3
EHESS Dictionnaire de la théologie chrétienne Review by: Bernard Chédozeau Archives de sciences sociales des religions, 44e Année, No. 108 (Oct. - Dec., 1999), pp. 68-69 Published by: EHESS Stable URL: http://www.jstor.org/stable/30127471 . Accessed: 12/06/2014 12:00 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . EHESS is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Archives de sciences sociales des religions. http://www.jstor.org This content downloaded from 185.44.77.82 on Thu, 12 Jun 2014 12:00:59 PM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

Dictionnaire de la théologie chrétienne

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Dictionnaire de la théologie chrétienne

EHESS

Dictionnaire de la théologie chrétienneReview by: Bernard ChédozeauArchives de sciences sociales des religions, 44e Année, No. 108 (Oct. - Dec., 1999), pp. 68-69Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/30127471 .

Accessed: 12/06/2014 12:00

Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at .http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp

.JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range ofcontent in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new formsof scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected].

.

EHESS is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Archives de sciences socialesdes religions.

http://www.jstor.org

This content downloaded from 185.44.77.82 on Thu, 12 Jun 2014 12:00:59 PMAll use subject to JSTOR Terms and Conditions

Page 2: Dictionnaire de la théologie chrétienne

ARCHIVES DE SCIENCES SOCIALES DES RELIGIONS

cordent au moins sur le constat: la famille se << ddsinstitutionnalise >>; le lien familial se pri- vatise et se contractualise; la temporalitd fa- miliale s'aligne ddsormais sur la temporalitd individuelle. Dans cette mutation, la transmis- sion qui fonde la continuitd des g6ndrations joue un r61e de moins en moins important dans la structuration du fonctionnement familial. Cette < d6valorisation de la pdrennit >> (F. de Singly) bouleverse le rapport des individus au temps et favorise un repli g6ndralis6 sur le ter- rain. J.H.D. ne conteste pas ce constat d6sor- mais bien 6tabli, mais il s'interroge sur l'idde, qui lui est g6ndralement associ6e, d'une pure et simple 6radication de la m6moire dans les socidtis modernes. Son hypothise est que des formes nouvelles d'appel a la m6moire, a la recherche tatonnante d'un nouveau type de lien entre prdsent et passe, surgissent du fait m~me de l'effondrement des institutions de m6moire et suscitent des recompositions inddites du sou- venir. La m6moire cesse d'&tre ordonnde g la reconduction de l'h6ritage, mais elle se r6or- ganise en r6habilitant notamment, selon des modalit6s in6dites, la dimension du temps long attache a la filiation. a Le lien de filiation de- meurerait en somme le vecteur d'une tempora- lit6 sp~cifique qui, en d6pit des changements qui la touchent et sans r6duire l'individu i l'h&- ritier d'une lignde, serait irr6ductible a la tem- poraliti individuelle > (p. 9). Cette hypothbse a servi de fil directeur a une etude mende sur le souvenir des morts dans les families. Plus pricisdment l'auteur s'est attach6 a dtablir, a partir d'une enquete par entretiens auprbs d'in- dividus et de familles et des observations di- rectes des rites a l'occasion de la frte des morts, la fagon dont s'dtablissait le rapport aux parents ddfunts. Trois interrogations ont guid6 concrbtement cette entreprise: qui c6lbre les morts et pourquoi? Comment se souvient-on des morts? Pourquoi se souvient-on des morts ?

On ne r6sumera pas ici les rdsultats de cette enquite remarquablement fine et la richesse des conclusions qu'en tire I'A. Mais on souli- gnera tout I'intir~t que des sociologues de la moderniti religieuse prendront a cette lecture. Car les questions qui les occupent, a partir d'une th6matique de la sdcularisation diclinant sous des formes diverses l'idde de la perte re- ligieuse du monde moderne, concernent, d'une fagon ou d'une autre, les formes de recompo- sition affectant la mimoire de la lignde: la continuitd de la lign6e croyante n'est plus dd- sormais assurde par la continuitd obligatoire du lien de filiation. Elle se r6articule en mobili- sant sous des formes nouvelles le souvenir

