Upload
review-by-claude-herzfeld
View
212
Download
0
Embed Size (px)
Citation preview
Fromentin conteur d'espace by ANNE-MARIE CHRISTINReview by: CLAUDE HERZFELDNineteenth-Century French Studies, Vol. 16, No. 1/2 (Fall/Winter 1987/1988), pp. 196-197Published by: University of Nebraska PressStable URL: http://www.jstor.org/stable/23532096 .
Accessed: 14/06/2014 18:42
Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at .http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp
.JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range ofcontent in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new formsof scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected].
.
University of Nebraska Press is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access toNineteenth-Century French Studies.
http://www.jstor.org
This content downloaded from 62.122.73.86 on Sat, 14 Jun 2014 18:42:30 PMAll use subject to JSTOR Terms and Conditions
196 Nineteenth-Century French Studies
point songé jusque-là à offrir aux hommes . . . Pourtant, ce qui mit le feu
aux poudres, ce fut la maladie de Chopin: celui-ci déjà faible, souffrant et
fiévreux ne put supporter l'extrême humidité du climat de l'île, l'odeur nau
séabonde de l'huile, des braseros, et les pluies diluviennes qui s'abattirent en
trombe au mois de décembre 1838. Dès ce moment, la grande ignorance des
insulaires, ainsi que la crainte démesurée de la contagion (la tuberculose était
alors un fléau inguérissable comme le SIDA de nos jours) les écartèrent de la
ville de Palma. Le ménage hétéroclite trouva enfin un lieu d'asile dans la Char
treuse de Parme, un couvent désaffecté par les moines, où ils restèrent jusqu'à
leur retour en France en février 1839.
C'est précisément cette Chartreuse située à quelque trois lieues de Palma
qui devait inspirer à George des pages vraiment inoubliables justifiant pleine ment sa renommée littéraire. Avec quel bonheur n'évoque-t-elle pas le charme
pittoresque et romantique de cette retraite perchée au dernier plan du col de
montagnes de la chaîne de Valldemosa (voir en particulier pp. 108 et seq.).
Mais il y a encore bien d'autres choses. Pour la première fois dans une édi
tion moderne, et en sus d'une foule de notes détaillées qui renseignent le lec
teur non averti, sont présentées des illustrations réalisées par le peintre Jean
Baptiste Laurens, George Sand et son fils Maurice.
Une fois de plus, Jean Maillon et le regretté Pierre Salomon (le meilleur
biographe de George Sand) ont fait mouche. Cette nouvelle édition d'Un Hiver
à Majorque est un ouvrage d'un apport précieux que la critique et les lecteurs
goûteront avec délices, même si ceux-si ne connaissent la bonne dame de No
hant que de nom.
Grambling State University
RENE MERKER
CHRISTIN, ANNE-MARIE. Fromentin conteur d'espace. Paris: Le Sycomore,
1982.
Fromentin fut fasciné par ce qu'il y a de moins littéraire en soi: l'espace.
D'où cet "essai sur l'œuvre algérienne."
La peinture "algérienne" confirme en Fromentin son besoin de stabilité. Le
"journal" de voyage (Un été dans le Sahara, Une année dans le Sahel), quant à
lui, est né des incitations de du Mesnil, ami du peintre-écrivain; Fromentin y
tente la transposition de l'espace dans l'écriture où l'imaginaire peut s'expri
mer. A partir de motifs relevés dans le désert, en vue de son œuvre picturale,
Fromentin a suscité, dans l'écriture, l'espace qui appartient à la seule image. Plus que les figures, ce sont les paysages qui intéressent l'auteur de Dominique.
Le vide dont la figure humaine est entourée dans les croquis signifie un masque
This content downloaded from 62.122.73.86 on Sat, 14 Jun 2014 18:42:30 PMAll use subject to JSTOR Terms and Conditions
Reviews 197
essentiel que l'écriture s'approprie. Dans le Sahara, l'individu s'évapore der
rière les figures qui ne sont qu'apparences, apparences qui, loin de dissimuler, sont ce qui s'impose. Les visions sont le résultat de l'écriture (le trajet du
regard, par exemple, est rendu par la syntaxe; les métaphores "rendent" la
vision). Donner à voir, c'est, pour Fromentin, donner à rêver, sur des mots,
des couleurs...
Mais, pour que l'écriture puisse servir à conter l'espace, il faut une mé
moire. C'est l'imaginaire du souvenir qui garantit la présence du réel. Le Sahel
substitue au rêve d'espace et de soleil du Sahara, une prise de conscience du
temps cyclique (voir notre Dominique, thèmes et structure, 1977, Nizet,
Paris) et de la littérature.
Pour donner une forme romanesque au Sahel, Fromentin a fait appel à
Zorr, manuscrit de du Mesnil, mais transforme l'héroïne en une image qui reflète le rêve d'immobilité de l'écrivain rochelais: son écriture substitue à
l'espace exotique un désert où se recompose le vide d'une province française,
l'Aunis. L'aventure, pour ce "voyageur," a l'attrait d'un retour à l'imaginaire et à l'enfance. Le mécanisme foncier de l'écriture fromentinienne, c'est l'ana
logie formulée, comme l'explique A.-M. Christin, par une inversion des thèmes.
En tout lieu, Fromentin, obsédé par la pérennité, est attiré par un certain vide
quine signifie pas manque mais plénitude—seulement accessible par l'analogie. Fromentin a été constamment déchiré: devait-il écouter les appels de sa
réceptivité ou obéir aux exigences d'une création littéraire régie, au XIX®me
siècle, par le modèle narratif?
Paris, France
CLAUDE HERZFELD
MARVICK, LOUIS WIRTH. Mallarmé and the Sublime. Albany: State Univer
sity of New York Press, 1986. 211 pp.
In this comparative study, it is Louis Marvick's aim to read Mallarmé's
prose writings in light of the historical discussion of the sublime as a category of esthetic experience. Understanding of the sublime comes primarily from
Longinus and the English tradition (Burke, Dr. Johnson, Hazlitt, Coleridge),
filtered through Kant's "Analytic of the Sublime." Except for a few brief
references to French writers other than Mallarmé (Boileau, the seventeenth
century critic René Bary, Baudelaire), Professor Marvick eliminates from his
study any discussion of the French literary tradition, preferring to focus on a
body of essays specifically on the subject of the sublime. He is thus able to
write a semantic history of that word "sublime" through 1820 and then to
compare the results with Mallarmé's use of it fifty years later. Similarly, the
This content downloaded from 62.122.73.86 on Sat, 14 Jun 2014 18:42:30 PMAll use subject to JSTOR Terms and Conditions