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EJDG INFO JOURNAL DAPPLICATION ÉCOLE DE JOURNALISME DE GRENOBLE LE QUOTIDIEN QUI SE LIT AUSSI SUR LE WEB HOMMAGE Le directeur de la rédaction du Monde, Erik Izraelewicz, est décédé hier, à 58 ans Roms: forcés de lever le camp UMP Le RUMP entre à l’Assemblée MERCREDI 28 NOVEMBRE 2012 // N O 2 PALESTINE Futur observateur à l’ONU FESTIVAL DE LA BD La Chine, invitée d’honneur EMPLOIS D’AVENIR Les jeunes dans le viseur SAINT-MARTIN-LE-VINOUX photo : Loïc Blache Le camp de Roms démantelé à Saint-Martin-Le-Vinoux, près de l’Esplanade.

EJDG Info #1 27-11-12

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Quotidien d'informations réalisé par les étudiants en M1 journalisme de l'Ecole de journalisme de Grenoble (EJDG).

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EJDGINFO

Journal d’application École de Journalisme de Grenoble

le quotidien qui se lit aussi sur le web

HOMMAGE Le directeur de la rédaction du Monde, Erik Izraelewicz, est décédé hier, à 58 ans

Roms: forcés de lever le camp

UMP

Le RUMP entre à l’Assemblée

MERCREDI 28 NOVEMBRE 2012 // NO 2

PALESTINE

Futur observateur à l’ONU

FESTIVAL DE LA BD

La Chine, invitée d’honneur

EMPLOIS D’AVENIR

Les jeunes dans le viseur

SAINT-MARTIN-LE-VINOUX

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Le camp de Roms démantelé à Saint-Martin-Le-Vinoux, près de l’Esplanade.

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EJDG INFO /// DOSSIER ///

Pas de trêvepour les expulsionsSous une pluie continue, la préfecture a ordonné, tôt ce matin,le départ des Roms de Saint-Martin-le-Vinoux et la destruction de leur campement, situé route de Lyon.7h30. Aux aurores. Les habitants du cam-pement sont réveillés par les forces de police : contrôle de papiers (si existants) et délivrance d’Obligations de quitter le territoire français (OQTF).Arrivé en France il y a quatre ans (après un passage par la Belgique, les Pays-Bas et l’Allemagne), Gabriel Zoltan a habité le camp pendant cinq mois. Il suit actuel-lement des études à distance. Ce matin, il s’est mué en porte-parole de ses cama-rades. Un représentant bavard, qui ne re-chigne pas à répondre aux questions et à raconter son vécu. Expulsé une première fois en 2010, il est aujourd’hui sous le coup d’une OQTF. « J’ai fait une demande d’asile à mon arrivée en France, mais elle m’a été refusée. En 2010, j’ai passé onze semaines au Centre de rétention adminis-tratif (CRA) de Lyon. Ils m’ont expulsé en m’accusant de vol. Mais, en Roumanie, je n’ai plus de parents et ne peut y travail-ler. Le salaire ne me permet pas de vivre correctement, de payer la nourriture, le loyer... D’ailleurs, beaucoup de Roumains font le même parcours que moi. »

Un relogement temporaireprévu à La Tronche et Fontaine

Impossible, réellement, de savoir combien de personnes compte le campement : 80 selon la Préfecture, plusieurs centaines pour les associatifs et Gabriel. Idem pour le nombre d’OQTF délivrées. L’asso-ciation ‘‘La patate chaude’’ avance un minimum de quarante, ainsi que quatre familles transférées vers le CRA de Lyon. Les autres seront relogées dans des pré-fabriqués à Fontaine et La Tronche. Une solution temporaire de trois mois. « Mais il n’y a même pas de quoi faire à manger dans ces bâtiments ! », déplore un asso-ciatif. « Ici, les conditions ne sont pas très bonnes, mais, au moins, ils peuvent man-ger.»En dehors du périmètre de sécurité, l’am-biance est silencieuse, quand des éclats de voix se font entendre. Un passant s’énerve contre des associatifs, maudit les Roms et ceux qui les défendent. « La France, c’est pas n’importe quoi. Tout ce qu’on leur donne, ils ne le méritent même

pas ! » L’hostilité des gens d’ici, Gabriel la regrette. Même si « elle est moins im-portante qu’en Roumanie ». Le pays pra-tique en effet une politique d’exclusion depuis de nombreuses années, entre ses nationaux, les Roumains, et les Roms. En France, ces derniers sont principalement originaires de Roumanie ; ceux de natio-nalité bulgare sont minoritaires parmi la communauté rom française.Présent sur place, Yannik Ollivier, le maire de la commune, a fait trois promesses : « les enfants continueront d’être scolari-sés et recevront un titre de transport pour se rendre à l’école ; les logements seront pérennes ; et les personnes garderont leurs papiers ».Dans l’après-midi, les bulldozers procé-daient à la destruction du campement, mettant ainsi un terme à plusieurs années d’occupation de ce qui était, avant, un ter-rain vague.

Loïc BLACHE

Une famille de Roms prend place dans l’un des deux bus affrétés par la Préfec-ture, direction Fontaine et La Tronche.

REPERES...L’obligation de quitter le territoire français (OQTF) est une mesure d’éloi-gnement prise par les préfets.Le Centre de rétention administrative (CRA) est un lieu non-pénitentiaire pour les étrangers sous le coup d’une mesure d’éloignement (comme une OQTF). L’individu a 48h pour contes-ter devant le Tribunal administratif. Dès lors, l’administration a cinq jours pour procéder à l’expulsion. Sinon, la personne est libérée. Un prolongement de vingt jours peut être demandé par deux fois au Juge des libertés et de la détention (JLD), sur saisine de la Pré-fecture. Le juge doit alors contrôler la validité de l’ensemble de la procédure. Sans décision de sa part sous 48h, l’étranger est libéré. Le retenu pourra faire appel de chacune des décisions du JLD.

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/// DOSSIER /// EJDG INFO

« On ne fait plus confiance aux autorités »Yvon Sellier, membre du collectif de défense des Roms‘‘La patate chaude’’, était présent lors du démantèlement.Comment s’est passée l’évacuationde ce matin ?Les familles sont parties ce matin sous la pluie, dans le froid, vers une autre desti-nation. Mais il semblerait que, pour cette fois, un relogement est prévu derrière, mais c’est la moindre des choses ! Visible-ment, la police a reçu la consigne d’être aimable. Il y a eu quelques excès de lan-gage au début ; on est intervenu. Ils ont essayé de nous virer sans utiliser la force, mais on ne s’est pas laissé faire. Normale-ment, les enfants scolarisés resteront dans leurs écoles. La solution du relogement étant prévue à court terme, qu’est ce qui va se passer à la fin de la trêve hivernale ? On est très loin du compte. Il semblerait d’ailleurs qu’il y ait eu une reconduite à la frontière, contrairement à ce qu’avait pro-mis le préfet.

