1
10 e congrès de Pneumologie de Langue Française Rev Mal Respir 2006 ; 23 : 1S110-1S127 1S114 329 Mise au point d’une méthode de mesure des eicosanoïdes dans les condensats de l’air exhalé d’adultes non tabagiques G. Prévot, J. Rami, A. Didier, B. Pipy Introduction : Les eicosanoïdes sont dosables par analyse ELISA dans le condensat de l’air exhalé. La condensation permet le recueil de la phase liquide de l’air expiré mais aussi de la vapeur d’eau qui dilue l’échantillon. L’objectif de ce travail était d’évaluer la reproductibilité de la mesure des eicosanoïdes dans le condensat et de déterminer si la mise au point d’une méthode d’extraction du recueil et le calcul d’un coeffi- cient de dilution permettaient de l’améliorer. Matériels et méthodes : Trois recueils de condensat étaient effec- tués pour chacun des 20 adultes sains non tabagiques. Quatre eicosanoï- des étaient dosés : le leucotriène B4 (LTB4), les cystéinyl leucotriènes (Cys-LT), la prostaglandine E2 (PGE2) et le 8-isoprostane (8-iso). Les dosages étaient réalisés avant et après extraction du condensat. Le calcul du coefficient de dilution reposait sur la mesure de la conductibilité de l’échantillon lyophilisé. Résultats et discussion : La reproductibilité des résultats n’est pas satisfaisante avec des coefficients de variation de 8 % pour LTB4, 20 % pour Cys-LT, 10 % pour PGE2, et 15 % pour 8-iso. La méthode d’extrac- tion mise au point ne permet pas de l’améliorer. L’estimation de la dilution du condensat par la mesure de sa conductibilité, technique peu coûteuse, permettrait de diminuer la variabilité de la mesure des eicosanoïdes. Conclusion : Le manque de reproductibilité de la technique des con- densats semble aujourd’hui peu compatible avec une utilisation en pra- tique courante. Le calcul d’un coefficient de dilution pourrait diminuer la variabilité des résultats. 330 Intérêt de l’épreuve fonctionnelle d’exercice dans la détection de l’hypertension artérielle pulmonaire d’exercice C. Chenivesse, V. Rachenne, C. Fournier, S. Leroy, R. Neviere, T. Le Tourneau, B. Wallaert Objectif : Évaluer l’intérêt de l’épreuve fonctionnelle d’exercice (EFX) dans la détection de l’hypertension artérielle pulmonaire (HTAP) d’exercice. Introduction : L’HTAP d’exercice a été récemment identifiée comme une étiologie de dyspnée d’effort inexpliquée. L’EFX est un examen clé dans l’exploration d’une dyspnée. Ses caractéristiques au cours de l’HTAP d’exercice ne sont pas connues. Méthodes : 39 patients ayant bénéficié d’une EFX et d’une échocar- diographie d’effort pour investigation d’une dyspnée d’effort ont été étudiés de façon prospective. Trois groupes étaient constitués selon l’existence ou non d’une HTAP de repos [PAPs 35 mmHg] et/ou d’exercice [PAPs 45 mmHg] : 1) absence d’HTAP ; 2) HTAP d’exercice sans HTAP de repos ; 3) HTAP de repos. Résultats : Au pic de l’exercice, les patients ayant une HTAP d’exercice avaient un rapport VD/VT et un gradient en CO 2 (P (a-ET) CO 2 ) plus éle- vés que les patients sans HTAP d’exercice (VD/VT à 0,38 ± 0,1 vs. 0,29 ± 0,11 et P (a-ET) CO 2 à 4,6 ± 3,1 vs. 1 ± 3,8 mmHg). Ces anomalies étaient retrouvées chez les patients ayant une HTAP de repos. Un rapport VD/VT au pic supérieur à 0,34 permettait de prédire l ‘existence d’une HTAP d’exercice avec une sensibilité de 72,7 % et une spécificité de 71 %. Conclusion : Les patients développant une HTAP à l’exercice présen- tent des anomalies de l’espace mort à l’effort, identifiées par l’EFX. L’EFX apporte des éléments utiles à la sélection des patients devant bénéficier d’une exploration hémodynamique d’exercice. 