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Diagnostic des cours d’eau de la commune d’Ormont-Dessus Master 2 Evaluation et Gestion de l’Environnement et des Paysages de Montagne Automne 2010

Diagnostic - Cours d'eau de la commune d'Ormont-Dessus (Diablerets, Suisse)

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DESCRIPTION

Travail Commun Universitaire, Octobre 2010Master 2 EGEPM, Institut de Géographie Alpine, Université Joseph Fourier, Grenoble 1 - Diagnostic Environnemental de 4 cours d'eau torrentiels de la commune d'Ormont-Dessus, Valais Suisse, Massif des Diablerets - Diagnostic hydrologique général - Evaluation des dommages des évènements de crues passés (10 ans) - Etat des ripisylves et recolonisation des zones de dépôts - Evaluation des risques - Proposition de solutions de gestion réaliste

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Diagnostic des cours d’eau de la commune d’Ormont-Dessus

Master 2 Evaluation et Gestion de l’Environnement et des Paysages de Montagne

Automne 2010

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2

Grande eau Amont

• Commune :Ormont-Dessus

• Date :12 octobre 2010

• Longueur :400m

• Exposition :Nord-Est

• Altitude :1265m

• Pente : Faible

3

Objectifs d’entretien-Désencombrement du lit :

- Dans cette zone, un nettoyage du lit pourrait être nécessaire. En effet, la forte quantité de matériaux est en partie stoppée par le goulet d’étranglement. Or, lors d’un événement de grande am-pleur, les matériaux mobilisables sont très nombreux et peuvent accentuer le risque d’embâcle. Le danger réside alors dans une rupture du bouchon au niveau du goulet, ce qui provoquerait une vague destructrice de matériaux sur la partie aval du cours d’eau. Même si les habitations ne sont pas à proximité directe du secteur, les conséquences de cette vague pourraient se ressentir au niveau du village des Diablerets.

- Afin de limiter les risques, il serait nécessaire de nettoyer réguliè-rement le lit du cours d’eau mais également les berges afin d’éviter l’apport des versants en arbres et matériaux érodés.

ver un glissement, donc un apport des versants. L’érosion alors exercée dans ce secteur à cette période a provoqué un sapement des berges d’où la présence d’arbres sous-cavés. D’autre part, l’absence de véritable ripisylve témoigne de l’ampleur de la crue de 2005 : il est probable que les berges aient été arrachées lors de cet épisode. Néanmoins, la revégétalisation en cours montre une certaine stabilisation des matériaux depuis les cinq dernières années. Cette première par-tie se termine par une cuvette remplie de dépôts, puis une rupture de pente marque le début d’un goulet d’étranglement où on observe la réapparition de l’eau.

Le cours d’eau présent dans le goulet d’étranglement, illustré par la figure 14 et le profil n°6, réapparait sous un bloc avec un régime turbulent. Cela

est causé par l’augmentation de la pente qui favorise le drainage des dépôts obstruant le cours d’eau dans sa partie amont. Toutefois, le débit est relative-

ment faible, la largeur du chenal étant de 80 centimètres et sa profondeur ne dépassant pas 25 centimètres. Cette zone est marquée par la présence

de gros blocs et d’un encaissement du lit qui s’accentue et qui pourrait être à l’origine d’importants embâcles lors de la prochaine crue.

Ce goulet d’étranglement est provoqué par un glissement de

terrain ancien en rive gauche qui, encore aujourd’hui alimente le cours d’eau en matériaux. La ripisylve est donc quasiment absente même si la présence de végétaux issus des versants est importante. Aux pieds du goulet d’étranglement (qui correspond aussi au pied du glissement) se trouve une grande quantité de matériaux provenant de l’amont mais aussi d’une lave torrentielle perpen-diculaire au cours d’eau en rive droite. C’est aussi au pied du glissement que le cours d’eau réapparaît significativement avec notamment une source traduisant de l’écoulement du versant Ubac (Joux de champ) mêlé à la réapparition de notre cours d’eau.

De la plage de dépôt au goulet d’étranglement, il y a donc une absence d’entretien du cours d’eau et des berges, visible particulièrement en période d’étiage. Le nombre d’arbres morts au sol peut bloquer les grandes quantités de matériaux de ce secteur ce qui entraine un fort risque d’embâcles en cas d’événement de crue majeur.

Etat des Lieux

Ce secteur peut être divisé en deux parties. La première, en conti-nuité, avec le secteur précédent, est mar-quée par une absence du cours d’eau. En effet, le niveau de base du torrent à l’étiage se retrouvant « enfoui » sous les accu-mulations de matériel sédimentaire. Ces accumulations (Figure 13) sont dues au fort charriage présent lors des maximas de forte crue, couplées à la confluence de cours d’eau de rive gauche et droite de la plage de dépôt (lié au rétrécissement progressif du lit majeur dans ce secteur). On observe tout de même sur cette première partie une incision d’environ 3 mètres par rap-port à la plage de dépôt (cf. figure n°12 et profil n°5). Etant donné la pente moyenne, cette incision a nécessité un débit fort sans surcharge sédimentaire, ces conditions cor-respondent au post maxima de la crue de

2005. En rive droite, il est possible d’obser-

Petite histoire du Secteur

La morpho-logie actuelle du cours d’eau est récente dans la mesure où elle ne date que de la crue de 2005. En ef-fet, lors de cet événement, une partie des berges a été arrachée et la forme du lit s’est élargie créant alors plus de zones favorables au dépôt, là où la pente s’adoucit (cf. figure 15).

Caractéristiques du Lit

MinimumLargeur lit mineur (m) 10Largeur lit majeur (m) 80Profondeur (m) 0,15Sources en eau 0Affluents 1Température -

Fig. 13. - Forte présence de blocs et de troncs susceptibles de former des embâclesFig. 12. - Forte incision du lit (3m)

Fig. 14. - Goulet d’étranglement photographié depuis l’aval

Fig. 15. - Evolution de la morphologie fluviale avant et après 2005

Profil 5. - Secteur 3 amont

Profil 6. - Goulet d’étranglement du secteur 3

Carte de localisation(commune, bassin versant, secteur)titre de la sous partie

informations complementaires

Numero de page

code couleur de la partie en cours de lecture

numero du secteur

Guide de lecture du diagnostic

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Secteur 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15

DIAGNOSTIC DES COURS D’EAU DE LA COMMUNE D’ORMONT-DESSUS

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localisation dans la sous partie en cours

document graphique

legende des cartes

Des cours d’eau d’Ormont-Dessus

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Réalisation

AUDÉOUDBERNARD-REYMOND

BLANCBRIQUE

CAILLEBOTTECONSOLI

DAVIDDENIAUECAULT

FRANÇOISGIANDOLINI

GRASSETGROSJEAN

LEROYMITERAN

PATISSIERPIOLAT

Jean-GuyAliceAlexandreBenjaminAurélieGuillaumeStéphanieYannickLucileJustineFranck AntoineAgatheCyrielleLaureVincentMarine

Ce document a été réalisé à l’automne 2010 par les étudiants du Master 2 « Evaluation et Gestion de l’Environnement et des Paysages de Montagne » (promotion 2010-2011) de l’Institut de Géographie Al-

pine de Grenoble (Université Joseph Fourrier).

Sous la direction de Philippe SCHOENEICH, Professeur à l’Institut de Géographie Alpine

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Remerciements

L’ensemble de la promotion du Master 2 EGEPM tient tout particulièrement à remercier :

- Monsieur Ph. GROBETY, syndic de la commune d’Ormont-Dessus, pour sa dispo-nibilité ainsi que pour la mise à disposition des données de base sur la commune.

- Madame M.C. BUSSET, archiviste et directrice du musée d’Ormont-Dessus, grâce à qui la découverte de l’histoire de la commune a été un plaisir.

- Toutes les personnes rencontrées aux Diablerets pour leurs apports d’informa-tions sur la commune.

- Enfin,merciàl’équipepédagogiqueetàl’administrationdel’InstitutdeGéogra-phie Alpine qui nous ont permis de mener à bien cette étude.

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Avant de commencer la lecture de ce présent rapport, il nous semble indispensable de rappeler aux lecteurs les modalités de sa réalisation.

Il a été élaboré par les étudiants du Master 2 « Evaluation et Gestion de l’Environne-ment et des Paysages de Montagne » de l’Institut de Géographie Alpine de Grenoble (Université Joseph Fourier) au cours de leur formation. Avec le suivi de l’équipe péda-gogique, le groupe de travail a tenu à rendre un rapport correspondant aux attentes des acteurs locaux en se basant sur les compétences et les connaissances acquises.

La majeure partie des données utilisées pour cette étude ont été récoltées durant un stage de terrain limité à trois jours (octobre 2010). Le temps imparti au travail ne permet pas une connaissance exhaustive et précise de l’ensemble du terrain d’étude. De ce fait, les informations et préconisations présentes dans ce rapport doivent être appréhendées à titre indicatif et peuvent être complétées ou réajustées afin d’assu-

rer l’exactitude et la durabilité de ce rapport.

Mise en Garde

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Sommaire

Guide de lecture �����������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������2Réalisation ��������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������5Remerciements �������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������7Mise en garde ���������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������9Sommaire �������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������10

Introduction .......................................................................................................................................................................13

Partie I - Présentation générale ...........................................................................................................................................15 • Présentation du terrain d’étude ......................................................................................................................................16 • Etat de l’art ......................................................................................................................................................................18

Partie II - Diagnostics et état des lieux ................................................................................................................................15 • Diagnostic hydrologique général .....................................................................................................................................23 • Diagnostic écomorphologique général ............................................................................................................................26 • Cartes de repérage des bassins versants .........................................................................................................................28 • Etat des lieux des processus et secteurs .........................................................................................................................34 - Grande-Eau amont .................................................................................................................................................34 - Torrent du Dar ........................................................................................................................................................46 - Torrent du Culand ..................................................................................................................................................62 - Grande-Eau aval et Torrent d’Ayerne .....................................................................................................................74

Partie III - Risques et valorisation des cours d’eau ...............................................................................................................89 • Présentation et analyse d’évènements passés ................................................................................................................90 • Eléments d’analyse diachronique ....................................................................................................................................96 • Etat des lieux des risques ................................................................................................................................................98 • Suggestions de mesures de valorisation .......................................................................................................................104

Conclusions ......................................................................................................................................................................107

Bibliographie ������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������109Table des figures �������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������110Table des tableaux ����������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������111

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A la confluence de plusieurs cours d’eau, la commune d’Or-mont-Dessus se trouve sous la menace permanente d’une crue qui pourrait avoir de nombreuses conséquences, comme cela a déjà eu lieu par le passé. Afin de limiter le plus possible ce risque ainsi que de valoriser cet espace, un diagnostic des cours d’eau a été réalisé par la promotion 2010-2011 du Master 2 EGEPM (Evaluation et Gestion de l’Environnement et des Paysages de Montagne) de l’Institut de Géographie Alpine (Université Joseph Fourier, Grenoble 1) sur le territoire de cette commune.

L’hydrologie, les risques naturels et le paysage sont les trois thèmes mis en avant dans ce document. Ils sont abordés à la fois d’un point de vue temporel et spatial, ce qui permet d’appréhen-der au mieux les rapports Homme/Nature, qui sont au cœur des préoccupations actuelles de gestion. De ce fait, l’objectif de ce diagnostic est de comprendre les processus géomorphologiques inhérents aux cours d’eau étudiés et de proposer des solutions visant à la protection des espaces anthropisés à travers une ges-tion réaliste et une valorisation paysagère des cours d’eau.

A l’aide de toutes les connaissances acquises sur le terrain et des documents déjà existants, il a été possible de réaliser un état des lieux, de mettre en avant les problématiques liées à une telle situation ainsi que de proposer des solutions de gestion. L’en-semble de ces résultats a alors pris la forme d’un bilan suggestif avec orientations d’actions accessible à l’ensemble des acteurs.

Ce travail a été réalisé en trois temps. Une étude préliminaire a été nécessaire pour recenser les données existantes dans le but de mieux appréhender l’espace étudié. Cette première phase a abouti à la réalisation de fiches de terrain. Elles comprennent la liste exhaustive des données indispensables à ce diagnostic. Trois jours de prospection sur la commune d’Ormont-Dessus ont ainsi permis de se rendre compte des dynamiques qui régissent l’es-pace. La dernière phase a consisté dans l’organisation et la mise en forme de toutes les connaissances acquises.

Afin que cette évaluation soit la plus efficace possible, le choix a été fait de diviser l’espace en quatre bassins-versants. Cela a permis d’obtenir une description hydrogéomorphologique du fonctionnement des cours d’eau ainsi qu’une vue d’ensemble des risques présents sur le secteur. Ces bassins-versants ont eux-mêmes été subdivisés en secteurs, en fonction d’éléments modi-fiant les caractéristiques du cours d’eau tels que la géomorpholo-gie ou l’anthropisation. Chacun des secteurs est, par conséquent, détaillé dans une fiche technique contenant une localisation, un état des lieux, un court historique, ainsi que les caractéristiques précises du lit, aboutissant à des propositions de gestion. Ce dé-coupage de l’espace qui suit une logique géographique, allant du général au particulier, a rendu possible une meilleure lisibilité des résultats.

Introduction

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I - Présentation Générale

•Présentationduterraind’étude•Etatdel’art

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Images Google Erath

Présentation GénéraleZone d’étude

La commune d’Ormont-Dessus appartient au canton de Vaud et au district d’Aigle, au sud-ouest de la Suisse, à 20 km au nord-ouest de Sion. Elle se trouve dans le massif des Diablerets (cf. carte). La commune s’étend sur 6144 ha pour

une population de 1447 habitants au 1er janvier 2010. Constituée de petits villages, Vers-l’Eglise et les Dia-

blerets, cette commune est marquée par son at-tractivité touristique. Sa population peut s’élever à 10 000 personnes en hiver lorsque la station est

ouverte. Hors saison, la principale activité est l’agropastoralisme qui contribue fortement

à modeler le paysage.

Ormont-Dessus se situe à l’amont du bassin versant de la Grande Eau (un affluent du Rhône), à 1128 m d’altitude. Le territoire communal est drainé par un réseau de ruisseaux, qui recueille les eaux claires dans les zones bâ-ties. La majorité des cours d’eaux du massif des Diablerets appartient au bassin versant du Rhône. La ligne de partage des eaux concernant le bassin versant du Rhin se situe entre le col du Pillon, l’Odenhorn et le glacier du Tsanfleuron.

DIAGNOSTIC DES COURS D’EAU DE LA COMMUNE D’ORMONT-DESSUS

Chapitre 1 2 3

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* Nappe sédimentaire : ce terme est utilisé pour dési-gner un ensemble sédimentaire en géneral d’origine marine. Les Nappes Helvétiques et Penniques sont des ensembles de couches sédimentaires déposés entre -230 et -35 Millions d’années.

Les nappes penniques ont subi un long charriage, et de fortes déformations lors de la collision des plaques Apulienne et Eurasienne entre -40 et 35 millions d’an-nées (Formation des Alpes). Elles sont constituées des anciennes nappes du Grand Saint-Bernard et de la Dent Blanche. Les nappes Penniques se retrouvent aprés un long charriage au Front de la chaîne Alpine.

Les nappes hélvétiques sont affectées dans leur en-semble d’un plongement axial vers le nord-est allant de 0° à l’ouest à 30-40° à l’est. Ce plongement est aussi associé à la collision alpine, et notamment à l’arrivée par le sud-est des nappes ultrahélvétiques et penniques. Les nappes ultra helvétiques sont trés dé-formées et allochtones à l’ensemble hélvétiques. Géo-logiquement, on inclut les nappes ultrahelvétiques à cet ensemble.

Géologie succincte du massif des Diablerets

Le massif des Diablerets est un des massifs des Alpes calcaires. Il est constitué d’un ensemble de nappes sédimentaires plissées jalonnant le front nord-ouest du massif cristallin du Mont-Blanc et de l’Aar. En géologie, on parle de massif alpin externe. Parmi ces nappes sédimentaires, on distingue les nappes helvétiques et les nappes penniques*, nappes préalpines ayant subi de longs charriages allant de la dizaine à la centaine de kilomètres sous l’effet de la compression sud-est/nord-ouest propre à l’Orogénèse Alpine.

Les séries sédimentaires rencontrées à l’affleurement sont composées de gypse/cornieule pour la série du Trias supérieur (Carnien Norien), de calcaires à alter-nance siliceuse et marneuse du Crétacé inférieur (Berriasien à Urgonien supé-rieur), de calcaire gréseux et argileux ou schiste de l’Eocène supérieur, des grés de Taveyanne et des flysch marno-gréseux et wildflysch de l’Oligicène inférieur.Par la nature de ces unités, par les plissements qu’elles ont subi lors de la forma-tion des Alpes et par l’érosion fluviale et glaciaire qui les a burinées, on retrouve une topographie escarpée marquée par trois grandes dépressions : celle de l’Avan-çon, celle de la Gryonne et celle de la Grande Eau.

La géologie tient un rôle important dans l’étude des risques naturels que ce soit de façon directe (chute de pierre, glissement de terrain...) ou indirecte. Il est possible de distinguer, par exemple, des grandes zones favorables à la formation de lave torrentielle lors des épisodes de fortes précipitations. En effet, la présence des barres calcaires de l’Urgonien, surplombées par les marno calcaires du Barrémien, sont assez friables et fortement soumises à l’érosion. Elles provoquent la forma-tion de zone de colluvions majeures.

Les alluvions et colluvions du quaternaire correspondant au lit actuel des torrents de Culand ou Grande Eau, sont souvent accompagnées ou bordés à l’amont par des zones de flysch importantes. Matériaux plastiques, elles sont synonymes de glissement de terrain et/ou de sollifluxion constante. Ces phénomènes jouent un rôle majeur dans la dynamique des cours d’eau par rétrécissement direct du lit ou par goulet d’étranglement laissant place à la formation rapide d’embâcles ; deux phénomènes aboutissant au débordement du torrent.

Climat de la commune

Les Alpes se situent à un carrefour climatique. En effet, elles se trouvent au croi-sement entre les courants polaires provenant du nord, continentaux arrivant de l’est, océaniques depuis l’ouest ainsi que méditerranéens et sahariens par le sud. A cet égard, il apparait que le climat suisse, et particulièrement en ce qui concerne le canton de Vaud, est très varié.

La commune d’Ormont-Dessus se trouve directement influencée par les reliefs alentours. Afin de mieux comprendre le fonctionnement du climat, lui-même jouant un rôle sur les dynamiques hydrologiques, il a été nécessaire d’analyser les données de la station météorologique des Diablerets pour l’année 2009. Il est possible de constater que le cumul des précipitations se chiffre à 644 mm/an pour la station des Diablerets (cf. figure). Cette année 2009 a donc été extrêmement sèche comparée aux maleurs annuelles moyennes (de l’ordre de 1200mm/an). Ces précipitations semblent relativement homogènes tout au long de l’année (de 40 mm en avril à 75 en août, mois le plus humide). Quant à la température, elle atteint son maximum en juillet-août avec 18°C. L’amplitude thermique annuelle est de prés de 20°C entre les mois les plus chauds et les plus froids. De plus, les températures les plus élevées sont en corrélation avec les précipitations.

Toutefois cette analyse est à relativiser dans la mesure où l’encaissement de la vallée entraine une forte dispropotion entre les deux versants. D’une part, le soleil n’atteint pas le versant ubac pendant la majeure partie de l’année. Cela entraine donc des conséquences directes sur la couverture neigeuse qui est plus durable sur un versant que sur l’autre. D’autre part, cet encaissement entraine également une forte convergence des eaux de pluie vers le talweg.

Après avoir succintement présenté le terrain d’étude, un rappel des notions géomorphologiques, hydrologiques et géologiques est nécessaire afin de comprendre au mieux les problématiques

et résultats du diagnostic.

Chapitre 1 2 3

Fig. 1. - Diagramme ombrothermique de la station des Diablerets en 2009 (réa-lisation : M2 EGEPM d’après les données météorologiques Suisse 2009)

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Présentation GénéraleEtat de l’Art

(1) LAVE TORRENTIELLE : phénomène de crue particulier qui consiste en la propagation d’un volume considérable de boues denses charriant des blocs. Des écoulements de type lave torrentielle ont un pouvoir destructeur plus important qu’une crue torrentielle de débit équivalent. Cela étant dû essentiellement à la quantité des matériaux charriés ainsi qu’à la densité du fluide qui les transporte.

Plusieurs critères sont nécessaires pour la formation de lave torren-tielle : - Le bassin versant doit présenter une partie sommitale vaste dans des zones de forte pente - Elles doivent traverser des formations géologiques peu cohérentes avec une quantité importante de matériaux fins.

CRUES TORRENTIELLES : phénomène typique des zones de montagne dû aux fortes pentes des cours d’eau qui assurent un transit rapide de l’eau de pluie, et/ou aux fortes intensités pluviomé-triques (orages). Ce type d’écoulement s’accompagne du transport de branche voire d’arbres entiers et de matériaux solides en grande quantité. Ces événements se caractérisent par leur soudaineté et par leur intensité spatiotemporelle rendant leur prévision difficile.

Etat de l’Art

La compréhension du diagnostic sur les cours d’eau d’Ormont-Dessus, implique de revenir sur des notions essentielles d’hydrogéomorphologie, à savoir leurs dynamiques et les processus qu’ils engendrent. Max DERUAU (1965) définit les torrents comme étant des « cours d’eau à régime spasmodique, à forte pente et qui travaillent dans des matériaux faciles à affouiller». En se basant sur cette définition, il apparait que les cours d’eau des Diablerets se comportent généralement comme des rivières torrentielles. Le critère prédominant pour distinguer le torrent de la rivière est celui de la pente. KOULINSKI (1994) considère qu’à partir de 6% il est possible de parler de torrent. Ce critère n’est pas respecté sur l’ensemble des linéaires étu-diés à Ormont-Dessus : les cônes de déjection et bassin de réception sont généralement peu pentus et se rapprochent de la définition de la rivière torrentielle si l’on se base uniquement

sur le critère de la pente. En revanche, la plupart des cours d’eau se caractérisent par une forte irrégularité du lit (KOULINSKI, 1994) qui est sans cesse remanié et remodelé. Les cours d’eau des Diable-rets sont aussi caractérisés par une variabilité importante du débit. La plupart sont partiellement à sec actuellement (été et automne 2010), lors d’une période d’étiage très caractérisée. A contrario, lors d’épisodes pluvieux violents, les écoulements peuvent être rapides et turbulents et générer des crues (crue de 2005 notamment). Ces événements engendrent une variation importante de la capacité de charge du torrent (BONNET-STAUB, 1998). Les cours d’eau des Dia-blerets se rapprochent ainsi des torrents dans le sens où ils sont capables, au cours d’une crue, de mettre en mouvement un volume de débris disproportionné par rapport à la superficie de leur bassin versant.

Afin de comprendre, de la manière la plus précise possible, le fonc-tionnement des cours d’eau présents sur la commune d’Ormont-Dessus, il convient de se pencher sur les dynamiques amont-aval, donc sur le fonctionnement du bassin-versant dans sa globalité. Dans un premier temps, il est nécessaire de définir précisément la

notion de bassin versant. BRAVARD et PETIT (1997), considèrent qu’il s’agit d’ « une entité topographique et hydrographique dans laquelle se produisent des entrées d’eau sous la forme de précipitations ». Il est également important de préciser que, d’un point de vue morphologique, le bassin versant est limité d’une part par les talwegs et d’autre part par les lignes de crêtes qui délimitent la frontière entre deux bassins hydrographiques différents. En se basant sur cette définition, il est possible de déduire que tout ce qui se passe à l’amont de la zone a des conséquences sur la partie aval. Ainsi, d’après les travaux de CAMBON, il est possible de mettre en évidence une interrelation entre ce qui se passe au niveau de la tête de bassin et les conséquences visibles dans la partie aval. Ces liens se ressentent notam-ment au niveau du transport de sédiments. Cela amène à évoquer la question du gradient granulométrique. Plus le bassin est étroit, plus la puissance du cours d’eau sera forte donc plus sa capacité à mettre en mouvement des alluvions et importantes (DEDKOV, 2004). Plus la pente sera importante, plus le débit sera fort. Cela tend à corroborer les observations de terrain qui ont montré que plus on se situe vers la partie amont du bassin versant, plus la force de transport du cours d’eau est importante. De plus, c’est dans ces zones que se situent les gorges. Celles-ci sont très importantes d’un point de vue hydrologique car c’est surement là que la puissance d’érosion est la plus forte. Ces phénomènes ont un impact direct sur la partie aval dans la mesure où tous les matériaux arrachés sont transportés puis déposés en contre-bas, là où la pente se radoucit (GARY et al., 2005).

Les laves torrentielles(1) sont des processus témoignant de la dynamique amont/aval. Elles se propagent dans des chenaux préexistants comme des gorges, des ravines. La densité importante du fluide, entre 1,8 et 2 t/m3, permet de transporter une grande quantité de matériel solide. Les gros blocs sont transportés à l’aval de la coulée. Le corps de la lave torrentielle est un mélange plutôt homogène qui constitue l’essentiel du volume total de la lave. La queue est plus fluide que le reste de la lave, et possède une capacité érosive élevée. Au cours de sa propagation dans le chenal d’écoulement, la lave s’alimente en arrachant des matériaux des berges et du lit, et l’entaille sur plusieurs mètres. La lave torrentielle se stoppe lorsque la pente n’est plus suffisante. La quantité de matériel transporté, la densité et la vitesse de déplacement en fait des événements particulièrement destructeurs, d’au-tant qu’il s’agit de phénomènes instantanés, extrêmement difficiles à prévoir.

Les cours d’eau étudiés présentent des traces de laves torrentielles. Elles se sont

DIAGNOSTIC DES COURS D’EAU DE LA COMMUNE D’ORMONT-DESSUS

Chapitre 1 2 3

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19

produites dans des secteurs de fortes pentes, à une altitude comprise entre 1500 et 2000 mètres et dénudés. Dans le bassin versant de la Grande Eau amont il s’agit des chenaux situés en rive droite en aval du lieu-dit « Creux de Champ ». Dans le bassin ver-sant du Culand, le chenal d’écoulement et les levées se situent au lieu-dit du « Creux de Culand ».

Un des problèmes principaux lié aux laves torrentielles est qu’elles favorisent le dépôt d’importants matériaux susceptibles de former des embâcles. Contrairement à d’autres phénomènes hydrologiques, les embâcles concernent des lieux précis et non pas de vastes zones. Ce sont principalement les produits naturels végétaux qui les pro-voquent, à savoir les fûts et troncs d’arbres, branches, feuilles et débris végétaux. Une ri-pisylve laisse tomber au sol entre 5 et 13 tonnes de produits végétaux par ha (CHAUVET, 1988), notamment des saules et des aulnes, qui en sont des essences emblématiques. Ces produits peuvent être disponibles sur plus de 80% du tracé de la plupart des cours d’eau, ainsi que sur les rives. L’encombrement du lit est ainsi fortement lié à l’« état de santé » de la ripisylve et à la capacité de résistance des arbres à l’érosion. Les ripisylves jouent un double rôle dans la mesure où, d’une part, elles piègent les bois flottant et, d’autre part, elles fournissent le cours d’eau en produits ligneux qui peuvent provoquer des embâcles à l’aval. Les cours d’eau de la commune d’Ormont Dessus montrent cer-taines zones à risque sur l’ensemble du linéaire. Les rives semblent relativement bien entretenues dans la partie aval des bassins versants alors que dans leurs partie amont, moins accessible, le lit a tendance à s’encombrer. Le risque est accentué par la présence de goulets d’étranglement et de gorges sur certains torrent (La Grande Eau, Culand) qui favorisent l’embâcle et peuvent aggraver le risque d’inondation lors d’une débâcle.

