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De la durCe de I’incubation de la paralysie g6nCrale. Par Fritz Wiesel, Uppsnla, Subdc. Comme on le sait, le temps qui s’kcoule entre l’infection syphilitique et l’kclosion de la paralyeie gimbrale est extrGme- ment variable. Or, autant que je sache, il n’existe pas en Suede de travail d’ensemble, et s’appuyant sur une documenta- tion de quelque importance, concernant la durPe de la pkriode de latence de la paralysie gknitrale ou - puisqu’il s’agit d’une maladie infectieuse - concernant sa phiode d’incubation. Aussi, pendant mon service, comme assistant, h l’hbpital de LAngbro et sur l’invitation du Mbdecin-Chef de cet hOpital, le Prof. 0. Kinberg, j’ai rassemblb des documents pour une ktude de ce genre, dans la penske que je pourrnis contribuer, en une certaine mesure, h klucider les causes yui provoquent des dif- fkrences si considkrables entre les pkriodes de latence les plus communPment observkes. hlais je venais de commencer rnon travail, quand Meggendorfer publia sur le mEme sujet, dans la Zeitechr. f. d. ges. Neur. u. Psych. de 1921, une btude approt‘ondie et basee sur un nombre imposant de faits; il s’en- suit que mes propres recherches ont essentiellement pris le caractere d’une vkrification critique du travail de hfeggendorfer. Les matkriaux qui m’ont servi sont les mkmes que ceux qui ont Btayh les recherche3 que j’ai recemrnent publikes dans l’Hygiea (1923, fasc. 8) ,Om paralysifrekvensen i Stockholm h e n 1911-1920s etc. (De la friquence de la paralysie g6ne- rale S Stockholm pendant les annkes 1911-1920); ils se trouvent pourtant augment& d’un certain nombre de faits ap- partennnt aux annkes immkdiatement antbrieures. Au total j’ai

De la durée de l'incubation de la paralysie générate

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De la durCe de I’incubation de la paralysie g6nCrale.

Par

Fritz Wiesel, Uppsnla, Subdc.

Comme on le sait, le temps qui s’kcoule entre l’infection syphilitique et l’kclosion de la paralyeie gimbrale est extrGme- ment variable. Or, autant que je sache, il n’existe pas en Suede de travail d’ensemble, et s’appuyant sur une documenta- tion de quelque importance, concernant la durPe de la pkriode de latence de la paralysie gknitrale ou - puisqu’il s’agit d’une maladie infectieuse - concernant sa phiode d’incubation. Aussi, pendant mon service, comme assistant, h l’hbpital de LAngbro et sur l’invitation du Mbdecin-Chef de cet hOpital, le Prof. 0. Kinberg, j’ai rassemblb des documents pour une ktude de ce genre, dans la penske que je pourrnis contribuer, en une certaine mesure, h klucider les causes yui provoquent des dif- fkrences si considkrables entre les pkriodes de latence les plus communPment observkes. hlais je venais de commencer rnon travail, quand Meggendorfer publia sur le mEme sujet, dans la Zeitechr. f . d. ges. Neur. u. Psych. de 1921, une btude approt‘ondie et basee sur un nombre imposant de faits; il s’en- suit que mes propres recherches ont essentiellement pris le caractere d’une vkrification critique du travail de hfeggendorfer.

Les matkriaux qui m’ont servi sont les mkmes que ceux qui ont Btayh les recherche3 que j’ai recemrnent publikes dans l’Hygiea (1923, fasc. 8) ,Om paralysifrekvensen i Stockholm h e n 1911-1920s etc. (De la friquence de la paralysie g6ne- rale S Stockholm pendant les annkes 1911-1920); ils se trouvent pourtant augment& d’un certain nombre de faits ap- partennnt aux annkes immkdiatement antbrieures. Au total j’ai

62 FRITZ WIESEL.

parcouru les observations de 436 paralytiques (321 hommes et 115 femmes). La moitie environ avaient BtB admis ii l’hdpital de LBngbro. Les patients se classent de la manikre suivante par hbpital et par periodes d’annt‘bes :

Nombre dam c,haque sexe

H F Totnl Hdpital de LBngbro dBc. 1909-1920 161 62 223 Hbpitald’Aliknes de Stockholm 1907-1920 106 29 135

Asile St. Erik: Hdpital Katarina 1911-1920 12 2 14

Service des AliBnBs 1910-1920 42 22 64 321 115 436

Dam 188 cas (163 honimes et 26 femmes) il existait des donnBes utilisablcs sur la date de l’infection syphilitique. Quelques Btrangers atteints de d h e n c e paralytique, avec pB- riode connue d’incubation, et qui furent admis dans les h6pi- taux sus.nommBs ne sont pas compris dans cette Eerie, non plus que lea cas de paralysie dkveloppka sur la base d’une syphilis conghitale. Alors que dans le sexe masculin la date de l’infection &it connue dans 51 % des cas, notons que chez les parnlytiques du sexe ferninin elle ne 1’6tait que dans 22 ;k des cas.

En ghneral, ‘ce sont les patients eux.m$mes (quelquefois leurs proches) qui nou8 ont indique la date de l’infection. Dam quelques cas leurs donnkes ont pu &re contrblees ou comple- tees h l’aide des renseignements fournis par le medecin ayant tmitB l’inlection vers ses dbbuts. Pour 15 malndes (tous des hoimnes) anterieurement trait& ii l’hdpital St. Goran de Stock- holm, A une Bpoque contemporaine de l’infection syphilitique ou h une Bpoque ulterieure, j’ai pu, dans cet hbpital, verifier et completer les renseignemcnts obtenus lors de l’admission h 1’Afiile d’AliBn8s. Chez un grand nombre de patients apparte- nant h ce groupe de 188 cas, la datc de l’infection ne put 6tre d8terminBe d’une fapon precise par rapport h l’annee: Lea malades disaient, par exernple, que leur infection s’ktait opkrke nenviron dix ans,, >environ quinze anm, adix ou douze ant,, svingt-cinq ou trente ails, etc. avant que la paralysie apparht. Pour les premiers j’ai admis respectivement une periode de latence de dix et quinze ans; pour les seconds

L’INCUB.iTION DE LA PARALYSIE GBNl?RSLE. 63

j’ai pris la moyenne des donnkes extrkmes comme valeur de h e n c e .

Au point de vue du diagnostic, je me suis efforci: de ne prendre que des cas absolument eiirs. Si l’on fait abstraction cles cas les plus anciens, on recourut chez la plupart h la rB- action de Wassermann pour le .sang et le liquide lombaire, it la reaction de Nonne-Apelt et d la numkration des cellules du liquide lombaire comme moyens adjuvants du diagnostic.

E n ce qui concerne la date du ddbut de la paralysie, je l’ai fixke ri. l’apparition des premiers sympthmes cliniques netr. Mais il arrive souvent qu’on ne puisse prkciser exactement cette date. A cet kgard, il est vrai, e t pour le but que je me pro- pose une exactitude rigoureuse n’est pas absolument nkceesaire, &ant donne que je ne traite que de moyennes et seules im- portent les grosses diffkrences.

E n 6 tudiant comparativement les pkriodes de latence des 188 cas (voir tabl. 1 et courbe l), on voit que l’intervalle le plus court a ktb de deux ans - dans 2 cas. Le plus long est de trente-neuE ans - dans 1 cas (ce n’est pourtant pas le plus long qui soit mentionnk dam la littbrature mkdicale; d’aprks Kraepelin, Ollivier a cite u n cas de paralysie g6ni:rale survenue quarante-quatre an8 a p r h l’infection); dans un autre cas la pkriode de latence fut de trente-six ane. Un regard sur la courbe 1 montre d’ernblke que la paralysie eurvint le plus souvent de dix vingt ans aprks l’infection. La forte ascension correspondant h un intervalle de vingt ans provient de la tendance qu’on kprouve gbnPralement h arrondir les chiffre8 qu’on ne peut reproduire exactement, en quoi faieant on donne le chiffre voisin le plus frappant. C’est cinq ans seulement aprks l’infection que les paralysies cornmencent h se montrer avec un tant Eoit peu de frkquence. Apras vingt ou vingt-et-un ans le nombre des paralysies commence cdirninuer fortement, mais deux accumulations de cas peuvent s’obseryer aprks cet intervalle, d’une part, entre vingt-quatre et vingt- sept ans et, d’autre part, entre vingt-neuf e t trente-et un ans. E n concordance ayec cette observation on trouve un nombre surprenant de paralysies apparaiwant plus de vingt ans aprks l’infection (51 cas sur 188, soit 27 %). Dam 36 cas (I9 %) la durbe de l’incubation fut infkrieure B dix am. La durke moyenne gknkrale de l’incubation fut de 16.6 ans.

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L’INCUBATION DE LA PARALYSIE G I ~ K ~ R A I L E . 65

Le tableau 2 et la courbe 2 prkseiitent comparativemeiit les pkriodes d’incubation des deux sexes. Comme on le voit, chez les fenimes, les pbriodes de latence ont, en comparaison de celles des hommee, uiie tendance a se rapprocher des inter- valles relativement courts. C’eat ainsi que 28 ,%, des paralysies feminines (7 Eur 25) dbbutkrent avant la fin de la neuvikme annke aprks l’infection; durant le meme espace de temps il ne Ee produisit que 18 % (29 sur 163) de paralysies mascu- lines. La duree moyenne de l’incubation fut chez les hommes de 16.9 ans et chez les femmes de 1 4 . 4 ans, ce qui donne une diffbrence de 2.6 ans. Toutefoie, il convient de se rappeler le petit nombre des femmes dont l’incubation soit connue; il est alors vraisemblable que la diffkrence en cause depend uniquement d’une sklection accidentelle de cas a courte pbriode de latence.

Si l’on cdcule i’erreur moyenne [e (M)] pour les valeurs de l’incubation mnyenne en caiiee (Ill) d’aprks les formules

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usuelles E (211) = -= & I3 = (voir Charlier. Die Grund- . -

zuge der mathematischen Statistik. Lund, 1920), formules dans lesquelles I3 = la dispersion et S a 2 = la somme des carrCs des differences de chaque observation par rapport ti la moyenne i, on obtient les valeurs suivantes: 16.0 k 0 . 6 0 annkes (disp.= 7.63)

& 14.4 & 1-49 ans (disp, = 7.43). La difference 2.6 ans a une erreur moyenne de f 1.61 [calculke d’aprks la formule:

& (a - b) = v &2 (a) + &2 (b) .I Elle est par consequent inferieure au double de cette erreur moyenne.2 La concordance entre les moyennes que j’indique est donc satisfaisante (voir Charlier. LOC. cit.) et l’on ne peut affirmer qoe, au point de vue statistique, il existe quelque diffkrence entre les incubations moyennes des deux eexes de m a EBrie.

Dans mes calculs de moyeunes et d’errenrs moyennes je me suis servi de moyennes provisoires, par suite de qnoi Is dernikre formule doit Btre quelque peu modifike. ’ Pour qu’une differcnce a-b soit statistiquement vraisemblable, i l

faut qu’elle soit plus de trois fois plus grande qiie son erreur moyenne. Qnand il s’agit de series petites et prbsentnnt des conditions de grande variabilitC, on est dc plus oblige d’exiger que la diffbrence se rnpproche du quadruple de son erreur moyenne. D’apres Cherlier, il n’arrive qu’une fois sur 27,000 cas que la difference a-b soit par hnsard supbrieure ao quadruple de son erreur moyenne.

