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la Nature en Midi-Pyrénées JEAN RAMIÈRE FORÊTS * EAUX * VILLES * LACS MONTAGNE * PLAINES * COTEAUX FAUNE * CAUSSES * PLANTATIONS GRAVIÈRES * ZONES HUMIDES CANAUX * TORRENTS * RIVIÈRES PARCS * PIÉMONTS * PLATEAUX COLLINES * FLORE * ZONES URBAINES… L O U B A T I È R E S

La nature en Midi-Pyrénées

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La nature en Midi-Pyrénées offre une exceptionnelle diversité de paysages, de milieux, d’espèces animales et végétales. Haute montagne, causses et monts, plaines et coteaux, zones humides et cours d’eau, sans oublier les espaces villageois et urbains, abritent une faune et une flore au sein de laquelle les espèces dites communes sont aussi étonnantes et essentielles que les espèces rares ou endémiques. C’est à la découverte de cette précieuse biodiversité que nous convie Jean Ramière. Pic noir, tigre du platane, desman des Pyrénées, loir gris, nombril de Vénus, saule blanc, chevesne, vipère péliade, mésange noire, loutre d’Europe, orchis bouc, grenouille rousse, fritillaire pintade, pentanome rayé, grassette à grandes fleurs, gerris… sont quelques-unes des nombreuses espèces d’oiseaux, d’insectes, de poissons, de reptiles, d’arbres, de plantes, et d’autres encore, rencontrées dans ce livre. Près de 300 photographies et dessins illustrent le propos, complété par un glossaire …

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la Natureen Midi-Pyrénées

JEAN RAMIÈRE

FORÊTS * EAUX * VILLES * LACS

MONTAGNE * PLAINES * COTEAUX

FAUNE * CAUSSES * PLANTATIONS

GRAVIÈRES * ZONES HUMIDES

CANAUX * TORRENTS * RIVIÈRES

PARCS * PIÉMONTS * PLATEAUX

COLLINES * FLORE * ZONES

URBAINES…

L O U B A T I È R E S

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qu’est-ce que la forêt ? 16

les types de forêt en Midi-Pyrénées 18

la hêtraie sapinière 19

la pineraie à crochets 22

les plantations de résineux 25

la chênaie pubescente 26

la châtaigneraie 29

les forêts alluviales 32

les chênaies mixtes 35

prospective 39

PNR du Haut-Languedoc 40

LA FORÊT

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qu’est-ce que la forêt ?Les essences diffèrent selon les régions. Les plus adaptées au contextelocal se trouvent alors majoritaires et cohabitent avec une suite de feuillusou de conifères, composant des cortèges spécifiques. Dans cet apparentfouillis végétal, l’œil averti distingue une structure : différentes hauteursselon les espèces, divers étages présentant chacun leurs particularités,depuis les couches de l’humus jusqu’aux plus hautes cimes ; on parle destrates.

La forêt demeure pour beaucoup l’expression d’une nature sauvage,spontanée, extrême. Dans une certaine mesure, cela correspond à la réalité

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Une odeur d’humus, le bruissement délicat des feuilles soulevées par le vent, furtivement, unesilhouette d’animal sauvage qui disparaît derrière la végétation telle une ombre. Le décor estposé. Nous sommes en forêt.

L’idéogramme chinois représentant la forêt est la combinaison de trois symboles de l’arbre.La forêt est d’abord un peuplement, un rassemblement. Dans cette communauté végétale,chacun a trouvé sa place, en fonction du sol, de l’ensoleillement et du voisinage.

Les arbres règnent en maîtres sur ces territoires. À leurs pieds, quelques arbustes structurentaussi le paysage puis, plus bas, d’autres végétaux s’épanouissent à l’abri de ces géants.

LES FORÊTS DE MIDI-PYRÉNÉES

Idéogramme du motchinois sen, grande forêt.¯

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biologique qui veut que de nombreux milieux, sans intervention extérieure,tendent vers un stade forestier, vers une colonisation totale par les arbreset les arbustes. Les scientifiques parlent de climax, ultime visage d’unpaysage.

Bien entendu, des événements naturels peuvent venir perturber cetteévolution. Feux, glissements de terrain, tempêtes, sont autant de facteursqui vont influencer le devenir d’un site. L’intervention humaine aussi.Rares sont aujourd’hui les secteurs que l’homme n’a pas modifiés, ne se-rait-ce que partiellement. En Europe, seuls les pays de l’Est et de l’extrêmeNord comportent encore quelques forêts considérées comme primaires,quasi vierges. Mais cela ne signifie pas que toutes les forêts sont aujourd’huicultivées, utilisées, même si une gestion forestière y est souvent assuréepar des propriétaires privés ou par des organismes nationaux comme l’Of-fice National des Forêts.

Depuis la plaine jusqu’aux flancs des montagnes, la forêt est omniprésente en France. Parfois elle nesubsiste qu’à travers quelques reliquats de boise-ments disjoints ; en d’autres lieux, de grands mas-sifs boisés occupent encore largement l’espace.Çà et là, la forêt regagne du territoire, souventpar l’abandon de zones jusqu’alors cultivées ouvouées à l’élevage. L’exode rural profite à la reconquête forestière. À l’inverse, le grignotageurbain renforce parfois l’isolement des petitesentités, traçant entre ces îlots verts d’infranchis-sables obstacles pour la biodiversité.

La forêt est un réservoir. Pour le végétal, cela sem-ble évident. Mais la faune tout autant y trouve son refuge, occupant à loisir divers secteurs : lisière, sous-bois,verticalité des troncs, hauteurs rassurantes de la canopée.