Il faut également noter la présence de nombreux aménagements sur les linéaires qui peuvent constituer des obstacles. Les arches des ponts, surtout ceux à structure massive, peuvent ainsi empêcher le passage des flottants, que ce soit en hauteur ou en largeur. Ces embâcles ont un rôle direct sur le fonctionnement hydrologique. En effet, ils créent un barrage qui modifie fortement le comportement du cours concerné. Le plus souvent, ces embâcles ne cessent de grandir, ce qui crée un bouchon qui peut céder subitement sous la pression de l’eau, provoquant une vague destructrice.

Des études ont déjà été réalisées sur certains cours d’eau à risque de la com-mune d’Ormont-Dessus. Cependant, il s’agit davantage de descriptifs des évé-nements passés et il existe peu de documents sur l’état actuel des lits des cours d’eau. Le diagnostic a donc pour but de réaliser un bilan de l’aspect des torrents, notamment en situation d’étiage, les connaissances sur cette période étant rela-

tivement faibles.

Chapitre 1 2 3

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Partie II - Diagnostics et état des lieux

•Diagnostichydrologiquegénéral

•Diagnosticécomorphologiquegénéral

•Cartesderepéragedesbassinsversants

•Etatdeslieuxdesprocessusetsecteurs21

21

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I. Diagnostic Hydrologique GénéralMise en evidence de la situation d’Etiage

Une situation d’étiage, soit la période extrême de basses eaux sur un territoire, est définie par l’indica-teur statistique du Débit Caractéristique d’Etiage ou DCE, déterminé par les dix jours de l’année où le niveau d’eau est le plus faible. Cependant, les données de débits disponibles sur la commune d’Ormont-Dessus ne s’étendent que sur une période de trois jours. Cette période étant insuffisante pour définir une situation d’étiage, on se référera à la station hydrologique la plus proche disposant de ce type de données, dans ce cas le site d’étude 2203 de l’OFEV implanté à Aigle, canton de Vaud, à l’exutoire du bassin versant de la Grande-Eau.

Situation hydrologique à Aigle

L’OFEV définit une situation d’étiage sur l’ensemble du bassin versant de la Grande-Eau lorsque le débit du cours d’eau atteint une valeur égale ou inférieure à 1,71 m3/s à Aigle (DC355). Comme le montre le graphique ci-dessous, la situation d’étiage n’a été atteinte que par trois fois au cours de l’année 2010 : la première le 24 février (1,66 m3/s), la seconde le 18 mars (1,16 m3/s), et la troisième du 8 au 10 octobre, soit deux jours avant l’étude menée sur le terrain. Pendant les trois jours observés et mesurés à Ormont-Dessus, soit du 11 au 13 octobre, le débit moyen journalier à Aigle était de 1,91 m³/s (DC).L’observation de la forme générale de ce graphique et des données des années précédentes permet donc d’avancer l’hypothèse que même si le bassin entier de la Grande-Eau ne se situe pas en situation d’étiage absolu au jour de l’étude, il se place néanmoins dans un contexte de période de très basses eaux.

Situation hydrologique à Ormont-Dessus

Le raisonnement précédent nécessite une certaine transposition avant d’être applicable à Ormont-Dessus. En effet, pour la même période, un débit journalier mesuré de 1,88 m³/s (mesure effectuée sur le terrain, lissée sur la journée) pourrait mener à une conclusion similaire. Cependant, deux éléments supplémen-taires doivent être pris en compte :

• La commune d’Ormont-Dessus et les cours d’eau de Culand, Dar et Grande-Eau supérieure ne représentent qu’une partie du bassin versant de Grande-Eau mesuré à la station OFEV Aigle.• La présence d’une centrale de production hydroélectrique sur le secteur de Grande-Eau aval, la-quelle relâche occasionnellement de grandes quantités d’eau dans le lit, modifiant donc le niveau d’eau.

Tout d’abord, un calcul simple démontre que sur la période étudiée, le débit mesuré en aval d’Ormont-Dessus correspond à 98% du débit de l’exutoire principal d’Aigle. On peut donc considérer comme négli-geable l’apport des bassins versants intermédiaires, et il n’est pas nécessaire de mettre en place un modèle permettant d’extrapoler les mesures aval à celles prises à Ormont-Dessus.

En ce qui concerne les lâchers d’eau de la centrale hydroélectrique, l’absence de données directes implique de se reposer essentiellement sur des évaluations. En se basant sur les observations de terrain et sur les propos d’un scientifique ayant travaillé régulièrement sur Ormont-Des-sus, on évaluera les apports de la centrale à partir des observations suivantes :- Au cours de la période d’observation, chaque lâcher de la centrale doublait ap-proximativement le débit apparent du cours d’eau.- Etant donné la longueur de chaque lâcher et leur rythme, on estimera à deux heures par jour le temps cumulé des lâchers.En se basant sur les données mesurées à Ormont-Dessus, on peut estimer à 4,10% la part correspondant aux lâchers dans le débit journalier observé à Aigle ce jour-là. On peut s’interroger sur la pertinence de conserver ou de soustraire ce chiffre au débit principal, selon qu’on considère la centrale comme un élément extérieur au bassin versant, ou inhé-rent à son fonctionnement.

Ainsi, même si la correspondance n’est pas absolue, les conditions sont suffisamment sem-blables pour permettre d’appliquer les données hydrologiques d’Aigle à la zone d’étude. Ormont-Dessus sera donc considérée en situation de très basses eaux, correspondant suf-fisamment à une situation d’étiage théorique pour y être assimilée.

1 - DCE : Le Débit Caractéristique d’Etiage correspond au débit moyen d’un cours d’eau sur les 10 jours de l’an-née où l’eau est au plus bas (il équivaut donc à un débit dépassé 355 jours par an, aussi noté DC355). Il est calculé sur des séries statistiques de débits jour-naliers classés, s’étalant sur plusieurs années.

2 - OFEV : Office Fédéral de l’EnViron-nement.

3 - P.Scheneich, Professeur à l’Institut de Géographie Alpine.

DIAGNOSTIC DES COURS D’EAU DE LA COMMUNE D’ORMONT-DESSUS

Fig. 2. - Débits journaliers mesurés à Aigle en 2010 (OFEV, 2010))

Page 24: Diagnostic - Cours d'eau de la commune d'Ormont-Dessus (Diablerets, Suisse)

24

Situation d’Etiage à Ormont-Dessus

I. Diagnostic Hydrologique Général

Afin de caractériser au mieux la situation hydrologique à l’automne 2010, une carte des basses eaux a été réalisée à partir des observations de terrain.

Les quatre cours d’eau étudiés se localisent dans le massif des Diablerets en Suisse : le torrent de Culand, le Dar, la Grande Eau et le torrent d’Ayerne (Voir Carte d’Etiage). Parmi eux, Culand, Dar et Ayerne sont des affluents de la Grande Eau, d’amont en aval. Le réseau hydrographique est marqué par la présence de

nombreux cours d’eau, non examinés dans cette étude. Avant de réaliser le commentaire de la situation des basses eaux, il est important de préciser que les mesures ont été effectuées dans des conditions météorologiques ensoleil-lées, sans précipitations observées au cours de la semaine précédente.

Cette carte met en exergue une dyna-mique amont-aval : Culand, Dar et la partie amont de la Grande Eau sont caractérisés par des pentes moyennes à

fortes et par des alternances de lit en eau ou asséchés. A l’inverse, le secteur de la partie aval de la Grande Eau et du torrent d’Ayerne, sur un replat au niveau du village, est quant à lui toujours en eau.

La disparition des cours d’eau dans la partie amont s’explique par deux états de fait : l’absence d’apports et de précipitations inhérentes aux conditions climatiques automnales et à un contexte géomorpholo-gique particulier. Les différents lits sont en partie occupés par des dépôts massifs de sédiments (levées, laves, embâcles, alluvions) charriés lors d’événements exceptionnels ou continuellement quelque soit la saison, par des cours d’eau ayant une forte énergie. L’eau, qui suit son niveau de base, s’infiltre dans les plages de dépôts (situées dans les zones de perte d’énergie : replats, zones d’élargissement des lits…) et réapparaît dans des secteurs de gorges où la roche mère affleure (présence faible de dépôts).

Ce processus apparaît une fois pour le secteur du Culand et de la Grande Eau contrairement au Dar qui recense de multiples apparitions/disparitions de l’eau dans son lit. La présence de l’eau provient majo-ritairement des apports d’affluents locaux bien plus que de petites résurgences et suintements du cours d’eau principal ou de sources. Cela témoigne d’un encombrement naturel du lit du Dar, observé sur le terrain, renforcé par les évènements de 2005.

Les débits observés sont très variables, entre partie aval/amont et entre les cours d’eau de ces parties. Il est important de noter que l’absence d’eau ou de profondeur suffisamment importante dans certains cours d’eau n’ont pas permis de mesure (zone amont du Culand et zone aval du Dar). Certains débits cor-

respondent aux apports des affluents seuls (ex : mesures du Pont Bourquin à l’aval du Dar). Les débits relevés sont faibles sur les principaux affluents mesurés dans la partie amont de la Grande Eau (2,9

l/s pour le Dar et 30l/s pour le Culand). Le débit calculé de la Grande Eau à l’aval de la confluence du Dar est de 373,2 l/s. Il est important de noter une absence d’eau dans le Dar à ce niveau et l’apport important du ruisseau d’Aigue Noire en rive droite (175,2 l/s).

Dans l’ensemble une augmentation des débits d’amont en aval a été observée sur le terrain et confirmée par les calculs de débits. Plusieurs facteurs, naturels et anthropiques, permettent d’aboutir à cette inter-prétation. L’aval correspond au point de convergence d’un grand nombre de ruisseaux. Son autre parti-cularité est sa forte anthropisation (centrale hydro-électrique, canalisations du lit). Cinq points de rejets ont pu être répertoriés sur le linéaire aval (deux sur l’Ayerne et trois sur la Grande Eau). Ceux-ci, d’origine anthropique, augmentent de façon considérable les débits observés. Parmi eux, deux débits calculés ont une moyenne de 3150 l/s, moyenne exceptionnelle provoquée par des lâchés d’eau par la centrale le jour des mesures. Cette anthropisation est d’autant plus visible que certains lits sont entièrement canalisés (torrent d’Ayerne, en rive droite de la Grande Eau, canalisé dès son arrivée au village (seuils béton, rondins de fer). Le lit d’Ayerne est bétonné jusqu’à sa confluence avec la Grande Eau (absence de sédiments).

Grâce à l’observation des berges, on constate que le niveau des eaux en octobre semble très bas par rap-port à la dynamique moyenne annuelle (soubassement ttet stratification visibles). Cette étude permet d’insister sur la nécessité de la commune d’Ormont-Dessus de mettre en place une gestion adaptée à la dynamique annuelle des cours d’eau. L’utilisation de l’eau par différentes activités anthropiques et la présence du village à l’aval de Grande Eau requièrent des mesures de gestion appropriées, dont certaines seront proposées dans les fiches « Etat des lieux » suivantes.

• Carte des basses eaux : cartographie (annuelle ou sur une période donnée) des ni-veaux les plus bas d’un ou de plusieurs cours d’eau.

• Carte des basses eaux :

Augmentation de débit Diminution de débitNaturels Topographie, Précipitations,

Eaux de fonte, Affluents, GorgesTopographie, Plages de dépôts,

Embâcles, PertesArtificiels Rejets Captages, Ponts, Seuils

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25DIAGNOSTIC DES COURS D’EAU DE LA COMMUNE D’ORMONT-DESSUS

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Carte d'étiage sur le bassin versant de Grande Eau (Dar, Culan, Ayerne, Grande Eau)

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Grande Eau

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Affluents à secAffluents en eauCours d'eauprincipal à sec

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Linéaire non étudié

Nom des cours d'eau principaux

!(

100

Page 26: Diagnostic - Cours d'eau de la commune d'Ormont-Dessus (Diablerets, Suisse)

26

Des cours d’eau d’Ormont-Dessus

II. Diagnostic Ecomorphologique

La méthode suisse d’analyse et d’appréciation des cours d’eau appelée système modulaire gradué prévoit un volet dit écomorphologique. L’écomorphologie des cours d’eau désigne les modifications anthropiques de la morphologie des cours d’eau et de leurs berges, et permet d’identifier les perturbations de l’état naturel de ces entités. Un diagnostic éco-morphologique a été élaboré sur le Canton de Vaud, à l’échelle régionale. Les paramètres de classification écomorphologique des cours d’eau sont les suivants : variabilité de la largeur du lit mouillé, largeur et nature des rives, aménagement du fond du lit et renforcement des berges. Les données de ce diagnostic ont été reprises et précisées sur les bassins versants du Dar, de l’Ayerne, du Culand et de la Grande Eau, à partir des observations de terrain. Les cours d’eau ont pu être répartis selon les cinq classes suivantes :

- Naturel ou semi-naturel- Peu modifié- Fortement modifié- Artificiel- Enterré

La carte ci-contre montre la classification des cours d’eau sur les bassins versants étu-diés selon les classes écomorphologiques décrites ci-dessus. Chaque classe est représentée par une couleur spécifique.

Le contexte hydrologique particulier évoqué précédemment ne s’oppose pas - bien au contraire - à l’établissement d’un diagnostic écomorphologique des cours d’eau d’Ormont-Dessus. En effet, le niveau exceptionnellement bas des eaux autorise un examen rapproché des berges et du fond du lit, permettant d’affiner les observations effectuées.

Classe Longueur totale de cours d’eau Répartition en pourcentageNaturel/semi-naturel 55393 78,1Peu modifié 11982 16,9Fortement modifié 2230 3,1Artificiel 428 0,6Enterré 912 1,3Total 70945 100

L’ensemble des cours d’eau étudiés sur le volet écomorphologique représente un linéaire d’environ 71km à l’échelle des bassins versants du Dar, de l’Ayerne, de Culand et de la Grande eau. 78% de ce linéaire est considéré comme cours d’eau naturel, 17% comme peu modifié, 3% comme fortement modifié et 2% comme artificiel ou enterré.Les cours d’eau du Dar et du Culand sont pratiquement naturels, sauf dans leur zone aval. L’Ayerne est le seul cours d’eau artificialisé en partie, sur 428m en remontant vers l’amont depuis sa confluence avec la Grande Eau. La Grande Eau présente un état peu modifié sur sa partie aval pour presque 30% de son linéaire.

Les quatre bassins-versants étudiés se comportent la plupart du temps comme des torrents naturels de montagne. Les aménagements sont limités sur le Culand (quelques enrochements et seuils) voire absents sur la Grande Eau amont. Néanmoins, les ouvrages présents dans la partie aval de la Grande Eau et sur l’Ayerne sont plus nombreux en raison d’une plus forte anthropisation. En effet, on retrouve le long de ces linéaires des enrochements, ponts, seuils, ainsi que des secteurs où le lit est bétonné. Globalement, le grand bassin versant de la Grande Eau, englobant les cours d’eau principaux cités, présente des cours d’eau à l’état naturel. Les cours d’eau sont cependant modifiés au niveau du secteur de la Grande Eau aval, soit dans les

zones habitées.

L’aperçu donné sur la carte ci-contre est une synthèse réalisée à l’échelle du territoire de la com-mune d’Ormont-Dessus, afin d’offrir une vue correspondant aux échelles les plus utilisées en terme de politiques de gestion des cours d’eau. On trouvera dans les fiches-secteurs, au cours des pages suivantes, un exposé plus détaillé de l’état écomorphologique de chaque tronçon étudié.

Source : Données écomorphologiques des cours d’eau du Canton de Vaud

Page 27: Diagnostic - Cours d'eau de la commune d'Ormont-Dessus (Diablerets, Suisse)

27DIAGNOSTIC DES COURS D’EAU DE LA COMMUNE D’ORMONT-DESSUS

1:35 000

BV de L'Ayerne

L'Ayerne

Cartographie de l'écomorphologie des cours d'eau

±

0 1 000 2 000500Mètres

BV du Culan

BV Grande Eau amont

BV Grande Eau aval

BV du Dar

Le Dar

Grande Eau

Grande Eau

Le C

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Sources : Swisstopo, commune d'Ormont Dessus, Etat de Vaud, GESREAU

Légende

Ecomorphologie ducours d'eau principal

Naturel/semi-naturelPeu modifié

Fortement modifié

Artificiel

Mis sous terre

Limites etnom du bassin versant

Bassin versant

Grande Eau

Cours d'eau et affluents

Nom de cours d'eau

Page 28: Diagnostic - Cours d'eau de la commune d'Ormont-Dessus (Diablerets, Suisse)

28

Le diagnostic a été effectué sur quatre zones de la commune d’Ormont-Dessus choisies en se basant sur la dynamique des bassins versants. Elles cor-respondent aux cours d’eau suivants : l’Ayerne(2),

Grande Eau (parties amont et aval), le Dar et le Culand. Le tronçon moyen de la Grande Eau, entre les confluences du Dar et de l’Ayerne, n’a pas été étu-dié. Afin de rendre compte au mieux de la complexité de chaque bassin-ver-sant, deux types de fiches ont été utiles

pour présenter les résultats du diagnostic. La pre-mière est une fiche de type « Processus » : elle ex-plique les processus géomorphologiques régissant le bassin-versant de l’amont vers l’aval. A une échelle plus fine, les fiches « Etat des lieux » résultent d’une analyse des cours d’eau secteur par secteur, et sont subdivisées en plusieurs parties : état du cours d’eau, caractéristiques du lit, histoire du secteur, objectifs d’entretien...

Les fiches sont présentées comme tel : la fiche « Processus » de chaque bassin-versant, suivie par les fiches « Etat des lieux » appartenant au même bassin-versant. La Grande Eau amont, le Dar et la zone Grande Eau aval (comprenant le torrent d’Ayerne), bénéficient chacune de quatre fiches secteurs. Le torrent de Culand en comptabilise trois. La présentation des résultats sous forme de catalogue permettra aux gestionnaires des cours d’eau de se référer rapidement à un secteur particulier en cas de besoin.

Cet ensemble est également précédé d’un corpus de cinq cartes de repérage, une pour chaque bassin versant (y compris le torrent d’Ayerne), indiquant les limites de chaque zone d’étude et son découpage en tronçons et secteurs.

Delimitation des bassins versants

(2) On notera que pour des raisons pra-tiques, l’Ayerne et La Grande Eau aval

ont été regroupés dans une même zone et seront souvent évoqués simultané-

ment.

Page 29: Diagnostic - Cours d'eau de la commune d'Ormont-Dessus (Diablerets, Suisse)

29DIAGNOSTIC DES COURS D’EAU DE LA COMMUNE D’ORMONT-DESSUS

DarCarte du Bassin Versant

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Le Culand

Bassin versant du Dar - vue globaleG

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auEcomorphologie

Sources : Swisstopo, commune d'Ormont Dessus, Etat de Vaud, GESREAU

Secteur 5

Légende

Points de mesure du débit!

Limites et nom dubassin versant

Zones prospectées / Secteurs

Cours d'eau majeurs

Cours d'eau

BV de L'Ayerne

Secteur 12

Ecomorphologie ducours d'eau principal

Naturel/semi-naturelPeu modifié

Fortement modifié

Artificiel

Mis sous terre

1:11 000

0 250 500125Mètres

Secteur 6Secteur 7Secteur 8

±

Page 30: Diagnostic - Cours d'eau de la commune d'Ormont-Dessus (Diablerets, Suisse)

30

CulandCarte du Bassin Versant

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31DIAGNOSTIC DES COURS D’EAU DE LA COMMUNE D’ORMONT-DESSUS

Grande Eau AvalCarte du Bassin Versant

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BV de Grande Eau

L'Ayerne

Bassin versant de Grande Eau (Aval) - vue globale

Grande Eau

±

0 250 500125 Mètres

Ecomorphologie

Sources : Swisstopo, commune d'Ormont Dessus, Etat de Vaud, GESREAU

Secteur 15

Légende

Points de mesure du débit!

Limites et nom dubassin versant

Zones prospectées / Secteurs

Cours d'eau majeurs

Cours d'eau

BV de L'Ayerne

Secteur 12

Ecomorphologie ducours d'eau principal

Naturel/semi-naturelPeu modifié

Fortement modifié

Artificiel

Mis sous terre

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32

AyerneCarte du Bassin Versant

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1:11 000

BV de L'Ayerne

L'Ayerne

Bassin versant de l'Ayerne - vue globale

Grande Eau

±

0 250 500125 Mètres

Ecomorphologie

Sources : Swisstopo, commune d'Ormont Dessus, Etat de Vaud, GESREAUText

Secteur 14

Secteur 13

Secteur 12

Légende

Points de mesure du débit!

Limites et nom dubassin versant

Zones prospectées / Secteurs

Cours d'eau majeurs

Cours d'eau

BV de L'Ayerne

Secteur 12

Ecomorphologie ducours d'eau principal

Naturel/semi-naturelPeu modifié

Fortement modifié

Artificiel

Mis sous terre

Page 33: Diagnostic - Cours d'eau de la commune d'Ormont-Dessus (Diablerets, Suisse)

33

Grande Eau AmontCarte du Bassin Versant

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BV de Grande Eau (Amont)

Le Culand

Bassin versant de Grande Eau (Amont) - vue globale

Grande Eau

±

0 250 500125 Mètres

Ecomorphologie

Secteur 1

Secteur 2

Secteur 3

Secteur 4

Légende

Points de mesure du débit!

Limites et nom dubassin versant

Cours d'eau majeurs

Cours d'eau

Zones prospectées / Secteur et nom de secteurSecteur 12

BV de L'Ayerne

Ecomorphologie ducours d'eau principal

Naturel/semi-naturelPeu modifié

Fortement modifié

Artificiel

Mis sous terre

Page 34: Diagnostic - Cours d'eau de la commune d'Ormont-Dessus (Diablerets, Suisse)

34

Grande Eau Amont Dynamique du bassin versant

Secteur 1. De Prapio (alt.1800m) à la moraine de Creux de champ (alt. 1430m)

Dans ce secteur, les séries sédimentaires de la nappe des Diablerets, caractérisées par des al-ternances de calcaires compacts et marno-calcaires plus friables du Crétacé et des grés de l’Oligocène supérieur, sont fortement soumises à l’érosion. Cela explique la formation de larges zones d’accumula-tions de colluvions. (figuré blanc sur la coupe). (Fig.3)

On observe sur ces versants de colluvions, des sols jeunes qui sont eux mêmes réincisés par les évene-ments de fortes précipitations.

Le drainage principal du versant Prapio est caractérisé par une incision le long d’une faille d’orientation ENE-OSO laissant place à une dépression de type canyon. On note aussi en fond de cirque la présence de ruisselement sur les barres du bas de celui-ci (série inversée des mêmes unités que pour Prapio). En versant gauche de Creux de champ, on note l’absence de ruisselement qui s’explique par une infil-tration karstique importante dans les séries sédimentaires du Culand et une résurgence à la base des barres rocheuses du Cirque.

Cette dynamique d’écoulement différente traduit moins d’apport d’alluvions sur le versant gauche que droit ; l’essentiel des cônes de déjection sont situés en versant droit du cirque de creux de champ. En versant gauche, il s’agit essentiellement de cônes d’éboulis, puis quelques cônes d’alluvions en aval de ces éboulis. Le prolongement du versant Gauche de Creux de champ, est consitué de l’alternance de grés de Taveyanne et de flysch et l’ensemble du versant Joux de champ constitue une masse glissée. On retrouve la base de ce glissement au secteur 3, au niveau du goulet de retrécissement de grande eau (Fig. 4).

Cette zone comprend le torrent de Grande Eau depuis le Prapio (alt.1800), jusqu’au pont du Droutsay (alt. 1190m).

Les séries sédimentaires rencontrées à l’affleurement sont composées de calcaires à alternance siliceuse, mar-neuse, et calcaire du Crétacé inférieur (Berriasien à Ur-gonien Sup), de Calcaire gréseux et Argileux ou Schiste de l’Eocène sup, des Grés de Taveyanne et des flysch marno-Gréseux et wildflysch de l’Oligocène infèrieur. De par la nature de ces unités, des plissements qu’elles ont subi lors de la formation des alpes et l’érosion fluviale et glaciaire qui les a burinées, on retrouve une topographie escarpée.

Ces affleurements sont soumis à des processus naturels de versants qui sont liés à la topographie et à la nature des unités. Ces facteurs vont soumettre l’écoulement hy-drique à des régimes variables. Ainsi, de l’amont à l’aval, on a défini 4 secteurs différents pour la Grande Eau. D’une manière génerale, la zone de la Grande Eau amont est plutôt définie par du dépôt. Mis à part sous le pont du

Droutsay, le substratum rocheux n’affleure pas dans le lit à ce niveau.

Le régime d’écoulement du secteur 1 est qualifié d’intermittent, il dépend sensiblement des conditions extèrieures et des saisons du fait de sa situation trés amont dans le Bassin Versant. Les dépôts du lit sont caractéristiques de ces régimes intermittents avec des dépôts traduisants des niveaux d’énergie très fort. On retrouve notamment des terrasses de dépôts fins et moyens traduisant l’ancien niveau de crue maximal de 2005, lorsque le torrent était saturé en materiaux. L’incision visible actuelle correspond à la fin de la crue lorsque le régime d’écoulement était encore fort mais le torrent trop peu chargé pour déposer. En rive

droite du cirque, on note la présence d’un nouveau bras du torrent Lues de Poetcenet. Ce nouveau bras a été créé lorsque l’ancien bras s’est vu obstrué au niveau d’une courbure par des dépôts de blocs de grandes tailles lors de la crue de 2005.

G-EAmont

Fig. 3. - Coupe géologique simplifiée de la rive droite du cirque de Creux-de-Champ Fig. 4. - Masse glissée et résurgence : Creux-de-Champ vu depuis Prapio (MERCANTON 1963)

Fig. 5. - Représentation schématique du nouveau bras

Page 35: Diagnostic - Cours d'eau de la commune d'Ormont-Dessus (Diablerets, Suisse)

35

Secteur 2

Le secteur 2 correspond au pied de la moraine de Creux de Champ, où les torrents du cirque confluent. On observe un important dépôt de matériel récent recoupant les anciens pâturages de Vers champ. Ce matériel correspond aux élements déposés lors de la crue de 2005. En rive gauche de cette plage de dépôts, le glissement de Joux de Champ est un versant glissé revégétalisé et présente de l’érosion en sous bassement. Celle-ci provoque de multiples arra-chements de berges dus à la protubérance de matériel apportée par solifluxion.

Secteur 3

Le secteur 3 est caractérisé par des accumulations de matériaux de crue réincisés puis par le rétrécissement du lit dû au Flysch glissé de Joux de champ en rive gauche. A la fin de ce secteur on note un rétrécissement important du lit de Grande eau Amont provoqué par la base du glissement de Joux de champ. En rive droite, le versant est caratérisé par des pentes assez raides dans des cônes de déjection, d’alluvions et des flysch de Plaine-Morte, surplombées par les barres de Grés de Taveyannes et le calcaire du Crétacé (Fig. 6).

Cette lithologie est favorable à la formation de laves torrentielles avec des affleurements érodables et des pentes raides sous jacentes elles aussi constituées d’unités plastiques. On retrouve 4 chenaux de laves torrentielles ainsi que des levées aboutissant dans le Torrent de Grande Eau.