Quels sont les conditions de relogement ?D’après eux, il y a six préfabriqués à Fon-taine, plus cinq autres pour la cuisine et les toilettes. Cinquante personnes peuvent

y être logées, mais ils étaient environ 70 au camp ce matin. Les autres seront peut-être dans un autre centre, rue Jules-Vallès. Mais il y aurait un autre démantèlement de prévu à la MC2 la semaine prochaine, il y a donc un déficit de places. On ne fait mal-heureusement plus confiance aux paroles des autorités.

Qu’est-ce que cela change réellement ?Cela les précarise encore plus. Eux, ils ne demandaient rien, juste avoir un accès à l’eau et à des WC. Ils voulaient même payer une redevance pour ça.

Les choses ont-elles changéavec le nouveau gouvernement ?Le devoir numéro 1 de l’Etat est de ré-pondre aux besoins de sa population. Nous sommes catastrophés de voir que le gouvernement Hollande continue dans la même lancée que l’ancien président. La circulaire Valls contenait trois points. Pre-mièrement : démantelez ! Deuxièmement : traitez-les avec humanité. Et troisième-

ment : concertez-vous avec les collectivi-tés territoriales. Ainsi que deux lignes pour dire : ‘‘Messieurs les préfets, attention à la légalité’’. De plus, un nouveau décret, passé inaperçu, constitue une nouvelle entrave au droit des Roms en leur interdi-sant de se référer à la loi DALO (droit au logement opposable).

Pourtant, 83% des Françaissont pour les démantèlements...Est-ce que les Français sont devenus à 83% racistes ? Est-ce qu’ils ont peur parce qu’on leur a dit que les Roms sont des voleurs de poules, qu’il y a de la prostitu-tion… ? Moi, je les côtoie depuis deux ans et il ne m’est jamais rien arrivé. Ce sont des gens formidables. Alors, d’accord, il y a du trafic et des choses que je n’accepte pas, comme obliger un enfant à travailler ou la prostitution.En France, selon l’association ‘‘La voix des Roms’’, ils sont 300 à 400.000 à être pleinement intégrés. Mais on ne se focalise que sur les 15.000 Roms - une minorité -, qui vivent dans des conditions dures. On voudrait qu’ils foutent le camp, alors que ce sont eux les victimes. Ces statistiques me laissent sans voix, ça fait partie des mystères que je ne percerais jamais.

Propos recueillispar Sara SAIDI

« Vu le contexte actuel de l’hébergement, nous sommes catastrophés qu’ils aient procédé à l’évacuation. Il y a des per-sonnes qui seront sur le carreau. On dit qu’ils seront relogés, mais pour combien de temps ? On se demande aussi pour-quoi [les autorités] se sont précipitées et ont fait cela juste au moment de la sortie de la circulaire Valls sur la régularisation des sans-papiers. D’un côté, ils avancent un petit pion, de l’autre, ils cherchent à prouver à un certain public qu’ils ne sont pas laxistes. Les solutions ne sont pas évi-dentes. Elles se trouvent, soit au niveau de l’Etat, soit au niveau européen. »

« Les solutions nesont pas évidentes »L’avis de Marianne Herlic, membre de RESF 38.

Ce matin, les habitants du camp ont dû quitter les lieux avec quelques affaires.

L’évacuation du camp de Saint-Martin-le-Vinoux montre que, malgré les diffé-rentes mesures prises par le gouverne-ment, la situation des Roms reste encore délicate, voire problématique. François Hollande avait promis, pendant sa cam-pagne, qu’il n’y aurait pas d’expulsion sans solution alternative. En août der-nier, Manuel Valls a publié une circulaire assouplissant des mesures transitoires envers les Roms. Le texte leur permet

ainsi d’accéder à une liste élargie de mé-tiers et supprime le paiement d’une taxe par l’employeur à l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII).Selon un sondage Dimanche Ouest-France paru en octobre 2012, 83% des Français sont favorables au démantèle-ment des camps illégaux de Roms. Mais 78% considèrent que cela n’est pas une solution.

S. S.

Du côté du gouvernement

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/// POLITIQUE /// EJDG INFO

DUEL COPÉ/FILLON

Régularisation limitée pour les sans-papiers

Annoncé par François Hollande pendant sa campagne, le texte était très attendu. Il définit des critères objectifs et clairs de régularisation des sans-papiers afin de mettre un terme aux décisions arbitraires des préfectures. Ce nouveau dispositif, destiné à durer, permettra donc d’encadrer au mieux l’at-tribution de titres de séjours aux immigrés clandestins. Les sans-papiers présents en France depuis cinq ans et pouvant justi-fier d’au moins huit mois de travail sur les deux dernières années, ou présents depuis trois ans et justifiant d’au moins deux ans de travail seront régularisés. Le texte met

ainsi l’accent sur leur volonté d’intégra-tion. Cependant, les immigrés, faute de papiers en règle, sont souvent employés au noir. Ils ne pourront donc pas prouver qu’ils ont travaillé le temps exigé, et peu d’entre eux prendront le risque de dénoncer leur employeur. L’avancée majeure bénéficie aux familles qui ne sont pas concernées par le regroupement familial. Les mineurs se verront attribuer un titre de séjour à condition de pouvoir justifier d’au moins trois ans de scolarité «assidue et sérieuse» a déclaré Manuel Valls ce matin à l’AFP. Les familles pourront désormais déposer un dossier même si les deux parents sont en situation irrégulière.Une volonté d’apaisement insuffisanteMais le texte déçoit les responsables asso-ciatifs. « Tout d’abord parce que le gou-vernement n’ouvre pas les quotas de régu-larisation. On suit les traces de Guéant » explique Marianne Herlic, responsable du

Réseau éducation sans frontières en Isère. « Il y a eu 30 000 régularisations l’année dernière, il y en aura 30 000 cette année. Sur 350 000 sans-papiers, c’est peu. Hol-lande cherche à rassurer ses électeurs ». Par ailleurs, sur le nombre total de régula-risations, 20 000 seront des régularisations de droit, 10 000 seulement concerneront des premières demandes.Autre point qui pose problème : les condi-tions drastiques de régularisation. « On soutient une centaine de familles dans l’agglomération et à Voiron, seules trois rentrent dans les critères » poursuit Ma-rianne Herlic. En 2010, la France et le Japon étaient les deux pays les plus riches qui ont le moins accepté de nouveaux entrants. Pourtant, un rapport publié la même année montrait que la hausse de 10% de l’immigration entre 1962 et 1999 avait provoqué une hausse de 10% des revenus nationaux. Agathe Muller

Le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls a présenté aujourd’hui en Conseil des ministres une circulaire sur la régularisation des sans-papiers.

