Femip Epargne Maroc Fr

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FEMIPFacilit euro-mditerranenne dinvestissement et de partenariattude sur la promotion de lpargne prive long terme au Maroc

MAROC- SECTEUR FINANCIER ETUDE : PROMOTION DE LEPARGNE PRIVEE A LONG TERME BEI : Fonds Fiduciaire de la FEMIP Mai 2007

Rapport Final

Rapport remis au titre du Contrat Cadre AMS/451- Lot 11- Demande de prestation de services N FTF/MA/2006/01

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MAROC- SECTEUR FINANCIER ETUDE : PROMOTION DE LEPARGNE PRIVEE A LONG TERME BEI : Fonds Fiduciaire de la FEMIP

Equipe DFC (http://www.thedfcgroup.com) Charles Vuylsteke Youssef Debbarh Jalal Houti Les avis exprims sont ceux des consultants et ne reprsentent pas ncessairement les vues des Autorits marocaines, de la Commission europenne ou de la BEI.

Mai 2007

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ABBREVIATIONSAMIC APSB ASFIM BAD BAfD BAM BCP BEI BKAM BM BT CCG CDG CDVM CE CEC CEN CIH CAM CNME CNSS CPM DAT DAPS DSB DEPF DTFE EDFIs EMBI ENB FCP FPCT FMSAR FMI GPBM IAIS IFI IR IS IVT MAD Md MENA Association Marocaine des Investisseurs en Capital Association Professionnelle des Socits de Bourse (au Maroc) Association des Socits et Fonds dInvestissement Marocains Banque Asiatique de Dveloppement Banque Africaine de Dveloppement Barid Al Maghrib (Poste Maroc) Banque Centrale Populaire (principale entit du CPM) Banque Europenne dInvestissement Bank Al Maghrib (Banque Centrale du Maroc) Banque Mondiale Bons du Trsor Caisse Centrale de Garantie Caisse de Dpt et de Gestion Conseil Dontologique des Valeurs Mobilires Commission Europenne Comit des Etablissements de Crdit Caisse dEpargne Nationale Crdit Immobilier et Htelier Crdit Agricole du Maroc Conseil National de la Monnaie et de lEpargne Caisse Nationale de Scurit Sociale Crdit Populaire du Maroc Dpts terme Direction des Assurances et de la Prvoyance Sociale Direction de la Supervision Bancaire Direction des Etudes et des Prvisions Financires, Ministre des Finances et de la Privatisation Direction du Trsor et des Finances Extrieures, Ministre des Finances et de la Privatisation Institutions Financires de Dveloppement Europennes (European Development Finance Institutions) Emerging Markets Bond Index Epargne Nationale Brute Fonds Commun de Placement Fonds de Placement Collectifs en Titrisation Fdration Marocaine des Socits dAssurance et de Rassurance Fonds Montaire International Groupement Professionnel des Banques du Maroc Association Internationale des Contrleurs dAssurance Institution Financire Internationale (visant les institutions telles que la BEI, la Banque Mondiale, la SFI, etc.) Impt sur le Revenu Impt sur les Socits Intermdiaires en Valeurs du Trsor Dirham marocain Milliard Moyen-Orient et Afrique du Nord 3

Mn M et LT OICV OPCR OPCT OPCVM PEP MENA PESF PIB PNB PME PMI RNB SBVC SCR SICAFI SICAV TCN UE VM

Million Moyen et Long Terme Organisation Internationale des Commissions de Valeurs Organisme de Placement en Capital Risque Organisme de Placement Collectif en Titrisation Organisme de Placement Collectif en Valeurs Mobilires Partenariat pour le Dveloppement du secteur priv au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (mis en uvre par la SFI) Programme dEvaluation du secteur Financier : FMI/Banque mondiale: Maroc, Evaluation de la Stabilit du Systme Financier 2003 Produit Intrieur Brut Produit National Brut Petite et Moyenne Entreprise Petite et Moyenne Industrie Revenu National Brut Socit de la Bourse des Valeurs de Casablanca Socit Centrale de Rassurance Socit immobilire capital fixe immobilier Socit dInvestissement Capital Variable Titre de crance ngociable Union Europenne Valeurs mobilires

Par Ministre des Finances ou MinFin il est vis le Ministre des Finances et de la Privatisation

Dirham marocain (MAD): EUR 1 = environ 11 MADREMERCIEMENTS Lquipe DFC remercie chaleureusement les interlocuteurs mentionns en Annexe 7 pour leurs vues et contributions constructives. En particulier, notre reconnaissance est adresse aux autorits marocaines, lesquelles ont guid les recherches et fortement appuy la qualit des conclusions en y apportant de nombreux ajustements. Parmi de nombreux collaborateurs, notre reconnaissance est particulirement adresse M. Lahbib El Idrissi Lalami, Directeur Adjoint, DTFE, Ministre des Finances et de la Privatisation, et Mlle Fouzia Zaaboul, Chef de la Division du March des Capitaux (et Commissaire du Gouvernement la Bourse de Casablanca), et M. Abderrahim Bouazza, Directeur de la Supervision Bancaire la BKAM (Banque Centrale du Maroc) et Mme Asma Bennani de la Direction de la Supervision Bancaire. Plusieurs membres de la Direction de la Caisse de Dpt et de Gestion nous ont utilement orients. Toutefois, les avis exprims sont ceux des consultants et ne peuvent tre vus comme reprsentant les vues des autorits marocaines Les Associations professionnelles AMIC, APSB, ASFIM, FMSAR et GPBM nous ont fortement guids, et nous remercions en particulier pour leurs contributions dtailles M. Youssef Benkirane, Prsident en exercice de lAPSB et Mlle Sanaa Laroui, Dlgu Gnral de lAPSB, lesquels nous on fait rencontrer plusieurs Socits de Bourse/ Banques dAffaires, ainsi que M. Hassan Boulaknadal, Prsident de lASFIM, pour ses conseils prcieux. M. Amine Benabdesslem, Prsident du Directoire de la Bourse de Casablanca, a bien voulu orienter notre recherche plusieurs reprises.

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Table des matires 1. 2. RESUME DES OBSERVATIONS ET RECOMMANDATIONS ........ 8 CONTEXTE.................................................................................... 13

2.1 Contexte macroconomique et structurel ........................................................ 13 2.2. Aperu du secteur financier marocain.............................................................. 14

3.

LPARGNE AU MAROC .............................................................. 23

3.1 Structure et volution ....................................................................................... 23 3.2 Lpargne financire et ses caractristiques.................................................... 24 3.3 Relation pargne-investissement-croissance ............................................ 27 3.4 Fiscalit de lpargne ....................................................................................... 28

4.

ENTRAVES A LEPARGNE ........................................................... 35

4.1 Au niveau de la politique gnrale ................................................................... 35 4.2. Au niveau des produits et instruments dpargne, et des dispositifs institutionnels, certains obstacles affectent la disponibilit dinstruments dpargne, et dautres leur scurit et rentabilit : ........................................... 36 4.3 Au niveau de lintermdiation financire : ........................................................ 37 4.4 Au niveau des pargnants ............................................................................... 38

5.

MESURES FONDAMENTALES ET STRUCTURANTES DE LEPARGNE LONGUE................................................................... 39

5.1 Plans dpargne Organiss (PEO)................................................................... 39 5.2 Renforcement du niveau de bancarisation....................................................... 41 5.3 Elargissement des rgimes de retraites obligatoires et volontaires ................. 43 5.4 Mesures dintgration du march des capitaux marocain dans les marchs internationaux .................................................................................................. 44 5.5 Micro-pargne.................................................................................................. 47 5.6 Adaptation de la Loi rgissant les OPCR......................................................... 47 5.7 Introduction du cadre rglementaire et fiscal des SICAFIs .............................. 47 5.8 Politique fiscale: incitations pour lpargne des mnages bas revenus et orientation sur le long terme ............................................................................ 48

6.

PRODUITS DE MOBILISATION DE LEPARGNE AU NIVEAU DU MARCHE DES CAPITAUX ............................................................ 49

6.1 Augmentation doffres en actions : Fonds dInvestissement Moyennes Entreprises (FIME).......................................................................................... 50

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6.2. Titrisation pour de nouveaux crneaux : Fonds de Placement Collectifs en Titrisation (FPCT)............................................................................................. 54 6.3 Augmentation doffres en actions : socit immobilire capital fixe (SICAFI), faisant appel public lpargne et cote en bourse......................................... 60 6.4 Augmentation doffres obligataires prives- entreprises de taille moyenne ..... 65 6.5 Mobilisation de lpargne par les organismes de placement en capital risque (OPCR) ............................................................................................................ 71

7.

ACTIONS COMPLEMENTAIRES DE DYNAMISATION DU MARCHE DES CAPITAUX ............................................................ 78

7.1 Augmentation doffres en actions : Fonds daccompagnement des entreprises de taille moyenne souhaitant sintroduire en bourse ou effectuer une mission dobligations..................................................................................................... 78 7.2 Augmentation doffres obligataires prives : titrisation des flux de transferts MRE pour soutenir une mission dobligations en devises .............................. 79 7.3 Fonds dInvestissement offshore levant lpargne MRE .................................. 80 7.4. Notation des metteurs obligataires................................................................. 81

8.

INSTRUMENTS POTENTIELS BEI ET FEMIP- Rsum .............. 82

8.1 Instruments BEI et FEMIP ............................................................................... 82 8.2 Rcapitulatif des instruments envisageables afin de dynamiser lpargne longue au Maroc .............................................................................................. 82 8.3 Source des fonds BEI-FEMIP .......................................................................... 83

ANNEXES : Annexe 1: Annexe 2: Annexe 3: Annexe 4: Annexe 5 : Annexe 6 : Annexe 7: Contexte macro-conomique et structurel Caractristiques du secteur financier Maroc : Instruments mobilisateurs dpargne prive existants Fiscalit comparative des instruments dpargne Les instruments de la BEI et de la FEMIP Sources et travaux Liste des personnes rencontres

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Liste des graphiques Graphique 1 : Evolution du PIB global et du PIB agricole Graphique 2 : Evolution du RNB et de ENB Graphique 3 : Evolution de la structure de lpargne Graphique 4 : Evolution de linvestissement et de lpargne Liste des tableaux Tableau 1 : Evolution des principaux indicateurs boursiers sur les cinq dernires annes Tableau 2 : Evolution du lencours des BT Tableau 3 : Dtenteurs des BT en 2005 Tableau 4 : Evolution des TCN Tableau 5 : Evolution des missions dobligations prives Tableau 6 : Evolution de lactif net des OPVCM Tableau 7 : Evolution des ratios significatifs de lpargne Tableau 8 : Rpartition de lencours par nature Tableau 9 : Rpartition de lencours par nature dmetteur Tableau 10 : Rpartition des actifs financiers des agents non financiers par catgorie d'instruments Tableau 11 : Synthse des instruments envisageables pour la BEI

Page 13 23 24 24 Page 18 18 19 19 19 20 25 25 26 26 82

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1.

