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LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Jeudi 9 septembre 2010 L’ISLAM DANS LE COLLIMATEUR DES EXTRÉMISTES DES ÉVANGÉLISTES AMÉRICAINS APPELLENT À BRÛLER LE CORAN La force publique pour faire respecter les préceptes de l’Islam UNE RÉGRESSION DE PLUS Par Ghania Lassal / P2 Entretien. Miloud Brahimi, avocat «AUCUN TEXTE PÉNAL N’INCRIMINE UN NON-JEÛNEUR» Propos recueillis par Hacen Ouali / P3 El Watan PHOTO : DR LES ATTEINTES AUX LIBERTÉS DE CULTE ET DE CONSCIENCE N° 6044 - Vingtième année - Prix : Algérie : 10 DA. France : 1 ¤ . USA : 2,15 $. ISSN : 1111-0333 - http://www.elwatan.com Publicité À l’occasion de l’Aïd El Fitr, El Watan souhaite à ses lecteurs et à ses annonceurs une bonne fête et les informe que le journal ne paraîtra pas pendant les deux jours de l’Aïd. La JSK, premier qualifié au carré d'as de la Ligue des champions, affrontera demain soir Al Ismaïly avec comme objectif de terminer première du groupe A L'ESS, à la traîne dans le groupe A, est condamnée à aller chercher les trois points de Tunis face à l'EST pour espérer une qualification en demi-finale. Lire en page 27 L’Etat devient-il inquisiteur ? L 'Eglise Dove World Outreach Center invite à brûler publiquement le 11 septembre prochain des exemplaires du Saint Coran. Elle encourage d'autres centres religieux à en faire autant pour se souvenir des victimes des attentats et combattre ce qu’elle qualifie de «démon de l'Islam». Ce projet abject, lancé par une poignée d’évangélistes améri- cains, suscite une polémique mondiale. Cette initia- tive nous rappelle le triste épisode des caricatures du Prophète Mohamed dont les troubles provoqués à travers le monde ont duré quatre années. (Suite page 5) M. A. O. LIGUE DES CHAMPIONS AFRICAINE PHOTO : DR Le ton a été donné en ce Ramadhan moukaram 2010 : gare à celui qui n’ob- serve pas désormais rigoureusement le jeûne, passible qu’il est d’enfermement Ne pas jeûner suppose-t-il enfreindre la loi ou l’ordre bien-pensant d’un Islam rigoriste ? Le débat est lancé… UN NOUVEAU DÉLIT NOMMÉ «NON-JEÛNE» Par N. B. /P3 Point de vue : DE L’UTILITÉ DE LA LOI EN ALGÉRIE P2 Lire également l’analyse de Hassan Moali en page 3 Les Canaris pour le leadership, l’Entente pour le rachat

El Watan2010 09 09

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LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Jeudi 9 septembre 2010

LL’’IISSLLAAMM DDAANNSS LLEE CCOOLLLLIIMMAATTEEUURR DDEESS EEXXTTRRÉÉMMIISSTTEESS

DES ÉVANGÉLISTES AMÉRICAINSAPPELLENTÀ BRÛLER LE CORAN

■ La force publique pour fairerespecter les préceptes de l’IslamUNE RÉGRESSION DE PLUS

Par Ghania Lassal / P2■ Entretien. Miloud Brahimi, avocat«AUCUN TEXTE PÉNALN’INCRIMINE UN NON-JEÛNEUR»

Propos recueillis par Hacen Ouali / P3

El Watan

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LES ATTEINTES AUX LIBERTÉS DE CULTE ET DE CONSCIENCE

N° 6044 - Vingtième année - Prix : Algérie : 10 DA. France : 1 ¤ . USA : 2,15 $. ISSN : 1111-0333 - http://www.elwatan.com

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À l’occasion de l’Aïd El Fitr, El Watan souhaite à ses lecteurs

et à ses annonceurs une bonne fête et les informe que le journal

ne paraîtra pas pendant les deux jours de l’Aïd.

● La JSK, premierqualifié au carréd'as de la Liguedes champions,affrontera demainsoir Al Ismaïly aveccomme objectif determiner premièredu groupe A● L'ESS, à la traînedans le groupe A,est condamnée àaller chercher lestrois points deTunis face à l'ESTpour espérer unequalification endemi-finale.

Lire en page 27

L’Etat devient-il inquisiteur ?

L 'Eglise Dove World Outreach Center invite àbrûler publiquement le 11 septembre prochain

des exemplaires du Saint Coran. Elle encouraged'autres centres religieux à en faire autant pour sesouvenir des victimes des attentats et combattre cequ’elle qualifie de «démon de l'Islam». Ce projet

abject, lancé par une poignée d’évangélistes améri-cains, suscite une polémique mondiale. Cette initia-tive nous rappelle le triste épisode des caricaturesdu Prophète Mohamed dont les troubles provoquésà travers le monde ont duré quatre années. (Suite page 5) M. A. O.

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● Le ton a été donné en ce Ramadhan moukaram 2010 : gare à celui qui n’ob-serve pas désormais rigoureusement le jeûne, passible qu’il est d’enfermement● Ne pas jeûner suppose-t-il enfreindre la loi ou l’ordre bien-pensant d’un Islam rigoriste ? Le débat est lancé…

■ UN NOUVEAU DÉLITNOMMÉ «NON-JEÛNE»

Par N. B. /P3■ Point de vue : DE L’UTILITÉ DE LA LOI ENALGÉRIE P2

Lire également l’analyse de Hassan Moali en page 3

Les Canaris pour le leadership,l’Entente pour le rachat

El Watan - Jeudi 9 septembre 2010 - 2

«Il vaut mieux savoir où l'on est sans sa-voir où l'on va, que savoir où l'on va sans

savoir où l'on est.»Un marin breton

L es derniers événements que la presse nationalea rapportés me poussent à m'interroger sur le

modèle républicain que nos dirigeants souhaitent: une république des citoyens ou une républiquedes croyants ? Il s'agit des déclarations du mi-nistre des Affaires religieuses à propos de laconstruction d'une mosquée dans le villaged'Aghribs, à Tizi Ouzou, ainsi que des procèscontre les non-jeûneurs. Ces deux événements ré-vèlent l'impuissance des autorités publiques às'imposer (ou leur complicité tacite !) dans l'espa-ce public. Cependant, ils la cèdent volontiers àl'autorité religieuse. En fait, on assiste à une pré-dominance du religieux sur le civique. Plusieursévénements le confirment. L'autorité de l'Etats'atrophie devant l'autorité du religieux et dansl'espace public, les valeurs citoyennes cèdent leurplace à la morale religieuse. Les représentants del'Etat, désormais, négocient l'espace public avec

les représentants religieux. Depuis quand unimam intervient-il dans les affaires politiques ?Qu'un imam joue le rôle d'un président d'APCn'est qu'un symptôme du délaissement et de la dé-mission des représentants de l'Etat. Ainsi, ils ontmis en danger les valeurs républicaines ! Nos po-litiques n'ont pas réussi à établir des institutionsstables, en outre ils n'ont guère réussi à trans-mettre les valeurs républicaines aux générationsfutures.Il suffit de relire la Déclaration du 1er Novembre1954 pour se rendre compte que notre idéal répu-blicain est confisqué par ces mêmes personnesqui prétendent protéger cette déclaration. En fé-vrier 2009, le ministre des Affaires religieuses«estime que les imams sont des héritiers desmoudjahidine et des chouhada (martyrs)1». Un anaprès, certains parmi eux jugent qu’il n'est pas uti-le de se lever à l'hymne national ! Alors Monsieurle ministre, sont-ils des héritiers des moudjahidi-ne et des martyrs, qui ont donné leur vie pour quece drapeau soit levé et cet hymne soit chanté dansune Algérie indépendante ? De plus, ce même mi-nistre déclare que «la liberté est assurée en Algé-

rie. Seulement, cette liberté ne concerne que lepolitique et non la religion2». Cette déclaration esten contradiction avec celle du 1er Novembre 1954,acte fondateur de notre République, qui stipuleque «le but est l'indépendance nationale par : 1) -La restauration de l'Etat algérien souverain, dé-mocratique et social dans le cadre des principesislamiques. 2) - Le respect de toutes les libertésfondamentales sans distinction de races et deconfessions3». A vrai dire, selon les propos de ceministre, on peut agréer un parti communiste sansque ses adhérents soient communistes ! Dans lemême ordre d'idées, les écrivains, les intellectuelset les citoyens algériens non musulmans n'ont pasle droit d'exister dans une République algérienne.En ce cas, il serait intéressant de savoir quelleconception a-t-il de la République ? Concernant les non-jeûneurs présentés à la justi-ce, leur seul tort était de ne pas être pratiquants.Les policiers, dans leur zèle ramadhanesque, veu-lent faire respecter la loi ; ils se sont précipités àles mettre sous les verrous pour non-respect duculte musulman. Que dit-elle cette loi ? Il s'agit del'article 144 bis du code pénal qui dispose, notam-

ment, que «tout individu qui porte atteinte auxpréceptes de l'Islam par des écrits, des dessins outout autre moyen est passible de 3 à 5 ans de pri-son…» Les non-jeûneurs n'ont pas porté atteinteaux préceptes de l'Islam ni par écrit, ni par dessinni par aucun autre moyen, ils ont seulement exer-cé leur droit de liberté de conscience, comme legarantit la Constitution algérienne. Qu'en est-il dela corruption, du vol des deniers publics, qui por-tent atteinte aux valeurs morales de l'Islam ?Finalement, comme l'a bien dit Mohand Issad :«Nos institutions sont excellentes dans le texte.Nous avons des lois conformes aux standards in-ternationaux. Ce qui boite dans ce pays, c'est leurapplication, c'est-à-dire les hommes qui les appli-quent.» Il poursuit en souhaitant que «nous réus-sissions à faire fonctionner nos institutions com-me elles fonctionnent ailleurs». C'est notresouhait à tous…

Yazid HaddarLiberté 27-28 février 2009 El Watan 10 août 2010 Elle est disponible sur le site de la Présidence El Watan 23 février 2009

Que reste-t-il des libertés indivi-duelles en Algérie ? Plusgrand-chose, semble-t-il, à la

lumière d'une série de faits divers, rap-portés par la presse tout au long de cemois de Ramadhan. Depuis son avè-nement, plus d'une dizaine de ci-toyens, surpris en flagrant délit, quiont été arrêtés et déférés manu militaridevant le parquet. Et le constat est là,aussi triste qu'inquiétant : l'observanceou non de ce pilier de l'Islam ne seconfine plus à la sphère privée. Y dé-roger n'est plus seulement passible del'opprobre d'une société au sein de la-quelle l'intolérance n'en finit pas degagner du terrain ; aujourd'hui lesforces de l'ordre et le système judiciai-re entendent faire régner le respect despréceptes de l'Islam. «Ces arrestationsarbitraires et ces poursuites ne sont enaucun cas fondées. Elles sont en totalecontradiction avec la Constitution, quigarantit la liberté de conscience etd'opinions», s'indigne maître Boucha-chi, président de la Ligue algériennede la défense des droits de l'homme(LADDH). De même, le Rassemble-ment pour la culture et la démocratie(RCD) affirme, dans un communiquérendu public hier, que «l'Etat algériena ratifié, les intégrant dans son droit

interne avec force prépondérante, lesprincipales conventions internatio-nales relatives aux droits civils, so-ciaux, économiques et politiques de lapersonne humaine». D'autant plus queces «dé-jeûneurs» ont pris le soin decommettre leur «forfait» loin des re-gards indiscrets et de la voie publique,qui dans un local fermé, qui sur unchantier privé. Les policiers ne les ontpas appréhendés dans la rue. Ils sontallés les chercher dans un lieu privé et,qui plus est, sans mandat, semble-t-il.«Pénétrer dans des lieux privés sansmandat est intolérable. Cela relève dudélit dans le droit algérien. Car, dansles textes du moins, la vie privée estgarantie et protégée», insiste Me Bou-chachi. Mais alors, comment expli-quer ces descentes et ces «opérationscommandos», qui s'apparentent à rienmoins qu'à l'Inquisition et à la chasseaux sorcières ? «Certains agissent parexcès de zèle, d'autres sous la pres-sion, parfois populaire. J'aimeraisdire que ce ne sont là que des actesisolés. Seulement, les faits sont là. Etla régression est palpable à tous les ni-veaux», s'inquiète l'avocat. Et ce repli,«privé et public», concerne tant les li-bertés individuelles, non respectées,que les droits de l'homme ou les droits

socioéconomiques. Car, non contentsde «ne pas protéger les citoyens et dene pas leur assurer les droits fonda-mentaux, les pouvoirs publics s'appli-

quent à violer et bafouer le moindre deses droits». Transformant, par làmême, des citoyens et des individus ensujets, les maintenant dans un statut

perpétuel de mineurs devant l'Eternel.L'Etat entendrait-il se substituer à l'in-dividu, seul maître de sa conscience ?

Ghania Lassal

L ’ A C T U A L I T É

LA FORCE PUBLIQUE POUR FAIRE RESPECTER «LES PRÉCEPTES DE L’ISLAM»

Une régression de plus…

DE L’UTILITÉ DE LA LOI EN ALGÉRIE

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POI NT DE VUE

L ’ A C T U A L I T ÉEl Watan - Jeudi 9 septembre 2010 - 3

En plus de l'illégalité des arrestationsdont font l'objet des citoyens quin'observent pas le jeûne, maître Brahimiparle également de l'inquisition et d'unedangereuse manifestation del'intolérance qui est une conséquence del'ignorance.

Propos recueillis parHacen Ouali

On a assisté depuis le début du mois de Ramadhanà des arrestations en règle contre des citoyens qui n'ob-servent pas le jeûne et ils sont traduits devant la justi-ce. Existe-t-il une base juridique sur laquelle s'appuiela justice pour condamner les non-jeûneurs ?

Tout d'abord, il faut souligner que ces arrestationssont contraires à la Constitution algérienne qui garantitpourtant la liberté de conscience. D'un point de vue stric-tement juridique, il n'y a aucune base légale sur laquellepeuvent s'appuyer ses poursuites contre des citoyens qui

n'observent pas le jeûne. Aucun texte pénaln'incrimine le fait de ne pas faire le Ramad-han. Nous assistons effectivement à une gra-ve atteinte à la liberté des citoyens. Ces agis-sements contre des citoyens sont d'unegravité extrême, qu'il faudrait justement pu-nir.

Comment peut-on décider alors de l'ar-restation de ces personnes ?

C'est sur une initiative propre des agents de policequ’on constate qu'il y a une atteinte et le procureur engageune poursuite. Dans ce cas, il n'y a aucune plainte qui estdéposée contre les mis en cause. Il s'agit bien évidem-ment d'un abus de pouvoir et de droit. La personne arrê-tée, en cas de relaxe, peut déposer plainte et exiger une ré-paration si elle juge qu'on lui a porté préjudice. Je doisdire que la justice n'a pas besoin de ce type de procès. Es-pérons que les personnes arrêtées ne seront pas condam-nées.

La plupart de ces arrestations se sont dérouléesdans des endroits privés, particulièrement en Kabylie.Ne pensez-vous pas qu'il s'agit d'un plan élaboré ?

Non, je ne le pense pas. Je suis catégoriquelà-dessus, ce n'est pas délibéré. Il s'agit plutôtde fait d’agents zélés qui se croient dans unautre temps. Il n'y a aucun plan prémédité,mais on assiste malheureusement à une mani-festation dangereuse de l'intolérance. Une in-quisition. Et effectivement c'est encore plusgrave quand ces arrestations se font dans lesdomiciles et les propriétés privées des citoyens.

Il s'agit d'une grave violation de la vie privée des gens. Etquand cela se passe en Kabylie, c'est encore plus grave,parce que cela risque d'ouvrir les portes à toutes sortesd'instrumentalisation politicienne.

Nous sommes en train de donner un très mauvaisexemple en matière du respect des libertés individuelles.Cette intolérance est le produit de l'ignorance. Ceux quinous donnent des leçons en matière de religion, feraientmieux de faire l'effort de bien comprendre ce que dit lareligion. Nous ne sommes pas plus musulmans que nosvoisins. Ces atteintes à la liberté individuelle et deconscience des citoyens ternissent gravement l'image dupays à l'étranger. H. O.

On aurait certainement aimé finirce mois sacré du Ramadhandans un esprit de mansuétude,

dans un élan de générosité, et par-dessustout, dans une ambiance festive. Maiscomme un atavisme qui se régénère, desforces du mal s’infiltrent subreptice-ment pour casser cette belle communionnationale. Cela devient récurrent. In-quiétant forcément, que des personnesqui pour une raison ou une autre«dé»jeûnent au lieu de jeûner soientprises dans une rafle de flics. Ce qui s’est passé à Aïn El Hammam, àOuzellaguen et à Tébessa donne assuré-ment une piètre image de notre Etat, ré-duit à traquer les non-jeûneurs à défautde chasser ces squatters de parkings sau-vages qui règnent sur nos cités. Ce forfait – parce que ç‘en est vraimentun – est religieusement illicite, juridi-quement illégal et socialement immoral.Sur quel substrat légal ou religieux, lespoliciers se sont-ils basés pour ouvrir leshostilités contre des personnes qui ontosé se désaltérer ou s’alimenter durantles journées du Ramadhan ? Il n’y a évi-demment aucune base et ces incursionsconstituent tout simplement un abusd’autorité, comme le souligne à justetitre Miloud Brahimi dans ses réponses ànotre confrère Hacen Ouali.Difficile, en effet, d’expliquer cette pos-ture de flics qui se drapent du «qamis»et jouant les gardiens du temple de lamorale. C’est encore plus grave que l’on

fasse irruption dans les domiciles despersonnes, histoire de les prendre en«flagrant délit» de non-observance duRamadhan. En termes juridiques, cela s’appelle uneviolation du domicile sanctionnée par laloi algérienne. Aussi, ces policiers, à qui,on s’en doute, on a mis la puce àl’oreille, n’ont strictement aucun droitde punir un non- jeûneur. L’Islam qui estune religion de tolérance, abstraction

faite des comportements odieux de cer-tains zélés, professe avec force «qu’enreligion, il n’y a point de contrainte» (LaIkraha Fi Eddine). Un fidèle ou un infi-dèle n’a de compte à rendre qu’à Dieu etnon à un flic ou un autre bras armé del’Etat à qui l’on demande de jouer au re-dresseur des torts. A tort…A l’arrivée, ces dérives dans l’expres-sion de l’autorité publique reçoiventlogiquement l’estampille de l’intoléran-

ce et de l’inquisition. Et cela fait trèsmauvaise publicité pour un pays qui pré-tend jouer dans la cour des grands paysen matière de respect des droits del’homme, notamment la liberté d’ex-pression et de conscience. L’Algérie, qui collectionne déjà les mau-vaises notes de toutes les institutions in-ternationales de veille, n’a sans doutepas besoin de cet autre coup de force – etcoup de filet – à Aïn El Hammam, Ou-zellaguen et Tébessa. Il s’en trouvera bien sûr un haut respon-sable pour évoquer et invoquer des actes«isolés». Mais le caractère itératif de cegenre de manifestations d’intolérancetraduit une tendance lourde au sein dugouvernement qui veuille montrer patteblanche aux islamistes, histoire, peut-être, de se mettre en phase avec la récon-ciliation nationale dans sa phase passi-ve…Après la campagne maladroite contreles chrétiens, y compris les plus cor-rects, la chasse aux couples dans cer-tains quartiers d’Alger, la descente dansles débits de boissons, voilà que la «poli-ce des mœurs» aux allures de pasdaransalgériens s’en va «cueillir» des per-sonnes chez elles pour les punir avant lechâtiment de Dieu. Il est à espérer que les pouvoirs publicsaient juste perdu la «Qibla» en cette cha-leur caniculaire et vont revenir au droitchemin dès demain l’Aïd. Amen.

Hassan Moali

Un nouveaudélit nommé«non-jeûne» Depuis le début du mois sacrédu Ramadhan, on assiste à desprocès de personnes n'ayantpas observé le jeûne. En quatresemaines du mois sacré, lapresse s'est faite l’écho de troisaffaires liées à un «délit» que laloi ne condamne pas. Autroisième jour du mois deRamadhan, soit le 13 aoûtdernier, et dans la localité de AïnEl Hammam, wilaya de TiziOuzou, deux personnes ont étéinterpellées pour «dénigrementet non-respect des préceptes del'Islam». Ces deux personnes,des ouvriers travaillant dans unchantier privé surpris par despoliciers en train de boire del'eau durant la pause-déjeuner,comparaîtront le 21 septembredevant le juge. A noter que l'undes deux prévenus est deconfession chrétienne. L'autreaffaire, qui a défrayé lachronique, est celle de la localitéd'Ouzellaguen, dans la wilayade Béjaïa, où une dizaine depersonnes ont été interpellées àl'intérieur d'un restaurant fermé.Le propriétaire du restaurant aété relâché après avoir été placéen détention provisoire, septpersonnes parmi les prévenussont citées à comparaître et lesdeux autres désignées commetémoins à charge. Le procès quis'est ouvert le 6 septembre a étéreporté au 8 novembre prochain.La dernière affaire en date, liée àce nouveau «délit de non-jeûne», concerne, quant à elle,une autre localité du pays, ils'agit de Tébessa où troispersonnes, dont l'âge varieentre 20 et 30 ans, ont étéplacées mardi sous mandat dedépôt par le procureur de laRépublique près le tribunal deTébessa pour «atteinte auxpréceptes de l'Islam». Lesprévenus ont été surpris par leséléments de la police judiciaireen train de déjeuner près de lamuraille de la citadellebyzantine en plein centre-villede Tébessa. A noter qu'à chaqueRamadhan, l'interpellation depersonnes n’observant pas lejeûne est devenue depuisquelques années un actecoutumier. N. B.

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MILOUD BRAHIMI. Avocat, défenseur des droits de l’homme

«Aucun texte pénal n'incrimine un non-jeûneur»

L’Etat devient-il inquisiteur ?ATTEINTE AUX LIBERTÉS DE CULTE ET DE CONSCIENCE

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Les magistrats doivent statuer sur des affaires relevant de libertés individuelles

El Watan - Jeudi 9 septembre 2010 - 4

L ’ A C T U A L I T É

SELON UNE NOTE DU GOUVERNEMENT

Les GLD reconvertis en agents de sécurité● Après leur dissolution progressive, les Groupes de légitime défense (GLD) seront reconvertis

en agents de sécurité des entreprises publiques.

COALITION DESORGANISATIONS DE LUTTECONTRE LA CORRUPTION«Le gouvernementalgérien doit libérerDjilali Hadjadj»

La coalition des organisations de la société civile de laConvention des Nations unies de lutte contre la corruption(UNCAC) s’inquiète du sort de Djilali Hadjadj et demande

aux autorités algériennes sa libération et son traitement, confor-mément à ses obligations légales internationales concernant leprocès équitable et le traitement digne des détenus.Dans un communiqué parvenu hier à notre rédaction, la coali-tion de l’Uncac (Unucc en français), fondée en 2006 et compo-sée de plus de 200 organisations de la société civile de plus de 60pays, se dit «très inquiète de l’arrestation et de la détentioncontinue par les autorités algériennes de la figure de proue del’action anti-corruption en Algérie, Djilali Hadjadj, et exige salibération».Le communiqué rappelle que l’association présidée par Hadjadj(l’Aalcc) est membre de l’Uncac et souligne que celui-ci, «undéfenseur hors-pair de la lutte contre la corruption a récemmentpublié plusieurs articles attaquant à la fois le Président algérienet la nouvelle officine anti-corruption créée le mois dernier»,sans toutefois faire un lien direct entre l’arrestation et les posi-tions exprimées par Hadjadj. Le texte de l’Uncac n’omet pas depréciser qu’en novembre 2009, le gouvernement algérien avaitempêché l’Aalcc d’être représentée à la 3e Conférence des Etats-parties de la Convention des Nations unies contre la corruption(Cnucc) qui se tenait à Doha, alors qu’elle avait pris part à la 2e

Conférence tenue en Indonésie au début de 2008.La Convention des Nations unies contre la corruption (Cnucc)est un accord qui lie les 146 Etats qui l’ont ratifié, dont l’Algé-rie. Cet accord contient des standards pour prévenir, détecter,enquêter sur et sanctionner la corruption. Nouri Nesrouche

BOUMERDÈS Une attaque terroristerepoussée à Naciria … U n groupe terroriste a ciblé hier encore le détachement des

gardes communaux de la localité d’Ihassamen, au sud deNaciria, à 40 km de Boumerdès. L’attaque s’est produite vers21h. Les terroristes, embusqués dans le massif surplombant levillage, ont tiré une roquette en direction dudit détachement,mais fort heureusement aucune victime n’est à déplorer du côtédes gardes communaux. Ces derniers ont aussitôt riposté encontraignant les terroristes à battre en retraite et pendre lapoudre d’escampette à la faveur de la nuit. Cette attaque est ladeuxième du genre après celle perpétrée dans la nuit de vendredidernier contre le même détachement. R. K.

