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JMB - Journée d'Actualités Thérapeutiques - Nantes, 4 décembre 2010
Conduite à tenir devant une Conduite à tenir devant une anémie du sujet âgéanémie du sujet âgé
Docteur J.M. BRISSEAUDocteur J.M. BRISSEAU
Service de Médecine Aiguë Gériatrique Pôle de Gérontologie Clinique
Et Service de Médecine Interne
C.H.U. de NANTES
JMB - Journée d'Actualités Thérapeutiques - Nantes, 4 décembre 2010
• Pas de baisse physiologique de l'Hb avec l'âge
anémie si Hb < 13 g ♂ et Hb < 12 g ♀ (OMS)
mais on peut s'interroger sur ces normes de l'OMS chez le sujet âgé
• Mais moins bonne réponse aux stimulations de l'érythropoïèse
réticulocytose moins importante et décalée dans le temps
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ANÉMIEANÉMIE
CONDUITE DIAGNOSTIQUECONDUITE DIAGNOSTIQUE
INCIDENCES PRATIQUESINCIDENCES PRATIQUES
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JMB - Journée d'Actualités Thérapeutiques - Nantes, 4 décembre 2010
Anémie normo-macrocytaire Anémie normo-macrocytaire régénérativerégénérative
• Correction d'une anémie arégénérative
• Saignement aigu3 situations pièges :
– Hématome profond notamment rétropéritonéal (sous AVK)– Volumineux hématome sous cutané après chute– Hémorragie digestive non extériorisée (TR++)
• Anémie hémolytique : diagnostic : haptoglobine ; LDH Test de Coombs globulaire direct
+ - anémie hémolytique auto-immune anémie hémolytique mécanique ( schizocytes) :
valvulopathies, MAT (cancers) recherche étiologique
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Anémie microcytaireAnémie microcytaire
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• La ferritinémie augmente avec l'âge : un seuil de 50 µg/l est retenu comme "standard"
• Le fer sérique (Fe) et le coefficient de saturation de la transferrine (CST) ne sont pas discriminants
• L'augmentation de la transferrine (TF) a une très bonne spécificité pour la carence martiale mais manque de sensibilité ; de plus la TF diminue en cas de dénutrition et d'insuffisance hépatique
• Le récepteur soluble de la transferrine (RSTF) et l'index RSTF – F (rapport RSTF/log ferritine) ne sont pas de pratique courante et manquent de standardisation
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• La carence martiale est la principale cause
• La recherche d'un saignement digestif occulte est la priorité ; la présence d'une cause haute et basse est possible– La FOGD est bien tolérée chez les personnes très
âgées– La coloscopie est possible après 80 voire 85 ans– Sinon colo-TDM à l'eau (LB abandonné)
• Une dénutrition ou un régime mal équilibré peuvent être source de carence martiale
• Un traitement antiagrégant ou AVK peut être révélateur
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Répartition en pourcentage des différentes causes d'anémies ferriprive d'origine digestive chez les seniors
(J.C. Saurin, Presse Med, n°7/8, 2010)
Causes %
Ulcère gastro-duodénal 26
Erosions gastriques et oesophagite 24
Cancer gastrique ou oesophagien 7
Polype gastrique 3
Cancer colorectal 8
Polype colorectal 6
Diverticule 3
Malformation vasculaire 2
Colites 2
Hémorroïdes 6
Inconnue 16
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Carence martiale - TraitementCarence martiale - Traitement
• Sels de fer ferreux : 1 ou 2 cp/j de Tardyferon® ou Fumafer® pendant au moins 3 mois, idéalement 6 mois ou prolongé tant que l'étiologie n'a pas été traitée.En cas de mauvaise tolérance : 15 à 50 mg de gluconate ferreux buvable peuvent suffire.
• Chez les personnes âgées polypathologiques, très dépendantes et pour lesquelles aucun bilan étiologique n'est décidé, un traitement probabiliste par fer et IPP est mis en oeuvre.
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Anémies normocytaires (VGM 82 à 98)Anémies normocytaires (VGM 82 à 98)• Ces anémies représentent près de 80% de toutes les variétés d'anémie chez les
sujets âgés et pour la majorité avec une Hb entre 10 et 12 g
• Elles sont volontiers multifactorielles incitant à la réalisation d'un bilan étiologique exhaustif
– Pathologies inflammatoires– Insuffisance rénale chronique– Carence martiale– Carences vitaminiques multiples– Dénutrition– Endocrinopathie (hypothyroïdie, ins. androgénique, ins. antéhypophysaire)– Myélodysplasies– Causes centrales (hémopathie ; néoplasie ; iatrogénie)– Insuffisance cardiaque– Anémie inexpliquée
Le bilan : En 1ère intention : bilan martial/bilan inflammatoire (VS ou fibrinogène –
CRP) / TSH / albuminémie / créatininémie et calcul de la ClCr / vitamines B9 et B12
En 2e intention : électrophorèse des protéines sanguines (fréquence des MGUS n'expliquant pas l'anémie), myélogramme avec coloration de Perls (en 1e intention si bi ou pancytopénie).
