2
LIGUE ALGERIENNE POUR LA DEFENSE DES DROITS DE L'HOMME C O M M U N I Q U E Les émeutes qui rappellent curieusement "Octobre 88". C'est vraiment insupportable. Où va-t-on à ce rythme? Un pays comme le notre très riche par son potentiel économique et humain. Un pays mal dirigé, meurtri, un peuple qui souffre de la pauvreté, de l'injustice du népotisme et surtout la dilapidation des deniers publics par des cadres de l'Etat corrompus. La hausse des prix de certains produits alimentaires ne date pas d'aujourd'hui mais c'est la goutte qui a fait déborder le vase. L'Etat n'a jamais pris en priorité les nécessités et les besoins du peuple, n'a jamais pris en considération ses souffrances. La cherté de la vie fait partie du lot quotidien de la population. Un Etat policier présent pour réprimer aveuglement toute contestation politique ou sociale pour faire régner l'injustice et tolérer l'intolérable, le commerce informel, la pratique des prix illicites, la corruption et d'autres crimes organisés. L'augmentation des prix sur les aliments de base est monnaie courante du système mais cette fois-ci les limites sont dépassées. Certains produits domestiques et alimentaires à l'exemple des produits de base, (sucre, huile, légumes secs, et bien d'autres) ont connu une flambée exorbitante et sont hors de portée du simple citoyen ou même de la classe moyenne. Si les artères et les ruelles sont investies par des contestataires dans les villes et villages pour protester contre la cherté de la vie, pour d'autres il s'agit de manifester sa colère contre le système en place responsable de cette faillite dramatique et cette misérable situation. Ce n'est pas tout a fait une surprise. L'explosion alimentée par le désarroi était prévisible. Un peuple surexploité souffrant d'un système autiste fonctionnant aux prébendes et ne trouvant plus de moyens d'expression en l'absence de relais politiques légitimes ne peut que recourir à la rue avec tous les dangers que cela comporte. Sommes-nous condamnés à subir cette situation faite d'abus et de reniements? La situation est grave et nous sommes au bord d’un suicide collectif et face au risque de la réédition d'une décennie sanglante, j’en appelle au cœur et à la raison de toutes et de tous et en particulier aux tenants du pouvoir pour puiser dans nos ressources patriotiques afin de contribuer, chacun selon ses moyens, à la résolution de la crise qui ébranle notre pays. Hadj SMAÏN Membre dirigeant de la LADDH.

Flambée des prix en Algérie

Embed Size (px)

DESCRIPTION

Communiqué de la Ligue algérienne de défense des droits de l'homme

Citation preview

Page 1: Flambée des prix en Algérie

�ن�س�ا�ن�ا�ل�ج�ز�ا�ئ�ر�ي�ة �ل�ل�د�ف�ا�ع �ع�ن �ح�ق�و�ق �ا�ل�إ�ب�ط�ة �ا�ا�ل�رLIGUE ALGERIENNE POUR LA DEFENSE DES DROITS DE L'HOMME

C O M M U N I Q U E

Les émeutes qui rappellent curieusement "Octobre 88". C'est vraiment insupportable. Où va-t-on à ce rythme? Un pays comme le notre très riche par son potentiel économique et humain. Un pays mal dirigé, meurtri, un peuple qui souffre de la pauvreté, de l'injustice du népotisme et surtout la dilapidation des deniers publics par des cadres de l'Etat corrompus. La hausse des prix de certains produits alimentaires ne date pas d'aujourd'hui mais c'est la goutte qui a fait déborder le vase. L'Etat n'a jamais pris en priorité les nécessités et les besoins du peuple, n'a jamais pris en considération ses souffrances. La cherté de la vie fait partie du lot quotidien de la population. Un Etat policier présent pour réprimer aveuglement toute contestation politique ou sociale pour faire régner l'injustice et tolérer l'intolérable, le commerce informel, la pratique des prix illicites, la corruption et d'autres crimes organisés. L'augmentation des prix sur les aliments de base est monnaie courante du système mais cette fois-ci les limites sont dépassées. Certains produits domestiques et alimentaires à l'exemple des produits de base, (sucre, huile, légumes secs, et bien d'autres) ont connu une flambée exorbitante et sont hors de portée du simple citoyen ou même de la classe moyenne. Si les artères et les ruelles sont investies par des contestataires dans les villes et villages pour protester contre la cherté de la vie, pour d'autres il s'agit de manifester sa colère contre le système en place responsable de cette faillite dramatique et cette misérable situation. Ce n'est pas tout a fait une surprise. L'explosion alimentée par le désarroi était prévisible. Un peuple surexploité souffrant d'un système autiste fonctionnant aux prébendes et ne trouvant plus de moyens d'expression en l'absence de relais politiques légitimes ne peut que recourir à la rue avec tous les dangers que cela comporte.

Sommes-nous condamnés à subir cette situation faite d'abus et de reniements?

La situation est grave et nous sommes au bord d’un suicide collectif et face au risque de la réédition d'une décennie sanglante, j’en appelle au cœur et à la raison de toutes et de tous et en particulier aux tenants du pouvoir pour puiser dans nos ressources patriotiques afin de contribuer, chacun selon ses moyens, à la résolution de la crise qui ébranle notre pays. Hadj SMAÏN Membre dirigeant de la LADDH.

Page 2: Flambée des prix en Algérie