331 Effet de la transplantation hépatique sur l’aptitude aérobie dans les hépatopathies chroniques M. Lemyze, S. Dharancy, R. Nevière, F. Pruvot, J.C. Paris, P. Mathurin, B. Wallaert Introduction : L’aptitude aérobie (AA) des cirrhotiques, évaluée par la mesure du VO 2 max est constamment altérée. Cette altération est corré- lée à la sévérité de l’hépatopathie. Aucune étude n’avait jusqu’à présent évalué l’évolution du VO 2 max après la transplantation hépatique (TH) seule. Le but de cette étude était d’évaluer l’influence de la TH sur l’AA des cirrhotiques et de déterminer les facteurs influençant le VO 2 max après TH. Méthodes : Vingt patients cirrhotiques âgés entre 27 et 61 ans (âge moyen, 49 ans) étaient inclus. Les données anthropométriques, le score de Child-Pugh, les antécédents cardiaques et respiratoires, l’hémoglo- bine, le tabagisme, la prise de β2-bloquant, l’ensemble des paramètres des épreuves fonctionnelles respiratoires au repos et de l’épreuve d’exer- cice incrémentale étaient collectés avant et après TH. Résultats : Après TH, le VO 2 pic passait de 63,4 % à 71,1 % de la théorique (+ 7,7 %). L’amélioration de l’AA après TH (VO 2 pic en % de la théorique) était inversement corrélée avec la lactatémie au pic (mmol/L) rapportée à la puissance maximale développée (Watt) en pré- greffe (r = – 0,64, p = 0,0034). Le VO 2 pic n’était corrélé à aucune autre variable, notamment pas au délai de réévaluation post-greffe. Conclusion : L’amélioration de l’AA après TH était modeste et inconstante. Plusieurs arguments suggèrent une origine principalement musculaire ou mitochondriale pour expliquer cette altération persis- tante des capacités à l’exercice après TH. La réhabilitation à l’exercice de ces patients devrait être proposée. 332 Exploration du vieillissement du poumon profond S. Rouatbi 1 , K. Dardouri 1 , R. Slama 1 , J. Zayani 1 , Y. Ouahchi 1 , Z. Tabka 1 , H. Guénard 2 Plusieurs chercheurs se sont intéressés à quantifier le vieillissement du poumon profond par l’étude de la capacité de diffusion du monoxyde de carbone. Peu d’études se sont intéressées aux autres paramètres de cette partie du poumon. Objectifs : Étudier l’évolution de la fonction du poumon profond en fonction de l’âge. Matériel et méthodes : La technique de mesure utilisée est la méthode double transfert du NO et du CO ; deux gaz connus par leur réactivité vis-à-vis de l’hémoglobine. Elle a été faite chez 134 sujets sains, non-fumeurs (18-85 ans) au repos. Chez 24 sujets, une pression négative expiratoire (NEP) de – 10 mmHg a été appliquée pendant la mesure de ces paramètres. Ainsi, une mesure de la compliance capillaire pulmonaire a été possible par résolution de la formule : (Vc après NEP – Vc avant NEP)/ NEP. Résultats et discussion : Tous les paramètres étudiés, sauf la com- pliance capillaire pulmonaire ont significativement diminué avec l’âge. Sous NEP, une augmentation significative de la valeur de ces paramètres a été notée avec une augmentation du Vc de maière plus importante chez les âgés que les adultes. Conclusion : Malgré les altérations importantes qui touchent la structure et la fonction du poumon avec l’âge, l’hypothèse que les pou- mons sont capables de maintenir des échanges adéquats pour un délai maximal de la vie humaine est généralement acceptée. Hôpital Rangueil-Larrey, Toulouse, France. Hôpital Calmette, Lille, France. Hôpital Calmette, Hôpital Huriez, Lille, France. 1 Laboratoire de Physiologie, Faculté de Médecine de Sousse, 4000, Sousse, Tunisie, 2 Laboratoire de Physiologie, Faculté Victor Pachon, Université Bordeaux 2, France.