68

d'une nu6e de timoins qu'on se choisit ou qu'on s'invente. Les deux questionnements - celui qui porte sur le souvenir des morts dans les familles et celui qui porte sur les formes de l'invocation de la lignde croyante - ne sont pas seulement des questionnements similaires et parallbles, mettant en jeu la m~me analyse de l'expansion de l'individualisme moderne et de ses effets contradictoires. Ils se comman- dent largement I'un l'autre : car si les nouvel- les formes de l'appel a la lignde croyante sont en rapport direct avec les recompositions des repr6sentations de la filiation, les formes de symbolisation de celle-ci s'inscrivent, comme le montre bien J.H.D., dans une < aspiration a la transcendance a qui rejoint, par de multiples fils, les logiques du croire religieux. La mise en rdsonance de ces deux perspectives devrait, du point de vue th6orique, intdresser au plus haut point tous ceux qu'occupe l'analyse des recompositions contemporaines du croire.

Danible Hervieu-Liger.

108.38

Dictionnaire de la thtologie chritienne. Pa- ris, Encyclopaedia Universalis et Albin Michel, 1998, 923 p. (prdface de Jacques Duquesne) (index).

Il est malaisd de rendre compte de ce Dictionnaire de la Thdologie chretienne. Son but est celui des divers dictionnaires de cette collection: << Mettre i la portie de l'dtudiant aussi bien que du grand public les principaux trdsors > de l'Encyclopaedia Universalis, et de fait on retrouve dans une perspective oecum&- nique les grands noms de la thdologie ou de l'histoire religieuse (J. Cadier, P.-Th. Camelot, M.-D. Chenu, 0. Cl6ment, Y. Congar, J. Dani6lou, J. Delumeau, J. Dor6, A. Dumas, M. de Gandillac, CI. Geffr6, J.-P. Jossua, H.-L Marrou, A. Paul, B. Poulat, B. Roussel, J.-F. Six, B. Vogler, pour ne citer que ceux-la); la preface est d'Henri Duquesne, l'introduction d'Andrd Paul. C'est dire la qualit6 de ces pa- ges, et il est inutile d'insister sur ce point.

L'ouvrage n'en soulbve pas moins des riser- ves, qui sont de deux ordres intimement lies: pour les articles repris a l'identique de l'Ency- clopwdia Universalis (les plus nombreux), trop souvent les textes n'ont pas 6t6 mis a jour; plus grave, dans des perspectives de recherche, les bibliographies, abondantes jusqu'en 1965- 1975 environ, sont squelettiques apras cette p6- riode (on peut parfois se demander s'il n'a pas 6t6 simplement instill6 a titre compldmentaire un titre de date plus rdcente), et parfois m~me

This content downloaded from 185.44.77.82 on Thu, 12 Jun 2014 12:00:59 PMAll use subject to JSTOR Terms and Conditions

Page 3: Dictionnaire de la théologie chrétienne

BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE

elles s'arr~tent a la date de la publication de l'article originel. Il manque ainsi a cet ouvrage les mises a jour qui s'imposaient.

Pour prendre quelques exemples (retenus par sondage parmi les 320 articles, et sauf erreur ou omission), I'article a Adam > n'a pas 6td modifi6 et sa bibliographie s'arrate en 1972; de quelque qualit6 qu'ils soient, les articles sur Me Eckhart, sur saint Frangois de Sales, au- raient gagnd a une mise a jour substantielle (pour le dernier article, la bibliographie des 6tudes s'arrete en 1970); I'article < Jans6- nisme a (et sa bibliographie) aurait di 8tre re- pris en raison des apports de la recherche, pour les m~mes raisons, l'article < Thirkse de l'En- fant-J6sus a m6ritait la bibliographie qu'il n'a pas...

