kim de HellerDr Jean-Pierre PavillonDr Jean-Pierre RandinDr Patrick-Olivier RosseletDr Francis ThévozVéronique Matthey, juriste/VMA

Réalisation et régie des annoncesinEDIT Publications SARue des Jordils 40Case postale 135 – 1025 Saint-SulpiceTél. 021 695 95 95 – Fax 021 695 95 51

IllustrationsPhotos: Fariba De Francesco et CBP.Dessin: Yves Giroud

Le Comité de la SVM encourage sesmembres à adresser un courrier de lecteur à larédaction du CMV. Il prie toutefois les auteurs dese limiter à un texte de 1500 caractères au maxi-mum, espaces compris. Si le texte devait dépassercette longueur, des coupures pourraient êtreapportées par la rédaction. Le Comité de la SVMrappelle que la présence d’un encart publicitairedans le CMV n’engage pas la SVM.

Page 15: Courrier du médecin Vaudois

Prochain délaipour les annonces SVM Express

concernant la périodedu 19 mars au 16 mai 2010

Délai rédactionnel : 22 février

Le courriel du Comité de la SVMDe: Comité de la SVM Date: 22 janvier 2010A: Membres de la SVM Objet: Enquête de satisfaction du CHUV

Dans une précédente édition du Courrier du médecin vaudois (6/octobre 2009),nous avons rendu compte des résultats de l’enquête de satisfaction et d’opiniondes médecins installés réalisée par le CHUV en collaboration avec la SVM.

Nous rappelons brièvement les mesures convenues dans le but d’améliorer l’inter-face ville/hôpital universitaire :

1. Information et communication : les médecins installés doivent être mieux infor-més de l’hospitalisation de leurs patients.

2. Identification du médecin hospitalier responsable du patient.3. Organisation de la sortie du patient : les médecins installés doivent être impli-

qués dans cette dernière et dans la planification du suivi de la prise en charge.

A l’échelle du CHUV, un tel programme est ambitieux. De ce fait, deux voies sontsuivies simultanément.

D’une part, la direction du CHUV et les différents services se sont engagés sansattendre et de manière interne dans l’examen détaillé des conclusions de l’enquêteet des moyens d’y donner suite. D’autre part, un petit groupe de travail paritairea été mis sur pied. A ce stade il est composé de :

Pour le CHUV: Dr J.-B. Wasserfallen, directeur médicalM. D. Petitmermet, chef du Service stratégie, qualité et organisation

Pour la SVM: Dr H. Burkhalter, membre du comité de la SVMPierre-André Repond, secrétaire général

Il a envisagé les actions prioritaires suivantes :

a. Prendre en compte les évolutions apportées par l’implantation progressivedu dossier médical hospitalier Dophin dans la transmission d’information parfax ou courriels et améliorer les modes de transmission (lettre de sortie, contenu,délais).

b. Dans le contexte des échanges électroniques, l’existence d’une passerelle entrele CHUV et la SVM est un atout qui rend possible un transfert entièrement sécu-risé. Chaque médecin peut obtenir gratuitement auprès du Centre de confiancede la SVM une adresse sécurisée.

c. Améliorer les conditions techniques et organisationnelles d’accès au médecinhospitalier en charge du patient.

d. S’inspirer des expériences positives déjà entreprises par certains services et exa-miner les conditions de leur généralisation.

e. Mettre sur pied un groupe de médecins observateurs permettant d’évaluer lapertinence des mesures prises. Les candidats sont invités à s’annoncer au secré-tariat de la SVM à l’adresse e-mail: [email protected].

f. Examiner paritairement les courriers de confrères identifiant des problèmes.g. Proposer la mise sur pied d’une formation spécifique et commune centrée sur la

collaboration ville/hôpital.h. Faciliter, si nécessaire, d’autres colla-

borations impliquant des médecinsdu CHUV et installés (médecins encliniques privées par exemple).

D’une manière générale, l’objectif estde faciliter les échanges et contribuer àl’instauration d’un climat de confiancemutuelle propice à un suivi médical effi-cace.

Pour le comité,P.-A. Repond et Dr H. Burkhalter

Prochaines parutions

No 2/2010 17 mars 2010(délai rédactionnel 19 février 2010)

No 3/2010 12 mai 2010(délai rédactionnel 12 avril 2010)

AgendaFormations continuesen ophtalmologie

Jeudi de Jules-Goninjeudi 25 février de 14h à 18h à l’Hô-pital ophtalmique Jules-Gonin. Sujet«Ophtalmopédiatrie».

