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Le "36" fête ses cent ans. A cette occasion et avant le grand déménagement des services, Historia retrace l'histoire et les grands moments de ce lieu, siège de la brigade criminelle depuis 1912 et de la direction de la Police judiciaire depuis 1913.
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50 €
JANVIER 2013 - N° 793
3:HIKPKG=\UZZU[:?a@r@j@n@a;M 05067 - 793 - F: 5,50 ENOS RENDEZ-VOUS INÉDITS : PRÉHISTOIRE, ARCHÉOLOGIE,
LES ROUTES DE L’HISTOIRE, L’ORIGINE D’UNE EXPRESSION…
LES DESSOUS DE L’opération des agents anglais contre de Gaulle
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6,90
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CE JOUR-LÀ 12 janvier - 49, César franchit
le Rubicon
LE 36, QUAI DES ORFÈVRES
La Crim, la Mondaine, l’Antigang… un siècle d’enquêtes retentissantes
LE 36, QUAI LE 36, QUAI DES ORFÈVRESDES ORFÈVRES
LE 36, QUAI DES ORFÈVRES
LE 36, QUAI LE 36, QUAI DES ORFÈVRES
LE 36, QUAI UNE
ADRESSE DEVENUE
LÉGENDAIRE
4 historia janvier 2013
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Clovis BienvenuOfficier à la préfecture de police de Paris, il a signé un ouvrage sur la PJ parisienne : 36, quai des Orfèvres (Presses universitaires de France, 2012).
jean-Marc BerlièreProfesseur émérite. Derniers titres : Ainsi finissent les salauds (R. Laffont, 2012) et Histoire des polices en France de l’Ancien régime à nos jours (Nouveau Monde éd., 2011).
Claude CancèsAncien patron de l’Antigang, il a coécrit Histoire du 36, quai des Orfèvres illustrée (avec C. Diaz) et Les Seigneurs de la crim’. Le centenaire 1912-2012 (Jacob-Duvernet, 2012).
Charles DiazContrôleur général de la police, il a publié chez Jacob-Duvernet (2011 et 2010) Histoire du 36, quai des Orfèvres illustrée et La Nouvelle Épopée des brigades du Tigre.
sommaire Janvier 2013
6 aCtUaLitÉsCrise : les leçons de l’Histoire
10 À La PrÉhistoireLes premiers Français
13 arChÉoLoGieLes moulins hydrauliques de Thervay
15 Le MUsÉe insoLiteLe musée de la Magie
16 L’art De L’histoireÉdouard Manet tombe sous le charme de la Parisienne
18 Les roUtes De L’histoireLa route de la gastronomie en Lorraine
20 L’inÉDit DU MoisGaz à tous les étages !
21 Un iLLUstre inConnUDisney
22 Un Mot, Une eXPressionSabler le champagne
23 L’air DU teMPsMon beau sapin
26 Ce joUr-LÀ12 janvier -49 : César franchit le Rubicon
31 Dossier36, quai des OrfèvresPour le centenaire de cette institution, retour sur quel-
ques affaires retentissantes et quelques fins limiers.
62 Les DessoUs De…Le piège tendu par le MI 5 à de Gaulle En 1941, les services secrets britanniques arrêtent
l’amiral Muselier, proche du chef de la France libre,
dans le but, non avoué, de déstabiliser le Général.
68 sPÉCiaL viLLeDunkerque : la digne héritière de Jean BartCe port du nord de la France a été attaqué par les Hol-
landais, les Espagnols, les Anglais. Les Dunkerquois se
réclament encore du plus célèbre des corsaires…
78 À L’affiChe
84 Livres
91 Mots CroisÉs
92 PortraitGeorges de La Trémoille,le vil favori de Charles VIEn pleine guerre de Cent Ans, cet opportuniste fomente
quelques coups tordus pour servir la seule personne qui
compte à ses yeux : lui-même…
98 iDÉe reçUeJésus est né d’une immaculée conception
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Spécial ville : Dunkerque, la digne héritière de Jean Bart, p. 68
Dossier : 36, quai des Orfèvres, p. 31
Laurent vissièreMembre du comité éditorial d’Historia, maître de conférences à Paris-Sorbonne, il prépare un ouvrage sur le grand siège de Rhodes par les Ottomans en 1480.