… et 3 gendarmesblessés dans uneembuscade à Souk El HadT rois gendarmes ont été légèrement blessés, avant-hier vers

21h, dans une embuscade tendue par un groupe terroriste àune patrouille de la Gendarmerie nationale sur la RN5 à Souk ElHad, au sud-est de la wilaya de Boumerdès, à 50 km environ àl'est d'Alger. Les terroristes, embusqués du côté sud de la route,ont fait usage d'armes automatiques sur les véhicules de la pa-trouille. Il s'en est suivi un accrochage qui a duré près de dix mi-nutes, ajoutent nos sources. La riposte des gendarmes acontraint les assaillants à se retirer dans les maquis surplombantThénia et Souk El Had. Des usagers de la route qui se trouvaientà cet endroit ont vécu un moment de panique indescriptible, té-moigne-t-on. K. Omar

Arrivé hier matin à Alger, Djilali Had-jadj a été présenté par les policiers quil'escortaient au parquet de Sidi M'ha-

med, près la cour d'Alger. Il devait vider lemandat d'arrêt lancé à son encontre le 27 fé-vrier dernier par le juge d'instruction de latroisième chambre. Assisté de trois avocats, ila été entendu et ce n'est qu'en fin d'après-midique la décision de le placer en détention jus-qu'à lundi prochain a été prise. Une décisionqui a suscité une lourde déception chez sa fa-mille, tant celle-ci espérait le voir rentrer chezlui pour les fêtes de l'Aïd. Selon des sourcesjudiciaires, il semble que le tribunal seul habi-lité à vider le mandat d'arrêt ne peut se réunirque le lundi. Décréter une audience spéciale uniquementpour le mis en cause n'était pas possible, ex-pliquent nos interlocuteurs. Pourtant, d'autresprofessionnels du droit avancent d'autres ar-guments. Ils affirment que du point de vueprocédure, le mandat d'arrêt n'a plus d'effetune fois que l'affaire est renvoyée devant letribunal. «Le mandat d'arrêt délivré par unjuge d'instruction ne peut être vidé que par lejuge d'instruction et ne reste effectif que s'ilest mentionné dans l'ordonnance de renvoidevant le tribunal. A ce moment, seul ce der-nier peut décider de sa reconduction ou deson annulation. Dans le cas de Djilali Had-jadj, il n'a pas fait mention de cette décision.Ce qui la rend caduque», déclarent certainsavocats. Faux, insistent des magistrats, «pourqu'un mandat d'arrêt soit vidé, il faut qu'il yait une décision du même juge qui l'annule.Le tribunal, même s'il n'est pas fait mentiondans l'ordonnance de renvoi de ce mandat, le

reconduit si la peine est égale ou supérieure à3 ans de prison. Or, Hadjadj a été condamnéà 3 ans de prison, ce qui explique son caractè-re toujours effectif. Dans ce cas précis, seul letribunal peut le vider et non pas le juge d'ins-truction qui l'a lancé le 27 février dernier».Les deux avis montrent qu'en la matière, lecode de procédure pénale n'est pas bien ex-plicite et laisse transparaître un flou suscitantainsi des lectures différentes du droit des-quelles découlent des mesures discutables.En tout état de cause, la mise en détention deDjilali Hadjadj est vraiment regrettable dansla mesure où sa place n'est pas du tout dansune prison. Président de l'Association algé-rienne de lutte contre la corruption, membrede Transparency International, et journaliste,Hadjadj semblait, selon ses avocats, «très se-rein» en apprenant en fin de journée la tristenouvelle. «C'est dommage que la justice n'ait

pu trouver un artifice pour le libérer et ne pasdonner du grain à moudre à ceux qui noussurveillent à la loupe», regrette un de ses avo-cats. En fait, tout le monde s'attendait à ceque Hadjadj vide son mandat d'arrêt et re-trouve sa liberté et sa famille. Cela n'a pas étéle cas, et ce, en dépit du fait que cette affairesoit entachée de nombreuses irrégularitésprocédurales criantes. La plus importante estle fait que Hadjadj et son épouse soient jugéset condamnés par défaut sans qu'ils ne soiententendus ni durant l'instruction ni par le tri-bunal qui a prononcé trois ans (contre Djilali)et un an de prison ferme (contre son épouse),pour «faux et usage de faux». Mieux encore,dans cette affaire, il n’y a pas de plaignant etdonc pas de partie civile. Elle a été mise en action par auto-saisine duparquet d'Alger, en 2006, à la suite d'unelettre anonyme de dénonciation contre desfonctionnaires de la CNAS (caisse de la sécu-rité sociale), ancien employeur de Hadjadj. Ilest également important de relever que du-rant les six mois qu'a duré le mandat d'arrêt,Hadjadj a beaucoup voyagé et à aucun mo-ment la police des frontières ne l'a interpelléou inquiété. La question de l'opportunité deson exécution quelques jours seulementaprès ses déclarations virulentes contre lesnouveaux textes sur la corruption reste lour-dement posée. L'on se demande si son arres-tation n'obéit pas à d'autres considérationsque celles de faire appliquer les décisions dejustice. En tout état de cause, sa mise en dé-tention a suscité de nombreuses réactions na-tionales et internationales des défenseurs desdroits de l'homme. Salima Tlemçani

C ’est ce que vient de procla-mer une directive gouver-

nementale datée d’août dernierqui gèle tout recrutement desagents de sécurité au niveaudes entreprises publiques. Cesdernières sont contraintes dé-sormais de recruter ces agentsparmi les anciens éléments desGLD. La récente note gouver-nementale est on ne peut plusclaire là-dessus, même si ellene précise pas pour autant lesmodalités exactes de ces re-conversions. De nombreusesentreprises publiques, a-t-onappris mardi, ont exprimé cesdernières semaines leurs be-

soins en personnel de sécurité.Or, toutes ces entreprises ontété saisies par leurs tutellesafin de leur imposer un ajour-nement de ces recrutements enattendant que le gouvernementapporte les dernières retouchesaux modalités des reconver-sions des anciens éléments desGLD. Néanmoins, un respon-sable du département des res-sources humaines d’une gran-de entreprise publique nous arévélé, mardi, qu’un flou totalentoure cette question. «Onnous a demandé de puiser par-mi les GLD dissolus pour re-cruter des agents de sécurité.

On est d’accord, mais pour lemoment on ne sait toujours pascomment les approcher ni quelstatut leur donner. Seront-ilsdes permanents ou de simplescontractuels ? Sommes-nouslibres de leur fixer les salairesqui nous conviennent ? En vé-rité, nous sommes dans une si-tuation délicate depuisquelques jours, car nous man-quons gravement d’agents desécurité et nos besoins dans cedomaine sont urgents. Nousespérons que le gouvernementva nous éclairer dans les plusbrefs délais», explique notreinterlocuteur, qui a requis

l’anonymat, tout en nous ap-prenant que plusieurs entre-prises publiques en manqued’agents de sécurité souffrentde cette situation. Pour rappel,créés à partir de 1994, les GLDont joué un rôle important dansla lutte contre le terrorisme.Comptant plus de 10 000 élé-ments dans tout le pays, lesGLD ont été dissous et désar-més à partir de 2004. Aprèsavoir contribué à sauver le paysd’un sort cruel, les GLD de-vront ainsi recommencer unenouvelle vie grâce à cette re-conversion.

Abderrahmane Semmara

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licit

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DJILALI HADJADJ PRESENTÉ AU PARQUET DE SIDI M'HAMED

En détention jusqu'àlundi prochain

● Présenté hier matin au parquet de Sidi M'hamed, près la cour d'Alger, Djilali Hadjadj a étéplacé en détention ● Le tribunal devant lequel il doit être présenté pour vider son mandat

d'arrêt ne siège que le lundi. Il attendra le 13 septembre pour retrouver sa liberté.

Djilali Hadjadj

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L ’ A C T U A L I T ÉEl Watan - Jeudi 9 septembre 2010 - 5

L’ISLAM DANS LE COLLIMATEUR DES EXTRÉMISTES

Des évangélistes américainsappellent à brûler le Coran

LAMINE FOURA. Membre de groupe de dialogue interreligieux au Canada

«Nous assistons à un choc entre des courantsextrémistes dans différentes civilisations»

Suite de la page 1

Cette nouvelle vague anti-Is-lam risque d’aggraver lafracture séparant les mu-

sulmans des chrétiens.Cette initiative du pasteur de Flo-ride, Jones Terry, intervient aumoment où des mouvements ra-dicaux aux Etats-Unis s’oppo-sent farouchement au projet deconstruction d’une mosquée àquelques pâtés de maisons duGround Zero, le site où se trou-vaient les tours jumelles duWorld Trade Center détruites lorsdes attaques du 11 septembre2001. Pour justifier son «projet»pour le moins attentatoire aumonde musulman, le pasteur Ter-ry Jones profère des contrevéritéset fait des fausses interprétationsdu Saint Coran. Il livre ainsi dixraisons qui ont motivé son projet.Parmi elles, la loi islamique qu’ilconsidère comme de nature tota-litaire. «Il n’y a pas de séparationde l’Église et de l’État. Elle est ir-

rationnelle. Elle est censée êtreimmuable. Elle doit être acceptéesans critique. Elle a de nom-breuses similitudes avec le nazis-me, le communisme et le fascis-me. Elle n’est pas compatibleavec la civilisation occidentale»,a-t-il indiqué. Il ira encore plusloin dans son argumentation enremettant en cause l’authenticitéet la sacralité du Coran : «Le Co-ran n’a pas une origine éternelle.Le Dieu Tout-Puissant, Créateurdu monde, n’en n’est pas la sour-ce. Il n’est pas saint. Le Coran estd’origine humaine.» Il évoqueégalement le fait qu’«un musul-man n’a pas le droit de changerde religion. L’apostasie est punis-sable de mort». Comme il estimeque l’enseignement islamiquetransmet une peur irrationnelle etun dégoût de l’Occident. Absur-de, l’interprétation donnée par cepasteur à l’Islam a provoqué uneonde de choc et d’indignation àtravers le monde. L'intention affichée du Dove

World Outreach Center inquièteau premier lieu la Maison-Blanche et l’armée américaineengagée dans des pays musul-mans comme l’Irak et l’Afgha-nistan.

CRAINTES ET MISESEN GARDELe commandant des forces inter-nationales en Afghanistan craintpour la vie des soldats américainset lance à cette petite église fon-damentaliste de sévères mises engarde. «Si ce projet était mis àexécution, cela servirait la pro-pagande des talibans en Afgha-nistan et renforcerait le sentimentantiaméricain dans le monde mu-sulman», a averti le général Da-vid Petraeus qui commande laForce de l'OTAN (ISAF) et lestroupes américaines en Afghanis-tan. «Je suis très inquiet des ré-percussions possibles», a-t-il dé-claré. «Cela pourrait mettre endanger à la fois les troupes et l'ef-fort global en Afghanistan.» Et

d'ajouter : «C'est précisément legenre d'actions que les talibansutilisent et cela pourrait engen-drer des problèmes significatifs.»Mais le pasteur de l'église, TerryJones, n’est pas prêt à abandon-ner son funeste projet. Certes, ilreconnaît que le fait de brûler leCoran serait un geste grave, maisil dit tout de même qu’il est «fer-mement résolu» à aller jusqu'aubout. C’est une véritable frénésieanti-musulmane que rien nesemble stopper. Même pas laConstitution américaine qui, aucontraire, garantit le droit de lefaire, de la même manière qu'il apermis au Ku Klux Klan de brû-ler des croix ou à des manifes-tants d'incendier le drapeau amé-ricain.Les discours jugés insultants parune partie de la population,même majoritaire, ne peuventêtre réprimés par le gouverne-ment s'ils ne représentent pas uneincitation directe à la violence ouune intimidation. M.A. O.

Propos recueillis par M. A. O.

Brûler en public un exemplaire du Coran.C'est ce que prévoit de faire samedi, pour leneuvième anniversaire des attentats du 11septembre 2001, le Dove World OutreachCenter (Centre colombe pour aider lemonde), groupe fondamentaliste chrétienbasé à Gainesville, en Floride. Commentinterprétez-vous cet appel ? Je considère cet appel comme une provoca-tion qui ne reflète ni les valeurs d'amour et detolérance chrétiennes ni les valeurs de dia-logue et d'ouverture occidentales. D'autrepart, je tiens à mentionner que c'est importantde mettre cet appel dans son contexte. Cet ap-pel est fait par un groupe extrémiste minori-taire américain et qui ne représente ni la majo-rité des Américains et encore moins lamajorité des chrétiens. Cet appel entre dansune vague d'actes islamophobes que connaîtl'Occident depuis plus de 10 ans. Cette mon-tée de l'islamophobie est alimentée par deséléments subjectifs autant que par d'autres ob-jectifs. Le monde musulman vit des mutationssociales, politiques et économiques impor-tantes et se retrouve par la même occasion aucœur d'enjeux internationaux très importants.Dans des questions comme celles du terroris-me, du pétrole et de l'énergie en général, de laliberté, du conflit au Moyen-Orient, de la si-tuation de la femme dans la société et de l'im-migration, l'Islam, les musulmans sont aucœur du débat. Des groupes extrémistes pro-fitent de ce climat d'amalgame pour lancer cegenre d'appel qui n'est pas dans l'intérêt de lapaix et de la stabilité dans le monde. Autantque l'Occident est appelé à revoir son ap-proche de faire de l'Islam une cible, il est aussiimportant au monde musulman de voir d'unefaçon objective l'image négative que nous vé-hiculons par nos réalités. Le manque de liber-té individuelle dans nos sociétés, l'émergencede discours intolérants, la désorganisation so-ciale et les dictatures politiques dans plusieurspays musulmans sont des éléments autantd'autres qui font très mal à l'image du mondemusulman.

Assiste-t-on à un choc des civilisations telque décrit par l'Américain Samuel Hun-tington ? Je pense plutôt que nous assistons un chocentre des courants extrémistes dans diffé-rentes civilisations qui veulent à travers desactes de ce genre entraîner la majorité dansdes conflits et des chocs. Au même momentque ce genre d'acte arrive, des centaines d'ini-tiatives de dialogue intercivilisations et inter-religieux existent à travers le monde où desfemmes et des hommes d'origine diverses etde religions différentes travaillent ensemblepour un rapprochement entre les différentescivilisations. La théorie des conflits de civili-sations veut donner une interprétation civili-sationnelle à des conflits purement politiquesou économiques. Les maîtres de ces conflitsqui trouvent tout leur intérêt dans ce genre dechoc veulent donner une couleur religieuse ouculturelle aux conflits pour rallier le maxi-mum de personnes à leur cause. Une telle initiative ne risque-t-elle pas d'ag-graver la fracture entre musulmans etchrétiens? Bien sûr que ce genre d'initiative va encoreaggraver la fracture entre musulmans et chré-tiens, d'autant plus que de part et d'autre, nousavons des stéréotypes qui représentent desbarrières psychologiques pour un rapproche-ment positif. Ce genre d'acte va pousser beau-

coup de musulmans de généraliser cet acted'intolérance d'un groupe extrémiste à tous lesAméricains et à tous les chrétiens comme c'estle cas des Occidentaux qui généralisent desattitudes d'intolérance faites par des groupesextrémistes minoritaires musulmans à tout lemonde musulman. Je pense que nous devonsde part et d'autre combattre ces stéréotypes.La plus grande erreur que nous devons éviter,c'est la généralisation, et ceci ne peut passerque par la promotion d'approches critiquesdans nos systèmes d'enseignement. Je consi-dère que l'ignorance est à la source de l'intolé-rance religieuse. Quelle réaction peut-on attendre du mondemusulman ? J'ai peur d'une réaction émotionnelle violentequi va confirmer des stéréotypes véhiculéspar des médias occidentaux. Je considère quel'objectif principal de cet appel de provocationest de générer ce genre de réaction pour don-ner encore une fois une image négative de l'Is-lam et des musulmans. Ce que je souhaite,c'est une réaction rationnelle qui consiste pre-mièrement à mettre cet acte dans son contextepour bien le comprendre et pour comprendresa signification, deuxièmement établir unplan de communication à travers les canauxofficiels diplomatiques et les canaux média-tiques, et troisièmement que les communau-tés musulmanes aux USA évaluer les procé-dures légales possibles dans le contexte deslois américaines pour le dépôt de plainte à tra-vers le système juridique américain Comment jugez-vous la réaction du mondeoccidental par rapport à cette initiative ?Plusieurs voix se sont élevées en Occidentpour dénoncer ce genre d'acte. Des journa-listes, des intellectuels et des politiciens ontcritiqué cet appel mais en même temps, jeconsidère que ces réactions ne sont pas à lahauteur de la gravité des conséquences de cetacte sur les relations entre l'Occident et lemonde musulman. Comme les musulmansont été appelés à dénoncer les actes de terro-risme commis au nom de leur religion, je pen-se que les Occidentaux sont appelés à réagir àcet acte provocateur. M.A. O.

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aut-il s'inquiéter et craindre pour le dialogue inter-religieux lancé avec conviction et foi par deshommes de bonne volonté de tous horizons, pas

seulement des religieux dans une conjoncture dominéepar la montée de l'intolérance religieuse et des inté-grismes qui font régulièrement la une de l'actualité mon-diale ? Après la succession des atteintes à la foi qui n'aépargné aucune religion avec une mention spéciale, ce-pendant pour les attaques contre la religion musulmanequi ont créé dans certains pays un véritable climat d'isla-mophobie justifié par des impératifs de sécurité et de dé-fense des principes républicains, un nouveau pas vientd'être franchi avec l'appel que vient de lancer une égliseaméricaine (Dove World Outreach Center) installée enFloride pour un projet infernal de commémorer l'anni-versaire des attentats anti-américains du 11 septembre2001 en brûlant le Coran. «Koran Burning Day» est lenom du code de ces serial-killers tapis sous l'habit reli-gieux.Le multiculturalisme qui a façonné l'histoire contempo-raine des Etats-Unis d'Amérique – une société multira-ciale qui vient de prendre une implacable revanche surson passé tourmenté en portant à la Maison-Blanche lepremier président noir en la personne du président Ba-rack Obama – est en train de voler en éclats sous lescoups de boutoir de l'ordre religieux. La manifestationqui a eu lieu il y a quelques jours à Gran Zero, non loindu lieu des attentats contre les deux tours jumelles, pourprotester contre le projet, soutenu à l'origine par le prési-dent américain, de construction d'une mosquée sur cesite désormais symbolique pour la conscience américai-ne, est révélatrice du poids de plus en plus grandissant dureligieux dans la vie des institutions américaines.Les groupuscules fondamentalistes, à l'image de cettefuneste église de Floride qui sonne, à sa manière, le glasde nouvelles croisades, sont bien évidemment encoura-gés dans leur activisme par cet accès de religiosité, dontl'ancien président Bush junior en avait fait son cheval deTroie. Vatican a fermement condamné, hier, l'initiative del'église américaine d'organiser cet autodafé du Coran. Ungeste gravissime qui, s'il est mis à exécution, ne sera passans conséquences sur l'opinion musulmane et particu-lièrement les milieux fondamentalistes qui y verront, au-delà de la profanation du livre sacré, une déclaration deguerre contre l'Islam et les musulmans.Une provocation qui ouvre la voie à tous les dérapages aunom de la guerre sainte. Le débat controversé ouvert enFrance et dans d'autres capitales occidentales sur la ques-tion du voile intégral, de la polygamie et, dernier sujet depolémique, sur la commercialisation de la viande hallaldans les grandes enseignes de la distribution et dans cer-tains fast- food qui ont la cote, a mis en lumière le fosséqui se creuse de plus en plus entre les communautés is-sues d'origines et de cultures diverses qui cohabitent sousle même drapeau. Le moins que l'on puisse dire est que lepari de la diversité, ce miroir aux alouettes destiné juste àse donner bonne conscience du côté des gouvernants, estloin d'être gagné. Omar Berbiche

LES VŒUX DU VATICAN■ Son Excellence Monseigneur Thomas Yeh Sheng-Nan, Nonce Apostolique (ambassadeur du Vatican) enAlgérie, désire faire parvenir à tout le peuple algérienses vœux les plus cordiaux de sérénité et de paix àl’occasion de l’Aïd El Fitr, qui conclut le mois deRamadhan.Son Excellence profite de cette circonstance pourcondamner fermement le projet d’un groupeévangélique américain de brûler publiquement unexemplaire du Coran le 11 septembre. Cet acte estcontraire à la foi chrétienne et aux enseignements del’Eglise catholique, qui exhorte à la paix, au respect etau dialogue entre les religions et les cultures.«Chrétiens et musulmans : ensemble pour vaincre laviolence interconfessionnelle», est le titre du messageque le Conseil pontifical pour le dialogue interreligieuxdu Vatican adresse à tous nos amis musulmans pour lafin du Ramadhan.Aujourd’hui, fête de la Nativité de la Vierge Marie,puisse Notre-Dame d’Afrique faire ouvrir nos cœurs aupardon mutuel et à la réconciliation pour un dialoguetoujours plus respectueux et serein : «Notre-Damed’Afrique prie pour nous et pour les musulmans.»En renouvelant ses meilleurs vœux, Son Excellencedemande au Très-Haut de répandre sur vousl’abondance de Ses Bénédictions.

REPÈRES

El Watan - Jeudi 1er juillet 2010 - 7

É V O C A T I O N

BENYOUCEF BENKHEDDA.1920-2003. ANCIEN PRÉSIDENT DU GPRA

Par Hamid Tahri

a rumeur qui bruissait de longues se-maines durant a fini par se confirmer, leJournal Officiel l’a entériné. Le nom deBenyoucef Benkhedda a été enlevé dufronton de la faculté d’Alger et rempla-cé par un numéro. Incrédules, ses

proches et amis sont restés perplexes. Lorsque le DrSalim Benkhedda, fils du défunt, est allé s’enquérir dela situation, on lui a rétorqué que la plaque a été enle-vée provisoirement pour les besoins d’un film ! Cu-rieuse dérobade ! Quand l’histoire se charge de fairedu théâtre, elle en fait du bon ! Comment peut-on sibassement bafouer la mémoire d’un authentiquemoudjahid dont le parcours militant est digne d’éloges? Pourtant, rappelle-t-on ici et là, la baptisation s’estfaite de la manière la plus officielle, il y a quelques an-nées sous la direction du président de la République enpersonne ! Pourquoi donc ce revirement et qu’est-cequi l’a motivé ? Bien que le temps n’efface pas la tracedes grands hommes et que les personnages illustresont pour tombeau la terre entière, cette forfaiture a sus-cité émoi et incompréhension. Mme Benkhedda apréféré avec philosophie tourner en dérision cette dé-cision inique. «Si c’est pour rehausser le niveau desétudiants, je suis d’accord !» Cri de désespoir ou dou-leur contenue ?Qui est Benkhedda ? Salim dresse avec beaucoup detendresse le portrait de son père «qui est la résultanted’un parcours atypique qui sans attendre la vieillesselui avait offert l’expérience et imposée la souffrance».Benyoucef est né le 23 février 1920 à Berrouaghia, pe-tite ville assise au milieu des vergers à 30 km au sud deMédéa. Son père Si Abdelaziz était un cadi respecté àBerrouaghia qui était lui-même fils d’un cadi célèbrede Médéa, Si Mahiedine Benkhedda. Troisième en-fant d’une fratrie de 6, son père lui avait choisi le nomdu saint homme de Miliana, Sidi Benyoucef.

ORPHELIN À 11 ANSOrphelin de père à l’âge de 11 ans, Benyoucef étaittrès attaché à ses frères, surtout à Abdelhalim, l’aîné.«Il avait sacrifié sa jeunesse pour notre éducation»,aimait-il à rappeler. Comme la plupart des indigènesde l’époque, il fit ses premiers pas à l’école de la mos-quée où il apprit le Coran et les rudiments de la languearabe et fréquenta par la suite l’école primaire de Ber-rouaghia. La famille s’installa ensuite à Blida où lejeune Benyoucef s’inscrit au collège colonial (actuel-lement Ibnou Rochd). Il fit ses premières armes dansles Scouts musulmans puis une brève carrière sportiveboxe et football. «J’ai disputé mon premier et derniermatch de boxe, au premier coup de poing, je me suiscassé le doigt. J’ai tout de suite abandonné.» Dans lemonde de la violence, il n’était pas dans son jardin. Iladhère au parti à 22 ans. Son ardeur et sa pugnacitél’avaient fait remarquer par ses amis qui lui confièrentdes postes importants. Il devra faire face à plusieurscrises : l’OS, la crise berbériste, le conflit avec Messa-li... «Dans le parti, on a affronté une crise tous les ans,mais la plus dure était celle de Messali dont je merends compte de son principal défaut : le refus d’ad-mettre toute critique ou d’en tenir compte. Le parti,c’était sa propriété privée.» Au FLN, il est conseillerde Abane. Le congrès de la Soummam le désignemembre du CCE, instance dirigeante du FLN. Res-ponsable politico-militaire de la Zone autonome d’Al-ger qu’il quitte en 1957 lorsque le CCE décide de sereplier. Il gagne Tunis par le maquis en compagnie deKrim. Membre du CNRA, Benkhedda est ministredes Affaires sociales dans le premier GPRA et prési-dent de cet organe en août 1961. Il est au cours de l’été1960 au centre de la crise qui oppose Benbella etl’état- major du GPRA. Benkhedda se retire de la scè-ne politique au lendemain de l’indépendance, ne s’oc-cupant que de sa pharmacie à Alger. Il est signataired’un appel contre le régime de Boumediène. Il est as-signé à résidence en 1976 et libéré. Benkhedda en po-liticien courageux avait fait son mea culpa en seconfessant en direct à la TV dans les années 1980, re-grettant le choix malheureux du parti unique et le fauxdépart en 1962. «La Charte de Tripoli a été votée àl’unanimité. Personne ne s’y est opposé. Cela a été

une faute monumentale. Je demande à Dieu et aupeuple algérien de nous pardonner.»

L’ALGÉRIE AU CŒURBenkhedda a été choqué par les propos calomnieux etmensongers de Benbella rappportés par El Djazira.Cet épisode l’affecta profondément au cours des der-nières semaines de sa vie. Sur le lit de la mort il ne ces-sa de le maudire. «C’est un menteur et un déma-gogue», disait-il. Pourtant Benkhedda avait bienaccueilli à son domicile Benbella avant le départ de cedernier en pèlerinage à La Mecque. Benkhedda luiavait suggéré de ne pas faire de déclaration. «Il fautsillonner l’Algérie et écouter les critiques des gensaprès 15 ans de prison, il faut savoir se taire et bienécouter les autres.» 3 jours après, Benkhedda décou-vrit avec stupéfaction l’attaque en règle contre les cen-tralistes dans une interview que Benbella avait accor-dée au journal Le Monde. A l’aube de l’indépendance,taxé de tiède et de frileux, Benkhedda y voit plutôt unscrupule et un sens des responsabilités devant la me-nace de guerre civile.«L’indépendance était entre nos mains. Pour rien aumonde je n’aurais accepté de cautionner des tueriesd’Algériens par d’autres Algériens quelle que soit la’’légitimité’’de l’acte. Mon attitude est à mettre aucompte d’une certaine conception de la morale qui enIslam rend chacun coupable de chaque goutte de sangversé. J’accepte d’être traité de pusillanime, ce donton m’a d’ailleurs si outrancement gratifié plutôt quede vouloir se maintenir au «koursi», fut-ce au prix dela vie d’un seul Algérien. Autant je fais preuve de dé-termination face à l’ennemi, autant je suis plein descrupules vis-à-vis de mes frères.» Tahar Gaïd, ex-am-bassadeur, ancien moudjahid et ami du défunt té-moigne : «J’ai connu Benkhedda bien avant 1954lorsque j’étais étudiant. On se rencontrait à la placede Chartres, siège officiel du parti. Je me souviens, ilme chargeait de m’occuper de la rubrique consacréeà la répression dans Algérie libre organe officiel duMTLD. C’était un homme très discret. Il ne parlaitque lorsqu’il avait quelque chose à dire, pas de chosessuperflues. La sagesse transpirait dans son comporte-ment. On sentait chez lui le nationaliste et le patriotequi n’admettait pas le compromis. Lorsque les centra-listes s’étaient opposés à Messali Hadj, ce n’était pasle parti qui l’intéressait mais l’avenir de l’Algérien.Dès sa sortie de prison, il n’a pas tardé à rallier leFLN. Il a participé à l’élaboration de la plateforme dela Soummam avec Abane et Ouzegane. Il s’occupaitdes affaires sociales et en tant que syndicalistes, nousavions toujours affaire à lui. C’est pourquoi je n’étaispas étonné de le voir ministre des Affaires socialesdans le gouvernement de Ferhat Abbas. Aujourd’hui,je reste bouche bée devant la mascarade de débaptisa-

tion. J’ai l’impression qu’on est toujours en train decopier la France avec ce soudain changement d’ap-pellation. La déclaration de Kouchner disant que laFrance pourra s’entendre avec les Algériens après ladisparition de la génération du 1er Novembre prendtout son sens. Ne fait-il pas allusion à cette frange quia débaptisé l’université d’Alger ? Si Benkhedda étaitencore vivant, il se poserait la question : ’’Est-cequ’on s’est sacrifiés et formé des étudiants pour qu’ilsaillent monnayer leur savoir à l’étranger’’? Pour moi,c’est un encouragement à la fuite des cerveaux. Aveccet acte de débaptisation, c’est comme si on avait ou-vert sa tombe et jeté ses restes au gré des vents. On esten train de le tuer une seconde fois. Et là, je me de-mande si ce n’est pas un désaveu, une réaction contrele président de la République lui-même, qui avaitinauguré la cérémonie il y a quelques années.