Informations : Paola Caputo,tél. 021 626 80 59e-mail : [email protected]

Journée des ophtalmologuesromandsjeudi 18 mars de 8h30 à 16h30 àl’Hôtel La Barcarolle à Prangins. Sujet«Rétine et pathologies systémiques».Informations : Céline Marti,tél. 021 626 85 82e-mail : [email protected]

Pour plus de précisions :www.ophtalmique.ch

Le 18 mars 2010 à 20h au Théâtrede Beaulieu à Lausanne, la FondationShen Yun Performing Arts vousconvie à un spectacle de danse tradi-tionnelle chinoise hors du commun.

Réservations sur www.resaplus.ch,renseignements, tél. 076 383 56 65 ousur www.shenyunperformingarts.org

Courrier du médecin vaudois • numéro 1 • Février 2010 • 13

Page 16: Courrier du médecin Vaudois

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Courrier du médecin vaudois • numéro 1 • Février 2010 • 15

La vie du Dr René-Marc Jolidona commencé à Delémontet se déroule aujourd’huià Yverdon-les-Bains. Entre cesdeux pôles, de longs séjoursen Afrique et déjà deuxromans. On ne s’étonnerapas de découvrir que lespersonnages centraux deses livres sont des médecins,en mission humanitaire surle continent noir.

Né il y a cinquante ans, René-Marc Jolidon, comme beau-coup de Jurassiens, s’expa-trie. A Lausanne toutd’abord, pour y suivre des

études de médecine, un métier qui l’at-tire parce que «ce n’est pas de la sciencepure». Il n’a jamais regretté ce choixmême s’il ne correspond pas à « la pro-fession que je fantasmais, surtout cesdernières années où nous l’exerçonsdans des conditions très décevantes». Etpuis, la médecine a permis à René-MarcJolidon de réaliser son rêve de toujours :découvrir l’Afrique et y travailler, ce qu’ilfera pour Médecins sans frontières dèssa dernière année d’études. La vie dansun camp de réfugiés au Rwanda, dix ansavant le génocide, se révèle un véritablechoc pour ce jeune homme de 25 ansqui, de son propre aveu, ne connaît pasgrand-chose de la vie.

En 1986, après quelques années de for-mation dans notre pays, il repart pour-tant avec MSF, au Cameroun cette fois,et prend la responsabilité d’une missionde développement de structures sani-taires dans une région sous-médicalisée.A son retour, il termine ses cursus demédecine interne et d’infectiologie, undouble choix qu’on ne saurait séparerde son expérience africaine. Parmi lespostes qu’il occupe au cours de sa for-mation post grade, citons celui à laconsultation sida du CHUV qui précèdeson troisième départ vers l’Afrique. C’estau Zimbabwe que le Dr Jolidon s’engageentre 1994 et 1996, pays dont la problé-matique principale est le sida, épidémiecontre laquelle les efforts des équipesmédicales sont largement insuffisants.A l’époque, on ne dispose pratiquementpas de médicaments et le travail duDr Jolidon consiste essentiellement àlutter contre la tuberculose.

Trente à quarante pour cent de la popu-lation est séropositive, la préventionquasi inexistante, les préservatifs étantfinancièrement inaccessibles aux Afri-cains et refusés par les prostituées pourles mêmes raisons. «Aujourd’hui, lasituation ne s’est pas améliorée»,déplore le Dr Jolidon. «La crise politiqueet économique a pris de telles propor-tions que le retard se creuse. Les Occi-dentaux qui ont activement collaboré à

la mise en place des régimes dirigeantsportent d’ailleurs leur part de responsa-bilité dans cette situation.».

Retour au pays, entrée en écritureMédecin agréé à l’hôpital d’Yverdon-les-Bains et installé depuis 2001 en cabinet,le Dr Jolidon semble avoir laissé un peude lui-même en Afrique. Les statuetteset les photos qui l’entourent dans sonbureau montrent aussi cet attachement,«plus personnel encore avec le Came-roun», confie-t-il, affichant une discré-tion évidente sur sa vie privée. En écou-tant René-Marc Jolidon parler de sonparcours et de la vie en général, on sentque sa capacité de révolte et son besoinde vérité ne l’ont jamais quitté. Depuisquelques années, il éprouve aussi l’envied’en parler et se tourne vers l’écriture.Il décrit sa double activité de médecin etd’«écriveur», selon ses propres termes,comme «une alchimie bizarre» dontsont nés deux romans *, situés au Came-roun et au Zimbabwe. Sans nier la partautobiographique de ses livres, l’auteursouligne que ce sont des œuvres de fic-tion montrant un cadre où il a vécu, dessituations bien réelles et des person-nages un peu caricaturés. «Si je racon-tais seulement ce qui m’est arrivé, celan’intéresserait personne!» ajoute-t-il enriant.