Par ailleurs, on ne peut certes contester rai- sonnablement des choix fondds sur une politi- que dditoriale. Mais a c6t6 d'articles consacr6s aux < chdrubins > et aux a sdraphins > on re- grette des absences majeures: on trouve des articles sur les conciles de Constantinople II et III et sur le concile de Trente (article bref - trois colonnes - pour un concile dont I'im- portance est de plus en plus 6tudi6e et recon- nue), mais rien sur Vatican I ou sur Vatican II. Les auteurs de l'Eglise primitive sont bien pr6- sents, mais non saint Bernard ou J. Calvin. L'ascdtisme et la pinitence, si importants jus- qu'a notre 6poque et si difficiles a faire com- prendre par les itudiants, n'ont pas fait l'objet d'un article. D'autre part, le champ de la thdo- logie a et6 profond6ment labour6t depuis un demi-sidcle: on regrettera entre autres l'ab- sence d'un article sur des notions renouvelkes comme laic > et < laicat (voir p. 301 et index), d'articles concernant les relations nou- velles entre christianisme et < judai'sme > (L'article < juddo-christianisme > et les para- graphes sur ce sujet, p. 492, laissent le lecteur insatisfait). Le Conseil Oecumenique des Egli- ses n'est, sauf erreur, mentionn6 qu'une fois (p. 867). Pour I'6tudiant auquel est destine un tel ouvrage, un article rdcapitulatif sur les di- verses formes de la R6forme > et un autre sur la <Contre-Rdforme >, sur le a sacer- doce a, par exemple, auraient 6t6 bien utiles.

Enfin trop souvent la bibliographie n'a pas it6 mise a jour, sinon de fagon homiopathique (souvent par l'indication de r66ditions ou de traductions en frangais). La bibliographie de l'article < Augustin s'arrate en 1968; pour < augustinisme >>, un seul ouvrage est postd- rieur a 1972; la bibliographie des 6tudes sur Bonhoeffer s'arrate en 1979; pour 1'< eccl6sio- logie a, la dernibre 6tude date de 1987; pas d'dtude sur la a grace >> depuis 1981 ; pour la

<cpatristique >, deux etudes seulement sont postdrieures a 1976 (de m~me pour les < sa- crements >); la dernibre < thdologie > mention- nde pour le Nouveau Testament date de 1976. Les dernibres 6tudes sur < Jdsus a sont de 1979 et 1984, sur la justification >, de 1982 , sur Tillich, les huit 6tudes retenues datent de 1963 a 1971. C'est miconnaitre l'importance, la pro- fondeur et parfois la gravit6 des 6volutions des vingt dernibres annies. Curieusement, beau- coup d'articles n'ont pas de bibliographie (< culte >, < Dieu, Mort de >, < Ecriture, les sens de 1' a, a Eglise >>, par exemple). D'autre part, comment ignorer les recherches rdcentes sur la devotion populaire, sur l'hagiographie, sur les liturgies, les mystiques, I'6viction du sacrd, du sens du pich6 ?

Les 320 articles sont r6pertorids dans un Index construit comme ceux de la collection, et dont il est pricisi avec humour qu'il < per- met au lecteur de se repdrer a sa guise dans le volume et d'y circuler trbs librement, dans I'esprit meme de Diderot et d'Alembert >.

Est-il besoin de pr6ciser que ces r6serves n'enlvent rien a la qualit6 de textes souvent remarquables, mais parfois dates et dcrits dans la perspective d'une encyclopddie et non d'un dictionnaire de thdologie ?

Bernard Chddozeau.

108.39 DRAGAN (Radu).

La Representation de I'espace de la soci&t6 traditionnelle. Paris-Montrdal, L'Harmattan, 1999, 368 p., (prdface de Michel Meslin, post- face de Paul-Henri Stahl), (bibliogr., index des noms propres, index th6matique) (coll. < Con- naissance des hommes >).

L'ouvrage du chercheur d'origine roumaine R.D., issu de sa these de l'Ecole des Hautes

ttudes en Sciences Sociales, se penche sur la structuration imaginaire de l'espace dans ce qu'il appelle la << socidt6 traditionnelle >, c'est- a-dire, dcrit-il des les premieres lignes, a une certaine forme de socidtd paysanne disposant d'une manibre de manipuler les concepts, dif- firente de celle de la socidt6 moderne >. L'hy- pothbse principale de l'auteur est que les socidtis traditionnelles fondent toute leur ap- prdhension de l'univers sur une partition dua- liste entre monde des vivants et monde des morts. Ii se base pour affirmer cela sur deux sources principales. En premier lieu, un travail de terrain en Valachie (Sud-Ouest de la Rou- manie) lui a permis de recueillir des mythes ou des croyances locales. Il confronte cette

69

This content downloaded from 185.44.77.82 on Thu, 12 Jun 2014 12:00:59 PMAll use subject to JSTOR Terms and Conditions