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 Le Communisme Remarque : Cet exposé, trop court et trop schématique à mon goût, ne peut être lu et compris et assimilé sans les citations et l es références, récapitulées dans un dossier joint. Introduction Origine étymologique Communis, e : Commun, qui appartient à tous. Lui-même vient de munus, i : emploi, t âche, devoir, fonction. Différentes acceptions  Théorie visant à mettre en commun les biens matériels. Courant de philosophie politique qui prône une société sans classe, la mise en commun des moyens de production et d’échanges par la répartition des biens produits selon les besoin de chacun, et visant à terme la disparition de l’Etat qui devient l ’administration des choses. Ensemble des partis communistes : Le Communisme International Le communisme désigne de nos j ours le mouvement marxiste essentiellement, mais il regroupe également les Anarchistes. Distinctions entre anarchistes et marxistes Les Anarchistes, prônent des moyens autogestionnaires et révolutionnaires d’appropriation des moyens de production, sans phase transitoire. Les Marxistes, eux, prônent une révolution et une évolution en deux phases : Une phase de transition sous le contrôle de l’Etat et du parti, puis sa disparition au profit de la société. Distinctions entre communistes et socialistes Le postulat du socialisme consiste en le désir d’une forme de société dont la base fondamentale serait la propriété sociale et sociétale des instruments de production, tout du moins la critique de la propriété privée telle qu’elle existe dans un système capitaliste. Le socialisme, peut aussi correspondre, selon Marx, au premier moment vers le communisme (qui sera d’après Staline atteint d ès 1936, comme le montre la révision de la constitution s oviétique de la même année, décidée par le VIII Congrès extraordinaire des soviets de l’URSS). Les socialistes se divisent également sur la disparition ou non de l’Etat. Néanmoins, pour schématiser, on peut résumer la distinction ainsi : Le Communisme aura it pour adage «à chacun selon ses besoins », alors que l e socialisme se résumerait à «à chacun selon son travail ». D’où l’accusation par les communistes de mouvement bourgeois. Nous verrons cela plus tard. I) Histoire des Communismes, du Communisme primitif au manifeste 1) Le Communis me primi tif a) En Orient Présence de référence bouddhistes et taoïstes très i mportantes. Il y a dès le IV siècle avant notre ère, l’évocation d’un monde idéal, où les terres seraient mises en commun, et ce, par le phi losophe bouddhiste Mengzi (latinisé en Mencius).

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Le CommunismeRemarque : Cet exposé, trop court et trop schématique à mon goût, ne peut être

lu et compris et assimilé sans les citations et les références, récapitulées dansun dossier joint.

IntroductionOrigine étymologiqueCommunis, e : Commun, qui appartient à tous.Lui-même vient de munus, i : emploi, tâche, devoir, fonction.

Différentes acceptions•  Théorie visant à mettre en commun les biens matériels.

• Courant de philosophie politique qui prône une société sans classe, la miseen commun des moyens de production et d’échanges par la répartition des

biens produits selon les besoin de chacun, et visant à terme la disparitionde l’Etat qui devient l’administration des choses.

• Ensemble des partis communistes : Le Communisme International• Le communisme désigne de nos jours le mouvement marxiste

essentiellement, mais il regroupe également les Anarchistes.

Distinctions entre anarchistes et marxistesLes Anarchistes, prônent des moyens autogestionnaires et révolutionnairesd’appropriation des moyens de production, sans phase transitoire.Les Marxistes, eux, prônent une révolution et une évolution en deux phases :Une phase de transition sous le contrôle de l’Etat et du parti, puis sa disparition auprofit de la société.

Distinctions entre communistes et socialistesLe postulat du socialisme consiste en le désir d’une forme de société dont la basefondamentale serait la propriété sociale et sociétale des instruments deproduction, tout du moins la critique de la propriété privée telle qu’elle existe dansun système capitaliste.Le socialisme, peut aussi correspondre, selon Marx, au premier moment vers lecommunisme (qui sera d’après Staline atteint dès 1936, comme le montre larévision de la constitution soviétique de la même année, décidée par le VIIICongrès extraordinaire des soviets de l’URSS).Les socialistes se divisent également sur la disparition ou non de l’Etat.Néanmoins, pour schématiser, on peut résumer la distinction ainsi : Le

Communisme aurait pour adage «à chacun selon ses besoins », alors que lesocialisme se résumerait à «à chacun selon son travail ». D’où l’accusation par lescommunistes de mouvement bourgeois. Nous verrons cela plus tard.

I) Histoire des Communismes, du Communismeprimitif au manifeste1) Le Communisme primitif 

a) En OrientPrésence de référence bouddhistes et taoïstes très importantes. Ily a dès le IV siècle avant notre ère, l’évocation d’un monde idéal,où les terres seraient mises en commun, et ce, par le philosophebouddhiste Mengzi (latinisé en Mencius).