Catherine sallesAgrégée de lettres classiques, maître de conférences à l’université Paris-Nanterre. Elle a publié récemment L’Amour au temps des Romains (First, 2011).
rémi KaufferMembre du comité éditorial d’Historia, il est l’un des trois auteurs d’Histoire politique des services secrets français de la Seconde Guerre mondiale à nos jours (La Découverte, 2012).
Matthieu FrachonOn doit à cet ancien grand reporter, notamment à France-Soir, Histoire de la crim’, 100 ans de crimes d’enquêtes et d’aveux (éditions Jean-Claude Gawzevitch, 2011).
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Historia adresse, à ses lecteurs et lectrices, ses meilleurs vœux pour la nouvelle année 2013. Nous vous remercions pour votre fidélité, tant en kiosques qu’en abonnements, et ce malgré la crise. Le meilleur encouragement, pour nous, à faire encore mieux. Bonnes fêtes à toutes et à tous.
Pierre Baron
16 historia janvier 2013
l’art de l’histoire
En cette fin de XIXe siècle, les peintres sont séduits par les élégantes, qu’elles soient femmes du monde ou soubrettes. Jusqu’au 20 janvier, l’exposition « L’impressionnisme et la mode », au musée d’Orsay, glorifie les unes et les autres.
Édouard Manettombe sous le charme de la Parisienne
De passage à Paris, en 1868, la jeune Américaine Frances Willard écrit dans son journal : « Paris
est véritablement la fine fleur du goût, de la fortune et de la mode. Une heure de promenade dans ses rues, c’est une leçon de vie qui vaut bien des kilomètres de trajet, des mois de tribulations. » Elle ajoute : « Les vitrines sont magnifiques et les costumes presque aussi éblouissants que tout le monde sur le large pavé. » Dans les dernières années du XIXe siècle, la figure de la Parisienne devient aussi célèbre que la tour Eiffel ou l’arc de Triomphe. Dans Pot-Bouille d’Émile Zola, Octave Mouret, le provincial monté à Paris, l’élève ainsi au rang des attractions touristiques. De fait, on peut croiser cette figure d’élégance en se promenant sur les avenues commerçantes et autres artères prestigieuses de ce nouveau Paris voulu par Napoléon III et le baron Haussmann. Folle de mode, la Parisien
ne fait ses emplettes, seule, sans l’aide de chaperon.Cette femme altière et pleine de charme fascine les impressionnistes, en particulier, Manet . Vers 1875, il peint sa propre version de La Parisienne qui pose pour lui dans une robe sombre d’aprèsmidi, boutonnée jusqu’au coup et ultraserrée à la taille. Elle appartient à la grande bourgeoisie, celle qui s’est enrichie avec la révolution industrielle, celle que le peintre, fils de banquier, fréquente dans les salons parisiens. Aux jeudis de Mme Manet mère, l’artiste retrouve Baudelaire, Degas et Zola, tandis qu’aux mercredis de Marie Stevens, il rencontre Puvis de Chavannes, Henri FantinLatour mais aussi Berthe Morisot et Éva Gonzalès. Issues de milieux privilégiés, ces dernières ont à leur disposition les meilleures couturières, dont chacun peut admirer et commenter les créations originales. Ainsi, dans ses portraits féminins, Manet cherchetil toujours à met
tre en valeur robes et colifichets en insistant sur la finesse d’un ruban, l’ondulé des frousfrous, la qualité d’un tissu, la délicatesse d’une paire de gants ou le façonnage d’un chapeau, comme le montrent quelquesunes de ses plus célèbres toiles, telles La Femme et le Perroquet (1866), Le Balcon (1868) ou Le Chemin de fer (1873). Il sait que la nouvelle Parisienne se damnerait pour une robe de Worth ou d’Antonin Proust, qu’elle boutonne haut son corsage le jour et porte un large décolleté le soir, et qu’elle passe un temps fou à constituer sa garderobe.« La toilette est l’expression de la société (…), la toilette est, tout à la fois, une science, un art, une habitude, un sentiment », écrit Honoré de Balzac pour traduire la philosophie dominante de cette grande bourgeoisie née sous Louis Philippe. Dans la revue de mode La Vie moderne, le chroniqueur Nemo détaille l’emploi du temps de la Parisienne bien