Exploration du vieillissement du poumon profond

  • Upload
    h

  • View
    214

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

10e congrès de Pneumologie de Langue Française

Rev Mal Respir 2006 ; 23 : 1S110-1S127 1S114

329Mise au point d’une méthode de mesure des eicosanoïdes dans les condensats de l’air exhalé d’adultes non tabagiques

G. Prévot, J. Rami, A. Didier, B. Pipy

Introduction : Les eicosanoïdes sont dosables par analyse ELISA dansle condensat de l’air exhalé. La condensation permet le recueil de laphase liquide de l’air expiré mais aussi de la vapeur d’eau qui diluel’échantillon. L’objectif de ce travail était d’évaluer la reproductibilité dela mesure des eicosanoïdes dans le condensat et de déterminer si la miseau point d’une méthode d’extraction du recueil et le calcul d’un coeffi-cient de dilution permettaient de l’améliorer.Matériels et méthodes : Trois recueils de condensat étaient effec-tués pour chacun des 20 adultes sains non tabagiques. Quatre eicosanoï-des étaient dosés : le leucotriène B4 (LTB4), les cystéinyl leucotriènes(Cys-LT), la prostaglandine E2 (PGE2) et le 8-isoprostane (8-iso). Lesdosages étaient réalisés avant et après extraction du condensat. Le calculdu coefficient de dilution reposait sur la mesure de la conductibilité del’échantillon lyophilisé.Résultats et discussion : La reproductibilité des résultats n’est passatisfaisante avec des coefficients de variation de 8 % pour LTB4, 20 %pour Cys-LT, 10 % pour PGE2, et 15 % pour 8-iso. La méthode d’extrac-tion mise au point ne permet pas de l’améliorer. L’estimation de la dilutiondu condensat par la mesure de sa conductibilité, technique peu coûteuse,permettrait de diminuer la variabilité de la mesure des eicosanoïdes.Conclusion : Le manque de reproductibilité de la technique des con-densats semble aujourd’hui peu compatible avec une utilisation en pra-tique courante. Le calcul d’un coefficient de dilution pourrait diminuerla variabilité des résultats.

330Intérêt de l’épreuve fonctionnelle d’exercice dans la détection de l’hypertension artérielle pulmonaire d’exerciceC. Chenivesse, V. Rachenne, C. Fournier, S. Leroy, R. Neviere, T. Le Tourneau, B. Wallaert

Objectif : Évaluer l’intérêt de l’épreuve fonctionnelle d’exercice (EFX)dans la détection de l’hypertension artérielle pulmonaire (HTAP) d’exercice.Introduction : L’HTAP d’exercice a été récemment identifiée commeune étiologie de dyspnée d’effort inexpliquée. L’EFX est un examen clédans l’exploration d’une dyspnée. Ses caractéristiques au cours del’HTAP d’exercice ne sont pas connues.Méthodes : 39 patients ayant bénéficié d’une EFX et d’une échocar-diographie d’effort pour investigation d’une dyspnée d’effort ont étéétudiés de façon prospective. Trois groupes étaient constitués selonl’existence ou non d’une HTAP de repos [PAPs ≥ 35 mmHg] et/oud’exercice [PAPs ≥ 45 mmHg] :1) absence d’HTAP ; 2) HTAP d’exercice sans HTAP de repos ;3) HTAP de repos.Résultats : Au pic de l’exercice, les patients ayant une HTAP d’exerciceavaient un rapport VD/VT et un gradient en CO2 (P (a-ET) CO2) plus éle-vés que les patients sans HTAP d’exercice (VD/VT à 0,38 ± 0,1 vs.0,29 ± 0,11 et P (a-ET) CO2 à 4,6 ± 3,1 vs. 1 ± 3,8 mmHg). Ces anomaliesétaient retrouvées chez les patients ayant une HTAP de repos. Un rapportVD/VT au pic supérieur à 0,34 permettait de prédire l ‘existence d’uneHTAP d’exercice avec une sensibilité de 72,7 % et une spécificité de 71 %.Conclusion : Les patients développant une HTAP à l’exercice présen-tent des anomalies de l’espace mort à l’effort, identifiées par l’EFX.L’EFX apporte des éléments utiles à la sélection des patients devantbénéficier d’une exploration hémodynamique d’exercice.