RESUME DES OBSERVATIONS ET RECOMMANDATIONSLa prsente tude a pour but de :

Dresser un tat des lieux concernant lpargne prive au Maroc et ses rpercussions sur lactivit conomique. Examiner les principaux goulets dtranglement et autres facteurs qui entravent loptimisation des niveaux et de la composition de lpargne prive. Formuler des recommandations de politique publique concrtes et ralistes pour amliorer les niveaux, la composition et les rendements de lpargne, telles que le dveloppement des marchs de capitaux, la bancarisation, la modernisation des conditions pratiques rglementaires et fiscales, et lidentification de nouveaux produits dpargne adapts aux besoins et la demande des pargnants et des oprateurs des marchs des capitaux. Dterminer les moyens par lesquels la BEI pourrait intervenir au Maroc pour appuyer ces recommandations de politique publique en utilisant les produits financiers de la FEMIP.

Les principales observations et recommandations issues de cette tude se rsument comme suit : Le Maroc est confront un dfi daugmentation de son taux de croissance. Diffrentes tudes soulignent la ncessit dacclrer la croissance pour rduire le chmage et la pauvret de faon significative. Ce dfi est corrl lintensification des investissements et une plus grande mobilisation de lpargne. Le Maroc a initi un important programme de rformes dans les annes 1990, visant principalement la mise en place dun systme financier moderne. Ce programme vise optimiser la mobilisation de lpargne et laffectation des ressources financires. Mais ce programme na pas encore permis de canaliser suffisamment dpargne financire et notamment longue et de favoriser le financement dsintermdi des entreprises en raison principalement : (i) du faible niveau de bancarisation de lordre de 25% ; (ii) du faible volume de valeurs mobilires offertes en bourse (actions et surtout obligations prives) ; (iii) dabsence de cadres rglementaire et incitatif pour des produits dpargne individuelle (PEA et PERP notamment) ; (iv) dun systme incitatif favorisant la mobilisation de lpargne essentiellement court terme ; et (v) dune abondance des liquidits bancaires nencourageant pas les entreprises se financer sur les marchs de capitaux. Par rapport la demande dinvestissement actuelle, lpargne serait suffisante. Son niveau tait en de du niveau dinvestissement de 2.3% du PIB en 2005. Entre 2000 et 2005, le taux dpargne a enregistr une augmentation de 6 point de PIB passant respectivement de 22.3% 28.3% du PIB. Lamlioration du taux dpargne constate depuis 2000 est imputable aux transferts des MRE. Entre 2000 et 2005, lpargne intrieure est passe de 17.1% 8

du PIB 18.3% du PIB alors que lpargne extrieure est passe de 5.2% 10% du PIB. En 2005, lpargne financire a atteint MAD 109 Md reprsentant 84% de lpargne nationale brute et couvrant 91% des investissements. La structure de lpargne enregistre une volution accentue de lpargne financire dont le taux par rapport lpargne nationale est passe de 35% 84% durant la priode 20002005. Mais cette pargne financire (i) est essentiellement liquide : les avoirs liquides et les placements court terme constituent plus de 70% de lpargne financire ; et (ii) profite aux banques : les dpts vue du systme bancaire (non rmunrs) reprsentent plus de 70% des avoirs liquides. La persistance dune situation de surliquidit du march a favoris une baisse des taux dintrt notamment long terme au bnfice essentiellement du Trsor pour le financement intrieur mais pnalisant les pargnants de la CEN (Caisse dEpargne Nationale de Barid Al Maghrib (La Poste)) et des comptes sur carnet1 des banques. Faut-il augmenter lpargne ? Ncessairement, afin de financer une demande plus importante dinvestissement pouvant permettre de maintenir un taux de croissance conomique moyen de 6% ou de laugmenter, et afin daugmenter la proportion de lpargne intrieure dans lpargne nationale (lamlioration du niveau de lpargne nationale constate partir de 2001 tant en grande partie imputable aux transferts des MRE). Mais cette augmentation doit galement saccompagner dune modification de la structure de lpargne au profit dune maturit plus longue. Sans cela, le Maroc risque dtre rapidement confront un problme de financement des investissements moyen et long termes et devra, si la croissance se confirme2 et sans une rorientation de la structure de l'pargne, faire appel des financement extrieurs. Compte tenu de lvolution du secteur financier et des entraves identifies pour dynamiser lpargne au Maroc, nos principales recommandations se rsument comme suit. Concernant les principales mesures fondamentales et structurantes de dynamisation de lpargne longue : 1. Mettre en place le cadre rglementaire et incitatif pour des plans dpargne organiss (PEOs). Il sagit des produits structurants de type : Plan dEpargne Logement (PEL) ; Plan dEpargne Actions (PEA) ; et Plan dEpargne Entreprise (PEE) et Fonds Commun de Placement Entreprise (FCPE). Ce type de plans est devenu, dans dautres juridictions, un des principaux piliers de constitution dpargne M et LT couvrant lensemble des couchesEn 2005, la rmunration servie sur les comptes de la CEN, indexe sur les BT sest tablie 1.5% , en baisse de 60 points de base par rapport 2004, et celle des comptes sur carnet sest tablie 2.28%, en baisse de 7 points de base par rapport 2004. 2 En 2006 le taux de croissance prvisionnel est de 7,3%.1

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socioprofessionnelles et distribu par lensemble des rseaux. La principale justification de lavantage fiscal servant de base ce type dinstrument est que le cot fiscal pour lEtat devrait tre largement compens par llargissement de lassiette suite au captage de lpargne aujourdhui non financire et non dclare et donc par dfinition non fiscalise. 2. Dvelopper et largir davantage les rgimes de retraite, tant au niveau de la couverture des retraites obligatoires quau niveau des retraites complmentaires ou facultatives, ainsi quau niveau des produits dassurance-capitalisation. 3. Elargir la gamme de base des produits disponibles aux pargnants selon la demande. 4. Adapter et harmoniser la politique incitative et fiscale pour capter lpargne des mnages bas revenus et favoriser davantage la dtention moyen et long termes de lpargne investie sur le march des capitaux. 5. Amliorer le niveau de bancarisation par le dveloppement des services financiers de Barid Al-Maghrib (BAM) (la Poste) dans le cadre dune banque postale. La sous-bancarisation (quartiers sub-urbains et monde rural) et la distribution modeste de produits financiers travers lensemble du pays sont des obstacles importants llargissement des sources dpargne. Le rseau de BAM constitue une des rponses les plus importantes ce manque. La transformation de BAM en banque postale et louverture de son capital dautres partenaires que lEtat constitueraient un pilier important de mobilisation de lpargne. Concernant les produits additionnels de mobilisation de lpargne au niveau du march des capitaux : Le but principal est de dvelopper le march des capitaux en dynamisant loffre de produits dpargne stables et de qualit. Les mesures proposes auraient un effet de levier en lanant de nouveaux vhicules de mobilisation de lpargne aux fins principalement de financement du secteur priv. Une partie de la justification dun soutien BEI pour ces dmarches sera leffet catalyseur pour dautres initiatives de ces types, pour rpondre aux besoins de financement du secteur priv de manire durable sur le march des capitaux. 1. Crer un Fonds dInvestissement Moyennes Entreprises (FIME). Un potentiel a t identifi dans le domaine des fonds diversifis, en particulier visant le segment des entreprises de taille moyenne, et visant parmi celles-ci les entreprises cotes. Il est recommand dvaluer la faisabilit de cration dun tel produit pour animer la tendance actuelle de ce segment dentreprises chercher une diversification de ses sources de financement, et en particulier par missions dobligations et dactions cotes en bourse. Lobjectif recherch est tant loffre accrue de valeurs mobilires de qualit aux pargnants que la canalisation de lpargne dans la mise niveau de nombreuses socits de ce segment. Le FIME pourra son tour tre cot en bourse et lever des ressources additionnelles. Une prise de participation de la BEI au capital initial dun tel fonds peut se faire 10

conjointement avec un ou plusieurs investisseurs institutionnels marocains (et trangers). 2. Augmenter les offres obligataires prives, en saisissant le potentiel trs important de la titrisation dans de nombreux crneaux financiers, industriels et de services publics sous concession. La proposition de loi largissant les applications de la titrisation au-del des crances hypothcaires est un dveloppement essentiel de la modernisation du march des capitaux marocain. Plusieurs modes de soutien par la BEI peuvent tre examins, tels que (a) la garantie partielle de crdit pour un FCPT, (b) la souscription un FCPT, et (c) la prise de participation dans une socit dintermdiation en titrisation. 3. Augmenter loffre en actions par la cration dune ou plusieurs socits dinvestissement capital fixe immobilier (SICAFI) faisant appel public lpargne et cotes en bourse. Il sagit travers ces instruments de capitaliser sur la confiance de linvestisseur long dans la scurit et la stabilit de limmobilier et de projeter cette confiance sur le dveloppement du march boursier et ainsi augmenter le volume doffres de valeurs mobilires. Le cadre rglementaire et fiscal ddi rgissant ces produits peut tre adopt au Maroc, permettant le lancement de ce vhicule dpargne typiquement longue, auquel souscrirait la BEI. 4. Augmenter les offres obligataires prives par les entreprises de taille moyenne. La demande insatisfaite de papier obligataire est forte parmi les institutionnels et les OPCVMs, et une opportunit existe daugmenter loffre de titres obligataires M et LT. La demande du march excde largement loffre de valeurs mobilires, tel que rvle par la trs large sur souscription sur le march du faible nombre dmissions rcentes. La demande du particulier restera moins forte tant que le march secondaire ne sera pas plus fortement dvelopp (le particulier ncessite une possibilit accrue de vendre ses titres en cas de besoin de liquidits), ce qui demande aussi une masse critique accrue de valeurs obligataires. La croissance et llargissement du march obligataire reprsentent donc une priorit pour mobiliser lpargne M et LT. Des mcanismes dencouragement aux missions dobligations dentreprises de taille moyenne simposent. Cependant le contexte actuel de surliquidit et du niveau bas des taux de crdits bancaires ne favorise pas ce dveloppement dans limmdiat. Dans le cadre dun changement de contexte, le soutien de la BEI pourrait porter soit sur un mcanisme de garantie, soit sur un mcanisme de souscription de rfrence plusieurs missions de taille moyenne. 5. Permettre un organisme de placement en capital risque (OPCR) daccder lpargne institutionnelle. La nouvelle rglementation sur les OPCR ouvre un potentiel nouveau, mais il est recommand dajuster certaines contraintes de cette rglementation. Afin de faciliter ce premier accs lpargne institutionnelle par un OPCR, la BEI pourra souscrire cet OPCR sous le nouveau rgime sujet une valuation plus dtaille, de concert avec les investisseurs institutionnels, de la demande des investisseurs institutionnels et donc de lopportunit ce stade de drainer lpargne vers ce type dinstrument risque comparativement plus lev.

