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LA LITTERATURE BOURGEOISE - Les Chansons de Geste et les Romans Courtois s’adressent avant tout à la société aristocratique. La bourgeoisie dont l’influence sociale ne cesse de croître, a sa littérature propre, adaptée à ses goûts (littérature narrative, malicieuse, satirique, réaliste, morale). Les monuments de cette littérature sont le Roman de Renard et les Fabliaux. - Le Roman de Renard est composé de 27 branches ou récits, indépendants, en octosyllabes rimés. L’unité de ces poèmes, très divers et pour la plupart d’auteurs différents, tient à leur héros central, le goupil (le nom commun de l’animal, le nom propre du goupil, qui dans cette œuvre est Renard, est devenu nom commun), surnommé Renard, et aux péripéties de sa lutte contre le loup Ysengrin. - Les origines – Traditions populaires (contes qui se retrouvent dans le folklore des provinces et même des pays lointains, Russie, Finlande) et sources littéraires (fables en latin imitées des auteurs anciens, Phèdre et Esope). - Les auteurs ont mis en vers les épisodes tirés de ces traditions et les ont enrichis de leur invention, leur observation, leur art. Le premier recueil, début XIIIe contient des histoires destinées à amuser le public. Dans le second cycle, motié du XIIIe, la morale et la satire sont beaucoup plus évidentes. - Les animaux de ces histoires parlent et agissent comme les hommes et le monde des bêtes est organisé à l’image de la société française du temps. Tout l’art consiste à parodier la comédie humaine. La peinture du monde humain qui résulte de cette transposition est malicieuse, humoristique, sans tomber dans la

La littérature bourgeoise

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LA LITTERATURE BOURGEOISE

- Les Chansons de Geste et les Romans Courtois s’adressent avant tout à la société aristocratique. La bourgeoisie dont l’influence sociale ne cesse de croître, a sa littérature propre, adaptée à ses goûts (littérature narrative, malicieuse, satirique, réaliste, morale). Les monuments de cette littérature sont le Roman de Renard et les Fabliaux.

- Le Roman de Renard est composé de 27 branches ou récits, indépendants, en octosyllabes rimés. L’unité de ces poèmes, très divers et pour la plupart d’auteurs différents, tient à leur héros central, le goupil (le nom commun de l’animal, le nom propre du goupil, qui dans cette œuvre est Renard, est devenu nom commun), surnommé Renard, et aux péripéties de sa lutte contre le loup Ysengrin.

- Les origines – Traditions populaires (contes qui se retrouvent dans le folklore des provinces et même des pays lointains, Russie, Finlande) et sources littéraires (fables en latin imitées des auteurs anciens, Phèdre et Esope).

- Les auteurs ont mis en vers les épisodes tirés de ces traditions et les ont enrichis de leur invention, leur observation, leur art. Le premier recueil, début XIIIe contient des histoires destinées à amuser le public. Dans le second cycle, motié du XIIIe, la morale et la satire sont beaucoup plus évidentes.

- Les animaux de ces histoires parlent et agissent comme les hommes et le monde des bêtes est organisé à l’image de la société française du temps. Tout l’art consiste à parodier la comédie humaine. La peinture du monde humain qui résulte de cette transposition est malicieuse, humoristique, sans tomber dans la protestation ni la révolte. La parodie même des mœurs aristocratiques et féodales, des coutumes judiciaires, de la vie religieuse est une forme légère de la satire sociale. Le caractère du Renard est symbolique: il représente la ruse et l’hypocrisie triomphantes. Le Renard triomphe sur le loup Ysengrin et c’est le triomphe de l’esprit et de la ruse sur la force brutale, ce qui représente la revanche du bourgeois et du peuple écrasés par la noblesse.

- Les Fabliaux (forme picarde du mot français fableau, dérive de fable) sont de cours récits en octosyllabes datant du XIIIe et du XIVe siècle. Environ 150 sont conservés. Comme le Roman de Renard, ils représentent les caractères de la littérature bourgeoise: goût du gros comique, peinture réaliste de la vie courante, satire alerte et malicieuse, mais sans grande portée. On en distingue deux catégories: les contes à rire et les contes moraux ou édifiants.

- Les contes à rire: le comique y est parfois leste, vif, souvent grossier. Comique de farce reposant sur les jeux de mots, sur les quiproquos, sur les bastonnades. La satire, expression de l’esprit gaulois, vise invariablement les femmes trompeuses, les prêtres paresseux, gourmands et cupides. La peinture est ironique mais sans

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amertume, des mœurs de la classe moyenne. On nous fait rire d’une franche gaieté, sans s’indigner contre les abus ni chercher à moraliser.

- Les contes moraux ou édifiants: L’intrigue y est plus soignée en vue de dégager un enseignement moral. Le trait y est souvent moins vif, mais les caractères plus fouillés. Les auteurs de ces fabliaux font appel à notre émotion plus qu’à notre rire.

- Lecture et analyse de La Housse partie.