331Effet de la transplantation hépatique sur l’aptitude aérobie dans les hépatopathies chroniquesM. Lemyze, S. Dharancy, R. Nevière, F. Pruvot, J.C. Paris,

P. Mathurin, B. Wallaert

Introduction : L’aptitude aérobie (AA) des cirrhotiques, évaluée par lamesure du VO2 max est constamment altérée. Cette altération est corré-lée à la sévérité de l’hépatopathie. Aucune étude n’avait jusqu’à présentévalué l’évolution du VO2 max après la transplantation hépatique (TH)seule. Le but de cette étude était d’évaluer l’influence de la TH sur l’AAdes cirrhotiques et de déterminer les facteurs influençant le VO2 maxaprès TH.Méthodes : Vingt patients cirrhotiques âgés entre 27 et 61 ans (âgemoyen, 49 ans) étaient inclus. Les données anthropométriques, le scorede Child-Pugh, les antécédents cardiaques et respiratoires, l’hémoglo-bine, le tabagisme, la prise de β2-bloquant, l’ensemble des paramètresdes épreuves fonctionnelles respiratoires au repos et de l’épreuve d’exer-cice incrémentale étaient collectés avant et après TH.Résultats : Après TH, le VO2 pic passait de 63,4 % à 71,1 % de lathéorique (+ 7,7 %). L’amélioration de l’AA après TH (∆VO2 pic en %de la théorique) était inversement corrélée avec la lactatémie au pic(mmol/L) rapportée à la puissance maximale développée (Watt) en pré-greffe (r = – 0,64, p = 0,0034). Le ∆VO2 pic n’était corrélé à aucuneautre variable, notamment pas au délai de réévaluation post-greffe.Conclusion : L’amélioration de l’AA après TH était modeste etinconstante. Plusieurs arguments suggèrent une origine principalementmusculaire ou mitochondriale pour expliquer cette altération persis-tante des capacités à l’exercice après TH. La réhabilitation à l’exercice deces patients devrait être proposée.

332Exploration du vieillissement du poumon profondS. Rouatbi1, K. Dardouri1, R. Slama1, J. Zayani1, Y. Ouahchi1,Z. Tabka1, H. Guénard2

Plusieurs chercheurs se sont intéressés à quantifier le vieillissement dupoumon profond par l’étude de la capacité de diffusion du monoxyde decarbone. Peu d’études se sont intéressées aux autres paramètres de cettepartie du poumon.Objectifs : Étudier l’évolution de la fonction du poumon profond enfonction de l’âge.Matériel et méthodes : La technique de mesure utilisée est laméthode double transfert du NO et du CO ; deux gaz connus par leurréactivité vis-à-vis de l’hémoglobine. Elle a été faite chez 134 sujetssains, non-fumeurs (18-85 ans) au repos. Chez 24 sujets, une pressionnégative expiratoire (NEP) de – 10 mmHg a été appliquée pendant lamesure de ces paramètres. Ainsi, une mesure de la compliance capillairepulmonaire a été possible par résolution de la formule : (Vc après NEP – Vcavant NEP)/ NEP.Résultats et discussion : Tous les paramètres étudiés, sauf la com-pliance capillaire pulmonaire ont significativement diminué avec l’âge.Sous NEP, une augmentation significative de la valeur de ces paramètresa été notée avec une augmentation du Vc de maière plus importantechez les âgés que les adultes.Conclusion : Malgré les altérations importantes qui touchent lastructure et la fonction du poumon avec l’âge, l’hypothèse que les pou-mons sont capables de maintenir des échanges adéquats pour un délaimaximal de la vie humaine est généralement acceptée.

Hôpital Rangueil-Larrey, Toulouse, France.

Hôpital Calmette, Lille, France.

Hôpital Calmette, Hôpital Huriez, Lille, France.

1Laboratoire de Physiologie, Faculté de Médecine de Sousse, 4000, Sousse, Tunisie, 2Laboratoire de Physiologie, Faculté Victor Pachon, Université Bordeaux 2, France.