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Concernant quelques actions complmentaires de dynamisation du march des capitaux Quelques actions supplmentaires peuvent contribuer la dynamisation du march des capitaux, telles que, non limitativement,: 1. un fonds daccompagnement des entreprises de taille moyenne souhaitant sintroduire en bourse ; 2. la titrisation des flux de transferts des MRE pour soutenir une mission dobligations en devises ; et 3. la notation des metteurs obligataires.

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2. 2.1

CONTEXTE Contexte macroconomique et structurel

Lannexe 1 synthtise les principaux agrgats macroconomiques et structurels et leur volution.

2.1.1. Contexte macroconomique La croissance au Maroc se caractrise par les aspects suivants : Les taux de croissance raliss (4% en moyenne durant les 10 dernires annes) sont insuffisants pour rduire le chmage et la pauvret de manire significative. La rduction du chmage ncessite que la croissance conomique franchisse le seuil des 6%. La croissance conomique est volatile bien que lon constate une diminution de lamplitude des variations partir de 2001.

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Graphique 1 : Evolution du PIB global et du PIB agricole15.0 10.0 5.0 0.0

PIB global PIB hors agriculture

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Source : BKAM

- La performance en termes de croissance conomique du Maroc demeure corrle celle du secteur agricole qui contribue en moyenne pour environ 15% au PIB et utilise 40% de la main-d'uvre totale, compare l'industrie qui utilise 25% et aux services qui utilisent 35%. 2.1.2. Contexte structurel La population marocaine dpasse 30 millions dhabitants avec une croissance moyenne sur les 5 dernires annes estime 1,6%. La population est caractrise par sa jeunesse, avec 70% de Marocains sous l'ge de 30 ans. Lesprance de vie enregistre un accroissement continu et renforce les besoins dune grande mobilisation de lpargne de la population.-

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Le chmage et la pauvret demeurent un souci important pour les autorits. Le taux de chmage enregistre une amlioration passant de 13.2% en 2000 11% en 2005 mais plus de 5 millions de personnes subsistent au-dessous du seuil de pauvret. Le Maroc a sign plusieurs accords de libre change : accord avec lUnion Europenne : laccord est entr en vigueur en 2000 et la zone de libre change sera compltement effective en 2012 ; accord avec les Etats Unis : laccord est entr en vigueur en 2006 ; accord quadripartite avec la Jordanie, lEgypte et la Tunisie; et accord avec la Turquie (valable partir de 2007).

2.1.3. Les besoins de financement Le Maroc a entam un important programme dinvestissement pour soutenir sa croissance et favoriser le dveloppement de lemploi. Ce programme dinvestissements rentabilit long terme (10-20 ans) ncessite des financements adapts que le secteur bancaire, lui seul, ne peut couvrir. Il semble donc ncessaire de dvelopper lpargne maturit longue et daugmenter le financement dsintermdi travers le march des capitaux.

2.2. Aperu du secteur financier marocainLAnnexe 2 prsente les principales caractristiques du secteur financier marocain dont les principales donnes se rsument comme suit :

2.2.1. Cadre institutionnel Le cadre institutionnel du Systme Financier Marocain peut tre rsum par le schma suivant3 :

3

Source :http://lnweb18.worldbank.org/mna/mena.nsf/Attachments/Morocco+Finance+Sector+Strategy+(French)/$File/Moroc co+Finance+Sector+Strategy(French).pdf#search='maroc%20banques'

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AUTORITES DE REGLEMENTATION ET DE SUPERVISION

OPERATEURS Banques Banques commerciales Banques offshore Socits de Financement Crdit la consommation Crdit bail Autres

BKAM

Associations professionnelles : GPBM , APSF, ASFIM, APSB, AMIC

Ministre des Finances et de la Privatisation

Rseau du Trsor Rseau de BAMRseau comptes chques postaux (CCP) Caisse dEpargne nationale (CEN)

Epargne InstitutionnelleCaisse de Dpts et Gestion, Sts dassurance, Mutuelles, Caisses de retraite et de prvoyance

Conseil Dontologique des Valeurs Mobilires (CDVM)

March des capitauxBourse de Casablanca Socits de Bourse OPCVM, OPCR, OPCT

Il existe trois grands organismes de contrle au Maroc, savoir la BKAM, le CDVM et le Ministre des Finances et de la Privatisation. Le tableau ci-dessous donne un aperu gnral des responsabilits de rglementation et de supervision. Rgulateur et superviseur des institutions financiresInstitution Banques Assurances CDG Systme de retraite La Poste (Services Financiers) OPCVM, OPCR, OPCT Socits de bourse Socits de financement Bourse de Casablanca March des bons du trsor Systmes de paiement Maroclear Banques offshore Rgulateur BKAM Ministre des finances Ministre des finances et BKAM Ministre des finances Ministre des finances Ministre des finances Ministre des finances Ministre des finances Ministre des finances BKAM BKAM Ministre des finances Ministre des finances et BKAM Superviseur BKAM Ministre des finances BKAM Ministre des finances BKAM CDVM CDVM BKAM CDVM BKAM BKAM CDVM BKAM

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Un nombre des institutions vises ci-dessus sont dcrites en Annexe 2. Le Conseil Dontologique des Valeurs Mobilires (CDVM) est lautorit de contrle du march des capitaux. Le Conseil Dontologique des Valeurs Mobilires (CDVM)4 est un tablissement public dot de la personnalit morale et de l'autonomie financire. Il fut institu par le Dahir portant loi n 1-93-212 du 21 septembre 1993 modifi et complt par la loi 2301 qui en fixe la mission et les moyens d'action. La rglementation des marchs des valeurs mobilires est en conformit avec les principes de lOICV5. En tant qu'autorit de march, le CDVM a pour mission de : Protger l'pargne investie en valeurs mobilires ou tous autres placements raliss par appel public l'pargne. Veiller l'information des investisseurs en valeurs mobilires en s'assurant que les personnes morales qui font appel public l'pargne tablissent et diffusent toutes les informations lgales et rglementaires en vigueur, afin de permettre aux investisseurs de prendre des dcisions dans un march transparent. Veiller au bon fonctionnement du march des valeurs mobilires en assurant la transparence, l'intgrit et la scurit. Veiller au respect des diverses dispositions lgales et rglementaires rgissant le march des capitaux.

2.2.2. Evolution des principaux agrgats Lvolution des principaux agrgats du secteur financier est donne en Annexe 2. Les donnes significatives se rsument comme suit : Le secteur bancaire Le secteur bancaire joue un rle clef dans lconomie marocaine. A travers ses deux principales activits, collecte de lpargne et allocation des crdits, il est le moteur du financement du dveloppement de lconomie. En 2005 les crdits octroys par les banques se sont levs 271 milliards MAD reprsentant plus de 60% du PIB. La rpartition par objet montre que les crdits lquipement et les crdits immobiliers reprsentent respectivement 23.3% et 20.4% du total des crdits distribus.

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http://www.cdvm.gov.ma/cdvmweb/Navi_cdvm/b_cdvm/a_miss/mission.htm. Voir site OICV ; et PESF para. 55.

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Durant la mme anne les dpts collects par les banques ont atteint 363 milliards MAD, soit prs de 77% de lensemble des ressources dont 55% sont des dpts vue non rmunrs. Le secteur des assurances En 2005, le secteur a collect prs de MAD 130 Md, soit 10% de lpargne nationale. Le taux de pntration (primes mises/PIB) stablit 2,8% fin 2005 (contre 1,69% en Tunisie, 0,62% en Egypte et 1,45% en Turquie). Les principales catgories dassurances au Maroc sont les assurances non-vie (74%) avec une prpondrance des assurances auto (36%) et des accidents corporels et de travail (24%). Pour ce qui est des assurances vie, elles reprsentent 26% du CA du secteur constitues des assurances individuelles et de groupes. Les socits dassurance jouent un rle important dans le financement du Trsor, elles dtenaient 31% de lencours des BT en 2005. De plus, en vue du manque de valeurs mobilires, elles ont une pratique de dtention des titres acquis sur le march boursier qui ne favorise son tour pas la liquidit du march secondaire. La rglementation des assurances est en conformit avec les principes de lIAIS6 Le secteur du crdit la consommation Le secteur du crdit la consommation comprend une vingtaine de socits inscrites lAssociation Professionnelle des Socits de Financement (APSF). Lencours des crdits distribus en 2005 slve MAD 25 Md. Ce secteur connat une forte concentration de lactivit : moins de dix socits ralisent plus de 90% du march. Les plus importantes socits du secteur sont adosses des institutionnels (banques, compagnies dassurances, groupes financiers). Le march boursier La socit gestionnaire de la bourse est la Socit de la Bourse des Valeurs de Casablanca (SBVC), socit anonyme de droit priv, dont le capital est dtenu par les socits de bourse. Sa principale mission est la gestion et le dveloppement de la Bourse de Casablanca LAnnexe 2 reprend les paramtres principaux du march boursier marocain.

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Voir site IAIS ; et PESF para.49.

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Afin de mieux situer les produits proposs dans la Section 6 : Produits dallongement de lpargne au niveau du march des capitaux , les marchs et compartiments de cotation existants sont galement repris en Annexe 2. Le march boursier marocain a connu un essor important durant les 6 dernires annes. Sa capitalisation a plus que tripl en moins de 5 annes, alors que son rendement a doubl sur la mme priode. Ainsi, la capitalisation boursire reprsente 71% du PIB. Actuellement 60 socits sont cotes la bourse de Casablanca dont un tiers est constitu dentreprises de taille moyenne7. En 2005, le ratio de liquidit8 sest tabli 14,9% contre 7,4% en 2004, mais na toujours pas retrouv son niveau de 1999 qui stait tabli 18%. Tableau 1: Evolution des principaux indicateurs boursiers sur les cinq dernires annesMAD Md Capitalisation PIB Capitalisation/PIB MASI Source : SBVC 2001 104,7 383,2 27,3% 3 569 2002 87,2 397,8 21,9% 2 980 2003 115,5 419,5 27,5% 3 943 2004 206,2 443,7 46,5% 4 522 2005 251,8 457 55,1% 5 499 6/7/2006 343,8 484,42 71,0% 7 455

Le march des bons du Trsor Les caractristiques des diffrents instruments sont nonces en Annexe 2. Lencours des Bons de Trsor (dette intrieure) se prsente comme suit : Tableau 2 : Evolution de lencours des BTMAD Mn Encours des BT PIB Encours BT/PIB 2002 161 745 397 782 41% 2003 192 906 419 485 46% 2004 214 733 443 673 48% 2005 251 518 457 621 55% 5/2006 266 856

Source : BAM

Les banques et les socits dassurance dtiennent 56% de lencours des BT en 2005.

Au 31/08/06, la capitalisation boursire des entreprises de taille moyenne reprsentait 29% de la capitalisation boursire totale. 8 Ce ratio est calcul en divisant le volume trait sur le March Central Actions par la capitalisation boursire.

