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: I11~ UU ICIU~ICI'LUIR~ Directive, decret et questions des deputes et senateurs TATOUAGE, PIERCING : DES PRATIQUES ,~ RISQUE I Le secretariat d'l~tat ~ la Sant6 tient 6 rappeler la vigilance m~di- cale, biologique et ~pid~miologique qui est de r~gle face au risque que peut faire courir deux pratiques en vogue : le tatouage et, de plus en plus, le piercing (insertion d'un ornement m6tallique par per~:age du sourcil, de la langue ou de I'oreille). Selon I'avis du Conseil sup6rieur d'hygi~ne publique de France (CSHPF}, la responsabilit~ de ces pratiques dans la transmission de virus (h6patites, VIH) reste difficile ~ d~terminer, mais ce risque <~ est possible d&s qu'il y a effraction cutan&e >>. Ce d'autant que la v6rification du respect des pr6cautions de d~sin- fection, de st~rilisation et de recours ~ I'usage unique est laissee aux adeptes de ces pratiques ! N6anmoins, le CSHPF leur recommande la vaccination anti-hepatite B tandis qu'une information sp&ifique sur les risques d'h~patite C, sa prevention et son d6pistage est mise en oeuvre. Un groupe de travail interminist6riel 6tudie << I'encadrement >> de I'activit6 des professionnels du tatouage/piercing. En outre, I'lnstitut de veille sanitaire ~tudie la faisabilit6 d'une ~tude 6pid6miologique permettant de d6terminer avec pr&cision les risques infectieux de ces pratiques, notamment le risque viral. O0 EN EST L'ORGANISATION DU DEPISTAGE DU CCR ? Pierre Brans, d6put~, avait pos6 la question au secretariat d'l~tat 6 la Sant6, 6 la suite d'une r~union pol6mique, dans les Iocaux par- lementaires, I'an dernier, de I'Association nationale pour ie d6pistoge du cancer du c61on-rectal (Andecaco). Au cours de cette r~union, avaient 6t~ rappel6s le bilan annuel du CCR (26 000 nouveaux cas, 15 000 d6c~s) et la teneur du rapport du Pr G6rard Dubois (CHU d'Amiens), en 1994, recommandant la mise en route, dans les deux ans, de sites de d6pistage biologique du CCR principalement bas6 sur le test Hemoccult. Bien qu'inscrit dans la Ioi de financement de la s6curit6 sociale de 1999, le d6pistage organis6 ne I'est toujours pas, dit le d6put~, le CCR ~tant << un probl~me de sant6 publique face auquel la France ne peut rester indiff6rente alors que d'autres pays tels le Royaume-Uni, I'Allemagne ou les I~tats-Unis ont d~jg g~n~ralis~ un programme de d6pistage >>. A noter que Mme Gillot re~:oit toute I'ann~,e une avalanche de ques- tions sur le m6me sujet, les plus anciennes datant d'un an. Une douzaine d'exp~riences de d~pistage ont ~t~ men6es par la Cnamts puis arr6t6es en raison de leur foible impact.., et dans l'at- tente des r~sultats d'autres exp6riences, notamment 6 1'6tranger, r~pond le secretariat d'l~tat ~ la Sant~. La r~uction de mortalit6 dans le groupe ~< d~pist6~ par rapport au groupe t~moin est de 14 % (score plus has que dans les campagnes 6 1'6tranger - NDLR). Une Iongue phase de mise en place Ainsi, actuellement, se poursuivent seulement deux exp6riences Ioca- lis~es (Is~re et Sa6ne-et-Loire). Aucun etat n'a mis en place un pro- gramme organis6.., mais nombre de pays ont facilit6 I'acc6s au test (ce n'est pas le cas en France - NDLR). Les autorit6s sanitaires fram:aises semblent conscientes du probl~me de sant~ publique qu'est le CCR. II s'agirait d'une des priorit~s annon- c~es dans te plan anticancer au d~but de cette annie._ qui favorise I'acc~s au d~pistage d'autres cancers (sein notamment), alors que, concernant le CCR, les recommandations d'un groupe technique rap- portant 6 la DGS et des sp~cialistes de la Soci6t6 nationale