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LA COMMUTATION T]~L~PHONIQUE AUTOMATIQUE DE DEMAIN SERA-T-ELLE PUREMENT ELECTRONIQUE ? par ]~tienne ALIZON * Aneien 616ve de l'l~cole Polytechnique. Ing6nieur de l']~cole Nationale Sup6rieure des T616communications. SOM~AXRE. - - D a n s l'introduction, l'auteur indlque la [alble place tenue ]usqu'h present par l'~lectronique Clans la technique de la commutation tdlgphonique automatique. 11 rappelle bridvement le /onctionnement de toute instal- lation de commutation. II consiCMre d'abord la commutation dlectromgcanlque, avee les systdmes tout it relais ou Crossbar et les systdmes it commutateurs multiples, puis la commutation dlectronique par tubes d vide poussd ou gaz, et par semi-conducteurs. 1l signale le prix tr$s $lev$ de la signalisation en commatation dlectronique, ll com- pare ces deux modes de commutation taut sur le plan technique que sur le plan dconomique et termine sur l'incer- titude de l'utilisation gdn&alis~e dans l'avenir des syst~mes enti~rement dlectronlques. INTRODUCTION Les techniques 61ectroniques, clans leur pro- gression rapide, d6bordent maintenant du champ pourtant tr& vaste des T616communications. Elles trouvent des applications dans un grand nombre de domaines, tels que d6tection 61ectromagn6tique, machines h calculer et automates de tous ordres, microscopie, etc ... I1 existe cependant une branche bien sp6cialis6e des T616communications, la commu- tation t616phonique, dans laquelle les techniques 61ectroniques n'ont pratiquement re~u h ce jour que de tr~s timides applications. On peut toutefois se demander si dans un proche avenir, les syst~mes de commutation fond& sur un appareillage 61ectro- m6canique ne seront pas surclass6s par des sys- t~mes off les op6rations effectu6es dans un central automatique seraient confi6es h des appareils 61ee- troniques. Dans tousles pays, les laboratoires sont depuis plusieurs ann6es d6jh orient6s vers ce pro- blame et des essais divers sont en cours. Sans pr6- tendre 6pulser la question, la pr6sente 6rude cherche h d6finir dans ses grandes lignes la nature du pro- blame, en montrant ce que sont, d'une part, les bases des solutions adopt6es par l'61eetrom6canique et en examinant, d'autre part, les possibilit6s que paraissent offrir les diverses voles de l'61eetronique. G~N~RALIT~S. A tout central t616phonique aboutlssent un cer- tain nombre de lignes : lignes d'abonn6s, lignes de service, circuits, etc... Le r61e fondamental de toute installation de commutation est, h la demande, d'assurer la transmission d'une commu- nication entre nne ligne quelconque et la plupart des autres lignes. Elle devra, de plus, assurer la surveillance de la communication et la transmis- sion de signaux divers entre les lignes en communi- cation et les dispositifs de surveillance situ6s dans le central. Lorsque l'installation est automatique, toutes ces op6rations d'6tablissement, de maintien, de surveillance, etc.., doivent pour chaque commu- nication gtre provoqu6es par des signaux provenant des lignes appelante et appel6e. Quels moyens peut-on mettre en jeu pour r6aliser des installations de commutation autornatique ? Le proc6d6 le plus simple consiste, comme en commutation manuelle, h prolonger par des conducteurs en contact la ligne appelante jusqu'h la ligne appel6e. C'est dans ce cas le support de la modulation t616phonique qui fait l'objet de la commutation. Le probl~me fondamental est donc d'6tablir ou de rompre des contacts entre des" conducteurs, ce qui s'ohtient en d6pla~ant certains de ceux-ci par rapport aux autres. Une 6nergie m6canique est n6cessaire pour obtenir ces d6pla- cements et on la demande h des dispositifs 61ectro- m6caniques qui sont les seuls h donner les facilit6s et la souplesse voulues. Si l'on ne veut pas commuter le support de la modulation, c'est la modulation elle-mgme qu'il faut transmettre entre les lignes voulues. Le proc6d6 normal est d'utiliser un support non mat6riel (au sens macroscopique du terme) dont on peut moduler une ou plusieurs caract6ristiques en fonction des courants de conversation, avec la possibilit6 de l'orienter h volont6 sur les lignes h mettre en liaison. Les ph6nom~nes 61ectroniques paraissent dans ce cas les mieux adapt6s aux probl~mes de commu- tation t616phonique. Nous passerons succinctement en revue les diff6- rents moyens auxquels peuvent faire appel les solu- tions 61ectrom6eaniques d'une part et 61ectroniques de l'autre. A. -- LA COMMUTATION ELECTROMI~..CANIQUE. Le probl~me fondamental est, comme on l'a vu plus haut, d'aiguiller sur uue autre ligne d6ter- min6e une ligne comprenant deux ou quatre ills de conversation et, h l'int6rieur du central, un ou plu- sieurs ills suppl6mentaires de signalisation. II porte * Ing6nieur h la COMPAGNm Ir~DUSTRmLLE DES T~L~PHONES (C. I. T.). -- ilO --

