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Collège Universitaire français Philosophie 1 ère année Dissertation A rendre le mercredi 20 Mars 2013 (Lors du 1 er cours du professeur P. Vauday) Suffit-il d’avoir de bonnes intentions pour agir moralement ? Bibliographie indicative : Cours du Professeur Jean Cassien Billier (vous pouvez me les demander aussi par mail) Jean Cassien Biller Introduction à l’éthique (bibliothèque du cuf) Dictionnaire d’Ethique de philosophie morale (Bibliothèque du cuf) Kant D’un prétendu droit de mentir par humanité, Polémique entre Kant et Comte. Disponible sur internet : par exemple http://fr.wikisource.org/wiki/D%E2%80%99un_pr %C3%A9tendu_droit_de_mentir_par_humanit%C3%A9 Kant Métaphysique des Mœurs, introduction. Kant Fondements de le Métaphysique des mœurs section 1. Bernard Willimas Utilitarisme, le pour et le contre. Max Weber Le savant et le politique.

Dissertation Morale

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Page 1: Dissertation Morale

Collège Universitaire français

Philosophie

1ère année

Dissertation

A rendre le mercredi 20 Mars 2013

(Lors du 1er cours du professeur P. Vauday)

Suffit-il d’avoir de bonnes intentions pour agir moralement ?

Bibliographie indicative   :

Cours du Professeur Jean Cassien Billier (vous pouvez me les demander aussi par mail)

Jean Cassien Biller Introduction à l’éthique (bibliothèque du cuf) Dictionnaire d’Ethique de philosophie morale (Bibliothèque du cuf) Kant D’un prétendu droit de mentir par humanité, Polémique entre Kant et Comte.

Disponible sur internet : par exemple http://fr.wikisource.org/wiki/D%E2%80%99un_pr%C3%A9tendu_droit_de_mentir_par_humanit%C3%A9

Kant Métaphysique des Mœurs, introduction. Kant Fondements de le Métaphysique des mœurs section 1. Bernard Willimas Utilitarisme, le pour et le contre. Max Weber Le savant et le politique.

Textes   :

Texte 1 : Max WEBER, Le savant et le politique

« Il est indispensable que nous nous rendions clairement compte du fait suivant: toute activité orientée selon l'éthique peut être subordonnée à deux maximes totalement différentes et irréductiblement opposées. Elle peut s'orienter selon l'éthique de la responsabilité ou selon l'éthique de la conviction. Cela ne veut pas dire que l'éthique de conviction est identique à l'absence de responsabilité et l'éthique de responsabilité à l'absence de conviction. Il n'en est

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évidemment pas question. Toutefois il y a une opposition abyssale entre l'attitude de celui qui agit selon les maximes de l'éthique de conviction - dans un langage religieux nous dirions : « Le chrétien fait son devoir et en ce qui concerne le résultat de l'action il s'en remet à Dieu » - et l'attitude de celui qui agit selon l'éthique de responsabilité qui dit: « Nous devons répondre des conséquences prévisibles de nos actes. » Vous perdrez votre temps à exposer, de la façon la plus persuasive possible, à un syndicaliste convaincu de la vérité de l'éthique de conviction que son action n'aura d'autre effet que celui d'accroître les chances de la réaction, de retarder l'ascension de sa classe et de l'asservir davantage, il ne vous croira pas. Lorsque les conséquences d'un acte fait par pure conviction sont fâcheuses, le partisan de cette éthique n'attribuera pas la responsabilité à l'agent, mais au monde, à la sottise des hommes ou encore à la volonté de Dieu qui a créé les hommes ainsi. Au contraire le partisan de l'éthique de responsabilité comptera justement avec les défaillances communes de l'homme (car […]on n'a pas le droit de présupposer la bonté et la perfection de l'homme) et il estimera ne pas pouvoir se décharger sur les autres des conséquences de sa propre action pour autant qu'il aura pu les prévoir. »

Texte 2 : Eric Weil Philosophie Morale

« L’individu moral, quand il a affaire à lui-même, tournera son attention sur ses intentions : j’ai beau être et me sentir responsable, non seulement de mes maximes, mais encore des résultats de mes actions ; je n’en deviens pas tout-puissant ou omniscient, et mes obligations s’arrêtent là où s’arrêtent mes possibilités. Sans doute, aucune limite n’est fixée, une fois pour toutes, à ces possibilités ; mais en parlant ainsi, je parle du genre humain, non de moi, limité par le savoir de mon temps, déterminé par les moyens de faire et de connaître qui sont ceux de mon époque et de ma communauté : il serait insensé de reprocher à Périclès de n’avoir pas institué au début de la Guerre du Péloponnèse la vaccination obligatoire contre la peste bubonique. Un point arrive dans la vie de chaque individu où il peut déclarer qu’il a fait tout ce qui était en son pouvoir, qu’il n’a négligé aucun devoir, et que l’échec ne peut pas être mis sur son compte. La morale des intentions se fonde sur la finitude, et ce fondement la met à l’abri de toute critique de son principe. La morale des actes, de son côté, est dans une position tout aussi forte : dans la vie, dans le monde, l’intention, pour pure qu’elle soit, ne suffit pas, à moins qu’elle n’englobe la volonté des résultats et n’accepte la responsabilité des conséquences. Celui qui se contente de vouloir le bien sans faire le nécessaire pour le réaliser est peut-être le pire ennemi de la morale, de toute vie morale : son recours aux intentions pures et inefficaces discrédite jusqu’à l’idée de morale, puisque non seulement il n’agit pas en vue du maintien de la morale existante, mais fait apparaître la morale formelle dont il se réclame comme l’excuse passe-partout de tous les actes que la morale positive considère comme fautes. La bonne intention est indispensable et il n’y a pas de morale sans elle  ; pour être valable, elle doit être intention de bons résultats. »