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VOL. 3, Nº 1 HIVER 2013 FACULTé DE MéDECINE ET DES SCIENCES DE LA SANTé nº de convention de la poste-publication : 40068963 D’Avenirs et de passions pour la santé Campagne majeure Profil – Diane Clavet Recherche – Une nouvelle technique pour traiter le cancer par laser

Innover pour la vie

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Cette publication dresse un portrait de la Faculté dans son ensemble. On y présente particulièrement la recherche qui s'y fait incluant les différentes chaires, son réseau de partenaires et son offre de formation.

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VOL. 3, Nº 1 HIVER 2013

FacuLté dE médEcINE Et dEs scIENcEs dE La saNté

nº de convention de la poste-publication : 40068963

D’Avenirs et de passions pour la santé – Campagne majeure

Profil – Diane Clavet

Recherche – Une nouvelle technique pour traiter le cancer par laser

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Mot du doyen 3

Échos de la FMSS 4

EnseignementProfil – Pre Diane Clavet 6

Capsules enseignement 8

RechercheAvancée majeure en radiothérapie du cancer – Dr Daniel Houde 10

Capsules recherche 12

Campagne majeureD’Avenirs et de passions pour la santé 14

Opinion de l’expert – Légionellose – Dr Louis Valiquette 18

Profils étudiants 20

Dr Jacques Bradwejn, ambassadeur de la Faculté 22

Retrouvailles 1972 23

Vers une plus grande responsabilité sociale des facultés de médecine 24

FMSS en bref 26

coordination de la publication Service des communications Université de Sherbrooke

Rédacteur en chef Antoine Lescarbeau

Rédaction Jasmin Desmarais, France Lavoie, Nathalie Walter, Marie Gendron

comité éditorial Luc Paquet, Antoine Lescarbeau, France Lavoie

Photo de la page couverture Robert Dumont

Photos Robert Dumont, Christian Audet, Michel Caron, Martin Blache et divers collaborateurs

Illustrations Alain Lajeunesse

conception graphique Tatou.ca

Innover pour la vie Faculté de médecine et des sciences de la santé Université de Sherbrooke 3001, 12e Avenue Nord, Sherbrooke (Québec) J1H 5N4 USherbrooke.ca/medecineTirage : 11 000 exemplaires

Pour votre changement d’adresse [email protected]

Pour joindre l’équipe de rédaction [email protected]

Page couverture Dr Pierre Cossette, doyen de la FMSS, Dre Anne Méziat-Burdin, directrice scientifique du laboratoire de simulation clinique, Dre Claude Bourassa, résidente, et Valerie Huron, externe. Laboratoire de simulation clinique

Imprimé sur du papier recyclé 100 % post-consommation

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Chers diplômés et amis de la Faculté,

La dernière année a été riche en succès à la Faculté de médecine et des sciences de la santé (FMSS). Dans la foulée de l’exercice de planification stratégique, de nombreux projets ont vu le jour et plusieurs autres sont en préparation. Je me réjouis du dynamisme qui s’exprime par ceux-ci et souhaite vous partager certains d’entre eux.

La Faculté a lancé tout récemment son nouveau programme de bourses de recherche aux études supérieures visant à attirer et retenir les meilleurs étudiants. Les bourses couvrent la durée complète du programme d’études et financent l’étudiant à raison de 15 000 $ par année sur deux ans à la maîtrise et de 19 000 $ par année sur trois ans au doctorat. Au concours d’octobre dernier, ce sont près de 930 000 $ qui ont été remis en bourses d’études. Cette initiative découle directement de la mission de la Faculté qui est de générer de nouvelles connaissances par la recherche et de former une main-d’œuvre hautement qualifiée. Ce programme a été mis en place en utilisant notre fonds facultaire du Centre de recherche médicale de l'Université de Sherbrooke (CRMUS) comme levier pour susciter des contributions de partenaires et donateurs. Cette approche audacieuse a été couronnée de succès. Son développement à long terme dépendra du soutien de notre communauté.

Nous travaillons aussi à un ambitieux projet de laboratoire de simulation clinique qui permettra notamment de déployer à grande échelle les activités de simulation clinique interdisciplinaire sur mannequin haute-fidélité. Notre capacité de formation doit être développée pour faire face aux besoins de nos programmes. Cette offre viendra complémenter les activités d'apprentissage déjà bien intégrées auprès de patients réels et simulés, ainsi que l’enseignement au laboratoire d’anatomie. Le développement de ce laboratoire de grande envergure est essentiel pour la Faculté.

La recherche est en plein essor. Nous avons pris possession du nouveau Pavillon de recherche appliquée sur le cancer (PRAC) au printemps 2012. Ce bâtiment ultramoderne de 7200 m2 permet d’héberger une majeure partie des équipes de notre thème de recherche sur le cancer. Aussi, nous avons dévoilé officiellement, le 9 mai 2012, notre nouveau positionnement de recherche avec nos partenaires du réseau universitaire de santé de Sherbrooke. Ces orientations, basées sur les six thèmes porteurs et les trois piliers d’excellence, permettent à la FMSS et à ses partenaires de

présenter un portrait cohérent de leurs forces en recherche, d’orienter les développements et de mieux se positionner face aux organismes subventionnaires et aux partenaires externes.

Plusieurs autres projets ont avancé : de nouveaux bureaux ont été construits pour nos professeurs et pour le Centre de pédagogie des sciences de la santé à la FMSS; un nouveau baccalauréat d’entrée en sciences infirmières est en élaboration; le projet de renouveau du curriculum M.D. avance bien; et une révision exhaustive de nos processus administratifs et des bases de données qui les soutiennent est au menu.

Le présent numéro d’Innover pour la vie vous permettra de constater le progrès de votre faculté et, plus particulièrement, l’engagement soutenu de nos professeurs, de nos étudiants et de notre personnel. « L’engagement » est un terme très souvent galvaudé. Toutefois, il prend tout son sens lorsqu’on sait, qu’au final, ceux qui en bénéficient sont nos étudiants et la population dans son ensemble.

À la lecture du magazine, vous pourrez constater que nous sommes actuel le ment en pleine campagne de financement : D’Avenirs et de passions pour la santé. Je crois beaucoup en cette campagne, qui se déploiera pendant les cinq prochaines années. Le programme de bourses de recherche aux études supérieures et le laboratoire de simulation clinique sont des projets stratégiques structurants de première importance pour notre Faculté. L’apport de la campagne est essentiel pour le développement et la pérennisation de ceux-ci. Le volet interne de la campagne, lancé en octobre 2012 auprès du corps professoral, a déjà permis de recueillir, en date du 1er mars 2013, un montant total sept fois plus élevé que la campagne précédente ! Voici une formidable démonstration d’engagement de nos professeurs.

J’interpellerai, au cours des prochains mois, l’ensemble de notre communauté facultaire présente et passée et ferai appel à votre générosité. Votre appui aura des retombées concrètes sur ces projets qui nous tiennent à cœur.

Mot du doyenProfesseur PiERRE CossEttE M.d., M. sc., f.r.c.P.c.

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La CURE aU REndEz-voUs !La Clinique universitaire de réadaptation de l’Estrie (CURE), une coopé rative de solidarité sociale, a récemment ouvert ses portes à la Faculté de médecine et des sciences de la santé (FMSS). Elle offre des services de réadaptation en physiothérapie en priorisant les personnes qui n’ont pas accès à ce type de service, en plus de contribuer à la formation d'étudiantes et d’étudiants stagiaires et au développement de la recherche.

La clinique vise principalement la réadaptation des patients souffrant de problèmes musculo-squelettiques tels que les blessures sportives, les entorses, les douleurs au dos, au genou, à l’épaule, en passant par des conditions plus générales telles que la fibromyalgie, l’arthrite rhumatoïde ou l’arthrose. À plus ou moins brève échéance, la clinique vise à élargir son champ d’action et traiter des cas en neurologie et offrir des services en ergothérapie. Depuis son ouverture à la fin août 2012, plus d’une centaine de patients ont pu bénéficier des traitements. Près de 80 % d’entre eux ne possèdent pas d’assurance et bénéficient d’un tarif réduit.

Des stages de qualité sont ainsi offerts aux étudiantes et étudiants formés à l’École de réadaptation de la FMSS. « La mission de la clinique est en lien avec la philosophie de notre école, c’est-à-dire former des professionnels de la réadaptation de haut niveau », mentionne Johanne Desrosiers, directrice de l’École de réadaptation et vice-doyenne à la réadaptation.

Du côté de la recherche, la clinique permet en outre de valider de nouvelles approches thérapeutiques par le suivi et l’évaluation des patients par des chercheuses et chercheurs de la FMSS. Actuelle-ment, trois études financées sont en cours à la clinique.

JoURnéE dE La REChERChE En sCiEnCEs infiRmièREs ChantaL-CaRonLa première journée de la recherche en sciences infirmières, organisée par l’École des sciences infirmières de l’UdeS, a été couronnée de succès. Près de 120 infirmières et infirmiers ont participé, le 6 décembre 2012, à cette journée de conférences sous le thème : Veillir aujourd’hui, regards d’infirmières.

La profession d'infirmière a évolué au cours du temps. Pour les années à venir, les infirmières seront plus que jamais au centre de l’organisation des soins offerts aux patients. Cette journée de la recherche de l’École des sciences infirmières vise à faire connaître la recherche aux infir mières et les possibilités de carrières passionnantes en recherche. À Sherbrooke, les chercheurs de l’École des sciences infirmières se répartissent près d'un million de $ en subventions. Ils sont appuyés par plus de 90 étudiantes et étudiants inscrits aux cycles supérieurs.

LE CEntRE dE foRmation médiCaLE dU noUvEaU- BRUnswiCk s'imPLiqUE dans La CommUnaUtéLa formation médicale francophone à Moncton a le vent dans les voiles. Le 2 novembre 2012, le Dr Aurel Schofield, directeur fondateur du Centre de formation médicale du Nouveau-Brunswick (CFMNB) et doyen associé à la FMSS a reçu à San Francisco le prestigieux prix Shining Star of Community Achievement de l’Association of American Medical Colleges (AAMC). Une reconnaissance bien méritée qui témoigne d’une implication communautaire importante et de ses impacts positifs sur l’ensemble de la communauté acadienne.

Depuis son ouverture, le CFMNB a décerné 70 diplômes et compte actuellement 97 étudiants inscrits à temps complet. Il coordonne aussi les activités académiques de l'UMF de Moncton. Le Dr Schofield s’est assuré que le Centre, dès son implantation, développe un plan stratégique orienté vers les besoins de la communauté qu’il dessert. Le programme contient des objectifs visant à encourager les étudiants vers l’action bénévole au sein de leur communauté tout en prenant en consi dération les déterminants de la santé, les besoins de la communauté et le voca bulaire diversifié de la population acadienne. Cette réflexion s’intégrera aussi aux activités futures du CFMNB et dans les formations interprofes-sionnelles par la simulation.

Le Centre peut compter sur une équipe pour qui l’engagement envers le succès des étudiants et le mieux-être de la communauté est une priorité. « Cet esprit communautaire qui nous anime, nous tentons également de le trans-mettre à nos étudiants. Cela fait partie de qui nous sommes et le prix Shining Star of Community Achievement, c’est toute l’équipe du Centre qui le reçoit », conclut le Dr Schofield.

Échosde la fmss

Des étudiants, sous la supervision de Mme Catherine Apinis, physiothérapeute et directrice de la CURE, font une démonstration lors de l'ouverture officielle de la clinique, le 3 octobre 2012.