La commutation téléphonique automatique de demain sera-T-elle purement électronique?

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LA COMMUTATION T ] ~ L ~ P H O N I Q U E A U T O M A T I Q U E D E D E M A I N

S E R A - T - E L L E P U R E M E N T E L E C T R O N I Q U E ?

par ]~tienne ALIZON * Aneien 616ve de l'l~cole Polytechnique.

Ing6nieur de l']~cole Nationale Sup6rieure des T616communications.

SOM~AXRE. - - D a n s l'introduction, l'auteur indlque la [alble place tenue ]usqu'h present par l'~lectronique Clans la technique de la commutation tdlgphonique automatique. 11 rappelle bridvement le /onctionnement de toute instal- lation de commutation. II consiCMre d'abord la commutation dlectromgcanlque, avee les systdmes tout it relais ou Crossbar et les systdmes it commutateurs multiples, puis la commutation dlectronique par tubes d vide poussd ou gaz, et par semi-conducteurs. 1l signale le prix tr$s $lev$ de la signalisation en commatation dlectronique, l l com- pare ces deux modes de commutation taut sur le plan technique que sur le plan dconomique et termine sur l'incer- titude de l'utilisation gdn&alis~e dans l'avenir des syst~mes enti~rement dlectronlques.

INTRODUCTION

Les techniques 61ectroniques, clans leur pro- gression rapide, d6bordent maintenant du champ pourtant tr& vaste des T616communications. Elles t rouvent des applications dans un grand nombre de domaines, tels que d6tection 61ectromagn6tique, machines h calculer et automates de tous ordres, microscopie, etc ... I1 existe cependant une branche bien sp6cialis6e des T616communications, la commu- tat ion t616phonique, dans laquelle les techniques 61ectroniques n 'ont prat iquement re~u h ce jour que de tr~s timides applications. On peut toutefois se demander si dans un proche avenir, les syst~mes de commutation fond& sur un appareillage 61ectro- m6canique ne seront pas surclass6s par des sys- t~mes off les op6rations effectu6es dans un central automatique seraient confi6es h des appareils 61ee- troniques. Dans tous les pays, les laboratoires sont depuis plusieurs ann6es d6jh orient6s vers ce pro- blame et des essais divers sont en cours. Sans pr6- tendre 6pulser la question, la pr6sente 6rude cherche h d6finir dans ses grandes lignes la nature du pro- blame, en montrant ce que sont, d'une part, les bases des solutions adopt6es par l'61eetrom6canique et en examinant, d 'autre part, les possibilit6s que paraissent offrir les diverses voles de l'61eetronique.

G ~ N ~ R A L I T ~ S .

A tout central t616phonique aboutlssent un cer- tain nombre de lignes : lignes d'abonn6s, lignes de service, circuits, etc... Le r61e fondamental de toute installation de commutat ion est, h la demande, d'assurer la transmission d'une commu- nication entre nne ligne quelconque et la plupart des autres lignes. Elle devra, de plus, assurer la surveillance de la communication et la transmis- sion de signaux divers entre les lignes en communi- cation et les dispositifs de surveillance situ6s dans le central. Lorsque l ' installation est automatique,

toutes ces op6rations d'6tablissement, de maintien, de surveillance, etc.., doivent pour chaque commu- nication gtre provoqu6es par des signaux provenant des lignes appelante et appel6e.

Quels moyens peut-on mettre en jeu pour r6aliser des installations de commutation autornatique ?

Le proc6d6 le plus simple consiste, comme en commutation manuelle, h prolonger par des conducteurs en contact la ligne appelante jusqu'h la ligne appel6e. C'est dans ce cas le support de la modulation t616phonique qui fait l 'objet de la commutation. Le probl~me fondamental est donc d'6tablir ou de rompre des contacts entre des" conducteurs, ce qui s'ohtient en d6pla~ant certains de ceux-ci par rapport aux autres. Une 6nergie m6canique est n6cessaire pour obtenir ces d6pla- cements et on la demande h des dispositifs 61ectro- m6caniques qui sont les seuls h donner les facilit6s et la souplesse voulues.

