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Communications orales B69 Nous avons demandé à 18 examinateurs (neuf experts dermato- logues internationaux et neuf naïfs), de classer des photographies de l’intégralité des nævus de 80 patients qui leur ont été soumises à l’échelle clinique (2089 nevus) et pour 30 d’entre eux aussi à l’échelle dermoscopique (766 nævus). L’expérience comportait une première étape d’identification du ou des VPC, et des étapes de classement des images en groupes de similarité perc ¸ue (discuté dans la partie 1). Résultats.— À l’échelle clinique les dermatologues ont une bonne concordance entre eux pour identifier un VPC (moyenne des kap- pas 0,53 ; 0,33—0,87) meilleure que les naïfs (moyenne 0,31, 0,03—0,51). Les experts et naïfs ont néanmoins une tendance indi- viduelle à considérer plus ou moins de nævus comme des VPCs, et cette tendance s’exprime parallèlement à l’échelle clinique et dermoscopique. Parmi les 254 nævus considérés comme VPC par au moins un expert à l’échelle clinique, 54 l’étaient par au moins cinq experts, et 20 d’entre eux par les neuf experts. Les 20 VPCs consen- suels englobaient tous les mélanomes de la série (7/7) (sensibilité pour le mélanome : 100 %). À l’échelle dermoscopique, tous les exa- minateurs tendaient à voir plus de VPCs qu’à l’échelle clinique, avec une plus faible concordance entre eux. Conclusion.— Malgré un seuil variable selon les individus à per- cevoir un nævus comme « différent des autres », la concordance entre examinateurs montre que le VPC est un concept robuste à l’examen clinique, mais beaucoup moins à l’échelle dermoscopique. Il découle d’un processus cognitif naturel, puisque l’identification du VPC est assez concordante même pour les naïfs. Le signe du VPC permet, chez chaque individu, de repérer intuitivement et immédiatement avec une grande sensibilité pour le mélanome, le(s) nævus sur le(s)quel(s) focaliser son attention. Déclaration d’intérêts.— Aucun. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2012.10.045 CO045 Évolution de l’activité des dermatologues libéraux en France Métropolitaine entre 1991 et 2011 B. Halioua a,, P. Bernard b a Dermatologie, institut Alfred-Fournier, Paris, France b Hôpital Robert-Debré, Reims, France Auteur correspondant. Mots clés : Démographie ; Dermatologie libérale ; Épidemiologie Introduction.— La diminution du nombre de dermatologues libéraux au cours de la prochaine décennie risque de soulever un certain nombre de problèmes de santé publique. Il nous a paru intéressant d’évaluer les conséquences de l’évolution de l’activité des der- matologues libéraux (DL) en France métropolitaine entre 1991 et 2010. Matériel et méthodes.— Une analyse des données SNIR de l’assurance maladie (CNAM) des DL actifs à part entière (APE) exerc ¸ant en France métropolitaine a été réalisée. Etaient exclus les DL non conventionnés, installés en cours d’année, en activité après 65 ans et les médecins hospitaliers. Pour la période 1991—2010, le montant des honoraires et des dépenses pharmaceutiques et le nombre de consultations effectuées ont été évalué dans chaque département (à partir de 2005, nombre d’actes techniques CCAM et chirurgicaux). Résultats.— On distingue deux périodes entre 1991 et 2010 : — la première (1991—2002) correspondant à une augmentation de la population franc ¸aise (+5 %) et des dermatologues (+13 %). Il y a eu un accroissement de 23 % du nombre total de consultations (9 % pour les DL) et une augmentation des dépenses pharmaceutiques par praticien de 26 % et des honoraires par médecin de 30 % ; — la seconde (2002—2010) au cours de laquelle la population a aug- menté de 4,6 % et celle des DL a diminué de 6 %. Le nombre total de consultation APE a diminué de 36 % et celui réalisé par DL de 32 %. Les dépenses pharmaceutiques par praticien ont diminué de 14 % et les honoraires par médecin ont augmenté de 57 %. Entre 2006 et 2010, le nombre d’actes de chirurgie par DL a diminué de 22,6 % passant de 368 en 2006 à 285 en 2010. Parallèlement, le nombre d’acte technique CCAM a augmenté de 34 % passant de 462 à 622 par DL. Discussion.— Entre 1991 et 2010, le nombre de dermatologues et de Franc ¸ais a augmenté respectivement de 5,7 % et de 9,9 %, tandis qu’il a été enregistré une diminution de 21 % des consultations de dermatologie (soit 2,36 millions de consultation dermatologiques en moins). Cette baisse des consultations a également été enregistrée dans toutes les régions y compris dans celles où le nombre de der- matologue a augmenté. Cela s’explique par le souhait de limiter l’activité, par l’exercice croissant de la dermoesthétique qui n’est pas quantifié par la CNAM, et par l’instauration du parcours de soins autour du médecin référent depuis 2005. Le nombre de consulta- tions annuelle par médecin généraliste a augmenté (4756 en 1991, 4917 en 2010), en revanche celui des autres spécialistes a diminué (sauf pour les pédiatres et les psychiatres). Conclusion.— La diminution prévue du nombre de dermatologues libéraux au cours de la prochaine décennie risque de soulever des problèmes de prise en charge des affections dermatologiques en France. Comment l’anticiper? Telle est la question qu’il convient de se poser de manière urgente. Déclaration d’intérêts.— Aucun. Iconographie disponible sur CD et Internet. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2012.10.046 Lymphomes CO046 Efficacité et tolérance du bexarotène dans les lymphomes cutanés T folliculotropes N. Bibas a,, N. Meyer a , L. Lamant b , C. Paul a , R. Viraben c a Dermatologie, CHU de Toulouse-Larrey, Toulouse, France b Anatomie-pathologique, CHU de Toulouse-Purpan, Toulouse, France c Dermatologie et médecine sociale, CHU de Toulouse-La Grave, Toulouse, France Auteur correspondant. Mots clés : Bexarotène ; Efficacité ; Lymphome cutané T folliculotrope ; Tolerance ; Traitement Introduction.— Le lymphome cutané T folliculotrope (LCTF) est considéré comme réfractaire aux traitements de première ligne (photothérapie, chimiothérapie topique). Le bexarotène (BXT) est un rétinoïde indiqué dans les LCT épidermotropes réfractaires à au moins un traitement systémique. Notre but était d’évaluer l’efficacité et la tolérance du BXT dans les LCTF. Sujets et méthodes.— Étude rétrospective monocentrique de 20 patients présentant un LCTF traité par BXT. Ont été évalués : données démographiques et historique de la maladie, historique thérapeutique, statut histologique, sévérité de la maladie, modali- tés de prescription du BXT, efficacité (meilleure réponse observée (MR), délai et durée de réponse, taux de réponse) et tolérance (effets indésirables-EI, grade CTCAE). Résultats.— Quatre-vingt-quinze pour cent des sujets étaient masculins, l’âge médian au diagnostic était de 56,5 ans, la durée médiane d’évolution avant diagnostic de 36 mois. Lors du diagnostic, 55 % étaient stade IB, 40 % IIB et 5 % IVA1. Tous les diag- nostics étaient confirmés histologiquement. 100 % avaient un clone cutané T, 60 % une mucinose et 60 % un épidermotropisme associés.