Acta nzcd. Scandinavica. Vol. L X I . 6

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L’INCUBATION DE LA PARALYSIE GgNfiRALE. 67 Je vais maintenant comparer me8 donnees statistiques sur

la duree de l’incubation dam la d h e n c e paralytique avec quelques autres donnees similairea provenant d’auteurs connus. Je commence par celles de Fournier (5).l Sa sbrie comprenait 112 cas. Dans I’un d’eux la paralysie survint trois ans aprbs l’infection syphilitique ; ce fut l’intervalle le plus court observe par Fournier. C’est seulement au bout de six ti sept ans que les paralysies deviennent plus frkquentes. Le chiffre le plus &lev6 est atteint au bout de dix ti douze ans, aprbs quoi les chiffres diminuent rapidement. La plus longue periode de latence fut de vingt-quatre ans (1 cas). La moyenne f u t seulement de 11.4 f 0.40 ans (disp. = 4.26).2 La raison de ces valeurs peu blevees est ti chercher dans ce fait que Fournier n’eut que 3 cas dont la pkriode de latence fut supkrieure SL vingt ans (= 2.7 X ) . Dans ma serie l’incubation moyenne fut de 1 6 . 6 0.66 ans (disp. = 7.66). La difference entre ma moyenne d’incubation et celle de Fournier est de 5 . 2 f 0.69 ans; par consequent, elle est tellement grande que, du point de vue statistique, elle est parfaitement etablie (difference > 7 t). Toutefois il me semble probable que cette difference ne repond pas ti une incubation rkellement plus courte de la paralysie en France et notamment ti Paris; elle est due ti un hasard dans la composition des documents de Fournier qui s’est trow6 ainsi ne disposer que de cas avec une periode de latence relativement courte. Nous en avons l’indice dans une petite atatistique de Rouhinovitch. A l’hbpital de Bicetre, sur 72 paralytiquee, cet auteur put calculer l’intervalle Bcoulk entre l’infection et l’apparition de la paralysie pour 18 d’entre eux. La dude moyenne fut de 17.1 & 1.36 ans (disp. = 5.74). La plus longue periode de latence fut de vingt-neuf, la plus courte de neuf ans. On peut donc dire que, dans une certaine mesure, la petite statistique de Roubinovitch complbte celle de Fournier. Elle est neanmoins trop faible pour modifier sensiblement la duree moyenne de l’incubation, quand on l’additionne avec celle de Fournier. En effet, pour les 130 cas ainsi obtenup,

Les chiffres renvoient aux chiffres correspondants de l’index biblio- graphique.

* La dispersion e t l’erreur moyenne, nussi bien ici que dans les comparaisons qui suivent et qui portent sur d’autra statistiques, ont Btb calculbes par moi.

68 FRITZ WIESEL.

l’intervalle moyen eet de 12 2 2 0.38 ans (disp. = 4-39); la diffe- rence entre ce rkjultat et le mien e8t de

(16.6 & 0.66)-((12.2 k 0.38)= 4.4 k 0.68 ans,

d’oii il resulte que la difference entre les deux valeurs de latence persiste au point de vue statistique. Pour savoir si la pbriode de latence de la paralysie est en moyenne plus courte en France (Paris) qu’en Subde (Stockholm), il Eaudrait donc une statistique franpise nouvelle et notablement plus consi- ditrable que les prhckdentes. Dam la litthrature medicale que j’ai parcourue je n’en ai pas trouvi! de repondant k ces condi- tions. La petite statistique de Roubinovitch prouve nkanmoing que, meme en France, les longues phiodes de latence ne sont pas aussi rares qu’on pourrait le d6duire de la statistique de Fournier.

Junius et Arndt ont ktudib du point de vue statistique l’ensemble des cas de dkmence paralytique qui, de 1892 B 1902, furent admis 1’Asile d’AliBnBs de Dalldorf, prBs Berlin, et qui-y succombbrent (9). Pour les hommes ( 3 4 1 cas) In pbriode de latence la plus courte fut de trois et la plus longue de trente-cinq ans (loc. cit., pp. 303 et 303). Les pbriodes d’incubation les plus communes ktaient de dix k quinze ans. Dans 58 cas (17 ;d) la durBe dBpassait vingt ans et dans 53 (15.6 %) elle etait inferieure k dix ans. Pour les femmes les intervalles les plus longs se rencontraient dans 3 cas avec des pbriodes de latence d’une durke respective de 27, 29 et 30 ans; l’incubation la plus courte fut de cinq ans. Les pBriodes de latence leR plus communes Btaient celles de huit k seize an8 (loc. cit., p. 974) . Pour les hommes la duree moyenne fut de quinze ans e t 2.4 mois = 15.2 ans (loc. cit., p. 302) et, pour les femmes (65 cas), de treize an8 et 3.7 mois = 13.8 an8 (loc. cit., pa 976). La durBe moyenne de latence fut donc de prhs de deux ans plus courte chez les femmes que chez les hommes. Lea auteurs n’ayant pas indiquit pour les femmes la durBe des diffkrentes periodes de latence, il est impossible de calculer l’erreur moyenne pour la durite moyenne de latence. La durBe moyenne de l’incubation pour mes paralytiques du sexe feminin (25 cas) a une erreur moyenne de f 1.49; pour mes paralytiques mas’culins (163 cas) elle eet de k 0.60. En partant de ces deux erreura moyennee, on peut approximative-

L’INCUBATION DE LA PARALYSIE GbNbHALE. 69

ment admettre que l’erreur moyenne de la duree moyenne de latence se tient, pour les femmes paralytiques de Junius et Arndt, aux environs de & 0.90. J’ai calculb l’erreur moyenne de la durke moyenne de latence (15 .2 an$) pour les paralytiques maeculins de Junius et Arndt; elle est de f 0.32. La diffbrence entre les deux durPes moyennes de latence, celle des hommes et celle des femmes (15 .2 - 13 3 = 1.9 an) aurait ainsi, dans la statistique de Junius et Arndt, une erreur moyenne d’environ 0.96; elle serait donc Bgale au double de son erreur moyenne. Statistiquement parlant, il n’y a donc pas de diff6rence entre les dur6es de latence des deux sexes chez les paralytiques de Junins et Arndt.

Cumme il a 6tB dit, la dur4e moyenne de l’incubation chez mes paralytiques d u sexe masculin fut de 16.9 r t 0 . 6 0 ans et, chez ceux de Junius et Arndt, de 1 5 . 2 0.32 ane, soit utie diffkrence de 1.7 & 0.68 an. La diffhence Btnnt infkrieure au triple de l’erreur moyenne, on ne peut la considbrer comme statistiquement 6tablie. I1 est donc permis de dire que la durke moyenne de latence de la paralysie g6nQale est pour les malades traitks h Stockholm la mame que pour les malades berlinois de Junius et Arndt.

Dans son manuel (vol. 11, p. 5 0 7 ) Kraepelin donne un dia- gramme concernant 498 paralytiques syant une pkriode de latence d’une durGe connue; ce total est form6 de 1 5 7 cas personnels, plus les 341 css prkcitks de Junius et Arndt. Ces 157 cas personnels ne modifient aucunement les rksultats des deux derniers auteurs au sujet de la pkriode de latence. La plupart des paralysies d6butkrent de dix h quinze an8 aprks l’infection. La plus courte periode de latence fut de trois ane, la plus longue de trente-huit ans. On ne peut calculer la durke moyenne, Kraepelin n’ayant pw donni: le nombre des cas de paralysie se rapportant h chaque pkriode de latence; mais ses rksultats concordant gth6ralement avec ceux de Junius et Arndt, ils doivent 6galement concorder pour la durke moyenne de latence.

Dans une skrie composke de 428 officiers siteints de dBmence paralytique Mattauschek et Pilcz (17) ont trouvk que, pour la plupart des patiente, l’affection apparut de dix B douze an3 aprbs I’inEection. On est Emppk d u nombre relativement consi- derable de paralytiques existant dkjB trois ails aprks l’infection.

FRITZ WIESEL. 70 Dans 2 cas la paralysie ne survint qu’aprks un intervalle de trente-neuf ans. La durBe moyenne de l‘incubation (d’aprks mon calcul) fut de 14.3 k 0.30 am. Elle btait donc de 2.6 k 0.67 ans plus courte que celle de mes paralytiques masculins. La diffhrence Btant presque le quadruple de son erreur moyenne, on doit la confiidbrer comme statistiquement vraic. La sbrie de Mattauschek et Pilcz - ce qui concorde avec l’incubation moyenne plus courte - offre pour les latences supkrieures b vingt ails (67 Fur 428 = 15.6 %) un pourcentage notablement infbrieur A celui de ma statistique (28.2 %). La cause de cette diff hrence considbrable est Cvidemment B chercher en grande partie dans ce fait, que 195 des cas entrant dans la statistique deg auteurs en cause furent recueillis en suivant catamnestique- ment 4,134 syphilitiquesl et pas moins de 3,111 d’entre eux furent suivis pendant une pBriode de moins de vingt-et-un ails (loc. cit., p. 138, tab. I). De la sorte Bvidemment il s’est produit dam la sCrie des auteurs une sblectioii au bhibfice des intervalles courte. D’oh leur venaient les 233 cas refitants, les auteurs ne le disent pas dans leur travail. Le pourcentage des intervalles supbrieurs A vingt ans fut dans ce groupc de 19 %’; il fut bgalemeiit de 19 %‘ pour les intervalles infkrieurs h dix ans. Dans ces 233 cas la durCe moyenne de latence est pourtant de 14.8 k 0.44 ans, donc de 2.1 & 0.74 ans plus courte que celle que j’ai trouvbe avec mes propres faits (2.1 < 3.0.74). Si donc on exclut le groupe de 195 cas, dans lequel on sait avec certitude qu’une selection s’est opbrCe au bknkfice des cas avec une pkriode de latence infbrieure b vingt- ct-un am, on constate une concordance satisfaisaiite entre les valeurs des moyennes de latence ’ dans la shie de Mattauschek et Pilcz et dans la mienne.

Dans son travail preciti! Meggendorfer a rassemblb 782 cas de paralyRie ghnbrale provenant du B Staatskrankenangtalt B de Friedrichsberg 9 Hambourg ; cette sCrie est formPe des patients trait& de 1901 A 1919. La pBriode de latence cut une durke moyenne de 15.1 ans; elle est par conmiquent de 1.6 an plus courte que celle de ma shrie (16.6 & 0.66). La difft‘irence (1.6 an) ktant infkrieure au triple de l’erreur moyenne (+ 0.66) de l’une des valeurs comparbes, il faut qu’elle soit bgalement infkrieure

Ceux-ci, rdurrtnt les annhes 1880-1900, avaient 6t6 trait& d m s lcs ehblissementa sonitaires de l’arm6e pour une affection syphilitiqner .

L’INCUBATION DE LA PARALYSIE GBNERALE. 71

au triple de sa propre erreiir moyeniie pour que les dur6es moyeniies d’incubation trouvbes respectivenient par Meggen- dorfer et par nioi puissent ktre considbrPes conime suf fisam- ment concordantes. Dans 161 cas (21 %) la pbriode de latence fut supbrieure h vingt am ct dam 187 (24 %) infkrieure A dix ans.