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De même, le taoïste Zhuangzi évoque un âge d’or où les hommesvivraient et mettraient leurs biens en commun.Ceci sera appelé seize siècles plus tard Taiping, ce qui signifie enchinois « régime de grande harmonie », par Wang Anshi, hommed’état chinois.

b) En OccidentC’est Hésiode, qui dans Les Travaux et les jours, fait référence àun âge d’or révolu où régnait l’abondance, la paix, et où les terresétaient mises en commun, où le commerce n’existait pas et où leshommes étaient tous égaux.Cette idée sera reprise par Virgile, qui dans Les Géorgiques,évoque cette même idée.

2) Le communisme de PlatonDans La République, Livre V, Platon interroge l’utilité et la place del’individu dans la cité. Il se penche sur le cas des femmes. Sonpostulat de départ est que les femmes et les hommes sont égaux,car il existe autant de femmes que d’hommes doués, et pour lui,

ces femmes douées doivent vivre avec les hommes de la mêmeespèce. Il faut que les femmes qui peuvent exercer l’activité degardien, c'est-à-dire qui disposent de la compétence nécessaireafin de diriger la Cité, vivent avec les hommes du même genre.Cette législation est la meilleure pour la Cité, car elle met les pluscompétents au pouvoir.De plus, ces femmes doivent être communes à tous ces mêmeshommes, et il en sera de même pour les enfants. Les logements,les repas seront mis en commun et nul ne possèdera quelquechose individuellement.Cependant, le mariage entre les meilleurs et les médiocres serait

possible, mais cela est impensable, voire dangereux pour la Cité.C’est pourquoi, pour le plus grand bien de la Cité, qu’il y aitmensonges et tromperies, par l’instauration d’un tirage au sorttruqué, afin que les meilleurs s’accouplent entre eux.

 Tout cela a pour but d’unifier la cité, pour son bien et sonprogrès, car ce qui est dangereux pour Platon, c’est ce quimorcelle, or le désir et le plaisir peuvent provoquer l’envie,la jalousie, et morcelle et sépare les communautés, tout cequi sépare doit disparaître. C’est pour cela que la propriétéprivée doit disparaître, afin qu’il n’y ait pas de discorde.

3) L’influence ChrétienneLes débuts du communisme présentent un caractère résolumentégalitariste, comme le montre l’ « Acte des Apôtres », Livre II.Ceci inspirera Thomas More, qui, dans son Utopie de 1516, présenteun monde égalitaire, idéal où les biens sont mis en commun et où iln’y a pas de discorde.

4) Les Lumières• La pensée communiste et révolutionnaire commence dès la fin

du XVII siècle, avec le curé Jean Meslier, dont le testament serarepris et publié par Voltaire en 1762. Il dénonce dans celui-cil’injustice de la société française sous Louis XIV, et la propriétéainsi que le comportement de l’Eglise qui cautionne tout cela.Sa pensée annonce la Révolution française, mais aussi le

Communisme et l’Anarchisme. Il est un précurseur desLumières en professant un athéisme sans condition et pose les

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bases d’une philosophie anarchiste, ainsi qu’une conceptioncommuniste de la société.

• Rousseau, lui, pense que c’est la société civile qui estresponsable des maux des hommes, c'est-à-dire la Culture etnon la Nature, et il le montre dans les premiers paragraphes du

Livre II de son Discours sur l’origine et les fondements del’inégalité parmi les hommes. Il dénonce la propriété privée,qui est une imposture, et affirme que tous les biens de la terresont à tous.

5) La Révolution française et le BabouvismeRobespierre, et Saint-Just, les deux principaux acteurs de la Terreur,avaient des idées égalitaristes « avancées », mais n’ont pas remis encause la liberté de propriété. Le Directoire, lui, va mettre fin à toutesles tentatives égalitaristes.Mais, Gracchus Babeuf, à l’aide de Sylvain Maréchal, va fonder la« Conjuration des Egaux », souvent appelé « Le Manifeste desEgaux », en 1796 afin de continuer la Révolution, aboutir à la

collectivisation des terres et à l’égalité réelle entre tous, et le bonheurcommun. Il sera guillotiné l’an suivant.Il est considéré par Marx comme l’un des premiers communistes.

6) Le début du XIX siècle• Le développent du Capitalisme, entraîne un développement

important de la classe ouvrière, nouvelle, et qui va intéresserde nombreux théoriciens et entrepreneurs, dont Richard Owen,d’origine modeste mais qui a acquis une fortune considérableen créant son entreprise, et qui va s’attacher à créer demeilleures conditions de vie et de travail pour ses ouvriers. En1827, il créera la colonie de « New Harmony », dans l’Indiana,

qui est régie par des lois communautaires et égalitaires. Leprojet est un échec.

• Il y a aussi Wilhelm Weitling, qui développe un socialismeutopique où les ouvriers seraient porteurs d’un espoir à traversune révolution qui priverait les riches de s’enrichir aux dépensdes pauvres.Il sera très apprécié par Marx, car très influent, mais ilsrompront en 1846.