7

18

Tableau 3: Dtenteurs des BT en 2005MAD Mn Court terme Moyen terme Long terme Total Banques 2 543 27 514 32 423 62 480 25% CDG 220 5 520 21 739 27 479 11% Sts ASS 730 28 567 48 534 77 831 31% OPCVM 4 715 17 767 34 044 56 526 23% Autres 326 9 430 17 446 27 202 10% Total 8 534 88 798 154 186 251 518 100%

Source : BKAM

Le march de la dette prive Lvolution de lencours des TCN (titres de crances ngociables) se prsente comme suit : Tableau 4: Evolution des TCNMAD Mn Certificats de dpt Bons de socits de financement Billets de trsorerie Total Source : BKAM 2001 4 864 5 959 25 10 848 2002 3 430 7 013 1 058 11 501 2003 1 465 6 716 60 8 181 2004 1 179 5 583 2 711 9 473 2005 1 481 5 021 2 979 9 481 04/2006 2 742 4 902 2 476 10 120

Les missions dobligations prives sont encore faibles et ont enregistr une baisse en 2005 : Tableau 5 : Evolution des missions dobligations privesMAD Mn Emission obligations prives9 Source : CDVM 2002 2 100 2003 1 352 2004 4 280 2005 2 250

Nanmoins, en face de volumes dans lensemble aussi modestes, il est difficile de dgager une tendance significative. Par exemple, le volume obligataire priv au 3me trimestre 2006 a fortement augment (133%)10 par rapport la mme priode en 2005, mais principalement du une mission de lONA11. Le march des OPCVM La structure de dtention des OPCVM est dcrite en Annexe 2. Lactif net des OPCVM a plus que doubl durant les 5 dernires annes. A fin mai 2006, il stablissait MAD 103 Md.9

hors emprunts garantis par lEtat BMCE Capital Conseil, Rtrospective du March de la Dette 11 mission de MAD 1000 Mn par Omnium Nord Africain (ONA)10

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Tableau 6: Evolution de lactif net des OPVCMCatgorie Actions Obligataires Diversifis Total Catgorie Actions Obligataires Diversifis 2001 2002 2003 Nombre Actif Net Structure Nombre Actif Net Structure Nombre Actif Net Structure 42 3 108 7% 42 2 792 4% 44 2 430 4% 78 34 154 37 748 2 680 43 536 87% 6% 100% 84 34 160 64 306 2 416 69 514 93% 3% 100% 90 35 169 61 904 3 412 67 746 91% 5% 100%

2004 2005 mai-06 Nombre Actif Net Structure Nombre Actif Net Structure Nombre Actif Net Structure 45 3 733 5% 45 4 567 5% 45 7 467 7% 102 34 73 853 3 450 81 036 91% 4% 100% 105 35 185 77 837 4 069 86 473 90% 5% 100% 107 34 186 90 321 5 133 102 921 88% 5% 100%

Total 181 Source : CDVM

2.2.3. Dveloppements rcents12 Parmi les rformes rcemment mises en uvre, il convient de souligner ladoption en 2005 de la nouvelle loi portant statut de BKAM qui vise notamment renforcer lautonomie de cette institution en matire conduite de la politique montaire et en dbut de 2006 de la nouvelle loi bancaire dont les principaux apports consistent renforcer le pouvoir de BKAM en matire de supervision bancaire. La gamme des instruments de collecte de lpargne continue galement slargir. Les dveloppements rcents et chantiers structurants en cours : la loi No 41-05 relative aux organismes de placement en capital-risque (OPCR) : (voir Section 5.7.1) est publie ; le projet damendement de la loi sur la titrisation (voir Section 5.4.1) ; les possibilits donnes aux OPCVMs, dans le cadre de laccord de libre change avec les USA, dinvestir une partie de leurs actifs dans les marchs internationaux partir de 2010 ; lintroduction dune nouvelle maturit de BT de 20 ans ; et la forte croissance de la gestion collective : expansion de 125% des OPCVMs en 5 ans (voir Section 2.2.2).

-

12

Selon le PESF (2003), Le Maroc a commenc mettre en uvre un programme de rformes dans les annes 1990, visant Ces rformes ont t axes sur la refonte du cadre juridique et

principalement la mise en place dun systme financier moderne reposant sur le jeu du march qui optimise la mobilisation de lpargne et laffectation des ressources financires. rglementaire. Des lois et rglements ont t adopts dans sept grands domaines : - modernisation du secteur bancaire et dveloppement de la concurrence - dveloppement des marchs financiers et, plus gnralement, dautres formules que le financement bancaire - leve des obstacles lactivit du systme financier - rduction de lintervention de lEtat dans le secteur financier - rorientation du financement du budget de lEtat vers des instruments de march - institution dun programme visant promouvoir lpargne institutionnelle - libralisation progressive du rgime de change en vue dintgrer le systme financier marocain aux marchs financiers internationaux.

20

2.2.4 Faiblesses restantes13 : Les faiblesses suivantes relatives aux marchs financiers handicapent la mobilisation de lpargne (voir galement Section 4) : 1 Trs faible volume des financements sur le march des capitaux par rapport au financement bancaire et lautofinancement des entreprises. 2 Faible offre de produits ne favorisant pas la mobilisation de lpargne longue par le march financier. 3 Peu de nouvelles introductions dactions en bourse ou dmissions obligataires d (i) le manque de projets de dveloppement, (ii) un problme de transparence des entreprises, et (iii) et un manque de culture financire auprs des dirigeants dentreprise. 4 Intgration limite du march financier marocain dans les marchs des capitaux internationaux. 5 Faible niveau de bancarisation des couches socioprofessionnelles bas revenus. 6 Entraves au dveloppement du march secondaire des valeurs mobilires prives et de la liquidit dues au manque de gisements de titres, la dtention long terme importante des gisements existants par les institutionnels, et aux restrictions sur linvestissement ltranger (le march devenant plus actif si les dtenteurs on la possibilit dinvestir ltranger). 7 Incertitudes fiscales quant au maintien des exonrations et abattements fiscaux accords (plus-values sur titres de participation et exonration de lIS). 8 March terme des taux inexistant, mais en voie de dveloppement. 9 Au niveau de lintermdiation, les socits de bourse nencouragent pas suffisamment, dans lapproche actuelle orientation bancaire, le dmarchage et conseil auprs des entreprises pour le financement sur le march des capitaux dans le domaine obligataire14. 10 Faible rseau de distribution des produits OPCVM. 11 Le march primaire des BT fonctionne bien, mais le march secondaire reste toujours domin par les oprations temporaires (les Repos concentrent toujours prs de 98% du volume chang contre 2% pour les oprations fermes en 200515).13 Le PESF avait relev parmi les vulnrabilits ce stade (2003) : la transparence dans le fonctionnement des institutions capital dEtat, les restrictions aux mouvements de capitaux des rsidents, et le fonctionnement de deux banques publiques spcialises en marge des rglementations prudentielles de base. Compte tenu des progrs dploys depuis 2002, parmi ces vulnrabilits seules subsitent quelques restrictions aux mouvements des capitaux pour les rsidents. 14 Cette question dimportance, nest pas value dans le rapport. Dune part. la conjoncture de haute liquidit des banques et donc les taux dintrts (si pas la dure) des emprunts bancaires nencourage pas lmission obligataire, malgr ses avantages noncs la Section 6 de ce rapport. Mais dautre part, il est rapport par de nombreux intervenants que lintermdiation est inefficace dans ce domaine, les socits de bourse noffrant pas suffisamment aux entreprises lalternative de financement par emprunt sur march des capitaux. Or, comme indiqu dans une tude parallle, le dveloppement du march obligataire priv ne serait pas, terme, de nature rduire le volume de la clientle de qualit des banques. Cette conclusion a par ailleurs t dgage dun sminaire, organis par lAPSB en 2005, sur les introductions en bourse des entreprises de taille moyenne. 15 Le march secondaire des BT ne joue pas encore efficacement son rle dans la dtermination des prix de rfrence. Ce march reste domin par les transactions repo .

21

12 Le march des TCNs est faible et en baisse. 13 Faible pratique de notation dmetteurs privs ne favorisant pas la confiance ni lintgration dans les marchs financiers internationaux.

22

3. 3.1

LPARGNE AU MAROC Structure et volution

Le profil de lpargne au plan macroconomique et son volution en relation avec lvolution de lactivit et des revenus se prsentent comme suit : les donnes de 2005 situent lpargne nationale brute prs de MAD 130 Md contre MAD 48 Md en 1995, soit une progression moyenne de 15%. Durant la mme priode le RNB a enregistr une progression annuelle moyenne de 7% passant de MAD 291 Md MAD 503 Md.

Graphique 2: Evolution du RNB et de ENB600'000 500'000 400'000 300'000 200'000 100'000 019 95 19 96 19 97 19 98 19 99 20 00 20 01 20 02 20 03 20 04 20 05

Revenu national brut disponible (en Millions de dhs) Epargne nationale brute ( en Millions de dhs)

Source : voir Annexe 1 Lamlioration du niveau de lpargne nationale constate partir de 2001 est en grande partie imputable aux transferts des MRE. Entre 2001 et 2005, lpargne intrieure est passe de 70% 65% de lpargne nationale au profit de lpargne extrieure qui est passe de 30% 35% de lpargne nationale.