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tRois noUvELLEs ChaiREs dE REChERChEÀ la fin de l’année 2012 et au début de 2013, trois nouvelles chaires de recherche ont vu le jour à la FMSS.

La Chaire de recherche de l’Université de Sherbrooke en sciences biomédicales des radiations, dont le titulaire est le Pr Léon Sanche, vise à améliorer le traitement du cancer par la radio thérapie, combinée ou non à la chimiothérapie, et ce, grâce à une meilleure compréhension des effets biologiques des électrons secondaires de basse énergie générés durant la radiothérapie.

La Chaire de recherche de l’Université de Sherbrooke sur la structure et la génomique de l’ARN vise à identifier et à comprendre l’impact des motifs structuraux qui contrôlent le cycle de vie des ARN. Les travaux, d’une durée de sept ans, porteront principalement sur l’impact de la structure de l’ARN dans le développement du cancer. Le titulaire est le Pr Jean-Pierre Perreault.

La Chaire de recherche de l’Université de Sherbrooke sur le métabolisme cérébral et la cognition au cours du vieillissement vise quant à elle, à éclairer les aspects nutritionnels qui supportent une fonction cérébrale normale pour un vieillissement en santé. Le titulaire de cette nouvelle chaire est le Pr Stephen Cunnane.

Le projet d’imagerie médicale présenté concerne le design, le développement et la commercialisation du tomographe par émission de positrons LABPETTM, soit le premier système d’imagerie au monde qui utilise des détecteurs à base de photodiodes à avalanche pour l’imagerie préclinique dédiée à la recherche médicale. C’est le seul projet récompensé au Québec depuis les dix dernières années.

« Le projet de scanner pour l’imagerie d’émission par positrons que nous avons réalisé a une incidence directe pour un grand nombre de projets de recherche biomédicale, et c’est une grande fierté pour nous que cette technologie soit maintenant utilisée un peu partout dans le monde pour l’imagerie médicale », souligne Roger Lecomte.

Du côté de Réjean Fontaine, ce prix représente une reconnaissance pour l’effort soutenu depuis près de dix ans dans ce domaine. « L’inter disci­plinarité a joué un rôle prépondérant dans le développement de ce scanner, dit­il. La médecine nucléaire, la biologie, le génie électrique et le génie informatique ont été nécessaires pour obtenir les résultats escomptés. »

La Fondation Ernest C. Manning reconnaît et encourage l'innovation au Canada depuis 1982. Les Canadiennes et Canadiens qui ont récemment fait preuve d'un talent novateur dans la conception et la mise en marché d'un nouveau concept, d'un nouveau processus ou d'un nouveau procédé peuvent être mis en candidature pour l'un des prix suivants : Prix principal, Prix de distinction, Prix d'innovation.

le Prix d'innovation de la Fondation ernest C. Manning Pour roger leCoMte et réjean FontaineRoger Lecomte, professeur à la FMSS, et Réjean Fontaine, professeur à la Faculté de génie, tous deux chercheurs au CRC Étienne-Le Bel du CHUS, ont reçu le Prix d’innovation de la Fondation Ernest C. Manning 2012, l’un des plus prestigieux prix en innovation au Canada.

LE PRogRammE dE foRmation médiCaLE à sagUEnay REçoit LE PRix PLoURdE-gaUdREaULtLe 24 octobre 2012, à Alma, a eu lieu le 29e Mérite scientifique régional. L’événement visait à honorer les représentants de la communauté scientifique régionale du Saguenay−Lac-Saint-Jean pour leur contribution à l’avancement des sciences humaines, sociales, pures et appliquées ou pour leur apport au développement technologique de la région.

Le prix Plourde-Gaudreault, un méritas en santé et services sociaux, a été décerné au comité de gestion académique du Programme de formation médicale à Saguenay pour l’implication des médecins-professeurs du Centre de santé et des services sociaux de Chicoutimi dans ce program me. Ce prix venait les reconnaître comme acteurs importants du rehaussement qualitatif de la pratique.

Le Programme de formation médicale à Saguenay a été implanté entre 2004 et 2006 de concert avec la FMSS afin d’offrir les quatre années d’études menant à l’obtention du diplôme de doctorat en médecine. Aujourd’hui, le programme compte 60 étudiantes et étudiants diplômés à son actif.

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Les professeurs Roger Lecomte et Réjean Fontaine lors de la remise du prix.

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Enseignement

originaire de la

paroisse de saint-Pascal

de Maizerets à Québec et

maintenant vice-doyenne au

développement pédagogique

et professionnel de la fMss,

Pre diane clavet n’apprécie le

régulateur de vitesse que dans

sa voiture. la stagnation, c’est

non. À peine a-t-elle le temps

d’apprécier les résultats de

son travail qu’elle entreprend

déjà de relever un nouveau

défi ou de démarrer un

nouveau projet.

Mais ironiquement, sous ce

désir constant de dépassement

se cache une personne d'abord

réservée qui ne demande pas

nécessairement à prendre le

micro. en découle une capacité

d’écoute et un esprit de

synthèse remarquables. depuis

ses premières expériences de

travail aux grands projets qui

l’animent à ce jour, la question

se pose : quelles sont les

motivations de Pre diane clavet

à se dépasser constamment ?

Leader dès Le début« Pour moi, là où les choses ont basculé dans ma vie, c’est lorsque j’ai fait partie d’une équipe qui devait monter une formation au Camp Trois Saumons pour les futurs moniteurs de camps de vacances. » À l’époque, Diane Clavet expé rimente pour la première fois un rôle de formation. Dans ce groupe, elle est « le bébé » et participe à élaborer des objectifs, des activités de formation et des évaluations en compagnie de récréologues chevronnés et de professeurs déjà dans le métier. Elle est vite repérée comme celle pouvant faire la synthèse en un seul paragraphe. Il faut dire que son leadership naturel l’avait amenée, l’année précédente, à devenir directrice adjointe d’un autre camp à 18 ans à peine !

Diane Clavet termine son diplôme M.D. en 1978. À ce moment-là, les futurs médecins obte-naient leur droit de pratique après l’internat. À la fin de sa première année de résidence, elle et son collègue Rénald Bergeron, actuel doyen de la Faculté de médecine de l’Université Laval, réussissent à convaincre leur responsable de créer pour eux un stage d’urgence sur mesure. Ils souhaitent ainsi être bien préparés à se rendre peu après aux Îles de la Madeleine pour mettre à l’épreuve leurs compétences et prendre en charge, pendant un mois, la clinique d’urgence et sans rendez-vous.

Une fois sa résidence terminée, Diane Clavet pratique aux Îles de la Madeleine de 1980 à 1984. Après deux ans, elle est secrétaire du Conseil des médecins, dentistes et pharma-ciens, responsable médicale de l’urgence et de l’équipe de santé mentale, et responsable de l’accueil des stagiaires. À son retour à Québec, elle travaille à l’unité de médecine de famille du Centre hospitalier de l’Université Laval jusqu’en 1996. C’est pendant cette période qu’elle termine sa maîtrise en pédagogie des

sciences de la santé et qu’elle devient respon sable de la formation professorale au Département de médecine familiale de cette même université.

Mais pourquoi venir s’installer en Estrie ? Richard Boulé, qu'elle a connu au cours de ses études en médecine, la convainc de se joindre à l’équipe de Sherbrooke pour lui succéder à la direction du programme de médecine de famille. Pour Diane Clavet, être directrice de programme dans un milieu qu’elle ne connaît pas représente un défi de taille. Elle commence donc comme professeure au Département de médecine de famille à l’automne 1996 avec promesse qu’elle prenne la direction du pro gramme au 1er juillet 1998, fonction qu’elle occupe jusqu’en 2004.

Une fois arrivée, elle constate rapidement « le bouillonnement pédagogique » devenu une particularité de la Faculté, bien en avance sur Québec ou Montréal. Pendant six ans à la direction du programme, elle a l’occasion de raffiner le processus rigoureux d’encadrement et de soutien aux résidents qui en fait notamment la réputa-tion. Diane Clavet inspire aussi la réflexion sur l’amélioration du programme dont les conclusions, publiées en 2004, sont à l’avant-garde des concepts mis de l’avant actuellement à l’échelle nationale pour la formation postdoctorale.

En sabbatique en 2005, Diane Clavet agit comme consultante à Genève. Elle y appuie une équipe de jeunes chefs de clinique en médecine interne ambulatoire dans la mise en place de la formation pédagogique et le développement d’outils sur mesure pour optimiser la supervision clinique. « Une année difficile jusqu’à main tenant : 2006-2007, dit-elle. Il paraît que je n’étais pas du monde ! Je n’étais pas en position pour faire avancer des projets. Pour me sentir bien au travail, j’ai besoin de défis, besoin de développer une vision et un plan de match, de sentir que je suis dans une position pour influencer le cours des choses. »

ProfilPre diane clavet M.d., c.c.M.f., M.a.

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Par la suite, elle est invitée par Pre Martine Chamberland, alors directrice du Centre de pédagogie des sciences de la santé (CPSS), à l’y joindre à titre de coordonnatrice de la formation à l’enseignement clinique. Diane Clavet, aussi responsable de la formation professorale en médecine de famille, voit l’occasion de transposer les bonnes pratiques d’un univers à l’autre. « On faisait chacun nos affaires de notre coté. À mon avis, il fallait jumeler le tout au bénéfice de l’ensemble des professeurs et de leur développement. » Convaincue de l’importance de la formation pédagogique des professeurs, Diane Clavet prend la direction du CPSS en 2008. De 2008 à aujourd’hui, l’équipe du CPSS est passée d’une seule ressource permanente à près d’une douzaine de personnes dédiées aux missions de conseil pédagogique, de formation professorale, de développement de la recherche et de scholarship en pédagogie des sciences de la santé.

donnER Et RECEvoiR LE ConsEiL Un des rôles importants qu’assure Pre Clavet au sein du CPSS est celui de conseillère en matière de pédagogie dans un milieu médical qui n’est pas toujours simple. Comment aider un professionnel à avoir l’humilité d’améliorer son enseignement? Pour Pre Clavet, le succès

c’est la collaboration interprofessionnelle et tout le CPSS en est teinté. Le monde médical évolue, les pratiques changent et l’enseignement se doit aussi de suivre ces évolutions. L’équipe du CPSS travaille très fort à fédérer les efforts pédagogiques qui se font à la Faculté. « On travaille avec nos patients pour leur faire changer des choses, mais quand j’enseigne aux professeurs et aux étudiants – des adultes en formation – les habitudes, les croyances et les blocages sont là, on les voit. C’est ça que je veux changer. » Selon elle, voir un professeur changer ses habitudes pour adopter de meilleures stratégies pédagogiques est un travail accompli. « Je suis émue chaque fois que je les vois à la fin de l’année… changés. Rien à voir avec le début. » En somme, former de nouveaux pédagogues et développer de nouvelles approches pédagogiques contribuent à sa passion et lui donne l’énergie de poursuivre ce travail.

Maintenant vice-doyenne au développement pédagogique et professionnel – un nouveau vice-décanat créé par l’équipe de direction du Pr Pierre Cossette – Diane Clavet a le mandat de veiller à l’évolution du CPSS, du Centre de formation continue, du Centre de simulation PRACCISS en pleine croissance ainsi qu'aux structures d’appui facultaires à l’appren tissage de l’éthique et de la collaboration interprofes-sionnelle. Tous ces secteurs ont une influence sur les différents programmes de la Faculté. Selon elle, c’est une magnifique opportunité de briser les silos et de progresser dans la colla boration entre les programmes et les professeurs.

