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ECRITURE UN CONTE FANTASTIQUE DE SHKODRA Il y a dix ans environ, moi et mes amis, on trainait dans le quartier l’après- midi. On aimait s’asseoir et bavarder durant des heures en- tières. Un soir, un garçon appelé Éric avait quelque chose à nous raconter, une histoire vraie, une expérience personnelle. À ce mo- ment- là, son visage devint tout pâle, comme s’il était en train de revivre ce qui lui était arrivé... HISTOIRE LOCALE LA LEGENDE DU CHATEAU DE ROZAFA Le nom du château de Rozafa est lié à une légende très ancienne. Cette légende raconte que trois frères travaillaient pour construire une forteresse. Mais tout ce qui était construit pendant le jour se détrui- sait la nuit. Cela dura pendant trois semaines. Un jour, lorsque les trois frères tristes repas de midi, tout à coup... La tendance des centres d’appels Voici une enquête documentée sur une réalité du marché du travail dans la capitale Entrons un peu dans ce monde qui vient de se créer... quelques témoignages Visitez le site de la Mouche http://www.la-mouche.jimdo.com Mise en page : Çipi Dorian Nr: 9 50 lekë en Albanie Décembre 2009 Rédactrice en chef: Ben-Nacer Barbara EDITORIAL UN GRAND ÉVÉNEMENT POUR “LA MOUCHE” A près deux ans de vie active dans la ville d'Elbasan, elle en tame sa troisième année en s'entourant d'une équipe nationale. Désormais, toute l'Albanie franco- phone qui le souhaite a la possibil- ité de participer à la rédaction du journal et y est chaleureusement conviée. Pour cela, vous pouvez con- tacter les lecteurs français de vos villes, directement ou par e-mail : Delphine: [email protected] Aurélien: [email protected] Julie: [email protected] Jean-Nicolas: [email protected] Barbara: [email protected] Les universités et lycées des villes d'Elbasan, Tirana, Shkodër et Ko- rçë sont d'ores et déjà impliqués dans ce projet, notamment grâce au relais inestimable des lecteurs français et de leurs collègues enseignants albanais. Autre grande nouvelle " de taille ", le format du journal. Comme vous pouvez le constater de vos pro- pres mains et yeux, il est différent. Nous avons désormais le plaisir d'être imprimé sur du papier jour- nal, dans un format A3. Comme des pros (professionnels)! Bonne lecture, Barbara NOUVEAU :Vous n’êtes pas d’accord ? vous souhaitez donner votre avis sur un article? Alors réagissez aux articles de ce numéros et envoyez nous vos commentaires à [email protected] MONDE CLOTILDE REISS, PRISONNIÈRE EN IRAN DEPUIS JUILLET C lotilde Reiss, âgée de 24 ans, est retenue prisonnière en Iran. La jeune fille est ac- cusée d’espionnage par les author- i tés iraniennes. Cette jeune res- sortissante française travaillait comme lectrice de français à l’Université d’Ispaham. Mlle Reiss avait pris quelques photos pen- dant des manifestations tenues en Iran, photos qu’elle avait ensuite publiées sur internet accompag- nées de commentaires. Elle est maintenant en détention depuis le 1er juillet. Ce n’est qu’en août que le gouverne- ment iranien avait accepté qu’elle soit retenue à l’Ambassade de France, dans l’attente de son jugement. Le gouvernement français a envoyé une lettre au gouvernement iranien en expliquant que C. Reiss ne se présenterait plus à son procès à moins qu’on ne lui assure une liberté sous caution. APPEL À CONTRIBUTION S.O.S. Comme vous le savez peut-être, La Mouche est un journal amateur, jeune et dynamique, qui cherche toujours des contributeurs (étu- diants, professeurs, et autres francophones). Vous avez la pos- sibilité d'écrire des articles ou de réagir aux articles qui vous ont plu ou déplu (les prochains numéros incluront une rubrique : Réagissez ! pour y inclure vos commentaires). La Mouche étant l'unique journal national francophone diffusé en Al- banie, il est un relais inestimable. De plus, écrire dans La Mouche est un moyen de vivre une expérience très intéressante et valorisante. Alors… n'hésitez pas à écrire au journal ou à entrer directement en contact avec les personnes con- cernées ! PRÉSENTATION DES LECTEURS FRANCOPHONIE Les élèves de Terminal du lycée Raqi Qirinxhi ont concocté des questions auxquelles Julie Favre répond afin de se présenter. « De quelle ville es-tu ? » Je suis originaire de Cernay,unpetit village près de Poitiers dans la ré- gion Poitou-Charentes. Région con- nue pour ses lieux touristiques (la Rochelle, l’Ile d’Oléron, l’Ile de Ré), pour son bon fromage de chèvre, son Cognac et son Pineau. « Quel membre de ta famille a les même yeux que toi? » Mes arrières grands-parents. « Quelle école as-tu fini ? » Après une Terminal ES (Économique et Sociale) option ES, je suis entrée à l’Université de Lettres&Langues de Poitiers pour y étudier la Langue, Lit- térature et Civilisation Allemande. Ces études préparent... CONFERENCE CONFERENCE CONFERENCE CONFERENCE CONFERENCE LANGUE LANGUE LANGUE LANGUE LANGUE DE NOËL (UNE APPROCHE LINGUISTIQUE) DE V. BAKILLARI L’EUROPE VA MAL:L’ÉCONOMISTE JEAN-YVES LETESSIER À KORÇA Le 25 octobre 1917, dans la ville de Korçë, ouvre un lycée national avec un directeur français, Vital Gerson. Professeur de Français arrivé de la mission laïque de Thessalonique, il travaillera plus tard avec l’officier français, Descoins, recruté sur la base du volontariat. Le lycée se compose également de professeurs albanais comme... page 2 page 11 page 3 page 8 page 9 page 6 page 7 page 3 L'EXPÉRIENCE DE GJERGJ CANCO LE 1ER LYCÉE FRANÇAIS EN ALBANIE LES 10 ANS DE L’ALLIANCE FRANÇAISE DE KORÇA LES 10 ANS DE L’ALLIANCE FRANÇAISE DE KORÇA

Gazeta La Mouche Nr. 9

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1DÉCEMBRE 2009SITEwww.la-mouche.jimdo.com

LA MOUCHE

ECRITURE

UN CONTE FANTASTIQUE DE SHKODRAIl y a dix ans environ, moi et mesamis, on trainait dans le quartierl’après- midi. On aimait s’asseoir etbavarder durant des heures en-tières. Un soir, un garçon appeléÉric avait quelque chose à nousraconter, une histoire vraie, uneexpérience personnelle. À ce mo-ment- là, son visage devint tout pâle,comme s’il était en train de revivrece qui lui était arrivé...

HISTOIRE LOCALE

LA LEGENDE DU CHATEAU DE ROZAFALe nom du château de Rozafa estlié à une légende très ancienne.Cette légende raconte que troisfrères travaillaient pour construireune forteresse. Mais tout ce qui étaitconstruit pendant le jour se détrui-sait la nuit. Cela dura pendant troissemaines. Un jour, lorsque lestrois frères tristes repas de midi,tout à coup...

La tendance des centres d’appelsVoici une enquête documentée sur une réalité du marché du travail dans la capitale

Entrons un peu dans ce monde qui vient de se créer... quelques témoignages

Visitez le site de la Mouche http://www.la-mouche.jimdo.comMise en page :Çipi Dorian

Nr: 950 lekë en AlbanieDécembre 2009

Rédactrice en chef:Ben-Nacer Barbara

EDITORIAL

UN GRANDÉVÉNEMENT POUR

“LA MOUCHE”

Après deux ans de vie activedans la ville d'Elbasan, elle entame sa troisième année en

s'entourant d'une équipe nationale.Désormais, toute l'Albanie franco-phone qui le souhaite a la possibil-ité de participer à la rédaction dujournal et y est chaleureusementconviée.Pour cela, vous pouvez con-tacter les lecteurs français devos villes, directement ou pare-mail :Delphine:[email protected]élien:[email protected]:[email protected]:[email protected]:[email protected]

Les universités et lycées des villesd'Elbasan, Tirana, Shkodër et Ko-rçë sont d'ores et déjà impliquésdans ce projet, notamment grâceau relais inestimable des lecteursfrançais et de leurs collèguesenseignants albanais.

Autre grande nouvelle " de taille ",le format du journal. Comme vouspouvez le constater de vos pro-pres mains et yeux, il est différent.Nous avons désormais le plaisird'être imprimé sur du papier jour-nal, dans un format A3. Comme despros (professionnels)!

Bonne lecture,Barbara

NOUVEAU : Vous n’êtes pas d’accord ? vous souhaitez donner votre avis sur un article? Alors réagissez aux articles de ce numéros et envoyez nous vos commentaires à [email protected]

MONDE

CLOTILDE REISS,PRISONNIÈRE EN

IRAN DEPUIS JUILLET

C lotilde Reiss, âgée de 24 ans,est retenue prisonnière enIran. La jeune fille est ac-

cusée d’espionnage par les author-ités iraniennes. Cette jeune res-sortissante française travaillaitcomme lectrice de français àl’Université d’Ispaham. Mlle Reissavait pris quelques photos pen-dant des manifestations tenues enIran, photos qu’elle avait ensuitepubliées sur internet accompag-nées de commentaires. Elle estmaintenant en détention depuis le1er juillet. Ce n’est qu’en août que le gouverne-ment iranien avait accepté qu’elle soitretenue à l’Ambassade de France,dans l’attente de son jugement. Legouvernement français a envoyéune lettre au gouvernement iranienen expliquant que C. Reiss ne seprésenterait plus à son procès àmoins qu’on ne lui assure une libertésous caution.

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APPEL À CONTRIBUTIONS.O.S.

Comme vous le savez peut-être,La Mouche est un journal amateur,jeune et dynamique, qui cherchetoujours des contributeurs (étu-diants, professeurs, et autresfrancophones). Vous avez la pos-sibilité d'écrire des articles ou deréagir aux articles qui vous ontplu ou déplu (les prochainsnuméros incluront une rubrique :Réagissez ! pour y inclure vos

commentaires).La Mouche étant l'unique journalnational francophone diffusé en Al-banie, il est un relais inestimable.De plus, écrire dans La Mouche estun moyen de vivre une expériencetrès intéressante et valorisante.Alors… n'hésitez pas à écrire aujournal ou à entrer directement encontact avec les personnes con-cernées !

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PRÉSENTATION DES LECTEURSFRANCOPHONIE

Les élèves de Terminal du lycéeRaqi Qirinxhi ont concocté desquestions auxquelles Julie Favrerépond afin de se présenter.« De quelle ville es-tu ? » Je suis originaire de Cernay, un petitvillage près de Poitiers dans la ré-gion Poitou-Charentes. Région con-nue pour ses lieux touristiques (laRochelle, l’Ile d’Oléron, l’Ile de Ré),pour son bon fromage de chèvre,

son Cognac et son Pineau.« Quel membre de ta famille a lesmême yeux que toi? »Mes arrières grands-parents.« Quelle école as-tu fini ? »Après une Terminal ES (Économiqueet Sociale) option ES, je suis entréeà l’Université de Lettres&Langues dePoitiers pour y étudier la Langue, Lit-térature et Civilisation Allemande. Cesétudes préparent...

CONFERENCECONFERENCECONFERENCECONFERENCECONFERENCELANGUELANGUELANGUELANGUELANGUEDE NOËL (UNE APPROCHELINGUISTIQUE) DE V. BAKILLARI

L’EUROPE VA MAL:L’ÉCONOMISTEJEAN-YVES LETESSIER À KORÇA

Le 25 octobre 1917, dans la ville deKorçë, ouvre un lycée national avecun directeur français, Vital Gerson.Professeur de Français arrivé dela mission laïque de Thessalonique,il travaillera plus tard avec l’officierfrançais, Descoins, recruté sur labase du volontariat. Le lycée secompose également de professeursalbanais comme...

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L'EXPÉRIENCE DE GJERGJ CANCO

LE 1ER LYCÉE FRANÇAIS EN ALBANIE

LES 10 ANS DE L’ALLIANCEFRANÇAISE DE KORÇALES 10 ANS DE L’ALLIANCEFRANÇAISE DE KORÇA

Page 2: Gazeta La Mouche Nr. 9

2 DÉCEMBRE 2009

LA MOUCHE SITEwww.la-mouche.jimdo.com

Delphine Capron, lectrice à ElbasanElle s’appelle Delphine Capron. Je-

une, dynamique Delphine a 27 ans ethabite à Neuilly-en-Vexin à une heure deParis aux milieu des champs. Elle est étu-diante à l’Université de Chambéry. Actu-ellement elle fait le master 2 FLE(Français Langue Etrangère). Delphineparle l’espagnol, l’anglais. Elle aime lesport, la lecture, la musique et la cuisine.Mais surtout elle adore voyager.

Delphine a voyagé en Suisse, enCroatie, en Hongrie, en Espagne,enAutriche,en Guadeloupe et actuellementelle est en Albanie. Ici elle est venue parhasard pour faire son stage FLE. Elle neconnaissait ni ce pays, ni ses habitants.Mais dès son arrivée ici elle a remarquéque les Albanais sont des personnes ou-vertes et gentilles.”La nouvelle généra-tion albanaise ressemble à la nouvellegénération française” -dit –elle. Elle esttrès contente de travailler à l’Universitéet au lycée des langues d’Elbasan. Leniveau du français est assez bon surtoutcelui des classes bilingues où les élèvessont sérieux.