Ces grandes étendues boisées contribuent également à la qualité del’air et des eaux. Elles maintiennent aussi les sols qui, sans la préhensionsolide des racines, se verraient emportés par les eaux et les ruissellements,entraînant un appauvrissement rapide du milieu.

Pour l’homme, la forêt joue un rôle socio-économique majeur. L’uti-lisation du bois, notamment dans l’industrie, est une activité importanteen terme d’emploi. Mais la forêt est aussi un espace de loisirs, de détente,de découverte. Elle est le théâtre permanent de représentations fantastiques.Les saisons s’y expriment avec d’autant plus de force que les arbres eux-mêmes témoignent en couleurs du temps qui passe. Selon la période del’année, la forêt ne résonne pas des mêmes sons. La lumière y diffère aucours de la journée et l’air ambiant se charge de senteurs changeantes.Quelles que soient la saison ou l’heure, une balade en forêt n’est jamaisla même…

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LES CHIFFRES DE LA FORÊT

EN MIDI-PYRÉNÉES:

Taux de boisement de la région : 25 %

Surface de forêts domaniales : 79 590 ha

Surface de forêts des collectivités : 136 640 ha

Surface de forêts privées : 941 780 ha

Page de gauche. Hêtraie sous le col du Chioula, à proximité d’Ax-les-Thermes (09).

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les types de forêt en Midi-PyrénéesMidi-Pyrénées, plus vaste région de France métropolitaine, est couverteà 25 % de forêts. Depuis les reliefs du Massif Central, en passant parles causses puis les grandes plaines fluviales agricoles et jusqu’aux hau-teurs des Pyrénées, la forêt est omniprésente.

Ces espaces boisés ont des visages bien différents, par leur tailledéjà, car hors des zones montagneuses du nord et du sud, il ne subsisteque peu de grands massifs boisés. Les essences qui les composent dif-fèrent elles aussi largement selon le département, le sol, l’altitude, l’ex-position et nombre d’autres facteurs abiotiques* influant sur la sélectiondes végétaux qui constituent la base de chaque milieu. Au nord de larégion, en Aveyron et dans le Lot, s’étendent de vastes surfaces dehêtres et de châtaigniers alternant avec de vastes plantations de résineux

cultivés pour l’industrie. La chênaie pubescente occupe quant à elleles territoires caussenards lotois et aveyronnais notamment, que l’agri-culture n’a pas gagnés. La vallée de la Garonne et de ses grands affluentsest le domaine des grandes parcelles agricoles. L’arbre y a été combattu,repoussé. Quelques grandes entités demeurent toutefois, à l’image desmassifs de Bouconne et de Buzet en Haute-Garonne, ou de la Grésignedans le Tarn. Les ripisylves* constituent également un cordon boiséd’importance capitale. La hêtraie sapinière et la pineraie à crochetsviennent s’agripper aux ultimes reliefs des Pyrénées, jusqu’aux limitesde la forêt au-delà desquelles règne le minéral ponctué de quelquesvégétaux nanifiés par des conditions d’une extrême rudesse.

La forêt couvre au total plus d’un million d’hectares du territoirerégional. La majorité de ce patrimoine commun est privée et très mor-celée puisque plus de 75 % des massifs forestiers privés ne dépassentpas 25 ha.

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« L’HOMME ET LE PAYSAGE »: LOUIS DE FROIDOURLouis de Froidour de Sérizy (vers 1625-1685)fut en charge des affaires forestières sous Colbert. Il conduisit notamment un grandinventaire de l’exploitation forestière qui fut à l’origine de l’ordonnance sur les Eaux et forêts de 1669. Il arpenta largement les forêts de Midi-Pyrénées où il mit en évidence l’exploitation chaotique du boiscomme, par exemple, en Grésigne. Ses écritsconstituent de précieux témoignages de l’étatde la forêt au XVIIe siècle.

Page de droite.Hêtraie sapinièrebordant l’Oriège àproximité des prairiesd’En Gaudu (09).

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L’essentiel de la forêt régionale est constitué defeuillus, les résineux ne se rencontrant qu’en altitudeou à la faveur de vastes plantations.

D’un point de vue naturaliste, la forêt de Midi-Pyrénées constitue un réservoir biologique d’impor-tance majeure. Depuis les mousses jusqu’à la grandefaune, à l’image du médiatique ours brun, les espècesvégétales et animales qui dépendent étroitement dela forêt représentent un patrimoine précieux, au niveaueuropéen sinon mondial. Les boisements de mon-tagne, souvent plus reculés et plus calmes, hébergentpar exemple le grand tétras ou encore l’étonnante ro-salie des Alpes, coléoptère de belle taille teinté debleu d’azur, dont les larves se développent dans le boismort.

la hêtraie sapinièreÀ peine a-t-on franchi les limites du piémont pyrénéen que déjà s’offrentà nos yeux de vastes étendues boisées accrochées au flanc de montagnes.C’est le domaine de la hêtraie sapinière, boisement mixte de hêtres etde sapins pectinés, particulièrement adaptée aux conditions dictées parles reliefs. Aux troncs et branches d’arbres parfois géants, s’accrocheune multitude de guirlandes de formes variées. Les lichens, symbioseparfaite d’une algue et d’un champignon, constituent un groupe complexe

La rosalie des Alpes,impressionnantcoléoptère protégé,apprécie notamment les vieilles hêtraies.

Rosalie des Alpes.

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marquant, selon leur présence et association, la qualité de l’air ambiant.Un regard plus attentif à leur diversité captera rapidement de nettesdifférences entre les lichens occupant les boisements de plaines et ceux,beaucoup plus exubérants, colonisant en trois dimensions les écorcesdes arbres de montagne.