PRÉSIDENT DU GPRASid Ali Abdelhamid, ancien cadre du PPA/MTLD :«Benkhedda s’est engagé très jeune. Il a marqué saprésence dès 1943 lorsque le parti a décidé une cam-pagne d’insoumission pour que les jeunes Algériensne rejoignent pas l’armée française. Il a été arrêté enavril 1943 avec Djemaâ Rezki, Mezghena, Bencher-challi et Debaghine. Torturés et déférés devant le tri-bunal militaire d’Alger et condamnés aux travaux for-cés. Il a été le premier étudiant à abandonner sesétudes pour se mettre à la disposition du parti. Plustard, il a été désigné à la commission presse et infor-mation du PPA avec Hadj Cherchalli.» En 1947, lorsdu congrès du parti et conjointement avec AbdelmalekTemam, il avait proposé l’envoi des étudiants à l’étran-ger. A l’époque cela paraissait utopique. Avec timiditéet pudeur, Benkhedda nous avait demandé un délai deun mois pour terminer son diplôme, alors qu’il venaitd’être désigné au secrétariat général. Benbellla l’avaitinterdit d’exercer en 1962. D’un autre côté, Benkhed-da était acharné pour défendre ses convictions. A cetitre, il était intraitable.En 1976, il a eu le courage d’affronter le pouvoir ici enAlgérie, ce qu lui a valu la mise sous séquestre de lapharmacie et assigné à résidence avec Lahouel, FerhatAbbas et Cheikh Kheiredine. Me Bentoumi, ancienbâtonnier, garde des souvenirs vivaces : «J’étais sonavocat lorsqu’il a été arrêté en novembre 1954 en saqualité de SG du PPA/MTLD. Dans mes contacts, ilm’a toujours encouragé à m’occuper de tous les mili-tants quelque soit leur obédience. Il n’avait pas departi pris. Lors de son audition devant le juge il a re-vendiqué le programme du MTLD et il a affirmé que le1er novembre n’était que la conséquence négative de laFrance qui refusait de reconnaître le droit des Algé-riens. Je voudrais rappeler deux choses, les caractèrespieux et pudique de Benkhedda. Lors d’un contact

avec lui ,alors qu’il était hébergé au Champ de Ma-nœuvres chez un professeur catholique, j’ai ouvert laporte, je l’ai trouvé en train de prier. Il ne m’a pas vu.Lorsqu’il a terminé, il a réagi avec une certaine pu-deur ! Il ne voulait pas être vu. Pour lui, sa prière neconcernait pas les autres. Un jour, il m’a envoyé unchef scout Drareni qui lui servait de liaison pour medemander d’aller au camp de Bossuet pour faire éva-der Aïssat Idir qui devait assister au congrès des syn-dicats libres afin d’y représenter l’UGTA et défendrela cause du FLN. Je lui ai fait dire que c’était impos-sible vu le dispositif sécuritaire entourant le camp. Lelendemain, je rencontrais M. Jean (Benkhedda aveclunettes et chapeau). Il m’a pris dans sa voiture et endépit de tous les risques m’a fait passer à plusieurs re-prises devant le commissariat central. C’était sa façonà lui de me convaincre. Finalement, je suis parti àBossuet. Benkhedda est un homme ouvert aux autreset qui écoute. Il y avait chez lui une propension à nepas aggraver les incidents et une volonté ferme dansses convictions. En tant que chef du GPRA, il a été sol-licité pour l’affrontement avec Benbella, il a refuséparce qu’il a tenu compte des troupes françaises enco-re sur le terrain. Face à l’ambition effrénée de Benbel-la pour le pouvoir, Benkhedda a fait prévaloir l’intérêtsuprême du pays. Lors de la crise entre l’Algérie et leMaroc en 1976, il a pris position avec fermeté à la foispour éviter un affrontement fratricide entre les deuxpeuples frères et en faveur de tout ce qui a toujours étéle mot d’ordre du PPA et du FLN. Par le peuple et pourle peuple, c’est-à-dire un régime démocratique...»

LA DÉBAPTISATION, UN SCANDALEQuant à la débaptisation, Me Bentoumi se dit scanda-lisé et ne trouve pas les mots assez forts pour dénoncercette dérive. Un de ses partisans raconte :«Savez-vous que Benyoucef Benkhedda n’a jamaispris un centime de la pension due à sa qualité demoudjahid ? Durant le mandat de Zeroual, Mr Haf-naoui Ahmed, alors secrétaire général du ministèredes Anciens Moudjahidine, reçoit l’ancien présidentdu GPRA en son bureau. Ce dernier est venu deman-der une autorisation d’importation de véhicule pourses besoins propres. Quel fût l’étonnement de Mr Haf-naoui après vérification, de constater que Mr Ben-khedda n’était pas inscrit au fichier des pensionnés.L’autorisation était tributaire d’une fiche de pension,Mr Hafnaoui s’est empressé de lui demander de fairela demande de pension séance tenante Un rapide cal-cul du rappel lui a évalué celle-ci à quelques millionsde dinars. Homme de principe, Mr Benkhedda lui arétorqué que la morale ne l’autorise pas de puiser desfonds du contribuable et que de ce fait sa qualité demoujahid en serait altérée par ce qu’il considère com-me de la cupidité. D’autant que sa retraite et les reve-nus de son officine lui permettaient une vie décente. Lesecrétaire général rapporte qu’il lui suggéra d’accep-ter cette pension quitte à la distribuer à des œuvres ca-ritatives. En vain. Mr Benkhedda ne voulait rien en-tendre, arguant que la religion considère comme nulleune œuvre de bienfaisance si elle n’émane pas defonds propres ! Telle était une facette du personnage.Alerté, le président Zeroual intervint personnellementpour qu’une autorisation exceptionnelle lui soit ac-cordée. Chergui Brahim, vieux militant de la cause na-tionale, a connu Benkhedda. «Il a été un militantexemplaire tout au long de la guerre. A Alger, il a étéune fourmi auprès de la bourgeoisie pour l’amener àépouser la cause de la Révolution. Le Bachaga Bouta-leb, Bengana, Benchicou, Tamzali et les imams Chan-derli, Baba Amar, Tchikou... Il a été la cheville ouvriè-re de la commission financière qui alimentait laRévolution. Je l’ai connu en 1950 lorsque j’ai éténommé chef de daïra à Blida. Il venait chez moi pourréviser ses études de pharmacie. Il a été élu par lecongrès de la Soummam comme membre du CCE et afini président du GPRA qui a amené à l’indépendancede l’Algérie avec son unité territoriale. A l’indépen-dance, il a évité par sa sagesse une congolisation del’Algérie. Comment un homme de cette envergurepeut-il être poursuivi jusqu’à sa tombe pour l’humilierencore davantage par l’effacement de son nom del’université d’Alger, dont la baptisation a été pourtantfaite par le président Bouteflika ? Devant cette situa-tion je m’élève avec véhémence contre cette décisionqui touche un symbole de la Révolution.» H. T.

[email protected]

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Un homme de principes, un homme de foi

Benyoucef Benkhedda est né le 23 février 1920

à Berrouaghia et mort le 4 février 2003. Phar-macien de formation, ancien militant du MTLD,il fut le deuxième président du Gouvernementprovisoire de la République algérienne (GPRA)durant la guerre d’Algérie jusqu’à l’indépen-

dance du pays en 1962. Il s’est opposé, à tra-vers un appel, à Boumediène et a créé son partiEl Ouma à l’avènement du pluralisme. Ben-khedda est décédé en 2003 et repose au cime-tière de Sidi Yahia, à Alger, aux côtés de sonami Saâd Dahlab.

PARCOURS

«Tout ce qui s’est fait de grand dansle monde s’est fait au cri du devoir ;tout ce qui s’y est fait de misérables’est fait au nom de l’intérêt».

H. Lacordaire

Proscrit, poursuivi jusque dans sa tombe !

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Réception de plusieursprojets après l’Aïd

VISITE D’INSPECTION D’AMAR GHOUL

ALGER INFO

24 HEURE S

L’être humain atoujours besoinde s’informer,peut importel’âge, l’essentielest d’être à lapage !

INTÉRÊTS U R L E V I F

El Watan - Jeudi 9 septembre 2010 - 8

● Les entreprises sommées de respecter les délais impartis à la réalisation.

BOUROUBA : DANGERSUR LA VOIE FERRÉE Les citoyens qui habitent ausud de la commune deBourouba, devant se rendre aumarché hebdomadaire devoitures, encourent un grandrisque en traversant la voieferrée, particulièrement auniveau d’un pont qui nepermet le passage que dutrain ; les piétons surpris parce dernier sont contraints des’agripper aux bordures dupont pour laisser le trainpasser. Cette situation devraitinterpeller les pouvoirspublics, afin de fermer cepassage qui a déjà causéplusieurs accidents graves.

SIÈGE DE L’ETUSA : UN BLOC DE PIERRE SEDÉTACHE DE LACONSTRUCTIONUn bloc de pierre s’estdétaché hier, dans la matinée,de la façade de l’immeuble del’Etusa de la rue du Musset àSidi M’hamed, sans faire de

dégâts vu que les piétonsn’étaient pas nombreux, lamatinée. La façade de cetteconstruction s’est dégradéedepuis plusieurs années déjàet les chutes de pierre sontfréquentes. La construction de stylecolonial n’a pas été prise encharge par l’entreprise detransport qui compte yinstaller, dans quelquessemaines, un point de ventede cartes magnétiques, nousa-t-on fait savoir. L’administration, qui abritedes services de l’ex–RSTA quia son siège à Ghermoul, doitêtre réhabilitée, il en va del’image de l’entreprise.

HÔTEL EL RIADH : DES TROUSSEAUXSCOLAIRES POUR LESENFANTS Une cérémonie de remise detrousseaux scolaires pour lesenfants des travailleurs del’hôtel El Riadh a été

organisée, depuis quelquesjours, à l’initiative de ladirection générale. Cette dernière a vouluaccompagner les employésdans ce grand rendez-vousqu'est la rentrée scolaire quiengage beaucoup de frais. Une opération similaire a étémenée l’année dernière.

PLACE DU 1er MAI (SIDI M’HAMED)ALTERCATIONS AUBUREAU DE POSTEL e bureau de poste de la place du 1er Mai, dans la com-

mune de Sidi M’hamed, était le théâtre d’altercationsentre usagers et employés. Avant-hier, à l’heure de fer-meture, cette agence était encore pleine à craquer.Plusieurs dizaines de clients attendaient impatiemmentleur tour pour retirer leur argent. Ce qui s’est avéréimpossible, puisque la fin du service a sonné avantmême que les clients ne soient tous servis. Cette situa-tion a mis plusieurs d’entre eux dans tous leurs états.Certains clients ont même demandé à ce que le servicesoit prolongé, exceptionnellement, afin de permettreaux personnes présentes et qui attendaient depuis plu-sieurs dizaines de minutes de retirer leur argent. Face àl’intransigeance des employés, des usagers, les nerfs àfleur de peau, ont exprimé leur colère et la situation afailli dégénérer. Les employés ont justifié leur refus par le respect de laréglementation et des horaires de travail. Les usagers,dont la majorité sont des travailleurs, ont de leur côtéjustifié leur inquiétude par la grande affluence enregis-trée ces derniers jours et l’impossibilité de retirer leurargent en peu de temps. «C’est la deuxième fois que jeviens ici, juste à ma sortie du travail, et que je reparsbredouille», se plaint un usager. Il reconnaît, néan-moins, qu’il aurait dû «ne pas attendre jusqu’à la der-nière minute pour retirer son argent», d’autant qu’àchaque veille de l’Aïd, ce sont les mêmes scénarios quise répètent au niveau des bureaux de poste, et ce, mal-gré les mesures prises par la direction généraled’Algérie Poste, consistant en l’ouverture des grandsbureaux après le f’tour, de 22 h à minuit. Djamel G.

ACCIDENT MORTELU n homme a été mortellement fauché, dans la mati-

née d’hier, par une voiture sur la route longeant lemarché Ali Mellah, dans la commune de Sidi M’hamed.L’homme, d’un certain âge, a été percuté de plein fouetpar une voiture qui descendait à vive allure, alors qu’ilessayait de traverser la route, «un couffin à la main»,racontent des témoins oculaires. La victime a choisi detraverser la chaussée au lieu d’emprunter la passerelleaménagée pourtant à cet endroit. Il est à noter que cet axe routier connaît des accidents àrépétition. Des citoyens, inconscients du danger qui lesguette en traversant la rue et c’est, dans la plupart cas, ledrame. La présence de policiers et la dangerosité deslieux ne dissuadent pas les piétons qui, pourtant,remarquent que les voitures roulent à vive allure. R.A. I.

HORAIRES

DES PRIÈRES

EEll FFeeddjjrr 0044 hh 5566

DDoohhrr 1122 hh 4455

EEll AAssrr 1166 hh 2200

EEll MMaagghhrreebb 1199 hh 1100

EEll IIcchhaa 2200 hh 2288

Lans une visite d’inspec-tion, qui l’a mené sur plu-sieurs chantiers de la

capitale, le ministre des Tra-vaux publics, Amar Ghoul, aaffirmé que plusieurs projetsseront réceptionnés aprèsl’Aïd. Il s’agit principalement du pro-jet d’aménagement de la tré-mie et du viaduc OulmenKhelifa aux Anassers, du tun-nel de Bab Ezzouar et du pro-jet du dédoublement de laRN36 reliant la ville de AïnBenian à Tessala El Merdja.Sur le tronçon de la RN36, leministre s’est enquis de l’avan-cement des travaux de la tré-mie et du pont des Dunes, où ila donné des orientationsconcernant la nécessité de par-achever tous les travaux definition, notamment la réalisa-tion de refuges pour les busdes deux côtés de la chausséeet du renforcement de l’éclai-rage au niveau du sens giratoi-re. Sur la même route, la délé-gation s’est arrêtée sur les 700mètres inachevés de la rocadesud au niveau de Douéra. Le ministre a insisté sur l’obli-gation de parachever ce tron-çon dans les prochains jours. Ilest question également sur lemême chantier de dévier lescanalisations d’assainisse-ments de quelques maisons setrouvant sur le rebord de laroute. Sur le chantier du projet del’agencement du carrefourOulmen Khelifa, le ministre

s’est longuement entretenuavec les responsables de l’en-treprise réalisatrice (Cosider),où il a insisté sur l’utilitéd’élargir les voies menant auviaduc ainsi que le conforte-ment du mur du cimetière yadjacent. Par ailleurs, le premier respon-sable du secteur a sollicité lesresponsables du chantier pourplus de célérité afin d’ouvrir leviaduc après l’Aïd. A l’écartde la visite, le ministre a inter-pellé les entreprises, dans unpoint de presse, à respecter lesdélais de réalisation : «Touteentreprise qui ne respecterapas les délais de réalisationsera privée à l’avenir de l’oc-

troi de projet», a-t-il déclaré.Et d’ajouter : «Nous avonsorganisé une réunion avectoutes les entreprises interve-nantes dans les projets des tra-vaux publics, qu’elles soientnationales ou étrangères, et ce,pour leur signifier les nou-velles conditions qui ont traitau respect des délais impartisà la réalisation, aux conditionsd’efficacité et à l’obligation derecruter les ingénieurs et lesexperts locaux.»Concernant le retard cumulédans la réalisation du dédou-blement de la RN24, leministre assurera que «toutesles contraintes liées à l’avan-cée des travaux ont été levées,

il s’agit principalement de pro-cédures d’expropriation quiont été accomplies définitive-ment. Le projet sera réception-né avant la fin de l’année encours». Le ministre a invoqué,par ailleurs, l’équilibre existantentre les deux périphéries de lacapitale en termes de projets.A l’est, il est question dedésengorger toute la région parla réalisation de projets d’en-vergures, tels que le dédouble-ment de la RN24. À l’ouest, ilest question également de pro-jets devant relier la capitaleaux wilayas limitrophes, enl ’ o c c u r r e n c e T i p a s a ,Boumerdès et Blida.

K. Saci

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De gros moyens sont engagés pour parachever les tronçons dans les prochains jours PH

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CONSTANTINE INFOEl Watan - Jeudi 9 septembre 2010 - 8

Deux concerts évènements enl’espace de 24h, la ville n’ena jamais vu ni vécu. Des

prestations que les mélomanesconstantinois ont longtemps atten-dues après un mois marqué par uneanimation culturelle avec des hautset des bas. Le passage du chantre dela chanson kabyle, Lounis Aït Men-guellet, lundi soir à Constantine,restera sans conteste l’un des mo-ments culturels et artistiques mé-morables et émouvants de l’histoirede la musique de l’antique Cirta.Depuis son service militaire passéentre 71 et 73, Aït Menguellat n’ajamais foulé le sol de Constantine,bien qu’il affirme garder de bonssouvenirs de la ville où il a composécertains de ses poèmes. Et sur invi-tation du conseil des activités cultu-relle de la ville de Constantine qu’ilreviendra à la cité des Ponts après37 ans. Sur la scène de la salle dupalais de la culture Malek Haddad,Aït Menguellet a été accueilli com-me un roi. L’interminable et émou-vante ovation auquel il aura droit àson entrée sur scène, lui révèlerafortement tout l’amour que pouvaitlui porter les Constantinois. C’estd’ailleurs ému qu’il s’adressera aupublic pour le remercier de tant detémoignages d’amour et de respect,révélant qu’il allait interpréter deschansons dont les poèmes ont étéécrits durant son long séjour àConstantine au début des années1970. Malgré une chaleur suffocan-te, l’aération et la climatisation fai-sant cruellement défaut au niveaude la salle de spectacle du palais dela culture Malek Haddad, laquelleétait pleine comme un oeuf, les fansne se laisseront nullement découra-ger, en présence de cette légende vi-vante de la musique algérienne.Tous se sont délectés fiévreusementdes mots, des notes, de la musiqueet des poèmes que Aït Menguelletchantait avec tendresse. Ceux quine pouvaient en saisir le sens en de-vinaient aisément la beauté, la sin-cérité et la profondeur. Lounischante son amour pour la Kabylie,

et l’amour, tout court. Il serad’ailleurs accompagné dans saprestation de ses deux fils, choisis-sant d’alterner entre douces bal-lades et chansons rythmées afin dene pas rater l’occasion de festoyeravec le public. Ce dernier se laisserapeu à peu à la danse, et sera empor-té par les rythmes chatoyants que labande à Lounis ne cessait d’animer.Notons enfin que l’un des momentsforts de cette prestation sera sansnul doute la lecture d’un poème fai-te par Lounis sous les airs doux deflûte de son fils Djaâfar. Un purmoment de bonheur. Après deuxheures d’un spectacle anthologique,le «sage poète» quittera humble-ment la scène laissant le publicscander: «Imazighen, Imazighen».Face à sa fameuse « feuilleblanche» notre poète ne manqueracertainement pas, prochainement,d’inspiration.

LE KING TOUJOURS ÉGAL ÀLUI MÊMEPour une première à Constantine, laprestation explosive du King du RaiKhaled dans la belle nuit fraîche demardi au stade Chahid Hamlaoui, aarraché la ville du vieux Rocher desa torpeur et surtout sa placidité de-

venue légendaire et qui s’est encoreune fois exacerbée lors des veillésramadhanesques de cette année. Fi-dèle à lui-même, l’enfant terrible de«Wahrân» pour laquelle – Oran - ila interprété deux chansons lors dece concert, s’est montré d’une gé-nérosité infinie et sans pareille. Lacommunion entre lui et son nou-veau public fut tellement parfaite etmagique que le concert durera deuxfois le temps prévu. Un public surexcité et qui pardon-nera très vite au King son retardd’une heure et demi sur le rendez-vous. Peut-on vraiment faire lamoue à un roi ? Oh que non. PourKhaled, il a fallu tout juste afficherson large sourire pour reconquérirrapidement le cœur de ses fans. Lesjeunes se laisseront alors tout desuite aller en s’agitant dans tous lessens et ce dès la première note. Enoutre, le morceau «El Arbi» choisien ouverture de cet événement ex-ceptionnel sera naturellement ac-compagné d’une ovation du tonner-re, faite par les 10 000 spectateursayant assisté à ce concert.D’ailleurs, si le côté réservé auxjeunes, et on s’y attendait un peu,était bondé de monde, celui laisséaux familles restera étonnamment

vide ou presque. Une défection cer-tainement due aux pluies qui se sontabattues sur la ville peu avant leconcert. Les privilégiés de ce ren-dez-vous ont eu par contre pleinleurs yeux, grâce à un Khaledunique et tonitruant, faisant parfoismême des petites acrobaties, taqui-nant d’autres fois ses musiciens. Ils’en ira aussi pianoter avec uneétonnante habilité quelques mélo-dies au synthétiseur et les specta-teurs médusés n’en rataient pas unemiette. Fan de malouf et de Fergani,il a toujours eu, a-t-il déclaré, desregrets de ne s’être pas produitavant ce jour à Constantine, et il ve-nait de réaliser ce rêve devenu au fildes ans un fantasme. Sa joie étaittelle qu’il repassera en revue durantson concert les plus grands tubes deses trentes années de sa riche carriè-re artistique. «Bakhta, El Baida, Aï-cha, Trig el Lycée, Sahra…»Etmême des morceaux de son dernieralbum dont le célébrissime «Liber-té». Aux environs de 1h du matin, lapluie s’étant invité au concert, Kha-led écourtera sa dernière chanson«Aïcha» remerciant son chaleureuxpublic de mille baisers, faisant lapromesse de revenir bientôt.

Lamine Benzaoui/ Synthèse S.A.

● Après un mois marqué par une animation culturelle avec des hauts et des bas, le public de la ville du VieuxRocher a été agréablement charmé par deux grandes stars de la chanson algérienne.

Deux soirées artistiquesmémorables

CONCERTS DE LOUNIS AÏT MENGUELLET ET KHALED UNE PASSERELLE QUI NE SERTÀ RIEN

Il est notoire qu’en matière dedilapidation des deniers publics, nosélus et responsables locaux n’on deleçons à recevoir de personne. Ils sontrodés en la matière. Et dans ce contexte,les exemples sont légion. Entre autresexemples édifiants, on avait évoquédans ces mêmes colonnes l’énormegâchis dont se sont rendus coupablesles services compétents de la ville desPonts suite à la construction de lafameuse passerelle piétonnière deZouaghi. Cet ouvrage qui enjambe ladouble voie routière du plateau de Aïn El Bey avait, rappelons le, englouti unbudget énorme. Mais qu’importe.Il devait servir une bonne cause, à savoir permettre aux riverains detraverser sans crainte cet axe routier àgrande circulation connu pour sa grandedangerosité. Sauf qu’il a été aménagé au milieu de nulle part. Résultat descourses : personne ne l’a jamaisemprunté en raison de son éloignementdes arrêts de bus et de taxis. C’est cequ’on appelle un bide de premièrebeauté. Non content de ce fiasco (c’est le minimum qu’on puisse dire),nos décideurs remettent le couvert ennous offrant plus tard et à une centainede mètres en aval un espace vert et de détente dont le destin est similaireà notre fameuse passerelle. Coincé entreplusieurs voies rapides et doncforcément dangereuses, cet espace neprofite à personne. Cherchez l’erreur !

A.B.

INCENDIE DANS UN IMMEUBLE ÀMASSINISSA

La tour n°8 de la cité des 400 logementsà la nouvelle ville Massinissa a failliconnaître un drame, mardi dernier auxenvirons de 21h, n’était l’interventionrapide et efficace des éléments de laProtection civile qui empêcheront lesflammes de se propager vers les autresparties de l’immeuble, composé de huitétages et abritant 32 habitants. Lessapeurs-pompiers ont réussi à maîtriserun incendie qui s’est déclaré dans unappartement, causant des difficultésrespiratoires à sept membres de troisfamilles, dont quatre enfants âgés entreun et six ans. Selon le bilan établi par lesservices de la Protection civile,l’incendie, dont l’origine demeureinconnue, a causé des dégâts matérielsimportants. Heureusement pour leslocataires, aucune victime n’est àdéplorer. Les résidants pris de paniqueont été secourus sur place. S. A.

UN MORT ET CINQ BLESSÉS SURLA RN20

La RN20 reliant la wilaya de Constantineà celle de Guelma a été le théâtre detrois accidents de la route, survenusmardi dernier, en l’espace de troisheures, apprend-on auprès de la cellulede communication de la Protectioncivile. L’on déplore un mort et un blessésuite au dérapage d’un camion de typeJMC qui est entré en collision avec unautre semi-remorque de marqueSonacome au lieudit El Houmer, dans lacommune de Ain Abid, aux environs de12h. La victime A.A., âgée de 27 ans etqui était à bord du JMC, polytraumatiséesuccombera à ses blessures juste aprèsson admission à l’hôpital de Aïn Abid.Entre le village de Bounouara et ElKhroub, deux autres accidents ont étéenregistrés respectivement à 12h50 et14h50. Deux blessés ont été recenséssuite à une collision entre une voiture demarque Toyota et une Renault Symbol,alors que deux autres passagers ont étévictimes du dérapage de leur véhicule demarque Peugeot 406. S. A.

Aït Menguellat et Khaled, Cirta s’en souviendra pour longtemps

CIRCONCISION À EL KHROUB Les problèmes des hémophiles abordés

L a ville d’El Khroub où a eu lieu un certain octobre 2005, le scandale desenfants mutilés, a été, en ce mois de Ramadhan, la destination de l’asso-

ciation nationale des hémophiles algériens (ANHA), qui tient à célébrer latradition de circoncision pour sensibiliser notamment les familles sur ce ri-tuel. De l’avis des médecins membres de l’ANHA et ceux de l’associationpour la protection des hémophiles de la wilaya de Constantine, les besoinsen matière de médicaments, qui devront être mis constamment à la disposi-tion des malades, demeurent encore importants. La mise en place d’uncentre de traitement de l’hémophilie, regroupant des professionnels de santéspécialistes dans la prise en charge des malades, s’avère à l’heure actuelleprimordiale. Le professeur Sidi Mansour, chef de service d’hématologie auCHU Benbadis, assure, en marge de cette soirée, avoir saisi plusieurs fois ledirecteur de cet établissement à propos d’un local implanté à l’intérieur duCHU et fermé depuis 15 ans, pour qu’il le livre à l’association, qui souhaitel’exploiter comme un centre pour hémophiles. «Nous avons juste besoind’un local, les moyens humains et matériels ne manquent pas», tiendra à ra-

jouter le professeur, disant que les malades de Constantine jouissent d’uneprise en charge satisfaisante. «Nous avons également stimulé chez eux l’au-totraitement pour leur permettre une bonne gestion de la maladie au quoti-dien», soutient-il. De son côté, Latifa Lamhene, présidente de l’ANHA nousrévèle que chaque année l’association procède à la circoncision de maladeshémophiles, dont la tranche d’âge varie entre 1 et 35 ans. «La pénurie de mé-dicaments et des facteurs vitaux de coagulation, qui prévalait avant, a faitque la circoncision de ces personnes soit retardée», précise notre interlocu-trice, assurant qu’une étude faite en 2006 a démontré que 7% cas de décèschez les hémophiles étaient dus à la circoncision. Aujourd’hui, l’Algériecompte, selon les chiffres communiqués par Latifa Lamhene, pas moins de17 00 hémophiles.Cette rencontre et ces débats ont eu lieu à l’hôtel Arc-en-ciel d’El Khroub, suivis d’une soirée ramadhanesque, organisés à l’occasionde la circoncision de 14 hémophiles dont le plus jeune a 12 mois et le plusâgé 19 ans. Le sourire illuminait ces visages d’enfants, qui rougissaientd’émotion. Selma B.