Elle a visité Tirana, Shkodër, Korça,les villes où travaillent les autres stagi-aires. Elle a envie de connaître toutel’Albanie durant son année de stagejusqu’à juin 2010. Pour nous, les lycéens,c’est une réelle opportunité de pouvoirpratiquer la langue avec une Française etde profiter aussi de l’aspect culturelqu’elle peut nous apporter sur la civilisa-tion française.

Blerta Shabani Izabela Alla III-d (sec-tion bilingue)

Présentation des lecteurs 2009-2010Portrait de Julie Favre, lectrice à Korça

Les élèves de Terminal du lycée Raqi Qir-inxhi m’ont concocté des questions aux-quelles je réponds afin de me présenter.

« De quelle ville es-tu ? » Je suis originaire de Cernay, un petit

village près de Poitiers dans la régionPoitou-Charentes. Région connue pour seslieux touristiques (la Rochelle, l’Iled’Oléron, l’Ile de Ré), pour son bon from-age de chèvre, son Cognac et son Pineau.

« Quel membre de ta famille a les mêmeyeux que toi? »

Mes arrières grands-parents.« Quelle école as-tu fini ? »Après une Terminal ES (Économique et

Sociale) option ES, je suis entrée à l’Universitéde Lettres&Langues de Poitiers pour y étudi-er la Langue, Littérature et Civilisation Alle-mande. Ces études préparent au CAPES (Cer-tificat d’Aptitude au Professorat dansl’Enseignement Secondaire). Avant de melancer dans ce concours, j’ai voulu me mettreà l’épreuve, et pour cela, je suis partie en Alle-magne, à Darmstadt, où j’y étais assistante delangue. Cette expérience m’a beaucoup plu,et j’y ai découvert un nouvel aspect del’enseignement : enseigner sa propre langueà des étrangers.

Ne me voyant pas partir d’un pays oùje m’y sentais bien, j’y suis restée une annéede plus, à Düsseldorf où je travaillais entant que lectrice pour l’Ambassade de Franceet la Fondation Robert Bosch. La boucleétait bouclée en Allemagne, envie denouveau....me voilà à Korça.

« Est-ce que tu aimes ta profession et pour-quoi? »

OUI, j’adore. Quand on enseigne le FLE(Français Langue Etrangère), on est amenéà voyager et à découvrir de nouvelles cul-tures, une nouvelle langue, faire des rencon-tres. Pour les personnes curieuses, c’est unsuper travail. Un autre aspect non néglige-able, c’est d’enseigner sa langue et sa cultureà des élèves, un très bon public avec qui jepense m’entendre (j’espère que mes élèvesconfirmeront).

« Est-ce que ça te plaît l’Albanie ?/Quelest ton opinion sur les Albanais?Est-ce que tuaimes la langue albanaise? »

L’Albanie est un joli pays avec demerveilleux paysages dont je ne me lasseraipas, avec des gens merveilleux qui ont le co-eur sur la main...quant à la langue, j’avoue, jedois faire un effort dans les jours à venir pourl’apprendre ; mais elle est très dure à appren-dre. Elle ne ressemble pas aux langues lat-ines et ça complique la tâche. J’ai beau tendrel’oreille pour comprendre quelques mots,rien à y faire ! Ceci dit c’est une langue assezchantante et agréable à écouter.

« Qu’est-ce qui te plaît à Korça? »Ce qui me plaît, c’est de savoir qu’à

chaque jour une nouvelle aventure com-mence, que chaque jour on apprend quelquechose de nouveau dans les récits et anecdotesde chacun sur Korça ou sur l’Albanie.

« Quelles sont tes ambitions pourl’avenir ? »

Continuer à voir du pays et découvrirde nouvelles cultures en voyageant soit parloisirs ou pour le travail.

Portrait bref des 4 Français qui animeront la vie francophone en Albanie jusqu’à la fin de l’année scolaire

Jean-Nicolas Vial, lecteur à TiranaJe suis arrivé à Tirana en octobre

2008, un peu par hasard. Depuis plusieursmois, j’avais décidé de quitter la Francepour enseigner le français, et j’ai fait lechoix de l’Albanie parce que c’était un paysdont je ne savais absolument rien. Monarrivée ici a donc été une découverte to-tale, faite de bonnes et de mauvaises sur-prises, mais il faut croire que le positif l’aemporté sur le négatif puisque j’ai décidé

Quatre lecteurs sont ar-rivés de France il y a plus dedeux mois. En France, noussommes étudiants en MasterFLE (Français LangueEtrangère) et en Albanie nousenseignons le français aux étu-diants et lycéens bilingues deShkodra, Tirana, Korça et El-basan.

Notre rôle n’est pasuniquement basé surl’enseignement. Nous avonsaussi le devoir de partagernotre culture avec vous. Lameilleure manière de partag-er nos connaissances et nossavoirs est d’avant tout demieux vous connaître.

Nous avons la chanced’être dans un petit pays et ainsi de pou-voir travailler tous ensemble. Cette ren-contre à Elbasan était donc une évidence.

Pendant cette journée nous avons part-agé un agréable moment entre francoph-

Aurélien Bermejo, lecteur à Shkodër

Qui êtes-vous et d’où venez vous ?Je suis Aurélien Bermejo et je viens

de France. Je suis né à Annecy en Haute-Savoie.

Quel est votre parcours personnel etquelle est votre formation ?

Mon parcours personnel est assezoriginal puisque je suis diplômé dans desdomaines bien différents. J’ai tout d’abordun BEPA (brevet d’études professionnellesagricoles) en Aménagement et Entretiende l’Espace Rural, qui est la formation que

j’ai suivie après la fin de mes études aucollège. J’ai ensuite obtenu mon Baccalau-réat de Sciences et Technologies Tertiaires(spécialité commerce) en 2002. Puis j’aisuivi une année de D.U.T. (Diplôme Uni-versitaire Technologique) en Communi-cation à l’Université Pierre Mendès Franceà Grenoble, avant de me réorienter en Li-cence de Langues et CivilisationsEtrangères (spécialité études hispanopho-nes) à l’Université de Savoie. J’y ai ob-tenu mon diplôme en 2006 après uneannée d’étude en Espagne. Pour finir, j’aiintégré un master de Français LangueEtrangère, après la première année je suisparti à Madrid pour acquérir del’expérience. J’ai enseigné dans un lycéemais également à l’Alliance Française. Amon retour, j’ai travaillé plusieurs moisdurant dans une école de langues dans marégion, parallèlement à ma formation. J’aiterminé mon master 2 l’an passé.

Où travaillez-vous et quelle est votremission en Albanie ?

Je travaille à l’Université de Shkodraoù j’ai été affecté il y a quelques mois. Jesuis professeur-lecteur à la faculté deslangues et j’enseigne le Français aux étu-diants spécialistes. J’interviens en secondeet troisième années dans les disciplinesde lexicologie, sociolinguistique et ex-pression orale et écrite.

Pourquoi avez-vous choisi l’Albanie ?J’ai choisi l’Albanie pour plusieurs

raisons. Tout d’abord parce que c’est unpays qui fait partie de l’espace de la fran-cophonie et malheureusement il est en-core mal connu des Français. Ensuiteparce que c’est un pays émergent qui as-pire à entrer dans l’Union Européenne, ilme semblait donc intéressant d’un pointde vue personnel de vivre et de compren-dre une réalité différente de la mienne.Enfin j’ai choisi l’Albanie parce que c’estun pays qui possède une histoire très par-ticulière et une situation géographiquetrès stratégique. A mi-chemin entrel’Orient et l’Occident, c’est un pays richepar sa culture et ses traditions, un paysqui a reçu de nombreuses influences etqui, si l’on regarde son histoire récente,vient de renaître du communisme.

>> Rencontre

Une journée francophone à ElbasanDelphine Capron, professeur stagiaire à l’Université d’Elbasan raconte

ones. Cette réunion à la bonne franquettetypiquement française a marqué le débutd’une collaboration.

Les anciens élèves, les professeurs etfrançais d’Elbasan se sont mêlés à nous et

ont converti ce moment en unréel regroupement francoph-one.

Une fois tout le monderéunit, nous avons spontané-ment formé des équipes pourjouer soit au bowling soit aubillard selon les goûts. Detemps en temps, on se retrou-vait autour d’une table pourdiscuter. Les étudiants ontpris d’assaut les stagiaires.L’ambiance conviviale a per-mis aux uns et aux autres decommuniquer sans gêne.

Nous serons heureux depouvoir renouveler cette ex-périence aussi bien à Elbasanque dans les autres villes.

Les étudiants francoph-ones ne soupçonnent pas le grand nombrede francophones qui les entoure et c’est ense réunissant qu’on peut leur montrer quetous ensemble nous formons une jolie pe-tite communauté.

de rester une année supplémentaire. Jedois avouer que j’ai été surpris par la gen-tillesse des Albanais, qui sont souvent trèsouverts avec les étrangers, mais que côténégatif, les coupures d’eau occasionnellessont une des choses auxquelles je ne parvi-ens toujours pas à m’habituer. Bien sûr, j’aiappris à vivre avec, comme tout le mondele fait ici, cela permet également de rela-tiviser le confort auquel nous sommeshabitués en France, et en conclusion je croisque c’est cela le but de tout voyage : celapermet de découvrir et d’essayer de com-prendre un autre système de valeurs, pourfinalement mieux comprendre le sien.

les lecteurs au bowling d’Elbasan

ACTUALITÉ FRANCOPHONE

les francophones, le 14 novembre, au bowling d’Elbasan

Page 3: Gazeta La Mouche Nr. 9

3DÉCEMBRE 2009SITEwww.la-mouche.jimdo.com

LA MOUCHE

La scolarisation de tous les jeunes est défin-itivement la seule option pour faire face à tousles défis qu’on aura sans doute dans le futur. Lesétudiants albanais ont désormais de plus en plusde possibilités d’observer, d’analyser et de mieuxchoisir l’établissement d’enseignement qui leurconvient. Toutes les institutions universitaires etbien sûr les professeurs de notre pays cherchentou plutôt s’efforcent de créer et de renforcer lesrelations entre les universités de notre pays etcelles des pays étrangers.

Concrètement, pour le même objectif, pen-dant les premiers jours du mois d’octobre de cetteannée, deux professeurs de l’université Jean Mon-net St- Étienne (FRANCE) ont visitél’Université des Langues Étrangères de Shkoder: Jean-François Brun, maître de conférencesd’histoire et Christian Daudel, maître de con-férences de géopolitique.

Ces deux professeurs ont organisé (avec laparticipation des étudiants du français) une ses-sion de cours, ils ont traité des différents problèmeshistoriques et géopolitiques de l’Europe.

Le plan de leur interventionrésidait en cinq points:

1 - Approches cartographiques2 - Histoire des territoires européens3 - L’idée moderne d’Europe4 - La relance européenne5 - L’Europe aujourd’hui

De plus, ces deux précurseurs sont desreprésentants directs de l’Université Jean Monnetà Saint-Etienne, leur but était de proposer auxétudiants albanais de continuer leurs études enFrance et précisément dans leur Université. Ils ontdistribué les maquettes de leur département avecl’intention d’orienter les étudiants albanais dansles spécialités qu’offre l’Université Jean Monnet,St-Étienne. Jean-François Brune et Christian Dau-del se sont montrés très disponibles face à toutesnos interrogations. Cette intervention a été pournous très intéressante et les étudiants comme lesprofesseurs en sont ressortis très enthousiastes.

Finalement, on peut dire que tout cela dé-montre encore une fois le grand désir de collaboreret met en évidence les larges possibilités de choixet les perspectives d’avenir.

Amela ÇulajUniversité de ShkodraAu mois d’Octobre à Korça , a eu lieu

une conférence dans le domaine del’économie à l’Univeristé “Fan Noli”. Celuiqui a mené cette conférence est MonsieurJean-Yves Letessier, professeur agrégé dessciences sociales et enseignant en classes pré-paratoires au lycée Le Verrier à Saint-Lô .

Deux raisons sont à l’origine de savenue dans la région de Korça . La paru-tion de son dernier ouvrage « L’Europeéconomique et son avenir », paru auxéditions Armand Colin le 19 Mars 2008,dont il nous a résumé le contenu est l’unedes raisons. L’autre raison qui l’a pousséà venir ici est une raison personnelle. Laville de Korça est jumelé à la ville de SaintLô d’où il est originaire. Monsieur Jean-Yves Letessier nous a confié ce derniermotif lorsqu’il s’est présenté à nous.

Les participants étaient des profes-seurs d’économie de l’Université,desreprésentants de l’Alliance Française,des étudiants d’économie et biend’autres.

Grâce à cette conférence, nous avonsappris beaucoup d’informations intéres-santes au sujet du développementéconomique dans les pays membres del’Union Européenne.

Monsieur Letessieur était ouvert àtoutes questions si on avait besoin de sonopinion et de son aide dans le domaineéconomique. C’était donc l’occasion de dis-cuter et nous l’avons remercié pour son aideet pour le temps qu’il a passé avec nous.