Pour un grand nombre d’entrenous, les forêts pyrénéennes sont lesymbole d’une nature préservée, en-core sauvage. L’installation del’homme dans les Pyrénées est trèsancienne et diverses études palynolo-giques montrent une présence pasto-rale dès -6000  à -3000. Ce sonttoutefois les siècles les plus prochesde nous qui vont être déterminantspour la structuration de la forêt py-rénéenne telle que nous pouvons l’ob-server aujourd’hui.

En altitude, la présence des trou-peaux et l’arrachage des arbres pour gagner des pâturagescontribuent à faire descendre la limite supérieure de laforêt. Par ailleurs, l’utilisation du fourrage, le piétinementdes animaux, les brûlages ainsi que l’exploitation dubois pour l’industrie minière, conduisent à une structureforestière au sous-bois clair. Les essences rejetant desouches* ont largement été favorisées par ces pratiquesconduisant localement à une homogénéisation de l’ha-bitat, avec une écrasante dominance du hêtre aux dépensdu sapin pectiné.

Finalement, le déclin de l’industrie minière a permis au sapin pectiné,encore bien présent, de recoloniser des secteurs de hêtraie quasimentpure, encore observables aujourd’hui par endroits dans les Pyrénéescentrales.

Le faciès de ces forêts tel qu’il se présente aujourd’hui n’est doncplus celui des origines, mais résulte de l’action de l’homme. La dispa-rition du pastoralisme de montagne entraîne un retour de la forêt quiregagne petit à petit l’ensemble des secteurs où elle peut s’étendre,faisant disparaître des prairies et autres milieux plus ouverts.

Au cœur des bois, la faune suit cette reconquête et cette renatura-lisation. L’enrichissement du sous-bois profite à de nombreuses espèces.La préservation du bois mort ou sénescent constitue notamment ungain majeur pour la biodiversité. Il suffit de s’attarder un peu sur unevieille souche pourrissante pour découvrir le grouillement incessant enson sein. Mousses, lichens et champignons viennent s’accrocher à cetîlot mort pourtant plein de vie. Myriades d’arthropodes et autres petites

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SITE: MASSIF DU BURAT (HAUTE-GARONNE)Entre la vallée de Saint-Béat et celle de Luchon, en Haute-Garonne, se dresse un massif quelque peumystérieux encore largement préservé : le massif du Burat.Ses pentes abruptes exposées au nord sont couvertes d’une hêtraie sapinière dense. Malgré sa position assezavancée par rapport au reste de la chaîne, parcourir ce massif donne un bel aperçu des forêts d’altitude, d’autantqu’une partie du secteur est classée en réserve biologique,favorisant un développement dénué d’intervention humaine.Le Burat fait face à la montagne de Rié qui contraste par une aridité plus marquée propice à l’installation du rare et protégé genévrier thurifère.

D'étranges filets de lichens pendent de quelques résineux, dans une forêt du plateau de Beille (09).

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bêtes trouvent ici refuge, se nourrissant du bois et œuvrant minutieu-sement à la décomposition de celui-ci, acteurs incontournables du cyclede la matière. Les larves bien portantes constituent, entre autres, unmets de choix pour de plus imposants prédateurs qui savent, aussi bien,se contenter de quelques fourmis et de leur couvain. Parmi ces insatiablesvisiteurs des souches, les pics représentent une famille bien identifiable.Si le pic épeiche ou le pic noir sont assez aisément observables dans lahêtraie sapinière pyrénéenne, certains hôtes restent quant à eux beaucoupplus discrets, à l’image du très rare pic à dos blanc dont la répartitionrégionale se limite à quelques stations de l’ouest de la chaîne, les popu-lations connues ne dépassant pas le sud de la Haute-Garonne.

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ESPÈCE: PIC NOIR / (DRYOCOPUS MARTIUS)famille : picidés / taille : 45 à 47 cm / envergure : 64 à 68 cm / poids : 300 à 350 gUn étrange cri retentit. Une grande silhouette s’envolenonchalamment d’un arbre mort et dénudé pour se poser un peu plus loin. Accroché au tronc, l’oiseaudébite avec vigueur d’impressionnants copeaux de bois pour atteindre quelque larve ou insecte dissimulé. De la tailled’une corneille, ce pic fait figure de géant au sein de la famille.Entièrement noir, il ne présente qu’une petite calotte rouge au sommet du crâne, plus étendue chez le mâle que chez la femelle. À l’origine strictement inféodée aux grandes hêtraies sapinières d’altitude, l’espèce montreaujourd’hui une dynamique forte de colonisation de l’ensembledes forêts de plaine, s’installant même parfois dans un platanenon loin d’une route.

Débardage réalisé par les ÉtablissementsLegathe à Payolle (65), le 14 mars 1951.

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Malgré la vie foisonnante, l’oreille neperçoit que le léger vent et le tintementlointain d’une cloche pendant au cou d’unbélier. La gent aviaire, pourtant bien pré-sente, se manifeste peu, ou alors par deschants délicats sitôt emportés par les airs.Le regard est attiré par le moindre mou-vement, sollicité par des touches de cou-leurs qui surgissent à chaque pas. Unefaille dans la roche révèle la floraison d’unpied de ramonde des Pyrénées qui compteparmi les plantes endémiques de ces mon-

tagnes, et qu’on observe, par exemple, dans le cirque de Gavarnie.Tordus, presque enroulés parfois, quelques pins à crochets nanifiés lais-sent deviner un peu plus bas des peuplements plus denses qui marquentle seuil d’un nouvel étage.