Vous n’entendrez pas Diane Clavet se vanter des reconnaissances qui lui sont attribuées, elle qui vient tout juste de recevoir le prix Donald I. Rice, une des plus hautes distinctions décernées par le Collège des médecins de famille du Canada à des médecins qui contribuent de façon remarquable à l’enseignement et qui font preuve de vision et de leadership dans la discipline de la médecine familiale. Certains se souviendront peut-être aussi qu’en 2000, elle a été nommée médecin de famille québécois de l’année. En 2003, Diane Clavet et quelques membres de sa cohorte de finissants en médecine 1978 sont sélectionnés par leurs pairs comme étant ceux ayant le plus influencé la pratique de leurs collègues au cours des 25 années précédentes. Elle est particulièrement fière de cette reconnais-sance qu'elle a partagé avec le dévoué Dr Aurel Schofield, doyen associé de la FMSS au Nouveau-Brunswick, le bien connu Dr Réjean Thomas et le très apprécié feu Dr Alain Cloutier.

En dehors de ses lourdes tâches, deux moments durant l’année sont essentiels à la survie de Diane Clavet. D’une part, il y a la descente de rivière en canot avec des copains l’été. Cette activité lui permet de se « vider la tête » en appréciant le quotidien rustique et en admirant la nature. D’autre part, il y a le voyage de ski dans les Alpes l’hiver, aussi appelé « la semaine zéro décision ». Ces moments importants font office de points de repère annuels depuis plus de 20 ans pour Pre Clavet : « Pas question de passer à côté ! »

diane clavet n’a pas fini de s’épa nouir et d’explorer de nouvelles avenues. alors qu’elle avait formellement dit qu’elle ne le ferait pas, elle s’implique depuis peu dans l’ambitieux projet de développement de la formation en médecine de famille et commu-nautaire au Mali, piloté par le Pr françois couturier. de plus, elle compte sur l’important soutien de sa conjointe, Marie-france Beaudoin qui l’a véritablement initiée au monde de l’art au cours de la dernière décennie. Historienne de l’art et com mi ssaire d’exposition, Mme Beaudoin a conçu et présenté en 2008 l’exposition À la croisée de l’art et de la médecine, dont l'un des volets s'est tenu à la Galerie d’art du centre culturel de l’udes.

on y a notamment admiré une œuvre du photographe français Philippe Bazin, maintenant docteur d‘honneur de la fMss. À l'instar des innovations en pédagogie médicale contemporaine, et à l’occasion de cette exposition, elles ont travaillé avec Pre Jocelyne faucher, alors secrétaire de la fMss, à la concep-tion d’un atelier de formation professorale inusité où les collègues se sont surpris à découvrir le potentiel des arts visuels pour l’apprentissage professionnel en sciences de la santé. au cours des prochaines années, diane clavet souhaite continuer à explorer des projets touchant ces aspects en émer gence.

Marie-France Beaudoin animant, à la Galerie d’art du Centre culturel de l’UdeS en septembre 2008, un atelier de formation professorale.

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Rétention des étudiants en régionLa fmss PavE LE ChEmin d’UnE noUvELLE CoLLaBoRation EntRE L’UdEs Et L’UnivERsité BishoP’sAu printemps 2012, l’Université de Sherbrooke et l’Université Bishop’s ont renforcé leur collaboration en enseignement et en recherche. Les deux établissements ont signé une entente qui favorise le recrutement et la rétention des étudiants aux trois cycles universitaires ainsi que la collaboration scientifique entre les chercheurs.

La Faculté de médecine et des sciences de la santé de l’UdeS a pavé le chemin en ouvrant son programme de stages d’été en recherche aux étudiantes et étudiants du 1er cycle de l’Université Bishop’s. Une initiative qui porte fruit, car depuis la mi-mai, 17 bacheliers du Campus de Lennoxville poursuivent un stage dans différents laboratoires du Campus de la santé. Parmi ce groupe, neuf d’entre eux ont décroché une bourse d’études en raison de leur excellence scolaire en biochimie, en biologie et en informatique. Ces derniers réalisent entre autres des stages dans les départements de biochimie, de médecine nucléaire et radiobiologie, de microbiologie et infectiologie ainsi que de physiologie et biophysique.

Outre le recrutement et la rétention des étudiants, l’entente permet d’enrichir la recherche dans la région en alliant des expertises complé-mentaires. Le doyen Pierre Cossette voit le tout d’un très bon œil. « Nous pourrons jumeler, par exemple, les professeurs en neuropsychologie de l’Université Bishop’s avec les spécialistes en gestion de la douleur de l’UdeS. Ensemble, ces chercheurs formeront une masse critique qui accroît notre compétitivité à l’échelle canadienne et internationale. » Aussi, le fait d’accentuer la synergie entre les institutions attire de meilleurs professeurs et contribue à retenir l’élite de la recherche en Estrie.

Une contribution de la fondation LampeUne fondation dédiée à la formation d’étudiants bilingues de l’Estrie a récemment décidé de donner 3000 $ par année pour 5 ans à la FMSS pour créer une aide financière aux étudiantes et étudiants de l’École de réadaptation qui désirent rester en Estrie à la fin de leur parcours d’études. La Fondation Lampe, établie depuis 1993, a pour mission de soutenir l’éducation d’hommes et de femmes dans notre communauté et à encourager la poursuite des études. Pour elle, éduquer la population permet aux individus de contribuer de façon significative à notre société, autant au plan de leur carrière que dans leur vie familiale. La Fondation Lampe est une organisation communautaire à but non lucratif qui se dédie au soutien à l’éducation en encourageant les étudiantes et étudiants qualifiés des Cantons-de-l’Est, leur offrant une aide financière ainsi que du mentorat.

La FMSS accueille cette contribution en y juxtaposant aussi 3000 $ par année sur 5 ans afin de doubler l’aide financière. En jumelant leurs efforts, la Fondation Lampe et la FMSS collaborent et favorisent ainsi la relève en réadaptation dans la région.

Enseignement

enseiGneMent

capsules

Fabien Dupuis-Sandoval, de l'Université Bishop's, effectue un stage à la Faculté de médecine et des sciences de la santé de l'UdeS.

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Journée Phare 2012 UnE PLatEfoRmE d’éChangEs PoUR LEs étUdiants ChERChEURs En PhaRmaCoLogiELa Journée Phare 2012, qui s'est déroulée le 16 novembre à l'Hôtel Chéribourg d'Orford, est maintenant incontournable dans la pharmacologie québécoise et sert de tremplin vers la découverte de nouvelles cibles et avenues thérapeutiques. Organisée par un groupe de neuf étudiants de l'Institut de pharmacologie de l'Université de Sherbrooke, la journée a attiré plus de 250 participants des quatre coins du Québec.

Lors de l'événement, plus de 100 présentations étudiantes ont été offertes aux participants. Ces présentations ont été très variées, traitant les différents volets de la pharmacologie tels que la biologie cellulaire, la chimie médicinale, le développement du médicament, la pharmacoci-nétique, la pharmacogénomique, la toxicologie, la signalisation cellulaire, la pharmacodynamie, l'imagerie, la pharmacologie structurale et la bioinformatique. Les présentations ont également porté sur le traitement de plusieurs maladies telles que le cancer, le diabète, les maladies cardiovasculaires, l'alzheimer, le parkinson et bien d’autres.

Plus de 3000 $ en prix ont été attribués lors de l'événement dont une bourse de voyage de 500 $ (bourse IPS-RECPUS) pour financer l'envoi en congrès international du meilleur présentateur par affiche parmi les étudiantes et étudiants du Département de pharmacologie et de l'Institut de pharmacologie de Sherbrooke.

Les étudiants organisateurs ont mentionné que leur expérience a été fort enrichissante. « Le tout nous a permis de développer des aptitudes d'organisation, de gestion, de communication et de travail d'équipe. L’organisation a également favorisé la création d'un réseau de contacts puisque nous sommes directement connectés à tous les types de participants présents lors de l'événement », a expliqué Marc-Olivier Frégeau, un des étudiants organisateurs.

Un accueil personnalisé pour les personnes diplômées hors du Canada et des états-Unis admis en résidence à sherbrooke Le milieu hospitalier au Québec a ses particularités. L’organisation des soins, les cliniques, les laboratoires, les normes de prescriptions sont toutes des façons de faire qui peuvent, pour un nouvel arrivant diplômé hors Canada ou États-Unis, poser quelques barrières au développement des compétences. Il peut s’avérer difficile de s’adapter aux réalités professionnelles et culturelles d’ici.

Heureusement, un programme d’accueil de deux mois existe à la FMSS pour les diplômés hors Canada et États-Unis (DHCEU). Ce programme regroupe plusieurs activités quotidiennes visant à faciliter l’intégration des nouveaux arrivants tant sur le plan du raisonnement clinique que sur diverses situations spécifiques à notre milieu. Le programme a été dirigé par Dre Anne Meziat-Burdin depuis sa création il y a trois ans, et c’est le Dr Warner Mampuya qui a pris la relève cette année.

Ainsi avant de débuter leurs études médicales postdoctorales, les nouveaux arrivants revoient notamment comment annoncer une mauvaise nouvelle, comment gérer un différend avec un patient ou comment se préparer à une entrevue. Au cours de cette formation, les résidents ont la chance de travailler avec des patients simulés. L’utilisation de la simulation haute-fidélité leur permet également de travailler dans un cadre sécu ritaire. Un stage d’acclimatation fait aussi partie des activités et permet aux médecins étrangers admis à l’Université de Sherbrooke de se familiariser avec leurs programmes avant de débuter leur résidence. L’UdeS est une des rares universités à offrir un programme d’accueil DHCEU aussi complet.

Stéphanie Rosciglione, étudiante au doctorat en pharmacologie dans le laboratoire de Pre Christine Lavoie.

Hugo Giguère, stagiaire dans le laboratoire de Pr Mannix Auger-Messier, du Département de cardiologie.

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la radiothérapie conventionnelle est l'un des modes de traitement du cancer les plus efficaces et les plus répandus dans le monde. la radiothérapie est actuellement irrem-plaçable dans l’arsenal du clinicien. les avancées modernes comme la radiothérapie conformationnelle par modulation d'intensité sont en partie à l’origine des succès obtenus dans la survie à long terme des patients. or, la technique utilisée depuis près d’un siècle pourrait évoluer pour une approche complètement différente : le laser femtoseconde.

Lorsque Pr Daniel Houde a commencé à travailler avec la lumière à la Faculté de médecine et des sciences de la santé en 1987, personne ne pouvait soupçonner qu’un jour ses recherches verraient une possible application clinique. Ses recherches fondamentales sur le laser n’ont pas fait l’unanimité si bien que certains ont comparé ses travaux à de la science-fiction. Pr Houde savait, lui, qu’il avait entre les mains un outil puissant qui pourrait transformer le visage de la radiothérapie du cancer.

En 2012, il a signé un article dans la prestigieuse revue de l’Académie des sciences des États-Unis, Proceedings of National Academy of Science. L’approche comparative du Dr Houde est exposée d’entrée de jeu : les radiations, utilisées en radiothérapie conventionnelle depuis la fin du 19e siècle, peuvent avoir un effet néfaste lorsque vient le temps de soigner le cancer. Une partie de ces radiations se dépose autour de

la région à traiter. Ce dépôt de radiation non désiré peut conduire à des cancers secondaires, en particulier chez les patients jeunes, et contraint les médecins à choisir les doses en fonction de la tolérance générale des tissus sains plutôt que d’assurer l'élimination du cancer. Cette caracté-ristique demeure l’un des principaux inconvénients associés aux sources de radiations conventionnelles et constitue un obstacle qui n’a jamais été entièrement surmonté en plus de 100 ans de radiothérapie médicale.