Résumé en bref de la conférence: Après plus d’un demi-siècle

d’existence, l’Europe peut afficher des ré-sultats économiques rassurants qui la sit-uent au premier plan mondial des produc-tions industrielle et agricole, des services,de la consommation, du commerce inter-national, des investissements directs à

Depuis que l’Université de Shkodër et cellede Saint-Etienne ont signé un accord decoopération, on aspire avec impatience à deséchanges entre étudiants et professeurs de cesdeux universités. Et voilà le premier résultat quiarrive : deux professeurs de Saint-Etienne, Jean-Frainçois Brun et Christian Daudel se sont dé-placés à Shkoder pour des conférences sur lagéopolitique et l’histoire de l’Union Européenne.

L’attention pretée à ces conférences étaitassez importante, pas seulement par les étudi-ants de français mais aussi par ceux de droit etd’histoire, surtout à un moment où notre paysaspire à une intégration au sein des 27 paysdéjà membres de l’Union.

Les sujets traités tels que l’histoire de laconstruction de l’Union Européenne, le rôle dela France, l’élargissement prochain, les reformesen Albanie dans le cadre d’une intégration eu-ropéenne, la vocation européenne des albanais,ont suscité un intérêt certain autour d’échangesd’idées et d’opinions entre étudiants et profes-seurs. Ceux-ci ont apprécié le niveau de langueet de connaissances des étudiants de Shkodër,ainsi que la découverte de notre ville.

Nous, les étudiants, avons apprécié unetelle expérience et souhaitons, la prochainefois, assister à un échange entres étudiantsdes deux pays !

Suada Agovi, Keti Kola,Viljona Kotrri, Master 1 FLE,

Université de Shkodër

Le lundi 11 no-vembre 1918, à 11heures, dans toute laFrance, les cloches son-nent à la volée. Aufront, les clairons son-nent le «Cessez-le-Feu».La «Marseillaise» jail-lit à pleins poumons destranchées. L’armisticeest signé et marque lafin de la premièreGuerre Mondiale.

Tous les ans, à cette date, les Français seréunissent pour une commémoration autour dumonument au mort de leur village. On cite tousles noms des soldats « morts pour la France ».S’en suit un pot d’amitié dans la mairie ou lasalle des fêtes du village.

Dans la ville de Korça, les habitants fontde même. Le lycée Raqi Qirinxhi ferment sesportes à l’occasion. Les élèves peuvent assister à

Mardi, le 10 novembre 2009, à Ko-rça, s’est fêté le 10ème Anniversaire del’Alliance Française.

L’Alliance Française de Korça setrouve près de Boulevard “Republika”, àcôté du jardin “Themistokli Germenji”,dans le bâtiment de la bibliothèque desenfants “Thimi Mitko”.

Traditionnellement, depuis la créa-tion de cette Alliance, nous fêtions ses an-niversaires dans l’Alliance, mais cettefois, c’était un peu différent puisque c’étaitson dixième anniversaire.

À l’occasion de cet anniversaire on apréparé un programme au théâtre “An-don Zako Çajupi” où ont participé la plu-part des élèves du lycée bilingue “RaqiQirinxhi”, avec Mademoiselle Julie Favre.

La troupe de danse du théâtre, les vi-olonistes du lycée “Tefta Tashko Koco”,les jeunes chanteurs talentueux de notreville, la soprano Madame Zhuljeta Shere-meni, qui a chanté de très belles chan-sons françaises, ont crée une atmosphèreparisienne avec les chansons, les poèmeset les pièces de théâtre qui nous ont ac-compagnés pendant une heure. Le public

Klea, élève de Terminal du lycée bilingue « RaqiQirinxhi » raconte : Une soirée francophone authéâtre « Andon Zako Çajupi » à KorçaKorça

Une fête pour les dix ansde l’Alliance Française

était plein de francophones. Il y avaitaussi beaucoup de personnalités impor-tantes, comme Madame l’Ambassadeur deFrance en Albanie, Monsieur le Consulde Grèce, monsieur le préfet de Korça et

des représentants de religions. C’était unprogramme bien préparé, par tous lesparticipants qui ont travaillé sérieuse-ment.

Klea Dhespo, Lycée Raqi Qirinxhi, Korça

l’étranger...Mais cette affiche séduisante ne sau-

rait masquer la réalité : l’Europe va mal,la crise qu’elle traverse actuellement estsans doute la plus grave de son histoire.

L’objectif de son livre est d’apporterune analyse rigoureuse du contenu et de lanature de l’Europe économique et socialequi se construit actuellement, afin demettre en évidence les forces et les fai-blesses susceptibles d’expliquer la crise deconfiance qu’elle traverse.

Silvia Dino, élève du lycée Raqi Qirinx-hi, Korça

>> Economie «L’Europe économique et son avenir», ouvrage de J-Y Letessier paru en Mars 2008 aux éditions Armand Colin

L’Europe va mal: J.Y. Letessier à Korça.

Petit rappel historique

la commémoration aucimetière français où ysont enterrés « 640soldats [...]mortspour la France »(Référence au monu-ment funéraire, dédié àces soldats de l’arméefrançaise, sur lequel estinscrit en majuscules :“Aux 640 soldats decette nécropole mortspour la France”).

Ce cimetière est le symbole de la présence del’armée française dans le sud-est de l’Albanie. Endécembre 1916, un détachement de soldats françaiss’installe dans la ville de Korça. A sa tête, le généralHenri Descoins, qui forme la « République auto-nome de Korça », qui survivra jusqu’en 1920. Avecl’appui de l’armée française, la ville s’est organiséeen véritable État autonome avec sa propre monnaie.

Julie Favre, Lycée Raqi Qirinxhi, Korça

Cérémonie du 11 Novembre, au cimetière français

La cérémonie au cimetière de Korça

C O L L A B O R AC O L L A B O R AC O L L A B O R AC O L L A B O R AC O L L A B O R A T I O NT I O NT I O NT I O NT I O NRencontre interuniversitaireentre la France et l’Albanie

C O O P É R AC O O P É R AC O O P É R AC O O P É R AC O O P É R A T I O NT I O NT I O NT I O NT I O N

Les étudiants de Shkodraprofitent de la coopérationinteruniversitaire.

ACTUALITÉ FRANCOPHONE

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4 DÉCEMBRE 2009

LA MOUCHE SITEwww.la-mouche.jimdo.com

L’eau aide à assimiler les aliments etsurtout on la boit quand on a soif.Aujourd’hui la plupart des enfants boiventbeaucoup de boissons qui font du mal àleur organisme telles que les boisonsgazeuses : Coca-Cola, Pepsi, etc. Ils fontdu mal si on les consomme plus que l’eau.Voici un bel exemple : une mère était trèsinquiète pour son fils, parce qu’il consom-mait du Coca-Cola. Il commençait à avoirdes problèmes de poids et aussi des pertesd’appétit. Je prends aussi l’exemple del’ami de mon frère, qui a 12 ans. Il buvait

beaucoup de Coca-Cola et après il deve-nait nerveux, il avait mal à la tête.

Voilà ce qui il est important, il fautde ne pas abuser avec les boissons, al-coolisées ou non. L’eau est la boisson laplus importante pour les êtres humains.

Pensez à ceci : quand ils ont soif, plu-sieurs gens cherchent à boire de l’eau, etpas d’autres boissons.

La plupart des gens consomment plusde Coca-Cola ou d’autres types de boisonsque d’eau. Cette boisson contient del’acide phosphorique qui conduit à sépar-er le calcium dans notre ossature. Mis àpart ça, le Coca-Cola sert à nettoyer lesmoteurs de camion, le Coca-Cola peutracler les choses et pourquoi pas notreestomac.

D’après une étude scientifique, leCoca light est très dangereux pour la santédes gens, parce qu’il contient cola et as-partame que l’on considère comme unfacteur qui cause la maladie Lupus, etsurtout qui est dangereux pour le systèmenerveux. Attention, ne vous lavez jamaisles dents si vous avez bu du Coca-Cola. Ilconduit à dégrader l’émail des dents.

Selon une étude scientifique, une ré-duction de l’eau de notre corps peut caus-

LYCÉELYCÉELYCÉELYCÉELYCÉE

En direct des lycées du pays, voilà quelques actualités etinformations de nos jeunes journalistes francophones.

Pour quelqu’un qui apprend lefrançais, sa grammaire et sa civilisation,aller en France c‘est un rêve et surtout pournous, les Albanais qui ont le goûts des voy-ages …Toujours les problèmes des visas….

C‘était un jour comme d’habitudequand notre professeur nous a mis aucourant de la grande nouvelle. Je me sou-viens très bien de ses mots : “Il y a uneactivité à Nice en France au mois de mai“Le printemps des lycéens et des apprent-is”, a-t-elle dit.

Les participants seraient les meilleursélèves de notre classe bien sûr. Je suissélectionnée par les professeurs de françaiset tout de suite le groupe a commencé àpréparer une danse populaire pourprésenter l‘Albanie dans cette activité. En-fin on est parti. Nous avons voyagé avec lacompagnie “Lufthansa” .On a fait une es-

Une bonne nouvelle pour tous ! Nousavons crée un groupe de volontaires au ly-cée des langues étrangères”M.&A.Cungu”.

Cette année scolaire, notre école s’est engagée sur un projet detravail volontaire. Le volontariat est unacte d’échange mutuel entre une per-sonne ou un groupe qui offre sontemps, son travail, son énergie au béné-fice d’un projet général. On a la volontéet le désir de travailler en groupe et dedonner une contribution modeste à lacommunauté qui en a besoin. Il fautsavoir qu’aider les autres veut dires’aider soi-même.

Ce projet est appuyé par la di-rection de l’enseignement régionale, parla direction de l’école qu’on remerciechaleureusement.

On espère que cette initiative serasoutenue par d’autres élèves de notreécole.

Préparé avec la collaboration deValbona POPA, professeur au lycée des

langues étrangères“M.&A.Cungu”, Elbasan

L’année scolaire 2009-2010 abien commencé pour le lycée deslangues Shejnaze Juka de Sh-kodër. La section bilingue vientd’ouvrir ses portes, avec pas moinsde 35 inscriptions. Les élèves decette section ne sont pas seulementoriginaires de Shkodër mais del’ensemble des régions du nord del’Albanie comme par exemple deTropojë, Kukës, ou Pukë. Passion-nés par la langue française, ilss’intéressent également à desdisciplines telles que l’histoire et lagéographie.

L’Ambassade de France àTirana a été un partenaire de poidspour l’ouverture de cette section.Raymond Chaffort, conseiller decoopération et d’action culturelleet Mme Marie-Christine Fougerouse, attachée decoopération pour lefrançais ont visité notre lycée à lafin du mois de septembre. Ils nousont assurés de leur entière collabo-ration pour la suite de ce projet.Début novembre, ils ont organisédans notre lycée un séminaired’histoire. Les sujets traités par lesprofesseurs français ont suscité unvif intérêt chez les enseignantsd’histoire qui ont suivi le sémi-naire.

En l’état actuel des choses, onest en droit d’espérer un futurprospère pour la section bilingue.Nous voudrions remercier tous lesacteurs sans qui ce projet n’auraitjamais vu le jour, à savoir,l’Ambassade de France, le Conseildes enseignants du lycée deslangues et l’Alliance Française. Unepensée particulière pour lesprofesseurs qui enseignent danscette section.

Edvalda Kuci

Responsable de la sectionbilingue du lycée « Shejnaze

Juka », Shkodër

Une initiative originaleLe groupe des volontaires

Les élèves du lycée deslangues étrangères

d’Elbasan contribuent à…..

Le travail est indispensable au bonheur de l’homme. Il l’élève, le console. Peu importela nature du travail... Faire ce qu’on peut c’est faire ce qu’on doit.Alexandre Dumas

er un désordre de la mémoire courte. Ilest conseillé de boire 5 verres d’eau.

Ce truc aide à diminuer le risque decancer chez les femmes de 79% et le can-cer du colon (gros intestin) de 45 %. Monconseil pour les gens c’est : “Consommezde l’eau, pas des produits synthétiques,c’est mieux pour votre santé !” Vous de-vez boire souvent de l’eau, il faut boirelentement et entre les repas. Buvezsurtout au réveil et avant d’aller dormir.Il serait bien aussi que vous buviez 30minutes avant un repas et une heureaprès.

Ne buvez pas des boissons trop froi-des ou trop chaudes. De plus, les bois-sons gazeuses peuvent provoquer des bal-lonnements, car elles gonflent l’estomac.

ERGISA BEBJA, lycée des langues

étrangères « Asim Vokshi », Tirana

L E F R A N Ç A I S A U L Y C É EL E F R A N Ç A I S A U L Y C É EL E F R A N Ç A I S A U L Y C É EL E F R A N Ç A I S A U L Y C É EL E F R A N Ç A I S A U L Y C É E

Une section bilinguea ouvert ses portes.

Le Français fait son apparition aulycée des langues de Shkodër.

L’importance vitale de l’eau

L’eau joue un rôle très important dansnotre corps. La plus grande part denotre corps est constituée d’eau.

Il est toujours utile de rappelerquelques bons principes. Se fairedu bien, ça ne fait pas de mal !

Selon une étude scientifique,une réduction de l’eau de notrecorps peut causer un désordrede la mémoire courte.

