1
Communications affichées : dialyse / Néphrologie & Thérapeutique 10 (2014) 291–330 311 AD53 Troubles minéraux et osseux dans une population de dialysés chroniques : évaluation de l’adhésion au recours KDIGO K. Mnif , S. Toumi , H. Mahfoudh , F. Jarraya , J. Hachicha Néphrologie, centre hospitalo-universitaire Hédi Chaker, Sfax, Tunisie Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (K. Mnif) Introduction Les troubles du métabolisme minéral et osseux (TMO) sont fréquents en hémodialyse chronique. Le risque élevé de complications liées à ces troubles justifie une prévention et un traitement adaptés. L’objectif de notre étude est de déterminer la prévalence des TMO chez nos hémodialysés chroniques ainsi que le taux de conformité aux recommandations KDIGO. Patients et méthodes Il s’agit d’une étude rétrospective incluant 82 patients hémodialysés chroniques. Nous avons recueilli les don- nées démographiques, cliniques, biologiques (calcémie, phospho- rémie, taux de la parathormone, 25-OH vitamine D, phosphatases alcalines), radiologiques (ASP de profil et échographie cardiaque) et thérapeutiques de nos patients. Ensuite, nous avons évalué la conformité des différents paramètres par rapport aux cibles des KDIGO 2009. Résultats Les douleurs osseuses étaient présentes chez 47,6 % des patients. Le prurit chez 34,1 % et l’œil rouge chez 26,8 %. Sur le plan biologique, la PTH moyenne était de 474,09 ± 388,52 pg/mL, la calcémie moyenne 2,22 ± 0,2 mmol/L, la phosphorémie moyenne 1,55 ± 0,58 mmol/L, la vitamine D moyenne 17,32 ± 10,65 nmol/L et les phosphatases alcalines moyennes 184,35 ± 190. Nous avons noté des fractures pathologiques chez 6,1 %, des calcifications vas- culaires chez 1,2 % et des calcifications valvulaires chez 20,7 %. Une parathyroïdectomie a été réalisée chez 7,3 % des patients. Les cibles des recommandations KDIGO ont été atteintes dans 76,8 % des cas pour la calcémie, 34,1 % pour la phosphorémie et 54,9 % pour la PTH. Discussion et conclusion Chez nos patients, les cibles recomman- dées par les KDIGO n’ont été atteintes dans leur globalité que dans 10,4 % des cas. Ceci est expliqué par plusieurs causes : la non-observance du traitement non évaluée mais certes impor- tante devant le goût désagréable du chélateur calcique, la dose de dialyse inadéquate (seulement 2 séances par semaine chez 41,5 % des patients) du fait de l’encombrement du centre et la non- disponibilité des chélateurs non calciques du phosphore et/ou de calcimimétiques. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclara- tion de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2014.07.054 AD54 Fractures pathologiques chez l’hémodialysé N. Zenasni , B. Noto-Kadou-Kaza , F. Kanbouchi , S. El Khayate , M. Zamd , G. Medkouri , M. Benghanem Gharbi , B. Ramdani Néphrologie dialyse et transplantation rénale, CHU Ibn Rochd, Casablanca, Maroc Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (N. Zenasni) Introduction L’insuffisance rénale chronique (IRC) est associée à un risque accru de fractures ; cause importante de morta- lité et de morbidité chez les hémodialysés chroniques. L’objectif est d’évaluer la prévalence des fractures pathologiques chez nos patients hémodialysés chroniques (HDC), d’analyser leurs particu- larités et les facteurs de risque de leur survenue. Patients et méthodes Notre étude transversale a porté sur 103 dossiers médicaux des hémodialysés chroniques recensés dans notre service, parmi lesquels nous avons identifié les patients ayant développé au moins une fracture pathologique. La fracture patho- logique est définie par toute fracture survenant spontanément ou à la suite d’un traumatisme minime. Résultats Sur 103 patients hémodialysés, 11 ont développé une fracture pathologique (10,7 %), il s’agit de 6 hommes et 5 femmes. L’âge moyen de nos patients est de 48 ± 13,6 ans. La durée médiane de dialyse est de 11 ± 8,5 ans. La fracture est survenue après un délai moyen de dialyse de 8,5 ans. Les chutes simples représentent le principal mécanisme de survenue des fractures (72,7 %). Le siège de fracture est dominé par le fémur et les côtes (27,3 % chacun). L’analyse des facteurs de risque de survenue des fractures patholo- giques a retrouvé l’hyperparathyroïdie. Discussion et conclusion L’incidence des fractures chez l’hémodialysé est quatre fois plus que la population générale. Deux mécanismes principaux peuvent expliquer ce risque frac- turaire nettement accru chez l’hémodialysé : soit une moindre résistance de l’os aux traumatismes, soit une propension accrue aux chutes. Parmi les causes de la moindre résistance de l’os on note l’hyperparathyroïdie qui est le seul facteur retrouvé dans notre étude. Les fractures pathologiques sont relativement fré- quentes chez nos hémodialysés. Le contrôle optimal de la balance phosphocalcique, en visant les cibles des recommandations de bonne pratique clinique, ainsi que la prévention des chutes chez les hémodialysés peuvent contribuer à réduire le risque de fracture osseuse. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclara- tion de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2014.07.055 AD55 Effet de la vitamine D native sur la concentration de parathormone chez le patient hémodialysé : y a-t-il un intérêt au dosage de la parathormone non oxydée ? P. Delanaye 1,, L. Weekers 1 , X. Warling 2 , M. Moonen 2 , N. Smelten 3 , J.-M. Krzesinski 1 , E. Cavalier 4 1 Néphrologie – Dialyse – Transplantation rénale, université de Liège, CHU Sart-Tilman, Liège, Belgique 2 Néphrologie – Dialyse, centre hospitalier régional la Citadelle, Liège, Belgique 3 Néphrologie – Dialyse, centre hospitalier du Bois de l’Abbaye, Seraing, Belgique 4 Chimie Médicale, université de Liège, CHU Sart-Tilman, Liège, Belgique Auteur correspondant. Adresse e-mail : pierre [email protected] (P. Delanaye) Introduction La vitamine D native est recommandée dans le trai- tement du patient hémodialysé. Dans une étude randomisée sur 1 an, nous avions montré que le cholécalciférol avait un effet béné- fique sur la concentration de parathormone (PTH). En effet, les variations de PTH étaient significativement différentes dans le groupe placebo par rapport au groupe traité. Cependant, les concen- trations de PTH atteintes à 1 an n’étaient pas différentes. Une étude récente a montré que la PTH non oxydée était celle biologique- ment active. Nous avons voulu voir si un traitement par vitamine D influenc ¸ ait différemment la PTH non oxydée par rapport à la PTH intacte. Patients et méthodes Nous avons réanalysé les échantillons de l’étude prospective. L’analyse porte sur 27 patients qui ont terminé l’étude à 1 an. Les concentrations de PTH sont mesurées au début de l’étude et à 1 an avec une trousse de PTH intacte (Elecsys) et, avec cette même trousse, après traitement avec des anticorps anti-PTH oxydée (Immundiagnostik). Résultats Les patients traités par placebo (n = 11) et ceux trai- tés par 25 000 UI de cholécalciférol (1 ×/15 j) avaient, au départ,