Le laser, quant à lui, pourrait cibler uniquement la tumeur à traiter avec une précision d’une fraction de millimètre et épargner les tissus sains qui sont autour. « La tumeur recevrait une concentration d’énergie d’une puissance énorme pour neutraliser des cellules malignes, explique le professeur Houde. Cette nouvelle approche brevetée permettrait d’optimiser le dépôt de dose de radiation dans la tumeur. »

Les rayons gamma ou X sont des rayonnements ionisants. Le rayon laser dans certaines conditions peut provoquer une ionisation comparable aux rayons gamma et aux rayons X. La concentration de la lumière du rayon laser peut être modulée, sculptée avec une précision jusqu’à ce jour inégalée.

avancÉe MaJeure en

radiotHÉraPie du cancer

Une nouvelle technique pour traiter le cancer par laser

Recherche

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11 innover pour la vie

Les premiers tests sur modèles animaux n’auraient pu être réalisés sans une colla-boration interdisciplinaire. Dre Catherine Tanguay-Renaud, résidente en otorhinolaryn-gologie, ainsi que Dr Dominique Dorion, otorhinolaryngologiste, chirugien maxilofacial et doyen adjoint à la FMSS, ont notamment contribué au succès de ces recherches. Ils font partie du projet pour aider à cerner le cadre clinique comprenant les indications thérapeu-tiques possibles où cette technologie peut servir ; expliquer les contraintes pratiques (matériel, coût, espace, sécurité) de l’incor-poration de la filamentation laser dans les locaux de l’hôpital ; et s’assurer que chaque étape de la recherche maximise les bénéfices et minimise les risques et effets secondaires pour le patient.

Le projet de recherche est le premier à évaluer la réponse des tumeurs et des tissus vivants à un traitement par filamentation laser. « Les résultats préliminaires démontrent que nous obtenons un effet dose-réponse et qu’il est même possible de faire régresser complètement des tumeurs. Une étude de reproductibilité est déjà en cours », explique Dre Tanguay-Renaud. C’est donc dire que le défi est de taille. Cette façon d’administrer de la radio thérapie n’a jamais été testée auparavant. La contribution des physiciens, radio-biologistes et médecins dans ce projet favorise grandement l’intégration de la théorie à la pratique et vice versa.

« Imaginez qu’après avoir fini l’exérèse d’une tumeur avec un laser, il soit possible de traiter le lit tumoral directement en salle d’opération. Imaginez qu’au lieu d’enlever un cancer de la peau près de la paupière, il soit possible de faire un traitement de radiothérapie ultra-précis (qui n’aurait pas de risques pour l’œil comme la radiothérapie conventionnelle). Imaginez qu’au lieu de traiter votre tumeur de la corde vocale avec une radiothérapie transcutanée, il soit possible d’aller porter la radiothérapie directement sur la corde vocale.

Le temps de traitement en est beaucoup diminué. Une radiothérapie conventionnelle se donne sur plusieurs semaines ; le traitement inventé par Pr Houde serait donné sur plusieurs minutes dans certaines situations », explique Dre Tanguay-Renaud.

« Ce projet est réellement une petite perle scientifique où les différents artisans mettent à profit leur expertise respective », explique-t-elle. Au cours des dernières décennies, le domaine de l’otorhinolaryngologie et de la chirurgie cervico-faciale a connu de nombreuses avancées dans le domaine du laser. Notamment, plusieurs centres hospitaliers pratiquent le retrait chirurgical de tumeurs orales, pharyngées et laryngées avec des lasers. Les cliniciens qui collaborent au projet de radiothérapie par laser ont, par conséquent, identifié certains cancers de la peau comme cibles privilégiées de cette nouvelle approche. Tous les efforts de recherche sont donc orientés dans cette direction. « Cette découverte pourrait voir une application clinique dans un horizon assez rapproché et pourrait ultimement remplacer les traitements par radiothérapie convention-nelle pour différents cancers, dont certains cancers de la peau », explique le Pr Houde.

Il s’agit là d’un bel exemple de recherche translationnelle visant à amener les décou-vertes fondamentales vers des applications cliniques. De la molécule au patient, à la population. La nouvelle approche de radiothé-rapie par laser enrichira dans l'avenir l’arsenal du clinicien, mais les étapes de validation clinique seront longues. Il faudra d'abord confirmer et affiner les résultats obtenus jusqu'à maintenant sur des modèles animaux. Si les résultats sont concluants, il faudra obtenir l'aval d'un comité d'éthique pour tester le principe sur des patients. Nous sommes donc à quelques années de tests du nouveau prototype dédié à ce traitement.

radiotHÉraPie du cancer

a PRoPos dU ChERChEURdaniel Houde, Ph. d., est professeur au département de médecine nucléaire et radio-biologie de la faculté de médecine et des sciences de la santé de l’université de sherbrooke. il est également chercheur au centre de recherche clinique Étienne-le Bel du centre hospitalier universitaire de sherbrooke. il se passionne notamment pour l’étude des processus physico-chimiques transitoires d'intérêt biologique, la solvatation de l'électron en milieu polaire, le transfert d'énergie et d'électrons intra - molé culaires et l’étude spectro - scopique de photosensibilisateurs tumoraux à base de phtalocyanines et de naphtalocyanines pour la thérapie photodynamique du cancer. le Pr Houde s'intéresse aussi à l’application des lasers à la thérapie photodynamique du cancer et au développement d'une technique optique de détection précoce du cancer du sein.

UnE REChERChE intERdisCiPLinaiRE Et tRansLationnELLE

Diabète, obésité et complications cardiovasculaires

Vieillisse-

Rech

erche populationnelle • Pratiques exemplaires • Organisation des soinsDiabète, obésité

et complications cardiovasculaires

thèmEs PoRtEURs dE La REChERChE

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Recherche

recHercHe

capsules

aCCès aUx soins : mEttRE dEs soLUtions En aCtion avEC LEs PatiEntsLes problèmes d’accès aux soins sont au coeur des préoccupations des patients et du public par rapport au système de santé québécois. Plusieurs solutions ont été proposées pour répondre à ces problèmes, telles que la gestion centralisée des listes d’attente et l’élargisse-ment du rôle des infirmières. Or, ces solutions sont souvent élaborées par les professionnels seuls, sans la participation des principaux acteurs concernés : les personnes malades et leurs proches.

Les travaux de recherche du Pr Antoine Boivin visent à améliorer l’accès aux services de première ligne avec les patients et le public. L’originalité de ces travaux s'exprime par la volonté de favoriser un partenariat étroit et plus efficace entre les patients et les pro fessionnels de la santé pour bonifier les services offerts à la population.

Professeur au Département de médecine familiale et chercheur au Centre de recherche du CSSS Champlain – Charles-Le Moyne, sur le Campus de Longueuil de l’Université de Sherbrooke, le Pr Boivin a dirigé le premier essai randomisé à l’échelle internationale sur la participation des patients à l’amélioration des soins de santé. Ces travaux ont démontré qu’il est possible de faire participer active-ment les patients à l’élaboration de solutions concrètes par rapport à l’organisation des services de santé. Les résultats obtenus suggèrent qu’un processus structuré de participation favorise une meilleure adéqua-tion entre les priorités des professionnels et celles de la population.

RéPaRER L’adnLa radiothérapie et la plupart des médicaments de chimiothérapie couramment utilisés contre le cancer ciblent l’ADN. La réaction de la cellule à ces traitements dans les tissus malins et normaux détermine l'efficacité du traitement. Cette réaction est un processus complexe impliquant de multiples voies cellulaires de réparation d'ADN qui sont spécifiquement activées selon le type de dommages à l'ADN. Utiliser ces voies spécifiques dans la thérapie du cancer pour réparer l’ADN des suites d’un traitement représente un grand potentiel. C’est sur quoi se penche le laboratoire de François Michel Boisvert, professeur à la FMSS et chercheur au CRC Étienne-Le Bel du CHUS.

Avec son équipe, il a développé un ensemble de techniques qui combinent à la fois les pro to coles per mettant la purification de différents com -partiments cellulaires ainsi que l'identification et la quantification simultanée de milliers de protéines. L’objectif de ses travaux est de comprendre les mécanismes cellulaires impliqués dans la réparation de l’ADN lorsque celui-ci est endommagé. Les chercheurs comparent ces mécanismes dans les cellules cancéreuses et les cellules normales. Ils ont pu caractériser les changements dans la localisation cellulaire des protéines après un traitement de cellules humaines de cancer du côlon par un médicament utilisé en chimiothérapie : l’étoposide. Ce médicament est spécifi quement utilisé pour contrer l'action d'une enzyme impliquée dans la réplication de l'ADN ; il est actuellement utilisé dans le traitement de plusieurs types de cancer. Éventuellement, ces découvertes permettront de prioriser une intervention thérapeutique plus directe par l’identification de molécules ou d’interactions spécifiques qui pourront servir à de nouveaux médicaments.

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sE déBaRRassER dU vih oU LE maintEniR inaCtif ? Telles sont les deux options sur lesquelles travaillent Pr Brendan Bell et Pre Nancy Dumais. Ils ont découvert récemment qu’un réservoir de virus silencieux s’établit dans des cellules lymphocytaires mémoires très tôt après l’infection par le VIH. Le virus y devient latent, dormant, mais ni le système immuni-taire, ni les médicaments antirétroviraux ne peuvent l’attaquer. Ce phénomène constitue une barrière majeure à l’éradication du virus chez les personnes infectées, et donc à leur guérison.

« Si on réussit à extraire le virus de sa cachette, on pourra ensuite le détruire par les médicaments antirétroviraux et ainsi purger les réservoirs », explique Brendan Bell. L’équipe a montré que dans des cellules de patients, il est possible de faire sortir le virus de cet état de latence avec des médicaments déjà utilisés dans le traitement de certains cancers. Cependant, les mécanismes moléculaires conduisant à cet effet sont encore grandement inexpliqués. Ceci peut constituer une avancée majeure vers l’élaboration de médicaments qui permettront de contrôler la latence du virus, soit pour purger les réservoirs, soit pour le maintenir définitivement silencieux.

Les travaux ont été conduits par Brendan Bell, professeur au Département de microbiologie et d'infectiologie de la FMSS en collaboration avec la professeure Nancy Dumais, du Département de biologie de la Faculté des sciences. Ces chercheurs au CRC Étienne- Le Bel du CHUS ont d'ailleurs récemment mérité le prix Personnalité de l'année du quotidien La Presse. L’étudiante au doctorat en micro biologie et infectiologie Emmanuelle Wilhelm a largement contribué à cette recherche.

LEs doULEURs gynéCo LogiqUEs : non mERCi !La douleur chronique au niveau du système reproducteur féminin peut avoir des répercus-sions néfastes majeures sur la santé et le bien-être des femmes atteintes. Ces douleurs, liées à diverses pathologies, affecteraient près de quatre millions de femmes canadiennes à différents moments de leur vie. Les femmes atteintes rapportent d’ailleurs des taux d’anxiété et de dépression plus élevés ainsi qu’une réduction de l’estime de soi et de la qualité de vie. Le tout entraîne souvent la perturbation de la fonction sexuelle, ce qui peut causer des problèmes conjugaux importants.