Ils ont tenu. Le RUMP vit toujours et avec lui les distorsions au sein de l’UMP. Jusqu’à 15 heures, début de la séance des questions au gouvernement, les négocia-tions pour faire rentrer les moutons égarés dans la bergerie allaient bon train. Pour Jean-Pierre Barbier, député de la septième circonscription de l’Isère: « la raison va l’emporter ». Il se trompait. L’ultimatum envoyé par le groupe des « non alignés » fraîchement crée par Nathalie Kosciusko-Morizet et Bruno Lemaire n’a pas atteint son but. Il prônait la dissolution du RUMP mais aussi l’acceptation par Jean-François

Copé d’une commission indépendante pour organiser un nouveau vote. C’est donc unis que les 67 députés RUMP ont pénétré dans l’hémicycle.Fin des négociationsJérôme Chartier, porte-parole de Fran-çois Fillon, a rappelé que le RUMP était composé de personnes fidèles à l’UMP

mais que l’objectif premier du groupe est d’obtenir un nouveau scrutin. Les deux partis ne tombent pas d’accord. Le RUMP annonce son retrait si et seulement si toutes les conditions d’une nouvelle élec-tion sont remplies. Alors que les Copéistes pourraient l’envisager une fois le RUMP dissout. L’avis de Jean-Pierre Barbier est tran-ché : « la solution n’est pas la création de deux partis, mais bien un retour à l’unité avec en ligne de mire un référendum pour savoir si les militants doivent revoter ». Jean-François Copé met finalement un terme aux discussions. Vers 16 heures, le président contesté de l’Union pour un mouvement populaire stoppe toutes négo-ciations, après que François Fillon a refusé ces nombreuses « mains tendues ». Jean-Pierre Barbier pensait que son parti « irait au-delà des querelles d’hommes ». Une fois de plus, il se trompait.

Martin Bartoletti

UMP-RUMP : un divorce consommé

Le Rassemblement-UMP a fait son entrée à l’Assemblée nationale. Les 67 députés membres de ce groupe dissident, emmené par François Fillon, ont été au centre de cette journée parlementaire pas comme les autres.

Le RUMP intègre l’hémicycle. (photo DR)

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EJDG INFO /// SOCIÉTÉ ///

GRENOBLE : GRÈVE DES AVOCATS

« Apprendre, c’est prendre des risques. » Les Assises de l’éducation d’Echirolles ont démarré avec Christine Passerieux, enseignante à la retraite et responsable du Groupe français d’éducation nouvelle.Le thème : une éducation qui fait sens pour être partagée.

Dans votre conférence, vous avez beaucoup insisté sur le fait de « recentrer les missions de l’école ». Pour vous quelles sont-elles ?L’école est là pour transmettre le capital culturel quelle que soit l’origine de l’indi-vidu de manière à ce que chacun soit res-ponsable de sa propre vie, de la marche du monde et puisse participer à la vie démo-cratique. Je pense que l’origine sociale n’est pas une fatalité, tous les individus sont porteurs de potentialité.

Ce qui ressort de votre intervention, c’est l’absence de plaisir dans l’ap-prentissage…Absolument ! Il faut mettre les enfants dans une situation de confiance, qu’ils n’aient pas peur de se tromper. Apprendre, c’est prendre des risques. Dans les terrains les plus difficiles, on se rend compte que c’est lorsqu’on fait appel à l’éveil et qu’on leur demande d’être actifs que les élèves prennent le plus de plaisir et qu’on est le plus efficace. »

Vous avez également parlé du mode d’évaluation des élèves, que propo-sez-vous ?Pour moi, le contrôle tel qu’il existe ac-tuellement n’est pas une bonne solution. Bien sûr on a besoin par moment qu’il sanctionne des connaissances comme au

brevet ou au bac. Mais il ne faut pas qu’il soit tout le temps un couperet. Il faut qu’il soit un outil pour mesurer et comprendre l’avancée des élèves. Pour eux, leur scola-rité apparaît trop comme une course d’obs-tacles. D’ailleurs ils disent tous qu’il faut qu’ils passent dans la classe supérieure.

À propos des rythmes scolaires, que préconisez-vous ?J’attends d’abord qu’on définisse des contenus pour savoir comment on orga-nise la semaine. Ce qui est sûr c’est que le temps d’enseignement est trop court et que d’avoir deux jours d’arrêt le samedi et le dimanche n’est pas une bonne chose pour les enfants. La question des rythmes dépend surtout de ce qu’on veut mettre en place.

Propos recueillis

par Antoine BENEYTOU

Aujourd’hui et jusqu’à vendredi soir, les 550 avocats du barreau de Grenoble sont en grève. Jeudi dernier, la convoca-tion d’une avocate grenobloise à l’Hôtel de police par le procureur de la Répu-blique, Jean Yves Coquillat, a mis le feu aux poudres. Celle-ci est enceinte de huit mois et doit justifier le renvoi d’une affaire qu’elle comptait plaider par l’inter-médiaire d’une consœur en fournissant un certificat médical. Ses confrères réclament

« le classement sans suite officiel des pour-suites contre l’avocate » dixit le bâtonnier Jean-Yves Balestas. « C’est une décision générale ajoute t-il. Tous les avocats le font volontiers ». « Cela relève de la calom-nie » regrette l’ordre des avocats dans un communiqué. Le nouveau procureur de la République de Grenoble, en poste depuis moins d’un an n’en est pas à son coup d’essai : « On avait déjà eu un incident de la sorte en début d’année indique Balestas.

On souhaite avoir des relations normales. De plus, lorsqu’il y a des problèmes entre procureur et avocat, le bâtonnier est le seul à pouvoir régler le litige ». Or dans cette affaire, le magistrat s’est tourné vers les enquêteurs : « Ils ne sont pas compétents pour régler ces litiges » ajoute le bâtonnier. Lundi matin, les avocats grenoblois se réu-niront afin de décider si le mouvement de grève se poursuit. A.B

Le barreau monte au créneau

PROGRAMMEAujourd’hui, à Echirolles, ont eu lieu les Assises de l’éduca-tion. La journée s’est ouverte sur la conférence de Christine Passerieux suivie d’un débat où enseignants, parents d’élèves et inspecteurs académiques ont pu échanger sur l’éducation et les problèmes de l’école. Dans la foulée, six ateliers étaient organisés dans différentes salles échirolloises. Pour finir, une table ronde et une conférence autour des politiques publiques en matière d’éducation. A.B

Les débats ont été animés après la conférence de Christine Passerieux. (photo A.B.)