En Ptudiant l’tige oh se produisit l’infection, Meggendorfer a trouve que, chez la femme, la pbriode de latence de la paralysie senible en moyenne un peu plus courte que chez l’honime, mais, ajoute-t-il, la difference etait lbgkre et la 4 r i e fPminine ne conipreiiait qu’un petit iionibre de cas (63). I1 est donc probable que la cliffiwnce constatbe n’est pas telle qu’on puisse la juger statistiquemeiit vraie. Mais qu’en est-il exactement, on ne saurait le dire avec certitude, vu que, dam le tableau correspondant, Meggendorfer n’iiidique pas la phiode de latence des differents cas; par suite, il est Pgalement ini- possible de calculer l’erreur nioyemie et la grandeur de la difference par rapport A son erreur moyeiine.

Les compzraisons prec6dentes avec quelques series d’origine ktrangbre, relativemelit it la durbe de lateiice dans la paralysie ghnbrale, montrent donc, statistiquement parlant - sauf pour la shie de Fournier - une concordance fort satisfaisante entre les rbsultats de cea series et les miens. Si, dans la statistique de Fournier, on compare la moyeniie de la phiode de latence (11.4 f 0.40 ans) avec la rnoyenne la plus faible, celle de Mattauschek et Pilcz (14.3 k 0.30 am), on obtieiit une diffe- rence de 2.9 & 0.60 am, laquelle senible statistiquement fondbe. On en peut dire autant cie la moyeniie que donne la fusion des shies de Fournier et Roubinovitch (12.2 k 0.38 ans). La nioyemie de Fournier est donc iiifbrieure iion seulement a la mienne, mais encore A celle de Juiiius et Ariidt (ou de Krae- pelin), de Mattauschek et Pilcz, ainsi que de Meggendorfer. Que si la statistique de Fouriiier est l’expressioii des conditions existant en France, 011 plus sp6cialement h Paris - ce dont je doute fort, ainsi’que je l’ai dit - il en resulterait ee fait intbressant que la p6riode de latence de la paralysie est en moyenne plus courte en France qu’h Berlin, Munich, Ham- bourg et Stockholm, plus courte aussi que parnii les officiers de l’ancien Empire Austro-hongrois. (Les phiodes nioyennes d’incubation de Junius et Ariidt, Mattauechek et Pilcz, ainsi

‘ i d FRITZ WIESEL.

que de Meggendorfer prPsentent entre elles une bonne con- cordance. l .

En r h u m b il ressort de nos coinparaisons que, pour la para- lysie ghkrale, la duree moyenne de l’incubation dam ces quatre dernibres villes et dans le groupe professionnel aufitro- hongrois peut &re considCree coniine oscillant entre quinze et Feize am et denii. La plnpart des cas survinrent de dix h vingt ans aprbs l’infection syphilitique, daiis la proportion dc 16 24 d avant dix a m et de 17 h 27 % aprks vingt am. Ni ma propre sbrie, ni celles plus haut cit6es et ou la question fut 6tudii.e ne permettent de d h o n t r e r qu’il existe ipelque difference entre les deux sexes au point de vile des durbes moyennes de l’incnbation.

Je passe maintenant h la discussion de quelques facteurfi qu’on pourrait supposer capables d’exercer une certaine in- fluence sur la durCe de l’incubation.

Mattauschek et Pilcz se sont demandbs si l’tge, au moment oh s’opera l’infection, peut avoir quelque action sur la durbe de lateiice (17, p. 148 et 149). De l’btude de leur 422 cas ils arrivent A cette coiiclufiion clue l’intervallc ( s ’hxJan t entre l’infection et la paralysie) serait en g h h l plus court aprks une infection postbrieure h la quarantaine qu’aprbs une in- fection anttkieure h vingt ans. 11s n’osent pourtaiit pas la poser en rkgle gCnkrale, &ant donne le petit norribre des mjets infect& aprbs quarante ans ou avant vingt ans. Nonne (21,

I Hien que je n’aie pas fait des recherches tres approfondirn dans la littdrature de langue anglaise au sujet des statistiyucs sc rkferant b la periode de latence de la paralysie, j’ai cependant rencontre deux petites statistiques provenant des Etats-Unis. L’une, de Hicksher, coniprend 18 cas; la ptiriode de latence oscille entre six et trente ans. L’incubation moyenne fut de 12.a +_ 1.30 ans. L’antre, de White, comprend 53 cas; la pdriode de latence oscille entre nn c t trente ans. L’incubation rnoyenne fut, en l’espece, de 13.8 0.96 am. Ccs deux valeurfi con- cordent assez bien avec le chiffre de Fournier e t les valeurs prdcitkes d’origine allemande ou autrichienne. Une comparaison avec ma moycnne abontit ib une concordance moins bonne; VII cependant le petit nombre de eas, on peut la considerer comme satisfaisante dn point de vile statistiquc, Btaut donne que les diffbrences ne dkpassent quo de fort pcu le triple de leurs errenrs moyenues respectives:

16.6 k 0.56 et 16 .6 f. 0 . 5 6 12-11 * 1.80 1 5 . 2 & 0.96

4.4 1 .48 3.4 +_ 1.11

L’INCUBATION DE L.4 PARALYBIE GbNfRALE. 7 3

p. 550) (lit que, d’nprPs Mciidel, Schweiiiitz et Pick, unc syphilis acquisc h uii Age avaiicC. sattaque nrec uiic ccrtaiiic pridilectioii et uiie Cvolutioii relativemciit rapide le systkine iierveux central )). L’expkrience persoiiiielle de Nonne lui aurait dCnioiitri. qu’une s6rie de malades syphilis& eiitre ciiiquante et soixaiite ans Reraieiit deveiius en pcu d’annCcs tabktiques (loc. cit., p. 166). Meggendorfer a fait une Ptude approfoiidie de l’influeiice cle l’dge sur la durhe de latence. En ordoniiant ses 782 paralytiques d’apres l’dge qu’ils avnient a l’bpoque cle l’infectioii ct en les classant par groupes de ciiiq niis en ciiiq am, il a coiistati: que gh‘mlernent zplus l’iiidividu est dgb au moment cle son infection syphilitique, plus vite apparait d’ordiiiaire la pzrnlysic )), En opbrant uii calcul similaire sur les 422 cas de Mattauschek et Pilcz, Meggeiidorfer a pu con- stater la m h e loi. L’objection, toute prhte, que les personiies infecthes h uii iige tardif ne vivent pas en moyeiiiie assez longtcnips pour qu’oii puisse observer chez eux de longuefi pCriodes d’incubation, Meggeiidorfer I’Ccarte, entre autres raisons, par celle-ci: que c’est parnii lcs sujets iiifectCs jeunes qu’oii rencontre presque exclusivemelit Ies longues latencea. 11 est, dit-il, impossible d’admettre quc ce sont justcment les syphi- litiques qui auraieiit eu uiie courte iiicubatioii qui succonibent, tandis que survivent cevx qui en prksenteiit uiie longue.

Si l’on examine le tableau 2 de Meggeiidorfer (loc cit., pp. 14 et 15) - o h il rassemble ses propres cas de niime que ceux de Mattauschek et Pilcz - on constate certainement l’absence de cas A courte incubation parmi les paralytiques infectis avant l’hge de seize ans. Mais on ne doit nullement s’en btoiiiier en ce qui coiicerne les cas de Mattauschek et Pilcz; leur shie est en effet composke d’officiers et, si des sujets prkocement contaminks Ctaieiit, au bout de peu d’annbes, cleveiius paralytiques, jainais ils n’auraient pu devenir officiers. Quaiit aux faits de Meggeiidorfer l u i - m h e , il coiivient tout d’abord d’observer lcur fnible iioinbrc (7 cas seulemeiit). En mirme temps il est fort possible que les quelqnes paralytiques B courte pCriode d’incubatioii, qu’oii aurait pu s’attendre A rencontrer parmi eux, aient Ctk hospita1isi.s en d’nutres Ptablisse- meiits que Friedrichsberg. Quant aux paralytiques infect& aprks qunraiite aiis, il est certaiiiement fort nature1 que les longs iiitervallcs fassent dkfaut chez eux. Parini les paralytiques

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L’INCUBATION DE LA PARALYSIE GtNaRALE. 75

restants - ceux qui contractarelit l’infection entre seize et quarante ans - on rencontre tout k la fois de courtes et de longues pPriodes d’incubation.

Dans le tableau 3 j’ai rassemble les cas de Mattauschek et Pilcz (loc. cit., tabl. XIV, p. 150) classes en groupes de 5 en 5 ans, par rapport B l’tge des sujets au moment de l’infection; on y trouve Pgalement calculPe la durPe moyenne de l’incubation et l’erreur moyenne de cette derniere dans chaque groupe. Si l’on examine les valeurs obtenues pour les differents groupes, depuis celui de seize B vingt ans jusques et y cornpris celui de trente-six B quarante ans, on trouve que la diffbrence entre les durPes moyennes de latence de deux groupes consbcutifs ne dPpasse nulle part le triple de l’erreur moyenne correspon- dante ; pour les infections conteinporaines des Ages compris entre trente-six et quarante ans la dude moyenne de latence est d’un rien plus longue que pour les Ages compris entre trente-et-un et trente-cinq ans. Mitme entre les dudes moy- eiiiies de latence concernant le premier et le dernier des cinq groupes cornparks la difference dPpasse de fort peu le double de son erreur moyenne; par consPquent, du point de vue statistique, la concordance de la durte moyenne des pbriodes d’incubation de ces deux groupes est encore satisfaisante. L’opinion precitCe de Meggendorfer - B savoir que mitme dam les faits de Mattauschek et Pilcz la paralysie survenait en moyenne d’autant plus vite que l’individu Ptait plus tg6 B l’Ppoque oh il contractait la syphilis - est donc inexacte, si l’on tient compte de la grandeur de l’erreur moyenne des diff Prences.

Passons maintenant aux cas de Meggendorfer l u i -mhe . Dam le tableau 4 j’indique les valeurs de la phiode rnoyenne de latence, ainsi que leur erreur moyenne,1 pour les differelits groupes form& suivant 1’8ge ou s’opera l’infection. En com- parant deux B deux les valeurs qui se suivent, on ne constate de difftrences statistiqueinent certaines qu’entre les periodes de latence concernant les infections datant, d’une part, de l’lge de seize ti vingt et de vingt-et-un B vingt-cinq ails et, d’autre part, de l’hge de vingt-et-un B vingt-cinq et de vingt-six B trente

Le ealcul de cette derniere a B t B fait en tablant aur lea cas qni restent, apres qu’on a soustrait les cas de Mattauschek et Pilcz des caa indiqubs dane le tableau 2 de Meggendorfer.

