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Foi et Patrie, La prédication du protestantisme français pendant la Première Guerre mondialeby Laurent GambarottoReview by: Patrick HarismendyArchives de sciences sociales des religions, 43e Année, No. 104 (Oct. - Dec., 1998), pp. 88-89Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/30114794 .

Accessed: 14/06/2014 20:17

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ARCHIVES DE SCIENCES SOCIALES DES RELIGIONS

les expatri6s qui travaillent dans le Golfe. Dans le cas des soci6t6s islamiques de placement de fonds, les enjeux apparaissent quelque peu dif- f6rents et surtout d'une port6e beaucoup plus consid6rable.

L'A. conclut que de fagon plus g6ndrale, la coexistence, r6sultant essentiellement d'une r&-

cup6ration qui est le fait de l'Etat, aboutit i

la concurrence entre deux probl6matiques de < l'6conomie islamique >>. L'une, << islamiste >>,

r6cuse cette coexistence et pr6ne A terme un systime totalement islamis6, l'autre, officielle, soutient un point de vue pragmatique et n'ad- met le r6f6rent religieux que dans la mesure oi il r6pond P une certaine demande sociale. C'est de cette dernibre probl6matique que re- live la fatwa du mufti de la R6publique en 1989. Il n'est pas du tout stir qu'elle ait suffi P clore le d6bat, au contraire. En revanche, elle a probablement contribu6, dans le domaine de la pratique, P une certaine marginalisation de la finance islamique priv6e sur la schne ban- caire, marginalisation encore accentu6e depuis 1991 par les mesures financibres qui visaient P lib6rer P la hausse les taux d'int6rit des ban- ques conventionnelles.

Mustapha Naimi.

104.25 GAMBAROTTO (Laurent).

Foi et Patrie, La predication du protestan- tisme frangais pendant la Premiere Guerre mondiale. Genive, Labor et Fides, 1996, 466 p. (pr6face d'Andr6 Encrev6) (bibliogr., index) (coll. << Histoire et soci6t6 >>).

Empruntant son titre P un recueil de ser- mons prach6s en 1870-1871 par le pasteur E. Dhombres, cette thise 16gbrement abr6g6e par- ticipe de la red6couverte de 1914-1918 dans I'exp6rience chr6tienne et prolonge la recher- che pionnibre de Guy Labarraque sur le mime thbme (1987, in6dite). La pr6dication 6tant au cceur du culte r6form6, l'auteur est parti d'un corpus de 669 sermons publi6s auxquels s'ajoutent 250 extraits et manuscrits qu'il a soumis P une analyse linguistique par informa- tique. Pour garantir la repr6sentativit6 de ces textes, 12 pr6dicateurs appartenant aux divers courants th6ologiques ont 6td plus particulib- rement 6tudi6s, quatre 6tant aumi6niers ou mo- bilis6s et beaucoup ayant des fils au front. On pourra regretter de ce point de vue, P ct6t d'une bonne bibliographie, I'absence de pr6- sentation des sources (sermons et presse) dont certaines constituaient de r6elles trouvailles. Le plan adopt6, deux parties de quatre chapi- tres chacune, repose sur une approche d'abord

diachronique, puis th6matique en termes d'en- jeux spirituels donnant parfois l'impression de deux recherches accoldes, l'une d'histoire, l'autre de thdologie, mais le corpus lui-mfme commandait ce choix. En effet, das le d6but des hostilit6s, les sermons privil6gient quatre axes de r6flexion : la consolation, I'6dification et le courage, l'interrogation sur le dessein de Dieu, l'attente eschatologique, avec en arribre- plan une didactique doctrinale qu'exprime une v6ritable h6g6monie th6ologique. Les r6f6ren- ces directes au contexte et les citations ne pe- sent que pour un tiers dans la surface totale des sermons.

Mais peut-on parler d'originalit6 homil6ti- que durant ces anndes ? La r6ponse sera nuan- c6e. Proches d'un r6gime dont ils partagent principes et ligne politique, les pasteurs en r6- percutent finalement les attentes et participent spirituellement P la grande d6cimation. L'anti- protestantisme des deux d6cennies pr6c6dentes n'y est pas 6tranger et le sur-patriotisme de mi- norit6 fonctionne P plein. Cela n'empiche pas certains de dissocier l'Etat prussien et les chr6- tiens allemands. Mais si jusqu'au d6but de 1916 on peut dire encore que << le crime d'un ennemi ne justifierait pas notre crime; le droit viol6 reste le droit >> (H. Lafon, f6vrier 1915, p. 274), ensuite le pardon et la r6conciliation chr6tienne semblent impossibles sans repen- tance initiale de l'ennemi. Second point: si l'effort th6ologique est 6vident, il r6plique les distinctions 6vang61iques/lib raux (4000 oc- currences de << Dieu > contre 2 000 en chiffres ronds), et les 6volutions de longue dur6e pri- vil6giant les r6f6rences n6o-testamentaires bien adapt6es P une christologie de la Croix. En re- vanche, comme le montre bien 1'A., celle-ci s'accompagne d'un surgissement, ou plut6t d'un re-surgissement du mal, bien oubli6 de- puis les pr6dications d'Adolphe Monod au mi- lieu du sibcle pr6c6dent. Il s'agit done plut6t d'une illusion thdologique pr6figurant, parallP- lement au glissement de la dogmatique P l'6thi- que, un nouveau rapport au Mystbre. Troisibme point: les incontestables revolutions int6rieu- res d6cel6es tout au long du livre souffrent peut-6tre d'un certain manque de profondeur de champ. Ou plus exactement, on regrette l'absence d'un << aprbs-guerre >>. Car l'un des int6rfts majeurs de cette thbse est d'avoir pu donner un acte de naissance P grand nombre de questions, tris bien 6tudi6es, qui agitent les intellectuels chr6tiens dans les ann6es 1920 comme l'ont d6montr6 les diverses contribu- tions rassembl6es par Pierre Colin (cf. Arch., 98-16). Parmi ces thbmes: les usages de la paix, la fonction des intellectuels, la r6g6n6ra- tion, la place des femmes, la r6union de