Si l'on ne veut pas commuter le support de la modulation, c'est la modulation elle-mgme qu'il faut transmettre entre les lignes voulues. Le proc6d6 normal est d'utiliser un support non mat6riel (au sens macroscopique du terme) dont on peut moduler une ou plusieurs caract6ristiques en fonction des courants de conversation, avec la possibilit6 de l'orienter h volont6 sur les lignes h mettre en liaison. Les ph6nom~nes 61ectroniques paraissent dans ce cas les mieux adapt6s aux probl~mes de commu- tation t616phonique.

Nous passerons succinctement en revue les diff6- rents moyens auxquels peuvent faire appel les solu- tions 61ectrom6eaniques d'une part et 61ectroniques de l'autre.

A. - - LA COMMUTATION ELECTROMI~..CANIQUE.

Le probl~me fondamental est, comme on l'a vu plus haut, d'aiguiller sur uue autre ligne d6ter- min6e une ligne comprenant deux ou quatre ills de conversation et, h l'int6rieur du central, un ou plu- sieurs ills suppl6mentaires de signalisation. II porte

* Ing6nieur h la COMPAGNm Ir~DUSTRmLLE DES T~L~PHONES (C. I. T.).

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h la fois sur les appareils permettant de faire cet aiguillage, ou commutateurs, et sur les m6thodes de commande de ces appareils, c'est-h-dire les m6thodes de s61ection."

En ee qui concerne les commutateurs, on peut distinguer deux cat6gories principales :

- - L e commutateur h deux ou trois positions avec obligatoirement une position de repos prise par l'appareil quand il n'est pas aliment6 : c'est le relais.

- - L e commutateur multiple qui poss~de une ligne entrante, un certain nombre de lignes sortantes et un organe mobile permettant de relier la ligne entrante h l'une quelconque des lignes sortantes.

On volt ainsi apparaltre deux cat6gories princi- pales de syst~mes 61ectrom6caniques de commu- tation : les syst~mes tout h r61ais et les syst~mes h commutateurs multiples.

Syst6mes tout A reims ou Crossbar. En laissant de c6t6 les syst~mes plus 616men-

taires n'utilisant que des relais classiques, on peat, comme type de syst~mes tout h relais, examiner le fonctionnement et les caract6ristiques d'ensembles de syst~mes 6quip6s de commutateurs type (~ CaOSSBAR " qui sont des relais g6n6ralis6s.

Ils comportent m lignes entrantes et n lignes sor- tantes. La ligne entrante x est connect6e h la ligne sortante y lorsque sont actionn6s simultan6ment les 61ectros de coordonn6es x et y.

Quelles sont les m6thodes h employer pour aiguiller la ligne entrante x sur la ligne sortante d6sir6e y ?

On peut, comme pre,nibre solution, actiomier successivement les 61ectros des lignes sortantes de mani~re h relier celles-ci !'une apr~s l'autre h la ]igne entrante et arrgter cette exploration m6ca- nique sur la ligne y. Ceci revient en quelque sorte h utiliser le commutateur c( CROSSBAR ~) comme un commutateur multiple. I1 est loisible en particulier d'appliquer pour cette exploration la m6thode du pas h pas : la ligne y sera obtenue en envoyant y impulsions.

Une autre solution consiste ~ s61ectionner au pr6a- lable la ligne sortante d6sir6e par un syst~me de marquage, et ~ op6rer ensuite la connexion par ali- mentation des deux 61ectros correspondants. Dans cette m6thode, les op6rations de s61ection sont done nettement s6par6es de l'op6ration de connexion. L'originalit6 de chaque syst~me Crossbar r6side surtout dans la conception des marqueurs : mar- queurs h relais 61ectrom6caniques, marqueurs 61ec- troniques, etc...

LA COMMUTATION TII~.L]~PHONIQUE AUTOMATIQUE 2/5

partir d'une position origine. Par exemple, la ligne de rang y est obtenue en envoyant y impulsions au commutateur fonctionnant pas h pas ; ou bien dans le proc6d6 dit des impulsions inverses, l 'organe mobile est mis en mouvement et signale h ehaque instant sa position h u n organe de eommande qui arrgte le mouvement lorsque ]a position de l'organe est correcte.