II)Le Manifeste du parti communiste et l’Idée Marxiste1) La définition du Communisme selon Marx et Engels

Voir les citations de L’idéologie Allemande, et des Principes duCommunisme.Finalement, le mouvement réel correspondrait aux conditions de lalibération du prolétariat.

2) Les dix points clés du ManifesteCes dix points, que Marx énonce dans le Livre II, du Manifeste du PartiCommuniste de 1848, permettront à la classe ouvrière deréorganiser l’Etat afin de mettre en commun les moyens deproduction et les biens. Ils correspondent à la phase socialiste où lesmoyens sont mis au service de la société afin de préparer par la suitela transition à la phase communiste.

3) Les idées marxistes/ Le Marxismea) Le Matérialisme historique

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Bien que Marx ne la considère pas comme essentielle, lematérialisme historique, inspiré des travaux de Ludwig Feuerbachqui est lui-même disciple de Hegel, reste néanmoins unecomposante de la pensée de Marx que l’on peut résumerschématiquement selon la formule : « L’histoire, c’est l’Histoire dela lutte des classes. »

• Le moteur de l’Histoire est l’évolution des forces et destechniques de production.

• A chaque situation des forces productives correspond unecertaine situation des rapports de production (mode depropriété et répartition de la propriété). Il y a donc uneclasse de propriétaires, et une classe d’exploités.

• A chaque situation des rapports de production correspondune « superstructure juridique et sociale », et des « formesde conscience sociale déterminées » (religion, art,philosophie). Ceci légitime l’hégémonie de la classedominante.

• Mais, l’évolution des forces productives et de la technique,que l’on nomme vulgairement « progrès », est continuealors que l’état de la superstructure lui ne varie pasénormément. Ceci entraîne une entrave à la marchenaturelle de l’Histoire.

• Cette contradiction ne peut se résoudre que par la lutte desclasses, par une révolution.

• Cette révolution permet d’adapter les rapports deproduction et les superstructures de la société.

 Marx applique ce schéma pour l’Histoire humaine qu’il divise en

cinq étapes• Etape 0 : Pas de classe. Préhistoire. Travail en commun.

Communisme primitif.• Etape 1 : Progrès technique (agriculture, métallurgie). Cela

entraîne l’accumulation de richesses pour certains, quivont dominer les autres, et même les posséder, avecl’esclavage. C’est l’Antiquité.

• Etape 2 : Progrès technique (fonte, tissage), exige « plusd’intelligence ». Alors, le statut d’esclave sera allégé, etapparaîtront les serfs. C’est le Moyen-âge.

• Etape 3 : Progrès (manufactures) exige non seulement des

hommes cultivés, mais aussi libres, et il y aura abandon dela mainmise de la classe dominante sur les hommes. Cecicorrespond aux révolutions bourgeoises dont le meilleurexemple est la révolution française. Malgré tout, la classedominante conserve la propriété sur les biens et lesmoyens de production. C’est un régime capitaliste.

• Etape 4 : Avec l’industrialisation, les moyens et les forcesde production sont collectifs (grandes usines de milliersd’hommes, en Prusse par exemple), mais la propriété deces moyens reste privée. Il doit nécessairement seproduire un renversement de cette propriété par desrapports de production collectifs. S’il y a résistance, alors

la révolution devra être violente. Le Prolétariat devient la

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classe dominante. C’est la dictature du prolétariat, laphase socialiste.

• Etape 5 : Disparition de la bourgeoisie et de toutes lesclasses. Dissolution de l’Etat, société communiste.

 

Cette conception matérialiste de l’Histoire, amène Marx àdire que tout dépenddes conditions matérielles et sociales, il dit alors : « Ce

n’est pas la conscienced’un homme qui détermine sa manière d’être, mais c’est sa

manière d’êtresociale qui détermine sa conscience ».

 Pour autant, après cette dernière étape, est-ce la fin de

l’histoire ?Pour Marx, tous les mouvements de l’histoire sont accomplis

par une minorité au

profit de cette minorité. Mais pour les prolétaires, c’estaccompli par l’immense

majorité au profit de l’immense majorité.Ceci semble attester d’une fin de l’Histoire.

b) La Critique du droitPour Marx, les révolutions bourgeoises ont institué l’égalité endroits. Mais pour lui, les hommes sont inégaux de fait. Il y a alorsperpétuation d’un système qui bénéficie aux couches favorisées.Le droit légitime l’exploitation des plus faibles.Dans une démocratie, les hommes sont égaux, ils ont les mêmesdroits. Mais pour Marx, ceci est inapproprié.Si l’on prend par exemple le principe « à travail égal, salaire égal »qui semble conforme à ce droit, les individus, par nature inégaux(car distincts), ne peuvent être mesurés à nature égale, carcertains, naturellement plus doués, accompliront par exemple lemême travail deux fois plus rapidement pour un effort équivalent,et seront rémunérés en conséquence.Ainsi, traiter également des hommes inégaux est injuste. Le droitest un injuste.Il faut non les traiter également, mais équitablement, et c’estpour cela que le droit doit être inégal.