SITE: LE MONT VALIERCulminant à 2 838 m, le massif du mont Valier semble condenser sur ses flancs quelques-uns des fleurons de la biodiversité pyrénéenne. Le massif comprend une réserve domaniale gérée par l’ONF visant à préserver la biodiversité des lieux. Le promeneur naturaliste aura l’opportunité d’observer là quelques espèces remarquablesde la faune et de la flore pyrénéenne ainsi qu’un panorama unique sur les plus hauts sommets de la chaîne. Les arêtes rocheuses sont ainsi survolées régulièrement par l’aigle royal, le vautour fauve ou parfois le rare gypaète barbu. Le printemps laisse découvrir la floraison spectaculaire du lys des Pyrénées. Durantl’ascension depuis le vallon du Ribeirot, l’œil attentif décèlera, à flanc de roche, un petit groupe d’isards défiant les lois de la gravité. Le Valier abrite par ailleurs le glacier d’Arcouzan, le plus oriental de la chaîne qui, malgré sa petite taille, est visible par beau temps depuis la plaine toulousaine.

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Tichodrome échelettefemelle, transportant la becquée.

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la moyenne montagne et les piémontsLa zone montagnarde est le royaume des arbres. Hêtraie sapinière etpineraie à crochet [voir Forêts] sont deux composantes majeures desforêts pyrénéennes à ces altitudes. Telle un portail entre deux univers,la forêt marque d’une ceinture végétale la transition entre les zonesbasses du piémont où l’homme s’est installé et la haute montagne auxconditions plus hostiles.

Les vallées s’élargissent, accueillant des villages ou des villes pros-pérant au bord de l’Ariège ou de la Garonne par exemple. Au-dessusd’elles se dressent parfois des falaises impressionnantes, tels les quiés

ESPÈCE: LE GENÉVRIER THURIFÈRE / (JUNIPERUS THURIFERA)Seuls l’Ariège et la Haute-Garonne hébergent aujourd’hui des stations connuesde ce « Méditerranéen » qui apprécie un habitat sec sur sol calcaire. Au milieu de pelouses sèches, il dresse sa silhouette aux contours réguliers,ancrant ses racines dans une terre hostile. Les feuilles en aiguille sur les jeunesarbustes deviennent ensuite des écailles opposées chez les sujets adultes. Les plus vieux arbres peuvent présenter des troncs tortueux aux formes dignesde contes de fées. Intégralement protégée, l’espèce fait l’objet d’un suivi attentifen Midi-Pyrénées, réalisé notamment par le Conservatoire Botanique Nationaldes Pyrénées et de Midi-Pyrénées afin de mieux connaître la dynamique des rares stations de cet arbre singulier qui continue d’intriguer bien des botanistes.

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Quiés calcairesde Sinsat en vallée de l’Ariège (09).

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calcaires de la vallée de l’Ariège, ou les parois abruptes et sèches de lamontagne de Rié au-dessus de Saint-Béat en Haute-Garonne, ou dumassif du Pibeste dans les Hautes-Pyrénées.

Les pentes sèches couvertes de pelouses rases sont parfois, durantl’hiver, visitées par quelques isards s’aventurant plus bas qu’à l’accou-tumée, fuyant un tapis neigeux trop dense. En été, l’ambiance est toutautre, la chaleur reflétée par les grandes parois claires semble s’abattresur le paysage. Perché sur quelque monticule un peu plus aéré, un renardau matin semble profiter de la vue qui s’ouvre devant lui. En bordured’un chemin recouvert par la végétation, deux couleuvres vertes etjaunes se livrent à une étrange danse. Enlacées l’une à l’autre, chacune

semble vouloir prendre le dessus dans une successiond’ondulations et de brusques mouvements du corps.Dissimulées à la vue de tout prédateur aérien, cettefois au moins elles n’attireront pas la convoitise d’uncircaète Jean-le-Blanc, présent sur les massifs boisésdu piémont. Au milieu d’herbes desséchées, unegrosse épeire s’affaire à retisser son piège mortel. L’ab-domen impressionnant de l’araignée ne semble pasl’handicaper dans son œuvre, filant avec minutiechaque élément de sa toile. Une pierre, ayant jadisappartenu à la falaise, ménage un abri dont l’entrée

est dissimulée par un petit arbuste. Elle semble avoir toutes les attentionsd’un passereau posté non loin. La tête gris-bleu striée de noir, le bruantfou est un hôte discret du piémont et de la moyenne montagne où ilaffectionne les milieux ouverts. Pour l’heure, notre individu dévoile lesens de son manège en filant, le bec chargé, droit dans la cavité. Quelques

ESPÈCE: LE MILAN ROYAL / (MILVUS MILVUS)envergure : 1,50 m à 1, 65 m /longueur : 60 à 65 cm (queue comprise)Alors que le milan noir demeure une espècelargement répandue en Midi-Pyrénées, même si elle n’est pas toujours identifiée par le grandpublic, son cousin, le milan royal se cantonne plusvolontiers aux montagnes et à quelques coteauxboisés préservés. De tous les rapaces de France, il est le seul endémique européen. La plupart des autres espèces présentent une aire de répartitionplus vaste. D’allure plus svelte que le milan noir,

le milan royal s’en distingue aussi par sa coloration nettement rousse et ses marques blanches très visibles sous les ailes, même à grande distance. Le milan royal connaît depuis quelques années un déclin alarmant, subissant unemortalité notamment due à des empoisonnements. L’usage de divers composés chimiques, dans les luttes contreles micromammifères notamment, a un impact catastrophique sur l’espèce. En plus de la population nicheuse, Midi-Pyrénées accueille en hiver des oiseaux provenant de populations du nord qui passent ici les mois les plus froid. La responsabilité régionale envers l’espèce n’en est alors que plus grande.