fram:aise de gastro-ent~rologie (SNFGE) devraient se concr6tiser par la raise 74 en place de comit6s r~ionaux de pilotage du depistage, puis de struc- tures d~partementales de gestion du recours 6 I'Hemoccuh, pr6vu tous les deux ans pour les sujets de 50 6 74 ans. La phase administrative de cette mise en place est Iongue. En atten- dant, on aurait gagn~ du temps en facilitant I'acc6s des particuliers c] I'Hemoccult, sur prescription du m~decin traitant ou du m6:decin du travail, comme tout autre produit de sant~ sur ordonnance. Toutes les professions de sant6 seront impliqu6es dans le d6pistage, ne serait- ce que par le biais de I'information aux sujets cibles. ENQU~E SUR LA LUTTE CONTRE LESINFECTIONSNOSOCOMIALES m Darts une circulaire, la Direction g~n6rab de la sant~ a demande aux DDASS, aux DRASS et aux agences r~gionales de I'hospitalisation de faire parvenir g tousles ~tablissements de sant~ publics et priv~s de bur circonscription le mod61e de questionnaire qui permettra de dresser le bilan de la lutte contre les infections nosocomiales (IN). Ce document sera mis en service d6s I'ann~e prochaine et les ~toblis- sements devront I'adresser 6 la Cellule infections nosocomiales du Bureau des maladies transmissibles de la DGS*. Le questionnaire porte sur la composition du CLIN, ses moyens bud- getaires, ses ressources (6qu!pe sp~ci!ique, temps passe...), le statut des personnels de sant6 de I equipe d hygi6ne, le descriptif du pro- gramme de lutte contre les infections nosocomiales, notamment : pre- vention des infections 6 bact6ries multir6sistantes (BMR), comit~ du bon usage des antibiotiques, prevention des infections dues 6 I'en- vironnement. Dans ia prevention des risques infectieux, sont demand6s 1'6tat et le d6roulement de 23 protocoles : lavage des mains, sondage urinaire, pr6paration de I'op6r~, MCJ, h~mocultures, pansements des escarres, antiseptiques, 61imination des d6chets, hygiene en labora- toire, en hemodialyse, en explorations fonctionnelles, entretiens des Iocaux, maintenance des syst6mes de traitement de I'air, etc. De m~me, des donnees ~pid~miologiques concernant I'etablissement sont r6dam6es dans le recueil desquelles le laboratoire de micro- biologie est implique. Enfin, qu'en est-il de la recherche de I'existence de situations d'alerte ou ~pid6miques et de I'existence et de 1'6tatd'une formation continue en hygi6ne hospitali6re et d'une 6valuation des actions antinosocomiales ? Bilan 1993-1998 Les pr6c6dents questionnaires sur la lutte anti-IN rallient de plus en plus d'etablissements : 513 en 1993, 803 en 1998, ann6e au cours de Ioquelle on a comptabilis~ 93 % d'~tablissements ayant un CLIN (~carts : 87 a 96 %). Par ailleurs, 100 % des CHR ont une unit~ ou un personnel consacr~ (~ I'hygi6ne hospitali~re, mais on note de grands ~carts selon les 6tablissements (13 6 100 %). Le responsable de I'hygi6ne 6 temps plein peut 6tre une infirmi~re ou un praticien. L'existence de protocoles ou de recommandations est tr6s variable : 91% des 6tablissements pour entretien/d~sinfection, 85 % pour les soins, 71% pour le personnel, 57 % pour les mesures d'iso- lement, 34 % pour les antibiotiques (1998). De m6me, I'existence d'une formation 6 I'hygi~ne est constat6e dans 81 c] 100 % des ~ta- blissements, davantage pour les infirmi~res que pour les praticiens... En revanche, la surveillance de la consommation d'antibiotiques n'a pas fait de progr~s : de 17 ~ 69 % des 6tablissements en 1998, soit une moyenne de 38 %. *Circulaire DGS/VS/VS 2/DH/EO/EO1 n° 2000-400, Revue Franoaise des Laboratoires, octobre 2000, N° 326