En outre, c’est pourquoi, tout en critiquant la société bourgeoise

et capitaliste, il critique le droit qu’il considère comme « la volontéde la classe dirigeante érigée en loi ».En ce sens, il critique la conception libérale des droits, qui n’estque formelle, alors que lui souhaite la liberté réelle.

c) Le Travail • Marx critique le travail tel qu’il est présent dans une société

capitaliste, sous la forme du salariat, travail, qui nécessitela présence d’hommes dépourvus de moyens, qui vendentleur force de production, et d’hommes, qui eux disposent derichesses pour créer des entreprises capitalistes etaccumuler des richesses.

De plus, il pose le postulat que ce que vend l’ouvrier, c’estsa force de travail, une marchandise comme une autre, et

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qui est caractérisée par la « quantité de travail social » quedemande la production.

• Petite parenthèse à faire afin de bien comprendre :Au sujet de la marchandise, il est nécessaire de fairedeux distinctions, aristotéliciennes, quant à sa

valeur : Il y a la valeur d’usage (qui correspond à lareprésentation et à la jouissance que tire l’usager del’objet), et la valeur d’échange (qui représente cequ’il est possible d’acheter avec cet objet). Dansl’échange, il y a inversion de ses deux valeurs : lamarchandise n’a plus que sa valeur d’échange.

• Les salaires, eux sont issus de la « valeur sociale de l’objetproduit » (en fonction de la main d’œuvre, des outils, desmatières premières…), mais la valeur d’échange de l’objet,c’est la « valeur sociale », à laquelle s’ajoute la plus-value,issue du surtravail (la force de travail qui donne plus detravail que n’en nécessite son entretien). Ce surtravail

représente une exploitation du salarié par le capitaliste, qui,par le salariat, fait du travail une marchandise qui coûtemoins cher que ce qu’elle rapporte.

• Mais cette recherche du profit, qui entraîne uneaccumulation du capital, entraîne également une baisse dutaux de profit, et ce historiquement, notamment à travers lecapital qui ne s’anime que par la force de travail, qui elle,ne crée pas de valeur. Le capitalisme est alors victime de sapropre contradiction, car il y a paupérisation des ouvriers,résurgence et accroissement des conflits sociaux (« unearmée de réserve de travailleurs »), et ce malgré les

progrès technique et la découverte de nouveaux débouchés(impérialisme par exemple), qui ne repoussent quetemporairement le problème.

• Par ailleurs, pour Marx, le travail est une « faculté dereprésentation », c'est-à-dire que l’homme comprend lafinalité de son travail, et qu’en agissant, il déploie enquelque sorte ses facultés, ce qui révèle son intelligence (etde surcroît, peut améliorer la production) dans le travail.

• Il y a dès lors dans les produits une identification del’individu, une part de son identité y est révélée, il y a alors« propriété subjective de l’objet » (car un sujet y aparticipé).

• Alors, il y a appropriation du travail humain, et le fait deposséder une marchandise, permet de créer unedomination de l’homme par l’homme, et de l’homme surl’homme, et c’est cela que Marx dénonce.

d) L’Argent• L’Argent occupe une place très importante, car il apparaît

lors des échanges, or pour Marx, tout est marchandise, ettoute marchandise a son « équivalent argent ».

• De plus, comme nous l’avons vu précédemment, le travailest lié à l’homme, qui se perfectionne au sens rousseauiste,qui découvre ses facultés, et de par le travail, il y a

également des relations qui s’installent entre les individus(par « la propriété subjective de l’objet »). Or, le travail est

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une marchandise, il s’achète par l’argent, et parconséquent toutes les relations humaines sont des relationsd’argent, cet argent qui détruit les médiations, cet argentqui est la médiation.

• Mais à la base, l’argent n’est qu’un convertisseur universel

entre les marchandises, ce n’est qu’un moyen d’échange.C’est ce que pense Aristote lorsqu’il dit que l’argent n’estqu’une convention, une mesure commune, un équivalentuniversel.

• Cet argent permet les échanges entre les marchandisesselon un schéma : M-A-M’ (nouvelle marchandise quesouhaiter consommer l’échangiste, et dont il a une utilitéplus importante).

• Mais, dans un système capitaliste, il y a perversion de ceschéma, l’argent n’est plus moyen, il devient la fin, et leschéma applicable serait : A-M-A’ . Le but ultime devient l’accumulation du capital, par la

plus-value. Le capitalisme produit la plus-value.• L’argent est érigé en valeur suprême, qui rend l’homme

dépendant, et comme tout est argent, la forme absolue ducapitalisme, c’est la prostitution généralisée de l’homme.