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82

VII

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07

4 2 r A u:

A

L’INCUBATION DE L A PltRALYSIE SBNfiRALE. 77

am. La cause de ces diffhences tieiit peut-Btre h ce que la transformation qui s’opkre dans l’organimc h la pubert6 exerce quelque influence sur la longueur de la phiode de latenee. En @change, si 1’011 juxtapose, par exemple, les p6riodes de lateiice des cas infect& de trente-et-un A trente-cinq ails et de quarante-et-un A quarante-ciiiq ans, la diffbrence, pour notable qu’elle soit, n’en deineure pas moiiis au dessous du triple de son errcur moyenne; la concordance entre ccs deux durbes moyeiines d’incubation est donc satisfaisante. Si l’opinioii de Meggendorfer sur l’influence nitfaste de l’tigc auquel Re produit la contamination etait exacte, il conviendrait, par exeniple, que pour des diffkrences d’ige de dix aim par rapport h la date d’infection, on constatit des differences absolument cer- taiiies dans la durite respective des deux pitriode8 de latelice que l’on compare. La cause la plus vraisemblable de l’abais- sernent des durkes inoyeniies cle latence par rapport aux in- fections coiitractkes B un Age p l u ~ ou nioins avancCt est it. chercher, me semble-t-il, dam la diminution de la dur6e moy- eniie de l’existence restante, diminution qui est iiaturellement d’autant plus pronoiicke que le sujet est plus dgi.. Si (voir Charlier. LOC. cit., cap. XIII) on calcule la corritlation exi- staiit eiitre les durites moyennes de lateiice de Meggendorfer et la diirke moyeiine de l’existence restant h parcourir aux Bges correspoiidunt B l’infection et si, coiicernaiit cette somine d’existence h parcourir, l’on part des chiffres cit6s par Meggen- dorfer et se rapportant h 1’Empire Allemaiid (loc. cit., p. 16), on obtient un coefficient de corritlation de + 0.968 5 0.024, ce qui signifie que les phknombnes statistiques en cause soiit probablenieiit iiitimkment dependants l’nn de l’autre et que l’un cngeiidre l’autre. La diminution de la durbe moyeiiiie de latence chez les sujets d’un Age relativenient avaiicit au moment de l’infection peut donc h boil droit Etre considkrit comme la consitquence de ce fait kvident que l’avancement en Bge diminue la d u d e moyeniie de l’existmce restant A par- courir.

En calculant les durbes moyeiines d’incubation de nies faits d’aprks la mbthode ci-dessus indiquite de Mcggendorfer (tabl. 5), j’ai coiistatk A mon tour uiie diminution de la durite d’iiicuba- tion au fur ct h mesure que la contamiiiation s’opbrc S un itge plus avanck. Toutefois la diff6rence entre deux groupes

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12.B f 1.77

L’INCUBATION DE LA PSRALYSIE GfiNCRSLE. 79

conskcutifs est tellement petite que, statistiquenient parlant, on obtient une concordance satisfaisante, allant m6me parfois jusqu’h uiie concordance prfai te , eiitre les durees nioyennes d’incubation qui se trourent en cause (erreur moreline > diff6- rence). M6me en comparant la d e w la plus GlerCe avec la plus basse,

(18.6 & 1.36) - (12.0 k 1 . i7 ) = 5.6 & 2.23 ails

la diffkrence n’cst pas tellement graiicie qu’on ne puisse con- siderer les deux periodes de latelice coinmc ayant uiie coiicor- dance satisfaisante, abstraction faite de ce qu’elles ne sont pas clirectement coniparables, tant qu’on ne tient pas coinpte de la dimiiiutioii de la duree iiioyeiine de latence, diminution im- putable elle-m6me b la duree moy&ine de l’existence restant ti parcourir; car il est b prevoir qu’un iiidividu ayaiit de trente- six b quarante-neuf a m vive en general beaucoup moins long- temps qu’un sujet bgk de quatorze B vingt am. Les sujets contaminks aprks trente-cinq ans sont rares, niais on rencoiitre tout de m6me parmi eux de longues et de courtes periodes de latence.

Dam ma propre sh i e je n’ai donc pu d8convrir de raisons pour croire que l’infection syphilitique subie ti un Bge avaiice rkaliserait une condition favorable b l’abrbgement de l’incuba- tion de la paralysie; bien plus, tout le problkme de la dimi- nution des durBes moyennes d’incubation se rkduit L:videmmeiit b un simple phknomkne statistique dependant hi-m6me de la diminution progressive de la durke nioyemie de l’existence re- stant it parcourir au fur et A mesure de l’avancement en fige.

Quand donc on traite des facteurs supposk~ capables d’agir stir la duree d’incubation, il n’y a pas lieu de se preoccuper cle l’Bge au moment de l’iiifection, ainsi que l’a fait Meggen- dorfer, dans la pensee que l’Bge, au moment de la contamina- tion, exerqait une action sur la longueur de la pkriode de latelice. Sa maiiikre de proceder aboutit de plus a cet in- convenient que, en repartiesant ses materiaux en groupe8 dam le but de verifier la condition qu’il a prbsupposee, il finit souvent, malgrk la skrie trks considPrable dont il dispose b l’origine, par ii’avoir qu’un nombre de faits siiigulieremeiit petit dam ses differents groupes rbpondant h l’ige oh s’opCra l’infection. Beancoup de Fes moyeiiiies d’incubation en ar-

80 FRITZ WIESEL.

rivent ainsi A reposer sur moiiis de 5 cas (dam ses tableaux elles sont placbes entre parenthkses); il s’ensuit naturellemeiit quc ccs ralciirs sont des irioins sQres. Comme, d’autre part, il n’indique pas sur combieii de cas sont calculkes les antres moyennes, qu’il n’a pas lion plus calculk ou rcndu possible de calculer, d’aprks l’ordoiinance de ses tableaux, la dispersion ct l’errcur inoyeiine, il est Bvidcnt qu’on lie p u t accorder h ses conclusions toute l’attention dksirable.

Dans les faits de Meggendorfer on constate que, si la para- lysie avait Bt6 prkcbdkc par uii tabcs ou s’ktait compliquke de s y m p t h e s des cordons postbrieurs, la durkc d’incubation ktait en nioyeniie plus longue que clans les paralysies ne prksentant pas rle complications de ce genre. Mais les diffkreiicei entre les moyennes respectives ‘sont encore faibles. Dam le tableau 6 j’ai r6parti nies propres faits en deux groupes: l’u11 avec, et l’autre sans s y m p t h e s indiquant uiie affection des cordons postkrieurs (tabes 011 sympt6mes partiels de tabes ; ces deriiiers ont consist6 presque cxclusivenient en la disparition des rk- flexes pntellaires dks les dkbuts de la paralysic).l Pour les patients atteints de symptbmes d’une affection des cordons postkrieurs la durbe inoyenne de lateiice est de 20.9 & 1.36 ans et pour les patients qui en soiit exempts, de 15.6 rf: 0.60 ans. La diffkrence entre ces deux raleurs est 5 .4 2 1.48 am. Cette diffkrence Btant presque le quadruple de son erreur moycnne, il faut la considbrer comme statistiqucmcnt vraie. Dans ina skrie j’ai donc pu coiistatcr, rnoi aussi, chcz leP pa- ralytiques prksentant des sy inp thes d’une affection des cor- dons postkrieurs, Line durke inoyeiine plus coiisidbrable de l ’ i ~ cnhation que chm lcs pnralytiques qui en sont exempts. Comme consbquence, dans les cornpamisons qui suivent eiitre les diffk- rents groupes de paralytiques et qui se rapportent A la durbe inoyenne d’iiicu bation, j’ai exclu les cas s’accompagnant de syniptdrnes d’une affection des cortloiis postkrieurs.

Les facteurs que je vais maiiitenant discuter, ai l point de vuc d’une action kventuelle sur la durle de la pkriode de la- tence, sont depuis longtemps considkr6s comine ayant une certaine importance en tant clue caufies adjuvantcs OLI deter- rniiimtcs de la pa rdp ic ou eiicnre - tel iin traiternent bien

Dons 4 CON on ne trouve aucun rensoignemcnt h cet Bgnrd.

81 IiE LA DUR13E DE L’INCUBATION.

coiiduit - en tant que moyens prkveiitifs de la paralysie. Si ces differents facteurs ont bicn l’iul- portaiice qu’on leur conci?de, on peut s’attendre h ce qu’ils exer- cent une eertaine influence sur la periode de latence de la paralysie, c’est h dire en accelerant ou re- tardant l’apparition de la paralysie. Cette acceleration ou ce retard pourrait alors se traduire par une abrigement ou un allongemeiit de la durbe rnoyenue de latence. C’est pour cette raison que je compare eiitre elles les duri:es moyennes de latence se rapportant, d’une part, aux cas oh l’on a relevi: un des facteurs en qucstion et, d’autre part, h ceux oh ce inkme facteur a fait dbfaut, sans me pr6occuper de la concomitaiice Bventuelle d’uii ou de plusieurs des autres facteurs avec celui c0nsidi.i-8 - facteurs possedaiit une action semblable, iiulle ou contraire - dans la pen- see que, en pareil cas, ees facteurs ont du exister dam les deux groupes objcts de la comparaison. Mais, en raisoii de cette dernikre eondi- tion, on est tenu de pritsumer que le facteur consider6 se trahira par uiie action incontestable sur la duree de la phiode de latence, autrement dit par une difference kvidente eiitre les deux durbes nioycnnes que 1’011 compare. Les facteurs que j’ai sournis A ce genre d’aiialyse sont les eympt6ines sy- philitiques au moment de l’infec- tion, le traitement antisyphilitique

Arta ntrd. Srnrtdiirneicn. Vol. L X I . G

82 FRITZ WIESEL.

dam scs rapports avec l’infcction, l’hkrbditb, les stigniates dc dCgenkrescence, la constitution geni!rale, l’alcoolisme, les trau- mas cephaliques, l’influenza Bpidernique, lc surnienage et les factcurs psychogkiies.

Sympibmes syphiliiiques au moment de l’ivfeciion. Fournier (loc. cit., p. 162-163) observe que la syphilis dont dPrivc une paralysie gitnitrale a presque toujours un decours b h i n , tant SOUS le rapport du nombrc que de la qualit8 dw sympt6mes specifiques. Ainsi en fut-il chez 79 de ses paralytiqucs sur 82. D’autre part, Bur 243 cas cle ))syphilis inalignes precoces)) qu’il eut l’occasion dc suivre, Fournier n’a relevi! plus tard nucun cas de paralysie. Sur 3,430 syphili- tiyues (nornbre dcs patients qui - dam leur skric de 4,134 cas - purent &tre suivis pcndimt au moins dix ans) Mattau- schek et Pilcz eurent, pour 1,865 d’entre eux, des renseignc- ments prkcis sur leurs recidives cutankcs ou muqueuses. Or on rencontrait chez eux des paralytiques dans les proportions suivantes: patients ayttnt offert plusieurs rkcidives: 1.63 % (lc pourcentage total des cas de paralysie fut de 4.67 A’); patients avec ulle seule rbcidive : 3.67 % ; patients n’ayant prbsellte aucune recidive: 42.63 % (loc. cit., p. 141). Au total ces auteurs disposaicnt de 251 cas de paralysic avec des renseig- nements concernant les recidives. Sur ce nombre 16.34 % en avait eu plusieurs, 30.28 % n’en avaient eu qu’unc ct 53.39 ,% n’en avaient cu aucunc (loc. cit., p. 146). Si 1’011 tieiit A ranger parmi les cas bitnins lcs seuls syphilitiques qui n’ont pas eu de recidive et ei 1’011 coniparc leur nonibre avec celui dcs cas genbralernent acc0rnpagni.s de rbcidive, on trouvc quc 47 & 3.16 % avaient cu des recidives clu cOtc de la peau ct des muqueuscs ct 53 & 3.16 % n’eii avaieiit pas eu. L’erreur nioyenne de ce pourcentage a BtB calculi! d’aprbs la forrnule

P A , dam laquelle p est lc pourcentage doiit on w u t cal-

culer l’erreur moyenne, q = 100 - p et IZ = le nonibre total des cas sur lesquels se base p . La difference entre les pour- centages ( p i vienneiit d’Gtrc inc1iqui.s Ctant moiiidrc que le double de son erreur moyenne, la concordance entre eux cst donc satisfaisante. Par consbquent, pour la etatistique cl’offi- ciers de Mattauschck et Pilcz, on peut dire que la syphilis

VT

DE LA DUReE DE L’INCUBATION. 83

aboutissant ti une paralysie s’acconipigne de rkcidives du cbtk de la peau et des muqueuses ausei souvent qu’elle en est exempte. I’armi ses paralysies non compliqu6es (sans symp- tbmes des cordons postkrieurs), au nomtre de 576, Meggen- dorfer trouva dans 85 cas (68,6 3 ) mention de ce fait qu’il n’y avait pas eu de symptbmes ou qu’il n’y en avait eu que d’insignifiants au cours de l’infection, alors que dans 39 cas (31,s %) il s’ktait produit une ou plusieurs rbcidives. Rela- tivement B la durke de la pbriode de latence, Meggendorfer croit avoir constatk que les paralytiques sans rkcidives ont une pkriode de latence notablemeiit plus courte que ceux ayant eu des rkcidives. A ce propos n’oublions pourtant pas ce qui a kte dit prbckdemment au sujet des comparaisons de Meggen- dorfer, B savoir que la diffkrence indiquke n’a pas Btb con& dkrke sous le rapport de son erreur moyenne.