Fractures pathologiques chez l’hémodialysé

  • Upload
    b

  • View
    217

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Fractures pathologiques chez l’hémodialysé

Communications affichées : dialyse / Néphrologie & Thérapeutique 10 (2014) 291–330 311

AD53

Troubles minéraux et osseux dans unepopulation de dialysés chroniques :évaluation de l’adhésion au recoursKDIGOK. Mnif ∗, S. Toumi , H. Mahfoudh , F. Jarraya , J. HachichaNéphrologie, centre hospitalo-universitaire Hédi Chaker, Sfax, Tunisie∗ Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected] (K. Mnif)

Introduction Les troubles du métabolisme minéral et osseux(TMO) sont fréquents en hémodialyse chronique. Le risque élevéde complications liées à ces troubles justifie une prévention et untraitement adaptés. L’objectif de notre étude est de déterminer laprévalence des TMO chez nos hémodialysés chroniques ainsi quele taux de conformité aux recommandations KDIGO.Patients et méthodes Il s’agit d’une étude rétrospective incluant82 patients hémodialysés chroniques. Nous avons recueilli les don-nées démographiques, cliniques, biologiques (calcémie, phospho-rémie, taux de la parathormone, 25-OH vitamine D, phosphatasesalcalines), radiologiques (ASP de profil et échographie cardiaque)et thérapeutiques de nos patients. Ensuite, nous avons évalué laconformité des différents paramètres par rapport aux cibles desKDIGO 2009.Résultats Les douleurs osseuses étaient présentes chez 47,6 % despatients. Le prurit chez 34,1 % et l’œil rouge chez 26,8 %. Sur leplan biologique, la PTH moyenne était de 474,09 ± 388,52 pg/mL, lacalcémie moyenne 2,22 ± 0,2 mmol/L, la phosphorémie moyenne1,55 ± 0,58 mmol/L, la vitamine D moyenne 17,32 ± 10,65 nmol/Let les phosphatases alcalines moyennes 184,35 ± 190. Nous avonsnoté des fractures pathologiques chez 6,1 %, des calcifications vas-culaires chez 1,2 % et des calcifications valvulaires chez 20,7 %. Uneparathyroïdectomie a été réalisée chez 7,3 % des patients. Les ciblesdes recommandations KDIGO ont été atteintes dans 76,8 % des caspour la calcémie, 34,1 % pour la phosphorémie et 54,9 % pour la PTH.Discussion et conclusion Chez nos patients, les cibles recomman-dées par les KDIGO n’ont été atteintes dans leur globalité quedans 10,4 % des cas. Ceci est expliqué par plusieurs causes : lanon-observance du traitement non évaluée mais certes impor-tante devant le goût désagréable du chélateur calcique, la dose dedialyse inadéquate (seulement 2 séances par semaine chez 41,5 %des patients) du fait de l’encombrement du centre et la non-disponibilité des chélateurs non calciques du phosphore et/ou decalcimimétiques.

Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclara-tion de conflits d’intérêts.

http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2014.07.054

AD54

Fractures pathologiques chezl’hémodialyséN. Zenasni ∗, B. Noto-Kadou-Kaza , F. Kanbouchi , S. El Khayate ,M. Zamd , G. Medkouri , M. Benghanem Gharbi , B. RamdaniNéphrologie dialyse et transplantation rénale, CHU Ibn Rochd,Casablanca, Maroc∗ Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected] (N. Zenasni)

Introduction L’insuffisance rénale chronique (IRC) est associéeà un risque accru de fractures ; cause importante de morta-lité et de morbidité chez les hémodialysés chroniques. L’objectifest d’évaluer la prévalence des fractures pathologiques chez nospatients hémodialysés chroniques (HDC), d’analyser leurs particu-larités et les facteurs de risque de leur survenue.Patients et méthodes Notre étude transversale a porté sur103 dossiers médicaux des hémodialysés chroniques recensés dansnotre service, parmi lesquels nous avons identifié les patients ayant

développé au moins une fracture pathologique. La fracture patho-logique est définie par toute fracture survenant spontanément ouà la suite d’un traumatisme minime.Résultats Sur 103 patients hémodialysés, 11 ont développé unefracture pathologique (10,7 %), il s’agit de 6 hommes et 5 femmes.L’âge moyen de nos patients est de 48 ± 13,6 ans. La durée médianede dialyse est de 11 ± 8,5 ans. La fracture est survenue après undélai moyen de dialyse de 8,5 ans. Les chutes simples représententle principal mécanisme de survenue des fractures (72,7 %). Le siègede fracture est dominé par le fémur et les côtes (27,3 % chacun).L’analyse des facteurs de risque de survenue des fractures patholo-giques a retrouvé l’hyperparathyroïdie.Discussion et conclusion L’incidence des fractures chezl’hémodialysé est quatre fois plus que la population générale.Deux mécanismes principaux peuvent expliquer ce risque frac-turaire nettement accru chez l’hémodialysé : soit une moindrerésistance de l’os aux traumatismes, soit une propension accrueaux chutes. Parmi les causes de la moindre résistance de l’os onnote l’hyperparathyroïdie qui est le seul facteur retrouvé dansnotre étude. Les fractures pathologiques sont relativement fré-quentes chez nos hémodialysés. Le contrôle optimal de la balancephosphocalcique, en visant les cibles des recommandations debonne pratique clinique, ainsi que la prévention des chutes chezles hémodialysés peuvent contribuer à réduire le risque de fractureosseuse.

Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclara-tion de conflits d’intérêts.

http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2014.07.055

AD55

Effet de la vitamine D native sur laconcentration de parathormone chezle patient hémodialysé : y a-t-il unintérêt au dosage de la parathormonenon oxydée ?P. Delanaye 1,∗, L. Weekers 1, X. Warling 2, M. Moonen 2,N. Smelten 3, J.-M. Krzesinski 1, E. Cavalier 4

1 Néphrologie – Dialyse – Transplantation rénale, université de Liège,CHU Sart-Tilman, Liège, Belgique2 Néphrologie – Dialyse, centre hospitalier régional la Citadelle, Liège,Belgique3 Néphrologie – Dialyse, centre hospitalier du Bois de l’Abbaye,Seraing, Belgique4 Chimie Médicale, université de Liège, CHU Sart-Tilman, Liège,Belgique∗ Auteur correspondant.Adresse e-mail : pierre [email protected] (P. Delanaye)

Introduction La vitamine D native est recommandée dans le trai-tement du patient hémodialysé. Dans une étude randomisée sur1 an, nous avions montré que le cholécalciférol avait un effet béné-fique sur la concentration de parathormone (PTH). En effet, lesvariations de PTH étaient significativement différentes dans legroupe placebo par rapport au groupe traité. Cependant, les concen-trations de PTH atteintes à 1 an n’étaient pas différentes. Une étuderécente a montré que la PTH non oxydée était celle biologique-ment active. Nous avons voulu voir si un traitement par vitamineD influencait différemment la PTH non oxydée par rapport à la PTHintacte.Patients et méthodes Nous avons réanalysé les échantillons del’étude prospective. L’analyse porte sur 27 patients qui ont terminél’étude à 1 an. Les concentrations de PTH sont mesurées au début del’étude et à 1 an avec une trousse de PTH intacte (Elecsys) et, aveccette même trousse, après traitement avec des anticorps anti-PTHoxydée (Immundiagnostik).Résultats Les patients traités par placebo (n = 11) et ceux trai-tés par 25 000 UI de cholécalciférol (1 ×/15 j) avaient, au départ,