Une autre solution est de rep6rer la ligne sortante voulue par un potentiel 61ectrique earaet6ristique. On peut h cet 6gard distinguer deux proe6d6s prin- cipaux, suivant que le potentiel caract6ristique provient d'une source pouvant fournir une certaine 6nergie ou qu'au contraire elle ne peut fournir d'6nergie appr6ciable. Entrent dans la premiere cat6gorie, les dispositifs h ills de marquage, de mgme qu'il s 'y rattache les proc6d6s de test d'une ligne libre (ligne unique ou faisant partie d'un groupe de lignes d6termin6es). Les dispositifs de reconnais- sance de la deuxi~me cat6gorie sont oblig6s en g6n6ral, de s'adjoindre un dispositif 61ectronique pour suppl6er ~ leur manque d'6nergie propre.

A noter aussi que dans le premier cas, c'est la source m~nle de potentiel qui constitue la carac- t6ristique de la ligne recherch6e, alors que dans le deuxi6me cas, cette ligne se trouve d6sign6e par les valeurs d'une ou plusieurs caract6ristiques du potentiel : s'il s'agit d 'un potentiel continu, on se servira de sa grandeur et de son sens; avec un potentiel alternatif, on utilisera s6par6ment ou en combinaison, l 'amplitude, la fr6quence et la phase.

La grande majorit6 des installations de t616- phonie automatique du monde entier utilisent des syst~mes h commutateurs multiples qui ont b6n6- fiei6 d'une longue exp6rience et des 6tudes de nom- breux constructeurs. En particulier, la technique fran~aise s'est attach6e h am61iorer les syst~mes h ills de marquage qui s 'adaptent parfaitement aux probl~ules d'exploitation de l 'Administration Fran- ~aise des P. T. T. Le plus r6cent de ces syst~mes a atteint un grand degr6 de perfectionnement et apporte, avec certaines possibilit6s techniques nou- velles, une importante r6duction de prix et d'encom- brement.

Syst6mes ~ commutateurs multiples. Comment, dans les syst~mes h commutateurs

multiples que nous examinerons maintenant, le choix d'une ligne sortante peut-il s'effectuer ?

Une premier moyen consiste "h rep6rer cette ligne par sa position. L'organe mobile viendra l 'atteindre en accomplissant un d6placement d6termin6 h

B. - - LA COMMUTATION E L E C T n O N I Q U E .

Commutation par tubes ~ vide pouss6 ou ~ gaz. Dans ce domaine, oh n'existe encore aucuue exp6-

rience pratique, il est plus di~cile de proc6der ~une classification aussi nette de diverses m6thodes uti- lisables. Il semble cependant qu'on puisse distinguer deux cat6gories d'appareils de commutation 61ec- tronique. A la premiere appartiennent les appareils utilisant des tubes dans lesquels se propagent des faisceaux 61ectroniques, tubes, qui peuvent gtre soit h vide pouss6, soit h remplissage gazeux. Dans la seconde viennent se ranger les arganes qui utilisent les ph6nom~nes de semi-eonductibilit6.

Nous examinerons succinetement les possibilit6s qui s'offrent dans ces diverses voles.

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3/5 ~Tt~r~r

Commutation par tubes ~ vide pouss~ ou ~ gaz.

Rappelons d'abord les caract6ristiques g6n6rales des appareils h faisceaux 61ectroniques, h savoir :

- - inertie extrfimement faible ; appareils unidi- rectionnels, la modulation ne passant que dens un sens; al~pareils sans (( m6moire ,) propre, en ce sens par exemple qu'un faisceau 61ectronique orient6 par un champ 61ectrique ou magn6tique ne conserve pas la direction prise lorsqu'on supprime le champ.

Par tant de lh, rien n'empgche ~ priori d'envisager des syst~mes de commutation 61ectronique sur les mgmes principes que les syst~mes 61ectrom6- caniques, au moyen d'appareils s~lecteurs analogues aux commutateurs multiples (par exemple un oscil- lographe cathodique dont l'6cran est remplac6 par un certain hombre d'61ectodes de sorties). Toutefois, on ae heurte obligatoirement aux difficult6s sui- vantes :

- - L e s sens aller et retour de la modulation doivent ~tre s6par6s par un groupe propre h cheque ligne (diff6rentiet, 6quilibreur, etc...);

- - Deux voles (une aller, l 'autre retour) doivent 6tre utilis6es pour cheque communication;

- - L'orientation correcte des faisceaux ~lectro- ~niques dolt etre maintenue pour chaque organe emprunt6 par une communication pendant route la dur6e de celle-ci ;

- - Lea tubes h sorties multiples sont encore de fabrication difficite.