>> Témoignage Anisa Hoxholli lors de son voyage en France, il y a quelques mois

Le plus beau cadeau de ma vie

cale en Allemagne et puis on est arrivé àl‘aéroport de Nice. Là nous sommes ac-cueillis par le responsable de cette activ-

ité et puis avec le bus nous sommes allés àCap Esterel dans le complexe touristiquePIERRE ET VACANCES. Là c’était trèsbien….j’ai été agréablement surprise …Le14 mai on est allé à Fréjus .Là c’est dérouléel‘activité. On a très bien dansé, et on s’estbeaucoup amusé. Je pense que c’était unetrès bonne organisation.

Moi j’ai fait connaissance avec les au-tres élèves .J’ai pris des informations surdes cultures différentes et aussi j’ai goûtéle couscous. L’activité a duré 3 jours et letemps est passé très vite. Je suis rentrée enAlbanie avec une magnifique impressionde ce voyage .Pour moi cela a été une ex-périence fantastique et inoubliable.

Anisa Hoxholli, III-d, sectionBilingue du lycée des langues

étrangères « M.&A.Cungu » à Elbasan

Page 5: Gazeta La Mouche Nr. 9

5DÉCEMBRE 2009SITEwww.la-mouche.jimdo.com

LA MOUCHE

Il n’y a pas mal de temps que je viensd’arrêter de travailler dans un centre d’appelsuisse qui faisait du démarchage téléphonique,en proposant des offres d’assurances maladiesaux suisses. Et pendant tout ce temps, j’ai re-marqué un grand désir des jeunes à être em-ployés dans ce domaine du monde de travail.En Albanie, surtout dans la capitale où vien-nent de s’ouvrir de nombreux centres d’appel,qui offrent aux différentes entreprises les con-ditions nécessaires pour gérer leur marketingpar téléphone, ou pour répondre aux clientsdans le service client. Cette mode d’être présentdans les maisons des “cibles”, car les personnesà qui on téléphone sont considérées commedes cibles par les entreprises, est très appréciéepar les jeunes albanais, surtout par ceux quisont à l’Université. La qualification exigée pource genre de travail est seulement un bon niveaud’une langue étrangère parlée.

Ceci dit, dans la plupart des centres d’appelqui existent ici, la personne intéressée pourdevenir un téléphoniste doit passer un entre-tien avec l’employeur, où celui-ci teste le niveaude la langue, et les qualités de communicationdu candidat. Si l’interview est conclue avec suc-cès, la personne doit suivre 3-4 jours de forma-tion, pour mieux comprendre comment il fautgérer l’appel, comment il faut répondre auxclients dans tel cas ou dans un autre, et surtoutpour connaître le produit dont il va faire ledémarchage.

Les centres d’appel qui opèrent en Albanie,sont étrangers. D’après certains sondages, les al-banais sont toujours classés parmi les plus pro-ductifs dans le monde entier. Cela s’explique parle fait que l’Albanie est un peuple polyglotte,qui aime bien la culture occidentale, et la ma-jorité des jeunes ont une bonne connaissance dela langue italienne, anglaise et française.

Le deuxième facteur très important, c’estque l’Albanie est un pays en voie de développe-ment, et la somme investie par les entreprises,est adaptée au niveau de vie qu’on a, donc pasbeaucoup en comparaison avec ce qu’elles pour-raient investir dans leur pays d’origine. Maisparadoxalement, les salaires qu’elles fixent sontassez considérables pour un travail qui n’exigeaucune préparation professionnelle.

En plus, travailler dans un centre d’appelest avantageux, car l’opérateur est payé aussipour les ventes qu’il fait. Donc plus de ventes,plus d’argent.

En ayant travaillé dans deux différents cen-tres d’appel, j’ai rencontre plein de personnes,et une de ces personnes qui m’a impression-née, c’est Mme Alba Male, qui est assistante dedirection dans la grande entreprise suisse Vi-sionna. L’entreprise Visionna viens d’ouvrir uncentre d’appel a Tirana. Mme Alba va nousmontrer un peu les avantages et les aspects “né-gatifs” de travailler dans un centre d’appel :

Qu’est-ce que c’est Visionna, et de quois’occupe t-elle?

La Société Visionna Albania SH.P.K. estune filiale de la grande société Swiss QualityHolding et s’occupe des assurances maladies,aussi de tout les autres types d’assurances, com-me de maison, de vie, étant donné qu’en Suissel’économie des assurances se classifie deuxièmeau niveau d’importance, après les banques. Ellecollabore avec 5 grandes compagniesd’assurances en Suisse et on opère dans 4 can-tons francophones. Visionna Albania c’est unetoute nouvelle société en Albanie, et notre butest d’employer de plus en plus de personnesqui parlent français.

Comment vous avez eu l’idée de créer uncentre d’appel en Albanie?

L’idée de créer un centre d’appel ici enAlbanie m’est venue parce qu’étant albanaise,j’ai toujours envisagé de donner une contri-bution au développement économique del’Albanie, surtout dans le domaine des as-surances, qui n’est pas très développé ici,mais surtout parce que j’ai remarqué que lesjeunes albanais apprécient beaucoup l’idée

de travailler dans un centre d’appel. Après,j’avais eu une expérience en Suisse de 10 ans,et le manque d’un centre d’appel où on parlefrançais, m’a poussé à créer un “call center”ici, bien sûr avec l’aide de mes collabora-teurs suisses et albanais. Personnellement,je pense que l’expansion de la languefrançaise est importante , car en Albanie jevois qu’il y a une absence d’endroits où lesétudiants peuvent aller pour la pratiquer etpour la perfectionner...

Pouvez vous nous faire une comparaisonentre les téléphonistes albanais et les suisses?

Le parallélisme entre les téléphonistesSuisses et ceux Albanais est que les Suissessont plus réguliers. En revanche ici, je vois

qu’ils ne se sont pas beaucoup adaptés avec laculture et la discipline du travail. Toutefois j’aivoulu que les conditions créées par notre cen-tre d’appel ici soient comme en Suisse, et jetiens à ce qu’ils travaillent avec le concept Su-isse du boulot, car ça c’est très important pournous.

Comment un téléphoniste peut être trèsproductif?

Pour un téléphoniste, l’appel doit être le“roi”. Un appel doit être géré comme si c’étaitle premier et le dernier. Il suffit une communi-cation très simple, toujours accompagnée d’unsourire téléphonique, et d’une force persuasivedans cette communication, et ça c’est la clé dusuccès pour un téléphoniste.

D'habitude, les étudiantscommencent à travailler à 18ans, à cause des nécessités com-préhensibles de leur âge ! Lesraisons sont diverses selon lesindividus, ça peut être une exi-gence économique, donc avoirde l'argent à part pour com-pléter les nécessités quotidi-ennes ou même aider un peu lafamille, il y en a d'autres quitravaillent pour leur propreorgueil, pour avoir leur propreindépendance économique parrapport à leurs parents, et en-core d'autres qui travaillentpour le plaisir, oui, ils aimenttravailler même si malheu-reusement ils sont très peunombreux.

En suivent les travaux quepeut faire un étudiant, qui sontdes plus modestes jusqu'auxplus étranges et extravagants.Parexemple, Anisa travaille dans uncall-center, Lili travaille toujoursdans les foires,Matilda travaillecomme assistante cuisinière dans un restau-rant et Dafina travaille dans un clinique den-taire, on l'a rencontré et fait une interviewavec elle :

Dafina ! Quand est-ce que vous avezcommencé à travailler ?

- J'ai commencé à travailler quand avec mafamille nous sommes arrivés à Tirana. J'avais18 ans.

Quels sont les raisons pour lesquellesvous avez commencé à travailler ?

- Quand pour la première fois je suisvenue à Tirana, il était très difficiled'affronter la vie sans avoir un travail même

OPINIONOPINIONOPINIONOPINIONOPINION

si mon père en avait déjà un, c'était dur etcomme ça j'ai trouvé un travail auprès d'uneclinique dentaire.

Est-ce que vous avez renoncé à quelquechose pour travailler ?

- Oui, en vérité les deux premières an-nées, j'ai renoncé à l'école. Cela a été trèsdifficile mais maintenant, je suis très con-tente parce que j'ai repris mes études et jevais dans une université privée, dans labranche de stomatologie.

Est-ce que vous avez des difficultés à co-ordonner les deux activités en même temps ?

- Bon, premièrement, c'était très diffi-

cile de les coordonner, je n'avaismême pas le temps de manger,à un moment j'avais desproblèmes de santé mais aprèsj'ai repris la main et c'est grâceà mon travail que je peux pay-er mes études et même aiderma famille.

Est-ce que vous avezquelque chose à dire pour les je-unes qui étudient et travaillenten même temps ?

-J'ai eu de la chance detrouver un travail grâce à mesparents, mais je sais qu'il y ad’autres gens pour lesquels ilest difficile même de trouverun travail !

Je peux vous dire qu'aprèscette période, la fatigue serarécompensée. Travailler est unfacteur très important dansnotre vie et fait de nous demeilleurs individus respons-ables et respectueux pour lesrègles et la discipline.

Merci Dafina !

En écoutant l'interview de Dafinas'élève un autre problème : l'espace que lesemployeurs donnent aux étudiants. Dansla plupart des cas les étudiants ne sont paspayés selon leurs compétences ou leurs heu-res de travail, et reçoivent un salaire à vraidire un peu ridicule.

Entre la fatigue, les exigences et le désird'être diplômé un jour, les étudiants continuentà travailler, sans distinguant pas s'ils étudient entravaillant ou s'ils travaillent en étudiant.

Drilona Xhemalallari, Université desLangues Étrangères, Tirana.

Dans les centres d’appel qui travaillent enAlbanie, 95 % du personnel est étudiant. Letemps minimal qu’on peut y travailler est de 4heures, mais on peut travailler aussi 6, 8 ou bien10 heures. Donc, un étudiant passe de 4 jusqu’à6 heures par jour dans un centre d’appel, en fai-sant pratiquement 300-400 appels par jour, eten étant obligé de convaincre différents interlo-cuteurs, qui, pour la majorité des appelés, nesont pas très intéressés. Donc l’opérateur se metpratiquement dans un jeu de mots psy-chologiques, pour réussir à vendre, et la seulearme dont il dispose, c’est sa voix. Et il peutconcourir avec l’opérateur à côté de lui, mais ilpeut aussi l’aider en lui donnant des suggestions.Le stress parcouru dans cette dynamique est as-sez grand, mais en revanche, il y a une pros-périté au niveau de la communication del’opérateur, il y a un progrès linguistique, et en-fin un salaire suffisant qui l’attend. En général, lespayements pour chaque vente d’un opérateur sonttrès bas, en considérant la somme d’argent quecette vente a rapporté à l’entreprise. Surtout enconsidérant que le téléphoniste constitue lapremière force de vente, qui établit des contactsdirects avec le client. Mais malgré tout cela, unétudiant qui cherche a atteindre l’indépendanceéconomique vis à vis de ses parents, qui a beau-coup de coûts, tels que location, nourriture, hab-its, etc, est toujours intéressé par le travail en blancdans un bureau, en conditions appréciables, payésuffisamment, en regardant ce travail comme unefaçon d’affronter les difficultés économiques dela vie quotidienne, une facon de perfectionner lalangue, mais aussi une façon de grandir profes-sionnellement dans un business qui promet...

Erenik Yzeiraj, Lycée Asim Vokshi, Tirana

Le nombre des jeunes qui travaillent dans un “call center” s’accroit de jour en jour, en Albanie.

La tendance des centres d’appelsEntrons un peu dans ce monde qui vient de se créer... Voici quelques témoignages

>> Réflexion

Étudier en travaillant ou travailler en étudiant ?!La question du travail des jeunes étudiants se pose de plus en plus. Situation en Albanie.

Page 6: Gazeta La Mouche Nr. 9

6 DÉCEMBRE 2009

LA MOUCHE SITEwww.la-mouche.jimdo.com

Bujar Qamili est né à Shkodër, le 21octobre 1963. Il a reçu plusieurs prixparmi lesquels on peut mentionner celuidu Festival de la chanson de Shkodër, “Nu-its de la musique populaire”, “12 Holly-wood”, “Marathon de la chanson tradition-nelle albanaise”, etc. Il a été aussi décoréde l’ordre “Naim Frasheri d’or”, un prixtrès important accordé par le Président dela République.

Il a commencé à chanter à l’âge de 10ans, tout d’abord dans les festivals pourenfants. Membre du “Groupe de la Jeun-esse”, il a eu la possibilité de se présenteret de s’affirmer devant le public de Sh-kodër et très vite devant toute l’Albanie.Comme toutes les stars, il a commencé àchanter un peu par hasard, ayant un donnaturel et non pas héréditaire. Depuis saplus tendre enfance, il adorait le chanteurde Shkodër Tonin Tershana, très célèbre àl’époque.

Bujar Qamili est le chanteur qui a tou-jours chanté l’amour et les fleurs. Sa car-rière est brillante, ses concerts innom-brables. On peut surtout mentionner ses

CULCULCULCULCULTURE D’ALBANIETURE D’ALBANIETURE D’ALBANIETURE D’ALBANIETURE D’ALBANIE

Le nom du château de Rozafaest lié à une légende très ancienne. Cette légende raconte que trois frères travail-

laient pour construire une forteresse.Mais tout ce qui était construit pendantle jour se détruisait la nuit. Cela durapendant trois semaines. Un jour, lorsqueles trois frères tristes, prenaient le repasde midi, tout à coup, les nuages se trans-formèrent en un visage d’ange. L’ange leurdemanda la raison de leur tristesse et lestrois frères lui expliquèrent la raison.