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Araneus grossus,impressionnante « tisseuse »des pelouses sèches,découverte en Ariège en 2009.

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minutes plus tard, c’est une femelle qui suit lemême itinéraire, tout aussi chargée de victuailles.Le nid est là, garni vraisemblablement dequelques jabots affamés.

À flanc de falaise, un rapace blanc et noir gagnelui aussi son nid, aire de branchages entrecroisés,accumulés saison après saison. Sa queue cunéi-forme ne laisse que peu de doute sur son identité,confirmée une fois l’oiseau posé par sa face jauneau bec crochu chargé de quelque maigre bout decharogne. Le vautour percnoptère, à la différence du gypaète barbu, del’aigle royal ou du vautour fauve, se cantonne aux zones de piémont,s’installant sur des falaises tranquilles, préférant occuper une petitegrotte ou une vire surmontée d’un surplomb rocheux qui lui garantissentune meilleure protection. Ponctuées de failles et de cavités, les hautesparois sont de véritables hôtels pour nombre d’espèces rupestres, qu’ellessoient flore ou faune. C’est notamment le domaine du méconnu molossede Cestoni, chauve-souris à l’air renfrogné qui lui a valu son nom. Debelle taille, l’espèce compte parmi les plus grandes de la région. En vol,il dévoile une longue queue dépassant nettement du patagium*, dumoins pour qui aurait la chance d’observer cet habitué des hauteurs. Endessous, la vallée grouille du mouvement des hommes. Suivant le coursde la rivière, un milan royal scrute avec attention chaque partie de laberge. Queue sans cesse en mouvement, l’élégant rapace fait preuved’une maîtrise impeccable des pratiques aériennes. Il poursuit sa route,non sans jeter un regard attentif aux jardins des maisons implantéesnon loin de là. Et déjà la vallée résonne de l’incessant transit des voitures ;dans la plaine, l’homme s’affaire dans ses habitats. Là-haut, les sommetsrougissent sous le soleil déclinant.

ESPÈCE: LE MOLOSSE DE CESTONI /(TADARIDA TENIOTIS)envergure : jusqu’à 40 cmMine patibulaire, oreilles pointées vers l’avant, le molosse de Cestoni exprime à première vue les caractères qui ont poussé les naturalistes à l’affubler d’un nom canin. Si les chiroptères dans leur ensemble demeurent pleins de mystère,cette espèce compte parmi les plus mal connuesdu fait notamment de ses habitats souventinaccessibles et de ses mœurs de chasseur de haut vol. Comme les autres espèces de ce genre, il présente une longue queue tactile,plus longue que l’uropatagium* qui relie ses pattespostérieures. Doté de pelotes adhésives, il est

équipé spécifiquement pour la vie dans un univers vertical. Les hautes falaises bien exposées ont donc normalementsa préférence, toutefois des cas d’installation en ville sont aussi répertoriés, mais jusqu’à présent cela n’a jamais étéobservé en Midi-Pyrénées. À l’instar de tous les autres chiroptères, le molosse de Cestoni est intégralement protégé.

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Le bruant fou, ici un mâleadulte, est présent dans les Pyrénées, maisaussi sur les contreforts du Massif Central, dans le Tarn et l’Aveyron.

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monts et plateaux

Telle une mer verte, les champs sont parcourus par l’onde délicate duvent qui balaie le couvert végétal. Au milieu des vastes champs, quelquesvaches à la robe fauve ruminent consciencieusement. Au bord d’unchemin surgit une hermine. Marquant un arrêt, le petit mustelidésemble avoir repéré l’agitation d’un campagnol dans le couvert végétal.D’un bond, elle gagne l’épaisseur d’une touffe et disparaît aussitôt. Lesrestes d’un vieux bâti de pierre gisent au milieu d’une étendue de jon-quilles innombrables, dans le bleu du ciel seuls quelques fins nuages

blancs se détachent. Une vipère péliade a peut-êtretrouvé refuge dans ces ruines, mais elle est pour l’ins-tant dissimulée. Quelques linéaires de haies tracentau loin un maillage discontinu joignant le creux d’unvallon boisé où résonnent les eaux fraîches d’une bo-ralde*. Au milieu de l’étendue herbeuse, une délicateorchidée à l’inflorescence sombre passerait presqueinaperçue. Nettement plus répandue sur les pelousesd’altitude des Pyrénées, la nigritelle d’Autriche de-meure, en Aveyron, une rareté limitée au plateau del’Aubrac. Perchée en haut d’un buisson, une pie-

grièche grise semble attendre l’envol de quelque papillon ou le bondd’un orthoptère qui finira empalé sur un buisson épineux ou un fil bar-belé. Si la pratique peut paraître étonnante, elle permet toutefois deconstituer d’utiles garde-manger pour les journées où les insectes

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Le massif du Sidobre (81).

La pie-grièche grise estl’une des espèces d’oiseauxles plus menacées de la région, présenteexclusivement en Aveyron.

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se font plus rares ou prompts à la fuite. À l’image de la vipère péliadeou de la pie-grièche grise, plusieurs espèces se trouvent en extrémitéde leur aire de répartition, située plus au nord. Leur présence en Midi-Pyrénées reste précaire et leurs populations sensibles.