Si un texte achevé apporte du plaisir àRené-Marc Jolidon, il considère l’écri-ture comme un travail, parfois difficile,qui exige structure et discipline. Ladémarche de cet homme engagé, auxopinions bien tranchées n’a rien à voiravec du militantisme qu’il trouve «frus-trant, surtout quand on ne pense pascomme un banquier ! Dans un mondecentré sur l’argent, c’est l’être humainqui m’intéresse.» Pour cet insoumis,peut-être un brin anarchiste au fond deson cœur, la condition humaine n’a pasde couleur politique.

Agnès Forbat

* Compte inrendus, 2007 etZaccharie ou une histoire sans vie,2008, Editions L’Age d’Homme

Dr René-Marc Jolidon«Entre la médecine et l’écriture, une alchimie bizarre…»

Portrait de membre

Page 18: Courrier du médecin Vaudois

• Jeudi 25 février 20108h à 12h : Jeudis de la Vaudoise – formation conti-nue : «Dermatologie». CHUV, Auditoire César-Roux,Lausanne.Renseignements : Commission de la formationcontinue, tél. 021 651 05 05,e-mail : [email protected]

13h15 à 14h15 : Colloques conjoints des Servicesde pneumologie et de chirurgie thoracique : «Cortico-stéroïdes inhalés à particules extra-fines : bénéficesupplémentaire à escompter», Dr S. Lahzami, Rolle.CHUV, Séminaire 3, Lausanne.Renseignements : Dr J.-D. Aubert,e-mail : [email protected]

14h à 18h : Jeudi de Jules-Gonin – Formationcontinue en ophtalmologie : «Ophtalmopédiatrie»,Dr G. Klainguti, PD,MER et Prof. F. Munier. Hôpital oph-talmique Jules-Gonin, avenue de France 15, 1004 Lau-sanne.Renseignements : Paola Caputo,tél. 021 626 80 59, e-mail : [email protected]

• Jeudi 4 mars 20108h30 à 9h30 : Colloque 2010 du service de derma-tologie et vénérologie du CHUV : «Ulcères des jambes– étiologies rares», Dresse L. Boroleanu, CHUV,Dermatologie. Auditoire Beaumont, CHUV, avenue deBeaumont 29, 1011 Lausanne.Renseignements : www.chuv.ch/der

12h30 à 13h30 : Colloques Lausannois d’immuno-allergologie – CHUV : «Œsophagite à éosinophiles»,Dresse M. Ödman-Jaques. Salle de colloque 18-549,BH-18, CHUV, Lausanne.Renseignements : Pierrette Braun, tél. 021 314 07 90,e-mail : [email protected]

13h à 16h : Séminaire Clinique, neurosciences,sciences humaines et sociales de l’IUHMSP – «La cli-nique psychiatrique : pratique psychosociale ou neu-roscientifique», Patrice Guex, département de psychia-trie, CHUV. IUHMSP, Falaises 1, 1005 Lausanne.Renseignements, tél. 021 314 70 50,e-mail : [email protected].

•Samedi 6 mars 2010Horaire précisé prochainement : Conférence publiquede la Société suisse de psychanalyse, Journée du CPRS– «Psychanalyse, rêve et cinéma», Adrea Sabbadini,Antonio Andreolim Gilbert Charbonnier, Elsa Schmid-Kitsikis et Alexander Wildbolz. CMU auditoire A250,rue Michel-Servet 1, 1206 Genève.Renseignements : www.cprs.ch

•Mardi 9 mars 20108h30 à 10h : Conférence du mardi, Service universi-taire de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent,CHUV «Groupes d’accueil des fratries en pédopsychia-trie de liaison», Francoise Santarelli, Josée Despars,Anne-Claire Germann, Lausanne. Salle Lucien-Bovet,SUPEA, rue du Bugnon 23A (rez-de-chaussée), 1011Lausanne.Renseignements :www.chuv.ch/psychiatrie/dpc_supea-conferences.htmou e-mail : [email protected]