Évolution de l’activité des dermatologues libéraux en France Métropolitaine entre 1991 et 2011

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http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2012.10.045

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B. Halioua a,∗, P. Bernard b

a Dermatologie, institut Alfred-Fournier, Paris, Franceb Hôpital Robert-Debré, Reims, France∗ Auteur correspondant.

Mots clés : Démographie ; Dermatologie libérale ; ÉpidemiologieIntroduction.— La diminution du nombre de dermatologues libérauxau cours de la prochaine décennie risque de soulever un certainnombre de problèmes de santé publique. Il nous a paru intéressantd’évaluer les conséquences de l’évolution de l’activité des der-matologues libéraux (DL) en France métropolitaine entre 1991 et2010.Matériel et méthodes.— Une analyse des données SNIR del’assurance maladie (CNAM) des DL actifs à part entière (APE)exercant en France métropolitaine a été réalisée. Etaient exclus lesDL non conventionnés, installés en cours d’année, en activité après65 ans et les médecins hospitaliers. Pour la période 1991—2010,le montant des honoraires et des dépenses pharmaceutiques et lenombre de consultations effectuées ont été évalué dans chaquedépartement (à partir de 2005, nombre d’actes techniques CCAMet chirurgicaux).Résultats.— On distingue deux périodes entre 1991 et 2010 :— la première (1991—2002) correspondant à une augmentation dela population francaise (+5 %) et des dermatologues (+13 %). Il y aeu un accroissement de 23 % du nombre total de consultations (9 %pour les DL) et une augmentation des dépenses pharmaceutiquespar praticien de 26 % et des honoraires par médecin de 30 % ;

— la seconde (2002—2010) au cours de laquelle la population a aug-menté de 4,6 % et celle des DL a diminué de 6 %. Le nombre total deconsultation APE a diminué de 36 % et celui réalisé par DL de 32 %.

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es dépenses pharmaceutiques par praticien ont diminué de 14 % etes honoraires par médecin ont augmenté de 57 %.ntre 2006 et 2010, le nombre d’actes de chirurgie par DL a diminuée 22,6 % passant de 368 en 2006 à 285 en 2010. Parallèlement, leombre d’acte technique CCAM a augmenté de 34 % passant de 462 à22 par DL.iscussion.— Entre 1991 et 2010, le nombre de dermatologues et derancais a augmenté respectivement de 5,7 % et de 9,9 %, tandisu’il a été enregistré une diminution de 21 % des consultations deermatologie (soit 2,36 millions de consultation dermatologiques enoins). Cette baisse des consultations a également été enregistréeans toutes les régions y compris dans celles où le nombre de der-atologue a augmenté. Cela s’explique par le souhait de limiter

’activité, par l’exercice croissant de la dermoesthétique qui n’estas quantifié par la CNAM, et par l’instauration du parcours de soinsutour du médecin référent depuis 2005. Le nombre de consulta-ions annuelle par médecin généraliste a augmenté (4756 en 1991,917 en 2010), en revanche celui des autres spécialistes a diminuésauf pour les pédiatres et les psychiatres).onclusion.— La diminution prévue du nombre de dermatologues

ibéraux au cours de la prochaine décennie risque de soulever desroblèmes de prise en charge des affections dermatologiques enrance. Comment l’anticiper ? Telle est la question qu’il conviente se poser de manière urgente.éclaration d’intérêts.— Aucun.Iconographie disponible sur CD et Internet.

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Dermatologie, CHU de Toulouse-Larrey, Toulouse, FranceAnatomie-pathologique, CHU de Toulouse-Purpan, Toulouse,ranceDermatologie et médecine sociale, CHU de Toulouse-La Grave,oulouse, FranceAuteur correspondant.

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iagnostic, 55 % étaient stade IB, 40 % IIB et 5 % IVA1. Tous les diag-ostics étaient confirmés histologiquement. 100 % avaient un cloneutané T, 60 % une mucinose et 60 % un épidermotropisme associés.