Directive, décret et questions des députés et sénateurs

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Directive, decret et questions des deputes et senateurs

TATOUAGE, PIERCING : DES PRATIQUES ,~ RISQUE I Le secretariat d'l~tat ~ la Sant6 tient 6 rappeler la vigilance m~di- cale, biologique et ~pid~miologique qui est de r~gle face au risque que peut faire courir deux pratiques en vogue : le tatouage et, de plus en plus, le piercing (insertion d'un ornement m6tallique par per~:age du sourcil, de la langue ou de I'oreille). Selon I'avis du Conseil sup6rieur d'hygi~ne publique de France (CSHPF}, la responsabilit~ de ces pratiques dans la transmission de virus (h6patites, VIH) reste difficile ~ d~terminer, mais ce risque <~ est possible d&s qu'il y a effraction cutan&e >>. Ce d'autant que la v6rification du respect des pr6cautions de d~sin- fection, de st~rilisation et de recours ~ I'usage unique est laissee aux adeptes de ces pratiques ! N6anmoins, le CSHPF leur recommande la vaccination anti-hepatite B tandis qu'une information sp&ifique sur les risques d'h~patite C, sa prevention et son d6pistage est mise en oeuvre. Un groupe de travail interminist6riel 6tudie << I'encadrement >> de I'activit6 des professionnels du tatouage/piercing. En outre, I'lnstitut de veille sanitaire ~tudie la faisabilit6 d'une ~tude 6pid6miologique permettant de d6terminer avec pr&cision les risques infectieux de ces pratiques, notamment le risque viral.

O0 EN EST L'ORGANISATION DU DEPISTAGE DU CCR ? Pierre Brans, d6put~, avait pos6 la question au secretariat d'l~tat

6 la Sant6, 6 la suite d'une r~union pol6mique, dans les Iocaux par- lementaires, I'an dernier, de I'Association nationale pour ie d6pistoge du cancer du c61on-rectal (Andecaco). Au cours de cette r~union, avaient 6t~ rappel6s le bilan annuel du CCR (26 000 nouveaux cas, 15 000 d6c~s) et la teneur du rapport du Pr G6rard Dubois (CHU d'Amiens), en 1994, recommandant la mise en route, dans les deux ans, de sites de d6pistage biologique du CCR principalement bas6 sur le test Hemoccult. Bien qu'inscrit dans la Ioi de financement de la s6curit6 sociale de 1999, le d6pistage organis6 ne I'est toujours pas, dit le d6put~, le CCR ~tant << un probl~me de sant6 publique face auquel la France ne peut rester indiff6rente alors que d'autres pays tels le Royaume-Uni, I'Allemagne ou les I~tats-Unis ont d~jg g~n~ralis~ un programme de d6pistage >>. A noter que Mme Gillot re~:oit toute I'ann~,e une avalanche de ques- tions sur le m6me sujet, les plus anciennes datant d'un an. Une douzaine d'exp~riences de d~pistage ont ~t~ men6es par la Cnamts puis arr6t6es en raison de leur foible impact.., et dans l'at- tente des r~sultats d'autres exp6riences, notamment 6 1'6tranger, r~pond le secretariat d'l~tat ~ la Sant~. La r~uction de mortalit6 dans le groupe ~< d~pist6~ par rapport au groupe t~moin est de 14 % (score plus has que dans les campagnes 6 1'6tranger - NDLR).

Une Iongue phase de mise en place Ainsi, actuellement, se poursuivent seulement deux exp6riences Ioca- lis~es (Is~re et Sa6ne-et-Loire). Aucun etat n'a mis en place un pro- gramme organis6.., mais nombre de pays ont facilit6 I'acc6s au test (ce n'est pas le cas en France - NDLR). Les autorit6s sanitaires fram:aises semblent conscientes du probl~me de sant~ publique qu'est le CCR. II s'agirait d'une des priorit~s annon- c~es dans te plan anticancer au d~but de cette annie._ qui favorise I'acc~s au d~pistage d'autres cancers (sein notamment), alors que, concernant le CCR, les recommandations d'un groupe technique rap- portant 6 la DGS et des sp~cialistes de la Soci6t6 nationale fram:aise de gastro-ent~rologie (SNFGE) devraient se concr6tiser par la raise