ENTRETIEN

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EJDG INFO /// ÉCONOMIE ///

Emplois d’avenir : lutter contre le chômage des jeunes

EN BREF...EN BREF...EN BREF...

200 000 % de chiffre d’affaireL’achat d’espace sur Internet rapporte ! C’est en se spécialisant dans ce do-maine appelé « le display » que l’entre-prise Criteo a réalisé un chiffre d’affaire pour le moins spectaculaire. Ce dernier a connu une ascension de 200 000 % en cinq ans. Cette start-up permet à ses clients de cibler les annonces en fonc-tion de leur comportement. L’entreprise a également pu multiplier par quarante le nombre de ses employés. Le tout en moins de dix ans. Voilà qui pourrait donner des idées.

Nestlé se lance dans la santéLe numéro un mondial de l’alimenta-tion Nestlé crée une co-entreprise avec le chinois ChiMed pour fabriquer des produits à base de plantes, destinés à soigner les infections gastro-intesti-nales.

Suppression de poste chez SFRL’opérateur de télécoms SFR a annoncé ce mercredi la suppression de 1 123 postes dans le cadre d’un plan de dé-parts volontaires. Dans un autre volet, le groupe prévoit la création de 267 em-plois, soit une suppression totale de 856 postes nets, selon une source syndicale.

Les taxes sur le carburant augmen-tentLe ministre de l’Économie Pierre Mos-covici a annoncé que les taxes sur le ga-zole et l’essence augmenteront jusqu’à la mi-janvier. Ces taxes ont baissé de 3 centimes par litre à la rentrée. Selon le ministre, ces diminutions ont permis de faire gagner 15 centimes sur un litre d’essence et 9 centimes pour un litre de gazole. Le coût de ces mesures pour l’Etat est estimé à 450 millions d’euros. Moscovici a également déclaré que le gouvernement ferait en sorte de favo-riser la concurrence entre les stations-services en faveur des consommateurs.

Les bénéficiaires des emplois d'avenirLes emplois d'avenir concernent les jeunes peu ou pas qualifiés dans les lieux où le chômage des jeunes est le plus fort, c'est-à-dire les zones urbaines sensibles, le milieu rural isolé et les Départements d'Outre-Mer. À terme, 150 000 jeunes pourraient obtenir ce contrat.

Les secteurs concernésPrincipalement le secteur non-marchand : hôpitaux, collectivités et associations.

Quelques entreprises privées pourront aus-si en bénéficier lorsqu'elles présentent une « utilité sociale avérée » et des possibilités d'embauche.

Le coût des emplois d'avenirPour remplir son objectif, le gouverne-ment débloquera 2,3 milliards d'autorisa-tion d'engagement pour les trois ans à ve-nir. Et si les 150 000 emplois sont créés, la mesure coûtera 1,5 milliard d'euros par an.

Benjamin RIETH

Les emplois d’avenir en trois points

Florence Michelland, déléguée départementale aux emplois d’avenir, nous explique leur déploiement en Isère

Florence Michelland

Quel rôle avez-vous dans le dispositif des emplois d’avenir ? Notre rôle c’est d’accompagner les missions locales et la région dans la mise en place des emplois d’avenir. On apporte notre connaissance des entreprises et des associations du dé-partement avec qui on entretient des rela-tions depuis plusieurs années et que l’on connaît bien. Ceci dit, ce sont bien les mis-sions locales qui jouent le rôle d’opérateur principal. Ce sont elles qui veilleront au bon respect des contrats et qui les signe-ront.

Combien d’emplois sont prévus à terme dans le département ? La pré-fecture nous a annoncé un chiffre de 985 emplois d’avenir pour le département. Ce n’est pas un chiffre énorme. Les em-ployeurs potentiels sont les collectivités locales et les associations. Cela peut donc aller très vite.

Y-a-t’il déjà eu des signatures de contrats de ce type ? Oui, lundi dernier à la préfecture. Le préfet a organisé une cérémonie pour les premières signatures de contrat. Il y a eu sept contrats signés à ce moment-là. Pour le moment, ce sont les seuls.

Y-a-t-il des zones identifiées ? Il n’y pas de zones identifiées à proprement parler. Seuls les jeunes habitant dans les ZUS (Zones urbaines sensibles, ndlr) et les zones rurales isolées pourront avoir un niveau de formation initiale supérieure à ce qui est prévu pour le reste du terri-toire. C’est une possibilité qui est laissée à la discrétion du signataire de la Direccte

(Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du tra-vail et de l’emploi, ndlr)

La loi sur les emplois d’avenir com-prend aussi un volet formation. Qu’en est-il dans la pratique ? L’emploi d’avenir est un contrat mais aussi un accès à la qualification. C’est un contrat de travail de 35 heures qui stipule que le jeune doit se former. Par exemple, un club sportif prend un emploi d’avenir, et l’objectif de son emploi c’est que le jeune puisse encadrer des activités sportives. Il faudra que le jeune passe ses diplômes qui lui permettent de le faire. L’employeur, et c’est marqué dans le contrat, a une mis-sion d’accompagnement à la préparation vers la sortie une fois le contrat fini. Le jeune doit ainsi pouvoir rester chez l’em-ployeur, chez un autre employeur ou intè-grer une formation plus qualifiante.

Propos recueillis par Benjamin RIETH

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EN BREF...EN BREF...EN BREF...

Argentine : les « vols de la mort » jugés pour la première foisL’Argentine s’engage enfin vers le che-min de la justice et de la vérité, trente ans après la fin de la dictature. De 1976 à 1983, le régime avait entraîné la mort de 30 000 personnes. À comp-ter du mercredi 28 novembre, pendant deux ans au moins et à raison de trois jours par semaine, le tribunal fédéral de Buenos Aires se penchera sur les exac-tions commises au sein de l’ex-Ecole de mécanique de la marine (ESMA) de Buenos Aires, ancien lieu de torture de la junte. Ce procès aura notamment la charge de statuer sur les « vols de la mort », une pratique utilisée pour élimi-ner les opposants de l’ancien régime et qui n’avait encore jamais été jugée.

Syrie : deux attentats à Damas font au moins 34 victimesDans la banlieue-sud de Damas, deux attentats à la voiture piégée ont provo-qué la mort d’au moins 34 personnes et fait des dizaines de blessés. Des habi-tants ont affirmé que le drame a eu lieu à 5h30, heure de Paris, à Jaramana où vivent des druzes et des chrétiens. Ils avaient formé une milice pour défendre leur quartier.