Secteur 4

Le secteur 4 débute au niveau de la source sous le glissement de Joux de champ, il correspond à une zone de moindre pente, qui se traduit par un tressage du lit. L’incision constatée correspond à l’incision des dépôts de la crue de 2005. Dans ce secteur le socle n’est pas visible et des plages de matériels remobilisables se forment. On observe néanmoins de l’érosion en sous bassement à l’exterieur des courbures du tressage.Le bassin d’extraction de matériels avant le pont du Droutsay provoque un appauvrissement du lit en sédiments. Sous le pont de Droutsay, avec la modification du régime d’énergie, on note une passe de charriage et des dépôts à érosion. On observe alors le socle rocheux sous le pont ainsi que des traces d’érosion au niveau des piliers en béton du pont.

Le retrait glaciaire de ces dernières décennies est un phénomène majeur qui concerne la partie trés amont du cirque de Creux de champ. En effet, de nombreux glaciers se trouvent dans ce bassin versant (Glaciers de Prapio, des Diablerets, de Pierredar).

Bassin Versant 1 2 3 4

DIAGNOSTIC DES COURS D’EAU DE LA COMMUNE D’ORMONT-DESSUS

Fig. 6. - Panorama géologique de Creux-de-Champ (MERCANTON 1963)

Page 36: Diagnostic - Cours d'eau de la commune d'Ormont-Dessus (Diablerets, Suisse)

36

Au contact de la moraine (altitude ~1400 m), le cours d’eau va bifurquer pour re-joindre la zone de confluence des cours d’eau du cirque. La pente reste assez forte et le régime d’écoulement turbulent.

Des zones localisées d’érosions en sous bas-sement ont été répertoriées, ainsi que des zones érodées lors d’évènements de forte pluie (Profil 3). La ripisylve de rive gauche n’est pas du tout entretenue et la présence d’une végétation dense entraîne un risque d’embâcle lors d’une nouvelle crue.

On remarque sur la figure 12, les terrasses de granu-lométrie fine à moyenne (du gravier au galet) à l’ar-rière plan. Au premier plan, on retrouve des dépôts plus grossiers dans le fond du lit. Ces alternances traduisent les évènements de crues qui ont déposés des niveaux de matériaux de granulométrie fine à moyenne lors du maximum de charriage. Ces niveaux sont ensuite ré-incisés en fin de crue, lorsque le tor-rent est moins chargé en matériaux et que l’énergie reste assez forte. Cela permet parallèlement le char-riage de gros blocs que l’on voit dans le fond du lit. Ces dépôts témoignent bien d’un régime d’écoulement intermittent sur tout le secteur due aux évènements de précipitations intenses ponctuelles et à la nature géologique et topographique du secteur.

Proche de la plage de dépôt en limite du début du secteur 2, notons l’arrivée d’une lave torrentielle de petite envergure.

Etat des lieux

Ce secteur correspond à la zone d’apport de matériel jusqu’au cirque de creux de champ. A l’amont, au niveau de Prapio, on retrouve des confluents du cours d’eau Lues de Poetcenet, lui même étant un confluent de La Grande Eau.

Du fait de la lithologie, on retrouve d’importants cônes d’éboulis en aval des fronts de chevauchements (nappes sédimentaires constituées d’alternance de barres calcaires et marno/calcaires de l’Urgonien).

La forte pente liée aux épisodes de précipi-tations intenses que l’on retrouve en mon-tagne, entraînent d’importantes incisions flu-viales. On les observe dans les accumulations d’éboulis (Fig. 7). A l’étiage, les cours d’eau de cette zone amont sont plutôt infiltrés et dis-persés dans les chaos de blocs/éboulis.

En descendant le chemin du refuge de pier-redar vers Creux de champ, on retrouve des niveaux de fortes incisions le long d’une faille Est-Ouest et de très grandes pentes laissant apparaitre un canyon profond (Fig. 8 et Profil 1), véritable canaliseur d’énergie.

A son pied, il y a de larges cônes de déjections ainsi que des dépôts importants. Le cours d’eau Lues de Poetcenet réapparais-sant de manière plus significative à l’altitude 1650m est de régime turbulent, à charriage moyen en cette saison. On note l’existence d’un bras mort qui a vu son lit obstrué lors de dépôts de matériaux faisant objet d’un tri aléatoire et

traduisant des niveaux d’énergie très forts (Profil 2). Ce verrou naturel est une levée de lave torrentielle bordant le chenal d’érosion qui a certaine-

ment été créé lors de la crue de 2005. Ainsi le chenal actif correspond au nouveau bras principal de Lues de Poetcenet. L’incision provoquée

par ce nouveau bras a pu entrainer le déplacement d’environ 20239 m3 de matériel rocheux.

Grande Eau Amont Secteur 1 – De Prapio à Creux de Champ (LUES DE POETCENET)

• Commune :Ormont-Dessus

• Date :12 octobre 2010

• Longueur :1069m

• Exposition :Sud-ouest

• Altitude :1350m à 1800m

• Pente : Forte

Objectifs d’entretien

- Entretien des ripisylves entre Lues de Poetcenet et la mo-raine latérale du milieu de cirque afin d’éviter les risques d’embâcles à ce niveau sachant qu’un débordement pour-rait causer des dégâts à l’aval sur les chalets de Vers champ.

- Prélèvement de matériel possible sur la plage de dépôt de Vers champ pour ouvrir de nouveaux milieux de stockage lors de la prochaine crue, sachant qu’il existe un chemin carrossable jusqu’à cette zone.

Minimum MaximumLargeur lit mineur (m) 8 12Largeur lit majeur (m) 13 18Profondeur (m) 0,5 1

1

Fig. 7. - Zone de décharge sédimentaire à l’aval des affleurements d’Urgonien

Fig. 9. - Incision différentielle le long d’une faille

Fig. 10. - Cirque de Creux de champ.

Fig. 8. - Chenal d’érosion majeur dans les dépôts d’éboulis

Fig. 11. - Erosion en sous bassement des berges

Fig. 12. - Alternance marquante des régimes d’energie

Profil 3. - Bras du cours d’eau et dépôts

Profil 2. - Nouveau bras

Profil 1. - Canyon en amont du secteur 1

Page 37: Diagnostic - Cours d'eau de la commune d'Ormont-Dessus (Diablerets, Suisse)

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Secteur 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15

DIAGNOSTIC DES COURS D’EAU DE LA COMMUNE D’ORMONT-DESSUS

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Grande Eau amont - Secteur 1

Grande Eau

±

0 50 10025 Mètres

Sources : Swisstopo,commune d'Ormont

Dessus, Etat de Vaud,GESREAU

Légende

Zones de gorges

! ! ! ! ! ! Levées torrentielles

Zones d'érosion

Moraines

Zones d'accumulation de matériaux

GEOMORPHOLOGIE

Cours d'eauet affluents

HYDROLOGIEMorphologie du coursd'eau principal

Linéaire

ECOMORPHOLOGIE

Bras mort

Page 38: Diagnostic - Cours d'eau de la commune d'Ormont-Dessus (Diablerets, Suisse)

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Grande eau Amont Secteur 2 – Vers Champ

• Commune :Ormont-Dessus

• Date :12 octobre 2010

• Longueur :390m

• Exposition :Nord-Est

• Altitude :1300m à 1350m

• Pente : Faible

2

Objectifs d’entretienDésencombrement de la plage de dépôt :

- De nombreux blocs et pierres ont été déposés lors de la crue de 2005. Ceux-ci présentent un risque potentiel d’obstruction du cours d’eau en cas de nouvelle crue, notamment au niveau du gou-let d’étranglement situé à l’aval. Des prélèvements de matériaux pourraient être une solution afin d’éviter ce risque.

Etat des Lieux

Ce secteur se situe à l’aval du cirque, dans une zone de confluence. Il se caractérise par un régime torrentiel à énergie moyenne, le lit unique est sinueux. On observe la présence d’un tressage non actif, et à l’arrivée de l’af-fluent de Lué de Poetcenet, ce tressage se traduit par un sapement de berge d’une ancienne butte végétalisée (présence d’arbre sous cavée et voutées). Le cours d’eau s’infiltre dans la deuxième partie du secteur, pour cause l’énorme quantité de matériaux présents au fond du lit ; il réapparaitra dans le secteur suivant. En rive droite, on observe une plage de dépôt composée de gros blocs et de graviers (Profil 4). En rive gauche, un stock de matériaux mobilisables très important se regévétalise par endroit.

Le secteur possède une particularité : la zone d’épandage, impressionnante de par sa taille mais également par le nombre de matériaux mobilisables en cas de crue. Elle représente un danger potentiel non négligeable en termes d’encombrement du lit. La plage de dépôt est constituée de blocs de diffé-rentes tailles ainsi que de graviers et recouvre en partie des zones de pâturage.

En rive gauche, on trouve une zone de dépôt avec un stock de matériaux mobi-lisables importants. Elle est regévétalisée par de la strate arbustive.

Au niveau de la confluence avec les affluents du cirque, on observe des glissements de terrain sur le secteur de Joux de champ, dont un impor-tant à droite (Fig. 16). Ceux-ci apportent une quantité de matériaux qui s’accu-mulent au fond du lit, à savoir des arbres déracinés, des petits blocs, ainsi que de la terre. Les arbres situés au-dessus du glissement se retrouvent sous-cavés et donc déstabilisés. Ils deviennent plus vulnérables en cas de crue.La ripisylve est absente en rive droite, on observe seulement de la pelouse sur la plage de dépôt, puis plus loin la forêt. Toutefois, elle est présente en rive gauche, bien que clairsemée, elle borde la forêt par endroits. Notons aussi la présence de sapements de berge importants en rive gauche de la plage de dépôt (légèrement en contrebas) due au passage du torrent résultant de la confluence des cours d’eau du versant Ubac du Cirque.

Petite histoire du secteur

Suite à une série d’orages estivaux importants en 2005, la Grande Eau est entrée en crue. Une importante quantité de matériaux a été mobilisée (appartée par le torrent de Lué de Poetenet), et a dévalé le cours d’eau en emportant sur son passage de nombreux arbres et autres embâcles. La crue a déposé toute une série d’embâcles de toutes tailles en rive droite, la privant ainsi de toute ripisylve habituelle. Tout ce stock constitue un danger potentiel non négligeable en période de crue.

Caractéristiques du Lit

Minimum MaximumLargeur lit mineur (m) 10 20Largeur lit majeur (m) 80 90Profondeur (m) 0,15 0,30

Débit mesuré par jaugeage au sel (m3/s) -Débit mesuré par courantomètre (m3/s) -

Zone fragilisée lors de 2005, remobilisable :Estimation volume 1200 m3

Longueur 1,50 mLargeur 20 mHauteur 40 m

Fig. 14. - Plage de dépôt

Fig. 15. - Zone de dépôt revégétalisée en rive gauche Fig. 16. - Glissement en rive gauche

Fig. 13. - Vue générale du secteur 2

Profil 4. - Confluence

Page 39: Diagnostic - Cours d'eau de la commune d'Ormont-Dessus (Diablerets, Suisse)

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Secteur 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15

DIAGNOSTIC DES COURS D’EAU DE LA COMMUNE D’ORMONT-DESSUS

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Grande Eau amont - Secteur 2

Grande Eau

±

0 25 5012,5 Mètres

Sources : Swisstopo, commune d'OrmontDessus, Etat de Vaud, GESREAU

Légende

Embacles

ECOMORPHOLOGIE

ANTHROPISATION

Ponts

Cours d'eau à sec

Cours d'eauet affluents

HYDROLOGIEMorphologie du coursd'eau principal

Méandres

! ! ! ! ! ! Levées torrentielles

Zones d'érosion

Moraines

Zones d'accumulation de matériaux

GEOMORPHOLOGIE

Page 40: Diagnostic - Cours d'eau de la commune d'Ormont-Dessus (Diablerets, Suisse)

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Grande eau Amont Secteur 3 – De la plage de dépôt au goulet d’étranglement

• Commune :Ormont-Dessus

• Date :12 octobre 2010

• Longueur :400m

• Exposition :Nord-Est

• Altitude :1265m

• Pente : Faible

3

Objectifs d’entretien-Désencombrement du lit :

- Dans cette zone, un nettoyage du lit pourrait être nécessaire. En ef-fet, la forte quantité de matériaux est en partie stoppée par le goulet d’étranglement. Or, lors d’un événement de grande ampleur, les maté-riaux mobilisables sont très nombreux et peuvent accentuer le risque d’embâcle. Le danger réside alors dans une rupture du bouchon au niveau du goulet, ce qui provoquerait une vague destructrice de maté-riaux sur la partie aval du cours d’eau. Même si les habitations ne sont pas à proximité directe du secteur, les conséquences de cette vague pourraient se ressentir au niveau du village des Diablerets.

- Afin de limiter les risques, il serait nécessaire de nettoyer régulière-ment le lit du cours d’eau des troncs qui l’encombrent (extraction ou débitage sur place) et également les berges afin d’éviter l’apport des versants en arbres et matériaux érodés.

sants. L’érosion alors exercée dans ce secteur à cette période a provoqué un sapement des berges d’où la présence d’arbres sous-cavés. D’autre part, l’ab-sence de véritable ripisylve témoigne de l’ampleur de la crue de 2005 : il est probable que les berges aient été arrachées lors de cet épisode. Néanmoins, la revégétalisation en cours montre une certaine stabilisation des matériaux depuis les cinq dernières années. Cette première partie se termine par une cuvette remplie de dépôts, puis une rupture de pente marque le début d’un goulet d’étranglement où on observe la réapparition de l’eau.

Le cours d’eau présent dans le goulet d’étranglement, illustré par la figure 19 et le profil n°6, réapparait sous un bloc avec un régime turbulent. Cela est causé par l’augmentation de la pente qui favorise le drainage des

dépôts obstruant le cours d’eau dans sa partie amont. Toutefois, le débit est relativement faible, la largeur du chenal étant de 80 centimètres et sa

profondeur ne dépassant pas 25 centimètres. Cette zone est marquée par la présence de gros blocs et d’un encaissement du lit qui s’accen-

tue et qui pourrait être à l’origine d’importants embâcles lors de la prochaine crue. Ce goulet d’étranglement est provoqué par

un glissement de terrain ancien en rive gauche qui, encore

aujourd’hui alimente le cours d’eau en matériaux. La ripisylve est donc quasi-ment absente même si la présence de végétaux issus des versants est impor-tante. Aux pieds du goulet d’étranglement (qui correspond aussi au pied du glissement) se trouve une grande quantité de matériaux provenant de l’amont mais aussi d’une lave torrentielle perpen-diculaire au cours d’eau en rive droite. C’est aussi au pied du glissement que le cours d’eau réapparaît significativement avec notamment une source traduisant de l’écoulement du versant ubac (Joux de champ) mêlé à la réapparition de notre cours d’eau.

De la plage de dépôt au goulet d’étranglement, il y a donc une absence d’entretien du cours d’eau et des berges, visible particulièrement en période d’étiage. Le nombre d’arbres morts au sol peut bloquer les grandes quantités de matériaux de ce secteur ce qui en-traine un fort risque d’embâcles en cas d’événement de crue majeur.

Etat des Lieux

Ce secteur peut être divisé en deux parties. La première, en conti-nuité, avec le secteur précédent, est marquée par une absence du cours d’eau.

En effet, le niveau de base du torrent à l’étiage se retrouvant « enfoui » sous les accumulations de matériel sédimentaire. Ces accumulations (Fig. 18) sont dues au fort charriage présent lors des maximas de forte crue, couplées à la confluence de cours d’eau de rive gauche et droite de la plage de dépôt (lié au rétrécissement pro-gressif du lit majeur dans ce secteur). On observe tout de même sur cette première partie une incision d’environ 3 mètres par rapport à la plage de dépôt (Fig. n°17 et profil n°5). Etant donné la pente moyenne, cette incision a nécessité un débit fort sans surcharge sédimentaire, ces conditions correspondent au maxima de la crue de 2005. En rive droite, il est possible d’obser-

ver un glissement, donc un apport des ver-

Petite histoire du Secteur

La morphologie actuelle du cours d’eau est récente dans la mesure où elle ne date que de la crue de 2005. En effet, lors de cet événement, une partie des berges a été arrachée et la forme du lit s’est élar-gie créant alors plus de zones favorables au dépôt, là où la pente s’adoucit (Fig. 20).

Caractéristiques du Lit

Caractéristique ValeurLargeur lit mineur (m) 10Largeur lit majeur (m) 80Profondeur (m) 0,15Sources en eau 0Affluents 1Température -

Fig. 18. - Forte présence de blocs et de troncs susceptibles de former des embâclesFig. 17. - Forte incision du lit (3m)

Fig. 19. - Goulet d’étranglement photographié depuis l’aval

Fig. 20. - Evolution de la morphologie fluviale avant et après 2005L’orthophoto utilisée date de 2004. Le figuré rouge illustre la nouvelle

morphologie fluviale : le lit plus large est remplis par les dépôts.

Profil 5. - Secteur 3 amont

Profil 6. - Goulet d’étranglement du secteur 3

Page 41: Diagnostic - Cours d'eau de la commune d'Ormont-Dessus (Diablerets, Suisse)

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Secteur 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15

DIAGNOSTIC DES COURS D’EAU DE LA COMMUNE D’ORMONT-DESSUS

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Page 42: Diagnostic - Cours d'eau de la commune d'Ormont-Dessus (Diablerets, Suisse)

42

• Commune :Ormont-Dessus

• Date :12 octobre 2010

• Longueur :1200m

• Exposition :Nord-Est

• Altitude :1200 à 1265m

• Pente : Faible

4 Grande eau Amont Secteur 4 – Du goulet d’étranglement à la confluence : le

début de la plaine alluviale

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DIAGNOSTIC DES COURS D’EAU DE LA COMMUNE D’ORMONT-DESSUS

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4

Etat des Lieux

Ce secteur relie la fin du goulet d’étranglement au début du village des Diablerets. Il peut être découpé en trois parties.

La première présente un tressage, une pente moyenne et de l’érosion post crue encore visible. On note également de l’érosion latérale de berge active. Les deux parties suivantes sont caractérisées par une diminution de l’activité érosive et un renforcement de la stabilité des berges. La fin de ce secteur correspond au début de l’anthropisation du cours d’eau. Au cours de ce secteur la pente diminue, pro-voquant le passage d’un torrent à une rivière torrentielle. L’énergie du torrent s’accomode alors par un élargissement du lit avec de l’érosion latérale.

La morphologie fluviale de la première partie est caractérisée par un tressage du lit (Fig. 21 et profil n°7). Etant influencée par les dynamiques du secteur précédent, de nombreux matériaux et embâcles sont encore présents. A cela s’ajoute le fait que les versants déstabilisés lors des crues sont soumis à de l’érosion active. A l’amont du secteur 4 une importante plage de dépôts est présente en rive gauche. Elle représente une source importante de matériaux mobilisables lors d’événements majeurs. En raison d’une stabilisation de la pente, les matériaux ne peuvent être charriés que lors des hauts niveaux d’ eau. Par conséquent les matériaux les plus grossiers sont bloqués dans la partie amont. La partie aval du secteur 4, quant à elle, présente une granulométrie plus fine et d’avantage d’embâcles.

La pente, de plus en plus faible, modifie la morphologie du cours d’eau qui accomode son surplus d’energie hydraulique par un méandrage du lit (Fig. 23). Ce secteur est également marqué par une anthropisation des berges visant à canaliser le cours d’eau. Elles prennent la forme de bourrelets de terre. Plus on se dirige vers l’aval plus l’anthropisation devient importante (cf profil n°8). En effet, quelques mètres plus bas, une vasque d’extraction de graviers a été aménagée. D’une part, elle est utilisée par l’entreprise de BTP située sur la rive gauche de la Grande Eau, d’autre part, elle permet un nettoyage du lit du cours d’eau. Ainsi, cette vasque permet d’éviter toute accumulation de matériel sédimentaire ou tout risque d’embâcle sous le pont de Droutsay situé juste à l’aval. Enfin, les berges ne sont pas uniquement constituées d’essences spécifiques à la ripisylve, mais elles sont néanmoins très végétalisées. La présence de conifères est remarquable.

Le pont s’accompagne d’un seuil d’une dizaine de mètres de hauteur mis en place pour casser le débit du cours d’eau. Après ce seuil, la morphologie de la Grande Eau n’est plus la même. En effet, il s’agit d’un cours d’eau très largement anthropisé dont le lit se compose désormais de galets et de graviers. Entre le seuil et la confluence avec le Culand, la rive gauche bénéficie d’un enrochement.

Petite histoire du Secteur

Ce secteur a été fortement touché par la crue de 2005. En effet, les grosses crues qui touchent la Grande Eau ont un très fort impact sur la partie aval où se trouve le village. Ceci est dû au fait que ces événements charrient une quantité importante de matériaux. L’anthropisation du cours d’eau est fortement liée au développement du village des Diablerets. Pour prévenir au mieux les dommages causés à la population en cas de crue, une vasque d’extraction, un seuil et l’enro-chement des berges ont été mis en place (Fig. 22).

Grande eau Amont Secteur 4 – Du goulet d’étranglement à la confluence : le

début de la plaine alluviale

Caractéristiques du Lit

Minimum MaximumLargeur lit mineur (m) 15 25Largeur lit majeur (m) 55 100Profondeur (m) 0,2 2

Sources en Eau 0Affluents 1Température 5,9

Débit mesuré par jaugeage au sel (m3/s) 0,146Débit mesuré par courantomètre (m3/s) 0,17

SeuilTaille 3Type Artificiel

Catégorie Dimensions

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• Commune :Ormont-Dessus

• Date :12 octobre 2010

• Longueur :390m

• Exposition :Nord-Est

• Altitude :1300m à 1350m

• Pente : Faible

Afin de faciliter l’analyse, les seuils ont été répartis en trois catégories distinctes en fonction de leur taille. Ils sont également désignés comme de nature anthropique (artificielle), naturelle ou semi-naturelle.

Page 45: Diagnostic - Cours d'eau de la commune d'Ormont-Dessus (Diablerets, Suisse)

45

Objectifs d’entretien

• Entretien du lit et du seuil :Afin d’éviter tout risque d’encombrement, il est important de nettoyer le lit du cours d’eau du surplus de matériaux charriés à l’amont de la vasque d’extraction. En effet, celle-ci ne doit pas être trop remplie pour pouvoir continuer à jouer son rôle de stockage des matériaux. Cela per-met donc d’éviter que le seuil et, par conséquent le pont, soient bou-chés, ce qui augmenterait le risque d’inondation au niveau des habita-tions.

• Entretien des berges : La présence du parcours sportif entraine une relativement forte fré-quentation des berges. Par conséquent, leur entretien est indispen-sable, d’une part pour lutter contre l’érosion, d’autre part pour favoriser la qualité paysagère du secteur. Cet entretien passe par l’élagage, le débroussaillage, l’enlèvement d’arbres morts ainsi que la replantation d’essences spécifiques à la ripisylve.

Secteur 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15

DIAGNOSTIC DES COURS D’EAU DE LA COMMUNE D’ORMONT-DESSUS

Fig. 22. - Seuil à proximité du village des Diablerets sous le pont du Chemin de Creux de Champ

Fig. 21. - Morphologie fluviale à l’amont du secteur 4 de la

Grande Eau amont

Fig. 73. - Débits de pointe annuels sur la période d’observation (station

hydrologique fédérale d’Aigle)

Profil 7. - Secteur 4 amont : zone de tressage du lit Profil 8. - Secteur 4 aval : anciennes berges et débuts d’anthropisation

Page 46: Diagnostic - Cours d'eau de la commune d'Ormont-Dessus (Diablerets, Suisse)

46

DarDynamique du bassin versant

Le Dar est un torrent du massif des Diablerets, qui prend sa source dans le cirque du Dar Dessus, où il est alimenté par les glaciers du Dar et du Sex Rouge. Son bassin versant s’étend de la luée de Rétaud au Nord jusqu’au Sex Rouge/Oldehore Becca d’Audon au Sud ; le col du Pillon marque sa limite Est et la confluence avec la Grande Eau sa limite ouest. Il s’écoule du Sud au Nord sur 2 kilomètre depuis le cirque du Dar Dessus, et chute par deux fois. Il s’incurve vers l’ouest dans le Creux du Pillon et suit de manière rectiligne cette orientation pendant 3 kilomètres avant de se jeter dans la Grande Eau.

Le bassin versant présente une géologie particulière : côté Diablerets, il s’agit de la nappe helvétique (nappes des Diablerets et du Wildhorn) qui fait face à la nappe pennique, côté de la luée de Rétaud. Le Dar, qui s’écoule depuis le cirque glaciaire, butte contre la nappe pennique puis s’écoule vers l’ouest en suivant le front de chevauchement qui sépare les deux nappes. Un réseau karstique alimente le cours d’eau par résurgence en rive gauche, (perte dans les lapiés, au niveau des Rochers de la Marchande). Côté Luée de Rétaud il s’agit de placages morainiques et de la moraine latérale laissée par l’ancien glacier du Dar.

La géologie va aussi influencer l’apport en matériaux du torrent. A l’amont, les placages morai-niques et les moraines du cirque peuvent être remobilisés en cas de forte crue. Entre les cascades du Dar, l’apport est infime et joue plus par effet de dissolution (karst). Du Creux du Pillon au pied du Près Jordan, il s’agit de cargneules : les matériaux prennent la forme de blocs ; plus bas vers la confluence avec le torrent du Pont Bourquin, l’érosion emporte des matériaux plus fins, issus des gypses et des schistes qui bordent le lit du torrent.

La partie amont correspond donc à un secteur de stock (cirque du Dar Dessus) et d’accumulation (zone entre les cascades et le secteur 2) de matériaux mobilisables pour les crues. La partie inter-

médiaire est un secteur de transit et de dépôt. La partie aval est un secteur de dépôt, dont la dernière portion est caractérisée par l’absence de matériaux mobilisable (rivière à blocs). Ce découpage sectoriel décrit la dynamique du Dar lors d’épisode de crue. En cas d’épisode exceptionnel, les matériaux accumulés en amont sont facilement mobilisables pour être trans-férés et déposés dans la partie intermédiaire. La zone aval joue le rôle de zone tampon avec les dernières plages de dépôts, naturelles et artificialisées, avant la confluence avec la Grande-Eau. La plage d’accumulation anthropique marque le début de la rivière à bloc et la disparition des éléments les plus fins dans la granulométrie de la charge du cours d’eau. En situation d’étiage, l’eau est apparente, sans perte visible,t depuis sa source jusqu’au pied de la seconde cascade. Par la suite, l’eau est infiltrée dans les plages de dépôts et réapparait lorsque le substratum est à nu ou lors de l’apport d’affluents.

Un autre point doit être abordé sur la question de la fourniture en matériaux. Outre les stocks déjà disponibles dans le torrent, il est nécessaire de prendre en compte le bassin de réception du Dar, à savoir le cirque du Dar Dessus. Les placages morainiques et autres dépôts superficiels présents dans le cirque peuvent être mobilisables si la dégradation du pergélisol s’accentue. Les couches successives pourront alors libérer des volumes importants non quantifiés, à cause de l’accessibilité limitée du site.

