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Progression textuelle Depuis les travaux de Danes (1974) et Adam (1990), il faut distinguer trois types de progression : la progression à thème constant. Un texte est organisé selon une progression à thème constant quand chaque phrase ou proposition qui le constitue prend pour point de départ le même thème et développe successivement de rhèmes différents. La progression à thème linéaire. Un texte est organisé selon une progression à thème linéaire si le propos de la phrase ou proposition précédente devient le thème de l’unité suivante, celle-ci dotée d’un rhème lui-même repris comme thème suivant, etc. La progression à thème divisé. Un texte est organisé selon une progression à thème divisé ou dérivé s’il existe un thème d’ensemble ou hyperthème, divisé en plusieurs sous thèmes à partir desquels les unités successives développent de nouveaux propos.

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Cours Présenté par le Professeur Houriya Bouarich

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Progression textuelle• Depuis les travaux de Danes (1974) et Adam (1990), il faut distinguer trois

types de progression :• la progression à thème constant. Un texte est organisé selon une

progression à thème constant quand chaque phrase ou proposition qui le constitue prend pour point de départ le même thème et développe successivement de rhèmes différents.

• La progression à thème linéaire. Un texte est organisé selon une progression à thème linéaire si le propos de la phrase ou proposition précédente devient le thème de l’unité suivante, celle-ci dotée d’un rhème lui-même repris comme thème suivant, etc.

• La progression à thème divisé. Un texte est organisé selon une progression à thème divisé ou dérivé s’il existe un thème d’ensemble ou hyperthème, divisé en plusieurs sous thèmes à partir desquels les unités successives développent de nouveaux propos.

• On considère que le dynamisme communicatif s’établit dans les rapprochements qui s’opèrent entre les groupes syntaxiques plutôt que dans ces groupes eux-mêmes : le critère « élément connu » / « élément nouveau » n’est sans doute pas à rejeter totalement : on peut prévoir que des syntagmes « nouveaux » entreront plutôt dans des parties rhématiques, alors que les syntagmes « connus » seront plutôt thématiques ; de plus, ce critère est pris en compte dans l’analyse des divers types d’enchaînement de phrases dans le discours.

• Les notions traitées par la grammaire textuelle se présentent comme des indices de cohérence de texte. Elles permettent d’enchaîner syntaxiquement des phrases et sémantiquement des propositions adaptées à des situations spécifiques. En effet, sans la présence des marques de coréférence, un texte serait inintelligible  puisque la cohésion thématique est ce qui donne au texte son homogénéité.

• La cohésion thématique, comme nous l’avons déjà mentionné, peut être assurée par l’opposition thème/rhème (évènement connu/évènement inconnu) dans la mesure où les deux se présentent comme des éléments permettant à l’information de se développer . Ce plan informationnel exige la prise en compte du contexte. Ce dernier permet à son tour de déterminer la «  valeur informative » des unités fonctionnant comme thème ou rhème.

2-Co-référence et anaphores

• La co-référence est une relation d’identité référentielle entre 2 ou plusieurs signes sémantiquement interprétables indépendamment l’un de l’autre (à la différence d’un pronom vide de sens sans son référent).

• Lita LUNDQUIST l’a défini comme suit : La référence établit une relation avec un segment extérieur au texte. La co-référence établit une relation entre des segments textuels.

3-anaphores pronominales

• Exemple : Dans le lac d’annecy, trois jeunes gens nageaient. L’un , Janiniti, disparut. Plongeon des autres. Ils le ramenèrent, mais mort.

• La continuité référentielle est assurée par la division explicite d’un hyper thème « trois jeune gens » en 2 groupes anaphoriques : l’un , la victime qui acquièrt un nom propre (janinetti) repris par le pronom le à la fin , les deux autres désignés aussi par le pronom ils , restent anonymes.

• N.B : L’anaphore pronominale est fidèle car elle n’indique aucune nouvelle propriété de l’objet. Mais en reprenant un nom propre ou un prénom comme Claude, les pronoms il, ou elle précisent le sexe de la personne.

4-L’anaphores définies

• L’anaphore définie fidèle apparaît dans des

enchaînements de type : introduction d’un référent sous forme indéfinie puis reprise lexicale identique ex : un enfant / l’enfant, ou presque identique : ex

• Une petite fille/ la fillette• L’anaphore définie infidèle : lorsqu’on passe

d’un terme hyponyme à un hyperonyme : un petit garçon repris par l’enfant

5- Anaphore démonstrative

• Le fonctionnement de l’anaphore définie est différent de l’anaphore démonstrative. Cette dernière signale l’identification, la mise en rapport avec un segment mis en mémoire auparavant . On peut parler de l’introduction d’un nouveau point de vue sur l’objet : exemple d’Emma que de Charles Bovary, mis en relation dans le paragraphe.

• Remarques• L’anaphore vise à maintenir un continuum homogène de

signification par reprises- répétition et assure la progression par spécifications nouvelles.

• En effet, les liens anaphoriques jouent un rôle capital non seulement dans la cohésion, mais dans la progression par modifications progressives d’un référent qu’ils ne se contentent généralement pas de simplement reprendre.