Beaucoup plus au sud des hauteurs de l’Aubrac, les monts de Lacauneet les abords de la Montagne Noire offrent des paysages marqués parl’élevage bovin. De vastes pâturages partagent le milieu en autant deparcelles bordées d’arbustes. Les cultures de céréales laissent parfoisplace à quelques plantes messicoles* dissimulées parmi des épis encoreverdâtres. Il n’est pas rare dans ces milieux d’entendre le chant du bruantjaune. L’espèce, présente dans tous les départements de la région montretoutefois avec l’impact du changement climatique, les signes d’un replivers les secteurs d’altitude, plus frais.

ESPÈCE: L’HERMINEtaille : 20 à 30 cm et 8 à 12 cm pour la queueC’est bien souvent une image de pelage immaculé se terminant par le bout de la queue noir que l’on a en tête à l’évocation de l’hermine. La livrée estivale,si elle conserve la pointe noire de l’appendice caudal, présente un netcontraste dorso-ventral, le dessus de l’animal étant couvert de poils bruns,nettement plus favorables à la dissimulation sur le substrat, en l’absence du manteau neigeux. À l’image de la belette avec laquelle elle estrégulièrement confondue, cet élégant petit mustélidé se plaît dans les zones de montagne qui lui offrent encore des habitats préservés riches en proies.Traquant ces dernières avec habileté, elle contribue à la régulation naturelledes campagnols terrestres mais souffre en retour de l’usage de produitschimiques employés dans la lutte contre ces micromammifères.

SITE: L’AUBRACD’origine volcanique, le plateau de l’Aubrac s’étend sur troisdépartements : Cantal, Aveyron et Lozère.Sans atteindre les superficies des pâturages lozériens, la partieaveyronnaise du plateau se compose à la fois de vastes prairies et des forêtsde hêtres peuplant les pentes abruptesde la partie sud du plateau, délimitée parle cours du Lot. Sur ces terres fertiles,l’hiver s’abat sans mesure. Blanchi à perte de vue, l’Aubrac ne sembles’endormir que pour mieux refleurir le printemps venu. Landes, tourbières,

forêts et autres habitats contribuent à peupler l’Aubrac d’une diversité floristique remarquable. La faune n’est pasen reste avec des espèces que l’on ne rencontre qu’ici, à l’image de la vipère péliade ou de la grive litorne,hivernante répandue mais connue seulement en Aubrac pour la nidification. L’Aubrac est aussi marqué parl’élevage bovin dominé par la race à laquelle le plateau a donné son nom. Malgré la persistance d’habitatspréservés, l’Aubrac souffre, comme d’autres zones de montagne, de la modification des pratiques agricoles.L’intensification, les atteintes portées aux zones humides sont autant de menaces pesant sur les milieux et sur les espèces, aux populations souvent fragiles, qu’ils abritent.

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prospective

Qu’elle soit liée au Massif Central ou aux Pyrénées, la montagne enMidi-Pyrénées offre une diversité de paysages sans équivalent. Lesconditions qui y règnent ont sélectionné au fil des siècles des espècesmontrant aujourd’hui leur impressionnante adaptation à ces milieux.Si elle est aisément reconnue comme réservoir d’une nature encore pré-servée, la montagne est un espace très convoité. L’essor des loisirs deplein air, été comme hiver, peut constituer une menace si le dévelop-pement est conduit de manière anarchique. Les extensions systématiquesde stations de ski, sans prise en compte réelle des impacts qu’elles oc-casionnent sur les habitats, en sont un exemple parmi d’autres.

Par ailleurs, la montagne connaît depuis plusieurs années une tran-sition difficile dans laquelle nombre de pratiques traditionnelles s’étei-gnent petit à petit. L’ours brun, le loup ou encore le vautour ne sontque les révélateurs d’une crise profonde, auxquels on fait porter la res-ponsabilité de problématiques qu’ils n’engendrent pas. La disparitiondu pastoralisme, si elle constitue à l’échelle culturelle une perte consé-quente, a aussi des effets sur les paysages de montagne et leur biodi-versité. La fermeture progressive des milieux tend à homogénéiser cequi était naguère une riche mosaïque.

En trame de fond, le réchauffement climatique fait peser une menaceinsidieuse en repoussant progressivement les espèces les plus sensiblesen altitude. Cette dynamique est nécessairement limitée et peut conduireà l’extinction.

Le fort taux d’endémisme présent dans les Pyrénées confère à larégion des responsabilités conservatoires très fortes. Au nord, les espècesen limite de leur aire de répartition constituent tout autant des noyauxde populations fragiles. Aux côtés d’espèces phares, c’est la biodiversitéentière de ces massifs qu’il s’agit de préserver si l’on souhaite que lesmontagnes de Midi-Pyrénées demeurent un patrimoine vivant acces-sible à tous.

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Page de gauche.Situé sur la frontièrefranco-espagnole dans le massif du Mont-Perdu,le pic du Taillon (65) s’élève à 3 144 m.

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BIBLIOGRAPHIEET SITES INTERNET

Pour aller plus loin, vous trouverez ci-dessous quelques ouvrages trèscomplets et sites Web riches en informations sur la nature en Midi-Pyrénées. Il ne s’agit que de pistes d’ouverture ; de nombreuses autresressources sont à explorer, complémentaires au présent ouvrage. Plusieursguides naturalistes d’ampleur nationale satisfont tout à fait à l’identi-fication des espèces présentes dans la région. De même, de très nom-breux topoguides et autres ouvrages de balades fourniront d’intéressantesinformations sur des circuits à parcourir.

à lire

Bodin, Julie (coord.), Les chauves-souris de Midi-Pyrénées : répartition,écologie, conservation, Conservatoire des Espaces Naturels de Midi-Py-rénées – Groupe chiroptères de Midi-Pyrénées, Toulouse, 2011.