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BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE

I'ERF..., la guerre consomme done une rupture, mais davantage dans le procks de la modernit6 protestante que dans ses expressions thdologi- ques, ce qui laissera du champ au barthisme. Une interrogation enfin: le recours A l'infor- matique dans sa version << lourde>> 6tait-il in- dispensable? Car la quasi absence de comparaison avec les pr6dications catholiques restreint parfois la port6e du propos. Le mat&- riau publid par Annette Becker en particulier sur l'6cho chez les fiddles de la mobilisation spirituelle, pouvait suggdrer des considdrations sur l'Eucharistie, la notion de <r6veil a>, l'6ventuelle dichotomie entre pasteurs et croyants. Et 1 aussi, la crise spirituelle des an- n6es trente aurait trouv6 racine.

Patrick Harismendy.

104.26 GREEN (Simon).

Religion in the Age of Decline: Organisation and Experience in Industrial Yorkshire 1870-1920. Cambridge, Cambridge University Press, 1996, 426 p.

S. G.'s book contributes to the current revi- val of debate on theories of secularisation in late nineteenth - and early twentieth-century Britain. This lively and provocative book des- cribes the social history of religion in the three manufacturing towns of Keighley, Denholme and Halifax in the West Riding of Yorkshire in the later Victorian and Edwardian period. The study evaluates the relative success and failure of major church institutions in this area to respond to the technical, demographic and spatial difficulties which modernisation presen- ted. The author does so principally through a detailed, institutionally focused analysis of re- ligious ideas.

S.G.'s book highlights the origins, dyna- mics and consequences of church extension and the erection of new church buildings and the regeneration of older facilities. He identi- fies this impetuous towards church growth, as an organisational response to social and insti- tutional difficulty. The least visible conse- quence of this building response is traced in a detailed account of the transformation of the political economy of established and voluntary religious organisations in the last decades of the Nineteenth Century. S. G. argues for the in- trusion of more "worldly" forms of financial organisation into the organisational structure of the churches looking in particular at how dif- ferent churches raised money and at the forms of institutional and symbolic life which resul- ting from these financial arrangements. Fur-

thermore, he considers the impact which church extension and liberalisation had on the "associational ideal" which previously cemen- ted these communities and defined their raison d'8tre. S. G. charts in a subtle and perceptive manner the shifts in the self-image of these institutions during the later Nineteenth Century and the implications this had for the future suc- cess or failure of the churches in the Twentieth Century. Although, projects for institutional growth succeeded in one respect, notably in terms of institutional growth, this success brought a change in the very nature of the ins- titutions themselves and in the quintessence of contemporary religious experience so as to render the churches particularly vulnerable to unprecedented failure. The increased responsi- veness of the churches to the surrounding cul- ture of modernity, their increased inclusivity in terms of membership and the growing organi- sational complexity of the churches combined to undermine the associational ideal and to make these institutions far more vulnerable to displacement by alternative secular and volun- tary organisations.

This careful analysis challenges received li- nes of thinking in a number of respects: First it offers a critique of the current state of the historiographical debate by offering a synthesis of the so-called "pessimistic school" on the one hand, and the "optimistic school" on the other. S. G.'s criticism of the revisionism which has emerged during the last twenty years within the social history of religion is directed not so much against the dismantling of the old orthodoxies but rather he criticises this revi- sionism for having failed to establish a new synthesis in place of the traditional sociologi- cal theory of secularisation. In part, he blames this failure on the unwillingness of historians of religion to engage conceptually with the so- ciological theory, a criticism which his own book does much to redress. Throughout his book, S. G. challenges the polarity of mutually exclusive intellectual categories which have arisen within the modern British religious his- toriography. He attacks the pessimists empha- sis on long-term downward trends in religious membership, affiliation and attendance and their tendency to blame this solely on wider exogenous forces in society such as industria- lisation, urbanisation and rationalisation. He argues that this line of analysis fails to take into account the buoyancy of religious organi- sations and experiences in the period when the- se factors of decline were meant to be at their strongest.

On the other hand he points to the "optimis- tic" emphasis on the strength of religious

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