Alors, il leur dit qu’il pouvait les aid-er et qu’il détenait la solution pour que laconstruction du château ne soit pas réduiteà néant. Ils devaient faire emmurer l’une

de leurs femmes et ce serait celle qui ap-porterait le repas du lendemain. Aucun desfrères ne devait révéler le secret à safemme. Ils rentrèrent inquiets. L’ainé neput pas dormir.

L’angoisse et la peur que sa femmepourrait être celle qu’on allait emmurer,le poussa à lui raconter la vérité. Le deux-ième frère fit de même. Tandis que letroisième respecta les volontés de l’ange.Le lendemain, c´était au tour de la femmede l´ainé d´apporter le repas aux troisfrères, mais celle-ci hésita. Sous le prétextequ’elle avait trop de linge à laver, elle de-manda à la deuxième de la remplacer.Celle-ci trouva un autre prétexte.

Alors toutes les deux s’adressèrent àla troisième, Rozafa, qui, malgré son ac-couchement récent, accepta. Mais elle de-manda à ses belles-soeurs de s’occuper deson enfant. Elle prit le panier et partit. Lestrois frères regardaient de loin la femmequi s’approchait et chacun se demandait sic’était la sienne.

Lorsque Rozafa s’approcha, elle fut

étonnée par le regard des trois hommes.Ils lui expliquèrent la situation. Rozafa ac-cepta de se faire emmurer, mais elle leurdemanda de lui laisser la moitié du corps:une jambe pour bercer son enfant, un braspour le tenir, un sein pour le nourrir, unebouche pour lui parler, un œil pour le re-garder, une oreille pour l’écouter.

La construction s’est donc établie et lechâteau a traversé les siècles, tout commesa légende.

Vjollca Mesi3e année de Français, Université de

Shkodrër

Voici le récit d’une légendevieille de plus de deux millénaires

Histoire locale : Le Château de Rozafa

POUR EN SAVOIR PLUS

L’angoisse et la peur que safemme pourrait être cellequ’on allait emmurer, lepoussa à lui raconter la vérité

>> Une vie en scène

Hommage à Bujar QamiliUn grand chanteur originaire de Shkodër qui a consacré sa vie à la chanson traditionnelle

concerts à l’étranger : en Turquie, en Grèce,en Italie, en Belgique, en Angleterre, enAllemagne, en France, en Autriche, en Aus-tralie, aux États-Unis, etc. Malgré ses nom-breux voyages, il affirme n’avoir jamais étéséduit par l’idée d’abandonner l’Albanie

et Shkodër plus précisément. Il avoue quecette dernière est la ville qu’il n’accepteraitjamais de quitter, à aucun prix.

Quant aux nouveaux chanteurs, ilpense qu’ils cherchent de plus en plus à“moderniser” la chanson traditionnelle,en y ajoutant des rythmes non appropriés,dans le but de gagner du terrain dans ledomaine de la musique. Selon lui, la chan-son traditionnelle a ses particularités quine doivent pas être changées mais re-spectées.

La chanteuse qu’il préfère et avec quiil a sans doute le plus collaboré est ArtjolaToska. Il apprécie sa voix charmante et laconsidère comme l’héritière de Hafsa Zy-beri et Merita Halili.

Bujar Qamili est l’un des chanteurs lesplus célèbres de musique traditionnellealbanaise de tous les temps. On lui seraéternellement reconnaissant d’avoir digne-ment transmis les traditions musicalesd’une génération à l’autre.

Luçinda Bushati3e année de Français, Université

de Shkoder

SHKODRA:

UN LIVRE : ShkodraAUTEUR : Guillaume HerbautEDITEUR : Cdp Editions septembre 2008Collection : Visa Pour L'image "20 Ans"

SITES:http://www.shkodraonline.com/news.phphttp://www.shkoder.net/

LES ALENTOURS DE SHKODËRVELIPOJA:http://www.velipojaguide.com/lng-frengjisht.php

Page 7: Gazeta La Mouche Nr. 9

7DÉCEMBRE 2009SITEwww.la-mouche.jimdo.com

LA MOUCHE

Le 25 octobre 1917, dans la ville deKorçë, ouvre un lycée national avec un di-recteur français, Vital Gerson. Professeur deFrançais arrivé de la mission laïque de Thes-salonique, il travaillera plus tard avecl’officier français, Descoins, recruté sur la basedu volontariat. Le lycée se compose égale-ment de professeurs albanais comme MihalBakallmeni, Vasil Qirk, Dhimiter Gjeorgjaniet plus tard Xega Constantine, Nikuca Balla-ci, Sejfullah Abraham et Llosi Havjari.

La première année, parmi les 36 élèvesinscrits, seuls 9 ont reçu le diplôme de find’études, le Matura.

À partir de 1921, de nombreux profes-seurs français arrivent à Korçë pour dirigerle lycée. Ainsi, Monboyran, Victor, Coutant,Oddes Joles, Bailly Comte, Perreti Leon,Xavier de Courville y ont travaillé avec pas-sion et professionnalisme. En collaborationavec leurs collègues albanais, ils ont fourniune aide remarquable à la consolidation del’enseignement en Albanie.

En 1920, un couple est arrivé à Korça,le professeur de chimie Joinon et le profes-seur de musique, Eglise. Jusqu’en 1938,d’autres professeurs sont venus de France :G. Limpour, M. Jurne, Oddes, M. Marford,Andrea Bregeault, Bigon Jean Pierre SaintGenès, Fransois de Laure, M. Maraval, Céles-tine Daniele, Cavaliere, Paul Boy, ainsi queles enseignants du primaire Lucien Cayleret René Granier.

En plus de ces personnalités du mondepédagogique français du personnel albanaisa travaillé dans ce lycée, comme: Miah Sher-ko, Simon Shuterikqi, Gjergj Ceco, HakiMborja, germeni Llambi, Aleko Tasko, Pe-traq Pepo, Ligor Serafin, Nonda Bulka, Con-stantin Branch, Loni Perigli Mborja Kristo(enseignant d’anglais), Angjelin Kromiqi(enseignante d’allemande), Hilmi Dako,Alush ðarqî, Selman Riza, Aldo Coba, Vang-jush Mio et encore beaucoup d’autres.

Les activités éducatives et pédagogiquesdu lycée de Korçë étaient admirables car ellesfavorisaient l’esprit de la liberté humaine,l’égalité de l’homme parmi les élèves quiétudiaient dans cette école d’élite.

En 1939, lorsque le lycée a été fermépar les Italiens, 256 lycéens avaient validéleur Matura, appelé aussi baccalauréat surleur diplôme. Parmi eux, 105 sont allés étud-ier en France, les autres, en Italie, en Rou-manie ou en Grèce. Une partie de ces ly-céens a ensuite travaillé dansl’administration de Korça.

Structure du lycée de KorçaLa structure du programme d’études du

lycée de Korçë était conçue pour que lesélèves reçoivent une culture aussi complèteque possible de sorte qu’ils puissent répon-dre aux exigences de prestigieuses univer-sités européennes. En tant qu’élève du ly-cée, cela m’a obligé, à mes débuts, à consacr-er beaucoup d’efforts à acquérir une bonneconnaissance de la langue albanaise etfrançaise. Cette connaissance des deuxlangues ne s’appliquait pas seulement à lalangue et à la culture en général mais demanière précise : pour l’enseignement dela géographie de l’Albanie et des autres paysdu monde, de l’histoire, la morale, de la phy-sique chimie, de l’hygiène, de la traduction,de l’économie politique et du droit, de lacomptabilité et de la philosophie.

Une place particulière était accordée,dès la première année, à la géométrie, àl’arithmétique, au dessin, tout comme ce pro-gramme incluait l’enseignement de la gym-

nastique, de la musique et du travail man-uel.

Le Lycée de Korçë enseignait le latin etle grec, la langue seconde étant l’anglais oul’allemand.

En 1928, le lycée a mis en place uneréglementation précise.

La formation scolaire se divisait en deuxpériodes : la première, le primaire en deuxannées. La seconde se divisait elle-même endeux phases : une période de quatre ans suivid’une période de trois ans. Les deux dern-ières classes du lycée préparaient à la phi-losophie et aux mathématiques, deux par-ties du diplôme du baccalauréat.

Le tout formant un enseignement d’unedurée totale de neuf ans.

Les cours étaient dispensés en albanaiset en français et duraient neuf ans. Y étaientadmis les élèves ayant suivi un enseignementprimaire de quatre années.

Les élèves qui commençaient cette écolene pouvaient pas avoir dépassé l’âge de 15ans. L’enseignement était payant mais pou-vait être subventionné par une bourse par-tielle ou complète.

La direction du lycée était assurée pardeux directeurs, l’un pour la partie adminis-trative et l’autre pour la partie enseignement.

- Le directeur administratif traitait lesquestions administratives et l’internat (enveillant au respect de la discipline interne),entretenait des relations avec la directiongénérale de l’enseignement à Tirana. Il étaitresponsable de tout ce qui touchait auxproblèmes financiers et techniques, la disci-pline et les règles de l’école, le respect duprogramme des enseignements en langue al-banaise. Il avait le devoir de contrôler lesprofesseurs pendant les heures de classe.

Il était également en charge du budgetde l’établissement et de l’internat.

- Le directeur technique avait le de-voir de contrôler l’équipe pédagogique desprofesseurs en accord avec la direction ad-ministrative. Il devait contrôler les absenc-es, superviser la mise en œuvre des pro-grammes d’enseignement dans les matières

enseignées en français et avaient le droitd’entrer dans les classes pour contrôler lesenseignants. À la fin de l’année scolaire, ildevait coopérer avec le directeur adminis-tratif afin d’élaborer un rapport concernantles enseignements en français et en albanaiset faire des remarques sur les méthodes afinde préparer les examens. Le rapport étudi-ait également les règles d’hygiène observéespar les élèves et le personnel scolaire.

Toutes ces règles ont été écrites en 1928,lorsque le directeur administratif était SotirPapakristo et le directeur technique, LéonPerret.

L’année scolaire débutait le 1er octobre.Le salaire des professeurs français était deuxfois supérieur à celui des professeurs alba-nais, 30 napolona. Cela compensait le paie-ment de la location de la maison et les fraisde voyage en France, une fois tous les deuxans.

L’année scolaire 1926-1927 a été con-sidérée comme le premier cycle complet.Cette année scolaire, les examens de juin ontété dirigés par M. Bailly Comte, directeur dulycée. Du côté français, M. Merlier était leresponsable. M. Pogoni s’était rapproché dece comité afin de représenter l’autorité alba-naise.

En octobre 1927, le directeur du LycéeBailly Comte en accord avec le ministre del’Instruction publique de l’époque, M. Edu-ard Herriot, a déclaré que le diplôme de find’étude du lycée créé par M. Merlier avaitles garanties suffisantes pour être équiva-lent à ceux des lycées français et ainsi per-mettre l’inscription des élèves diplômésdans les universités françaises.

Rappelons que les huit premiersdiplômés, pour 6 d’entre eux, l’ont été enphilosophie: Sinan Imam, Remzi Fico, Pan-deli Kastoria, Nihat Aslani, Nicolas Silex,Xhevdet Hasan et les deux autres en mathé-matiques : Tasko Aleko, et Gjergj Canco.

Une fois diplômés, ils ont suivi avec suc-cès leurs études en France, chacun dans sondomaine. Ensuite, leur contribution à la vieintellectuelle albanaise a été admirable.

La revue « Shpresa »Le 5 novembre 1925, les élèves du Ly-

cée ont fondé une association scientifique,littéraire et artistique. Les présidents de cetteunion dans l’ordre ont été: Jani Evangjeli,Andon Refi Kasimati et Mano.

Lors de la première réunion, il a étédécidé que l’association porterait le nom« Shpresa » (Espoir). La revue était éditéependant l’année scolaire et a publié 17numéros, de mars 1923 à juin 1925.

Son premier directeur a été Petraq Pepoet pour un court laps de temps Shoshi Gaspro.La revue était imprimée dans un petit for-mat, dans la maison d’édition Dhori Kote etétait écrite en albanais et en français. Tousles textes étaient écrits et traduits par lesélèves du lycée. Les cinq premiers numérosont été traduits par les élèves de la classesupérieure, parmi lesquels Aleko Tasko, Si-nan Imam, Gjergj Canco, Andrea Xega et KelGashi. De nombreux articles étaient des ar-ticles originaux. Les autres étaient traduitsd’auteurs français comme Voltaire, Lamar-tine, Molière, La Bruyère, Balzac, Hugo,Gautier, Chateaubriand et d’écrivains étrang-ers comme Tolstoï, Dickens, De Amicis etbien d’autres. Les autres numéros ont eu pourthèmes, entre autres, la musique populaireet classique, la peinture et la sculpture,l’architecture.

L’écriture révélait les pensées des élèves,nobles, pleines de sincérité, à l’image del’atmosphère régnant à l’époque dans le ly-cée de Korça.