On pent aussi envisager d'autres syst6mes compa- rables aux syst~mes tout h relais, ceux-ci ~tant remplac6s par des tubes analogues aux tubes actuels, ayant un nombre de sorties r6duites. Les d~tticult~s de fabrications sont th beaucoup moins grandes, mais les autres inconv6nients ci-dessus mentionn6s subsistent.

Une autre mani~re d'utiliser pleinement la tr~s faible inertie des faisceaux 61ectroniques est de construire des syst6mes de commutation s'appa- rentant h la technique des syst~mes de transmission multiple h impulsions.

Le principe de ces syst~mes consiste h remplacer l'aiguillage spatial donn6 par la position de fais- ceaux 61ectroniques, par un eiguillage dens le temps. A cet effet, on divise le temps en intervalles 6gaux dont la p6riode est T. Chaeun de ces intervalles est divis6 lui-m6me en N intervalles 616mentaires 6gaux, N ~tant le nombre de lignes de l'installation. Cheque ligne poss~de un 6metteur et un r6cepteur et il lui est affect6 un intervalle 61~mentaire. Pour mettre 2 lignes x et y e n communication, l '6metteur de la ligne X et le r6cepteur d~ la ligne y sont d6blo- qu6s pendant l 'intervalle 616mentaire x (ou y); de m~me, F6metteur y e t le rbcepteur x sont d6bloqu6s pendant l'intervalle 616mentaire y (ou x).

La capacit6 maximum d'un tel central d6pend de la dur6e minimum que l'on peut donner h chaque intervalle 616mentaire. Pour augmenter cette capa- cit6, on peut affecter chaque intervalle ~16mentaire

ALIZON [ANNALES DES T~LI~0~IMUNICATIONS

non plus rigidement b chaqur ligne, mais h une communication qui se pr6sente, le nombre N repr6- sentant alors le nombre maximum de communi- cations simultan6es.

Citons 6gahment la possibilit6 de construire des centraux automatiques sur un principe analogue fi celui des syst6mes h courants porteurs off les voles sont superpos6ees dans des plages suceessives de fr6- quenee. Le nombre de lignes ou le nombre de communications simultan6es se trouve dans ce cas limit6 par le hombre admissible de fr6quences por- teuses.

En cc qui concernc les tubes h gaz (lampes au n6on, triode h cathode froide ou chaude, etc...) une de leurs propri6t6s caract6ristiques int~ressantes est de ne constituer, une fois amorc6s, qu'une tr~s faible imp6dance pour des signaux alternatifs de faible amplitude. Commc ils poss~dent une certaine ~( m6moirc propre )), l 'utilisation de ces tubes pourrait plus facilement permettre la r~allsation d'autocommutateurs analogues soit aux centraux (t tout h relais ,, soit aux centraux h commutateurs.

Commutation pax semi--conduoteurs. On peut imaginer des dispositifs ~ redresseurs

(cellules cuivre oxyde de cuivre, fer-s616nium, redresseurs h cristaux etc..) permettant de bloquer ou d6bloquer un circuit h volont6. Un tel dispositif est analogue h un relais et permettrait de construirc des autocommutateurs genre ~( tout h relais ,, avec des organes purement statiques. It convient de noter que, suivant ce que nous avons expos6 an d6but de cette 6rude, ces procdd6s apportent, avec des moyens 61ectroniques, la commutation des supports de la modulation et non de la modulation elle-mgme.

On peut 6galement pr6voir l'utilisation d'616- ments amplificateurs h semi-conducteurs (tran- sistors), pour la r6alisation d'autocommutateurs suivant les principes qui ont 6t6 mentionn6s ci- dessus pour les tubes.

Signalisation an commutation 61ectronigue. It convient d 'at t irer l 'at tention sur ce que, pour

les circuits annexes de signalisation qui accom ~ pagnent forc6ment le circuit de conversation, it est toujours tr~s ais6 et relativement peu on6reux avec des proc6d6s 61ectrom6caniques, de pr6voir ta commutation d'un nombre suiIisant de ills auxi- liaires lors de la commutation des ills support de la modulation. Dens tes syst~rnes 61ectroniques, on se heurte par nature h des difficult6s beaucoup plus grandes. La solution consiste en effet, soit h utitiser les voles de conversation pour transmettre les signalisations en comptiquant fortement de ce fair les 6quipements de ligne, soit h cr6er des vows suppl6mentaires de signalisation, ce qui charge alors le syst~me et gr~ve son prix.