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EL WATAN - Jeudi 9 septembre 2010 - 8

«Une baisse de lacriminalité a étéenregistrée à

Oran, durant le mois de ra-madan qui tire sa révéren-ce», a déclaré le responsabledu service central de la poli-ce judiciaire relevant de lasûreté de wilaya, M. Adel quia soutenu «Contrairementaux années précédentes, au-cun crime n’a été perpétrédurant ce mois à Oran». Enfait, durant ces dernières an-nées, chaque mois de Ra-madhan avait son lot demorts, de victimes d’homi-cides volontaires ou involon-taires, notamment de blessésgraves mutilés suite à desrixes qui se produisaient pra-tiquement au quotidien. Cet-te année, l’on note que cemois sacré a été apparem-ment paisible, puisque lenombre de bagarres san-glantes a considérablementdiminué. La plus importanterixe qui a fait du bruit est cel-le du quartier de Saint Pierreoù l’on a assisté à une guerrede gangs ayant opposé unebande de malfaiteurs de cequartier à des délinquants dela cité Perret. Selon notre in-terlocuteur, «neuf individus,membres des deux partiesadverses ont été arrêtées et

présentées à la justice qui lesa écrouées». Le responsablede la P.J. a indiqué qu’un dis-positif spécial a été mis enplace pour ce mois sacrédans le but d’assurer la sécu-rité des citoyens. Il ajoutera : «Les plaintes dé-posées par les victimes ontgénéralement trait à des volsà la sauvette ou sous la me-nace d’armes blanches.Ajoutons à cela d’autres af-faires relatives aux vols àl’étalage ou à la roulotte,

dont les auteurs demeurentinconnus d’où il s’avère dif-ficile de les identifier». Par-mi les affaires qui ont secouéles Oranais, celle traitée aucourant de cette semaine, oùune bande de braqueurs desclients des banques a été na-turalisée. On notera, également, l’af-faire du hold-up dans une bi-jouterie au quartier Maraval.S’agissant des vols sous lamenace ou à la sauvette qui,selon notre interlocuteur, ont

connu une progressionconsidérable, «les auteurs netardent pas à être pris car ilsrécidivent toujours». Il cite-ra, à cet effet, le cas des deuxindividus qui ciblaient lesclientes du magasin«GIGA», sis au boulevardMaâta Mohamed El Habib.L’un de ces individus a arra-ché les sacs de plusieursfemmes après les voir déles-tées de leurs bijoux. Accom-pagné de son complice, levoleur prenait la fuite vers lequartier de Sid El Houari àbord d’une moto en marche.Un dispositif spécial a étémis en place pour ces voleursqui, suite à la première plain-te enregistrée, ont été pris enflagrant délit. Abordant lesopérations de police, le chefde la P.J. dira que «ces opéra-tions s’effectuent au quoti-dien» et qu’une «moyenne de150 personnes sont interpel-lées par jour. 5 à 8 de cespersonnes, recherchés, ontété présentées à la justice etécrouées». À la fin du moisde Ramadhan, selon notreinterlocuteur, un autre ren-fort de police a été mis enplace pour assurer la sécuritédes citoyens dans lesgrandes artères commer-çantes de la ville. R. K.

Plusieurs malfaiteurs appréhendés durant le Ramadhan● «Contrairement aux années précédentes, aucun crime n’a été perpétré durant ce mois à Oran».

ORAN INFO

ARTISANATÉTUDE SUR LES RISQUES ET LES MALADIES LIÉS À L’EXERCICE DES MÉTIERS

L a Chambre de l’Artisanat et des métiers d’Oran lanceune étude sur les risques et les maladies professionnelles

liés aux métiers de l’artisanat. Cette étude se déroulera en deux phases. La premières’étendra du mois de septembre 2010 au mois de février2011. La seconde du mois de mars au mois de juin 2011.«Dans la wilaya de Batna, une multitude d’artisans spécia-lisés dans la taille de la pierre exerçaient leur métier sansaucun équipement de protection. Ce qui en a résulté des in-fections liées à l’inhalation de la poussière de pierre quicontient de la silicose, entraînant ainsi plusieurs cas de dé-cès», dira M.Bélaidouni, directeur de la CAM. Partant donc de ce constat, devait-il poursuivre, «le ministè-re de l’Artisanat et du Tourisme a décidé de confier cetteopération à la Chambre d’Oran. Ainsi, le bureau qui serachargé de cette étude devra procéder à l’élaboration d’unlisting des activités artisanales classées selon l’ordre desrisques. Les innovations, comme annoncées par ce res-ponsable, concernent la réalisation sdu guide de préven-tion et de sécurité de chaque artisan. Un document qui luisera remis lors de son inscription auprès de la Chambre.Il est aussi prévu la réalisation d’un écrit à apposer obli-gatoirement par chaque artisan dans son atelier sur le-quel seront portées toutes les consignes de prévention etde sécurité de chaque métier (équipements et habille-ments de sécurité, boîte de pharmacie, etc». Il s’agira, se-lon M.Bélaidouni, «de prodiguer une culture de la pré-vention individuelle». Hadj Sahraoui

U ne baisse considérable des incendies de forêts a été enre-gistrée dans la wilaya d’Oran cette année par rapport à la

précédente, a-t-on fait remarquer à la conservation des forêts.Celle-ci fait remarquer, dans un bilan qui n’a pas encore étéarrêté, que pas moins de 46 foyers d’incendies ont été déclen-chés depuis le 1er juin dernier sur une superficie parcouruepar le feu évaluée à 38 hectares contre 36 foyers déclarés l’an-née dernières sur une superficie de 73 hectares. Cette année,un seul are (1000 mètres carrés) a été brulé par le feu, le restedes incendies n’ayant concerné que des broussailles dans lescommunes de Boutlelis, Arzew, El Ançor et Boutlélis. C’est

grâce à la rapidité d’exécution des interventions des disposi-tifs combinés composés des éléments de la conservation desforêts et ceux de la Protection civile que ces résultats positifsont été enregistrés. Il faut également ajouter à cela les nou-velles pistes carrossables créées à la faveur du plan de réhabi-lition de 85 kilomètres de pistes actuellement en cours de réa-lisation. D’autre part, des éléments spécialisés, appartenant àla conservation, sont actuellement à pied d’œuvre pour le dé-broussaillement des forêts afin d’empêcher un tant soit peule déclenchement d’autres foyers en ces moments de caniculerappelle-t-on. A. Belkedrouci

VVEEIILLLLÉÉEESS RRAAMMAADDAANNEESSQQUUEESS :: LL’’AACCTTOOAANNIIMMEE UUNNEE SSOOIIRRÉÉEE ÀÀ SSIIDDII EELL HHOOUUAARRIIL’Association Culturelle TraditionnelleOranaise (ACTO) a animé, au niveau duquartier de Sidi El Houari, une soiréefolklorique et de la poésie «Melhoun».Selon son président, Cheïkh NounaMekki, cette rencontre a eu un succès àl’Office Communal des Arts et de laCulture. La troupe traditionnelle«Arrahba» a présenté un riche tableaumusical accompagné d’instrumentsancestraux de la «ghaïta» et du «gallal».Après avoir rendu un vibrant hommage àl’Office Communal des Arts pour lesefforts qui ont été déployés durant cemois sacré de Ramadhan, Cheïkh NounaMekki a présenté une pléiade de poèmesqui ont enflammé l’assistance. T. K.

ÉÉDDUUCCAATTIIOONN NNAATTIIOONNAALLEE :: CCOONNCCOOUURRSSPPOOUURR LLEE RREECCRRUUTTEEMMEENNTT DDEE 778877

EENNSSEEIIGGNNAANNTTSSLa direction de wilaya de l’Éducation aprocédé, hier, aux dernières retouchesconcernant les dispositions derecrutement de 787 enseignants des troispaliers. Les convocations relatives auxconcours de recrutement ont été lancées,depuis deux jours. Ces derniers serontaffectés respectivement pour les paliersdu primaire (113 postes), du moyen (362)et celui du secondaire avec 312 postesbudgétaires. 294 387 élèves sont inscritspour la rentrée scolaire 2010/2011, dont36 700 pour le primaire. 111 109 et 146

588 élèves sont respectivement inscritsdans les cycles du moyen et dusecondaire. Z. S.

SSOOSS--FFAAMMIILLLLEESS DDIISSPPAARRUUEESS :: LLEESSMMEEMMBBRREESS DDUU BBUURREEAAUU TTIIEENNNNEENNTT LLEEUURRSSIITT--IINN HHEEBBDDOOMMAADDAAIIRREELes membres du bureau d’Oran «SOS :familles disparues» ont tenu, mercredi,devant le siège du tribunal d’Oran leursit-in hebdomadaire pour faire part deleurs préoccupations quant à ladisparition de leurs enfants durant lapériode de la décennie noire. Sur les 460 familles recensées à traversplusieurs wilayas de l’Ouest du pays,plus de 124 familles n’ont pas reçu lesindemnités prévues par la loi pourfaute de preuves. Il s’agit du constat délivré par lesservices de sécurité attestant ladisparition de la personne enquestion. T. K.

FORÊTS

Baisse considérable des incendies

CONSTRUCTIONS ILLICITESDES DÉMOLITIONS SIGNALÉES À EL-MAKKARIP lusieurs constructions illicites ont été signalées au cours

de cette dernière semaine du mois de Ramadhan, parti-culièrement dans les quartiers relevant du secteur urbain El-Makkari, apprend-on auprès du délégué, M.BrahmiaSmaïn, qui a indiqué que les contrevenants profitent de cet-te période, précédant les fêtes de l’Aïd, pour mettre à exécu-tion leur dessein, en pensant que les responsables sont bienplus préoccupés. Les tentatives ont toutes échoué grâce aux interventions desservices techniques du secteur urbain et des agents de laPUP, un corps de police chargé de veiller au respect desrègles de l’urbanisme qui ont mis en demeure un gérant depizzeria, auteur de travaux d’extension de son établisse-ment localisé à la Cité des Castors. Le mis en cause a étésommé de procéder à la démolition de cette extension à sespropres frais. A la Cité Grande terre, c’est une ouverturepratiquée clandestinement par un résidant dans son habita-tion appelée à être transformée en commerce qui été mise àjour par les agents qui ont intimé l’ordre au propriétaire demettre fin aux travaux et de remettre en l’état cette habita-tion. La même source a indiqué un autre cas concernant uneplacette qui a été carrément clôturée pour permettre l’ex-tension d’un café aux Castors. Les travaux de démolitionont été décidés sur place, conformément aux dispositionsdes règles d’urbanisme où tout projet de construction doitêtre autorisé par un permis de construire ou une autorisa-tion d’aménagement. A. Bendenia

ENVIRONNEMENTACQUISITION DE 6000 BACSÀ ORDURES6000 bacs à ordures d’une capacité de 240 litres chacun, se-ront bientôt acquis au profit du groupement urbain d’Oran.Ceci, en plus d’engins de collecte et de transport des déchetsvers la décharge publique contrôlée d’El Karma. Cette opé-ration entre dans le cadre de l’application des directives dupremier responsable de la wilaya d’Oran qui a insisté sur lanécessité de consolider les efforts des communes pour la lut-te contre le phénomène des décharges sauvages. D’autrepart, deux nouveaux projets seront lancés dans le cadre de lagestion des déchets urbains. Il s’agit de l’aménagement inté-rieur du CET d’El Ançor, qui en est à plus de 80% de sontaux de réalisation, ainsi que de l’étude d’aménagement de ladécharge publique contrôlée d’Aïn Turck qui, croit-on savoir,est arrivée à sa phase de saturation. A.Yacine

CRIMINALITÉ

EN BREF

Les plaintes déposées par les victimes ont trait aux actes de vols

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R É G I O N C E N T R E

TÉLÉCOMS

Tant de lacunes à combler

Les chiffres avancés par le directeur dela poste et des technologies de l'infor-mation et de la communication au ni-

veau de la wilaya de Blida n'ont pas été dugoût de Moussa Benhamadi, ministre dusecteur, qui était, cette semaine, en visited'inspection et de travail dans la wilaya deBlida. «Les chiffres que vous avancez nereflètent pas la réalité, de l'offre et de la de-mande dans une wilaya qui, à juste titre, re-cèle un potentiel humain conséquent, unedense urbanisation et une infrastructureindustrielle des plus consistantes du pays.Il y a sûrement une forte demande qui n'apas été prise en charge», martèle le mi-nistre en s'adressant au directeur du secteurà Blida. Et d'ajouter : «A ce rythme-là, nousn'atteindrons jamais les objectifs f ixéspour 2014, à savoir faire bénéficier plus de6 millions de foyers d'Algériens des ser-vices des nouvelles technologies de l'infor-mation et de la communication.» A Blida,ce secteur souffre surtout de la vétusté del'infrastructure de base : câblerie défaillan-te, diff iculté à réaliser des canalisationsdans les normes et les délais, manqued'opérateurs fiables dans la réalisation desinfrastructures de base, réseau défaillant. La sortie du ministre sur le terrain n'a pasmanqué d'attirer des citoyens en colère enraison des mauvaises prestations de ser-vices constatées dans les différents pointsdes services des postes et d'Algérie Télé-com. Des coupures téléphoniques non jus-tifiées ou sans préavis, des quartiers sansfacteurs, des factures erronées ou forfai-taires, des abonnés ADSL sans connexiondepuis des mois, manque de liquidités dansles bureaux de poste constituent autantd'anomalies qui ne cessent malheureuse-ment de caractériser le secteur de la posteet des télécommunications dans la wilayade Blida. Mohamed Abdelli

BOUFARIK

Ruée sur les servicespostauxD urant la dernière semaine du mois de

Ramadhan, les bureaux de poste de laville de Boufarik connaissent une forte af-fluence d'usagers en provenance même desagglomérations environnantes, qui dispo-sent pourtant de services postaux, mais lesliquidités y sont vite épuisées. Cette ruéevers les guichets, justifiée par les virementsde salaires effectués avant leur date habi-tuelle en raison de l'Aïd, est maîtrisée grâceà une nouvelle organisation instaurée il y aquelque temps par l'agence postale ducentre-ville. Ainsi, les documents d'identitéet les chèques ne sont plus déposés sur lescomptoirs avec tous les risques de vol quecela comporte. Dès l'ouverture des portes,les clients se précipitent vers un distributeurde tickets, puis chacun attend son tour. Nese présentent au guichet que ceux qui voientleur numéro affiché dans l'enseigne lumi-neux et sonore. Les personnes âgées trou-vent leur compte avec ce procédé commel'illustrent les propos de l'une d'elles :«Avant, les bousculades nous causaientbeaucoup de désagréments, car on ne pou-vait pas pousser et courir pour se position-ner devant les guichets à l'heure d'ouvertu-re du bureau de poste. Maintenant, il suffitde demander à quelqu'un de nous retirer unticket et le tour est joué.» Les nombreuxclients d'Algérie Poste espèrent une généra-lisation de ce nouveau système afin d'éviterl'anarchie qui règne dans nos différents bu-reaux de poste. Anis B.

AMédéa, en particu-lier durant les der-niers jours du mois

sacré de Ramadhan, lephénomène de la mendici-té prend énormémentd'ampleur. Les ramifica-tions de ce phénomène, parle nombre et par la maniè-re, ont pour ainsi dire, clo-chardisé les rues et artèresde la ville. Les responsables locauxobservent un grand mutis-me face à ces situations quidonnent une image dégra-dante de la société. Dès lematin, de nombreux men-diants, jeunes, vieux,femmes et enfants, sans li-mite d'âge et de sexe, s'em-parent des endroits straté-g i q u e s à f o r t efréquentation au sein de laville. Les uns probable-ment par opportunisme, d'autresréellement par besoin, et d'autres en-core par habitude d'une activité lu-

crative qui rapporterait mieux qu'unemploi. Aujourd'hui, le fait de tendrela main pour demander l'aumône ou

se bousculer à visage découvert dumatin au soir, devant les différentsorganismes chargés de distribuer des

aides alimentaires, ne faitplus rougir comme au bonvieux temps. Autrefois, lamendicité se limitait auseuil des boulangeries oùles personnes nécessi-teuses prenaient place avecun seul souci ; se procurerquelques baguettes de pain ; juste de quoi nourrirla famille. De nos jours, enrevanche, des personnesqui s'adonnent à la mendi-cité en viennent même à ta-rabuster les passants. Pourforcer la pitié et toucher lasensibilité des âmes chari-tables, ces individus vontjusqu'à imaginer de pi-toyables scénarios.D'autres n'hésitent pas àagripper chaque passantpour lui coller au nez unecarte d'handicapé on uncertificat médical.

Le but étant de soutirer le maximumd'argent aux gens de bonne foi. Dejeunes mendiantes assises à même lesol et criant à tue-tête, utilisent quantà elles d'autres méthodes plus poi-gnantes : qui un bébé sale dans songiron, qui entourée de chérubins enloques, elles n'hésitent pas à exhiberleur misère. Durant ce mois sacré, lamendicité a pris des proportions dé-mesurées à Médéa. Cela rend diff icile de séparer lesvrais nécessiteux des faux et ne vapas sans ternir l'image d'une ville enplein essor. C'est le paradoxe d'unewilaya pourtant riche de ses terresfertiles. A.Teta

LE PHÉNOMÈNE PREND DE L'AMPLEUR À MÉDÉA

Des mendiants à chaquecoin de rue

● Durant ce mois sacré, la mendicité a pris des proportions démesurées à Médéa ● Cela rend difficile de sépa-rer les vrais nécessiteux des faux et ne va pas sans ternir l'image d'une ville en plein essor.

DISPOSITIF CNAC À BLIDA

Nouvelles mesures pour booster l'emploi L a direction régionale de

la Caisse nationale d'as-surance chômage (CNAC)de Blida a organisé, lundidernier, une journée d'infor-mation sur les derniersamendements des textes ré-glementaires régissant ledispositif de prise en chargedes chômeurs promoteurs.Dans une rencontre avec lapresse, le directeur régionalde la CNAC, Hadid Noured-dine, a expliqué en détail lesnouvelles mesures induitespar ces amendements, dontcelle touchant la tranched'âge des chômeurs éligiblesà ce dispositif, désormais ra-baissée de cinq ans. Elle estainsi f ixée entre 30 et 50ans, au lieu de 35 à 50 ansauparavant. Le même res-ponsable a expliqué cetamendement par la nécessi-té d'adapter les critères d'âgeà l'évolution de la situationéconomique et aux besoinsdes demandeurs en vue defaire bénéficier du dispositif

CNAC les jeunes cadres,dont les jeunes universi-taires en chômage. Parmi lesautres conditions, le postu-lant doit avoir la nationalitéalgérienne et être inscrit aumoins un mois auprès desservices de l'ANEM.Concernant les conditionsde financement, le montantmaximum de l'investisse-ment est toujours fixé à 10millions de dinars. La nou-veauté est qu'il y a deux ni-veaux : le premier prévoit,pour un montant inférieur à5 millions de dinars, un ap-port personnel de 5%. 25%sont accordés par la CNACet les 70% qui restent sontfinancés par la banque. Ledeuxième prévoit, pour unmontant supérieur à 5 mil-lions de dinars, un apportpersonnel de 10 %, laCNAC offre 20% et labanque 70% du montant re-présentant le coût du projet.Parmi les avantages supplé-mentaires accordés, il y a la

formation des chômeurs.Autre nouveauté à signaler,l'implication des cinqbanques publiques au seindu comité de sélection, devalidation et de financementen vue d'accélérer l'examendes dossiers et de lever les

obstacles bureaucratiques.Ce comité doit se réunir tousles 15 jours. Les dossiers deprojets retenus sont sanc-tionnés par une attestationd'éligibilité et de finance-ment. Il est à noter que de-puis le lancement de ce dis-

positif d'emploi, l'agence deBlida a permis, selon sesresponsables, la création de935 entreprises, dont 263durant les huit mois de l'an-née en cours, soit 28% del'ensemble des entreprisescréées. Brahim B.

La nuit du 27e jour du mois de jeûne, Leilet El Qadr,

a été célébrée à Médéa, à l'instar des autres ré-gions du pays, comme à l'accoutumée, par desprêches, des prières et des psalmodies, mais aussipar des actions caritatives. A la maison de la cultu-re Hassan El Hassani, où des chants religieux ontété programmés en soirée, des familles entièresont pris part à cette veillée. La célébration de la

nuit du 27e jour du Ramadhan offre aussi l'occasion

de fêter les circoncisions d'enfants et de distribuerdes vêtements neufs aux nécessiteux par les asso-ciations caritatives. Aussi à l'hôtel El M'sallah deMédéa, une cérémonie de remise des prix aux réci-tants les plus méritants du Livre Saint a été initiéecette année par l'association Ahl El Kheir Ouel Ihs-san de Médéa. A. T.

NUIT DU 27e JOUR DU RAMADHAN Festivités et actions caritatives

L'agence CNAC de Blida a permis la création de 935 entreprises, dont 263 durant l’année en cours

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R É G I O N E S T

SKIKDA Le maire de Aïn Kechratabasse son adjoint

L’un des adjoints du maire de Aïn Kechra, à l’ouest deSkikda, vient de déposer une plainte contre le P/APCpour humiliation et coups et blessures. Dans sa lettre aux

pouvoirs publics et à la justice, la victime, qui dispose d’un cer-tificat médical de 6 jours d’incapacité, revient sur cette sordideaffaire qui fait les choux gras dans la commune de Aïn Kechra.Il affirme avoir été roué de coups et qu’il ne doit son salut qu’àla présence d’autres personnes qui sont intervenues pour le dé-faire des mains du premier magistrat de la ville. À l’origine decette altercation, qui a eu lieu dans le propre bureau du maire,une banale histoire de véhicule. L’adjoint devant se rendre àCollo pour répondre à une convocation de justice s’est vu refu-ser un des véhicules de service. Son insistance fera sortir lechef de l’exécutif de ses gongs et une dispute éclatera entre lesdeux élus. Entre temps, la ville de Aïn Kechra et ses habitantscontinuent de subir un sous développement des plus contrai-gnants. Khider Ouahab

BIN EL OUIDÈNE Il égorge son ami pourquelques millions

U n crime crapuleux a été commis, mardi, dans la paisible ré-gion de Tahouna, dans la commune de Bin El Ouidène, au

sud-ouest de Skikda. La victime, marchand ambulant de fruitset légumes, a été égorgée, et son corps dissimulé dans les ma-quis. L’assassin, K. A, n’est autre que le propre ami de la victi-me qu’il devait accompagner à Jijel. À mi-chemin, le présuméassassin décide de délester son ami de 18 millions de centimes.Pour ce faire, il lui assènera des coups avant de l’égorger. Intri-guée par la disparition de son fils, la famille du défunt entameles recherches, et les premiers soupçons sont portés sur K. A.,parti se réfugier chez des parents Aïn Kechra. Ayant appris lanouvelle, des dizaines de personnes de Tahouna se sont alorsruées vers Aïn Kechra pour obliger l’assassin à sortir de sa re-traite. L’intervention des gendarmes permettra d’arrêter le cou-pable qui, après audition, reconnaîtra les faits qui lui sont re-prochés et indiquera jusqu’à l’emplacement où il a abandonnéle corps du défunt. K. O.

SOUK AHRASAccident mortel à Sedrata

U n homme âgé de 32 ans, répondant aux initiales de K. S., atrouvé la mort, lundi, dans un chantier situé à la sortie est

de Sédrata. La chute d’un échafaudage du deuxième étaged’un immeuble en cours de construction a été à l’origine de cedrame, a-t-on appris, hier, auprès de plusieurs sources concor-dantes. Encore une fois, le non-respect des mesures d’hygièneet de prévention en milieu professionnel par certains em-ployeurs a causé l’irréparable et endeuillé une famille. Lecorps de la victime a été déposé à la morgue et une enquête ou-verte par les services de sécurité. A. Djafri

JIJELCirconcision illégale

F aisant fi de la directive des pouvoirs publics, préconisantque la circoncision est un acte qui est du seul ressort du chi-

rurgien qui doit le pratiquer exclusivement dans une structurede santé, après établissement d'un bilan préopératoire, des per-sonnes non qualifiées ont continué à agir en toute impunitépour circoncire des enfants sans tenir compte des risques aux-quels ces derniers peuvent être exposés. «Les complicationschirurgicales sont fréquentes dans les actes de circoncision»,indique un médecin qui se dit étonné de voir des parentsconfier leurs enfants à n’importe qui, après tout ce qui s'estpassé à El Khroub. Cela dit, le lundi, dernier, au lendemain dela nuit du destin, des dizaines d'enfants ont du subir de véri-tables traumatismes psychologiques dans une localité de l'estde la wilaya, lors d'une opération de circoncision collective. Eneffet, devant le domicile d'un homme, connu depuis de longuesannées pour être «le chirurgien» de la région, des dizaines d'en-fants, accompagnés de leurs parents dans de longs cortèges devoitures, ont attendu des longues heures avant d'être circoncis.«Les scènes d’enfants en pleurs qui défilent devant d'autres,attendant leur tour, sont insupportables», affirme un témoin.

Zouikri A.

COMMUNE DE BORDJ BEN AZZOUZ (BISKRA)

● Cette région compte parmi les 10 communes des Ziban qui vont bénéficier d’une indicationgéographique labellisée (IGL) pour leur production de dattes.