Le mot baccalauréat viendrait de l’union dedeux mots latins: “bacca laurea”, baie de laurier,un symbole de victoire.

Zhani CancoInvestigation : Dorian Çipi

Traduction : Barbara Ben-Nacer

(Dans le prochain numéro, nous vousdévoilerons la vie passionante du franco-

phone et mathématicien Gjergj Canco)

Le lycée de Korça, d’après le journal d’unenseignant du peuple, Gjergj Canco

Conversation avec son fils, Zhani, surl'expérience de Gjergj Canco

HISTOIREHISTOIREHISTOIREHISTOIREHISTOIRE

LE 1ER LYCÉEFRANÇAIS EN

ALBANIE

Gjergj Canco

Page 8: Gazeta La Mouche Nr. 9

8 DÉCEMBRE 2009

LA MOUCHE SITEwww.la-mouche.jimdo.com

En tant qu’Albanais, nous savonset reconnaissons comme tout lemonde que le 25 décembre c’estle jour de Noël, la fête de la

nativité de Jésus-Christ. Par rapport àl’Occident, l’Albanie de 1967 à 1990faisait au jour de l’an ce qu’il(l’Occident) faisait à Noël. Cette tradi-tion continue encore pour la majoritéécrasante de la population. En ce quiconcerne le mot français Noël il y a quatreéquivalents albanais : Kërshëndella,Kshnellat (l’abréviation de Kërshëndella),Pashkët e vogla et Krishtlindje. Le premier etle deuxième sont vieux, le troisièmen’est pas utilisé, le quatrième est mod-erne et très usuel.

1. Nous voyons maintenant quelquesproverbes et dictons de Noël :

Noël au balcon,Pâques au tison.Bëri për Krishtlindje mot i butë,Për Pashkë do ndezësh kërcunë. (Për Krishtlindje ngrohtë – për Pashkëftohtë.)

Neige en novembre,Noël en décembre.Borë në nëntor,Krishtlindje në dhjetor.

À Noël les moucheronsÀ Pâques les glaçons. Pati miza gjatë KrishtlindjevePër Pashkë do ketë akullishte.

Noël neigeux,Eté merveilleux.Krishtlindje me borëBehar përrallor.

Noël vient un lundi, et tout se perdit.Kritshtlindja, ditë të hënë – gjithçka vete dëm.

Quand Noël tombe un mardi, pain et vinde toutes parts.Kritshtlindja, ditë të martë – bukë e verë në çdo anë.

Quand Noël tombe un mercredi, tu peuxsemer champs et cassis.Kritshtlindja, ditë të mërkurë – mbill aradhe grurë (cassis = ribes të zi).

La langue, qui est née comme l’art de l’expression, peut-être absolumentconsidérée comme la plus grande création humaine. Une pure communicationest une réclamation des sentiments humains, qui lie le monde entier dans unseul fuseau : « La parole ».La langue est un symbole identificateur très important pour chaque pays. Lalangue est celle qui fait la différence entre les choses. Chaque langue a sadiversité et ses nuances.L’Albanie, comme pays francophone, est en perpétuel développement se trouvantsous l’influence des langues étrangères du monde entier : l’anglais, l’italien, lefrançais, l’allemand, etc.Grâce aux stagiaires, nous avons la possibilité de perfectionner notre françaiset leur aide nous donne la possibilité de nous intégrer à la réalité du monde quinous entoure. Nous accueillons avec plaisir notre nouvelle stagiaire Delphineainsi que les autres qui ont décidé de partager leurs expériences avec nous.Mais en même temps, on ne doit pas oublier le mérite et la contribution de nosprofesseurs albanais comme Rakela Luniku (Professeur à l’UniversitéA.Xhuvani) qui nous apporte les vraies bases de l’albanais. Ces bases solidessont indispensables pour l’apprentissage d’autres cultures linguistiques commele français.C’est une chance pour nous, étudiants, d’avoir la possibilité de participer àcette cohabitation entre les deux langues (l’albanais et le français) et entre sesdeux cultures qui représentent le grand pont du savoir.

Rudina Hoxha, 3ème année, université A. Xhuvani, Elbasan

2. Vocabulaire de Noël

(Période de Noël / Periudha (koha) eKrishtlindjeve)

Noël / Krishtlindjela Noël /Festa e krishtlindjeve

Pour Noël, nous irons ... / Për Krish-tlindje do të shkojmë në…

Bûche de Noël /kërcu që digjet natën eKrishtlindjeve (për të mbajtur zjarrinndezur tërë natën)

La Bûche de Noël / ëmbëlsira e Krish-tlindjeve :

Arbre de Noël / Pema e Krishtlindjeve

nuit de Noël / Nata e Krishtlindjeve

Joyeux Noël / Gëzuar Krishtlindjet Mon/ton noël /dhurata ime/jote përKrishtlindje

Je n’ai rien eu pour mon noël / Nukmora dhuratë për Krishtlindje Noël, chant de Noël n.m. / këngëKrishtlindjejechanter noël / këndoj këngë për Krish-tlindjet Sapin de Noël n.m. / Pemë e Krishtlind-jeve, Bredhi i Krishtlindjeve

Veille de Noël n.f. / Mbrëmja e Krish-tlindjeve

Prime de Noël / pará (shpërblim) përKrishtlindje

Étoile de Noël / yll Krishtlindjeje (përzbukurim; prej letre, kashte)

Congé m . de Noël / pushime gjatëKrishtlindjeve

Messe f. de Noël [relig.] / Mesha merastin e Krishtlindjeve

Père Noël / Plaku i Krishtlindjeve

Papa Noël / Babagjyshi i Krishtlind-jeve (në gjuhën e fëmijëve)

Viktor Bakillari, Faculté des langues Étrangères, TiranaCo-auteur avec Nonda Varfi de« FJALOR SHPREHJESH FRËNGJISHT – SHQIP 1000

sprehjet më të përdorshme në frëngjishten e sotme » Éditions Albatros.

De Noël (une approche linguistique)Noël le jeudi, c’est la famine.Kritshtlindja, ditë të enjte – zi buke kudo që vete

Mais s’il tombe un vendredi, le blé roulesur la cendre.Por nëse ditë të premte bi’, gruri rrotullo-het n’ hi.

Noël un samedi, an où tout le mondemendie.Ra Krishtlindja ditë të shtunë, ngavarfëria, vitin që vjen, të gjithë do vujnë.

Si le jour de Noël se trouve être undimanche, les ennuis de l’hiver vien-dront en avalanche.Nëse Krishtlindja bie të djelë, telashet edimrit janë si ortek.

Quand Noël est sans lune, de cent brebisil n’en reste qu’une.Kur Krishtlindja është pa hënë, një mund tëtë mbetet ndër njëqind dhen.Les jours de Noël humide, donnentgreniers et tonneaux vides.Ditët e Krishtlindjeve me lagështi, boshati-sin hambar e fuçi.

Noël est plus beau aux champs qu’à laville. [Leroux de Lincy, Prov. t. I, p. 113] Krishtlindjet kalohen më bukur në fshat se në qytet.OuKrishtlindjet në fshat, më bukur s’ka, Krish-tlindjet në qytet, s’para kanë shumë lezet.

Fig. On a tant chanté, tant crié Noël, qu’àla fin il est venu.Po bënim shumë kohë që e prisnim mepadurim diçka.

Les langues: une chance ! L’ALBANAIS ET LE FRANÇAIS : UNE

VÉRITABLE COHABITATION, SELON RUDINA

LLLLLANGUE FRANÇAISEANGUE FRANÇAISEANGUE FRANÇAISEANGUE FRANÇAISEANGUE FRANÇAISE

Page 9: Gazeta La Mouche Nr. 9

9DÉCEMBRE 2009SITEwww.la-mouche.jimdo.com

LA MOUCHE

Il y a dix ans environ, moi et mesamis, on trainait dans le quartier l’après- midi. On aimaits’asseoir et bavarder durant des

heures entières. Un soir, un garçon ap-pelé Éric avait quelque chose à nous ra-conter, une histoire vraie, une expériencepersonnelle. À ce moment- là, son vis-age devint tout pâle, comme s’il était entrain de revivre ce qui lui était arrivé.On ne savait pas ce qui s’était passé, maison avait peur. Éric commença son his-toire.

“Hier soir, ma grand- mère esttombée malade. Mes parents l’ont em-menée à l’hôpital. Ma sœur et moi, onétait seul à la maison. On nous avaitdit de fermer la porte à clé. Il était 23heures. On a décidé de se coucher. Jesuis allé dans ma chambre, à con-trecœur, je ne voulais pas être seul, pasce soir-là.

Le silence était profond. J’avais dumal à trouver le sommeil. J’avais de-vant les yeux l’image de ma grand-mère. La pauvre respirait avec diffi-culté. Elle me faisait de la peine.

J’ai commencé à avoir peur. Jen’avais qu’une idée en tête, la mort dema grand- mère. J’imaginais ses yeuxfermés, sa figure bleue, sa bouche ou-verte… Un peu plus tard sans que jene puisse me l’expliquer, je pensais àun squelette, un squelette mobile, unsquelette épouvantable…

-Arrête! me dis-je à voix haute.C’était la seule manière d’arrêter

ces pensées macabres. Je ne voulaisplus y penser, seulement oublier,m’endormir… Ce silence… Toujoursce silence et cette obscurité… Le cou-ple parfait… Les deux ensemble, prêts

à me poursuivre, prêts à me tourment-er, prêts à perturber mon esprit. Je dé-cidai de me lever, d’allumer la lumière,mais non… Il y avait une coupured’élécricité! Je me recouchai donc. Que

faire? A quoi penser?... Voilà la solu-tion! Je vais penser à mon anniversaire!En fin de compte, ce n’est pas si loin, lafête, les cadeaux, la musique, les rires…C’est ce que je fais quand j’ai peur,

j’essaye de me projeter au coeur d’unmoment agréable.

… … … … … … … … … …J’entendai un bruit. La porte de

l’armoire s’ouvrit brusquement… Jesursautai de peur. Qu’est-ce qui s’estpassé? J’allumai ma lanterne…

-Ah! C’est juste la porte del’armoire qui s’est ouverte! Calme-toi!me dis-je. Je l’ai sans doute oubliéecomme ça!

Mais malgé tout j’avais peur … Jedécidai de laisser ma lanterne allumée,au moins pendant quelques minutes.Encore un bruit! Je levai la tête et là jevis l’enfer… Je poussai un cri d’effroi !Je vis deux personnes âgées sortir demon armoire, un homme et unefemme… Ils déambulaient lentement,avaient une figure horrible, et les mainsensanglantés… J’étais pétrifié de peur, jene pouvais plus bouger, je ne pouvais rienfaire, je ne pouvais rien dire… La vieilledame prit une théière qui était dans machambre et la jeta brusquement par terre.À ce moment-là, ma sœur alluma la lu-mière… J’étais en sueur, mais je me cal-mai rapidement. Personne d’autre n’étaitdans ma chambre. C’était un cauchemar!Ouf! Je me sentais soulagé!

Le lendemain tout me parut dif-férent. Le soleil brillait. Ma mère, quiétait revenue de l’hôpital, nous infor-ma que ma grand-mère allait mieux.J’étais heureux! Je me levai et com-mençai à faire mon lit quand soudainquelque chose attira mon regard… Lathéière était par terre, ensanglantée etpleine de bosses.”

Luçinda BushatiUniversité de Shkodra

Nouvelle fantastique - La théière

CRÉACRÉACRÉACRÉACRÉATIONTIONTIONTIONTION

UN POETE FRANÇAIS ADECOUVRIR:JACQUES PREVERT Il est français, contemporain et parle de la viede tous les jours avec beaucoup de talent.Auteur de nombreux recueils de poésies, ilest aussi scénariste et parolier.Cet écrivain parisien est célèbre dans lemonde francophone et est étudié dans lesécoles françaises et francophones.Vous pouvez lire ses œuvres sur Internet enfrançais mais ses livres ont aussi été traduitsen albanais.

SPLEEN J’entends le bruit du ventJe ne parle pas…J’entends le bruit de la grêleEt… je ne parle pas… J’entends la voix des gensJe ne parle pas…J’entends les cris d’enfantsJe ne parle pas… Ah !... la soirée est arrivéeEt moi ?Je ne parle toujours pas. Dehors, j’entends de la musiqueJ’entends aussi la chouetteEt je ne parle pas. Effrayée, je vois la luneJe sens mon cœur qui veut éclaterMais… encore et toujoursJe ne parle pas. La lune me vole mes secretsLaissant derrière elle, une trace sur moncheminAvant de commencer à disparaître…Et moi ?… Je ne peux parler, ni pleurer, ni lasaluer. C’est la voix de ma conscience qui prendle contrôleFaisant une longue guerre à mon subcon-scient.

Ergisa Bebja, Lycée Asim Vokshi, Tirana.

PUTHJEN E PARË Frikën seçe mposhtëm, akujt seç i shkimëAshtu Krejt papritur u poqëm buzë më buzëNdër re seç lodruam, ndër lule ç’u shtrimëE Bukura muzëSfiduam trëndafilat që përçonin zjarrE zbehëm, e fikëm dhe dritën hyjnorePër një çast u futëm e dolëm përmbi varrFytyrë ëngjëlloreMë dhe krahë, por nuk më hodhe në flatrimMë dhe jetë, më ringjalle për t’më vrarëI robëtuar, të kujtoj me amëshimTy, puthjen e parë.