DAR

Réalisation : M2 EGEPM / Source : Carte géomorphologique Vaud

Fig. 24. - Coupe géologique simplifiée de la partie médiane

du Dar

Page 47: Diagnostic - Cours d'eau de la commune d'Ormont-Dessus (Diablerets, Suisse)

47

Dans le secteur 3, il existe une confluence avec le torrent du Pont Bourquin. Ce tor-rent qui était en eau lors du travail de terrain est très actif d’un point de vue hydro-morphologique. Cette situation tient du fait que ces deux rives sont très instables pour des raisons distinctes. La rive droite correspond à un front de glissement actif qui vient repousser le lit du cours d’eau contre sa rive gauche. Cette dernière correspond au versant d’une moraine latérale qui se trouve donc très exposé à

l’érosion. Ces deux rives apportent une quantité importante de matériaux. Sur la rive droite, le glissement apporte des schistes noirs (Aalénien et Fysch), et de nom-breux troncs d’arbres fragilisés par le glissement se retrouvent ainsi dans le lit et provoquent des embâcles par encombrement. Sur la rive gauche les dépôts morai-niques, qui sont très friables (apport de matériaux limoneux par la moraine), sont facilement mobilisables par l’action d’érosion toujours plus agressive du torrent.

Bassin Versant 1 2 3 4

DIAGNOSTIC DES COURS D’EAU DE LA COMMUNE D’ORMONT-DESSUS

Fig. 25. - Shéma de la dynamique du bassin versant du Dar

Page 48: Diagnostic - Cours d'eau de la commune d'Ormont-Dessus (Diablerets, Suisse)

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• Commune :Ormont-Dessus

• Dates :11 octobre 201012 octobre 2010

• Longueur :940m

• Exposition :Nord

• Altitude :1600 à 1900m

• Pente : Forte

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Secteur 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15

DIAGNOSTIC DES COURS D’EAU DE LA COMMUNE D’ORMONT-DESSUS

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5

Etat des Lieux

Ce secteur est caractérisé par une succession de zones de dépôts et de zones de transferts. Il s’agit d’un torrent à l’état naturel, non anthropisé, avec un régime torrentiel très dynamique. L’amont débute au pied de la cascade du Dar Dessus (Fig. 26), par une vaste zone de dépôt (Profil 10), qui rejoint un cône de déjection en rive droite qui l’alimente. L’espace de liberté du cours d’eau en période de basses eaux est limité par la plage de dépôts qui occupe la majeure partie du lit. Incision du lit et érosion de berge sont bien visibles en rive gauche, dans les dépôts morainiques, là où est concentré le cours d’eau. Le substratum calcaire apparaît dans des gorges, et forme des step-pool et des seuils naturels entre les plages de dépôts. L’érosion de berge est très marquée sur toute la longueur du secteur.

La partie intermédiaire du secteur est marquée par une zone de gorge modelée en step-pool (Fig. 27), avec à son aval une plage de dépôt. La roche mère calcaire présente une forte incision du lit (Profil 9). Les stigmates de la crue de 2005 sont encore visibles par le décapage des sols sur les berges. Il est important de noter une absence totale de végétation arborée ; seules graminées et strate herbacée survivent. La plage de dépôt à l’aval présente toute une série de levée, et celles de 2005 sont elles-aussi encore visible, végétalisées, sur les bords de berge.

La partie aval reprend une structure de gorges en step-pool, avec incision du lit et sape des berges. Les gorges débouchent sur des plages de dépôts avant la seconde cascade. De nombreux matériaux sont mobilisables, notam-ment de nombreuses levées et de blocs de forts volumes (> 10m³).

Dans sa globalité, le cours d’eau n’a que peu d’espace de liberté et est contraint dans son lit par les dépôts présents et la morphologie dans la roche mère. La plage de dépôt supérieure peut aussi être alimentée par les plaquages morainiques sus-jacents du cirque du Dar Dessus.

Petite histoire du Secteur

De par la morphologie du lit, ce secteur non anthropisé, a servi de canalisation naturelle lors de la crue de 2005 (Fig. 28). Les dépôts encore visibles ne sont que d’infimes vestiges de cet évènement et des autres de moindre importance qui lui ont succédé.

DARSecteur 5 – Entre les Cascades

Caractéristiques du Lit

Minimum MaximumLargeur lit mineur (m) 0,15 7Largeur lit majeur (m) 10 40Profondeur (m) 0,06 0,09

Sources en Eau 0Affluents 0Température 3

Débit mesuré par jaugeage au sel (m3/s) 0,005Débit mesuré par courantomètre (m3/s) -

SeuilTaille 3Type Naturel

Zone d’érosionm3

Estimation du volume 145 Zone d’accumulation

m3

Estimation du volume 8550

Profil 9. - Secteur 5 amont - Zone de gorges à step-pool Profil 10. - Secteur 5 aval - Plage de dépôt après les gorges

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Objectifs d’entretien

Entretien non nécessaire sur le secteur.

Secteur 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15

DIAGNOSTIC DES COURS D’EAU DE LA COMMUNE D’ORMONT-DESSUS

Fig. 26. - Cascade du DarFig. 28. - Crue de 2005 (Commune d’Ormont-Dessus)

Fig. 27. - Secteur de gorges à step-pool

Page 52: Diagnostic - Cours d'eau de la commune d'Ormont-Dessus (Diablerets, Suisse)

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• Commune :Ormont-Dessus

• Dates :11 octobre 201012 octobre 2010

• Longueur :1020m

• Exposition :Ouest

• Altitude :1348 à 1460m

• Pente : Forte

6 DarSecteur 6 – Entre la Cascade et les Gorges

Caractéristiques du Lit

Minimum MaximumLargeur lit mineur (m) 0,15 7Largeur lit majeur (m) 10 40Profondeur (m) 0,06 0,09

Sources en Eau 0Affluents 0Température 3

Débit mesuré par jaugeage au sel (m3/s) 0,005Débit mesuré par courantomètre (m3/s) -

Type Matériau DimensionsPont n°1 Pédestre Bois Détuit

SeuilTaille 3Type Naturel

Zone d’érosionm3

Estimation du volume 1700

Zone d’accumulationm3

Estimation du volume 16000

Etat des Lieux

Le secteur change par rapport à celui plus en amont. Son profil se modifie vers celui d’une rivière torrentielle (modification de la pente, apparition de tressage sur les plages de dépôts…). Il s’agit principa-lement d’un secteur de dépôts acheminés depuis les cirques sus-jacents. La partie aval est marquée par un grand nombre de plages de dépôts mobilisables (Profil 11) et de zones d’érosion là où le lit n’est plus encaissé entre ses berges (Fig. 31). L’eau disparait, infiltrée dans les dépôts. Le lit, outre son encombrement par les dépôts de matériaux (blocs, galets, levées torrentielles) est aussi chargé en embâcles, qui traduit un mauvais entretien et une érosion des dépôts et des berges (libération du bois mort dissimulé depuis 2005). Les anciennes berges sont elles-aussi visibles sous ces dépôts. Une grande plage d’accumulation est visible en rive droite et s’étale sur un pré : son volume est de 5080 m3 (Fig. 30).

Dans la partie intermédiaire du secteur, l’eau disparait totalement. Le lit se rétrécit, mais permet toujours à l’eau de divaguer, visibles par la mul-titude de chenaux asséchés réalimentés en eau en cas de forte crue (Profil 12). C’est aussi à ce niveau qu’une ripisylve peu développée, apparait souvent en mauvais état (stigmates de 2005) ; les levées de 2005 sont visibles sur les berges actuelles. Le sapement de berge est de plus en plus visible, mais est atténué par la multitude de zones d’accumulation plus à l’aval.Dans la partie aval du secteur, l’eau réapparait, le lit étant alimenté par deux sources en rive droite. Le lit est de plus en plus encombré par des embâcles provenant des berges (déchaussement, sous-cavement et mort des essences arborées) et de la ripisylve plus à l’amont. L’eau s’infiltre de nouveau près des vastes zones d’accumulation à l’aval du secteur. Levées, embâcles et blocs de fort volume se multiplient en ce point, tout comme l’érosion de berges de plus en plus fréquente. La fin du secteur est marquée par une entrée dans la forêt et dans des gorges. Il y a alors disparition de la ripisylve, ainsi que formation de seuils mixtes (embâcle, destruction d’un pont pédestre)

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ECOMORPHOLOGIE

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HYDROLOGIEMorphologie du coursd'eau principal

Méandres

Tressage

k Source en eauSeuil naturel

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Zones d'érosion

Zones d'accumulation de matériaux

GEOMORPHOLOGIE

Sources : Swisstopo, commune d'Ormont Dessus, Etat de Vaud, GESREAU

Chenal unique sinueux

Page 53: Diagnostic - Cours d'eau de la commune d'Ormont-Dessus (Diablerets, Suisse)

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Secteur 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15

DIAGNOSTIC DES COURS D’EAU DE LA COMMUNE D’ORMONT-DESSUS

Objectifs d’entretien

• Désencombrement du lit :Le lit est encombré de tronc d’arbres, voire d’arbres pris dans les dépôts, susceptibles d’être libéré lors de crues plus importantes. Il devient néces-saire de les extraire du lit et de les évacuer, à bonne distance des berges pour éviter toute remobilisation.Le seuil formé à l’aval par des déchets, des blocs, des troncs morts et les débris du pont doit être nettoyé le plus tôt possible pour éviter des réper-cussions plus à l’aval dans les gorges.

• Surveillance du secteur :De par son état dégradé, ainsi que par sa facilité d’accès (chemin pédestre et chemins carrossables) il serait plus prudent de mesurer la charge poten-tielle de la rivière torrentielle, ainsi que la charge déjà présente dans le lit.

• Revalorisation paysagère :L’entretien des berges et la réhabilitation de certains sentiers semblent importants. L’aspect présent est chaotique, par conséquent une réhabilitation des sentiers et des passerelles permettrait de remettre en valeur le milieu par son accessibilité, tout en conservant son apparence naturelle.

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Embacles

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Zones d'érosion

Zones d'accumulation de matériaux

GEOMORPHOLOGIE

Cours d'eaunon exploré

Cours d'eauet affluents

HYDROLOGIEMorphologie du coursd'eau principal

Linéaire

Tressage

Légende

Sources : Swisstopo, commune d'Ormont Dessus, Etat de Vaud, GESREAU

Fig. 30. - Plage de dépôt de rive droite vue de la route du Col du Pillon

Fig. 31. - Plage d’érosion et d’accumulation

Fig. 29. - Plage de dépôt de rive droite

Profil 12. - Secteur 6 aval - Retour à la normale du lit

Profil 11. - Secteur 6 amont - Plage de dépôt exceptionnelle

Page 54: Diagnostic - Cours d'eau de la commune d'Ormont-Dessus (Diablerets, Suisse)

54

• Commune :Ormont-Dessus

• Dates :13 octobre 2010

• Longueur :1650m

• Exposition :Ouest

• Altitude :1220 à 1348m

• Pente : Forte

7 DarSecteur 7 – Lit Intermédiaire et Gorges

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0 50 10025 Mètres

Sources : Swisstopo, commune d'Ormont Dessus, Etat de Vaud, GESREAU

BV du Dar

Pont Bourquin

Légende HYDROLOGIEMorphologie du coursd'eau principal

Linéaire

Méandres

ANTHROPISATION

Ponts

Seuils anthropiques

Enrochement des bergesECOMORPHOLOGIE

Embacles

Ripisylve

Seuil naturel

Zones de gorges

! ! ! ! ! ! Levées torrentielles

]]Affleurement de roche mère dans le lit

Zones d'érosion

Zones d'accumulation de matériaux

Zone de glissement de terrain

GEOMORPHOLOGIE

Limites etnom du bassin versant

BV de L'Ayerne

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55

Secteur 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15

DIAGNOSTIC DES COURS D’EAU DE LA COMMUNE D’ORMONT-DESSUS

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Le Dar

Le Dar - Secteur 7 (2)

±

0 50 10025 Mètres

Pont Bourquin

Sources : Swisstopo, commune d'Ormont Dessus, Etat de Vaud, GESREAU

Légende

ECOMORPHOLOGIE

Embacles

Ripisylve

Zones de gorges

! ! ! ! ! ! Levées torrentielles

]]Affleurement de roche mère dans le lit

Zones d'érosion

Zones d'accumulation de matériaux

Zone de glissement de terrain

GEOMORPHOLOGIE

Ecroulement

Cône de dejectionk Source en eau

HYDROLOGIEMorphologie du coursd'eau principal

Linéaire

Cours d'eauet affluents

ANTHROPISATION

Ponts

Page 56: Diagnostic - Cours d'eau de la commune d'Ormont-Dessus (Diablerets, Suisse)

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7 DarSecteur 7 – Lit Intermédiaire et Gorges

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Le Dar

Le Dar - Secteur 7 (3)

±

0 50 10025 Mètres

Sources : Swisstopo, commune d'Ormont Dessus, Etat de Vaud, GESREAU

Légende

ECOMORPHOLOGIE

Embacles

Ripisylve

ANTHROPISATION

Ponts

HYDROLOGIEMorphologie du coursd'eau principal

Linéaire

Cours d'eauet affluents

Méandres! ! ! ! ! ! Levées torrentielles

]]Affleurement de roche mère dans le lit

Zones d'érosion

Zones d'accumulation de matériaux

Zone de glissement de terrain

GEOMORPHOLOGIE

Ecroulement

Page 57: Diagnostic - Cours d'eau de la commune d'Ormont-Dessus (Diablerets, Suisse)

57

Secteur 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15

Caractéristiques du Lit

Minimum MaximumLargeur lit mineur (m) 1,5 7Largeur lit majeur (m) 1,5 14Profondeur (m) 0,05 0,12

Sources en Eau 3Affluents 1Température 7,6

Débit mesuré par jaugeage au sel (m3/s) 0,004Débit mesuré par courantomètre (m3/s) -

Type Matériau Hauteur Largeur LongueurPont n°1 Pédestre Bois 2,1 m 1,5 m 4,5 mPont n°2 Pédestre Bois DétruitPont n°3 Pédestre Bois DétruitPont n°4 Pédestre Bois 3 m 1 m 4,5 m

Zone d’accumulationm3

Estimation du volume 650

SeuilTaille 3Type Naturel

Petite histoire du Secteur

Suite à la crue de 2005, plusieurs points ont pu être remarqués : refonte de cer-tains chemins pédestres maintenant situés plus haut sur les berges, non rem-placement de certains ponts, débris de ponts retrouvés dans le chenal (Fig. 36).

DIAGNOSTIC DES COURS D’EAU DE LA COMMUNE D’ORMONT-DESSUS

Etat des Lieux

Ce secteur correspond à la partie aval du Dar sous sa forme de rivière torrentielle. S’y suc-cèdent secteurs de gorges très instables et espaces plus ouverts (secteurs de plages de dépôts). La forêt y est omniprésente et remplace la ripisylve. Les anciennes berges et anciens chenaux sont parfois visibles.

L’amont présente un lit particulièrement encombré (dépôts, blocs et embâcles qui forment des séries de seuils) où l’eau est absente, infiltrée dans les dépôts (Fig. 32). Les glissements de terrain et écroulements les plus importants sont en rive droite. La roche est visible dans tout le secteur de gorges, sur les deux rives (Profil 14). Trois sources apportent momentanément de l’eau dans le lit avant que celle-ci ne s’infiltre aussi.

La partie intermédiaire est caractérisée par deux systèmes distincts : une zone où la pente est faible avec un lit encombré (principalement avec des embâcles) et, plus à l’aval, l’entrée dans un secteur de gorges (Profil 13), où l’érosion des berges se manifeste par la libération de blocs d’une taille supérieure à 15 m³ et où les plages de dépôts sont absentes (Fig. 33). Quatre affluents torren-tiels (asséchés) apportent des matériaux mobilisables supplémentaires dans le cours d’eau princi-pal (cônes de déjection érodés). La sortie des gorges se fait par une série de seuils (blocs et troncs) jusqu’à la confluence avec le torrent du Pont Bourquin.

L’aval du secteur est plus linéaire, par la forme du lit et ses différentes caractéristiques. L’eau réap-paraît, alimentée par le torrent du Pont Bourquin, avant de se perdre à l’aval dans une plage de dépôt artificielle. Levées torrentielles, plages de dépôts et troncs d’arbre encombrent le lit. L’éro-sion de berges est plus manifeste par sape des berges et érosion des cônes de déjection en bordure du torrent. Plus à l’aval, un ancien bras mort et une zone d’épandage sont marqués par les restes de crues plus anciennes. De même, les poutrelles d’un pont détruit sont visibles, prises dans les levées. L’eau se perd dans le chenal encombré : alternent alors zone de dépôt et zone de sape de berge avant d’arriver dans une zone de curage artificielle pour bloquer les sédiments (Fig. 34).

Le torrent du Pont Bourquin, qui conflue avec le Dar en rive droite, possède un régime tor-rentiel. Il est continuellement en eau. Sur toute sa longueur, il est très encaissé et alternent seuils (embâcles de troncs et de blocs) et petites gouilles. L’amont du torrent est inaccessible de par sa charge sédimentaire et l’instabilité des versants. Ses berges sont très instables en rive gauche (pla-cages morainiques et gypses). Ce type de torrent présente une charge sédimentaire mobilisable continue (Fig. 35).

Page 58: Diagnostic - Cours d'eau de la commune d'Ormont-Dessus (Diablerets, Suisse)

58

7 DarSecteur 7 – Lit Intermédiaire et Gorges

Profil 13. - Secteur 7 amont - Secteur des Gorges Profil 14. - Secteur 7 aval - Lit en forêt, en aval des gorges

Fig. 32. - Dépôts et embâcles dans la zone amont du secteur

Fig. 34. - Plage de dépôt aval

Fig. 35. - Lit encombré du Torrent du Pont Bourquin

Page 59: Diagnostic - Cours d'eau de la commune d'Ormont-Dessus (Diablerets, Suisse)

59DIAGNOSTIC DES COURS D’EAU DE LA COMMUNE D’ORMONT-DESSUS

Secteur 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15

Objectifs d’entretien

• Désencombrement du lit :La quantité importante de bois mort nécessiterait une intervention fréquente des services forestiers afin d’évi-ter la formation de barrages naturels lors d’un prochain épisode de crue. Il serait aussi nécessaire d’enlever les poutrelles de ponts détruits encore présents dans les secteurs de gorges et dans certaines plages de dépôts.

• Surveillance et nettoyage du torrent du Pont Bourquin :Le torrent, de par ses caractéristiques, mérite une sur-veillance permanente afin de prévenir la formation de barrages naturels. Un nettoyage des embâcles actuels est nécessaire afin de prévenir ces risques.

• Réactivation des bras mort :Les deux bras morts présents dans le secteur à l’amont et à l’aval, peuvent faire l’objet d’un désencombrement et d’une réactivation en cas de forte crue. Il sera aussi pos-sible plus à l’aval à côté du second bras mort, de nettoyer la zone, voire d’enlever les arbres afin de pouvoir créer un espace de divagation et de dépôt précédent la plage de dépôt artificielle.

Fig. 33. - Secteur des gorges

Fig. 36. - Poutrelles de ponts détruits, retrouvées dans les dépôts aval

Page 60: Diagnostic - Cours d'eau de la commune d'Ormont-Dessus (Diablerets, Suisse)

60

DARSecteur 8 – Entre les Gorges et la Confluence

• Commune :Ormont-Dessus

• Date :13 octobre 2010

• Longueur :290m

• Exposition :Ouest

• Altitude :1171 à 1190m

• Pente : Faible

8

Objectifs d’entretien

-Désencombrement du lit :

• Rétablissement du transit sédimentaire amont avalLa plage de dépôt d’origine anthropique réalisée en aval possède plusieurs inconvénients majeurs : sa capacité de stockage des sédiments est limitée d’une part, et le seuil constitué en retenant les sédiments de la nappe alluviale renforce sa capacité érosive latérale sur les berges. Cela va désé-quilibrer le bilan sédimentaire du cours d’eau et sa dynamique.

- Restauration de la divagation naturelle du cours d’eau : Le bras mort présent témoigne d’une dynamique naturelle du cours d’eau au tressage du fait de l’atténuation de l’énergie. Celui-ci à pourtant été fortement chenalisé dans son écoulement (levées anthropiques, enroche-ments latéraux) et le bras mort n’est plus utilisé aujourd’hui, son fonc-tionnement restant exceptionnel lors de crues débordantes. Dans une perspective de gestion, ce bras mort pourrait être réactivé afin d’accroître l’espace de liberté du cours d’eau en cas de crue et ainsi casser l’énergie arrivant.

Etat des Lieux

Ce court secteur commence au niveau d’un seuil anthropique qui ferme la cuve de curage à sédiments. Il marque ici une rupture dans le fonction-nement morphologique du cours d’eau qui présente dès lors une dynamique de rivière à blocs (Fig. 38). La limite de la nappe alluviale atteinte en amont marque en effet la fin du transport par le cours d’eau de la charge sédimentaire fine (graviers, sable, argiles ou limons se déposent et sont piégés dans la plage des dépôts de la cuve de curage). Le fond du lit est encombré par des blocs et galets de forme arrondie, témoignant d’un transport fréquent soit par char-riage pour les éléments les plus grossiers (blocs), soit par saltation éventuelle pour les éléments plus fins (galets).

L’énergie du cours d’eau se dissipe laté-ralement et l’on observe un sapement important des berges à certains en-droits du lit qui déchausse les racines des végétaux de la ripisylve (Fig. 37). La présence du seuil anthropique, qui marque la limite de la plage de dépôt en début de secteur, prive en partie le cours d’eau de sa charge sédimentaire, déstabilise sa dynamique d’équilibre et renforce sa capacité érosive. L’éner-gie très forte déployée latéralement à cet endroit entraine un sapement très fort du pied de la berge et un sous-ca-vement de la végétation rivulaire sur une profondeur dépassant ici le mètre. Celle-ci est par ailleurs globalement en bon état et entretenue, notamment vers la fin du secteur, partie la plus anthropisée, et constituée principale-ment d’une végétation arborescente et arborée d’une largeur moyenne de 3m de chaque côté de la rive (Profil 15).

La rivière à blocs qui sort d’un secteur

de gorges s’incise à cet endroit dans la terrasse alluviale occupée par les activi-tés humaines, le lit mineur occupant une largeur moyenne de 4m. Des levées anthropiques sont ainsi présentes sur la rive droite pour protéger le lit majeur et ainsi, installations et habitations des crues torrentielles.La partie précédent la confluence avec la Grande Eau est, sur un très court tronçon, fortement aménagée avec un enrochement naturel de gros blocs de 2m de hauteur, le fond du lit étant également sur les derniers mètres avant la confluence pavé en matériau naturel.

Dans son fonctionnement morphologique, la partie en forêt située juste après la section sous le pont, représente un espace de divagation naturelle du cours d’eau. En effet, on note la présence d’un ancien bras mort à sec, pouvant être potentiellement réactivé lors des crues torrentielles (comme cela a déjà pu se produire lors de la crue de 2005).

Caractéristiques du Lit

Minimum MaximumLargeur lit mineur (m) 4 -Largeur lit majeur (m) 30 -Profondeur (m) 0 0

Sources en Eau 0Affluents 0Température -

Type Matériau Hauteur Largeur LongueurPont n°1 Routier Béton 1,15 m 3,9 m 1,97 m

SeuilTaille 2Type Artificiel

Petite histoire du Secteur

Voire l’histoire du bras mort (origine, fonctionnement en tant normal et lors des crues), les dates des enrochements et le projet actuel dans la forêt de créer une plage de dépôts pour remplacer l’ancienne dont le potentiel n’est pas jugée suffisant, du fait de curages trop fréquents.

Fig. 37. - Sous-cavement des berges et racines apparentes

Fig. 38. - Rivière à Blocs

Profil 15. - Secteur 8 - Lit du Dar 250m avant la confluence avec Grande-Eau (secteur anthropisé)

Page 61: Diagnostic - Cours d'eau de la commune d'Ormont-Dessus (Diablerets, Suisse)

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Secteur 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15

DIAGNOSTIC DES COURS D’EAU DE LA COMMUNE D’ORMONT-DESSUS

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Le Dar

Le Dar - Secteur 8

Grande Eau

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BV du Dar

Légende

Limites etnom du bassin versant

BV de L'Ayerne

! ! ! ! ! Levées torrentielles

Bourrelet sur la berge

Zones d'érosion

Zones d'accumulation de matériaux

Cone de dejection

GEOMORPHOLOGIE

Cours d'eauet affluents

HYDROLOGIEMorphologie du coursd'eau principal

Méandres

ECOMORPHOLOGIE

Embacles

Bras mort

ANTHROPISATION

Ponts

Seuils anthropiques

Enrochement des berges

Pavage du fond du lit

Page 62: Diagnostic - Cours d'eau de la commune d'Ormont-Dessus (Diablerets, Suisse)

62

CulandDynamique du bassin versant

Le Culand est un torrent du massif des Diablerets qui s’écoule de 2200 m à 1200 m. Depuis la source, dans le cirque des Rochers de Culand jusqu’à la confluence avec la Grande Eau, le torrent parcourt un trajet de 3,5 km. Le bassin versant se délimite au sud par les Rochers de Culand dominés par le Culand à 2788 m, à l’est par Chalet Vieux à 1742 m et La Laya à 1640 m, à l’ouest par une ligne de crête passant par la Pointe d’Arpille (1798 m) et La Tailla (1629). Le torrent s’écoule de manière rectiligne selon une orientation sud-nord, du bassin de récep-tion à la confluence avec le torrent d’Eau Froide. Ensuite, il s’oriente au nord-est jusqu’à la confluence avec la Grande Eau. Le torrent du Culand s’écoule dans trois ensembles distincts ; le bassin de réception, le chenal d’écoulement, et le cône de déjection.

Géologiquement, le bassin versant se situe dans la nappe helvétique des Diablerets composée d’une série inversée datant du crétacé caractérisée par des barres de calcaires. Ces falaises ur-goniennes sont surplombées par les marno calcaires du Barrémien assez friables et fortement soumises à l’érosion donnant lieu à la formation d’éboulis mixtes (cône de déjection et cône d’éboulis). Les versants du torrent sont occupés par des flyschs et des dépôts glaciaires sujets aux mouvements de terrain. Des affleurements de grès de Taveyanne sont observables au niveau de Chalet Vieux et de la Pointe d’Arpille.

Le versant ouest nord-ouest du torrent est composé d’alternance de cornieules et de gypses.

Les processus morphologiques ont leur importance dans le bassin versant. Des blocs provenant des falaises calcaires encombrent le lit du torrent. Les processus à l’origine de cette mobilisation sont divers. Il s’agit de la gélifraction, très efficace dans les domaines calcaires, des précipitations intenses lors d’orages estivaux. Les blocs les plus massifs ont été mobilisés lors d’avalanches, d’éboulements généralisés, ou encore charriés par le glacier. Ces blocs erratiques sont localisés à plus d’1 km des falaises et particulièrement isolés des autres gros blocs.

Les matériaux fins issus de l’altération de la roche s’accumulent sur les éboulis mixte et sont remobilisés par les écoulements. La liquéfaction des colluvions et des dépôts glaciaires (Quater-naires) permet la formation de masses d’eau denses à forte compétence.

La moraine latérale d’Orgevaux en rive gauche atteste de la présence d’un glacier, toutefois on note qu’elle ne fournit pas de quantité de matériaux significative.

Matériaux fins et gros blocs sont ensuite remobilisés jusqu’à une zone d’accumulation longue de 400 m. Cette nappe alluviale peut atteindre 2 m par endroit dans le lit du torrent, favorisant ainsi l’érosion latérale et le sapement de berges. Dans la zone boisée, les déchaussements d’arbres sont fréquents augmentant ainsi le risque d’embâcle. Ce secteur de replat correspond à un en-semble stock/accumulation difficilement mobilisable pendant les crues.