23

Graphique 3: Evolution de la structure de lpargne140 000 120 000 100 000 80 000 60 000 40 000 20 000 0 Epargne externe Epargne nationale brute ( en Million de dhs) Epargne intrieure

95

96

97

98

99

00

01

02

03

04 2020.0 15.0 10.0 5.0 0.0 -5.0 -10.0 -15.0 -20.0 -25.0

19

19

19

19

19

20

20

20

20

Source : voir Annexe 1 Le renforcement de lpargne extrieure partir de 2001 a permis de couvrir les investissements et de dgager une capacit de financement. Sans un renforcement du niveau dpargne intrieure, une acclration du niveau dinvestissement ne pourra tre compense que par un financement extrieur. En effet, compte tenu des besoins importants en financement des investissement en infrastructures, lEtat ne pourra lever des fonds en intrieur pour financer le dficit budgtaire et ces investissements sans crer un effet dviction pour le financement des entreprises. Ds lors, lEtat devra se financer sur le march international. Graphique 4: Evolution de linvestissement et de lpargneInvestissement brut Epargne intrieure brute Epargne nationale brute 30 25 20 15 10 5 019 95 19 96 19 97 19 98 19 99 20 00 20 01 20 02 20 03 20 04 20 05Capacit(+) ou besoin (-) de financement

Source : voir Annexe 1

3.2

Lpargne financire et ses caractristiques

Lpargne financire est constitue des actifs financiers des entreprises non financires et des particuliers sous forme davoirs liquides, de placements vue et terme auprs des institutions financires et des titres des OPCVM et des socits 24

19 95 19 96 19 97 19 98 19 99 20 00 20 01 20 02 20 03 20 04 20 05

20

05

ainsi que des rserves techniques des compagnies dassurance et des organismes de prvoyance sociale. En 2005, lpargne financire a atteint MAD 109 Md reprsentant 84% de lpargne nationale brute et couvrant 91% des investissements. Tableau 7: Evolution des ratios significatifs de lpargneEn % Epargne financire / Investissement intrieur brut Epargne financire/ Epargne intrieure brute Epargne financire/ Epargne nationale bruteSource : BKAM

1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 50.1 54.5 50.7 49.6 60.7 32.7 74.6 57.7 51.9 59.0 91.4

74.0 68.0 60.6 54.2

61.9 51.3

62.6 50.5

74.6 62.0

45.3 34.8

88.2 61.8

67.5 62.7 79.0 129.0 48.9 44.9 54.0 83.7

Lamlioration du niveau de lpargne financire en 2005 intervient dans un contexte de surliquidit bancaire. Les avoirs liquides reprsentent prs de 50% de lencours de lpargne financire comme le montre le tableau ci-dessous. Tableau 8: Rpartition de lencours par nature:MAD Md 2002 Avoirs liquides Placements vue et court terme Placements moyen terme Titres dOPCVM Epargne institutionnelle Total (donnes BKAM) 235 130 5 31 103 504 Stocks en Valeur 2003 258 138 4 28 115 543 2004 283 143 2 36 128 591 2005 324 158 3 35 143 663 Structure 2002 46.6% 25.8% 6.2% 20.4% 100% 2005 48.9% 23.8% 5.3% 22.0% 100%

Lpargne financire est en majorit dtenue par le systme bancaire (55% en 2005) et lpargne longue, bien que renforce la faveur de laugmentation des provisions techniques des socits dassurances et des organismes de retraite et de prvoyance, ne reprsente que 16% de lpargne financire en 2005.

25

Tableau 9: Rpartition de lencours par nature dmetteurMAD Md 2002 Systme bancaire Socits de financement Trsor et CEN (BAM)16

Stocks en Valeur 2003 291 1 24 36 88 28 467 75 543 2004 316 1 22 44 93 36 512 79 591 2005 362 1 23 50 103 36 574 89 663 267 24 30 82 31 434 70 504

Structure 2002 53% 5% 6% 16% 6% 86% 14% 100% 2005 55% 3% 8% 16% 5% 87% 13% 100%

CDG et services grs Organismes Ass et Prvoyance OPCVM Total des placements Encaisse en billets et monnaie Total

Le tableau ci-dessous, compos partir de donnes de BKAM, rsume lvolution des flux de lpargne financire des agents non financiers par catgorie dinstruments et sa structure durant les 4 dernires annes. Tableau 10: Rpartition des actifs financiers des agents non financiers par catgorie d'instrumentsMAD Mn 2002 Avoirs liquides Placements vue et court terme Placements moyen terme Titres dOPCVM Epargne institutionnelle Titres de socits Total17

Flux en Valeur 2003 22 889 8 764 -1 083 -2 768 11 226 9 068 48 096 2004 24 669 4 907 -1 955 7 820 12 979 11 674 60 094 2005 41 748 14 644 1 259 -492 15 092 36 443 108 694 23 687 -2 673 -137 11 894 6 906 15 194 54 871

Structure 2002 43% -5% 22% 13% 28% 100% 2005 38% 13% 1% 14% 34% 100%

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La CEN se caractrise par (site Barid Al Maghrib) : o o o o o Gratuit et simplicit des oprations : Toutes les oprations de la CEN sont gratuites et simples. Le dpt minimum est de MAD 5. Disponibilit des fonds : Le compte sur livret vous offre la possibilit de disposer de votre argent tout moment et sur tout le rseau postal. Rmunration attrayante des dpts : Les dpts sont rmunrs selon un taux dintrt fix semestriellement par le Ministre des Finances. Exonration dimpts et taxes : Les intrts sur les dpts sont exonrs de tous impts et taxes pour les personnes physiques. Scurit des fonds : LEtat garantit le remboursement des dpts la CEN ainsi que le paiement des intrts y affrents.

Le total des actifs en dpt la CEN excde MAD 10 Md (voir Annexe 2)17

Il s'agit des acquisitions de titres de socits des agents non financiers soit sur le march primaire, soit l'occasion de privatisation

26

Cette volution souligne les aspects suivants : Lpargne financire est essentiellement liquide : Les avoirs liquides et les placements court terme constituent prs de 50% de lpargne financire. Cette structure ne favorise pas le financement des investissements productifs long terme. En effet, la bonne rgle financire veut que les investissements longs soient financs par des ressources longues. Les banques peuvent, jusqu concurrence de certaines limites, transformer les ressources courtes en emplois longs, mais pas pour des dures de 10 20 ans qui constituent les maturits ncessaires aux investissements dinfrastructure. La liquidit de lpargne financire profite essentiellement aux banques : Les dpts vue du systme bancaire (non rmunrs) reprsentent plus de 70% des avoirs liquides. Lpargne au Maroc ne satisfait pas suffisamment aux besoins dinvestissement car sa structure nest pas adapte en maturit aux besoins dinvestissement actuels ou attendus. Les besoins en investissement afin datteindre une croissance de 6 7% par an par une mise niveau de lappareil productif et la ralisation des infrastructures requises ne peuvent tre satisfaits que par des financements longs, de 10 20 ans. Actuellement, lpargne ne se situe pas dans cette courbe. Il ny a pas de paralllisme entre loffre et la demande/besoins de capitaux.

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3.3

Relation pargne-investissement-croissance

Les aspects suivants caractrisent la relation pargne-investissement-croissance au Maroc : Par rapport la demande dinvestissement actuelle, lpargne serait suffisante. Son niveau tait en de du niveau dinvestissement de 2,3% du PIB en 2005. Faible ractivit des investisseurs PME/PMI aux incitations mises en place ; problmatique du faible niveau de projets rentables. Pratique frquente au niveau des entreprises dutilisation de financements courts pour des emplois longs (investissement). Faut-il augmenter lpargne ? Ncessairement, afin de financer une demande plus importante dinvestissement pouvant permettre un taux de croissance conomique moyen de 6%18. Lpargne en tant que moteur de croissance : Lexprience internationale a montr que les pays qui ont ralis des taux dpargne levs ont enregistr une

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18

Des projections de croissance du PIB (jusqu 2008) sont trouver dans : Banque Mondiale: Prt dAppui aux Politiques de Dveloppement (DPL) du Secteur Financier (2005) voir Tableau 1 : Indicateurs macro-conomiques ; Banque Mondiale, Stratgie de Coopration avec le Maroc (2005) ; Banque Mondiale, Mmorandum Economique de Pays sur la Croissance (2006)

27

croissance conomique soutenue. Il en ressort que lpargne est cruciale la croissance conomique19. La reprise ncessaire de la croissance devra tre soutenue par une augmentation de lpargne, notamment longue : Pour atteindre une croissance moyenne de 5% sur la priode 2003-2007, le niveau de lpargne nationale (comprenant lpargne intrieure + les transferts des RME) devrait tre port 28% du PIB en 2007. Etant donn que lpargne intrieure reprsente prs de 80% de lpargne nationale (en 2003) et quelle ne cesse de diminuer, cet effort devra tre ralis essentiellement au niveau de cette composante. Elle devrait passer, en pourcentage du PIB, prs de 20% en 200720. Impact de la mise en place de Ble II en juin 2007 pouvant entraner des exigences plus importantes pour loctroi de crdit et pour le financement de linvestissement requrant donc lamlioration de linformation financire et comptable des entreprises. Le niveau dinvestissement est fortement dict par un nombre dlments de confiance dans la stabilit et lavenir de croissance du pays.

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De plus, comme indiqu la Section 3.1 ci-dessus, le Maroc va tre confront rapidement un problme de financement des investissements moyen et long termes et devra, si la croissance se confirme et sans une rorientation de la structure de l'pargne, faire appel des financements extrieurs.

3.4

Fiscalit de lpargne

Le Gouvernement marocain a entam une analyse sur le cot du systme dexonrations fiscales actuel21. Toute adaptation en matire fiscale doit sinscrire dans la dmarche globale de rationalisation de ce systme. Cest principalement dans loptique dune intgration internationale plus pousse du march de lpargne marocain que les mesures optimales pourront tre trouves,

Note sur lpargne au Maroc, MFP, Direction de la Politique Economique Gnrale, fvrier 2003 ; et analyses Banque Mondiale et FMI 20 Ibid. 21 Un rapport sur les dpenses fiscales a accompagn le projet de loi de finances pour lanne 2006. Ce rapport rcapitule lincidence financire des drogations fiscales. Les allgements fiscaux prennent la forme dexonrations totales ou partielles, dabattements, de provisions ou de rductions dimpts. Il est utile de procder une valuation des dpenses fiscales en vue de disposer dun cadre adquat qui permet au gouvernement et au lgislateur de prendre toute la mesure du dispositif dincitations fiscales et de renseigner utilement sur son cot, son opportunit et ses limites. Ces drogations fiscales reprsentent un manque gagner pour le budget et leur effet sur ce dernier est comparable celui des dpenses budgtaires. La surenchre au niveau de loctroi de drogations fiscales procde dune dmarche qui rend le systme fiscal complexe et coteux. Gnralement, les dpenses fiscales accentuent les ingalits et freinent la mobilisation des ressources financires sans que leur utilit napparaisse concrtement. Les institutions financires internationales, en particulier, la Banque Mondiale et le Fonds Montaire International ainsi que lUnion Europenne, confirment la drive que constitue la multiplication des exonrations tant sur le plan des finances publiques qu celui dune saine comptitivit. Pour estimer le cot des dpenses fiscales, un recensement exhaustif des dispositions drogatoires a t entrepris, aboutissant un nombre total de 337 mesures ; 102 mesures ont fait lobjet dune valuation, fin septembre 2005. Le montant de ces dpenses fiscales values slve approximativement MAD 15 Md.