• Enfin, Marx dénonce également l’illusion de l’argent, qui àtravers le salaire paraît offrir une liberté de choix dans sesconsommations, mais c’est faux, puisqu’il doit subvenir à sasubsistance, à son existence, et reste dépendant ducapitaliste (exemple de l’ouvrier dont le salaire tombe sousla main du banquier, de l’usurier dans le Livre II duManifeste du parti communiste).

• Ainsi, pour Marx, le rôle de l’argent, par sa formeobjectivée, est de tromper le salarié sur sa situation réelle.

e) La ReligionMarx est athée, mais il ne veut pas faire de l’athéisme unenouvelle religion. Il critique fortement la religion, ou plutôt le rôlequ’elle exerce dans la société.

• Pour lui, la religion, est une structure créée par la société,une « forme de conscience sociale déterminée ». Le clergéest l’allié de la classe dominante, et parfois, en est membre.

• Il analyse l’évolution des structures religieuses dansl’Histoire européenne, et montre que l’Eglise a instauré un

partage du pouvoir sur les peuples. (Dîme, éducation priseen charge par l’Eglise)• Pour lui, la religion justifie les inégalités sociales (par

exemple avec le dogme de la prédestination chez lesProtestants), et montre au peuple que sa condition n’estpas misérable, montre les bienfaits de la souffrance, etpromet un au-delà meilleur.

• Alors, pour Marx, la religion a un effet anesthésiant,aliénant sur la masse, c’est l’ « opium du peuple ».

• En se libérant de l’aliénation, de l’anesthésiant, la masseprolétarienne prendra conscience de sa misère, sesoulèvera, et ce sera la dictature du prolétariat, la phase

socialiste.

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• Mais, cette religion ne doit pas être immédiatementcombattue, justement car elle permet au peuple desupporter ses conditions de vie misérables. Ainsi, lareligion doit être dénoncée, combattue, mais pasimmédiatement.

III) L’histoire du Communisme, du Manifeste à nos jours1) De Marx à Lénine

Malgré la très grande diffusion des idées marxistes, le motCommunisme connaît une éclipse pendant la seconde moitié duXIXème siècle. Seuls des anarchistes comme Pierre Kropotkinel’utilisent.Conscients de leur faiblesse numérique, les communistes vont s’allieravec les démocrates bourgeois, comme le montre la formation parWilhelm Liebknecht (le père de Karl) du parti Social-démocrate

allemand en 1875, non sans dessein (voir Livres III et IV du Manifestedu parti communiste).A cette époque, il y a diffusion des mots « socialisme » et « social-démocratie » afin de ne pas effrayer, bien que ces partis soientd’obédience marxiste. Le meilleur exemple est la formation, en 1898,du P.O.S.D.R en Russie (Parti ouvrier social-démocrate de Russie).Néanmoins, la guerre voit le retour du mot « communisme » quipermet de distinguer, selon Lénine, les vrais communistes des« sociaux-chauvins ».La révolution d’Octobre a lieu, et en mars 1918 le P.O.S.D.R estrenommé parti communiste. Un an plus tard est fondée la IIIème

Internationale, dite du Komintern, qui doit regrouper tous les partiscommunistes (préalablement renommés de manière conforme).Dès lors, l’histoire du Communisme va se confondre avec celle duparti.

2) L’Entre-deux-guerres : d’Octobre à JuinPour être communiste, il faut alors adhérer au Komintern, sesoumettre au marxisme- léninisme, et au rôle dirigeant du PCUS.Il y a élaboration du modèle soviétique qui se caractérise par le rôledirigeant du parti, le contrôle des populations par des organisationsde masse, le contrôle des médias, la planification, la collectivisation,l’industrialisation massive, le plein emploi et une relative protectionsociale.Mais l’histoire du Communisme se confond avec celle de la politiqueétrangère de l’Union Soviétique, dont les deux traits majeurs sont :« Classe contre classe », puis, à partir de 1934, « Fronts populaires »( bien que Staline reste toujours méfiant, comme le montrel’assassinat d’Andrés Nin, le dirigeant du POUM, un parti marxisteespagnol, par le NKVD pendant la guerre civile).Néanmoins, la Seconde Guerre Mondiale va voir la fin de l’isolementcommuniste, communistes qui vont s’allier aux autres mouvementsde résistances, ce qui aura pour conséquence de renforcer le créditdu Communisme, le prestige de l’URSS, et bien évidemment dusecrétaire général du PCUS, Joseph Staline.