Les facteurs hydrologiques et géologiques sont favorables aux mouvements de terrain dans l’en-semble du bassin versant. Les placages morainiques et les flyschs donnent lieu à des glissements de terrain, notamment au lieu-dit de Moille Ronde et Trechadexe. Dans le chenal d’écoulement, les processus érosifs sont très actifs. On note une incision impor-tante dans la gorge du Torrent de Culand avec en rive gauche le gypse et en rive en droite le flysch. En aval de la confluence avec l’Eau-Froide, le torrent s’oriente au nord-est, et érode la base des versants de flysch. L’érosion régressive permet un apport des versants considérable dans ce sec-teur. Les arbres déchaussés jonchent le lit du torrent, et forment des embâcles.

Sur le cône de déjection, le Culand est sinueux. Les processus érosifs agissent sur les berges convexes par sapement et déchaussement, des enrochements permettent d’en diminuer l’effet. Les dépôts se forment sur les berges concaves.

La dynamique amont-aval du torrent du Culand est rythmée par la progression de la nappe allu-viale vers l’aval qui se traduit par l’alternance d’épisodes de stockage et d’évacuation de maté-riaux.Le bassin de réception alimente le torrent car il constitue une réserve importante de blocs et de matériaux fins. L’ensemble de ces alluvions est acheminé vers la zone d’accumulation par une gorge à pente forte, le Creux de Culand. Dans cette zone le lit du torrent est complètement en-combré, plus de 2 m en certains points. Les chenaux latéraux alimentent également cette zone. Leur état actuel laisse penser à un fonctionnement épisodique violent, sous la forme de « bouffée ». La présence d’un drain étroit (1,90 m de diamètre) au passage de la route forestière pose la question de l’acheminement des matériaux dans le chenal d’écoulement. En effet les matériaux les plus grossiers pourraient être « stoppés » à ce niveau du cours d’eau. Le torrent s’écoule ensuite dans un secteur de flysch et de gypse, l’érosion y est très active. Les apports des versants en arbres et en matériaux fins sont conséquents.

Culand

Page 63: Diagnostic - Cours d'eau de la commune d'Ormont-Dessus (Diablerets, Suisse)

63

Bassin Versant 1 2 3 4

DIAGNOSTIC DES COURS D’EAU DE LA COMMUNE D’ORMONT-DESSUS

Fig. 39. - Coupe géologique simplifiée de la partie amont du Torrent de Culand (MERCANTON)Fig. 40. - Schéma de la dynamique du bassin versant du torrent de Culand

Page 64: Diagnostic - Cours d'eau de la commune d'Ormont-Dessus (Diablerets, Suisse)

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CulandSecteur 9 – Cône de Déjection

• Commune :Ormont-Dessus

• Date :13 octobre 2010

• Longueur :2700m

• Exposition :Sud-Ouest

• Altitude :1320 à 1560m

• Pente : Moyenne

9

Objectifs d’entretien

Ce secteur semble bien entretenu et suffisamment aménagé. Cependant un suivi des berges et des équipements d’aména-gement du lit (enrochements) restent nécessaire pour prévenir d’un risque futur.

• Un ramassage du bois coupé, présent sur les berges est né-cessaire, afin d’éviter la formation d’embâcle par une quan-tité importante de matériau mobilisable dû à des actions anthropiques (figure 9).

Etat des Lieux

Ce secteur ce situe sur un cône de déjection et débute à la confluence (figure 1) avec la Grande Eau. C’est le secteur le plus anthropisé, du torrent du Culand, dû à la présence d’habitations et d’activité économique (entreprise de BTP). En effet au fil du cours d’eau, il est possible d’observer un certain nombre d’ouvrages d’origine anthropique comme des seuils, des enrochements ainsi que des ponts et passerelles (figure 2, 3, 4) témoignant de la proximité avec des habitations. Le cours d’eau est aussi utilisé pour alimenter un foyer en électricité grâce à un moulin qui produit de l’hydroélectricité (figure 5, 6, 7).

Il se caractérise par un régime de rivière torrentiel avec une granulométrie hétérogène et des blocs émoussés (c’est un secteur à pente faible). Il y a un lit unique (d’après nos observations en période d’étiage) et sinueux. Le lit majeur est large et occupé par des zones d’accumulation principalement situées au niveau des méandres. La capacité de transport est plutôt faible mais on observe un sape-ment de berges important à certains endroits (figure 8).

La ripisylve est en partie entretenue et n’occupe pas une grande surface (domination de la forêt de résineux), de ce fait le risque d’embâcle reste modéré (cf profils P16 et P17).La caractéristique principale de ce secteur est d’être à proximité de zones d’habitations.

Caractéristiques du Lit

Minimum MaximumLargeur lit mineur (m) 5 8,6Largeur lit majeur (m) 8,5 18Profondeur (m) 0,09 0,20Sources en eau 0Affluents 1Température (°C) 3,8

Débit mesuré par jaugeage au sel (m3/s) 0,030Débit mesuré par courantomètre (m3/s) 0,030

Profil 17. - Encombrement du lit par des blocs et des arbres

déchaussés dans la partie basse du chenal d’écoulement

Profil 16. - Enrochement des berges au niveau du

cône de déjection

Page 65: Diagnostic - Cours d'eau de la commune d'Ormont-Dessus (Diablerets, Suisse)

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Secteur 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15

DIAGNOSTIC DES COURS D’EAU DE LA COMMUNE D’ORMONT-DESSUS

1:1 100

Le Culan

Le Culan - Secteur 9G

rande Eau

±

0 25 5012,5 Mètres

Sources : Swisstopo, commune d'Ormont Dessus, Etat de Vaud, GESREAU

BV du Culan

Limites etnom du bassin versant

BV de L'AyerneLégende

Zones d'érosion

Zones d'accumulation de matériaux

Cone de dejection

GEOMORPHOLOGIE

Incision du lit

ECOMORPHOLOGIE

Embacles

Bras mort

ANTHROPISATION

Ponts

Seuils anthropiques

Enrochement des berges

Cours d'eauet affluents

HYDROLOGIEMorphologie du coursd'eau principal

Linéaire

Step pool

Page 66: Diagnostic - Cours d'eau de la commune d'Ormont-Dessus (Diablerets, Suisse)

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CulandSecteur 9 – Cône de Déjection

9

Fig. 41. - Confluence avec Grande-Eau

Fig. 42. - Aménagements du cours d’eauFig. 43. - Aménagements du moulin hydro-électrique

Page 67: Diagnostic - Cours d'eau de la commune d'Ormont-Dessus (Diablerets, Suisse)

67

Secteur 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15

DIAGNOSTIC DES COURS D’EAU DE LA COMMUNE D’ORMONT-DESSUS

Historique du secteur

Aucune information antérieure, nécessaire à la constitution d’un historique précis, n’est disponible ici. De plus, ce secteur étant situé dans une zone boisée, l’exploitation d’anciennes photos aériennes est quasi impossible. Cependant, il a été possible de récolter des indices sur le terrain. Il semble qu’un lit du cours d’eau fut asséché puis une digue fut mise en place afin de maitriser plus facilement son écoulement .

Fig. 46. - Bras mot d’origine anthropique

Fig. 44. - Sapement de berges

Fig. 45. - Bois coupé et abandonné sur les berges

Page 68: Diagnostic - Cours d'eau de la commune d'Ormont-Dessus (Diablerets, Suisse)

68

• Commune :Ormont-Dessus

• Dates :12 octobre 2010

• Longueur :1600m

• Exposition :Nord

• Altitude :1200 à 1400m

• Pente : Moyenne

10 CulandSecteur 10 – Chenal d’écoulement

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Page 69: Diagnostic - Cours d'eau de la commune d'Ormont-Dessus (Diablerets, Suisse)

69

Secteur 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15

DIAGNOSTIC DES COURS D’EAU DE LA COMMUNE D’ORMONT-DESSUS

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Page 70: Diagnostic - Cours d'eau de la commune d'Ormont-Dessus (Diablerets, Suisse)

70

Etat des Lieux

Ce secteur s’étend du moulin à l’extrémité amont des gorges, en contrebas de la route. Il correspond au chenal d’écoulement où transitent les matériaux, entre le bassin de réception et le cône de déjec-tion. Deux zones distinctes peuvent être décrites : une zone fortement encaissée correspondant aux gorges et une zone moins pentue, caractérisée par du dépôt.

Tout d’abord, la zone de gorges stricte se caractérise par un profond encaissement du lit entre des versants abrupts. L’incision dans la roche mère à proprement parler est limitée puisque le talweg est régulièrement alimenté par les matériaux des versants. On retrouve un profil typique en « V » qui traduit un affouillement longitudinal du lit dans les débris des versants de flysch, mélange de marnes et de calcaires (Fig. 51). Le talweg présente une granulométrie hétérogène (Profil 20). Des matériaux fins et friables provenant de l’érosion des versants viennent combler le fond du lit. L’instabilité des versants entraîne également quelques écroulements localisés qui se traduisent par la présence de blocs anguleux marno calcaires. Par ailleurs, le lit du torrent comporte de nombreux matériaux plus petits et généralement émoussés provenant de la partie amont. Ceux-ci ont été charriés le long du chenal d’écoulement (Fig. 52).

Dans la partie la plus encaissée des gorges, des glissements peuvent modifier le lit du torrent et entrainer une éro-sion et une déstabilisation du versant opposé. Les zones d’embâcles sont relativement limitées mais peuvent présenter un risque majeur dans les parties les plus étroites des gorges. Plus en aval, à la confluence entre le Culand et l’Eau-Froide, les zones de dépôts sont plus nombreuses dans le torrent, avec une incision et un affouillement plus limité du lit. Ce secteur se caractérise par une alter-nance de lit unique à step-pool, et de lit tressé où la pente diminue de manière significative (Fig. 53). Ceci entraine une dissipation de l’énergie plus pro-noncée sur les rives qui se traduit par un sapement de berges. Les versants sont fortement déstabilisés avec de nombreuses zones de glissements superfi-ciels qui contribuent à alimenter en matériaux le lit du torrent (cf. Fig. 54 et profils 18-19). Celui-ci est fortement encombré en bois mort et en blocs de tailles hétérogènes charriés dans le lit où provenant des versants. La présence de ces matériaux pourrait occasionner des risques d’embâcles ou d’obstruc-tion des ouvrages dans la partie aval.

Caractéristiques du Lit

Minimum MaximumLargeur lit mineur (m) 1,5 12Largeur lit majeur (m) 2 20Profondeur (m) 0,15 0,6

Sources en Eau 0Affluents 1Température -

Débit mesuré par jaugeage au sel (m3/s) -Débit mesuré par courantomètre (m3/s) -

Zone d’accumulationm3

Estimation du volume 1400

10 CulandSecteur 10 – Chenal d’écoulement

Profil 19. - Sapement des berges et déchaussement des arbres

Profil 20. - Formation d’embâcles dans les gorges

Profil 18. - Erosion des berges et glissement de terrain en rive droite

Page 71: Diagnostic - Cours d'eau de la commune d'Ormont-Dessus (Diablerets, Suisse)

71

Objectifs d’entretien

• Les gorges sont fortement encaissées et un entretien régulier dans ce secteur semble difficilement envisageable. En revanche, en aval de la confluence avec l’Eau-Froide, il est possible de limiter l’encom-brement du lit et de stabiliser davantage les berges.

• Il faudrait dans un premier temps enlever les arbres qui encombrent le lit afin de limiter le risque d’em-bâcle. On pourrait également envisager d’installer d’autres enrochements sur les rives les plus soumises à l’érosion afin d’éviter le sapement des berges et les mouvements de terrain (Fig.55).

Petite histoire du Secteur

En raison de sa pente et de son encaissement, le chenal d’écoulement n’est pas du tout aménagé. Il s’agit d’un secteur particulièrement instable, sujet à de nombreux glissements et éboulements.

Néanmoins, depuis les années 40, ce secteur semble s’être stabilisé du fait d’une recolonisation végétale sur les versants. Les racines des arbres ont tendance à retenir le sol et peuvent ainsi limi-ter les mouvements du sol. En revanche, la reconquête végétale peut aussi contribuer à accentuer l’encombrement du lit et le risque d’embâcle.

DIAGNOSTIC DES COURS D’EAU DE LA COMMUNE D’ORMONT-DESSUS

Secteur 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15

Fig. 50. - Glissement superficiel

Fig. 51. - Zone d’affleurement rocheux

Fig. 48. - Hétérogénéité des matériaux dans le fond du talweg

Fig. 47. - Profil en «V» dans la zone de gorges

Fig. 49. - Lit unique en step-pool

Page 72: Diagnostic - Cours d'eau de la commune d'Ormont-Dessus (Diablerets, Suisse)

72

• Commune :Ormont-Dessus

• Dates :12 octobre 2010

• Longueur :1487m

• Exposition :Nord

• Altitude :1900 à 1447m

• Pente : 30%

11 CulandSecteur 11 – Bassin de Réception

1:1

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Page 73: Diagnostic - Cours d'eau de la commune d'Ormont-Dessus (Diablerets, Suisse)

73

Secteur 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15

DIAGNOSTIC DES COURS D’EAU DE LA COMMUNE D’ORMONT-DESSUS

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Page 74: Diagnostic - Cours d'eau de la commune d'Ormont-Dessus (Diablerets, Suisse)

74

Etat des Lieux

Le secteur du bassin de réception orienté nord-est, se situe à une altitude comprise entre 1900 m et 1447 m. Quatre ensembles y sont identifiables.

De l’amont vers l’aval, le premier ensemble, la zone d’accumulation est composée de cônes mixtes, c’est-à-dire de cônes de déjection et de cônes d’éboulis. Lors d’épisodes pluvieux plus ou moins importants, les matériaux sont remobilisés. Cette zone est délimitée en rive gauche par une moraine latérale.

Le second ensemble, le chenal d’écoulement principal, correspond à un torrent naturel non anthropisé à lit unique, « le Creux de Culand ». Sur la photo ci-jointe (Fig.56), on peut voir les gros blocs issus d’éboulements et de l’érosion qui occupent le lit du torrent. Ces blocs forment par endroit des step-pools. Le chenal secondaire à l’est, est profondément incisé. Dans sa partie amont des ravines composées de flysch alimentent le torrent en matériels solides (Fig. 57). Des phénomènes torrentiels intenses de type coulée boueuse, crue torrentielle ou encore lave torrentielle se sont probablement produits dans le lit.

Le troisième ensemble correspond à la zone d’accumulation des matériaux solides mobilisés depuis les éboulis caracté-risé par un tressage du lit, un élargissement des lits mineur et majeur, ainsi que par une diminution de la pente (Fig.58 et profil 23). Cette zone de dépôts occupe une surface où l’encombrement du torrent par de gros blocs, favorise les infiltrations d’eau et l’écoulement souterrain.

Le quatrième ensemble du bassin de réception s’écoule en forêt. Le lit du torrent reste tressé. En période d’étiage, des résurgences d’eau permettent à l’écoulement d’être à nouveau visible (Fig. 59-60 et Profil 22). La charge solide est comme dans la partie amont, très abondante et riche en matériaux grossiers. Les berges sont impactées par l’érosion latérale. Ceci se traduit dans cette partie du torrent par de nombreux déchaussements d’arbres et par la formation d’embâcles.

Caractéristiques du Lit

Minimum MaximumLargeur lit mineur (m) 9 15Largeur lit majeur (m) 13 18Profondeur (m) 0,2 0,5

Sources en Eau 0Affluents 0Température 5,5

Débit mesuré par jaugeage au sel (m3/s) -Débit mesuré par courantomètre (m3/s) -

Type Matériau Diamètre(m) Longueur (m)Drain Fluvial Acier 1,9 3,5

SeuilTaille 3Type Naturel

Zone d’accumulationEstimation volume (m3) 15 000 Hauteur (m) 1 Largeur (m) 14 Longueur (m) 1000

11 CulandSecteur 11 – Bassin de Réception

Profil 22. - Erosion laté-rale des berges et forma-tion d’embâcles dans le

bassin de réception

Profil 21. - Levées torrentielles au niveau de la route

Profil 23. - Encombrement du lit par la nappe alluviale composée de blocs hétérogènes dans le bassin de réception

Page 75: Diagnostic - Cours d'eau de la commune d'Ormont-Dessus (Diablerets, Suisse)

75

Objectifs d’entretien

• Réévaluation du drain fluviatile :Le volume de matériaux solides étant évalué à 15 000 m3 dans le bassin de réception, il semble indispensable de re-considérer le type d’ouvrage pour le passage du torrent sous la route forestière(Profil 21).

• Désencombrement du lit au niveau du drain:Les accumulations de matériaux en amont du drain présen-tent un risque considérable d’encombrement de celui-ci. Par conséquent, il est nécessaire de contrôler et évaluer la zone de stockage longue de 135 m et dont le volume est estimé à 540 m3.

• Entretien des berges et du litL’entretien des berges passe par la coupe des arbres dé-chaussés et par l’élimination partielle du bois mort sur les berges et dans le lit du torrent. Les embâcles de bois et de blocs devront être suivis.

Etude diachronique

D’après l’étude menée sur le terrain et les photos aériennes, il est possible de constater une nette mobilité du lit. La forte variabilité des débits est nécessaire pour le tressage du lit. C’est donc pendant les crues que la mobilisation maximale des sédiments s’effectue et que le remaniement des chenaux se réalise.

Pendant les crues torrentielles, le tressage se fait en rive gauche. L’érosion des berges y est particulièrement visible. Les dépôts sédimentaires composés de gros blocs mais également de matériaux fins se font principalement en rive droite. Des chenaux secondaires incisent profondément cette zone d’accumulation en période de crue.

Les différences d’incisions observables d’une date à l’autre, laissent penser que des phénomènes torrentiels intenses (coulée boueuse ou lave torrentielle), se pro-duisent sur le secteur de ravines dans la partie Est du bassin de réception.

Les observations effectuées permettent de dire que le lit du Culand, au dessus de 1500 m, est totalement encombré. Aucun phénomène torrentiel majeur ne s’est produit depuis 1992, même la crue de 2005 n’a permis de purger les matériaux stockés dans le lit.

DIAGNOSTIC DES COURS D’EAU DE LA COMMUNE D’ORMONT-DESSUS

Secteur 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15

Fig. 50. - Glissement superficiel

Fig. 52. - Le «Creux de Culand» : torrent principal encaissé dans une gorge à step-pools

Fig. 53. - Ravines de flysch alimentant un chenal secondaire

Fig. 54. - Zone d’accumulation des matériaux

Fig. 55. - Résurgence hydriqueFig. 56. - Zone d’érosion des berges provoquant des déchaus-sements d’arbres et la formation d’embâcles

Fig. 58 : en période d’étiage, le lit encombré facilite l’écoule-ment souterrain.

Page 76: Diagnostic - Cours d'eau de la commune d'Ormont-Dessus (Diablerets, Suisse)

76

Grande Eau AvalDynamique du bassin versant

Le torrent d’Ayerne est l’affluent principal, en rive droite, de la Grande Eau entre le Pillon et la Raverette.

La partie amont située au-dessus de 1600 m est composée d’un bassin évasé (sec-teur d’Isneau). Il s’agit d’une zone de fortes pentes et de barres rocheuses (secteur de la Chaux), ravinée par de nombreux chenaux, pouvant entraîner des apports importants lors de crues.En-dessous de cette zone de mobilisation, on retrouve une zone de transit allant de la confluence des chenaux avec l’Ayerne jusqu’à la prise d’eau. Cette prise d’eau constitue une zone d’accumulation artificielle, bloquant provisoirement la charge sédimentaire et la relâchant dans le cours d’eau lors de purges.

Le glissement de terrain situé en aval de la prise d’eau, dans une zone plus encais-sée, permet une certaine recharge de la charge sédimentaire, qui transite progres-sivement par paliers vers l’aval, en raison de la présence de nombreuses cascades.A la sortie des gorges, un cône de déjection important s’étale jusqu’à la Grande Eau et constitue une zone de dépôt sédimentaire.

Le transport et le dépôt sédimentaire dans cette zone sont fortement influencés par l’anthropisation progressive du cours d’eau. En effet, l’occupation urbaine s’étant peu à peu développée sur chaque rive de l’Ayerne, sa partie aval a été canalisée depuis le début du 20ème siècle. Il existe un certain gradient d’amont en aval dans l’intensité de cette anthropisation, allant du simple enrochement en aval du pont routier de la cascade, à l’endiguement et au pavage du lit et à la mise en place de seuils réguliers dans la partie aval, à proximité de la confluence avec la Grande Eau.

Ce gradient dans l’anthropisation du cours d’eau induit un gradient inverse de transport de la charge sédimentaire, cette dernière diminuant progressivement d’amont en aval jusqu’à une absence totale dans la zone de confluence avec la Grande Eau.

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Fig. 57. - Schéma de la dynamique du bassin versant de l’Ayerne

Page 77: Diagnostic - Cours d'eau de la commune d'Ormont-Dessus (Diablerets, Suisse)

77

DIAGNOSTIC DES COURS D’EAU DE LA COMMUNE D’ORMONT-DESSUS

12 • Commune :Ormont-Dessus

• Dates :13 octobre 2010

• Longueur :2700m

• Exposition :Sud-Ouest

• Altitude :1320 à 1560m

• Pente :Moyenne

AYERNE - GRANDE-EAU AVALSecteur 12 – Haut du Bassin Versant (Torrent d’Ayerne)

Etat des Lieux

La partie haute du bassin versant de l’Ayerne est constituée d’un bassin de réception des précipi-tations sur de fortes pentes herbeuses (Fig.58). Les ruissellements, par dépassement de la capacité d’in-filtration lors des orages estivaux, ont provoqué le développement de nombreux chenaux, donnant un aspect raviné à cette zone. Ces chenaux alimentent de petits cônes en bas de pente, avant de rejoindre le torrent d’Ayerne légèrement en amont de la prise d’eau. Avant cette prise d’eau, le cours d’eau est à lit unique avec quelques step-pools et un encaissement relativement limité. Cette prise d’eau, servant à l’alimentation du lac d’Arnon, constitue une rupture dans le transit de la charge sédimentaire du torrent. Ainsi, lors de l’orage de 1995, une quantité importante de matériaux a été bloquée à ce niveau (Fig. 59), ne permettant le transit que d’une faible charge en matériaux dans la partie aval.

En aval de cette prise d’eau, l’Ayerne s’encaisse progressivement et ne reçoit quasiment plus d’apports d’affluents. Au niveau de la Combaz, la présence de deux glissements de terrain sur chaque rive permet une certaine recharge sédimentaire du cours d’eau. Le glissement le plus actif se trouve en rive gauche à l’intérieur d’une courbe du torrent, ce qui provoque une accentuation du virage en raison de l’érosion plus importante en rive droite (extérieur du virage).

A l’aval de ces glissements se situe une zone de gorges encaissées avec une succession de paliers et de cascades jusqu’à la cascade du torrent (début secteur 13).

Estimation du volume mobilisé dans la zone amont lors d’une crue :

Cette estimation repose sur le constat post-orage de 1995 où le bassin de la prise d’eau avait été entièrement rempli par des matériaux mobilisés (Fig.59). Le comblement de ce bassin représente un volume de matériaux d’environ 130 m3.

Dosage au sel de la prise d’eau et estimation du pourcentage d’erreur :

Les dosages au sel réalisés au niveau de la prise d’eau avaient pour but d’appréhender le pourcentage d’erreur de nos mesures.En effet, connaissant le prélèvement effectué pour l’alimentation du lac (30 L/s), nous avons effectué un relevé sur l’Ayerne en amont de la prise d’eau (M1), un autre sur l’affluent se jetant dans le bassin de la prise d’eau (M2) et un dernier en aval afin d’estimer le bilan hydrologique de cette prise d’eau (M3).

La somme des apports à la prise d’eau (M1 + M2) est de 49,4 L/s. Si l’on soustraie le débit prélevé, on devrait retrouver un débit en aval de la prise d’eau (M3’) égal à M1 + M2 – 30L/s soit M3’ = 19,4 L/s. Or le débit mesuré n’est que de 4,5 L/s. On a donc un écart de mesure (M3’ –M3) de 14.

Caractéristiques du Lit

Minimum MaximumLargeur lit mineur (m) 2 5Largeur lit majeur (m) - -Profondeur (m) 0,2 0,4

Sources en Eau 1Affluents nombreuxTempérature 5,5

Type Matériau Hauteur Largeur LongueurPont n°1 Pédestre Bois - - -

SeuilTaille 2Type Naturel

30 L /s

M1 = 46 L/s

M2 = 3,4 L/s

M3 = 4,5 L/s

Prise d’eau

Page 78: Diagnostic - Cours d'eau de la commune d'Ormont-Dessus (Diablerets, Suisse)

78

• Commune :Ormont-Dessus

• Date :13 octobre 2010

• Longueur :2700m

• Exposition :Sud-Ouest

• Altitude :1320 à 1560m

• Pente : Moyenne

Objectifs d’entretien

• Surveillance du lit : La zone de La Combaz est particulièrement concernée par cet objectif en raison de l’activation possible des glissements de terrain, qui pourrait pro-voquer la création de barrages et d’embâcles.RQ : Il serait également nécessaire de surveiller la zone de cascades (non visitée dans le cadre de cette étude car difficile d’accès), d’où viennent pro-bablement la plupart des troncs créant des embâcles au niveau du pont.

Petite histoire du Secteur

Le haut du bassin versant de l’Ayerne se caractérise depuis longtemps par un paysage d’alpage avec des pentes abruptes ravinées par de nombreux chenaux d’écoulement, alimentant en matériaux des cônes de bas de pente lors de précipitations importantes (Fig.60). Les laves granulaires voire torrentielles de l’orage de 1995 n’ont fait que renforcer cet aspect raviné avec incision pro-gressive de nombreux chenaux (Fig.61).

12

Fig. 59. - Bassin comblé par les sédiments au niveau de la prise d’eau (Photo P.Schoeneich)

Fig. 58. - Bassin de réception (Photo P.Schoeneich)

Fig. 60. - Orage de 1995 (Photo P.Schoeneich)

Fig. 61. - Incision de chenaux suite à l’orage de 1995.

Page 79: Diagnostic - Cours d'eau de la commune d'Ormont-Dessus (Diablerets, Suisse)

79

Secteur 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15

DIAGNOSTIC DES COURS D’EAU DE LA COMMUNE D’ORMONT-DESSUS

1:600

L'Ayerne

Ayerne - Secteur 12

±

0 25 5012,5 MètresSources : Swisstopo, commune d'Ormont Dessus, Etat de Vaud, GESREAU

BV de L'ayerne

Prise d'eau hydroélectrique

Légende

Linéaire

Step pool

Cours d'eauet affluents

HYDROLOGIE

Morphologie du coursd'eau principal

Seuils anthropiques

Pavage du fond du litANTHROPISATION

Page 80: Diagnostic - Cours d'eau de la commune d'Ormont-Dessus (Diablerets, Suisse)

80

AYERNE - GRANDE-EAU AVALSecteur 13 – De la Cascade au Pont

• Commune :Ormont-Dessus

• Date :12 octobre 2010

• Longueur :500m

• Exposition :Sud

• Altitude :1220 à 1320m

• Pente : Moyenne

Objectifs d’entretien

• Désencombrement du lit :Elimination des embâcles et des arbres morts et âgés : la mise en dépôt du bois doit se faire à une distance suffisante pour éviter sa remobilisation lors d’une prochaine crue. Les arbres coupés lais-sés sur place dans la partie intermédiaire du secteur doivent être extraits de la rive droite prioritairement. Enfin, il faudrait enlever le seuil naturel constitué du tronc d’arbre. Cependant, la herse en amont du pont semble une bonne réponse pour arrêter les troncs et éviter l’embâcle au niveau du pont.