Depuis mai 2012, le laboratoire de recherche en urogynécologie se penche sur ces questions. La Pre Mélanie Morin, de l’École de réadaptation, aussi chercheuse au Centre de recherche clinique Étienne-Le Bel du CHUS et chercheuse- boursière du FRQ-S, dirige les recherches en gardant pour objectif principal la compréhen-sion de la pathophysiologie des douleurs gynécologiques et l’efficacité des traitements pour cette problématique féminine. Près de 50 % des femmes atteintes n’obtiendraient pas de diagnostic pour leur douleur gynécolo-gique à la suite d’une consultation avec leur médecin. Il s’agit d’une étude multicentrique d’envergure réunissant une équipe pluridisci-plinaire de physiothérapeutes, de gynécologues et de psychologues qui utilisent des équipe-ments de haute techno logie. Les installations comprennent notamment un spéculum dynamométrique servant à évaluer la fonction des muscles du plancher pelvien, un outil unique développé par Pre Morin au cours de ses études de doctorat.

LEs LymPhoCytEs : UnE aRmE ContRE LEs viRUsTout le monde se rappelle l’épidémie de grippe H1N1 et les conséquences de celle-ci. La solution a été un vaccin, qui consiste à injecter le virus mort afin que l’organisme produise des anticorps contre celui-ci pour ainsi créer une réaction immunitaire. Il est difficile de savoir quelle quantité de particules virales est à l’origine de l’infection. Martin Richter, professeur au Département de médecine de la FMSS et chercheur au CRC Étienne-Le Bel du CHUS, a posé une question plus précise : la dose infec tieuse peut-elle être liée au développement de l’immunité ? La réponse est oui.

L’immunité est en fait une mémoire qu’a notre organisme de la nature de ses opposants. Le professeur Richter a constaté au terme de son étude qu’une faible charge virale initiale – qui n’est pas considérée comme une grande menace pour l’organisme – sera contrée par la production d’anticorps et par la génération de lymphocytes spécifiques au virus. Par contre, ces lympho-cytes retourneront tous aux ganglions au terme de la réponse. Ainsi, seulement une mémoire immune centrale sera générée. Or, dans le cas d’une forte charge virale initiale où l’inflammation est beaucoup plus présente, par exemple celle de la grippe H1N1, une partie des lymphocytes spécifiques au virus générés restera dans les tissus du système respiratoire, prêts à combattre le prochain virus. Le corps conservera la mémoire du virus dans ses tissus et ces lymphocytes pourront même reconnaître d’autres souches du virus de la grippe.

La quasi-totalité des vaccins d’aujourd’hui misent sur la production d’anticorps. Or, l’étude du professeur Richter montre que les lympho-cytes sont des armes très efficaces contre les virus. Au final, en comprenant les mécanismes inflammatoires induits par le virus, la recherche ouvre la voie au développement de nouveaux vaccins plus efficaces. Ceux-ci miseront sur la génération de lymphocytes et non uniquement d’anticorps. Ceci permettra une immunité, à plus long terme et non seulement pour une seule saison, comme c’est le cas actuellement.

13 innover pour la vie

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CamPagnE intERnE

La Faculté de médecine et des sciences de la santé (FMSS) de l’UdeS lançait, en octobre dernier, sa campagne majeure D’Avenirs et de passions pour la santé. Nous avons d’abord sollicité l’ensemble de la communauté professorale de la Faculté pour financer des projets majeurs de développement. Plus de 80 professeurs bénévoles ont généreusement offert de solliciter leurs collègues, et cet exercice a mené à plusieurs réalisations collectives importantes. Depuis le lancement de cette campagne interne, nous constatons une mobilisation sans précédent de nos professeurs envers la campagne. En date du 1er mars 2013, le montant total amassé auprès des professeurs est de 3,65 m $, ce qui correspond à sept fois le montant recueilli au cours de la campagne précédente.

Plusieurs individus, départements et services se sont mobilisés pour permettre l’achat d’équipements (ex. : un simulateur virtuel pour le laboratoire de simulation clinique : 120 000 $), pour créer des bourses aux études supérieures (ex : le Fonds de bourse Diego Bellabarba : 187 500 $ et le Fonds de bourse Domenico Regoli : 237 500 $), et pour financer la construction de salles dans le laboratoire de simulation clinique (ex. : une salle de simulation sur corps et modèle anatomique : 300 000 $ ; une salle de simulation haute-fidélité : 150 000 $ ; une salle de simulation virtuelle : 75 000 $). C’est avec la force du nombre que nous pouvons concrétiser nos projets.

Campagne majeure

témoignagEsluc Mathieu, professeur à la fMss« il est de notre responsabilité d'assurer la pérennité des projets structurants de la fMss et de donner à nos étudiants les meilleures conditions de réussite possibles. »

nathalie nguyen, étudiante à la fMss« une bourse pour les études supérieures à la recherche, c’est une reconnaissance à un étudiant ou une étudiante pour ses réussites scolaires, mais c’est aussi lui donner les conditions idéales à la poursuite de ses études. »

Paul Grand’Maison, professeur à la fMss« former de mieux en mieux de "grands" professionnels de la santé, voilà ce qui m’anime et ce que je soutiens. »

Montant aMassÉ

3,65 M$tauX de ParticiPation

51 %

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15 innover pour la vie

eXcePtionnel

un don

une campagne de financement comme D’Avenirs et de passions pour la santé n’est jamais sans surprise. chaque personne peut choisir la forme que prendra son engagement. certains donneront de leur temps bénévolement pour faire de la campagne une réussite. d’autres préfèrent donner des montants d’argent directement par chèque ou par un don planifié d’assurance vie, et certains iront même jusqu’à faire un don d’actions. chaque forme d’engagement contribue à la force du nombre et permet à une campagne d’atteindre ses objectifs.

Toutefois, il faut souligner l’exceptionnelle contribution du Dr Gérard Eugène Plante, néphrologue au CHUS et professeur à la FMSS. Cette généreuse contribution compte parmi les plus importants dons personnels reçus par la Faculté depuis sa création en 1961. Tout en préparant sa retraite après 42 ans de vie professionnelle bien remplie, Dr Plante et son épouse, Micheline Plante, ont fait le don de leur maison ainsi que certaines œuvres d’art de leur collection personnelle à la Faculté de médecine et des sciences de la santé. En plus d’être original, ce don est empreint d’un sen timent d’appartenance fort et évocateur. « Mon milieu de travail m’a donné la possibilité de m’épanouir au contact des

patients, des étudiants, et sur le plan de la recherche, soutient Dr Plante. Mon don à la Faculté témoigne de cette recon-naissance. »

« Au fil des années, le professeur Gérard Plante a contribué de façon exceptionnelle au développement et au rayonnement de notre Faculté. Aujourd’hui encore, par son geste unique, il démontre sa grande vision et son engagement profond à la formation d'une relève qualifiée en santé. C’est pourquoi, il mérite toute notre gratitude », a souligné le Dr Pierre Cossette, doyen de la FMSS.

Ce don a permis la création d’un important fonds de bourses pour les étudiants de 2e et 3e cycles afin de les soutenir dans la poursuite de leur parcours universitaire. Le fonds de bourses Gérard-Plante ainsi créé a déjà remis une première bourse au concours d’octobre 2012 à l’étudiant Thomas Grenier-Larouche. Dr Plante souhaite également créer un deuxième fonds pour la Faculté afin que celle-ci puisse organiser annuellement une conférence dont le thème et les détails seront dévoilés ultérieurement.

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VEuILLEz FaIRE PaRVENIR VOtRE dON aVEc LE cOuPON cI-dEssOus à L’adREssE suIVaNtE.Vice-décanat au développement et aux partenariats, FMSS, Université de Sherbrooke, 3001, 12e Avenue Nord, Sherbrooke (QC) J1H 5N4

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Campagne majeure

notre objectif est ambitieux. la campagne D’Avenirs et de passions pour la santé vise à amasser 55 M$ au cours des

cinq prochaines années pour permettre à la fMss

de poursuivre le déploiement de sa recherche, attirer et retenir

les meilleurs étudiants et continuer le développement

des pratiques médicales par la simulation dans le but

d'améliorer la santé et le bien-être des personnes

et des populations.

oBJectif 55 M$CamPagnE maJEURE

Un sLogan évoCatEUR• D’avenirs est à la fois évocateur des avenirs professionnels de nos étudiants.

Faire progresser la science et les connaissances permet de meilleurs avenirs pour les enfants, les malades et les personnes âgées. En d’autres mots, des avenirs signifie les résultats concrets de nos activités d’enseignement et de recherche.

• De passions fait appel à l’émotion. Cela illustre ce qui anime nos donateurs et les motive à poser leur geste de générosité. Cela reflète aussi la passion des étudiants et des professeurs.

• D’Avenirs et de passions, au pluriel, se veut rassembleur, mobilisateur. Cela évoque la force du groupe et la puissance du geste collectif.

• Le tout évoque une notion de vision et permet de se projeter dans le futur, d’élargir les horizons.

merci de croire en votre faculté.

Nous comptons poursuivre sur l’élan formidable qu’a pris notre campagne interne en vous sollicitant à titre de diplômé de la Faculté. Nous vous invitons à prendre connaissance des projets mis de l’avant dans le cadre de cette campagne. Tous les dons comptent et nous avons besoin de vous pour y arriver. Votre générosité servira directe-ment aux projets que nous vous proposons de soutenir et l'impact sera immédiat. Votre participation, peu importe le montant, est essentielle pour les réaliser et votre don est source de développement pour les étudiants actuellement en formation.

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Afin de conserver un positionnement important dans différents secteurs de recherche au Québec, au Canada et à l'échelle internationale, il est essentiel d’assurer un investissement constant dans les équipements et infrastructures de recherche. Le développement continu de ceux-ci facilite le recrutement et la rétention de chercheurs chevronnés, d’étudiants diplômés et de stagiaires postdoctoraux.

• Plateforme d’imagerie permettant la recherche sur le développement d’examens diagnostiques pour le cancer, la maladie d’Alzheimer et plusieurs autres maladies ;

• Développement d’une alternative aux réacteurs nucléaires pour la production d’isotopes médicaux ;

• Recherche sur les causes et les traitements de l’obésité et du diabète.

Nous souhaitons établir de nouvelles chaires de recherche, notamment : 1 Chaire de recherche en soins critiques 2 Chaire de recherche sur les tumeurs cérébrales 3 Chaire de recherche en sciences infirmières 4 Chaire de recherche en épidémiologie 5 Chaire de recherche en douleur 6 Chaire de recherche en chimie médicinale

Nous voulons aussi compléter le financement de chaires existantes, notamment :

1 Chaire en pédagogie médicale 2 Chaire André-Lussier de rhumatologie

Afin de soutenir les pratiques académiques, professionnelles et médicales, la FMSS et le CHUS unissent leurs efforts pour développer leur laboratoire de simulation clinique. Éventuellement, un 2e laboratoire sera aussi construit à Longueuil.

• Formation pratique à partir de situations-clés de soins de santé, fréquentes ou complexes, à l’aide d’outils technologiques de pointe sous la supervision de professeurs experts ;

• Environnement simulé semblable à l’environnement réel de soins pour former les professionnels de haut niveau et favoriser la qualité et la sécurité des soins ;

• Intégration de professionnels en pratique, de résidents en médecine et d’étudiants de plusieurs disciplines dans un travail d’équipe interdisciplinaire ;

• Apprentissage complémentaire du savoir, savoir-faire et savoir-être.