11 fau[ noter 6galement que de nombreuses op6- rations seraient toujours beaucoup plus 6conomi- quement effectu6es par des relais ~lectrom6caniques

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t. Y, n~ 3, l l k ~ l

qua par des relais 61ectroniques, en sorte qu'i! apparalt bien probable qua ]es deux genres d'appa- rails resteront de route mani~re en coexistence dans les installations.

C. - - COMP&HAISON SUR LE PLAN TECHNIQUE.

Cet examen rapide et succinct des principes uti- lis6s en commutation 61ectrom6canique et de ceux qu'on peut envisager pour la commutation 61ectro- nique, permet de se faire quelque id6e des possi- hilit~s ouvertes h ]'une et l 'autre technique.

Du fait que l'61eetronique apporte dans nombre de domaines des solutions nouvelles et int6ressantes, on est naturellement conduit ~ penser que son intro- duction darts la commutation permettra aussi aux techniques actuelles de marquer des progr~s.

Le perfectionnement le plus important qu'on peut attendre dans ce sens, semble tenir h l'incom- parable vitesse d'ex6eution qu'app0rte ]a solution 61ectronique dans les operations nombreuses et vari6es demand6es par l 'exploitation moderne. I1 semble probable 6galement que le remplacement par des dispositifs 61ectroniques de la plupart des organes m6caniques permettrait d'61iminer certains d6fauts inh~rents ~ ceux-ci, tel qua d6r6glage, usure, vibrations et surtout le ,( mauvais contact ,, b~te noire des t616phonistes, g6n6rateur de d6rangements et de bruits. Quant h la qualit6 de service, il apparait aussl que lorsque la qualit6 moyenne des tubes aura encore progress6, la s6curit6 du fone- tionnement des autocommutateurs ~leetroniques pourrait att~indre, voire mgme d6passer, eelle que l'on exige des installations automatiques actuelles.

Pour routes ces raisons, on est en droit de penser que de nouveaux syst~mes de commutation t616- phonique, fond6s sur un appareillage enti~rement ou presque enti~rement 61ectronique, pourront appor- t e r u n jour de s6rieux avantages sur le plan techni- que, et c'est bien dans ce sens que se poursuivent les recherches actuetles.

LA COMMUTATION T .~LEPHONIQUE A U T O M A T I Q U E ~ / 5

On peut en d6duire que l'on devra disposer soit d 'un distr ibuteur d'impulslons pouvant fournir une puissance moyenne notable, de l'ordre du watt, ce qui exclut les appareils h pineeau 61eetronique dlrig6, soit d 'un amplifieateur associ6 au d~modulateur de ohaque 6quipement de llgne. D'autre part, les eou- rants d 'al imentat ionet d'appe] ne peuvent gtre d61i- vr~s h travers ] 'autocommutateur et doivent gtre fournis h partir de cet 6quipement.

Un autocommutateur 6|eetronique h impulslons doit donc comporter des 6quipements individuels de ligne importants, des organes charg6s des op6- rations de s61ection analogues aux enregistreurs classiques, des organes 6coulant les communi- cations et gardant la m6moire des abonn6s con- neetfis, des organes communs, g6n6rateurs, distri- buteurs d'impulsions, etc... Cet ensemble complexe permettrai t finalement d'assurer le service d'un nombre de lignes inf6rieur h 200, et il est hers de doute que son prix ne pourrait supporter la compa- raison avec celui d'un autocommutateur actuel h 200 lignes.

II n 'entre donc pas dans le cadre de cet expos6 d'examiner en d6tail quelques r6alisations actuelles encore du domaine du laboratoire, ni les diff6rentes voles qui s'offrent aux chercheurs; mais pour peu qu'on entreprenne cet examen, on s'apergoit trbs rapidement qu'on se trouve conduit h des conclu- sions du mgme ordre.

D . ~ - C O M P A R A I S O N SUR LE P L AN ~CONOMIQUE.

Nous examinerons succinetement, h titre d'exemple, lea possibilit6s de r6alisation d'un auto- commutateur 61eetronique fond6 sur le principe du multiplex h impulsions, tel qu'il a 6t6 expos6 plus haut.