3) De l’apogée à la chute, 1945-1991

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A la fin de la Seconde Guerre Mondiale, il y a une percée communisteen Europe centrale et orientale. Cette période se caractérise par unecroissance économique forte (jusqu’en 1960), et une améliorationnotable des conditions de vie, si on les compare à celles de 1913. Deplus, l’URSS est auréolée d’un prestige considérable, malgré laguerre froide et l’opposition croissante des modèles idéologiques.Cependant, la mort de Staline, en 1953, changer la donne et vadéboucher, entre autres, sur le XXème Congrès du PCUS de février1956, qui dénoncera le monolithisme et la reconnaissance la pluralitédes voies menant au socialisme (chinoise, albanaise et yougoslave).Les Chinois et les Albanais, néanmoins, face à cette « ouverture »,vont accuser l’URSS de « révisionnisme », et c’est pourquoi, à lamême époque, diffusion du maoïsme (naissance des Khmers), qui vaêtre décrédibilisé par la diplomatie ambivalente chinoise (parexemple, rencontre entre Mao et Nixon en 1972).Mais, au début des années 1980, l’effondrement du prix des matièrespremières (hydrocarbures et bois), contraint l’URSS à piocher dans

ses réserves en or et en devises, ce qui affaiblit un système déjàmalade, et dont le retard technologique est accentué par la politiqueoffensive de Ronald Reagan, et ce, malgré la grande compétence enmatière d’espionnage des agents du KGB. De plus, même laprotection sociale des pays capitalistes d’Europe occidentale estmeilleure, et en URSS, malgré les Accords d’Helsinki, les libertésfondamentales ne sont pas garanties.Il y a de surcroît, augmentation des dissidences au sein du bloccommuniste, comme le montre la signature de la « Charte 77 » (en1976) par de nombreux intellectuels tchécoslovaques, dont VaclavHavel.Malgré les tentatives de Gorbatchev de sauver le système, enrevenant aux « bases du marxisme », ce qu’on appelle Perestroïka etGlasnost se révèleront être de cuisants échecs. Finalement, le régimesoviétique s’effondre le 25 décembre 1991.Dans les pays actuellement communistes, il y a eu, pour la plupart,une transition vers une économie de marché (Chine, Vietnam).Quant aux partis communistes, certains ont même abandonné leurdénomination, comme le Parti Communiste italien, qui est devenu, en

 janvier 1991, après le « tournant de Bologne », le PDS (Partidémocrate de gauche).

IV) Les critiques du Communisme1) La critique de l’idéologie marxiste

a) La critique du Matérialisme historiqueBien qu’il reconnaît en Marx un défenseur de la liberté et unéconomiste de grande valeur (et un brillant théoricien dessciences sociales), Karl Popper, épistémologiste du XXème siècle,critique Marx (et Hegel), car ces derniers considéraient quel’Histoire obéit à des lois immuables, comme la lutte des classespar exemple, et dénonce les écrits de Marx car il utilisel’économisme afin d’expliquer tous les évènements, et on nepeut par conséquent, appliquer le critère de réfutabilité. En cesens, le marxisme n’est pas scientifique, et la vertu de

« socialisme scientifique » dont le gratifiait Marx n’est que pureaffabulation. C’est un dogme, irréfutable.

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b) La critique des droits de l’hommeMarx critique les libertés formelles, c'est-à-dire « la volonté de laclasse dirigeante érigée en loi ». Ainsi les droits de l’homme issusdes révolutions bourgeoises sont un facteur aliénantsupplémentaire. C’est pourquoi, pour les libéraux, le Marxisme

n’est pas une doctrine humaniste.c) Le refus de la contradictionPour Marx, tout se réduit à l’exacerbation du conflit entrebourgeois et prolétaires. Toutes les institutions sont des« superstructures bourgeoises ». Cette opposition n’est pasconduite par la raison, mais par un intérêt de classe, par une luttede classe. C’est ce que dénonce l’Autrichien Ludwig Von Mises.

d) La critique de la société socialiste comme objectif • Pour les sociétés traditionnelles du XIXème siècle, les

objectifs affichés par le Communisme, comme l’abolition dela propriété privée, la démocratie, l’abolition de la famille,l’athéisme, sont considérés comme immoraux (Marx, en

outre, s’attaque à la « morale bourgeoise », un desinstruments de leur domination).

• De plus, anthropologiquement, on remarque que lescroyances, les libertés, l’instinct de propriété sont inhérentsà l’homme. Le Marxisme semble alors s’opposer à la naturehumaine. On peut par exemple, prendre le cas duDarwinisme social, selon lequel les hommes sont voués à laconcurrence pour la sélection des meilleurs, ou bien l’idéede Nietzsche selon laquelle les forts sont dominés àdominer les faibles car leur « volonté de puissance » estsupérieure.

• Par ailleurs, économiquement, les libéraux (autrichiens) duXXème siècle critiquent aussi le fait que l’absence de prix etde salaires (car l’argent a été aboli) ne rendent l’offre et lademande inopérantes, et il ne pourrait y avoir allocation debiens qui répondent aux besoins des populations, er laformule « à chacun selon ses besoins » n’est qu’un douxrêve. De plus, dans un système communiste, si les gensbénéficient uniquement de ce dont ils ont besoin etproduisent seulement à la mesure de leurs possibilités, celaconduirait non seulement à la paresse et à la mollesse,mais cela nuirait surtout aux gens qui en ont le plus besoinet mènerait un tel système à l’inefficacité généralisée.