D’abord réticent à voyagerpendant le mois du jeûne,un beau matin, vous vous

décidez à honorer l’invitationd’un ami habitant la communede Bordj Ben Azzouz. Vous al-lez faire un beau voyage, maisvous ne le savez pas encore. Lesappels téléphoniques répétés devotre hôte ont fini par généreren vous de la gêne et c’est sansgrand enthousiasme, et éreintépar les rigueurs aoûtiennes,mais mu par votre sens de l’ami-tié et de la bienséance, que vousvous retrouvez, en ce Ramad-han, sur la RN 46, en directiondu sud-ouest de la wilaya deBiskra. À 41 km du chef-lieu decelle-ci, située au cœur des Zi-ban, vaste région plantée de mil-lions de palmiers dattiers pro-duisant les meilleures dattes dumonde et faisant la richesse dela wilaya de Biskra, Bordj BenAzzouz est une commune de ladaïra de Tolga qui est essentiel-lement phoenicicole. Comptant12 702 habitants dont 4 332 vi-vent dans des habitations ruralesou des fermes disséminées surun territoire de 23,4 km2, elle abénéficié au même titre quebeaucoup d’autres communesde projets importants initiésdans le cadre des différentsplans de développement qui enont fait, en quelques années, «uncoin tranquille où il fait bonvivre», selon les dires de sespropres habitants. Un fait, assez rare pour être si-gnalé, est que les habitants decette commune ne souffrent pasdu problème de l’alimentationen eau potable. Les routes sontneuves et le village est propre.Constellés de hameaux ances-traux et de douars en terre de pi-sée qui sont devenus des com-munes et pour d’autres dessièges de daïra, les Ziban es-sayent de rattraper un retardconsidérable en matière d’infra-structures de base. Bordj Ben Azzouz est un centresemi-urbain doté d’une polycli-nique et d’un centre de soins àSidi Kbelçi, de 4 écoles pri-maires, d’un CEM et d’un lycée,lesquels ont respectivementcomptabilisé pour l’année sco-laire écoulée: 364, 1 026 et 394élèves. La construction d’unebibliothèque et la réfection dustade de football sont planifiéespour cette année. Environ 80 %de la population vit de la datte.En discutant avec les gens, vousvous rendrez compte très viteque dans cette région, le pal-mier-dattier n’est pas considérécomme les autres arbres. Il estl’élément central autour duquels’organise toute la vie des habi-tants des oasis. Il détermine lerythme des jours, des saisons etdes années. Il charrie les espoirsde prospérité et de sécurité ali-mentaire.

Le ministère de l’agriculture nes’est pas trompé en incluantBordj Ben Azzouz dans la listedes 10 communes des Ziban quivont bénéficier d’une indicationgéographique labellisée (IGL)pour leur production de DegletNour.

ENVIRON 80 % DE LAPOPULATION VIT DE LADATTEUn producteur de dattes, ren-contré au hasard d’une prome-nade dans les palmeraies, expli-quera que «si l’Etat veutvraiment développer ce cré-neau, il est d’abord nécessaired’aider les agriculteurs à multi-plier par dix le nombre de pal-miers plantés. Avant de pré-tendre à vouloir exporter ouentreprendre des opérations delabellisation ou d’IGL pour lesdattes, il faut d’abord avoir uneproduction conséquente. La dat-te est chère car elle est rare.Quelle est l’unité de condition-nement de dattes qui peut se tar-guer d’offrir du travail à ses em-ployés toute l’année ?»Abondant dans le même sens unautre ajoutera: «Il ne faut incri-miner ni la filière tunisienne, nila spéculation, ni les chambresfroides, ni le troc qui est unepratique disparue depuis les an-nées 1970 pour expliquer lemanque de datte; la productionest trop faible pour répondre aumarché, tout simplement.» Avecses conditions climatiques etédaphiques idéales pour le pal-mier-dattier, la wilaya de Bis-kra, et plus précisément la ré-gion des Ziban ouest où il a étéidentifié plus de 300 cultivars depalmiers-dattiers, dont 80, ycompris la Deglet Nour, fontl’objet d’une opération de carac-térisation et de classement ef-fectuée par les services tech-niques de la DSA, recèle unpotentiel qui n’attend qu’a être

exploité. «Ce fruit, conformé-ment aux recommandationsprophétiques, est consommépour rompre le jeûne durant lemois de Ramadhan mais aussitoute l’année. Il compose l’ordi-naire de tout Oasien. Il a permisaux moudjahidine de la Révolu-tion algérienne d’échapper à lafamine, aux caravaniers de tra-verser les immensités saha-riennes et aux populations de larégion de se prémunir contre lesaffres de la misère. Il renfermeles forces réunies de la terre, del’eau et du soleil», vous dira-t-on, avant d’ajouter que «la datteest un autre don d’Allah auxhommes.»Alors ! Vous voulez visiter lesZiban et ses palmeraies le tempsd’un après-midi qui restera in-oubliable ? Votre enchantements’installera dès Aïn Bennaouiqui apparaîtra soudainement audétour d’un long virage à 7 kmde Biskra. L’horizon y est acca-paré par une frange de verdure.

QUAND LES PALMESPEIGNENT L’AZURC’est une rangée de palmiers àla houppe si caractéristique.Dandinant sous les effets d’unagréable souffle chaud arrivantdu sud, les palmes semblentvouloir peigner l’azur pour ledébarrasser de quelques restesde nuages cotonneux. A El Had-jeb, vous vous arrêterez pouracheter des figues et des dattes àla robe jaune et brun appeléesM’nagar; des dattes précoces,succulentes et raffinées, que desenfants exposent sur des étalsimprovisés à l’ombrage des pal-miers bordant la bande d’as-phalte. Vous traverserez Bordj Enous,Oued Zerari, Aïn Karma. En ar-rivant au niveau de la communede Bouchagroune, soit à 24 kmde Biskra, vous abandonnerez lanationale qui mène jusqu'à Bou-

saâda. Elle passe par des col-lines qui escamotent la beautédes vergers croissant sous lespalmiers et privent les voya-geurs du parfum de résine va-nillée embaumant l’air en cettepériode de mûrissement desdattes. Pour sentir la magie desZiban, voir l’œuvre miraculeusede la nature et humer les odeursde la terre, il vaut mieux prendrel’ancienne «Route de Tolga» quitraverse Bouchagroune. Vousserez subjugués. De part etd’autre de la route, des milliersde palmiers-dattiers jalonnent leparcours. Sans avertissement,arrivera Lichana et, seulementquelques kilomètres plus loin,un carrefour. Bordj Ben Azzouzest à 4 km de là, sur la gauche.Tirant son nom de la dynastiedes Azzouz qui firent de cet oa-sis, vers l’an 1660, un relais im-portant pour les caravanes et lespèlerins en partance pour laMecque, Bordj Ben Azzouz estconstituée de deux noyaux ur-bains noyés dans une forêt depalmiers. D’anciens murets en«toub» bordent les palmeraiesoù règne une ambiance de tra-vail calfeutrée. Une armée detravailleurs agricoles s’affairedans un silence impressionnant.A la vue de tant de beauté et degrâce émanant des palmiers etdes hommes leur prodiguant dessoins, vous aurez l’impressionde rentrer dans un monde à part.Celui des fellahs des Ziban, desproducteurs de dattes, deshommes rudes en apparence, enharmonie avec leur environne-ment, grégaires et peu expan-sifs, ayant acquis un savoir-faireinestimable dans le domaine dela phoeniciculture. Si vous déci-dez de faire une virée dans lesZiban, ils prendront le temps devous expliquer leur métier et cequi est nécessaire de faire pourle développer.

Hafedh Moussaoui

Virée au royaume de Deglet Nour

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NPlus de 300 cultivars de palmiers-dattiers, ont été identifiés par les services de la DSA

REPORTAGE

El Watan - Jeudi 9 septembre 2010 - 9

R É G I O N O U E S T

La collectivité locale de Djidiouia, l’une des importantes ci-tés de la wilaya, vient de bénéficier d’une assiette foncièrede près de 200 hectares qu’elle a d’ores et déjà décidé de

transformer en une autre zone d’activités. L’ayant abandonné des années durant, ses exploitants, dans lecadre d’une EAC (exploitation agricole collective), ont finale-ment obtenu des pouvoirs publics de «fructifier» ces terres ja-chères. Ainsi, les services de la PME (petites et moyennes entre-prises) doivent enclencher toutes les procédures nécessaires pourentamer l’exploitation de cette superficie, doit-on savoir.Conscients de l’impact direct de l’investissement industriel sur ledéveloppement global de la localité, les instances concernées parce secteur comptent aussi se lancer dans une opération d’assai-nissement de la situation de l’ancienne zone d’activité de la ville.«Tout opérateur ayant bénéficié d’un lot sur la base d’un cahierde charge et ayant opéré une «incartade» en désorientant sonprojet ou l’ayant carrément abandonné sera mis en demeureavant qu’il ne soit délesté de sa parcelle», affirme-t-on. Le cas de la zone de Oued Djemaâ, créée il y a des années, enest un témoignage tangible puisque les «faux» investisseurs sesont accaparés de milliers de m2 à un prix symbolique sansqu’aucune activité industrielle ou artisanale n’apparaisse. Danscertains cas, les lots se sont transformés en enclos pour l’élevageen milieu urbain. Issac B.

SIDI BEL ABBÈSL’APC cible le commerceinformelL es autorités communales de Sidi Bel Abbès viennent de dé-

clencher une opération visant l’éradication graduelle du mar-ché formel. Initié conjointement avec les services de sûreté et ducommerce, la mesures doit toucher, dans une première phase, di-vers sites urbains littéralement envahis par la prolifération desmarchands ambulants et autres vendeurs à la sauvette. Pour cefaire, les responsables communaux ont, d’ores et déjà, ciblé lespopuleux quartiers de Benhamouda et Sakia El Hamra, ainsi queles rues Oulhassi Mokhtar, Didouche Mourad et les artères adja-centes où les commerces illicites se sont insidieusement propa-gés provoquant, de fait, une concurrence déloyale qui est fort pré-judiciable aux commerçants exerçant dans la légalité. Selon leprésident de l’APC de Sidi Bel Abbès, l’opération d’assainisse-ment doit s’étendre dans une seconde étape aux espaces jouxtantla coupole et assortie d’une procédure de recensement et de régu-larisation d’un certain nombre de marchands ambulants auxquelsseront attribués des stands de vente au niveau du marché de SidiDjilali. Le responsable a indiqué que l’initiative a pour but précisd’endiguer la prolifération des activités commerciales infor-melles et leur impact négatif sur les espaces urbains (nuisances,manque d’hygiène, encombrement, insalubrité,…). Compte tenude l’ampleur prise, au cours de ces dernières années par le com-merce informel, la tâche s’annonce plutôt ardue. M. Habchi

MASCARALe CRA multiplie ses actions de solidaritéL e Croissant rouge algérien (CRA) a marqué, favorablement,

sa présence à travers le territoire de la wilaya de Mascara, du-rant le mois de Ramadhan, par de multiples actions de solidaritéenvers les familles et autres personnes démunies. Selon le coordi-nateur du comité de wilaya du CRA à Mascara, M.Drir Benali,«chaque famille des 360 nécessiteuses résidant au niveau desdouze communes a bénéficié, dès le début du mois de Ramadhan,d’une enveloppe financière de 3 000 dinars et d’un couffin, d’unevaleur de 4 000 dinars, composé de produits alimentaires debase». «Chacune a bénéficié d’un quota de 60 couffins», a-t-ilprécisé. En prévision de la célébration de la fête de l’Aïd El-Fitr,nous dira le coordinateur du CRA à Mascara, un important lot devêtements neufs pour enfants (filles et garçons) a été distribuéaux familles à travers les différentes localités de la wilaya. Ces ef-fets vestimentaires destinés aux enfants des familles nécessi-teuses, d’une valeur de 100 millions de centimes, représentent lesecond don accordé par la cimenterie d’Oggaz du groupe LafargeAlgérie au Croissant rouge algérien de Mascara. Le premier don,rappelons-le, est également évalué à un million de dinars en den-rées alimentaires. Selon la responsable de communication de la-dite cimenterie, Mlle Mzad, «un budget de 200 millions de cen-times a été dégagé par la cimenterie dans le cadre de ses actionssociales, pendant ce mois de Ramadhan, envers la population dé-munie à Mascara». Souag Abdelouahab

ADRAR Les enseignantsont signé leursPV de repriseEnviron 5294 personnes,constituant le corps dupersonnel pédagogique, destrois paliers confondus, ontdû rejoindre leurs postes cedimanche matin, selon le SGde la direction de l’Éducationde la wilaya d’Adrar. Cetimpressionnant dispositifhumain sera chargéd’encadrer et d’assurer laformation et l’éducation, pourcette année scolaire2010/2011, de près de 1015

élèves du secondaire, 1922

du moyen et 2357 bambins duprimaires. En outre, 5067

nouveaux enfants sontattendus dans le cadre dupréscolaire. Sur le planinfrastructure scolaire deuxnouveaux lycées d’unecapacité chacun de 800

places dont 300 en régimed’internat (l’un à Timokten etl’autre à Tamentit)s’ajouteront aux 27 autresétablissements secondairesexistant à travers la wilayaainsi que deux autres CEM(Zaouiet Kounta et Talmine)pour atteindre un total de 76

collèges. Quant au primaire,toutes les structuresfonctionnelles ontpratiquement bénéficié d’unprogramme d’extension declasses ainsi que laréalisation de deux nouveauxgroupes scolaires à Adrarville. A. A.

SAÏDA14500 cartablespour les démunisLa direction de l’Actionsociale de Saïda vient deréceptionner le premierarrivage des 14500

trousseaux scolairesconstitués de cartables, defournitures scolaires et detabliers, don du ministère dela Solidarité au profit desélèves nécessiteux. Selon ledirecteur de la DAS, «on estobligé de doter tous lessecteurs relevant de notreministère à savoir les écolesdes non-voyants, celle desmalentendants et deshandicapés. Le reste sera misà la disposition de la directionde l’Éducation qui distribueraces cartables à la frange laplus défavorisée de la société(orphelins, victimes duterrorisme et nécessiteux)».

Sid Ahmed

SANTÉ À TIARET

Pour une thérapiede choc

● La DLEP et la DSP ont été chargées d’«élaborer une étude devantpermettre l’aménagement, selon les normes, du service de la maternité

«Zohra Aourai», jusque-là confiée à des entreprises non qualifiées».

CHLEF

Menace sur le plan de développement

D éjà fortement affecté par les retards, le pro-gramme de développement risque encore de

connaître des perturbations avec les dernierschangements opérés dans l’exécutif de wilaya.En effet, deux directeurs et non des moindres,ont été touchés par les départs annoncés par leursministères respectifs. Il s’agit du directeur del’Urbanisme et de la Construction et celui desTravaux publics. Le DUC, qui n’a passé qu’uneannée à la tête de son secteur, a été carrément li-mogé et remplacé provisoirement par le direc-teur du Logement et des équipements publics(DLEP). Le ou les motifs officiels de ce change-ment subits demeurent inconnus pour le mo-ment, mais, selon certaines indiscrétions, il se-rait lié «aux retards enregistrés dans le secteur etaux rapports tendus entretenus par ce respon-sable avec ses partenaires». Une chose est sûre :les opérations d’aménagement des villes et lesprojets de construction dans le domaine connais-sent des lenteurs considérables. Les observateursavertis restent sceptiques quant à la capacité de

son successeur de redresser la situation en untemps si court. Pour sa part, le directeur des Tra-vaux Publics a été muté dans les mêmes fonc-tions à Khenchela, a-t-on appris hier de sourcesproches de la direction. Il a été remplacé par unnouveau promu de la DTP de la willaya voisined’Aïn Defla. Des cadres du secteur, avec les-quels nous nous sommes entretenus, parlentd’une «perte» pour la wilaya, car ils estimentque ce responsable est derrière la «dynamiqueque connaît le secteur» en dépit des critiques surla gestion de certains projets. Ils craignent un ra-lentissement des activités avec l’arrivée d’unchef de service à la tête d’une aussi importantedirection de l’exécutif de wilaya. Cependant, du côté des officiels, ce changementest vu d’un bon oeil car il permettrait, à leursyeux, de donner une nouvelle impulsion auxdeux secteurs concernés. Mieux, le wali de Chlefveut s’entourer d’une nouvelle équipe dirigeantepour réussir le nouveau plan quinquennal quipeine à démarrer. A.Yechkour

Nul doute que le secteurde la santé à Tiaret nejouit pas d’une bonne

réputation. Plusieurs raisonssont invoquées par les uns etles autres s’agissant d’un sec-teur qui, en dépit des effortslouables des pouvoirs publicscentraux et locaux, n’arrive pasà se hisser aux attentes des ci-toyens. Le constat amer estpresque suggéré par le chef del’exécutif local, à l’issue d’unelongue visite d’inspection ef-fectué cette semaine, dans di-verses infrastructures sani-taires. Visite censée secouerune certaine léthargie et inocu-ler la dimension humaine ethumanitaire dans la prise encharge. Beaucoup de projetsont été initiés et d’autres sontlongtemps restés en gestation.La prise en charge de certainespathologies souffre, toujours,de l’absence de spécialistesquand bien même ces derniersrechignent à rejoindre Tiaretpour des considérations deconfort que le ministère se doitde traiter énergiquement. Lesecteur, qui semble se structu-rer grâce aux intéressants pro-jets, marque toujours le pas. Lewali a affiché une mine non ré-jouie à la vue de structures.L’exemple le plus récurent res-te celui de la maternité «ZohraAourai». Cette infrastructure,la plus décriée par les citoyens,n’incite pas à la confiance sil’on se fie au taux de mortalitéinfantile évoqué. La maternité«Zohra Aourai», qui ne disposepas de gynécologues ni de pé-diatres, continue de générerainsi un mécontentement gran-

dissant. Beaucoup de gens sesont, en effet, plaints de négli-gences réelles ou supposées.Certains se sont carrément di-rigés vers la justice. D’autresse sont résignés à la fatalité.Cette structure, à vocation ré-gionale, dispose de 105 lits et25 à 30 naissances sont enre-gistrées par jour.

RÉALISATION D’UNCOMPLEXE MÈRE-ENFANTLe wali a, d’ailleurs, instruitson staff d’«élaborer une étudedevant permettre l’aménage-ment selon les normes de cetteinfrastructure sanitaire,jusque-là confiée à des entre-prises non qualifiées». LaDLEP ainsi que la DSP sontchargées, ajoute le communi-qué, de cette tâche. En atten-dant, le secteur reste concernépar la réalisation d’un com-

plexe mère-enfant. Le servicenéphrologie n’a pas été en restelors de cette visite. Le secteur abénéficié, à ce titre, de la réali-sation d’un grand centre encours de finition. Doté d’uneenveloppe initiale de 160 mil-lions de dinars, ce centre dispo-sera de 30 appareils pour ladialyse et s’est offert un pla-teau technique pour la chirur-gie et un pavillon secondaire de16 lits. Le secteur, dans sa quê-te d’asseoir la prévention, vientde bénéficier de deux polycli-niques, inaugurées d’ailleursdans deux grandes cités (Zaa-roura et Karman). En clôturede sa visite, M.Bousmaha a vi-sité les urgences médico-chi-rurgicales de l’hôpital «YoussefDamerdji». Là aussi, selon lecommuniqué, des directivesont été données aux respon-sables concernés. A. Fawzi

Le secteur de la santé, qui semble se structurer grâce auxintéressants projets, marque toujours le pas

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DJIDIOUIA (RELIZANE)La ville se veut unezone industriel

El Watan - Jeudi 9 septembre 2010 - 10

I N T E R N A T I O N A L E

LA BELGIQUE MENACÉE DE PARTITION

Par Mohammed Larbi

OOn a souvent tendance à perdre de vue que denombreux pays européens affichent unestabilité de façade. Une fausse quiétude,

car ils sont eux aussi menacés de partition. L'imageainsi évoquée ne renvoie plus seulement au courantqui a traversé l'ancienne Europe de l'Est, marquée,disait-on, au milieu des deux décennies écouléespar la montée du sentiment nationaliste que l'on ten-tait alors d'opposer à une force d'oppression généra-lement située à l'extérieur des frontières. La preuveen a été donnée au début de cette année à l'occasionde la proclamation de l'indépendance du Kosovo,l'ancienne province serbe. De nombreux pays euro-péens avaient refusé de reconnaître le nouvel Etat,non pas par sympathie ou alliance avec la Serbie,mais de crainte de l'effet de contagion, bien réel. Etdes nombreux pays européens qui en sont réelle-ment menacés, la Belgique était placée en tête.

Mais l'histoire est tellement ancienne, et la menacesi récurrente, que peu de gens, paradoxalement, ycroient vraiment. Tous ceux qui tiennent la corde,entendent chacun crier plus fort que tous les autres.En fait, ne pas subir la menace de séparation entrefrancophones et néerlandophones. Pour beaucoup,il s'agit davantage de pourrissement de la scène po-litique, puisque la Belgique vit une crise institution-nelle et politique depuis trois années, et de ce fait laplus longue de son histoire. C'est pour éviter quecette situation ne dure plus longtemps, et alorsmême que son pays assure pour ce semestre, la pré-sidence tournante de l'UE (Union européenne) quele roi des Belges, Albert II, est monté au créneaucomme le lui permet la Constitution. A vrai dire, re-tiendra-t-on de lui, il a agi vite en désignant deuxmédiateurs, les présidents de la Chambre des dépu-tés et du Sénat à pied d'œuvre depuis mardi. Ils ontpour tâche de renouer les fils du dialogue. «Ceci estnécessaire pour préserver le bien-être économiqueet social des citoyens et pour réformer durablementnos institutions», a dit le souverain dans un commu-niqué. Ce choix n'est pas anodin : le président de laChambre, le socialiste André Flahaut, et celui duSénat, Danny Pieters, membre du parti indépendan-tiste flamand NV-A, représentent les deux princi-pales formations des deux grandes communautésdu pays. Mais il n'y a aucune garantie qu'ils réussi-

ront là où les présidents de leurs propres partis ontéchoué pendant presque trois mois, en raison de di-vergences de fond sur l'avenir institutionnel et fi-nancier du pays. «La Belgique est un pays difficile,il faut allier une partie du pays qui vote à gauche etune autre à droite», a relevé Bart de Wever, prési-dent du N-VA, un parti de droite. Si au bout ducompte un gouvernement ne peut être formé, laBelgique devra retourner aux urnes, comme en juinoù déjà le scrutin avait été convoqué face à l'incapa-cité des deux communautés à s'entendre. Avec unrisque de radicalisation accru de l'électorat fla-mand. Depuis juin 2007, le pays n'a en fait jamaisvraiment connu la stabilité politique. Il reste pourl'heure gouverné par une équipe chargée de gérerles affaires courantes. Mais se rend-on compte, lesextrêmistes, ont eux-mêmes fini par nuancer leurdiscours. Ce qui ne veut pas dire pour autant quec'est un pas en arrière, d'autant que les analyses semultiplient qui feraient que le risque de scissionaura un impact moindre que ce qui était appréhen-dé. L'Europe qui, indique-t-on, a accaparé de trèsnombreux pouvoirs, a rendu la procédure facile entermes de frontières à surveiller ou de monnaie àfrapper. Si le pas venait à être franchi ce serait la find'une autre mosaïque, mais un autre cauchemarpour cette Europe qui refuse d'aller au-devant de sespropres antagonismes. M.L.

PLUS DE TABOUL e tabou de la scission de la Bel-

gique commence à tomber dans lemonde politique francophone, dontplusieurs représentants de premierplan ont ouvertement évoqué cetteéventualité, dimanche, en raison desdifficultés à s'entendre sur l'avenir dupays avec les Flamands. Les déclara-tions sont toutes venues du Parti so-cialiste, vainqueur des récentes élec-tions législatives du 13 juin en Wallo-nie. «Espérons d'abord que ça n'arri-ve pas, parce qu'en cas de scission, cesont les populations les plus fragilesqui en paieront le prix le plus lourd»,a déclaré la ministre de la Santé et desAffaires sociales du gouvernementactuel, Laurette Onkelinx, dans unentretien publié par le quotidien laDernière Heure. «D'un autre côté, onne peut plus ignorer que parmi unegrande partie de la population fla-mande, c'est un vœu», a poursuivi Mme

Onkelinx, également vice-Premierministre, «donc, oui, il faut se prépa-rer à la fin de la Belgique. Sans quoi

on risque d'être les dindons de la far-ce côté francophone», a-t-elle jugé.Le parti indépendantiste flamandNV-A a remporté les élections dans lapartie néerlandophone du pays. De-puis, les négociations visant à formerun gouvernement de coalition avecles francophones ont échoué en rai-son de divergences sur l'avenir duroyaume. Le roi des Belges, Albert II,a désigné samedi deux médiateurs, unfrancophone et un Flamand, pour ten-ter de relancer les discussions et sur-monter la crise politique. Un autreresponsable francophone, le ministre-président de Wallonie, Rudy Demot-te, a appelé sa communauté à envisa-ger désormais «toutes les hypo-thèses», dont celle de se prendre enmain toute seule sans la Flandre. «Ilest certain que nous devons nousprendre en main nous-mêmes», a-t-ildit à la radio RTBF. Il faut aujour-d'hui, a-t-il estimé, réfléchir à toutesles hypothèses «qui nous imposent depouvoir nous assumer». A ses yeux,

la Wallonie et Bruxelles, la troisièmerégion du pays, très majoritairementfrancophone mais enclavée à l'inté-rieur de la Flandre, ont des outils«pour voir ce qu'on peut faire poursoi-même et ne pas attendre demain».Ces prises de position s'ajoutent à cel-le d'un autre responsable importantdu Parti socialiste francophone, Phi-lippe Moureaux. Ce dernier a été le premier à briser letabou en évoquant dans une interviewvendredi la scission du pays. «On estjusqu'à présent dans un processus dedélitement de l'Etat. On va peut-êtreentrer dans l'organisation progressi-

ve de la séparation», a-t-il dit. Si lesnégociations pour former un gouver-nement restent dans l'impasse, lesBelges pourraient être à nouveau ap-pelés aux urnes, avec un risque de ra-dicalisation accrue de l'électorat fla-mand. Dimanche, plusieurs dizainesde milliers de Flamands ont participéà une manifestation annuelle consis-tant à faire le tour de Bruxelles à véloou à pied pour rappeler aux franco-phones qui résident dans la capitale etsa banlieue qu'ils vivent entourés dela Flandre, et pour bien marquer le ca-ractère néerlandophone de leur terri-toire. M.L.

Fini le temps de la stabilité de façade

Un scénario délicat à appliquer M ême en Flandre, seuls 15% des personnes

interrogées se prononcent en faveur del'éclatement du pays.L'impossibilité de former un gouvernement enBelgique et les divergences croissantes entreFlamands et francophones ont fait ressurgirl'hypothèse d'une scission du royaume, maisce scénario comporte de nombreux obstaclesjuridiques et économiques, estiment desexperts. Le chef des socialistes francophones,Elio Di Rupo, a renoncé dimanche à former unecoalition gouvernementale faute d'accord avecdeux partis flamands sur l'avenir du pays.Plusieurs responsables francophones,essentiellement socialistes, ont dans la fouléeévoqué un «plan B», qui verrait la Flandre(nord, néerlandophone) quitter le giron belgeet les francophones (Sud) prendre leur destinen main. «Parmi une grande partie de lapopulation flamande, c'est un vœu, donc, oui, ilfaut se préparer à la fin de la Belgique», anotamment déclaré la ministre de la Santé,Laurette Onkelinx. Le député français de droite,Nicolas Dupont-Aignan, a même estimé lundique la France devait «se préparer à accueillirses compatriotes wallons et bruxellois».Toutefois, le scénario de la scission est rejetépar 57% de Belges, contre 14% qui y sontfavorables, selon un sondage publié par lequotidien la Libre Belgique. Même en Flandre,seuls 15% des personnes interrogées seprononcent en faveur de l'éclatement du pays.Les experts estiment qu'une séparation seraitlourde de conséquences en raison del'interdépendance de la Flandre (6 millionsd'habitants), de la Wallonie (francophone, 3,5

millions d'habitants) et de Bruxelles (1 milliond'habitants). «Les Wallons seront ceux quiperdront le plus parce qu'ils sont les pluspauvres», estime l'économiste RobertDeschamps, qui relève toutefois que toutes lesrégions en pâtiraient. Le sort de Bruxelles estégalement un frein majeur au divorce desBelges. La capitale est en effet peuplée à plusde 90% par des francophones mais elle estgéographiquement enclavée dans la Flandre,rendant hypothétique l'existence d'un Etatfrancophone Wallonie-Bruxelles, qu'il soitindépendant ou rattaché à la France. La Flandren'est par ailleurs pas prête à laisser Bruxelles,poumon économique du pays, aux seulsfrancophones. Une scission du paysnécessiterait en outre un partage de la dettepublique belge. Celle-ci, de 330 milliardsd'euros, risque encore de s'alourdir en raisonde la hausse prévisible des taux d'intérêt quiseraient appliqués aux nouveaux Etats pour lafinancer. Les obligations belges sont d'ailleursdéjà sous pression. L'établissement denouvelles frontières serait également un vraicasse-tête, notamment dans la banlieue deBruxelles située en Flandre, où vivent plus de100 000 francophones. Quant aux entreprises,elles seraient confrontées à des législationsdifférentes, ce qui pèserait sur l'emploi.Politiquement, la scission de la Belgique auraitun retentissement beaucoup plus grand sur laconstruction européenne dans son ensemble –un projet qui ambitionne précisément de réunirdes peuples différents – que la partition de laRépublique tchèque et de la Slovaquie en 1993.