• Revalorisation paysagère :En raison du chemin permettant l’accès à la cascade et de la pré-sence d’un parcours aventure, ce secteur peut être soumis à une fréquentation relativement importante pouvant justifier une valo-risation paysagère. Cela passe par un entretien intensif de la végé-tation de berge (passage deux fois par an avec débroussaillage, élagage et enlèvement des arbres morts).

• Réactivation du bras mort :Le bras mort précédemment évoqué pourrait être réactivé afin d’accroître l’espace de

liberté du cours d’eau en cas de crue. Son entrée devrait ainsi être dégagée et la végé-tation entretenue afin de limiter le risque d’embâcle.

Etat des Lieux

Ce secteur débutant par une cascade (Fig. 66) correspond à un torrent à l’état naturel, peu anthropisé. Il se caractérise par un régime torrentiel très dynamique à gros blocs et un lit unique en step-pool (Fig. 68).

L’espace de liberté de ce cours d’eau est limité par sa nature géo-logique (Profil 24). Il est constitué d’une alternance de marnes érodables et de calcaires ou d’ensembles de cornieules et de gypses peu érodables. On observe alors le substratum calcaire qui apparaît par endroit au fond du lit, suite à l’érosion différentielle des zones encaissées. A l’amont du secteur, des zones d’érosion et de dépôts se succèdent rapi-dement. Les embâcles y sont aussi plus abondants qu’à l’aval.

Des zones de colluvions sont ensuite présentes dans la partie inter-médiaire du secteur. La rive gauche a tendance à être plus érodée que la rive droite. Cette érosion sape parfois les berges et déstabilise voire déchausse fréquemment la végétation rivulaire. Un amoncellement d’arbres abattus est par ailleurs présent en rive droite et constitue poten-tiellement un fort risque d’embâcles en cas de crue. Un arbre tombé dans le lit a d’ailleurs formé un seuil naturel dans cette zone (Fig. 67).

Dans la partie aval de ce secteur, un bras mort est présent en rive droite. Son entrée est obstruée par des blocs déposés par le torrent lors d’une précédente crue. Dans cette zone, la quasi continuité de l’incision en rive gauche ainsi que la présence d’un enrochement juste avant le pont confirment un certain déséquilibre dans la diffusion de l’énergie du torrent dans la partie aval de ce secteur.

Petite histoire du Secteur

Un enrochement et un seuil ont été construits afin de protéger le pont sur lequel passe la route. Une herse sur le seuil permet de piéger une partie des sédiments et des embâcles.

Caractéristiques du Lit

Minimum MaximumLargeur lit mineur (m) 3 6Largeur lit majeur (m) 10 15Profondeur (m) 0,5 1

Sources en Eau 0Affluents 1Température 7,3

Débit mesuré par jaugeage au sel (m3/s) 0,034Débit mesuré par courantomètre (m3/s) -

Type Matériaux Hauteur Largeur LongueurPont n°1 Routier Béton 4m 8m 3,9m

SeuilTaille 2Type Naturel

13

Erosion AccumulationEstimation volume total (m3) 4910 3293

Fig. 65. - Bras mort

Fig. 64. - Lit en step-Pool

Fig. 62. - Cascade en amont du secteur 13

Profil 24. - Secteur 13 entre la cascade et le

pont

Fig. 63. - Seuil naturel (tronc d’arbre)

Page 81: Diagnostic - Cours d'eau de la commune d'Ormont-Dessus (Diablerets, Suisse)

81

Secteur 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15

DIAGNOSTIC DES COURS D’EAU DE LA COMMUNE D’ORMONT-DESSUS

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Page 82: Diagnostic - Cours d'eau de la commune d'Ormont-Dessus (Diablerets, Suisse)

82

14 Ayerne - Grande-Eau AvalSecteur 14 - Du Pont à la confluence avec Grande-Eau

• Commune :Ormont-Dessus

• Dates :12 octobre 201013 octobre 2010

• Longueur :2500m

• Exposition :Ouest

• Altitude :1090 à 1148m

• Pente : Faible

Objectifs d’entretien

• Rétablissement de l’équilibre de la charge sédimentaire :Afin de limiter l’incision de la Grande Eau et d’éviter la mise en place de mesure de protection des berges, il faudrait rétablir l’apport sédimentaire naturel de l’Ayerne.

• Curage du seuil à l’amont du pont de la route :La quantité restante de charge sédimentaire dans la partie aval du secteur reste bloquée à l’amont du dernier seuil avant le pont routier. Afin d’éviter une accu-mulation trop importante pouvant à terme présenter un risque pour le pont lors d’une crue, un curage de ce stock sédimentaire apparaît nécessaire.

• Désencombrement du lit :Elimination des embâcles et des arbres morts et âgés dans la partie aval du sec-teur, avant la partie bétonnée.

• Bassin de rétention :Le terrain de football pourrait être utilisé comme bassin de réten-tion en cas de crue.

Petite histoire du Secteur La partie aval de l’Ayerne a été endiguée dès 1920.

Caractéristiques du Lit

Minimum MaximumLargeur lit mineur (m) 6 10Largeur lit majeur (m) - -Profondeur (m) 0,05 0,5

Sources en Eau 0Affluents 1Température -

Type Matériaux Hauteur Largeur LongueurPont n°1 Routier Béton 1,60m 3m 8mPont n°2 Routier Béton 1,60m 3m 10mPont n°3 Routier Béton 1,70m 8m 6mPont n°4 Voie ferrée Béton 2,10m 5m 4,10m

SeuilTaille 2Type Naturel

Etat des Lieux

Ce secteur correspond à une transition entre un torrent et une rivière torrentielle, avec un écoulement laminaire. L’artificialisation du lit augmente de l’amont à l’aval. Des enrochements et quelques seuils sont présents à l’amont puis le lit du cours d’eau est entièrement bétonné (Profil 25) et endigué avec une succession de seuils à intervalles réguliers (Fig. 70).

La charge sédimentaire est retenue par cette succession de seuils, jusqu’à être quasiment absente du lit à partir du pont de la route principale traversant le village des Diablerets. La zone aval du torrent est linéarisée du fait de l’endiguement.

La compétence de transport* du torrent d’Ayerne est moins importante dans ce secteur que dans le précédent.Le torrent a ici un espace de divagation plus large que dans le secteur 12, où le lit est encaissé.

A la confluence avec la Grande Eau, le lit du torrent est nettement surélevé par rapport à celui de la Grande Eau (Fig. 71). Ce différentiel de hauteur peut s’expli-

quer par l’absence de charge sédimentaire apportée par l’Ayerne, ce qui oblige la Grande Eau à s’inciser pour pallier au déficit sédimentaire et rétablir son équilibre.

Un bras mort est également présent sur ce secteur.

Fig. 66. - Artificialisation du lit

Profil 25. - Vue en coupe coupe transversale caractéristique du secteur 14

Fig. 67. - Différentiel de niveau des lits à la confluence

* Compétence de transport :Taille du plus gros élément transportable par un cours d’eau.

Page 83: Diagnostic - Cours d'eau de la commune d'Ormont-Dessus (Diablerets, Suisse)

83

Secteur 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15

DIAGNOSTIC DES COURS D’EAU DE LA COMMUNE D’ORMONT-DESSUS

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1:1 600

L'Ayerne

Ayerne - Secteur 14

Grande Eau

±

0 50 10025 Mètres

Sources : Swisstopo, commune d'Ormont Dessus, Etat de Vaud, GESREAU

BV de L'ayerne

LégendeLimites etnom du bassin versant

BV de L'Ayerne

ECOMORPHOLOGIE

Bras mort

Ripisylve

Cours d'eauet affluents

HYDROLOGIE

Morphologie du coursd'eau principal

Linéaire

Méandres

Step pool

Lentille

Zones d'érosion

Zones d'accumulation de matériaux

GEOMORPHOLOGIE

®f

ANTHROPISATION

Points de rejets dans le cours d'eau

Ponts

Seuils anthropiques

Enrochement des berges

Pavage du fond du lit

Page 84: Diagnostic - Cours d'eau de la commune d'Ormont-Dessus (Diablerets, Suisse)

84

15 Ayerne - Grande-Eau AvalSecteur 15 - De la Confluence a la Micro-Centrale

• Commune :Ormont-Dessus

• Dates :12 octobre 201013 octobre 2010

• Longueur :2500m

• Exposition :Ouest

• Altitude :1090 à 1148m

• Pente : Faible Fig. 68. - Lentille de dépôt

Objectifs d’entretien

• Désencombrement du lit et entretien de la ripisylve :Elimination des embâcles et des arbres morts et dépéris-sants : la mise en dépôt du bois doit se faire à une dis-tance suffisante pour éviter sa remobilisation lors d’une prochaine crue.

• Réactivation du bras mort :Réouverture du bras mort en rive droite afin d’offrir un espace de divagation au cours d’eau en cas de montée des eaux. Cette réouverture nécessite une évacuation des matériaux présents dans le lit du bras mort (charge sédi-mentaire, arbres morts).

• Réhabilitation de berge :Le génie écologique peut apporter des so-lutions cohérentes contre le sapement de berge d’un point de vue écologique, écono-mique et paysager. La mise en place de fas-cinage, de tressage ou encore la re-végétali-sation de berges érodées sont peuvent être des solutions durables et efficaces de lutte contre le sapement de berge.

Petite histoire du Secteur Un glissement en rive gauche a dévié le cours d’eau vers sa droite. Le cours a ensuite été rectifié et redirigé vers la gauche. Le pied du glissement est actuellement encore visible et forme un bourrelet entre la rive droite et le bras mort résultant de la redirection de la Grande Eau.

Caractéristiques du Lit

Minimum MaximumLargeur lit mineur (m) 10 20Largeur lit majeur (m) - -Largeur chenal d’écoulement (m) 10 15Profondeur (m) 30 1,5

Sources en Eau -Affluents 11luence a la

Micro-CentraleTempérature -

Débit mesuré par jaugeage au sel (m3/s) -Débit mesuré par courantomètre (m3/s) 3,3

Type Matériaux Hauteur Largeur LongueurPont n°1 Routier Béton 5m 8m 13,5mPont n°2 Routier Béton 2,8m 4m 7,2m

SeuilTaille 2Type Naturel

Etat des Lieux

La Grande Eau est une rivière torrentielle à écoulement laminaire. Son cours est parsemé d’embâcles, de zones d’érosion et de dépôts. Contrairement au torrent d’Ayerne, des lentilles de dépôt sont présentes dans le lit de la Grande Eau (Fig. 72).Les berges sont sapées par endroit et la végétation rivulaire déchaussée et déstabilisée (Fig. 73). La ripisylve comporte une importante quantité de bois mort au sol et sur pied (Profil 26).

Une station d’épuration est présente en rive droite peu après la sortie du village. Quasi-ment au même niveau, deux épis ont été construits sur la rive gauche afin de casser légè-rement la dynamique de la rivière.

Une zone en gorges est présente dans ce secteur avec une contrainte géologique en rive gauche et un élargissement épisodique en rive droite s’expliquant par la présence d’un ancien glissement de terrain. A l’entrée des gorges, le régime commence à être turbulent. Après les gorges, un autre affluent rejoint la Grande Eau en rive gauche au niveau de la gare de Vers-l’Eglise. La présence d’un différentiel de hauteur entre cet affluent et la Grande Eau s’explique probablement par l’incision de cette dernière. Peu après le pont au niveau de la gare, un grand espace de divagation s’offre à la rivière sur la rive gauche en cas de crue importante.Une dérivation du cours d’eau est présente légèrement en aval pour l’alimentation de la scierie. A ce niveau, des endiguements en bois protègent la rive droite indiquant une éner-gie importante sur cette berge.

Après le pont du camping, on retrouve une alternance de zones d’accumulation et d’éro-sion sur les deux berges ainsi que des lentilles de dépôts en milieu de lit.

Fig. 69. - Déstabilisation de la végétation

Profil 26. - Vue en coupe coupe transversale caractéristique du secteur 15

Page 85: Diagnostic - Cours d'eau de la commune d'Ormont-Dessus (Diablerets, Suisse)

85DIAGNOSTIC DES COURS D’EAU DE LA COMMUNE D’ORMONT-DESSUS

Secteur 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15

W

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1:2 800

Grande Eau aval - Secteur 15 (1)

Grande Eau

±

0 50 10025 Mètres

Sources : Swisstopo, commune d'Ormont Dessus, Etat de Vaud, GESREAU

Enrochement des berges

ANTHROPISATION®f Points de rejets dans le cours d'eau

Ponts

Seuils anthropiques

Cours d'eauet affluents

HYDROLOGIEMorphologie du coursd'eau principal

Méandres

Légende

ECOMORPHOLOGIE

Embacles

Bras mort

Ripisylve

W Zone de colluvions

Lentille

Zones de gorges

Bourrelet sur la berge

Zones d'érosion

Zones d'accumulation de matériaux

Zone de glissement de terrain

GEOMORPHOLOGIE

Page 86: Diagnostic - Cours d'eau de la commune d'Ormont-Dessus (Diablerets, Suisse)

86

15 Ayerne - Grande-Eau AvalSecteur 15 - De la confluence à la micro-centrale

W

®f

®f®f®f®f

1:1 600

Grande Eau aval - Secteur 15 (2)

Grande Eau

±

0 50 10025 Mètres

Sources : Swisstopo, commune d'Ormont Dessus, Etat de Vaud, GESREAU

Enrochement des berges

ANTHROPISATION®f Points de rejets dans le cours d'eau

Ponts

Seuils anthropiques

ECOMORPHOLOGIEEmbaclesRipisylve

Cours d'eauet affluents

HYDROLOGIEMorphologie du coursd'eau principal

Méandres

Légende

W Zone de colluvions

Zones de gorges

LentilleBourrelet sur la berge

Zones d'érosion

Zones d'accumulation de matériaux

GEOMORPHOLOGIE

Page 87: Diagnostic - Cours d'eau de la commune d'Ormont-Dessus (Diablerets, Suisse)

87

Secteur 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15

DIAGNOSTIC DES COURS D’EAU DE LA COMMUNE D’ORMONT-DESSUS

®f®f®f®f

1:1 800

Grande Eau aval - Secteur 15 (3)

Grande Eau

±

0 50 10025 Mètres

Sources : Swisstopo, commune d'Ormont Dessus, Etat de Vaud, GESREAU

Enrochement des berges

ANTHROPISATION®f Points de rejets dans le cours d'eau

Ponts

Seuils anthropiques

ECOMORPHOLOGIEEmbaclesRipisylve

Cours d'eauet affluents

HYDROLOGIEMorphologie du coursd'eau principal

Méandres

LentilleBourrelet sur la berge

Zones d'érosion

Zones d'accumulation de matériaux

GEOMORPHOLOGIE

Légende

Page 88: Diagnostic - Cours d'eau de la commune d'Ormont-Dessus (Diablerets, Suisse)
Page 89: Diagnostic - Cours d'eau de la commune d'Ormont-Dessus (Diablerets, Suisse)

Partie III - Risques et valorisation des cours d’eau

•Présentationetanalysed’évènementspassés

•Elémentsd’analysediachronique

•Etatdeslieuxdesrisques

•Suggestionsdemesuresdevalorisation

89

Page 90: Diagnostic - Cours d'eau de la commune d'Ormont-Dessus (Diablerets, Suisse)

90

Introduction

Historique des événements passés pour la commune d’Ormont-Dessus

La commune d’Ormont-Dessus, de par sa localisation en zone de montagne, est soumise à de nombreux risques, allant de l’avalanche à la crue. Cette situation

est due à la présence de versants relativement pentus et aux nombreux cours d’eau. Ceux-ci entrainent une déstabilisation des pentes alentours et constituent une

réelle menace pour le village. C’est pour cela que le présent diagnostic se focalise sur le risque hydrologique, sans tenir compte des problèmes liés aux avalanches et

à la nivologie. Cependant le risque lié aux torrents recoupe de nombreux événements à savoir les laves et crues torrentielles, les coulées de boue, les embâcles,…

Il est important de préciser que les événements occasionnels ne deviennent des risques qu’en raison de la présence de l’homme et donc de la forte anthropisation de l’espace. En effet, la commune est sou-

mise, comme la plupart des villages de montagne, à une pression foncière de plus en plus importante qui se fait préférentiellement sur les secteurs de faible pente. C’est pour cette raison que les cônes de déjection

constituent des zones fortement attractives pour l’anthropisation, ce qui conduit à accentuer la vulnérabilité de ces espaces. Afin de limiter le risque, il convient donc d’avoir une connaissance exhaustive des dangers

liés aux torrents dans l’optique de proposer des solutions de gestion. Cette gestion peut se faire à deux échelles : par mesures directes telles que les plages de dépôt, ou par mesures indirectes comme les drains ou

les seuils torrentiels qui permettent de limiter l’action érosive et l’infiltration du torrent.

Les événements de crues dans la « Vallée des Ormonts » ne sont pas des phénomènes rares et exceptionnels. Différentes sources d’archives (Base de données PNR31) nous renseignent à propos des crues ayant eu

lieu sur la Grande Eau et ses affluents depuis 1733 pour les événements les plus anciens. A ce sujet, l’inondation du 24 juin 2005 fait référence. Avec un débit de pointe de crue de 32 m³/s aux Diablerets (B+C 2005), des

quantités importantes de matériaux ont été charriées par les laves torrentielles sur la Grande Eau et le Dar, provoquant des dégâts considérables sur les infrastructures situées dans le lit des cours d’eau, remodelant ainsi

considérablement leur morphologie dans le paysage. Toutefois, il est important de préciser que la mobilisation de matériaux associés aux laves torrentielles n’est pas systématique. En effet toutes les crues torrentielles

ne se traduisent pas par une remobilisation du matériel sédimentaire présent dans le lit des cours d’eau.

La Grande Eau présente un fonctionnement hydrologique de crues torrentielles. Celles-ci sont accompagnées d’un transport solide important provenant de l’amont et de ses principaux affluents tels que l’Ayerne,

le Culand et le Dar. La réponse hydrologique suite à une intensité de précipitations au dessus du massif des Diablerets est très rapide. Elle est estimée à moins de trente minutes lors de l’épisode pluvieux orageux du 24

juin 2005 pour la station hydrologique d’Aigle, dans la vallée. La mesure quantitative des débits n’est effective que depuis l’implantation de la station à Aigle en 1935. On peut alors considérer la crue de 1944 (120 m³/s)

comme étant la crue record sur le bassin versant de la Grande Eau. Elle correspond à une période de retour de 100 ans. Cependant, des événements plus anciens ont pu largement dépasser cette crue référence, que ce

soit en termes de débit ou en termes de quantités de matériaux solides transportés.

Par ailleurs, la station ne tient compte que des débits mesurés à Aigle, située 26km plus bas dans la vallée. La localisation spatio-temporelle des cellules orageuses au dessus de la région influence le fonctionnement

et la réponse des différents cours d’eau à un événement particulier. Ainsi certains torrents sont plus concernés que d’autres lors des événements orageux. Le torrent d’Ayerne apparait comme un des plus dangereux de la

commune. Celui-ci est stimulé très régulièrement lors des événements de crues sur la Grande Eau. Le curs d’eau déborde régulièrement et peut affecter les nombreuses habitations situées dans le cône aval, juste avant

sa confluence avant la Grande Eau.

Page 91: Diagnostic - Cours d'eau de la commune d'Ormont-Dessus (Diablerets, Suisse)

91

Chapitre 1 2 3

DIAGNOSTIC DES COURS D’EAU DE LA COMMUNE D’ORMONT-DESSUS

Sur le Dar

Date N° fiche Origine Description évenements17 et 18 février 1841 230 Pluie intense sur sol gelé + effet de foehn qui fait fondre la neige • Débordement du Dar du côté de la Corbaz

Janvier 1843 231 Pluie sur neige • Débordement du Dar du côté d’Aigue Noire23 juillet 1851 29 Pluies abondantes et continuelles et pluie très violente d’1 h ou 2 • Débordement de la Grande Eau et des torrents qui ont causé de grands dommages

31 juillet et 1er aout 1851 30 Pluies torrentielles • Plusieurs ponts détruits et emportés• Charriage de décombres de bois et de pierres par les torrents• Débordement du côté de la plaine des Isles, à la Corbaz et à Aigue Noire• Cette crue fait suite à une première crue survenue 8 jours plus tôt sur la Grande Eau et ses affluents et qui a saturé le sol en eau

16 et 17 septembre 1852 32 Eté pluvieux en juillet et en août + grosse pluie d’une durée de 36h

• Fort transport solide et alluvions• Ponts emportés, digues rompues, lits des torrents emcombrés de graviers• Débordement du Dar du côté d’Aigue Noire qui a causé de gros dommages

31 octobre 1859 35 Pluies intense sur neige pendant 48h • Débordement du Dar du côté d’Aigue Noire qui a fait beaucoup de dégâts31 octobre au 2 novembre 1870 43 Pluie sur neige • Laves torrentielles et forte charge solide dans les torrents et nombreux glissements de terrains dans la région

• Débordements et dommage du Dar du côté d’Aigue Noire13 au 16 janvier 1899 7 Fortes pluies sur neige pendant 3 jours • Laves torrentielles au Dar, avalanche de poudreuse à Creux de champs

Sur le Culand

Date N° fiche Origine Description évenements23 juillet 1851 29 Pluies abondantes et continuelles et pluie très violente d’1 h ou 2 • Débordement de la Grande Eau et des torrents, très probable laves torrentielles charriées par le Culand

• « Le torrent de Culand a emmené des décombres de bois et de pierres considérables »31 juillet et 1er aout 1851 30 Pluies torrentielles • Plusieurs ponts détruits et emportés

• Charriage de décombres de bois et de pierres par les torrents• Débordement du côté de la plaine des Isles, à la Corbaz et à Aigue Noire• Cette crue fait suite à une première crue survenue 8 jours plus tôt sur la Grande Eau et ses affluents et qui a saturé le sol en eau

31 octobre au 2 novembre 1870 43 Pluie sur neige • Laves torrentielles et forte charge solide dans les torrents et nombreux glissements de terrains dans la région• Débordement et dommages du Culand au Léderrey

7 aout 1924 119 Pluies exceptionnelles • Trombes d’eau sur le creux de Champs et le Culand provoquant le débordement de la Grande Eau• Crue avec un fort transport solide et alluvionnement du lit aux Diablerets• Légers dégâts non précisés

Présentation de quelques événements passés recensés sur la communePar bassin versant

Source : BD PNR 31

Source : BD PNR 31

Page 92: Diagnostic - Cours d'eau de la commune d'Ormont-Dessus (Diablerets, Suisse)

92

Sur l’Ayerne

Date N° fiche Origine Description évenements15 juin 1811 21 Orage avec grêle et fortes pluies • Inondation et débordement au Plan du torrent d’Ayerne, pont emporté15 juin 1814 223 Orage de pluie et de grêle • Inondation du torrent au Plan15 aout 1821 23 Pluies • Débordement du torrent au Plan et pont emporté

28 octobre 1824 120 Probable pluie sur neige • Crue avec fort débit solide de la Grande Eau et de l’Ayerne• Dommages causés par le torrent au Plan des Galles

23 juillet 1851 29 Pluies abondantes et continuelles et pluie très violente d’1 h ou 2 • Débordement de la Grande Eau et des torrents qui ont causé de grands dommages31 juillet et 1er aout 1851 30 Pluies torrentielles • Plusieurs ponts détruits et emportés

• Charriage de décombres de bois et de pierres par les torrents• Débordement du côté de la plaine des Isles, à la Corbaz et à Aigue Noire• Cette crue fait suite à une première crue survenue huit jours plus tôt sur la Grande Eau, qui a saturé le sol en eau

31 octobre 1859 35 Pluies intenses sur neige pendant 48h • Débordement de l’Ayerne au Plan des Galles et formation d’un glarier• Fort transport solide de l’Ayerne et de la Grande Eau

31 octobre au 2 novembre 1870 43 Pluie sur neige • Laves torrentielles et forte charge solide dans les torrents et nombreux glissements de terrains dans la région• Le torrent de Plan a versé contre le Plan des Galles et emporté une des culées du pont neuf de la route

17 juillet 1910 57 Orage avec précipitations exceptionnelles sur la chaîne du Chaussy • Torrent a recouvert de gravier deux propriétés et arrêté l’usine électrique dont il avait rempli jusqu’au bord le réservoir de prise d’eau à la Combaz.

27 mai 1915 294 Orage • Débordement du torrent d’Ayerne et dégâts au radier du torrent entre le pont de la route cantonale et celui de la voie ASD.Mai 1930 295 Pluie • Crue du torrent sans débordements, alerte lançée

11 juillet 1995 2005 Violent orage sur la région d’Arpille La Chaux • Débordement du torrent d’Ayerne au Plan• Important charriage de matériaux, pont de la route cantonnale bouché• Une cave d’hôtel inondée

2000 297 Pluie orageuse • Débordement du torrent d’Ayerne4 juillet 2009 298 Orage violent sur le versant Chaussy • Débordement du torrent et coupure de voies de communication

Sur la Grande-Eau à Ormont-DessusDate N° fiche Origine Description évenements

19 au 20 septembre 1740 19 Pluie sur neige sur sol gelé • Crue de la Grande Eau et inondation provenant des torrents qui l’ont grossie• Ponts et moulins emportés, 30 000 francs de dégâts aux terres agricoles à Ormont-Dessus

15 aout 1821 23 Pluie • Inondation aux Diablerets, débordement des cours d’eau28 octobre 1824 120 Pluie sur neige • Débordement de la Grande-Eau aux Diablerets. Crue avec fort débit solide de la Grande-Eau23 juillet 1851 29 Pluies abondantes et continuelles et pluie très violente d’1 h ou 2 • Débordement de la Grande Eau et des torrents qui ont causé de grands dommages

• Ponts emportés, perte de sols et de récoltes

31 juillet et 1er aout 1851 30 Pluies torrentielles • Plusieurs ponts détruits et emportés• Charriage de décombres de bois et de pierres par les torrents• Débordement du côté de la plaine des Isles, à la Corbaz et à Aigue Noire• Cette crue fait suite à une première crue survenue huit jours plus tôt sur la Grande Eau, qui a saturé le sol en eau

16 et 17 septembre 1852 32 Eté pluvieux en juillet et en août + grosse pluie d’une durée de 36h

• Ponts emportés, digues rompues, lits des torrents emcombrés de graviers : « Le cours de la Grande-Eau s’est rempli de gravier depuis Nillettaz jusqu’au pont du métral Ansermoz en sorte que l’eau était toute dehors de son cours naturel. Il a fallu quatre cents journées pour y recreuser son cours »• « La Grande-Eau sortit aussi de son cours près du pont des Isles, et passa des deux côtés, savoir en bas par Nillettaz et en bas par les Cartes, pendant près de deux mois sans qu’on put la faire rentrer dans son lit. »

2 et 3 septembre 1853 33 Pluie ? • Crue de la Grande-Eau avec inondations et charriage de gravier.31 octobre 1859 35 Pluies intense sur neige pendant 48h • Crue et inondations de la Grande-Eau à Ormont-Dessus.

• La Grande Eau a débordé en dessous du village du Plan et a endommagé une partie des terrains. 1 moulin à scie et 3 ponts ont été emportés.

31 octobre au 2 novembre 1870 43 Pluie sur neige • Laves torrentielles et forte charge solide dans les torrents et nombreux glissements de terrains dans la région• La Grande Eau a endommagé deux propriétés, le pont des Planches et emporté celui de la Galleisaz et la scierie au régent Moulin.