Tunisie : plus de 150 blessés dans de nouveaux affrontements à Siliana

Plus de 150 personnes ont été blessées mercredi lors d’une deuxième journée de violences qui ont opposé quelques milliers de manifestants aux forces de l’ordre tunisiennes à Siliana. Les manifestants réclament la libération de 14 personnes détenues lors d’affronte-ments survenus en avril 2011, le limo-geage du gouverneur régional ainsi que des moyens accrus pour assurer le développement économique de cette région très pauvre. Les forces de l’ordre ont procédé à des tirs de sommation et de gaz lacrymogènes avant d’utiliser des balles en caoutchouc pour disperser les manifestants.

/// MONDE /// EJDG INFO

La Palestine, demain à l’ONU ?

Le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, doit défendre demain et se soumettre au vote des 193 membres de l’ONU sur la reconnaissance de son pays par l’instance internationale. Si cette nouvelle position est votée, la Palestine obtiendrait plus d’envergure dans ses né-gociations dans le processus de paix avec son voisin israélien. Depuis 2004, le terri-toire palestinien n’a que le statut d’entité observatrice à l’ONU. En ce sens, elle a un Observateur permanent à New-York mais ne peut véritablement participer au même titre qu’un Etat observateur. L’Observa-teur palestinien à l’ONU, a annoncé hier à la presse l’importance d’avoir deux Etats démocratiques côté à côte au Moyen-Orient.

Une soixantaine d’Etats membres co-par-rainent le projet de résolution. L’Espagne,

Jeudi, l’assemblée générale de l’ONU vote pour ou contre un nouveau statut du territoire en voie de la reconnaissance de l’Etat.

Cette annonce a aussi des répercussions au niveau local. Une lettre ouverte a été publiée le 26 novembre dans le journal l’Humanité par des maires français. Intitulée « Lettre ouverte de 700 maires de France pour la reconnaissance de la Palestine », elle s’adresse au président de la République et lui demande de tout faire pour sa reconnaissance par les Nations-unies et l’UE. Renzo Sulli, maire d’Echirolles, fait parti des signataires ainsi que Marcel Berthouard, le maire de Roussillon. En ce sens, une manifestation est organisée ce mercredi 28 novembre, à 18 h devant la préfecture par l’association France-Palestine-Solidarité.

En Isère, la Palestine attire aussi l’attention

Edwige Elkaim, présidente de la section du Crif Grenoble – Isère« La reconnaissance d’un Etat palestinien pourrait être un élément dans le processus de paix, mais ce n’est pas la meilleure des démarches. Ce n’est pas la politique exté-rieure qui va amener la paix entre deux populations qui souffrent. »

la Suisse et le Danemark ont déjà annoncé leur soutien tandis que l’Allemagne et les Etats-Unis se sont opposés à l’initiative. Toujours aux côtés de l’Etat hébreu, le Congrès américain a menacé de suspendre toute aide et tout soutien financier aux Palestiniens et à toute organisation qui reconnaîtrait la Palestine comme membre ou ajusterait son statut à un niveau supé-rieur. Le Royaume-Uni n’a pas encore pris de décision et continue de discuter avec Mahmoud Abbas. La France prévoit de répondre oui par« souci de cohérence » selon les déclara-tions de Laurent Fabius, mardi dernier. Le chef de la diplomatie française a rappelé que la reconnaissance d’un Etat palesti-nien figure parmi les engagements de cam-pagne de François Hollande. Roxanne D’ARCO et Morgane JACOB

Siège de l’ONU à New-York

Suleiman Dahshan, vice-président de France-Palestine-solidarité.« Le statut d’observateur ne veut rien dire s’il y a toujours le blocus, si on tue tou-jours des enfants. Nous, on demande la Palestine libre. Les Palestiniens ne sont pas des terroristes, mais des résistants dont le territoire est occupé. »

Les réactions de ...

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/// SOCIÉTÉ /// EJDG INFO

La fin d’un MondeLe Monde a perdu hier le directeur de ses rédactions. En fin d’après midi, Erik Izraelewicz a été victime d’un malaisecardiaque dans ses bureaux du boulevard Auguste-Blanqui. Transporté à l’hôpital, il y est décédé en début de soirée.

« La France perd un journaliste de grand talent, respecté de tous. » L’hommage du Président de la République à Erik Izrae-lewicz est sans équivoque. Le natif de Strasbourg, surnommé affectueusement « Izra » par ses collègues a été un homme brillant. Diplômé d’HEC et docteur en éco-nomie, il s’est naturellement orienté vers la presse économique une fois diplômé du Centre de formation des journalistes.

L’hebdomadaire industriel L’Usine nou-velle lui ouvre alors ses portes. Il y fait ses premières armes, avant de le quitter pour L’Expansion en 1981.

ConsécrationQuatre années passent. Assez pour que lui vienne l’envie d’entreprendre à son tour. En 1985, il co-fonde La Tribune de l’éco-nomie.

L’aventure est de courte durée. En 1986, il arrive au Monde. Il se fait vite une place au service économie où il couvre les banques, les assurances et la conjoncture financière française. Rue des Italiens, il grimpe vite les échelons. Chef adjoint du service en 1988, il en prend la tête en 1989. Au début des années 90, c’est la consécration : on lui offre le poste d’éditorialiste économique.

En 1993, l’éclat de Wall Street attire son regard. Il se rend à New York en tant que correspondant pour le Monde. Deux ans plus tard, il est rédacteur en chef du quo-tidien.

Au tournant des années 2000, Izraelewicz quitte le quotidien de référence pour retrouver ses premières amours: l’écono-mie, qui fait battre le cœur du monde, et la presse qui lui est dédiée. Aux Echos, il cumule les postes de rédacteur en chef et d’éditorialiste. En 2007, on lui propose le poste de directeur général, qu’il accepte.

Travailleur acharnéUn an plus tard, le rachat du quotidien de l’économie par l’homme d’affaire Bernard Arnaud force son départ. Il rejoint La Tri-bune, où il est directeur de la rédaction. Très proche de l’actionnaire principal, Alain Weill, il suit ce dernier quand celui-ci décide de se désengager du journal en 2010. Après le rachat du Monde par le trio d’actionnaires Bergé-Niel-Pigasse, il est nommé directeur des rédactions. Le hui-tième dans l’histoire du quotidien du soir. Il devient, dans le même temps, membre du directoire du groupe Le Monde et vice-président du conseil de surveillance de Télérama et Courrier International. Tra-vailleur acharné, il apporte chaque jour sa patte au journal et œuvre pour le rappro-chement des rédactions papier et web. Ré-cemment encore, Eric Izraelewicz se disait « convaincu de l’avenir du papier ». Dans un monde plus que jamais dominé par le numérique, cette phrase l’avait fait passer pour un iconoclaste. Maintenant disparu, il laisse à la profession le devoir de prouver sa véracité.