Parmi nies o hservations de paralysie on trouve des renseig- nements sur les premiers symptbmes syphilitiques dans 49 cas, dont 7 femmes. Chez 3 de ces cas il exista des rbcidives du cbtk de la peau ou des muqueuses, c’est B dire dans 6 % des cas seulement. Ce pourcentage correspond de fort pres B celui de Fournier. Si les renseignements sur les symptdmes syphilitiques initiaux s’ktaient rencontrks dam un plus grand nombre de cas, le pourcentage se serait 2 i coup sfir encore plus rapprochk de celui de Fournier, vu que dans tous les cas oh une infection syphilitique n’est pas absolument certaine, on peut 6tre au moins assuri. qu’il n’y a pas eu de symp- tbmes initiaux graves. Dans 12 cas sur 60 (20 %) ou il exi- stait des renseigiiements concernant les symptbmes observks durant une certaine pkriode avant le dbbut de la paralysie, une rbcidive SOUS forme de symptbmes nerveux, consistant le plus souvent en paralysie des muscles oculaires, s’ktait mani- festCe apres l’interruption du traitement et avant l’apparition de la paralysie. Commc je ne dispose que de 3 cas certains de rkcidives cutankes ou muqueuses, je ne peux, en m’ap- puyaiit sur mes propres documents, prendre position dam la question de savoir si de semblables rCcidives ont quelque in- fluence sur la durke moyenne de l’incubation. Dam 40 cas exempts de rkcidives et de symptbmes indiquant une affection des cordons postkrieurs l’intervalle moyen fut de seize ans. Comme ce chiffre concorde avec l’intervalle moyen de l’en-

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semble de mes faits saiis complications tabetiques (15.6 am), il s’ensuit que la durbe riioyciine de l’incubation chez les pa- tients exempts de ritciclives du c6tk de la peau ou des mnqu- euses ne B’cst pas kcartbe dc la moyenne gPnbrale d’incubation.

Le traitement arttisyphiliiipue dans ses rapports avec l’infection. Dans 4 cas sur 79, c’est h dire dans 5 % des cas seulement, Fournier releve uii traitrment vraiment hnergique, par quoi il entend uii traitenient rnercuriel bien conduit pendant trois ou quatre ans. I1 en conclut quc la seule mesurc preventive contre la paralysie est, pour un syphilitique, le traitement mercuriel commenci! en bon temps et soigneusemelit poursuivi pendant fort longtcmps. Dam 236 cas sur 1,036 paralysies masculines Juiiius et Arndt ont trour6 des renseignenients sur le traitement antisyphilitique (loc. cit., p. 3 0 3 ) . AprBs une prcrnihrc cure par les frictions mcrcnrielles ou aprbs quelques injections mercurielles sous-cutanbes la plupart des patients araient cess(1 tout traitemcnt. Dam la minoriti! absolue des cas le traitenient avait consisti! en unc cure intermittente iodo- mercurielle pendant plunieurs aiinkes consbcutives. Nombre de patients n’avaient subi qu’uii traiteinent local par des pan- sements ou l’iodoforme, traitenient souvent execute par des charlatans. Apparemment beaucoup n’avaient pas Bti! traitits du tout. Ainsi donc un pourcentage trbs considkrable de pa- ralytiques ou bien n’avait suivi aucun traitement ou bien n’avait suivi qu’un traitement rriercuriel insignifiant. Sur 99 syphilitiques, qui n’avaient rcqu aucun traitement ULI qui n’avaient Bt(3 trait& que locdement, Mattauschek et Pilcz en trouverent 23 (23.23 X ) qui derinrent yaralytiques ; sur 98 qui n’avaient subi qu’une seule cure mercurielle, 30 (30 .61 %) devinrent paralytiqui~s et, sur 803 qui nvaient subi des traitc- ments niercuriels ri‘phti‘s et energiqiies, 30 (3.47 & 0.63 %) clc- vinrent paralytiques. Toutefuis ce deriiier pourcentage lie differe que ldgkrement du pourcentage gitn6ral des paralysies (4.67 %). La diffkrence cntrt? les deux pourcentagm est de:

(4.67 & 0.36) - (3 .47 & 0.63) = 1.2 & 0 . 7 3

d’ou il rcssort qu’elle n’e@ pas tellcmeiit grande que la con- cordance entre les deux cliiffrcs nc soit satisfaisante. Par conskquent, du point de vue statistique, le pourcentage des paralysies parnii les syphilitiques soumis ti un Bnergique trai-

DE LA DURe’E DE L’INCUBATION. 85

tement niercuriel n’est pas infkrieur au pourccntage de para- lysies que donne la skrie tout entihre. Pour 191 paralytiques il existait des donnbes prtcises concernant le traiteinent : 30.37 % de ces patients n’avaient pas i.tC trait& du tout ou l’avaient t t k que localenient; 41.36 ,% n’avaient snbi qu’une Feule cure et 28.27 ,% avaient suivi h plusieurs reprises une cure mercurielle. Pour 146 paralytiques on avait des renseig- nemeiits concernant anssi bien les recidives que la thkrapeu- tique. aucun traitement mercuriel ou n’avaient eu qu’une seule cure; 7 d’entre cux avaient eu plusieurs rkcidives. D’autre part, plus de la moiti6 de ceux qui avaient k tk knergiquenieiit trai- t& (27 sur 52) n’dvitbrent pas les recidives. Par conskquent, disent les auteurs, d’une part, chez les patients ulttrieurement atteints de d h e n c e paralytique la syphilis a le plus souvent 6volu6, d8s les debuts et en dkpit d’un traitement defectueux, sous forme d’une affection trbs benigne et trbs lbgbre ; d’autre part, dans un certain nonibre de cas, le traitement le plus conscieiicieux (pour ces cas les auteurs n’indiquent pas coni- bieii de cures furent prescritefi ni combieii de temps se pro- longea le traitement) n’a pu mettre h l’abri ni des rkcidives du cCtk cle la peau ou des muqueuscs ni d’une paralyeie ul- tkrieure. Au point de w e de la pkriode de latence, Mattau- schek et Pilcz n’ont pas constatk que le traitement spkcifique aiiterieur semble exercer quelquc influence sur clle (cette con- statation se foiidait sur 181 cas).

Plusieurs observateurs (Kron, Dinkler, Schuster - citks d’aprks Meggendorfer) aboutissent B cette conclusion que le traitement mercuriel abrbge la durke de l’incubation des affec- tions niktasyphilitiques. D’aprks un calcul portant sur des chiffres empruiitks B Mattauschek et Pilcz (17, tabl. XLI, p. 147), Oskar Fischer trouve que les cas lion traites de para- lysie surviennent en moyenne 15.62 ans et les cas traitits 14.36 ans aprbs l’infection, d’oii il conclut que le traitemelit nier- curie1 abrbge notablenient la pkriode de latence. A ceci on peut objecter qu’il coiivient tout d’abord de rechercher dans quelle mesure le traitement peut passer pour avoir &ti: Bner- gique; en second lieu - si l’on veut faire un calcul de ce genre - il conviendrait naturellelnent de coniparer les uns avec les autres, d’une part, ceux qui n’ont pas etb traitts du

De ce nombre 94 paralytiques n’avaient 6tk soumis

FRITZ WIESEL. 86 tout ou qui ne l’ont 6th qu’une seule fois et, d’autre part, ceux qui ont Bte (tnergiquement trait&; c’est aussi ce qne Mattauschek et Pilcz ont fait. Si 1’011 accepte tout de m6me le mode de calcul auquel Fischer a soumis lcs documents en cause, la difference (1.26 an) est icvidemment trop petitc pour qu’elle ait uiie valeur statistique. De plus, en calculant l’er- reur moyenne de la difference trouvee, ainsi que je l’ai fait, on constate que la difference est plus petite que son erreur moyenne. Par suite la concordance entre les deux moyennes de Fischer doit &re considerbe comme bonne. A mon tour cependant j’ai calculb les durees moyennes de latence des pa- ralytiques figurant au tableau XI1 de Mattauschek et Pilcz, soit pour les cas non traites ou trait& seulement d’une man- ikre insignifiante, soit pour ceux qui avaient 6tB convenable- ment trait&. Elles sont, pour le premier groupe, de 14.6 & 0.63 et, pour le second, de 1 5 . 3 & 0 .82 ans, d’oii il rksulte cine la concordance entre les deux moyennes est bonne (diff. = 0.8 & 1.07). En conskquence, l’assertion de Fischer, assertion fondbe Bur les documents de Mattauschek et Pilcz, quc le traitement mercuriel abregerait la duree d’incubation de la paralysie n’a pas l’ombre d’une justification. Meggendorfer (9 propos de sa s6rie) est arrivk 9 cette constatstion que, si l’on tient compte, en mkme temps, de 1’8ge auquel s’est opPrke l’infection, le traitement mercuriel Bnergique n’abrkge en aucune faqon la duree d’incubation de la paralysie.

Dans ma sbrie on trouve des renseignements sur les rela- tions du traitement spkcifique avec l’infection dans 139 cas. Le mercure fut employe sous forme de pommade, de sachet (nierkolint), d’injections hypodermiques et dans quelques cas, par la voie digestive; 20 malades ne subirent aucuiie espkce de traitement. Quelques patients furent traitbs au salvarsan, mais en gbnbral, semble-t-il, 9 une phiode relativement tar- dive de leur maladie. Dans 21 cas seulement sur 139 le traitement mercuriel fut bien suivi. Par 19 j’cntends qu’il fut rbgulier et poursuivi pendant au moins trois ans apr& l’in- fection; parmi les patients bien trait& j’en ai m6me compris un certain nombre qui avaient B t B soumis au traitement ))in- tensif), dirigh par un spbcialiste, mais sans que je sache tout de mGme s’il fut ou non poursuivi pendant trois ans. La proportion des cas bien traites ne s’hkve donc qu’9 15 %.