Afin de maintenir et d’augmenter son niveau d’excellence en recherche et en enseignement, la FMSS met de l’avant un programme de bourses de recherche aux études supérieures. Très compétitif, ce programme s’inscrit dans notre mission de faire avancer les connaissances par la recherche et de former une relève hautement qualifiée. Par son caractère unique, il vise à attirer et à retenir les meilleurs étudiants aux 2e et 3e cycles :

• Faisant de son programme de bourses l’un des plus généreux au Canada : bourses de 15 000 $ par année à la maîtrise et de 19 000 $ par année au doctorat ;

• Couvrant la durée complète du programme d’études : 2 ans pour la maîtrise et 3 ans pour le doctorat ;

• Créant un programme en dotation, ce qui assurera sa pérennité.

infrastructures coMMunes de recHercHe PriorisÉes Par la fMss et le cHus

cHaires de recHercHe

12 m$

10 m$

15 m$

18 m$Bourses de recHercHe auX Études suPÉrieures

laBoratoire de siMulation cliniQue

oBJectif 55 M$

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qU’Est-CE qUE La LégionELLosE ?La légionellose est une infection aigüe causée par un bacille à Gram négatif (bactérie de forme allongée ayant plus d’une membrane) appartenant au genre Legionella. Elle comprend 51 espèces, dont au moins 20 qui sont patho gènes chez l’humain. L’espèce la plus importante se nomme Legionella pneumophila, responsable de presque 90 % des cas au Québec.

La légionellose se manifeste sous deux formes cliniques. La première, plus bénigne, se nomme fièvre de Pontiac. Elle se présente comme un syndrôme d’allure grippale sans pneumonie et les personnes atteintes guérissent spontanément en deux à cinq jours. La seconde, appelée maladie du légionnaire, se présente comme une pneumonie aigüe, et est habituellement beaucoup plus sévère.

c'est en 1976 que la légionellose a été découverte. cette année-là, elle a entraîné le décès d’une trentaine d'anciens combattants de la seconde Guerre mondiale réunis lors d'un congrès à Philadelphie. en 2012, ce sont 13 décès et près de 180 cas de contamination liés à la légionellose qui ont été observés au Québec, principalement dans la région de la capitale-nationale. À de nombreuses reprises, cette infection peu connue du grand public a fait la une des quotidiens. l’infection a été présentée comme une pneumonie sévère se manifestant par de la toux, de la fièvre et de la difficulté à respirer. l’équipe de rédaction d’Innover pour la vie a fait appel à un expert de sherbrooke pour mieux comprendre la légionellose : le dr louis valiquette.

une BactÉrie au Profil uniQue Qui a fait la une

légionellose

CommEnt sE diagnostiqUE-t-ELLE ?Il est difficile de différencier la légionellose d’autres pneumonies bactériennes aigües sévères, quoique certaines caractéristiques peuvent nous mettre la puce à l’oreille : une dissociation pouls-température, de la confusion, une hyponatrémie et une augmenta-tion des enzymes hépatiques. Une pneumonie ne répondant pas au traitement antibactérien conventionnel peut aussi nous faire suspecter ce diagnostic.

Au laboratoire de microbiologie, il est possible de faire croître Legionella sur un milieu spécial, appelé BCYE. Toutefois, la croissance est souvent difficile et la sensibilité de la culture tradition nelle relativement faible. C’est pour cette raison que différents tests antigéniques et sérologiques sont aussi utilisés. En clinique, en plus de la culture traditionnelle, des tests de détection antigénique sont utilisés, tels que la détection d’antigène urinaire et l’immuno fluorescence directe sur un spécimen respiratoire. Au Centre

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hospitalier universitaire de Sherbrooke, nous utilisons la détection de l’antigène urinaire de Legionella pneumophila. Ce test ne permet toutefois que la détection du sérogroupe 1 (qui représente 80 % des souches de L. pneumophila au Québec). Des méthodes d’amplification moléculaire ont été développées, mais peu de laboratoires cliniques les utilisent pour le moment. La sérologie est surtout utile dans un contexte épidémiologique.

Les quotidiens ont rapporté que La bactérie se déveLoppait dans Les tours de refroidissement. comment s’expLique ce phénomène ?Pour bien comprendre, il faut résumer quelques concepts de base. La transmission de Legionella survient par l’inhalation d’aérosols (particules solides, liquides ou chimiques présentes dans l’air) contenant la bactérie et provenant d’eau contaminée. Les Legionella sont naturellement présents en très faible concentration dans les eaux douces. Puisqu’ils sont résistants à la chloration des eaux potables, ils peuvent coloniser les circuits de distribution d'eau des résidences privées et des édifices publics. Les facteurs reconnus pour favoriser la prolifération des Legionella sont une température entre 25°C et 40°C, l’eau stagnante et la présence de biofilms (couche de microorganismes contenus dans une matrice solide se formant sur des surfaces en contact avec l'eau).

Par conséquent, les principales installations associées avec le développement de la légionellose doivent combiner la présence d’eau contaminée, la production d’aérosols et le contact avec l’humain. C’est le cas des dispositifs suivants : installations indivi­duelles de production et de distribution d’eau chaude (chauffe­eau, douches, etc.), tours de refroidissement, bains tourbillons, fontaines décoratives, etc.

queL est Le taux de mortaLité associé à La LégioneLLose ?C’est une infection qui peut être très sévère avec des taux de mortalité rapportés de 5 % à 30 % selon les comorbidités des patients atteints. La légionellose peut être associée à une pneumonie sévère menant à un décès même chez une personne normale, sans antécédent particulier.

un Léger vent de panique au sujet de cette bactérie s’est instaLLé dans La région de La capitaLe-nationaLe en 2012, comment expLiquer cette panique ?Je crois que le grand nombre et la sévérité des cas, de même que l’absence d’un foyer de contamination initial identifié, ont contribué à l’inquiétude du public.

peut-on attribuer Les cas de LégioneLLose à de La négLigence ou un souci d’économie de certains étabLissements ?Certaines conditions favorisent la prolifération de cette bactérie : la stagnation, des tempé ­ratures entre 20°C et 40°C, etc. Donc, favoriser des pratiques de plomberie qui diminuent ces risques ne peut qu’être favorable. Entre autres, en maintenant la température de l’eau chaude à plus de 60°C et celle de l’eau froide à moins de 20°C. Toutefois, avant de procéder à de tels changements, il faut s’assurer de ne pas exposer les utilisateurs à des risques de brûlures sévères. Ne pas respecter ces conditions par souci d'économie ou par négligence augmente les risques d'infection.

Les personnes atteintes auront-eLLes des séqueLLes?Les patients qui contractent des pneumonies sévères peuvent développer des troubles respiratoires à moyen ou long terme, mais la majorité des patients traités adéquatement n’auront pas de séquelles.

avis d’ExPERtPr louis valiquette, M.d., M. sc., frcPc.Professeur agrégé au département de microbiologie-infectiologie à la faculté de médecine et des sciences de la santé de l’université de sherbrooke, infectiologue au centre hospitalier universitaire de sherbrooke et chercheur au centre de recherche clinique Étienne-le Bel du cHus. le Pr valiquette est expert dans les problématiques infectieuses importantes et courantes : l’utilisation des antibiotiques, les infections à Clostridium difficile, la pneumonie acquise en communauté et les infections évitables par la vaccination.

En quoi consistE lE traitEmEnt dEs cas d’infEction par légionEllosE?Ce ne sont pas tous les antibactériens qui sont efficaces contre Legionella. Il s’agit d’une bactérie qui se retrouve habituellement au niveau intracellulaire. En plus d’avoir une activité spécifique contre Legionella, les antibactériens utilisés doivent pouvoir se concentrer suffisamment en intracellulaire.

Les macrolides (ex. : azithromycine, clarithro-mycine), les quinolones (ex. : moxifloxacine, lévofloxacine) et les tétracyclines (ex. : doxycycline) sont les antibactériens les plus souvent utilisés contre Legionella, car ils combinent les deux exigences décrites précédemment.

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BiCh LiEn ngUyEn

Combiner études en sciences infirmières et aide à l'itinérancerive-sud de MontréalÉtudiante en sciences infirmières

mON mOt PRéFéRé :détermination

cE quI mE FaIt RELaxER :un massage et une bonne nuit de sommeil.

ON NE PEut jamaIs aVOIR tROP dE :motivation et connaissances

ma PLus gRaNdE FIERté :accepter d’être qui je suis avec mes qualités et mes défauts

ChaRLEs dUssaULt

étudier et s'impliquer à fondsherbrookerésident en cardiologie

cE quI mE FaIt RELaxER :un bon resto en agréable compagnie, une ronde de golf ou un bon roman sur une terrasse le week-end

ON NE PEut jamaIs aVOIR tROP dE :ambition

ma PLus gRaNdE PassION :La médecine. je me considère comme extrêmement privilégié d’avoir une profession aussi stimulante que valorisante.

ma PLus gRaNdE FIERté : conjuguer mes études en médecine avec mon implication au niveau provincial à la Fédération des médecins résidents du québec

émanUEL PaRé

sciences, voyages, musiquedunhamÉtudiant en pharmacologie

mON mOt PRéFéRé :Espoir

ma PLus gRaNdE FIERté :ma langue et ma culture

ma cItatION PRéFéRéE :« ce que l'on ne fait pas à 20 ans, on le regrette à 40. » – xavier dolan

daNs 10 aNs jE sERaI :aussi passionné que je le suis maintenant

Titulaire d’un DEC en sciences de la nature du Cégep de Saint-Hyacinthe, Émanuel Paré est présentement en 3e année au baccalauréat en pharmacologie, profil coopératif. Il prévoit faire une maîtrise en recherche à l’Université de Sherbrooke dans le but de s’orienter vers une carrière dans l’industrie pharmaceutique et la biotechnologie. Lorsqu’on lui demande pourquoi il a choisi l’UdeS, il est sans équivoque. « J’ai toujours su que je voulais faire une carrière en sciences. Ma préférence pour les villes en région comme Sherbrooke et le programme de pharmacologie de la FMSS m’ont paru comme le seul choix logique. »

Vice-président aux affaires externes de l’Association des étudiantes et étudiantes en pharmacologie pendant la session d’été 2012 et vice-président aux affaires internes durant la session d’automne 2012, Émanuel élabore, durant ses études, un programme de parrainage pour faciliter l’intégration des nouveaux étudiants au baccalauréat en pharmacologie. Aussi, il compte faire un stage en Allemagne pour y développer ses compétences avant d'entamer ses études supérieures. En dehors de sa passion pour les sciences et la recherche, il est un grand fan de musique. Il a joué de la batterie dans un groupe pendant 3 ans et il profite de toutes les occasions possibles pour aller voir ses groupes préférés en concert.

Charles Dussault complète ses études secondaires au Séminaire de Sherbrooke et obtient un DEC en sciences de la nature au Collège Jean-de-Brébeuf avant de revenir à Sherbrooke pour le doctorat en médecine. Il poursuit ensuite une formation en médecine interne avant de choisir de se spé cialiser en cardiologie. Originaire de Sherbrooke, il a l’occasion de suivre d’assez près la croissance et l’épanouissement de l’Université de Sherbrooke et plus particulièrement celle de la FMSS. « J’y retrouvais un dynamisme, une vision et une énergie hors du commun auxquels je me suis rapidement identifié », mentionne-t-il.

Depuis le début de ses études médicales, Charles Dussault à cœur de s’impliquer au sein de diverses instances. Il agit notamment à titre de président de l’Asso ciation générale des étudiantes et étudiants en médecine de l’UdeS durant les trois dernières années de sa formation prédoctorale. Il occupe ensuite le poste de président de l’Association des médecins résidents de Sherbrooke avant de devenir président de la Fédération des médecins résidents du Québec en juillet 2010, poste qu’il occupe toujours au moment d’imprimer Innover pour la vie. Il désire compléter sa formation médicale en électrophysiologie cardiaque et revenir pratiquer au Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke.