Le royaume, qui accueille le siège desinstitutions de l'UE, est l'un des membresfondateurs de l'Union. Une dissolution de laBelgique embarrasserait en outre des payscomme le Royaume-Uni ou l'Espagne, dontcertaines régions réclament aussi plusd'autonomie, voire l'indépendance. Seloncertains juristes, si la Flandre prenait seule sonenvol, elle devrait renégocier son adhésion àl'UE, à l'ONU et à la zone euro, tandis que laBelgique «résiduelle» (francophone) en seraitmembre de droit. Sauf si la Wallonie repartaitsur les bases d'un nouvel Etat. M. L.

Toutefois, le scénario de la scissionest rejeté par 57% de Belges,contre 14% qui y sont favorables,selon un sondage publié par lequotidien la Libre Belgique

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Flamands et Wallons pour une photo commune

Grande place de Bruxelles

Carte de la Belgique

Le témoignage d’un jeune officierd’artillerie danois, Adolphe VilhelmDinesen, qui a découvert l’Algérie en1837 comme volontaire dans l’armée

française, est d’un précieux concours pourcomprendre l’Emir qui avait le même âge. Sonouvrage a été publié en danois en 1840 àCopenhague et, la même année, il fut traduit enallemand à Berlin. Intitulé Abdelkader et lesrelations entre les Français et les Arabes enAfrique du Nord, il apporte de nouveauxéclairages sur les actes, les fondements du règnede cet homme d’Etat qui était, à ses heures, unpoète, un fervent soufi, un homme de plume etd’épée. Sa «Deira» que la France colonialesurnomma la «Smala» accueillait aussi lesprisonniers que les combattants ont puneutraliser lors des célèbres batailles. Certainsde ces prisonniers ont témoigné des conditionsdans lesquelles ils ont vécu leur séjour carcéral.Ils ont surtout loué le traitement plein degénérosité que la mère de l’Emir leur a fait subir.Mais qui est cette dame dont on n’a pas parléassez souvent alors qu’elle a joué un rôleprépondérant dans la vie de son quatrième fils,Abdelkader. Le président de la section d’Oran dela Fondation Emir Abdelkader, le Dr ChamylBoutaleb, a recueilli quelques rares documentssur cette femme vertueuse qui épousera en 1807Hadj Mohieddine. En réalité, ce dernier eutquatre épouses. Les deux premières lui ontdonné deux enfants, Saïd et El Mostfaquatre : El Hachemi, Ahmed, Aboubekr etAbdelkader. «C’est une dame vertueuse par sonâge et par sa grandeur d’âme. Elle fut

l’excellente conseillère de son fils par seslumières, sa perspicacité naturelle», disait d’ellel’historien A. de La Croix, dans son ouvrageHistoire privée et politique d’Abdelkader (Paris1845). Mais l’histoire a retenu de lalla Zohrad’autres choses, rares en ces moments dedétresse et de violence : sa douceur, sa bonté etsa charité, combien de fois exercées en faveurdes prisonniers français que le sort des armesavait fait tomber aux mains de son fils. La Portede Vaux, médecin militaire, fut capturé au coursde la bataille de Sidi Brahim et conduit à laDeira. Ce prisonnier y trouva dès son arrivéetout le réconfort auprès de cette pieuse femme.«La vieille mère du héros, dira ce témoin, se

montra au-devant de nous pour nous recevoir enquelques mots dits avec onction et sagesse. Ellenous fit entendre que notre défaite était sansdoute la volonté de Dieu dont nous étions venustroubler les simples serviteurs dans la terre quele Ciel leur avait donnée en partage… Mais ceDieu est Tout-Puissant, ses desseins sontimpénétrables. Peut-être, après l’expiation, vousrendra-t-il, un jour, à votre patrie et à votrefamille.» Cependant, il arrivait parfois à cettevénérable dame de dire sa colère aux captifs.C’est ce qui arriva au capitaine Schmidt,comptant lui aussi parmi les prisonniers de SidiBrahim : «Qu’êtes-vous venu faire dans notrepays ? Il reposait calme et prospère et vous y

avez jeté les orages et la désolation de laguerre», note Isodore Pierre Schmidt dans sonlivre Histoire des derniers prisonniers françaisfaits par Abdelkader en 1845 (Editions Paris1852). En fait, Abdelkader avait eu desprisonniers depuis 1833. Quand il y avait desfemmes, et il y en eut quelques-unes, c’était samère et son épouse qui s’en occupaient, quiveillaient personnellement à ce que leur séjourfut le moins rude possible et leur honneurprotégé. Dans son livre Les prisonniersd’Abdelkader, qu’il publia après sa captivitéMonsieur de France, enseigne de vaisseau,écrit : «Tant que tu resteras auprès de moi, lui ditl’Emir, tu n’auras rien à craindre, ni mauvaistraitements, ni injures» et il tint parole.D’ailleurs, la politique humanitaired’Abdelkader vis-à-vis des prisonniers futillustrée par l’aboutissement d’un accord surl’échange de prisonniers, grâce à l’interventionfortuite de Monseigneur Dupuch, Evêqued’Alger. Abdallah Bendenia

El Watan - Jeudi 9 septembre 2010 - 13

HISTOIRES ORANAISES

■ SSIIDDII BBEELL AABBBBÈÈSS.. La piscine municipale nedésemplit pas même au mois de Ramadhan PP..1144■ CCOONNSSTTAANNTTIINNEE.. Le King fait vibrer le vieux Rocher PP..1155■ VVUU ÀÀ LLAA TTÉÉLLÉÉ.. Chronique hebdomadaire de A. Merad PP..1155■ BBLLIIDDAA.. Les rescapés d’Oliva PP..1166

Durant ses dix-septannées de combat derésistance contre le corpsexpéditionnaire, la vieintime de l’EmirAbdelkader est liée à sa«Deira», la capitaleitinérante d’un Etat endevenir que cet illustrehumaniste, à la foisstratège de guerre et findiplomate, a mis en placepour gérer militairementet politiquement le pays,en quête de sonindépendance depuis qu’ila été envahi, en 1830, parune des plus grandespuissances.

Abdelkader avait eu des prisonniers depuis 1833. Quand

il y avait des femmes, et il y en eut quelques-unes,

c’était sa mère et son épouse qui s’en occupaient.

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Zohra, la mère conseillère de l’EmirZohra, la mère conseillère de l’Emir

L’Emir Abdelkader était unhomme de plume et d’épée

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■ BBOONN PPLLAANN MMUUSSIIQQUUEE

Ce soir à El Kheima, «Fi qaadet lahbab»à l’hôtel Hiton à Alger, Habib, Massi,

Radia Manel pour la dernière soirée du Ramadhan.

LA PISCINE MUNICIPALE DE SIDI BEL ABBèS

Nichée dans le décorverdoyant dont se pare lejardin, la piscine faitfigure de véritable point

de ralliement où se retrouventquotidiennement de nombreuxhabitués issus, pour la plupart, desdifférents quartiers populaires. Bienplus, le site est devenu, la caniculeaidant, une alternative salutaire quileur permet, faute de pouvoir s’offrirdes vacances au-delà de la ville quiles a vus naître, d’échapper, le tempsd’une baignade, à la torpeur estivale.Pourtant, «cette piscine, restée àl’abandon par le passé, a sombrédans un délabrement sans précédentavant de tomber en désuétude, augrand dam des mordus de laplongée». Ces propos sont tenus parNasser, le gérant de la piscine qui, auprix d’un travail laborieux, a pu, dèsl’année 2007 redonner vie au site eten faire un lieu de rencontre et deconvivialité pour le public. «Depuisnotre installation, dira-t-il, nousnous sommes attelés à réhabiliter lapiscine dans le souci constant d’enfaire un espace de détente et dedivertissement tant pour lespassionnés de la natation que pourles simples profanes.» Visiblementsatisfait de l’attrait du public pour lesite, le gérant précisera que «lafréquentation du site est devenuetelle que même la période de jeûne

n’a pas dissuadé les habitués de sebaigner allégrement, en prenanttoutefois le soin de garder la têtehors de l’eau». Ces jours-ci, lesenfants ne sont pas en reste, puisquedisposant d’un bassin d’initiation àla natation, ils s’adonnent à diversesjeux récréatifs et ludiques sous l’œilbienveillant des maîtres nageurs. Ilss’en donnent même à cœur-joie,s’autorisant même quelquesintrusions furtives dans le grandbassin destiné aux adultes etdisposant de deux superbesplongeoirs. Pour de nombreuxparents rencontrés, la piscinemunicipale constitue un espace idéalpour des centaines d’enfants enquête de fraîcheur et à des prix plutôtabordables (50 à 200 DA/heure). Legérant de la piscine ne manquera pasde faire une remarque de taille enaffirmant que depuis l’ouverture dela piscine en 2007, aucune noyaden’a été enregistrée au lac de SidiM’hamed Benali où, faute de mieux,les jeunes n’hésitaient pas à s’yrendre en faisant fi de l’interdictionformelle du site à la baignade et des

risques qu’ils encourent. Une telleremarque devrait inciter lesresponsables locaux concernés àréactiver la piscine semi-olympiquedu complexe omnisports du 24Février 56 dont la fermeture depuisplusieurs années déjà a porté unsérieux coup à cette noble disciplinequ’est la natation. La raison de cettefermeture ? Une banale histoire depanne affectant les installationstechniques du site, aggravée par

l’indigence humaine… Hormis lapiscine municipale, qui est perçuecomme une véritable boufféed’oxygène, il n’existe aucune autrestructure du genre dans une ville quicompte pourtant une populationestimée à plus de 400 000 âmescomposée, de surcroît,majoritairement de jeunes. Unetriste réalité que ni les projets lancésdans le cadre du programmeprésidentiel, ni la bonne volonté denombreuses associations soucieusesde maintenir en «vie» une disciplineen voie d’extinction, ni encore lesdiscours sans lendemain deresponsables noyés dans leurincompétence n’ont pu changer.

M. Habchi

E n effet, il y avait un mondefou à la salle de spectacles.L'affiche était en effet

attirante, car c’est MohandAmeziane, un monstre sacré de lachanson kabyle qui y figure. Avantque l’artiste fasse son apparition surscène, ce sont des groupes d’artisteslocaux qui ont fait vibrer la salle avecdes chansons du style gnawa etchaâbi. Le public s’est déplacé detoutes les localités berbérophones à

l’instar des Ath Laâziz, Haizer etsurtout d’Ath Laksar venus assisterau gala de l’auteur de la célèbrechanson Aya Fendjal sortie en 1978.L’artiste n’était peut-être pas ausommet de sa forme, mais il n’a rienlaissé paraître, multipliant lessourires et les regards complices avecle public venu spécialement assister àson concert après une longue absencesur scène. Lui qui a répondufavorablement à l’appel du public, est

revenu, après avoir déserté la scèneartistique pendant une vingtained’années. Le chanteur a marqué son retour parun excellent concert devant uneassistance nombreuse, mais aussi dequalité ayant apprécié et applaudichacune des œuvres interprétées avecpassion et amour par le chanteur.Accompagné par l’un des meilleursguitaristes en Algérie, Mouloud AïtOumghar, l’un des fondateurs dugroupe de rock Les Lions d’Akbou,Mohand Ameziane, a entamé sasoirée par l’une de ses chansonscélèbres, à savoir Aya Fendjal. Desdizaines de ses chansons ont étéreproduites par plusieurs chanteursde la nouvelle génération.

A. Fedjkhi

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La piscine a permis de fuire les grandes chaleurs

la piscine municipale constitue

un espace idéal pour des centaines

d’enfants en quête de fraîcheur.

La piscine municipale du jardin public de Sidi BelAbbès est l’unique site de natation où convergent,en cette période de grandes chaleurs, les amateurset autres adeptes de baignades.

Même en période de jeûne,elle ne désemplit pas !

Hier, à la maison de la culture Ali Zamoum deBouira, Mesbah Mohand Ameziane a enflammé lascène en présence d'un public nombreux dont laplupart sont des familles, des jeunes, filles et garçons.

BOUIRA. Soirées ramadhanesques

Mesbah Mohand Ameziane marque son retour

Béjaïa

Nuit du courtmétrage au TRBLe court métrage a vécu sa nuitde Ramadhan à Béjaïa. C’est authéâtre Malek Bouguermouh queles animateurs de l’associationProject’heurts ont décidé de fairepasser un enchaînement de petitsfilms, regroupés à l’affiche entrois programmes qu’un entractevient séparer. Le temps deprendre, pour les nombreuxcinéphiles présents, un thégracieusement offert parl’association. La qualité desproductions projetées fait penserau cinéma d’art et d’essai, dansleur majorité français. Dix fictionset un court métrage d’animation,Premier Voyage de GrégoireSivan. Un voyage en train qui aréduit une proximité accaparanteentre un père et sa fille, encorenourrisson. Les spectateurs n’ontpas aussi caché leur épatementpar la qualité de la mise en scènede Heureux qui comme Edward.Une ovation a sanctionné letomber de rideau sur cettecomédie musicale de FranckLebon. Qui comme Edward, uncadre, nouvellement recruté parune multinationale où l’obsessionmortelle de la croissance estdiablement louée ; la recherchedu profit au-delà de la négationde l’homme sans lequel,paradoxalement, le phénomènede non-consommation s’en suit etpar ricochet sape le profit. Lesautres projections traitent desujets pas moins intéressants, telque l’amour, le handicap, la folie,l’amnésie, l’immigrationclandestine et que par le jeu del’intrigue, du relationnel, dudéraisonnable ou encore dusentimental, les Isabelle Agid,Olivier Klein, Katia Grivot et lesautres réalisateurs des films auprogramme tentent de dérouler.

R. Oussada

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El Watan - Jeudi 9 septembre 2010 - 15

Méga concert de khaled au stade hamlaoui à constantine

Pour une première à Constantine, laprestation explosive du King du raï,Khaled, dans la belle nuit fraîche demardi, a arraché la ville du vieux

Rocher de sa torpeur et surtout sa placidité deve-nue légendaire et qui s’est encore une fois exacer-bée lors des veillés ramadhanesques de cetteannée. En effet, fidèle à lui-même, l’enfant terriblede «Wahrân» pour laquelle il a interprété deux

chansons lors de ce concert, s’est montré d’unegénérosité infinie et sans pareille. La communionentre lui et son nouveau public fut tellement par-faite et magique que le concert durera deux fois letemps prévu. Un public surexcité et qui pardonne-ra très vite au King son retard d’une heure etdemie sur le rendez-vous. Peut-on vraiment fairela moue à un roi ? Oh, que non ! Pour Khaled, il afallu tout juste afficher son large sourire pour

reconquérir rapidement le cœur de ses fans. Lesjeunes se laisseront alors tout de suite aller ens’agitant dans tous les sens et ce dès la premièrenote. En outre, le morceau El Arbi choisi enouverture de cet événement exceptionnel seranaturellement accompagné d’une ovation du ton-nerre, faite par les 10 000 spectateurs ayant assistéà ce concert. D’ailleurs, si le côté réservé auxjeunes, et on s’y attendait un peu, était noir demonde, celui laissé aux familles restera étonnam-ment vide ou presque. Une défection certainementdue aux pluies qui se sont abattues sur la ville peuavant le concert, décourageant ainsi nombre deceux qui voulaient se rendre au stade ChahidHamlaoui. Les privilégiés de ce rendez-vous enont eu par contre plein leurs yeux grâce à un Kha-led unique et tonitruant. Fidèle à lui-même, leKing ne cessait en effet de se déhancher sur scène,faisant parfois même des petites acrobaties, taqui-nant d’autres fois ses musiciens. Il s’en ira aussipianoter avec une étonnante habilité quelquesmélodies au synthétiseur et les spectateurs médu-sés n’en rataient pas une miette. Les ovations s’en-chaîneront ainsi naturellement et continuellementau rythme des «péripéties» d’un King déchaîné.Ce dernier marquait aussi quelques haltes sou-daines af in de s’adresser au public, lancerquelques blagues, taquiner les femmes et lancer uncoucou à la sienne restée à Oran. Khaled est sansconteste une véritable bête de scène, donnant l’im-pression de ne jamais s’arrêter. Fan de malouf etde Fergani, il a toujours eu, a-t-il déclaré, desregrets de ne pas s’être produit avant ce jour àConstantine, et il venait de réaliser ce rêve devenuau fil des ans un fantasme. Sa joie était telle qu’ilrepassera en revue durant son concert les plusgrands tubes de ses trente années de sa riche car-rière artistique. Bakhta, El Baïda, Aïcha, Trig el

Lici, Sahra… Et même des morceaux de son der-nier album dont le célébrissime Liberté. Aux envi-rons de 1h du matin, la pluie s’étant invitée auconcert, Khaled écourtera sa dernière chansonAïcha, remerciant son chaleureux public de millebaisers, faisant la promesse de revenir bientôt.

Lamine Benzaoui

On n'est jamais mieuxservi que par soi-même !C'est ce qu'inspire a prio-ri comme lecture le der-

nier sondage d'opinion réalisé parMedia Sens, une agence conseil enmédia et publicité, pour le compte descinq chaînes de la télévision nationaleet ce, dans le but évident de crédibili-ser un tant soit peu une grille Ramad-han si décriée par la presse, qui a euen tous cas des échos très mitigésauprès des téléspectateurs. Le sondageeffectué sur la base d'un échantillonde 7000 personnes et sur une périodecourte d'une semaine (du 17 au 23août 2010) n'est en réalité une surprisepour personne quand il nous révèleque durant ce mois de Ramadhan, cesont les chaînes nationales, avec entête la chaîne terrestre, qui ont inscritles plus beaux scores en matière d'au-dimat. Plus 40% de taux de pénétra-tion dans les foyers, et près de 20% detaux d'audience pour l'ENTV, talonnéepar A3, et laissant loin derrière lestélés arabes comme MBC ou NessmaTV qui font f igure de sérieusesconcurrentes le reste de l'année. C'estévidemment pendant le laps de temps

d'une heure et demie ou de deuxheures qui intervient juste après larupture du jeûne que l'Unique enre-gistre ses meilleures performances.Dans cet intervalle durant lequel lesAlgériens aiment bien «décompres-ser» devant leur petit écran, les émis-sions locales allant du sitcom aufeuilleton de la soirée, en passant parles caméras cachées (qui ont bizarre-ment proliféré cette année) ou lessketches chorbas, restent indétrô-nables. On ne le dira jamais assez quependant le Ramadhan c'est cette véritétélévisuelle qui prime. Le public algé-rien ne se montre pas trop regardantsur la qualité du programme. Il préfè-re donc consommer des images quilui renvoient son quotidien commedans un miroir, même si elles ne sontpas bien agencées, que d'aller s'illu-sionner sur des spectacles étrangersqui ne soulèvent pas d'émotions parti-culières, bien qu'ils soient esthétique-ment mieux faits. Du reste, aprèsl'overdose des chaînes étrangères quioccupent, dans une large proportionde consommation, l'espace onze moissur douze, l'Unique mérite bien unepause pendant le mois sacré. Le retour

sentimental vers le petit écran nationalse fait presque naturellement. Alors,on se demande à quoi, en fait, sertd'avoir recours à une étude d'opinionauprès d'une boîte spécialisée quandle résultat est connu à l'avance. Autre-ment dit, demandez à n'importe queltéléspectateur algérien ce qu'il regardele plus après le ftour, il vous répondraneuf fois sur dix le programme de latélé algérienne. En dépit de la pauvre-té du contenu qui caractérise le grosde la grille et qui cette année, para-doxalement, a atteint un niveau deplatitude inquiétant au moment où lesresponsables de l'Unique se donnentdes raisons d'être satisfaits après lesrésultats de l'enquête de Media Sens,la préférence pour le produit local estincontournable. Car, croire que c'estpar leur valeur technique ou artistiqueque les émissions phares qui ont étéles plus suivies comme «Wash Dani»la caméra cachée de Djamal Gacemou El Dakira El Akhira, le feuilletonde Messaoud Laïb, serait une erreurgrave d'appréciation tant le label de laproduction algérienne demeure encorebien en retrait des normes universellesde réalisation propre à la télévision.

L'Algérie dans ce domaine n'arrivepas encore à rivaliser avec les produc-tions moyen-orientales dominées parles marques de fabrique des Syriens,des Egyptiens et des Libanais, et lameilleure preuve est que ses réalisa-tions ne sont pas exportables et nefranchissent même pas la zone Magh-reb où pourtant les télés se ressem-blent sensiblement. Le produit télévi-suel algérien ne pourra avoir unevocation internationale que s'il s'amé-liore sur le triple plan de la maîtrisetechnique, de la thématique (scénarii)et de la direction des comédiens. Enclair, il lui faudrait être esthétiquementvendable. Or, c'est loin d'être le caspour l'heure, même si les efforts deDjamal Gacem, le réalisateur en l'oc-currence le plus fiable de sa généra-tion, sont très louables parce que sau-vant la face d'un programme par tropinsipide, mais qui s'avèrent néanmoinsinsuffisants pour tirer vers le hauttoute la panoplie d'émissions de diver-tissement montées à la hâte et quidonnent mauvaise réputation à la télé.Faire dans la précipitation, voilà enco-re le gros défaut qui rend le travail deréalisation médiocre et qui fausse

toutes les données d'une juste évalua-tion du mérite de nos créateurs. S'ilsavaient eu plus de temps à consacrer àleurs œuvres —et sûrement plus d'ar-gent —, ces derniers auraient-ils pusoigner leurs copies ? On le saura lejour où la télé se fixera des échéancesde productions précises avec des par-tenaires qui joueront le jeu à fond etne chercheront pas à faire dans lemercantilisme. Entre- temps, c'estmalheureusement la loi de l'improvi-sation qui règne et qui place la direc-tion de l'Unique dans une positioninconfortable. Lorsqu'on arrive à êtrepris à la gorge, c'est-à-dire ne plusavoir le temps de visionner un produitet découvrir pendant sa diffusion sanullité au même moment que le télé-spectateur avant de le retirer, on se ditqu'il y a un sérieux problème de coor-dination et de collaboration qui doitêtre réglé au plus vite. Le Ramadhanest fini, c'est toute une année qui seprofile à l'horizon pour espérer qu'auniveau du Boulevard des Martyrs onretienne la leçon pour préparer le pro-chain dans des conditions plus appro-priées. A. M.

Ayant animé une conférence de presse le jour deson dernier concert à Constantine, le King du raïs’est laissé aller à quelques confidences liées àses accointances avec «les grands» de ce monde,évoquant aussi quelques anecdotes liées auconcert qu’il a animé au Caire en novembredernier, ou encore son apparition lors du galad’ouverture de la Coupe du monde de football enAfrique du Sud. Khaled, qui se défend de vouloirs’immiscer dans la politique en général, a préférérépondre à une question liée au racisme en France,en citant le président français Nicolas Sarkozy, ledécrivant comme étant un homme bonintérieurement et pas du tout raciste. Il dira :«Savez-vous que le joueur préféré de Sarkozy étaitl’ancien capitaine de l’équipe d’Algérie, AliBenarbia, pour lequel il voue la plus grandeadmiration… C’est lui qui me l’a dit.» Et pourprouver être en bonne relation avec l’actuelprésident français, le King lancera fièrement plustard : «C’est moi qui lui ait présenté Faudel».Khaled, faisant allusion à Mohamed VI, roi duMaroc, dira aussi : «Je suis fier de compter un roiparmi mes amis. Lors de mon concert à Layoune, leroi avait donné instructions à ce qu’on me laisselibre de faire ce que je veux et ne pas me déranger,

même si je venais à porter le drapeau de la RASD.Je me souviens qu’un journaliste voulait dénoncerma présence à Layoun, mais le roi est intervenupour calmer les choses…». Concernant son concerten duo avec le chanteur égyptien MohamedMounir à la veille de la rencontre Algérie-Egyptejouée au Caire en novembre dernier et qui acoïncidé avec l’agression du bus de la délégationalgérienne, Hadj Brahim évoquera ironiquementcette épisode : «J’ai été conduit rapidement dansma chambre d’hôtel où j’ai été enfermé et certainsemployés m’ont même empêché de regarder latélé afin que je ne me rende pas compte de ce quise passais, mais j’avais reçu entre-temps des smsde ma famille qui me résumaient le tout…». Enfin,concernant sa dernière apparition lors du galad’ouverture de la Coupe du monde footballorganisé en juin dernier en Afrique du Sud, le Kingrévélera qu’il avait le choix entre 20 minutes lorsdu concert de la veille avec Shakira ou 3 minutesdans le Gala d’ouverture. Il dira à ce sujet : «J’aipréféré chanter 3 minutes et être vu par 3 milliardsde personnes drapé de l’emblème national, que dechanter 20 minutes et n’être vu que par quelquesmillions de téléspectateurs…».

Lamine Benzaoui

PHO

TO :

D. R

.

Le King fait vibrer le vieux RocherKhaled a attiré les grandes

foules à Constantine

Vu à la télé

Un label à améliorer…

CONFIDENCES DE KHALED

Pub

licit

é

Par A. Merad

bon plan culture

■ LLAA GGAALLEERRIIEE RRAACCIIMM à Alger abritrera l’exposition «La luz como pincel» (La lumière comme pinceau)

à partir du 14 septembre 2010, à l’initiative de l’InstitutoCervantes d’Alger.