87 DE LA DURfiE DE L’INCUBSTION.

Bur l’ensenible des 436 observations de paralytiques qui forment ma sBrie ce iiombre de 2 1 n’est peut-6tre pas de beaucoup infkrieur au total des cas trait& regulibrement et pkriodique- iiient au mercure pendant au moins trois aiis. Par rapport A l’ensenible des 436 cas le pourceiitage est de 4.8 so’, lequel coiicorde entikrement avec celui trouvd par Fournier (5 7;) dans une sbrie peu iiombreusc, il est vrai, niais accoinpagii6e de renseigne- rnents trks prBcis. Je ne crois pour- taiit pas qu’on puisse adopter la coii- clusion prkcitke de Fournier, qu’un traitenierit mercuriel sCrieux et de loiigue durke prhvieiit la paralysie ; il coiivieiidrait plut6t de se bonier h conclure que, si le traiterneiit mer- curie1 avait 6tk knergique et prolonge, il est possible qu’un certain iiombre des syphilitiques en cause aurait b i t 6 la paralysie. Mais il est en m6me temps 6videiit que le traitemeiit an- tisyphilitique, tel qu’on le pratiquait avant l’introduction du salvarsaii, m6me quand on le conduisait de la faSon la plus eiiergique, iie consti- tuait pas une protection absolue coiitre l’6closioii d’une paralysie gCn8rale.

Si 1’011 exclut les cas .prkseiitant des sympt6mes des cordoiis post& rieurs, il reste 116 cas dont 16 fureiit bieii trait& par le mercure et 100 ne le furent que ma1 ou pas du tout (voir tableau 7). La durCe moyenne de l’incubatioii fut, pour les premiers, de 10.4 & 1.38 ans et, pour lei se- conds, de 16.6 & 0.76. La difference (6.2 & 1.67) ktant le quadruple de eon

FRITZ WIESEL. 88

erreur moyenne, on doit la considiwr conime statistiquenicnt vraie. La cause de ce que l’incubation nioyenne est plus courte pour les patient6 bien trait63 que pour ceux qui l’ont Ctb moins bieii 011 pas du tout di?pend naturelleinent lion du traitemelit mercuriel plus bncrgiyue, mais de ce fait que le traitement mercnriel Bnergique et poursuivi pendant au moins trois ails est peut-&tre une des conquetes thkrapeutiques dcs deux dernibres dkades, d’oh il pourrait bien &tre que prcquc tous les cas d longue periode de lateiice appartiiisseiit au groupe des moins bien trait&. Pour rbpkter encore unc fois les conclusions auxquelles je suis arrivt; relativement au traite- nieiit par le mercure, je dirai d’ubvrd yue par le seul traitc- ment mercuriel on ne peut prevenir chez un syphilitique 1’L:clo- pion ultkrieure de la, paralysie et, en second lieu, que l’inten- site du traitement mercuriel (iinl, faible, fort) ne seinble pas avoir cl’influencc Rur la durbe d’incubatiun de la para1 y i e gbn8rale.

Quant aux patients chez lesquels survinrent des rkcidives du cbt8 de la peau et des niuqueuses et chez lesquels le traitemelit fut regulier, je n’en peux citer qn’un seul. I1 s’agissait d’un tailleur, n8 en 1877, et qui contracta la syphilis en 1904. I1 ne snbit aucun traitement spkcifique jusqu’au jour oil, SOUR le diagnostic de syphilis rbcidivaiitc (plaques muqueuws, Crgthbme papuleux, psoriasis), il fut adniis it l’hbpital St. Goran; le chancre indur8 n’t‘tait pas encore tout S fait gukri. Dans.la suite il subit un traitement mercuriel iiiterrnittent pendant trois ans d l’H6pital St. Goran. En 1915, d8buta la paralysie. Ce c a ~ fait reesortir une nouvelle fois cette particularitb, qui est peut-iitre impor- tante au point de vue du traitenient antisyphilitique, que la cure doit commencer aussi prbcoccmcnt que possible aprks l’infection. Chez un grand iiombre de paralytiques, pourtaiit trait& soigneusement, la cure mercurielle n’avait pas 8th eiitre- prise avant l’apparition de l’exanthitme.

Hdi-ddik?. La question de l’importance de l’hkrBdit6 dans 1’8closion d’une puralysie gbnkrale a kte l’objet d’une multi- tude de recherches, mais avec des rbsultats fort contradictoires. Bayle, qui le premier decrivit la paralysie, dkcouvrit uiie pre- disposition h6rkclihire aux affections mciihlcs et S l’apoplexie dam prks de la moitib dc ses cas (cite d’aprks Kalb et autres). Chez 64 paralytiques sur 184 (34.8 %) E. Meiidel nota une

D E L A DURfiE DE L’INCUBATION. 89

predisposition hkrkditaire sous forme d’affections mentales, d’kpilepsie, de suicide (dam ce dernier cas on relerait en m6me temps d’autres facteurs prklisposants). Dam les ))psychoses primitives )), par contre, il trouva pareille prkdisposition dam 69 cas sur 122, soit 56.8 %; il en concluait que, dans la pa- ralysie gknbrale, la prkdisposition hkrkditaire ne jouait pas un r61e kgal h celui qu’elle jouait dam les psychoses primitives. Chez 22 paralytiques sur 175 (12 %) Hirschl (1896) retrouva des affections mentales ou nerveuses, de l’alcoolisme, de l’kpi- lepsie etc. . . chez les freres ou sceurs, les peres ou meres et les oiicles ou tantes. 11 estiniait que les tares herkditaires jouaient un rBle bieii infkrieixr ou m h e nu1 dam l’ktiologie de la paralysie (cit6 d’aprks Kalb). Frey Svenson a note m e tare hkrkditaire, SOUR forme d’affcctions mentales, d’kpilepsie, d’hystkrie et d’alcoolisme, clans 51 cas sur 168 (30 ,?d). Dam plusicurs Ocrits Niicke a knergiquernent clOfendu cette opinion qu’unc prPdispoPition endogene, spkcifique, pour la paralysie existe nu prkalable dam le cerveau et prepare le terrain ti l’influence nocive que rient surajouter la syphilis. Chez 43 % de ses paralytiques il trouva une tare hkr6ditaire (affections inentales ou nerveuses, singu1ariti.s de caracthe, apoplexie, suicide et alcoolipme). I1 voyait uiie coiifirrnation nouvelle de son opinion dans la prbsence plus commune de stigmates de dkgknkrescence, psychique ou somatique, chez les paralytiques qne chez les personnes saines, aiiisi que dans la plus g r a d e frkquence des nkvropathies chez les descendants des paraly- tiques que chez ceux des personnes saines. A. Pilcz admet aussi que, outre la syphilis, il existe une prkdisposition parti- culikre h la paralysie, prkdisposition qui est peut-Btre heredi- taire, mais d’une antre espbce que celle qu’on rencontre dam les affections mentales endogknes. Chez 39 % de leurs para- lytiques niasculins et chez 36.1 % de leurs paralytiques f6- miiiins Junius et Arndt relevelit une tare hkrbditaire certaine (affections mentales, maladies nerveuses organiques ou fonc- tionnelles, Ppilepsie, caractkres anormaux, alcoolisme, suicide). Rogues de Fursac et Genil-Perrin trouvent des maladies men- tales ou nerveuses, ainsi que la goutte et le diabbte, au moins aussi souvent chez les ascendants des paralytiques que chez ceux des autres alien&. En coniparaiit les frkquences de ce qu’ils appellent l’))hkrbdit(? congestive)) - a laquelle ils rat-

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tachent des maladies telles que l’apoplexie ou le ramollissenient, la demcnce s i d e , la paralysie, l’bpilepsie, l’alcoolisme, les maladies nerveuses organiques, la goutte et le diabkte - ils constatent yue pour ces affections l’hhkdite des paralytiques Gtait nettcnient plus chargke que cclle des autres ali6nkfi. Dam la sbrie des paralytiques trait& sl la Cliniqne de Munich, de 1906 ti 1916, Kalb a fait une enqukte soigneuse et appro- foiidie concernant la frkquence des tares hbrkditaires ; de plus, il a compare ses pourcentages avec ceux de Diem relatifs aux tares h6rPditaircs chez les individus sains ou chez les alien6s. (D’aprbs Diem, la frkquence g6n8rale dw tares 6tait de 66.9 % chez les individus Rains et de 77 7; chez les aliBiiPs; Kalb trouva 67.7 % pour lefi paralytiques.) Kalb conclut de aes recherclies que les paralytiques avaicnt une hkrBditC? nhvropa- thiquc un peu plus chargile que les sujets sains (comme on vient de le voir, la difference Ptait pourtant fort petite), rriais qu’ils restaient bien en arrikre de la moyenne des alien&, qu’en consequence on ne peut attribuer aux tares herkditaires un r61e essenticl dans la genhse de la paralysie gbnbrale.

Pasfions sl l’influence de 1’ht:rPditk sur la duree de la periode cle latence. Dam un groupe de paralytiques atteints avant 1’Bge de trente ans E. Mendel a rencontre un nombre extra- ordinaire dc patients prbsentant une lourde hkrkditi: nerveuse. Junius et Arndt (9, p. 992 et 993) croieiit avoir dhor i t r e avec des arguments B peu prbs decisifs que, chez les sujets ayant clans leurs antkc6dents hkreditaires des affectioiis men- tales ou tles maladies nervcu8es, la paralysie 6clate gkn6rale- nient sl un Age plus prkoce et dure plus longtemps que chez ceux qui sont exempts d’une pareille hCr6ditk. Pcrnet R trouvk que la pkriode de latence est en nioyeniie un peu plus courte chez les paralytiques B hbrkditi: (15.2 ans) que chez ceux d6- pourvue d’hkrkdite (16.6 ans); il ne se croyait pourtant pasle droit d’accorder quelque importance h cette difference. En tenant simultanement compte de l’ige h. l’kpoque de l’infectioii, Meggendorfer a constate que la duree de l’incubation etait plus courte chez les patients ayant des antecedents hbrkditaires, exception faite des patients appartenant B des groupes d’iige relativenient avanc6 au moment de l’infection (plus de trente ans au moment de l’infection). L’alcoolisme, aussi bien que les psychoses endoghnes des ascendants, parait abreger la pi?-

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riode de latence chez les jeunes malades. Par contre, la sy- philis des ascendants n’exerce maiiifestemeiit aucune action eesentielle sur la durtte de latence.