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28

rendant les produits marocains concurrentiels avec ceux offerts dans les marchs internationaux. Une lacune de la prsente tude, ce stade, est quelle nanalyse pas la problmatique plus large de limpact de la taxation sur le pouvoir/capacit dpargne22. Il faut rappeler que lpargne investie nest en fait que la rsultante dun revenu primaire dj tax lIR (sauf dductibilit de contributions aux fonds de pension). Cependant, il convient de souligner que : (a) llargissement de la bancarisation, le captage accru du secteur informel, un largissement du captage des retraites et laugmentation du volume de lpargne en gnral largira indubitablement lassiette fiscale; et (b) laccs dune masse additionnelle dentreprises aux marchs des capitaux requerra un niveau de transparence de leurs comptes fortement accru, et par consquent aura un impact non ngligeable sur llargissement de lassiette fiscale. Un aperu comparatif introduisant les nuances ncessaires23 afin de percevoir le poids de la fiscalit dans dautres juridictions (par exemple la comparaison entre retenues la source libratoires et taxation selon les barmes progressifs de lIR ; la comparabilit de diffrents seuils dexemption, etc.) ncessitera une tude spare. Des comparaisons plus approfondies devraient faire lobjet dune tude ddie la fiscalit de lpargne, laquelle ne fait pas lobjet de ce rapport. Une telle tude pourrait faire lobjet dun soutien de la FEMIP. Il serait souhaitable, entre autres, de focaliser cette tude, mis part les paramtres comparatifs de base, sur : limpact des taux marginaux de lIR sur la capacit dpargne des mnages le niveau de taxation ncessaire au regard de la dure de dtention des produits dpargne ; les valeurs mobilires : (a) incidences ultimes de la fiscalit pour lassujetti tenant compte de lIR applicable et de drogations spcifiques et donc du taux dimposition moyen des

En ce qui concerne les personnes physiques, le Mmorandum Economique de Pays Maroc - de la Banque Mondiale : Promouvoir la croissance et lemploi par la diversification productive et la comptitivit (2006) note :L impt sur le revenu (IR) au Maroc est parmi le s plus levs au monde, bien au dessus du taux correspondant son revenu par habitant. (para. 58) 23 Il existe un nombre de guides donnant les paramtres dvaluation de comparateurs, tels que - concernant les options de taxation des plus-values : o What are the Options for Taxing Capital Gains of Residents?, FMI 2005 http://www.imf.org/external/np/leg/tlaw/2004/notes/eng/gains.htm, et o Taxation of Capital Gains - A Review of the Main Issues, IMF 2001 http://www.imf.org/external/pubs/cat/longres.cfm?sk=978.0 - le site de International Tax Dialogue The International Tax Dialogue (ITD) is a collaborative arrangement involving the IDB, IMF, OECD, UN and World Bank to encourage and facilitate discussion of tax matters among national tax officials, international organizations, and a range of other key stakeholders. http://www.itdweb.org/Pages/Home.aspx

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produits dpargne24, et de la qualit de lassujetti en tant que personne physique ou morale ; et (b) la fiscalit par objectifs25. les produits de retraites (publiques/obligatoires et prives/facultatives) : Lensemble de la fiscalit depuis la cotisation ou prime jusqu la sortie, mais comprenant galement la fiscalit sur le rendement (au niveau de la gestion du fonds de retraite) Dans lattente dune tude dtaille de la fiscalit de lpargne, nous donnons quelques comparaisons schmatiques entre le traitement fiscal marocain de certains produits dpargne, au niveau des personnes physiques rsidentes, par rapport la pratique internationale (UE et rgion). Ces donnes sont fournies en Annexe 4 et donnent lieu aux donnes et observations suivantes. 3.4.1 Fiscalit des intrts, dividendes et plus-values Schmatiquement, la fiscalit au Maroc se prsente comme suit : Intrts (produits revenus fixes ou produits de taux) Rsidents : Non rsidents : RAS26 : 20% imputable ou 30% libratoire 0%

Dividendes (produits dactions, parts sociales et revenus assimils) Rsidents : Non rsidents : 10% libratoire de lIR y compris vente de parts OPCVM investis en majorit en actions ; sinon OPCVM 15% 0%

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Plus-values sur cession de valeurs mobilires 10% actions/titres de capital et parts OPCVM investis plus de 60% en actions 20% valeurs mobilires y compris vente de parts dOPCVM investis plus de 90% en obligations 15% parts dOPCVM diversifis Abattements personnes morales en fonction de la dure de dtention: 0% < 2 ans 25% < 4 ans 50% > 4 ans

En France, compte tenu de multiples dispositions drogatoires, le taux dimposition moyen se situe autour de 10% seulement (Ministre de lEconomie, des Finances et de lIndustrie, Diagnostics Prvisions et Analyses Economiques, No 92- Dc. 2005) 25 En France, plus de la moiti des dpenses fiscales sont consacres aux produits en actions, la fiscalit incite surtout les mnages dtenir des produits peu risqus et moins rentables (importance des avantages fiscaux produits sans risques : livrets, obligations, assurance vie) voir : Diagnostics Prvisions et Analyses Economiques No 92- Dc. 2005 : Influence de la fiscalit sur les comportements dpargne. 26 Retenue la source

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Exonration des personnes morales si engagement de rinvestir et conserver le produit en biens dquipement ou construction. Echance de validit de ces abattements sur titres de participation des personnes morales au 31/12/2007. Intrts (produits revenus fixes ou produits de taux) Il sagit de la fiscalit sur produits bancaires et sur valeurs mobilires, notamment obligations, titres participatifs, bons du trsor, effets publics et autres titres demprunt ngociables. Ils sont soumis la TPPRF (Taxe sur les Produits de Placement Revenus Fixes) sous forme de retenue la source: - au taux de 30% libratoire de lIR pour les personnes physiques qui ne sont pas soumises lIR selon le rgime RNR (Rsultat Net Rel) ou le rgime RNS (Rsultat Net Simplifi); - au taux de 20% imputable sur la cotisation de lIR ou de lIS avec droit restitution pour les personnes morales et les personnes physiques soumises lIS ou lIR daprs le RNR ou le RNS. Les intrts des valeurs mobilires de source marocaine encaisss par les nonrsidents sont exonrs. Les produits de Barid Al Maghrib (La Poste), notamment les comptes de la Caisse dEpargne Nationale (CEN) sont exonrs dimpt. Comparaisons : La fiscalit marocaine nest lgrement leve que par rapport un nombre de pays de lUE appliquant des taux de 10 20% par le biais de retenues la source libratoires. Certains pays dEurope de lEst ou UE-10 ont des rgimes encore plus incitatifs pour les personnes physiques seulement, par exemple la Hongrie. Dans la majorit des pays UE-15, les intrts sur obligations sont taxs de manire quivalente aux intrts sur dpts bancaires, sauf en Grce, en Italie et au Portugal ou la fiscalit sur produits bancaires est plus leve. Par rapport la rgion, la fiscalit marocaine semble galement lgrement plus leve. Dividendes (produits dactions, parts sociales et revenus assimils) Les produits de participation sont obligatoirement soumis la TPA (Taxe sur les Produits des Actions) au taux de 10% libratoire de lIS ou de lIR. Toutefois, ces produits sont exonrs de la retenue sils sont perus par une personne morale rsidente soumise lIS, dclarant son identit et justifiant de la proprit des actions. A ce titre, ils relvent du champ dapplication de lIS avec le bnfice de 100% dabattement aussi bien pour le calcul de lIS proprement dit que de celui de la cotisation minimale. Il est rappeler que les personnes soumises lIR bnficient d'une rduction fiscale caractre conomique et sociale. Cette rduction est gale 10% du montant des: dividendes perus au titre dactions cotes la bourse des valeurs sans que la base de calcul de la rduction puisse dpasser 5.000 dirhams par an; achats nets dactions cotes la bourse sans que la base du calcul de la dduction puisse dpasser 16.500 dirhams par an. 31

Comparaisons : La taxation des dividendes se trouve au milieu dune fourchette de pays de lUE appliquant soit une fiscalit plus leve soit plus modeste que le Maroc. Au niveau de la rgion, la Tunisie exonre les dividendes. Plus-values sur cession de valeurs mobilires Il y a une diffrence entre les taux appliqus sur les personnes physiques rsidentes, les personnes morales rsidentes et les personnes physiques et morales non rsidentes. Les personnes physiques rsidentes (PPR) Les profits nets raliss par les PPR au Maroc loccasion de la cession de VM et autres titres de capital et de crance mis par les entreprises et les OPCVM sont soumis la TPCVM (Taxe sur les Produits de Cession des Valeurs Mobilires) aux taux de : 10% pour les profits nets rsultant des cessions dactions et autres titres de capital ainsi que dactions ou parts dOPCVM dont lactif est investi en permanence hauteur dau moins 60% dactions et autres titres de capital; 20% pour les profits nets rsultant des cessions dobligations et autres titres de crances ainsi que dactions ou parts dOPCVM dont lactif est investi hauteur dau moins 90% dobligation et autres titres de crances; 15% pour les profits nets rsultant de cession dactions ou parts dOPCVM diversifis.

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Sont exonres de cette taxe, les profits de cession de VM correspondant au montant de cessions ralises au cours dune anne civile, nexcdent par le seuil de 20.000 dirhams. Les personnes morales rsidentes (PMR) : Il faut distinguer entre les titres de participation et les titres de placement: les plus values sur cession des titres de participation bnficient dun rgime allg dimposition. Elles sont soit imposes lIR ou lIS aprs application des abattements de 25% si la dure de dtention des titres est suprieure 2 ans mais infrieure 4 ans, et 50% si ce dlai est suprieur 4 ans, soit imposes sur option lIS au taux rduit de 15%, soit exonres totalement si lentreprise sengage par crit rinvestir le produit de cession en immobilisation corporelles au bout de 3 ans et conserver ces immobilisations pendant 5 ans; les plus-values sur cession de titres de placement font partie de la base imposable lIS sans abattement (ou lIR professionnel) en tant que produit financier.

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Les personnes physiques et morales non rsidentes:

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Les plus-values sur cession de VM sont exonres pour cette catgorie afin dinciter linvestissement tranger. Parmi les problmes majeurs du rgime dimposition des plus-values sur actions au Maroc la non dductibilit des pertes si celles-ci sont loges chez un autre dpositaire ou si elles sont constates durant lanne antrieure.

Comparaisons : Il y a peu duniformit de cette fiscalit dans les pays de lUE. Mais le rgime marocain est plus pnalisant que plusieurs pays de lUE qui, soit nimposent pas les plus-values, soit nimposent pas les plus-values au-del dune certaine priode de dtention afin dencourager lpargne longue Les abattements selon dure de dtention ne sappliquent quaux personnes morales. Le rgime marocain est moins avantageux que plusieurs pays de la rgion (exemples : Turquie et Tunisie). De plus, il convient de souligner quau Maroc, certains avantages fiscaux octroys pour les personnes morales, tels que abattements fiscaux en fonction de la dure de dtention, ne sont pas donns aux personnes physiques.

3.4.2 Fiscalit des OPCVM La transparence fiscale (imposition du bnficiaire final) applique au Maroc constitue la norme dans les rgimes applicables aux OPCVM ltranger. 3.4.3 Fiscalit des produits dassurance-capitalisation La fiscalit marocaine, clarifie par la Loi de Finances 2004 et la Circulaire des Impts y relative, en fixe le rgime (voir Annexe 4) qui est incitatif pour ce type dinstrument long terme, mais dans un degr moins encourageant que dans les pays de lUE. 3.4.4 Fiscalit des plans dpargne-retraite facultatifs ou complmentaires La fiscalit marocaine est avantageuse au niveau de : l ge de retraite auquel les montants peuvent tre librs : 50 ans la dductibilit des cotisations sans limite , donc jusqu concurrence de 100% du salaire, et 6% du revenu global imposable pour les autres revenus27.

