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Cours fiqh : Introduction à la jurisprudence

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Page 1: Cours fiqh : Introduction à la jurisprudence

INTRODUCTION A LA JURISPRUDENCE - «INTRODUCTION A LA JURISPRUDENCE - « FIQHFIQH »» - ( - (الفقهالفقه))

1.1. Définition du mot «Définition du mot « JurisprudenceJurisprudence »» ( (فقهفقه))

1.1. Définition linguistique

Le mot « Fiqh » signifie linguistiquement la compréhension (الفهم).Allah a dit : «Mais qu'ont-ils ces gens à ne comprendre (يفقهون ) presque aucune parole?» (s.4/v.78)Allah dit aussi : « Mais vous ne comprenez pas (تفقهون) leur façon de Le glorifier » (s.17/v.44).

1.2. Définition dans le sens conventionnel (ou juridique)

Dans le sens conventionnel (الصطلح), le mot « Fiqh » (فقه ) signifie la connaissance des règles juridiques relatives aux actes et déduite par l'étude et l'effort de réflexion (al ijtihad – الجتهاد).Le fiqh ne s'intéresse donc pas au dogme (al 'aqida – العقيدة), ni à l'éthique ou la morale (الخلق) mais il s'intéresse au culte. Il s'agit de la relation à entretenir avec Allah (adorations telles que la prière, le jeûne, l'aumône légale, le pèlerinage...) et la relation à entretenir avec son prochain (code familial, transactions financières, code pénal...).

2.2. Les principales sources utilisées dans la jurisprudenceLes principales sources utilisées dans la jurisprudence

2.1. Le Coran (القرآن)

Le Coran est la parole d'Allah révélé à son Messager pour faire sortir l'homme de l'obscurité vers la lumière. C'est la première et principale source du juriste. S'il y trouve la réponse, alors il s'arrête à cela. Sinon il passe à une autre source. Le Coran n'a pas tout détaillé la jurisprudence et c'est ici qu'intervient la deuxième source, qui est la « Sunna », ayant pour but de détailler le Coran.

2.2. La Sunna (السنة)

La « Sunna » désigne toutes les paroles du prophète, tout les actes qu'il a accompli, ainsi queles actes ou dires d'autrui qu'il a approuvé. La « Sunna » englobe donc trois choses :

➢ paroles➢ faits et actes➢ approbations

La « Sunna » est nécessaire pour comprendre le Coran et les lois juridiques. Elle est la deuxième source du juriste.

2.3. Le consensus général (الجماع)

C'est l'accord unanime des érudits d'une même époque, appartenant à la communauté du prophète, sur une question juridique.

2.4. L'analogie (القياس)

C'est le fait de transiter la sentence d'un cas existant dans les textes (Coran ou Sunna) vers un nouveau cas en raison d'une cause commune.

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3.3. Les différentes écoles juridiquesLes différentes écoles juridiques ( (المذاهب الفقهيةالمذاهب الفقهية))

3.1. L'école de l'Imam Abou Hanîfa – 80/150 H (أبو حنيفة)

Né à Koufa (Irak), d'origine perse non arabe, Abou Hanîfa est contemporain de deux dynasties : Ommeyade et Abbaside. Certains biographes le classent parmi les Successeurs des Successeurs (Tâbi'i At-Tâbi'îne) [3ème génération après celle du prophète] et d'autres le classent parmi les Successeurs (Tâbi'înes) [2ème génération après celle du prophète]. Il était commerçant dans le textile, en recherche d'indépendance économique pour pouvoir être libre dans ses études islamiques.Son école de pensée fût appelée « l'école de la pensée » car il faisait souvent appelle à la raison et à l'analogie. Cela n'est pas dû au fait qu'il remettait en cause les textes (Coran ou Sunna) ou qu'il les rejetait...non !! Mais c'est parce que les traditions prophétiques (hadiths) qu'il avait entre ses mains étaient peu nombreuses (dû au climat dans lequel il vivait)Il eût comme célèbres professeurs : Ibrahim An-Nakha'î (إبراهيم النخعي) ainsi que Hammâd Ibn Abî Souleymâne (حماد بن أبي سليمان). Et parmi ses plus illustres élèves, il eût : Abou Youssouf (أبو يوسف)ainsi que Muhammed Ibn Al Hassan Ach-Chaybânî (محمد بن الحسن الشيباني).Qu'Allah fasse miséricorde à cet imam, Abou Hanîfa.

3.2. L'école de l'Imam Mâlik Ibn Anas – 93/179 H (مالك بن أنس)

Originaire d'une tribu du Yémen, la tribu de « Asbah », il était surnommé par « l'Imam de Dar Al Hijra » (c'est-à-dire l'Imam de Médine). Il est né durant l'époque de la dynastie Abbasside et il est mort durant le califat de Haroune Ar-Rachid. Il a vécu à Médine et il a suivi l'enseignement de savants très compétents. Il a côtoyé Ibn Chihâb Az-Zouhri. Il a écrit son célèbre ouvrage : « Al Mouwatta' » qui un recueil de traditions prophétiques (hadiths) ainsi que ses avis juridiques.L'Imam Mâlik a eu des élèves de différentes régions du monde musulman, notamment de l'Andalousie, du Maghreb...et figurait parmi ses meilleurs élèves, l'Imam Ach-Châfi'î ( الشافعي ), qui fondera par la suite sa propre école de pensée. Il se référait au Coran, à la Sunna et également aux œuvres et aux actions des gens de Médine (عمل أهل المدينة). Qu'Allah lui fasse miséricorde.