née : « En hiver, le théâtre, les soirées, les raouts, les concerts spirituels et ceux qui ne le sont pas, au printemps, les courses hippiques, et, en été, les excursion dans des villes d’eau et sur la plage. » Des rituels qui donnent l’occasion de sortir des tenues dernier cri et d’afficher ses goûts et son rang social. En fait, les conditions historiques de la naissance de la Parisienne chic proviennent de la convergence de la production de masse, de l’avènement de la confection, prélude du prêtàporter, de la prolifération des revues de mode et de l’ouverture des grands magasins parisiens, Le Bon Marché, la Samaritaine, puis les Galeries Lafayette, le Printemps et le BHV. Rendre compte de cette fébrilité était un des enjeux de l’art de Manet, également attentif aux moindres vibrations de la lumière sur une robe et sensible à cette nouvelle image de la femme comme symbole de la modernité. LÉlisabeth Couturier
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janvier 2013 historia 17
1 LE thèmE. L’artiste s’est inspiré du tableau
de Goya (1764-1828) : Femmes au balcon, dont les personnages partagent une certaine complicité. À l’inverse, cette toile ne raconte ni histoire ni anecdote. Elle ne fait référence à aucun événement précis. On ne sait pas pourquoi ce groupe formé d’un homme et de deux femmes se montre ainsi, ni pourquoi ils sont ensemble.
2 La fEmmE accoudéE. Il s’agit
de Berthe Morisot, la belle-sœur de l’artiste. Elle fait sa première apparition dans l’œuvre de Manet, dont elle deviendra un modèle privilégié. Les deux autres personnages sont des intimes du peintre : la violoniste Fanny Claus (à droite) et le peintre Antoine Guillemet (debout). Ils semblent perdus dans leurs pensées, indifférents les uns aux autres autant qu’au monde qui les entoure. Une attitude inhabituelle qui déconcerte alors le public.
3 LES couLEuRS. Le contraste entre le blanc
des robes des femmes, le noir dense de l’intérieur de la pièce, le vert affirmé du balcon et des volets, le bleu pétant de la cravate de l’homme, donne une tension dramatique à cette scène de la vie bourgeoise. Pur exercice de style ? La présentation du tableau, au Salon de 1869, déclenche la furie de la critique, qui rejette l’œuvre en bloc : « Fermez les volets ! » ironise le caricaturiste Cham, tandis qu’un autre critique taxe Manet de peintre en bâtiment.
4 LES détaILS. Manet bouscule la hiérarchie
classique. Il attire le regard sur les accessoires tels que les gants et l’ombrelle, ou la cravate de l’homme, ou l’éventail et le bijou de Berthe Morisot. De même qu’il magnifie sa robe vaporeuse. On lui a beaucoup reproché de travailler davantage certains détails que, par exemple, le visage de Fanny Claus ou les mains d’Antoine Guillemet. Veut-il nous dire que l’apparence compte énormément dans l’avènement du monde moderne ?
LE BALCON. Huile sur toile (1868-1869) d’Édouard Manet conservée au musée d’Orsay (170 cm × 124 cm).
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26 historia janvier 2013
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Dossier
Une petite cour, l’escalier A et son lino noir d’un autre temps, des bureaux aux peintures défraîchies… c’est là qu’a officié le plus
célèbre des commissaires parisiens : Jules Maigret. Voilà pour la légende ! Dans la vraie vie, c’est dans ces murs que sont installées la
prestigieuse brigade criminelle depuis 1912 et la direction de la police judiciaire depuis 1913. Un double centenaire dont nous rappelons les
grandes heures dans ce dossier passionnant.