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en place de comit6s r~ionaux de pilotage du depistage, puis de struc- tures d~partementales de gestion du recours 6 I'Hemoccuh, pr6vu tous les deux ans pour les sujets de 50 6 74 ans. La phase administrative de cette mise en place est Iongue. En atten- dant, on aurait gagn~ du temps en facilitant I'acc6s des particuliers c] I'Hemoccult, sur prescription du m~decin traitant ou du m6:decin du travail, comme tout autre produit de sant~ sur ordonnance. Toutes les professions de sant6 seront impliqu6es dans le d6pistage, ne serait- ce que par le biais de I'information aux sujets cibles.

ENQU~E SUR LA LUTTE CONTRE LES INFECTIONS NOSOCOMIALES m Darts une circulaire, la Direction g~n6rab de la sant~ a demande aux DDASS, aux DRASS et aux agences r~gionales de I'hospitalisation de faire parvenir g tousles ~tablissements de sant~ publics et priv~s de bur circonscription le mod61e de questionnaire qui permettra de dresser le bilan de la lutte contre les infections nosocomiales (IN). Ce document sera mis en service d6s I'ann~e prochaine et les ~toblis- sements devront I'adresser 6 la Cellule infections nosocomiales du Bureau des maladies transmissibles de la DGS*. Le questionnaire porte sur la composition du CLIN, ses moyens bud- getaires, ses ressources (6qu!pe sp~ci!ique, temps passe...), le statut des personnels de sant6 de I equipe d hygi6ne, le descriptif du pro- gramme de lutte contre les infections nosocomiales, notamment : pre- vention des infections 6 bact6ries multir6sistantes (BMR), comit~ du bon usage des antibiotiques, prevention des infections dues 6 I'en- vironnement. Dans ia prevention des risques infectieux, sont demand6s 1'6tat et le d6roulement de 23 protocoles : lavage des mains, sondage urinaire, pr6paration de I'op6r~, MCJ, h~mocultures, pansements des escarres, antiseptiques, 61imination des d6chets, hygiene en labora- toire, en hemodialyse, en explorations fonctionnelles, entretiens des Iocaux, maintenance des syst6mes de traitement de I'air, etc. De m~me, des donnees ~pid~miologiques concernant I'etablissement sont r6dam6es dans le recueil desquelles le laboratoire de micro- biologie est implique. Enfin, qu'en est-il de la recherche de I'existence de situations d'alerte ou ~pid6miques et de I'existence et de 1'6tat d'une formation continue en hygi6ne hospitali6re et d'une 6valuation des actions antinosocomiales ?

Bilan 1993-1998 Les pr6c6dents questionnaires sur la lutte anti-IN rallient de plus en plus d'etablissements : 513 en 1993, 803 en 1998, ann6e au cours de Ioquelle on a comptabilis~ 93 % d'~tablissements ayant un CLIN (~carts : 87 a 96 %). Par ailleurs, 100 % des CHR ont une unit~ ou un personnel consacr~ (~ I'hygi6ne hospitali~re, mais on note de grands ~carts selon les 6tablissements (13 6 100 %). Le responsable de I'hygi6ne 6 temps plein peut 6tre une infirmi~re ou un praticien. L'existence de protocoles ou de recommandations est tr6s variable : 91% des 6tablissements pour entretien/d~sinfection, 85 % pour les soins, 71% pour le personnel, 57 % pour les mesures d'iso- lement, 34 % pour les antibiotiques (1998). De m6me, I'existence d'une formation 6 I'hygi~ne est constat6e dans 81 c] 100 % des ~ta- blissements, davantage pour les infirmi~res que pour les praticiens... En revanche, la surveillance de la consommation d'antibiotiques n'a pas fait de progr~s : de 17 ~ 69 % des 6tablissements en 1998, soit une moyenne de 38 %.

*Circulaire DGS/VS/VS 2/DH/EO/EO1 n ° 2000-400,

Revue Franoaise des Laboratoires, octobre 2000, N ° 326