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Lettres B la redaction 571 - les recommandations vis-a-vis du materiel reutilisable ont Cd revisees et ont fait l’objet d’un protocole rigoureux [6] quant au nettoyage, a la d&infection et au stockage dam un endroit set et propre. Nous n’avons plus a deplorer d’otite externe a Pseudomo- nas aeruginosa chez des nouveau-n& de la matemite apres ces deux corrections et un an de recul. Mouterde 0, Vassal S, Malandin J, Massot J, Maillet E. Pseudo- monas aeruginosa et Staphylococcus aurew dam l’environne- ment d’enfants atteints de mucoviscidose. Med Ma1 Infect 1995 ; 25 : 727-32. Pillv E. Infections nosocomiales. In : Pilly E, td. Maladies infectieuses. Paris : Appit ; 1997. p. 484-6. - Avril JL, Dabemat H, Denis F, Monteil H. Pseudomonas aeru- ginosa. In : Avril JL, Dabemat H, Denis F, Monteil H. Bacterio- loeie cliniaue. 2eCd. Paris : Ellipse ; 1995. P. 268-76. B&ks VE,-Lorenzoni NM. Pseudomonas &uginosa outbreak in a neonatal intensive care unit: a possible link to contamined hand lotion. Am J Infect Control 1995 ; 23 : 396-8. Grundmann H, Kropec A, Hartung D, Berner R, Daschner F. Pseudomonas aeruginosa in a neonatal intensive unit: reservoirs and ecology of the nosocomial pathogen. J Infect Dis 1993 ; 168 : 943-7. Farnoux C. Epidemiologic des infections nosocomiales en pedia- trie. In : Famoux C, Pinquier D, Mesples B, Mariani-Kurdjian P, Bonacorsi S, Bingen E, et al. Les infections nosocomiales en pediatric. Paris : Amette ; 1996. p. 1 l-8. Arch Pediatr 2000 ; 7 : 570- 1 Duke de l’allaitement maternel en France N. Lelong, M.J. Saurel-Cubizolles, M.H. Bouvier-Colle, M. Kaminski Inserm unite’ 149, 16, avenue Paul-Vaillant-Couturier, 94807 Villejuif cede-x, France (Recu le 7 dtcembre 1999 ; accept6 le 9 decembre 1999) allaitement maternel / sevrage / Cpidhiologie breast feeding I epidemiology I weaning Les recommandations de l’organisation mondiale de la Sante preconisent d’allaiter exclusivement les enfants au sein pendant les quatre a six premiers mois, m&me dans les pays industriels [ 11. En France metropolitaine, a la sortie de la matemite, la frequence de l’allaitement au sein a CtCde 52 % en 1995, dont 10 % d’allaitement mixte [2]. L’allaitement au sein Ctait plus frequent chez les femmes de nationalite &rang&e, chez les femmes bgees, ayant un niveau d’ttudes ClevC et chez les femmes non fumeuses pendant la grossesse [2]. Les recherches actuelles menees dans la plupart des pays s’interessent aux facteurs lies a la duree de l’allaitement et, en France, on ne dispose que de tres peu d’informations sur ce sujet. L’objectif de cette lettre est de d&ire la duree de l’allai- tement matemel, et d’identifier les caracteristiques sociode- mographiques des femmes qui allaitent longtemps. Les donnees proviennent de deux enquetes realisees aupres de femmes recrutees juste apres la naissance d’un Figure 1. Frdquence de l’allaitement maternel selon 1’Lge du nourrisson, parmi les femmes ayant debut6 l’allaitement au sein. Enquete A : - ; Enquete B : - - -. enfant, apres exclusion des grossesses multiples et des mort- nes ou des enfants d&Cd& apres l’accouchement. L’enquete A, << Sante des femmes >>, a CtC realisee dans trois matemites publiques en 1993-1994 ; 761 femmes, primipa- res ou secondipares, ont CtC interrogees dans les jours suivant l’accouchement. A l’issue de cet entretien, un suivi postal a CtC realise a cinq mois, et 687 femmes ont retourne le questionnaire complttd. L’enqu&te B, << Pratiques de pudri- culture >>, est constituee d’un Cchantillon representatif de femmes, toutes parites confondues, ayant accouche au tours du mois d’avril 1995 dans quatre departements francais. Lors de leur sejour en suites de couches, le consentement des femmes Ctait sollicite pour un contact postal ulterieur. Parmi les 1 162 femmes repondant aux criteres d’inclusion, 937 ont accepte de participer a l’enquete. A six mois, 794 femmes ont retoume le questionnaire, dont 650 femmes primipares et secondipares. Les taux de suivi de ces deux enquetes sont respectivement 90 % et 68 %. Les protocoles detail& des deux enquetes sont d&its dans d’autres articles [3, 41. L’information sur l’allaitement ne distingue pas l’allaitement au sein exclusif de l’allaitement mixte. La duree de l’allaite- ment au sein a CtC Ctudiee de facon dichotomique : huit semaines ou moms, neuf semaines ou plus, huit semaines correspondant a la mediane de la distribution des durees d’allaitement au sein. L’analyse Porte sur les femmes primipares et secondipares ayant repondu au questionnaire a cinq ou six mois, et ayant declare la duree de l’allaitement, soit 641 femmes dans l’enquete A et 646 dans l’enquete B. Les pourcentages ont CtC compares par le test du x* de Pearson. L’analyse a CtC realisee sur l’ordinateur du centre de ressources informati- ques de l’IFR69, avec le logiciel SAS. Plus de la moitie des femmes ont allaite leur enfant : 59,6 % dans l’enquete A et 55,6 % dans l’enquete B. La figure 1 presente les taux d’allaitement au sein selon l’age du nourrisson,dans les deux enquetes, parmi les femmes ayant allaite. A huit semaines, une femme sur deux a cesse