32Une adresse devenue mythiqueDans cette partie du Palais de Justice, l’élite de la police parisienne lutte contre la criminalité.Par Charles Diaz
41Une affaire au cœur de la CrimEn juillet 1976, les hommes de la brigade enquêtent sur cinq assassinats. Un seul auteur : Pesquet.Par Claude Cancès
44Stavisky : police et poli tiqueSa mort met en lumière la guerre qui oppose la Sûreté à la préfecture de police de Paris.Par Jean-Marc Berlière
50La Mondaine au temps des maisons closesDans les bordels, on recueille surtout des infos sur le Tout-Paris.Par Claude Bienvenu
55Un enlèvement en plein flagEn 1977, les hommes du commissaire Broussard prennent sur le fait les auteur du rapt du banquier Mallet.Par Matthieu Frachon
36, quai des
Orfèvres
34 historia janvier 2013
en un clin d’œil le 36, logé au cœur de parisL’actuel Palais de Justice de Paris, qui abrite également dans son périmètre les services de la police judiciaire, au 36, quai des Orfèvres, représente une emprise au sol de 4 hectares et se développe sur 200 000 mètres carrés. Quotidiennement 15 000 visiteurs, touristes, mais surtout justiciables, avocats, magistrats, policiers,
gendarmes et autres fonctionnaires de justice s’y croisent le long de ses 24 kilomètres de couloirs. Sous l’Ancien Régime, le site abrite essentiellement le Parlement de Paris, première cour suprême de justice du royaume. Du Xe au XIVe siècle, le palais de l’île de la Cité est également le siège du pouvoir des rois de France. Il est l’objet
d’un profond remaniement sous la Restauration, au XIXe siècle. Les travaux sont quasi achevés quand survient la Commune… Les grands monuments de Paris sont la proie des flammes. Y compris le Palais de Justice. Y compris la préfecture de police, située en face. En ce début de XXIe siècle, après y avoir été accueilli pendant
Cour du Mai
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Tour Bonbec
Tour d’Argent
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Entréedu public
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POLICE JUDICIAIRE
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Entrée et sortiedes professionnels et du public
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Entréedes professionnels
Boulevard du Palais
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Quai de l’Horloge
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ELe 36, quai des OrfèvresLa brigade criminelle occupe les 3e et 4e étages, accès par l’escalier A. Elle comprend une centaine de commissaires, officiers, brigadiers et gardiens. Le bureau 315 est celuidu patron. Elle est divisée en trois sections traitant des affaires de droit commun et une section antiterroriste. La brigade antigang compte une cinquantaine de fonctionnaires qui occupe les étages supérieurs. Une partie de la brigade des stups,une centaine d’enquêteurs, est au 3e étage. Le 2e étageest occupé par le directeur de la PJ et l’état-major.
La cour d’appelInaugurée en 1891, la première chambre a été construite à l’emplacement de l’ancienne chambre des comptes, qui,sous sa nouvelle dénomination de Cour des comptes, a quittéle Palais en 1840.
7-9, quai de l’HorlogeY sont installés le service de l’identité judiciaire (empreintes digitales, photos, etc.) et le laboratoire de police scientifique (analyses ADN, etc.).
La salle des Pas-PerdusElle abrite une sculpture de Bartholomé, à la mémoire des personnels du Palais morts pendant les deux guerres mondiales.
La ConciergerieConstruite au XIVe siècle, sous Philippe le Bel, elle comprend deux salles des gardes, deux chapelles, une cour des femmes, un préau des hommes. La « rue de Paris » était traversée parles condamnés à mort se rendant sur le lieu de leur exécution.
Le 32, quai des OrfèvresArrivée des détenus qui vont être entendus par les juges.Ils accèdent directement des locaux de détention aux salles d’audience par un réseau de circulation indépendantdes galeries publiques : la Souricière.
Les chambres correctionnellesElles se situent dans l’immeuble construit au débutdu XXe siècle, entre l’ancienne rue de la Sainte-Chapelleet le quai des Orfèvres. Outre les salles d’audience,ce bâtiment abrite le greffe et le parquet.
La Sainte-ChapelleConstruite à la demande de Saint Louis entre 1245 et 1248,elle n’est plus affectée au culte qu’en de rares occasions, comme la Saint-Yves, patron des avocats. Elle sert plus souventde salle de concert.
Le tribunal de grande instanceLa première chambre siège dans l’ancienne chambre du Parlement. C’est là que Marie-Antoinette a comparu devantle tribunal révolutionnaire, en 1793. De la Révolutionà sa destruction en 1871, elle a été affectée à la Courde cassation.
La Cour de cassationLa première chambre est inaugurée en 1892. Elle occupela galerie Saint-Louis, construite à la fin du XIVe siècle,qui permettait d'accéder du logis du roi à la tour Bonbec.