Le rgime dimposition des rsultats techniques des socits dassurance se devrait dtre compar aux normes europennes en la matire. Au Maroc, une socit dassurances, bien quimpose sur le rendement du fonds de pension, sert un rsultat brut sur la part bnficiaire des cotisants, et peut dduire par la suite limpt pay de lIS. Cependant, une comparaison plus approfondie devrait aussi tre effectue sur le rgime dimposition des retraites la sortie en comparaison avec les quelques pays

bien que peu dpargnants puissent se permettre de cotiser en primes une telle proportion de leur salaire

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qui appliquent un rgime comparativement trs favorable en compensation de limposition au niveau du rendement du fonds de pension.Aperu comparatif titre dinformation La fiscalit des retraites professionnelles dans les Etats membres de l'Union europenne http://ec.europa.eu/taxation_customs/taxation/personal_tax/pensions/index_fr.htm La plupart des Etats membres actuels imposent les retraites professionnelles selon le systme EET (cotisations exonres, revenus des investissements et plus-values de l'institution de retraite exonrs, prestations taxes) ou ETT (cotisations exonres, revenus des investissements et plus-values de l'institution de retraite taxs, prestations taxes). Cela signifie que : les cotisations, tant de l'employeur que de l'employ, sont fiscalement dductibles, les rendements de l'investissement du fonds de pensions sont gnralement exonrs (ils ne sont imposables qu'au Danemark, en Italie et en Sude) et les prestations sont imposes. Le systme du report d'imposition est logique, tant donn que les cotisations aux fonds de pension diminuent la capacit contributive des personnes; dans le mme temps, il encourage les citoyens pargner pour leur vieillesse. De plus, il aidera les Etats membres grer la bombe retardement dmographique, puisque ces Etats encaisseront des recettes fiscales en imposant les pensions payes aux gens au moment o la plupart des gens dpendront des ressources publiques.

Il convient de souligner que les MRE (ou autres non-rsidents) ne bnficient daucun avantage supplmentaire par rapport aux rsidents pour ces produits. Le faible niveau de souscription ces produits au Maroc semble tre expliqu en partie par le faible niveau de communication des avantages fiscaux la sortie de ces produits par les compagnies dassurances. Ltude des retraites est exclue de la couverture de ce rapport. 3.4.5. Fiscalit des retraites obligatoires Ces retraites sont galement cartes de ltude. Nanmoins, il apparat que le Maroc est parmi le peu de pays appliquant un rgime selon lequel les rendements de l'investissement du fonds de pensions (au niveau de la gestion par la CDG) sont imposs en sus des prestations des fonds de retraite la sortie (voir encart la Section 3.4.4). 3.4.6. Fiscalit des PEOs Les incitations fiscales et autres soutiens aux PEA, PEE et PELs (voir Section 5.1) sont inexistants au Maroc. Ltude des PEOs nest pas incluse dans la couverture de cette tude.

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4. ENTRAVES A LEPARGNEParmi les contraintes la mobilisation de lpargne en gnral, et principalement de lpargne longue, il convient de souligner les lments suivants28:

4.1 Au niveau de la politique gnraleAfin de favoriser une croissance soutenue de lpargne long terme, il est ncessaire de dfinir des orientations claires et stables long terme en matire de mobilisation et dincitations. Il en rsulte les effets suivants au niveau du cadre rglementaire et fiscal : 4.1.1 Une fiscalit ne favorisant pas le long terme, manifeste par: le manque dincitation aux produits dpargne longue (PEOs) (Sections 5.1.et 5.9 ); pas de diffrentiation fiscale pour les particuliers en fonction de la priode de dtention des valeurs mobilires (Section 3.4.1) ;

4.1.2 Le Maroc est trop labri de la concurrence internationale car la rglementation des changes limite fortement lacces des personnes physiques et morales rsidentes aux marches des capitaux internationaux. Ceci rsulte en une intgration limite du march financier marocain linternational, et donc en un: manque de pression de la concurrence des produits dpargne trangers29 ;

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les contraintes identifies par la BM et le FMI, formules de manire globale dans le FESP Maroc (voir Annexe 6) se retrouvent en partie dans ce constat du prsent rapport. Nanmoins, le prsent rapport ne relve que des entraves spcifiques, auxquelles des mesures correctives spcifiques peuvent tre proposes. Selon la Banque Mondiale, une optimisation devrait tre: reducing the crowding out of financial resources by the Government; and improved competition in financial services. Il est noter que le prsent rapport ne reprend pas laspect crowding out ou leffet dviction par lEtat au vu de la trs grande liquidit de ressources financires existant au Maroc et la trs faible offre dinstruments dpargne longue pour lesquels il existe une demande importante. La BM ajoute: To alleviate this constraint, a reform of the contractual saving sector -insurance companies, the pension system, and savings banks -- coupled with continued fiscal discipline, is necessary. Finalement, les recommandations du FESP incluent: Rsolution du problme de la fragilit des institutions financires non bancaires- en particulier des caisses de retraite et une Clarification du rle des institutions financires publiques . http://www.imf.org/external/pubs/cat/longres.cfm?sk=2312.0 Selon la BM, la faible canalisation de lpargne vers linvestissement est du au manque de projets et la faible scurit financire de lentreprise: qualit/transparence des tats financiers, manque de fonds propres, et aux exigences exorbitantes des banques en termes de garanties (voir Banque Mondiale: Maroc- Evaluation du Climat dInvestissement: les deux premires contraintes sont laccs ou le cot de financement, et le taux dimposition)

Voir FMI- PESF Maroc 2003 : La restriction aux mouvements de capitaux des rsidents (personnes physiques et morales) met le systme virtuellement labri des volutions des marchs financiers internationaux

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manque dopportunits pour lpargnant dans des produits internationaux30 (Section 5.4) ;

4.1.3 Loffre de titres est pour le moment trop faible pour un drainage important de lpargne internationale, notamment les fonds dinvestissement dits conomies mergentes , sur les produits financiers marocains (Section 5.4). 4.1.4. Les mcanismes dincitation fiscale (fiscalit sur plus-value, taxes dentre dans les plans assurance-capitalisation, abattements fiscaux pour entreprises sintroduisant en bourse31) ne semblent pas permanents crant une incertitude tant pour les investisseurs que pour les metteurs (Section 5.4 et note No 35).

4.2. Au niveau des produits et instruments dpargne, et des dispositifs institutionnels, certains obstacles affectent la disponibilit dinstruments dpargne, et dautres leur scurit et rentabilit :4.2.1 La courbe des taux au Maroc : le long terme nest pas plus fortement rmunrateur que le court terme. 4.2.2 Manque de cadre juridique et dincitations fiscales concernant les plans dpargne organiss tels que les plans dpargne entreprise pour les salaris (PEE), les plans dpargne actions (PEA), ou les plans dpargne logement (PEL). Lexprience dans plusieurs pays du monde, et au sein de quelques banques marocainesi a en effet clairement dmontr que ces produits jouissent dune grande popularit et sont fortement mobilisateurs dpargne long terme. (Section 5.1) 4.2.3 La faible offre de titres ne favorise pas la mobilisation de lpargne nationale et trangre par le biais du march financier, principalement, cause de lhsitation des entreprises marocaines sintroduire en bourse ou effectuer des missions obligataires sur march des capitaux. (Sections 2.2 et 6.4) 4.2.4 Labsence de la gnralisation des notations quant la qualit des metteurs (agence de rating) ne favorise pas lintgration dans les marchs financiers internationaux. (Section 7.4) 4.2.5 Au niveau des retraites ou assimils il faut remarquer :30 31

Sauf ouverture sur le march financier amricain prvu dans laccord de libre change Les abattements fiscaux sur lIS pour les entreprises sintroduisant en bourse ne tombe pas sous la fiscalit de lpargne, mais sont repris dans cette tude car affectant le volume doffre de valeurs mobilires. La loi sur l'exonration fiscale pour les socits voulant s'introduire en bourse a t promulgue en 2001 et les entreprises devaient pour s'introduire avoir soit 3, 2 ou 1 exercice certifi en fonction des marchs de cotation. Les entreprises ont prfr le march principal ncessitant 3 exercices certifis parce qu'il est cot en continu et qu'il est plus liquide. Il fallait donc anticiper la dure ncessaire pour ces entreprises pour avoir 3 exercices certifis si elles ne les avaient pas dj. Le faible niveau d'introduction bnficiant des abattements avant 2005 ne devrait pas tre considr comme un manque de besoin des entreprises de tels abattements. Il faudrait donc maintenir cette incitation fiscale pour au moins une anne supplmentaire pour permettre plus d'entreprises de se coter en bourse.

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a) indcision quant au principe dextension de la couverture de retraite obligatoire lensemble des catgories socio-professionnelles du fait de la situation actuelle et prvisionnelle des caisses de retraite publiques. Les rgimes de retraites obligatoires ne couvrent que 25% de la population active; b) absence dun rgime de retraite obligatoire des indpendants32 ; c) produits de retraite facultatifs dindpendants peu dvelopps ; d) rgimes complmentaires par capitalisation peu dvelopps, part CIMR ; e) produits assurance-vie vocation dpargne/retraite: souscription stagnante voire en rgression ; f) peu dincitations au contrat rente/ducation ; et g) distribution de produits assurance/rente trs limite. (Section 5.3) 4.2.6 Lpargne longue des MRE est peu capte au Maroc : a) manque de produits concurrentiels avec ceux trouvs par les MRE dans leur pays de rsidence ; et b) insuffisante communication et information visant les MRE sur les options dinvestissement.

4.3

Au niveau de lintermdiation financire :

4.3.1 Le niveau de bancarisation est trs bas ; lpargne informelle et rurale, nest pas ou nest que faiblement capte, respectivement ; et le rseau de BAM (La Poste) est faiblement valoris pour la collecte de lpargne. La sousbancarisation33 (quartiers sub-urbains et monde rural) est un obstacle important llargissement des sources dpargne. (Section 5.2) 4.3.2 Faible pression des besoins en investissement sur loffre de financement long. (Section 3.3) 4.3.3 Peu dincitations fiscales et autres34 pour les instruments longs. Les intermdiaires penchent pour les instruments courts . (Section 3.4) 4.3.4 La faiblesse dapproche dun nombre de socits de bourse ne favorise pas le financement de lentreprise par mission dobligations, par alternative aux financements bancaires. (Section 2.2.4, point 9)

Il semble quune rforme dans ce secteur est envisage par les autorits. Voir Evolution de la bancarisation au Maroc dans BAM : Rapport Annuel sur le Contrle, lactivit et les rsultats des tablissements de crdit, Exercice 2004 (y compris comparaisons internationales sur la densit bancaire) 34 Voir SBVC : Enqute nationale sur lpargne individuelle au Maroc (2003). Prsentation de la motivation de lpargnant : faiblesse du rendement combine avec le poids de la fiscalit ; scurit financire ; rle [faiblesse] de la communication, etc. Les mrites dune nouvelle enqute plus cible seraient considrer33

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4.4

Au niveau des pargnants

4.4.1 Le revenu national brut par habitant est encore faible de lordre de 16 700 MAD et le taux de pauvret se situait 14.2% en 200535. La population est encore largement illettre financirement. 4.4.2 Le comportement de lpargnant marocain est orient vers les produits scuriss et liquides et limmobilier. 4.4.3 Le haut niveau dautofinancement des mnages. Par exemple, dans le secteur immobilier les investissements sont largement autofinancs en partie hors du circuit financier. 4.4.4 Le potentiel important de mobilisation au niveau du secteur informel (quantifi de manire imprcise) est peu valoris. (Section 5.2) 4.4.5 Faible capacit dpargne intrieure lie au niveau de revenu disponible de la population et de la proportion de fonds pargnables et de la fiscalit. Nanmoins, limpact de la fiscalit nest pas dtermin clairement36. 4.4.6 Les pargnants ont une connaissance insuffisante de la panoplie de produits dpargne disponibles.