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• Les maladies inflammatoires (quelle qu'en soit la cause) et l'insuffisance rénale chronique sont les principales causes. Une ClCr < 30 est habituellement retenue pour considérer l'IRC comme responsable d'une anémie
• L'anémie est fréquente dans l'insuffisance cardiaque, témoin d'une plus grande sévérité et une mortalité plus élevée. Les causes sont diverses : hémodilution, déficit en fer, insuffisance rénale, inflammation, prise d'IEC
• 25 à 30% des anémies resteraient inexpliquées à l'issue d'un bilan biologique étiologique classique
• Thérapeutique : l'anémie (Hb < 10 g) de l'IRC est sensible au traitement par EPO : Eprex®, Aranesp® avec objectifs d'Hb entre 11 et 12 g. Les éventuelles carences vitaminiques ou ferriques doivent être corrigées et la ferritinémie maintenue au dessus de 100 µg/l par un traitement martial
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Anémie macrocytaire (VGM > 98) Anémie macrocytaire (VGM > 98) arégénérativearégénérative
Carence en vitamine B12Carence en folatesHypothyroïdieAlcoolismeHépatopathiesMyélodysplasiesCauses centrales
(hémopathies, néoplasies)Médicaments
Le bilan : NFS / plaquettes / réticulocytes / B9 / B12 / TSHBilan hépatique / Electrophorèse des protéines sanguines / myélogramme
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La prévalence de l'hypovitaminose B12 (< 200 µg/ml) chez le sujet âgé est estimée aux alentours de 20% l'origine d'une anémie n'est peut être pas liée à ce taux bas.
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Syndrome de non-dissociation de la Syndrome de non-dissociation de la vitamine B12 de ses protéines porteusesvitamine B12 de ses protéines porteuses
• Diagnostic • Taux sérique de vitamine B12 < 200 µg/ml• Apports suffisants (> 2µg par jour)• Absence d'anticorps anti facteur intrinsèque• Facteurs favorisants
• Facteurs favorisants :– Gastrite atrophique, infection chronique à H pylori, gastrectomie– Prise d'anti-acides (anti-histaminiques 2, IPP) ou de metformine– Insuffisance pancréatique exocrine– Ethylisme chronique– Pullulation microbienne– "Idiopathique" : lié à l'âge
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Traitement des hypovitaminoses B12Traitement des hypovitaminoses B12
• Non infériorité de la voie orale Cyanocobalamine (cp à 250 µg et à 1 mg ;
formes injectables ou buvables à 1 mg)- Traitement initial : 500 à 1 000 µg/j 1 mois- Traitement d'entretien : 125 à 500 µg/j ; la durée dépendant de l'étiologie
• Maladie de Biermer Traitement classique par voie IM : cyanocobalamine : 1 000 µg/j / 1 à 3 mois à vie La voie orale est possible !
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Anémie par carence en folatesAnémie par carence en folates
• Causes :– Insuffisance d'apport alimentaire– Certains médicaments ex : méthotrexate,
cotrimoxazole, sulfasalazine et certains anti épileptiques
– Consommation excessive d'alcool– Hémolyse chronique responsable d'une
hyperconsommation
• Traitement : – L'administration quotidienne de Speciafoldine® 5 /j
pendant 2 mois est suffisante pour refaire les réserves
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Syndromes myélodysplasiquesSyndromes myélodysplasiques
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Syndromes myélodysplasiques Syndromes myélodysplasiques Prise en charge thérapeutiquePrise en charge thérapeutique
• Avant tout symptomatique– Transfusion de culots globulaires avec un rythme adapté à chaque
patient
• Traitement par EPO– A discuter au cas par cas
– Sujet âgé, sans grosses comorbidités, à faible risque (IPSS < 1), avec Hb < 9-10 g et dosage d'EPO endogène < 500 UI/l : Eprex® ou Neorecormon® : 30 000 à 60 000 U/semaine ; Aranesp® 150 à 300 µg/semaine. Les taux de réponse sont d'au moins 50% mais la médiane d'efficacité va seulement de 2 ans à 2,5 ans en moyenne
• N.B. : coût : 1 153 – 2 228 €/mois pour Aranesp® 1 089 – 2 178 €/mois pour epoietin
aucune AMM
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Transfusion de globules rougesTransfusion de globules rouges
• Il n'y a pas de recommandations spécifiques ni pour les modalités de transfusion chez les sujets âgés notamment polypathologiques
• L'AFSSAPS a émis des recommandations en août 2002 en précisant pour les personnes âgées : – En cas d'anémie chronique : prenant en compte le risque
cardiovasculaire, il est habituel de ne pas descendre le seuil transfusionnel au dessous de 8 g/dl
– Il est habituel de ne pas hésiter à augmenter leur seuil transfusionnel, notamment lorsqu'existent des pathologies associées, en particulier coronarienne ou cérébrale
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• C'est bien les critères de mauvaise tolérance qui vont faire décider d'une transfusion. Ces critères en particulier chez le sujet polypathologique sont atypiques (confusion, somnolence, anxiété, agressivité, asthénie, sueurs, malaise…) ce qui relève de l'exploit sémiologique
• Le rendu transfusionnel apparaît légèrement supérieur à celui de l'adulte jeune. Une poussée d'insuffisance cardiaque est possible malgré la prescription de furosémide.
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"Pour la pratique, on retiendra""Pour la pratique, on retiendra" Augmentation de la prévalence de l'anémie avec l'âge et les comorbidités
Bilan étiologique exhaustif devant un taux d'Hb < 10 g
Algorithme fonction du VGM et de la numération des réticulocytes
80% des anémies sont normochromes et normocytaires
Les causes sont souvent multiples et parfois associées
Les plus fréquentes : carentielles (fer/folates/vit B12 dont la ND B12 PP), maladies inflammatoires chroniques, insuffisance rénale chronique ; mais 25 à 30% des anémies resteraient inexpliquées
Intérêt de l'EPO dans le traitement de l'anémie de l'IRC avec Hb cible entre 11 et 12 g
Importance du traitement adapté à la qualité de vie et à la survie
Le seuil transfusionnel dépend de la tolérance de l'anémie