Verjon Fasho 3ème année,Université A. Xhuvani, Elbasan

LE PREMIER BAISER

La peur, on l’a terrassé, les glaces, on les a fonduEt soudain, on s’est retrouvé lèvre contre lèvre

Dans les nuages, on s’est laissé aller, sur les fleurs on s’est couchéMa belle muse

On a défié les roses qui flamboyaientOn a pâli, on a même éteint le clair divin

Pour un instant, on est entré et sorti de la tombeVisage angélique

Tu m’as donné des ailes, mais tu ne m’as pas jeté en volTu m’as donné de la vie, tu m’as fait renaître pour me tuer

Asservi, je te rappelle émuToi, le premier baiser

Rudina Hoxha 3ème année,Université A. Xhuvani, Elbasan

POÉSIE

L’ARGENT NE FAIT PASLE BONHEUR PARCE QUE : L’argent peut acheter une maison mais non lachaleur d’un foyerIl peut acheter un lit mais non les rêvesIl peut acheter une montre mais pas le tempsIl peut acheter un livre mais non le savoirIl peut acheter un poste mais non le respectIl peut acheter le docteur mais non la santéIl peut acheter le sexe mais non l’amourIl peut acheter l’âme mais pas la vie.

Anila Rustemi 1ère année,Université A. Xhuvani, Elbasan

Page 10: Gazeta La Mouche Nr. 9

10 DÉCEMBRE 2009

LA MOUCHE SITEwww.la-mouche.jimdo.comA LIRE/A VOIRA LIRE/A VOIRA LIRE/A VOIRA LIRE/A VOIRA LIRE/A VOIR

AGENDA DE SHKODRAL’auberge espagnoleVendredi 8 janvier

Xavier, un jeune homme de vingt-cinqans, part à Barcelone pour terminer sesétudes en économie et apprendrel’espagnol. Cette langue est nécessaire pouroccuper un poste, que lui promet un amide son père, au ministère des finances.Mais pour ce faire, il doit quitter sa petiteamie Martine, avec qui il vit depuis quatreans. En Espagne, Xavier cherche un loge-ment et trouve finalement un appartementdans le centre de Barcelone qu’il comptepartager avec sept autres personnes. Cha-cun de ses co-locataires est originaire d’unpays différent. Un film de Cédric Klapisch.

Les poupées russesVendredi 22 janvier

Suite de « L’auberge espagnol ». Xavi-er a 30 ans. Il a réalisé son rêve d’enfance,il est devenu écrivain, mais il semblequand même un peu perdu. Il a quelquesproblèmes avec sa banquière. Il a égale-ment des réticences à se fixer avec une filleet enchaîne les aventures amoureuses avecinconséquence. Xavier est contraint de con-tinuer son travail à Londres, puis à Saint-Pétersbourg. Ces nouveaux voyages lui per-mettront peut-être de réconcilier le travail,l’amour et l’écriture.

Prête-moi ta mainVendredi 5 février

La vie est facile pour Luis, 43 ans, céli-bataire heureux, épanoui dans son métier,aimé, choyé, couvé par sa mère et ses cinqsoeurs. Cela aurait pu durer toute une vie,mais voilà...

Lassées de le materner, celles-ci déci-dent qu’il est temps pour lui de se marier.Cerné par sa famille qui ne pense plus qu’àça, il élabore un plan : trouver la femme

AGENDA D’ELBASAN« Lol » LOL ? Ca veut dire Laughing Out Loud -mort de rire - en langage MSN.

C’est aussi comme ça que les amis deLola l’appellent. Pourtant, le jour de sa rent-rée, Lola n’a pas le coeur à rire. Arthur, soncopain, la provoque en lui disant qu’il l’atrompée pendant l’été. Et sa bande de potesa le don pour tout compliquer. Tout com-me sa mère, Anne, avec qui le dialogue estdevenu impossible, et pas seulement parcequ’elle ignore ce que LOL signifie. Que sesparents aient divorcé est une chose.Qu’Anne traite son ado comme une enfanten lui mentant sur l’essentiel, par exemplesur le fait qu’elle revoit son ex en cachetteou qu’elle se fait draguer par un flic, en estune autre. De son côté, Anne se demandece qui a bien pu arriver à sa douce petite

Resumé du Film :Le ministre de la défense japonais vient

en France pour tester le savoir-faire françaisen matière de lutte anti-terroriste et signer le‘contrat du siècle’ avec l’État français. Il estenlevé par un gang de Yakusas... Daniel etEmilien vont être malgré eux embarqués dansde nouvelles aventures pour le délivrer...

Moi, j’ai entendu parler de “Taxi 2” parune publicité à la télévision. J’aime beaucoupla voiture d’Emilien et ce film est très sympa.Il y a beaucoup d’actions, d’humours et surtoutil est écrit par Luc Besson. Je le conseille àtous les amateurs de voitures et de filmsd’action.

Nikolin Andoni,lycée Raqi Qirinxhi, Korça

Programmation des projectionsde films à l'Alliance Française

Voilà trois coups de cœur pour vous permettre de découvrir ce qui plait ence moment ou pour découvrir votre prochaine occupation des vacances !

Coups de cœur

Un film, un livre,de la musique aussi ! ”LA CATHÉDRALE DE PARIS”

L’homme de dieu Claude Frollo n’avait

pas de sentiments humains, au contraired’Esméralda, une femme aventurière quiaimait la danse. Elle a passé sa vie en dan-sant dans la rue. Esméralda était une

Un film :TAXI 2

Un livre :ENSEMBLE C’EST TOUTANNA GAVALDA

Ce livre raconte l’histoire d’une jeunefille d’environ 25ans qui n’est pas très richeet qui travaille comme femme de ménagedans les entreprises le soir pour gagner dequoi vivre. Elle habite dans une chambre debonne située sous les toits d’un immeubleparisien. Un jour un gentilhomme l’aperçoitet de fil en aiguille elle va emménager chezlui comme colocataire. Dans le gigantesqueappartement il y a déjà un autre colocataire

qui n’est pas toujours de bonne humeur. Cegarçon a une grand-mère adorable qui ne veutpas finir dans une maison pour vieux. Pagesaprès pages nous découvrons la vie de toutce petit monde s’entrecroiser. On rit, onpleure, on s’énerve, toutes les émotions ypassent. C’est un réel petit moment de plai-sir. Ce livre a été adapté au cinéma et c’estégalement une réussite.

tsigane. Claude Frollo, le prêtre et l’hommedu dieu, ne méritait pas de s’appeler ainsi,parce que le diable existait dans son corps.Si on compare ces deux figures on voit qu’ilssont très différents. Esméralda a grandi dansles rues, et elle savait bien ce que signifiait lemot “vie”. Elle s’est mariée avec Gringoireseulement pour se sauver de la mort.

Claude Frollo, en antithèsed’Esméralda, était égoïste et il avait un mau-vais esprit. Il n’appréciait pas les sentimentsdes autres pour qu’il réussisse son but. Il esttombé amoureux d’Esméralda, mais “l’angene cohabite pas avec le diable”. Esméraldane pouvait pas répondre à son amour. À cemoment-la, Claude Frollo a montré sonvisage réel, un visage du “diable”. Esméral-da a répondu à l’amour de Quasimodo, quià l’opposé de Claude Frollo était très laid.

D’apparence il était bossu, mais il avait un grand esprit, parce qu’il aidait toujoursles autres. Esméralda n’appréciait pas sonapparence mais son esprit. Donc on peut direque la tsigane, à notre avis, avait un meilleuresprit que l’homme de dieu.

Edlira Beqja et Marinela Qyra,

lycée des langues étrangères « AsimVokshi », Tirana.

parfaite qui va se faire passer pour sa fian-cée et qui va lâchement l’abandonner lejour du mariage. Après ça, plus personnen’osera même prononcer le mot mariagedevant lui. Mais comment trouver cetteperle rare ? Luis ne voit qu’une solution :la louer ! Et justement, Emma, la soeur deson meilleur ami et collègue, vientd’arriver à Paris et cherche du travail. Ça yest, le plan est en route.

La MômeVendredi 5 mars

De son enfance à la gloire, de ses vic-toires à ses blessures, de Belleville à NewYork, l’exceptionnel parcours d’Edith Piaf.A travers un destin plus incroyable qu’unroman, découvrez l’âme d’une artiste et lecoeur d’une femme. Intime, intense, frag-ile et indestructible, dévouée à son artjusqu’au sacrifice, voici la plus immortelledes chanteuses...

fille. De la fusion à la confusion, les rela-tions mères-filles bouillonnent d’amouret de LOL.

« Léon » Jean Reno, Gary Oldman, Natalie Port-

man,Un tueur à gages répondant au nom de

Léon prend sous son aile Mathilda, une pe-tite fille de douze ans, seule rescapée du mas-sacre de sa famille. Bientôt, Léon va faire deMathilda une “nettoyeuse”, comme lui. EtMathilda pourra venger son petit frère...

« Les enfants du ma-rais »

Jacques Villeret, Jacques Gamblin, An-dré Dussollier,

“On est des gagne-misère, mais onn’est pas des peigne-culs”, telle est la phi-losophie de Garris, homme simple,généreux et quelque peu poête qui vit aubord d’un étang avec son ami Riton, quiélève trois enfants turbulents issus de sonsecond mariage. Riton, de temps en temps,noie son chagrin dans le vin rouge pourtenter d’oublier sa première femme etgrand amour. Autour d’eux il y a égale-ment Amédée, un rêveur passionné de lec-ture, Pépé, un ancien du marais devenuriche et Tane, le conducteur du petit trainlocal. Un jour, Garris rencontre une jeunefemme, Marie.

La suite du programme sera affichéedevant le département français à

l’université.

TAXI 2 fonce vers la Tour Eiffel La couverture du roman

Notre Dame : La façade de la cathédrale

Jean Reno et Natalie Portman dans LéonRomain Duris et Cécile deFrance dans L'Auberge Espagnole

Page 11: Gazeta La Mouche Nr. 9

11DÉCEMBRE 2009SITEwww.la-mouche.jimdo.com

LA MOUCHE

Clotilde Reiss, âgée de 24 ans, estretenue prisonnière en Iran. La jeunefille est accusée d’espionnage par lesauthorités iraniennes. Cette jeune res-sortissante française travaillait commelectr ice de f rançais à l ’Univers i téd ’ Ispaham. Ml le Reiss ava i t pr isquelques photos pendant des manifes-tations tenues en Iran, photos qu’elleavait ensuite publiées sur internet ac-compagnées de commentaires. Elle estmaintenant en détention depuis le 1erjuillet.

Ce n’est qu’en août que le gouv-ernement iranien avait accepté qu’ellesoit retenue à l’Ambassade de France,dans l’attente de son jugement. Le gou-vernement français a envoyé une lettreau gouvernement iranien en expliquantque C. Reiss ne se présenterait plus àson procès à moins qu’on ne lui assureune liberté sous caution.

La réponse négative ne s’est pas faitattendre. Le gouvernement iranien a faitsavoir qu’il ne cèderait à aucune pres-

sion politique et que le juge serait seulmaître de la décision.

Clotilde Reiss a fait des étudesd’histoire à Sorbonne, à l’Institut Na-tional des langues et civilisations ori-entales (Inalco) à Paris et finalement àl’Institut d’études politiques (IEP) àLi l le . El le était a l lée en Iran unepremière fois pour la préparation deson mémoire sur le système éducatifiranien et une seconde fois comme lec-tr ice de français à l ’Universitéd’Ispaham.

Cette situation est indignante. Le casde Clotilde Reiss n’est malheureuse-ment pas un cas isolé, chaque jour enIran des opposants au pouvoir sont em-prisonnés, la presse est bâillonnée et lesdroits de l’homme bafoués en toute im-punité.

DERNIÈREMENTDERNIÈREMENTDERNIÈREMENTDERNIÈREMENTDERNIÈREMENT

Française, 24 ans, prisonnière en IranLa lectrice française, Clotilde Reiss, retenue prisonnière depuis plusieurs mois.

International - Les autorités iraniennes accusent d’espionnage une jeune citoyenne française.

Chaque jour en Iran desopposants au pouvoirsont emprisonnés, lapresse est bâillonnée et lesdroits de l’hommebafoués en toute impunité

Tirana, la capitale où la tradition semêle avec la modernité, permet aux gensde célébrer les 28 et 29 novembre selonleur âge et leur mentalité ! Les célébra-tions se font en deux jours mais le 29 no-vembre est plutôt consacré à la jeunesseen le baptisant comme la « Nuit Blanche ».La mairie organise pendant toute la nuitdes concerts de musique rock ou pop endifférents points de la ville pour amuserles gens qui sont nombreux dans les ruesde Tirana.

La plupart des jeunes s’organisentavec leurs amis pour célébrer ensemble cejour très important ! Le 29 novembre1944 a été marqué par la libération del’occupation nazie.

Pour l’Albanie, cela devait être unelibération pas seulement territoriale maisaussi de pensée, malheureusement on a duattendre cinquante autres longues annéespour savoir qu’est ce que c’est la liberté.