Conservatoire botanique national des Pyrénées et de Midi-Pyrénées,(collectif ), Guide des plantes protégées de Midi-Pyrénées, coll. Parténope,Biotope, Mèze, 2010.

Conservatoire botanique national des Pyrénées et de Midi-Pyrénées,Pyrénées, l ’aventure botanique. Sur les traces d’Augustin Pyramus de Can-dolle, Terranoos, Toulouse, 2008.

Frémaux, Sylvain et Ramière, Jean (coord.), Atlas des oiseaux ni-cheurs de Midi-Pyrénées, Nature Midi-Pyrénées / Delachaux et Niestlé,Paris, 2012.

Frémaux, Sylvain (coord.), Les oiseaux de Midi-Pyrénées, coll. Lesescapades naturalistes de Midi-Pyrénées, Nature Midi-Pyrénées, Toulouse,2004.

Jacquot, Emmanuelle, Atlas des mammifères sauvages de Midi-Py-rénées (en cours de parution par livrets), coll. Atlas naturalistes de Midi-Pyrénées, Nature Midi-Pyrénées, Toulouse, 2012.

Ligue pour la protection des oiseaux de l’Aveyron, Faune sauvageen Aveyron-Atlas des vertébrés, Le Rouergue, Rodez, 2008.

Pottier, Gilles et al., Atlas de répartition des reptiles et amphibiensde Midi-Pyrénées, coll. Atlas naturalistes de Midi-Pyrénées, Nature Midi-Pyrénées, Toulouse, 2008.

Pottier, Gilles et al., Guide des reptiles et amphibiens de Midi-Py-rénées, coll. Les escapades naturalistes de Midi-Pyrénées, Nature Midi-Pyrénées, Toulouse, 2003.

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Crédit photographique. 4, 11, 12-13, 16, 19b, 22, 41, 44h, 50, 64, 68, 70, 73h, 87, 105, 116h, 119, 121,122h, 126b, 127h, 132, 135, 186 : Alain Baschenis ; 6, 7, 24b, 47h, 49b, 55h, 109, 117b, 131b, 150, 152,154, 158, 159b, 160h, 165h, 169h, 171, 175, 177 : Gilles Tordjeman ; 8 : Michel Chanaud ; 9 : Office dutourisme de Masseube ; 10 : Office du tourisme de Lauzerte ; 18 : Bibliothèque municipale de Toulouse ;19h : Wikisteo ; 20 : Brigitte Hamey ; 21h, 24h : Alastair Rae ; 21b : Michel Lac – Fonds Eyssalet ; 23h, 34mb,116b : Joan Simon ; 23b, 36h : Jason Hollinger ; 25 : Dino Quinzani ; 26, 100bg, 106h, 110h, 128b, 151b,161, 163h, 163b, 166m, 166b, 167m, 167b, 168h, 169b, 179 : Jean Ramière ; 27, 34mh : anemonepro-jectors ; 28h, 129b : Ahmet Karatas ; 28b, 108b : uwdigitalcollections ; 29 : Ion Ruiz ; 30 : Karsten Berlin ;30 : Harald Lange ; 31 : Gene Selkov ; 32 : Fabrice Montembault ; 33h : Frédéric Salein ; 33b : Megan Hansen ;34h, 58h : Archives départementales des Yvelines ; 34b : Donald Hobern ; 35 : Donald Macauley ; 36m :Gilles Potier ; 36b : Juan Luis Ruiz ; 37 : Markus Buehler ; 38 : Sébastien de Toulouse ; 44b : Rictor Norton& David Allen ; 45h : Anne-Marie Veith / http://www.flickr.com/photos/8479164@N06/ ; 45m, 46b : LionelArmand ; 45b, 123h, 128h : Noel Reynolds ; 46h, 11b : J.-C. Curtet ; 47b, 73m, 95b, 101md : Agustín Po-vedano ; 48 : Daniel Saulet ; 49h : Juan Emilio ; 51h : Daniel Fernandez ; 51b, 120b, 123m, 125b : Parc na-tional des Pyrénées / Pascal Dunoguiez ; 52h, 55b, 172h : Collection particulière ; 52b : Yannick Daubigne ;53h, 117h : Bill Bouton ; 53b : Anicius Olybrius ; 54h, 77h, 142b, 146h, 170h : Ferran Pestaña ; 54m : GillesSardin ; 54b, 56md, 103h : Peter Trimming ; 56h : K r y s ; 56mg, 101hd, 151h, 170m : Lip Kee Yap ; 57h :Angèle Pena ; 57b : Paul Sistac ; 58b : Marianne Lamor ; 59h : Arnstein Rønning ; 59b : UvA, BijzondereCollecties, Artis Bibliotheek ; 60h : crisod ; 61h : Henk van Gaal ; 61b : David Perez ; 62h : Jean-FrançoisBousquet ; 62b : Julien Gieules ; 63 : Jean-Paul Charrié ; 69h : Frans Vandewalle ; 69bg : Daniel Jolivet ;69bd, 147b : Sarah Gould ; 71 : Nicolas Toisier ; 72h : Keith (pheanix) ; 72b : Todd Marsee ; 73d : Paul Asmanand Jill Lenoble ; 74h : U. S. Fish & Wildlife Service National Digital Library ; 74b : Fred Inklaar ; 75 : VincentGiacomoni ; 76h, 95h : C. Pasquier ; 76b : François Schnell ; 77b : Yvan Pradeloux ; 78 : Fabien Boutet ; 79,99h : Nicolas Peaudeau ; 80h : pierrO ; 80b : jprime84 ; 81h : Drew Avery ; 81b : Gidzy ; 82, 162h : CAUE del'Aveyron / paysageaveyron.com 83h : Andreas Sanchez ; 83bg : Dominic Alves ; 83bd : John Tann ; 84h :Suraya_Meri ; 84b, 130h : Donatien Rousseau ; 85h, 125h : Parc national des Pyrénées / Laurent Nédelec ;85b, 143h, 151m, 164b : David Evans ; 90h : Mardano ; 90b : Emmanuel Demoulin ; 91h : Buffon ; 91m :Cordylus ; 91b : Jean-André Camel ; 92-93h : Sébastien Puisségur ; 92m : Jean-Jacques Lasmolles ; 92b :Baptiste Benezet ; 93 : Pieter Van Pamel ; 94 : Jaume Castañé ; 96h : Michael G. Spiller ; 96m : Jean-RaphaëlGuillaumin ; 96b : Olivier Bacquet ; 97h : Wendy Cutler ; 97b : Guy Moll ; 98h : Marie-Françoise Royer ; 98b :Eran Finkle ; 99b : Sophie Hervaux ; 100bd, 142m : Tomi Tapio Kärkkäinen ; 101hg : Christophe Ramonet ;101bd, 111h : Luc Viatour ; 102h : Cazah ; 102m : Umberto Salvagnin ; 102b : mcclouds ; 103b : DannyChapman ; 104 : Siovhinn Polizzi ; 106b, 153h : Andrej Chudý ; 107h : Spencer Wright ; 107b : Cristina (no-civeglia) ; 108h : Margo Akermark ; 110b : Laurent Lebois ; 112 : Éric Henry ; 118h : Gérard Jousset ; 118b,122b : Peter Stevens ; 120h : Library of Congress ; 122m : Col Ford and Natasha de Vere ; 123b : Parc na-tional des Pyrénées / Marie Hervieu ; 124h : Jean-Pierre Vacher ; 124m : Carmona Rodriguez ; 124b : Parcnational des Pyrénées / Jérôme Demoulin ; 126h : Francesco Veronesi ; 127b, 162b : José María Escolano ;129h : Jan Svetlik ; 130b : Minette Layne ; 131h : Steve Slocomb ; 138 : Manuel Biabiany ; 139h : TomaszPrzechlewski ; 139b : Paulo Philippidis ; 140h : Vincent Poudampa ; 140b : Pizzodisevo ; 141 : Raphael Isla ;142h : Radio Tonreg ; 143m : Frank Vassen ; 143b : Sébastien Bertru ; 144h : Billy Lindblom ; 144b : RobertoVerzo ; 145h : Michel Varlet ; 145b : iv78x ; 146m : Pierre Goujet ; 146b : Chris Parfitt ; 147h : bom1945 ;148h, 149h, 180 : Guy Jungblut ; 148b : François Legendre ; 149b : Dietmar Nill / naturepl.com ; 153b : An-drew Fogg ; 159h : Michael Eisenriegler ; 160b : Michael Sveikutis ; 164h : Daniel Vergracht ; 164m : Four-rure ; 165b : Jacme31 ; 166h : Pierre Durand ; 167h : Peter Zschunke ; 168b : Onur Kocatas ; 170b :rhonddawildlifediary ; 172b : Jessica Jil ; 173h : Arne List ; 173b : Steve Jurvetson ; 187 : http://d-maps.com/.