Durée de l'allaitement maternel en France

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Lettres B la redaction 571

- les recommandations vis-a-vis du materiel reutilisable ont Cd revisees et ont fait l’objet d’un protocole rigoureux [6] quant au nettoyage, a la d&infection et au stockage dam un endroit set et propre.

Nous n’avons plus a deplorer d’otite externe a Pseudomo- nas aeruginosa chez des nouveau-n& de la matemite apres ces deux corrections et un an de recul.

Mouterde 0, Vassal S, Malandin J, Massot J, Maillet E. Pseudo- monas aeruginosa et Staphylococcus aurew dam l’environne- ment d’enfants atteints de mucoviscidose. Med Ma1 Infect 1995 ; 25 : 727-32. Pillv E. Infections nosocomiales. In : Pilly E, td. Maladies infectieuses. Paris : Appit ; 1997. p. 484-6. - Avril JL, Dabemat H, Denis F, Monteil H. Pseudomonas aeru- ginosa. In : Avril JL, Dabemat H, Denis F, Monteil H. Bacterio- loeie cliniaue. 2eCd. Paris : Ellipse ; 1995. P. 268-76. B&ks VE,-Lorenzoni NM. Pseudomonas &uginosa outbreak in a neonatal intensive care unit: a possible link to contamined hand lotion. Am J Infect Control 1995 ; 23 : 396-8. Grundmann H, Kropec A, Hartung D, Berner R, Daschner F. Pseudomonas aeruginosa in a neonatal intensive unit: reservoirs and ecology of the nosocomial pathogen. J Infect Dis 1993 ; 168 : 943-7. Farnoux C. Epidemiologic des infections nosocomiales en pedia- trie. In : Famoux C, Pinquier D, Mesples B, Mariani-Kurdjian P, Bonacorsi S, Bingen E, et al. Les infections nosocomiales en pediatric. Paris : Amette ; 1996. p. 1 l-8.