• Jeudi 11 mars 201013h15 à 14h15 : Colloques conjoints des Servicesde pneumologie et de chirurgie thoracique : «Syn-drôme d’impatiences et mouvements périodiques :deux diagnostics à ne pas manquer», Dr J. Haba-Rubio,CIRS. CHUV, Séminaire 3, Lausanne.Renseignements : Dr J.-D. Aubert,e-mail : [email protected]

17h à 18h : Colloques combinés du DAL 2010 : «Frac-ture et ostéoporose», Dr O. Lamy et Dr E. Mouhsine.Auditoire Mathias-Mayor, CHUV, 1011 Lausanne.Renseignements : Mme Crausaz,e-mail : [email protected]

•Vendredi 12 mars 20108h30 à 9h30 : Colloque 2010 du service de derma-tologie et vénérologie du CHUV : «Les tumeurs cuta-nées», Prof. D. Hohl, CHUV, Dermatologie. AuditoireBeaumont, CHUV, avenue de Beaumont 29, 1011 Lau-sanne.Renseignements : www.chuv.ch/der

•Mardi 16 mars 201018h30 : Colloques régionaux 2010 de l’Hôpital deMorges : «Nouvelles applications du CT-scan 64barrettes : CT cardiaques, colonoscopie virtuelle, CTde perfusion», Dr Matoso Goncalves. Auditoire del’ESIM.

• Jeudi 18 mars 20109h à 11h30: Grand Colloque 2010 du service de der-matologie et vénérologie du CHUV : «Les dermatosesdu pied», Dr P. Bigliardi PD, CHUV, Dermatologie.Auditoire Beaumont, CHUV, avenue de Beaumont 29,1011 Lausanne.Renseignements : www.chuv.ch/der

8h à 16h30 : Formation continue en ophtalmologie,Journée des ophtalmologues romands : «Rétine etpathologies systémiques», Prof. L. Zografos et Prof.C. Pournaras. Hôtel La Barcarolle, route de Promen-thoux, 1197 Prangins.Renseignements : Céline Marti, tél. 021 626 85 82,e-mail : [email protected]

12h30 à 13h15 : Colloques lausannois d’immuno-allergologie – CHUV : «Prise en charge actuelle deshyperlipidémies», Dr N. Rodondi. Salle de colloque 18-549, BH-18, CHUV, Lausanne.Renseignements : Pierrette Braun, tél. 021 314 07 90,e-mail : [email protected]

13h15 à 14h15 : Colloques conjoints des Services depneumologie et de chirurgie thoracique : « Indicationsparticulières des anti-lgE en pédiatrie», Dr I. Rochat,PED. CHUV, Séminaire 3, Lausanne.Renseignements : Dr J.-D. Aubert,e-mail : [email protected]

16h à 18h30 : Mini-symposium de médecine inten-sive : «Risques associés aux microparticules lors detraitement intraveineux», trois conférences + discus-sion ouverte avec les orateurs et la participation activede l’assemblée. Auditoire Auguste-Tissot (n° 2), CHUV,BH 08.Renseignements : MaguyWerly, tél. 021 314 20 09,fax 021 314 30 45 ou www.soins-intensifs.chuv.ch

Période du 25 févrierau 10 avril 2010

Calendrier médical vaudois

P U B L I C I T É

16 • Courrier du médecin vaudois • numéro 1 • Février 2010

Prochain délai pourles annonces du calendrier

concernant la périodedu 13 avril au 31 mai 2010

Délai rédactionnel :25 février 2010

• Jeudi 25 mars 20108h30 à 9h30 : Colloque 2010 du service de derma-tologie et vénérologie du CHUV : «Résultats de lacampagne mélanomes», Prof. R.G. Panizzon, CHUV,Dermatologie. Auditoire Beaumont, CHUV, avenue deBeaumont 29, 1011 Lausanne.Renseignements : www.chuv.ch/der

13h15 à 14h15 : Colloques conjoints des Servicesde pneumologie et de chirurgie thoracique : «Compli-cations non pneumologiques de la transplantationpulmonaire», Dr C. Berutto, CTO. CHUV, Séminaire 3,Lausanne.Renseignements : Dr J.-D. Aubert,e-mail : [email protected]

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