Après avoir terminé un DEC en musique classique (flûte traversière), puis complété une année au baccalauréat en psychologie, Bich Lien Nguyen décide de se lancer dans une toute nouvelle aventure : acquérir des compétences dans l’art de soigner les gens et compléter un DEC-Bac en sciences infirmières. Devenir infirmière s'avère la solution pour cette étudiante altruiste et pourvue d'une curiosité intellectuelle très développée. Bich Lien Nguyen dit avoir choisi d’étudier à l’Université de Sherbrooke pour la grande disponibilité des professeurs, de la direction et des ressources.

Étudiante engagée, elle occupe le poste de présidente de l’Association générale des étudiantes et étudiants en sciences infirmières de l’Université de Sherbrooke en 2011 et en 2012. Elle participe aussi au Projet Sacs à dos pour l’itinérance dont la mission consiste à mobiliser les ressources de la communauté universitaire afin de fournir des vêtements chauds et des articles d’hygiène pour les populations sans domicile fixe. En collaboration avec le Centre de formation continue de la FMSS, elle organise en mai 2012 une formation de réanimation cardiorespiratoire pour les étudiants en sciences infirmières au Campus de Longueuil. Désirant poursuivre aux études supérieures, elle participe à un stage d’été en recherche au Centre de recherche du CSSS Champlain – Charles-Le Moyne, ce qui confirme son intérêt pour l’avancement des connaissances.

Étudiants

Profils

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21 innover pour la vie

Natif de Montréal, Matthieu Chartier s’exile à Sherbrooke pour entreprendre un baccalauréat en biologie. C'est un concours de circonstances qui le mène à entreprendre des études à la Faculté de médecine et des sciences de la santé. Passionné par la programmation informatique depuis un jeune âge, il garde cette passion pour ses temps libres. En 2008, il fonde TeaCups Productions, une organisation dédiée à la création de sites Internet. En 2010, il se retrouve en stage en bio-informatique au CHUS où convergent ses deux passions, la biologie et l’infor ma tique. Cela le mène à une maîtrise, puis au doctorat en biochimie.

Avide d'aventure et de dépassement de soi, Matthieu Chartier achète un billet aller simple pour Vancouver à l'été 2012. En 45 jours, il traverse le Canada à vélo et en fait une campagne de financement pour Leucan. Sa motivation à traverser le Canada à vélo est toute simple : « J’avais envie de me dépasser et je ne voulais pas le faire pour rien. »

matthiEU ChaRtiER

étudiant et explorateurMontréalÉtudiant en biochimie de la santé

mEs PROjEts d’ENVERguRE :4500 km à vélo au profit de LEucaN

ma PLus gRaNdE PassION :La programmation informatique et le vélo

mON mOt PRéFéRé :Badiner, pour le son

daNs 10 aNs jE sERaI :sur un voilier

Titulaire d’un DEC au cégep Édouard-Montpetit en sciences de la santé en 2008, Marie-Ève Beauchemin-Nadeau entre directement au doctorat en médecine. Elle commence son externat en janvier 2011. En septembre 2011, elle prend congé pour se préparer pour les Jeux Olympiques de Londres. Elle terminera son doctorat à la session d’hiver 2013 et compte faire une résidence en médecine familiale. Pourquoi l’UdeS ? « Pour l’apprentissage par problèmes et les petits groupes ! »

Marie-Eve ne se considère pas comme très extravagante… « mis à part le fait de pratiquer un sport considéré par plusieurs comme étant typiquement masculin, malgré le fait que la proportion de femmes en haltérophilie augmente ». Marie-Eve obtient la 8e position chez les moins de 69 kg en halté rophilie aux Jeux Olympiques de Londres en 2012. Elle s’entraîne en haltérophilie depuis 2003. Ses premiers cham pionnats canadiens remontent à 2005 et ses premiers championnats du monde en 2006. Depuis, elle participe à cinq championnats du monde senior, deux championnats du monde junior, trois championnats du monde universitaires, aux Jeux du Commonwealth 2010, ainsi qu'aux Jeux Panaméricains 2007 et aux Jeux Olympiques 2012.

maRiE-èvE BEaUChEmin-nadEaU

La poursuite de l'excellence jusqu'aux Jeux olympiquescandiacÉtudiante en médecine

mON PLus gRaNd déFI à cE jOuR :Pratiquer mon sport préféré en même temps qu’être externe en médecine.

cE quI mE FaIt RELaxER :une séance d’étirements en regardant un bon film ou une émission.

ma PLus gRaNdE FIERté :avoir participé aux jeux Olympiques.

ma cItatION PRéFéRéE :si une chose vaut la peine d’être faite, elle vaut la peine d’être bien faite.

Mourad Gharbi a en tête de devenir physiothérapeute depuis sa dernière année à l’école secondaire. Il obtient un diplôme collégial en sciences de la nature avant d’étudier une année au niveau technique. Il débute sa formation universitaire en 2009. L’approche par problèmes, les habiletés cliniques, les ÉCOS sont pour lui quatre années qui ont passées comme un coup de vent. Il choisit l’UdeS pour sa bonne réputation et parce qu’elle se trouve dans la ville où il a grandi.

Du 29 août au 10 octobre 2012, Mourad Gharbi fait partie d’une délégation de quatre étudiants de l’École de réadaptation de la FMSS qui vont implanter une clinique de réadaptation à l’Hôpital de la communauté haïtienne de Port-au-Prince. Contrairement aux stages réalisés jusqu’à maintenant en Haïti qui visaient à offrir des soins de santé d’urgence des suites du tremblement de terre de janvier 2010, l’objectif était cette fois-ci d’instaurer des services de réadaptation permanents. Une expérience riche en apprentissages. Mourad se lancera sur le marché du travail comme physiothérapeute en avril 2013 et considère que sa formation est « solide ». Il aimerait aussi un jour s’impliquer dans l’enseignement au niveau universitaire ou collégial.

moURad ghaRBi

s'ouvrir au mondesherbrookeÉtudiant en physiothérapie

ma PLus gRaNdE PassION :mon métier

ON NE PEut jamaIs aVOIR tROP dE :temps et amis

cE quI mE FaIt RELaxER :Rêvasser à tout et à rien, faire du sport et écouter un bon film

mON PLus gRaNd déFI à cE jOuR :trouver le temps nécessaire pour être un bon étudiant, travailler à temps partiel et m’amuser avec les gens que j’aime

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Dr Bradwejn est doyen de la Faculté de médecine de l’Université d’Ottawa depuis 2007. Il a débuté sa carrière comme clinicien et chercheur à l’Université McGill et ensuite à l’Université de Toronto. Selon lui, la pratique clinique doit constamment être alimentée de nouvelles connaissances, d’où l’importance d’avoir débuté sa carrière comme clinicien et chercheur.

En tant que chercheur en psychiatrie et en santé mentale, il a acquis sa renommée internationale grâce à ses travaux sur les troubles anxieux et grâce à sa découverte sur l'administration de la protéine du cerveau (CCK-4) qui provoque des crises de panique chez l’humain. « J’ai réalisé que pour faire avancer la recherche et maximiser l’impact bénéfique qu’elle a sur la pratique clinique, certains d’entre nous doivent s’investir comme administrateurs de la recherche et de la clinique », dit-il. Il est alors devenu directeur du Département de psychiatrie de l’Université d’Ottawa ainsi que le psychiatre en chef de deux hôpitaux, l’Hôpital Royal Ottawa et l’Hôpital d’Ottawa en 1998 et 1999. Dans le cadre de ses fonctions, en plus de continuer sa recherche, il s’est engagé comme leader dans le développement d’un système de soins intégré de santé mentale pour la région d'Ottawa et à la construction d’un nouveau complexe hospitalier, intégrant un édifice consacré à la recherche pour l'Hôpital Royal Ottawa.

Grâce à ses fonctions notamment de doyen et président du conseil d'administration de l’Association des facultés de médecine

du Canada, il continue de servir les missions de recherche, d’éducation, tout en demeurant un clinicien et un chercheur.

Lorsqu’interrogé sur les valeurs qu’il aimerait transmettre à ses enfants et à son entourage, il répond : « Le service à autrui, l’intégrité, l’authenticité, la création et la transmission des connaissances, le courage et la ténacité. » Nul ne peut donc se surprendre de l’importance de l’engagement, pour cet homme au chemi-nement bien rempli. « Pour moi, dans ce contexte professionnel, l’engagement c’est s’impliquer dans des causes justes et plus larges, même si cela n’est pas toujours facile ou ne nous bénéficie pas directement, dit-il. C’est pour cela que je me suis engagé comme administrateur. »

soUvEniRs dE son PassagE à La faCULtéLe Dr Bradwejn a choisi l’Université de Sherbrooke comme alma mater, car « de toutes les universités auxquelles j’avais fait une demande d'admission et avais été accepté, elle semblait la plus progressiste », Cet aspect fait partie de ses nombreux souvenirs de l’Université : « J’ai été honoré de faire des études de médecine dans une jeune faculté (huit ans à l’époque), humble mais progressiste où il était agréable d’y être étudiant. »

Lors du 17e Gala du rayonnement

des diplômées et diplômés

de l’Université de Sherbrooke le 3 mai 2012,

Dr Jacques Bradwejn (Médecine 1978)

a été nommé ambassadeur

de la FMSS.

JaCqUEs BRadwEJn, m.d.

aMBassadeur

RôLEs Et REsPonsaBiLités dEs amBassadRiCEs Et amBassadEURs nommés PaR LEs faCULtésles ambassadrices et ambassadeurs de l’université de sherbrooke sont des modèles de réussite, de vivacité, de créativité et de convivialité qui caractérisent notre institution. ils excellent dans leur domaine respectif et symbolisent son envergure, son ouverture, son innovation et son savoir par leurs actions. fiers d’appartenir à leur réseau de diplômées et diplômés, ils conservent un lien étroit avec la direction de leur faculté en participant activement à ses activités de rayonnement et en se souciant des grands enjeux qui la concernent. en l’appuyant financièrement, socialement et béné volement, ils sont des acteurs importants de son développement et de celui de l’ensemble de sa communauté.

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23 innover pour la vie

Le samedi 13 octobre 2012, les diplômées et diplômés du programme de médecine 1972 se sont retrouvés à la Faculté de médecine et des sciences de la santé. Ensemble, ils ont célébré le 40e anniversaire d’obtention de leur diplôme de doctorat en médecine. La rencontre, chargée en émotions, a donné lieu à plusieurs échanges de souvenirs et d’anecdotes.

La Faculté avait organisé des visites guidées pour permettre aux invités de se retrouver dans les locaux qui ont, dans certains cas, subi toutes sortes de transformations avec les années. L’enseignement de la médecine a changé depuis 1972, notamment par de nombreux ajouts technologiques. Les personnes présentes ont pu constater l’évolution de la FMSS depuis leur passage.

La FMSS souhaite garder contact avec ses diplômés de tous les programmes et leur permettre, par le fait même, de garder contact entre eux. D’autres retrouvailles sont à venir pour toutes les cohortes.

Le 5 octobre 2013 la Faculté organisera pour la première fois une journée de retrouvailles de plusieurs niveaux où seront conviés les finissants de 1973, 1983, 1993 et 2003.

au plaisir de vous accueillir à nouveau !

retrouvailles

1972

Pour plus d’informations sur l’organisation et les détails des retrouvailles : [email protected]

Pour un changement d’adresse auprès du service des relations avec les diplômés : [email protected]

Pour de l’information sur toutes nos activités et services : USherbrooke.ca/ lafondation-lereseau/

Les Drs Pierre Michel, Jacques Payeur, Jean Lépine, Jacques Lachance.

Les Dres Brigitte Maheux, Micheline Loiselle.