El Watan - Jeudi 9 septembre 2010 - 16

PHO

TO :

M. S

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Les rescapés d’Oliva

Les Beni Mezeghenna descendent deLa Casbah pour l’accueil du héroset son équipage. Le butinexceptionnel comptait sept navires

de guerre espagnols capturés aux Baléares,chargés de plusieurs centaines de réfugiésandalous délivrés dans la ville espagnoled’Oliva au nord d’Alicante, à l’issue de deuxcombats sur terre et sur mer. Ces famillesseront placées sous la protection de Sid AhmedEl Kebir et formeront le noyau andalou de lafuture ville de Roses. L’aventure commencealors que Khair-Eddine surveillait lanavigation près des Baléares. En ce XVIe

siècle, c’est l’apogée de l’Empire ottoman quis’étend sur trois continents, de Tlemcenjusqu’en Crimée. Embusqué dans cette position, Khair-Eddinereçoit des messagers qui l’informent de laprésence de deux cents familles andalouses engrande détresse, réduites en esclavage à Olivadans le sud de la province de Valence. Il lèvel’ancre. La petite flotte cingle en direction descôtes espagnoles. Il débarque à la tête de sesmatelots, livrant un rapide combat à l’issueduquel les captifs sont rapidement soustraits àleurs seigneurs. Les quatre navires lourdementchargés hissent les voiles et font route surAlger par temps clair et vent favorable. Mais,aussitôt informés de l’événement, les seigneursd’Oliva, touchés sans doute dans leur amour-propre par l’audace des marins algériens,

décident d’armer une escadre de huit naviressous le commandement du général Portundoauquel ils promettent une forte prime de dixmille ducas pour le retour des esclaves et lechâtiment de l’Amiral d’Alger. A quelquesmilles au large, les quatre galères algériennessont repérées. Elles naviguent lentement sousla surcharge des passagers gagnés parl’inquiétude. L’équipage leste tous les objetsencombrants, y compris les barils de vivres desréserves alimentaires. Mais rien n’y fait. Lavitesse est trop réduite. Dans ces conditionsextrêmement redoutables, il n’y a aucunechance d’échapper au sort que leur réservel’ennemi, à savoir la mort ou la galère pourramer le restant de leur vie. C’est alors queKhair-Eddine prend la décision d’accoster àFormentera, aux Baléares où il fait débarquerles malheureux rescapés d’Oliva dans l’espoird’échapper lui-même et ses hommes. Malgrél’allègement, la flotte algérienne est quand

même rattrapée et cernée par les vaisseauxespagnols. Alors, survient le miracle...Curieusement, les Espagnols nantis par leursupériorité restent figés, sans initiative decombat. Le général espagnol n’avait pascompris le sens de la manœuvre de Khair-Eddine qui a fait débarquer secrètement lesrescapés sur la plage de Formentera. L’erreurde jugement du général allait être fatale pour laflotte espagnole. Persuadé que les galèresalgériennes avaient toujours en charge lesfamilles, il comptait se saisir de tout le mondesans combat. A l’inverse, les marins d’Algeront compris le silence des canons espagnolscomme une peur inspirée par Khair-Eddinequ’ils nommaient «terreur du Diable». Il faitmine de s’approcher du navire espagnol decommandement en laissant croire qu’il voulaitpourparler. Assurés de leur supériorité, lesEspagnols ne pouvaient pas imaginer uneconfrontation dans des circonstancesordinaires de combat en mer. Ils auraient ledessus sans équivoque. Et voici que lesmatelots d’Alger lancent leurs grappins etgrimpent aux gréements, yatagan et mousquetà la main. Au premier choc, le généralPortundo trouve la mort. Privés decommandement, les Espagnols font le choixd’arrêter le combat. Sur les huit naviresespagnols, un seul a pu regagner Ibiza sain etsauf. Khair-Eddine retourne à Formentera etrécupère les rescapés morisques qui ont passédes moments affolants. Ces 200 familles seront le premier noyau dupeuplement andalou de la ville de Blida. Les réfugiés d’Oliva seront accueillis par SidAhmed El Kebir qui leur attribue un espace ausud de Zabana sur la route de Cheffa. Mais parune nuit de pleine lune, ils seront surpris dansleur sommeil et sauvagement attaqués etdépouillés par des bandes appartenant auxBeni Bou N’çaïr. La légende raconte que toutecette tribu sera exterminée par d’étrangesmaladies suite à la colère de Sid Ahmed elKebir touché dans son amour-propre par le

geste criminel des auteurs. Il est tout de mêmeétrange qu’il ne reste plus aucun descendantdes Beni Bou N’çaïr. La tradition localeraconte que le dernier d’entre eux, uncharbonnier, serait mort vers 1740 sans laisserde descendant. En revanche, les Andalousinstallés dans la ville des Roses se perpétuentsous des patronymes reconnaissables :Bourouis, Bentchicou, Longo, Randi, Ramoul,Korteby.... L’histoire qui a parfois des côtés injustes aretenu le rôle de Sid Ahmed el Kebir comme lepromoteur unique de la ville. Quant à la part deKhair Eddine Barberousse, Blida lui a consentiun hommage bien modeste par une plaque quinomme une ruelle sinueuse peu connue endehors de sa vingtaine de riverains. (Fin)

Rachid Lourdjane

Il était une fois… Blida

Un matin de l’année 1529, lesterrasses de La Casbah d’Algervibrent sous les clameurs. Lesfoules dévalent les ruelles dela forteresse «Ribat El Feth»pour l’accueil de Khair-EddineBarberousse, le Lion des mers.Il est de retour après un longpériple dans l’incertitude descombats au large de l’Espagne.Cet événement historique peuconnu marque un acte décisifdans la propulsion de la villedes Roses.

Et de Blida, Nathaël,que te dirai-je ?Ah ! douce est l’herbe du Sahel ; et tes fleursd’oranger ! et tes ombres ! suaves les odeursde tes jardins. Blida ! Blida ! petite rose ! audébut de l’hiver, je t’avais méconnue. Tonbois sacré n’avait de feuilles que celles qu’unprintemps ne renouvelle pas ; et tes glycineset tes lianes semblaient des sarments pour laflemme. La neige descendue des montagnest‘approchait ; je ne pouvais me réchaufferdans ma chambre, et moins encore dans tesjardins pluvieux…Blida ! Blida ! fleur duSahel ! petite rose. Je t’ai vue tiède etparfumée, pleine de feuilles et de fleurs. Laneige de l’hiver avait fui. Dans ton jardinsacré luisait mystiquement ta mosquéeblanche et la liane ployait sous les fleurs. Unolivier disparaissait sous les guirlandesqu’une glycine lui faisait. L’air suaveapportait le parfum qui s’élevait des fleursd’orangers et même des mandariniers grêlesembaumaient. André Gide Les nourrituresterrestres (1897).

Les Andalous ont laisséleurs traces à Blida

I D É E S - D É B A T

El Watan - Jeudi 9 septembre 2010 - 19

Aliments fonctionnels ou possible appoint thérapeutique de demain

Par Salem Benamara(*)

D ans une récente étude portant sur lacaractérisation de l’activité anti-oxydante de 57 espèces végétales

locales menée dans le cadre d’un mémoirede magistère(1) et dont la partie des résultatsrelatifs aux fruits a été publiée dans larevue Phytothérapie(2), nous avons étéagréablement surpris par certains résultatstrouvés. Nous y reviendrons plus loin. Surun autre plan, des auteurs(3) rappellent com-bien le comportement alimentaire peut soitatténuer ou accentuer la toxicité d’une sub-stance chimique étrangère au corpshumain, dont les médicaments. Puisque lescirconstances s’y prêtent, nous ne pouvonspas parler d’un tel sujet sans évoquer lejeûne ne serait-ce que pour rappeler sesvertus thérapeutiques à côté de l’arsenaldes méthodes naturelles de soin à conditionévidemment de bien y prendre conscience,comme nous l’avons déjà souligné dansune précédente contribution.(4)

POUVOIR ANTIOXYDANT /ANTIROUILLELe pouvoir antioxydant peut être interprétésimplement comme la capacité d’une sub-stance chimique à lutter contre la rouilledes cellules. Il existe plusieurs méthodespour le quantifier, mais aucune ne reflète àelle seule et fidèlement la réalité tellement

les mécanismes mis en jeu sont complexes.De plus, s’agissant d’essais in vitro, il estplus sage de prendre les résultats commu-niqués qu’à titre informatif. Dans l’étudeévoquée plus haut, le pouvoir antioxydantdu matériel végétal est exprimé en équiva-lent de vitamine C, c'est-à-dire en nombrede mg de vitamine C pour 100 g de massetotale de matière brute. Voilà quelquesrésultats très partiels trouvés (le nom ver-naculaire est donné entre parenthèses et enitalique et les chiffres sont arrondis délibé-rément pour en faciliter la lecture) et quenous ne considérons à ce stade que commeune ébauche. Ces données montrent queles produits végétaux ordinaires que nousconsommons sous différentes formes, enplus qu’ils apportent les nutriments de basesont aptes, par leurs phytonutriments, àprotéger les cellules contre la rouille, c'est-à-dire la dégénérescence. C’est dire aussique certains groupes alimentaires, surtoutd’origine végétale, ont à l’évidence étéintégrés dans l’imaginaire populaire tantpour leurs bénéfices santé que pour leursqualités premières comme calmants de lafaim et/ou de la soif.(voire tableau en basde page)

ALIMENTS FONCTIONNELS/NUTRACEUTIQUESIl convient de noter que le concept d’ali-

ment fonctionnel vient du Japon dans lesannées 1980 avant de gagner l’Europe dansles années 1990(5). De grandes enquêtesépidémiologiques ont en effet révélé l’im-pact favorable de certains modes alimen-taires sur les maladies chroniques(6). Il exis-te plusieurs définitions d’un aliment fonc-tionnel avec des allégations sous-jacentestout aussi multiples. Nous en retenons lesens général suivant : un aliment fonction-nel est un aliment ordinaire doté de pro-priétés propres ou ajoutées qui le rendentcapable d’agir favorablement sur l’état desanté. Cela sous entend implicitement quel’aliment reconnu comme fonctionnel, ensus de sa valeur nutritionnelle normale-ment attendue, peut s’avérer en mesure destimuler des fonctions physiologiques,améliorer le processus de métabolisationdes médicaments ou d’agir en synergieavec ceux-ci. Les nutraceutiques, un concept proche,sont catégorisés comme un groupe d’ali-ments se déclinant sous diverses formespharmaceutiques (comprimés parexemple) et classés à mi-chemin entre lesaliments et les médicaments.

Grâce à l’expérience de masse, elle-mêmeforgée par des siècles de pratique et desavoir-faire populaire, il est aisé de recon-naître un classique, parmi tant d’autres,dans cette catégorie : l’huile d’olive. C’estpar excellence un authentique remède uni-versel de tous les temps dans le pourtourméditerranéen (nutritif, combat le diabète,diurétique, anti-inflammatoire…). Ce n’estdonc pas étonnant si le régime méditerra-néen fait aujourd’hui office de modèle auniveau mondial. Mais dans certaines situa-tions particulières il y a encore à notrehumble avis des études à mener pour éluci-der l’aspect lié à la pharmacocinétiquequand il y a prise concomitante de médica-ments et de l’huile ou d’un tout autre ali-ment d’ailleurs. Nous mentionnons délibé-rément ce précieux liquide car tout porte àcroire qu’une sorte de malédiction, sortied’on ne sait où, s’emploie à en tarir la sour-ce en s’acharnant à brûler cycliquementdes oliveraies toutes entières lesquellesreprésentent dans notre société un patri-moine matériel et moral irremplaçable. Demême, nous estimons que les fruits dumyrte, de l’arbousier et du murier sauvage

pourraient bien être inventoriés commecompléments alimentaires en appoint del’alimentation de base. A ce propos, nousavons recensé qu’à une certaine époque,dans certaines localités de Kabylie, lesgens cueillaient les baies du myrte et lesconservaient par salage pour usage ulté-rieur à des fins alimentaires et médicinales.De son côé, Beloued (7) les a mentionnéesdans son livre sur les Plantes médicinalesd’Algérie, comme tonifiantes du cœur. Ils’ensuit que l’identification et la mise aupoint d’aliments fonctionnels doiventconstituer un nouveau défi pour les institu-tions universitaires en lançant des axes derecherche chapeautés par des équipes mul-tidisciplinaires touchant aux diversesfacettes des sciences en rapport avec lasanté : génie alimentaire, nutrition, diété-tique, épidémiologie... Le résultat attendu reste la justificationscientifique des allégations santé à assigneréventuellement à certains types d’alimentslocaux ce qui va contribuer à coup sûr àleur ajouter de la valeur et à les sauvegar-der. L’ethnopharmacologie peut à ce titre jouerun rôle de premier plan. Le maintien etl’amélioration du bien-être des populationsmérite tous les investissements possibles enargent et surtout en ressources humaines.Intégrer le concept des aliments fonction-nels dans cette stratégie de prise en chargeest un atout inestimable pour tous lesacteurs concernés en ce sens que cela aide-ra à mieux gérer les états maladifs àmoindre frais. Vu le nombre incessant depublications consacrées à ce sujet, il estfort probable qu’à plus ou moins longueéchéance, les aliments fonctionnels puis-sent s’imposer, si ce n’est pas déjà en courssous d’autres cieux, comme appoint dechoix aux thérapeutiques classiques. S. B.(*) Enseignant chercheur à l’uni-

versité M’hamed Bougara deBoumerdès

Romarin (Iklil) 4900

Menthe pouliot (felgou) 4700

Myrte (chelmoun) (fruit+feuilles) 4600

Arbouse (acesnou) 2000

Fèves (cosses+graines) 1500

Mures sauvages (thizwal) 1100

Datte (variété noire) 1000

Raisins (h’mar Bouaâmar) 500

Orange 100

MATÉRIEL VÉGÉTALPOUVOIR ANTIOXYDANT (MG DE

VITAMINE C/100G DE MASSE TOTALE)

RRééfféérreenncceess bbiibblliiooggrraapphhiiqquueess ::1- Allane T. 2010. Activités antioxydanteset antibactériennes de quelques espècesvégétales locales alimentaires et nonalimentaires. Mémoire de magistère FSI,université de Boumerdès.2-Allane T., Benamara S. (2010). Activitésantioxydantes de quelques fruitscommuns et sauvages d’Algérie.Phytothérapie, 8 (3), 171-175. 3-Verbeeck R.K, Delzenne N.M.Modulation nutritionnelle dumétabolisme des xénobiotiques. InRoberfroid M.B. (coord.). Alimentsfonctionnels. Paris : Tech & Doc, 2002.p.315-332. Sciences et techniquesagroalimentaires. ISBN: 2- 7430-0439-84-concept de la naturopathie. El Watan

n° 4844 (17 octobre).5-Ninane V., Mukandayambaje R.,Berben G. 2009. Probiotiques, alimentsfonctionnels et kéfir : le point sur lasituation règlementaire en Belgique etsur les avancées scientifiques en matièred’évaluation des effets santé du kéfir.Biotechnol. Agron. Soc. Environ. 13 (3),459-466.6-Beaud C., sous la direction de Colas B.et Gurviez P. 204. L’étiquetage desproduits alimentaires (2e partie) : lesallégations nutritionnelles à travers lephénomène «aliments santé».Industries alimentaires et agricoles(janv/fevr), 15-23.7-Beloued A. 2005.Plantes médicinales d’Algérie. Ed. OPU,Alger, 284 p.

A propos de quelques prénoms usuelsPar Abdelkader Maïdi (*)

J e me suis intéressé ces derniers temps à la signification attribuée au pré-nom Boualem dans sa traduction littéraire, qu'un nombre non négligeable

de nos compatriotes portent avec fierté. Comme chacun sait, ce substantifnous rappelle à la bonne mémoire de l'éminent érudit devant le seigneur, enla personne de Sidi Mahieddine Abou Mohamed Abdelkader El Djillani, sur-nommé «Abou Alam», (homme à l'oriflamme). Cet illustre savant est né en1078 à Djillan, une petite ville située à mi-chemin entre Baghdad et Téhéran,mais néanmoins en territoire iranien. Cet infatigable voyageur doublé d'unthéologien hors pair, qui était de son vivant un propagateur actif et empressédu soufisme, est l'un des créateurs de la première confrérie musulmane dansle monde islamique, pour citer par là la Tarika «Kadiria». Celle-ci pouvait setarguer de posséder parmi ses adeptes les plus influents, l'auguste El EmirAbdelkader. Ce personnage mystique, qui prêchait la bonne parole, poussait des pointesjusqu'à la mer Caspienne, tout en possédant un pied-à-terre en Turquie. Ilrejoindra son créateur le 11 février 1166 pour être enterré à Dharih, tout prèsde Baghdad. Si on se réfère à leur étymologie, on peut d'ores et déjà conclu-re sans risque de se tromper, que quatre prénoms si savamment usités dansnotre pays sont de naissance moyen-orientale, éventuellement d'essenceperse, le pays natal de Sidi Mahieddine Abou Mohamed Abdelkader AbouAJam El Djilani. Que l'en on juge : Abou Alam se métamorphosera de lui même pour s'ins-taller confortablement dans celui de Boualem. El Djilani redeviendra avec letemps El Djillali «le respectable». Quant à Mahieddine, c'est le prénom dupropre père de l'Emir Abdelkader, plus connu sous l'appellation de Abdel-Kader Ben Mahieddine, ce qui veut dire qu’«il ravive la religion». On retrou-vera enfin celui d'Abdelkader qui signifie «le serviteur du Tout-Puissant».Pour cela, le prénom de Boualem se voit attribuer sans le moindre souci deuxsignifications distinctes : pour certains, c'est «l'homme porte-drapeau»,d'autres par contre lui destinent l'étiquette pompeuse de l'homme «distin-gué». Boualem est constamment accompagné d’un deuxième substantif,comme s'il avait du mal à traverser la chaussée. On y trouvera pêle-mêle :Abdelkader ya Boualem, une chanson qui avait fait le tour du monde et dontl'un de ses précurseurs était Cheikh Hemada de son vivant. On recenseraensuite Boualem El Djillali, Boualem Hamoud, etc. Abdelkader ya Boualemet Boualem El Djillali évoquent une seule et même personne, s'agissant deSidi Mahieddine Abou Mohamed Abdelkader Abou Alam El Djilani. Unezaouïa assez importante portant son nom est installée à l'ouest du pays. Dansun autre ordre d'idées diamétralement opposé à la synthèse qui consistait à

lever le voile sur le prénom de Boualem, j'évoquerais au hasard d'une petitedécouverte assez intéressante dans son contexte, pour ne pas dire étrange,dans le paquet des appellations propres dont nous sommes affublés indivi-duellement, d'un foisonnement de patronymes d'éminentes personnalitésalgériennes, ainsi que des martyrs majeurs de la Révolution du 1er Novembre54, dont les noms sont transcrits à partir du suffixe «Bou» ou «Ben», aumême titre que Boualem. De prime abord, ceci nous donne à réfléchir sur la consonne «B», sujetteéventuellement à une prémonition, à l'instar où elle est singulièrement desti-née à pourvoir des noms de sommités, qu'à autre chose. Voyons un peu dequoi il s'agit : nous entamerons cette constatation par des figures historiquesqui avaient en leur temps mené des insurrections contre les premiers enva-hisseurs français, pour ne citer que Cheikh Bouamama et Cheikh BenHaddad, le bras droit de Cheikh El Mokrani. Vint ensuite l'illustre CheikhBen Badis, l'une des figures emblématiques du Mouvement réformiste algé-rien, qui fonda en 1931 l'association des Oulémas. Des martyrs de la glo-rieuse Révolution dont on peut énumérer sans risque de se tromper, entreautres : Ben Boulaïd, Ben M'Hidi, Bougara, Bounaâama, Badji Mokhtar,Boulahrouf, Boumendjel, Belouizdad, Bouchenafa, Bouakouir, Boukhalfa,Boukhezar, Bounetta, Bouattoura, Bounedjma, Ben Saâdi, BenAbderrahmane, Ben Hamidi, Ben Abdellah, Bouabdellah, etc. Des moudja-hidètes reconnues comme telles : mesdames Bouhired, Ben Bouali, Bouazzaet Boupacha. La plupart des présidents algériens, depuis l'indépendance dupays à ce jour, portent un nom propre commençant par la consonne «B»,comme si cette coïncidence voulait perpétuer ce cas d'espèce dans le temps.Cette liste débute par Monsieur Benyoucef Ben Khedda, le premier présidentdu GPRA à l'orée de notre indépendance. Vinrent ensuite tour à tour : BenBella, Boumediene (Boukharouba), Bendjedid, Boudiaf, pour enfin seretrouver avec Monsieur Bouteflika, l'actuel président. Seul le nom du prési-dent Zeroual avait fait exception à la règle, puisque son nom débute par un«Z». Nous trouverons également dans le lot six ex-Premiers ministres : BenAhmed Abdelghani, Brahimi Abdelhamid, Bélaïd Abdeslam, Benbitour,Benflis et Belkhadem. Deux présidents du Conseil constitutionnel : mes-sieurs Benhabylès et Bessaïeh. Cinq anciens ministres des Affaires étran-gères dont on peut citer messieurs : Abdelaziz Boutéflika, l'actuel présidentde la République, Mohamed Seddik Benyahia, Brahimi Lakhdar. BedjaouiMohamed et Belkhadem. Des ex-présidents du Sénat et de l'Assembléenationale : Ben Alla, Bitat, Boumaza et Ben Salah. D'anciens officiers supérieurs de l'ALN, ayant participé à la guerre de libé-ration les armes à la main. Des hommes dynamiques et intègres qui avaientservi leur pays corps et âme : messieurs Boussouf, Ben Tobbal (l'homme aux

trois «B» comme l'avait surnommé de son vivant la presse), BenyoucefKhider Mohamed, Boubnider (Sout El Arab). Benaouada, Bensalem,Belhouchet, Bousmaha (commandant Berrouaghia), Belkacem Cherif, BenCherif, Beloucif, Bouhara, Bouchouareb, Benhadid, Benhamouda,Benmaâlem, Belayat, Boukadoum, Boudlel, Boughaba, Boumehdi,Betchine, Benini, Ali Bouhadja, sans pour autant oublier El Hadj BelhadjBouabdellah, l'homme qui avait mis ses enfants, ses biens et son énergie à ladisposition des djounouds de l'ALN au Maroc. Le fondateur des Scoutsmusulmans algériens, le chahid Bouras, ainsi qu'un ancien secrétaire del'UGTA en la personne de monsieur Benhamouda. Nous citerons égalementci-dessous l'une des figures de proue des personnalités nationales qui avaientmarqué de leur empreinte l'histoire de notre pays, pour évoquer par-là lemémorable Cheikh Béoud, l'un des savants reconnu et apprécié du dogmeIbadite, aujourd'hui disparu. Des dirigeants de partis politiques : Ali Belhadj pour l'ex-FIS dissous,Bouslimani et Bouguerra Soltani pour le Hamas, Belkhadem pour le FLN,Boukhazna Ali pour le MEN et Benyounes Amara pour UDR. Un ancienjuge au Tribunal pénal international à la Haye, le TPI, un diplomate che-vronné auprès des Nations unies, pour évoquer ci-après monsieur MohamedBéjaoui. Egalement l'ancien envoyé spécial du secrétaire général de l'ONUen Irak et en Afghanistan, qui n'est autre que Monsieur Lakhdar Brahimi,ancien ministre des Affaires étrangères de 1991 à 1992. Des hommes et desfemmes de théâtre, de cinéma, des arts et culture, des journalistes, des scien-tifiques, des sportifs : Bachtarzi, Badie, Bouchouareb, Benguettaf,Benguigui, Boudjedra, Belhadougua, Babaci, Bouchouchi, Bédjaoui,Bendamèche, Boudjemia, Benkortbi, Benchoubane, Boumehdi, Baroudi,Ben Mabrouk, Bénnani, Bouakaz, Bendamardji, Boukerdous, Belhouchet,Benchicou, Boulmerka, Boutadjine, Boukadoum, Belloumi, Bensaoula,Benidah, Bencheikh, Benguesmia, Bouguerra, etc. On trouvera dans le tasdeux vils individus, des traîtres à leur patrie pour évoquer ci-après le bacha-gha Boualem, de son vrai nom Boualem Saïd Bénaïssa et le colonel félonBelounis. Le «B» est un affixe qui deviendra de lui-même de composanteintermaghrébine retrouvera facilement pour le Maroc Sidi MohamedBenyoucef, qui deviendra par la suite le Roi Mohamed V. Des vizirs, desvice-vizirs, des Premiers ministres, des chefs de parti : Ben Arafa, BenMoussa, Berrada, Balafredj, Bouabid, Ben Barka, Bensouda, Boucetta,Benkirène, Benosmane, Bennani, etc. Pour la Tunisie : Habib Bourguiba, leprésident Ben Ali, des Premiers ministres et également des chefs de parti :Ben Amar, Ben Salah, Baccouche, Ben Youssef, l'opposant Ben Brik et lecinéaste et homme d'affaires Ben Amar Tarek. A. M.

(*) Auteur

L ’ É P O Q U E

El Watan - Jeudi 9 septembre 2010 - 24

ON VOUS LE DIT

Sonatrach ne lâcherapas ses écoles de football

Les écoles de footballde Sonatrachrenoueront bientôtavec lesentraînements. C’estun engagement dudirecteur général,Nouredine Cherouati,qui a tenu à démentirl’information faisantétat de l’arrêt desécoles de football

initiées il y a 3 ans par l’entreprise qu’il dirige. 21 000

enfants de 46 wilayas, entourés par plus de 1000

encadreurs sont pris en charge au niveau denombreuses villes et s’adonnent à la pratique dufootball sous la direction d’entraîneurs qui ont faitleurs preuves dans des clubs. Le patron de Sonatrach aété surpris par l’information annonçant la fin del’opération qui commence à donner ses premiers fruitsà travers les honorables participations des équipes deSonatrach aux tournois régionaux, nationaux etinternationaux. Il a tenu à rassurer les jeunesfootballeurs, leur encadrement et leurs parents de lapoursuite des efforts de Sonatrach dans ce domaine.L’accompagnement se poursuivra avec une exigence etune qualité des entraînements dispensés et unemeilleure prise en charge de cette population juvéniletrès attachée au ballon rond. Pour rappel, Sonatrach aété dans le passé, avec Air Algérie, la premièreentreprise nationale à parrainer un club de football, enl'occurrence le RC Kouba, et ce, depuis sonengagement vis-à-vis du football en particulier et dusport en général. Cette (bonne) nouvelle va faire lebonheur des enfants inscrits dans des écoles defootball de Sonatrach.

Berraf représentera leMouvement olympiqueafricain à RomeC'est l'Algérien Mustapha Berraf, en sa qualité de 1

er

vice-président des Comités olympiques africains(ACNOA), qui représentera le Mouvement olympiqueafricain à la cérémonie offerte par le président de laRépublique italienne à Rome à l'occasion du 50

e

anniversaire des Jeux Olympiques. De nombreusespersonnalités politiques et sportives, comme MM.Berlusconi, Rogge et autres seront attendues demain,vendredi 10 septembre, pour célébrer cette grandiosecérémonie.

2 morts et 28 blessésdans un accident à ThéniaDeux personnes sont mortes et 28 autres blesséesdans un accident de la route survenu, mardi soir, sur leréseau routier de Boumerdès, a-t-on appris mercrediauprès de la Protection civile. Il s’agit d’un bus detransport de voyageurs en provenance d’Alger qui adévié de sa route sur la RN5, en traversant la communede Thénia en direction de la wilaya d’El Tarf, selon lesprécisions de la même source. La route, glissante enraison des chutes de pluie, serait à l’origine de cesinistre, selon la même source qui signale l’évacuationdes blessés vers les hôpitaux de Thénia, Bordj Menaïelet Boumerdès.