3.3. L'école de l'Imam Muhammed Ibn Idriss Ach-Châfi'î – 150/204 H ( محمد بن إدريس الشافعي )

Né en Palestine, près de Gaza, l'année au cours de laquelle mourut Abou Hanîfa, l'Imam Ach-Châfi'î a perdu son père peu après sa naissance. Il a émigré avec sa mère à La Mecque alors qu'il était enfant. Il a appris le Coran et ensuite la langue arabe, la poésie, le droit et la Sunna.Ensuite, il partit à Médine rejoindre l'Imam Mâlik pour suivre son enseignement. Ensuite il alla en Irak pour rejoindre Muhammed Ibn Al Hassan Ach-Chaybânî, un des plus brillants élèves de Abou Hanîfa, qui lui enseigna l'analogie. Puis il alla en Egypte où il mourrut et fût enterré.L'Imam Ach-Châfi'î a donc rassemblé entre l'école traditionnaliste (= l'école du hadith) de par son apprentissage auprès de l'Imam Mâlik, et entre l'école de la raison et de la pensée de par son apprentissage auprès de l'élève de Abou Hanîfa : Muhammed Ibn Al Hassan Ach-Chaybânî.Parmi ses élèves, nous nous contenterons de citer le plus brillant d'entre eux, qui n'est autre que Ahmad Ibn Hanbal (أحمد بن حنبل ), qui fondera lui-même sa propre école jurisprudentielle. Enfin, l'Imam Ach-Châfi'î fût le premier à consacrer un ouvrage exclusivement aux fondements de la jurisprudence (Oussoul Al Fiqh), intitulé : Ar-Rissâla (الرسالة ). Qu'Allah lui fasse miséricorde.

3.4. L'école de l'Imam Ahmad Ibn Hanbal – 164/241 H (أحمد بن حنبل )

Né en 164 de l'Hégire à Bagdad, l'Imam Ahmad se consacra à la science du Hadith, à sa recherche et à son rassemblement jusqu'à ce qu'il devienne la référence dans cette science. Il a rédigécomme célèbre ouvrage : « Al Mousnad » dans lequel il a rapporté près de 30000 hadiths.Parmi ses élèves, il eût deux de ses enfants et aussi l'Imam Al Boukhârî, l'Imam Mouslim et bien d'autres. Il a connu de lourdes épreuves, notamment celle qui concerne la création du Coran.

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Son école de pensée s'est répandue particulièrement en Irak et au Hijâz. Qu'Allah lui fasse miséricorde.

4.4. Les causes de la naissance des différentes écolesLes causes de la naissance des différentes écoles

Il y a plusieurs causes qui expliquent la naissance de ces différentes écoles. Parmi ces causes, nous citerons :– la scission politique qui a engendré des troubles et des guerres sanglantes– la dispersion des savants dans divers contrées du monde, pour faire fuite aux troubles qui

régnaient– les notions et les bases linguistiques car cela conduit à une divergence dans la

compréhension des textes– l'environnement politique, économique, social et l'environnement naturel.

5. 5. Les causes de la dispersion de ces écolesLes causes de la dispersion de ces écoles

Les principales causes qui ont favorisé l’expansion de ces écoles sont les suivantes :

– les élèves, qui ont été marqués et influencés positivement par leurs professeurs ce qui les a poussé à les défendre et à répandre leurs avis, tel que Abou Youssouf vis-à-vis de Abou Hanîfa

– l'écriture des avis juridiques des professeurs par les élèves et adeptes des différentes écoleset la dispersion et la distribution de ces écrits aux gens

Dans ce sens, l'Imam Ach-Châfi'î a dit : « Layth Ibn Sa'ad était plus savant que l'Imam Mâlik, mais ses compagnons l'ont délaissé », c'est-à-dire qu'ils n'ont pas pris soin d'écrire ses avis juridiques et de les répandre comme l'ont fait les compagnons de l'Imam Mâlik à son égard

– l'enseignement est aussi une cause de la dispersion des écoles car après que les meilleurs élèves aient écrit et répandu les avis de leurs professeurs à travers le monde, le peuple a voulu que les enseignants et les juges suivent une même école jurisprudentielle afin que les idées et les esprits soient stables, loin de toute divergence et instabilité. C'est ainsi que nous trouvons que l'école de l'Imam Mâlik est répandu dans le Maghreb, et que l'école de Abou Hanîfa est répandu en Turquie et au Pakistan...

6. 6. Des écoles qui ne se sont pas répanduesDes écoles qui ne se sont pas répandues

Il y a des écoles juridiques qui n'ont pas connu le succès et pour lesquelles Allah n'a pas décrété la durée et l'expansion. Par ces écoles, il y a : – l'école de l'Imam Al Awzâ'î [86/156 H] (الوزاعي )

Son école avait commencé à prendre de l'ampleur au Shâm (région de la Syrie) et en Andalousie. Mais elle s'est dissipée au Shâm face à l'école de l'Imam Ach-Châfi'î, tout comme elle s'est dissipée en Andalousie face à l'école de l'Imam Mâlik.

Son école a totalement disparue au milieu du troisième siècle de l'Hégire.33– l'école de l'Imam At-Tabarî [224/310 H] (الطبري )

Son école s'est répandu à Bagdad jusqu'au cinquième siècle de l'Hégire où elle a disparu. – l'école littéraliste fondé par Daoud Az-Zâhirî [202/270 H] (داود الظاهري ) Daoud Az-Zâhirî était, à son début, un adhérent de l'école de l'Imam Ach-Châfi'î, très attaché

à son école puis il a fondé sa propre école qui a pour base de prendre les textes dans leur sens littéral. Son école a commencé à se dissiper au cinquième siècle puis elle a disparu complètement au huitième siècle de l'Hégire. Parmi les fervents adeptes à cette école,

il y a eu : Ibn Hazm (ابن حزم ), décédé en 456 H.

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