6- Les connecteurs• 6- Les connecteurs (conjonctions de coordination, mais, ou, et, donc, or,

ni, car) conjonctions de subordination ( parce que, comme, si …)locutions adverbiales (en effet, par conséquent,quoi qu’il en soit ,ainsi, etc) et de groupes nominaux ou prépositionnels (malgré cela, etc).

• Leur fonction fondamentale est de marquer une connexité entre deux unités sémantiques pour créer une structure.

• Définition donnée par Lita Lundquiste)-Les c connecteurs : • ce sont des particules de liaison dont la fonction est de spécifier le mode de

liaison à l’aide des connecteurs. On peut expliquer qu’il y a des relations additives, adversatives, causales, temporelles entre le contenu de parties différentes du texte. Par ailleurs, la liste des concepts adoptés par la grammaire textuelle ne se limite pas à ces trois notions vues ci -dessus, d’autres ont été empruntées aux grammaires de l’énonciation : l’étude de la « deixis », la représentation pronominale…, le texte se devant d’avancer et de ne pas se limiter à répéter les éléments thématiques, en ce sens que l’apport d’informations nouvelles est indispensable ; c’est donc la partie rhématique qui se trouve concernée.

7- Organisateurs textuels

• -organisateurs spatiaux( à gauche/à droite, devant / derrière, au dessus/ au dessous, plus loin, d’un côté / de l’autre…)

• La combinaison d’organisateurs spatiaux et temporels a pour but d’aider le lecteur à construire un tout cohérent. Les deux premières phrases typographiques mettent la pièce montée en relation avec le repas( au dessert) et avec son producteur ( le pâtissier d’Yvetot). La longue phrase qui décrit la pièce montée est articulée en trois parties, marquées à la fois par la ponctuation et par des organisateurs spatiaux ( à la base, au second étage, sur la plate forme supérieure et au sommet ) ;

Organisateurs temporels/énumératifs

• 8- Organisateurs temporels ( alors,d’abord, ensuite,depuis, après, la veille, le lendemain , trois jours plus tard…)

• Ex :• D’abord, on étrangla Mme Barbon, de Saint André Pradel,prés de

Marseille, puis on mit le feu à ses habits pour donner le change.• 9- Organisateurs énumératifs : découpant et ordonnant la matière

textuelle en combinant parfois cette valeur d’ordre avec une valeur temporelle.

• Il faut distinguer les simples additifs ( et, ou, aussi, ainsi que, avec cela, de même, également, ;,en plus ) et les marqueurs d’intégration linéaire qui ouvrent une série( d’une part,d’abord, premièrement,en premier lieu, d’un côté..) signalent sa poursuite (ensuite, puis, au second plan..) et ou sa fermeture( d’autre part, enfin,de l’autre,en dernier lieu,pour terminer,en conclusion…)

• Notons que généralement, d’abord…puis…et enfin est plus énumérative que temporelle.

) Les unités textuelles et progression thématique

• 1-la Coordination , subordination, apposition • Plusieurs phrases se combinent dans le cadre

d’un seul énoncé ; si des éléments thématiques, ou des éléments rhématiques sont les mêmes, ils ne seront mentionnés qu’une seule fois. Nous donnons quelques exemples divers, tirés d’articles de presse :

Rhèmes multiples • « dans un premier temps, les terroristes s’étaient limités à faire de la propagande et à préparer

leurs cadres »• P1 = Th1 (dans un premier temps, les terroristes) → transition • (S’étaient limités)→ Rh1 (à faire de la propagande)• - P2 = Th1 (dans un premier temps, les terroristes) → transition• (S’étaient limités)→ Rh2 (à préparer leurs cadres)• - P3 = Th1 (dans un premier temps, les terroristes) → transition• (S’étaient limités)→ Rh3 (Rh1 + Rh2)• « l’industrie touristique pâtit durement de la récession et de la cherté du dollar ».• « parmi les plus touchés figurent les adultes noirs, les jeunes de moins de vingt ans, les

personnes d’origine latino-américaine ».• « (parallèlement, son émission euro- obligatoire se révèle un énorme succès). Elle a été

rapidement couverte en dépit de son montant volumineux, et se trouvait même offerte vendredi avec une légère prime sur le marché ».

• « on pourrait vendredi trouver le papier ex- warrant à 93,50 et le warrant seul à 16 dollars »etc.• on peut voir, à travers ces exemples, que les éléments coordonnés constituent parfois le rhème

propre, parfois seulement une partie du rhème, les autres groupes rhématiques se trouvant répétés dans chacune des phrases de base et ne pouvant être maintenus ; nous avons choisi des exemples ne présentant pas de phénomènes de subordination ; ceux-ci, à leur tour, peuvent évidemment contenir des éléments coordonnés ou entrer eux-mêmes dans une structure de coordination.

Thèmes multiples

• «  ( on assiste ici, jour après jour, à une campagne nationale qui ravive le souvenir des horreurs de l’invasion…) le « quotidien du peuple » et d’autres journaux consacrent des pages entières à la publication de photos particulièrement sanglantes… »

• Le groupe nominal sujet est, en même temps, thème propre ; il est constitué de deux groupes nominaux coordonnés qui seraient eux- mêmes thèmes propres dans des phrases indépendantes :

• le « quotidien du peuple » consacre des pages entières…

• d’autres journaux consacrent des pages entières…