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La conversation téléphonique séternisait, et maman sentait bien que Kathy avait autre chose à dire… Quelque chose qui avait du mal à venir… -Voyons

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La conversation téléphoniques’éternisait, et maman sentaitbien que Kathy avait autrechose à dire… Quelque chosequi avait du mal à venir…-Voyons ! dit maman. Qu’ya-t-il ? Qu’as-tu à me demander ?-Eh bien oui… En fait… voilà…Je voudrais inviter Rosy pendantses vacances.

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Maman retint à temps uneprotestation véhémente, respiraà fond, et dit, le plus calmementpossible :-Rosy… c’est ton amie enfauteuil roulant ?...-Oui, mais à l’intérieur ellese sert de ses cannes anglaises.Elle est complètement autonome, tu sais. Mais ellen’a le droit de sortir qu’enfauteuil. Et d’ailleurs, même chez nous, de la salle à la terrasse et au jardin…

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Maman se ressaisissait lentement. -Et… Et pour sa toilette ? Pour…-Maman ! Elle se débrouille parfaitementtoute seule !-Et comment allez-vous arriver ?- Avec sa voiture, qui est aménagée.Je laisserai la mienne au garage. »Cette fois, Maman se mit à rire :« Vous avez tout organisé, n’est-ce pas ?Eh bien, c’est d’accord ! Nous savonscomme vous vous entendez bien, et jesuis sûre que ton père donnera aussison aval ! »Les dernières questions se réglèrent rapidement.

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Les appréhensions demaman se dissipèrent dès l’arrivée de ces demoiselles. Rosy était avenante,gaie, toujours contente, et c’était bienagréable d’entendre la maison seremplir de rires du matin au soir !« Qu’allez-vous faire, cet après-midi ?-Je voudrais montrer le parc de laville à Rosy, il est tellement beau,et les petits cygnes doivent être nés..- Quelle chance ! dit Rosy ! il ne fautpas oublier l’appareil photo ! »Hélas ! on accédait au parc par unevolée de marches… Force leur futde rester au-dehors…

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Kathy était déconfite.« Ne te tracasse pas ! Lui ditCathy. J’ai l’habitude, tu sais…Regarde, hier !!! »En effet, elles avaient voulu allerau cinéma. Un très bon film !!!Mais pas d’accès pour les handicapés en fauteuil roulant…

« Bon… dit Kathy. On va allervoir les vitraux de l’église. Ils sont célèbres, tu sais… Mais jene sais plus qui les as restaurés ! On trouvera les renseignementsà l’intérieur… »

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Les voilà reparties, leur entrain retrouvé. Rosy étaitpassée maître dans l’art de manier son fauteuil électrique,et évitait adroitement les gens. Kathy s’étonnait in pettodu manque d’attention et de courtoisie desgens.. Il ne fallait certes pas les gêner ! Un regard courroucé, parfois une réflexiondésobligeante… Kathy commençait à sedemander pourquoi on appelait la France« terre d’accueil », alors que nous ne sommesmême pas capables de nous accueillir lesuns les autres ?Enfin… Assez d’idées noires ! Voilà l’église ! L’église, oui ! Mais avec une belle volée de marches devant son porche…

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Kathy se mord les lèvres, contrariée.Bien sûr, elle aurait dû y penser ! Etla petite porte est trop étroite pour le fauteuil… Elle regarde Rosy avecdes yeux pleins de larmes. Et c’est Rosy qui la console !Finalement, elles vont faire un tour au musée. Trouver une place de stationnement n’est pas aisée. Il ya une place réservée, mais elleest occupée. Par une voiture sansle macaron « handicapé »…

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Elles cherchèrent une autre place,mais aucune de celles qui étaientlibres n’offrait la place suffisantepour permettre à Rosy de descendreavec son fauteuil roulant…Elles étaient en train de chercherencore lorsqu’elles virent arriverun petit couple, riant et discutant,main dans la main, apparemment enparfaite santé, et qui se dirigèrentvers la voiture indûment garée.

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Cathy sentit la moutarde lui monterau nez ! « Où est votre macaron ? »leur demanda-t-elle. « Oh ! ça va ! répondit le jeune homme.De toute façon, il y a des tas d’autres places libres !-Oui, mais aucune qui permette àmon amie de descendre avec sonfauteuil roulant ! »le jeune homme allait répondre,mais sa compagne lui posa lamain sur le bras :« Laisse tomber ! de toute façon, nous avons tort… »Ils s’éloignèrent en trombe, et Rosy se gara.