Pour ne pas apporter de distorsion notable h la modulation t~16phonique, on dolt prendre pour valeur T-----100 microsecondes. La dur6e d'une impulsion relic qu'on salt en produire et utiliser h l'heure actuelle ne dolt pas gtre inf6rieure h 0,2 microseconde. La dur6e de l'intervalle 616mentaire ne dolt pas fitre inf6rieure h 3 fois la dur6e de l'impulsion, soit0,6 microseconde. On trouve donc:

N = t00 • t0-+/0,6 • t0-e = 167.

D'autre part, une ligne quelconque recevra de l'6nergie pendant une fraction du temps 6gale h

1/167 • 3 = 0,0018.

E. - - ] ~ L E C T R O M E C A N I Q U E OU I~LECTRONIQUE ?

I1 semble donc que l'on est en droit d 'at tendre des avantages techniques certains de l 'utilisation syst6- matique de proc6d6s 61ectroniques pour la r6so- lution des probl~mes de commutat ion t616pho- nique automatique, reals qua ors avantages seraient pay6s, h l 'heure actuelle et pour longtemps encore,

un prix hers de proportion avec leur valeur r6elle. La cause en est sans doute le fait qua les tech-

niques 6lectronlques se sent d6velopp~es en fonction des probl~mes pos6s, et, de mgme par example qua des tubes sp6ciaux ont 6t6 6tudi6s et construits pour r6soudre des questions de calcul 61ectroniques, de mgme une commutation 61ectronique viable ne verra le jour que lorsque des organes et des circuits adapt6s aux probl~mes qu'elle pose auron t 6t6 parfaitement 6tudi6s et mis au point. Aussi appa- rait-il que pour une assez longue p6riode h venir, dent il est bien difficile de fixer le terme mais qui semble d6passer plusieurs dizaines d'ann6es, on' ne saurait compter sur l ' intervention g6n~ralis6e de syst~mes entibrement ~leetroniques capables de supporter la comparaison 6conomique avec les installations 61ectrom6eaniques actuelles, tant en ce qui concerne les frais de premier 6tablissement que les d6penses d'entretien.

I1 est d'ailleurs remarquable de constater, dans le domaine 61ectrom6canique lui-m~me, la tr~s lente 6volution qu'a pr6sent6e la commutation t61$pho- nique automatique. Sans doute faut-il voir lh una

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i l lus t ra t ion des difficult6s rencontr6es dans la raise au po in t de ces systgmes c x t r g m c m e n t complexes, off la plus grande prudence demeure la rb~gle oblig~c des t r ans fo rma t ions progressives . L ' anc i en syst~me Strowger , avec les am61iorations peu h peu appgrt6es h sa concept ion initiale, est celui qui, au jourd 'hu i encore, 6quipe g6n6ralement les nouvelles lignes a u t o m a t i q u e s raises en service clans le monde. Cette s tabi l i t6 ne doi t pas toutefois , p o u r les syst~mes a y a n t fai l leurs preuves , e m p @ h e r leur 6volution ra isonn6e et progress ive dans le sens d 'une plus g rande souplesse d ' exp lo i t a t ion , d ' une simplifi- ca t ion et d ' u n meilleur prix.

Sans dou te ass is tera- t -on h l ' i n t roduc t ion progres- sive d 'o rganes ~lectroniques dans les instal lat ions a u t o m a t i q u e s , sans doute aussi l ' expgr ience acquise peu fi peu avec des sys t6mes semi-61ectroniques

ALIZON [ANNALES DES TI~LI~COMMUNICATIONS

qui cons t i tuc ron t une phase de t rans i t ion per- met t ra- t -e l lc d 'abou~ir un jour h la raise au point dc syst6mes en t i6 rement 6lectroniques. Mais il n 'en reste pas moins que, p e n d a n t bien des ann6es encore, relais et c o m m u t a t e u r s 6lectrom6canic[ues seront les organes de base des cen t r aux a u t o m a - tiques, en sorte que les novat ions dans la t616phonie au tomat ique d u r a n t tou te cet te p6riode, rel~- veront d a v a n t a g e du pe r fec t ionnement et de l ' am6- lioration des sys t6mes exis tants , que d 'une c royance en des possibilit6s encore lointaines et tr6s incer- taines, pour la t616phonie 6lectronique, don t on abusera i t pour just i f ier une s tagna t ion de la tech- nique actuelle des a u t o c o m m u t a t e u r s du t y p e 61ec- t rom6canique.

M a n u s c r i t re6u le 27 octobre ~951.