Les Drs Pierre Raîche, Jean Lagacé, France Lambert, Brigitte Maheux, Jacques Payeur, Micheline Loiselle, Jean Rodrigue, Jean Lépine, Michel Lebel, Jacques Lachance, François Lamoureux et Pierre Michel.

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fMsslaMène le Pas

Vers une plus grande responsabilité sociale des facultés de médecine

il serait facile de dire que la

fMss a la responsabilité sociale

« dans le sang ». ses engagements

et actions en sont teintés

depuis sa fondation. le thème

se trouve d’ailleurs dans le plan

stratégique de la fMss depuis

les années 2000. aussi, plusieurs

projets durant les dix dernières

années pour lesquels les

professeurs ont joué un rôle

très actif en ont découlés :

augmentation du nombre

de diplômés dans tous les

programmes, engagement

envers la médecine de famille

et envers les régions, soutien

aux communautés francophones

minoritaires, formation à de

multiples rôles professionnels,

changement de nom pour faculté

de médecine et des sciences

de la santé. alors pourquoi

participer à un nouveau projet

de responsabilité sociale ?

la faculté n’est-elle pas

suffisamment responsable

socialement ?

Les facultés de médecine ne forment pas uniquement des médecins et des professionnels de la santé, mais bien des personnes qui ont à cœur le développement de leur société et qui œuvrent pour répondre à ses besoins. Il n’en demeure pas moins que, pour plusieurs facultés, le concept de responsabilité sociale et les actions et normes qui peuvent en découler restent à définir de manière concrète. L’importance de la responsabilité sociale amène, en 2008, un comité international à établir un consensus mondial sur la question.

Pour ce faire, entre 2008 et 2010, un comité de pilotage a fait la synthèse des opinions reçue d’un groupe international de référence comprenant 130 organisations et individus. Ceux-ci repré sentent les principales organisations et associations mobi- lisées en éducation médicale à travers le monde.

LE gROuPE dEVaIt RELEVER LE déFI dE RéPONdRE à tROIs quEstIONs

1 Comment les facultés de médecine peuvent-elles améliorer leur capacité à répondre aux futurs enjeux de santé de la société ?

2 Comment renforcer avec leurs partenaires cette capacité ?

3 Comment en évaluer l’impact ?

Le comité a par la suite présenté le résultat lors d’une « conférence de consensus » qui s’est déroulée en Afrique du Sud en octobre 2010. Cette conférence, à laquelle le professeur émérite Tewfik Nawar participait, a permis de préparer le document : Global consensus for social accountability of medical schools. Ce dernier comprend dix recommandations stratégiques pour guider une faculté de médecine à être plus

socialement responsable et ainsi, avoir une plus grande influence sur la performance du système de santé et sur le niveau de santé des citoyens et des populations.

aLLaNt dE L’IdENtIFIcatION dEs BEsOINs dE saNté à La mEsuRE d’ImPact, cEs REcOmmaNdatIONs REmEttENt EN quEstION LEs FacuLtés dE médEcINE suR dIx axEs stRatégIquEs

1 Anticipent-elles les besoins en santé de la société ?

2 Créent-elles des partenariats avec le système de santé et d’autres acteurs ?

3 S’adaptent-elles aux rôles nouveaux des médecins et autres professionnels de la santé ?

4 Offrent-elles une éducation basée sur des résultats escomptés ?

5 Ont-elles une gouvernance réactive et responsable ?

6 Redéfinissent-elles les normes pour l’éducation, la recherche et la prestation de services ?

7 Travaillent-elles à l’amélioration continue de la qualité en éducation, recherche et prestation de services ?

8 Sont-elles prêtes à l’institutionnalisation des mécanismes d’accréditation ?

9 Adhèrent-elles aux principes universels et s’adaptent-elles au contexte local ?

Prennent-elles en compte le rôle de la société ?

ce document, traduit en six langues, a connu une large diffusion. Il est disponible sur le site www.healthsocialaccountability.org

Un ConsEnsUs mondiaL sUR La REsPonsaBiLité soCiaLE dEs faCULtés dE médECinE

10

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25 innover pour la vie

le consensus international est coprésidé par le dr charles Boelen, anciennement directeur du développement des ressources humaines à l’oMs et docteur d’honneur de notre faculté (2001) et dr Bob Woollard, de l’université de colombie-Britannique. le dr tewfik nawar, professeur à la fMss, a fait partie du comité de pilotage.

Un ConsEnsUs mondiaL sUR La REsPonsaBiLité soCiaLE dEs faCULtés dE médECinE

Les Drs Bob Woollard, Tewfik Nawar et Charles Boelen à Yvoire (France) lors de la 2e réunion du Groupe de consensus international sur la responsabilité sociale des facultés de médecine en juin 2011.

L’aPPLiCaBiLité dU ConCEPt : Un PRoJEt dEs faCULtés dE médECinE fRanCoPhonEsPour emboîter le pas de ce courant international majeur, la Conférence internationale des doyens de médecine d’expression française (CIDMEF) et la Société internationale francophone d’éducation médicale (SIFEM) ont mis en place, à l’automne 2011, un projet de recherche-action devant s’étaler jusqu’en 2015 et portant sur la responsabilité sociale. Des 130 facultés de médecine francophones de par le monde, 28, dont celle de l’Université de Sherbrooke, ont répondu à l’appel et se penchent sur les 10 questions citées précédemment. Ce projet vise tout d’abord à expérimenter et évaluer la pertinence, l’applicabilité et la mise en œuvre d’une démarche qualité inspirée des principes de la responsabilité sociale tels que définis par le consensus. Par la suite, il verra à démontrer l’utilité d’un tel processus comme une stratégie de choix pour améliorer l’impact de la faculté de médecine sur la santé.

Les professeurs Tewfik Nawar et Paul Grand’Maison font partie du Secrétariat exécutif international du projet. Ils coordonnent localement un comité facultaire qui rassemble des professeurs, des étudiants, des éducateurs, des gestionnaires de santé et d’autres partenaires de la FMSS. Ce comité aura pour tâche de mener à bien les différentes étapes du projet chez nous.

qUEL intéRêt PoUR La fmss dE PaRtiCiPER à CE tyPE dE PRoJEt ?En participant activement à ce projet, la Faculté désire rester à l’avant-garde du concept de responsabilité sociale qui guidera de plus en plus le développement, les actions et même l’évaluation des facultés de médecine et des sciences de la santé dans les années futures. La démarche liée au projet franco-phone permettra à la Faculté, à ses membres et à ses partenaires de s’approprier encore mieux le concept, d’aller plus loin dans la mise en place d’actions concrètes qui en découlent et ainsi, améliorer sa contribution à la santé des populations qu’elle doit servir. Elle s’engage dans les domaines de développement et de recherche pour lesquels elle pourra y exercer un leadership, développer des collaborations avec d’autres facultés et poursuivre son rayonnement au niveau national et international.

« Ce travail de fond continuera de nous faire progresser, à plus ou moins long terme, vers un nouveau paradigme d’excellence requérant des normes et des mécanismes d’évaluation nous permettant d’évaluer concrètement notre impact, en fonction de résultats observables, sur la santé des personnes et des populations. Je suis fier de savoir que notre faculté s’implique dans ce grand chantier de réflexion autour de la responsabilité sociale au bénéfice de l’ensemble de la société », souligne Dr Pierre Cossette, doyen de la FMSS.

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fMssen BREf

Réseau4 pôles universitaires :

EstrieAtlantique francophoneMontérégieSaguenay–Lac-Saint-Jean

Le Réseau universitaire intégré de santé (RUIS) de l’Université de Sherbrooke couvre un large territoire. Son partenaire principal est le Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke (CHUS).

Budgets63 m $ de fonctionnement

50,9 m $ en subventions et contrats de recherche

Ressources humaines 560 professeurs réguliers

1 233 professeurs d’enseignement clinique

58 professeurs associés de clinique en réadaptation et en sciences infirmières

9 cadres administratifs

51 professionnels

146 professionnels de recherche

190 membres du personnel de soutien et soutien à la recherche

66 membres du personnel de soutien à l’enseignement

833 Doctorat en médecine

670 Programmes d’études médicales postdoctorales

523 Baccalauréat en sciences infirmières- formation infirmière intégrée

330 Programmes de 2e cycle : maîtrises

350 Maîtrises en ergothérapie et en physiothérapie

285 Programmes de 1er cycle : certificats

232 Programmes de 3e cycle

276 Programmes de 2e cycle : microprogrammes et diplômes

229 Baccalauréat en pharmacologie

126 Baccalauréat en biochimie de la santé

Enseignement 83 programmes d’études

3 903 étudiantes et étudiants inscrits

9 départements de sciences cliniques

7 départements de sciences fondamentales

1 école de réadaptation

1 école de sciences infirmières

inscriptions à l’automne 2012

Données compilées en date du 4 janvier 2013.

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27 innover pour la vie

diplômés12 542 diplômés depuis la fin de la première cohorte en 1970

875 diplômés en 2012 447 1er cycle 399 2e cycle 29 3e cycle

Le saviez-vous ?• La Faculté est désignée Centre collaborateur de

l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en formation des ressources humaines pour la santé.

• Le Pavillon de recherche appliquée sur le cancer a ouvert ses portes en 2012 et regroupe 30 équipes de chercheuses et chercheurs intéressés par la biologie, le pronostic et le diagnostic du cancer.

• La Faculté a lancé un nouveau programme de bourses de recherche aux études supérieures afin d'attirer et retenir d’excellents candidats intéressés par la recherche.

• Le Centre de simulation clinique, à l'aide de son programme d’utilisation des patients standardisés et réels, fait appel chaque année, à 350 patients standardisés, 42 patients formateurs et 112 patients réels, guidant ainsi les étudiants dans leurs apprentissages de certains examens physiques (plus de 20 000 heures).

• Les programmes de maîtrise en ergothérapie et en physiothérapie ont diplômé leur première cohorte d’étudiants en 2011.

• Le programme de baccalauréat en sciences infirmières s’est vu confirmer un agrément complet en 2011.

• 96 médecins de famille et 86 dans les autres spécialités issues de nos programmes ont fait leur entrée dans la profession médicale en 2012.

• Le programme de baccalauréat en biochimie de la santé est le seul programme de baccalauréat offrant une formation en biochimie axée sur la santé au Canada.

• Le programme de baccalauréat en pharmacologie fêtait ses 10 ans de création en 2011.

Recherche24 chaires de recherche

Les centres de recherche affiliés sont le Centre de recherche clinique Étienne-Le Bel du CHUS, le Centre de recherche sur le vieillissement du CSSS-IUGS, le Centre de recherche du CSSS Champlain – Charles- Le Moyne et celui du CSSS de Chicoutimi.

formation continue et formation pédagogiqueCentre de formation continue

81 formations données

Centre de pédagogie des sciences de la santé

192 activités données

Chaire de recherche en pédagogie médicale financée par la Société des médecins de l’Université de Sherbrooke.

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Et vous, quEllE formE prEndra votrE EngagEmEnt ?

thomas grEniEr-larouchE Étudiant au doctorat en physiologie

« recevoir cette bourse est un soutien financier important qui me permettra de me spécialiser dans un domaine de pointe. Ce qui me réjouit le plus est de savoir que quelqu’un croit en l’importance de mes travaux de recherche. Je tiens à remercier le donateur, Dr Gérard Plante, car cette bourse fait la différence. »

En 2012, 25 étudiantEs Et étudiants En médEcinE Et sciEncEs dE la santé sE sont partagé 930 000 $ En boursEs couvrant toutE la duréE dE lEur maîtrisE ou doctorat.

usherbrooke.ca/campagne-majeure