Le taux de pauvret mesure la part des individus dont le niveau de vie est infrieur au seuil de pauvret relative fix un revenu mensuel de 1687 dirham par mnage en milieu rural et 1745 dirhams en milieu urbain. 36 Voir comparaisons internationales dans Banque Mondiale : Note de Stratgie du Secteur Financier (2000 seulement)

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5. MESURES FONDAMENTALES ET STRUCTURANTES DE LEPARGNE LONGUELes mesures structurantes suivantes apparaissent importantes pour amliorer la mobilisation de lpargne longue au Maroc. Plusieurs de ces mesures dpendent de dcisions caractre rglementaire ou fiscal, telles lintroduction de plans dpargne organiss (PEOs), une plus forte intgration du march financier marocain dans les marchs internationaux afin dintensifier la concurrence, et une rglementation optimise des OPCR et SICAFIs. Les mesures pouvant fondamentalement renforcer les dispositifs mobilisateurs de lpargne longue comprennent : 1. Plans dEpargne Organiss (PEOs) ; 2. Renforcement du niveau de bancarisation ; 3. Elargissement des rgimes de retraites obligatoires et volontaires ; 4. Mesures dintgration du march des capitaux marocain dans les marchs internationaux ; 5. Micro-pargne ; 6. Modification de la Loi rgissant les OPCR ; 7. Introduction du cadre rglementaire et fiscal des SICAFIs ; et 8. Politique dincitations pour bas revenus et orientation sur le long terme

5.1

Plans dpargne Organiss (PEO)

Par PEO il est entendu des produits de type plans dpargne individuels tels que: Plan dEpargne Logement (PEL) Plan dEpargne Actions (PEA) Plan dEpargne Entreprise (PEE) ; Fonds Commun de Placement Entreprise (FCPE)

Le plan d'pargne logement (PEL) est un systme d'pargne donnant accs, aprs une phase d'pargne d'une dure minimale (4 ou 5 ans), un prt immobilier un taux privilgi. Les dpts sont gnralement plafonns. Le plan dpargne actions (PEA) prend la forme dun compte titre qui permet de grer un portefeuille dactions. Le PEA offre un cadre fiscal avantageux : en effet, les oprations boursires sur le PEA sont exonres d'impt sil est dtenu durant une priode minimale (5 8 ans). Les dividendes des produits chappent galement l'impt. 39

Le plan dpargne entreprise (PEE) est d'un plan d'pargne ouvert auprs de l'entreprise sur lequel le salari peut faire des versements libres s'il le souhaite. Les sommes sont places en valeurs mobilires. L'entreprise doit galement abonder le plan, c'est--dire, augmenter l'pargne du salari en apportant des sommes ou en payant les frais de gestion. Les sommes ainsi pargnes sont bloques au minimum pendant une priode donne (gnralement 5 ans) pour bnficier dune exonration fiscale. Ces produits, bass sur des incitations fiscales et autres incitations telles que bonifications des taux dans le cas des PEL, nexistent pas actuellement au Maroc, car la rglementation (cadre juridique et incitatif) pour susciter lintrt des pargnants et salaris37, le cas chant, la constitution dune pargne scurise, oriente vers la scurisation des mnages ou la constitution dune rente de retraite, est actuellement absente. LAPSB a mandat un examen prliminaire38 sur les PEOs visant une priode de dtention de lpargne dans ces plans au-del de 4 annes et reposant sur la gestion collective (OPCVMs). La principale justification de lavantage fiscal servant de base ce type dinstrument est que le cot fiscal pour lEtat devrait tre largement compens par llargissement de lassiette suite au captage de lpargne aujourdhui non-financire et non dclare et donc par dfinition non fiscalise. Dans loptique dune politique dincitations oriente sur la dynamisation de lpargne long terme, le dveloppement de ce type dinstruments avec les supports ncessaires prend une place prpondrante. Nous pensons de plus que cette politique doit tre essentiellement cible vers les couches bas revenus, peu ou pas bancarises et plus vulnrables la baisse de revenus en cas de maladie ou de vieillesse (voir galement Section 5.9). La faisabilit des PEOs dpend en majeure partie des supports fiscaux. Mais il est noter que mme en labsence dincitations fiscales, un nombre de PEOs ont t initis au Maroc : - des PEEs ont t installs au sein de deux banques et certaines multinationales prsentes au Maroc ; et - il existe quelques comptes dpargne logement au niveau de certaines banques39. Nanmoins, un dveloppement plus large est difficilement envisageable sans le support fiscal normalement accord ce type de plans dans dautres juridictions. Concernant les PEL, alors que le logement est trs mobilisateur dpargne longue, il nexiste pas encore un PEL soutenu par lEtat, sous-jacent au crditDe plus, des obstacles rglementaires ont t relevs la participation des employs de filiales de multinationales dans le PEE du groupe 38 Etude de Christian de Boissieu : Proposition pour relancer les marchs financiers au Maroc 39 un PEL a t mis en place par le CIH pour ses clients (ex. : Iskane pour le CIH) mais sans une relle incitation37

40

hypothcaire, bien que les besoins en logement soient importants40. LEtat soutient laccs au logement41, mais sans encourager une pargne sous-jacente, et certains organismes favorisent laccs au logement pour certains catgories socioprofessionnelles42.

5.2

Renforcement du niveau de bancarisation

Le niveau de bancarisation au Maroc est de lordre de 25%. La sous-bancarisation43 (quartiers sub-urbains et monde rural) et la distribution trop modeste de produits financiers travers lensemble du pays sont des obstacles importants llargissement des sources dpargne. Le rseau de BAM constitue une des rponses les plus importantes ce manque. Le rseau de la Poste est actuellement faiblement exploit (autre que Caisse dEpargne Nationale et le CCP)44 ; de plus, la Poste nest pas encore une banque. Le potentiel important de mobilisation au niveau du secteur informel est peu valoris. Ce potentiel est quantifi de manire imprcise mais tait estim la suite dune enqute de 1998 17% du PIB, hors secteur agricole45. Ds lors, le dveloppement des services financiers de Barid Al-Maghrib (BAM) (la Poste)46 revtent une importance primordiale dans la mobilisation de lpargne au Maroc.

Le dficit en logements a t estim, fin 2002, 1 240 000. A cela il convient dajouter les besoins des nouveaux mnages qui se forment annuellement et dont le nombre slve 130 000 dont 90 000 en milieu urbain. Le financement du logement au Maroc est encore largement domin par lautofinancement. Lenqute nationale sur la consommation des mnages effectue en 2000/2001 par le Haut Commissariat au Plan value cet autofinancement 52%. En 2005, le nombre de prts lhabitat reprsentait 47% des logements construits durant cette anne li entre autres la stratgie de positionnement des banques sur ce crneau et la sur liquidit du march favorisant une baisse des taux et un allongement des dures des crdits (Source : Rapport BKAM de la supervision bancaire de 2005) 41 Tel que laccs au logement social par le fonds de garantie des personnes revenus modestes ou non rguliers (FOGARIM) 42 Il convient de citer entre autres la convention entre les organismes de crdit hypothcaire (banques), CCG, CDG et la Fondation Mohammed VI pour amliorer les conditions de lpargne et du crdit logement pour enseignants du secteur public 43 Voir Evolution de la bancarisation au Maroc dans BAM : Rapport Annuel sur le Contrle, lactivit et les rsultats des tablissements de crdit, Exercice 2005 (y compris comparaisons internationales sur la densit bancaire) 44 Nanmoins La Poste distribue actuellement des produits financiers comme un courtier 45 Selon le rapport d'enqute nationale sur le secteur informel non agricole des mnages ralis en 1990-2000 par le Dpartement de la Prvision Economique et du Plan : le secteur informel non agricole des mnages contribue pour 17% du PIB selon le nouveau systme de comptabilit nationale (SCN 1993) et pour lanne de base 1998" . 46 La BAM est un tablissement public en charge des services postaux ainsi que des services financiers suivants : o o o Collecte de lpargne travers la CEN (Caisse d'Epargne Nationale); Emission de mandats-poste (national & international); Gestion du service des comptes courants des chques postaux (CCP).

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Dans le cade des mesures visant le dveloppement des canaux de mobilisation de lpargne, une tude sur le dveloppement des services financiers de BAM a t lance par la DTFE en octobre 2003 et acheve en dcembre 2004. Les objectifs de cette tude taient de dfinir le meilleur cadre institutionnel et rglementaire pouvant permettre BAM de dvelopper laccs aux services financiers de base et la bancarisation dune grande partie de la population; de diversifier ses sources de revenus et damliorer la mobilisation de lpargne; de diversifier ses capacits de placement et dinvestissement et de contribuer au dveloppement des marchs financiers47. Ltude a identifi plusieurs scnarii de rforme des services financiers de BAM, et a retenu celui de la filialisation des services financiers de BAM au sein dune banque de la Poste dont le rle serait de centraliser les dpts collects par BAM et de sa trsorerie, de placer ces dpts, den grer la transformation financire et den assurer la liquidit48. Une tude de faisabilit de ce scnario de rforme sera incessamment lance par la DTFE devant rpondre aux deux principaux objectifs suivants : (i) Approfondir ce scnario de banque postale et dfinir les modalits de sa mise en uvre lhorizon 2010 (dfinition de ses activits, capitalisation sur le rseau de BAM, identification des segments de clientle et laboration dune organisation et de procdures au niveau des standards bancaires); et (ii) Explorer les axes de partenariats envisageables pour BAM en vue dune concrtisation court terme du dveloppement des services financiers (dfinition des domaines de partenariat permettant BAM dtoffer son offre de services financiers et proposition de projets de rdaction de la rglementation pour une mise en place rapide de ces nouveaux produits).49 Il est attendu que, sujet une valuation de la rentabilit des rseaux BAM, une filiale initialement publique (prliminairement une ouverture