Aujourd’hui avec la gratitude et le re-spect pour les martyrs qui ont sacrifié leursvies, je vous invite à commémorer le jourde la liberté pas seulement le 29 novem-bre mais tous les jours en respectant lesvraies valeurs qui portent à la liberté etnon seulement…

« Veritas vos liberabit !»La vérité vous rend libre…

Drilona Xhemalallari, Universitédes Langues Étrangères, Tirana.

>> Tirana Comme chaque année, l’Albanie sort les drapeaux nationaux et fête durant deux jours.

En célébrant les jours de la liberté !!!

La l iberté d’opinion etd’expression est généralement con-sidérée comme une des libertés fon-damentales de l’être humain. Ainsi,l’ article 11 de la Déclaration desdroits de l’homme et du citoyen de1789 stipule que:

« La libre communication despensées et des opinions est undes droits les plus précieux de

l’homme ; tout citoyen peutdonc parler, écrire, imprimerlibrement, sauf à répondre del’abus de cette liberté dans les

cas déterminés par la loi. »

Dans le monde, ces libertéssont parfois bafouées. Il semble denotre devoir de s’informer (c’est unminimum)de ces injustices et pour-quoi pas de les defendre.

Que faire?Pour commencer, vous pouvez

déjà visiter (entre autres sites pas-sionnants, informatifs et poussantmême à l’action)le site d’AmnestyInternational:http://www.amnesty.org/frOu de Reporters sans frontières:http://www.rsf.org/

Ce pays nous démontre une fois deplus son incapacité notoire à respecterla liberté d’expression. La société doitêtre sensibilisée, l’opinion publiquealertée sur les pratiques d’un pays oùde simples commentaires personnels

sur le web constituent une preuved’espionnage.

Une jeune fille est retenue injustementpar un régime totalitaire, par un Présidentde la République qui ne recule devant rienet qui se moque des droits de l’homme.

Nous ne pouvons fermer les yeux face à cepur acte de violence, une vie en dépend.L’Europe doit libérer sa citoyenne.

Kristina Susaj, Eranda Cocja,Lucinda Bushati. Université deShkodra, 3e année de Français

“Çi-dessus: La carte de l’Iran.

À gauche: Une caricature de Plantu (célèbre et tal-entueux caricaturiste français que nous remercionsde sa participation involontaire à ce numéro.

Page 12: Gazeta La Mouche Nr. 9

12 DÉCEMBRE 2009

LA MOUCHE SITEwww.la-mouche.jimdo.com

Mais le mien n’était pas un simple voy-age. Les cinq mois de séjour pour formationthéorique passés en Suisse, dans la ville de Lau-sanne exactement, ont beaucoup enrichi mesconnaissances sur la culture suisse et celle desautres pays autour. La rencontre avec différentsétudiants, habitants ou voyageurs m’ontmême fait réfléchir sur les différences culturel-les qu’il existe entre Albanie et Suisse surtout.

La première impression que j’ai eue surles suisses était celle des gens très gentils maisassez froids en même temps. Leurs habitudesme semblaient très étranges et j’ai eu des diffi-cultés à m’y habituer. Mais avec le temps, j’aicommencé à me sentir mieux en leur compag-nie et à suivre moi-même ces habitudes.

Voilà une de mes journées à l’Unil (Uni-versité de Lausanne) et les nouvelles habitudes

qui les accompagnaient chaque jour. Le matin,je partais de chez moi à 08h00 avec le métropour être à l’Université à 08h30 parce que c’estalors que l’on commençait le premier cours.Chaque cours durait une heure et quarante-cinq minutes donc vu leur longueur, on avait ledroit de sortir de la classe pendant le cours(pour quelques minutes en général) sans lapermission du professeur, chose qui ne se pas-se pas en Albanie et surtout que les profs nousdisent « bonne journée » dans le cas où l’onsortait pour ne plus y revenir. On avait aussi ledroit de boire ou de manger quelque petiteschoses en classe, toujours pendant le cours, sansque personne ne nous dise rien. Les pauses en-tre les heures étaient de quinze minutes. Pourles fumeurs, interdit de fumer dans l’université.Toujours en dehors, jamais dedans !

A 12h00 c’était la grande pause pour tous(qui durait bien une heure et quinze minutes).C’était l’heure de manger. On pouvait acheterquelque chose au restaurant ou l’on pouvaitsimplement chauffer dans les micro-ondes del’université ce que l’on avait apporté de cheznous. Après ça, chacun essayait de trouver uneplace sur les chaises du restaurant ou pouvaitmanger son déjeuner assis par terre là où il yavait de la place libre et ça c’était vraiment trèsintéressant. Une autre chose aussi intéressante,que j’ai découverte pour la première fois àl’Unil, c’était le fait que l’on avait toujoursl’habitude de mettre les sacs par terre, que cesoit en classe, au restaurant ou au métro peuimporte, même s’il y avait de place. Pour ceuxqui voulaient se divertir un peu après leslongues heures de cours ils pouvaient jouer grat-is au ping-pong à l’extérieur de l’université.

L’université se trouvait au milieu de la forêttout près du Lac Léman lequel prenait le nomde Lac de Genève si l’on se trouvait à Genève.Ce lac parcourait certaines villes de la Suisse

Une étudiante albanaise apassé un semestre en Suisseet nous raconte son séjour.

comme Lausanne, Montreux,Genève etc. Il était aimé de touset c’est vrai qu’il était très beau.Beaucoup de monde venait ypasser ses après-midis, soitpour lire quelque chose, soitpour pratiquer un peu de sport(de la course, du volley etc.) ou même pour sebaigner en été toujours au cas où il faisait unpeu chaud parce que généralement en Suisse ilfait froid même en été. De temps en temps il yavait des soirées qui s’organisaient par les étu-diants tout au bord du lac. On mangeait, buvaitou chantait comme des fous jusqu’à l’aube. Cessoirées étaient très vivantes, pleines de vie et sioriginales.

Lausanne, une ville pleine d’activités dedifférents genres (les courses des athlètes, lescarnavals de Lausanneetc.) donnait à tous lapossibilité de se ren-contrer avec des per-sonnes de différentspays, ou même avecd’autres suisses par-lant une autre langueque celle française. Eneffet en Suisse on par-le quatre langues :trois officielles (lefrançais, l’italien etl’allemand) et une of-ficielle aussi maisplutôt parlée (le ro-manche) pas très con-nue. La Suisse est di-visée en 26 cantons etchacun avait sa proprelangue avec laquelles’identifiait dont 17 deces cantons étaientunilingues et parlaientl’allemand tandis que seulement 4 autres uni-lingues parlent le français tels que Genève, Jura,Neuchâtel et celui de Vaud (dont la ville de Lau-sanne faisait partie). L’anglais s’utilisait seule-ment dans le monde du travail, y compris parl’administration mais il n’y avait pourtant au-cune reconnaissance officielle. Voyager en Su-isse d’une ville à l’autre donnait toujoursl’impression de se trouver chaque fois dans unnouveau pays avec de nouvelles coutumes à causede la diversité culturelle due pas seulement à lalangue mais aussi à la population étrangère quiy représente l’un des taux les plus élevés d’Europe.

Cette ville avait aussi l’honneur des’appeler « Lausanne Capitale Olympique ».Son parc, construit en plein verdissement etqui se trouvait tout au bord du lac Léman, étaitvisité par tous les voyageurs, lesquels faisaientdes photos avec les sculptures des sportifs lesplus connus. Certaines de ces sculptures avaientla particularité d’être érigées avec du sable pardes artistes de renommée internationale. Lesathlètes représentés étaient les suivants :Léonidas de Rhodes, Mohamed Ali, SpiridonLouis, Katarina Whitt, Roger Federer et certesy ne pouvait pas être absent le huitième mira-cle du monde nommé Michael Phelps. En haut

du parc, on pouvait trouver leMusée Olympique de Lausannequi avait reçu le prix européen dumusée de l’année en 1995 que jen’ai pas pu visiter même si j’auraisbien voulu.

La Suisse est à la croisée deplusieurs grands pays européens qui ont influ-encé ses cultures et ses langues, lesquelles par-fois sont différentes l’une de l’autre. En ce quiconcerne la langue française des Suisses par rap-port à celle des Français, on pouvait y relevercertaines différences. Le français de Suisse secaractérise par quelques termes issus du fran-co-provençal tel que : septante pour soixante-dix(70), huitante pour quatre-vingt(80) etnonante pour quatre-vingt-dix(90) (mêmechose pour la langue belge), gymnase pour ly-

cée (même chose pour lalangue albanaise), etc.Dans la langue parlée, lesjeunes utilisaient souventl’inversion des mots (leverlan), pour ne pas êtrecompris, tel que «meuf »au lieu de «femme».Cettedifférence langagièreétait présent aussi dansle français des Canadienstel que : «charre» pour«voiture», «blonde» pour«petite amie», «fête» pour«anniversaire», «bienve-nu» pour «je vous enprie», etc. Un Suisse ouun Canadien francoph-one n’aurait aucune dif-ficulté à comprendre unFrançais, alors qu’unFrançais peut s’étonnerde quelques mots em-ployés uniquement en

Suisse romande et dans les régions limitrophesfrançaises.

Toutes ces différences langagières ou cul-turelles j’ai pu les constater aussi dans moninternat, là où j’ai passé la plupart de mes après-midis en compagnie d’autres étudiants d’autrepays comme d’Espagne, de Chine, de Canada,d’Autriche, de Turquie ou même de Suisse maisd’autres villes que Lausanne. Chaque mercre-di, on avait l’habitude de se réunir dans la cui-sine de notre étage. On y communiquait avecl’un l’autre en partageant des éléments de notreculture, lesquels n’étaient pas toujours lesmêmes sauf dans le cas de l’Albanie et de laTurquie lesquelles avaient beaucoup de chosesen commun, soit pour la langue soit pour cer-tains coutumes. À la différence des internats enAlbanie, là chacun avait sa propre chambrelaquelle ne se partageait avec personne d’autrece qui était bien mais aussi moins bien commej’étais habituée à partager ma chambre avecd’autres amies, et au début il était un peu diffi-cile d’être loin de mes amies mais après que j’aifait de nouvelles amitiés et que j’ai commencéà mieux connaître Lausanne ça s’est passé.C’était seulement le temps de m’habituer aunouvel endroit où je me trouvais.

De quoi la Suisse est-elle connue ? Certes,la production du chocolat a rendu la Suisse undes pays leaders mondiaux mais le fromage nereste pas en arrière avec ses nombreuses formesde production. Les horloges suisses sont deve-nues un classique du design industriel et unevéritable icône de la ponctualité suisse. Ellesornent toutes les gares des chemins de ferfédéraux(CFF). Ces horloges, on les trouvaitpartout et sous différentes formes de construc-tion, parmi lesquelles une était de les voir par-faitement fonctionner en terre. Toute construc-tion donne l’impression de voir un petit «jar-din». Son cadran se représente par une herbetoute plate et ses numéros par des fleurs. Seulesles aiguilles des minutes et la trotteuse sereprésentent sous forme de métal ou de fer. LaSuisse est considérée comme le pays des vaches

lesquelles sont étroitement liées aux traditions,à l’image populaire. Elles se trouvent partoutdans le paysage. On trouve leur image sur lescartes téléphoniques, sur les timbres et jadismises par les Suisses sur les fromages pour aug-menter leurs richesses. Les banques suissesaussi se considèrent comme l’un des piliers del’économie suisse. C’est grâce à ces institutionsque la Suisse est devenue un pays riche. Lemarché suisse des devises et des capitaux estl’un des plus importants au monde, et lesgrandes institutions bancaires et le crédit su-isse font figure de leaders mondiaux. Et dern-ièrement, certaines célébrités suisses assez con-nues dans tous le monde. Albert Einstein, phys-icien né en Allemagne et diplômé à Zurich, aété naturalisé suisse en 1900. Roger Federer,né à Bâle, est un tennis suisse qui a pris la placede leader mondial en juillet 2009. Peter RenéBaumann connu comme Dj. Bobo est né à Köl-liken dans le canton d’Argovie en Suisse. Il estun auteur-compositeur, producteur, danseur,chanteur et musicien suisse de dance. Et PaoloMeneguzzi, né à Mendrisio, dans le canton deTessin mais qui a grandi dans la ville de Luga-no où l’on parle la langue italienne, est un chan-teur suisse connu non seulement en Suisse maisen Albanie et en Italie aussi où il a participé auFestival de Sanremo.

Une fois une de mes professeures nous adit : « Apprendre une langue, c’est apprendreaussi sa culture ». Et moi, je partage cette idéeavec elle. Mais comme la Suisse est un pays oùl’on parle quatre langues et où l’on a un grandnombre de migration de population étrangère,j’ai pu y apprendre plus qu’une culture et toutça grâce à la langue française.

Daniela Memushaj, Université des

Langues Étrangères, Tirana

De Tirana à Lausanne

Les voyages font toujourspartie de nos souvenirs et ceux-ci, on ne les oublie jamais!

Lausanne - SuisseCanton de VaudPopulation : 130000 h.Habitants : les Lausannois

Une fois une de mesprofesseures nous a dit :« Apprendre une langue, c’estapprendre aussi sa culture »

La Suisse est à la croiséede plusieurs grands payseuropéens qui ont influencéses cultures et ses langues

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