• Enfin, les moyens sont également critiqués, comme laphase socialiste, ou dictature du prolétariat, qui secaractérise par le travail obligatoire pour tous. Anarchisteset Libéraux se rejoignent sur ce point et dénoncent uneperspective autoritaire, voire totalitaire.

e) Critiques de la TransitionPour les libéraux, le fait d’instaurer un Etat socialiste oùl’économie est planifiée est condamné à l’échec et àl’impuissance. Or, cette transition est justement nécessaire auxmarxistes afin de parvenir à l’abondance des biens.Alors, l’économie socialiste, comme le dirait Ludwig Von Mises, ne

serait même pas une économie.

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2) Critique des mouvements et des régimescommunistes

• Les Communistes ont souvent été accusés d’intolérance, et derefus de réformisme (ex : Affaires Nin, Trotski, Gomulka,Slansky, Nagy, Dubcek…).

• De plus, la position directrice, quasi-totalitaire du PCUS au seindu Komintern, puis du Kominform a également été trèscritiquée. Les partis communistes défendaient uniquement lapolitique étrangère soviétique (célèbre citation d’EdouardDepreux).

• Peut-on parler d’Etat Communiste ? Bien sûr que non,c’est totalement antinomique !En effet, ces Etats ont toujours été socialistes, et des politiquescomme le Stakhanovisme relèvent plus de l’exploitation d’unenouvelle classe dominante sur la classe ouvrière.Ces régimes ont également été critiqués par leur incapacité

d’atteindre le Communisme, et ce, par des socialistes commeGeorge Orwell.

• En outre, certains léninistes ont critiqué le régime soviétique,perverti par Staline, et qui, selon eux un Capitalisme d’Etat, unEtat ouvrier.

• Les régimes communistes sont aussi critiqués sur leur incapacitéà fournir un niveau de vie de vie comparable à l’Ouest (lescomparaisons les plus révélatrices sont RDA/RFA et Corée duNord/Corée du Sud), bien que la planification, ait, au niveau de laproduction, entraîné des progrès considérables (indice deproduction de 58 en 1928, et de 424 en 1936).

•Enfin, ces pays ont également été critiqués sur leur aspectdémocratique. Ils ont pratiqué la censure, à des degrés plus oumoins élevés, ont orchestré de grandes purges comme celles desofficiers de l’Armée Rouge en 1937, ont organisé des procèspolitiques comme ceux de Moscou, ou le procès Slansky, et ontprovoqué des famines volontaires comme celles de l’Holodomor.D’après Stéphane Courtois, auteur du Livre noir du communisme,le communisme serait responsable d’environ cent millions demorts, et de nos jours, les régimes communistes sont fermementcondamnés, alors qu’ils bénéficiaient de quelque complaisanceautrefois, la résolution 1481 de l’Assemblée parlementaire du

Conseil de l’Europe de 2006 le montre bien.

V)Qu’est-ce que le Communisme ?1) Peut-on comparer Communisme et Nazisme ?

Le Nazisme, lui, n’existe plus depuis plus d’un demi-siècle, leCommunisme, lui, existe encore, au moins sous forme de régime danscertains pays d’Asie Orientale. Bien que cette affirmation soitcontestable, on peut dire que le Nazisme est tissé par la destruction :des juifs en premier lieu, puis des races inférieures (noirs, tsiganes),des autres races, et enfin de la race allemande, indigne des ambitionssublimes de ses chefs surhumains.

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De plus, le Nazisme est très concentré dans le temps, et dansl’espace, alors que le Communisme, lui, est bien plus diffus, si l’onraisonne en critères spatio-temporels.Enfin, le Nazisme s’oppose à tout développement politique moderne,il embrasse la technique, le progrès scientifique, mais exècre ladémocratie, alors que le Communisme, lui, veut l’accomplissement dela modernité sous toutes ses formes. En ce sens, il a le même espoirque le mouvement démocratique au XIXème siècle, à savoir laconception de l’humanité comme un sujet collectif capable demaîtriser la nature, et ce dans un monde libéré de toute exploitationcomme de toute domination.En ce sens, l’idée communiste et l’idée démocratique se confondent.Pourtant, le Communisme, au XXème siècle, a été loin de réaliser cetespoir : la pénurie au lieu de l’abondance, la nouvelle classedominante (Nomenklatura) au lieu de l’égalité, la censure, les camps,la répression au lieu de la liberté, et le Communisme s’est aussicaractérisé par des crimes de masse comparables au Nazisme.

Par conséquent, on peut dire que ces régimes sont intrinsèquementdifférents, bien que dans leur application, ils présentent des traitscomparables.

2) De la difficulté de classer le Communisme• Pour les grecs, la notion principale pour analyser la vie

politique est celle de régime, qui ne comprend non seulementl’organisation des pouvoirs, mais surtout la tonalité généralede la vie commune, donnée par les gouvernants, eux, qui

 justement donnent le ton.