Chez 69 (41 %) de mes 168 paralytiques admis st l’hbpital de LBngbro et zt l’Hbpital d’Ali8nbs de Stockholm les antecedents hkrkditaires mentionnaient les affections mentales, la ))nervositc3>>, l’alcoolisme, les acccs convulsifs, l’apoplexie, les siiigularitks de caractere et le suicide. Ces 69 cas ne representent cer- tainemeiit pas tous les cas ayant une hkr6dit8 mentale ou nhropathique. Les reiiseignements proviemielit gPii8ralement des malades e u x - m h e s ou de leurs parents; mais il arrive souveiit que leurs coiinaiseances sur l’histoire medicale de la famille ne remoiitent pas trbs haut, sans compter qu’un grand iiombre de patients sont, st leur admififiion, dans un &tat psy- chique tel qu’ils soiit incapables de donner des reiiseignements auxquels on puisse se fier. Ajoutez que les anteckdents here- ditaires sont bien souveiit fouriiis par des persoiines n’ayant aucune connaissance de la faniille, par exemple, par des agents de la police. Le pourcentage precedent (41 %) concorde bien avec ceux de Jnnius et Arndt, de Nacke, lesquels reprksentent Bgalement des minima. Comparer les durPes moyennes de latence des cas avec ou sans hbr6ditb me parait msez inutile, car, aiiisi qu’il vient d’6tre dit, parmi les seconds il s’en trouve certaiiiement beaucoup ayant present6 uiie hkr6diti: d’un genre ou d’un autre. Que si l’on tient pourtant st ktablir cette com- paraison (j’ai pris tous mes cas, m6me ceux qui avaieiit une affection des cordons postbrieurs), on voit que la durBe nioy- enne de l’incubation pour les cas zt heredit6 nhropathique ou mentale (69 cas, voir tabl. 8) fut de 17.3 & 0.99 et, pour les cas oh, autaiit qu’on le silt, l’hhiditi: faisait defaut, elle fut de 15.9 & 0.68 ans (diff. = 1.4 & l .20), d’ou il ressort que la concordance des moyeiines est satisfaisante. I1 m’a sembli! interessant de faire deux genres de division parmi les cas zt hkrkdit6. Dans le premier les patients furent repartis en deux groupes, suivant que l’hkrirdite etait directe ou indirecte. Si l’on extrait les cas h symptdmes des cordons posterieurs, il reste 58 patients pour cette cornparaison (voir tabl. 9). La durke moyeiine de l’incubation pour les cas zt hhrkditi: directe (au nombre de 33) est de 14.4 & 1.28 ans. Dam 25 cas avec heredit6 iiidirecte la dnree moyenne de l’incubation est de

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a 0.1

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La diffkreiice entre les deux valeurs (4.1

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18,6 5 1.62. 1.99) n’est pas donc tellemeiit grande que la concordance entre les deux moyeiines lie soit satisfaisante. Dam mon second mode de division j’ai compark, d’uiie part, les cas oh uiie affection rnentale survint chez quelqu’un des pkre ou mkre, friires ou sceurs, ou tout B la fois chez les pkre et mkre, freres et sceurs (grope I) et, d’autre part, les cas daiis lesquels on relevait une affection inentale chez des parents plus kloignCs ou bieii daiis lesquels les antkcbdents hkrkditaires faisaieiit mention de B iiervositk )), de crises convulsives, d’apoplexie, de singularites de caracthe, d’alcoolisme et de suicide (gruupe 11). Pour le premier groupe (voir tabl. 10) la duree inoyenne d’incubation (apres qu’on en extrait les paralysies s’accompagnant de syrnp- t8mes dkrivaiit des cordons postkrieurs) est de 12.6 k 1.66. a m et, pour le second, de 18.2 +. 1.21 ans, ce qui fait uiie difference de 5.6 k 1.97, laquelle, du point de vue statistique, ne peut 6tre considkrke comme vrai, puisqu’elle n’atteint pas le triple de son erreur moyeniie. Mon enqukte conceriiant l’influence de l’hbrkditk sur la durke d’incubation de mes ob- servations dkmoiitre donc que l’hkrkditt., en matikre de mala- dies nerveuses ou mentales, ne senible pas avoir d’iafluence sur la durke de cette pkriocle. Que l’on compare les durties moyennes de la pkriode de latence a hkrkditi: directe ou in. directe, ou que l’on compare, d’un c8t6, les ca3 presentant des maladies meiitales chez les pere ou mkre, les frkres ou sceurs et, d’un autre c6t6, les cas presentant des maladies mentales ou des aiionialies nerveuses chez des parents plus kloigiiks, on ne reiicontre pas de diffkreiice statistiquement certaiiie entre les durkes moyeniies de l’incubatioii.

Stigmafes de d~g?d~z~reseence. Comrne il a &ti! dit, Nacke croyait avoir constatk la graiide frequence des stigmates de dbgkne- rescence chez ses paralytiques. Daiis sa skrie Meggendorfer a calculi! la durke moyenne de l’incubation chez les paralytiques presentant au moins deux stigmates de dkgknkresceiicc ; il n’a ainsi constatk aucun k a r t habitue1 par rapport st la moyeniie gknkrale. A l’h8pital de Lkngbro on notait sur les feuilles d’observation les particularitbs conceriiaiit la forme des oreilles, la position des dents, la vodte palatine, les mymetries faciales et autres stiginates se rapportant A la morphologie de la t6te. Dam 50 cas presentant ces sortes de stiginates et 31 cas qui

94 FRITZ WIESEL.

3 1 I

p: e

DE LA DURGE DE L’TNCUBATION. 95

en Ctaient exempts (aucun ne prksentait une affection des cor- dons postdrieurs) j’ai calcule la durke riioyenne de lateiice (tabl. 11). Pour les premiers elle fut de 15.6 f 1.14 et pour les seconds de 14.7 f 0.96 ans. La concordance de ces valeurs est bonne (diffkrence = 0.9 & 1.48); par consequent la durBe moyenne de l’incubation etait la m&me, qu’il y eiit ou lion des stigmates de d6g8n@rescence.

Constitution ge‘iie’ralc. Chez prPs de 50 % de ses tabbtiques R. Stern (cite d’aprhs Bauer - 1 -) a remarqub une consti- tution -gknkrale asthbnique. J. Bauer qui, avec F. Frisch, en- treprit des rccherches ~ys tha t iques sur cette question n’a pas observe entre la tabes et l’asthenie une corrblation aussi pro- ironcbe que l’admettait Stern. Le xdhcloppement en lnrgeur, du systkine musculaire ou adipeux (correspondant de fort prbs au >type pycnique, de Kretschmer) serait., d’aprks Stern, la type qui prkdisposerait le plus h. la paralysie. Bauer soutieiit cette m6ine opinion et assimile l’habitus dbcrit par Stern h. la constitutien arthritique dcs Franpais, laquelle, d’aprhs plu- sieurs auteurs franpais, predispose A la paralysie et nu tabes. Avec une assez grande rigueur Meggendorfer a rkparti 109 de ses patients entre les diffbrents habitus dbcrits par Stern. D’une manikre g6nCrale il estime que les cas comp1iqui.s de tabeb: ressortisseiit de prkfkrence & quelqu’une des formes asthC- niques et les paralysies pures, au type du Bdeveloppernent en largeuv. Quant A la durke de l’incubation, Meggendorfer n’a pu decouvrir que lea types d’habitus de Stern aient quelque influence sur elle. D’autres groupenients, op6res suivant d’autres manihres d’envisager la constitution gknkrale, ne lui ont pas non plus rnontrk quelque rchlation entre l’habitua des patients et la duree de l’incubation.

Mes documents lie donnent aucun renseignemcnt sur la con- stitution du corps envisagee d’aprls les types d’habitus de Stern. Dam les observations de l’hbyital de LAngbro la con- stitution genbrale du corps est habituellement indiquee pm quelqu‘une des Bpithetes: Bordinaire,, ))puissaiite)), Bgr8le)). C’est apparemment sous la rubrique Bpuissante, que se place le type de Bdkveloppement en largeur, de Stern et les con- stitutions gr6leu appartienneiit sans doute aux asthhiques de Stern. J’ai 95 cas de paralysie non compliqube et oh la con- stitution geiiBrale du corps est caracteriske suivant ce mode

W

c;

Tab

leau

12.

Tab

leau

13.

FRlTZ WIESEL. 98

(IMlclorf) cle 1892 h 1902. Daiis 45 de ines cas (liomines v t fernnies), tons exempts d’uiie affection des cordoiis posttrieurs (tabl. 13) et pour lesquels on sigiiale l’abus de l’alcool, la durbe iiioyeiine de l’incubatioii est de 15.6 0.97 aiis. Daiis 43 cas iioii cornpliquks ndmis h 1’Asile de L h g b r o et daiis ksquels l’alcoolisme aurait fait dkfaut, la c1urC.e de l’iiicnbation (1st de 14.6 f 0.97 ails. La coiicordaiice est donc boiiiie (clif- fkrence = 0.9 f 1.37). Par suite, chez ines patients, l’abus tlti l’dcool n’a pas cxercb noti plus d’iiifluence sur In dmtk cle I’iiicubation.

Paririi nics observations les traumas cdplialiques ii’ont joni: aucuii r51e notable cniiiiiie facteur dktermiiiant. Daiis ma sbrie eiitikre on iie , reiicoiitre que 3 cas oh la paralysie fit suite L‘L uii trauiriatisme de ce genre. Daiis ces 3 cas iiaturc.1- leineiit la durke d’incubation s’est trouvke dkpeiidre du rnoiiieiit oil sc produisit le traumatisine. Traumatisrnc et paralysic. npparurent respectiveirieiit eiiviroii 13 (homiiie), 15 (femme) tbt 30 ails (honirne) aprks l’infectioii.

Parnii leurs officiers syphilitiques Mattauschek et Pilex notriit clue 157 de ceux qui lie deviiireiit pas paralgtiques avaient eu la i d a r i a , uiie piieurrionie, ~i i i krysipkle etc. pen- tlant les preiiiikres aniikcs qui suivireiit l’iiifectioii syphilitique, alors clue des circoiistaiices de ce geiire font dkfaut chez les syphilitiques qui pr6seiiterent ult8rieureiiieiit uiie parnlgsic.. Ricti qu’oti puisse reiicoiitrer des paralytiques qui aierit Oti. atteiiits d’uiic affection fPbrile grave pendant les premieres mniw qni suivircnt leur coiitniriinatioa et que, inversemcnt, il existe des sgphilitiqucs qu’a i.parg1ii.s la paralysie, iiiais qui n’ont janiais subi l’atteitite d’uiie affection fbbrile intercurrente, In constatation pri:cbdeiite parut tout de m h e iiiteressaiite li Mattauschek ct Pilcz en raisoii de cctte vicille obsrrvatioii, qu’uiie affectioii febrile aigu6 pent de fait exercer uiie action favorable sur uuc paralysie existante. C’est cette m@me obser- ration ( p i doiiiia 1’idi.e A Wagner roii Jauregg dc traiter lcs pmtlgpirs par des iuoyeiis pyrhtogkiies et, tout deriiibrcmrnt, par I’inoculation tlc In fihvre tierce. On reiicoiitre, il est vrai,

Influenza.

’ Dims l ’nn de nies faits on note qne le malnde (un rnpitaine an long conrs) fut ntteint de mnlerin iin nn apres Ron infection syphilitique. 1)epnis lors il eut tres souvent des acces fbbriles, nwis i l avait ressi. d‘en prdsenter pendant les dernieres nnntes qui prtctderent la paralysic. 1,’incnl)ntion fnt ponr lui de vingt.nenf axis.