Pierre-François YVES Marc PODEVIN

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EJDG INFO /// SCIENCES & TECHNIQUES ///

EN BREF...EN BREF...EN BREF...

Le niveau des mers monte plus vite que prévuLes spécialistes scientifiques de l’ONU avaient estimé à 2 mm par an en moyenne la montée des mers. Une nou-velle étude plus alarmante a établi qu’il s’agirait plutôt de 3,2mm.

Des microbes sous la glaceLe lac Vida, situé à l’est du continent antarctique, abrite des bactéries sous la glace. Des Américains viennent de découvrir, sous 20 m de glace, des mi-cro-organismes vivants. Sans lumière, ni oxygène ils sont isolés du monde depuis près de 3000 ans.

Une patiente guérie grâce à une autogreffe osseuseAtteinte d’un cancer des os incurable, une Marseillaise a été soignée grâce à une autogreffe. Les médecins ont retiré une partie de son bassin infecté et l’ont remplacée par une partie de son fémur. Un véritable exploit.

Des sièges arrières transparentsLa marche arrière en voiture n’est pas toujours évidente. Malgré des systèmes de guidage de plus en plus sophisti-qués, le conducteur garde l’habitude de ne croire que ce qu’il voit. L’université de Keio, au Japon, a donc développé un prototype de voiture dont les sièges de derrière deviennent transparents. En activant le marche arrière du véhicule, une projection de l’environnement ap-paraît sur la banquette, offrant à l’auto-mobiliste une visibilité maximale.

Mort de Joseph MurrayDiplômé de médecine de l’école d’Har-vard, Joseph Murray est mort hier à l’âge de 93 ans. Spécialisé en chirurgie, il s’intéresse rapidement à la transplan-tation d’organes. En 1954, il est à l’ori-gine de la première greffe de reins réus-sie au monde. Il développe par la suite les médicaments antirejet. En 1990, il reçoit le prix Nobel de médecine pour l’ensemble de sa carrière.

Un vieil endormi de 2,5 t revit et fonctionneLa semaine dernière, une équipe britannique de passionnés d’informatique a remis en état de marche un gigantesque ordinateur construit il y a 61 ans. Il vient d’être mis en service ou plutôt remis en service. Car ceci explique son volume : Harwell Dekatron date de 1951, âge de pierre de l’informatique. Le plus vieil ordinateur du monde était HS depuis 1957, après de bons et loyaux services pour le compte de la recherche nucléaire britannique. Un vétéran : le temps que s’ébranlent tubes à néon, lampes et autres relais électromécaniques, il faut une de-mi-heure au mastodonte pour cracher sur papier le résultat d’une simple multiplica-tion. Mais le résultat est là, et il tient de ces belles histoires à rebondissement.

95% de pièces originalesDémonté en pièces détachées, Harwell Dekatron dormait au Musée de la science et de l’industrie de Birmingham. Il doit sa renaissance à son acquisition en 2009 par le Musée national de l’informatique de Bletchley Park. Des bénévoles de la Com-puter Conservation Society ont alors mené à bien un projet de restauration, récupérant et réassemblant 95% des pièces originales. Servant à compter les particules atomiques pour la recherche fondamentale, l’ordina-teur de six mètres de large a vite été sur-passé par l’arrivée du système transistor. À

défaut d’être performant, la machine avait l’avantage par rapport aux humains de pouvoir travailler sans se fatiguer. Occu-pant toute une pièce, l’engin haut de deux mètres ne revient pas pour faire concur-rence à nos micro-ordinateurs. Dans une société plus que jamais informatisée, il s’agit avant tout d’une relique historique.

Félix MATHIEU

La technologie au service de l’arbitreBut ! Pas but ! C’est peut-être la fin de ces éternels débats footballistiques. La FIFA (Fédération Internationale de Foot-ball Association) vient de présenter une technologie pouvant affirmer de manière sûre si un ballon a franchi la ligne. Appelé Goalref et développé par les chercheurs allemands du Fraunhofer Institute for Inte-grated Circuit, ce système sera testé lors du Mondial des clubs, début décembre au Japon. Cette nouvelle technologie est ba-sée sur les champs magnétiques à basses fréquences. Un champ magnétique est

créé dans la cage et un autre à l’intérieur du ballon. C’est l’interaction de ces deux champs qui permet de savoir si la balle a entièrement franchi la ligne. Dans ce cas, l’arbitre est immédiatement prévenu grâce à un affichage digital sur sa montre et une légère vibration du bracelet. Toutefois, cette innovation est destinée à aider l’arbi-trage, il restera le seul à décider sur le ter-rain. Avec ou sans technologie, l’arbitre a toujours raison.

Martin BARTOLETTI

L’ordinateur Harwell Dekatron

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Deux artistes, main dans la main

Le festival de la BD de Grenoble : «Une histoire de rencontres»

Tolkien-Mania pour la première de The Hobbit

Un vent de féerie a soufflé ce matin sur la Nouvelle-Zélande. Tourné dans ses pay-sages grandioses Le Hobbit : un voyage inattendu, premier chapitre d’une trilogie au budget pharaonique (un demi-milliard de dollars) a été projeté à 19 h, heure lo-cale (7 h ce matin) à l’Embassy Theater de Wellington.Certains acteurs comme Cate Blanchett (Galadriel), Martin Freeman (Bilbon), et Hugo Weaving (Elrond) ont défilé sur le tapis rouge, acclamés par près de 100 000 admirateurs, signant des autographes à en perdre la tête.La clameur a redoublé pour l’enfant du pays, le réalisateur Peter Jackson, qui était lui tout en retenue : « C’est émouvant et très touchant. Comme si votre monde était sens dessus dessous ».Le réalisateur James Cameron a lui aussi foulé le tapis rouge, saluant les compé-

tences techniques de son homologue. Il a estimé que The Hobbit, tourné à 48 images par seconde au lieu de 24 images/s allait devenir une référence, tout comme Avatar l’a été pour la 3D.La Nouvelle-Zélande espère des retombées économique similaires à celles induites par la trilogie du Seigneur des anneaux. Celle-ci avait en effet fortement dopé l’industrie touristique locale, beaucoup de fans ayant envie d’admirer en vrai les magnifiques paysages qui y sont filmés.Que les fans français restent patients, ils pourront suivre les aventures de Bilbon et de ses amis nains contre le dragon Smaug le 12 décembre ; la suite ne suivra qu’en décembre 2013.

Tristan devAUX

La Nouvelle-Zélande a déroulé le tapis rouge à l’occasion de la première mondiale du dernier bijou de Peter Jackson. Les acteurs ont été accueillis sous les vivats des fans, grimés pour l’occasion en Gollum et Bilbon Sacquet.