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La voiture incriminée s’arrêtaplus loin.« Ils surveillent pour savoir situ es vraiment en fauteuil !!! »dit Cathy furieuse. Mais Rosy se mit à rire en haussant lesépaules, un peu désabusée.

Elles purent entrer dans le musée,et la moitié des salles étaientaccessibles au fauteuil de Rosy.Mais les statues étaient souventsi rapprochées qu’elle ne pouvaitpasser…

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Maman est effarée, lorsqu’elles font le compte rendu deleur après-midi. Elle qui croyait sa ville bien équipée.. « Et… dit-elle tout à coup. Et les bus ? - Alors là, tu rêves ! lui répond Kathy. Impossible d’y avoir accès ! Mais à Paris, elle ne peut pas prendre le métro non plus, tu sais… » Une telle exclusion laisse maman rêveuse, scandalisée.

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« Mais il y a du positif ! lui dit Rosypour la réconforter. Au musée, lespanonceaux sont aussi écrits enbraille, et les non voyants ont ledroit de toucher les statues pourles voir avec leurs mains ! -Et demain, ça ira mieux ! »Dit Kathy avec une belleassurance qu’elle est loin deressentir.

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Heureusement, maman leur avaitréservé une belle surprise ! Elleavait invité deux amies de Kathy pour le repas, et, après le repass’engagea une mémorable partie deMonopoly, coupée de fous rireshomériques ! Oubliées, les contraintesde la journée !

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Le lendemain, le soleil était radieux.« Nous allons faire les rues piétonnes -décida Kathy – Il y a des artisanset des artistes qui travaillent devantleur fenêtre, et c’est passionnant ! »Et les voilà parties. C’est vrai qu’elles firent beaucoup dedécouvertes ! Et qu’elles virent deschoses surprenantes… Un graveursur cuivre martela en quelques minutesle nom de Rosy sur le charmant petit plateau qu’elle venait d’acheter. Elleétait toute fière !

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Mais chacun sait que les ardeurs du soleil, associées àl’excitation des découvertes, cela donne soif, et cesdemoiselles décidèrent d’un commun accord d’aller« boire un pot ». Passant le long d’une terrasse decafé, elles entendirent des rires et desdiscussions animées, et décidèrent defaire le tour pour en trouver l’accès.Mais, encore une fois, trois marchesdonnaient accès à la terrasse…Kathy poussa une exclamation dedépit : « ce n’est pas possible ! »Les rieurs levèrent la tête. C’étaitun groupe de jeunes attablé devantdes boissons fraîches… bien tentantes !

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« Eh là ! Ne partez pas si vite ! S’écria un grand brunalors que Rosy faisait déjà faire demi-tour à son fauteuil.Et, avant qu’elles n’aient pu réaliser, trois paires de bras avaient hissé le fauteuil sur la terrasse. « On vous invite ! » Ajouta-t-il. Kathy était vraiment admirative. « Eh bien vrai ! vous avez le coup ! » Le jeune fit les présentations, et une discussion animée s’ensuivit.

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Rosy et Kathy racontèrentleurs déconvenues depuisquelques jours.« Et bien, demain, nous irons au parc tous ensemble !Dit l’un, car les petits cygnessont nés.. Et nous te feronsmonter ces terribles marches ! »

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« Oui, mais il faut leur montrer…-Oh ! on les amènera aussi… »Les projets fusaient autour de latable. Ils ne firent pas tout ce qu’ils avaientprojeté, il y avait trop de choses !Mais les journées furent bien remplieset passèrent trop vite.Rosy assurait qu’elle n’avait jamaisété aussi gâtée ni aussi heureuse.Kathy en aurait pleuré de joie !

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La veille du départ,Maman invita tout le mondeà un barbecue monstre, et lasoirée fut, on s’en doute,des plus animées !

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Et ainsi se termina, dans l’allégresse et l’amitié, unséjour qui avait pourtant bien mal commencé….

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Musique : Rieu : sur un marché persanTexte : JackyImages : CD de cliparts Micro réalisation

Jacky Questel – octobre 2005

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