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dessins de Pierrette Blaise

la Natureen Midi-Pyrénées

JEAN RAMIÈRE

Ouvrage publié avec le soutien de la Région Midi-Pyrénées

Photo de couverture : le Sidobre (Tarn). © Donatien Rousseau.

La nature en Midi-Pyrénées offre une exceptionnelle diversitéde paysages, de milieux, d’espèces animales et végétales. Hautemontagne, causses et monts, plaines et coteaux, zones humideset cours d’eau, sans oublier les espaces villageois et urbains,abritent une faune et une flore au sein de laquelle les espècesdites communes sont aussi étonnantes et essentielles que lesespèces rares ou endémiques.

C’est à la découverte de cette précieuse biodiversité que nousconvie Jean Ramière. Pic noir, tigre du platane, desman desPyrénées, loir gris, nombril de Vénus, saule blanc, chevesne,vipère péliade, mésange noire, loutre d’Europe, orchis bouc,grenouille rousse, fritillaire pintade, pentanome rayé, grassette àgrandes fleurs, gerris… sont quelques-unes des nombreusesespèces d’oiseaux, d’insectes, de poissons, de reptiles, d’arbres, deplantes, et d’autres encore, rencontrées dans ce livre. Près de 300photographies et dessins illustrent le propos, complété par unglossaire et une carte.

Dans un style vivant et généreux, Jean Ramière nous faitpartager ses connaissances, son expérience et sa passion. Ce livreest une invitation à arpenter les chemins de Midi-Pyrénées surles traces d’une nature accessible à tous.

Jean Ramière est ornithologue, naturaliste chargé de mission au sein de l’AssociationNature Midi-Pyrénées depuis 2006. Il est l ’auteur du chapitre « La nature enville » dans l ’ouvrage Toulouse, patrimoine et art de vivre (Loubatières 2007)et des encarts relatifs à la nature dans l ’ouvrage La Garonne (Loubatières 2011).Il a également coordonné, avec Sylvain Frémaux, L’Atlas des oiseaux nicheursde Midi-Pyrénées (coédition Delachaux et Niestlé/Nature Midi-Pyrénées, 2012).

ISBN 978-2-86266-661-7

9 782862 66661725 €

www.lo

ubatieres.fr