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6 actualités Actualités pharmaceutiques n° 508 Septembre 2011 L a démographie de la profession confirme les tendances antérieures : vieillissement de la population, poursuite de la féminisation et, concernant les pharmaciens officinaux et biologistes exer- çant en mode libéral, déve- loppement de l’exercice en association. Les chiffres de la démographie pharmaceutique sont nets. Pour la première fois, la crois- sance des effectifs marque, avec 73 259 inscrits (- 0,1 % par rapport à 2009), un arrêt, surtout chez les officinaux (- 0,77 %) et les biologistes (- 1,3 %). La légère augmen- tation du numerus clausus annuel qui date de 2004, où il est passé de 2 250 à 2 400 (150 diplômés de plus en 2010), « ne suffit pas , commente Isabelle Adenot, présidente du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens, à compenser les sorties du tableau de l’Ordre. » Plus préoccupant, 20 % des jeunes diplômés ne s’inscri- vent pas à l’Ordre à l’obtention de leur diplôme, mais optent pour d’autres voies – environ- nement, cosmétologie, agro- alimentaire –, ce qui témoigne d’une moindre attractivité de la profession. Des tendances réaffirmées Le vieillissement de la profes- sion, avec un âge moyen de 46,2 ans, se poursuit. Cela pourrait changer vers 2020, suite au départ en retraite des 48-57 ans, la tranche d’âge actuellement la plus représen- tée, et de l’arrivée des jeunes pharmaciens issus du relè- vement du numerus clausus. Au total, 30,9 % des titulaires d’officine ont plus de 55 ans, la moyenne d’âge étant de 49,1 ans, supérieure à celle de l’ensemble des pharmaciens. La féminisation se confirme (66,67 % des effectifs au global). Largement majoritaires chez les adjoints d’officine (82 %) et les pharmaciens hospitaliers (76 %), nos consœurs sont aussi de plus en plus nombreu- ses dans les autres sections. Le nombre de pharmaciens titulaires diminue de 0,78 % (27 857 inscrits) bien que l’exercice libéral reste attrac- tif. La tendance à l’exercice en groupe se poursuit puisque 51 % des titulaires travaillent en association. Par ailleurs, 5 704 sociétés d’exercice libé- ral (SEL) sont recensées. Enfin, le recours aux diplômés étran- gers reste faible (1,4 %) ; plus d’un tiers sont des Européens, près des deux autres tiers étant issus du continent africain. Pas de désert pharmaceutique En moyenne, on recense une pharmacie pour 2 800 habitants et 43 pour 1 000 kilomètres carrés (moyenne européenne : 63,87). Bien que 116 offici- nes aient disparu en 2009, « le maillage territorial des phar- maciens sur le territoire reste harmonieux : il n’y a pas de désert pharmaceutique, ni en zone rurale, ni en zone sensi- ble », se réjouit Isabelle Adenot. De même, les laboratoires de biologie médicale restent bien répartis, les concentrations affectant le secteur n’influant pas encore sur le nombre de sites. Il a été, signale le président de la section A, Jean-Charles Tellier, « enregistré 234 transferts d’officines, et seulement un peu plus de 2 % ont lieu hors de la commune ». Des questions à régler Si l’effectif des pharmaciens d’officine est stable (25 759), celui des adjoints diminue de 1,5 % (21 956 inscrits) et celui des intérimaires croît fortement (+ 9 %, soit 3 698 inscrits), ce qui témoigne d’une augmenta- tion de la précarité. Le président de la section D, Jérôme Parésys- Barbier, note « un vrai décalage entre l’offre et la demande » et regrette que « les diplômés d’une université refusent de bouger de la ville où ils ont étudié ». La présidente du Conseil national déplore qu’en ce qui concerne les holdings, « les textes n’avancent pas » pour aider les adjoints à « entrer dans le capital des pharmacies en restant salariés ». La question de la transmission des fonds devient urgente, dans la mesure où, ainsi que le rappelle Jean-Charles Tellier, « près d’un tiers des titulaires d’officine ont plus de 55 ans et beaucoup vont céder leur officine ». Alain Noël Journaliste, Paris (75) [email protected] Démographie Des pharmaciens bien répartis, mais moins nombreux Le “voyage du patrimoine» mènera à l’Ordre Les 17 et 18 septembre 2011, l’Ordre national des pharmaciens ouvrira exceptionnellement ses portes au grand public (4 avenue Ruysdaël, 75008 Paris). À l’occasion des 28 es Journées européennes du patrimoine, il sera possible de visiter les “Collections d’histoire” et d’admirer, pour la toute première fois, un important ensemble des substances qui constituaient les bases de la thérapeutique au XIX e siècle. E. D. La veille sanitaire accessible à tous L’Institut de veille sanitaire (InVS) a lancé son nouveau site internet : www.invs.sante.fr. Plus convivial et plus facile d’accès, il privilégie un découpage thématique et livre des informations régionales et internationales. Plus de 4 000 publications peuvent y être consultées, téléchargées, imprimées et envoyées par courriel ou partagées. E. D. © DR © DR