• Pour Alain Besançon, historien français du XXèmesiècle, le régime communiste se dérobe aux deux

grandes classifications que sont celles d’Aristote et deMontesquieu.• Au sujet de la classification d’Aristote, si l’on considère ce que

dit le régime soviétique de lui-même, il se confond avec lestrois bons régimes, et si l’on considère les faits, il se confondavec les trois mauvais. En quelque sorte, toutes les clésentrent dans la serrure, mais aucune n’en ouvre la porte.

• Au sujet de la classification de Montesquieu, Besançon sedemande s’il ne s’agit pas d’un régime despotique. Or dans untel régime despotique, c’est le dirigeant qui vit constammentdans la crainte. Dans le régime soviétique, c’est le peuple quivit dans la crainte, qui est toujours brimé, humilié, et non lesdirigeants.

• Pour Besançon, ces deux classifications sont inutiles, car lerégime communiste ne se préoccupe ni d’intérêt particulier, nid’intérêt général.

3) Le Communisme : une idéocratiePour Alain Besançon, le régime communiste vise ce quel’idéologie lui enjoint de viser.

• Le meilleur exemple est la collectivisation des terres, qui a detous temps, été contre toute prudence, économique, politique,et même militaire. Pourtant cette action si irrationnelle, a étéfermement menée pendant cinq ans par Staline, et ce, au prix

de quelque dix millions de morts, victimes collatérales incluses.En effet, ce dernier est convaincu du bien-fondé de son

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entreprise, et qu’un homme nouveau naîtra de lacollectivisation. Non, il ne le croit pas, il en est convaincu, carc’est la vérité du Marxisme.

• Alors, comment peut-on croire que l’idéologie est lasolution, si elle conduit au crime ? Il suffit de retourner

l’affirmation, et se demander si ce n’est pas le crime quiconduit à l’utilisation de l’idéologie.

4) Le Communisme ou « l’enfant terrible de ladémocratie »

• Pour Léo Strauss, philosophe allemand du XXème siècle, ce quidistingue la tyrannie contemporaine de la tyrannie classique,c’est le progrès illimité dans la « conquête de la nature » ainsique la vulgarisation ou la diffusion du savoir philosophique ouscientifique. En effet, l’URSS engagea des ressources énormesdans la recherche scientifique, pour montrer sa supériorité.

• Pourtant cette idée que l’on qualifierait de totalitaire,

c’est le présupposé démocratique.• De plus, on sait que l’Etat, c’est ce qui ordonne l’état de

nature. Mais, depuis le XVIIIème siècle, la nature humaine adisparu au profit de l’Histoire, l’être humain n’existe qu’en tantqu’être historique. Ces deux postulats, à savoir l’Etat commemachine des machines, et la conception de l’homme en tantqu’être historique, sont les deux présupposés fondamentauxdu totalitarisme. En quelque sorte, « Du passé faisons tablerase ».

• Alors, si il faut faire table rase du passé, ce que voulaient lescommunistes, c’est la création d’un homme nouveau, ilsdétenaient la science ultime, celle de la création de l’hommepar l’homme. Ils étaient ivres de leur toute puissance. C’estbien Lénine qui disait : « L’humanité, ce n’est qu’un ramassisd’insectes nuisibles ».

• Alors, le but du communisme, c’est la création de l’hommenouveau, pourrait-on dire de l’Homo sovieticus. Tout ceci, sansl’excuser bien évidemment, explique clairement la dictature duparti, le Goulag, le totalitarisme en somme. Et c’est égalementpour cela que le Communisme s’est toujours attaché à cequ’on ne voit jamais ce qu’on a sous les yeux. (Sinon,Comment les démocraties populaires ont-elles pu subirpendant plus de quarante ans le joug soviétique ?)

5) Le Communisme, ou la résolution de la contradictiondémocratiqueEn démocratie, le lieu du pouvoir est un « un lieu vide ». Lesgouvernements incarnent une présence abstraite (pas comme le roi),ils ne représentent pas la société, ils ne sont pas l’incarnation dupeuple dans son ensemble, dans sa globalité, dans sa totalité. D’où ladéception permanente du peuple, peuple déçu que la représentationde sa société ne soit pas un corps.Les communistes, eux, résolvent cette contradiction, avec la momiede Lénine, qui est l’unité du pouvoir de la société, et à travers lecorps mort, un régime permanent, absolu, une déception satisfaite.

Pour Claude Lefort, philosophe français du XXème siècle, c’estl’ « incarnation du Peuple-Un ».Voilà comment le Communisme résout la contradiction démocratique

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ConclusionLe Communisme, au sens où Marx l’entendait, n’a jamais existé, il n’est jamaisapparu, il n’a jamais disparu, mais il a été et reste présent dans notre imaginairecollectif.

Ma dernière phrase va paraître prétentieuse, mais je pense que la meilleure façonde définir le Communisme est de reprendre la première phrase du Manifeste du

 parti communiste : « Un spectre hante l’Europe – le spectre duCommunisme ».