Une entité historique : police et justice
janvier 2013 historia 35
130 années, le tribunal de grande instance, les 20 tribunaux d’instance de Paris (un par arrondissement), ainsi que la police judiciaire devraient se retrouvrer, à l’horizon de 2017, dans le quartier des Batignolles (17e arrondissement), au sein d’une vaste Cité judiciaire, sur un site prévu initialement pour accueillir les Jeux olympiques. À
côté de l’édifice de 160 mètres de haut, signé par l’architecte italien Renzo Piano (Centre Pompidou, aéroport d’Osaka, immeuble du New York Times…) et destiné à accueillir le TGI – avec son procureur de la République et ses substituts qui ordonnent et supervisent les enquêtes de la PJ –, doit s’élever un immeuble de six étages (plus
deux niveaux en sous-sol), couvrant 30 000 m2, destiné aux policiers. Avec 5 000 m2 supplémentaires, les enquêteurs de la Crim, de l’Antigang, des Stups, etc., devraient être un peu plus à leur aise. Reste le problème de la facture : 575 millions d’euros pour le seul Palais de Justice, financé par un partenariat public-privé, actuellement remis en cause. P. M.
Cour du Mai
Vestibule de Harlay
Tour Bonbec
Tour d’Argent
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Entréedu public
Courdu 36, quaides Orfèvres
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GÉNÉRAL
POLICE JUDICIAIRE
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Quai de l’Horloge
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ELe 36, quai des OrfèvresLa brigade criminelle occupe les 3e et 4e étages, accès par l’escalier A. Elle comprend une centaine de commissaires, officiers, brigadiers et gardiens. Le bureau 315 est celuidu patron. Elle est divisée en trois sections traitant des affaires de droit commun et une section antiterroriste. La brigade antigang compte une cinquantaine de fonctionnaires qui occupe les étages supérieurs. Une partie de la brigade des stups,une centaine d’enquêteurs, est au 3e étage. Le 2e étageest occupé par le directeur de la PJ et l’état-major.
La cour d’appelInaugurée en 1891, la première chambre a été construite à l’emplacement de l’ancienne chambre des comptes, qui,sous sa nouvelle dénomination de Cour des comptes, a quittéle Palais en 1840.
7-9, quai de l’HorlogeY sont installés le service de l’identité judiciaire (empreintes digitales, photos, etc.) et le laboratoire de police scientifique (analyses ADN, etc.).
La salle des Pas-PerdusElle abrite une sculpture de Bartholomé, à la mémoire des personnels du Palais morts pendant les deux guerres mondiales.
La ConciergerieConstruite au XIVe siècle, sous Philippe le Bel, elle comprend deux salles des gardes, deux chapelles, une cour des femmes, un préau des hommes. La « rue de Paris » était traversée parles condamnés à mort se rendant sur le lieu de leur exécution.
Le 32, quai des OrfèvresArrivée des détenus qui vont être entendus par les juges.Ils accèdent directement des locaux de détention aux salles d’audience par un réseau de circulation indépendantdes galeries publiques : la Souricière.
Les chambres correctionnellesElles se situent dans l’immeuble construit au débutdu XXe siècle, entre l’ancienne rue de la Sainte-Chapelleet le quai des Orfèvres. Outre les salles d’audience,ce bâtiment abrite le greffe et le parquet.
La Sainte-ChapelleConstruite à la demande de Saint Louis entre 1245 et 1248,elle n’est plus affectée au culte qu’en de rares occasions, comme la Saint-Yves, patron des avocats. Elle sert plus souventde salle de concert.
Le tribunal de grande instanceLa première chambre siège dans l’ancienne chambre du Parlement. C’est là que Marie-Antoinette a comparu devantle tribunal révolutionnaire, en 1793. De la Révolutionà sa destruction en 1871, elle a été affectée à la Courde cassation.
La Cour de cassationLa première chambre est inaugurée en 1892. Elle occupela galerie Saint-Louis, construite à la fin du XIVe siècle,qui permettait d'accéder du logis du roi à la tour Bonbec.
Une entité historique : police et justice
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GEorGEs dE La trémoiLLE LE ViL FaVori dE CharLEs Vii
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Il n’existe aucun portrait de ce fils de chevalier. Mais son frère, Jean de La Trémoille, figure dans un manuscrit du XVe siècle.