AGendA

Eric AntoineMagie et humour sont au programme avec ce grand chevelu déjanté. Tarifs : de 23 à 36 euros. à 20h au Grand Angle, Voiron.

L’improthérapie par les Quand Mêmes Partir des anecdotes personnelles du public pour improviser et faire rire, voilà le défi que relève la troupe des Quand Mêmes. Tarifs : 6 euros. A 20h30, à la Basse Cour, Grenoble.

Jam de Jazz Un concert de jazz et blues à l’heure de l’apéritif sur une scène ouverte pour des découvertes. Entrée libre. à 19h au bar Saint-Vincent, Grenoble.

Vingt-quatre heures de la vie d’une femme Plus que quelques jours pour aller voir le texte de Stefan Zweig adapté et mis en scène par Diden Berramdane. Tarifs : de 10 à 17 euros. 20h30, Théâtre Sainte-Marie-d’en-Bas.

Paroles de mursUne exposition photo de Halim Zenati retraçant l’histoire de l’indépendance de l’Algérie à travers des graffitis. Entrée libre. Jusqu’au 1er Décembre à la bibliothèque Saint-Bruno.

IziaLa fille de Jacques Higelin, à l’âme rock présentera jeudi 29 novembre son album So Much Trouble, à l’ambiance plus pop. Tarifs : 27 à 33 euros. A 19H30, à la MC2 de Grenoble.

Les jeunes entrent en scèneChaque dernier mercredi du mois, l’association Les informelles propose à la jeunesse de Grenoble de venir s’exprimer dans les conditions d’un vrai spectacle. Ce soir, la musique est à l’honneur. Le groupe punk Mine Sweep ouvre la soirée, suivi de The BB’ch avec son rock progressif. Tarif 3 euros. Début du concert à 20H.

La Chine au cœur du festival de la BD à Grenoble

michel Jans, organisateur du festival.

Un beau jour, Michel Jans, président de la maison d’édition Mosquito, reçoit un appel téléphonique de Pékin. « Il nous ont contacté pour nous proposer de réaliser une exposition sur Sergio Toppi, l’un de nos auteurs ». En Chine, la maison d’édi-tion Bejing Total Vision, se passionne pour cet auteur italien. « Les dessins de Toppi

sont très réalistes, c’est un technicien » explique Michel Jans. L’exposition va durer trois ans en Chine. C’est un véritable succès. Sergio Toppi est primé au festival chinois de la BD et des films d’animation dont le nombre de visiteurs atteint les deux millions.Une collaboration s’installe entre les deux maisons d’édition. Michel Jans s’intéresse aux dessins des auteurs chinois. « Je leur ai dit que je voulais publier leurs auteurs, mais je devais connaître l’histoire. Elle tient pour moi une place primordiale ». En retour, différents auteurs de Mosquito sont publiés en Chine.

La chine s’ouvre sur le mondeDe retour en France, Michel Jans pour-suit le partenariat. Il invite une délégation chinoise aux 5 jours BD de Grenoble. Les frais de déplacement des auteurs sont par-tagés entre autres avec le festival de la BD de Bellegarde. La délégation chinoise invitée s’enthousiasme pour le projet. Michel Jans souligne l’implication cultu-relle de la Chine à l’étranger. « La Chine

s’ouvre sur le monde et s’intéresse à la culture des autres. En quelque sorte, on en fait partie ». L’auteur chinois Pang Bang Ben fait par-tie des auteurs invités au festival de la BD. « C’est un dessinateur prestigieux en Chine, il est très connu là-bas ». Demain, à la bibliothèque Kateb Yacine de Gre-noble une table ronde présentera l’his-toire et le parcours de ces auteurs. Les spectateurs pourront également assister aux projections de leurs dessins. Samedi, dans la salle des conférences d’Alpexpo, le spécialiste Laurent Mélikian, présen-tera l’histoire de la BD en Chine.Aujourd’hui cette complicité florissante autour de la BD est bien engagée. La mairie de Grenoble envisagerait même la possibilité d’avoir des auteurs chinois en résidence dans la ville. Un pas sup-plémentaire vers l’échange culturel sino-français. « On continue l’an prochain » assure Michel Jans. inès TAYeb

Valérie Donzelli et Jérémie Elkaïm étaient mardi soir à Lyon pour présenter leur film, Main dans la Main, qui sort le 19 décembre dans les salles. Après la projection, ils ont répon-du aux questions du public.

Jérémie Elkaïm et Valérie Donzelli

Joachim Fox (J.Elkaïm) et Hélène (Valérie Lemercier) sont deux opposés, et naturel-lement, ils vont s’attirer. Lui est miroitier de province et vit chez sa sœur (V. Don-zelli) ; elle dirige l’Opéra Garnier et ne quitte jamais une amie de longue date. Ils deviennent littéralement inséparables, et abandonnent progressivement ce qui constituait leur vie d’avant.

Quelles relations se jouent entre les quatre personnages principaux ?V.D: L’idée était d’écrire un film sur la fu-sion amoureuse, la dépendance affective. Il y a deux couples qui ne peuvent être séparés, puis un troisème se construit, et les autres vont devoir « défusionner ». J.E: Tout oppose les deux personnages à part le fait qu’ils sont tous deux prison-niers, elle de ses névroses et de son argent, lui du confort affectif qu’il entretient avec sa sœur, sans jamais prendre de risques.«Quand rien ne se perd, rien ne se crée», moi je coupe à « tout se transforme », ça ne sert pas mon propos. Tant qu’on ne risque rien de soi, c’est difficile de faire

des choses de sa vie. Ce n’est que ça l’amour.

est-ce parce que vous êtes désormais séparés que vous ne jouez plus le couple central comme dans vos précédents films ?V.D. Je voulais essayer de réaliser un film sans jouer dedans, rien à voir avec le fait qu’on soit séparés. Et je trouve le couple Jérémie/Valérie Lemercier très excitant à voir.J.E.: On a le droit d’avoir la relation qu’on veut. On n’est pas seulement un couple qui s’est séparé. morgane JAcob

Le rendez-vous est pris pour les amateurs de bande-dessinée à Grenoble. Dans le cadre d’Artisa à Alpexpo, le public peut découvrir jusqu’au 2 décembre la BD dans tous ses états. Rencontres avec les auteurs, conférences, expositions sont au programme du festival. Des BD, il y en a pour tous les goûts et de toutes les cou-leurs. « On est venu chercher les BD de notre enfance » sourit Annie, avec une édi-tion des « Vacances d’Agie » dans la main. Un peu plus loin, Fred, un collectionneur qui trouve dans la BD un moyen de s’éva-der, a déjà bien rempli son sac. « Je suis arrivé ce matin à l’ouverture, j’en ai déjà acheté une dizaine ». Cette année, c’est l’auteur Marc Waster-lain qui est l’invité d’honneur du festival. Une exposition retrace son parcours et son évolution en tant que dessinateur de bande-dessinée. Les planches de ses albums sont accrochées au mur. « C’est toujours très

intéressant de voir le cheminement de la planche. Sur les originaux, on peut observer les détails qui ont été retirés» explique Adrien, un jeune bénévole.