Arch Pediatr 2000 ; 7 : 570- 1

Duke de l’allaitement maternel en France

N. Lelong, M.J. Saurel-Cubizolles, M.H. Bouvier-Colle, M. Kaminski

Inserm unite’ 149, 16, avenue Paul-Vaillant-Couturier, 94807 Villejuif cede-x, France

(Recu le 7 dtcembre 1999 ; accept6 le 9 decembre 1999)

allaitement maternel / sevrage / Cpidhiologie breast feeding I epidemiology I weaning

Les recommandations de l’organisation mondiale de la Sante preconisent d’allaiter exclusivement les enfants au sein pendant les quatre a six premiers mois, m&me dans les pays industriels [ 11. En France metropolitaine, a la sortie de la matemite, la frequence de l’allaitement au sein a CtC de 52 % en 1995, dont 10 % d’allaitement mixte [2]. L’allaitement au sein Ctait plus frequent chez les femmes de nationalite &rang&e, chez les femmes bgees, ayant un niveau d’ttudes ClevC et chez les femmes non fumeuses pendant la grossesse [2]. Les recherches actuelles menees dans la plupart des pays s’interessent aux facteurs lies a la duree de l’allaitement et, en France, on ne dispose que de tres peu d’informations sur ce sujet.

L’objectif de cette lettre est de d&ire la duree de l’allai- tement matemel, et d’identifier les caracteristiques sociode- mographiques des femmes qui allaitent longtemps.

Les donnees proviennent de deux enquetes realisees aupres de femmes recrutees juste apres la naissance d’un

Figure 1. Frdquence de l’allaitement maternel selon 1’Lge du nourrisson, parmi les femmes ayant debut6 l’allaitement au sein. Enquete A : - ; Enquete B : - - -.

enfant, apres exclusion des grossesses multiples et des mort- nes ou des enfants d&Cd& apres l’accouchement. L’enquete A, << Sante des femmes >>, a CtC realisee dans trois matemites publiques en 1993-1994 ; 761 femmes, primipa- res ou secondipares, ont CtC interrogees dans les jours suivant l’accouchement. A l’issue de cet entretien, un suivi postal a CtC realise a cinq mois, et 687 femmes ont retourne le questionnaire complttd. L’enqu&te B, << Pratiques de pudri- culture >>, est constituee d’un Cchantillon representatif de femmes, toutes parites confondues, ayant accouche au tours du mois d’avril 1995 dans quatre departements francais. Lors de leur sejour en suites de couches, le consentement des femmes Ctait sollicite pour un contact postal ulterieur. Parmi les 1 162 femmes repondant aux criteres d’inclusion, 937 ont accepte de participer a l’enquete. A six mois, 794 femmes ont retoume le questionnaire, dont 650 femmes primipares et secondipares. Les taux de suivi de ces deux enquetes sont respectivement 90 % et 68 %. Les protocoles detail& des deux enquetes sont d&its dans d’autres articles [3, 41. L’information sur l’allaitement ne distingue pas l’allaitement au sein exclusif de l’allaitement mixte. La duree de l’allaite- ment au sein a CtC Ctudiee de facon dichotomique : huit semaines ou moms, neuf semaines ou plus, huit semaines correspondant a la mediane de la distribution des durees d’allaitement au sein.

L’analyse Porte sur les femmes primipares et secondipares ayant repondu au questionnaire a cinq ou six mois, et ayant declare la duree de l’allaitement, soit 641 femmes dans l’enquete A et 646 dans l’enquete B. Les pourcentages ont CtC compares par le test du x* de Pearson. L’analyse a CtC realisee sur l’ordinateur du centre de ressources informati- ques de l’IFR69, avec le logiciel SAS.

Plus de la moitie des femmes ont allaite leur enfant : 59,6 % dans l’enquete A et 55,6 % dans l’enquete B. La

figure 1 presente les taux d’allaitement au sein selon l’age du nourrisson,dans les deux enquetes, parmi les femmes ayant allaite. A huit semaines, une femme sur deux a cesse

572 Lettres a la redaction

d’allaiter, les taux sont de 47,7 % dans I’enquCte A et 49,6 % dans l’enquete B. Les frequences de l’allaitement au sein sont cornparables entre les deux enquetes jusqu’a 12 semaines (27 %), puis un leger decalage s’observe avec une frequence un peu plus &levee dans l’enquete B. A l’bge de 20 semaines, 10 % des enfants sont encore allai- tCs dans l’enquete A. Ce m&me pourcentage est retrouve B 25 semaines dans l’enquete B.