17 juillet 1910 57 Orage avec précipitations exceptionnelles sur la chaîne du Chaussy • Très gros dégâts dus aux torrents à Ormont-Dessus, apports considérables des torrents

7 aout 1924 119 Pluies exceptionnelles • Trombes d’eau sur le Creux de Champs et le Culand provoquant le débordement de la Grande Eau• Crue avec un fort transport solide et alluvionnement du lit aux Diablerets• Légers dégâts non précisés

15 et 16 septembre 1940 63 Pluie dès le 14 passant à des pluies diluviennes le 15 en fin de matinée.

• Trombes d’eau provoquant crues et inondations. Aux Diablerets et Vers-l’Eglise, la Grande-Eau a débordé en maintes places, recouvrant de limon certaines parcelles de terrain.

Source : BD PNR 31

Source : BD PNR 31

Page 93: Diagnostic - Cours d'eau de la commune d'Ormont-Dessus (Diablerets, Suisse)

93DIAGNOSTIC DES COURS D’EAU DE LA COMMUNE D’ORMONT-DESSUS

Zoom sur quelques évènementsLa crue de 1910

La crue de 1910 semble être une crue de référence centennale. Elle a concerné l’Ayerne et les affluents de rive droite de la Grande Eau aval. Ceux-ci ont enregistré une réponse hydrologique importante. Cette

crue, provoquée par des précipitations d’origine orageuse, a occasionné de très gros dégâts. Elle a entrainé un débordement important de la Grande Eau à Aigle et a mobilisé de nombreux matériaux solides par les

laves torrentielles. Le torrent du Bedaire a déposé un ensemble de sables, limons, graviers et embâcles de végétaux sur son cône de déjection. Les routes et les habitations ont été affectées et les prés attenants ont été

recouverts. Le torrent du Bey, quant à lui, est décrit dans les archives comme ayant accumulé une masse considérable de matériaux torrentiels (blocs et boues). La route cantonale a été coupée. Pour la première fois, il

est fait mention de coupure des réseaux d’eau, d’électricité et de téléphone. Par exemple, l’ancienne prise d’eau de la Combaz a été ensevelie.

La crue de 1995 sur l’Ayerne

En juillet 1995, le torrent d’Ayerne est entré en crue et sorti de son lit. Cette dernière a été causée par deux orages successifs localisés

au dessus de la chaine du Chaussy. La route du Pilon a été inondée à l’entrée des Diablerets sur plus de 200m. D’importantes quantités de

matériaux ont également été charriées par le torrent de l’amont jusqu’à l’aval, formant un bouchon sédimentaire au niveau du pont de la

route cantonale. En partie amont du torrent, il a été noté la formation de laves torrentielles granulaires dans les petits chenaux ou ravines au

dessus des Vannées d’Ayerne (voir photo). Elles se sont épandues essentiellement dans les alpages au pied des pentes. Seule une partie des

matériaux a transité en aval de la prise d’eau. Les matériaux se sont déposés plus en aval dans le cône de déjection au niveau du Plan (les

archives parlent de 200 m³ d’alluvions récupérés sur la route). Suite à un débit de plein bord atteint dès le début de l’événement, un débor-

dement a rapidement suivi au niveau de la route communale. Un bouchon sédimentaire formé au niveau du pont de la route communale en

est à l’origine. Au final, les dégâts ont été plutôt bien contenus et seul le sous sol de la cave d’un hôtel a été effectivement inondé.

La crue de juin 2005

La crue de juin 2005 est l’un des derniers évenements marquants. Si l’importance de cette crue est somme toute assez relative à Aigle, avec une fréquence de temps de retour estimée de l’ordre d’une trentaine

d’années, elle a par contre considérablement remodelé la morphologie des lits des torrents dans la commune d’Ormont-Dessus. L’inscription du phénomène dans le paysage est encore bien visible. L’inondation s’est ac-

compagnée d’un important charriage de laves torrentielles. D’importants dépôts de la charge solide dans les lits ont par endroit exhausé considérablement la ligne d’eau et provoqué des débordements de part et d’autre.

La Grande Eau dans sa partie amont ainsi que le Dar ont charrié des quantités considérables de matériaux qui se sont déposés le long du traçé de la Grande Eau. Un vaste cône de déjection s’est formé à l’embouchure du

Dar avec la Grande Eau avec des dépôts atteignant plus de deux mètres de hauteur. Les terrains alentours ont été dévastés. Si les zones inondées en juin 2005 correspondent bien à ce qui avait été estimé pour une crue

de retour de trente ans, les intensités associées aux inondations ont été révisées notamment du fait de la mise en place de mesures de préconisation. La gestion des matériaux solides sur le Dar amont et la Grande Eau

amont pose un certain nombre de problèmes. Un travail important reste à effectuer sur les torrents latéraux, notament en terme de gestion des risques. Les points de débordements et de blocages des écoulements

sont encore très nombreux (ex : les sections des ponts).

Chapitre 1 2 3

Documentation d’évènement : SCHOENEICH & BUSSET, 2010.

Documentation d’évènement : SCHOENEICH & BUSSET, 2010.

Documentation photographique : B.&C., 2005.

Fig. 70. - Epandage de gravier sur le Torrent d’Ayerne (1995)

Page 94: Diagnostic - Cours d'eau de la commune d'Ormont-Dessus (Diablerets, Suisse)

94

Zoom sur quelques évènements

Evaluation de la crue de 2005, secteur du Dar Amont

Afin d’estimer le débit de crue atteint le 24 juin 2005 sur le torrent du Dar dans sa partie amont, la formule de Manning-Strickler sera utilisée : Q = S*V = S*(Rh2/3 * i1/2 * 1/n)Avec: Q : débit (en m³/s) ; S : surface mouillée en m² ; V : vitesse en m/s ; Rh : rayon hydraulique : Surface mouillée / Périmètre mouillé en m ; i : pente hydraulique (pente de la ligne d’eau en m/m) ; 1/n = k : coefficient de rugosité

• Calcul de la surface mouillée :

Méthode des carrés : distance à la rive (en m) * profondeur (en m) => 5.75 m²

• Calcul du périmètre mouillé :

Théorème de Pythagore : mesure des triangles rectangles => 7,37 m

• Coefficient de Manning :

La littérature est très abondante sur le sujet et il est très difficile d’estimer à l’œil nu un coefficient de rugosité - on admettra également une relative homogénéité de la pente. Notre section de cours d’eau se situe dans un

secteur naturel de gorges et les torrents possèdant un fond du lit pavé de galets et graviers. La littérature sur le sujet, nous propose plusieurs fourchettes d’estimation du coefficient de Manning. Ainsi Aldridge & Garret, en

1973, proposent un coefficient de 0,028 à 0,035 pour les lits en graviers grossiers et Chow, en 1959, propose un coefficient allant de 0,020 à 0, 033 pour les sols recouverts de graviers avec des bords en durs. Nous choisirons

alors de prendre k dans une fourchette maximale d’estimation s’étalant de 0,020 à 0,035.

• Calcul de la pente hydraulique :

La pente de la ligne d’eau doit être repérée par les laisses de crues observées sur le terrain. Elles permettent de déterminer les plus hautes eaux ou PHE. Celles-ci n’ayant pas été mesurées sur le terrain et n’étant pas mesu-

rables directement sur la photo, nous estimerons la pente hydraulique dans les gorges comme étant la pente de la surface du terrain atteinte lors de la crue de 2005. Nous avons ainsi pris la mesure moyenne de l’altitude

du haut du bassin versant au pied de la cascade à la sortie des gorges :

Application de la formule :

Q = S*(Rh2/3 * i1/2 * 1/n)

Hypothèse k =20: Q= 5.75*(5.75/7.37*0.66*0.11*0.5*20) = 3.26 m³/s

Hypothèse k =35: Q= 5.75*(5.75/7.37*0.66*0.11*0.5*35) = 5.70 m³/s

Altitude (m) Dénivelé (m) Longueur (m) Pente (m/m) Pente (mm/m)1843 81 722 0.11 1121762

Tailles Sur image (cm)

Réelle (cm)

Réelle (m)

Distance à rive droite (m)

Mire 86.4 200 2 Largeur 260 601.9 6.0

Rive Droite 110 254.6 2.5 0.0Hauteur 1 20 46.3 0.5 1.2Hauteur 2 80 185.2 1.9 2.4Hauteur 3 80 185.2 1.9 3.6Hauteur 4 24 55.6 0.6 4.8

Rive Gauche 100 231.5 2.3 6.0Plus grande hauteur 110 254.6 2.5

Fig. 71. - Mesures utilisées pour le calcul du débit de crue 2005

Page 95: Diagnostic - Cours d'eau de la commune d'Ormont-Dessus (Diablerets, Suisse)

95

Le débit atteint par le Dar lors de la crue du 24 juin 2005 se situerait dans un intervalle de 3.26 à 5.70 m³. Le rapport entre le débit atteint de la Grande Eau aux Diablerets et de la Grande Eau à Aigle est de 0.45

(d’après le rapport sur la crue du 24 juin 2005). En 2005, le débit était de 68,8 m³/s mesurés à la station hydrologique d’Aigle, et de 32 m³/s sur la Grande Eau aux Diablerets. D’après la reconstitution du débit de crue

sur le Dar, celui-ci aurait pu contribuer dans un intervalle de 10 à 17%, pour sa partie amont, à l’alimentation de la Grande Eau aux Diablerets. Le débit de crue de 2005 est pour des valeurs comprises entre 65m³ et

80m³ à la station de l’Aigle, estimé pour une période de retour de 30 ans (voir tableau ci dessous).

La crue de 2005 se distingue donc par son ampleur. Outre les dégâts qu’elle a

provoqué, elle a également participé à remodeler la morphologie des différents

lits. Le bassin versant de la Grande-Eau, dans sa partie amont présente encore

aujourd’hui des marques de cette crue.

Fig. 72. - Période de retour des débits de la Grande Eau à la station de l’Aigle

DIAGNOSTIC DES COURS D’EAU DE LA COMMUNE D’ORMONT-DESSUS

Chapitre 1 2 3

Fig. 74. - Emplacement des mesures (Dar supérieur)

Fig. 73. - Débits de pointe annuels sur la période d’observation (station hydrologique fédérale d’Aigle)

Page 96: Diagnostic - Cours d'eau de la commune d'Ormont-Dessus (Diablerets, Suisse)

96

NOTA

Photos Aériennes 1992 : P.Schoeneich

Photos Aériennes 2010 : geo.admin.ch ; Swisstopo orthorec-

tification IGAR/UNIL.

Eléments d’étude diachronique (Grande-Eau Amont)

1b

1b

1a

1a

2a

2a

2b

2b

4a

3a3a

4b

3b

4b

3a

4a

Fig. 76. - Création d’un nouveau bras après la crue de 2005

Fig. 75. - Cône d’éboulis à l’amont des gorges

Fig. 78. - Evolution d’une plage de dépôt sur un pas de 20 ans

Fig. 77. - Création d’une vaste plage de dépôt après 2005

Page 97: Diagnostic - Cours d'eau de la commune d'Ormont-Dessus (Diablerets, Suisse)

97

Chapitre 1 2 3

DIAGNOSTIC DES COURS D’EAU DE LA COMMUNE D’ORMONT-DESSUS

Afin d’avoir une vue d’ensemble des évolutions et pour que cette étude diachronique soit la plus

précise possible, il a semblé important de comparer des photographies et de mettre en parallèles deux

cartes illustrant l’intégralité du linéaire et montrant l’évolution du lit de manière globale. Les photos

présentées ici permettent de comparer la morphologie de la Grande Eau avant 2000 et en 2010. Ces deux

périodes sont intéressantes dans la mesure où elles encadrent l’année 2005. En effet, cette date est par-

ticulièrement importante à cause de la crue qui a eu lieu. Le lit mineur est représenté sur chaque photo-

graphie par la couleur bleue. A première vue, il est possible de constater une évolution de la morphologie

du lit, conséquence directe de l’importante crue de 2005.

Les photos 1a et 1b permettent de constater que le cône de déjection à hauteur des Pierres Noires, à

l’amont des gorges, est pratiquement inexistant ou tout du moins beaucoup moins actif avant 2000. A par-

tir du moment où ce cône devient réellement actif, cela implique un risque en cas d’événement majeur à

cause de la quantité de matériaux mobilisables qui est alors disponible. Quant à la photo 2a, elle représente

le lit du cours d’eau vu depuis le haut. En la comparant à la photo 2b, il est alors possible de comprendre la

création du nouveau bras. En effet, lors de la crue de 2005, une lave torrentielle avait modifié le cours du

chenal en obstruant l’ancien tracé. Le torrent a alors été dévié en rive gauche et s’écoule dans un nouveau

chenal (cf. cartes). Cette forte modification de la morphologie du cours d’eau est également visible sur les

photos 3a et 3b.

Plus en aval, la crue de 2005 a élargi le lit mineur et donné lieu à une grande plage de dépôt (face à la

moraine). Là où en 2010 ce n’est que gros blocs, en 1998 il y avait un vaste espace herbagé. Ce changement

morphologique a pour conséquence directe qu’en cas d’événements majeurs, la quantité de matériaux

charriés sera plus importante que par le passé mais cela favorise également une infiltration de l’eau qui suit

son niveau de base et s’écoule sous les matériaux déposés. Dans sa partie aval, le lit s’est peu à peu élargi

au court du temps. L’importante plage de dépôt visible sur les photos 4a et 4b existait déjà en 1989. Il s’agit

d’une petite plage de dépôt, facilement mobilisable en cas de forte crue mais qui en prés de vingt ans est

plutôt dans une dynamique de revégétalisation.

D’une manière générale, il apparait que les principales évolutions qui ont eu lieu concernent la quantité de

matériaux mobilisables. Par ailleurs, juste à l’amont du pont de Droutsay, une vasque d’extraction a été mise

en place afin d’enlever le surplus de graviers accumulés à cet endroit. Cette vasque ancienne (années 1980)

a un double rôle, elle est utile à la gestion du cours d’eau et elle fournit l’entreprise de BTP en matériaux.

L’analyse du secteur Grande Eau amont témoigne bien de l’impact des crues sur la morphologie des bassins

versants. Une crue telle que celle de 2005 modifie le tracé du lit et, par conséquence, influence le transport

de matériaux. La morphologie de chaque bassin versant étant différente, les mesures de gestions doivent

être appropriées à chaque espace et tenir compte des conséquences engendrées à l’aval.

L’analyse diachronique compare la situation entre deux dates (T-1 et T). Cela permet donc de comprendre

les dynamiques passées et actuelles. Il est également possible de prédire les phénomènes susceptibles de

se produire à une date ultérieure, T+1. Toutefois, la morphologie du lit évoluant après chaque phénomène

exceptionnel tel que la crue de 2005, il convient de mettre en place un suivit régulier des risques hydrolo-

giques. La présente analyse n’est donc valable que dans la situation actuelle des cours d’eau.

Page 98: Diagnostic - Cours d'eau de la commune d'Ormont-Dessus (Diablerets, Suisse)

98

Etat des lieux des risques en 2010Risque Torrentiel

Grande Eau Amont

Pour le détail des zones sensibles en termes de crue sur la commune, il paraît judicieux de distinguer risque torrentiel et risque d’inondation. La description du risque torrentiel concerne les

affluents de la Grande Eau présentant, selon l’historique et les observations, un risque relativement important. Le risque d’inondation concerne la Grande Eau dans sa partie aval (régime de rivière torrentielle)

qui, à cause de l’apport des affluents, peut potentiellement sortir de son lit lors d’une crue.

Sur les différents torrents retenus pour cette étude, des zones sensibles lors d’évènements

hydro-météorologiques importants sont identifiables.

Dans la partie amont (secteur 1), où les apports sédimentaires sont forts, aucune mesure

de gestion ne peut être effectuée. Seule la ripisylve de rive gauche avant la plage de dépôt

pourrait faire l’objet d’un entretien. La présence des gorges encaissées peut, en cas d’événe-

ments exceptionnels, engendrer des laves torrentielles comme cela a déjà eu lieu en 2005. En

effet, la lave qui avait dévalé la pente avait également modifié le cours du lit. Il en a résulté la

création d’un nouveau bras. Il est important de noter que ces risques ne sont pas particuliè-

rement dangereux dans la mesure où l’anthropisation est absente.

En aval, une plage de dépôt (secteur 2) est présente en rive droite à l’emplacement d’un ancien pâturage (cf. Photo 1). Cette plage de dépôt ne repré-

sente pas un risque majeur pour les chalets situés à flanc de coteau car il apparaît peu probable, compte tenu de l’étendue de la vallée à cet endroit,

que le lit déborde jusqu’à leur hauteur.

La grande quantité de matériel (troncs d’arbres et gros blocs) située juste en aval semble plus problématique (cf. Photo 2). En cas d’événement majeur,

ces matériaux peuvent être charriés et créer des embâcles, notamment au niveau du goulet d’étranglement qui se situe quelques mètres plus loin.

Sur la rive gauche du lit mineur, on observe deux étages granulométriques déposés lors du maximum de crue (cf. Photo 3). Les matériaux fins ont été

déposés lors de ce maximum, alors que les niveaux plus grossiers se sont formés en fin de crue lorsque l’énergie est encore forte. Ces dépôts sont

aujourd’hui des stocks importants de matériaux mobilisables.

Fig. 79. - Plage de dépôt et chalets de Creux-de-Champ Fig. 80. - Accumulation de matériel divers et potentiellement remobilisables

Fig. 81. - Alternance de dépôts lors de la crue de 2005 traduisant les différents

niveaux d’énergie

Page 99: Diagnostic - Cours d'eau de la commune d'Ormont-Dessus (Diablerets, Suisse)

99

Par sa nature géologique constituée de matériaux plastiques (flyschs et alluvions), la rive droite, soumise à des mouvements

de terrain (solifluxion), présente des zones d’arrachement localisées. Il y a donc un apport des versants. Les arbres sont désta-

bilisés et deviennent alors des embâcles potentiels (cf. Photo 4).

La présence de laves torrentielles peut aussi accentuer de manière conséquente les apports de matériaux en cas de crue (pro-

veant majoritairement des pentes de rive droite dominant le secteur 3), donc accentuer le risque à l’aval et présenter égale-

ment un danger direct en croisant des chemins carossables (cf. Photo 5). Cependant, proposer des mesures de gestion contre

ces laves torrentielles semble inapproprié, d’une part en raison des coûts et d’autre part vis-à-vis de la préservation des milieux

non anthropisés.

La recommandation principale pour cette zone (secteur 3) est d’enlever les gros embâcles, à savoir les gros blocs, et de les

stocker dans un endroit sans risques ; on retrouve le cas dans le secteur 4. Le nettoyage des berges peut également se faire,

c’est-à-dire débarrasser les arbres morts afin qu’ils ne soient pas emportés et déposés plus loin lors d’une crue.

Après le goulet d’étranglement, on note la présence d’un bassin d’extraction (secteur 4). Ce bassin permet de prévenir le flux

sédimentaire arrivant de l’amont lors des crues et assure le fonctionnement de l’entreprise de gravats située en rive gauche.

Cet aménagement est certainement efficace pour les apports directs de matériaux divers mais ne permet pas de prévenir la

formation d’embâcles en amont et donc de débordement en rive gauche ou droite avant ce bassin. Un nettoyage ou débitage

des troncs tombés dans le lit à l’amont du secteur 4 permettrait d’éviter ce risque.

D’autre part, la présence de la route en rive droite, surélevée par une berge

artificielle, pourrait provoquer un effet entonnoir vers le pont de Droutsay,

qui se traduirait rapidement par un embâcle majeur au niveau de ce der-

nier. Cela pourrait provoquer la rupture du pont ou un débordement impor-

tant sur les plaines alluviales de rive droite, jalonnées de reliefs témoignant

d’un ancien lit de cours d’eau (cf. Photo 6).

Enfin, il est important d’évoquer l’arrivée d’une lave torrentielle à l’amont

de ce secteur, source de matériel important lors des évènements de crues.

Cette lave aboutit sur la route qui borde la rive droite de la Grande Eau

jusqu’aux chalets de Vers Champ et poursuit son cours jusqu’au lit du cours

d’eau.

DIAGNOSTIC DES COURS D’EAU DE LA COMMUNE D’ORMONT-DESSUS

Chapitre 1 2 3

Fig. 82. - Déstabilisation de la végétation des berges par glissement de terrain et érosion en soubassement

Fig. 83. - Lave torrentielle importante en bord de chemin carrossable (rive droite)

Fig. 84. - Ancien lit majeur de Grande-Eau amont

Page 100: Diagnostic - Cours d'eau de la commune d'Ormont-Dessus (Diablerets, Suisse)

100

Torrent du Dar

Le bassin versant du torrent du Dar présente trois secteurs problématiques qui peuvent influer en matière

de risque sur un quatrième secteur plus à l’aval.

Les secteurs générateurs de risques sur le Dar sont les secteurs 5, 6 et 7, principalement du fait de

l’importante charge sédimentaire (cf. Photo 1) présente dans les lits et des nombreux embâcles (Dar et Pont

Bourquin). Il est aussi important de rappeler la potentielle charge mobilisable dans le cirque du Dar-Dessus

(dégradation du pergélisol).

Le secteur 5 est une zone où alternent transit et dépôts, mais sans impact direct sur de quelconques infras-

tructures. Il peut être, en contrepartie, fortement modifié dans son tracé par l’évolution de pergélisol du

cirque sus-jacent. Les apports de matériaux mobilisables (outre les dépôts morainiques) du cirque pour-

raient être beaucoup plus conséquents.

Le secteur 6 correspond à la zone

de réception de la seconde cascade

(Creux du Pillon) fortement tou-

ché au cours de la crue de 2005 et

qui présente encore d’importants

stocks mobilisables (cf. Fiche du

secteur 6 en partie II et photo 2). La

plage de dépôt de 5000m3 (Fig.86)

n’apparait plus aujourd’hui

comme mobilisable, cepen-

dant, l’importante quan-

tité de matériaux

mobilisables présents dans le lit (12800 m3) pourrait, en cas d’évènement exceptionnel, migrer vers

l’aval dans des secteurs déjà chargés en matériaux et qui présentent un rétrécissement du lit (gorges).

Le problème majeur du secteur 7 réside actuellement dans la charge sédimentaire importante du

torrent du Pont Bourquin. En effet, le Dar voit son lit chargé de sédiments depuis les cascades jusqu’à

un secteur de gorges précédent la confluence. A la sortie des gorges (chargées en blocs de volumes

supérieurs à 10 m³ et d’une charge sédimentaire importante), le Dar rencontre son affluent, lui-même

chargé en sédiments.

Les apports du torrent du Pont Bourquin sont dif-

ficiles à évaluer et constants par érosion d’une

moraine latérale en rive gauche et d’un apport

d’embâcles (troncs et blocs) depuis le front de

deux glissements de terrain en rive droite (le plus

récent à l’amont et le plus ancien à proximité de la

confluence) (cf. photo 3).

Sur le même secteur, le non-entretien des lits (dont

la charge et les troncs peuvent obstruer les écou-

lements) peut aussi générer un risque, ainsi que

l’absence d’une plage de dépôt anthropique suf-

fisamment importante pour accueillir une charge

alluviale en cas d’épisode exceptionnel.

Ces trois secteurs peuvent apporter un stock de

matériaux relativement important au niveau de la

confluence avec la Grande Eau (secteur 8).

Outre le possible débordement du lit mineur dans

son lit majeur, il peut aussi poser problème quant à la masse de matériaux charriés et apportés dans

la Grande Eau. Le secteur du torrent d’Aigue Noire, relié au bassin versant du Dar (apports depuis les

infiltrats dans les Karst des Rochers de la Marchande), peut localement déborder de son lit sur les

champs à proximité, mais sans apport de matériaux.

Fig. 85. - Charges sédimentaires dans la partie supérieure du lit du Dar

Fig. 86. - Plage de dépôt sur la partie intermédiaire du Dar

Fig. 87. - Apports latéraux constants (Pont-Bourquin)

Page 101: Diagnostic - Cours d'eau de la commune d'Ormont-Dessus (Diablerets, Suisse)

101

Torrent du Culand

D’après les archives cantonales, le registre municipal, les photographies et la presse locale, des événements torrentiels ont

été recensés sur le torrent : 1851, 1870 et 1924. Ces débordements du Culand ont eu lieu au Léderrey et aux Diablerets.

Les événements liés au torrent du Culand s’expliquent par les fortes pentes et par la quantité importante de matériaux solides.

Environ 15 500 m3 de blocs et d’arbres sont disponibles depuis le Creux de Culand à 1600 m. Par conséquent, lorsque les événe-

ments orageux sont localisés à la fois sur le Creux de Champs et sur le Culand, des débordements de la Grande Eau sont obser-

vables aux Diablerets. L’obstruction du lit par des matériaux solides (troncs, arbres, blocs) accentue le risque de débordement.

Le cône de déjection est soumis à un aléa fort (secteur 9). Des débordements torrentiels peuvent se produire à partir du moulin

de La Tré jusqu’aux lieux-dits « Le Jorat » et « Léderrey ». Les nombreux blocs et arbres cassés observés sur les berges attestent de

récentes divagations torrentielles (cf. Photos 1 et 2).

En amont de cette zone, les enjeux sont quasiment absents : on recense uniquement une route forestière sous-dimensionnée

pouvant être identifiée comme un obstacle aux crues. Les glissements de terrain observés en rive droite et gauche depuis la Moille

Ronde jusqu’aux Sélèyres augmentent le charriage de matériaux fins. PAr ailleurs, le captage de source situé à l’amont de la route

est inondé par la boue en cas de crue et demanderait à être réaménagé pour le protéger (source : Commune d’Ormont-Dessus,

communication directe)

Le cône de déjection est aménagé pour palier au risque fort de débordement. La rive gauche du torrent est consolidée par un

enrochement au niveau de La Tré (cf. Photo 3). Cet aménagement protège les hameaux (La Tré et Le Jorat) et la route.

Jusqu’à la confluence avec la Grande Eau, des enrochements et des endiguements ont été effectués pour limiter l’effet de l’érosion

(cf. Photo 4). Ils permettent également de protéger le bâtiment de travaux publics situé en rive droite au niveau de la confluence.

DIAGNOSTIC DES COURS D’EAU DE LA COMMUNE D’ORMONT-DESSUS

Chapitre 1 2 3

Fig. 88. - Matériaux témoignant de nombreuses crues

Fig. 89. - Bois mort présen-tant un risque d’embâcle

Fig. 90. - Enrochement protégeant le moulin et les habitations

Fig. 91. - Endiguements du cours d’eau

Page 102: Diagnostic - Cours d'eau de la commune d'Ormont-Dessus (Diablerets, Suisse)

102

Ayerne

En raison de fréquentes occurences passées de crues torrentielles (sept évènements recensés entre 1811

et 1995) et d’un passage au cœur même du village d’Ormont-Dessus, le torrent d’Ayerne apparaît d’une

importance primordiale dans la compréhension des risques de crue à l’échelle communale.

L’orage de 1995 donne une bonne indication sur le fonctionnement de l’Ayerne en période de crue et sur les

secteurs et les ouvrages potentiellement vulnérables. L’analyse du déroulement de cette crue et des dégâts

occasionnés permet une certaine généralisation sur l’appréhension du risque à l’échelle de ce cours d’eau,

même si on ne peut néanmoins pas le considérer comme l’évènement majeur.

Le secteur amont (secteur 12), malgré les laves granulaires et la lave torrentielle constatées, ne semble pas

représenter un risque important en raison de la faible vulnérabilité existante sur ce secteur (peu d’habita-

tions et elles sont situées légèrement en hauteur par rapport au cours d’eau et à une distance acceptable).