I:E: TJA DTRBE DE J,’lNCUBA\TIOK. 99

des rapports cle nialadics infectieuses itigu+ jouaiit le r61e facteurs cli+mniiiant dc l’eclosioii de la paralysie. 1,a grantl(. paiitlbniic grippttlc tle 1918 ct 1‘319 fournit l’occabioii t l ~ rc:ch-clic~ hi l’infiuenza (?pidPinique scrnble jouer quelquc rblc tlkterniinant ‘chez les patients de ma sbrie. En additionnant tons les cas oil la paralysie clCbuta au cows cle cette bpiclhici ct, tle plus, tous ccux qu’on sigiiale coniine ayaiit eu la grippv espagnolc, on obtient un total dc 21 e m ; sur cc‘ noiribre 4 auraient (’u leur paralysie aussitbt aprks avoir priLsenti: cettc affection fdbrile (19 %). TJn autre patient (le cinquienie) guisrit complkteinent de son iiifluciiza et les syinpt8iiies de p:tralyk. iic tlilbutkrent clue quatre A ciiiq iiiois plus tarcl. Que h(’

pass“:-t-il avec les 16 nialadrs restants? Eurcnt-ils ou 11011 la grippe esl>iigl1ole? Lcs rcmseignernents font M a u t pour btrts fix6 h cet 6gard. Un patient qui avait eu la grippe espagiiol~ fut atteint tlc paralysic. un an et derni plus tartl. Ainsi donc, sur 6 c:w oil l’on snit positivenient que les patients avaieiit cu la grippe espagnolc, on en trouvc 4 (les dcux tiers) oil In 1):tralysir se developpa. h l : ~ suite de l’infection en ciius:~~. Toutefois, il est 6galernent possiilc clue ces malades aicnt (’u tlcs sy inp thes cle paralysie avant leur influenza, niais hi lbgers (pie leur entourage n‘y ait pas pris gar&.. Dans ces 4 (’as la pbriodc de 1:ttence tlst rcspectivcnicnt tle 4, 7, 9 ct 3 5 ails. Dans le cinquikine elle est de 12 ails. Pour lc sixikiiit~ la grippc espagiiole survint 5 ails aprks l’infection syphiliticp et le patient clevint paralytique un an et dcini a1iri.s son in- fluenza. La conclusion :A tirer de ce qui prt:cede, me semble-t-il, est qu’on ne peut pas nbsolunient exclure la possibilitb d’uiic~ certaine :tction tle l’influenza BpitlP~niquc coiiiiii(’ factrm favori- *ant ou acci.li~rant 1’t;closion dc la pnralysit..

Dans cpclle ~nc‘surc le swmenage, les fuiigues dc diffi.rciitcs sortes ct leb fortes &mofio?is peuveiit-ils cliez les sypbiliticlues :tcc&li.rer l’bclosion cl’une pralysie ? C’est line question clu’o~l t~ vivernent debattnc A l’occasion dcs observations faite.; au (’ours ile la cleriiiPrc guerre (1914-1918). Il’eygantlt, Pilcz, Hauptniann, Stiefler, Herzig, Kolliiieier, Delnias et cl’autrw encore n’ont pu constater uii abr6genient dc I I L pbriode cl’in- cubation tlu fait drs influences dc guerrc. I’lusieurs ni6decin.; aiiglais ct fraiqais - tels Colin, Itoss, 1)upony - notent an coiitrairc une augmentation de frdquencc cle la paralysic pc.11-

(~)iiipzwe In valeur obtenue pour 10s pralysirs cwiitract(bes daiis 1c.s ciiiq ails aprhs l’infcctioii (12.5 1.42 iiiois) ILWC la cluri~c iiroyciinc tlc la nialadie pour les patients qui curcat mic p6riode d’iiicubatioii dch dix h viiigt niis (28.7 f 2.55 mois), oii obtieiit uiie diffiwiicc (16.2 + - 2.92) qui cst ~tatistiquerneiit incontcs- table. I1 scmblc dour qw la paralysic. tloiit l’iiirubatioii est tri‘s conrtc Proluc gbii~~:dc~~iieiit trks riq)ideriii.iit, eii 1 ’c . s~ inc~~

Mcs recherclics doiineiit cloiic uii riwiltat pour aiiisi dire roiiiplhteiiieiit nGgatif par rapport nux factcurs h i i t oii iliscute l’influc~iicc stir la dnrbc d e In phiode cl‘incubatio~i. C’est s c ~ ~ l e - iiient au mrriiciiagv, aux coiiditions psychoghiics ( A t A l’inflneiizw iyicli.niiquc qw je n’ni pas ronlu rcfuwr toutc iiiiportaiicr iiitliriclucllc &LW la. ilnrCe d’iiicnbatioii. Rcl:~tiveiricnt i~ la question cle caroir si l’apparitioii dc r(&Iivcs du c0tb clc 1:t p w ~ u 011 dcs iiiuq~~eiises a quelque influence m r l’incubation, il iii’a it4 impossible clc preiidrc position c h i 1 iii’appuyaiit sur iiies proprec: doctuiients. Mais ni l’iige auquel s’est opMc la contmiiiiiatioii syphilitique, ni le sexc, iii l’inteiisitt: du traite- ineiit iiiercurit~l (iiul, peu imcrgiquc, Cmergiqne), ni l’h&bditb, iii la preseiicc dcs stigiiiates dits dr degikkresceiice du ccitb dc la ti-te, iii la cuiistitution puifisante OII ili~bile du corps, iii eiifiii l’abns aiitkicnr des spiritueux lie paraissent iiii,ritcAr qu’oii leur reconnaissc qwlqiie action sur la (lurk clc l’iii- cnLatioii. Lcs ca~iscs des graiidcs variations clc cctte ( l u r k wiit wlors A cherclicr daiis uiie directioii d’tiii abord iiioiiis akb. La prernikre idbe qui se prbseiite h l‘esprit est celle tl’iuiic diffkrciice daiis la capaciti: gbiiOralc dc sc dkfeiidre coiitrc l’iiifcctioii syphilitique et clc h i resister, ou l ien d’nne dif- f ( ~ n c e dc r6sistance orgaiiique dn C C ~ V R U , on hien encore

liloyc’ll cl’un all.

DE LA DURBE DE L’INCUBL4T1O?K. 103

d’une diffi-rence dans les propriBtt‘a du virus - tous facteurs qui agiraient par consitquent sans relation aucune avec les diffkrents facteurs que nous venons d’knumitrer. La tliversitt; supposde du virus n’implique pas qu’il existe une varidtk sp& ciale, naurotrope, de spirochetes phles, variktk qui dkterminerait fatalement la paralysie ou en exagkrerait la frequence. En se fondant sur leurs experiences d’inoculation chez le lapin, Marie et Levaditi, comme on le sait, admettent l’existence d’une varibtk de spirochetes piiles douee spkcialement de pro- pribtbs neurotropes et qui proviendrait des mnlades paraly- tiqqes. Toutefois Jahnel a bnergiquement soutenu que Marie et Levaditi ont fait ici une confusion avec une maladie h spirochetes se dheloppant spontanbment chez le lapin - et causde par la spiv-ochaete cmiiculi -- maladie qui ne eerait pas identique A la syphilis. I’laut et Mulzer signalent Bgalement la possibilitk d e cette erreur chez les deux auteurs franyais. Toutefois, en inoculant des testicules de lapin avec l’kcorce cbrtbrale provenant d’hommes paralytiques, Plaut et Mulzer ont obtenu chez ces animaux des altkrations soit du liquide ckrkbrospinal, soit d u cerveau et qui rappellent les altbrations histologiques du cerveau qu’on rencontre dans la paralysie humaine. E n inoculant I r cerveau et la moelle des animaux ainsi infectbe, ils purent de nouveau transfiBrer cette m8me maladie k des lapins antkrieurement bien portants. A l’heure prksente ils ont pu operer de la sorte jusqu’h quatre passages de l’animal h l’animal. Toutefois ils n’ont pu rbussir encore A demontrer la presence des spiroch~tes dans le eystbme ner- veux des animaux. Contraitement aux lapins inoculd3 avec la syphilis vulgaire, les lapins inoculds au moyen des paraly- tiques ne prksentent aucune leaion locale a u point d’inoculation. E n raison de ces expdriences animales, Plaut &met l’hypothkse yue des spirochbtes douBes de propriktks biologiques speciales agissent sur le cerveau des paralytiques et qu’elles rbalisent d e la sorte le processus paralytique; mais ce serait seulement A une pkriode tardive, alors que l’infectiositit naturelle d u can- didat b la paralysie ou d u paralytique s’est dkjA itpuiske, qu’elles acquerraient ces propriet63. Les spirochetes piiles, devenues les spirochetes de la paralysie, perdraient ainsi toute valeur Ppidkmiolsgique. A la suite de sea experiences ani- males, Plaut examina 15 membres de familles de paralytiques.

104 FRITZ WIESEL.

Tous les 15 6taient infect63 et, l’bpoque de la ponction lom- baire, en pleine bvolution syphilitique (rbaction de Wasser- mann positive dans le sang); mais au point de vue neurolo- gique et psychique, ils btaient sains. A l’exception d’un cas, dans lequel existait une IkgPre plkocytose, les rbactions usuelles du liquide rachidien furent nPqatives. Dans la question de la syphilis nerveuse l’laut conclut alors que les spirochktes pro- venant des paralytiques et transport& sur d’autres personnes n’ont pas fatalement les propri6tCs neurotropes qui, chez les infect&, les mettent constamment en btat de faire rentrer le systi.me nerveux clans le tableau de la maladie. Cdte pro- position, comme il le dit, parait contredire ses propres consta- tations et celles des expi~iences animales de Mulzer, A savoir clue, chez les lapins, on obverve une action obligatoirement neurotrope du virus paralytique. Mais, en l’espkce, continue Plaut, il faut se rappeler que l’infection survint chez les per- sonnes en cause avant l’bclosion de la paralysie et que c’est seulenient un transfert des epirochbtes provenant d’un patient dbjh frapp6 de paralyeie qui donnerait des conditions analogues A celles de l’expbrience animale. Toutefois, les constatations de Plaut sur les 15 parents infect& de ses paralytiques ne me semblent pas prouver absoluinent la fausset6 de l’opinion, d’aprks laquelle il existsrait un virus syphilitique neurotrope spdcial. Lors de leur examen, ces 15 personnes avaient toutes une syphilis en Bvolution et, chez l’une d’elles, il existait m6me des alterations d u liquide spinal (plkocytose). I1 est donc fort possible que, dans l’avenir, elles viennent h presenter une pa- ralysie ou u n tabes; (d’aprhs les chiffres de Plaut, pour ses 4 patients infect& A l’iige adulte, il s’btait bcouli! de seize h vingt-trois ans entre l’infection et le moment ou leur liquide spinal fut examin(>). I1 est encore possible que, m6me s’il existe rbellement une variktb neurotrope de la spirochbte piile, les personnes qui en auraient ete infectkes ne deviennent pas forcbment victimes de la mbtasyphilis. Leurs moyens de d6- fcnse, gbnkrale ou lociale, bventuellement soutenus par un traite- inent spbcifique bien ex6cut6, peuvent fort bien empikher le systkme nerveux central d’ktre su bmergB par l’infection neuro- trope. En somme, d a m 1’Ctat actuel des recherche8 Eur la paralysie, il semble necessaire de reconnaitre au virus syphiii- tirjue qui engendre In paralysie des proprietks neurotropes ;

TIE LA UUIIKI.: UE r,’mcuB.imn-. 10-i

mais ces propriCt6s signifient-elles qu’il existe une espixce parti- c u k e , fatalement nemotrope, des spirochetae pal l idae ou bien les proprii.li$s lieurotropes ne se dbveloppen t-elles qu’au cours dn s6jour des Ppirochbtes dans ui i organisme humain spi~2ale- ment prbdisposi. d’une fagon ou de l’autre? C’est ce clue, pour l’instant, on ne saurait affirmer avec certitude.

I’our finir , clu’il me soit permis de prbsenter mes remercie- ments les plus sincares au Prof. Olof Kinberg, au Prof. Bror GadeliuE, au D; Ivan Byatedt, au Prof. Johan Almkrist et au Docent Karl Marcus pour la gricieuset6 dont ils ont fait.preuve en mettant h ma disposition les registres d’observations de leurs hbpitaux respectib.

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