Les vols à répétitionà Sidi M’hamedDurant le mois de Ramadhan, la bande de voleurs quisévit entre le ministère du Travail, et les rues parallèlesdu même quartier a imposé sa loi. Mardi après-midi(16h), deux femmes ont été victimes de vols à lasauvette (chaîne en or, et porte-monnaies). Ces vols onteu lieu, comme toujours, à hauteur du chantier«Titanic», ce qui a permis aux voleurs de prendre la fuite.Le passage vers le chantier se situe au 41, MohamedBelouizdad, mitoyen avec le centre de santé…

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au capital social de 61 008 000 DA. Directeur de la publication : OOmmaarr BBeellhhoouucchheett

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Le quatrièmeévadé arrêté à Dréan

Après plusieurs jours d'in-tenses recherches, les ser-vices de sécurité ont finale-

ment réussi à mettre la main surGuediri Samir qui s'est échappé le20 août dernier, avec trois com-plices, de la maison d'arrêt deBouzaroura (Annaba).La cavale de plus de deux se-maines de ce criminel, âgé d'à pei-ne 18 ans et condamné à 20 ans deréclusion criminelle pour l'assas-sinat, en décembre 2009, d'unejeune collégienne de 16 ans, a prisfin avant-hier à Dréan (wilaya d'ElTarf), ont indiqué des sources

sûres. Il a été appréhendé lorsd'une embuscade tendue par lespoliciers à quelques minutes de larupture du jeûne, c'est-à-dire vers18h30. Ses trois complices, tousdes mineurs, ont, quant à eux, étéarrêtés le lendemain de la specta-culaire évasion et, curieusement,au même moment, peu de tempsavant le f'tour, précisent nossources. Toujours dans le cadre decette même affaire, au terme deplusieurs heures d'audition, lejuge d'instruction près le tribunald'El Hadjar a décidé, en début desoirée de lundi dernier, de la mise

sous mandat de dépôt des deuxautres fonctionnaires de l'établis-sement, à savoir le chef de déten-tion et l'officier de sécurité, a-t-onappris de sources judiciaires.Ces deux responsables, qui étaientsous contrôle judiciaire, ont ainsirejoint leurs trois collègues – deuxagents de garde et un adjudant –,également mis en cause dans lamême affaire, à la prison d'El Ala-lik (El Bouni).Les cinq fonctionnaires de l'éta-blissement carcéral sont touspoursuivis pour imprudence etgrave négligence. N. Benouaret

AFFAIRE DES DÉTENUS DE BOUZAROURA (ANNABA)

Le manque de liquiditéspénalise la population

L e manque de liquidités, depuis plusieurs jours, auniveau des bureaux d'Algérie Poste pénalise gra-

vement une grande partie de la population de la wi-laya de Mascara. «Cela fait maintenant plus de troisjours que je n'arrive pas à retirer mon argent auprèsdes bureaux de poste. Chaque jour, après plusieursheures d'attente et de tension, je rentre bredouille. Ilfaut dénoncer cette situation qui a atteint son pa-roxysme», tel est le cri de dénonciation lancé, hier, parS. Benaïssa, un citoyen de la ville de Mascara. A l'approche de la fête de l'Aïd El Fitr et de la rentrée

scolaire, l'ensemble des bureaux de poste du chef-lieude la wilaya et autres localités limitrophes, pris d'as-saut par de centaines de citoyens ennuyés, connaissentune tension sans précédent. Au chef-lieu de Mascara,la recette principale d'Algérie Poste fait l'exemple.Faute de liquidités, les titulaires de compte CCP, no-tamment des retraités et autres fonctionnaires, aprèsplusieurs heures d'attente, se retrouvent purement etsimplement refoulés. Des usagers d'Algérie Poste àMascara, a-t-on constaté, ont pu retirer leur argent enpièces de 100 DA.

BUREAUX DE POSTE À MASCARA

Il reçoit sa carte Chiffa10 ans après sa mort

D écidément, on en voit et on en-tend tous les jours des vertes

et des pas mûres avec nos adminis-trations. La dernière bourde endate nous vient des services de laCNAS de Tizi Ouzou. En effet,cette caisse vient d’adresser un

courrier (convocation) de retrait dela carte Chiffa à un assuré socialdécédé en 2001, dénotant de ce faitqu’aucune mise à jour n’a été réa-lisée au niveau des services de cet-te caisse alors que d’autres assu-rés, bien vivants ceux-là, attendent

toujours cette fameuse convoca-tion pour constituer leur dossierpour l'obtention de la carte Chif-fa. Comme quoi, que l’on soitmort ou vivant, c’est pareil auxyeux de certaines administrations.

Mohamed Rachid

CNAS DE TIZI OUZOU

PHO

TO :

D. R

.

Le diktat destransporteursurbains deTizi OuzouAu lieu d’être au servicedes citoyens et usagersqui font leur existence etleur raison d’être même,certains transporteursurbains au niveau de laville de Tizi Ouzou n’enfont qu’à leur guise et cequi les arrange. Ce qui nedevrait pas en principemanquer de faire réagir ladirection des transportsde la wilaya. La ville deTizi Ouzou dispose detrois lignes urbaines detransport de voyageurs(fourgons).Les trois avec un itinéraireprécis. La ligne n°1 estcelle qui relie le centre-ville (siège ADE) à «laTour» en principe via KrimBelkacem. La ligne n°2

est celle de la ceinture,c'est-à-dire le centre-ville(Artisanat) en aller-retourvia l’ex-marché et laNouvelle Ville.La ligne n°3 est aussi uneboucle à partir de la gareroutière via le CHU, laNouvelle-Ville et l’ex-marché dans le senscontraire des aiguillesd’une montre.Mais voilà, certainstransporteurs font fi detout cela. Ils secomportent en véritablesnababs. Ils assurent letransport au gré de leurhumeur et surtout dumoindre effort.Dès que vous montezdans le véhicule, vousêtes averti de sonitinéraire à lui et non pasde celui qu’il est censéemprunter pour vousmener à votre destinationou point de chute qui setrouve en principe sur laligne. lorsque vous contestez,vous avez droit à desmenaces lorsque ce nesont pas des mots aussigrossiers que leurarrogance.Certains d’entre eux, ainsique des clandestins quicirculent au vu et au su detous au passage, créentdes bouchonsindescriptibles,accentuant un peu pluscet état de laisser-aller etd’anarchie qui caractérisela ville de Tizi Ouzou. Ilss’arrêtent, ils tournent làoù ils veulent, sans tenircompte desdésagréments causés auxusagers de la route, qu’ilssoient piétons ouautomobilistes. Seul leurdiktat compte.

El Watan - Jeudi 9 septembre 2010 - 27

S P O R T S

MARK WOTTE. Entr. d’Ismaïly«Vaincre ou périr»

Comment se présente larencontre de vendredi ?

Je dirais qu'au vu de l'ac-cueil qui nous a été réservé,elle se présente dans lesmeilleures conditions.

Non, on voulait vous diresur le plan footballistique...

C'est une rencontre qui nesera guère une partie de plaisir,tant pour nous que pour la JSK.Elle s'annonce difficile et indé-cise.

Vous allez rencontrer uneéquipe de la JSK qui a le venten poupe...

C'est pour cela que je vousdis que nous allons avoir fort àfaire face à cette équipe, maisnous ferons en sorte de bien lacontrer et même de la battre.

Vous semblez bien opti-miste...

C'est là la nature de tout en-traîneur. Aussi, nous sommesdans l'obligation de remporterles trois points de la victoire.Pour nous, c'est vaincre ou pé-rir. Nous n'avons pas d'autre al-ternative si nous voulons at-teindre le stade des demi-f i-nales. Nous avons prisconnaissance de la pelouse etje la trouve bonne.

Mais pour ce faire, il vousfaudrait battre aussi le Ahlylors de la dernière journée ?

Battre le Ahly, c'est déjàpour nous acquis. Le plus im-portant est de ne pas perdre àTizi Ouzou. M. R.

LIGUE DES CHAMPIONS AFRICAINE. JSK - ISMAÏLY (DEMAIN 22H À TIZI OUZOU)

Pour un feu d'artifice L

es Kabyles seront une nouvelle foisen appel ce vendredi face à une équi-pe égyptienne, celle du Nadi Ismaïly

d’Ismaïlia pour le compte de la 5e et avant-dernière journée des poules. Une avant-dernière journée que les Kabyles vou-draient gagner. Pour assurer la demi-finale,les Kabyles voudraient finir chez eux enapothéose par un feu d'artifice de leurs at-taquants. Ils veulent ainsi offrir un beau ca-deau de l'Aïd à leurs fans qui seront unenouvelle fois nombreux ce vendredi pourles soutenir. Un cadeau de l'Aïd que vou-draient aussi offrir aux leurs les Darawichsqui sont à Tizi Ouzou avec la ferme inten-tion de vaincre. Les Lions du Djurdjuracomme les Darawichs ne jurent que par lavictoire. Ce qui promet une belle empoi-gnade et surtout un jeu intense où l'on ne sefera pas de cadeau. Les deux formationsqui se retrouvent là pour la seconde foisaprès le match aller disputé à Ismaïlia le 18juillet dernier ont beaucoup évolué depuis.Les Kabyles, qui sont pour l'heure invain-cus avec trois victoires et un nul, tenterontde faire la passe de quatre victoires et assu-rer ainsi définitivement leur première pla-ce. Les hommes de Geiger, qui au passagedevront se passer des services de YahiaChérif et de Naïli suspendus, sont bienconcentrés sur leur sujet. Comme le diraKamel Bouhellal, le coach adjoint : «Lesjoueurs sont très concentrés sur leur sujet.Ils savent que la partie ne sera pas du toutfacile.» D'ailleurs, le staff technique a axéson travail sur cette question de concentra-tion, surtout que l'adversaire est tout aussidéterminé . «Nous sommes dans l'obliga-tion de remporter les trois points de la vic-toire. Un autre résultat ne nous intéresseguère, car il est synonyme d'élimination»,nous dira le gardien remplaçant de l'EN,Sobhi. Avec une moyenne d'âge de 22 ans,la formation de l'Ismaïly semble avoir plusd'atouts que le Ahly national. Outre la jeu-nesse de son effectif, elle a un jeu plus tech-nique et plus vif, notamment en attaque.C'est pourquoi les Lions du Djurdjura onttout intérêt à se méfier de cet adversairetrès déterminé. Les Kabyles voudraientfaire parler la poudre, notamment FarèsHamiti qui sera aligné aux côtés d'Amine

Aoudia pour constituer un duo d'enfer. Ha-miti tentera de tout faire pour marquer etainsi évacuer le cauchemar qui le hante de-puis son dernier accident. «Un but sera

pour moi une véritable thérapie. J'ai bienenvie de (re)goûter aux joies d'un but com-me ce fut le cas face à Heartland», affirme-ra l'enfant de Blida. Ainsi, une belle em-

poignade en perspective et indécise, avecd'un côté une équipe égyptienne qui tient àla victoire, et de l'autre une équipe qui a en-vie d'un feu d'artifice. M. Rachid

EST-ESS (SAMEDI À 20H30 À RADES)

L'Entente face à son destin L es yeux des milliers

d'Ententistes seront bra-qués samedi (à partir de20h30) sur le stade de Radesoù leur équipe joue gros faceà l'ES Tunis, leader du grou-pe A, d'autant plus que leshommes de Solinas n'ontplus le droit à l'erreur. Sa-chant qu'une place en demi-finales de coupe d'Afriquepasse par un succès à Tunisoù les gars de Faouzi Ben-zarti sont réputés intrai-tables. Même si le footballdemeure capricieux et im-prévisible à la fois, la mis-sion des Ententistes qui re-grettent les trois points per-dus à Sétif face aux gars deBab Souika, est plus que dé-licate. Auréolés par leur suc-cès face au Dynamos, lesNoir et Blanc y croient fer-mement, tout comme leursmilliers de fans devantmettre le cap sur Tunis pourprêter main forte aux parte-naires de Delhoum. Aprèsles deux instructifs matches

amicaux disputés face auMOC et l'USMAn, le stafftechnique fait de la coursecontre la montre pour col-mater les brèches et per-mettre à son groupe d'abor-der cette confrontation (lasixième entre les deuxéquipes en deux saisons)dans de bonnes dispositionstactiques et physiques. Les retrouvailles serontmarquées par les empreintesdes deux coaches et l'enga-gement des vingt-deux ac-teurs, soumis à l'obligationdu résultat. Pour permettre àson équipe de prendre sa re-vanche et se rapprocher da-vantage du carré d'as, la di-rection n'a pas lésiné sur lesmoyens. En plus d'une allé-chante prime de qualifica-tion, le collectif qui se trou-ve en stage bloqué est plusque jamais mis devant sesresponsabilités. L'inamo-vible Slimane Raho dira à cepropos : «Après un labo-rieux début de compétition,

le collectif retrouve sesmarques, repères et la joiede se défoncer sur un ter-rain. Avec un tel état d'es-prit, le groupe n'est pas dis-posé à lâcher prise. Il fautaussi savoir que l'adversai-re aura à supporter la pres-sion de son intransigeantpublic. En pareille conjonc-ture, ce paramètre peut êtreun frein pour l'équipe loca-le». La motivation desjoueurs atténue quelque peules soucis du staff technique,lequel est très préoccupé parles bobos de santé de Fer-radji et Metref. Le staff mé-dical fait de son mieux pourremettre sur pied l'ex-Us-miste qui ne sera pas de tropdurant ce big match. L'en-traîneur a aussi visionné ledernier EST - TP Mazembéet il a pris des notes. A unjoueur près (Francis et pro-bablement Metref) le grou-pe qui a entamé le match deDynamos sera certainementreconduit. Kamel Beniaiche

Le MI (Maître International)Mohamed Haddouche a remportéle 12

e Mémorial «MokhtarChergui», figure légendaire dujournalisme sportif algérien, quis'est tenu du 4 au 7 septembre ausiège de la FADE et a regroupé 38

participants qui se sont affrontésen 7 rondes à la cadence rapidede 15 mn (+10 secondes) parjoueur. Mohamed Haddouche apris les commandes dès le débutet terminera invaincu avec 6 ptssur 7, talonné par Tarek Goutali,Khaled Dorbane et MahfoudOussedik avec 5,5 pts. La lutte aété très serrée. La logique Elo a,semble-t-il, été quelque peurespectée avec 5 joueurs classésinternational aux premièresloges. Une très sympathiquecérémonie de clôture, rehausséepar la présence du président du

Comité olympique algérien,Rachid Hanafi et d'unreprésentant personnel duministre de la Jeunesse et desSports s'est tenue à la fin dutournoi. De nombreux prix grandequalité (microordinateursportables, appareils photonumérique, caméscopesnumériques, téléphonesportables...) ont été offerts par lessponsors, à savoir les quotidiensEl Watan, Horizon, Le Soird'Algérie, El Moudjahid, le COA etl'entreprise de communicationPixal. Ce tournoi feraincontestablement date avec laprésence de 13 joueurs classés«international» dont 11 membresdes sélections nationales filles etgarçons et surtout grâce àl'arbitrage assuré par le GMItchèque, Igor Rausis, fraîchement

arrivé à Alger pour une nouvellesession d'entraînement et depréparation des équipesnationales en vue de leurparticipation aux Olympiades deseptembre à Khanti Mansik. Lesenior trainer FIDE de renomméemondiale a aussi permis àl'occasion de ce tournoi etvéritable révolution pour leséchecs algériens, le transfertinstantané des résultats rondeaprès ronde sur le site mondial deréférence chess-results.com. Dorénavant, tous les tournois sedéroulant en Algérie seront misen temps réel sur la Toile via cesite, ce qui permettra unrayonnement plus grand desjoutes nationales. De l'avis unanime desparticipants, ce tournoi a été uneréussite totale. K. G.

ÉCHECS. MÉMORIAL MOKHTAR CHERGUIMohammed Haddouche vainqueur

Un tournoi pour ZergaL'Association des anciennes gloires du footballalgérien (ASGFA) organise le 17 septembre unmatch en signe de solidarité avec Abdelkader Zerga,ancien portier de l'EN, du MCA et de l'USM Alger. Cetournoi regroupera les anciens joueurs du MCA, del’USMA, et ceux des sélections nationales (1990-

2000). En marge de ces rencontres, les juniors del'USMA et du MCA se donneront la réplique. Faut-ilrappeler que Zerga (72 ans) est toujoursconvalescent au CHU Mustapha Pacha après avoirsubi la semaine dernière une opération chirurgicale(amputation de la jambe). K. T.

AMINE AOUDIA. Attaquant JSK«Les trois points resteront chez nous»

Al Ismaïly est venu à Tizi Ouzou, selon sesdirigeants,pour repartir avec la victoire...

Ce sont eux qui le disent. Mais nous, nousdisons autre chose. Les trois points de la victoireresteront chez nous.

Mais vous allez affronter une équipe qui adans la tête l'adage :«vaincre ou périr»...

C'est normal qu'ils viennent avec cet étatd'esprit. C'est ce que nous aurions fait à leur pla-ce. Mais encore une fois, ils ne vaincront pas.Les vainqueurs ce sera nous. Pas question pour

nous de lâcher le moindre point chez nous. Un seul point vous suffit pour être assurés

définitivement de la première place...Nous voulons les trois points, une manière

pour nous de faire le plein chez nous et surtoutravir nos fans avec une belle victoire.

Mais avec un but à la clé de Aoudia, la vic-toire aura une autre saveur...

Bien évidemment, mais même si je nemarque pas, le plus important reste la victoire.

M.R.

L’attaquant Hamiti pourrait retrouver la compétition ce vendredi face à l’Ismaïly d’Egypte

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El WatanCOMMENTAIRE

Le testPar Ali Guissem

DJAMEL OULD ABBÈS L’A DÉCLARÉ À ANNABA

A l'issue de sa visite, mardi, dans la wi-laya de Annaba, le docteur Djamel

Ould Abbès, ministre de la Santé, de la Po-pulation et de la Réforme hospitalière, aaffirmé l'entière disponibilité de son dé-partement pour répondre aux besoins légi-times des praticiens de la santé publique etdes personnels médical et paramédical.«Une rencontre est d'ailleurs prévue la se-maine prochaine avec le partenaire socialet le dialogue restera ouvert pour trouverles solutions idoines aux contraintes aux-quelles sont confrontés les personnels dela santé», a avancé le ministre qui dit avoirtransmis au président de la Républiqueleurs préoccupations légitimes au cours de

son audition il y a quelques jours. Dans cemessage qui s'apparente à un appel àl'apaisement en cette rentrée sociale, leministre, qui se dit «défenseur» des droitssocioprofessionnels des travailleurs de sonsecteur, a tenu à rendre hommage aux per-sonnels médical et paramédical qui tra-vaillent dans des conditions difficiles. Aucours d'une virée inopinée à l'hôpital d'ElBouni, le ministre a déploré le fait qu'unfournisseur de la structure, lié par uncontrat de garantie de 10 ans, disparaisseau bout de deux ans sans que personne nes'inquiète. C'est d'ailleurs l'aspect mainte-nance des équipements qui a dominé lesinterventions du ministre. Il a relevé, dans

ce contexte, que 10 000 équipements sontimmobilisés à travers le territoire national,mais non sans rappeler le droit de regardqu'il a sur la conclusion des marchés. «Au-cun marché ne sera conclu sans que je soisinformé», a-t-il lancé à l'adresse de ceuxqui convoitent les deniers publics, d'autantplus que le secteur a bénéficié de quelque281 milliards de dinars pour le quinquen-nat 2010/2014. Le ministre a auparavantvisité l'hôpital d'El Hadjar baptisé au nomdu premier médecin martyr de la Révolu-tion, Benaouda Berdjeb, ainsi que le projetde construction d'un centre anticancéreuxdont les travaux accusent beaucoup de retard. A. S.

10 000 ÉQUIPEMENTS MÉDICAUX À L’ARRÊT

Nos dirigeants ne doivent certainement pas être enodeur de sainteté avec le mois de Ramadhan. Laraison ne tient pas de la mise à mal de leurs nerfsou de leur estomac, mais il s'agit plutôt du passage

au crible de leurs actes de gestion. Sans complaisance, lemois sacré si sentencieux rend son verdict. Les campagnesmédiatiques louant des prévisions positives accusent alors uncinglant revers. C'est le cas des secteurs du commerce et del'agriculture qui n'ont pas cessé d'assurer pour l'un la disponi-bilité des produits de consommation, et pour l'autre, le main-tien des prix à la portée de tous dans le respect des règlesd'hygiène. Côté collectivités locales, l'accent est mis très tôtsur l'interdiction de l'utilisation des rues et des trottoirs pourles besoins des prières de Tarawih. Une manière d'affirmerune certaine autorité publique capable d'assurer une discipli-ne même à coups de matraque. Très timidement, l'Union descommerçants a appelé, de son côté, ses adhérents à honorerla profession en ces moments de grande piété.Hélas, sur le terrain, la réalité est tout autre. Nos braves com-merçants, qui pour la majorité travaillent au noir au détrimentdu Trésor public, ont vite fait de multiplier les prix commebon leur semble. Et la politique de la mise en place deschambres froides censées réguler le marché en agissant surl'équilibre entre l'offre et la demande n'a finalement servi queles spéculateurs professionnels. L'anarchie est totale et ladéliquescence des valeurs morales et professionnelles n’estpas prête d'atteindre le fond dans ce bazar à grande impunité.Des récidivistes et autres repris de justice ont une fois de plusdéfrayé la chronique en ce mois de Ramadhan en commer-cialisant de la viande saupoudrée de produits de morgue. Deslégumes irrigués avec des eaux usées et de la pastèque augasoil sont autant d'autres procédés criminels utilisés dans laquête d'argent à tout prix. Sur un autre chapitre, le Ramadhana prouvé que la discipline n'est pas le souci majeur du com-mun des Algériens. Les fidèles n'ont pas hésité à squatter lestrottoirs et les voies publiques au point de perturber le ramas-sage des ordures par les travailleurs de Netcom. Là encore, l'esprit rebelle l'a emporté sur le civisme et le res-pect des lois. Tout comme l'intolérance et l'excès de zèle ontbalayé le droit à la liberté de croyance.La pratique d'envahissement des espaces publics est en passede devenir un acquis pour les marchands de l'informel, aupoint que des policiers se font poignarder dès qu'il s'agit d'ymettre de l'ordre.Enfin, jusqu'au-boutiste dans ses contradictions avec l'ordrevoulu par nos responsables, le Ramadhan a réussi là où lesautres ont échoué. Il a su égayer la ville et faire profiter lesfamilles de longues soirées d'évasion à la différence de lamonotonie régnante du restant des nuits de l'année, y com-pris les plus caniculaires d'entre elles.

ORAN : 29° CONSTANTINE : 27° OUARGLA : 38°Retrouvez les prévisions complètes sur www.elwatan.com

LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Jeudi 9 septembre 2010

ALGER : 30°

Pub

licit

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CARTE CHIFA

■ Le ministre du Travail, del'Emploi et de la Sécuritésociale, Tayeb Louh, a indiquéque 15 millions d'assuréssociaux et ayants droit ontbénéficié de la carte Chiffa aupremier semestre 2010. Lorsd'une visite qui l'a conduit,hier, à l'agence de sécuritésociale de Birkhadem, M.Louh a rappelé que plus de 4millions (4 514 772) de cartesélectroniques Chifa ont étéréalisées au premier semestre2010 au profit de pas moins de8 millions d'assurés sociaux.Il a, dans ce contexte,annoncé la création d'uncentre de recherche pour ledéveloppement de la carte

Chiffa en 2011 à l'effetd'assurer le suivi del'évolution du système outrela création d'un deuxièmecentre à Sétif pour lasécurisation de la carteélectronique. Selon ledirecteur général de la Caissenationale de sécurité sociale(CNAS), Benrabah Zebbar, lenombre de dossiers parvenusà la CNAS dépasse les 4millions (4 826 977). Il a, parailleurs, indiqué que lenombre de pharmaciesconventionnées avec la CNASs'élève à 9113 à travers leterritoire national dont 7534ont eu à utiliser plus de 2millions de cartes Chifa.

15 millions d'assurés sociaux bénéficiaires

MASCARA

Paris (France)De notre bureau

L'ancien Premierministre, Jean-PierreRaffarin, a été chargé

par le président Sarkozyd'une mission sur la coopé-ration économique entre laFrance et l'Algérie et ledéveloppement des inves-tissements dans les deuxpays, a annoncé hier l'Ely-sée. «Cette mission aurapour but d'identifier et delever les obstacles entre laFrance et l'Algérie pourleurs investissements éco-nomiques respectifs», précise la présidence de laRépublique dans un communiqué. Le thème dudéveloppement des échanges économiques entreles deux pays avait notamment été évoqué par lesecrétaire général de l'Elysée, Claude Guéant, etle Premier ministre algérien, Ahmed Ouyahia,les 21 février et 20 juin, lors d'entretiens à Alger.«Les deux hommes se sont accordés sur l'oppor-tunité de confier de part et d'autre le suivi de cesrelations à une personnalité de haut niveau dont

le rôle serait notamment decoordonner la coopérationéconomique franco-algé-rienne, ainsi que le déve-loppement des investisse-ments français en Algérie etalgériens en France», écritle président Sarkozy danssa lettre de mission. Si«notre pays demeure l'undes tout premiers parte-naires économiques de l'Al-gérie, pour autant, nulacquis n'est définitif et nousdevons veiller à mainteniret autant que possibleaccroître nos positions etmarché», poursuit le prési-

dent. Il évoque également «des difficultés» ren-contrées parfois par les entreprises françaisesopérant en Algérie qui «nécessitent un accompa-gnement extérieur». «Dans ce contexte, l'inter-vention d'une personnalité spécifiquementchargée des relations économiques bilatéralesmontrera à nos partenaires algériens comme ànos entreprises la volonté de la France d'appor-ter un soutien concret à notre présence en Algé-rie», fait valoir M. Sarkozy. Rémi Yacine

CHARGÉ PAR LE PRÉSIDENT SARKOZY

Raffarin en mission à AlgerUn réseau de faux-monnayeurs démantelé à GhrissTrois personnes, dont unefemme, ont été écrouées, cettesemaine, par le juged'instruction près le tribunalde Ghriss, à 20 km de Mascara,pour tentative de contrefaçonet mise en circulation de fauxbillets de banque, a-t-onappris hier d'une sourcesécuritaire. C'est suite à desinformations faisant état del'implication du dénommé B.Rachid, 45 ans, et résidant àGhriss, dans la fabrication defaux billets en devises qu'uneperquisition a été effectuée àson domicile par les élémentsde la police judiciaire relevantde la sûreté daïra de Ghriss. Aucours de cette fouille, il a étéprocédé à l'arrestation duprésumé faux-monnayeur etdeux autres personnes, àsavoir T. S., une femme de 47ans, originaire de la wilayad'Alger, et B. M., 45 ans,originaire de Ghriss, et larécupération d'un lot de papierprêt à être imprimé et desrouleaux de papier enaluminium. A. Souag

Jean-Pierre Raffarin