COMPTES RENDUS DE LIVRES

NASLtN (P.), Vocabulaire technique trilingue. Editions de la Revue d'Optique, Paris, 195t, 398 p. Prix : 2 400 F.

Cet ouvrage comprend un vocabulaire proprement dit, en trois colonnes (Frangais, Allemand, Anglais), compl6t6 par trois r6pertoires alphab6tiques 6tablis dans les trois langues en cause.

Les termes ou expressions techniques y sont group6s par sp6cialit6s, en dix-neuf chapitres dont les titres sont reproduits ci-dessous, avec l ' indication du nombre d'expressions qu'ils renferment :

Chap. I. Termes g6n6raux, 326 ; Chap. II. L'entreprise, 327 ; Chap. II l . Propri6t6s et essais des mat6riaux, 165 ; Chap. IV. Pi6ces de machines, 313 ; Chap. V. Outils et machi- nes-outils, 366 ; Chap. VI. M6trologie dimensionnelle, 85 ; Chap. VII. M6tallurgie, 237 ; Chap. VIII . Thermodynamique et moteurs thermiques, 233 ; Chap. IX. ~lectricit6 et 61ectro- tuque, 66[, ; Chap. X, Optique, ~77 ; Chap. XI. Chimie, 231 ; Chap. XII . M6canique et m6canique des fluides, t29; Chap. XIII . Math6matiques, 262 ; Chap. XIV. Dessin, 5tr; Chap. XV. V6hicules automobiles, 173 ; Chap. XVI. Aviation, 266 ; Chap. XVII. Marine, 120 ; Chap. XVIII. Armement, 364 ; Chap. XIX. Divers, t49 ;

soil environ 5 500 expressions, si l 'on t ient compte des sous-titres, exprim6s eux aussi dans les trois langues.

Dans chaque chapitre, les expressions sont num6rot6es part ir de l 'unit6, et e 'est ce nmn6ro qui est donn6 par

les r6pertoires alphab~tiques, en m6me temps d'ailleurs que le num6ro du chapitre auquel il convient de te ehereher. Greece h e e proc6d6, l ' a u t c u r a pu rdunir en

un seul volume de dimensions normales, la mati~re de six dictionnaires de la formule classique.

Cette qualit6, jointe au choix judicieux des expres- sions qu'il renferme, font de cet ouvrage, un tr~s pr6cieux auxiliaire pour les techniciens appel6s ~ utiliser de la documentation ~trang~re. Colonel VXRRET.

NXSLXN (P.). - - Les Syst~.mes asservis. - - l~ditions de la (~Revue d'Optique)) (i951), 333 p., 222 fig., t50 r6f. bibl., p r i x : i 500 F. (Collection (( Bibliothdque de l 'Ing6nieur m6canicien constructeur )),sous la Direc- tion de l 'Ingdnieur G6n6ral P. NICOLAU). (Don de l'6di- teur) *.

Cet ouvrage repense et condense, sous une forme remarquablement claire, et illustr~e par de nombreux exemples, l 'ensemble des t ravaux d'int6rgt g6n6ral effec- tugs dans le domaine des Servom6canismes en France et h l 'i~tranger jusqu'a la date de sa r6daction (1949), rempla~ant aingi parfai tement l 'ensemble de la documen- tation ant6rieure avec l 'avantage d'Stre le premier ou- vrage de cette importance r6dig6 en langue fran~aise.

On y trouve l 'expos6 des m6thodes harmoniques d'dtude des syst6.mes lin6aires et leur application aux syst~mes assenws, avee des d6veloppements assez lmportants sur les questions d61icates et importantes de relation entre le r6gime transitoire et le r6gime perma- nent harmonique, et des divers aspeets de la notion de pr6eision.

M. NASLIN y aborde 6galement des sujets moins elas- siques, tels que la m6thode de lin6arisation par balayage, l ' introduetion de eonsid6rations statistiques et le erit~re de l 'erreur quadratique moyenne - - enfin des questions assez partieuli~rcs comme Ies syst~mes pulsds et l'6tude de l'opSra~eur b,,,naln. M. DECKER.

* L'6diteur a fait 6galement don de l'ouvrage de GI~s*~IG (R}, (re#me collection) signal6 sous |e num6ro L2312, et des ~ FCti~ Olt*~'l'agt's do ~'IE~'ER (M), "|'~t'VAERT (P), SO[TRDILI.ON (A)

de la collection INSTITUT SUPERIEUR DES MATERIAUX signa- 16s respectiv('ment sous los m~m6ros : L 2316, L 2318, L 2313.

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