Le remplissage du bassin de la prise d’eau par des matériaux constaté lors de l’orage ne semble pas poser de

problème majeur, la solidité de l’ouvrage paraissant suffisante pour ce type d’évènement.

Les deux points les plus vulnérables de cette zone amont sont les déblais du tunnel acheminant l’eau au lac

d’Armont pouvant, lors d’une crue importante, représenter un stock de matériaux mobilisables relativement

important.

L’autre enjeu de cette zone amont concerne le glissement de terrain situé sur le secteur de la Combaz, dont

l’activité pourrait provoquer la création d’un barrage naturel, mobilisant à terme un stock important de

matériaux vers l’aval. D’ailleurs, lors de la crue de 1995, l’essentiel des matériaux déposés sur le cône de

déjection provenait de cette zone de gorges.

Dans le secteur de la cascade du torrent, l’enjeu majeur est lié au pont routier situé dans la partie aval (fin

du secteur 13). En effet, le faible diamètre du tuyau d’écoulement du cours d’eau sous le pont (cf. Photo 1)

peut engendrer une obstruction rapide du pont par des embâcles ou de la charge sédimentaire grossière,

comme cela s’est produit en 2009. C’est pour limiter ce problème qu’une herse a été installée depuis sur le

seuil précédant le pont.

Le risque à ce niveau paraît donc

aujourd’hui maîtrisé par cet

aménagement combiné à l’enro-

chement réalisé en rive gauche.

Cependant, afin d’assurer la pé-

rennité de cette maîtrise, il paraît

important d’assurer une sur-

veillance régulière de ce secteur,

combinée à un enlèvement

des embâcles piégés

dans la herse.

La partie canalisée de l’Ayerne (secteur 14), de par son passage en zone

habitée et urbanisée, apparaît comme le secteur le plus vulnérable. En effet, les habita-

tions, principalement regroupées sur la rive gauche, sont situées à proximité du torrent (entre 10 et

20 m). De ce fait, un débordement du torrent en rive gauche aurait de graves conséquences, d’autant

plus que cette urbanisation dispersée est située sur une pente, ce qui accentue la possibilité de pro-

pagation de la crue. Cependant, depuis la canalisation de l’Ayerne en 1920, le cours du lit n’a débordé

qu’à deux reprises (en 1995 et en 2000). Le débordement a, les deux fois, eu lieu dans la partie aval au

niveau du secteur du Plan, qui heureusement, n’est aujourd’hui encore que faiblement urbanisé. Par

contre, un débordement à ce niveau peut provoquer un blocage des axes de communication présents

dans ce secteur (route cantonale et voie ferrée), ce qui pourrait avoir de graves conséquences en cas

de catastrophe (ex : difficulté d’acheminement des

secours).

Le débordement dans cette zone est principale-

ment dû à une obstruction du pont de la route

cantonale qui paraît sous-dimensionné (hauteur

limitée) par rapport à la quantité de matériaux

mobilisables en cas de crue (cf. Photo 2). Ainsi lors

de la crue de 1995, des embâcles et des alluvions

ont bouché ce pont provoquant un débordement

en rive droite.

De plus, la configuration du canal en amont du

pont, avec la succession de seuils, semble aussi

accroître la vulnérabilité du pont. De plus, une

quantité importante de stock sédimentaire bloqué

au niveau du dernier seuil précédant le pont a été

constatée lors du travail de terrain.

Une partie de la charge sédimentaire provenant

de l’amont semble s’accumuler au niveau de ce

seuil, ce qui peut, en l’absence de purge régulière,

accentuer l’arrivée de matériaux au niveau du

pont lors d’une crue.

Ce pont de la route cantonale apparaît comme le

plus problématique que ce soit d’un point de vue

du risque de crue que de celui de l’équilibre de la

charge sédimentaire (cf. fiche secteur 14).Fig. 92. - Herse et Pont (Ayerne)

Fig. 93. - Pont sur route cantonale

Page 103: Diagnostic - Cours d'eau de la commune d'Ormont-Dessus (Diablerets, Suisse)

103

Torrents en aval d’Ormont-Dessus

Les affluents de la Grande Eau présentent des risques de crues évidents. Par le passé, des évè-

nements ont montré la potentialité de ces cours d’eau au débordement et au transport de maté-

riaux. L’inondation de 1910 représente l’événement maximal du XXème siècle et témoigne des

risques auxquels peut être soumise la commune.

Après d’abondantes précipitations, plusieurs affluents de la Grande Eau ont connu des déborde-

ments et pour certains, le transport de matériaux était tel qu’il a engendré de larges plages de

dépôt endommageant parfois des habitations et équipements communaux. En 1910, le Rochas-

set et le Marnex ont connu de larges débordements. Le transport de plusieurs m3 de roches, de

blocs et de graviers a endommagé certaines habitations situées à proximité.

Dans le même temps, le débordement du Tannay a bloqué la route qui mène au village des Dia-

blerets. Elle a été recouverte par plus de 100 m3 de matière limoneuse. De nombreuses maisons

ont aussi été menacées.

Le Bey est l’affluent de la Grande Eau dont les impacts ont été les plus spectaculaires car l’issue

du débordement a formé un vaste cône de déjection emportant le bâtiment d’une scierie situé à

proximité de la Grande Eau. Cet amas de graviers, de gros blocs et de végétaux (environ 3 000 m3)

a totalement obstrué la route cantonale menant au village de Vers-l’Eglise et menacé quelques

habitations situées non loin. Plus en amont, par sa puissance d’écoulement, le Bey a totalement

incisé son lit et ses berges provoquant l’effondrement d’une partie du pont sur lequel passe la

route qui mène aux Diablerets. Le Tannay menace aussi directement le camping en cas d’événe-

ment de ce type, de même que la déchetterie (ce qui démultiplie les risques en cas de mobilisa-

tion de déchets dans le cours d’eau).

Aujourd’hui, cet évènement centennal est susceptible de se reproduire. Aucun aménagement

n’ayant été envisagé pour réduire les risques de débordements et de charriage, l’urbanisation

s’étant densifiée et la fréquentation des routes étant plus régulière et plus importante, la vul-

nérabilité de la commune est d’autant plus accrue face à ces risques. L’activité de ces différents

affluents en cas de crue va logiquement influencer le niveau d’eau et le stock de matériaux pré-

sent dans la Grande Eau dans sa partie aval et participer au risque d’inondation.

DIAGNOSTIC DES COURS D’EAU DE LA COMMUNE D’ORMONT-DESSUS

Chapitre 1 2 3

Fig. 94. - Torrents en aval d’Ormont-Dessus (évènements passés). Source : ACV et Musée des Ormonts.

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104

Le risque d’inondation sur la Grande Eau est, d’après les études

précédentes et l’historique des évènements, principalement

concentré à la confluence avec le Dar. L’apport du Dar à la

Grande Eau provoque un débordement du lit majeur qui peut

inonder la partie aval du village (comme lors de la crue de 2005).

Le risque d’inondation de la Grande Eau est principalement loca-

lisé sur la rive gauche (notamment au niveau du village des Dible-

rets et de Vers-l’Eglise).

Il existe cependant un risque important en rive droite au niveau

de la station d’épuration. La combinaison de la sortie du lit de la

Grande Eau lors d’une crue associée à une crue torrentielle du

cours d’eau du Chevril pourrait fragiliser l’ouvrage et poser un

risque de pollution des eaux.

La menuiserie des Diablerets et la scierie de Vers-l’Eglise peuvent

accentuer le risque en fournissant un stock important d’embâcles.

La centrale électrique et le bâtiment de la protection civile (ser-

vant à l’accueil du public lors d’une catastrophe) sont en aléa

fort : cela peut accentuer la catastrophe en privant la commune

d’électricité et de capacité d’accueil.

Le grand pré sur la rive gauche de la Grande Eau après la gare de

Vers-l’Eglise peut représenter un espace de divagation du lit lors

de crues. Cette zone doit rester dédiée à cette fonction d’espace

de liberté pour le cours d’eau et ne pas faire l’objet de construc-

tions en dur. La réalisation d’un diagnostic et d’une cartographie précise sur les risques qui menacent la commune permet d’appréhender les valorisations qui peuvent être effectuées. En effet, avant

d’envisager des aménagements il convient de comprendre comment pourrait se comporter le cours d’eau en cas d’événements majeurs. Cette cartographie ayant été réalisée, des propositions de valo-

risation sont alors envisageables.

Etat des lieux des risques en 2010

Le présent diagnostic a également pour but, à travers l’étude des cours d’eau, d’établir des propositions de mise en valeur de l’espace. La valorisation de ce territoire doit tenir compte de ses contraintes, qu’elles soient d’ordre gémorphologiques ou hydrologiques. Cela passe par une prise en compte du point de vue des acteurs sur cet espace afin de pouvoir répondre au mieux à leurs attentes et de rendre cet espace le plus attractif possible. L’objectif de cette mise en valeur est de permettre une prise de conscience des paysages grâce à leur appropriation. Il s’agit alors de mettre en place une politique de communication et de vulgarisation. Cette démarche permet de prendre en compte les éléments de manière précise et de mettre en avant les caractéristiques inhérentes à chaque cours d’eau.

Propositions de valorisationdes cours d’eau d’Ormont-Dessus

Fig. 95. - Eléments de risque sur la commune d’Ormont Dessus

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105DIAGNOSTIC DES COURS D’EAU DE LA COMMUNE D’ORMONT-DESSUS

Chapitre 1 2 3 • La mise en valeur de la partie amont du bassin versant de la Grande Eau peut se faire par la création d’un sentier pédagogique (1). Des panneaux pourront être installés dans le but d’expliquer la géomorphologie du cirque glaciaire (2) ainsi que le fonctionnement du cône de déjection qui se trouve à l’amont des gorges (3). En effet, cette zone est facilement accessible. De plus, étant donné qu’il existe déjà un parcours de santé puis une route non goudronnée, il ne serait pas nécessaire de réaliser de grands aménagements mais seulement de mettre en valeur ce qui existe sur le territoire.

• Le Dar fait l’objet d’une valorisation par la commune d’Ormont-Dessus notamment dans sa partie aval ainsi qu’au niveau de sa cascade. Il existe ainsi un sentier de randonnée partant du village des Diablerets qui suit en grande partie en rive droite le cours inférieur du Dar et va jusqu’au pied de la cascade du Dar ; ce sentier peut également être rejoint à mi parcours à partir de la Palanche ou de la Sia. A la cascade, située dans une petite falaise en rive droite, une petite via ferrata est déjà aménagée à laquelle on peut accéder soit depuis le chemin en question, soit depuis le Col du Pilon en 10 min. Partant du Col du Pilon, un autre sentier aménagé partant sur le côté permet de passer au dessus de la cascade du Dar, et va longer parallèlement le cours du torrent en rive gauche le surplombant tout du long à plus de 400m de hauteur jusqu’à Aigue Noire. Deux points particuliers peuvent faire l’objet d’une revalorisation paysagère et géomorphologique. Du pied de la cascade du Dar qui constitue l’objectif de nombreux randonneurs, le panorama qui s’offre sur le bassin versant, ainsi que la vue sur la vallée des Diablerets dans son ensemble pourrait faire l’objet d’une lecture et d’une interprétation par le biais de l’installation d’une table d’orientation panoramique (4). Le second point à valoriser se situe sur le sentier qui surplombe actuellement le Dar où un point de vue remarquable sur le cirque du Dar intermédiaire pourrait être signalé (5). Le sentier pourrait ainsi être prolongé sur une centaine de mètres en direction du pied du cirque pour permettra aux randon-neurs une meilleure accessibilité à ce site remarquable d’un point de vue géomorphologique.

• Il pourrait être intéressant de mettre en valeur l’intérêt paysager du torrent du Culand. Un des lieux présentant un intérêt patrimonial serait le moulin de la Trêt (6). En effet, à cet endroit M. Bus-set a installé depuis quelques années un moulin hydroélectrique (qui étaient nombreux il y a quelques année sur les différents torrents). Ce moulin est un exemple une alternative pour produire une élec-tricité plus propre, sujet dans l’air du temps. Mais il a également une réelle utilité car il approvisionne tout un foyer en électricité. Il existe un équipement similaire sur la Grand Eau aval mais beaucoup plus conséquent. Il serait possible de le valoriser davantage par un entretien de la berge. Ce site pourrait faire l’objet d’une animation sur l’hydroéléctricité sur les torrents de montagne, d’autant plus qu’il existe déjà un panneau d’explication à proximité du moulin.

Par ailleurs, il est possible d’imaginer un aménagement au niveau de l’épingle de la route forestière au lieu-dit « la moille ronde » (7). Un panneau d’explication sur la géologie, la géomorphologie du site peut représenter un intérêt touristique. Des renseignements sur les différentes strates présentes sur la face nord du sommet de Culand, sur les blocs erratiques posés dans le creux de Culand, sur les témoins des crues passées, pourraient être donnés. Ce genre d’aménagement s’intègrerait dans des circuits touris-tiques tels que le circuit de VTT Les Diablerets - Bretaye- Les Diablerets.

De ce point de vue, une grande zone d’accumulation est visible avec des traces d’anciens bras et des zones de dépôts revégétalisées. Il serait intéressant de donner des explications sur la dynamique du torrent.

Les pyramides de gypses (8) à proximité du col de la Croix (1778m) sont une curiosité géologique. Ces structures d’origine karstique ont été érodées par l’eau et le vent. Il pourrait intéressant d’aménager un sentier entre les dolines. Par ailleurs, il existe déjà des circuits de randonnée et de VTT qui traversent ce lieu. De même, il pourrait également être judicieux de nettoyer le chemin (9) qui part de la jonction entre le torrent et la route forestière et qui rejoint le Culand quelques centaines de mètres avant l’épingle de la « moille ronde ».

• Situé à quelques minutes à pieds de la route, la cascade de l’Ayerne présente un véritable enjeu paysager. La valorisation de cet espace peut passer par un entretien du chemin d’accès (10) et par une réhabilitation du kiosque. Le Parc Aventure présente lui aussi un intérêt touristique et mériterait d’être mieux indiqué.

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Le diagnostic des cours d’eau d’Ormont-Dessus a permis de révéler les problématiques hydrologiques de la commune. Il a été donc été réalisé une explication des processus observés sur chaque bassin-versant, un état des lieux secteurs par secteurs, mais aussi des propositions de mesures de gestion. Les bassins-versants étudiés se sont, pour la plupart, distingués par leur fort caractère naturel marqué par l’absence d’anthropisation. Seule la partie aval est urbanisée et les aménagements humains révèlent une volonté de canaliser les cours d’eau et de les gérer de ma-nière à diminuer l’impact de tout évènement d’origine naturelle. La gestion des cours d’eau est donc quasi-inexistante à l’amont mais bien présente à l’aval.

L’étude des différents bassins versants permet également de comprendre qu’il existe des situations bien particulières à chaque lieu : les mêmes processus ne régissent pas forcément tous les bassins-versants. Si cette découverte semble évidente, il est néanmoins important d’insister sur la nécessité de prendre en compte l’espace de manière globale mais également locale. Le diagnostic à grande échelle a alors permis de proposer quelques mesures de gestion pour tous les cours d’eau étudiés, répondant ainsi aux problématiques observées sur le terrain.

La notion de risque a été particulièrement prise en compte dans cette étude : d’une part la commune se localise sur un site soumis à de nombreux risques naturels, d’autre part la volonté de ce dossier était de proposer les mesures de gestion possibles les plus adaptées au terrain. Le fait de comprendre au mieux les zones pouvant représenter un danger, permet de mettre en place des aménagements, le tout en toute sécurité. Les connaissances historiques se révèlent toutes aussi importantes pour réfléchir au mieux à la gestion des cours d’eau.

Ainsi, pour avoir une vue globale des dynamiques régissant cet espace, le choix d’une analyse diachronique s’est imposé. Cette étude a permis de comprendre l’impact de certains phéno-mènes tels que la crue de 2005. La compréhension de cet événe-ment peut permettre, là encore, de trouver les solutions les plus adéquates afin que les problèmes qui se sont posés par le passé puissent être résolus et surmontés.

Les propositions faites dans ce dossier ne sont données qu’à titre indicatif, néanmoins elles ont permis une réflexion appro-fondie autour des problématiques naturelles présentes dans la commune d’Ormont-Dessus.

Conclusion

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Table des FiguresFig. 1. - Diagramme ombrothermique de la station des Diablerets en 2009 (réalisation : M2 EGEPM d’après les

données météorologiques Suisse 2009)  .................................................................................................. 15Fig. 2. - Débits journaliers mesurés à Aigle en 2010 (OFEV, 2010))  ........................................................................ 21Fig. 3. - Coupe géologique simplifiée de la rive droite du cirque de Creux-de-Champ  ........................................... 32Fig. 4. - Masse glissée et résurgence : Creux-de-Champ vu depuis Prapio  ............................................................. 32Fig. 5. - Représentation schématique du nouveau bras  ......................................................................................... 32Fig. 6. - Panorama géologique de Creux-de-Champ  ............................................................................................... 33Fig. 7. - Zone de décharge sédimentaire à l’aval des affleurements d’Urgonien  .................................................... 34Fig. 8. - Chenal d’érosion majeur dans les dépôts d’éboulis  ................................................................................... 34Fig. 9. - Incision différentielle le long d’une faille  ................................................................................................... 34Fig. 10. - Cirque de Creux de champ.  ...................................................................................................................... 34Fig. 11. - Erosion en sous bassement des berges .................................................................................................... 34Fig. 12. - Alternance marquante des régimes d’energie  ......................................................................................... 34Fig. 13. - Vue générale du secteur 2  ....................................................................................................................... 36Fig. 14. - Plage de dépôt  ......................................................................................................................................... 36Fig. 15. - Zone de dépôt revégétalisée en rive gauche  ........................................................................................... 36Fig. 16. - Glissement en rive gauche  ....................................................................................................................... 36Fig. 17. - Forte incision du lit (3m)  .......................................................................................................................... 38Fig. 18. - Forte présence de blocs et de troncs susceptibles de former des embâcles  ........................................... 38Fig. 19. - Goulet d’étranglement photographié depuis l’aval  .................................................................................. 38Fig. 20. - Evolution de la morphologie fluviale avant et après 2005  ....................................................................... 38Fig. 21. - Morphologie fluviale à l’amont du secteur 4 de la Grande Eau amont  .................................................... 43Fig. 22. - Seuil à proximité du village des Diablerets sous le pont du Chemin de Creux de Champ  ........................ 43Fig. 23. - Levées de berges révélatrices de l’ancien tracé du cours d’eau  ............................................................... 43Fig. 24. - Coupe géologique simplifiée de la partie médiane du Dar  ..................................................................... 44Fig. 25. - Shéma de la dynamique du bassin versant du Dar  .................................................................................. 45Fig. 26. - Cascade du Dar  ........................................................................................................................................ 49Fig. 27. - Secteur de gorges à step-pool  .................................................................................................................. 49Fig. 28. - Crue de 2005 (P.Schoeneich)  .................................................................................................................... 49Fig. 29. - Plage de dépôt de rive droite  ................................................................................................................... 51Fig. 30. - Plage de dépôt de rive droite vue de la route du Col du Pillon  ................................................................ 51Fig. 31. - Plage d’érosion et d’accumulation  ........................................................................................................... 51Fig. 32. - Dépôts et embâcles dans la zone amont du secteur  ............................................................................... 56Fig. 33. - Secteur des gorges  ................................................................................................................................... 57Fig. 34. - Plage de dépôt aval  .................................................................................................................................. 56Fig. 35. - Lit encombré du Torrent du Pont Bourquin  ............................................................................................. 56Fig. 36. - Poutrelles de ponts détruits, retrouvées dans les dépôts aval  ................................................................ 57Fig. 37. - Sous-cavement des berges et racines apparentes  ................................................................................... 58Fig. 38. - Rivière à Blocs  .......................................................................................................................................... 58Fig. 39. - Coupe géologique simplifiée de la partie amont du Torrent de Culand ................................................... 61Fig. 40. - Schéma de la dynamique du bassin versant du torrent de Culand  .......................................................... 61Fig. 41. - Confluence avec Grande-Eau  ................................................................................................................... 64Fig. 42. - Aménagements du cours d’eau  ................................................................................................................ 64Fig. 43. - Aménagements du moulin hydro-électrique  ........................................................................................... 64Fig. 44. - Sapement de berges  ................................................................................................................................ 65Fig. 45. - Bois coupé et abandonné sur les berges .................................................................................................. 65Fig. 46. - Bras mot d’origine anthropique  ............................................................................................................... 65Fig. 47. - Profil en «V» dans la zone de gorges  ....................................................................................................... 69Fig. 48. - Hétérogénéité des matériaux dans le fond du talweg  ............................................................................. 69

Fig. 49. - Lit unique en step-pool  ............................................................................................................................ 69Fig. 50. - Glissement superficiel  .............................................................................................................................. 69Fig. 50. - Glissement superficiel  .............................................................................................................................. 73Fig. 51. - Enrochement ............................................................................................................................................ 69Fig. 52. - Le «Creux de Culand» : torrent principal encaissé dans une gorge à step-pools  ..................................... 73Fig. 53. - Ravines de flysch alimentant un chenal secondaire  ................................................................................. 73Fig. 54. - Zone d’accumulation des matériaux  ........................................................................................................ 73Fig. 55. - Résurgence hydrique  ............................................................................................................................... 73Fig. 56. - Zone d’érosion des berges provoquant des déchaussements d’arbres et la formation d’embâcles  ........ 73Fig. 57. - Schéma de la dynamique du bassin versant de l’Ayerne  .......................................................................... 74Fig. 58. - Bassin de réception (Photo P.Schoeneich)  ............................................................................................... 76Fig. 59. - Bassin comblé par les sédiments au niveau de la prise d’eau (Photo P.Schoeneich)  ............................... 76Fig. 60. - Orage de 1995 (Photo P.Schoeneich)  ....................................................................................................... 76Fig. 61. - Incision de chenaux suite à l’orage de 1995.  ............................................................................................ 76Fig. 62. - Cascade en amont du secteur 13  ............................................................................................................. 78Fig. 63. - Seuil naturel (tronc d’arbre)  ..................................................................................................................... 78Fig. 64. - Lit en step-Pool  ........................................................................................................................................ 78Fig. 65. - Bras mort  ................................................................................................................................................. 78Fig. 66. - Artificialisation du lit  ................................................................................................................................ 80Fig. 67. - Différentiel de niveau des lits à la confluence .......................................................................................... 80Fig. 68. - Lentille de dépôt  ...................................................................................................................................... 82Fig. 69. - Déstabilisation de la végétation  ............................................................................................................... 82Fig. 70. - Epandage de gravier sur le Torrent d’Ayerne (1995)  ................................................................................ 91Fig. 71. - Mesures utilisées pour le calcul du débit de crue 2005  ........................................................................... 92Fig. 72. - Période de retour des débits de la Grande Eau à la station de l’Aigle  ...................................................... 93Fig. 73. - Débits de pointe annuels sur la période d’observation  ........................................................................... 93Fig. 74. - Emplacement des mesures (Dar supérieur)  ............................................................................................. 93Fig. 75. - Cône d’éboulis à l’amont des gorges  ........................................................................................................ 94Fig. 76. - Création d’un nouveau bras après la crue de 2005  .................................................................................. 94Fig. 77. - Création d’une vaste plage de dépôt après 2005  ..................................................................................... 94Fig. 78. - Evolution d’une plage de dépôt sur un pas de 20 ans  ............................................................................. 94Fig. 79. - Plage de dépôt et chalets de Creux-de-Champ  ........................................................................................ 96Fig. 80. - Accumulation de matériel divers et potentiellement remobilisables  ...................................................... 96Fig. 81. - Alternance de dépôts lors de la crue de 2005 traduisant les différents niveaux d’énergie  ..................... 96Fig. 82. - Déstabilisation de la végétation des berges par glissement de terrain et érosion en soubassement ...... 97Fig. 83. - Lave torrentielle importante en bord de chemin carrossable (rive droite)  .............................................. 97Fig. 84. - Ancien lit majeur de Grande-Eau amont  .................................................................................................. 97Fig. 85. - Charges sédimentaires dans la partie supérieure du lit du Dar  ............................................................... 98Fig. 86. - Plage de dépôt sur la partie intermédiaire du Dar  ................................................................................... 98Fig. 87. - Apports latéraux constants (Pont-Bourquin) ............................................................................................ 98Fig. 88. - Matériaux témoignant de nombreuses crues  .......................................................................................... 99Fig. 89. - Bois mort présentant un risque d’embâcle  .............................................................................................. 99Fig. 90. - Enrochement protégeant le moulin et les habitations  ............................................................................ 99Fig. 91. - Endiguements du cours d’eau  .................................................................................................................. 99Fig. 92. - Herse et Pont (Ayerne)  ........................................................................................................................... 100Fig. 93. - Pont sur route cantonale  ....................................................................................................................... 100Fig. 94. - Torrents en aval d’Ormont-Dessus (évènements passés)  ...................................................................... 101Fig. 94. - Torrents en aval d’Ormont-Dessus (évènements passés)  ...................................................................... 102

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Table des Coupes et Profils

Profil 1. - Canyon en amont du secteur 1  ............................................................................................................................................ 34Profil 2. - Nouveau bras  ....................................................................................................................................................................... 34Profil 3. - Bras du cours d’eau et dépôts  .............................................................................................................................................. 34Profil 4. - Confluence  ........................................................................................................................................................................... 36Profil 5. - Secteur 3 amont  ................................................................................................................................................................... 38Profil 6. - Goulet d’étranglement du secteur 3  .................................................................................................................................... 38Profil 7. - Secteur 4 amont : zone de tressage du lit  ............................................................................................................................ 43Profil 8. - Secteur 4 aval : anciennes berges et débuts d’anthropisation  .............................................................................................43Profil 9. - Secteur 5 amont - Zone de gorges à step-pool ..................................................................................................................... 48Profil 10. - Secteur 5 aval - Plage de dépôt après les gorges  ............................................................................................................... 48Profil 11. - Secteur 6 amont - Plage de dépôt exceptionnelle  ............................................................................................................. 51Profil 12. - Secteur 6 aval - Retour à la normale du lit  ......................................................................................................................... 51Profil 13. - Secteur 7 amont - Secteur des Gorges  ............................................................................................................................... 56Profil 14. - Secteur 7 aval - Lit en forêt, en aval des gorges  ................................................................................................................. 56Profil 15. - Secteur 8 - Lit du Dar 250m avant la confluence avec Grande-Eau (secteur anthropisé)  ..................................................58Profil 16. - Enrochement des berges au niveau du cône de déjection  ................................................................................................62Profil 17. - Encombrement du lit par des blocs et des arbres déchaussés dans la partie basse du chenal d’écoulement  ..................62Profil 18. - Erosion des berges et glissement de terrain en rive droite  ................................................................................................68Profil 19. - Sapement des berges et déchaussement des arbres  ......................................................................................................... 68Profil 20. - Formation d’embâcles dans les gorges  .............................................................................................................................. 68Profil 21. - Levées torrentielles au niveau de la route  ......................................................................................................................... 72Profil 22. - Erosion latérale des berges et formation d’embâcles dans le bassin de réception  ............................................................72Profil 23. - Encombrement du lit par la nappe alluviale composée de blocs hétérogènes dans le bassin de réception  .....................72Profil 24. - Secteur 13 entre la cascade et le pont  ............................................................................................................................... 78Profil 25. - Vue en coupe coupe transversale caractéristique du secteur 14  .......................................................................................80Profil 26. - Vue en coupe coupe transversale caractéristique du secteur 15  .......................................................................................82