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Actualités pharmaceutiques n° 508 Septembre 2011

La démographie de la profession confirme les tendances antérieures :

vieillissement de la population, poursuite de la féminisation et, concernant les pharmaciens officinaux et biologistes exer-çant en mode libéral, déve-loppement de l’exercice en association. Les chiffres de la démographie pharmaceutique sont nets. Pour la première fois, la crois-sance des effectifs marque, avec 73 259 inscrits (- 0,1 % par rapport à 2009), un arrêt, surtout chez les officinaux (- 0,77 %) et les biologistes (- 1,3 %). La légère augmen-tation du numerus clausus annuel qui date de 2004, où il est passé de 2 250 à 2 400 (150 diplômés de plus en 2010), « ne suffit pas, commen te Isabelle Adenot, présidente du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens, à compenser les sorties du tableau de l’Ordre. »Plus préoccupant, 20 % des jeunes diplômés ne s’inscri-vent pas à l’Ordre à l’obtention de leur diplôme, mais optent pour d’autres voies – environ-nement, cosmétologie, agro-

alimentaire –, ce qui témoigne d’une moindre attractivité de la profession.

Des tendances réaffirméesLe vieillissement de la profes-sion, avec un âge moyen de 46,2 ans, se poursuit. Cela pourrait changer vers 2020, suite au départ en retraite des 48-57 ans, la tranche d’âge actuellement la plus représen-tée, et de l’arrivée des jeunes pharmaciens issus du relè-vement du numerus clausus. Au total, 30,9 % des titulaires d’officine ont plus de 55 ans, la moyenne d’âge étant de 49,1 ans, supérieure à celle de l’ensemble des pharmaciens.La féminisation se confirme (66,67 % des effectifs au global). Largement majoritaires chez les adjoints d’officine (82 %) et les pharmaciens hospitaliers (76 %), nos consœurs sont aussi de plus en plus nombreu-ses dans les autres sections.Le nombre de pharmaciens titulaires diminue de 0,78 % (27 857 inscrits) bien que l’exercice libéral reste attrac-tif. La tendance à l’exercice en groupe se poursuit puisque

51 % des titulaires travaillent en association. Par ailleurs, 5 704 sociétés d’exercice libé-ral (SEL) sont recensées. Enfin, le recours aux diplômés étran-gers reste faible (1,4 %) ; plus d’un tiers sont des Européens, près des deux autres tiers étant issus du continent africain.

Pas de désert pharmaceutiqueEn moyenne, on recense une pharmacie pour 2 800 habitants et 43 pour 1 000 kilomètres carrés (moyenne européenne : 63,87). Bien que 116 offici-nes aient disparu en 2009, « le maillage territorial des phar-maciens sur le territoire reste harmonieux : il n’y a pas de désert pharmaceutique, ni en zone rurale, ni en zone sensi-ble », se réjouit Isabelle Adenot.De même, les laboratoires de biologie médicale restent bien répartis, les concentrations affectant le secteur n’influant pas encore sur le nombre de sites.Il a été, signale le président de la section A, Jean-Charles Tellier, « enregistré 234 transferts d’officines, et seulement un peu plus de 2 % ont lieu hors de la commune ».

Des questions à réglerSi l’effectif des pharmaciens d’officine est stable (25 759), celui des adjoints diminue de 1,5 % (21 956 inscrits) et celui des intérimaires croît fortement (+ 9 %, soit 3 698 inscrits), ce qui témoigne d’une augmenta-tion de la précarité. Le président de la section D, Jérôme Parésys-Barbier, note « un vrai décalage entre l’offre et la demande » et regrette que « les diplômés d’une université refusent de bouger de la ville où ils ont étudié ». La présidente du Conseil national déplore qu’en ce qui concerne les holdings, « les textes n’avancent pas » pour aider les adjoints à « entrer dans le capital des pharmacies en restant salariés ». La question de la transmission des fonds devient urgente, dans la mesure où, ainsi que le rappelle Jean-Charles Tellier, « près d’un tiers des titulaires d’officine ont plus de 55 ans et beaucoup vont céder leur officine ». �

Alain Noël

Journaliste, Paris (75)

[email protected]

Démographie

Des pharmaciens bien répartis, mais moins nombreux

Le “voyage du patrimoine» mènera à l’OrdreLes 17 et 18 septembre 2011, l’Ordre national des pharmaciens ouvrira

exceptionnellement ses portes au grand public (4 avenue Ruysdaël,

75008 Paris). À l’occasion des 28es Journées européennes du patrimoine,

il sera possible de visiter les “Collections d’histoire” et d’admirer, pour la

toute première fois, un important ensemble des substances qui constituaient

les bases de la thérapeutique au XIXe siècle. � E. D.

La veille sanitaire accessible à tous L’Institut de veille sanitaire (InVS) a lancé son nouveau site internet :

www.invs.sante.fr. Plus convivial et plus facile d’accès, il privilégie un

découpage thématique et livre des informations régionales et internationales.

Plus de 4 000 publications peuvent y être consultées, téléchargées, imprimées

et envoyées par courriel ou partagées. � E. D.

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