Les femmes les plus agtes, secondipares, de niveau d’etu- des sup&em sont plus nombreuses a allaiter au-de18 de huit semaines (tableau I). La situation familiale et la nationalite ne sont pas associees a la duke de l’allaitement. Les femmes qui ont suivi des seances de preparation a l’accouchement ne sont pas plus nombreuses a allaiter leur enfant au-dela de huit

semaines. Les fumeuses ayant arrete pendant la grossesse ont cesse plus rapidement l’allaitement au sein. Les femmes qui ont repris leur travail avant les 12 semaines du nourrisson ont tgalement plus souvent arr&tC l’allaitement au sein avant neuf semaines.

Dans l’enquete B, chez les femmes ayant cesse d’allaiter au sein avant neuf semaines, les principaux motifs d’arret invoques sont l’insuffisance de lait (38 %), un problbme medical (28 %) et la reprise du travail (16 %) ; les decisions d’arret chez les femmes ayant allaite au-de18 de neuf semai- nes sont la reprise du travail (48 %), l’insuffisance de lait (15 %) et un motif medical ( 12 %).

Les taux d’allaitement matemel (exclusif ou mixte) dans les deux enquetes sont legerement superieurs a la moyenne nationale (52 %), notamment dans l’enquete A. Cependant, dans l’enquete A, les femmes de niveau d’etudes ClevC, qui allaitent plus souvent leur enfant, Ctaient surreprCsentCes par rapport aux donnees de l’enquete nationale de 1995 (parite 1 et 2) ; l’estimation de la frdquence de l’allaitement dans cette enquete est done un peu surestimte.

La duke mediane de l’allaitement maternel dans les deux enquetes est de huit semaines. Les donnees fran$aises de la litterature observent une duke mediane plus longue (dix semaines) [.5, 61. La difference observee est-elle le reflet d’une diminution de la durCe de l’allaitement ou de caractd- ristiques particulieres des Cchantillons ? L’etude de Lere- bours et al. [5], realike en 1985, Porte sur un Cchantillon departemental et 1’Ctude de Branger et al. [6] est limit&e a une maternite et a 150 femmes.

L’bge Clew? et le niveau d’etudes ClevC sont des facteurs qui favorisent l’allaitement au sein et la duke. La nationalite et la preparation a l’accouchement ne sont pas associees a la duke de l’allaitement, alors que ces variables sont significa- tivement liees a l’allaitement au sein a la naissance. Si, globalement, la reprise du travail est un facteur d’arret de l’allaitement au sein, ce facteur est rarement donne comme motif pour les arrets precoces.

Allaiter au sein est une decision personnelle, mais des actions d’information et de soutien devraient etre me&es pour diminuer les sevrages precoces.

Organisation mondiale de la same. Releve epidemiologique hebdomadaire 1995 ; 17 : 117-20. Crost M, Kaminski M. L’allaitement maternel a la matemite en France en 1995. Enquete nationale perinatale. Arch Pediatr 1998 ; 5 : 1316-26. Lelong N, Saurel-Cubizolles M, Romito P. RCponses a une enquete postale sur la sante des femmes apres une naissance : importance des relances et caracteristiques des non-repondantes. Rev Epide’miol Sante’ Publique 1997 ; 45 : 305-14. Bertrais S, Larroque B, Bouvier-Colle MH, Kaminski M. Tem- perament des nourrissons age’s de 6 B 9 mois : validation de la version francaise de I’Infant Characteristics Questionnaire et facteurs ass&s a la mesure. Rev EpidCmiol Sante Publique 1999 ; 47 : 263-77. Lerebours B, Czernichow P, Pellerin AM, Froment L, Laroche T. L’alimentation du nourrisson jusqu’a quatre mois en Seine- Maritime. Arch Fr PCdiatr 1991 ; 48 : 391-5. Branger B, Cebron M, Picherot G, Comulier de M. Facteurs influen$ant la duree de l’allaitement maternel chez 150 femmes. Arch Pediatr 1998 ; 5 : 489-96.

Arch PCdiatr 2000 ; 7 : 57 1-2