Une envie de partageUn peu plus loin, de grandes tables noires

accueillent les auteurs pour les dédicaces. Parmi eux, le scénariste Bruno César. Il a imaginé en BD la vie de Joséphine de Beauharnais, première épouse de Napo-léon Ier, avec qui il aurait un lien généa-logique. A la tête d’une maison d’édition indépen-dante, Bruno César salue l’esprit du festi-val : « Le festival assure la pérennité des petits labels ». C’est d’ailleurs la maison d’édition indépendante Mosquito créée en 1989, qui est à l’origine du Festival de la BD de Grenoble. Pour Isabelle, bénévole et membre de Mosquito, l’envie de partage est essentielle : « Ce qui me plait, c’est de voir un gamin de dix ans discuter avec une personne de 70 ans de l’auteur qu’ils ai-ment tous les deux. Le festival, c’est avant tout une histoire de rencontres».

inès TAYeb

bruno césar, un des auteurs du festival

Dans le cadre d’un échange culturel, la maison d’édition française Mosquito reçoit une délé-gation d’auteurs chinois au festival de la bande-dessinée.

Alpexpo accueille les mordus de bande dessinée de tous âges pendant cinq jours.

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/// SPORT /// EJDG INFO

Foot : Saint-Étienne remet çaLes Verts ont éliminé le Paris-Saint-Germain mardi soir aux tirs au but (0-0 après prolongations) à Geoffroy-Guichard en quarts de finale de la Coupe de la Ligue. C’est la deuxième victoire des Stéphanois face aux Parisiens en un mois.

Formule 1 : pas de circuit français en 2013La Fédération française du sport automobile n’a reçu aucun courrier de la Fédération internationale concernant l’inscription du circuit du Castellet ou de Nevers-Magny-Cours pour la saison prochaine. Le calendrier du championnat du monde sera entériné début décembre à Istanbul.

Rugby : Laporte prolongerait au RCTAlors que les Grenoblois du FCG se déplacent à Toulon samedi à 18h30, l’entraîneur toulonnais, Bernard Laporte, aurait trouvé un accord avec sa direction pour une prolongation de contrat jusqu’en 2015.

Rouen est reparti de Pôle-sud mardi soir avec un but d’avance lors de la demi-finale aller de la Coupe de la Ligue (1-2). Rien n’est perdu pour le match retour, mardi prochain.

Les Brûleurs de Loups ratent la première marche

Dans sa série de trois matches face à Rouen, les Brûleurs-de-loups ont perdu la première manche à Pôle-sud. Tout avait bien commencé avec l’ouverture du score rapide par Mike Vaskivuo (1’30). Les deux derniers finalistes de la Ligue Magnus ont livré un premier tiers temps engagé avec cinq pénalités.

Un deuxième tiers temps délicatGrenoble va entamer de la pire des façons le deuxième tiers temps en concédant l’éga-lisation sur un but du défenseur Tavzelj. Re-motivés par ce but, les Dragons de Rouen sollicitent à plusieurs reprises le gardien Sébastien Raibon. Ce dernier ne peut rien, en revanche, sur le tir de Gutierrez.

« On est sur la bonne voie »Le troisième tiers temps marquera une domination stérile à l’image des derniers matches des hommes de J-F Dufour.Frustré par le résultat, Francis Desrosiers essaie de positiver : « On a manqué de chance mais on a très bien travaillé. On est sur la bonne voie. Le palet va finir par tourner en notre faveur. » Mais l’attaquant reste réaliste : « Depuis le début de la sai-son, lorsqu’on est en supériorité numé-rique, on n’arrive pas à concrétiser nos actions. »

Deuxième round vendrediLe match retour s’annonce serré mardi prochain à Rouen. « Les deux équipes étaient assez proches » explique François Ouimet. « On sait qu’on a ce qu’il faut pour aller les battre là-bas. Ça reste une équipe talentueuse avec une attaque per-formante. Il faut prendre exemple sur le dernier tiers où on les domine complète-ment. » En attendant, les BDL retrouvent les Dragons vendredi à l’extérieur en Ligue Magnus. Une victoire leur permet-trait de reprendre l’ascendant psycholo-gique en vue du match de mardi.

Pierre-François YVES

BREF...BREF...BREF...

Société éditrice : École de journalisme de Grenoble, 11 av. du 8-mai-1945, BP 337, 38434 Echirolles Siège Social: Institut de communication et des médias, 11 av. du 8-mai-1945, BP 337, 38434 EchirollesDirectrice de la publication : Nathalie Pignard-Cheynel Rédacteurs en chef : Maud Guillot et Marc Podevin Rédaction : Martin Bartoletti, Antoine Beneytou, Loïc Blache, Paul Cabanis, Roxanne D’Arco, Morgane Jacob, Agathe Muller, Marc Podevin, Benjamin Rieth, Sara Saïdi, Inès Tayeb, Pierre-François YvesRédaction web : ejdg-infos.u-grenoble3.fr /// Colin Côte, Delphine Dauvergne, Lucie Gruau, Jean-Luc Mounier, Claire Plisson, Chloë Salles Crédits photos: Loïc Blache Conception graphique : Louis Colart, Lucie Gruau, Dounia Hadni, Félix Mathieu, Camille Michelland, Bruno Poyard, Benjamin RiethImpresssion et diffusion: EJDG Dépôt légal : à parution Contact : 11 av. du 8-mai-1945 BP 337, 38434 Echirolles /// [email protected]

Qu’importe le score ce soir, la Ligue 1 aura un nouveau leader. Reporté le 28 octobre pour des raisons de sécurité suite à une tempête de vent dans la région marseillaise, l’Olympico entre Marseille et Lyon aura bel et bien lieu. Un sommet qui tombe à pic entre deux clubs qui ambitionnent de menacer le Paris-Saint-Germain, favori du cham-pionnat. Contrairement au club parisien, l’Olympique-de-Marseille et l’Olympique-Lyonnais ont connu une intersaison délicate où ils ont dû se serrer la ceinture. Les voir se battre pour la place de leader ce soir relève donc presque du miracle. Le Vélodrome, bien qu’en travaux, est prêt pour cet affrontement titanesque.

Pierre-François YVES

Duel au sommet de l’OlympeMarseille (2e) reçoit Lyon (4e) en match en retard de la 10e journée de Ligue 1.

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